tag:theconversation.com,2011:/africa/topics/wifi-21227/articleswifi – The Conversation2023-10-11T10:49:57Ztag:theconversation.com,2011:article/2147312023-10-11T10:49:57Z2023-10-11T10:49:57ZPourquoi aller au stade si c’est pour passer son temps sur son smartphone ?<p>Le 7 février 2023, en inscrivant à 38 ans le 38 888<sup>e</sup> de sa carrière, le basketteur LeBron James devient le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, la ligue d’élite américaine. Le précédent record détenu par Kareem Abdul-Jabbar aura tenu presque 40 ans. Le moment historique a été capturé par le photographe Andrew D. Bernstein. Au second plan, les fans vivent l’instant par l’intermédiation de l’écran de leur smartphone faisant barrière entre leur visage et le fait historique.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1623187957820555266"}"></div></p>
<p>S’ils donnent le sentiment de ne savoir apprécier authentiquement le moment présent, c’est que tout se passe comme s’ils contrevenaient à ce qu’on attend d’eux dans le cadre d’un spectacle sportif. Le mot <em>spectacle</em> tire son étymologie du latin <em>spectare</em>, qui signifie en effet en latin regarder avec attention. Le spectacle serait donc fait pour retenir l’attention. Le smartphone devient alors un outil de diversion. Accaparé par son écran, le fan manquerait à ce qu’on attend de lui : regarder le terrain et encourager son équipe.</p>
<h2>« F*ck wifi »</h2>
<p>Depuis une décennie, les critiques se sont ainsi multipliées contre les spectateurs accros à l’écran. En 2014, des supporters du PSV Eindhoven, club de football des Pays-Bas, avaient déployé une banderole sans équivoque : <a href="https://www.theguardian.com/football/2014/aug/18/psv-fans-protest-against-wifi-access">« F*ck wifi, support the team »</a>. Ils envisageaient l’émergence de la technologie dans les tribunes comme une nouvelle expression de la gentrification du public de stades.</p>
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<figcaption><span class="caption">Des supporters du club de football néerlandais du PSV Eindhoven déploient une banderole « F*ck wifi, support the team » (PSV Support, 2014).</span></figcaption>
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<p>En France, un supporter niçois militait en 2017 pour une <a href="https://www.20minutes.fr/nice/2137295-20170922-ogc-nice-supporter-nicois-veut-laisser-telephones-touche">tribune sans selfie</a>, estimant que cela nuisait à l’ambiance. Aux États-Unis la même année, des étudiantes se sont vues <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ngt1JK3DyOU&t=4s">moquées par les commentateurs d’un match de baseball</a> pour avoir pris des selfies alors que le public était appelé à participer aux encouragements.</p>
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<figcaption><span class="caption">Des commentateurs se moquent de spectatrices rivées sur leurs téléphones lors d’un match de baseball (MLB, 2015).</span></figcaption>
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<p>Le repli sur son smartphone semble en effet aller à l’encontre de la <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0163443716635862">célébration collective qu’on attend d’un évènement sportif</a>. Rivé à l’écran du smartphone, le public connecté serait « seul avec du monde autour ».</p>
<h2>Regarder Netflix au Super Bowl</h2>
<p>Pourtant, cinq attributs de l’évènement sportif favorisent le recours au smartphone :</p>
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<li><p>Les émotions ressenties ne valent que parce qu’elles sont partagées, ce que permettent les réseaux sociaux.</p></li>
<li><p>Unique et éphémère, le <a href="http://hell-of-a-sport.blogspot.com/2017/02/voir-ou-vivre-quest-ce-quetre-un.html">match invite à en faire l’expérience du souvenir</a>. Par ses stories, on apporte donc la preuve « j’y suis/j’y étais ».</p></li>
<li><p>L’évènement sportif n’a d’intérêt que s’il est vu dans l’instant présent. Or, les médias sociaux sont des outils de l’instantanéité.</p></li>
<li><p>Le smartphone permet de partager en direct un contenu lié à un évènement à ceux qui n’ont pas pu/voulu y assister.</p></li>
<li><p>Il est créateur de données et permet aux spectateurs d’obtenir une <a href="https://theconversation.com/la-realite-virtuelle-le-futur-de-la-retransmission-sportive-193551">couche de réalité augmentée</a> directement sur leur smartphone comme lors de la Coupe du monde de football au Qatar en 2022 avec l’application FIFA+.</p></li>
</ul>
<p>Ainsi, depuis l’apparition de l’iPhone en 2007 et le <a href="https://www.researchgate.net/publication/305490421_Connected_Stadiums_in_the_US_issues_and_opportunities_Stades_connectes_aux_%C3%89tats-Unis_%C3%89tats_des_lieux_enjeux_et_perspectives">développement dans la foulée de « stades connectés »</a> aux États-Unis, le comportement des fans dans les enceintes sportives s’est considérablement transformé et le smartphone figure bien au cœur de ce bouleversement.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-realite-virtuelle-le-futur-de-la-retransmission-sportive-193551">La réalité virtuelle, le futur de la retransmission sportive ?</a>
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<p>Il est possible de prendre la mesure de ces usages grâce aux données partagées occasionnellement par des opérateurs. Par exemple, la 57<sup>e</sup> édition du Super Bowl, la grande finale du championnat de football américain qui s’est déroulée début 2023, détient le record de données consommées sur le wifi d’un stade <a href="https://stadiumtechreport.com/feature/super-bowl-lvii-sees-31-5-tb-of-wi-fi-data-sets-new-record-for-per-device-data-used/">avec 31,5 téraoctets</a>. C’est l’équivalent de 700 000 heures de musique sur une plate-forme de streaming. Le pic d’utilisation a eu lieu au moment de l’entrée des deux équipes sur le terrain. Pendant le show de Rihanna à la mi-temps, l’utilisation de la bande passante a augmenté de 450 %.</p>
<p>Par ailleurs, Facebook a été le média social le plus utilisé devant Instagram, Twitter, Snapchat et Reddit. Mais les personnes dans le stade semblent combler les moments d’attente par des services de streaming (Apple, YouTube, Disney ou Netflix). Ils sont par ailleurs nombreux à consulter Ring, une application de surveillance de son foyer.</p>
<p>Dans un <a href="https://www.researchgate.net/publication/345814413_Social_Media_Usage_During_Live_Sport_Consumption_Generation_Gap_and_Gender_Differences_Among_Season_Ticket_Holders">article</a> académique publié en 2020, des chercheurs ont essayé de comprendre comment 400 abonnés d’une franchise NBA consultaient leurs smartphones pendant un match. L’usage des médias sociaux reste globalement répandu (29 % des abonnés consultent au moins une fois Twitter et Facebook, 27 % consultent au moins une fois Instagram et Snapchat), même s’ils sont 53 % à relever au moins une fois leurs e-mails !</p>
<p>Selon les auteurs :</p>
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<p>« Les abonnés utilisent les médias sociaux pour partager de l’information et en obtenir au sujet du match avec leurs amis sur Instagram et Snapchat. Ce faisant, ils satisfont leur besoin d’interaction sociale, d’expression d’une opinion et de partage d’information. »</p>
</blockquote>
<h2>« Sans connectivité, nous allons perdre les millennials »</h2>
<p>Les stades connectés doivent également permettre de convaincre un nouveau public plus jeune et plus familial d’assister à des rencontres sportives, y compris en Europe. En 2017, Javier Tebas, le président de la <em>Liga</em> espagnole de football <a href="https://www.sofoot.com/breves/la-liga-veut-le-wi-fi-dans-tous-ses-stades">expliquait</a> ainsi :</p>
<blockquote>
<p>« S’il n’y a pas de connectivité dans les stades, nous allons perdre des spectateurs comme les « millennials » qui ont besoin d’un double écran. [Or], il y a deux publics que nous voulons toucher : les femmes, qui sont pour l’instant un marché de niche, et les nouvelles générations, pour qui la connectivité est très importante. »</p>
</blockquote>
<p>Ces usages étant de plus en plus ancrés, les promoteurs de spectacle sportif y voient également depuis des années une opportunité pour lutter contre la concurrence de la télévision. Roger Goodell, le commissaire de la NFL,</p>
<blockquote>
<p>« L’expérience du téléspectateur à la maison est exceptionnelle, et c’est dorénavant une concurrence que nous devons surmontant en nous assurant de créer le même genre d’environnement dans nos stades en permettant l’accès à la même technologie. Nous voulons nous assurer que nos fans, lorsqu’ils viennent dans les stades, n’ont pas à éteindre leur téléphone. »</p>
</blockquote>
<h2>Un (faux) corbeau géant à Baltimore</h2>
<p>Au-delà des possibilités de partage, le smartphone intègre aussi le spectacle. En effet, des start-up conçoivent des chorégraphies lumineuses grâce à la lumière du téléphone ou animent le stade par la réalité augmentée, à l’image du corbeau géant (virtuel) qui survole la pelouse de la franchise de football américain des Ravens de Baltimore.</p>
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<figcaption><span class="caption">La franchise des Baltimore Ravens propose une expérience de réalité virtuelle à ses fans (en anglais).</span></figcaption>
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<p>Soucieux de satisfaire les aspirations digitales des publics, les exploitants de stade intègrent donc les innovations technologiques successives – plutôt que de freiner les usages. En France, l’Orange Vélodrome de Marseille est devenu en 2019 le premier stade européen <a href="https://reseaux.orange.fr/actualites/5g-orange-velodrome">à intégrer la 5G</a> et à mettre en place un programme d’accompagnement de start-up pour repenser l’expérience du fan.</p>
<p>Aux États-Unis en 2020, le géant du numérique <a href="https://www.nba.com/news/nba-microsoft-announce-new-partnership-deal-analysis">Microsoft s’est engagé auprès de la NBA</a> à créer, selon Chris Benyarko, vice-président exécutif de la ligue :</p>
<blockquote>
<p>« Une nouvelle plate-forme qui rassemble toutes les choses qui composent la vie d’un fan de la NBA – qu’il s’agisse de regarder des matchs, d’acheter un billet, de participer à des ligues Fantasy ou d’acheter des produits. L’un de nos principaux domaines d’intérêt sera d’innover et de repenser la façon dont nous présentons les matchs. L’objectif principal reste de tirer parti de la technologie au mieux pour approfondir ces expériences et les rendre plus attrayantes. »</p>
</blockquote>
<p>Le concurrent de Microsoft, Apple, vient lui de lancer début 2023 un <a href="https://www.sportbuzzbusiness.fr/fan-experience-de-la-realite-mixte-pour-les-fans-de-sport-avec-le-casque-apple-vision-pro.html">casque de réalité mixte</a> qui pourrait modifier la façon dont on regarde du sport. La question n’est donc plus tant de savoir s’il faut ou non sortir son smartphone au stade mais quel appareil pourrait à terme le remplacer – voire de permettre de « vivre » une expérience au stade sans avoir à se déplacer.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214731/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Boris Helleu ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le téléphone, qui détourne l’attention du terrain, présente paradoxalement un certain nombre de caractéristiques qui renforce l’expérience du spectateur lors d’un match. Explications.Boris Helleu, Maitre de conférences, spécialiste de marketing du sport, laboratoire NIMEC, Université de Caen NormandieLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1610282021-11-08T20:36:41Z2021-11-08T20:36:41ZDe l’électron au photon, le silicium fait sa (seconde) révolution<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/426399/original/file-20211014-17-1dhfcd6.JPG?ixlib=rb-1.1.0&rect=8%2C41%2C1101%2C906&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Utiliser la lumière pour faire des calculs et transmettre l’information présente certains avantages par rapport à l’utilisation des électrons.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Silicon_Photonics_300mm_wafer.JPG">Ehsanshahoseini, wikipedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Le saviez-vous ? Chacune de vos connexions Internet est aujourd’hui traitée par des circuits qui allient l’<a href="https://www.fibrefr.com/data-center">efficacité de l’électronique avec celle de l’optique</a>. Et la convergence de ces deux domaines scientifiques prend un nouveau tournant avec l’apparition de dispositifs encore plus efficaces pour s’adapter à la forte demande des consommateurs, principalement en termes de rapidité de traitement de l’information. Il est en effet peu concevable aujourd’hui de réduire l’utilisation que nous faisons d’Internet ou d’en dégrader ses performances, car les infrastructures ne sont plus capables de répondre à la demande.</p>
<p>Cette révolution numérique qui a débuté au XX<sup>e</sup> siècle avec le déploiement à grande échelle de l’électronique prend sa source grâce à l’utilisation d’un matériau : le silicium, le semi-conducteur de référence qui permet de réaliser des circuits électroniques. Cependant, depuis quelques années, les progrès fulgurants de l’électronique atteignent des limites fondamentales : la puissance électrique consommée pour réaliser les calculs et les communications <a href="https://www.nature.com/articles/d41586-018-06610-y">est gigantesque</a>, et les vitesses d’opération et de traitement de l’information deviennent trop faibles <a href="https://www.cisco.com/c/en/us/solutions/collateral/executive-perspectives/annual-internet-report/white-paper-c11-741490.html">par rapport à une demande toujours croissante</a>.</p>
<p>Depuis quelques années, des circuits utilisant à la fois l’électronique et la photonique – qui consiste à remplacer les signaux électroniques par des signaux lumineux – sont <a href="https://www.intel.fr/content/www/fr/fr/architecture-and-technology/silicon-photonics/silicon-photonics-overview.html">disponibles commercialement</a>. Ces circuits <a href="https://ee.stanford.edu/%7Edabm/100.pdf">permettent de limiter la puissance énergétique</a> consommée dans les systèmes de communications, <a href="https://venturebeat.com/2021/04/12/intel-advances-in-silicon-photonics-can-break-the-i-o-power-wall-with-less-energy-higher-throughput/">principalement dans les <em>data centers</em></a>, forts consommateurs de puissances électriques.</p>
<p>Il faut noter qu’il est difficile de comparer quantitativement les communications optiques aux technologies actuelles sur un seul paramètre (ici, l’énergie consommée), étant donné que les autres paramètres ne sont pas fixes (la vitesse de communication est très largement augmentée par exemple).</p>
<h2>Le silicium peut répondre aux nouveaux défis de l’intégration optique sur puce</h2>
<p>Le silicium, matériau de référence en électronique, est devenu en seulement quelques années le matériau de base de l’« optique sur puce », avec le développement de circuits intégrés où les électrons sont remplacés par des photons, les particules élémentaires de lumière. L’optique intégrée à base de silicium, communément appelée « photonique silicium », apporte de nouvelles solutions pour répondre d’une part à la saturation du trafic Internet <a href="https://www.phonandroid.com/internet-le-trafic-mondial-sera-multiplie-par-trois-dici-2022-a-cause-de-la-5g-netflix-et-le-svod.html">due à une demande toujours plus forte</a>, et d’autre part à la réduction de l’impact énergétique des systèmes de communications actuels.</p>
<p>En effet, l’augmentation de la vitesse de propagation de l’information rencontre des <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Optical_interconnect">limitations fondamentales</a> si elle est effectuée par uniquement des connexions électriques : les lignes électriques n’arrivent pas à suivre la cadence imposée par l’augmentation de la vitesse des signaux. Une première solution a déjà été déployée depuis de nombreuses années en utilisant des fibres optiques pour toutes les communications longues distances (de plusieurs mètres à plusieurs centaines de kilomètres). Malheureusement, cela ne suffit pas, car les communications courtes distances (de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres) au sein même des circuits intégrés, effectuées par des interconnexions métalliques, rencontrent également des limitations. Une des solutions est donc d’<a href="https://ee.stanford.edu/%7Edabm/100.pdf">intégrer l’optique au sein même du circuit</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/pourquoi-la-5g-gonflera-notre-consommation-denergie-147492">Pourquoi la 5G gonflera notre consommation d’énergie</a>
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<p>La convergence de l’électronique et de la photonique sur un même circuit passe par la convergence de la technologie. Dans cet objectif, l’utilisation du silicium pour l’électronique et la photonique semble évidente. Cela permet de donner accès à l’ensemble des infrastructures déjà mises en place pour la microélectronique. De plus, le silicium possède des propriétés optiques fondamentales très intéressantes pour propager la lumière sur puce dans des structures optiques appelées « guides d’onde », qui permettent d’intégrer de nombreux composants optiques sur les circuits électroniques afin d’exploiter les avantages de la photonique en <a href="https://www.photoniques.com/articles/photon/pdf/2018/05/photon201893p18.pdf">gardant les points forts de l’électronique</a>. En particulier, pour réaliser une communication optique sur puce, il est nécessaire de développer à minima des sources de lumière (laser), des modulateurs optiques pour le codage de l’information et des détecteurs de lumière pour retranscrire l’information au sein du circuit électronique.</p>
<p>Ces circuits photoniques silicium sont aujourd’hui produits par les principaux acteurs de la microélectronique et des télécommunications optiques, par exemple STMicroelectronics, Intel, CISCO, NEC, Huawei, Fujitsu ou Hewlett Packard et sont <a href="https://www.photonics.com/Articles/Data_Centers_and_More_for_Silicon_Photonics/a64879">aujourd’hui présents dans les centres de données</a> (<em>data center</em> en anglais). En France, les principaux acteurs sont <a href="https://www.st.com/content/st_com/en.html">STMicroelectronics</a>, le <a href="http://www.3-5lab.fr/index.php">III-V Lab</a>, <a href="https://www.scintil-photonics.com">Scintil Photonics</a>, le <a href="https://www.leti-cea.fr/cea-tech/leti/Pages/Accueil.aspx">CEA/Leti</a>, le <a href="https://www.c2n.universite-paris-saclay.fr/fr/">Centre de nanosciences et nanotechnologies, C2N</a> (CNRS, Université Paris-Saclay) et l’<a href="https://inl.cnrs.fr">Institut des nanotechnologies de Lyon, INL</a> (CNRS, Université de Lyon).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=506&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=506&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=506&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=636&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=636&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/414346/original/file-20210803-17-1thjuov.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=636&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Du substrat silicium de 300 millimètres de diamètre utilisé pour la fabrication des circuits photoniques et électroniques au circuit lui-même de quelques centimètres carrés et jusqu’à la structure photonique (guide d’onde) de quelques centaines de nanomètres où la lumière se propage.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Laurent Vivien, C2N, STMicroelectronics, CEA-Leti</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<h2>Le silicium a néanmoins quelques petits défauts…</h2>
<p>La perfection n’existant pas, le silicium présente cependant plusieurs inconvénients intrinsèques pour son utilisation en optique. L’un est de nature électronique, c’est sa <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Semi-conducteur">structure de bandes d’énergie</a> dite « indirecte ». L’autre cristallin, c’est sa <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Maille_(cristallographie)">maille cristalline</a> « centrosymmétrique ». Ces deux caractéristiques conduisent à une très faible efficacité du processus d’émission de photons – un problème pour la réalisation de sources de lumière – et l’absence de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_%C3%A9lectro-optique">« effet électro-optique de type Pockels »</a> – couramment exploité pour le codage rapide de l’information dans les systèmes de télécommunications (d’un codage électronique à un codage lumineux, grâce à l’utilisation d’un <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_%C3%A9lectro-optique#Modulateurs_%C3%A9lectro-optiques">« modulateur électro-optique »</a>).</p>
<p>De plus, la transparence du silicium, avantage incontesté pour la propagation de la lumière, devient un inconvénient pour la détection de celle-ci. C’est-à-dire pour la transformation du signal optique en signal électrique et permettre le traitement de l’information sur puce. En effet, une des principales propriétés physiques pour détecter la lumière est l’absorption, qui est nulle si le matériau est transparent.</p>
<h2>Mais la photonique a de la ressource</h2>
<p>Malgré ces inconvénients, la possibilité d’intégrer de nombreux composants photoniques (on parle de « densité d’intégration ») et de les « co-intégrer » avec des composants électroniques, sur une même puce, est une force indéniable, et de nombreux efforts de recherche académique et industrielle ont été déployés pour <a href="https://www.photoniques.com/articles/photon/pdf/2018/05/photon201893p18.pdf">atteindre aujourd’hui des performances remarquables</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/au-xxi-siecle-la-lumiere-sinvite-dans-les-nouvelles-technologies-152019">Au XXIᵉ siècle, la lumière s’invite dans les nouvelles technologies</a>
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<hr>
<p>L’intégration d’autres matériaux semi-conducteurs sur des puces silicium a également ouvert de nombreuses perspectives pour répondre aux limitations du silicium en photonique. Par exemple, des sources lasers à base de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Semi-conducteur_III-V">semi-conducteurs III-V</a> peuvent être intégrées sur silicium – ce type de semi-conducteur est l’élément phare de toutes les sources lasers utilisées aujourd’hui en télécom. D’autres composants optiques, comme des <a href="https://www.osapublishing.org/oe/fulltext.cfm?uri=oe-21-19-22471&id=264593">modulateurs</a> jouant sur la variation de la densité de porteurs (électrons et trous) dans le silicium et des <a href="https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/nanoph-2020-0547/pdf">photodétecteurs en germanium</a>, ont également été développés. Cette complémentarité et cette intégration sur la plate-forme silicium apportent des solutions solides et matures pour répondre aux grands défis des communications optiques sur puce.</p>
<p>Dans ce contexte où les enjeux scientifiques, technologiques et applicatifs sont immenses, le <a href="https://www.c2n.universite-paris-saclay.fr/fr/">Centre de Nanosciences et Nanotechnologies, C2N</a>, pionnier dans le domaine de la photonique silicium, a démontré avec ses partenaires des composants innovants clés pour la <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-019-40497-7">propagation</a>, l’<a href="https://www.c2n.universite-paris-saclay.fr/fr/science-societe/actualites/actu/24">émission</a>, la <a href="https://www.osapublishing.org/oe/fulltext.cfm?uri=oe-27-7-9740&id=407610">modulation</a> et la <a href="https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/nanoph-2020-0547/pdf">détection optique</a> sur puce.</p>
<h2>Un futur prometteur pour la photonique silicium</h2>
<p>La « photonique silicium » ne s’arrête pas seulement à trouver des solutions pour les communications optiques sur puces. Elle est aujourd’hui considérée comme la plate-forme scientifique et technologique idéale pour le développement des circuits de demain dans <a href="https://www.photoniques.com/articles/photon/pdf/2018/05/photon201893p18.pdf">tous les systèmes de communications optiques</a> (télécom, 5G, 6G…), les <a href="https://www-degruyter-com.proxy.scd.u-psud.fr/document/doi/10.1515/nanoph-2018-0113/pdf">capteurs</a> (LIDAR, détection de molécules biologiques et chimiques, spectroscopie dans le proche et le moyen infrarouge, gyroscope, systèmes de visualisation…) et les <a href="https://www.c2n.universite-paris-saclay.fr/fr/science-societe/actualites/actu/141">circuits quantiques</a> (sécurisation des données, ordinateur quantique).</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/161028/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Laurent Vivien a reçu des financements de l'ERC (European Research Council), de l'Agence Nationale de la Recherhce (ANR) et la Direction générale des entreprises (DGE) - Nano2022. </span></em></p>On peut maintenant intégrer des signaux optiques et électroniques sur les puces en silicium. De quoi réduire la puissance électrique consommée dans les systèmes de communication.Laurent Vivien, Directeur de recherche CNRS au Centre des Nanosciences et Nanotechnologies, Université Paris Saclay, Université Paris-SaclayLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1600522021-06-27T17:04:13Z2021-06-27T17:04:13ZComment marchent votre réseau wifi et vos appareils connectés – et pourquoi ils sont vulnérables aux attaques informatiques<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/407881/original/file-20210623-19-o5up26.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=17%2C2083%2C3976%2C3910&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les réseaux sans fil fonctionnent avec beaucoup d’intermédiaires. Certains sont-ils corrompus&nbsp;?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/7wBFsHWQDlk">Zak, Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>L’apparition du Covid-19 a été accompagnée d’une forte hausse du nombre de cyberattaques dans le monde envers les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Infrastructure_critique">« infrastructures critiques »</a>. Depuis le début de la pandémie, le nombre d’attaques connues a <a href="https://www.imcgrupo.com/covid-19-news-fbi-reports-300-increase-in-reported-cybercrimes/">augmenté de 300 %</a>, avec en 2020 une <a href="https://www.fintechnews.org/the-2020-cybersecurity-stats-you-need-to-know/">hausse de 238 %</a> envers le milieu banquier. De plus, 27 % des attaques durant 2020 ont pris pour cible le <a href="https://www.ouest-france.fr/economie/cyberattaques-pourquoi-les-hopitaux-sont-ils-vises-7156970">milieu hospitalier</a>, avec la France qui en <a href="https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/02/12/touche-par-une-cyberattaque-massive-l-hopital-de-dax-veut-poursuivre-les-soins-coute-que-coute_6069664_4408996.html">début 2021</a> s’est retrouvée en ligne de mire pour les cybercriminels.</p>
<p>Avec le déploiement d’équipements connectés, comme les pompes à insuline ou pacemakers « intelligents », les champs d’attaque et les risques associés évoluent également. Via ces appareils, un attaquant peut cibler l’état même de santé des patients et provoquer de <a href="https://www.bitdefender.fr/box/blog/sante/les-pompes-insuline-medtronic-peuvent-etre-piratees-pour-surdoser-les-patients/">sérieux dommages</a>. De plus, ces attaques peuvent causer un « effet en cascade », avec des conséquences parfois inattendues sur d’autres systèmes, par exemple en allumant une prise électrique « connectée » sur laquelle est branché un radiateur, provoquant l’ouverture d’une fenêtre motorisée pour contrer l’augmentation de la chaleur.</p>
<p>Ces équipements autonomes font partie de la famille de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_des_objets">« Internet des Objets »</a> et sont au centre de la recherche en cybersécurité. De plus, avec leurs contraintes particulières comme des capacités de calcul et d’utilisation de batteries, la sécurité des technologies sans fils utilisées intéresse également les chercheurs, en particulier pour assurer l’intégrité du réseau vis-à-vis de potentielles intrusions.</p>
<h2>Les réseaux multi-saut</h2>
<p>Lorsqu’on dit « réseau sans fil », on pense immédiatement à la connexion wifi classique qu’on utilise au quotidien pour se connecter à l’Internet via sa box. Bien qu’efficace, ce type de connexion possède quelques restrictions.</p>
<p>Pour illustrer ces propos, prenons l’exemple d’un bar où les clients ne peuvent s’adresser qu’au barman. On peut commander à boire sans problème, mais si on souhaite parler avec notre voisin, nous devons le faire via le barman qui contrôle la conversation. Maintenant, si on s’éloigne pour s’installer à une table, le barman n’est plus à proximité et ne peut donc plus entendre nos paroles : on ne peut plus ni échanger avec notre voisin ni commander à boire.</p>
<p>Dans la vraie vie, nous n’avons pas ces contraintes et on peut donc avoir une conversation directement avec notre voisin. Cependant, le barman est toujours trop loin et la soif commence à s’installer. La solution existe sous la forme de serveurs qui circulent entre les tables, prenant les commandes, les transmettant au barman et apportent les boissons.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/407918/original/file-20210623-21-43k2af.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Pour aller d’une source à une destination, il faut passer par des intermédiaires – trois dans cet exemple. Le choix des intermédiaires s’appelle le routage.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Edward Staddon, Inria</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>Dans le domaine du numérique, cette approche, appelée « multi-saut », est utilisée principalement dans des réseaux de grande envergure, comme les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_capteurs_sans_fil">réseaux de capteurs</a> ou les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mobile_ad_hoc_networks">réseaux mobiles</a>. Contrairement à notre bar, nous n’avons pas d’équipements précis qui jouent le rôle du serveur : chaque participant en possède plutôt les capacités. De ce fait, n’importe quel équipement peut transmettre et choisir un chemin, appelé « route » pour relayer un message d’un côté du réseau à l’autre – comme si nous faisions passer la commande « une limonade et des cacahuètes s’il vous plaît » de table en table.</p>
<h2>Les attaques au sein des réseaux sans fil</h2>
<p>Une fois les boisons reçues, on commence à discuter avec notre voisin de notre journée au travail. Cependant, assis à la table juste à côté il y a un espion qui entend tout ce qui est dit et note les informations sur une feuille, sans qu’on le sache. En partant, il allume le système sonore du bar qui joue de la musique à un volume très élevé. Malheureusement, avec ce bruit on ne peut plus échanger avec notre voisin.</p>
<p>Cet exemple illustre les principales difficultés au niveau des réseaux sans fil, liées à la protection des communications. Comme nos propres voix, les ondes radio utilisées par ces technologies traversent l’espace public et donc peuvent être impactées et <a href="https://hal.inria.fr/hal-03215527/">brouillées</a> par d’autres ondes. De plus, elles peuvent même être <a href="https://doi.org/10.1155/2013/760834">écoutées</a> par d’autres équipements à proximité. L’utilisation de moyens de sécurisation, comme les mots de passe dans les réseaux wifi ou le chiffrage des échanges, limite cette écoute illicite.</p>
<p>En permettant aux nœuds de relayer les informations entre eux, on ouvre le réseau à d’autres menaces, notamment celles qui ciblent le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Routage">« routage »</a> (choix de chemin à prendre lors du transfert des messages). Mettons que nous souhaitions commander une autre boisson. Le comportement du serveur influence fortement l’épanchement de notre soif. Il pourrait par exemple purement et simplement ignorer notre commande, remplacer un thé par un café ou livrer notre commande à une autre table.</p>
<p>Ces menaces envers le choix du chemin à emprunter dans l’émission et la réception des messages peuvent avoir de lourdes conséquences sur ces réseaux où le routage des messages joue un rôle crucial. Cependant, la réussite de telles attaques repose sur un point précis : l’intégration de l’attaquant non seulement dans le réseau, mais au sein du processus de routage.</p>
<h2>La sécurisation du processus de routage</h2>
<p>Plusieurs solutions existent au niveau des équipements informatiques pour la <a href="https://doi.org/10.1186/s42400-019-0038-7">détection d’intrusion</a>. Basées sur des technologies comme l’apprentissage machine ou l’analyse des ondes radio, elles sont assez efficaces, mais possèdent plusieurs contraintes. Les techniques d’apprentissage par exemple sont gourmandes en termes de calcul qui, dans le cadre des équipements IoT (pour « Internet-of-Things »), épuisent les batteries des objets connectés de tout type.</p>
<p>Une potentielle solution se trouve ici aussi au niveau du comportement humain. Dans le bar, si on voit que notre serveur agit sur notre commande sans notre accord, notre confiance en lui va baisser, impactant ainsi sa réputation. On va donc chercher un autre moyen d’acheter nos boissons en passant par un autre serveur avec une meilleure réputation.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/407919/original/file-20210623-23-1nlf3rz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Le choix du chemin par lequel transite l’information dans un réseau sans fil dépend de la “ ;réputation" ; des intermédiaires. L’un d’eux est-il soupçonné d’être corrompu et à la solde d’un attaquant ?</span>
<span class="attribution"><span class="source">Edward Staddon, Inria</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Au sein de notre réseau, on peut analyser le comportement des nœuds voisins et leur associer un <a href="https://doi.org/10.1109/MUE.2007.181">« indice de réputation »</a> qui indique notre niveau de confiance vis-à-vis de ce nœud. Via l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Routage_ad_hoc#Protocole_r%C3%A9actif">« exploration réactive »</a> du réseau, c’est-à-dire « à la demande » et uniquement quand on en a besoin, un chemin d’un point A à un point B est déterminé et donc connu par les différents nœuds. Ainsi, si le comportement attendu de routage d’un équipement intermédiaire dévie de ce chemin, on considère le nœud comme potentiellement malicieux et son indice de réputation est impacté, réduisant la probabilité de l’utiliser dans un futur échange.</p>
<p>L’indice de réputation évolue au cours du temps et permet non seulement de détecter de nouveaux équipements malicieux introduits dans le réseau par l’attaquant, mais aussi des équipements préexistants qui ont été corrompus par l’attaquant. Cet indice permet aussi réintégrer de nœuds qui ont été exclus par erreur, ou qui ont été secourus des mains des criminels.</p>
<p>Pour finir, avec l’utilisation de la technologie <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/blockchain">blockchain</a>, un système de registre distribué et immuable issu de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptomonnaie">cryptomonnaie</a>, on peut partager ces indices de réputation de manière sécurisée, les protégeant de potentiels sabotages.</p>
<h2>Assurer la sécurité des infrastructures critiques</h2>
<p>La sécurité de ces réseaux est primordiale, et ce d’autant plus lorsqu’ils appartiennent à des infrastructures critiques dans des secteurs d’importance. Une attaque envers ces secteurs peut non seulement causer des dégâts financiers ou énergétiques, mais aussi humains lorsque la cible est un milieu hospitalier.</p>
<p>C’est dans ce contexte que le projet européen <a href="https://www.cybersane-project.eu/">CyberSANE</a> vise à fournir des outils avancés aux opérateurs afin de leur permettre de mieux répondre aux menaces auxquelles ils sont confrontés. CyberSANE permet aux infrastructures critiques de travailler ensemble dans la lutte contre les cybercriminels, via l’<a href="https://www.cybersane-project.eu/system/sharenet/">échange d’informations</a>, afin d’alerter d’autres infrastructures critiques de potentielles menaces. De plus, via l’emploi de méthodes comme l’extraction et l’analyse de données en <a href="https://www.cybersane-project.eu/system/darknet/">provenance du « deep web »</a>, CyberSANE est capable de prévenir d’une attaque en préparation, afin de fortifier les défenses avant l’arrivée de l’armada ennemie.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/160052/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Edward Staddon travaille pour CyberSANE. Il a reçu des financements de CPER DATA et du projet Européen CyberSANE H2020, convention de subvention numéro 833683, répondant à l'appel SU-ICT-01-2018</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Nathalie Mitton et Valeria Loscri ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Les réseaux sans fil communiquent de proche en proche, ce qui donne de nombreuses opportunités d’écoute ou d’infiltration.Edward Staddon, Doctorant en Réseau et Cybersécurité, InriaNathalie Mitton, Directrice de recherche en réseau de capteurs sans fil, InriaValeria Loscri, Associate research scientist, InriaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1563562021-04-18T15:03:57Z2021-04-18T15:03:57ZDes capteurs multitechnologies pour surveiller les champs : les épouvantails 2.0<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/394799/original/file-20210413-23-1fnurl6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C44%2C1200%2C799&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Vignobles de Stellenbosch, en Afrique du Sud, qui servent de bancs de test à des réseaux de capteurs.</span> <span class="attribution"><span class="source">Nathalie Mitton</span>, <span class="license">Author provided</span></span></figcaption></figure><p>L’avènement de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_industrielle#R%C3%A9volution_agricole">révolution industrielle</a> a offert aux agriculteurs des outils mécaniques pour automatiser les tâches répétitives, et donner la possibilité de couvrir des exploitations plus larges pour augmenter le rendement.</p>
<p>À son tour, la révolution numérique apporte des outils de prévision et de décision pour prévenir les maladies et les risques. Parmi ces outils, les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_capteurs_sans_fil">« réseaux de capteurs sans fil »</a> permettent la surveillance étroite des variations météorologiques – une variable cruciale sur laquelle nous n’avons que peu de contrôle, comme l’a durement rappelé le récent et dévastateur <a href="https://www.lafranceagricole.fr/actualites/cultures/intemperies-le-gel-a-frappe-fort-sur-les-cultures-1,0,486663392.html">épisode de gel</a>.</p>
<p>L’outil numérique, s’il ne permet bien sûr pas de modifier la météo, permet de mieux la <a href="https://www.lachampagneviticole.fr/blog/2018/04/06/sencrop-aide-a-la-decision-pour-lutter-contre-le-gel/">prévoir et de s’adapter</a> à ses conséquences, en protégeant les cultures de façon préventive d’un orage de grêle ou d’une intempérie glaciale, et en adaptant l’arrosage et l’épandage de produits phytosanitaires. Ces outils commencent à être déployés sur certaines exploitations.</p>
<p>Pour améliorer sa fiabilité, la modélisation météorologique doit se baser sur des <a href="https://www.semencesdefrance.com/actualite-semences-de-france/donnees-meteo-ultra-locales-fiables-alimenter-vos-modeles-valoriser-vos-services-agro/">données précises et locales</a>. Pour les obtenir, il faut réaliser des mesures directement sur le terrain. Le relevé manuel n’est pas envisageable au niveau de précision requis, mais l’utilisation de capteurs autonomes en énergie et en décision offre des mesures très précises pour peu d’effort supplémentaire. Quand ces capteurs ne peuvent communiquer directement avec une antenne, ils s’organisent pour relayer l’information de voisin à voisin – mais de façon optimisée, afin d’économiser leur batterie.</p>
<h2>Autonomie énergétique et portée des communications</h2>
<p>La problématique liée à la source d’énergie est déjà très complexe en soi : souvent basée sur une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pile_au_lithium">pile au lithium</a>, elle doit fournir une autonomie de plusieurs années et rester fonctionnelle sous toute condition météo. L’utilisation d’un système de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9colte_d%27%C3%A9nergie">récolte d’énergie</a> tel qu’un panneau solaire est envisageable, mais le fonctionnement des capteurs devient alors dépendant des conditions environnementales que l’on cherche justement à mesurer.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=444&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=444&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=444&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=558&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=558&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/395020/original/file-20210414-17-11ahmsy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=558&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Un capteur dans un champ.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Nathalie Mitton</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La communication sans-fil est indispensable pour l’agriculture connectée. Les ondes radioélectriques sont aujourd’hui notre meilleur outil pour transmettre l’information de façon fiable et rapide. Mais les possibilités varient énormément selon les technologies considérées : par exemple, le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/wifi">wifi</a> et le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bluetooth">Bluetooth</a> sont très adaptés pour un réseau domestique, mais leur utilisation dans un champ de plusieurs hectares se révèle hasardeuse à cause d’une portée limitée : qui n’a jamais vu la qualité de son wifi dégringoler rien qu’en passant d’un étage à un autre ?</p>
<p>Pour différents besoins, il existe différentes technologies. Si l’on veut augmenter la portée des ondes, il est possible par exemple d’en abaisser la fréquence : c’est ce que proposent entre autres les technologies <a href="https://lora-alliance.org/">LoRa</a> et <a href="https://www.sigfox.com/en">Sigfox</a>. La réduction de la fréquence impose toutefois un ralentissement du débit, et donc une connexion plus « lente ».</p>
<p>Voici tout l’enjeu du choix de la technologie de communication : quels compromis peut-on accepter en fonction de notre cas d’utilisation ? Un faible débit, une courte portée, un délai important, ou une couverture limitée ?</p>
<h2>Des réseaux de capteurs multitechnologies</h2>
<p>Un simple canif sera bien souvent un meilleur couteau qu’un outil multifonction, disposant d’une lame étrangement située entre un tournevis et un coupe-ongles. Toutefois, dans une situation nécessitant flexibilité et adaptabilité, l’outil multifonction sera plus polyvalent.</p>
<p>De même, dans un environnement stable et pour un cas d’utilisation particulier, une unique technologie bien choisie sera plus adaptée. Mais pour l’agriculture connectée, où l’on doit composer avec le hasard, où terrain et environnement peuvent changer rapidement du tout au tout, la possibilité de changer de technologie de communication en fonction des besoins serait un atout inestimable. On choisira une longue portée en cas de dégradation de la météo, ou de brouillage de la propagation des ondes par de grands épis de maïs. On préférera un débit élevé pour transmettre un volume important de données, comme des images. Si un orage de grêle menace de ravager les cultures les plus fragiles, on choisira un délai court pour avertir les agriculteurs au plus vite.</p>
<p>Des capteurs multitechnologies auraient non seulement la capacité d’apporter une réponse adaptée à chaque cas d’utilisation, mais aussi de contourner la problématique liée à la couverture.</p>
<p>En effet, si des technologies comme Sigfox ou les réseaux cellulaires sont aisément accessibles dans la majorité des pays occidentaux, il n’en est pas forcément de même <a href="https://www.ox.ac.uk/news/2015-07-13-where-do-most-internet-users-live#">partout sur notre planète</a>, ce qui limite grandement le déploiement de l’agriculture connectée, là où elle pourrait être la plus utile pour aider les populations défavorisées.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/395021/original/file-20210414-24-1gstr0o.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La couverture 4G en France métropolitaine et en Corse, par tranches de 15 % (du plus clair : 0 % à 15 %, au plus foncé de 87 % à 100 %).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://map.datafrance.info/services?d.d2.id=couverture-4g&d.d2.gr=commune&d.d2.y=2015&d.d2.gp=par-au-moins-un-operateur&d.d2.on=1&d.d2.slug=d2&utm_medium=datagouv&utm_source=datagouv&utm_campaign=reuse_transition_energetique&coords.lat=46.32417161725691&coords.lng=-2.74658203125&zoom=6">Datafrance</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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</figure>
<p>De plus, il existe toujours des « zones blanches », couvertes par aucune technologie et n’offrant donc pas de possibilité d’accès à un réseau externe. Dans un réseau multitechnologie, un capteur isolé de la sorte pourrait relayer ses données à l’un de ses voisins.</p>
<p>C’est ce que l’on appelle un « <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_capteurs_sans_fil">réseau multisaut</a> », et c’est un sujet particulièrement bien étudié, mais uniquement lorsque tous les capteurs au sein d’un même réseau utilisent une même technologie de communication.</p>
<h2>Concevoir de nouveaux outils pour de nouveaux usages</h2>
<p>Néanmoins, le prix de l’utilisation de capteurs multitechnologies est l’accroissement de la complexité du système. Les capteurs doivent non seulement être autonomes énergiquement, mais aussi dans leurs décisions.</p>
<p>Ils doivent ainsi être capables de décider par eux-mêmes quelle technologie est la plus adaptée, en fonction de leurs besoins et de leur environnement. Le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_capteurs_sans_fil">multisaut</a> étend artificiellement la couverture réseau, mais multiplie le nombre de chemins que la donnée peut emprunter, aussi appelés « routes ». Le processus qui consiste à choisir quelle route emprunter se nomme le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Routage">routage</a>, et l’on appelle l’ensemble des règles que plusieurs capteurs doivent respecter pour pouvoir partager et utiliser des routes un « protocole de routage ».</p>
<p>Les protocoles de routage classiques ne sont pas adaptés aux réseaux multitechnologies, partants du principe qu’il n’existe qu’une unique interface de communication. Dans ce cas, la sélection de la route est triviale, car un capteur sélectionne généralement la route la plus courte.</p>
<p>Dans un réseau multitechnologie, chaque capteur peut disposer de plusieurs technologies utilisables pour chacun de ces voisins. De plus, chaque capteur peut vouloir partager différents types de données, comme des données vidéo ou des données urgentes. La sélection de la route doit donc se faire en fonction des nombreux liens disponibles avec les capteurs voisins, mais aussi du type des données transportées.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/395031/original/file-20210414-23-mx634z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Un réseau de capteurs multisaut : les capteurs (cercles) peuvent communiquer via différentes technologies (lignes pleines ou pointillées) jusqu’aux antennes.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Brandon Foubert</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<p>L’équipe <a href="https://team.inria.fr/fun/fr/">FUN</a> d’<a href="https://www.inria.fr/fr">Inria</a>, spécialiste des réseaux sans fil, a entamé en 2018 un partenariat avec l’entreprise <a href="https://sencrop.com/fr/">Sencrop</a>, spécialiste de l’agriculture connectée. Sencrop conçoit des <a href="https://sencrop.com/fr/comparaison-stations/">stations météo connectées</a> directement confrontées aux problématiques que nous avons décrites. À ce stade, ce partenariat a débouché sur la conception d’un <a href="https://hal.inria.fr/hal-03186044">protocole de routage</a> adapté aux réseaux multitechnologies basé sur une <a href="https://hal.inria.fr/hal-03141833">méthode mathématique d’analyse multicritère</a> qui permet de sélectionner la route la plus adaptée aux besoins des capteurs.</p>
<p>Suite à de <a href="http://chercheurs.lille.inria.fr/bfoubert/ressources/rodent.mp4">premières expériences</a> concluantes, nous prévoyons de tester l’efficacité de notre proposition en conditions réelles. L’équipe-projet <a href="https://lirima.inria.fr/fr/research-teams/agrinet/">Agrinet</a> du Laboratoire international de recherche en informatique et mathématiques appliquées (<a href="https://lirima.inria.fr/fr/">LIRIMA</a>) est le résultat d’une collaboration internationale entre <a href="https://www.inria.fr/fr">Inria</a> et l’<a href="https://www.sun.ac.za/english">Université sud-africaine de Stellenbosch</a>. Dans ce cadre, nous allons pouvoir mettre à l’épreuve du climat africain les résultats de <a href="https://team.inria.fr/agrinet/publications/">nos recherches</a> pour le suivi de la viticulture.</p>
<p>Les résultats de ces recherches ont vocation à être transférés directement dans l’industrie pour aider toujours plus de travailleurs aux quatre coins de notre monde, pour une agriculture non seulement plus respectueuse de notre environnement, mais aussi de ses agriculteurs.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/156356/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Brandon Foubert travaille avec Sencrop. Il a reçu des financements de CPER DATA, Sencrop, FEDER, I-SITE et du projet Agrinet du Lirima.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Nathalie Mitton ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’agriculture connectée offre de nouveaux outils de surveillance et de décision, mais les conditions particulières des exploitations agricoles posent encore de nombreux challenges technologiques.Brandon Foubert, Doctorant en réseaux informatiques, InriaNathalie Mitton, Directrice de recherche en réseau de capteurs sans fil, InriaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1468012020-11-05T15:04:45Z2020-11-05T15:04:45ZLes salles de cinéma survivront-elles à la crise sanitaire mondiale ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/366488/original/file-20201029-21-ldea1k.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=29%2C0%2C2466%2C1051&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Prévue pour décembre 2020, la sortie de Dune, le très attendu film du cinéaste québécois Denis Villeneuve, a été reportée à l'automne 2021 en raison de la pandémie</span> <span class="attribution"><span class="source">Warner Brothers</span></span></figcaption></figure><p><em>Mourir peut attendre</em>, <em>Wonder Woman</em>, <em>Dune</em>… La liste des superproductions hollywoodiennes dont la sortie est reportée en 2021 ou 2022 ne cesse de s’allonger compte tenu de la crise sanitaire. Les salles de cinéma en subissent les contrecoups, à tel point que l’on s’interroge sur leur survie et leur capacité de concurrencer les plates-formes numériques comme Netflix, Crave, Apple TV+ ou Disney+.</p>
<p>Le manque à gagner occasionné par la crise sanitaire met en péril tous les professionnels de l’industrie cinématographique : producteurs, distributeurs et exploitants sont au bord de la faillite. Les nombreux employés (maquilleurs, habilleurs, cascadeurs, décorateurs) se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage.</p>
<h2>Une industrie affaiblie</h2>
<p>Les contrecoups économiques que subit l’industrie un peu partout dans le monde sont le résultat de la fermeture et de l’importante baisse de fréquentation des salles, de l’arrêt des tournages, ainsi que des reports de sorties des <a href="https://www.forbes.fr/business/cinema-la-fin-des-blockbusters-a-plus-dun-milliard-de-dollars/"><em>blockbusters</em></a> américains. Les grands studios hésitent à lancer leurs productions les plus coûteuses sur des marchés très instables.</p>
<p>Aux États-Unis, par exemple, où seulement <a href="https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/aux-etats-unis-le-cinema-pourrait-tirer-un-trait-sur-2020-1224957">17 % des salles sont ouvertes</a>, les revenus depuis le début de 2020 sont 100 fois moindres que ceux générés dans la première moitié de l’année 2019. AMC, l’une des plus importantes chaînes américaines de salles de cinéma au monde a présenté un <a href="https://d18rn0p25nwr6d.cloudfront.net/CIK-0001411579/691cfcfc-0494-4c2a-ae59-1343772ddaef.pdf">bilan financier</a> très peu rassurant. L’entreprise frôle la faillite.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/366198/original/file-20201028-15-1vdpyr3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Au Québec, les propriétaires de salles de cinéma exhortent le gouvernement à les compenser rapidement pour les pertes encourues en raison de la pandémie.</span>
<span class="attribution"><span class="source">LA PRESSE CANADIENNE/Paul Chiasson</span></span>
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<p>Au Canada, et en particulier au Québec, les mesures pour freiner la deuxième vague de la pandémie fragilisent de nouveau l’industrie, qui se relevait peu à peu avec la reprise de la fréquentation des salles pendant l’été. Les exploitants avaient pris les dispositions nécessaires pour rouvrir leurs salles en imposant le port du masque dans les espaces de circulation et dans la salle durant la projection, en faisant respecter la distanciation entre les sièges des spectateurs, et en préconisant la réservation des billets sur Internet ou le paiement sans contact sur place.</p>
<p>Dans une <a href="https://app.cyberimpact.com/newsletter-view-online?ct=RLnesLG7q25XqWVAFhqd_R3dujAP7jcBzMmx46Xac74IJrSAADC9QlICpoEB7JxG4vyIWAmjeXhWr20pU5N5bQ%7E%7E">lettre</a> adressée au premier ministre François Legault, 300 intervenants de l’industrie du cinéma (propriétaires de salles, réalisateurs, producteurs…) reprochent au gouvernement d’utiliser les salles de cinéma comme boucs émissaires, alors qu’aucune éclosion de Covid-19 n’y a été détectée. Ils exhortent le gouvernement à compenser rapidement les salles de cinéma, les distributeurs et leurs partenaires pour les pertes encourues à la suite de cette décision de les fermer.</p>
<h2>Le malheur des uns…</h2>
<p>Le secteur de la vidéo à la demande (VAD) et de la diffusion en continu a jusqu’ici toujours été complémentaire au divertissement offert sur grand écran. Mais dans le contexte de la crise actuelle, la concurrence s’accentue entre les plates-formes numériques mondiales et les salles obscures, au point où on s’interroge sur les effets de cette rivalité sur <a href="https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/streaming-ou-salles-obscures-ou-est-lavenir-du-cinema">l’avenir du cinéma</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=428&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=428&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=428&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=537&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=537&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/363548/original/file-20201014-23-747ir1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=537&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
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<p>Pendant le confinement du printemps, les habitudes de consommation culturelle ont évolué et les abonnements aux services de vidéo à la demande ont augmenté. Netflix a ainsi attiré près de <a href="https://fr.statista.com/infographie/21461/netflix-nombre-nouveaux-abonnes-payants-par-trimestre/">26 millions de nouveaux abonnés</a> au premier semestre de 2020, tandis que le nombre d’abonnés à Disney+ est passé de 28,6 millions à 50 millions entre février et avril 2020.</p>
<p>La manne financière générée par les abonnements illustre bien <a href="https://theconversation.com/la-pandemie-de-covid-19-a-renforce-lhegemonie-des-plates-formes-numeriques-globales-142457">l’hégémonie de ces plates-formes numériques</a> en contexte de pandémie. Qui plus est, elle renforce leur capacité à investir dans la production de contenus originaux et à séduire davantage de studios, de cinéastes et de producteurs qui contribuent à enrichir leur catalogue.</p>
<p>Aujourd’hui, ces plates-formes sont bien positionnées pour tirer profit d’une offre de divertissement alternative, en comblant le vide occasionné par les annulations et les retards de sorties de films en salle.</p>
<p>En effet, avant la pandémie, les studios de cinéma étaient habituellement tenus d’attendre 90 jours après leur sortie en salle avant de diffuser leurs films sur les plates-formes numériques. En France, cette période est même de trois ans en vertu de la règle sur la <a href="https://www.journaldugeek.com/2020/09/02/netflix-amazon-disney-plus-chronologie-medias/">chronologie des médias</a>. Mais certains studios de production comme DreamWorks, Disney et Universal ont transgressé ce principe de fenêtre d’exclusivité, en expérimentant de nouveaux modèles d’affaires basés sur des sorties simultanées sur les plates-formes de VAD et en salles, ou sur une diffusion directe et exclusive en ligne, sans sortie en salle.</p>
<p>Les exemples récents de <em>Trolls 2</em> (<a href="https://www.theverge.com/2020/4/29/21239703/trolls-world-tour-amc-digital-streaming-theaters-nbcuniversal-disney-warnerbros">plus de 100 millions de dollars</a> de recettes générées via les plates-formes numériques en trois semaines), de <em>Mulan</em> (<a href="https://screenrant.com/mulan-2020-movie-disney-plus-office-success-failure/">35,5 millions de profit net, uniquement sur Disney+</a>) démontrent à quel point la conjoncture actuelle semble favorable à une diffusion exclusivement en ligne des films. <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1740163/soul-sortie-disney-plus-covid19-salles-cinema-fermees"><em>Soul</em></a>, le dernier long métrage de Disney, sortira d’ailleurs lui aussi directement sur la plate-forme Disney+.</p>
<p>En nouant des ententes avec d’autres plates-formes ou en diffusant leurs productions sur leurs propres plates-formes, les studios semblent ainsi avoir trouvé une stratégie pour s’affranchir (du moins pour le moment) de la contrainte qu’ils avaient de partager le gâteau avec les exploitants de salles.</p>
<p>Ainsi, après une perte de près de 5 milliards de dollars à la suite de la fermeture temporaire de ses parcs d’attractions thématiques, Disney a annoncé le 12 octobre un <a href="https://www.forbes.fr/business/le-streaming-la-nouvelle-priorite-de-disney/">plan de restructuration</a> qui donne dorénavant la priorité à la création de contenus pour ses plates-formes de VAD (incluant Disney+, Hulu, ESPN+ et le nouveau service Star). <a href="https://www.indiewire.com/2020/10/warnermedia-layoffs-hbo-max-1234591828/">La même stratégie a été adoptée par WarnerMedia</a> qui, après des recettes faméliques générées par la sortie en salle de <em>Tenet</em>, l’été dernier, a décidé de concentrer ses efforts sur son service de VAD HBO Max.</p>
<h2>Entre résistance et résilience</h2>
<p>Devant les défis posés par la pandémie, les plates-formes numériques deviennent des acteurs incontournables de la consommation d’œuvres cinématographiques. À l’approche de cette fin d’année, les grands studios n’ont toujours pas trouvé le moyen de distribuer leurs superproductions de manière rentable à l’international, bien qu’ils aient privilégié les sorties de films sur les plates-formes numériques. Les chiffres indiquent que la VAD ne saurait permettre, à elle seule, d’amortir les importants investissements dans les superproductions. C’est toute l’industrie cinématographique qu’il faudrait <a href="https://larevuedesmedias.ina.fr/repenser-lindustrie-du-cinema-lere-numerique">repenser</a> dans cette ère numérique.</p>
<p>En effet, personne ne peut prédire à quel moment les salles de cinéma vont pouvoir rouvrir de manière permanente. Si la crise sanitaire est une occasion pour l’écosystème du cinéma de se renouveler, il faudrait lui donner les moyens de <a href="https://www.nytimes.com/interactive/2019/06/20/movies/movie-industry-future.html">survivre</a> et de s’adapter à l’émergence de modèles d’affaires disruptifs, qui fragilisent l’ensemble du système de financement des films.</p>
<p>Les salles de projection peuvent coexister avec l’offre numérique de VAD puisque les deux offrent une expérience différente aux cinéphiles. Toujours est-il que pour résister à la déferlante numérique, la programmation des salles devra être enrichie, diversifiée et des mesures réglementaires devront être prises pour inciter les plates-formes et services de VAD à contribuer au financement des productions cinématographiques nationales et locales.</p>
<p>Par ailleurs, de nombreux exploitants de salle risquent de fermer définitivement leurs salles compte tenu des problèmes de rentabilité à court terme. Cela ne signifierait pas pour autant la fin du cinéma, qui a déjà fait preuve de résilience et déjà survécu à l’arrivée d’autres formats ou modes de diffusion. D’ici la sortie de <em>Mourir peut attendre</em>, la mort du cinéma attendra encore…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/146801/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Tchéhouali Destiny ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les mesures pour freiner la deuxième vague de la pandémie fragilisent de nouveau l’industrie du cinéma, qui se relevait peu à peu avec la reprise de la fréquentation des salles pendant l’été.Tchéhouali Destiny, Professeur en communication internationale, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/973502018-07-24T19:53:08Z2018-07-24T19:53:08ZLes ondes électromagnétiques : quels dangers avérés pour la santé ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/228886/original/file-20180723-189338-lidesx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C1250%2C2326%2C1770&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le téléphone portable représente-t-il un risque pour la santé des utilisateurs ?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/i7ZXmllhFfg">Jon Tyson/Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Alors que <a href="https://www.blogdumoderateur.com/barometre-numerique-2017-france/">79 % des Français interrogés déclarent utiliser un téléphone mobile tous les jours</a>, quel est aujourd’hui l’état des connaissances concernant le risque potentiel représenté par leur utilisation ? Remy Slama répond à cette question dans son livre <a href="http://www.quae.com/fr/r5155-le-mal-du-dehors.html"><em>Le mal du dehors, L’influence de l’environnement sur la santé</em></a>. Extrait.</p>
<h2>Les champs électromagnétiques de très basse fréquence</h2>
<p>Les champs électromagnétiques dont la fréquence est inférieure
à celle de la lumière visible, contrairement aux rayons ultraviolets, X, gamma, alpha… n’ont pas l’énergie suffisante pour ioniser la matière. Cette gamme « non ionisante » du spectre électromagnétique inclut notamment, en allant vers les fréquences les plus élevées : les ondes radio AM, les ondes FM et télévisées, les micro-ondes (émises par les fours à micro-ondes et les téléphones portables), et les ondes infrarouges, juste en dessous de la fréquence du rayonnement de la lumière visible.</p>
<p>Considérons d’abord les fréquences les plus faibles. Les champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence sont générés par les lignes à haute tension servant à transporter l’électricité sur des longues distances. On parle de haute tension lorsque le courant dépasse les 50 000 volts, et on y a recours pour le transport d’électricité car à puissance égale, la perte d’énergie est plus faible quand la tension du courant est élevée. Les études épidémiologiques ont suggéré une association entre la proximité de ces lignes et le risque de développement de leucémies de l’enfant (<a href="http://www.who.int/peh-emf/publications/facts/fs322/en/">OMS, 2007</a>), sans qu’un mécanisme biologique qui pourrait expliquer un tel effet ait été identifié. Le CIRC a classifié les champs électromagnétiques comme un cancérigène humain possible (niveau « 2B »). Les méta-analyses réalisées à partir des études épidémiologiques ne sont en revanche pas en faveur d’une augmentation du risque d’autres cancers de l’enfant (tels que les cancers du cerveau) ou des cancers de l’adulte.</p>
<h2>Micro-ondes et réchauffement</h2>
<p>Si on continue à se promener le long du spectre électromagnétique, on arrive aux micro-ondes. Ce sont elles dont on se sert pour réchauffer les molécules d’eau dans les fours à micro-ondes, eau qui compose par ailleurs la majorité de notre cerveau. Or les téléphones portables en émettent également.</p>
<p>Une partie des émissions du téléphone est due au microprocesseur de l’appareil et a donc lieu même si celui-ci n’est pas en communication ou se trouve en mode « avion ». Les technologies Bluetooth et wifi émettent autour de 2,4 GHz, ce qui est aussi dans la gamme des micro-ondes. La puissance des émissions est généralement plus faible pour un appareil donné que celle des communications et donc, à durée égale d’utilisation, l’énergie transmise à l’organisme absorbant l’onde sera plus faible.</p>
<p>Le principal mécanisme connu par lequel les rayonnements ayant la fréquence de ceux des téléphones portables actuels interagissent avec l’organisme est un réchauffement. Les effets possibles d’un tel réchauffement – dont l’intensité est bien plus faible que si on se trouvait à l’intérieur d’un four à micro-ondes – ne sont pas clairs en l’état actuel des connaissances.</p>
<h2>Hypersensibilité aux champs électromagnétiques</h2>
<p>Des préoccupations concernant un nouveau trouble de santé, l’hypersensibilité aux champs électromagnétiques (la terminologie en usage est celle d’<em>intolérance idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques</em>), ont émergé. Des études randomisées en aveugle, dites de provocation, auprès de personnes déclarant souffrir d’une telle hypersensibilité suggèrent que celle-ci n’est pas reliée à l’exposition aux champs électromagnétiques (<a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/bem.20690">Rubin et coll., 2011</a>) – c’est-à-dire que, sans nier les symptômes déclarés par les personnes se déclarant hyper- sensibles, il n’y a pas d’élément fort montrant qu’elles ont des réactions physiologiques particulières en présence d’un champ électromagnétique.</p>
<p>En revanche, dans la gamme des radiofréquences, des études expérimentales chez l’animal indiquent des effets possibles des champs électromagnétiques sur le sommeil, la régulation thermique ou la prise alimentaire (Pelletier et coll., <a href="https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs11356-012-1266-5">2013</a> et <a href="https://www.researchgate.net/publication/262930531_Does_Exposure_to_a_Radiofrequency_Electromagnetic_Field_Modify_Thermal_Preference_in_Juvenile_Rats">2014</a>).</p>
<h2>Gliomes et névromes : un niveau de preuve limité</h2>
<p>Une préoccupation importante concerne le risque de cancer, et notamment de cancer du cerveau. Les cancers du cerveau les plus fréquents sont les gliomes malins, et ils sont considérés comme étant de développement rapide. Le CIRC indique que le niveau de preuve en faveur d’une augmentation du risque de gliome ou de névrome acoustique en lien avec l’utilisation de téléphone sans fil est limité. Postérieurement à ces conclusions, en 2018, le National Toxicology Program (NTP) américain a publié les résultats d’une longue étude dans laquelle des rats et des souris avaient été exposés à des champs électromagnétiques similaires à ceux émis par les téléphones portables actuels pendant leur vie entière, depuis la conception. Des augmentations du risque de certaines tumeurs du cerveau (les gliomes déjà pointés du doigt par le CIRC à partir notamment des études humaines) et de tumeurs cardiaques bénignes (dits schwanommes ou neurinomes) étaient observées en lien avec l’exposition, mais <a href="https://www.niehs.nih.gov/news/newsroom/releases/2018/february2/index.cfm">uniquement chez les animaux mâles</a> et pas chez les femelles. Il n’y avait aucun élément en faveur d’une augmentation du risque d’autres types de tumeurs dans cette étude du NTP.</p>
<p>Comme pour les champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence, le CIRC a classifié les champs de la gamme des radiofréquences dans la catégorie 2B, « catégorie utilisée lorsqu’on considère crédible un lien de cause à effet, mais sans qu’on puisse éliminer avec une certitude raisonnable le hasard, un biais ou des facteurs de confusion ». Le niveau de preuve est considéré comme inadéquat pour les autres types de cancer que les gliomes.</p>
<h2>Des précautions peu coûteuses, en attendant d’en savoir plus</h2>
<p>L’utilisation de la téléphonie mobile était très rare avant les années 1990, et le type d’appareil et l’intensité d’utilisation ont beaucoup évolué depuis cette période. Pour les tumeurs cérébrales de développement lent comme le méningiome, davantage de recul temporel est donc nécessaire pour pouvoir mettre en évidence ou écarter un effet éventuel de l’exposition aux champs électromagnétiques dans la gamme des micro-ondes chez l’humain.</p>
<p>Dans l’attente de davantage de connaissances, des précautions ont été émises par les agences sanitaires. <a href="https://www.anses.fr/fr/content/radiofr%C3%A9quences-t%C3%A9l%C3%A9phonie-mobile-et-technologies-sans-fil">Celles de l’Anses</a>, l'agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail française, sont notamment de limiter l’utilisation de téléphones par les enfants, de ne pas garder son téléphone sur soi ni dormir à côté, de téléphoner en utilisant un casque filaire permettant de ne pas coller le téléphone contre sa tête, ou encore de privilégier l’achat de téléphones affichant un faible niveau d’émission (ou DAS, pour <a href="https://www.anfr.fr/controle-des-frequences/exposition-du-public-aux-ondes/le-das/presentation-du-das/">débit d’absorption spécifique</a>).</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/97350/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Rémy Slama ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>En 15 ans, l’usage du téléphone mobile a explosé. Désormais ubiquitaires, ces appareils soumettent notre corps à des ondes électromagnétiques. Que sait- on de leurs effets sur la santé ?Rémy Slama, Directeur de recherche en épidémiologie environnementale, Inserm, InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/779012017-06-15T20:27:52Z2017-06-15T20:27:52ZLe lifi et ses ondes lumineuses, ça vous parle ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/173962/original/file-20170615-23537-1uvion.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Ampoules LED.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Orange_LED_emitting.png">Eeppeliteloop/wikimedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>L’acronyme lifi (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Li-Fi"><em>light fidelity</em></a>) est né en 2011, basé sur le très connu wifi (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Wi-Fi"><em>wireless fidelity</em></a>). On trouve également le terme VLC (<em>visible light communication</em>), plus générique.</p>
<p>La technologie lifi a émergé à la fin des années 2000, en s’inspirant fortement des technologies et des savoir-faire développés dans les télécommunications optiques passant par la fibre. Celles-ci permettent aujourd’hui d’avoir des échanges de données en grande quantité, plusieurs dizaines de gigabits par seconde (1 Gb/s = 1 milliard de bits par seconde) sur chaque fibre. Mais ces technologies imposent d’avoir une fibre optique et des composants, notamment des lasers infrarouges, qui sont chers et complexes.</p>
<p>Depuis peu, l’avènement des LED (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Diode_%C3%A9lectroluminescente"><em>light emitting diode</em></a>, ou DEL en français) a révolutionné le domaine de l’éclairage. Les LED sont peu chères, fiables, rentables énergétiquement et affichent une grande durée de vie, entre autres avantages. Aujourd’hui, vous achetez des lampes à LED et non plus tant des lampes à ampoule à filament, et ce n’est plus l’ampoule que l’on change, mais la lampe entière !</p>
<p>Les LED présentent également un énorme avantage par rapport aux ampoules à filament : vous pouvez les éteindre et les allumer à des vitesses très importantes, ce qui n’est pas possible avec un filament dont le principe repose sur des effets thermiques lents. L’allumage – extinction de la LED repose sur des phénomènes de pilotage simple par une basse tension, facilement intégrable sur une carte électronique.</p>
<h2>Quand les LED émettent des données</h2>
<figure class="align-left ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=563&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=563&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=563&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=707&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=707&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/173963/original/file-20170615-3453-obi6zq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=707&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Diodes de différentes couleurs.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Diodos_LED_foto.png">Angstorm/wikipedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La fréquence d’allumage – extinction peut être très supérieure aux fréquences visibles par l’œil humain, et ainsi servir à transmettre des données numériques. La LED allumée représente un « 1 », la LED éteinte représente un « 0 ». Ceci se fait sans perturber la fonction d’éclairage car l’œil ne perçoit pas ces variations, appelées modulation de puissance.</p>
<p>Fort de cet avantage, la LED joue le rôle des lasers dans les réseaux fibrés, mais cela démultiplie les applications. Partout où vous avez une lampe à LED, vous disposez d’un émetteur de données ultrarapides. Il ne vous reste plus qu’à mettre un récepteur sensible à cette modulation d’amplitude, et vous captez l’information. Ce type de récepteur est constitué d’un petit photodétecteur chargé de convertir la lumière en tension qui est traitée par une carte électronique. Le détecteur peut par exemple être l’élément de caméra de votre smartphone !</p>
<p>Si le terme <em>lifi</em> est issu du terme <em>wifi</em>, c’est qu’il y a de nombreuses analogies. Ces deux technologies sont en même temps concurrentes, mais surtout complémentaires. Le wifi est basé sur des <a href="http://www.radiofrequences.gouv.fr/spip.php?article81">ondes radiofréquences</a> et non sur la lumière. Comparons les deux :</p>
<ul>
<li><p>Le wifi se propage dans toutes les directions et peut avoir des portées de plusieurs dizaines de mètres, et même traverser des obstacles tels les murs. Le lifi doit, en revanche, avoir une ligne de vue et est directif, et la lumière ambiante du jour se superpose au signal ce qui limite sa portée, qui est actuellement plutôt de quelques mètres. Avantage au wifi ou au lifi ? Ni l’un ni l’autre, car certes une portée longue et un franchissement d’obstacle sont des atouts majeurs, mais dans des applications militaires par exemple, la sécurité inhérente du lifi est pertinente.</p></li>
<li><p>Les fréquences libres pour émettre du wifi sont limitées, et ce que l’on appelle la bande passante utile n’est plus extensible. Le nombre de canaux disponibles en simultané est restreint. Ce n’est pas le cas des ondes optiques qui ont une bande passante quasi infinie comparativement aux ondes radio. Vous pouvez donc démultiplier le nombre de canaux théoriques et augmenter le flot de données échangées.</p></li>
<li><p>Les deux ondes, radiofréquence ou lumineuse, se déplacent à la même vitesse, celle de la lumière (environ 300 000 km/s). Mais la fréquence des ondes lumineuses est très supérieure à celle des ondes radio, environ 200 000 fois plus. La théorie de transmission de l’information montre que plus la fréquence de l’onde est élevée, plus vous pourrez effectuer cette fameuse modulation d’amplitude rapidement, et avoir des débits d’informations importants. On peut prendre l’analogie d’un adulte et d’un enfant qui marchent main dans la main : l’adulte ferra moins de pas que l’enfant, mais les deux vont bien à la même vitesse ! L’enfant faisant plus de pas, on peut coder plus d’information dans sa marche.</p></li>
</ul>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=647&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=647&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=647&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=813&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=813&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/173966/original/file-20170615-23528-7jjgvr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=813&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Antenne Wifi.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wifi_point_to_point.jpg">Quique251/wikimedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><p>Le wifi actuel peut avoir, dans de bonnes conditions, environ 50 Mb/s de débit, tandis que les records actuels démontrés en lifi en laboratoire atteignent 8 Gb/s, soit 160 fois plus (8 Gb/s = quelques secondes de transfert environ pour 1 DVD). Les prototypes commerciaux ne sont encore qu’à quelques dizaines de Mb/s, ce qui est suffisant pour transmettre de la musique ou de la vidéo en temps réel ; mais lorsque l’on examine la courbe de croissance des records de débits sur les dernières années, gageons que ces chiffres ne sont qu’un début.</p></li>
<li><p>Aujourd’hui, la nocivité des ondes radio reste encore un sujet de controverse. Les ondes lumineuses émises par les LED, même s’il a été démontré des impacts sur le sommeil selon la couleur, restent considérées comme peu nocives et peu perturbatrices. Dans des environnements comme les avions, les hôpitaux, le lifi s’avére précieux.</p></li>
<li><p>Les normes qui régissent le wifi sont complexes. Vous ne vous en rendez pas compte en tant qu’utilisateur, mais entre tous les émetteurs, un système de demande de prise de parole, d’accusé réception, de temps d’attente est géré par le protocole wifi ; il y a énormément d’interférences. Ceci conduit à des files d’attente si le nombre de canaux est faible par rapport au nombre d’utilisateurs. Le lifi étant une émission directive, la norme actuelle est moins contraignante et l’on gagne potentiellement beaucoup sur les temps morts.</p></li>
</ul>
<h2>Une lampe, un accès Internet</h2>
<figure class="align-left ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/173967/original/file-20170615-23512-141damy.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Signe Li Fi.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://confirmado.com.ve/conf/conf-upload/uploads/2014/02/Li-Fi-Technology.jpeg">http://confirmado.com.ve/conf/conf-upload/uploads/2014/02/Li-Fi-Technology.jpeg</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La présence de LED partout dans notre environnement est un atout fort pour le déploiement du lifi. Dans toutes les applications émergentes, on peut distinguer deux grands lots : les applications en intérieur, et celles en extérieur.</p>
<p>Les applications intérieures bénéficient du réseau d’éclairage des bâtiments. On vise des portées de quelques mètres. Le lifi est déjà très utilisé pour la géolocalisation des personnes ou des objets connectés. En effet, il est très simple que chaque lampe émette par lifi un identifiant unique. En reliant cet identifiant à un plan en mémoire, on peut se localiser dans un bâtiment complexe, une gare, un musée, une usine, un centre technique. Des prototypes équipent déjà des supermarchés, où votre parcours est guidé via votre chariot au travers des méandres de la grande surface. La localisation peut être très précise, mieux que le mètre, et pertinente, car le système bien connu du GPS (Global Positioning System) que tout le monde utilise est basé sur des réseaux satellitaires et ne fonctionne pas en intérieur.</p>
<p>En complément et grâce aux débits potentiels très importants du lifi, chaque lampe peut servir de borne reliée à Internet, pour peu que votre ordinateur soit équipé de la technologie. Ce n’est pas encore le cas, mais quelques prototypes commerciaux voient le jour avec des systèmes de clé USB à rajouter. Gageons que vos tablettes et autres terminaux auront bientôt intégré la technologie.</p>
<p>Les applications extérieures sont aussi pertinentes : transmettre entre les bâtiments pour éviter d’avoir des bornes radiofréquences haute puissance, utiliser l’infrastructure des villes existantes avec par exemple des lampadaires intelligents qui diffusent de l’information. De même demain, toute l’industrie automobile, tant au niveau des véhicules qu’au niveau des infrastructures routières auront déployé des LED dans les phares, les luminaires, les panneaux indicateurs qui pourront relayer de l’information entre les véhicules, les piétons, l’infrastructure, les transports en commun, et les millions d’objets connectés. Tout ceci d’une manière complémentaire aux ondes radiofréquences pour assurer une meilleure couverture et un débit plus important.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/77901/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Luc Chassagne dans le cadre du laboratoire LISV a reçu des financements de fonds publics (projets FUI), de l'Institut VeDeCoM, et des fonds OLEDCOMM (chaire de recherche avec l'université). </span></em></p>L’acronyme lifi (light fidelity) est encore peu connu du public. Les applications de cette technologie qui consiste à utiliser la lumière pour transmettre des données sont très prometteuses.Luc Chassagne, Professeur, actuellement directeur du Laboratoire d'Ingénierie des Systèmes de Versailles (LISV/UVSQ), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/487002015-10-09T05:09:51Z2015-10-09T05:09:51ZQuand Internet passera par la lumière<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/97763/original/image-20151008-9637-1x3oh5y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Des diodes électroluminescentes pour de futures connections.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a9/RGB-SMD-LED.jpg">Sven Killig/Wikimedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span></figcaption></figure><p>Les ampoules à incandescence rendent de bons et loyaux services depuis un siècle, mais, désormais interdites sur le continent européen, elles ont cédé la place aux LED qui consomment dix fois moins d’énergie et dont la durée de vie est trente fois supérieure à celle des ampoules classiques. Avantage supplémentaire, leurs applications ne se limitent pas à l’éclairage : on voit émerger des produits « intelligents » dotés de fonctions supplémentaires, dont la possibilité de se connecter à internet, que ce soit sur un ordinateur portable ou un smartphone. Oublié le wifi, vive le lifi (ou <em>Light Fidelity</em>) !</p>
<p>En réalité, l’idée de se servir de la lumière pour créer un réseau sans fil n’est pas nouvelle. Chacun a entendu parler des signaux de fumée employés par les naufragés pour tenter d’attirer l’attention. Ce que l’on sait moins, c’est qu’à l’époque de Napoléon, une grande partie de l’Europe était constellée de <a href="http://www.espace-sciences.org/archives/le-telegraphe-optique-de-claude-chappe">télégraphes optiques</a>, connus sous le nom de sémaphores.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=443&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=443&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=443&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=557&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=557&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/94843/original/image-20150915-29651-16bav8a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=557&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le photophone, qui permettait de transmettre les sons grâce à la lumière réfléchie.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Photophone_transmitter_4074931746_9f996df841_b.jpg">Amédée Guillemin</a></span>
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<p>Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone, estimait que son invention la plus importante était le <a href="http://www.princeton.edu/%7Eachaney/tmve/wiki100k/docs/Photophone.html">photophone</a>, un appareil dont le miroir dirigeait les vibrations créées par la parole vers un rayon lumineux.</p>
<p>Tout comme le fait d’espacer (ou de moduler) les volutes de fumée peut former un SOS en alphabet morse, la communication par lumière visible module rapidement l’intensité du signal lumineux pour coder les données en mode binaire, zéros et uns. Les émetteurs-récepteurs lifi ne clignotent pas pour autant, car les modulations sont trop rapides pour être perceptibles à l’œil nu.</p>
<h2>wifi contre lifi</h2>
<p>La demande croissante pour les données sans fil soumet la technologie wifi actuelle – qui utilise le spectre des fréquences radio et micro-ondes – à une pression gigantesque. On estime que le nombre d’appareils mobiles, dont la croissance est exponentielle, dépassera les dix milliards d’ici à 2019. A cette date, le <a href="http://www.cisco.com/c/en/us/solutions/collateral/service-provider/visual-networking-index-vni/white_paper_c11-520862.html">volume d’information échangée</a> devrait avoisiner trente-cinq quintillions (10</p>
<p>L’un des principes fondamentaux des communications est qu’à son volume maximum, le transfert de données est proportionnel à la largeur de la bande disponible pour les fréquences électromagnétiques. Le spectre radio étant très utilisé et très régulé, il n’y a tout simplement pas assez d’espace supplémentaire pour satisfaire la demande croissante. Or, le lifi a la capacité de se substituer au wifi par ondes radio et micro-ondes.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=321&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=321&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=321&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=403&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=403&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/94844/original/image-20150915-29611-ofi5b0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=403&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">A l’inverse des fréquences lumineuses du spectre électromagnétique, sous-exploitées, celles qui les entourent sont très encombrées.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:EM_spectrum.svg">Philip Ronan</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
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<p>Le potentiel du spectre de la lumière visible en ce qui concerne les communications est énorme, d’autant qu’il n’est ni exploité ni régulé. La lumière LED peut être modulée très rapidement : des chercheurs du programme <a href="http://up-vlc.photonics.ac.uk">Ultra-Parallel Visible Light Communications</a>, financé par l’EPSRC (Conseil de recherche en ingénierie et sciences physiques au Royaume-Uni), ont constaté des débits montant jusqu’à 3,5 Gb/s (gigabits par seconde) avec une seule LED bleue, et jusqu’à 1,7 Gb/s avec de la lumière blanche.</p>
<p>Contrairement aux émetteurs wifi, les télécommunications optiques sont cantonnées aux murs d’une seule pièce. Cette restriction offre un avantage clé : la sécurité des données émises en lifi. Une fois les rideaux tirés, personne n’est en mesure de vous espionner depuis l’extérieur. Une série de lampes fixées au plafond peuvent envoyer différents signaux à différents utilisateurs. L’énergie de l’émetteur peut être localisée, exploitée de manière plus efficace, et n’interfère pas avec les sources lifi voisines. Cette absence d’interférence est un autre avantage par rapport au wifi. Les communications par lumière visible sont donc naturellement sécurisées, et pourraient éviter aux voyageurs en vol de devoir passer en mode avion.</p>
<p>Autre avantage, le lifi utilise les lignes électriques existantes, si bien qu’aucune nouvelle infrastructure n’est nécessaire.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=411&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=411&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=411&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=516&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=516&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/94855/original/image-20150915-29630-jeco4n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=516&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Schéma de fonctionnement d’un réseau lifi.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Boston University</span></span>
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<h2>Connecter l’Internet des objets</h2>
<p>L’<a href="https://theconversation.com/uk/topics/internet-of-things">Internet des objets</a> est une vision très ambitieuse, celle d’un monde hyperconnecté où les objets communiquent entre eux de manière autonome. Votre frigo pourra par exemple informer votre smartphone que vous n’avez plus de lait, et même en commander pour vous. Des capteurs situés dans votre voiture vous préviendront directement par texto si vos pneus sont trop usés ou insuffisamment gonflés.</p>
<p>Vu le nombre « d’objets » susceptibles d’être recouverts de capteurs et d’appareils de contrôle, puis reliés au réseau et connectés, le débit nécessaire pour permettre à tous ces appareils de communiquer est très important. La société de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées Gartner prédit que <a href="http://www.itpro.co.uk/business-intelligence/24502/it-pro-panel-how-the-iot-will-change-your-business">25 milliards d’appareils</a> de ce type seront connectés d’ici à 2020. Sachant que la majorité des informations ne devront être transmises que sur une courte distance, le lifi est la solution idéale – sinon la seule – pour concrétiser tout cela.</p>
<p>Plusieurs entreprises proposent déjà des produits destinés aux communications par la lumière visible. Le <a href="http://purelifi.com/lifi-products/li-1st/">Li-1st</a> de pureLiFi, société basée à Édimbourg, commercialise une solution <em>Plug-and-Play</em> toute simple offrant une liaison Internet « point à point » de 11,5 Mbits/s, comparable au wifi première génération. Autre exemple : le français <a href="http://www.oledcomm.com/">Oledcomm</a>, qui exploite la nature sécurisée du lifi pour équiper les hôpitaux.</p>
<p>De nombreux défis technologiques restent à relever, mais le lifi est en passe de devenir une réalité. Dans l’avenir, le fait d’appuyer sur l’interrupteur ne vous procurera pas que de la lumière !</p>
<p><br>
<em>Traduit de l'anglais par Guillemette Allard-Bares/<a href="http://www.fastforword.fr/">Fast for Word</a></em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/48700/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pavlos Manousiadis a reçu des fonds de l'organisme britannique EPSRC.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Graham Turnbull est associé au programme "Ultra-parallel Visible Light Communications" financé par l'EPSRC. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Ifor Samuel est associé au programme "Ultra-parallel Visible Light Communications" financé par l'EPSRC. </span></em></p>Oublié le wifi et vive le lifi ! Demain, le spectre de la lumière visible pourrait être utilisé pour se connecter à Internet. D’autant que les signaux lumineux sont modulables à souhait.Pavlos Manousiadis, Research Fellow, University of St AndrewsGraham Turnbull, Professor, Head of the School of Physics and Astronomy, University of St AndrewsIfor Samuel, Professor of Polymer Optoelectronics, University of St AndrewsLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/486132015-10-07T04:43:15Z2015-10-07T04:43:15ZPeut-on être allergique au wifi ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/97441/original/image-20151006-7335-12uya4c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Une forêt d'antennes sur la ville connectée.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/people/electronicfrontierfoundation/">Electronic Frontier Foundation/flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Les <a href="http://www.who.int/peh-emf/about/WhatisEMF/fr/">champs électromagnétiques</a> sont partout autour de nous. Produit par la Terre et le soleil, ils font partie de notre environnement naturel. Mais, avec la montée en puissance des nouvelles technologies, ils tendent à envahir notre quotidien.</p>
<p>Téléphones mobiles, <a href="https://theconversation.com/au/topics/wifi">wifi</a>, ordinateurs personnels, compteurs électriques intelligents, radio, télévision et même télécommandes, tous émettent ce type d’énergie électromagnétique. Et, au fil des jours, s’installent toujours plus d’antennes de téléphonie mobile et de stations wifi.</p>
<p>Comme par exemple dans les cafés, les restaurants, les bibliothèques, les hôtels et même dans les parcs et certains centres urbains qui proposent aujourd’hui couramment une connexion gratuite. Avec ces nouvelles infrastructures, il devient donc de plus en plus difficile d’éviter d’être exposé aux champs électromagnétiques.</p>
<p>D’où la question que chacun peut se poser : qu’est ce que tout cela signifie pour notre santé ?</p>
<p>Le sujet est aujourd’hui sur le devant de la scène après une <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/25/97001-20150825FILWWW00232-le-handicap-du-a-l-electrosensibilite-reconnu.php">décision judiciaire</a> récente, que l’on a présentée comme « majeure » : le cas d’une Française qui a reçu une compensation en raison de son allergie au wifi.</p>
<p>Martine Richard souffre de ce qu’on appelle l’<a href="http://www.who.int/peh-emf/publications/facts/fs296/fr/">hypersensibilité électromagnétique</a>. Un tribunal lui a accordé une allocation pour adulte handicapé car des symptômes, qu’elle attribue à l’énergie électromagnétique, l’empêchent de travailler. Une décision prise malgré qu’il n’y ait aucun consensus scientifique sur une éventuelle relation entre l’exposition à ces champs électromagnétiques et les symptômes existants.</p>
<figure class="align-left ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/97447/original/image-20151006-7366-1pmggck.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le wifi dans la peau, ici à Montréal.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/liboiron/9258779818">Christian Liboiron/flick</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/">CC BY-NC</a></span>
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</figure>
<p>Alors, qu’est-ce donc cette électro-hyper-sensibilité (ou EHS) ? Que savons-nous, qu’ignorons-nous, sur cet état ? Et qu’est-ce que cette affaire signifie pour l’avenir ?</p>
<h2>L’électrosensibilité, c’est quoi ?</h2>
<p>L’EHS s’avère être un état de santé complexe. Ceux et celles qui s’en plaignent présentent une variété de symptômes qui ne sont pas spécifiques : par exemple, des maux de tête, des nausées ou des troubles du sommeil, lorsque la personne est proche de dispositifs qui émettent des champs électromagnétiques. Dans les cas les plus sérieux, l’EHS peut avoir d’importants impacts négatifs qui interdisent aux électrosensibles de travailler, voire même d’où vivre dans la société moderne.
La prévalence de l’EHS varie largement selon les endroits. Mais il semble que, de façon générale, le nombre de patients présentant des symptômes qu’ils attribuent à l’exposition aux champs électromagnétiques est <a href="http://www.biomedcentral.com/1471-2458/8/310">en augmentation</a>.</p>
<p>Il ne fait aucun doute que les symptômes ressentis sont réels. Mais un fait demeure : il n’y a pas de critères diagnostiques clairs pour ce problème. Il s’agit donc d’un <a href="http://www.who.int/peh-emf/publications/facts/fs322/fr/">trouble auto évalué</a> qui n’a, pour le moment, pas de fondement médical ou scientifique.</p>
<h2>Que dit la science ?</h2>
<p>Les chercheurs n’ont jamais pu établir de <a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/bem.20690/abstract">lien de causalité</a> entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes rapportés par les électrosensibles, ou, plus généralement, <a href="http:%20//%20www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20183535">leur santé</a>. Cela soulève une question : si ce n’est pas l’énergie électromagnétique, alors qu’est-ce qui cause ce trouble et ses symptômes associés ?</p>
<p>Une possibilité d’explication réside dans ce que l’on appelle l’<a href="http://www.smithsonianmag.com/science-nature/what-is-the-nocebo-effect-5451823/">effet nocebo</a>. Le mot se rapporte à l’influence exercée sur une personne par ses propres attentes ou perceptions. Dans le cas de l’EHS, il s’agirait, chez les personnes touchées, d’une croyance sur la nocivité de l’énergie électromagnétique. Par conséquent, quand elles sont entourées de dispositifs émetteurs, elles pensent qu’elles vont se sentir mal, et elles le sont.</p>
<p>L’émergence d’un effet nocebo prend tout son sens lorsque l’on voit comment est forte la couverture médiatique sur le sujet, ainsi que la pression mise par ceux qui s’estiment électrosensibles. La grande majorité des propos que l’on entend à propos de l’EHS <a href="http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0065713">la définit</a> comme étant causée par les champs électromagnétiques créés par l’activité humaine. Ces points de vues, exprimés constamment, perpétuent et renforcent la croyance que ces champs sont nocifs en dépit des preuves scientifiques.</p>
<p>La controverse demeure quant à la cause réelle de l’EHS. Il est clair qu’il faut plus de recherches afin, d’une part, d’apporter des éléments de preuve supplémentaires démontrant que les champs électromagnétiques ne sont pas responsables des symptômes de l’électrosensibilité, et, d’autre part, de fournir la preuve d’une autre cause (comme l’effet nocebo).</p>
<p>Ce champ de recherche progresse, témoins nos propres études au <a href="http://acebr.uow.edu.au/index.html">Centre australien pour la recherche sur les effets électromagnétiques</a>. Nous avons pour objectif de répondre à certaines des critiques qui ont portées sur des études antérieures. Jusqu’à qu’une cause soit établie, le traitement de ce trouble demeurera un défi.</p>
<h2>Rechercher la vérité</h2>
<p>Mais indépendamment de l’aspect scientifique, qu’est-ce que la décision récente en France signifie ? aura-t-elle un impact sur les décisions futures dans ce domaine ? Il est important de noter que, malgré la compensation financière qui a été attribuée, le tribunal n’a pas déclaré que l’EHS était une maladie. Cependant, on peut être préoccupé par le fait que cette affaire créé un précédent et que le manque de preuves scientifiques risque de ne pas être pris en compte par tous ceux qui veulent légitimer EHS comme une affection causée par les ondes électromagnétiques.</p>
<p>Peut-être le véritable désastre, dans cette histoire, est l’impact potentiel d’une telle décision sur la recherche de la vérité. Elle fournit du carburant aux médias et aux lobbyistes pour interpréter faussement cette décision comme étant une relation de cause à effet, sur la base de leurs propres motivations.</p>
<p>Cela peut aussi potentiellement bloquer les recherches qui cherchent à découvrir la véritable cause de l’EHS. Or, sans le travail des scientifiques, l’aide et le traitement nécessaires à ceux qui souffrent d’électrosensibilité resteront probablement difficiles à atteindre.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/48613/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sarah Loughran a reçu des fonds des organismes suivants : NHMRC et EPRI. Elle est actuellement membre d'un comité d'experts de l'OMS sur la santé environnementale, d'un groupe d'expertise sur la protection contre les radiations ionisantes (ICNIRP), et est membre du conseil d'administration de la Société pour le bioélectromagnétisme.</span></em></p>De quoi souffrent les personnes dites électrosensibles qui voient dans les ondes électromagnétiques la cause de leurs troubles ? Il n’y a pas de preuve scientifique. La recherche se poursuit.Sarah Loughran, Research Fellow, University of WollongongLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.