tag:theconversation.com,2011:/fr/topics/activite-physique-23234/articlesactivité physique – The Conversation2024-03-12T09:26:20Ztag:theconversation.com,2011:article/2233972024-03-12T09:26:20Z2024-03-12T09:26:20ZEndométriose : et si l’activité physique aidait à combattre les symptômes ?<p>Douleurs pelviennes et fatigue sont les symptômes les plus récurrents de l’<a href="https://theconversation.com/fr/search?q=endom%C3%A9triose">endométriose</a>, cette affection chronique caractérisée par la présence de tissu de l’endomètre en dehors de la cavité utérine ; l’endomètre étant la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et qui est éliminée pendant les règles.</p>
<p>Mais l’endométriose est aussi fréquemment associée à des troubles digestifs, des douleurs neuropathiques (qui sont des douleurs relatives à une lésion ou à un dysfonctionnement du système nerveux, notamment lorsque ces douleurs sont intenses et persistantes), à des douleurs lors des rapports sexuels, ou encore à de l’infertilité.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p>L’endométriose est aujourd’hui un <a href="https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/endometriose-11356/article/la-strategie-nationale-2022-2025">enjeu majeur de santé publique</a> au regard de ses conséquences sur la vie des personnes atteintes et du nombre de femmes concernées, <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/endometriose/definition-facteurs-favorisants">près de 10 % d’entre elles</a>.</p>
<p>Les répercussions de cette maladie peuvent être invalidantes et toucher tous les domaines de la vie des personnes atteintes. Le phénomène peut être exacerbé par la chronicité des symptômes qui, pour certaines femmes, ne se limitent pas à la période des règles. Ils peuvent être chroniques, survenir durant le syndrome prémenstruel, au moment de l’ovulation…</p>
<h2>S’interroger sur les bénéfices de l’activité physique dans l’endométriose</h2>
<p>Nous savons déjà que pratiquer de l’activité physique se révèle bénéfique pour réduire les <a href="https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-981-15-1792-1_16">douleurs chroniques</a>, <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2021.756940/full">neuropathiques</a> et les processus inflammatoires associés.</p>
<p>Faire de l’exercice physique améliore également le bien-être physique et mental chez les douloureux chroniques mais aussi chez des personnes atteintes d’autres pathologies comme <a href="https://journals.lww.com/acsm-msse/fulltext/2019/11000/exercise_guidelines_for_cancer_survivors_.23.aspx">des</a> <a href="https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Benefices-de-l-activite-physique-pendant-et-apres-cancer-Des-connaissances-aux-reperes-pratiques">cancers</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/pour-sa-sante-mentale-et-son-bien-etre-quelles-activites-sportives-privilegier-214016">Pour sa santé mentale et son bien-être, quelles activités sportives privilégier ?</a>
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<p>C’est pourquoi il est possible de penser que dans le cadre de l’endométriose, l’activité physique pourrait aussi améliorer la qualité de vie ainsi que les symptômes douloureux. Ces suppositions sont renforcées par la mise en évidence de la réduction de <a href="https://faseb.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1096/fasebj.2021.35.S1.02332">marqueurs inflammatoires</a> et une <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1933719118799205?icid=int.sj-full-text.similar-articles.7">réduction des lésions</a> dans des études chez l’animal. Mais ces conclusions chez l’animal ne peuvent pas être extrapolées à l’humain. C’est pourquoi des études chez les femmes sont nécessaires.</p>
<p>A notre connaissance, une douzaine d’études a été réalisée pour étudier les effets de l’activité physique et de l’exercice sur les douleurs pelviennes et le bien-être physique et mental des personnes atteintes d’endométriose. Bien qu’un effet positif sur la gestion de la douleur et l’amélioration des symptômes anxiodépressifs ait été observé, les résultats de ces études ne permettent pas de démontrer sans équivoque les <a href="https://bmcwomenshealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12905-021-01500-4">bénéfices de l’activité physique</a> sur cette maladie.</p>
<h2>Douleurs, stress et anxiété : principaux freins à la pratique</h2>
<p>En termes d’activité physique, les femmes atteintes d’endométriose seraient <a href="https://www.mdpi.com/2452176">moins actives</a>. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’elles sont <a href="https://www.mdpi.com/1214090">davantage exposées aux symptômes</a> d’anxiété et de dépression, qu’elles ont plus de difficultés à gérer le stress et qu’elles sont plus <a href="https://academic.oup.com/painmedicine/article/21/10/2280/5653106?login=false">sensibles à la douleur physique</a> que les autres.</p>
<p>La combinaison de tous ces facteurs, associée à la peur d’amplifier les <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnbeh.2022.933483/full">douleurs par le mouvement</a>, a tendance à enfermer les personnes atteintes d’endométriose dans un cercle vicieux de sédentarité. Dit autrement : quand une personne est pliée en deux de douleur, le premier réflexe n’est pas de faire de l’activité physique !</p>
<h2>Le programme CRESCENDO sur la pratique sportive et l’endométriose</h2>
<p>Nous avons mené une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38012776/">étude</a>, baptisée programme CRESCENDO pour « aCRoitre le Sport et l’Exercice pour Combattre l’ENDOmétriose ». Dans la première partie de cette étude nous avons mené une enquête par questionnaire auprès de 470 personnes (âge moyen de 31 ans, écart type de 10 ans). Près de la moitié d’entre elles (47 %) était atteinte d’endométriose.</p>
<p>Les résultats du questionnaire n’ont révélé aucune différence dans les niveaux d’activité physique légère (exemple la marche), modérée (exemple le jogging) et vigoureuse (exemple le trail ou le sprint) entre les femmes atteintes d’endométriose et celles qui ne le sont pas.</p>
<p>Néanmoins, d’autres différences ont été mises en évidence. Les femmes atteintes d’endométriose montrent une motivation plus importante envers l’activité physique, c’est-à-dire qu’elles ont intégré le fait que l’activité physique peut être bénéfique. Elles ne pensent pas que l’activité puisse présenter un danger pour elles.</p>
<p>Cependant, elles se perçoivent comme n’étant pas libres de pratiquer quand elles le souhaitent (faible contrôle comportemental). Leur état de santé apparait comme l’obstacle le plus important à leur pratique. Elles ont un score plus élevé de frustration des besoins de compétence et de proximité sociale. Autrement dit, lorsqu’elles font de l’activité physique, elles se sentent davantage incompétentes et rejetées par les autres.</p>
<p>De même, lorsqu’on les interroge, elles pensent que les femmes malades, comme elles, manquent d’intérêt et d’habiletés pour l’activité physique. Les effets secondaires sont également un frein. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK279498/">Les analgésiques</a> (ou antidouleurs), par exemple, peuvent causer des problèmes d’estomac, des nausées, des maux de tête, des vomissements, de la fatigue, des vertiges et des changements de pression artérielle. Quant à la <a href="https://www.nichd.nih.gov/health/topics/endometri/conditioninfo/treatment">thérapie hormonale</a>, elle peut induire des problèmes de sommeil, de l’anxiété, de la dépression et des douleurs articulaires.</p>
<h2>Des premiers résultats à confirmer sur la fatigue, le bien-être et la douleur</h2>
<p>Nous avons ensuite construit et testé notre programme sur dix femmes volontaires en leur proposant plusieurs types d’activités physiques adaptées, pratiquées à différentes intensités.</p>
<p>Les séances axées sur la mobilité et le stretching (c’est-à-dire des activités dites « douces ») semblent avoir davantage de bénéfices sur la douleur par comparaison avec les séances d’activités de renforcement musculaire ou cardiovasculaires. Mais ces deux dernières ont donné de meilleurs résultats quand elles étaient pratiquées ensemble pour améliorer la fatigue et le bien-être.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/endometriose-chez-les-adolescentes-une-prise-en-charge-precoce-est-necessaire-221271">Endométriose chez les adolescentes : une prise en charge précoce est nécessaire</a>
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<p>En résumé, les résultats globaux (tous types d’activités confondus) suggèrent une amélioration significative de la douleur et une tendance à l’amélioration de la fatigue et du bien-être. Chaque personne semble réagir différemment en termes de perception et de tolérance à la douleur suivant les types d’efforts et de séances, mais également suivant les moments du cycle, de la journée ou d’autres facteurs non pris en compte dans notre analyse.</p>
<p>Quoiqu’il en soit, les résultats n’ont montré aucun effet délétère de l’activité physique pour les personnes atteintes d’endométriose. Atténuer la douleur est donc un enjeu crucial dans les objectifs d’accompagnement de l’endométriose par l’activité physique.</p>
<p>Ces conclusions ont par la suite permis d’améliorer le programme CRESCENDO et de proposer une étude à plus grande échelle, étude toujours en cours actuellement.</p>
<h2>Pour l’heure, privilégier la mobilisation du bassin et l’assouplissement</h2>
<p>Bien que la pratique de l’activité physique puisse sembler impossible voire contre-intuitive à une personne qui éprouve des symptômes douloureux et de la fatigue, comme dans l’endométriose, elle peut être <a href="https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-981-15-1792-1_16">conseillée</a> et <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/15/8177">encouragée</a>, à condition que cette activité physique soit personnalisée et <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9297219/">adaptée</a> aux douleurs et à la forme physique.</p>
<p><strong>Postures pour soulager les douleurs d’endométriose et des règles proposées par Géraldine Escriva-Boulley, chercheuse à l’Université Haute-Alsace</strong></p>
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<p>Quant aux personnes, atteintes par cette pathologie, qui ne ressentent pas ou peu de douleurs, y compris pendant la pratique, elles peuvent faire tous types d’activités sans limitation ou contre-indication particulière.</p>
<p>Toutefois, les activités « douces » et sans impact, autour de la mobilisation du bassin et l’assouplissement, comme dans certaines pratiques de yoga doux (Yin et Hatha yoga), sont à privilégier lors des pics et des périodes de douleurs.</p>
<p>Faire de l’exercice régulièrement peut aider à lutter contre l’<a href="https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-981-15-1792-1_16">inflammation</a> qui peut dégrader le système nerveux périphérique et central et rendre plus vulnérable à la douleur chronique. Dans certains cas, l’inflammation chronique peut notamment entraîner des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5871676/">lésions tissulaires</a> et la détérioration des tissus, le plus souvent à cause d’une réponse immunitaire inappropriée.</p>
<p>L’objectif est donc de conserver au maximum le mouvement au quotidien, de constituer des routines modulables en fonctions des symptômes, en s’observant et en apprenant à se connaître au fur et à mesure de sa pratique.</p>
<h2>Se faire accompagner par des professionnels de santé et de l’activité physique</h2>
<p>Au besoin, chaque personne peut se faire accompagner par des professionnels de santé (gynécologues, sages-femmes…) comme des professionnels de l’activité physique (enseignants en activité physique adaptée, kinésithérapeutes…) pour reprendre, adapter ou co-construire des routines personnalisées.</p>
<p>De plus en plus d’activités « douces », en présentiel ou en vidéos live, sont également proposées par des associations, des salles de sport, les éducateurs sportifs ou bien des enseignants certifiés dans certaines disciplines comme le yoga.</p>
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<p><em>Le programme CRESCENDO a reçu un financement de l’Association française de lutte contre l’endométriose <a href="https://www.endofrance.org/">EndoFrance</a>.</em></p>
<p><em>Il est également soutenu par l’<a href="https://anr.fr/Projet-ANR-22-CE36-0002">Agence nationale de la recherche</a> (ANR), qui finance en France la recherche sur projets. L'ANR a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement de recherches fondamentales et finalisées dans toutes les disciplines, et de renforcer le dialogue entre science et société. Pour en savoir plus, consultez le site de l’<a href="https://anr.fr/">ANR</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/223397/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Le contrat d'ingénieure d'étude de Marie-Anne JEAN a été financé par une ANR.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Géraldine Escriva-Boulley a reçu des financements de l'ANR et d'EndoFrance. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Le contrat d’ingénieure d’étude de Tracy Milane a été financé par l’ANR</span></em></p>Des études préliminaires suggèrent un intérêt de l’activité physique adaptée pour atténuer les symptômes de l’endométriose. Des programmes de recherche sont lancés pour confirmer ces résultats.Marie-Anne Jean, Ingénieure d'étude - Enseignante en APA, Université de Haute-Alsace (UHA)Géraldine Escriva-Boulley, Université de Haute-Alsace (UHA)Tracy Milane, Ingénieure d’étude, Université de Haute-Alsace (UHA)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2213352024-02-28T15:40:51Z2024-02-28T15:40:51ZComment bien prendre soin de ses os<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/569791/original/file-20230915-17-zgaqyj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C13%2C4368%2C2890&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Pratiquer une activité physique adaptée à son état de santé et à son âge, en privilégiant les exercices de mise en charge, contribue à préserver la solidité de ses os.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/active-senior-woman-working-exercise-gym-641129533">Liderina/ Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Tout comme nos muscles, <a href="https://theconversation.com/fr/topics/os-63601">nos os</a> perdent de leur force avec l’âge. Cela peut avoir de graves conséquences sur notre vie quotidienne et augmenter le risque de fractures, qui sont liées à un <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00198-009-0920-3">risque accru de décès</a>. Heureusement, tout comme nous pouvons renforcer nos muscles, nous pouvons renforcer nos os.</p>
<p>(<em>Chez les seniors, le risque de décès augmente notamment après une fracture du col du fémur selon l’état de santé du patient au moment de la fracture, si on en croit des données françaises issues de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation des statistiques <a href="https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/etudes-et-resultats/quel-risque-de-deces-un-apres-une-fracture-du-col-du-femur">Drees</a>. En effet, selon la Drees, le risque de décès à un an augmente dès qu’il existe une pathologie chronique significative, en particulier, dans les situations les plus graves, ndlr</em>).</p>
<p>Les os sont bien plus qu’un simple échafaudage à l’intérieur de notre corps. L’os est un organe complexe qui se présente sous une multitude de formes et de tailles. Il est constitué d’un mélange varié de <a href="https://www.niams.nih.gov/health-topics/what-bone">composants organiques et inorganiques</a> comme le collagène et le calcium. Combinés ensemble, ces composants créent une structure suffisamment malléable pour que les muscles puissent tirer sur les os pour nous permettre de bouger, tout en étant suffisamment solides pour protéger les organes essentiels.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/578916/original/file-20240229-16-5yncpq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p>L’os n’est pas la structure solide, inamovible et permanente que l’on pourrait imaginer. Un os sain et vivant reste solide parce qu’il est constamment renouvelé, l’os ancien et endommagé étant extrait et remplacé par de l’<a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK45513/">os frais</a>.</p>
<p>Ce contrôle interne de la qualité des os permet à notre squelette d’être remplacé <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK45504/#ch2.s4">environ tous les dix ans</a> chez les personnes en bonne santé, bien que ce processus soit plus lent chez les personnes âgées ou malades. Certaines situations de santé, comme le cancer et les changements hormonaux durant la <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/menopause/menopause-quelles-repercussions-sur-la-sante">ménopause</a>, peuvent également entraîner une perte osseuse excessive.</p>
<p>Contrairement à de nombreux autres tissus, tels que le cartilage, le tendon et le muscle, qui ne sont composés que d’un petit nombre de types cellulaires, l’os est constitué d’une multitude de cellules différentes. Il s’agit notamment des cellules osseuses, de cellules immunitaires, de cellules graisseuses, de cellules nerveuses et de cellules sanguines, pour n’en citer que quelques-unes.</p>
<p>L’action combinée de ces <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3341892/">différents types de cellules</a> aide notre corps à maintenir un volume osseux adéquat tout au long de la vie, afin que nous puissions continuer à être actifs.</p>
<p>Des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4515490/">cellules osseuses spécialisées</a> (appelées ostéoblastes et ostéoclastes) aident à modifier nos os pour réparer les dommages et augmenter leur volume en fonction des exigences qui leur sont imposées. Ainsi, un joueur de tennis, qui effectue ses services de manière répétée avec le même bras, aura un volume osseux plus important au niveau du bras avec lequel il sert.</p>
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<h2>Renforcer ses os</h2>
<p>Il est essentiel de préserver vos os tout au long de votre vie pour votre santé et votre bien-être. Une perte soudaine de mobilité à la suite d’une fracture a des répercussions considérables dans la vie de tous les jours : se rendre dans les magasins, aller voir des amis et effectuer les moindres tâches quotidiennes à la maison peut se révéler douloureux.</p>
<p>Quel que soit son âge, on peut préserver la densité (la solidité) de ses os grâce à une bonne <a href="https://theconversation.com/fr/topics/alimentation-21911">alimentation</a> et de l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/activite-physique-23234">activité physique</a>.</p>
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<img alt="Un éventail d’aliments riches en calcium, notamment le lait, le fromage, les sardines et le brocoli." src="https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/548526/original/file-20230915-17-h3uv76.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le calcium présent dans ces aliments est important pour renforcer les os.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/foods-rich-calcium-such-sardines-bean-366258461">Evan Lorne/Shutterstock</a></span>
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<p>Il est recommandé de privilégier une alimentation équilibrée et riche en <a href="https://www.anses.fr/fr/content/le-calcium-pourquoi-et-comment-en-consommer">calcium</a> (un minéral essentiel pour les os). Essayez d’en consommer <a href="https://www.nhs.uk/conditions/vitamins-and-minerals/calcium/">700 mg par jour</a>. Le lait, le yaourt et le fromage sont d’excellentes sources de calcium. Si vous êtes végan, des aliments tels que le tofu, les haricots secs et les lentilles contiennent tous du calcium. Il se peut que vous deviez prendre un supplément si vous ne parvenez pas à obtenir la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0261561420306567#bib5">quantité recommandée</a> de calcium dans votre alimentation.</p>
<p>(<em>Les principales sources alimentaires de calcium sont les produits laitiers, les légumineuses, les fruits à coque, les produits céréaliers, certains légumes-feuilles (choux, blettes, épinards, etc.), les fruits de mer et certaines eaux très riches en calcium, liste l’<a href="https://www.anses.fr/fr/content/le-calcium-pourquoi-et-comment-en-consommer">Anses</a> ou Agence nationale de sécurité sanitaire française. Il faudra se rapprocher de son médecin avant toute supplémentation en calcium, car des apports excessifs en calcium peuvent être à risque pour la santé chez des personnes sensibles, ndlr</em>).</p>
<p>Précision importante : pour absorber pleinement le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3012979/">calcium</a>, notre corps a besoin de vitamine D. Il est donc essentiel de passer du temps à l’extérieur car notre peau produit de la vitamine D lorsqu’elle est exposée au soleil. Essayez de passer dix minutes à l’extérieur deux fois par jour. En hiver, lorsque l’ensoleillement est moindre, vous pouvez envisager une supplémentation en vitamine D.</p>
<p>(<em>Outre l’exposition au soleil, la consommation d’aliments riches en vitamine D – poissons gras comme le saumon, la sardine ou le maquereau, produits laitiers et céréales enrichis en vitamine D, jaune d’œuf, etc.– aide à <a href="https://www.anses.fr/fr/content/vitamine-d-pourquoi-et-comment-assurer-un-apport-suffisant">assurer un apport suffisant en vitamine D</a>. Avant d’envisager une supplémentation, notamment via des compléments alimentaires, il convient au préalable de faire le point avec votre médecin traitant, ndlr</em>).</p>
<p>L’activité physique est un autre moyen de préserver la solidité des os – en particulier les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6323511/">exercices de mise en charge</a> – (<em>c’est-à-dire avec un certain niveau d’impact, ndlr</em>). Marcher et monter les escaliers sont d’excellentes options pour commencer si vous ne faites pas régulièrement de l’exercice. Mais des activités plus dynamiques – comme le saut à la corde ou la musculation – sont préférables, car elles stimulent davantage la croissance osseuse. En effet, lorsque les muscles tirent fortement sur l’os auquel ils sont attachés, cela <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6279907/">stimule la croissance osseuse</a>.</p>
<p>Ce type d’exercices peut être pratiqué par tout le monde, à tous les âges. Veillez simplement à adapter l’exercice que vous pratiquez à votre niveau de forme et à vos capacités. Il est également recommandé d’augmenter progressivement sa pratique afin d’éviter les blessures.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/lactivite-physique-adaptee-pour-rester-durablement-en-bonne-sante-171979">L’activité physique adaptée, pour rester durablement en bonne santé</a>
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<p>Réduire les polluants présents dans votre corps (tels que la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5352985/">fumée de tabac</a> et l’<a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00198-011-1787-7">alcool</a>) contribuera également à ce que vos cellules osseuses aient toutes les chances de fonctionner correctement durant toute votre vie.</p>
<p>Si vous êtes préoccupé par la solidité de vos os – ou si vous souffrez de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6288610/">certains problèmes de santé</a> qui peuvent diminuer votre densité minérale osseuse (tels que la <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/intolerance-gluten-maladie-coeliaque">maladie cœliaque</a>, les maladies inflammatoires de l’intestin, les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5349336/">différentes formes de diabète</a> ou un <a href="https://www.inserm.fr/dossier/osteoporose/">cancer</a>) – n’hésitez pas à faire part de vos inquiétudes à votre médecin généraliste. Il vous donnera des conseils personnalisés sur la meilleure façon de prendre soin de vos os.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221335/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>James Edwards a reçu des financements de diverses sources gouvernementales, caritatives et industrielles</span></em></p>Certaines situations de santé, comme les changements hormonaux durant la ménopause, peuvent entraîner une perte osseuse excessive. En prévention, l’alimentation et l’activité physique peuvent aider.James Edwards, Associate Professor of the Oxford Skeletal Ageing and Regeneration Group, University of OxfordLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2208272024-02-08T16:21:09Z2024-02-08T16:21:09ZLa musculation a des bienfaits insoupçonnés sur la santé, surtout avec l'âge<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/568477/original/file-20231222-21-ph8fgz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=455%2C14%2C8365%2C5662&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L’entraînement musculaire est à peu près aussi efficace que les exercices aérobiques pour tous les aspects importants de la santé, y compris la santé cardiovasculaire.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Tout le monde s’accorde à dire que l’exercice physique est bon pour la santé. Parmi ses nombreux avantages, on peut noter l’amélioration des fonctions cardiaques et cérébrales, la régulation du poids, le ralentissement des effets du vieillissement et la réduction des risques de souffrir de plusieurs <a href="https://perspectivesinmedicine.cshlp.org/content/8/7/a029694">maladies</a> chroniques.</p>
<p>Cependant, on a trop longtemps considéré qu’une façon de se maintenir en forme, par les exercices aérobiques, était supérieure à l’autre, par la musculation, pour favoriser la santé. En réalité, elles sont aussi valables l’une que l’autre et elles peuvent toutes deux nous permettre d’atteindre le même objectif, c’est-à-dire une bonne forme physique générale.</p>
<p>Les exercices aérobiques, tels que la course à pied, la natation et le vélo, sont populaires parce qu’ils sont très bénéfiques. De nombreuses <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001335">données scientifiques</a> le confirment.</p>
<p>Ce qu’on sait moins, c’est que l’entraînement contre résistance – que ce soit avec des haltères, des appareils d’haltérophilie ou de simples pompes, fentes et tractions – fonctionne à peu près aussi bien que les exercices aérobiques pour tous les aspects importants de la santé, y compris la santé cardiovasculaire.</p>
<p>Les exercices de résistance offrent un autre avantage : le développement de la force et de la puissance, qui devient de plus en plus important <a href="https://doi.org/10.1007/s12603-021-1665-8">avec l’âge</a>.</p>
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<iframe src="https://player.vimeo.com/video/843867756" width="500" height="281" frameborder="0" webkitallowfullscreen="" mozallowfullscreen="" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Vidéo sur les différentes formes de musculation et leur efficacité pour améliorer sa force.</span></figcaption>
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<p>Comme mes collègues et moi-même l’expliquons dans un <a href="https://doi.org/10.1249/FIT.0000000000000916">article récemment publié</a> par l’<em>American College of Sports Medicine</em>, le développement et le maintien de la force musculaire permettent de se lever facilement d’une chaise, de préserver son équilibre et sa posture et d’activer son métabolisme.</p>
<p>Alors, si les exercices aérobiques et l’entraînement contre résistance offrent à peu près autant des bienfaits, comment se fait-il que nous voyions tellement plus de coureurs et de cyclistes que d’haltérophiles ?</p>
<p>C’est le fruit d’une combinaison de facteurs tels que le timing, la commercialisation et les stéréotypes.</p>
<h2>La montée de l’aérobique</h2>
<p>La préférence pour les exercices aérobiques remonte à <a href="https://www.cooperinstitute.org/research/ccls">l’étude longitudinale du Cooper Centre</a>, qui a joué un rôle essentiel dans la démonstration de l’efficacité de ce type d’entraînement. Le Dr Ken Cooper a inventé – ou du moins popularisé – le terme avec son livre <a href="https://www.cooperaerobics.com/About/Aerobics.aspx">« Aerobics »</a>, incitant les baby-boomers rivés à leur bureau à faire de l’exercice pour se mettre en forme.</p>
<p>Pendant ce temps, on ne s’intéresse pas à la musculation, en <a href="https://www.cnet.com/health/fitness/does-lifting-weights-make-women-bulky/">particulier chez les femmes</a>, en raison de l’idée erronée qui veut que ce type d’entraînement soit réservé aux hommes qui aspirent à être super musclés. <a href="https://www.britannica.com/biography/Charles-Atlas">Charles Atlas</a>, ça vous dit quelque chose ?</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="A smiling man holding small blue dumbbells" src="https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/567302/original/file-20231222-29-if70n6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les exercices de résistance ne gonflent pas forcément les muscles et ne nécessitent pas de soulever des charges lourdes.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Des influences culturelles ont consolidé la prédominance des exercices aérobiques dans le domaine de la forme physique. En 1977, Jim Fixx a popularisé la course à pied et le jogging en publiant <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/The_Complete_Book_of_Running">« Jogging : courir à son rythme pour vivre mieux »</a>. Dans les années 1980, la vidéo <a href="https://www.janefonda.com/shop/fitness-videos/jane-fondas-complete-workout/">« Complete Workout »</a> de Jane Fonda et des émissions d’exercices telles qu’<a href="https://www.imdb.com/title/tt0268895/">« Aerobicize »</a> et <a href="https://www.imdb.com/title/tt0299431/">« 20 Minute Workout »</a> ont contribué à renforcer l’idée que pour s’entraîner, on doit augmenter sa fréquence cardiaque.</p>
<p>Le mot « aérobique », auparavant confiné au lexique de la science et de la médecine, est entré dans la culture populaire à peu près en même temps que les jambières, les survêtements et les bandeaux absorbants. De nombreuses personnes trouvaient logique l’idée que respirer fort et transpirer pendant une longue séance d’exercices vigoureux était le meilleur moyen de se mettre en forme.</p>
<p>Pendant ce temps, la musculation attendait qu’on braque les projecteurs sur elle.</p>
<h2>Reconnaître le mérite des exercices de résistance</h2>
<p>Si l’aérobique est le lièvre, la musculation est la tortue. L’entraînement aux poids et haltères se rapproche maintenant de son rival et se prépare à le dépasser, car les athlètes et les gens ordinaires reconnaissent désormais sa valeur.</p>
<p>La musculation n’est entrée dans les mœurs qu’au cours des 20 dernières années, et ce, même pour les sportifs de haut niveau. Aujourd’hui, elle renforce le corps et prolonge la carrière des joueurs de soccer ou de tennis, des golfeurs et de <a href="https://doi.org/10.1007/s40279-016-0486-0">bien d’autres sportifs</a>.</p>
<p>L’intérêt croissant pour l’entraînement contre résistance doit beaucoup au <a href="https://www.livestrong.com/article/545200-the-fall-of-fitness/">CrossFit</a>, qui, malgré certaines controverses, a contribué à briser les stéréotypes et à initier de nombreuses personnes, en particulier des femmes, à la pratique de la musculation.</p>
<p>Il est important de savoir que les exercices de résistance ne gonflent pas forcément les muscles et ne nécessitent pas l’utilisation de charges lourdes. Comme l’ont montré les recherches de notre équipe, soulever des poids légers jusqu’au point de défaillance en plusieurs séries procure de <a href="https://journals.physiology.org/doi/full/10.1152/japplphysiol.00154.2016">réels bienfaits</a>.</p>
<h2>Force et vieillissement</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="An older couple in sweatshirts using small dumbbells" src="https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=452&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=452&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=452&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=568&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=568&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/567293/original/file-20231222-23-reglr3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=568&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La musculation peut aider au maintien de l’autonomie et de la fonctionnalité globale du corps.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Les bienfaits de la musculation ne se limitent pas à une amélioration de la force. Elle offre un aspect souvent négligé dans l’entraînement aérobique traditionnel : la capacité d’exercer une force rapidement, ou ce que l’on appelle la puissance. Avec l’âge, les activités de la vie quotidienne telles que se lever, s’asseoir et monter les escaliers demandent <a href="https://doi.org/10.1186/s11556-022-00297-x">plus de force et de puissance</a> que d’endurance cardiovasculaire.</p>
<p>Ainsi, la musculation peut être essentielle au maintien de l’autonomie et de la fonctionnalité globale du corps.</p>
<h2>Revoir le discours sur la mise en forme</h2>
<p>Le but n’est pas d’opposer la musculation à l’exercice aérobique, mais de reconnaître qu’ils se complètent. Il est préférable de pratiquer les deux types d’exercice plutôt que de se contenter d’une seule. L’<a href="https://doi.org/10.1161/CIR.0000000000001189"><em>American Heart Association</em></a> a récemment déclaré que</p>
<blockquote>
<p>« … l’entraînement contre résistance est une approche sûre et efficace pour améliorer la santé cardiovasculaire chez les adultes avec ou sans maladie cardiovasculaire… »</p>
</blockquote>
<p>Il est essentiel d’adopter une position nuancée, en particulier lorsque nous guidons des <a href="https://doi.org/10.1016/j.arr.2021.101368">personnes âgées</a> qui peuvent associer l’exercice physique principalement à la marche et ignorer qu’en négligeant la force et la puissance, elles seront de plus en plus limitées.</p>
<p>L’entraînement contre résistance peut être très varié, il offre un <a href="https://doi.org/10.1016/j.jshs.2023.06.005">éventail d’activités</a> pour répondre aux capacités de chacun.</p>
<p>Il est temps de revoir le discours sur la mise en forme pour faire davantage de place à la musculation. Il ne s’agit pas de la considérer comme un substitut à l’exercice aérobique, mais plutôt comme un élément essentiel d’une approche holistique de la <a href="https://doi.org/10.1249/ESM.0000000000000001">santé et de la longévité</a>.</p>
<p>En éliminant les stéréotypes, en démystifiant la pratique et en prônant l’inclusion, la musculation peut devenir accessible et attrayante pour un vaste public, ce qui conduira à une nouvelle façon de percevoir et de prioriser les avantages de cette forme d’entraînement pour la <a href="https://doi.org/10.1136/bjsports-2021-105061">santé et la forme physique</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220827/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Stuart Phillips reçoit des fonds des IRSC, du CRSNG, des NIH américains et de plusieurs bailleurs de fonds industriels. Il est affilié à Exerkine Corporation.</span></em></p>Les exercices aérobiques devraient partager la vedette avec l’haltérophilie en tant que forme d’exercice qui favorise la santé et qui peut être indispensable au fur et à mesure que nous vieillissons.Stuart Phillips, Professor, Kinesiology, Tier 1 Canada Research Chair in Skeletal Muscle Health, McMaster UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2216432024-01-30T16:10:04Z2024-01-30T16:10:04ZPourquoi a-t-on des courbatures après une séance de sport ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/571180/original/file-20240124-25-k5hu7q.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=1265%2C0%2C3305%2C2771&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Descendre des escaliers est particulièrement délicat lorsqu'on a des courbatures aux cuisses...</span> <span class="attribution"><span class="source">Fourni par les auteurs</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure>
<p><em>Chaque semaine, nos scientifiques répondent à vos questions.</em></p>
<p><em><a href="https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdior67a7Z5bsoJKoMtltxJ-q9EUW1WneDbrNIWpNZUMJsxkA/viewform">N'hésitez pas à nous écrire</a> pour poser la vôtre et nous trouverons la meilleure personne pour vous répondre.</em></p>
<p><em>Et bien sûr, les questions bêtes, ça n'existe pas !</em></p>
<hr>
<p>C’est décidé, cette année vous reprenez la course à pied. Chaussures lacées, écouteurs branchés, vous êtes paré. 15 kilomètres plus tard, et même pas un point de côté, vous êtes rentré. Mais voilà, 2 jours après, impossible de monter les escaliers, vous avez des courbatures aux mollets. Pourtant avant de vous coucher hier soir ça allait, alors qu’a-t-il bien pu se passer ?</p>
<h2>Des mécanismes complexes qui restent à élucider</h2>
<p>Les courbatures désignent des douleurs musculaires diffuses qui apparaissent généralement les jours suivant un effort intense et qui disparaissent progressivement. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un phénomène aussi commun, la communauté scientifique n’a pas déterminé de façon définitive les mécanismes qui sous-tendent les courbatures. Comme toute question qui traite de la sensation de douleur, la compréhension des courbatures implique de s’intéresser à des processus biologiques complexes.</p>
<p>La douleur est avant tout une expérience subjective qui résulte de l’interprétation par le système nerveux de signaux sensoriels, qu’il y ait des lésions physiques associées ou non. De nombreux mécanismes biologiques ont été proposés pour expliquer l’origine des courbatures, et le consensus actuel est que plusieurs phénomènes seraient impliqués. Et contrairement à ce que vous auriez pu entendre, « l’acide lactique » n’y est pour rien !</p>
<p>Après un exercice intense et inhabituel, et notamment après des contractions excentriques (des contractions qui impliquent de résister à un étirement, par exemple lorsque l’on descend des escaliers), on peut observer des microlésions musculaires au plus petit niveau des éléments contractiles du muscle : les sarcomères.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=339&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=339&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/572396/original/file-20240131-17-98ji68.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=339&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Dessin de cellules musculaires telles qu'observées par micrographie électronique. À gauche, un muscle sain. Les sarcomères (visibles ici en tant que bandes grises séparées par des lignes sombres) sont continus et alignés. À droite, le même muscle après la réalisation d'un exercice intense et inhabituel. On voit que la continuité des sarcomères est compromise, ce qui correspond à des dommages musculaires microscopiques. Les zones orangées représentent le déchirement des protéines qui structurent les sarcomères.</span>
<span class="attribution"><span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Mais ce ne sont pas ces lésions elles-mêmes qui sont douloureuses, car elles sont déjà bien présentes juste après l’effort alors que les courbatures, elles, n’apparaissent que 24 à 48h après en général.</p>
<p>En revanche, ces microlésions entraînent une cascade de phénomènes physiologiques durant les heures et jours suivant l’exercice physique intense ou inhabituel. Certains de ces phénomènes sont quasi immédiats, comme la fuite de composants, notamment des enzymes et des protéines contenues dans la cellule musculaire qui diffusent vers l’extérieur des membranes cellulaires endommagées. D’autres sont plus tardifs, comme les <a href="https://journals.physiology.org/doi/full/10.1152/japplphysiol.00971.2016">réactions inflammatoires et immunitaires, qui peuvent s’étaler sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines</a>.).</p>
<p>En plus de ces phénomènes physiologiques, les microlésions induisent également des altérations fonctionnelles, comme une perte de force, une raideur accrue, ou encore un gonflement visible du muscle. Toutefois, aucun de ces marqueurs ne semble parfaitement corrélé avec la sensation de douleur. Il est donc probable que de <a href="https://link.springer.com/article/10.2165/00007256-200333020-00005">multiples mécanismes interagissent pour donner naissance aux courbatures</a>.</p>
<p>Le système nerveux lui-même joue également un rôle central dans l’apparition des courbatures. La sensation de douleur en tant que telle n’existe pas dans le muscle. Elle résulte de l’interprétation des signaux nociceptifs (les signaux d’alerte) reçus par le cerveau. Par ailleurs, plusieurs mécanismes proposés pour expliquer les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1526590001833095">courbatures mettent directement en jeu les différents capteurs sensoriels situés dans le muscle</a>.</p>
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<p><em>Pour satisfaire votre curiosité :</em></p>
<p><em>- <a href="https://theconversation.com/comment-un-bebe-peut-il-apprendre-deux-langues-en-meme-temps-225929">Comment un bébé peut-il apprendre deux langues en même temps ?</a></em></p>
<p><em>- <a href="https://theconversation.com/pourquoi-la-biere-mousse-t-elle-moins-quand-on-penche-le-verre-223691">Pourquoi la bière mousse-t-elle moins quand on penche le verre ?</a></em></p>
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<h2>Comment faire pour éviter les courbatures ?</h2>
<p>Les courbatures ne sont pas graves, généralement la douleur disparaît en quelques jours. En revanche, les déficits fonctionnels, comme la perte de force, peuvent parfois durer un peu plus longtemps (notamment lorsque l’effort a été particulièrement rude), et la disparition des courbatures n’est pas forcément un bon indicateur de la récupération musculaire.</p>
<p>La meilleure solution pour se prémunir des courbatures est de se préparer à cette sollicitation inhabituelle, en étant progressif dans son entraînement. Le muscle étant un organe très adaptable, avoir déjà été confronté à un exercice le rend beaucoup plus résistant aux dommages musculaires occasionnés par d’autres contraintes dans le futur. Contrairement à ce que l’on peut entendre, les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21735398/">étirements avant ou après une séance n’ont en revanche pas de réel impact sur les courbatures</a>. Et malheureusement, si c’est trop tard et que les courbatures sont déjà là, aucune solution n’a véritablement fait ses preuves pour améliorer tous les symptômes ; le mieux est de rester patient. On peut tout de même continuer à pratiquer à des intensités plus faibles, cela pourrait même améliorer un peu les symptômes.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221643/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Début d’année, bonnes résolutions, jogging… courbatures. Que se passe-t-il dans nos muscles ? Peut-on éviter ce désagrément ?François Dernoncourt, Doctorant en Sciences du Mouvement Humain, Université Côte d’AzurClément Naveilhan, Doctorant en Sciences du Mouvement Humain, Université Côte d’AzurLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2201662024-01-17T16:47:02Z2024-01-17T16:47:02ZL’éducation physique et sportive à l’école : quels défis en année olympique ?<p>Si des programmes comme les « 30 minutes d’activité quotidienne » à l’école mettent l’accent sur la lutte contre la sédentarité, la mission des cours d’éducation physique et sportive va bien au-delà.</p>
<p>La promotion de l’activité physique et sportive a été décrétée <a href="https://www.grandecause-sport.fr/">« Grande cause nationale en 2024 »</a> en France. L’objectif est de tirer profit de l’organisation des <a href="https://theconversation.com/fr/topics/jeux-olympiques-21983">Jeux olympiques et paralympiques</a> (JOP) en France pour insuffler une dynamique dans le pays et « améliorer l’éducation, la santé, l’inclusion et de rendre notre société plus solidaire ».</p>
<p>L’ambition est de faire du sport un bien culturel commun et un levier des politiques publiques permettant de garantir un <a href="https://theconversation.com/le-futur-heritage-des-jo-de-paris-2024-deja-en-question-90761">héritage immatériel</a>, afin d’inciter la population à davantage d’activité physique et de pratique sportive.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-jeux-olympiques-de-2024-suffiront-ils-a-donner-le-gout-du-sport-aux-jeunes-193815">Les Jeux olympiques de 2024 suffiront-ils à donner le goût du sport aux jeunes ?</a>
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<p>À l’école, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse cherche à <a href="https://theconversation.com/les-cours-deducation-physique-et-sportive-consistent-ils-seulement-a-faire-du-sport-203804">encourager les jeunes à « bouger »</a> pour lutter contre la sédentarité. Le choix a été fait d’expérimenter des dispositifs comme les <a href="https://theconversation.com/30-minutes-dactivite-physique-a-lecole-un-dispositif-contre-la-sedentarite-a-questionner-212817">« 30 minutes d’activité physique quotidienne »</a> plutôt que de renforcer les heures d’éducation physique et sportive (EPS) obligatoires.</p>
<p>Mais pour (re)donner envie aux <a href="https://www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782807359161-les-jeunes-et-le-sport">jeunes de faire du sport</a> de manière durable, il ne s’agit pas simplement de le décréter. Les Jeux peuvent-ils impulser une révolution culturelle du sport en France ? Quel est le rôle de l’éducation physique et sportive pour faire face aux défis d’aujourd’hui ?</p>
<h2>Donner aux jeunes le goût de disciplines sportives, au-delà de l’envie de « bouger »</h2>
<p>Les campagnes de communication concernant les bienfaits de l’activité sportive sur la santé se multiplient et les décideurs politiques <a href="https://journals.openedition.org/sociologies/15612">s’appuient prioritairement sur des savoirs médicaux</a> pour justifier ces discours. Cette visée hygiéniste ne peut suffire <a href="https://www.researchgate.net/publication/320991568_Eduquer_a_la_sante_par_l%27activite_physique_quelles_connaissances_et_quels_modeles_de_sante_en_EPS">au développement global et à long terme des enfants et des adolescents</a>.</p>
<p>Le goût pour une activité physique ou sportive nécessite de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36334885/">percevoir le plaisir associé à cette expérience</a>. C’est la clé d’un engagement durable mais cela n’a rien d’automatique et suppose des expériences positives régulières. En éducation physique et sportive, il s’agirait donc de multiplier les situations valorisantes afin de laisser des <a href="https://hal.univ-lille.fr/hal-02525815v2/document">« traces positives et mémorables »</a> aux élèves. Celles-ci doivent alors être source d’émotions mais aussi d’apprentissages, permettant aux élèves de tisser un rapport durable à l’activité physique.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/T2uEjyfl8e4?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Faire bouger les ados c’est pas évident. Mais les encourager c’est important (Santé publique France, 2022).</span></figcaption>
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<p>Les enseignants jouent donc un rôle fondamental d’autant que l’engagement durable dans le sport est marqué par d’importantes inégalités, les aspirations et les goûts sportifs variant <a href="https://www.theses.fr/2019AIXM0624">selon le milieu social ou encore le sexe</a>.</p>
<p>Le système éducatif français donne à l’éducation physique et sportive (EPS) un rôle essentiel, puisque cette discipline scolaire est obligatoire pour l’ensemble d’une génération d’élèves de la maternelle au lycée. C’est à travers elle que les corps des jeunes vont être façonnés, à partir d’une culture ouverte à différentes activités sportives.</p>
<h2>Promouvoir l’égalité face au sport</h2>
<p>Les <a href="https://www.paris2024.org/fr/dates-jeux-olympiques-paris-2024/">Jeux de Paris</a> seront les premiers totalement paritaires (10 500 athlètes, 50 % de femmes, 50 % d’hommes). Cette avancée ne doit pas masquer des réalités sociales, se traduisant par une appropriation inégale de la pratique sportive par les jeunes filles et les jeunes garçons. Malgré une volonté politique revendiquant la parité dans le sport, <a href="https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_-_rapport_annuel_2023_etat_du_sexisme_en_france.pdf">l’égalité peine à se traduire en actes</a>.</p>
<p>Le choix et l’investissement dans les activités culturelles et sportives sont <a href="https://www.cairn.info/revue-science-et-motricite-2005-1-page-63.htm">liés pour partie à la socialisation familiale</a>. Se pose alors la question de l’éducation et de l’accès à la pratique sportive pour les enfants ne bénéficiant pas d’un environnement social favorable ni de <a href="https://www.cairn.info/revue-agora-debats-jeunesses-2022-1-page-58.htm">l’héritage culturel et sportif de leurs parents</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-competition-eloigne-t-elle-les-filles-du-sport-212207">La compétition éloigne-t-elle les filles du sport ?</a>
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<p>L’EPS s’appuie sur des disciplines sportives comme le basket-ball ou l’athlétisme très fortement connotées sur le plan de la <a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-sports_ecole_societe_la_difference_des_sexes_feminin_masculin_et_activites_sportives_annick_davisse_catherine_louveau-9782738465801-130.html">construction des identités sexuées</a>. Cela a pour conséquence une meilleure réussite des garçons par rapport aux filles.</p>
<p>Les inégalités de réussite en EPS peuvent s’expliquer par le <a href="https://journals.openedition.org/rfp/146">poids des représentations et des normes socioculturelles</a>. Les modalités d’évaluation ne peuvent nier les différences naturelles entre les sexes. Des barèmes différenciés sur les niveaux de performance sont ainsi proposés pour des activités comme l’athlétisme.</p>
<p>Mais les enseignants cherchent aussi à déconstruire les discours socioculturels pouvant normaliser les corps sexués. Les cours d’EPS sont l’occasion pour toutes et tous de pratiquer des activités ensemble et de lutter contre les croyances et les préjugés.</p>
<p>En EPS, les formes de pratiques mixtes se développent et se diffusent au sein de fédérations sportives comme celle du handball. Par exemple, en <a href="https://www.aeeps.org/productions/1673-atelier-de-pratique-handball-avec-pascale-jeannin.html">« Hand à 4 »</a>, l’objectif est de permettre à chacune et chacun d’accéder aux mêmes chances de réussite, donc d’être capable de tirer et de marquer. Pour cela, le contact entre les joueurs est aménagé. Il est autorisé mais la neutralisation est supprimée afin que chacun puisse s’exprimer sans appréhension. Autre règle adaptée, le tir indirect est obligatoire. Le tir avec rebond est autorisé comme la « roucoulette », le lob ou « chabala » pour réduire la « charge affective » du gardien de but.</p>
<p>Le but est ainsi de favoriser l’inclusion de toutes et tous – en tenant compte des différences morphologiques et physiques des élèves. L’EPS participe à cet enjeu d’égalité des chances.</p>
<h2>Le sport pour mieux se connaître</h2>
<p>Dans la société, se diffuse une <a href="https://www.cairn.info/revue-carrefours-de-l-education-2011-2-page-17.htm">« sportivisation des mœurs et des corps »</a> influençant la construction identitaire et sportive de soi. L’adolescence constitue une période délicate concernant le rapport au corps, particulièrement exposé à l’ère des réseaux sociaux.</p>
<p>L’enseignement de l’EPS vise alors à former des citoyens ayant un esprit critique quant aux dérives potentielles du sport et de l’individualisme. En musculation par exemple, il convient d’endiguer cette dérive narcissique et égocentrique en proposant des formes de pratiques centrées sur l’idée de <a href="https://hal.science/hal-03160626">« faire ensemble »</a> pour s’entraîner et progresser.</p>
<p>La finalité de l’EPS consiste à rendre progressivement l’élève autonome au niveau de sa motricité, à lui donner des clés pour pratiquer seul ou à plusieurs dans sa vie future. L’EPS cherche ainsi à favoriser l’épanouissement individuel de l’élève en lui permettant de s’accomplir, d’agir, mais aussi de mieux se connaître. En musculation, l’élève doit être capable d’analyser son ressenti en lien avec une charge soulevée pour comprendre si son programme est adapté à son thème d’entraînement ainsi qu’à ses ressources et s’il maîtrise les paramètres du mouvement, les contenus sécuritaires.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/sport-comment-les-reseaux-sociaux-transforment-les-pratiques-des-jeunes-207440">Sport : comment les réseaux sociaux transforment les pratiques des jeunes</a>
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<p>Il s’agit d’un véritable apprentissage par le « corps » répondant à une visée d’émancipation de tous. En effet, l’inégale maîtrise du corps chez les jeunes a pour conséquence une forme de hiérarchisation sociale. Les individus les plus à l’aise avec leur corps sont valorisés, au détriment des autres pouvant être <a href="http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Stigmate-2092-1-1-0-1.html">stigmatisés</a> ou exclus.</p>
<p>Aujourd’hui, les jeunes sont nombreux à visionner quotidiennement des vidéos sur <em>Youtube</em>, à se connecter à des applications offrant des programmes d’entraînement de culture physique. Le numérique interroge donc le modèle de transmission du savoir à l’école et en EPS.</p>
<p>L’objet connecté a pris une place considérable au sein des habitudes des sportifs. La technologie demeure un outil qu’il est utile de savoir maîtriser. Cela représente un véritable enjeu en termes d’éducation. En EPS, il est nécessaire pour les élèves de développer un regard critique et lucide sur les programmes proposés, sur la manière d’aborder les informations.</p>
<p>L’école participe à la formation du futur citoyen en lui permettant de faire des choix éclairés par rapport aux évolutions des loisirs sportifs. Les enseignants transmettent ainsi une culture motrice et des outils nécessaires plus tard à la pratique régulière et pérenne.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220166/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Guillaume Dietsch ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Si des programmes comme les « 30 minutes d’activité quotidienne » à l’école mettent l’accent sur la lutte contre la sédentarité, la mission des cours d’éducation physique et sportive va bien au-delà.Guillaume Dietsch, Enseignant en STAPS, Agrégé d'EPS, UFR SESS-STAPS, Université Paris-Est Créteil, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2196912024-01-17T14:46:59Z2024-01-17T14:46:59ZComment un simple vélo peut changer la vie des jeunes en milieu défavorisé<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/568465/original/file-20240109-19-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C0%2C989%2C717&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L’organisme Cyclo Nord-Sud a mis sur pied, en 2023, le projet pilote Construis ton vélo!.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Notre état de santé dépend en partie de nos modes de déplacement. Le temps que l’on consacre à nos trajets en vélo, en voiture ou en transport en commun peut en effet avoir un effet positif ou négatif sur notre santé physique et mentale.</p>
<p>Or, l’organisation de notre quartier favorise certains modes de transport plus que d’autres.</p>
<p>C’est le <a href="https://urbanisme.umontreal.ca/fileadmin/amenagement/URB/Realisations-etudiantes/Expo-des-finissants/EFFA-2012/Analyser/SICG.pdf">cas du quartier Saint-Michel à Montréal</a>, dont la planification urbaine est centrée sur la voiture. De plus, il s’agit de l’un des quartiers les plus défavorisés du Québec. Ainsi, les personnes qui ne possèdent pas de voiture dépendent des transports publics, ce qui leur impose des trajets plus longs et plus éprouvants.</p>
<p>En raison d’une circulation mal adaptée et dangereuse pour les déplacements actifs, le vélo est le grand absent des modes de transport dans Saint-Michel. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les habitants, puisque ce mode de transport favorise la participation sociale et présente de nombreux bénéfices pour la santé physique et mentale.</p>
<p>C’est dans cette visée que l’organisme <a href="https://cyclonordsud.org/">Cyclo Nord-Sud</a> a mis sur pied, en 2023, le projet pilote <a href="https://www.youtube.com/watch?v=8WP3JOv963g"><em>Construis ton vélo !</em></a>, lauréat de l’Incubateur civique de la <a href="https://www.mis.quebec/">Maison de l’innovation sociale</a>.</p>
<p>Il s’agit d’un programme parascolaire offert aux jeunes d’une école secondaire du quartier Saint-Michel, encadré par des bénévoles responsables, soit leur professeur d’éducation physique et un coach en mécanique. Les élèves ont été amenés à construire leur vélo de A à Z en binôme pendant 18 semaines. Ils ont donc terminé le programme avec, en poche, un vélo assemblé et de multiples connaissances pratiques en mécanique vélo.</p>
<p>Notre équipe de chercheurs en kinésiologie du <a href="https://sap.uqam.ca/">département des sciences de l’activité physique</a> de l’UQAM a collaboré avec Cyclo Nord-Sud pour comprendre les effets du projet du point de vue des participants. Concrètement, nous avons mené des groupes de discussion avec les élèves et analysé ce qui a été exprimé. Ce travail a d’ailleurs fait l’objet d’une <a href="https://osf.io/preprints/osf/vys83">publication académique</a> dans la revue <em>Santé Publique</em>.</p>
<h2>L’approche humaine et le sentiment d’accomplissement</h2>
<p>Une retombée importante du programme est le sentiment de fierté et d’accomplissement. Ces sentiments, nourris par les relations que les jeunes ont entretenues avec les bénévoles encadrants, ont permis d’instaurer un climat d’apprentissage agréable non seulement entre les élèves, mais aussi avec le coach mécanique et l’enseignant.</p>
<p>Par exemple, un des jeunes exprimait avoir ressenti de la fierté lors des ateliers :</p>
<blockquote>
<p>Tout ce que je fais ici j’étais fier […] t’es tout le temps en train d’avancer et j’étais tout le temps près de finir mon vélo, j’étais fier de ça.</p>
</blockquote>
<h2>Un environnement d’apprentissage bienveillant</h2>
<p>Les jeunes ont souvent évoqué la différence entre être dans une salle de classe ou à l’école en général. L’ambiance plus libre des ateliers s’opposait ainsi à l’atmosphère scolaire plus rigide.</p>
<p>Ils ont également souligné l’effet relaxant des ateliers, et son rôle parfois thérapeutique. Le fait que ce soit une activité parascolaire pourrait expliquer le sentiment de bien-être exprimé par les jeunes.</p>
<p>Un participant exprimait d’ailleurs l’effet positif de l’attitude des bénévoles encadrants :</p>
<blockquote>
<p>Ce que j’apprécie aussi, c’est qu’il (l’enseignant) était là pour nous soutenir […] tu te sens pas inférieur et il est là pour t’aider, mais en même temps il est là pour apprendre avec toi, c’est ça que je trouvais très important.</p>
</blockquote>
<h2>Faire les choses pour soi, pas pour un vélo</h2>
<p>Les jeunes ont soulevé qu’avant de débuter le programme, leur motivation principale à y participer était d’avoir un vélo gratuit.</p>
<p>Or, leur motivation à se présenter aux ateliers a évolué au fil du temps : au-delà du vélo, l’ambiance agréable leur donnait envie de revenir chaque semaine.</p>
<p>Un jeune témoigne d’ailleurs qu’il revenait chaque semaine, car il avait toujours du plaisir pendant des ateliers :</p>
<blockquote>
<p>Moi, je dirais au début, c’était compliqué […] on savait pas beaucoup de choses […] mais y’avait la plupart de nos amis qui étaient là […] et ça veut dire que je savais que quand j’allais arriver ici, j’allais rigoler et m’amuser.</p>
</blockquote>
<h2>Être plus autonome pour bouger</h2>
<p>Plusieurs jeunes ont soulevé certaines difficultés à se déplacer en transport en commun, souvent dû au fait qu’ils habitent loin des lieux fréquentés.</p>
<p>En effet, les participants ont rapporté que les horaires d’autobus du quartier sont complexes et que les trajets sont longs.</p>
<p>Leur nouveau vélo est alors devenu un élément essentiel qui contribue positivement à leur autonomie de déplacement. Ils ont aussi identifié le vélo comme étant un moyen de favoriser leur participation sociale et leurs opportunités de participer à diverses activités.</p>
<p>À la question <em>Qu’allez-vous faire de votre vélo maintenant ?</em>, l’un des jeunes a répondu :</p>
<blockquote>
<p>Je sais que ça va m’être utile parce que je travaille pas loin, et ça peut me permettre de m’y rendre pendant l’été, de me prendre moins de temps, ou même d’aller au parc si j’ai envie, c’est utile dans la vie de tous les jours.</p>
</blockquote>
<p>Le programme <em>Construis ton vélo</em> désire se développer à plus grande échelle au Québec (sous réserve de financements) et s’améliorer.</p>
<p>À travers cette initiative, le vélo permet de réunit l’éducation et la santé. Et les participants gagnent en autonomie ainsi qu’en compétences.</p>
<p>Gageons que ce genre de programme, combiné à davantage d’infrastructures cyclables agréables et sécuritaires, pourrait contribuer à la santé et au bien-être de tout un chacun.</p>
<img src="https://counter.theconversation.com/content/219691/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Célia Kingsbury a reçu des financements des Instituts de recherche en santé du Canada. Elle travaille en collaboration avec l'organisme Cyclo Nord-Sud. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Paquito Bernard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Cet article explore les retombées d’un projet pilote offert à des élèves en milieu défavorisé par l’organisme Cyclo Nord-Sud visant à promouvoir l’utilisation du vélo comme mode de transport.Célia Kingsbury, Candidate au doctorat en promotion de la santé, Université de MontréalPaquito Bernard, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2204932024-01-10T18:59:21Z2024-01-10T18:59:21ZMieux anticiper les déchirements du périnée<p>Douleurs chroniques, incontinence urinaire et fécale, ou descente d’organes sont les principaux symptômes qui caractérisent les troubles du périnée (ou dysfonctions du plancher pelvien, selon le terme médical).</p>
<p>Pour rappel, le plancher pelvien est situé dans la région inférieure du bassin entre l’os pubien à l’avant et le coccyx à l’arrière. Il soutient le système pelvien (utérus, vessie, rectum…) par l’intermédiaire de ses muscles et de ses ligaments.</p>
<p>Les troubles du périnée impactent drastiquement la vie des femmes. Ils sont fréquents puisqu’ils concernent <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-022-13501-w">32 % des femmes</a> en Europe et sont encore plus répandus <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00192-019-03992-z">dans les pays en voie de développement</a>.</p>
<p>Dans la majorité des cas, une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK579556/">détection précoce</a> permet un meilleur traitement, ce qui limite les inconforts des patientes. Par exemple, une <a href="https://www.ameli.fr/gard/assure/sante/themes/prolapsus-genito-urinaire/comprendre-prolapsus-genital">descente d’organes</a> détectée assez tôt peut être prise en charge par la pose d’<a href="https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/autres-produits-de-sante/dispositifs-medicaux/article/dispositifs-de-traitement-de-l-incontinence-urinaire-et-du-prolapsus-des">implants de renfort pelvien</a>.</p>
<h2>En cause : l’accouchement, des sports à impacts ou la ménopause</h2>
<p>Les dysfonctions du plancher pelvien sont souvent la conséquence d’un <a href="https://theconversation.com/fr/topics/accouchement-49864">accouchement</a> traumatique, au cours duquel des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10378031/">lésions</a> au sein des tissus pelviens et/ou des nerfs peuvent avoir lieu. Dans les deux cas, des défauts de diagnostic compromettent les chances de récupération des patientes.</p>
<p>En particulier, les conditions spécifiques de l’accouchement rendent difficile le recours à des outils classiques de diagnostic. Par exemple, la rapidité de l’accouchement impose de réagir en urgence, tout en assurant le bon déroulé de la naissance du bébé.</p>
<p>Ainsi, la prise de décision rapide, souvent basée sur la seule expérience du médecin qui doit veiller à la santé de la mère et du bébé, ne permet pas toujours de privilégier le maintien de l’intégrité du périnée de la mère.</p>
<p>Les dysfonctions peuvent également survenir au cours de la vie, en raison de modifications hormonales comme à la ménopause, de la <a href="https://www.researchgate.net/publication/337841851_Is_Physical_Activity_Good_or_Bad_for_the_Female_Pelvic_Floor_A_Narrative_Review">pratique excessive de sports d’impacts</a>, ou d’une mauvaise hygiène de vie. Ainsi, l’obésité comme le manque d’activité physique favorisent l’incontinence.</p>
<h2>Améliorer le diagnostic pour anticiper les traitements</h2>
<p>Par ailleurs, le suivi gynécologique des patientes tout au long de leurs vies n’est pas axé sur un suivi de l’état du périnée mais plutôt sur des problématiques liées à la <a href="https://theconversation.com/fr/topics/contraception-39679">contraception</a>, sur le dépistage de cancers et, depuis quelques années, sur des maladies gynécologiques longtemps négligées (<a href="https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/endometriose-11356/endometriose">endométriose</a> ou <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/syndrome-ovaires-polykystiques">syndrome des ovaires polykystiques</a>, pour ne citer que les plus fréquentes).</p>
<p>De ce fait, les dysfonctions du plancher pelvien sont en général décelées après l’apparition des premiers symptômes (inconfort, lourdeur, gène, douleur) qui conduisent les patientes à consulter. Il est donc essentiel d’améliorer le diagnostic des dysfonctions du plancher pelvien afin d’anticiper les traitements.</p>
<h2>En prévention, éviter les déchirements lors de l’accouchement</h2>
<p>Dans la majorité des cas, l’accouchement est une cause directe ou indirecte de l’apparition des dysfonctions du périnée. La mise à disposition, au moment de l’accouchement, d’outils prédictifs qui permettent d’éviter les traumatismes représente une piste prometteuse.</p>
<p>Les accouchements par voie basse génèrent des sollicitations mécaniques multiaxiales au sein des tissus du périnée, liées au passage du bébé ou aux efforts de poussée. Ces sollicitations entraînent de larges étirements des tissus constituant le périnée et peuvent conduire à des <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/jocn.16438">lacérations ou déchirements</a>.</p>
<p>Ces déchirements correspondant à des ruptures des tissus entre le vagin et l’anus. Ils sont courants et surviennent dans 90 % des accouchements par voie basse. Toutefois, ils n’atteignent pas toujours le même niveau de gravité. Ils peuvent atteindre les zones motrices du périnée, comme le sphincter anal par exemple, qui est un muscle responsable de la continence.</p>
<p>En prévention, les praticiens peuvent procéder à des manœuvres, appelées manœuvre de Couder, qui permettent de relaxer manuellement le tissu trop étendu ou à des <a href="https://www.ameli.fr/gard/assure/sante/themes/accouchement-et-nouveau-ne/accouchement">épisiotomies préventives</a>. Ces dernières sont des incisions qui permettent de relâcher les tensions des tissus tout en contrôlant la localisation des déchirures.</p>
<p>Toutefois, cette technique peut s’avérer contre-productive si des incisions sont réalisées alors qu’aucune déchirure n’aurait eu lieu. La décision de réaliser ou non l’épisiotomie peut dépendre des directives des établissements de soins ou de l’interprétation du médecin basée sur son expérience.</p>
<p>C’est dans le cadre de cette problématique précise qu’il est possible d’améliorer la prise en charge des patientes. En effet, fournir aux médecins un outil leur permettant de prédire l’apparition ou non d’une déchirure dans les tissus permettra une meilleure prise de décision grâce à une analyse plus fine de la situation.</p>
<h2>Mesurer l’élasticité, la vascularisation ou l’intégrité des tissus</h2>
<p>Dans ce contexte, un consortium européen, porté par l’IMT Mines Alès et unissant, pour la partie française, des praticiens (CHU Nîmes, CHU Lille, APHM Marseille, CHU Besançon) et des chercheurs de différents laboratoires (SAINBIOSE, CDM, FEMTO, LMGC, LMA, LaM Cube), mais aussi des PME européennes, se met en place afin de proposer un outil prédictif aux praticiens.</p>
<p>Pour le développement d’un tel outil, de nombreuses technologies, déjà utilisées ou non dans le domaine médical, vont être testées. Leur applicabilité aux contraintes de l’accouchement va être vérifiée et une possible corrélation entre les résultats de ces mesures et le risque de déchirement va être établie.</p>
<p>Parmi ces technologies, on retrouve les ultrasons à ondes de cisaillement, qui sont particulièrement utilisés pour mesurer l’élasticité des tissus. On a recours à cette technique pour étudier à quel point des tissus sont endommagés. Mais pour l’heure, les <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00192-018-3693-4">résultats obtenus restent préliminaires</a>.</p>
<p>L’étude de la vascularisation des tissus pourrait également permettre d’estimer leur état. En effet, un tissu très étiré devient blanc (le sang ne passe plus) avant de rompre. Ainsi, une détection fine dès la diminution du flux sanguin du périnée permettrait d’alerter sur un risque de rupture. De telles mesures pourraient être possibles par des mesures infrarouges, qui sondent localement les variations de température.</p>
<p>En effet, il existe un lien entre température et flux sanguin, que l’on retrouve par exemple dans les phénomènes d’inflammation : un afflux de sang important conduit à une augmentation locale de la température (c’est pour cela que l’on ressent un échauffement lorsque l’on se coupe). Les mesures infrarouges sont déjà utilisées dans le domaine médical, pour les <a href="https://academic.oup.com/bja/article/103/suppl_1/i3/230358">mesures d’oxygénation du cerveau</a> par exemple.</p>
<p>Des déchirures pouvant avoir lieu en interne, et donc invisibles, peuvent également causer des lésions des nerfs. Le bon fonctionnement de ces derniers se mesure par <a href="https://bmcurol.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12894-020-00718-y">électrostimulation</a>. Ainsi, l’utilisation de cette technique peut permettre de vérifier l’intégrité des nerfs et donc de déceler de potentielles lacérations internes.</p>
<p>Ensuite, des modifications au sein de la microstructure des tissus, par exemple l’apparition de minuscules trous à l’intérieur de la matière, ou la rupture de microfibres invisibles, sont les prémices des déchirements. Dans le domaine de la mécanique des matériaux, on parle d’endommagement.</p>
<p>Il n’existe à ce jour aucune technique permettant de mesurer l’endommagement d’un tissu de manière rapide et indolore pour les patients. Toutefois, des travaux de recherche portés par IMT Mines Alès ont permis de développer un dispositif dit d’indentation qui consiste à enfoncer légèrement un embout sphérique dans la peau et les tissus sous-jacents afin de mesurer la réponse mécanique de matériaux mous. Le dispositif a déjà été testé sur <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/app.54851">matériau synthétique</a>, sur de la <a href="https://www.viandesetproduitscarnes.com/index.php/process-et-technologies/285-le-test-dindentation-instrumentee-une-methode-adaptee-pour-mesurer-la-tendrete-de-la-viande">viande</a> et a été validé grâce à des <a href="https://imt-mines-ales.hal.science/hal-04272574">modèles numériques</a>.</p>
<h2>De belles innovations en perspective pour le bien-être de toutes et tous</h2>
<p>Ainsi, l’ensemble de ces techniques sera testé dans le cadre de l’accouchement, afin de comparer les mesures à l’apparition ou non de déchirures. Un modèle prédictif, basé sur l’analyse de ces données, sera ensuite réalisé afin d’estimer le risque de déchirure à partir de mesures faites en salle d’accouchement.</p>
<p>Ce projet fait l’objet d’une demande de financement <a href="https://www.horizon-europe.gouv.fr/eic/pathfinder">EIC Pathfinder</a> auprès du programme européen pour la recherche et l’innovation.</p>
<p>En conclusion, de belles innovations sont en perspectives afin d’améliorer le bien-être des femmes via la diminution des dysfonctions du plancher pelvien. Il est également intéressant de noter que <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32644672/">16 % des hommes</a> sont aussi touchés par ces dysfonctions. Ainsi, le développement de technologies nouvelles de suivi pourra profiter à une grande partie de la population, pour un impact sur la santé globale.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220493/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span><a href="mailto:anne-sophie.caro@mines-ales.fr">anne-sophie.caro@mines-ales.fr</a> a reçu des financements de LABEX NUMEV.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span><a href="mailto:sarah.iaquinta@mines-ales.fr">sarah.iaquinta@mines-ales.fr</a> a reçu des financements de LABEX NUMEV. </span></em></p>Les troubles au niveau du périnée sont trop souvent décelés après apparition des premiers symptômes. Des outils sont développés pour mieux prédire leur survenue et améliorer ainsi la prise en charge.Anne-Sophie Caro, Professeur, IMT Mines Alès – Institut Mines-TélécomSarah Iaquinta, IMT Mines Alès – Institut Mines-TélécomLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2201762024-01-08T16:58:09Z2024-01-08T16:58:09ZActivité physique et santé : faire du yoga suffit-il pour être en forme ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/566602/original/file-20231018-19-fw1xar.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=1327%2C0%2C3810%2C3445&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le yoga est considéré comme une pratique d’intensité légère. Mais des études montrent que certaines postures et séquences, exécutées de manière dynamique, peuvent atteindre un niveau d’activité physique modéré voire dynamique.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/portrait-happiness-young-woman-practicing-yoga-690923704">LeonidKos/Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>La première image qui me vient à l’esprit lorsque je pense au yoga est celle d’une femme assise et concentrée, les jambes croisées. Elle reflète la sérénité. Et donc je me dis que ce n’est pas pour moi, car moi je cherche à brûler des calories avec des pratiques plus actives et énergiques.</p>
<p>Mais sur les réseaux sociaux, je tombe également sur des images de personnes célèbres dans des poses de yoga compliquées. Leurs corps reflètent la santé et la pleine forme. Ce qui m’amène à la question suivante : À elle seule, la pratique du yoga permet-elle d’atteindre ou de maintenir un niveau de forme suffisant ?</p>
<p>Pour savoir en quoi consiste le yoga et quels sont ses bienfaits, nous allons remonter à ses origines et voir les différentes façons de le pratiquer.</p>
<h2>De la pratique traditionnelle aux nombreuses variantes modernes</h2>
<p>Le terme “yoga” vient de l’hindou <em>juj</em>, qui signifie “union”, en référence à la connexion entre le corps, le mental et l’esprit. Apparue il y a plus de 3 000 ans, cette discipline est une activité essentielle dans la vie des hindous.</p>
<p>Après avoir été popularisé aux États-Unis dans les années 1960, le yoga s’est rapidement répandu en Occident. Aujourd’hui, on estime qu’un Américain adulte sur sept <a href="https://www.nccih.nih.gov/health/yoga-what-you-need-to-know">pratique le yoga</a>, ainsi que des centaines de millions d’autres personnes dans le monde.</p>
<p>La philosophie du yoga traditionnel envisage une approche holistique de la vie, avec pour objectif d’attendre une vie de plénitude en étant connecté à notre part spirituelle. Cependant, la pratique moderne du yoga s’est peut-être davantage concentrée sur l’aspect physique, en simplifiant et en adaptant les principes du concept traditionnel.</p>
<p>Dans une séance courante, les postures (<em>asanas</em>), la respiration (<em>pranayama</em>), la relaxation (<em>savasana</em>) et la méditation (<em>dhyana</em>) se succèdent.</p>
<p>En outre, il existe de nombreux types de yoga, des variantes plus douces et statiques, comme le yoga restaurateur, des versions plus spirituelles, comme le tantra yoga, en passant par des approches plus actives et énergiques, comme le <em>Power yoga</em>.</p>
<p>Le yoga peut même se pratiquer sur une planche de <em>paddle</em> (<em>SUP yoga</em>), suspendu au plafond (yoga aérien) ou dans un sauna (<em>Bikram yoga</em>).</p>
<h2>Quels sont ses bienfaits ?</h2>
<p>Si cette pratique perdure depuis des milliers d’années, si elle s’est transmise et répandue dans le monde entier et si elle devient de plus en plus populaire, c’est parce qu’elle présente de <a href="https://www.liebertpub.com/doi/10.1089/acm.2009.0044?url_ver=Z39.88-2003&rfr_id=ori:rid:crossref.org&rfr_dat=cr_pub%20%200pubmed">nombreux bienfaits pour la santé</a>. Les avantages du yoga sont notamment les suivants :</p>
<ul>
<li><p>Il améliore la santé <a href="https://theconversation.com/fr/topics/maladies-cardio-vasculaires-51547">cardiovasculaire</a> grâce au contrôle de la respiration.</p></li>
<li><p>Il peut améliorer l’équilibre et la souplesse.</p></li>
<li><p>Il peut être efficace pour augmenter la force musculaire.</p></li>
<li><p>Il améliore la <a href="https://theconversation.com/fr/topics/sante-mentale-22629">santé mentale</a>, en réduisant les symptômes de la dépression.</p></li>
<li><p>Il réduit les niveaux de stress et d’anxiété.</p></li>
<li><p>Il aide à gérer les douleurs chroniques.</p></li>
</ul>
<p>Toute personne en bonne santé peut profiter de ses bienfaits.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/pour-sa-sante-mentale-et-son-bien-etre-quelles-activites-sportives-privilegier-214016">Pour sa santé mentale et son bien-être, quelles activités sportives privilégier ?</a>
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<p>De plus, de nombreuses études attribuent des effets positifs liés la pratique du yoga dans différentes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0965229919319016">pathologies (<em>qui affectent les capacités cognitives et la santé mentale, ndlr</em>)</a>, pour des populations comme les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8957136/">femmes enceintes</a> ou les personnes âgées.</p>
<p>(<em>En France, le yoga fait partie des <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante/age-activite-physique">activités physiques conseillées par l’Assurance maladie à destination des seniors</a>, notamment pour rester souple et favoriser la mobilité des articulations, ndlr</em>).</p>
<h2>Alors, est-ce suffisant de faire du yoga ?</h2>
<p>Cependant, la pratique régulière du yoga peut ne pas suffire à maintenir sa santé physique à un niveau acceptable.</p>
<p>Les <a href="https://www.acsm.org/education-resources/trending-topics-resources/physical-activity-guidelines">recommandations de l’Académie américaine de médecine du sport</a> (ACSM) indiquent qu’un adulte devrait pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique modérée ou 60 minutes d’exercice intense par semaine. En outre, cette activité physique doit comprendre un entrainement pour renforcer les principaux groupes musculaires deux fois par semaine, ainsi que des exercices d’assouplissement.</p>
<p>(<em>En France, le site officiel <a href="https://www.mangerbouger.fr/">mangerbouger.fr</a> émet des recommandations pour bouger davantage, tout en prenant soin d’adapter la pratique de l’activité physique aux différents âges et à toutes les étapes de la vie.
Les conseils diffèrent pour les <a href="https://www.mangerbouger.fr/bouger-plus/a-tout-age-et-a-chaque-etape-de-la-vie/les-recommandations-et-conseils-pour-les-enfants-et-adolescents">enfants et les adolescents</a>, pour les adultes – <a href="https://www.mangerbouger.fr/l-essentiel/les-recommandations-sur-l-alimentation-l-activite-physique-et-la-sedentarite/augmenter/augmenter-l-activite-physique">pour qui il est recommandé de pratiquer au moins 30 min d’activités physiques dynamiques par jour</a>-, pour les <a href="https://www.mangerbouger.fr/bouger-plus/a-tout-age-et-a-chaque-etape-de-la-vie/les-recommandations-pour-les-adultes/rester-en-forme-apres-65-ans">seniors après 65 ans</a>, ou encore pour les <a href="https://www.mangerbouger.fr/bouger-plus/a-tout-age-et-a-chaque-etape-de-la-vie/les-recommandations-et-conseils-pour-les-personnes-en-situation-de-handicap2">personnes en situation de handicap</a>, ndlr</em>).</p>
<p>De tous ces aspects, il ressort que la souplesse est effectivement améliorée par les séances de yoga grâce aux postures de yoga ou <em>asanas</em>. <a href="https://www.bodyworkmovementtherapies.com/article/S1360-8592(21)00131-5/fulltext">Plusieurs études</a> ont constaté une amélioration de la souplesse au niveau des muscles ischiojambiers.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/554624/original/file-20231018-15-unsy1j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/es/fotos/z0wyYVk-bBY">Dmitriy Frantsev</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/">CC BY-NC</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>En ce qui concerne le travail de force, certains <em>asanas</em> pourraient générer la même amélioration que des exercices réalisés avec des charges propres (avec le poids de notre propre corps).</p>
<h2>Postures d’activité intense</h2>
<p>Le yoga peut être considéré comme une activité d’intensité légère. Toutefois, une <a href="https://journals.lww.com/acsm-msse/fulltext/2016/08000/a_systematic_review_of_the_energy_cost_and.16.aspx">revue scientifique</a> a montré que certaines séquences d’<em>asana</em> – telles que la salutation au soleil ou <em>Surya Namaskar</em> – exécutées de manière dynamique, peuvent constituer un niveau d’activité physique modéré/dynamique.</p>
<p><a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29369813/">Plusieurs études</a> ont également comparé la pratique du yoga à d’autres activités aérobies telles que la marche ou le vélo stationnaire. D’après leurs conclusions, les améliorations de la santé cardiovasculaire sont similaires entre ces activités et le yoga pourrait être accepté comme une activité aérobique alternative.</p>
<p>(<em><a href="https://www.eufic.org/fr/une-vie-saine/article/la-difference-entre-lexercice-daerobie-et-danaerobie">On distingue les activités physiques d’aérobie et d’anaérobie</a>. Schématiquement, on classe les exercices physiques d’endurance – course, vélo, marche, natation, etc. – parmi les activités dites “aérobie” parce qu’elles impliquent une augmentation de la consommation d’oxygène par le corps, contrairement aux exercices physiques basés sur la force et la puissance qui, eux, sont regroupés dans les activités “anaérobie”, ndlr</em>).</p>
<p>Cependant, d’autres <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2219995/">études</a> obtiennent des résultats contraires. Le yoga dynamique pourrait en effet être considéré comme une activité physique d’intensité modérée et améliorer le système cardiovasculaire, mais seulement sous certaines conditions.</p>
<p>En résumé, les séances de yoga pourraient aider les personnes sédentaires ou en mauvaise forme physique à améliorer leur condition physique. Et elles pourraient être conformes aux recommandations de l’ACSM si elles sont pratiquées de manière dynamique et intensive.</p>
<p>Pour les sportifs ou les personnes les plus actives, le yoga pourrait être un complément idéal à leur pratique habituelle. Il leur permettra de travailler la respiration, la souplesse et le contrôle mental, que l’on entraine moins dans d’autres disciplines.</p>
<p>Quoi qu’il en soit, il existe autant de types de yogas que de personnes, et chacun peut trouver celui qui correspond le mieux à ses goûts et à sa situation.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220176/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Ana Vanessa Bataller Cervero ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le yoga est considéré comme une activité physique d’intensité légère. Mais certaines de ses postures et pratiques se révèlent plus énergiques et se rapprochent des disciplines d’enduranceAna Vanessa Bataller Cervero, Profesor en Biomecánica de la Actividad Física y del Deporte, Universidad San JorgeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2195092024-01-04T21:57:00Z2024-01-04T21:57:00ZLe vélo, meilleur atout pour réduire la pollution et les temps de trajet - L'exemple de l'Île de France<p>Marginal et en déclin partout en France au début des années 1990, le vélo a fait un retour remarqué à Paris. Entre 2018 et 2022, la fréquentation des aménagements cyclables y <a href="https://www.paris.fr/pages/le-bilan-des-deplacements-a-paris-en-2022-24072">a été multipliée par 2,7</a> et a encore doublé <a href="https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/11/11/a-paris-la-frequentation-des-pistes-cyclables-a-double-en-un-an_6199510_4355770.html">entre octobre 2022 et octobre 2023</a>. Aux heures de pointe y circulent maintenant <a href="https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/11/11/a-paris-la-frequentation-des-pistes-cyclables-a-double-en-un-an_6199510_4355770.html">plus de vélos que de voitures</a>.</p>
<p>Pour autant, Paris <a href="https://theconversation.com/dependance-a-la-voiture-en-zone-rurale-quelles-solutions-109016">n’est pas la France</a>, et pas même l’Île-de-France où la part du vélo reste bien inférieure à celle des transports en commun ou de la voiture. En 2018, dernière année pour laquelle on dispose de données, seuls 1,9 % des déplacements ont été effectués à vélo dans la région francilienne. Bien que ce chiffre ait certainement augmenté depuis, on part de très loin.</p>
<p>Certes, les transports en commun y ont une place nettement <a href="https://www.insee.fr/fr/statistiques/3714237">plus importante que dans les autres régions</a>. Reste qu’environ la moitié des déplacements y sont faits en voiture individuelle, avec les <a href="https://theconversation.com/nous-sous-estimons-les-effets-negatifs-de-la-voiture-sur-la-sante-206911">nuisances</a> bien connues qu’elle entraîne : changement climatique, pollution de l’air, bruit, congestion, accidents, consommation d’espace…</p>
<p>De nombreuses pistes sont défendues pour réduire ces nuisances : développement des transports en commun, <a href="https://theconversation.com/le-velo-ce-mode-de-deplacement-super-resilient-138039">du vélo</a>, télétravail, électrification des véhicules… Pourtant, il existe peu de quantification de leur potentiel, qui varie bien sûr entre les régions. Dans un <a href="https://doi.org/10.1016/j.ecolecon.2023.107951">article récent</a>, nous avons donc tenté de le faire – en nous concentrant sur le cas de l’Île-de-France.</p>
<h2>Quelle substitution à la voiture ?</h2>
<p>Pour cela, nous avons utilisé la dernière enquête représentative sur les transports, l’<a href="https://www.institutparisregion.fr/nos-travaux/publications/les-fiches-de-lenquete-globale-transport/">enquête globale des transports 2010</a>, qui couvre 45 000 déplacements en voiture géolocalisés effectués dans la région.</p>
<p>Grâce aux informations fournies par l’enquête sur les véhicules, nous avons estimé les émissions de CO<sub>2</sub> (le principal gaz à effet de serre anthropique), NO<sub>X</sub> et PM<sub>2.5</sub> (deux polluants atmosphériques importants) de chaque déplacement.</p>
<p>Bien que la voiture ne soit utilisée que pour la moitié des déplacements au sein de la région, elle entraîne 79 % des émissions de PM<sub>2.5</sub>, 86 % des émissions de CO<sub>2</sub> et 93 % des émissions de NO<sub>X</sub> dus aux transports.</p>
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<p>Pour tous ces déplacements en voiture, nous avons ensuite étudié s’ils pourraient être effectués à vélo – y compris vélo à assistance électrique – ou en transports en commun, en fonction du temps que prendrait alors chaque déplacement, d’après un simulateur d’itinéraires et en fonction des informations dont nous disposons sur ces déplacements.</p>
<p>Nous distinguons ainsi trois scénarios, qui présentent des contraintes de plus en plus strictes sur le type de déplacement en voiture « substituables ».</p>
<ul>
<li><p>Le scénario 1 suppose tous les déplacements substituables, sauf ceux réalisés par les plus de 70 ans.</p></li>
<li><p>Le scénario 2 exclut de plus les déplacements vers les hypermarchés et centres commerciaux (considérant qu’ils impliquent le transport de charges importantes) ainsi que les tournées professionnelles comme celles des artisans, plombiers, etc.</p></li>
<li><p>Le scénario 3 exclut en outre les trajets avec plus d’une personne par voiture.</p></li>
</ul>
<h2>Vélo ou transports en commun ?</h2>
<p>Nous avons ainsi calculé le pourcentage d’automobilistes qui pourraient passer au vélo ou aux transports en commun (axe vertical) dans le cas d’une hausse du temps de trajet quotidien inférieure à X minutes (axe horizontal).</p>
<p>La conclusion est la suivante : pour les scénarios 1 et 2, environ 25 % des automobilistes gagneraient du temps en utilisant l’un de ces types de mobilités – beaucoup moins dans le scénario 3.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=436&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=436&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=436&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=548&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=548&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/564598/original/file-20231209-27-den1ls.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=548&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Sur l’axe vertical, le pourcentage d’automobilistes qui pourraient passer au vélo ou aux transports en commun. Sur l’axe horizontal, la hausse du temps de trajet quotidien maximale à laquelle cela correspondrait.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Leroutier, M., & Quirion, P. (2023). Tackling car emissions in urban areas : Shift, Avoid, Improve. Ecological Economics, 213, 107951</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Qu’en est-il des baisses d’émissions polluantes ? Dans les scénarios 1 et 2, elles diminuent d’environ 8 % si le temps de trajet quotidien est contraint de ne pas progresser – chiffre quasiment identique pour chacun des trois polluants étudiés. Ce pourcentage est inférieur aux 25 % mentionnés précédemment, car les déplacements substituables sont de courte distance. La baisse d’émissions atteint 15 % pour une augmentation du temps de trajet quotidien inférieure à 10 minutes, et 20 % pour une hausse inférieure à 20 minutes.</p>
<p>Nous pouvons attribuer une valeur monétaire aux nuisances générées par ces émissions en utilisant les recommandations officielles en France (85 euros par tonne de CO<sub>2</sub>) et en Europe (28 euros par kg de NO<sub>X</sub> et 419 euros par kg de PM<sub>2.5</sub>). Pour une hausse du temps de trajet quotidien inférieure à 10 minutes, les bénéfices sanitaires et climatiques du report modal atteignent entre 70 et 142 millions d’euros par an, selon les scénarios.</p>
<p>Il est intéressant de noter que c’est le vélo qui permet l’essentiel du transfert modal et des réductions d’émissions, alors que les transports publics existants ont peu de potentiel. Toutefois, notre méthode ne permet pas de tester l’effet de nouvelles lignes de transports publics, ni de l’augmentation de la fréquence sur les lignes en place.</p>
<h2>Qui dépend le plus de sa voiture ?</h2>
<p>Selon nos calculs, 59 % des individus ne peuvent pas abandonner leur voiture dans le scénario 2 si l’on fixe un seuil limite de 10 minutes de temps supplémentaire passé à se déplacer par jour.</p>
<p>Par rapport au reste de la population d’Île-de-France, statistiquement, ces personnes ont de plus longs déplacements quotidiens (35 km en moyenne contre 9 pour les non-dépendants). Elles vivent davantage en grande couronne, loin d’un arrêt de transport en commun ferré, ont un revenu élevé, et sont plus souvent des hommes.</p>
<p>Concernant ceux de ces individus qui ont un emploi, travailler en horaires atypiques accroît la probabilité d’être « dépendant de la voiture », comme l’est le fait d’aller de banlieue à banlieue pour les trajets domicile-travail. Beaucoup de ces caractéristiques sont corrélées avec le fait de parcourir des distances plus importantes et d’être <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140988322001189">parmi les 20 % des individus contribuant le plus aux émissions</a>.</p>
<h2>La place du télétravail et de la voiture électrique</h2>
<p>Nous avons ensuite étudié dans quelle mesure les individus « dépendants de la voiture » pourraient réduire leurs émissions en télétravaillant. En considérant que c’est impossible pour les artisans, patrons, agriculteurs, vendeurs et travailleurs manuels, un passage au télétravail deux jours de plus par semaine pour les autres professions amènerait une baisse d’environ 5 % d’émissions, en plus de ce que permet le report modal.</p>
<p>Pour réduire davantage les émissions, il est nécessaire de rendre moins polluants les véhicules, en particulier par le passage aux véhicules électriques. Nos données n’apportent qu’un éclairage partiel sur le potentiel de cette option, mais elles indiquent tout de même que l’accès à la recharge et l’autonomie ne semblent pas être des contraintes importantes : 76 % des ménages dépendants de la voiture ont une place de parking privée, où une borne de recharge pourrait donc être installée, et parmi les autres, 23 % avaient accès à une borne de recharge à moins de 500 mètres de leur domicile en 2020.</p>
<p>Ce chiffre va augmenter rapidement car la région Île-de-France a annoncé le triplement du nombre de bornes entre 2020 et fin 2023. L’autonomie ne constitue pas non plus un obstacle pour les déplacements internes à la région puisque moins de 0,5 % des personnes y roulent plus de 200 km par jour.</p>
<h2>Le vélo, levier le plus efficace</h2>
<p>Soulignons que la généralisation des véhicules électriques prendra du temps puisque des véhicules thermiques neufs continueront à être vendus jusqu’en 2035, et donc à être utilisés jusqu’au milieu du siècle.</p>
<p>Ces véhicules ne résolvent par ailleurs qu’une partie des problèmes générés par la voiture : des émissions de particules importantes subsistent, dues à l’usure des freins, des pneus et des routes. Ni la congestion routière, ni le <a href="https://theconversation.com/marche-velo-les-gains-sanitaires-et-economiques-du-developpement-des-transports-actifs-en-france-189487">manque d’activité physique lié à la voiture</a> ne sont atténués.</p>
<p>Lever les obstacles à l’adoption du vélo partout dans la région devrait donc être une priorité. Le <a href="https://fifteen.eu/fr/resources/guides/velo-en-ile-de-france-resultats-de-l-etude-opinion-way-x-fifteen">premier facteur cité par les Franciliens</a> parmi les solutions pour accroître les déplacements quotidiens en vélo serait un meilleur aménagement de la voie publique, comprenant la mise en place de plus de pistes sécurisées et d’espaces de stationnement.</p>
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<p><em>Le projet <a href="https://anr.fr/ProjetIA-17-EURE-0001">ANR- 17-EURE-0001</a> est soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance en France la recherche sur projets. Elle a pour mission de soutenir et de promouvoir le développement de recherches fondamentales et finalisées dans toutes les disciplines, et de renforcer le dialogue entre science et société. Pour en savoir plus, consultez le site de l’<a href="https://anr.fr/">ANR</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/219509/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Quirion est président de l'association Réseau Action Climat France (activité bénévole) et membre de l'association négaWatt.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Marion Leroutier a reçu des financements de l'Agence Nationale pour la Recherche (France) et de la Fondation Mistra (Suède) pour ce projet de recherche.</span></em></p>Des chercheurs ont quantifié la possibilité de substituer le vélo et les transports en commun à la voiture dans la région et les effets que cela aurait sur la pollution.Philippe Quirion, Directeur de recherche, économie, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)Marion Leroutier, Postdoc Fellow, Institute for Fiscal StudiesLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2196622023-12-12T18:48:17Z2023-12-12T18:48:17ZD’où vient le point de côté ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/565009/original/file-20231211-21-t8k7r9.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=993%2C0%2C1224%2C1109&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Illustration d'un homme souffrant d'un point de côté.</span> <span class="attribution"><span class="source">Créé par les auteurs</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Imaginez que vous êtes en train de courir avec vos amis dans un parc. Vous vous sentez bien, vous êtes en forme, vous avez le sourire. Mais soudain, vous sentez une douleur vive dans votre flanc droit, juste sous les côtes. Vous avez du mal à respirer, vous ralentissez, vous vous arrêtez. Vous venez d’avoir un point de côté.</p>
<p>Il faut savoir que ce phénomène est très fréquent chez les nageurs et les coureurs, en particulier chez les jeunes de moins de 20 ans. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Et comment faire pour l’éviter ?</p>
<p>Bien que très répandu, le point de côté est un sujet qui a été <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s40279-014-0245-z">assez peu étudié</a>, jusqu’à récemment. Les scientifiques n’ont pas encore identifié la cause exacte de cette douleur, mais une hypothèse semble être plus probable que les autres.</p>
<h2>Le péritoine impliqué ?</h2>
<p>Cette hypothèse est l’irritation du péritoine, une fine membrane qui recouvre la paroi interne de l’abdomen. Le péritoine est composé de deux couches, qui protègent les organes situés dans le ventre. Un liquide entre ces deux couches permet d’éviter les frottements.</p>
<p>Lors d’un effort physique, comme la course à pied, la quantité et la viscosité de ce liquide sont modifiées, le rendant moins efficace. De plus, à cause des mouvements liés à l’activité, ces deux couches peuvent légèrement frotter l’une contre l’autre. C’est ce léger frottement qui entraînerait une irritation et qui serait à l’origine de la douleur du point de côté. Lorsque l’on est enfant, la surface du péritoine est proportionnellement plus importante que chez l’adulte, ce qui pourrait expliquer une plus grande fréquence du point de côté chez l’enfant.</p>
<p>Les mouvements répétitifs du torse, et notamment les mouvements de haut en bas et les rotations favorisent le frottement entre les deux couches du péritoine, en particulier lorsque le torse est en extension. Cela explique pourquoi les points de côté sont fréquents lors de la course à pied, la natation et même l’équitation, et plus rares dans le cyclisme où il y a moins de mouvements.</p>
<p>Par ailleurs, le point de côté est parfois associé à une douleur vive à l’épaule lorsque l’irritation touche la zone du péritoine située sous le diaphragme. Ce serait à cause du frottement du péritoine qui irriterait le nerf phrénique (qui innerve le diaphragme). Le nerf phrénique passe par l’épaule, et le point de côté pourrait provoquer une douleur dite « référée », c’est-à-dire une douleur sur le trajet du nerf qui a pour origine un endroit autre que l’endroit où la sensation de douleur est ressentie (en l’occurrence l’irritation du péritoine sous le diaphragme cause une douleur à l’épaule par l’intermédiaire du nerf phrénique).</p>
<h2>Alors, que faire pour éviter les points de côté ?</h2>
<p>La première solution est d’éviter de faire de l’activité physique après avoir trop mangé. En effet, le gonflement de l’estomac pourrait compresser les deux couches et ainsi augmenter les frottements et donc la douleur. La deuxième solution serait d’entraîner la stabilité du tronc, et notamment le transverse, un muscle profond des abdominaux, avec des exercices de gainage par exemple.</p>
<p>Et si malgré cela vous avez quand même un point de côté, malheureusement il n’y a pas de solution miracle pour le faire passer. Vous pouvez quand même essayer de respirer profondément, ou d’appuyer sur le côté affecté, cela pourrait vous aider.</p>
<p>La meilleure solution pour le faire passer reste de ralentir voire d’arrêter l’activité physique et d’attendre que ça passe.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.dianerottner.com/">Diane Rottner</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
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<p><em>Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : <a>tcjunior@theconversation.fr</a>. Nous trouverons un·e scientifique pour te répondre. En attendant, tu peux lire tous les articles <a href="https://theconversation.com/fr/topics/the-conversation-junior-64356">« The Conversation Junior »</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/219662/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Clément Naveilhan a reçu des financements de l'Institute for Modeling in Neuroscience and Cognition (NeuroMod) de l'Université Côte d’Azur pour sa thèse.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>François Dernoncourt a reçu un financement de la part du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (bourse ministérielle) pour la réalisation de sa thèse.</span></em></p>Quelle sensation pénible que le point de côté ! Qu'est-ce qui le provoque et comment le faire passer ?Clément Naveilhan, Doctorant en sciences du mouvement humain, Université Côte d’AzurFrançois Dernoncourt, Doctorant en Sciences du Mouvement Humain, Université Côte d’AzurLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2188662023-12-03T16:25:54Z2023-12-03T16:25:54ZActivité physique : est-elle plus bénéfique le matin ou l'après-midi ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/562425/original/file-20231027-15-t7nmsg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=104%2C0%2C4550%2C3233&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Pour prévenir des pathologies graves comme les maladies cardiovasculaires, le diabète ou des cancers, l'activité physique reste toujours bénéfique, quel que soit le moment de la journée où on pratique.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/young-man-running-on-bridge-along-330424760">Bernard/Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Le mode de vie actuel nous a amenés à supprimer les activités physiques que pratiquaient nos grands-parents, comme travailler au champ. Pire encore, nous les avons remplacées par des activités sédentaires, comme regarder la télévision sur le canapé. Cette situation a engendré un problème inquiétant en Espagne : au cours des 30 dernières années, l'incidence de maladies telles que le <a href="https://theconversation.com/fr/topics/diabete-22284">diabète</a> et le <a href="https://theconversation.com/fr/topics/cholesterol-62341">cholestérol</a> a doublé, selon les données révélées par l’<a href="https://www.sanidad.gob.es/estadEstudios/estadisticas/EncuestaEuropea/EncuestaEuropea2020/EESE2020_inf_evol_princip_result.pdf">Enquête européenne sur la santé 2020</a>).</p>
<p>(<em>Dans cette enquête menée dans l'ensemble des pays de l'Union européenne, la <a href="https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-04/DD78%20-%20Synth%C3%A8se.pdf">France hexagonale affichait un taux d'obésité estimé à environ 15 %</a>, le chiffre étant quasiment équivalent chez les hommes et les femmes. Selon l'Institut nationale de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ce chiffre a <a href="https://presse.inserm.fr/obesite-et-surpoids-pres-dun-francais-sur-deux-concerne-etat-des-lieux-prevention-et-solutions-therapeutiques/66542/">grimpé à 17% en 2020, contre 8,5 % en 1997</a>. Et c'est près d'un Français sur deux qui est aujourd'hui concerné par le surpoids ou l'obésité, ndlr</em>).</p>
<p>Cette augmentation alarmante nous oblige à repenser nos modes de vie et à explorer des solutions abordables pour améliorer notre bien-être. L'une de ces solutions, à la portée de tous, est aussi simple qu'efficace : faire de l'exercice physique !</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/surpoids-et-obesite-quels-exercices-physiques-pour-quels-benefices-214020">Surpoids et obésité : quels exercices physiques pour quels bénéfices ?</a>
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<p>Aujourd'hui, l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/activite-physique-23234">activité physique</a> est considérée comme un médicament, car elle est capable d'améliorer la prise en charge d'un large éventail de maladies, notamment le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26606383/">diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer</a>. Cependant, tout le monde n'a pas la même énergie tout au long de la journée. Certains d'entre nous connaissent un pic d'énergie le matin, ce qui les incite à faire de l'exercice dès les premières heures de la journée. D'autres, en revanche, préfèrent profiter de l'après-midi ou de la soirée pour se donner à fond dans leur programme d'exercices physiques.</p>
<p>Une question se pose naturellement : est-il aussi bénéfique de faire de l'exercice le matin que l'après-midi ? Cette question est devenue un sujet de grand intérêt pour la communauté scientifique.</p>
<h2>Pour contrôler la glycémie et améliorer la santé cardiovasculaire, faites de l'exercice l'après-midi</h2>
<p>Ces dernières années, les preuves scientifiques se sont accumulées pour comparer les effets de l'exercice physique le matin ou le soir. <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s40279-023-01879-0">Une méta-analyse récente</a> a évalué l'effet combiné de 9 études portant sur un total de 450 personnes. Les résultats ont révélé que l'exercice physique pratiqué l'après-midi est plus bénéfique pour la santé cardiovasculaire.</p>
<p>Ces conclusions ont été obtenues après qu'une réduction plus importante du <a href="https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/trop-cholesterol-triglycerides-dans-sang-dyslipidemie/traitement">taux de triglycérides dans le sang</a> (<em>les triglycérides constituent une famille de lipides, ou graisses, présents dans l'organisme, ndlr</em>) a été observée à la suite d'une activité physique pratiquée le soir. L'activité physique de l'après-midi est également la meilleure option pour <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30489494/">abaisser la tension chez les personnes souffrant d'hypertension artérielle</a>). En outre, chez les personnes atteintes de diabète de type 2, l'exercice physique pratiqué l'après-midi est plus efficace pour contrôler le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30426166/">taux de sucre dans le sang</a>.</p>
<p>Il est important de noter qu'il s'agit là d'un domaine de recherche très récent. Il convient donc de rappeler que faire de l'activité physique est toujours bénéfique, quel que soit le moment de la journée où on pratique. Les personnes qui n'ont pas la possibilité de choisir le moment où elles font de l'exercice peuvent continuer à en faire le matin. Dans ce cas, elles bénéficieront d'un avantage supplémentaire en améliorant leur <a href="https://www.sciencedaily.com/releases/2019/04/190429154529.htm">attention, mémoire et prise de décision</a>).</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/pour-sa-sante-mentale-et-son-bien-etre-quelles-activites-sportives-privilegier-214016">Pour sa santé mentale et son bien-être, quelles activités sportives privilégier ?</a>
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<h2>Conseils pour choisir le meilleur moment pour s'entraîner</h2>
<p>Des études suggèrent également que l'exercice en soirée pourrait avoir un effet légèrement plus prononcé sur la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36502286/">perte de poids</a>. En outre, l'activité physique en fin de journée semble <a href="https://www.sciencedaily.com/releases/2019/02/190221083411.htm">diminuer l'appétit</a>.</p>
<p>Cependant, il est essentiel de comprendre que l'exercice seul n'est pas la meilleure stratégie pour <a href="https://theconversation.com/pour-perdre-du-poids-faire-de-lexercice-naide-pas-beaucoup-il-est-plus-efficace-de-manger-moins-124448">perdre du poids</a>. Ainsi, si notre objectif premier est d'être plus léger sur la balance, l'exercice doit être accompagné d'ajustements nutritionnels, quelle que soit l'heure de la journée.</p>
<p>[<em>Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://memberservices.theconversation.com/newsletters/?nl=france&region=fr">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Lorsqu'on prévoit de faire de l'activité physique le soir, le choix du type d'exercice est important. Les activités très intenses et la musculation doivent être évitées dans les heures qui précèdent le sommeil, car elles peuvent nuire à la qualité et à la durée du sommeil.</p>
<p>Pour garantir un sommeil réparateur, il est recommandé de respecter un délai d'au moins deux heures entre l'exercice physique intense pratiqué le soir et <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1087079221001209">l'heure du coucher</a>. Cela contribue à un repos nocturne plus efficace et meilleur pour la santé, en particulier pour les personnes qui ont du mal à s'endormir.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/218866/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Pour se maintenir en bonne santé, vaut-il mieux faire de l'exercice le matin ou l'après-midi ? Des études scientifiques suggèrent que l'exercice le soir est meilleur pour la santé cardiovasculaire.Rafael A Casuso, Profesor Investigador en Ciencias de la Salud, Universidad Loyola AndalucíaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2166722023-11-22T17:16:17Z2023-11-22T17:16:17ZMieux mesurer les performances en kayak de haut niveau<p>L’étude de la gestuelle biomécanique du kayakiste est cruciale pour améliorer sa performance et son équipement sportif. Le kayak est une discipline olympique depuis 1936. Dans sa pratique, l’athlète est assis sur le bateau, le propulse et l’équilibre par des coups de pagaie associés aux actions des muscles du tronc, des membres supérieurs et inférieurs sur le siège et le cale-pied. La force exercée sur la pagaie et le cale-pied, ainsi que les orientations de la pagaie, du bateau et des articulations de l’athlète, sont des paramètres objectifs essentiels pour évaluer et optimiser l’efficacité de la propulsion.</p>
<p>Cependant, évaluer ces paramètres de manière précise et objective reste un défi majeur sur le terrain. Les méthodes traditionnelles d’analyse par l’œil humain manquent de précision, de reproductibilité et d’objectivité. Ceci est particulièrement problématique pour les athlètes professionnels, pouvant effectuer jusqu’à 180 coups de pagaie par minute. Des solutions vidéos existent, mais les défis se multiplient lors du déploiement de systèmes optiques sur l’eau en raison des mouvements instables et des réflexions lumineuses perturbantes. De ce fait, les données générées demeurent souvent peu exploitables.</p>
<p><a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11332-010-0093-7">Face aux défis</a> de l’analyse visuelle traditionnelle et des systèmes optiques pour évaluer la <a href="https://www.mdpi.com/1424-8220/22/4/1612">performance des kayakistes</a>, notre projet MUSSAKA (<em>multi-sensors system for in situ motion analysis of kayakers</em>) se distingue en proposant une solution innovante d’analyse cinématique et dynamique in situ et en temps réel de la performance des kayakistes de haut niveau, basée sur des capteurs portables.</p>
<h2>Les avancées et les manques dans l’analyse de la performance en kayak de haut niveau</h2>
<p><a href="https://ieeexplore.ieee.org/document/9507521">Des systèmes de capture de mouvement génériques</a> ont été employés pour suivre la cinématique des kayakistes, mais ils présentent des limitations en termes d’adaptabilité aux conditions réelles sur l’eau. Les capteurs disponibles aujourd’hui sont focalisés sur la pagaie et ne mesurent pas tous les paramètres indispensables pour comprendre la performance dans son entièreté.</p>
<p>Le défi majeur réside dans la combinaison de l’analyse dynamique, mesurant la force, avec l’analyse cinématique en temps réel sur l’eau, un domaine qui manque encore de solutions complètes sur le marché. Malgré des avancées notables, la demande croissante des kayakistes de haut niveau et de leurs entraîneurs pour des outils complets en temps réel sur l’eau souligne la nécessité de développer des solutions intégrées répondant à ces besoins spécifiques.</p>
<p>La mesure de la force exercée sur chaque extrémité de la pagaie et l’analyse de son orientation permettent de détecter des asymétries potentielles dans le coup de pagaie. Cela permet d’estimer l’angle d’entrée et la longueur du coup de pagaie. Un angle d’entrée optimal et une longueur adéquate favorisent une propulsion efficace et une vitesse accrue du kayak. La fusion de ces données permettra d’évaluer avec précision la cadence de pagayage, minimisant la fatigue et améliorant la performance.</p>
<p>L’instrumentation du cale-pied surveille l’utilisation des pieds pour maintenir l’équilibre et générer de la force, offrant des informations cruciales pour optimiser la position des pieds et la technique de pagayage. L’instrumentation du siège permet de suivre les mouvements du kayakiste, aidant à comprendre son impact sur la performance et ouvrant des possibilités d’améliorations ergonomiques.</p>
<p>En instrumentant le bateau, nous analysons son comportement sur l’eau, sa vitesse, sa stabilité et sa réactivité aux actions du kayakiste. Cela offre un aperçu de l’interaction entre le kayakiste et le bateau, influençant ainsi la performance globale. La connaissance de la force et de la vitesse permet de quantifier la puissance développée, essentielle pour évaluer la capacité du kayakiste à propulser le kayak.</p>
<p>L’instrumentation des membres articulaires offre un regard sur les mouvements du corps pendant le coup de pagaie, identifiant les asymétries pour améliorer l’efficacité et la stabilité du pagayage.</p>
<h2>Une révolution technologique pour l’excellence en Kayak de haut niveau</h2>
<p>Cette recherche collaborative entre chercheurs, la Fédération française du canoë-kayak (FFCK) et entraîneurs s’inscrit dans un contexte où l’excellence sportive exige une maîtrise précise des aspects cinématiques et dynamiques dans le monde du kayak de haut niveau. L’objectif central est de mettre en place une instrumentation exhaustive, couvrant la pagaie, le siège, le repose-pied, le bateau et les membres du kayakiste.</p>
<p>Cependant, le défi majeur réside dans la fusion de l’analyse dynamique (mesure des forces) et de l’analyse cinématique en temps réel sur l’eau, impliquant la gestion minutieuse des capteurs adaptés à l’environnement aquatique et la synchronisation des données. Le projet aborde également des problèmes d’efficacité énergétique et de communication pour une utilisation conviviale par les entraîneurs.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=459&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=459&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=459&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=577&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=577&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/561061/original/file-20231122-27-rr8ats.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=577&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Schéma du dispositif.</span>
<span class="attribution"><span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>En outre, notre projet doit résoudre des problèmes complexes liés à l’efficacité énergétique, car la quantité importante de données doit être gérée tout en conservant une autonomie de batterie suffisante. La communication doit également garantir une portée supérieure à 1 000 mètres pour couvrir efficacement les plans d’eau et pour une expérience sur le terrain plus efficiente.</p>
<h2>Instrumentation intégrée de pointe pour la pagaie en kayak</h2>
<p>À ce stade du projet, nous avons entamé la phase de développement des capteurs intégrés de manière stratégique sur la pagaie, ainsi que leur interfaçage avec notre plate-forme de capture de mouvement corporelle, nommée <a href="https://ieeexplore.ieee.org/document/9507521">Zyggie</a>, pour une analyse approfondie des performances des kayakistes. Dans notre système, nous utilisons deux <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jauge_de_d%C3%A9formation">jauges de contrainte</a>, une positionnée du côté gauche de la pagaie et l’autre du côté droit. Les jauges de contrainte sont des capteurs de force conçus pour mesurer la déformation d’un matériau sous l’influence d’une force appliquée. Ils sont installés de manière discrète et non intrusive sur la pagaie. Ils sont très légers et installés sur la pagaie de manière à ne pas perturber les mouvements de l’athlète.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=547&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=547&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=547&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=687&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=687&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/561063/original/file-20231122-17-xestjm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=687&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Pagaie instrumentée.</span>
<span class="attribution"><span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Au centre de la pagaie, nous avons intégré un dispositif qui fournit des données sur l’orientation, l’accélération, la vitesse angulaire, et d’autres paramètres liés au mouvement de la pagaie. Cette plate-forme nommée Zyggie intègre les principes de faible consommation d’énergie, de coût abordable et de compacité, garantissant ainsi son utilisation sans entraver la performance des kayakistes.</p>
<p>L’intégration de ces deux types de capteurs nous permet d’obtenir une vision complète de l’implication et de l’utilisation de la pagaie, de la force générée, de la technique de coup de pagaie et de la cinématique associée.</p>
<h2>Aller au-delà de l’analyse conventionnelle</h2>
<p>Au-delà de la collecte de données brutes, notre objectif est de fournir aux entraîneurs une boîte à outils de métriques précieuses, allant de la force sur la pagaie et la vitesse de la pagaie (la rapidité à laquelle la pagaie se déplace dans l’eau) à la symétrie des coups de pagaie. Nous mesurerons également la cadence, l’angle d’entrée et de sortie de la pagaie, la profondeur maximale de la lame dans l’eau ainsi que la longueur du coup de pagaie (la distance parcourue par la pagaie depuis le point d’entrée dans l’eau jusqu’au point de sortie.). De plus, des plates-formes Zyggie seront utilisées pour analyser la cinématique du kayakiste et du bateau en temps réel.</p>
<p>Le système utilisera un réseau de nœuds pour collecter des données. Les nœuds esclaves recueilleront les données et les enverront aux nœuds maîtres. Ces derniers, positionnés sur le kayak, la pagaie et le bateau, rassembleront toutes ces informations. Ensuite, ils les enverront à la passerelle, qui servira de point central. À partir de là, les données seront dirigées vers l’entraîneur pour être analysées avec des logiciels spécialisés qui les transformeront en métriques de performance.</p>
<h2>Contraintes techniques et environnementales pour l’instrumentation de kayak</h2>
<p>L’une des contraintes les plus évidentes est l’environnement aquatique dans lequel notre système doit fonctionner. L’eau peut être corrosive, électriquement conductrice et sujette aux changements de température. Les équipements portables destinés aux kayakistes nous imposent des limites strictes en termes de taille et de poids des capteurs et de l’électronique embarquée. Maximiser l’autonomie des dispositifs tout en conservant la qualité des données est un équilibre délicat. La fiabilité des données est une contrainte majeure. Tout écart ou dysfonctionnement peut compromettre la confiance dans le système. La portée de transmission des données doit être suffisamment grande pour permettre une analyse en temps réel, même en pleine eau.</p>
<p>Notre voyage ne fait que commencer. Les contraintes liées à l’environnement aquatique, la miniaturisation des équipements, la gestion de l’énergie, la communication longue portée et la fiabilité des données nous poussent à innover constamment. Mais c’est précisément dans la résolution de ces contraintes que réside notre potentiel de contribution significative au monde du kayak de haut niveau. Nous continuerons à optimiser notre solution en fonction des retours des utilisateurs et des évolutions technologiques.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/216672/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Le projet MUSSAKA résulte de la collaboration entre les chercheurs de l’équipe GRANIT de l'IRISA, ceux du laboratoire M2S, les entraîneurs et la Fédération Française de Canoë-Kayak (FFCK). Cette recherche, menée au sein des locaux de l'École Nationale Supérieure des Sciences Appliquées et de Technologie (ENSSAT) de Lannion, bénéficie du soutien financier de l'EUR DIGISPORT et de la Région Bretagne.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Antoine Courtay, Guillaume Nicolas, Mickael Le Gentil, Nicolas Bideau et Olivier Berder ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Mesurer la performance en temps réel des kayakistes n’est pas facile, un nouveau système de capteurs pourrait permettre d’obtenir beaucoup plus d’informations.Souebou BOURO, Doctorant en télecommunication, Université de Rennes 1 - Université de RennesAntoine Courtay, Maître de conférences en électronique, Université de Rennes 1 - Université de RennesGuillaume Nicolas, Maitre de conférences, biomécanique du mouvement, Université Rennes 2Mickael Le Gentil, Ingénieur de recherche, Université de Rennes 1 - Université de RennesNicolas Bideau, Maître de Conférences STAPS , Université Rennes 2Olivier Berder, Professeur à l'Université de Rennes, responsable de l'équipe GRANIT de l'IRISA, Université de Rennes 1 - Université de RennesLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2140282023-11-20T17:15:39Z2023-11-20T17:15:39ZPeut-on soigner l’anorexie par l’activité physique adaptée ?<p>L’anorexie mentale, parfois appelée anorexie par le grand public, est un trouble du comportement alimentaire qui apparaît le plus souvent à l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/adolescence-32383">adolescence</a>, avec une prévalence de <a href="https://journals.lww.com/co-psychiatry/abstract/2016/11000/epidemiology_of_eating_disorders_in_europe_.5.aspx">1 à 4 % chez les femmes</a> et de <a href="https://journals.lww.com/co-psychiatry/fulltext/2021/11000/incidence,_prevalence_and_mortality_of_anorexia.2.aspx">0,3 % chez les hommes</a>. Les principaux symptômes sont une privation alimentaire stricte et volontaire sur une longue période, conduisant à une perte de poids extrême et potentiellement dangereuse pour la santé, ainsi qu’une <a href="https://www.cairn.info/lanorexie-mentale--9782100721849-page-153.htm">perception déformée de son corps</a>, amenant souvent les personnes touchées à se voir en surpoids.</p>
<h2>Un risque de complications et de suicides</h2>
<p>L’anorexie mentale est considérée comme une <a href="https://bmcpsychiatry.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12888-020-2433-8">maladie psychiatrique particulièrement mortelle</a>. Selon les sources, <a href="https://journals.lww.com/co-psychiatry/fulltext/2021/11000/incidence,_prevalence_and_mortality_of_anorexia.2.aspx">5 à 9 %</a> des personnes malades décèdent, du fait principalement des complications somatiques ou suite à un suicide.</p>
<p>En effet, outre ses principaux symptômes, une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29437020/">série de troubles psychologiques</a> vient alourdir le tableau clinique. En premier lieu, on trouve la dépression, qui entraîne l’émergence de pensées négatives, le retrait social et la perte d’intérêt pour les activités autrefois appréciées.</p>
<p>De plus, des troubles anxieux peuvent se développer, générant des inquiétudes excessives concernant la nourriture, le poids et l’image corporelle. Les troubles de l’humeur et les fluctuations émotionnelles sont également fréquents, et peuvent altérer davantage les interactions sociales et la perception de soi. Enfin, les problèmes de sommeil sont souvent présents, et se manifestent principalement par des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1389945718301606">nuits agitées ou des insomnies</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-croissance-du-cerveau-pourrait-expliquer-pourquoi-de-nombreux-troubles-mentaux-emergent-a-ladolescence-157554">La croissance du cerveau pourrait expliquer pourquoi de nombreux troubles mentaux émergent à l’adolescence</a>
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<p>L’anorexie mentale a également des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0985056208000034">conséquences importantes</a> sur le plan physique et physiologique. Celles-ci sont très souvent liées à la perte de poids et à la dénutrition, et peuvent se caractériser par une diminution de la masse et de la capacité musculaire, une fragilisation des os, des troubles cardiaques, des carences multiples, une perte des cheveux, des problèmes rénaux et intestinaux, etc.</p>
<p>Quand ils deviennent chroniques, tous ces troubles entraînent un appauvrissement de la vie relationnelle et affective, avec à un retentissement sur la vie scolaire ou professionnelle. De plus en plus considérée comme une pathologie grave de l’adolescence, l’anorexie mentale constitue un enjeu de santé publique majeur en France, qui nécessite de nouvelles stratégies thérapeutiques plus efficaces.</p>
<h2>L’activité physique adaptée pour aider à guérir</h2>
<p>Ainsi, afin de traiter les principaux symptômes de la maladie et de prévenir ou réduire au mieux les différents troubles associés, il est nécessaire de proposer une <a href="https://www.cairn.info/lanorexie-mentale--9782100721849-page-153.htm">prise en charge précoce et pluridisciplinaire</a>. Si la pratique d’activité physique a longtemps été proscrite, en particulier dans les cas de dénutrition avancée ou chez des patientes présentant une <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0143352">hyperactivité physique</a> voire une dépendance à l’activité physique, elle peut aussi contribuer à la guérison de l’anorexie, à partir du moment où elle est adaptée aux caractéristiques des patientes.</p>
<p>On parle alors d’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/activite-physique-adaptee-apa-146288">activité physique adaptée</a> (APA), qui peut être définie comme un moyen permettant la mise en mouvement de personnes qui, en raison de leur état physique, mental ou social, ne peuvent pratiquer une activité physique dans des conditions habituelles. La <a href="https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-08/synthese_prescription_apa_vf.pdf">pratique d’une activité physique adaptée</a> nécessite, au préalable, de consulter un médecin.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/lactivite-physique-adaptee-pour-rester-durablement-en-bonne-sante-171979">L’activité physique adaptée, pour rester durablement en bonne santé</a>
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<p>Dans le cas de l’anorexie mentale, l’APA peut constituer une réponse adaptée aux besoins spécifiques des patientes, à la fois physiques et émotionnels, et jouer un rôle crucial dans le processus de guérison. Cette thérapie non médicamenteuse doit se dérouler dans un cadre sécurisé, et être supervisée par un professionnel formé en APA. Cela évite ainsi les pièges du surentraînement tout en ciblant les objectifs thérapeutiques.</p>
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<h2>Des études montrent une diminution des symptômes</h2>
<p>Différents travaux de recherche clinique ont démontré le rôle majeur de l’activité physique adaptée dans le traitement de l’anorexie. Il a notamment été montré qu’une pratique régulière d’APA sur une durée de 8 à 16 semaines pouvait induire une diminution des symptômes principaux de l’anorexie, ainsi qu’une <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyt.2022.939856">amélioration de la santé physique et mentale</a>. De plus, les résultats ont permis d’observer que selon la nature des activités physiques pratiquées, des améliorations s’observent plus particulièrement sur les dimensions ciblées par les exercices effectués.</p>
<p>Ainsi, les programmes intégrant exclusivement des exercices en endurance permettent d’améliorer principalement la capacité cardiorespiratoire des patientes, même s’ils sont susceptibles d’entraîner une dépendance à l’activité physique. Les programmes centrés sur le renforcement musculaire contribuent davantage à une amélioration de la force et de la masse musculaire.</p>
<p>Les pratiques de bien-être telles que le yoga, le tai-chi ou le Pilates, ont un impact plus important sur la réduction des symptômes de la maladie, des préoccupations corporelles et des troubles anxiodépressifs, et permettent de restaurer un rapport plus sain à l’activité physique (c’est-à-dire une baisse de la dépendance à l’exercice physique). Enfin, il a été montré que les programmes d’APA combinant des exercices mixtes, semblent être les plus favorables à une reprise du poids.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/pourquoi-lhumain-est-il-si-vulnerable-au-risque-de-depression-126065">Pourquoi l’humain est-il si vulnérable au risque de dépression ?</a>
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<h2>Aucune recommandation officielle</h2>
<p>Malgré tous ces bienfaits dans le traitement de l’anorexie mentale, dans les pratiques cliniques de terrain, l’activité physique adaptée n’est pas prescrite de manière systématique, et aucune recommandation nationale ou internationale n’existe à ce jour. Néanmoins, l’APA devient de plus en plus reconnue et pratiquée dans les <a href="https://academic.oup.com/nutritionreviews/article/74/5/301/1752217">centres de soins</a>. Malgré son retard par rapport à d’autres pays comme les États-Unis, le Canada ou l’Australie, la France compte aujourd’hui quelques centres hospitaliers qui intègrent l’APA dans leur protocole de soin courant, tels que le CHU Paul-Brousse à Villejuif, le CHU de Nantes et l’hôpital Saint Vincent de Paul à Lille.</p>
<p>Ce manque de recommandation et d’intégration de l’APA au projet thérapeutique du patient est principalement lié au caractère novateur de la recherche dans ce domaine. En effet, même si quelques études ont été publiées au début des années 2000, ce n’est que depuis les 15 dernières années que des protocoles expérimentaux sont menés de façon plus fréquente.</p>
<h2>Un protocole innovant lancé au CHU de Caen</h2>
<p>Ainsi, aujourd’hui, on commence à considérer le réel potentiel de l’activité physique adaptée dans le traitement de l’anorexie mentale. De façon récente, des protocoles innovants laissent entrevoir des résultats prometteurs. C’est notamment le cas de l’étude « APAREXIM’Pilot » réalisée auprès de jeunes patientes atteintes d’anorexie mentale, suivies au service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU de Caen en Normandie, que nous menons en tant qu’enseignants-chercheurs au laboratoire <a href="http://comete.unicaen.fr/">COMETE</a> (UMR-S 1075 Inserm/UNICAEN – Mobilités : Vieillissement, Pathologies, Santé) de l’Université de Caen Normandie. Cette étude pilote, intitulée « APAREXIM’Pilot », est soutenue par le Pr. Fabian Guénolé, chef de ce service ainsi que les Dr. Delphine Nimal et Marine Hamon-Marie, exerçant au sein de ce service.</p>
<p>Cette étroite collaboration entre chercheurs et cliniciens a permis la mise en place de ce protocole novateur auprès de 30 patientes mineures, visant à évaluer les effets à court et moyen terme d’un programme d’APA supervisé en visioconférence sur les symptômes principaux de l’anorexie mentale, ainsi que sur la santé mentale, la santé physique et le sommeil.</p>
<h2>Un programme supervisé par visioconférence</h2>
<p>L’intérêt de la visioconférence est de promouvoir une meilleure accessibilité aux soins et une continuité thérapeutique plus efficace pour le plus grand nombre de patientes, quelles que soient leur localisation géographique et leurs conditions socio-économiques, et ainsi réduire les inégalités sociales de santé. Le programme est dispensé sur une durée de 8 semaines, à raison de 2 séances hebdomadaires d’une heure, composées d’exercices de renforcement musculaire et de yoga, d’intensité légère à modérée.</p>
<p>Les résultats préliminaires concernant les 15 premières participantes de cette étude sont positifs. Les bénéfices principaux obtenus par les patientes à l’issue du programme d’APA sont une amélioration de la force et de l’endurance musculaire ainsi qu’une amélioration de l’efficacité du sommeil, qui se traduit par un sommeil plus stable, plus réparateur et moins fragmenté par les réveils nocturnes.</p>
<p>Ces résultats préliminaires seront prochainement présentés lors de congrès nationaux et internationaux et feront l’objet de publications scientifiques, afin de mettre en avant la faisabilité et l’efficacité d’un programme d’APA en distanciel dans le traitement de l’anorexie mentale. De plus, cette étude pilote devrait permettre d’établir des recommandations de bonnes pratiques permettant d’innover et de diversifier l’offre de soin dédiée à l’anorexie mentale.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214028/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Marc Toutain a reçu le prix Puyoo de l'entreprise Aresato. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Antoine Gauthier a reçu le prix Puyoo de l'entreprise Aresato</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Pascale Leconte a reçu le prix Puyoo de l'entreprise Aresato</span></em></p>Dans les situations d’anorexie, la pratique sportive a longtemps été proscrite. Mais des travaux de recherche clinique récents suggèrent qu’une activité physique adaptée peut aider à la guérison.Marc Toutain, Docteur en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives - Laboratoire COMETE UMR-S 1075 INSERM/Unicaen, Université de Caen NormandieAntoine Gauthier, Professeur des Universités, UMR UNICAEN/INSERM U1075 - COMETE "Mobiltés : Vieillissement, Pathologie, Santé", Université de Caen NormandiePascale Leconte, Maître de Conférence, Université de Caen NormandieLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2171532023-11-17T14:12:03Z2023-11-17T14:12:03ZPuis-je réellement cibler des zones où je veux perdre du gras, comme mon ventre ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/557823/original/file-20231023-17-dj2vz1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=16%2C74%2C5481%2C3585&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les recherches confirment que notre corps brûle les graisses lorsque nous nous entraînons; la perte de graisse localisée n’est qu’un mythe entourant la perte de poids.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/full-male-runs-on-treadmill-gym-1456626641">(Shutterstock)</a></span></figcaption></figure><p>Si vous passez un moment sur les médias sociaux, vous êtes pratiquement assuré de voir une publicité promettant de vous aider à perdre de la graisse de manière ciblée. Ces publicités font la promotion de ce concept, affirmant que vous pouvez brûler les graisses d’une zone précise du corps, généralement le ventre, à l’aide d’exercices ou de séances d’entraînement spécialement conçus à cet effet. </p>
<p>Il est également courant de voir des publicités vantant les mérites de diètes adaptées, de comprimés et de suppléments capables de faire disparaître les graisses dans des zones ciblées. Ces publicités, qui présentent souvent des photos impressionnantes avant et après, prises à plusieurs semaines d’intervalle, peuvent sembler crédibles. </p>
<p>Malheureusement, la perte de graisse ciblée est un autre mythe sur la perte de poids. Il n’est tout simplement pas possible de cibler l’endroit où se produit la réduction de graisse. Voici pourquoi. </p>
<h2>1. Notre corps est programmé pour accéder à toutes nos réserves de graisse et les brûler pour obtenir de l’énergie</h2>
<p>Pour découvrir pourquoi la perte de graisse ciblée est un mythe, il est important de comprendre comment la graisse corporelle est stockée et utilisée.</p>
<p>Les graisses emmagasinées dans notre corps prennent la forme de triglycérides, un type de lipides ou de molécules de graisse que nous pouvons utiliser comme source d’énergie. Environ 95 % des graisses alimentaires que <a href="https://www.betterhealth.vic.gov.au/health/conditionsandtreatments/triglycerides">nous consommons sont des triglycérides</a> ; lorsque nous mangeons, notre corps convertit également en triglycérides l’énergie non utilisée qu’il absorbe.</p>
<p>Les triglycérides sont stockés dans des cellules adipeuses spéciales appelées adipocytes. Ils sont ensuite libérés dans la circulation sanguine et transportés vers le tissu adipeux, que l’on appelle plus communément la graisse corporelle.</p>
<p>Ce gras se trouve partout dans notre corps, mais il est principalement stocké sous forme de graisse du tissu sous-cutané sous notre peau, et de graisse viscérale autour de nos organes internes.</p>
<p>Ces réserves de graisse constituent une source énergétique vitale, notre corps se mobilisant pour accéder aux triglycérides emmagasinés afin de fournir de l’énergie pendant les périodes d’exercice prolongé. Nous puisons également dans ces réserves lorsque nous suivons un régime ou que nous jeûnons.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Une personne boutonne un jean serré" src="https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/555199/original/file-20231023-21-rf34fu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les réserves de graisse que nous utilisons comme source d’énergie proviennent de toutes les parties de notre corps, et pas seulement du ventre.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/woman-trying-put-on-tight-light-1521248603">(Shutterstock)</a></span>
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</figure>
<p>Toutefois, contrairement à ce que de nombreuses publicités pour la perte de graisse ciblée voudraient nous faire croire, nos muscles ne peuvent pas accéder directement à des réserves de graisse précises et les brûler lorsque nous faisons de l’exercice. </p>
<p>Ils utilisent plutôt un processus appelé lipolyse pour convertir les triglycérides en acides gras libres et en un composé, le glycérol, qui est ensuite acheminé vers nos muscles par la circulation sanguine.</p>
<p>Par conséquent, les réserves de graisse que nous utilisons comme source d’énergie lorsque nous pratiquons une activité physique proviennent de toutes les parties de notre corps, et pas seulement des zones où nous cherchons à perdre du gras. </p>
<p>Les recherches confirment que notre corps brûle les graisses lorsque nous nous entraînons ; la perte de graisse ciblée n’est qu’un mythe entourant la perte de poids. Parmi ces études, un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25766455/">essai clinique randomisé de 12 semaines</a> a notamment montré que la réduction de la graisse abdominale était la même chez les personnes ayant suivi un programme de résistance des abdominaux en complément d’une modification de leur régime alimentaire que chez les personnes ayant suivi un régime alimentaire seul.</p>
<p>En outre, une <a href="https://www.termedia.pl/A-proposed-model-to-test-the-hypothesis-of-exerciseinduced-localized-fat-reduction-spot-reduction-including-a-systematic-review-with-meta-analysis,129,45538,0,1.html">méta-analyse de 2021</a> portant sur 13 études réunissant plus de 1100 participants a montré que l’entraînement musculaire localisé n’avait pas d’effet sur les dépôts de graisse à ces endroits. En d’autres termes, l’entraînement d’une partie donnée du corps n’a pas permis de réduire la graisse qui s’y trouvait.</p>
<p>Les <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/7/3845">études</a> qui prétendent montrer les avantages d’une perte de graisse ciblée comptent un petit nombre de participants et leurs résultats ne sont pas cliniquement significatifs. </p>
<h2>2. C’est notre corps qui décide où nous stockons la graisse et où nous la perdons en priorité</h2>
<p>Des facteurs indépendants de notre volonté influencent les zones et l’ordre dans lesquels notre corps stocke et perd de la graisse, à savoir :</p>
<ul>
<li><p>nos gènes. Tout comme l’ADN détermine notre taille, la génétique joue un rôle important dans la gestion de nos réserves de graisse. Les recherches montrent que nos gènes peuvent être responsables de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24632736/">60 % de la répartition des graisses</a>. Par conséquent, si votre mère a tendance à stocker et à perdre du poids d’abord au visage, il y a de fortes chances pour que ce soit également votre cas ;</p></li>
<li><p>notre sexe. Par nature, notre corps présente des caractéristiques de stockage des graisses distinctes en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11706283/">fonction de notre sexe</a>, les femmes ayant notamment une masse graisseuse plus importante que les hommes. Elles ont tendance à maigrir d’abord du visage, des mollets et des bras, car ce sont les parties qui affectent le moins la grossesse ; en revanche, elles conservent les graisses stockées autour des hanches, des cuisses et des fesses.</p></li>
<li><p>notre âge. Le processus de vieillissement entraîne des changements dans la masse musculaire, le métabolisme et les taux d’hormones, ce qui peut avoir une incidence sur l’endroit où la graisse est éliminée et sur la vitesse à laquelle elle l’est. Les <a href="https://theconversation.com/is-menopause-making-me-put-on-weight-no-but-its-complicated-198308">femmes ménopausées</a> et les <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/british-journal-of-nutrition/article/sex-differences-in-fat-storage-fat-metabolism-and-the-health-risks-from-obesity-possible-evolutionary-origins/00950AD6710FB3D0414B13EAA67D4327">hommes d’âge moyen</a> ont tendance à stocker la graisse viscérale autour de la ceinture abdominale ; tous considèrent qu’il s’agit d’un endroit où il est difficile de se débarrasser de la graisse. </p></li>
</ul>
<h2>3. Les comprimés et les suppléments en vente libre ne peuvent pas cibler efficacement la perte de graisse</h2>
<p>La plupart des publicités pour ces comprimés et suppléments alimentaires – y compris les produits qui prétendent être « la meilleure façon de perdre la graisse du ventre » – affirment également avec fierté que les résultats de leur produit sont étayés par des « essais cliniques » et des « preuves scientifiques ». </p>
<p>En réalité, une multitude d’études indépendantes ne confirment pas ces allégations. </p>
<p>Deux études récentes de l’université de Sydney ont notamment examiné les données de plus de 120 essais contrôlés par placebo portant sur des suppléments à base de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31984610/">plantes</a> et des suppléments <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33976376/">alimentaires</a>. Aucun de ces produits n’a permis d’obtenir une réduction cliniquement significative du poids corporel chez les personnes en surpoids ou obèses.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Une femme prend une pilule amaigrissante" src="https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/555202/original/file-20231023-29-7dt3ul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les suppléments ne vous aideront pas non plus à perdre du poids de manière ciblée.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/senior-woman-taking-tablet-glass-water-1498026977">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Ce qu’il faut retenir</h2>
<p>La perte de graisse ciblée est un mythe ; nous ne pouvons pas décider de l’endroit où notre corps perd de la graisse. Mais nous pouvons obtenir les résultats que nous recherchons dans des zones précises en ciblant la perte de graisse globale. </p>
<p>Même si vous ne perdez pas de poids à un endroit donné lorsque vous faites du sport, toute activité physique contribue à brûler la graisse corporelle et à préserver la masse musculaire. Cela entraînera un changement de votre silhouette au fil du temps et vous aidera également à gérer votre poids à long terme. </p>
<p>En effet, votre taux métabolique, c’est-à-dire la quantité d’énergie que vous brûlez au repos, est déterminé par la quantité de muscles et de graisse que vous transportez. Les muscles étant plus actifs sur le plan métabolique que la graisse (c.-à-d. qu’ils brûlent plus d’énergie que celle-ci), une personne ayant une masse musculaire élevée affichera un taux métabolique plus rapide qu’un individu de même poids ayant une masse adipeuse accrue. </p>
<p>Pour réussir à perdre de la graisse sur le long terme, il faut maigrir par petites portions gérables que vous pouvez maintenir – des périodes de perte de poids, suivies de périodes de maintien, et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous atteigniez votre objectif.</p>
<p>Vous devez également modifier progressivement votre mode de vie (alimentation, exercice physique et sommeil) afin de prendre des habitudes qui dureront.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/217153/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Le Dr Nick Fuller travaille pour l'Université de Sydney et a reçu des financements externes pour des projets relatifs au traitement du surpoids et de l'obésité. Il est l'auteur et le fondateur du programme Interval Weight Loss.</span></em></p>Les publicités pour la perte de gras ciblée, en particulier pour la graisse abdominale, sont omniprésentes sur les médias sociaux. Mais existe-t-il des preuves à l’appui de cette « perte de graisse localisée » ?Nick Fuller, Charles Perkins Centre Research Program Leader, University of SydneyLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2152992023-11-16T17:27:50Z2023-11-16T17:27:50ZYoga, plus qu’un loisir, un travail sur soi ?<p>En 2021, le yoga comptait parmi les 18 pratiques corporelles les plus suivies par la population. Les dernières études statistiques effectuées par l’<a href="https://injep.fr/">Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire</a> (Injep) montrent ainsi que le nombre de pratiquant·e·s a triplé depuis 10 ans. De plus en plus plébiscité, il occupe aujourd’hui une place majeure en France, non seulement dans la sphère des loisirs mais aussi en entreprise ou <a href="https://theconversation.com/ecole-le-yoga-une-activite-a-mettre-au-programme-141714">à l’école</a>.</p>
<p>Ce contexte de massification pourrait laisser croire qu’il s’accompagne d’une uniformisation dans les manières de faire et de penser le « yoga ».</p>
<p>Plusieurs enquêtes récentes réalisées par des chercheur·e·s en sciences sociales tenant compte des contextes de pratiques et des profils des pratiquant·e·s semblent plutôt montrer l’existence non plus d’une, mais de plusieurs formes de yogas.</p>
<h2>Une pratique « psychocorporelle »</h2>
<p>Objet polymorphe de par la diversité de ses modalités de pratique, le <a href="https://theconversation.com/le-yoga-peut-il-aider-a-faire-face-aux-troubles-psychiques-96500">yoga</a> est « classé » par les chercheur·euse·s qui l’étudient, dans les pratiques dites « psychocorporelles » ou « psychospirituelles » favorisant un lien entre <a href="https://theconversation.com/le-yoga-modifie-le-cerveau-et-ameliore-la-sante-mentale-195064">« corps et esprit »</a>.</p>
<p>Le <a href="https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782351184400-aux-origines-du-yoga-postural-moderne-mark-singleton/">yoga postural moderne</a> est le résultat d’un mélange entre des formes anciennes de yoga indien, des pratiques occidentales telles que les gymnastiques ou le fitness, auxquelles s’ajoutent des formes de développement personnel, comme nous le développons dans une étude à paraître en 2024.</p>
<p>Il se distingue d’autres activités de « bien-être » par une alternance de postures dites « asanas » plus ou moins dynamiques, corrélées à une respiration particulière – le souffle – ainsi que des <a href="https://journals.openedition.org/assr/3121">moments de retour sur soi méditatifs</a>.</p>
<h2>Qui sont les yogi·e·s ?</h2>
<p>Cette massification du yoga en France invite à s’intéresser au profil de ses pratiquant·e·s et au sens donné à l’activité. Dans ce but, plusieurs enquêtes (<a href="https://sms.univ-tlse2.fr/accueil-sms/la-recherche/operations-structurantes/yogenre-quel-genre-de-yoga-normes-et-representations-des-pratiquant-es-de-yoga-en-france">YoGenre</a>, <a href="https://www.msh-lse.fr/projets/yogaprofs/">YogaProfs</a>, <a href="https://mshs.univ-toulouse.fr/projet-syframe-scolarisation-du-yoga-formations-et-rapports-au-metier-denseignant-cresco-ut3/">Syframe</a>) ont tenté de cerner les propriétés sociales de pratiquant·e·s du yoga.</p>
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<p>Les <a href="https://injep.fr/publication/les-pratiques-physiques-et-sportives-en-france/">données produites par l’Injep</a> sur 700 personnes révèlent tout d’abord que le yoga est majoritairement investi par les femmes (à 81,2 %) habitant dans de grands centres urbains, des classes moyennes supérieures et favorisées. 60,3 % vivent en effet dans une ville de plus de 100 000 habitant·e·s et 24,7 % entre 9 000 et 99 000. Leur niveau de diplôme est relativement élevé puisque 39,9 % ont au moins un Bac+3. Enfin, 31,6 % des adeptes ont entre 25 et 39 ans, 24,4 % entre 50 et 64 ans et 18,4 % entre 40 et 49 ans.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/553289/original/file-20231011-27-btycj9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Une pratique « psychospirituelle ».</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/fr/photos/eZIE5ZFR7Cs">Conscious Design/Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span>
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<p>Ce cadrage statistique place donc le yoga comme une pratique privilégiée par les femmes d’une certaine élite sociale et économique par rapport aux caractéristiques de la population française globale. Les données récoltées indiquent aussi une diversité de pratiques yogiques ainsi que des objectifs associés (sportifs, bien-être, santé, etc.).</p>
<h2>Une volonté de contrôle de soi</h2>
<p>Pour compléter ces statistiques, les enquêtes YoGenre et YogaProf ont également questionné le sens investi dans la pratique envisagée comme une démarche d’optimisation de soi.</p>
<p>Les adeptes s’inscrivent ici volontairement dans un processus de transformation qui visant à se sentir au mieux de leur forme corporelle et <a href="https://theconversation.com/le-yoga-peut-il-aider-a-faire-face-aux-troubles-psychiques-96500">psychique</a>. Ce processus se structure autour de formes d’autocontrôle du corps et des émotions, comme la recherche d’une maîtrise de soi, quelles que soient les situations vécues.</p>
<p>« Adopter une respiration propre au yoga », « mobiliser des techniques de méditation », « ancrer sa posture dans le sol » permettent ainsi de traverser plus facilement certaines émotions comme la colère ou la peur. Des comportements ascétiques sont également constatés notamment au travers de pratiques alimentaires spécifiques.</p>
<p>Certains aliments (viandes) ou substances (tabac, alcool) sont dès lors considérés comme néfastes. À l’inverse, le jeûne est clairement associé à une amélioration durable de soi.</p>
<h2>Une quête d’optimisation individuelle</h2>
<p>Dans un second temps, cette « amélioration de soi » donne au yoga une dimension plus performative. Il s’agit de la recherche d’une excellence corporelle (corps souple, agile, sensible, etc.) et cognitive (concentration, attention, lâcher-prise, etc.) dont le contrôle simultané de plusieurs actions corporelles et psychiques constitue un objectif central.</p>
<p>La thématique du « lien corps/esprit » s’inscrit pour ces individus dans un discours de l’effort comparable à celui que l’on repère chez les pratiquant·e·s de sports compétitifs. Il faut « s’améliorer », « aller plus loin dans le mouvement », « faire des postures de plus en plus compliquées », « être aligné·e ».</p>
<p>Si les maîtres-mots « s’écouter » et « ne pas se faire mal » irriguent nombre de discours et cours de yoga, ils ne s’opposent ainsi pas toujours à l’idée de « s’améliorer ».</p>
<p>Cette excellence corporelle et psychique est également repérable dans l’atteinte d’une conscience aiguë et extraordinaire de son propre corps ainsi qu’une hypersensibilité somatique : perception des organes, de la circulation sanguine, de l’énergie dans le corps et du relâchement musculaire.</p>
<h2>Quand le yoga s’invite à l’école</h2>
<p>L’enquête Syframe, qui combine 50 entretiens et 373 réponses à un questionnaire, a ciblé des pratiquant·e·s assidu·e·s de yoga qui œuvrent au développement d’un yoga éducatif : responsables associatifs, professeur·e·s privé·e·s de yoga et personnels de l’enseignement public pour la plupart (37), dont des enseignant·e·s exerçant aux niveaux primaire (6), secondaire (27) et supérieur (1).</p>
<p>En comparaison avec les chiffres de l’Injep, ces « passeurs et passeuses » de yoga pour enfants et adolescents sont pour 44 des 50 personnes interrogées des femmes, fortement diplômées, dont la moyenne d’âge se situe autour de 48 ans, issues en grande partie des classes moyennes. Elles exercent en revanche souvent leur activité hors des grandes métropoles françaises.</p>
<p>Menée entre 2019 et 2022, cette recherche montre comment le yoga, d’abord pratiqué pour soi dans le cadre du loisir, se mue en « techniques » – pour reprendre le terme de l’association <a href="https://rye-yoga.fr/"><em>Recherche sur le yoga en éducation</em></a> – mobilisées en classe (retour au calme, relaxation sur chaise avant évaluation, etc.), en activité motrice en tant que telle sur le temps scolaire et périscolaire ou comme support de projet spécifique avec les élèves (interdisciplinaire par exemple). Les postures de yoga et les consignes sont alors adaptées à l’âge des enfants ou adolescent·e·s.</p>
<h2>Des bienfaits perçus pour l’élève et l’enseignant</h2>
<p>Auparavant marginalisée dans le cadre scolaire, la pratique est aujourd’hui encouragée et même évaluable au baccalauréat. À ce titre, le yoga est vu comme un moyen d’agir sur le comportement des élèves (amélioration de l’attention ou du climat de classe, encouragement à la détente, etc.) selon leur profil, les <a href="https://journals.openedition.org/trema/7320">contextes éducatifs</a> et les échéances évaluatives.</p>
<p>Mais il constitue tout autant un moyen de façonner l’expérience pédagogique de l’enseignant·e, en agissant sur lui ou elle-même. Les techniques de yoga mobilisées régulièrement (sur le lieu de travail ou en dehors), transforment en effet la qualité perçue du travail et des relations avec ses élèves, ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques : prise de distance vis-à-vis des tensions, prise en compte et écoute d’autrui, instauration d’un nouveau rapport au temps de travail, etc.</p>
<p>Plus précisément, le yoga est utilisé pour améliorer sa façon d’exercer sa profession, s’ajuster aux situations dans un contexte <a href="https://www.revue-interrogations.org/Entre-ajustement-et-renouvellement,757">où les conditions de travail sont vécues comme dégradées</a>. Loin d’être ici perçu seulement comme une pratique ascétique, le yoga devient le <a href="https://www.cairn.info/revue-travailler-2003-1-page-19.htm">support d’un travail émotionnel</a>, expressif et réflexif, qui aide à face aux épreuves professionnelles mais aussi quotidiennes.</p>
<h2>Redonner sa place au corps</h2>
<p>Programmer cette activité ou certaines de ses techniques pour favoriser la conscience respiratoire, le retour sur soi, l’attention sur les sensations ou plus largement sur son <a href="https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2014-1-page-57.htm">« espace intérieur »</a>, participe aussi à la transformation de la culture professionnelle dominante dans un univers scolaire où le corps est <a href="https://www.ehess.fr/fr/ouvrage/corps-redress%C3%A9">traditionnellement « redressé »</a>.</p>
<p>C’est en promouvant une approche « sensible » des corps, à l’instar de ce qui a pu être éprouvé pour soi en <a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-du_souffle_au_corps_apprentissage_du_yoga_en_france_en_suisse_et_en_inde_caroline_nizard-9782343187495-64639.html">atelier de loisirs</a>, que le sens accordé au métier d’enseignant est renouvelé, renforcé. Mobiliser le yoga comme une nouvelle forme de <a href="https://journals.openedition.org/ejrieps/8222">socialisation corporelle attentive aux ressentis individuels</a> et plus largement à soi, représente un moteur non négligeable de ce yoga éducatif, parallèlement au sentiment d’instaurer des rapports sociaux plus apaisés.</p>
<h2>Une forme de socialisation</h2>
<p>L’ensemble de ces études soulignent que le yoga constitue aujourd’hui en France davantage qu’une simple activité de loisir.</p>
<p>Pour les sociologues, il est analysé comme le lieu où s’effectue un type de socialisation corporelle et relationnelle, qui prend une forme spécifique selon l’usage qui en est fait par des pratiquant·e·s de plus en plus diversifié·e·s.</p>
<p>Les résultats montrent également comment, dans la société contemporaine et dans la lignée des travaux de <a href="http://www.revue-interrogations.org/La-civilisation-des-moeurs-selon">Norbert Elias</a>, le contrôle émotionnel constitue une norme socialement située, autant d’un point de vue de la classe que du genre.</p>
<p>Le yoga illustre aussi l’individualisation des pratiques et des ressources sociales mobilisées pour répondre à de nouvelles exigences et traverser les épreuves qui <a href="https://www.revue-interrogations.org/Entre-ajustement-et-renouvellement,757">ponctuent un parcours</a> biographique.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/215299/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mélie Fraysse a reçu des financements du labex Structuration des Mondes Sociaux de Toulouse et de la Maison des Sciences de l'Homme et de la Société Lyon/St Etienne dans le cadre des enquêtes YoGenre et YogaProfs . </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Emilie Salamero a reçu des financements de la Maison des sciences de l'Homme et de la société de Toulouse, de l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation de Toulouse pour ces travaux sur le yoga à l'école. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Marie Doga a reçu des financements de la Maison des sciences de l'Homme et de la société de Toulouse, de l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation de Toulouse pour ces travaux de recherche sur le yoga à l'école.</span></em></p>La pratique, qui a explosé et s’étend aux sphères professionnelle et éducative, est envisagée comme une quête d’optimisation personnelle ou un moyen d’ajustement aux épreuves quotidiennes.Mélie Fraysse, Maîtresse de conférence en sociologie, Université de Toulouse III – Paul SabatierEmilie Salamero, Maîtresse de conférence en sociologie, Université de Toulouse III – Paul SabatierMarie Doga, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Toulouse III – Paul SabatierLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2140152023-11-14T18:53:33Z2023-11-14T18:53:33ZSport et risque de blessure : la génétique joue aussi un rôle<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/553828/original/file-20231015-15-hcow6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C17%2C6000%2C3970&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les sports de contacts sont plus susceptibles d’entraîner des blessures.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/fr/photos/blessure-faute-coup-franc-4211129/">Alexander Fox | PlaNet Fox / Pixabay</a></span></figcaption></figure><p>Il ne fait plus de doute que la pratique d’une activité physique ou sportive <a href="https://books.google.fr/books/about/Physical_Activity_and_Health.html?id=zpZqmwEACAAJ">est un facteur essentiel de bonne santé, qu’elle soit physique, psychologique et sociale</a>. Cependant, que l’on soit sportif amateur ou sportif professionnel, pratiquer un sport peut exposer à un risque de blessure.</p>
<p>Ce risque dépend de divers paramètres, parmi lesquels la discipline pratiquée. Si le nombre de blessures pour 1000 heures de pratique est <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27328853/">relativement faible en bodybuilding</a> (de 0,24 à 1), l’incidence des problèmes est plus importante dans des sports collectifs : <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31171515/">8,1 en</a> <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9929604/">football</a>, <a href="https://doi.org/10.1177/03635465030310011901">9,1 en hockey sur glace</a> ou <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23839770/">12,6 en rugby</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/coupe-du-monde-de-rugby-pourquoi-les-blessures-aux-ischio-jambiers-sont-si-courantes-dans-ce-sport-214231">Coupe du monde de rugby : Pourquoi les blessures aux ischio-jambiers sont si courantes dans ce sport</a>
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<p>Certes, le nombre de blessures est plus important dans les sports d’opposition en raison des contacts entre les sportifs. Mais si l’on considère les blessures non liées à un contact, autrement dit lorsque l’athlète se blesse tout seul, la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15911600/">charge de travail semble être un facteur central dans l’apparition des blessures</a>.</p>
<p>Mais face à une même charge de travail, tous les athlètes ne sont pas égaux. La génétique, en particulier, joue un rôle dans les différences observées d’un individu à l’autre. Explications</p>
<h2>Qu’est-ce que la charge de travail ?</h2>
<p>La charge de travail se caractérise par le volume, l’intensité et la fréquence des entraînements. L’augmentation de cette charge accroît le risque de blessure : il est par exemple <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26682867/">multiplié par 6,2 lorsque les footballeurs jouent deux matchs par semaine</a> comparativement à un seul.</p>
<p>Afin de réduire les risques de blessure, les entraîneurs contrôlent attentivement la charge d’entraînement, qui se caractérise par la charge dite « externe » et la charge dite « interne ». La charge externe correspond à la quantité de travail effectuée par l’athlète <a href="https://doi.org/10.1123/IJSPP.2017-0208">tandis que la charge interne reflète les réponses internes induites par la charge externe</a>. Une même charge de travail externe, appliquée à des athlètes différents, engendrera des réponses internes différentes.</p>
<p>Cette variabilité interindividuelle, en réponse à une même charge externe, rend difficile la programmation adéquate des charges d’entraînement. Une meilleure connaissance des facteurs individuels permettrait de mieux programmer les charges d’entraînement et ainsi limiter le risque des blessures.</p>
<p>Outre la charge d’entraînement, différents paramètres semblent impliqués dans cette variabilité interindividuelle : <a href="https://doi.org/10.1152/jappl.1999.87.3.1003">l’âge, le sexe</a>, des facteurs psychologiques, le potentiel de récupération, la capacité d’entraînement ou encore la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0899900704001017">génétique</a>.</p>
<h2>L’importance de la génétique</h2>
<p>Les protéines qui constituent notre corps et participent à notre physiologie sont produites grâce aux informations contenues dans nos gènes. Or, d’une personne à l’autre, un même gène peut être légèrement différent, présentant de subtiles variations dans sa séquence. Selon la localisation de ces variations, la quantité de protéines produites, voire leur fonctionnement, peut être plus ou moins modifié.</p>
<p>Ces modifications peuvent avoir des répercussions sur la sensibilité des individus aux blessures. Bien que les recherches appliquées aux dommages musculaires en soient à leurs balbutiements, des travaux ont montré que <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21842214/">certaines variations génétiques</a> participent à expliquer la variabilité des dommages musculaires observés suite à un exercice musculaire. (Yamin et coll. 2008 ; Pimenta et coll. 2012 ; Baumert et coll. 2016).</p>
<p>Il a notamment été montré que, suite à un exercice inducteur de dommages musculaires, les personnes possédant certaines variations génétiques subissent des dommages plus importants et doivent observer des durées de récupération plus longues. C’est, par exemple, le cas du gène codant pour ACE (enzyme de conversion de l’angiotensine I).</p>
<p>Le gène de l’angiotensine existe sous deux formes (on parle d’« allèle ») : l’allèle I, ou l’allèle D. Étant donné que, chez les espèces qui se reproduisent sexuellement, comme l’être humain, chaque gène existe en deux copies (l’une héritée de la mère, l’autre du père), un sportif peut donc posséder diverses combinaisons d’allèles selon son héritage :</p>
<ul>
<li><p>ACE II, si les deux allèles du gène ACE sont I ;</p></li>
<li><p>ACE ID, si un allèle de chaque sorte est présent ;</p></li>
<li><p>ACE DD, si les deux allèles sont D.</p></li>
</ul>
<p>Or, des travaux ont montré que les individus présentant un ou plusieurs allèle I du gène de l’angiotensine, donc les personnes de profils génétiques ACE II ou ACE ID, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17885020/">présentent une susceptibilité aux dommages musculaires accrue</a>, comparativement aux individus possédant le génotype ACE DD, qui est dépourvu de l’allèle I. Le génotype ACE DD confère donc une protection contre les dommages musculaires. Il faut toutefois souligner que le fait d’être protégé ne signifie pas que l’athlète ne pourra pas se blesser, mais seulement que le risque de blessure est moindre.</p>
<p>Notre génome est composé d’environ 21 000 gènes différents, dont chacun peuvent présenter de petites variations. Il est probable que la combinaison de nos gènes explique notre susceptibilité à la blessure. Ainsi, il a été démontré que la combinaison de certaines variations des gènes de COL5A1, IL1B et IL6 <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10407318/">est associée à une augmentation du risque de blessure sur le ligament croisé antérieur dans une population d’hommes</a>.</p>
<p>Il reste encore beaucoup d’inconnues dans ce domaine de recherche. Cependant, il envisageable, qu’à terme, chaque individu puisse être caractérisé par un score de susceptibilité aux dommages musculaires. Cette approche ne devra pas être utilisée comme un critère de sélection, mais plutôt comme un outil pour adapter au mieux l’entraînement des athlètes et permettre de maximiser leurs performances sportives, tout en limitant leur risque de blessure.</p>
<h2>La place de la biologie</h2>
<p>L’approche génétique dans le domaine du sport, bien qu’utilisée par de nombreux sportifs via des circuits parallèles, <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043884384">n’est pas légale en France</a>. La stricte réglementation française vise à protéger la vie privée, à garantir la qualité des tests et à éviter les abus potentiels, tels que la sélection d’athlète possédant des gènes spécifiques.</p>
<p>Il faut cependant souligner que les réponses biologiques à un exercice reflètent le phénotype (l’ensemble des caractères observables, apparents, d’un individu : couleur des yeux, anatomie, etc.) plutôt que le génotype (l’ensemble des gènes). Le phénotype résulte de l’interaction entre l’environnement et les gènes.</p>
<p>Il arrive que certains gènes présents dans le génome ne s’expriment pas forcément. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’un gène protecteur est présent dans le génome qu’il aura forcément des effets, ou les mêmes effets chez toutes les personnes qui le possèdent. Une analyse génétique pourrait mettre en évidence la présence d’un gène protecteur sans pour autant qu’il ait un effet pour protéger l’athlète des blessures.</p>
<p>Au-delà des marqueurs génétiques, d’autres approches permettent de renseigner sur le risque de blessure potentiel. C’est le cas de la biologie sanguine, qui consiste à analyser des molécules présentes dans le sang qui renseignent sur des processus biologiques donnés (aussi appelées « marqueurs biologiques »). En plein développement, cette approche pourrait apporter de nouveaux indices de suivi et d’individualisation de la charge d’entraînement.</p>
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<img alt="Photo d’un homme faisant des pompes avec sa coach à côté de lui." src="https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/553832/original/file-20231015-21-jwrcm2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les entraîneurs pourraient, grâce à la biologie sanguine, adapter plus précisément la charge de travail pour les athlètes de haut niveau, afin de limiter le risque de blessure.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/fr/photos/R0y_bEUjiOM">Jonathan Borba/Unsplash</a>, <a class="license" href="http://artlibre.org/licence/lal/en">FAL</a></span>
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<p>Parmi elles, citons par exemple le cas de la mesure du taux sanguin de créatine kinase, un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22288008/">marqueur de dommages musculaires dont la concentration dans le sang augmente après des efforts de musculation ou d’endurance</a>, avec une grande variabilité interindividuelle. Ce marqueur peut être considéré comme une aide à la décision et son utilisation se démocratise dans les clubs sportifs professionnels.</p>
<p>Un niveau élevé de créatine kinase est en effet l’indice d’un muscle fragilisé et/ou un signe de dommages musculaires. Sa détection peut inciter les entraîneurs à réduire la charge d’entraînement ou décider de ne pas faire jouer un athlète afin d’éviter une blessure musculaire.</p>
<p>Divers autres marqueurs biologiques reflétant la sensibilité aux dommages musculaires existent également, tels que la myoglobine ou certains marqueurs de la réponse inflammatoire comme l’interleukine 6 ou la protéine C réactive. De futurs travaux permettront probablement d’en identifier d’autres.</p>
<p>Afin d’exploiter au mieux l’apport de la biologie, il sera toutefois nécessaire de bien appréhender et comprendre les variations des différents paramètres mesurés afin de sélectionner les paramètres idoines et de les utiliser à bon escient. Mais quoi qu’il en soit, la biologie du sportif a probablement un bel avenir devant elle pour aider les entraîneurs à mieux préparer leurs athlètes tout en en réduisant le risque de blessure !</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214015/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Frédéric N. Daussin a reçu des financements de la Fondation de l'Université de Lille, de la Région des Hauts-de-France et de l'Initiative d'Excellence de l'Université de Lille. </span></em></p>À entraînement et charge de travail similaires, nous ne sommes pas égaux face au risque de blessure. Partant de ce constat, les entraîneurs mettent la biologie à contribution pour préparer les athlètes.Frédéric N. Daussin, Professeur d'Université en STAPS, Université de LilleLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2140162023-11-13T19:32:04Z2023-11-13T19:32:04ZPour sa santé mentale et son bien-être, quelles activités sportives privilégier ?<p>Pratiquer une activité physique est <a href="https://www.mangerbouger.fr/bouger-plus/a-tout-age-et-a-chaque-etape-de-la-vie">recommandé</a> pour la santé physique et pour prévenir certaines pathologies. Mais les effets bénéfiques de l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/activite-physique-23234">activité physique</a> sur le bien-être, les capacités cognitives (par exemple, la mémoire ou la prise de décision), la régulation des émotions et la santé mentale de façon plus générale sont également bien établis. Par exemple, la pratique du sport <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2908331/">diminue les symptômes d’anxiété, de dépression, de stress et de solitude</a>.</p>
<p>Cependant, nombre de questions restent ouvertes : les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé mentale et les capacités cognitives concernent-ils tous les types de sport, qu’ils soient intensifs ou plus modérés, individuels ou collectifs ? L’activité physique peut-elle être défavorable ? Quels sont les mécanismes biologiques par lesquels ces effets surviennent ? Sont-ils présents chez tous les sujets ? Le but de cet article est de fournir des éléments de réponse à ces questions.</p>
<h2>Les effets bénéfiques du sport sur la santé mentale dépendent-ils de l’intensité de l’effort ?</h2>
<p>Quand on prend en compte l’intensité de l’effort physique, on distingue deux catégories de sports. Les premiers, à l’image de la marche ou du jogging, mettent en jeu l’endurance. Ils mobilisent entre 65 % et 80 % de la fréquence cardiaque maximale (FCmax) du sujet. On dit que ces activités se situent dans des zones aérobies car l’organisme utilise de l’oxygène pour libérer l’énergie nécessaire à leur pratique.</p>
<p>Les seconds concernent des efforts plus intenses, comme le sprint. Ils mobilisent 85 à 90 % de la fréquence cardiaque maximale en produisant de l’acide lactique, un composé nécessaire pour le fonctionnement musculaire mais qui peut induire des crampes en cas d’excès. Ces sports se situent en zone anaérobie, c’est-à-dire sans consommation d’oxygène pour produire de l’énergie.</p>
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<p>Il est clairement établi qu’une activité aérobie, qui met donc en jeu l’endurance et qui dure une vingtaine de minutes, est suffisante pour améliorer les fonctions cognitives chez des adolescents. Mais les effets bénéfiques ne se limitent pas aux sports aérobies (d’endurance). En effet, l’<a href="https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/415534">entraînement en résistance</a>, une technique populaire de musculation utilisée par les adeptes du « body building », induit des effets similaires sur la cognition.</p>
<p>D’autres <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3159917/">études</a> se sont intéressées à des sports plus spécifiques. Elles montrent que le karaté ou le taekwondo, par exemple, améliorent la concentration et ce que l’on appelle les fonctions exécutives (c’est-à-dire les processus cognitifs de haut niveau comme la planification, l’élaboration de stratégie, la flexibilité mentale), que le tennis de table joue sur l’anticipation de l’action et le temps de réaction, ou encore que la pratique de la danse favorise le bien-être. Ainsi, le sport est en général bénéfique, mais le type de sport pratiqué peut s’avérer déterminant pour développer certaines dimensions cognitives.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-yoga-modifie-le-cerveau-et-ameliore-la-sante-mentale-195064">Le yoga modifie le cerveau et améliore la santé mentale</a>
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<h2>Dans certaines situations, l’activité physique peut-elle s’avérer défavorable ?</h2>
<p>Cependant, le sport peut aussi exposer les personnes à des risques pour la santé. Ainsi, les sportifs de haut niveau et les adeptes de sports de haute intensité (marathon, triathlon, iron man, CrossFit…) s’entraînent pendant de nombreuses heures, amenant leur corps au seuil de ses limites. Ces pratiques peuvent également être un facteur de risque de <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.01484/full">conduites addictives</a>, l’<a href="https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2002-3-page-39.htm">addiction à l’exercice physique</a> augmentant le risque de développer une autre addiction, par exemple à une substance comme l’<a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.3109/10826081003682297">alcool</a>.</p>
<h2>Les sports individuels et collectifs ont-ils le même impact ?</h2>
<p>Plusieurs <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1403494818791405">études</a> montrent que la participation à une équipe sportive pendant l’adolescence diminue le stress et améliore la santé mentale ainsi que l’insertion sociale des participants. Cet effet n’est pas retrouvé de façon systématique pour la pratique de sports individuels, certaines études rapportant même des effets négatifs. Ces travaux semblent suggérer que la participation à un sport collectif a un impact positif plus important sur la santé mentale que la pratique de sports individuels. Pour certains auteurs, l’un des mécanismes par lesquels le sport en équipe favorise la santé mentale est lié au fait que l’activité collective permet de <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s10964-021-01416-0">construire des relations sociales et amicales, et de favoriser le sentiment d’appartenance à un groupe</a>, ce qui est déterminant pour la santé mentale, en particulier au moment de l’adolescence.</p>
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<p>Cependant, le contexte dans lequel ces activités s’exercent ainsi que des facteurs individuels jouent également un rôle important. En effet, certaines conditions, par exemple des contextes de <a href="https://theconversation.com/la-competition-eloigne-t-elle-les-filles-du-sport-212207">compétition</a> intense avec des entraînements extrêmes, des styles de coaching qui insistent sur le fait de gagner ou sur des moyens immoraux pour y parvenir, ont des <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0268583">effets défavorables sur la santé mentale</a>, conduisant au stress, au burn-out, à l’addiction.</p>
<h2>Par quels mécanismes biologiques le sport agit-il sur le bien-être et la santé mentale ?</h2>
<p>Des études d’imagerie cérébrale ont établi une association positive entre exercice physique et augmentation du volume d’aires cérébrales spécifiques comme l’hippocampe, une région importante pour l’encodage mnésique (le processus par lequel s’effectue la mémorisation) et la gestion du stress. La pratique régulière du tennis, en particulier, améliore aussi le fonctionnement des régions préfrontales, une région cruciale pour les fonctions exécutives.</p>
<p>Si on considère ce phénomène à l’échelle cellulaire, on observe que les effets bénéfiques d’une activité d’endurance (aérobie) sont associés à une augmentation de ce que les spécialistes nomment la neurogenèse hippocampique adulte.</p>
<p>En effet, il a été démontré qu’au sein de l’hippocampe d’un sujet adulte, de nouveaux neurones étaient générés chaque jour. Ces derniers favorisent la mémoire et la résistance au stress. Lorsque l’on introduit une roue d’écureuil dans la cage d’élevage de souris, celles-ci se mettent spontanément à faire de l’exercice aérobie (d’endurance). Si on compare le cerveau de souris qui ont produit ce type d’effort, d’une façon régulière et soutenue, avec celui de souris sédentaires, on constate une <a href="https://physoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1113/JP271552">augmentation importante des néoneurones de l’hippocampe</a>.</p>
<p>Plusieurs mécanismes ont été proposés : l’exercice augmente le flux sanguin cérébral et l’apport en oxygène au niveau du cerveau. Il libère aussi des facteurs neurotrophiques, c’est-à-dire des facteurs qui favorisent la croissance et la survie des neurones. Par ailleurs, on peut imposer à des souris des efforts physiques intenses, interrompus par de courtes périodes de repos. Dans un premier temps, des études semblaient indiquer plutôt un effet défavorable de l’effort anaérobie. Mais des études plus récentes ont indiqué que ce type d’effort induisait lui aussi un effet positif sur la génération de nouveaux neurones par l’hippocampe (neurogenèse hippocampique), sans doute au travers de la libération de facteurs neurotrophiques par les muscles.</p>
<h2>Ces effets existent-ils chez tout le monde ?</h2>
<p>Dans les études <a href="https://physoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1113/JP271552">chez l’animal</a> mais aussi <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00207454.2020.1865953">chez l’Homme</a>, les effets bénéfiques de l’effort physique sur la cognition, le bien-être et la génération de nouveaux neurones par l’hippocampe (neurogenèse hippocampique) ne sont pas présents chez tous les sujets et varient en fonction de leur fond génétique. En effet, certains variants de gènes codant pour des facteurs neurotrophiques (comme la BDNF) ou des facteurs de croissance (comme le NGF) réduisent les effets bénéfiques du sport.</p>
<p>En conclusion, on retiendra que l’ensemble de ces études confirment et précisent les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé mentale et le bien-être. Ils soulignent à quel point le corps et les processus cognitifs, émotionnels, sociaux sont en constante interaction. En outre, l’exercice physique, souvent pratiqué en équipe, favorise aussi l’insertion sociale, en se faisant un puissant catalyseur d’une société plus inclusive.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214016/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Federica Comazzi est membre de Sportmeet for a United World. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Catherine Belzung ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Des études confirment les bénéfices de l’activité physique sur le bien-être et la santé mentale. Pratiqué en équipe, l’exercice physique favorise aussi l’insertion sociale.Catherine Belzung, Professor, Université de ToursFederica Comazzi, Doctoral candidateLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2140212023-11-12T16:20:38Z2023-11-12T16:20:38ZPour améliorer votre santé, faites du sport !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/554032/original/file-20231016-19-id5to4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C7%2C4672%2C3103&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L’activité physique, même modérée, améliore la santé.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/fr/photos/lrQPTQs7nQQ">Jonathan Borba / Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Nos sociétés modernes font face à un nombre croissant de patients souffrant non seulement de maladies chroniques, qu’elles soient pulmonaires, cardiovasculaires ou métaboliques (syndrome métabolique, diabète, obésité…), mais aussi de cancers. En plus de cette liste – qui n’est pas exhaustive – les pays occidentaux sont aussi confrontés au vieillissement de leurs populations. Résultat : les coûts de santé explosent.</p>
<p>Pourtant, un traitement/médicament très peu coûteux existe. Ses effets positifs sur certains symptômes, ainsi que <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26606383/;https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16451303/;https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12535319/">sur la morbidité, l’autonomie et la qualité de vie des patients pour les maladies susmentionnées ou les personnes âgées</a>, sont scientifiquement établis. Il s’agit de l’exercice physique.</p>
<p>Régulièrement, de nouvelles études scientifiques démontrent le rôle bénéfique de la pratique régulière de l’activité physique dans la prévention ou le traitement de maladies. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la <a href="https://www.emro.who.int/fr/noncommunicable-diseases/causes/physical-inactivity.html">sédentarité constitue la première cause de mortalité évitable</a>. La pratique d’une activité physique modérée (marche, nage, jardinage…) au moins 3 h par semaine ou d’une activité intense (course à pied…) au moins 20 min, 3 fois par semaine diminue de 30 % le risque de mortalité prématurée.</p>
<p>En médecine, il est traditionnel de prescrire le traitement le plus efficace et présentant le moins de risques ou d’effets secondaires. L’exercice physique répond dans bien des cas à cette double exigence, pour peu qu’il soit bien calibré et exécuté ! Voici ce que nous dit la science de ses bienfaits.</p>
<h2>Effets de l’entraînement en endurance</h2>
<p>Dans la population générale, l’entraînement en endurance est connu pour conduire à des améliorations de l’aptitude physique. Ainsi, lorsque l’on est bien entraîné, on est capable de pratiquer une activité physique plus longtemps et/ou à plus haute intensité.</p>
<p>Ces meilleures performances après entraînement sont en partie liées <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11417427/">à des adaptations pulmonaires, cardiovasculaires et musculaires conduisant à une amélioration de notre capacité à consommer l’oxygène</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/554033/original/file-20231016-21-ti78b6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les entraînements en endurance améliorent les capacités pulmonaires et cardiaques.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/fr/photos/mQVWb7kUoOE">Jenny Hill/Unsplash</a></span>
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<p>En effet, l’oxygène est le « comburant » majeur qui intervient dans les réactions fournissant de l’énergie à nos cellules musculaires, et l’entraînement en endurance améliore toutes les fonctions de l’organisme impliquées dans le prélèvement, le transport et l’utilisation de l’oxygène.</p>
<p>Ainsi, après entraînement, les aptitudes et capacités pulmonaires maximales (impliquées dans le prélèvement de l’oxygène) sont améliorées.</p>
<p>Si le débit cardiaque (impliqué dans le transport de l’oxygène et correspondant au produit de la fréquence cardiaque par le volume d’éjection systolique) demeure identique pour une intensité donnée après entraînement, ses modalités changent. En effet, avec l’entraînement en endurance, les cavités du cœur s’élargissent, ce qui permet d’envoyer plus de sang dans l’organisme à chaque battement cardiaque (le volume d’éjection systolique augmente). En conséquence, le cœur va battre moins vite après entraînement (diminution de la fréquence cardiaque) pour une intensité d’activité donnée.</p>
<p>Par ailleurs, comme la fréquence cardiaque maximale n’est quasiment pas affectée par l’entraînement, mais que le volume d’éjection est augmenté, le débit cardiaque maximal est fortement augmenté par l’entraînement en endurance. Cette adaptation cardiaque est de toute première importance pour l’approvisionnement en sang et donc en oxygène de l’organisme et des muscles en particulier.</p>
<p>Enfin, les muscles (striés squelettiques, impliqués dans le mouvement et qui <em>in fine</em> utilisent l’oxygène) sont aussi le siège de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11417427/">nombreuses adaptations</a>. Le nombre des petits vaisseaux sanguins (capillaires) qui irriguent le muscle est fortement augmenté par l’entraînement, ce qui améliore l’apport en oxygène dans le tissu. En outre, sous les contraintes de l’activité physique régulière, le muscle se « fortifie » : il devient un peu plus volumineux (légère hypertrophie des fibres musculaires) et plus fort.</p>
<p>Dernier point : tout « l’équipement musculaire » (autrement dit les voies métaboliques dites « aérobies ») qui sert à la combustion des carburants (glucides ou lipides) et du comburant (oxygène) pour fournir l’énergie nécessaire à la contraction musculaire est également amélioré.</p>
<h2>Exercice physique et maladies métaboliques</h2>
<p>Lorsqu’une personne atteinte par une maladie métabolique (<a href="https://www.inserm.fr/c-est-quoi/pour-seviter-un-bide-cest-quoi-le-syndrome-metabolique/">syndrome métabolique</a>, diabète type 2, obésité…) pratique une activité physique, elle bénéficie de toutes les adaptations précédemment citées ; surtout, d’autres adaptations se produisent qui permettent de contrecarrer les effets néfastes de la pathologie.</p>
<p>En effet, lors de l’effort, le muscle consomme des lipides et surtout des glucides. De ce fait, ces substrats entrent dans les cellules musculaires pour être utilisés. Ils s’accumulent ainsi moins dans le sang, diminuant leur contribution à l’évolution de maladies métaboliques et cardiovasculaires. En conséquence, l’hyperglycémie, la résistance à l’insuline, l’intolérance au glucose, le mauvais cholestérol, l’hyperlipidémie et l’hypertension artérielle (entre autres) <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16451303/">vont diminuer</a>.</p>
<p>Tout ceci a vocation à réduire les risques et symptômes du syndrome métabolique, du diabète de type 2 et de l’obésité. Bien évidemment, si l’activité physique est assortie d’un régime alimentaire trop gras, trop salé et trop sucré, ces bénéfices seront perdus…</p>
<h2>Exercice physique et vieillissement</h2>
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<img alt="Photo d’un groupe de baigneurs avec une dame âgée souriante au premier plan." src="https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/554038/original/file-20231016-24-my1l6s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’activité physique permet de lutter contre les symptômes de la dépression.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/fr/photos/Ya0-xIgbMwQ">Burçin Ergünt/Unsplash</a></span>
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<p>Le vieillissement est inéluctable et il affecte tous les niveaux de l’organisme : pulmonaire, cardiaque, vasculaire et musculaire. La conséquence est imparable : l’aptitude physique diminue.</p>
<p>En revanche, ce qui est remarquable, c’est que les courbes des populations sédentaires, actives et très entraînées évoluent de manière quasiment parallèle. Ainsi, l’aptitude physique de personnes actives reste à tous les âges, supérieure à celle de personnes sédentaires.</p>
<p>En pratique on remarque que les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10710351/">aptitudes physiques d’une personne sédentaire de 45 ans et d’une personne active de 65 ans sont similaires</a> ! L’enjeu est donc de rester actif tout au long de la vie. De cette façon, on peut espérer retarder l’apparition des pathologies liées à l’inactivité, telles que les maladies métaboliques.</p>
<p>Être actif physiquement peut non seulement faire vivre plus longtemps, mais mieux encore, <a href="https://theconversation.com/vieillissement-favoriser-lexercice-physique-pour-prevenir-le-risque-de-dependance-215024">cela permet de repousser l’entrée dans la dépendance</a>.</p>
<h2>Exercice physique et cancer</h2>
<p>Un cancer s’accompagne souvent d’une atrophie musculaire (cachexie), d’une perte de force et d’une fatigue chronique, entraînant l’inactivité. La maladie favorise aussi l’anxiété, voire la dépression. Tout concourt à une dégradation de la qualité de vie des patients. En outre, certains de ces traits peuvent être aggravés par les traitements comme la chimiothérapie.</p>
<p>À l’inverse, l’activité physique <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16451303/">permet de contrecarrer la plupart des effets délétères</a>).</p>
<p>Par ailleurs, des études épidémiologiques ont montré qu’un mode de vie actif incluant une activité physique régulière, protège contre le développement du cancer du côlon et du sein (<a href="https://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/80">réduction de 25 à 30 % du risque de survenue</a>) et que l’exercice physique, même après le diagnostic du cancer du sein, peut <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/am/pii/S000745512030343X">réduire le risque de décès lié à la maladie</a>.</p>
<h2>Exercice physique et anxiété, stress ou dépression</h2>
<p>Une étude scientifique a mis en évidence que des personnes qui avaient effectué une activité physique régulière montraient une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26606383/">réduction des symptômes de stress et d’anxiété</a>, par rapport à un groupe contrôle sans activité physique.</p>
<p>D’autres travaux ont aussi montré une relation inverse entre le niveau d’aptitude physique et les symptômes de dépression, et que <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26606383/">l’activité physique régulière est associée à une incidence/prévalence plus faible de la dépression</a>.</p>
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<img alt="Groupe de personnes écoutant les instructions d’un entraîneur pendant une session d’activité physique en salle." src="https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/554041/original/file-20231016-23-dg782h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’activité physique permet de lutter contre le stress ou certains symptômes de la dépression.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.rawpixel.com/image/106343/free-photo-image-yoga-exercise-group">Rawpixel.com</a></span>
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</figure>
<h2>Exercice physique et drépanocytose</h2>
<p>La <a href="https://www.inserm.fr/dossier/drepanocytose/">drépanocytose</a> est une maladie génétique qui induit la production d’une hémoglobine anormale. Parmi les conséquences, on note une anémie sévère qui réduit drastiquement l’aptitude physique des patients : les malades les plus gravement atteints ne sont pas capables de monter un étage d’escalier sans s’arrêter pour récupérer.</p>
<p>Par précaution en regard de certains risques liés à l’effort physique trop intense (crises vaso-occlusives, syndrome thoracique aigu), les patients sont trop souvent enfermés dans un comportement hypersédentaire.</p>
<p>Toutefois, si l’exercice physique est bien calibré, il s’avère non seulement sans risque, mais surtout bénéfique : nos études ont en effet démontré <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32681734/;https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30389037/">que tous les niveaux pulmonaires, cardiovasculaires et musculaires s’en trouvent améliorés</a>.</p>
<h2>Conclusion et perspectives</h2>
<p>Tous ces résultats indiquent à quel point les recommandations concernant la pratique régulière d’une activité physique sont importantes.</p>
<p>L’activité physique peut être utilisée de façon prophylactique, pour prévenir l’apparition ou l’aggravation d’une maladie, ou comme moyen thérapeutique, en étant intégrée à l’arsenal thérapeutique de prise en charge des patients, afin d’aider à éliminer ou soulager certains de leurs symptômes.</p>
<p>La question principale n’est plus de savoir si l’activité physique est bénéfique, mais plutôt d’en préciser le type, les doses, l’intensité, les modalités d’application et les indications selon les individus et les stades de la pathologie dont on vise à améliorer la prise en charge.</p>
<p>Une telle activité physique, régulière, structurée dans ses modalités de mise en place (temps, durée, type d’exercice, etc.) et individualisée devient un véritable « entraînement physique », dont l’objectif n’est pas de gagner des compétitions, mais bien d’éviter de perdre la santé !</p>
<hr>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214021/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Laurent A. Messonnier est membre senior de l'institut universitaire de France.</span></em></p>De nombreuses études le montrent : l’exercice physique est bon pour la santé. Que l’on soit ou non en pleine forme, mieux vaut être actif que sédentaire. Voici ce que l’on sait des bénéfices obtenus.Laurent A. Messonnier, Physiologiste de l’exercice, Laboratoire Interuniversitaire de Biologie de la Motricité, Université Savoie Mont BlancLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2159742023-10-26T12:29:53Z2023-10-26T12:29:53ZTapis roulant, vélo d’intérieur, rameur : quelle est la meilleure option pour faire du cardio à la maison ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/554597/original/file-20231006-21-yacy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=17%2C0%2C5923%2C3954&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Comme la course sur tapis roulant vous oblige à supporter le poids de votre corps, elle contribue également à la formation et à l’entretien de vos os. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/young-caucasian-woman-jogging-on-modern-1951143574">(Shutterstock)</a></span></figcaption></figure><p>Le cardio, diminutif d’exercice cardiovasculaire, désigne toute forme d’activité physique rythmée qui accélère la fréquence cardiaque et la respiration afin que le cœur et les poumons puissent apporter de l’oxygène aux muscles sollicités. Il s’agit essentiellement du type d’exercice qui vous fait haleter et souffler… et que de nombreuses personnes redoutent.</p>
<p>Le cardio est souvent pratiqué pour <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30003901/">perdre du poids</a>, mais il est associé à toute une série de bienfaits pour la santé, notamment la réduction du risque de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6481017/">maladies cardiaques</a>, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30191075/">d’accidents vasculaires cérébraux</a> et de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27707740/">chutes</a>. Les recherches montrent que le cardio améliore également les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29334638/">fonctions cognitives</a> et la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26978184/">santé mentale</a>. </p>
<p>L’<a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity">Organisation mondiale de la santé</a> recommande un minimum de 150 minutes de cardio d’intensité modérée ou de 75 minutes de cardio d’intensité vigoureuse par semaine. </p>
<p>Il existe de nombreuses façons de faire du cardio, qu’il s’agisse de pratiquer un sport d’équipe, d’aller au travail à vélo ou de faire du jogging. Si vous avez la volonté et les moyens d’investir dans un équipement, vous pouvez également vous entraîner à la maison.</p>
<p>Le tapis roulant, le vélo d’intérieur et le rameur sont les équipements les plus courants dans les salles de sport, mais vous pouvez aussi vous les procurer pour votre domicile. Voici comment déterminer lequel vous convient le mieux.</p>
<h2>Le tapis roulant</h2>
<p>Sur le plan de l’efficacité de l’exercice, il est difficile de ne pas penser au tapis roulant. Courir sollicite la plupart de vos principaux groupes musculaires et entraîne donc une augmentation plus importante de la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1334197/">fréquence cardiaque</a> et de la dépense énergétique par rapport à d’autres activités, telles que le vélo.</p>
<p>En outre, comme la course sur tapis roulant vous oblige à supporter le poids de votre corps, elle contribue également à la formation et à l’entretien de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26562001/">vos os</a>, ce qui préserve leur solidité. Cela devient encore plus important <a href="https://www.niams.nih.gov/health-topics/exercise-your-bone-health">avec l’âge</a>, car le risque de développer des pathologies telles que l’ostéopénie et l’ostéoporose (réduction de la densité osseuse) augmente.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un homme sur un vélo d’intérieur et une femme sur un tapis roulant dans une maison" src="https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/552466/original/file-20231006-21-wbnoxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Vélo ou tapis roulant ? Chacun présente des avantages et des inconvénients.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/portrait-focused-young-caucasian-male-african-2250857815">(Shutterstock)</a></span>
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</figure>
<p>Mais le tapis roulant ne convient pas à tout le monde. La mise en charge que requiert la course à pied peut exacerber la douleur et provoquer une enflure chez les personnes souffrant d’affections articulaires courantes comme l’arthrose. </p>
<p>En outre, un tapis roulant nécessitera probablement plus d’entretien (la plupart étant motorisés) et peut occuper beaucoup d’espace.</p>
<h2>Vélo d’intérieur</h2>
<p>Le vélo d’intérieur est un autre moyen pratique d’atteindre vos objectifs cardiovasculaires. Il est essentiel d’installer correctement le vélo pour être à l’aise et réduire le risque de blessure. De manière générale, il est conseillé de plier légèrement le genou, comme sur la photo suivante, lorsque la jambe se trouve en bas du mouvement de pédale.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="Les jambes d’un homme sur un vélo d’intérieur" src="https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/553199/original/file-20231011-27-ouxl5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Il est important que le siège soit à la bonne hauteur.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/athletic-young-man-riding-stationery-bike-1892312536">(Shutterstock)</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Bien que le vélo soit très bénéfique pour la santé <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21496106/">cardiovasculaire</a> et métabolique, il ne permet pas de porter le poids du corps ; il n’est donc pas aussi avantageux pour les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0026049507003253">os</a> que la marche ou la course à pied. En revanche, il offre un excellent entraînement cardio sans solliciter vos articulations. </p>
<h2>Rameur</h2>
<p>Si vous cherchez à obtenir le meilleur entraînement cardio en un minimum de temps, le rameur est peut-être ce qu’il vous faut. Comme ramer vous oblige à utiliser tous vos principaux groupes musculaires, y compris le haut du corps, votre cœur et vos poumons doivent redoubler d’efforts par rapport à la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32627051/">course et au vélo</a> pour <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8325720/">fournir de l’oxygène</a> aux muscles qui travaillent. L’énergie dépensée en ramant est donc comparable à celle nécessaire pour courir, et <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3193864/">supérieure à celle requise pour pédaler</a>.</p>
<p>Mais avant de vous précipiter pour acheter un rameur, il y a deux points à considérer. Tout d’abord, le degré de difficulté technique de la rame est sans doute plus élevé que celui de la course ou du vélo, car cette manœuvre est souvent moins familière au commun des mortels. Un entraîneur peut vous aider à cet égard, mais n’oubliez pas qu’une bonne technique de rame doit être ressentie principalement dans les jambes, et non dans les bras et le dos. </p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un homme sur un rameur dans une maison" src="https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/552467/original/file-20231006-25-vr0mel.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Une bonne technique de rame doit être ressentie principalement dans les jambes.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/indoor-portrait-senior-man-working-out-2366346895">(Shutterstock)</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ensuite, un exercice sans mise en charge comme la rame ne procure pas les mêmes bienfaits que le tapis roulant en matière de santé des os ; il existe cependant des preuves qu’elle peut augmenter la densité osseuse <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7551766/">dans une moindre mesure</a>. Néanmoins, comme pour le vélo, cet inconvénient peut être compensé par une plus grande compatibilité avec les articulations, ce qui constitue une excellente option pour les personnes souffrant de douleurs articulaires, mais souhaitant conserver un cœur et des poumons en bonne santé.</p>
<h2>Quelle est donc la meilleure option ?</h2>
<p>Cela dépend de vos objectifs, de votre état de santé actuel et, surtout, de ce que vous aimez le plus. Le meilleur exercice est celui que l’on fait. Choisissez donc l’équipement qui vous procure le plus de plaisir, ce qui augmentera la probabilité que vous persévériez à long terme.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/215974/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Saravana Kumar est membre de l'Australian Physiotherapy Association, des Services for Australian Rural and Remote Allied Health et de la Health Services Research Association of Australia & New Zealand.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Hunter Bennett et Lewis Ingram ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Si vous envisagez d’acheter un appareil de cardio pour vos séances d’entraînement à domicile, voici les avantages et les inconvénients.Lewis Ingram, Lecturer in Physiotherapy, University of South AustraliaHunter Bennett, Lecturer in Exercise Science, University of South AustraliaSaravana Kumar, Professor in Allied Health and Health Services Research, University of South AustraliaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2146092023-10-17T13:47:07Z2023-10-17T13:47:07ZPsyllium, probiotiques : les suppléments sont-ils efficaces pour réguler son cholestérol ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/550972/original/file-20230901-17-zovk4b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=2%2C0%2C1908%2C1279&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">On doit d’abord parler à son médecin et à un diététicien avant de prendre des suppléments alimentaires pour réduire son taux de cholestérol.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.pexels.com/photo/white-ceramic-bowls-with-supplements-7615572/">Nataliya Vaitkevich/Pexels</a></span></figcaption></figure><p>Votre médecin vous dit que votre taux de cholestérol est élevé. Vous avez six mois pour modifier votre régime alimentaire afin de voir si cela peut améliorer vos résultats, puis vous examinerez les différentes options qui s’offrent à vous.</p>
<p>Est-ce que cela vaut le coup de prendre des suppléments pendant cette période ?</p>
<p>On ne peut pas compter uniquement sur les suppléments pour réguler son cholestérol, mais il est prouvé que certains d’entre eux, associés à une alimentation saine, peuvent avoir un effet bénéfique.</p>
<h2>Pourquoi nous préoccupons-nous tant du cholestérol ?</h2>
<p>Il existe deux principaux types de cholestérol, qui influencent les risques de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Les deux sont transportés dans le sang à l’intérieur de molécules appelées lipoprotéines.</p>
<p><strong>Lipoprotéines de faible densité ou cholestérol LDL</strong></p>
<p>On le qualifie de « mauvais » cholestérol. Cette lipoprotéine transporte le cholestérol du foie vers les cellules de l’organisme. Un taux élevé de cholestérol LDL dans le sang peut causer une <a href="https://www.ahajournals.org/doi/full/10.1161/JAHA.118.011433">accumulation de plaques</a> dans les artères, ce qui augmente les risques de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.</p>
<p><strong>Lipoprotéines de haute densité ou cholestérol HDL</strong></p>
<p>C’est le « bon » cholestérol. Cette lipoprotéine aide à éliminer l’excès de cholestérol de la circulation sanguine en le ramenant au foie pour qu’il soit traité et excrété. Un taux élevé de cholestérol HDL <a href="https://www.ahajournals.org/doi/full/10.1161/CIRCRESAHA.119.312617">est lié</a> à un risque réduit de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.</p>
<p>L’alimentation joue un rôle important dans la diminution du taux de cholestérol sanguin, en particulier du LDL (le « mauvais » cholestérol). Les choix alimentaires sains <a href="https://theconversation.com/got-high-cholesterol-here-are-five-foods-to-eat-and-avoid-63941">sont bien connus</a>. On conseille notamment de manger plus de graisses insaturées (comme de l’huile d’olive ou de l’avocat) et moins de graisses saturées (comme des graisses animales) et de graisses trans (que l’on trouve dans certains biscuits, tartes et pâte à pizza achetés dans le commerce).</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Cut avocado, glass of olive oil, green herbs and cut lemon on timber background" src="https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/546536/original/file-20230905-26-5plf10.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">On trouve des graisses insaturées dans des aliments tels que l’huile d’olive et l’avocat.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/food-background-fresh-organic-avocado-lime-253287091">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Nos amies les fibres</h2>
<p>On peut aussi réduire de manière importante le taux de cholestérol total et de cholestérol LDL en consommant davantage de <a href="https://theconversation.com/fiber-is-your-bodys-natural-guide-to-weight-management-rather-than-cutting-carbs-out-of-your-diet-eat-them-in-their-original-fiber-packaging-instead-205159">fibres solubles</a>.</p>
<p>Ce type de fibre se dissout dans l’eau pour former une substance gélatineuse dans l’intestin. Celle-ci peut se lier aux molécules de cholestérol, les empêchant d’être absorbées dans la circulation sanguine et leur permettant d’être éliminées de l’organisme par les selles.</p>
<p>Les fibres solubles se trouvent dans les aliments entiers tels que les fruits, les légumes, l’avoine, l’orge, les haricots et les lentilles.</p>
<h2>Les suppléments de fibres, tels que le psyllium</h2>
<p>Il existe sur le marché de nombreux suppléments de fibres et produits d’origine alimentaire qui peuvent contribuer à réduire le cholestérol. En voici quelques-uns :</p>
<ul>
<li><p><strong>Fibres solubles naturelles</strong>,comme l’inuline (Benefiber et autres), le psyllium (Metamucil et autres) ou le bêta-glucane (dans l’avoine moulue, par exemple)</p></li>
<li><p><strong>Fibres solubles synthétiques</strong>, comme le polydextrose (Sta-Lite et autres), la dextrine de blé (présente dans le Benefiber) ou la méthylcellulose (Citrucel et autres).</p></li>
<li><p><strong>Fibres naturelles insolubles</strong>, qui augmentent le volume des selles, comme les graines de lin.</p></li>
</ul>
<p>On ajoute la plupart de ces suppléments aux aliments ou on les dissout dans de l’eau ou une boisson.</p>
<p>Le psyllium est le supplément en fibres dont l’utilisation pour améliorer le taux de cholestérol est la plus solidement étayée. Il a <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5413815/">fait l’objet</a> d’au moins 24 essais cliniques randomisés de haute qualité.</p>
<p>Ces essais montrent que la consommation d’environ 10 g de psyllium par jour (1 cuillère à soupe), associée à un régime alimentaire sain, peut <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0002916523070107#:%7E:text=Conclusions%3A,mild%2Dto%2Dmoderate%20hypercholesterolemia.">réduire de manière significative</a> le taux de cholestérol total de 4 % et celui du LDL de 7 %.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Person stirring in psyllium into glass of water, bowl of psyllium next to glass" src="https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/545910/original/file-20230901-20-orbx53.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">On peut mélanger la fibre de psyllium à une boisson ou l’ajouter à de la nourriture.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/woman-adds-spoon-psyllium-fiber-mix-2031428417">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Probiotiques</h2>
<p>D’autres suppléments hypocholestérolémiants, tels que les probiotiques, ne contiennent pas de fibres. On pense que les probiotiques contribuent à baisser le taux de cholestérol grâce à <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3352670/">plusieurs mécanismes</a>. Ils contribuent notamment à l’incorporation du cholestérol dans les cellules et modifient le microbiome de l’intestin afin de favoriser l’élimination du cholestérol par les selles.</p>
<p>L’utilisation de probiotiques pour diminuer le taux de cholestérol est un nouveau domaine d’intérêt pour lequel les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S089990071500461X">recherches</a> sont prometteuses.</p>
<p>Dans une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29384846/">étude de 2018</a>, des scientifiques ont regroupé les résultats de 32 études dans le cadre de ce que l’on appelle une méta-analyse. Cela leur a permis de découvrir que les personnes qui ont pris des probiotiques ont réduit leur taux de cholestérol total de 13 %.</p>
<p>D’autres <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11906-020-01080-y">synthèses systématiques</a> confirment ces résultats.</p>
<p>La plupart de ces études ont recours à des probiotiques contenant du <em>Lactobacillus acidophilus</em> et du <em>Bifidobacterium lactis</em>, sous forme de gélules ou de poudre et qui sont consommés au quotidien.</p>
<p>En définitive, la prise de probiotiques peut être intéressante. Toutefois, les effets varieront probablement en fonction des souches utilisées, du fait qu’on les prend ou non chaque jour comme recommandé, ainsi que de son état de santé et de son alimentation.</p>
<h2>Levure de riz rouge</h2>
<p>La <a href="https://www.nccih.nih.gov/health/red-yeast-rice">levure de riz rouge</a> est un autre supplément sans fibres qui s’est fait remarquer pour sa capacité à réduire le taux de cholestérol. Elle est utilisée en Asie et dans certains pays européens comme thérapie complémentaire. On la trouve sous forme de gélules et on pense qu’elle a le même effet que les statines, un médicament hypocholestérolémiant.</p>
<p>Une <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphar.2021.819482/full">synthèse systématique réalisée en 2022</a> a permis d’analyser les données de 15 essais cliniques randomisés. Elle a révélé que la prise de suppléments de levure de riz rouge (200 à 4 800 mg par jour) était plus efficace que les statines pour réduire les triglycérides, mais moins efficace pour réduire le cholestérol total.</p>
<p>Toutefois, ces essais ne nous disent pas si la levure de riz rouge est utile et sûre à long terme. Les auteurs ont précisé qu’une seule étude de la synthèse était enregistrée dans une grande <a href="https://www.clinicaltrials.gov/">base de données</a> d’essais cliniques. Nous ne savons donc pas si les données probantes sont exhaustives ou si on a choisi de ne publier que les études dont les résultats sont positifs.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Red yeast rice capsules" src="https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=274&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=274&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=274&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=344&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=344&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/546589/original/file-20230906-23-a4o8yh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=344&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La levure de riz rouge est souvent utilisée en Asie et dans certains pays européens pour réduire le cholestérol.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/red-yeast-rice-supplement-capsules-on-1625852824">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Un régime alimentaire sain et des suppléments peuvent ne pas suffire</h2>
<p>On doit d’abord parler à son médecin et à un diététicien avant de prendre des suppléments alimentaires pour réduire son taux de cholestérol.</p>
<p>Toutefois, les changements alimentaires seuls – avec ou sans suppléments – peuvent ne pas suffire à baisser le taux de cholestérol. Il faut aussi arrêter de fumer, réduire le stress, faire de l’exercice régulièrement et bien dormir. La génétique peut également jouer un rôle.</p>
<p>De toute façon, en fonction de son taux de cholestérol et d’autres facteurs de risque, le médecin pourrait prescrire des médicaments hypocholestérolémiants, tels que les <a href="https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2795522">statines</a>. Discutez des options qui s’offrent à vous lors de votre visite chez le médecin.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214609/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Lauren Ball travaille pour l'Université du Queensland et reçoit des financements du Conseil national de la santé et de la recherche médicale, de Queensland Health, de Mater Misericordia et du Collège royal australien des médecins généralistes. Elle est directrice de Dietitians Australia, directrice du Darling Downs and West Moreton Primary Health Network et membre associé de l'Australian Academy of Health and Medical Sciences.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Emily Burch travaille pour la Southern Cross University.</span></em></p>Les changements alimentaires seuls – avec ou sans suppléments – peuvent ne pas suffire à baisser le taux de cholestérol.Lauren Ball, Professor of Community Health and Wellbeing, The University of QueenslandEmily Burch, Dietitian, Researcher & Lecturer, Southern Cross UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2104092023-10-12T17:21:44Z2023-10-12T17:21:44ZVélo, running : à quoi servent les montres connectées ?<p>Mesurer son nombre de pas quotidiens ; suivre sa fréquence cardiaque, son allure ou le dénivelé cumulé lors d’un footing ; mémoriser sur une année la distance totale parcourue en vélo et la partager sur un réseau communautaire en ligne. Voilà des pratiques devenues courantes dans l’univers sportif, y compris au niveau amateur.</p>
<p>Cette numérisation de l’activité physique s’opère dans un contexte plus global de prolifération des outils d’autoquantification, que ceux-ci portent sur la productivité au travail, la <a href="https://www.cairn.info/revue-reseaux-2021-4-page-131.htm">régulation du sommeil</a>, le <a href="https://journals.openedition.org/socio-anthropologie/12712">contrôle des apports caloriques</a>, de la <a href="https://www.cairn.info/revue-anthropologie-des-connaissances-2010-2-page-380.htm">glycémie</a> et/ou du poids…</p>
<p>Si l’on ne considère que la sphère des activités sportives, le marché s’avère aussi bien <a href="https://www.wiley.com/en-us/The+Quantified+Self-p-9781509500598">lucratif que concurrentiel</a>. Comme le rapportent les chercheurs finlandais <a href="https://www.researchgate.net/publication/373143547_Running_free_recreational_runners%27_reasons_for_non-use_of_digital_sports_technology">Pekka Mertala et Lauri Palsa</a>, le business de la technologie numérique du sport serait évalué annuellement à 12 milliards de dollars et comptabiliserait plus de 10 000 dispositifs numériques portatifs pour la seule activité de course à pied. 90 % des coureurs amateurs utiliseraient aujourd’hui une montre connectée ou une application mobile.</p>
<p>La mise en chiffres de soi est associée à une série de <a href="https://journals.openedition.org/ticetsociete/6337">promesses</a> : promesses d’activité, de bonheur, de santé et d’<em>empowerment</em>. Cette connaissance est considérée, de par son objectivité et sa transparence jugées incontestables (comparativement au caractère approximatif des ressentis corporels) comme le fondement d’un <a href="https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2019-4-page-719.htm">projet personnel d’optimisation de soi</a>.</p>
<p>Ces dispositifs embarqués sont également érigés en soutien motivationnel incitant tout aussi bien à être régulier et assidu qu’à rompre avec des habitudes de vie jugées malsaines. L’intégration à une communauté de pratiquants est susceptible d’amplifier cet effet par l’entrelacement des systèmes d’encouragements mutuels et de mises en concurrence.</p>
<p>Malgré tout, nous constatons aujourd’hui un certain ralentissement de ce marché, en lien avec un <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/07053436.2022.2140970">phénomène massif d’abandon de ces dispositifs digitaux</a> ou, tout du moins, d’utilisation à très court terme.</p>
<h2>Comprendre les processus d’abandon des outils connectés</h2>
<p>Il convient tout d’abord de rappeler que l’adoption des objets connectés dans le cadre de la pratique sportive n’est <a href="https://www.credoc.fr/publications/barometre-du-numerique-2019">pas répartie de façon équitable dans l’ensemble de la population</a>. Elle serait ainsi surreprésentée parmi les hommes, urbains, fortement diplômés, socialement favorisés et physiquement actifs. En outre, la tranche des 30-39 ans serait la plus équipée en <a href="https://www.cairn.info/revue-reseaux-2019-4-page-119.htm">bracelets intelligents et montres connectées</a>.</p>
<p>Si certains groupes de population ont moins accès à ces technologies embarquées, d’autres, qui les ont acquises, vont les abandonner, le plus souvent après une période restreinte d’utilisation. <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/16138171.2021.1918896">Les mécanismes conduisant à ces abandons sont extrêmement variés</a> : surcharge logistique, dimension chronophage du transfert et de l’interprétation des données, déficit de précision et de fiabilité des recueils, difficulté à leur donner du sens et à les exploiter…</p>
<p>Nous considérons pour notre part que ce rejet pourrait résulter d’une <a href="https://www.implications-philosophiques.org/lauto-quantification-de-son-activite-sportive-altere-t-elle-la-qualite-de-lexperience-vecue-un-scenario-possible-de-labandon-massif-des-pratiques-de-self-tracking/">dégradation conséquente de la qualité de son expérience vécue en situation sportive</a>. En effet, pour certains pratiquants, la mise en chiffres de soi <a href="https://www.jstor.org/stable/26570266">conduit à ressentir son activité davantage sur le mode du travail contraint que du loisir gratuit et autodéterminé</a>.</p>
<p>La motivation intrinsèque (le plaisir de pratiquer la course à pied pour elle-même) tendrait alors à être supplantée par une motivation extrinsèque (récompenses, comparaisons, surveillances mutuelles) induisant une peur anticipée de l’échec dans le cadre d’une injonction constante à l’excellence ainsi qu’un sentiment de honte et de culpabilité en cas de contre-performances. Des phénomènes de surcharge cognitive et de distraction attentionnelle peuvent également occasionner une <a href="https://www.cairn.info/revue-corps-2016-1-page-115.htm">coupure vis-à-vis de l’ici-et-maintenant de son activité et des sensations corporelles afférentes</a>.</p>
<p>Dans d’autres configurations, le retrait de la montre connectée participe d’un acte de résistance à forte signification politique, philosophique, voire spirituelle. Il peut s’agir tantôt d’une volonté de rompre avec ce qui est perçu comme un système généralisé de surveillance, de <a href="https://theconversation.com/sport-comment-les-reseaux-sociaux-transforment-les-pratiques-des-jeunes-207440">s’émanciper de la pression des réseaux sociaux sportifs</a>, de récuser une course matérialiste au suréquipement ou encore de <a href="https://run-wise.com/blog/comment-s-entrainer-a-la-cote-d-effort">privilégier à nouveau les sensations corporelles dans la programmation de l’entraînement</a>.</p>
<p>Ces comportements de rejet peuvent ici être reliés à <a href="https://aoc.media/analyse/2023/01/23/sobrietes-sportives-choisies/">l’émergence de valeurs minimalistes</a> comme la sobriété choisie, la simplicité volontaire ou la frugalité. Il est ici question de <a href="https://www.researchgate.net/publication/373143547_Running_free_recreational_runners%E2%80%99_reasons_for_non-use_of_digital_sports_technology">retrouver une forme de liberté perdue</a>, de légèreté, voire de <a href="https://www.editionsladecouverte.fr/resonance-9782707193162">résonance</a>.</p>
<h2>Comprendre le processus d’adhésion à la quantification</h2>
<p>Tous les coureurs amateurs ayant commencé à utiliser un outil digital d’autoquantification n’ont pas pour autant cessé de s’en servir. Si l’abandon constitue un phénomène prégnant et explicable, la persévérance doit également être prise au sérieux. Quelles sont les conditions qui permettent à des coureurs amateurs de continuer à pratiquer et à se quantifier numériquement tout en conservant plaisir et bien-être dans l’activité ?</p>
<p>Nous avons montré que les <a href="https://www.researchgate.net/publication/366028928_Quelles_experiences_intimes_et_pratiques_effectives_de_la_course_a_pied_quantifiee_Etude_des_usages_ordinaires_des_montres_connectees_chez_des_coureurs_et_coureuses_amateures_a_partir_d%27une_auto-expli">coureurs amateurs qui persévéraient avaient développé une expertise poussée de leur autoquantification</a>. Plus précisément, ils sont parvenus à bricoler et incorporer une série de tactiques voire de <a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/L-invention-du-quotidien">« ruses du quotidien »</a>, pour reprendre l’expression de Michel de Certeau, leur permettant d’interagir avec leur dispositif numérique sans altérer la qualité de leur expérience sportive.</p>
<p>Une première tactique consiste à différencier et alterner, dans le temps, les utilisations de la montre connectée. À l’échelle de leur vie sportive tout d’abord, ils modulent l’intensité et le type d’usage de l’outil afin de l’adapter aux conditions de vie changeantes (par exemple, en suspendant l’ambition de dépassement des performances durant une année familialement exigeante). Ils ont également appris à délaisser certains domaines de quantification (le sommeil par exemple) afin de focaliser leurs efforts sur la seule course à pied.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/sport-comment-les-reseaux-sociaux-transforment-les-pratiques-des-jeunes-207440">Sport : comment les réseaux sociaux transforment les pratiques des jeunes</a>
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<p>À l’échelle d’un cycle d’entraînement, les coureurs <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/2159676X.2023.2225516">différencient les modes d’interaction avec l’outil</a> (fréquence de consultation, nature des données recueillies) suivant les types de séances considérées ; par exemple, ils réservent un usage intensif de la montre aux séances d’<em>interval training</em> tandis que dans les footings de récupération, les sorties à allure marathon ou les séances techniques, ils ne la consultent que très épisodiquement. Enfin, à l’échelle d’une séance donnée de course, les coureurs ont ciblé certains moments clés de consultation. D’autres ne regardent jamais la montre pendant leur sortie mais seulement après, le schéma inverse étant également apparu.</p>
<p>Une deuxième tactique consiste à accepter d’ajuster, de réviser, voire d’abandonner ses objectifs en cours de route, en fonction de l’état de forme perçu et/ou des conditions environnementales. <a href="https://www.cairn.info/revue-reseaux-2019-4-page-157.htm">Cette flexibilité</a> témoigne de la construction d’un rapport d’indulgence et de bienveillance envers soi-même.</p>
<p>Enfin, une troisième tactique du quotidien conduit les coureurs amateurs à veiller systématiquement à remettre en contexte ce qu’ils considèrent comme des (contre-) performances. Loin de ne considérer le chiffre que dans son rendu brut, ils prennent appui sur celui-ci pour comprendre les mécanismes sous-tendant le processus de production de (contre-) performance (mauvaise nuit, stress professionnel…).</p>
<h2>Comprendre la nature de l’attachement au dispositif</h2>
<p>Nous avons voulu mieux comprendre le <a href="https://www.researchgate.net/publication/373196405_Understanding_the_lived_experience_of_self-tracking_among_runners_by_taking_off_their_digital_watch_The_imposed_withdrawal_as_a_methodological_tool_for_approaching_the_embodiment_of_the_digital_techno">lien noué par les coureurs avec leur dispositif numérique de tracking</a>. Pour ce faire, nous leur avons demandé de le retirer, le temps d’une seule session de course, tout en décrivant en temps réel, au moyen d’un dictaphone, ce qu’ils ressentaient. Ce dépaysement, exceptionnel pour la plupart, s’est avéré particulièrement déstabilisant et a révélé, en creux, la <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/14614448221083992">profondeur de l’incorporation de l’outil et de l’attachement tissé</a>.</p>
<p>La totalité des sujets étudiés a tout d’abord admis une forte appréhension à l’idée de courir sans la montre. Ils ont tenté de la gérer de différentes manières : en repoussant la sortie ; en la réalisant sur un parcours qu’ils venaient de réaliser avec la montre afin de s’appuyer sur des repères chiffrés ; en se servant du dictaphone pour estimer la durée et l’allure de course ; en cachant une montre dans le sac à dos pour enregistrer, malgré tout, le volume de course effectué…</p>
<p>La majorité des participants a ensuite ressenti un vide motivationnel causé par l’absence de la montre qui, portée, remplit une fonction d’incitation à la performance et au dépassement de soi. La session réalisée sans montre leur est ainsi apparue plus longue, pénible, douloureuse voire vide de sens : en effet, à quoi bon se dépasser s’il est impossible d’en connaître le résultat exact et si celui-ci n’est pas mémorisé ni archivé ?</p>
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<p>Les coureurs ont également noté que le simple fait de porter la montre avait tendance à sur-focaliser leur attention sur les données chiffrées, au détriment de leur technique de course, de l’environnement extérieur ou de leurs sensations corporelles.</p>
<p>L’absence de la montre est également apparue pour certains comme physiquement déstabilisante. Privés de leur outil, les coureurs se sont sentis nus, déséquilibrés, asymétriques, ne parvenant le plus souvent à inhiber le geste réflexe de le consulter, preuve que l’objet ainsi que le mouvement associé ont été assimilés dans le schéma corporel du coureur. Certains d’entre eux ont enfin éprouvé de profondes difficultés à réguler leur course et à estimer de façon fiable des variables, pourtant fréquemment manipulées, comme la durée, la distance, la vitesse, la fréquence cardiaque.</p>
<p>En définitive, interagir avec son dispositif de quantification de façon fonctionnelle n’a rien de spontané, de magique ni d’automatique. Cela s’apprend et se construit patiemment. <a href="https://journals.openedition.org/ejrieps/7754">L’éducation physique et sportive scolaire se doit ici d’assumer son rôle formateur</a>, tant la digitalisation devient incontournable dans le <a href="https://boutique.territorial.fr/sport-et-numerique-option.html">domaine sportif</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/210409/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Matthieu Quidu a reçu un financement de l'Université Lyon 1 pour un projet de recherche intitulé "En quête de sobriété: regards sociologiques sur l'émergence de modalités minimalistes de pratiques sportives".</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Brice Favier-Ambrosini a reçu des financements du Fonds de recherche du Québec - Société et Culture (FRQSC) pour un projet: « Identifier l’essentiel, éliminer le reste » : analyse de la tendance au minimalisme dans la consommation de loisirs sportifs.
</span></em></p>Pour mieux mesurer leur activité et s’inscrire dans une communauté de pratiquants, nombre de sportifs amateurs adoptent montres connectées et outils numériques. Mais les abandons sont nombreux.Matthieu Quidu, Maître de conférences en sociologie du sport, Université Claude Bernard Lyon 1Brice Favier-Ambrosini, Professor, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2129012023-10-12T17:21:14Z2023-10-12T17:21:14ZCourse à pied : les « supershoes » permettent-elles de courir plus vite… sans danger ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/548808/original/file-20230918-15-v2yyks.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C4%2C1420%2C554&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Visualisation des contraintes mécaniques lors de la course à pied.</span> <span class="attribution"><span class="source">Guillaume Rao</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span></figcaption></figure><p>Sur les cinq dernières années, la quasi-totalité des records du monde sur demi-fond, du 5 000 mètres au marathon, a été battue.</p>
<p>Si les recherches récentes ont amené à une meilleure connaissance des spécificités de chacune des disciplines d’endurance et également à une <a href="https://doi.org/10.1123/ijspp.2023-0131">individualisation de plus en plus marquée des différents facteurs de performance</a> (planification des séances d’entraînement et de récupération, suivi du sommeil, nutrition, programmes de prévention des blessures, aspects mentaux…), ce qui a permis d’optimiser les entraînements, cette pluie de record est aussi probablement due à l’arrivée sur le marché d’une nouvelle génération de chaussures, les « supershoes ».</p>
<p>En effet, une étude récente qui synthétise les performances d’un grand nombre de coureurs a montré que les 100 meilleurs temps au marathon ont significativement et régulièrement baissé entre 2015 (date d’arrivée des supershoes sur le marché) et 2019 et que les coureurs possédant des supershoes courraient, en moyenne, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8599511/">significativement plus vite que les autres</a>. Les études notent aussi une <a href="https://doi.org/10.1007/s40279-023-01818-z">augmentation de certaines blessures qui étaient autrefois beaucoup plus rares</a>.</p>
<p>Alors, entre performance et blessures, comment utiliser au mieux des supershoes ?</p>
<h2>Le principe des « supershoes »</h2>
<p>Classiquement, une chaussure de course à pied vise à la fois à favoriser la performance et à prévenir le risque de blessure, en protégeant le pied et en dissipant l’énergie générée par l’impact au sol.</p>
<p>Les supershoes apparues récemment renferment une semelle en mousse assez épaisse, à la fois légère et plus élastique que les mousses classiques, et une plaque carbone sur l’ensemble de la semelle. La plaque carbone pouvant jouer un rôle de « balançoire » et ainsi <a href="https://doi.org/10.1136/bjsports-2020-102550">favoriser la bascule du pied vers l’avant et la propulsion du talon vers le haut</a>.</p>
<p>De nombreuses études, réalisées par des instituts de recherche publique ou internes aux services R&D des fabricants, ont visé à développer et améliorer ces supershoes. Ces études peuvent concerner différents champs scientifiques. Côté chaussure, on étudie aussi bien les nouvelles formulations chimiques des mousses, et la raideur de la plaque de carbone, ainsi que sa <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14763141.2019.1607541?journalCode=rspb20">forme et son positionnement dans la semelle</a>. Côté humain, les recherches portent sur les modifications <a href="https://doi.org/10.1007/s40279-018-1024-z">biomécaniques et physiologiques suite à l’utilisation de ces supershoes</a>.</p>
<p>Au global, on remarque une amélioration de l’« économie de course », c’est-à-dire la capacité du coureur à maintenir une vitesse élevée sur un temps long, ainsi que des modifications du « patron biomécanique » de la course : cadence de course plus faible, foulées plus longues, force verticale au sol plus élevée notamment.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="prototype de supershoe et schéma" src="https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=672&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=672&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=672&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=844&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=844&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/548033/original/file-20230913-25-5j50r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=844&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Illustration d’un prototype utilisé lors des recherches sur l’effet du positionnement de la semelle sur les performances biomécaniques et physiologiques. Les deux positions différentes (<em>high</em> et <em>low</em>) induisent des influences différentes au niveau de l’articulation métatarsophalangienne (MTP) et donc des adaptations biomécaniques différentes.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Guillaume Rao</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Malgré ces avantages hautement attirants pour les sportifs, les recherches ont soulevé au moins deux points à creuser : tout d’abord, les <a href="https://doi.org/10.1007/s40279-023-01816-1">augmentations de performances ne sont pas observées pour l’ensemble des coureurs</a>. Ensuite, on a remarqué <a href="https://doi.org/10.1007/s40279-023-01818-z">l’apparition de nouveaux types de blessures, en particulier chez les coureurs jeunes.</a></p>
<h2>Certains coureurs ne tirent pas avantage des supershoes</h2>
<p>Bien que les bénéfices de ces supershoes aient été montrés à l’échelle d’un groupe de coureurs, cela n’est pas vérifié pour chacun d’entre eux. Ainsi, on observe certains coureurs qui améliorent leur économie de course de 14 % alors que d’autres voient leur économie de course dégradée de 11 % avec l’utilisation de ces supershoes. Ces résultats sont visibles autant pour des coureurs de très haut niveau (capables de courir un semi-marathon de 21 kilomètres en moins d’une heure) que pour des coureurs amateurs.</p>
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<p>Ces résultats très variables selon les individus ne sont pour l’instant pas encore bien expliqués. Un facteur semble se dessiner et concerne la vitesse de course. En effet, le bénéfice engendré par ces supershoes serait plus grand pour des vitesses de course plus élevées, probablement du fait des modifications du patron de course induites par une course rapide.</p>
<h2>D’où viennent les blessures liées aux supershoes ?</h2>
<p>Ces nouvelles chaussures peuvent apporter un gain de performance à certains coureurs, mais elles semblent entraîner également des blessures qui étaient jusqu’à présent rencontrées épisodiquement.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Vue 3D des os du pied" src="https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=1118&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=1118&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=1118&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1406&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1406&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/548811/original/file-20230918-19-j37dgm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1406&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">L’os naviculaire du pied est sujet à des fractures de fatigue.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Navicular_bone03.png/2048px-Navicular_bone03.png">BodyParts3D, DBCLS</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>En effet, l’utilisation de supershoes modifierait les contraintes mécaniques subies par les différentes structures anatomiques et entraînerait une sursollicitation de certaines zones anatomiques spécifiques, notamment l’os naviculaire, au point d’entraîner des blessures nouvelles. Une étude récente a en effet rapporté un <a href="https://doi.org/10.1007/s40279-023-01818-z">nombre élevé de fractures de fatigue au niveau de l’os naviculaire</a>. L’arrivée des supershoes est relativement récente et les études épidémiologiques sur les blessures engendrées sont encore peu nombreuses, ces résultats visent donc à être confirmés.</p>
<p>Au vu de ces résultats, il est donc recommandé d’augmenter très progressivement l’utilisation des supershoes, afin de laisser au corps le temps d’assimiler ces nouvelles répartitions de contraintes mécaniques internes et donc éviter les blessures. Classiquement, une augmentation progressive consiste à incrémenter le temps d’utilisation des chaussures entre 5 et 10 % par semaine. Ainsi, il faudrait laisser au corps entre 10 et 20 semaines pour arriver à une utilisation complète de ces supershoes.</p>
<h2>Des modèles biomécaniques pour estimer les contraintes sur les membres inférieurs lors de la course</h2>
<p>Les blessures chroniques en lien avec la course à pied (tendinopathies, fractures de fatigue…) sont principalement dues à un déséquilibre entre les (sur) contraintes mécaniques subies par les structures anatomiques et leurs capacités de récupération et d’adaptation. D’un point de vue anatomique, des travaux récents permettent d’<a href="https://www.nature.com/articles/s41598-022-08177-1">estimer les contraintes mécaniques subies par les structures anatomiques (les os, les tendons, les ligaments) lors de la course à pied</a>.</p>
<p>Ces résultats reposent sur des modélisations biomécaniques qui intègrent différents facteurs individuels et connus pour affecter les contraintes mécaniques (forme des os, intensités des forces musculaires, patron biomécanique de course à pied, intensité de l’impact au sol…).</p>
<p>Ces nouvelles générations de modèles biomécaniques permettront de prendre en compte, à une échelle individuelle, l’influence des supershoes et donc de potentiellement prédire les augmentations de performance et les risques de blessures associés à leur utilisation.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/212901/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Guillaume Rao ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Une nouvelle génération de chaussures de course à pied, les « supershoes », permet parfois d’augmenter ses performances… à quel prix ?Guillaume Rao, Professeur des Universités en Sciences du Sport, spécialisé en biomécanique, Aix-Marseille Université (AMU)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2140202023-10-11T17:29:36Z2023-10-11T17:29:36ZSurpoids et obésité : quels exercices physiques pour quels bénéfices ?<p>Le surpoids et l’obésité touchent aujourd’hui en France <a href="https://presse.inserm.fr/obesite-et-surpoids-pres-dun-francais-sur-deux-concerne-etat-des-lieux-prevention-et-solutions-therapeutiques/66542/">près d’une personne sur deux</a> et ils continuent à progresser, quels que soient l’âge et le milieu social. Le surpoids est défini par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 25 et l’obésité par un IMC supérieur ou égal à 30 (à noter que l’IMC est calculé en faisant le rapport du poids sur la taille au carré).</p>
<p>L’excès de poids induit un fardeau sur la santé puisqu’il est responsable de nombreuses complications comme l’hypertension artérielle, le diabète, la <a href="https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/trop-cholesterol-triglycerides-dans-sang-dyslipidemie/definition-causes-consequences">dyslipidémie</a>… Ces pathologies associées à l’obésité diminuent l’espérance de vie en bonne santé et exposent à une mortalité prématurée.</p>
<h2>L’activité physique, en prévention des complications de l’obésité</h2>
<p>Il est maintenant largement admis que l’activité physique protège contre ces pathologies. Depuis 2016, les médecins peuvent également <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000033748987">prescrire l’activité physique sur ordonnance</a> comme thérapie de prévention et traitement d’un certain nombre de maladies chroniques non transmissibles, dont l’obésité et le diabète.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/lactivite-physique-adaptee-pour-rester-durablement-en-bonne-sante-171979">L’activité physique adaptée, pour rester durablement en bonne santé</a>
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<p>Une <a href="https://www.inserm.fr/expertise-collective/activite-physique-prevention-et-traitement-maladies-chroniques/">expertise collective</a> de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), restituée en 2019 au ministère des sports, recommande que l’activité physique soit prescrite en première intention, avant tout traitement médicamenteux, dans le traitement de l’obésité et de ses complications.</p>
<h2>Un intérêt pour limiter le risque cardiovasculaire</h2>
<p>Les bénéfices de la pratique d’une activité physique l’emportent sans conteste sur les risques encourus, quel que soit l’âge et l’état de santé des personnes. D’après les données de la cohorte <a href="https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.111.038422">« Aerobics Center Longitudinal Study »</a> (suivi longitudinal de 6,4 ans), quand la condition physique s’améliore, la mortalité diminue.</p>
<p>De manière chiffrée, cette étude explique qu’une augmentation de condition physique de 1 équivalent métabolique (ou 1 MET pour « metabolic equivalent of task »), qui correspond à une dépense d’énergie au repos assis, est associée à une diminution de 15 % de la mortalité, toutes causes confondues, et à une diminution de 19 % de la mortalité cardiovasculaire.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/accidents-cardiaques-pour-votre-sante-faites-du-sport-mais-pas-nimporte-comment-208032">Accidents cardiaques : pour votre santé, faites du sport – mais pas n’importe comment</a>
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<p>La prescription d’exercices physiques <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0033062011000685">améliore</a> également le <a href="https://www.inserm.fr/c-est-quoi/pour-seviter-un-bide-cest-quoi-le-syndrome-metabolique/">statut métabolique</a> des personnes en situation de surpoids et d’obésité en diminuant la pression artérielle, le « mauvais » cholestérol et la glycémie. Chez les personnes en situation d’obésité et de diabète, l’activité physique (150 minutes par semaine) entraîne une baisse de la mortalité entre 30 % et 40 %, toutes causes confondues, et une baisse de la mortalité cardiovasculaire entre 25 % et 40 %.</p>
<h2>Des bénéfices sur le tour de taille</h2>
<p>L’activité physique prescrite seule ne semble pas suffisante pour induire une perte de poids significative, en raison d’une compensation par la prise alimentaire. Cependant, en association avec une restriction calorique, l’activité physique potentialise la perte de poids et facilite le maintien à long terme de la perte de poids.</p>
<p>Une <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0004515">étude</a> préconise que les programmes d’activité physique devraient mettre l’accent sur la diminution du tour de taille, qui reflète la masse grasse viscérale, plutôt que le poids.</p>
<p>Et des <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0056415">données des méta-analyses</a> (analyses systématiques combinant les résultats de dizaines d’études randomisées contrôlées) indiquent par ailleurs que des exercices de type aérobie ou d’endurance modérés à intenses (type randonnée, marche nordique, course à pied, vélo, aquagym…) continus, ou par intervalle de haute intensité, diminuent le tour de taille et la quantité de graisse viscérale.</p>
<h2>Choisir les programmes et la période de la journée adaptés</h2>
<p>Les <a href="https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/899553">programmes</a> combinant des exercices de type aérobie et de résistance ou renforcement musculaire (type squat, développé couché, rameur, l’appareil de musculation appelé presse…) pratiqués en alternance, c’est-à-dire sur des jours différents, apportent des bénéfices maximaux chez les personnes en situation d’obésité et de diabète, en augmentant la force musculaire et en améliorant l’<a href="https://www.federationdesdiabetiques.org/information/glycemie/hba1c">équilibre glycémique</a> (c’est-à-dire en diminuant l’<a href="https://www.federationdesdiabetiques.org/information/glycemie/hba1c">hémoglobine glyquée</a>).</p>
<p><em>(L’hémoglobine glyquée, ou HbA1c, est le reflet d’une glycémie moyenne sur 2 ou 3 mois et un marqueur du risque de complication du diabète à long terme, ndlr).</em></p>
<p>Dans le cas de l’obésité et du diabète, les programmes devraient viser des volumes de 2,5h d’activité physique modérée à intense par semaine pour obtenir les meilleurs bénéfices sur la santé. Des <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/obr.13599">études récentes</a> indiquent également que la période de la journée pendant laquelle l’exercice physique est pratiqué influencerait les bénéfices en santé. Un exercice pratiqué le matin favoriserait la perte de poids tandis qu’un exercice pratiqué l’après-midi serait favorable pour l’équilibre glycémique.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/obesite-lutter-a-la-fois-contre-la-stigmatisation-et-contre-la-maladie-160498">Obésité : lutter à la fois contre la stigmatisation et contre la maladie</a>
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<h2>Divers mécanismes physiologiques en jeu</h2>
<p>L’activité physique induit des <a href="https://www.cell.com/trends/endocrinology-metabolism/fulltext/S1043-2760(03)00143-7">adaptations facilitant la mobilisation des graisses</a> (processus appelé lipolyse) par les tissus adipeux et leur utilisation (processus appelé oxydation lipidique) par les muscles locomoteurs. Notre <a href="https://journals.physiology.org/doi/full/10.1152/ajpheart.00704.2012">équipe a montré</a> que l’entraînement en endurance améliore la sensibilité du tissu adipeux aux principales hormones lipolytiques (ce sont les hormones de dégradation des lipides, comme les catécholamines et le peptide atrial natriurétique) et restaure en partie les défauts de lipolyse, c’est-à-dire les difficultés à mobiliser les graisses chez des sujets en surpoids ou obèses.</p>
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<p>L’exercice physique est connu de longue date pour <a href="https://www.jci.org/articles/view/64526">stimuler l’utilisation des graisses (lipides) par les muscles</a>. Ce phénomène s’observe chez des <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0838.2005.00480.x">individus entraînés</a> en endurance par rapport à des personnes non entraînées, ainsi que chez des individus en <a href="https://journals.physiology.org/doi/full/10.1152/ajpendo.00152.2003">situation d’obésité</a> soumis à un programme d’entraînement en endurance de deux mois, à raison de trois séances par semaine.</p>
<p>En résumé, l’activité physique peut être utilisée comme un traitement efficace de l’obésité et de ses complications. Une pratique régulière de 30 minutes à 1 heure d’activité physique par jour confère de très nombreux bénéfices en santé et prolonge l’espérance de vie en bonne santé.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/214020/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Cédric Moro a reçu des financements de l'Agence Nationale de la Recherche, de la Fondation pour la Recherche Médicale, de l'AFM/Téléthon, de la Société Francophone du Diabète, de l'Association Européenne du Diabète (EFSD) et de la Région
Occitanie.</span></em></p>Des données scientifiques confirment l’intérêt de pratiquer une activité physique adapté pour prévenir les complications liées au surpoids et à l’obésité, en premier lieu le risque cardiovasculaire.Cédric Moro, Directeur de Recherche, InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2101562023-10-11T17:23:39Z2023-10-11T17:23:39ZComment la Finlande encourage l’activité physique des enfants et des adolescents<p>Tandis qu’en France les opérations en milieu scolaire comme l’<a href="https://www.education.gouv.fr/30-minutes-d-activite-physique-quotidienne-dans-toutes-les-ecoles-344379">opération 30 minutes d’activité physique</a>) se succèdent pour <a href="https://www.education.gouv.fr/bouger-plus-pour-mieux-apprendre-30-minutes-d-activite-physique-quotidienne-dans-les-ecoles-344406">lutter contre la sédentarité</a> dès l’école primaire, « restaurer le capital santé » des enfants et « faciliter l’apprentissage », d’autres pays ont vu une <a href="https://www.activehealthykids.org/2018/11/09/finlands-2018-report-card-on-physical-activity-for-children-and-youth-has-been-launched/">augmentation constante des niveaux d’activité physique</a> chez les jeunes de 11 à 15 ans.</p>
<p>En Finlande, entre 2002 et 2018, la proportion de jeunes qui atteignent le minimum de 60 minutes d’activité physique par jour est passée de 18 % à 35 % chez les garçons et de 12 % à 29 % chez les filles dans ce même intervalle de temps.</p>
<p>Comment expliquer ces résultats ? Quels dispositifs notre voisin nordique a-t-il mis en place au sein des écoles pour réussir à guider les élèves vers un mode de vie actif ou <em>lifestyle</em> et les éduquer à travers les activités physiques et sportives ? Car pour le ministère de l’Éducation et de la Culture finlandais, augmenter le niveau d’activité physique est le moyen de faire accéder les enfants et les adolescents au bien-être et à la santé.</p>
<h2>Des liens entre activité physique et développement des apprentissages</h2>
<p>On peut constater des politiques nationales favorables à l’activité physique dans les écoles élémentaires et dans les écoles secondaires inférieures (ce qui équivaut au collège pour la France). Ainsi, la Finlande a lancé le programme <a href="https://liikkuvavarhaiskasvatus.fi/wp-content/uploads/2022/10/joy_in_motion_programme_document_LV_www.pdf">« Joy in Motion »</a> en 2017 dans les centres de petite enfance (garderie, crèches pour les enfants de 0 à 6 ans). Il s’agit d’un programme destiné à renforcer la pratique de l’activité physique quotidienne chez les jeunes enfants.</p>
<p>Car les liens entre l’activité physique et le développement des prérequis nécessaires aux apprentissages généraux ont été soulignés <a href="https://jyunity.fi/en/thinkers/outdoor-activities-and-play-are-important-for-childrens-motor-skill-development/">dans plusieurs enquêtes finlandaises</a>. Le pays accorde ainsi beaucoup d’importance à ce rapport entre activité physique et développement des apprentissages (motricité fine, concentration, mémorisation, etc).</p>
<p>Les enfants capables de marcher et âgés de 0 à 5 ans doivent alors faire au moins 180 minutes d’activité physique par jour. Un rapport <a href="https://journals.humankinetics.com/view/journals/jpah/15/s2/article-pS355.xml">« Finland’s report card on Physcial Activity for children and Youth »</a> (2018) indique qu’environ 59 % des jeunes enfants âgés de moins de 6 ans atteignent ces 180 minutes recommandées.</p>
<p>Dans les écoles élémentaires et dans l’enseignement secondaire (collège), le programme <a href="https://schoolsonthemove.fi/about-us/">« Finnish schools on move ! »</a> a été implanté suite au décret ministériel de 2012. Les transports actifs (vélo, marche) sont valorisés, les élèves doivent passer moins d’heures assis sur les bancs de classe par jour, ils ont des pauses actives en salle de classe et ont plus de récréations : pour chaque tranche de 45 minutes de travail à l’école primaire, 15 minutes de pauses conçues comme des moments actifs durant lesquels les enfants doivent « bouger ».</p>
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<p>En primaire, les élèves doivent avoir 60 minutes d’activité physique par jour et un suivi des données de santé sur application mobile a été mis en place. En mai 2018, 88 % des écoles primaires (2 096 écoles) participaient au programme Move !</p>
<p>Enfin on peut ajouter que la Finlande fait une large place à l’éducation physique (EP) dans l’emploi du temps des élèves. La discipline est en effet est considérée comme <a href="https://www.finlex.fi/fi/laki/alkup/2018/20180793">l’une des cinq principales matières du programme d’études</a> dans le primaire et dans le secondaire et représente un tiers du nombre total de cours (après le finnois, la littérature et les mathématiques).</p>
<p>Dans la plupart des écoles élémentaires, les élèves ont au minimum deux leçons de 45 minutes d’éducation physique par semaine en général, soit 90 minutes par semaine. Car elles doivent offrir un certain volume d’heures d’éducation physique sur les trois sections qui composent la <em>basic education</em> en Finlande : pour les années 1-2 (7-8 ans), le volume est de 152 heures annuelles d’EP ; pour les années 3-6 (9-12 ans), le volume est de 342 heures ; enfin pour les années 7-9 (13-15 ans), il est de 266 heures d’EP.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-cours-deducation-physique-et-sportive-consistent-ils-seulement-a-faire-du-sport-203804">Les cours d’éducation physique et sportive consistent-ils seulement à faire du sport ?</a>
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<p>Par ailleurs, dans ces années 7 à 9, des cours d’EP sont proposés en option, de sorte que certains élèves peuvent avoir jusqu’à 6 leçons d’éducation physique par semaine. Généralement une « option éducation physique » est de 36 heures et son enseignement peut être organisé de différentes manières : avec des heures regroupées lors des journées plus longues en ski alpin par exemple, ou « dispatchées » dans l’emploi du temps hebdomadaire des élèves.</p>
<p>Au lycée, pendant trois ans, un cours d’EP est obligatoire, il est de 36 heures réparties sur l’année de différentes manières à nouveau. Il y a également la possibilité pour les élèves de choisir des « cours volontaires d’EP ».</p>
<h2>Favoriser la créativité et le bien-être des élèves</h2>
<p>La Finlande offre une grande liberté pédagogique aux établissements (qui recrutent eux-mêmes les professeurs) et aux enseignants d’éducation physique (qui sont libres de programmer les activités qu’ils souhaitent pour répondre au programme national) : il n’y a pas d’inspection nationale mais des enquêtes conduites au hasard dans les écoles.</p>
<p>S’appuyant sur le rapport précoce et affirmé des finlandais à la forêt, à la nature, ils proposent des leçons à partir d’activités tournées le plus souvent vers l’extérieur et la nature en fonction des saisons : ski de fond, patinage, marche nordique ou flower ball qui est l’activité très populaire. Seule la natation doit obligatoirement être programmée au « pays des mille lacs ».</p>
<p>Enfin, la formation des futurs enseignants d’EP est tournée vers l’ambition de renforcer le <em>lifestyle</em> des futures générations d’élèves en valorisant les expériences positives, la créativité et le bien-être de ces derniers. Nous avons observé les enseignants et les étudiants de la <a href="https://www.jyu.fi/sport/en">faculté du Sport et des Sciences de la Santé de Jyväskylä</a>, seule lieu de formation des futurs enseignants d’EP et avons constaté que les savoirs transmis aux étudiants et les compétences professionnelles travaillées valorisent la conception d’un enseignement fondé sur une pratique ludique plutôt que sur l’apprentissage de techniques spécifiques.</p>
<p>Le but pour les enseignants d’EP finlandais c’est que chaque élève trouve sa manière de faire, de réussir et qu’il se sente bien et heureux dans la leçon. Pour dribbler au basket-ball par exemple, les élèves ne vont pas copier une technique de haut niveau ou reproduire la technique d’un autre élève ou de l’enseignant. Ils vont trouver leur propre manière d’avancer vers la cible en dribblant. Elias, un enseignant de la faculté nous explique cet enjeu fort de formation :</p>
<blockquote>
<p>« J’utilise beaucoup de couleurs, de chiffres, de dés… donc je veux qu’ils soient positifs, créatifs, ouverts d’esprit. Je ne crois pas aux “compétences”. Si vous êtes très habile en tant que footballeur ou nageur, cela ne joue pas un grand rôle lorsque vous êtes enseignant. Je crois que plus vous êtes enthousiaste, plus vos élèves ont envie de bouger, d’essayer et de faire partie de vos cours. »</p>
</blockquote>
<p>Le développement de l’autonomie et la créativité des élèves sont ainsi des principes au cœur du <em>curriculum</em> officiel de l’éducation physique. La place conséquente importante accordée à l’éducation physique dans l’emploi du temps des élèves, l’importance accordée au bien-être et à la créativité dans les leçons de la discipline, les réformes politiques en faveur de l’activité physique sont de nature à renforcer le <em>lifestyle</em> des élèves, à les guider dans la construction d’un rapport positif et favorable à la pratique des activités physiques.</p>
<p>Les élections parlementaires des 200 députés finlandais en avril 2023 ont continué d’orienter les débats en direction des enfants, des adolescents, et de leur activité physique, de leur bien-être, de la qualité de leur vie. Les discussions actuelles portent par exemple sur l’augmentation du temps des leçons d’éducation physique qui pourraient passer de 90 minutes à 135 minutes.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/210156/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sarah Pochon ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Comment lutter contre la sédentarité des jeunes ? C’est un problème mondial à l’heure des écrans. Zoom sur la Finlande qui a mis en place des politiques en faveur de l’activité physique.Sarah Pochon, Maîtresse de conférences en STAPS, Université d'ArtoisLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2119762023-10-06T16:44:22Z2023-10-06T16:44:22ZDans « Le Grand bain », un bataillon de mâles à la dérive ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/547800/original/file-20230912-17-ir0a0a.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C4%2C979%2C634&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les nouveaux mâles du _Grand Bain_.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.allocine.fr/film/fichefilm-235582/photos/detail/?cmediafile=21501831">Mika Cotellon/TF1/StudioCanal</a></span></figcaption></figure><p>Pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, les hommes seront autorisés à participer aux compétitions de natation artistique. Depuis l’introduction de cette discipline sportive aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, seules les femmes pouvaient jusqu’alors concourir. Si leur présence à Paris en 2024 sera en nombre limité (jusqu’à deux hommes dans une équipe de huit membres), c’est déjà une grande victoire pour les défenseurs de l’inclusion.</p>
<p>Simple avancée sociale ou fruit d’un long combat masculin, ce changement réglementaire n’est pas sans rappeler le film de Gilles Lellouche, <em>Le Grand bain</em>, sorti en 2018. Ce dernier raconte l’histoire de huit hommes quadragénaires et quinquagénaires qui, largués dans leur vie professionnelle ou affective, se lancent un défi : gagner la coupe du monde de natation synchronisée masculine.</p>
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<p>Les critiques du film, qui furent unanimement positives lors de sa sortie, renvoient incontestablement à cette actualité olympique en questionnant les <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/signes-des-temps/gender-studies-la-premiere-grande-enquete-philosophique-sur-l-origine-des-etudes-de-genre-et-leurs-consequences-aujourd-hui-7520974">gender studies</a> sous un angle trop peu abordé en France, celui des clichés associés à la virilité masculine dans le sport.</p>
<p>Ainsi peut-on lire qu’il s’agit d’une comédie « à la gloire des failles et faiblesses humaines » <a href="https://www.liberation.fr/cinema/2018/10/23/le-grand-bain-maillots-forts_1687303/">selon <em>Libération</em></a>, d’un film sociétal « qui met le collectif à l’honneur » <a href="https://www.lefigaro.fr/cinema/2018/11/08/03002-20181108ARTFIG00021-gilles-lellouche-les-10-millions-d-entrees-je-les-feterai-dans-une-piscine-de-champagne.php">pour <em>Le Figaro</em></a>, d’une « vérité humaine qui parle avec une infinie tendresse » <a href="https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/poelvoorde-amalric-katerine-katerine-ils-se-sont-jetes-dans-le-grand-bain-23-10-2018-7926504.php">d’après <em>Le Parisien</em></a>. La réflexion que mène le réalisateur – qui est également co-scénariste – se résume en effet par cette formule métaphorique prononcée en début de film par un narrateur extradiégétique : un rond peut-il entrer dans un carré ? Il sous-entend par-là qu’il est peut-être possible d’aborder le rapport entre sport et masculinité d’une tout autre façon que celle qui nous est imposée.</p>
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<p>Gilles Lellouche propose à vrai dire un généreux portrait de ces individus abîmés par notre époque, celle du culte du corps, et qui trouvent leur salut dans un « sport de filles ». Éloge d’un épanouissement possible face à l’injonction généralisée de la réussite, triomphe de la solidarité sur celui de l’individualisme, affichage des ventres mous contre le culturisme ambiant, ce long-métrage apporte un souffle nouveau en déplaçant le topos de la thérapie de groupe dans des vestiaires sportifs.</p>
<p>Si le grand public français a été touché par l’histoire, c’est que le film lutte contre une certaine <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/21640629.2016.1198569">vision essentialiste</a> selon laquelle il existerait des différences innées entre les deux sexes. En caricaturant la virilité promue par le système patriarcal, certaines scènes témoignent de l’anti-héroïsme d’une génération d’individus en quête de sens. Ces derniers bousculent, en réaction à la classique <a href="https://journals.openedition.org/lectures/13753">« masculinité hégémonique »</a>, les représentations de l’homme occidental dans le « grand bain » de société française au XXI<sup>e</sup> siècle.</p>
<h2>A l’origine, un club de natation synchronisée suédois</h2>
<p>Inspiré de faits réels, le film de Gilles Lellouche s’inscrit dans une lignée de fictions décomplexées sur la soi-disant <a href="https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=OIE3DwAAQBAJ">« effémination »</a> de cette génération masculine qui ne se laisse plus enfermer dans ce modèle de virilité héroïque et conquérante.</p>
<p>Lors de l’écriture du film, si le réalisateur avait à l’esprit le film de Peter Cattaneo sur les Chippendales du monde ouvrier (<em>The Full Monty</em>, 1997), il s’est surtout inspiré de l’histoire vraie d’un club de natation synchronisée masculine suédois créé en 2003, le <a href="https://www.larepubliquedespyrenees.Fr/Societe/AFP/france-monde-societe/quadras-et-ventrus-ces-pionniers-de-la-natation-synchronisee-masculine-5148918.php">« Stockholm Simkonst Herr »</a>, un pays où les femmes ont acquis depuis longtemps une place égalitaire dans la vie politique et médiatique.</p>
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<p>Ce club a d’ailleurs donné lieu à un documentaire et à maintes adaptations cinématographiques : <em>Allt flyter</em> de Måns Herngren (2008), <em>Men Who Swim</em> de Dylan Williams (2010), <em>Swimming with Men</em> d’Olivier Parker (2018). Ce sujet a aussi trouvé son public au Japon avec la comédie <em>Waterboys</em> de Shinobu Yaguchi et son adaptation éponyme chinoise réalisée par Song Haolin en 2021.</p>
<p>Le choix de la natation synchronisée, par sa singularité féminine (liée à son histoire et au succès des deux grandes nageuses de ballet du cinéma américain Annette Kellermann et Esther Williams), est sans doute la raison principale ayant poussé le réalisateur à choisir ce sport pour illustrer son propos.</p>
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<p>Toutefois, on peut lire l’intrigue au deuxième degré ; la natation serait alors une métaphore des difficultés rencontrées par les personnages et leur volonté de s’en sortir. Cette théorie opère dès le titre, « le grand bain » dans lequel chacun doit se lancer et apprendre à survivre malgré les obstacles.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=516&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=516&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/545325/original/file-20230829-19-hpibob.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=516&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Annette Kellermann, pionnière de la pratique de la natation synchronisée, au début du XXᵉ siècle.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://picryl.com/media/pictorial-post-card-miss-annette-kellermann-champion-lady-swimmer-and-diver-6c1193">State Library of New South Wales</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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<p>Les nombreuses métaphores dans ce film, filant une diégèse tragi-comique, permettent de mieux percevoir la volonté du réalisateur de dépasser les stéréotypes pour mieux apprendre à s’accepter. En effet, l’eau peut d’abord revêtir un sens négatif : elle peut inonder, submerger voire noyer. Sans une main tendue, faute d’efforts suffisants, il est souvent difficile de sortir seul la tête de l’eau.</p>
<p>Cependant, à en croire Gaston Bachelard, l’eau nourricière et enveloppante peut <a href="https://www.jose-corti.fr/titres/eau-et-reves.html">être perçue dans un sens positif</a>. L’imaginaire de cet élément est communément lié à l’amour de la mère, par sa forme similaire à celle du liquide amniotique qui nous héberge pendant neuf mois, ou à celle du lait maternel qui nous nourrit. Pour Gilles Lellouche, la piscine est justement un « symbole très maternel » et représente dans le film <a href="https://www.parismatch.com/People/Le-Grand-bain-Gilles-Lellouche-Les-perdants-les-vainqueurs-pour-moi-ca-n-existe-pas-1583307">« un cocon où l’on est à l’abri du jugement des autres »</a>. Ainsi, les héros déçus par la vie, se jettent dans ce <a href="https://www.telerama.fr/cinema/films/le-grand-bain,519844.php">« grand bain amniotique »</a> pour enfin renaître en tant que groupe soudé et, pour reprendre les propos du réalisateur, sentir leur cœur qui se remet à battre.</p>
<p>À travers l’histoire de ces hommes ayant trouvé leur salut dans une activité historiquement connotée comme féminine, <em>Le Grand Bain</em> interpelle les spectateurs sur la nécessité de remettre en cause la masculinité hégémonique. Il s’inscrit dans des questionnements contemporains et permet, comme le dit le sociologue du cinéma Emmanuel Ethis, de <a href="https://www.lepoint.fr/culture/derriere-le-succes-du-grand-bain-un-desir-de-collectif-15-11-2018-2271647_3.php">« réfléchir à la construction et a fortiori à la reconstruction de nos identités »</a>. Pour tous les passionnés de sport ou celles et ceux que le sujet intéresse, ce film est incontestablement une invitation au voyage olympique à venir.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/211976/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>En plongeant ses héros dans une compétition de natation synchronisée, « Le grand bain » vient questionner la masculinité hégémonique et notre vision de la virilité.Thomas Bauer, Maître de conférences HDR en histoire du sport (STAPS), Université de LimogesSiyao Lin, Doctorante en culture sportive, Université de LimogesLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.