Exigeants envers eux-mêmes comme envers les entreprises qu’ils accompagnent, les investisseurs à mission restent peu nombreux mais entraînent de plus en plus d’acteurs de la finance dans leur sillage.
Les manières dont l’entreprise doit contribuer au bien public opposent deux courants de pensée. Cependant, la mise en œuvre de leurs principes peut aboutir à des résultats très proches.
La codétermination en entreprise pourrait être renforcée par une évolutiuon du droit qui définirait clairement des notions comme la structure sociétaire ou encore le bien commun.
Xavier Hollandts, Kedge Business School y Nicolas Aubert, IAE Aix-Marseille Graduate School of Management – Aix-Marseille Université
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle développait l’idée d’une meilleure association du capital et du travail dans le but d’éviter une fracture de la société.
Les formes de gouvernance qui affichent des missions au-delà de l’objectif de maximisation du profit ou celles qui instaurent une « cour suprême » manquent encore de maturité.
Des blocages relatifs aux investissements et aux évolutions organisationnelles nécessaires, mais aussi au comportement du consommateur, freinent l’adoption du label prévu par la loi Pacte.
Le statut apparu avec la loi Pacte donnerait aux entreprises un rôle politique qu’elles ne devraient pas avoir, leur vocation sociale étant avant tout de réaliser des profits… et de payer des impôts !
Ce statut devait permettre au géant alimentaire de mieux se protéger d’une éventuelle OPA. Une stratégie qui semble s’être retournée contre Emmanuel Faber, récemment évincé de la présidence.
L’éviction du PDG du groupe français sous la pression de fonds activistes révèle la nécessité de mieux protéger les entreprises qui s’engagent à viser des objectifs autres que financiers.
Adopter le statut prévu dans la loi Pacte de 2019 renforce la performance globale des organisations affichant depuis longtemps leurs engagements sociaux et environnementaux. Trois cas l’illustrent.
Le groupe agroalimentaire, dont une partie des activités est certifiée « B Corp », a annoncé vouloir supprimer jusqu’à 2 000 emplois dans le monde pour améliorer sa rentabilité.
Une série d’entretiens montre que les dirigeants qui autonomisent leurs équipes sont davantage enclins à placer la mission de l’organisation au cœur de leurs décisions.
Contrairement aux compétences individuelles, les compétences collectives se développent peu dans les organisations. Ces dernières sont pourtant clés pour pacifier les relations entre organisations.
La raison d’être invite au rassemblement et à la cohésion collective pour relever les défis du monde contemporain. Ne pas en tenir compte, c’est passer à côté d’enjeux majeurs.
Les promulgations successives de la loi sur l’Économie sociale et solidaire en 2014 puis de la loi Pacte en 2019 qui introduit le modèle d’entreprise à mission interrogent.
Si leur impact reste globalement positif, l’efficacité des dispositifs partage des bénéfices dépend de paramètres comme le contexte institutionnel ou la présence de syndicats.
L’engagement des grandes entreprises américaines de réorienter leur activité en faveur de l’ensemble de leurs parties prenantes reprend des préconisations formulées par la théorie dès les années 1970.
Professeur d'économie et de management, Directeur de la Recherche de l’IRIMA, Membre de la Chaire Mindfulness, Bien-Etre au travail et Paix Economique, Grenoble École de Management (GEM)
Chercheur associé au Laboratoire d’économie dyonisien et à l’Institut de Recherche en Gestion, Université Paris-Est, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)