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Entrepreneuriales

Entrepreneurs, choyez votre vie personnelle (et votre chiffre d’affaires) !

Un dirigeant sur quatre estime être constamment sous pression. Areebarbar/Shutterstock

Voilà, ça y est, les parents entrepreneurs sont rentrés. Leur famille aussi… et la rentrée, c’est souvent le moment de prendre de nouvelles résolutions. Alors, pourquoi pas, en ce mois de septembre, rechercher un rythme de vie plus équilibré ? Pas toujours facile, je vous l’accorde. Mais 30 ans de recherche sur le sujet fournissent quelques bonnes pistes de réflexion. Des pistes qui, comme nous allons le voir, convergent toutes vers une renégociation des contrats psychologiques que l’entrepreneur a noués avec ses partenaires, ses associés, mais aussi avec les membres de sa propre famille !

La délicate gestion du temps

Un patron de TPE déclare travailler en moyenne 9h40 par jour, 6 jours sur 7. Il démarrerait sa journée vers 8h et la terminerait vers 21h ou plus. Pourtant, bon nombre d’études montrent que les entrepreneurs se lancent dans la création d’entreprise pour la liberté que cette activité confère : liberté de définir ses missions, mais aussi et surtout… liberté de temps !

Encore faut-il savoir anticiper et gérer ce temps correctement… Un défi difficile à relever : selon la une étude publiée en avril 2018 par la fondation MMA, « les dirigeants sont de plus en plus nombreux à manquer de moments de décompression. Près d’un quart d’entre eux estiment qu’il s’agit du premier facteur de détérioration de leur santé (24 % contre 17 % en 2017). Ce sentiment d’être constamment « sous pression », ressenti par 1 dirigeant sur 4, entraîne de la fatigue (34 %), un sentiment de lassitude (26 %) et des troubles du sommeil (23 %) ».

La solution : renégocier les contrats psychologiques

Alors comment corriger le tir ? C’est là que la recherche fournit quelques pistes. L’entrepreneur est notamment invité à repenser les relations qu’il entretient avec les parties prenantes : ses associés, ses employés, son conjoint… Autrement dit, il est invité à renégocier les contrats psychologiques.

Le concept de contrat psychologique a été théorisé par l’universitaire américaine Denise Rousseau. Il fait référence à ce qu’un individu attend d’une autre partie, et réciproquement. Elle évoque un contrat « psychologique » car tous les éléments de cette relation ne sont pas toujours explicites et sont souvent fondés sur des croyances. Par exemple, si le contrat de travail explicite la nature du travail, les missions et la rémunération, il n’offre aucune garantie sur les promotions ou augmentations auxquelles le salarié peut s’attendre. Du côté de l’entreprise, en cas de promotion, elle peut s’attendre à un surinvestissement du salarié. Mais là encore, rien n’est explicite…

« Changes in the psychological employment contract », interview de Denise Rousseau, 2014.

Dans le cas qui nous concerne, pour repenser son équilibre vie professionnelle–vie privée, l’entrepreneur est invité à préciser ce qu’il attend de ses parties prenantes. Il doit aussi s’efforcer de clarifier ce que les autres attendent de lui. Par exemple, si le chef d’entreprise réalise que ses salariés aspirent à une approche libérée du management, qu’ils lui demandent de leur faire confiance, il va pouvoir déléguer et, ainsi, se dégager du temps. À la clé, il y aura non seulement à une forme d’épanouissement personnel mais aussi… la pérennisation de son activité.

La recherche a en effet montré que certaines composantes de cet équilibre vie privée – vie professionnelle ont un impact direct sur le chiffre d’affaires de l’entreprise. Parmi les composantes qui nous intéressent ici, citons l’aide et le soutien familial, la répartition des rôles au sein du couple du dirigeant, ou encore le temps consacré aux enfants ou à soi. Autant d’éléments à garder en tête au moment de renégocier les contrats psychologiques…

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