Menu Close

Arthur, 6 ans : « Est-ce que les fantômes existent ? »

Petit fantôme, existes-tu ? Wikimedia, CC BY-SA

Pour répondre à ta question, Arthur, il me faut d’abord bien la comprendre. Et pour la comprendre, il m’est nécessaire de préciser ce que veulent dire les deux mots « fantôme » et « exister ».

Un « fantôme », tu es d’accord que c’est quelqu’un, ou quelque chose, qui a terminé son existence, donc, qui est absent. Et « exister », c’est quelqu’un ou quelque chose qui est là, et qui est présent.

Alors, ta question devient : « est-ce que quelque chose qui n’existe plus peut encore exister ? », ou alors « Est-ce que quelque chose qui est absent peut être présent ? » Alors, ma réponse est : oui.

Je vais te donner plusieurs exemples de fantômes

Dans le domaine qui est le mien, la neurologie (la spécialité de médecine qui soigne les maladies qui touchent le cerveau et les nerfs), on peut rencontrer des « membres fantômes ». C’est ce qui arrive à des personnes dont un membre, par exemple, un bras, a été amputé à la suite d’un grave accident. Dans leur cerveau, la trace de ce bras est toujours présente. De sorte que ces personnes, qui n’ont plus de bras, le sentent encore parfaitement !

Comme tu le vois, une partie du corps qui n’existe plus est encore présente, dans le cerveau des personnes amputées.

Ce n’est pas un vrai fantôme, pour toi ?

Alors, que dis-tu de ça : il existe une sensation étrange, que tu as peut-être ressentie un jour, et qu’on appelle la « sensation de présence ». Tu es seul dans un endroit, et, tout à coup, tu as le sentiment qu’il y a quelqu’un, par exemple juste derrière toi. Tu te retournes : personne.

Cette sensation de présence a aussi beaucoup intéressé les neurologues, parce qu’on peut la rencontrer au cours de différentes maladies du cerveau : certaines crises d’épilepsie, la maladie de Parkinson. Un laboratoire en Suisse est même parvenu à la produire expérimentalement chez des volontaires sains, à l’aide d’un robot placé dans le dos des personnes.

C’est bien la présence de quelque chose qui n’existe pas, non ?

Quoi ? Il te faut un grand drap blanc qui accourt dans les couloirs en pleine nuit ?

Mais ça, ce n’est pas un vrai fantôme ! On pense que ce sont les parents d’autrefois, dans leurs grandes chemises de nuit blanches, que les cris des enfants réveillés par les cauchemars attiraient dans leurs chambres. La peur faisait venir des (faux) fantômes qu’on finit par rendre responsables de la peur !

Mais ça, ce n’est pas un vrai fantôme, parce que ce sont des gens qui ont vraiment existé et qui ont pris l’apparence d’un personnage qui n’existe pas !


Diane Rottner, CC BY-NC-ND

Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : tcjunior@theconversation.fr. Nous trouverons un·e scientifique pour te répondre.

Want to write?

Write an article and join a growing community of more than 182,000 academics and researchers from 4,940 institutions.

Register now