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Des échantillons attendent d’être testés pour la COVID-19 au LifeLabs, à Surrey, en Colombie-Britannique. La Presse Canadienne/Darryl Dyck

FAQ sur la Covid-19 : les personnes asymptomatiques peuvent-elles la transmettre ? Combien de temps le virus reste-t-il sur les surfaces ? Et d’autres questions…

La pandémie de coronavirus, qui poursuit sa progression, a déjà infecté plus d’un demi-million de personnes sur presque tous les continents et en a tué des dizaines de milliers. Les bureaux ferment, on doit rester à la maison, les hôpitaux se préparent à accueillir un afflux de patients, et beaucoup de gens ne savent pas ce qui est à risque et ce qui ne l’est pas.

Voici les réponses à quelques questions courantes que l’on se pose sur les coronavirus.

Les gens asymptomatiques peuvent-ils transmettre le Covid-19 ?

Oui, car certaines personnes infectées qui n’ont pas montré de symptômes peuvent propager le virus, et c’est un élément très préoccupant. C’est pourquoi on considère la distance sociale ou physique importante pour ralentir ou réduire la transmission du virus.

Des études de modélisation menées en Chine et au Japon, ainsi que des tests effectués sur des gens à bord du navire de croisière Diamond Princess, laissent voir qu’un petit nombre de personnes infectées ne développent pas de symptômes. Nous ne connaissons toutefois pas leur degré de contagiosité.

La plupart des études réalisées à ce jour, en général avec un petit nombre de personnes, montrent qu’on excrète davantage de virus à l’apparition des premiers symptômes – lorsqu’on commence à tousser (ou à éternuer) –, car le virus est présent dans les fines gouttelettes projetées dans l’air. Mais une étude récente publiée dans le New England Journal of Medicine indique que certaines personnes qui ne présentent aucun symptôme ou des symptômes très légers peuvent excréter une quantité importante de virus. Les enfants, qui sont souvent peu ou pas symptomatiques, peuvent également être contagieux.

Il est important de préciser que les symptômes sont subjectifs. Quelqu’un peut se sentir un peu mal sans y accorder d’attention et ne pas le signaler à un professionnel de la santé ou à un chercheur. On ne peut donc pas conclure avec certitude qu’une personne enregistrée comme asymptomatique dans une étude l’était vraiment. Des facteurs culturels peuvent influencer la manière et le moment où les gens rapportent leurs symptômes ou vont se faire soigner.

Combien de temps le virus reste-t-il sur les surfaces ?

Le coronavirus peut-il survivre sur le courrier, les produits au supermarché, les pompes à essence, etc. ? Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine indique que le virus peut survivre jusqu’à deux ou trois jours sur certaines surfaces, en particulier les plastiques durs et l’acier inoxydable. On risque donc davantage de contracter le virus en touchant ces matériaux.

Si vous devez utiliser un chariot d’épicerie, nettoyez-vous les mains ensuite. Pexels

Le plus important est d’éviter de toucher des objets avec lesquels beaucoup de gens ont été en contact récemment – boutons d’ascenseur, chariots d’épicerie, poignées de porte et mains courantes. Sinon, on peut se laver les mains ou utiliser un désinfectant pour les mains, tel que du Purell, immédiatement après.

De nombreuses épiceries offrent désormais des stations de lavage de mains et des solutions désinfectantes pour essuyer les chariots. Servez-vous-en !

Les preuves dont nous disposons indiquent que le virus se dégrade rapidement sur les surfaces poreuses comme les tissus, le papier et le carton. Le risque d’infection lié à la manipulation de papier et de carton (p. ex., courrier et paquets) est sans doute faible, mais les mêmes règles s’appliquent : on se lave soigneusement les mains après y avoir touché.

Rappelons que le virus se transmet principalement d’une personne à une autre par la toux ou les éternuements.

Quels sont les produits chimiques qui tuent le virus ?

Tout savon ou détergent détruira le virus, ainsi que les solutions d’eau de javel et d’eau, les lingettes désinfectantes, les nettoyants, etc.

Voici une liste exhaustive.

Il est important de désinfecter les surfaces pour réduire la propagation du coronavirus. Shutterstock

Que signifie exactement « rester à la maison » ?

Les autorités utilisent différents termes pour décrire les mesures qui visent à éloigner les gens les uns des autres afin d’éviter la transmission du virus : « rester à la maison », « confinement chez soi », « auto-isolement » et « quarantaine ». Toutes nécessitent une distanciation sociale ou physique pour réduire les taux de propagation.

Techniquement parlant, la « quarantaine » est une mesure dont le but est de restreindre les déplacements des personnes qui ne présentent pas de symptômes, mais peuvent avoir été exposées au virus. Le terme vient de l’époque de la peste en Europe, quand les navires n’étaient pas autorisés à accoster pendant 40 jours après leur arrivée pour montrer que leur équipage était en santé. La quarantaine est aussi utilisée pour décrire la fermeture ou l’isolement de lieux géographiques où une maladie se propage, comme on l’a fait à Wuhan, en Chine, bien que les mesures y soient désormais assouplies.

De nombreux responsables de la santé publique évitent de recourir à la quarantaine, probablement parce qu’elle peut évoquer le pouvoir coercitif de l’État ou stigmatiser les habitants des localités touchées.

Ainsi, au Canada, on encourage principalement des mesures volontaires, en faisant une distinction entre l’auto-surveillance, où une personne qui peut avoir été exposée au virus (si un collègue a ressenti des symptômes, par exemple) doit surveiller l’éventuelle apparition de symptômes, et l’auto-isolement, pour ceux qui, sans avoir de symptômes, ont pu être en contact avec le virus dans le cadre d’un voyage ou ont eu un contact étroit avec une personne atteinte de le Covid-19.

Le véritable isolement concerne ceux qui ont le virus ou qui ont de bonnes raisons de croire qu’ils l’ont. Les gens qui présentent des symptômes sont invités à s’isoler chez eux, en restant le plus possible à l’écart des autres.

« Rester à la maison » signifie simplement qu’il faut sortir le moins possible. Les demandes de « confinement chez soi » sont similaires, mais peuvent être assorties d’exigences plus formelles, comme en Italie, où les gens ne peuvent quitter leur domicile sauf pour aller chercher des choses essentielles, comme de la nourriture et des médicaments. Le « confinement chez soi » s’accompagne généralement de la fermeture des restaurants, des bars, des centres sportifs, de l’annulation des événements publics, etc. et vient parfois avec des sanctions pénales et des amendes.

La Covid-19 peut-elle causer des lésions pulmonaires à long terme ?

À ce stade précoce de la pandémie, rien ne prouve que des lésions pulmonaires permanentes ou à long terme sont une conséquence courante de l’infection. Un rapport de Hongkong montre une diminution à court terme de la fonction pulmonaire chez les personnes qui se remettent de le Covid-19.

Une image au microscope électronique d’un virus SRAS-CoV-2 (en orange) émergeant d’une cellule (en gris) cultivée en laboratoire. NIAID-RML

Un rapport du Dr Keith Mortman, de l’hôpital universitaire George Washington, publié récemment et largement diffusé dans les médias, fournit une description graphique des dommages importants causés par le coronavirus aux poumons de patients par ailleurs en bonne santé.

Cependant, ces rapports parlent de gens malades ou récemment rétablis. Il est encore trop tôt pour savoir si les dommages causés par l’infection sont permanents ou à long terme.

L’ibuprofène peut-il aggraver le Covid-19 ?

Cette idée, proposée initialement par le ministre français de la Santé, a circulé quelques jours sur Internet. Elle est basée sur d’anciennes études sur l’effet de l’ibuprofène sur les infections respiratoires.

Dans un premier temps, l’Organisation mondiale de la santé a répété cette mise en garde, mais après avoir examiné les preuves, elle est revenue sur sa position et a déclaré que, sur la base d’expériences cliniques documentées avec des patients, il n’existe aucune preuve que l’ibuprofène aggrave les symptômes de la maladie.

Le groupe sanguin a-t-il une influence ?

Selon une étude sur des patients de Wuhan et de Shenzhen, en Chine, qui ont contracté le Covid-19, une plus grande proportion de malades sont du groupe sanguin A. Mais la différence est plutôt faible et cela ne doit pas changer la façon dont nous gérons la propagation ou le traitement de la maladie. Mais il s’agit d’une découverte intéressante qui nécessitera des études approfondies.

This article was originally published in English

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