Montréal, 16 et 17 mai 2018 ENTRE-prendre et Partage : Quel potentiel de transformation sociale ?

Avec les soutiens de l’AIMS, l’AIREPME et l’AEI
Sous le parrainage du CRISES (Centre de Recherche sur les Innovations Sociales)
et de la Chaire du Canada en gestion de la performance et des risques de PME

NOUVELLE date de tombée : 05 décembre 2017

Thème de la septième édition

Soutenu à la fois par une tradition académique fonctionnaliste et des discours politiques normatifs, l’entrepreneuriat a longtemps été considéré sous le prisme exclusif de la création de richesse (Jennings et al., 2005 ; Amstrong, 2005 ; Tedmanson et al. 2012). Les discours scientifiques et politiques ont notamment attribué un rôle sans doute excessif à l’innovation et cultivé la figure du leader héroïque (Janssen et Schmitt, 2011), masquant des formes d’entreprendre plus contrastées, des raisons d’entreprendre variées et mettant aussi de côté la performativité et l’idéologie de ces mêmes discours optimistes. Au-delà de cet « entrepreneurialisme », l’entrepreneur(e) peut également – peut-être avant tout – être envisagé comme un agent du changement social et politique, transformant par ses micro-pratiques des ordres établis.

Ce changement de perspective implique, d’une part, de déconstruire un ensemble de discours autour de l’entrepreneuriat considérés comme allant de soi, d’appréhender différemment les processus entrepreneuriaux et d’approfondir l’étude des « entreprendre autrement » d’autre part. Il en va ainsi par exemple de la création de valeur financière que les approches traditionnelles peinent à appréhender en phase de création d’entreprise et qui constitue, pour de nombreux entrepreneurs, plus une contrainte qu’un objectif (St-Pierre et Cadieux, 2011). Il en va ainsi également des formes solidaires, sociales et collectives de l’entrepreneuriat qui appellent à un renouvellement des approches là où on calque le plus souvent les instruments dominants de l’entrepreneuriat (plans d’affaires, etc.). Il en va ainsi enfin des référents culturels occidentaux qui soutiennent les manières de penser l’entrepreneuriat.

L’objectif de ces 7èmes journées est d’aller au-delà de la critique pour mettre en débat des conceptions alternatives de l’entrepreneuriat qui considèrent davantage les dimensions sociales, transformatives et relationnelles de l’entrepreneuriat, qu’il soit ou non marchand. En somme, ces journées voudraient porter l’attention de la communauté sur l’ENTRE des dynamiques entrepreneuriales.  

Format inédit pour cette édition, les journées Doriot hébergeront des ateliers plus spécifiquement dédiés à des objets à la pointe de la recherche en entrepreneuriat mais en cohérence avec le thème de l’édition. Voici les objets retenus pour l’édition 2018 :

  1. Entreprendre avec la foule 

L’appel à la foule, que ce soit pour tester un nouveau produit, collecter de l’information, obtenir des ressources financières, ou toute autre raison est un phénomène en croissance mais qui présente des enjeux majeurs pour les sociétés. On connait toutefois encore peu de choses sur ses motivations et les conséquences notamment sur la création et le développement d’une entreprise. Des contributions discutant de ces questions sont attendues ainsi que toutes autres qui permettraient de mieux comprendre cette logique du « partage » qui peut laisser l’impression de s’opposer à celle de l’indépendance tant valorisée par l’entrepreneur.

Pilotes : Josée St-Pierre (UQTR), Nazik Fadil (EM Normandie), Sophie Renault (Institut d’Administration des Entreprises d’Orléans)

  1. Entrepreneuriat, Nouvelles Formes d’Organisation du Travail et Nouveaux Espaces

La multiplication des « nouveaux espaces » de travail  – tiers lieux, espaces de travail collaboratif – porte et est portée, de façon plus ou moins explicite parfois, par l’appel à entreprendre voire à s’entreprendre. Ces lieux, à ce titre, sont des révélateurs de transformations réelles du travail mais soulèvent de surcroît la question de mutations possibles à une échelle plus large : l’organisation des systèmes productifs. L’objectif de l’atelier est de mettre en lumière les possibles ainsi que les risques du renouvellement du travail et de son organisation à différentes échelles que proposent les « nouveaux lieux » et leur connivence avec l’entrepreneuriat.

Pilotes : RGCS-Montréal avec Viviane Sergi (ESG UQAM), Annie Camus (ESG UQAM) et Anouk Mukherjee (Université Paris Dauphine).

  1. Entrepreneuriat et Innovation Sociale

La rencontre de l’entrepreneuriat et de l’innovation sociale a donné l’entrepreneuriat social. Un entrepreneuriat « d’intervention » visant à apporter des solutions aux grands problèmes sociaux et environnementaux grâce à l’appui de la philanthropie et du marché. La rencontre entrepreneuriat-innovation sociale dépasse cependant l’espace du seul entrepreneuriat social, particulièrement lorsque l’on définit l’innovation sociale non plus dans une perspective technique de réparation mais plutôt dans une perspective de changement institutionnel et de transformation des rapports sociaux. L’objectif de l’atelier est de réfléchir le potentiel de l’entrepreneuriat à incarner cette vision transformatrice en lien avec les différentes perspectives de l’innovation sociale.

Pilotes : CRISES avec Sylvain Lefèvre (ESG UQAM), Annie Camus (ESG UQAM)

  1. Enseigner autrement l’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat semble désormais s’orienter de manière sensible vers des pédagogies expérientielles en écartant les formes traditionnelles d’enseignement a priori moins propices à comprendre les dimensions concrètes de la pratique entrepreneuriale. En particulier, la pédagogie entrepreneuriale semble focalisée exclusivement vers le développement d’une sensibilité entrepreneuriale, voire la formation d’entrepreneurs. Cet atelier vise à présenter et discuter des expériences pédagogiques originales en entrepreneuriat en portant un intérêt particulier aux méthodes traitant des pédagogies permettant de relier la création d’entreprises et la transformation sociale.

Pilotes : Alain Bloch (HEC Paris), Yosra Boughattas (Université d’Artois), Johann Vallerand (ESG UQAM) et Virginie Hachard (EM Normandie)

  1. Entreprendre dans les marges

L’entrepreneuriat recouvre aussi des formes invisibles, minoritaires, résistantes, qui sont encore l’objet d’une trop faible attention parce qu’elles se déroulent dans les marges des institutions et de la connaissance (publiques, académiques, etc.).  Les marges sont aussi le lieu de nouvelles pratiques entrepreneuriales qui échappent aux normes institutionnalisées et reposent sur de véritables projets d’émancipation, d’affirmation voire de subversion. L’objectif de cet atelier est de mettre en lumière des figures et pratiques marginales de l’entrepreneuriat tout en préservant un regard critique. Il ne s’agit ainsi pas de constituer de nouvelles mythologies en érigeant les marges en nouveaux modèles.

Pilotes : Olivier Germain (ESG UQAM), Amira Laifi (EM Normandie) et Sylvie Paré (ESG UQAM)

  1. Vers des modèles décomplexés des normes de genre et porteurs de transformation sociale

Défiant les standards dominants, les nouveaux modèles d’affaires largement portés par les femmes réinventent les normes sociales de genre et sont porteurs de transformation sociale : coopératives, management participatif, performance sociale et sociétale, pratiques collaboratives, financement durable… Autant de modèles basés sur des modes de gestion durables, collaboratifs et à fort impact social, répondant aux évolutions des aspirations sociétales et individuelles et constituant des alternatives intéressantes au modèle compétitif. Cet atelier a pour objectif de mettre en lumière la façon dont les femmes et les hommes développement une diversité de modèles entrepreneuriaux alternatifs, décomplexés des normes de genre et porteurs de transformation sociale.

Pilotes : Christina Constantinidis (Université de Luxembourg), Typhaine Lebègue (EM Normandie) et Hélène Lee Gosselin (Université Laval)

  1. Entrepreneuriat et Bien Commun :

Dans la vision néo-classique où la pensée économique prédomine, l’entrepreneuriat mobilise essentiellement l’individu et l’objectif de création et de capture de la valeur. La question du bien commun, ou des communs, invite à inscrire des formes alternatives de création de valeur et d’appropriation au cœur de l’action entrepreneuriale. En ce sens, cet atelier vise à réfléchir à l’articulation entre création/capture de la valeur et commun d’une part, et entre individu(s) et « lien/lieu commun », d’autre part, pour concevoir et développer des projets entrepreneuriaux différents. Toute contribution s’adressant à l’une de ces problématiques ou à leur dynamique sera étudiée.

Pilotes : Jean-Pierre Bréchet, Brigitte Charles-Pauvers, Nathalie Schieb-Bienfait, Caroline Urbain (Université de Nantes), Robert Desmarteau, Anne-Laure Saives (ESG UQAM), Sandrine Emin (Université d’Angers)

  1. Entrepreneuriat collectif :

L’entrepreneuriat collectif s’exprime à la fois à travers la mobilisation d’un ensemble d’individus autour d’un projet « d’entreprise partagée » mais également par le développement de coopérations interorganisationnelles contribuant à la création d’écosystèmes territoriaux et entretenues par des valeurs communes. L’économie sociale et solidaire est également concernée par le développement de telles initiatives. Cet atelier a pour objectif d’appréhender le rôle et les modalités de mise en œuvre de l’entrepreneuriat collectif en contexte d’innovation sociale ou de développement durable. L’analyse d’initiatives portées par le monde agricole (mais pas seulement!) est la bienvenue.

Pilotes : Sonia Aissaoui (Université Caen Normandie), Pascale Bueno Merino (EM Normandie), Roland Condor (EM Normandie), Samuel Grandval (Université Le Havre Normandie)

En fonction des communications acceptées, ces ateliers pourront prendre la forme de sessions multiples, d’une session ponctuelle ou d’une table ronde.

 

Dans le cadre ou en dehors de ces ateliers, nous vous invitons comme à chaque édition à développer des perspectives critiques, nouvelles et originales sur les thèmes suivants :

  • Entrepreneuriat et changement social ;
  • Finance entrepreneuriale et renouvellement de la création de valeur ;
  • Entrepreneuriat, légitimité et déviance ;
  • Approches narratives de l’entrepreneuriat ;
  • Esthétique de l’entrepreneuriat ;
  • Entrepreneuriat, résistance et émancipation ;
  • Entreprendre, ontologie processuelle, processus entrepreneuriaux (entrepreneuring) ;
  • Approches politiques : la société entrepreneuriale ;
  • Entrepreneuriat et géostratégie ;
  • Déconstruction des histoires et discours dominants ;
  • Entrepreneuriat familial, pérennité et résistance à la financiarisation ;
  • Entrepreneuriat durable, social et solidaire;
  • Approches culturelles de l’entrepreneuriat ;
  • Construction des identités entrepreneuriales ;
  • « Bricolage », sérendipité et entrepreneuriat ;
  • Défaillance / échec entrepreneurial ;
  • Micro-finance ;
  • Entrepreneuriat, pouvoir et soumission ;
  • Entrepreneuriat et excès du capitalisme ;
  • Entrepreneuriat et développement ;

 

Dates à retenir 

  • Date limite d’envoi des résumés étendus (3 000 mots hors références) : 21 novembre 2017

Les résumés préciseront la problématisation et l’intérêt de la recherche, le cadre théorique, la méthodologie, les résultats envisagés, la contribution potentielle.

MERCI DE PRÉCISER CLAIREMENT LE NOM ET LE NUMÉRO DE L’ATELIER THÉMATIQUE AUQUEL VOUS SOUHAITERIEZ SOUMETTRE SI TEL EST LE CAS.

Envoyer exclusivement sous format PDF ANONYMÉ à l’adresse : doriot2018@gmail.com

Vous joindrez sur page séparée le titre de la proposition, vos coordonnées complètes ainsi que l’auteur référent.

  • réponse du comité scientifique : 15 décembre 2017

 

  • Les textes complets, ne dépassant pas 12000 mots (tout compris) et respectant les politiques éditoriales de la RIPME (Atelier #1) et 30000 caractères sur 20 pages concernant la RFG (les autres ateliers) devront être envoyés le 15 avril à doriot2018@uqam.ca (date à respecter en raison du délai de conception et d’impression des supports).

 

Formats de contribution

Aux côtés des papiers à caractère académique, les communications à fortes implications managériales ainsi que les études de cas seront examinées avec la plus grande attention.

 

 

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