L’abstention et la désaffiliation politique sont souvent perçues comme les signes d’une démocratie en souffrance. Et si elles la protégeait en réalité de risques autoritaires ?
Le premier tour des législatives tunisiennes, en décembre, a été marquée par une abstention record, signe de la désaffection des citoyens à l’égard du régime hybride du président Saïed.
Nous sommes dans une période où la démocratie traverse ses pires moments : attaquée idéologiquement par de puissants régimes autoritaires, affaiblie en interne par l’abstention.
David Crête, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
La combinaison « langue de bois et cassette » des personnalités publiques est un ingrédient de plus qui vient nourrir l’ennui chez le citoyen, et favorise les haut taux d’abstention aux élections.
Pierre Bréchon, Auteurs historiques The Conversation France
La stratégie de la coalition présidentielle a échoué donnant lieu à une situation très ouverte, obligeant le pouvoir à trouver des majorités alternatives.
Les résultats des législatives ont abouti à un record de sièges historiques pour le RN et une polarisation encore plus appuyée de la vie politique au sein même de l’Assemblée nationale.
Les alliances stratégiques en politique sont perçues comme des manquements éthiques vis-à-vis des citoyens-électeurs, renforçant le sentiment de désaffection envers le politique.
Le succès d’Emmanuel Macron valide une stratégie visant à le faire apparaître comme le champion des « progressistes », mais elle n’a que partiellement fonctionné.
L'abstention massive qui caractérise les dernières élections en France témoignerait d'une demande profonde des citoyens pour une autre forme de démocratie.
Avant le deuxième tour de l’élection présidentielle 2022, retour sur quelques analyses de nos auteurs et autrices autour du vote des jeunes, de leurs attentes et des politiques qui leur sont dédiées.
Pourquoi sent-on une certaine fébrilité dans le camp macroniste ? Pourquoi les sondages annoncent-ils un score serré entre les deux finalistes ? Un autre manière d’interpréter le vote de dimanche.
La mobilisation électorale connaît une érosion régulière : l’attention portée sur la présidentielle ne doit pourtant pas éclipser le scrutin législatif qui pourrait bien créer la surprise.
Si les jeunes boudent plus souvent les urnes que leurs aînés, leur niveau d’abstention était particulièrement élevé ce 10 avril 2022. 4 électeurs de moins de 35 ans sur 10 n’auraient pas voté.
Le vote utile a ponctionné les voix des candidats les moins bien placés dans les estimations : une dynamique spectaculaire qui s’est accélérée lors du premier tour de l’élection de 2022.
De nombreux facteurs affectent la décision de voter ou pas à une élection. Selon le chercheur, cette décision est d’abord une question de motivation, d’intérêt pour la politique et un sens du devoir.