tag:theconversation.com,2011:/global/topics/bonheur-30502/articlesbonheur – The Conversation2024-01-08T16:57:00Ztag:theconversation.com,2011:article/2205082024-01-08T16:57:00Z2024-01-08T16:57:00ZFaire carrière dans la finance : eldorado ou prison dorée ?<p>Une belle opportunité pour les néo-diplômés, de hauts niveaux de salaires, une ambiance de travail jeune et une évolution de carrière très rapide… Telle est la <a href="https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/classements/linkedin-publie-son-top-25-des-entreprises-qui-offrent-les-meilleures-carrieres-1936076">façon dont sont souvent dépeintes les carrières</a> dans le <a href="https://theconversation.com/topics/finance-20382">monde de la finance</a>. Un discours qui attire semble-t-il : de nombreuses écoles de commerce, d’ingénieurs ou des universités proposent ces filières spécialisées prisées par les étudiants. Plus précisément, les métiers de <a href="https://theconversation.com/topics/trader-22014">traders</a> et de vendeurs sur les marchés, d’analystes financiers également promettent des rémunérations pour la première embauche particulièrement lucratives qui font rêver un certain nombre de jeunes hommes et femmes. Afin de démarrer leur carrière avec des revenus très élevés, les jeunes banquiers d’affaires <a href="https://journals.openedition.org/lectures/421">ne craignent pas de travailler de nombreuses heures</a> en début de carrière.</p>
<p>Des discours qui ne suffisent plus toujours. Beaucoup de nouveaux arrivants sur le marché du travail ont leur exigence, que ce soit en termes de <a href="https://www.lefigaro.fr/decideurs/emploi/horaires-ecologie-qualite-de-vie-les-nouvelles-exigences-des-jeunes-loups-de-la-finance-20230912">qualité de vie</a> ou d’<a href="https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/lengagement-climatique-du-secteur-financier-un-critere-de-plus-en-plus-important-pour-les-jeunes-diplomes-2040678">engagement environnemental</a> par exemple. Une face sombre du secteur a également été mise en avant au cours de la dernière décennie par les publications de l’ancien trader <a href="https://theconversation.com/topics/jerome-kerviel-22012">Jérôme Kerviel</a> présentant l’ <a href="https://www.decitre.fr/livres/l-engrenage-9782081238862.html">« engrenage »</a> dans lequel il s’est trouvé pris.</p>
<p>Nos <a href="https://agrh2021.sciencesconf.org/data/pages/Communication_AGRH_2021_Lescoat_De_Becdelievre.pdf">travaux</a> auprès de professionnels des marchés financiers pour la plupart expatriés dans les grandes capitales internationales questionnent ainsi le rêve que peuvent constituer ces professions sur le moyen et le long terme. Nous avons suivi une cohorte et interrogé une quarantaine de financiers qui exercent des métiers parmi les plus rémunérateurs (plus de 100 000 € les années les plus fastes) : traders, analystes <em>sell-side</em> et vendeurs. Ils semblent suivre un mouvement en deux étapes.</p>
<h2>Essoufflés après cinq années</h2>
<p>Dans les premiers temps, les traders expriment un véritable engouement pour l’activité et le contexte où elle se déroule. L’un d’entre eux revient pour nous sur ses cinq premières années d’expérience :</p>
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<p>« J’ai bien aimé l’équipe, l’ambiance, les tâches et c’est pour cela que j’en suis arrivé là. »</p>
</blockquote>
<p>Tous paraissent très motivés par leur nouvel emploi et s’en disent très satisfaits. Dans cette première phase, le travail semble permettre à l’individu de trouver un certain bonheur personnel. Il y prend du plaisir et cela le conduit à être productif. La littérature qualifie parfois ces réflexions de « <a href="https://www.elgaronline.com/edcollchap/edcoll/9781782547020/9781782547020.00006.xml">sustainable career</a> », la carrière durable, un processus par lequel l’individu ajuste son travail et ses opportunités pour y trouver du sens. Le plaisir d’un travail intellectuellement stimulant, l’ambiance internationale des banques et le salaire élevé grisent les jeunes banquiers qui arrivent sur le marché du travail. La carrière dans la finance est pensée comme un eldorado à la fois pour l’argent et pour le prestige.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1496421550295330817"}"></div></p>
<p>Au bout de 5 à 7 ans de carrière, ce mouvement positif et les certitudes laissent cependant place à des difficultés et à des questionnements. Surinvestissement, exigences et horaires de travail démesurés valent-ils le coup ? La moyenne d’heures de travail selon nos enquêtés s’élève de 10 à 12 heures par jour, avec parfois des pics à 14 ou 15 heures dans les cas par exemple d’un travail sur une introduction en bourse. Les nuits de sommeil sont parfois courtes comme nous l’explique un analyste avec cinq ans d’expérience :</p>
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<p>« Je me suis endormi à 1h du matin et me suis levé à 4h30, et je ne peux pas faire de sieste au travail. »</p>
</blockquote>
<p>Les banquiers ont aussi beaucoup de mal à bien se nourrir. Ils mangent souvent sur le pouce et tard, au point que certains banquiers soucieux de leur santé n’hésitent pas à payer une personne pour leur faire à manger :</p>
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<p>« Jusqu’à il y a un mois, mon manager payait une dame de 70 ans pour lui faire à manger… »</p>
</blockquote>
<p>Les financiers mettent aussi en avant une compétition toujours plus intense sur le marché du travail, avec des exigences toujours plus élevées d’année en année :</p>
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<p>« L’employabilité a beaucoup changé, tu es beaucoup plus sur la défensive, on exige beaucoup plus de toi, il y a beaucoup plus de stress de réussite… »</p>
</blockquote>
<p>Les femmes sont sujettes à des difficultés spécifiques dans ce milieu très masculin. Persiste une représentation traditionnelle de la femme où devenir mère est considéré comme un <a href="https://journals.openedition.org/lectures/54506">désengagement de la compétition</a> car cette étape de vie nécessiterait obligatoirement un temps passé avec les enfants qui pourrait être utilisé pour signer des contrats ou entretenir une relation client. Une vendeuse de six ans d’expérience le suppose du moins :</p>
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<p>« Peut-être que quand tu as des enfants, tu es moins investie, tu déjeunes moins souvent avec les clients, tu restes moins souvent le soir. »</p>
</blockquote>
<p>Si l’on peut s’attendre à une évaluation claire du travail de chacune et chacun, corrélée aux performances financières, les bonus semblent en fait peu expliqués et laissés à l’appréciation du manager. Dans le cas d’une erreur ou d’une mauvaise gestion, c’est le ou la moins gradé qui en paiera les conséquences. Le système d’évaluation par objectifs, censé apporter une neutralité par le chiffre n’est en fait pas égalitaire car si le calcul d’une performance est objectif, son interprétation est subjective et peut être soumise à des biais, notamment en termes de <a href="https://www.jstor.org/stable/j.ctt7rz99">genre</a>.</p>
<p>Une forte insatisfaction apparaît alors : il ne suffit pas de travailler beaucoup pour être bien évalué et bien rétribué. C’est le mythe de la méritocratie qui s’effondre.</p>
<h2>Partir… pour rester ?</h2>
<p>À moyen terme, cet ensemble de contraintes provoque une baisse de la motivation. Le jeune banquier se questionne sur son rapport au travail, sur sa carrière et sur le sens qu’il peut lui donner. La reconversion reste cependant difficile ne sachant pas où se diriger, certains banquiers quittent la banque pour finalement y revenir dans le même type de poste :</p>
<blockquote>
<p>« Mon année sabbatique m’a donné un peu plus de recul par rapport à ce job. Elle m’a permis de comprendre plus pourquoi je l’ai fait et surtout pourquoi j’y suis retourné : c’est essentiellement parce que je ne sais pas ce que je veux faire, que ça ne nuit pas sur un CV et que ça paye bien »</p>
</blockquote>
<p>Par ailleurs, alors que l’on pourrait penser que l’hyperconsommation ferait partie de cette culture financière, nos enquêtés préfèrent en fait vivre confortablement sans excès. Ils épargnent dans l’éventualité d’un changement de poste qui serait par exemple moins rémunérateur. L’accès à la propriété, peu évident dans les grandes capitales internationales pousse aussi à épargner. Rester dans ces grandes villes, en particulier Londres, est une motivation pour conserver un emploi dans la finance.</p>
<p>Certains cherchent des solutions intermédiaires, un poste en banque moins exposé ou mettent à profit leurs connaissances fines des produits financiers dans d’autres secteurs d’activité. Un équilibre de sens dans la carrière semble être trouvé quand l’individu accepte certaines contraintes pour rester heureux dans sa vie personnelle et professionnelle grâce à une rémunération confortable qui lui permet de profiter des nombreux restaurants et bars et d’avoir un accès à la propriété.</p>
<p>À l’opposé de cette stratégie de sortie, certains font le choix de ne pas construire de vie personnelle. Le travail devient un « lifestyle », un mode de vie. Tout doit être orienté dans le temps non travaillé vers une optimisation afin de dégager le plus de temps possible pour le travail. Le reste est mis de côté et le corps est beaucoup sollicité. Un analyste dans le secteur depuis sept ans se questionne :</p>
<blockquote>
<p>« Ton boss, il est marié ? Comment tu veux qu’il garde une nana avec le travail qu’il fournit… »</p>
</blockquote>
<p>Celles et ceux qui restent sont les personnes qui trouvent une gratification dans l’activité et dans la démonstration de leur capacité de travail. Ou bien souhaitent-ils offrir à leur famille une bonne éducation et un logement confortable, en particulier à Londres ? La perte de leur travail, ou une baisse significative de la rémunération signifierait un retour en France (retour par ailleurs non vécu comme un échec).</p>
<p>Si l’on peut penser cela antinomique avec le travail des traders, nos travaux montrent au contraire que, quel que soit le métier, l’individu cherche à donner du sens à son travail et à se construire une carrière durable. Après onze ans d’exercice, un professionnel nous explique :</p>
<blockquote>
<p>« C’est beaucoup plus amusant qu’avant : je décide de mes horaires, de l’orientation à donner, des produits à développer, des sites clients à prioriser… C’est beaucoup plus intéressant ! »</p>
</blockquote>
<p>La carrière en finance apparaît ainsi comme un eldorado qui peut se transformer un temps en prison dorée. Les plus heureux semblent celles et ceux qui prennent en compte la courte durée de ces carrières dans la finance et se questionnent régulièrement sur « l’après-salle de marché ».</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220508/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Cette enquête est issue d'un travail de terrain financé en partie par une bourse de doctorat de l'ESCP Europe.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Pauline de Becdelièvre ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Au bout de cinq années d’exercice, les professionnels de la finance à qui l’on promettait monts et merveilles lorsqu’ils étaient étudiants déchantent souvent. De là à quitter le secteur ?Pierre Lescoat, Professeur Assistant, Neoma Business SchoolPauline de Becdelièvre, Maître de conférence/ enseignant-chercheur, École Normale Supérieure Paris-Saclay – Université Paris-SaclayLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2195592024-01-04T15:01:52Z2024-01-04T15:01:52ZAvoir des enfants rend-il plus heureux ? Voici ce qu'en dit la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/565820/original/file-20231214-23-m023ti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=4%2C0%2C994%2C667&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le bonheur et l’épanouissement que l’on ressent en prenant cette décision dépendront de nombreux facteurs.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Dans plusieurs régions du monde, la <a href="https://doi.org/10.1007/s11205-011-9865-y">croyance dominante</a> stipule qu’avoir des enfants est la clé du bonheur, et que les personnes qui n’en ont pas sentent que leur existence n’est pas satisfaisante.</p>
<p>Mais est-ce vraiment le cas ? La réponse à cette question est à la fois simple et complexe. Le sentiment d’épanouissement que l’on ressent dans sa vie, que l’on décide ou non d’avoir des enfants, dépend d’une grande diversité de facteurs.</p>
<p>Examinons d’abord la réponse simple : non, nous n’avons pas besoin d’avoir d’enfants pour être <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1066480720911611">heureux et épanouis</a>.</p>
<p>Les études menées auprès de femmes qui ont choisi de ne pas devenir mères montrent que la plupart d’entre elles ont un <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0277539514001824">bon sens de l’identité et de l’individualité</a>. Elles ne se sentent pas définies par leur rôle au sein de la famille et estiment avoir <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0891243202238982">plus de liberté</a> et de maîtrise de leur corps, de leur vie et de leur avenir. Les femmes sans enfants font également état d’une plus grande <a href="https://doi.org/10.1177/0192513X07303879">stabilité financière</a>, même s’il n’est pas nécessaire d’avoir un <a href="https://www.jstor.org/stable/353143?origin=crossref">statut socio-économique</a> élevé pour être bien avec la décision de ne pas avoir d’enfants.</p>
<p>En moyenne, les femmes et les hommes qui n’ont pas d’enfants sont aussi <a href="https://doi.org/10.1207/S15374424JCCP2904_13">moins stressés</a>, et se déclarent <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032721013926">plus satisfaits</a> de leur mariage.</p>
<p>Il existe peu de recherches sur les hommes célibataires et leur expérience de ne pas avoir d’enfants – et encore moins sur celle des <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/15240657.2019.1559515">personnes transgenres ou queers</a>. Cependant, une étude portant sur des hommes ayant choisi de renoncer à la paternité a révélé que la plupart se déclarent contents de leur décision et se félicitaient de jouir d’une plus grande liberté dans leur vie. Seul un petit nombre d’entre eux ont exprimé des regrets quant à leur choix, principalement parce qu’ils ne <a href="https://www.bloomsbury.com/uk/chosen-lives-of-childfree-men-9780897895989/">laisseraient pas d’héritage</a>.</p>
<p>Toutefois, les hommes sans enfants risquent de voir leur <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0192513X07303879">degré de satisfaction générale diminuer</a> à un âge avancé s’ils ne <a href="https://academic.oup.com/esr/article-abstract/26/1/1/538246?redirectedFrom=fulltext">bénéficient pas d’un soutien social</a>.</p>
<h2>Le paradoxe de la parentalité</h2>
<p>C’est lorsqu’il s’agit de décider d’avoir ou non des enfants que les choses se compliquent un peu.</p>
<p>Si les parents peuvent sans aucun doute vivre heureux et épanouis, la satisfaction qu’ils éprouvent à l’égard de cette décision s’étale généralement dans le temps et peut également dépendre de multiples facteurs sur lesquels ils n’ont pas d’emprise.</p>
<p>Au début, beaucoup de parents ressentent une <a href="https://psycnet.apa.org/record/2010-13310-011">baisse temporaire de leur bien-être</a> après la naissance d’un enfant, un phénomène connu sous le nom de <a href="https://psycnet.apa.org/record/2013-21502-002">« paradoxe de la parentalité »</a>. En effet, un nouveau bébé peut entraver la satisfaction de nombreux besoins fondamentaux, tels que le sommeil, l’alimentation et les contacts avec les amis. Cette situation peut être source de mécontentement.</p>
<p>Les femmes hétérosexuelles <a href="https://doi.org/10.1111/j.1741-3737.2003.00574.x">se déclarent aussi plus malheureuses</a> que les hommes lorsqu’elles deviennent parents. Cela peut s’expliquer par le fait que la charge des soins tend à peser de manière disproportionnée sur elles.</p>
<p>Mais le fait de bénéficier d’un bon <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5222535/">soutien familial et social</a>, d’un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6294450/">co-parent actif et également investi</a>, et de vivre dans une région dotée de <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/social-policy-and-society/article/abs/introduction-parenting-support-in-the-nordic-countries-is-there-a-specific-nordic-model/18BFF0AB8EACD27F826AEDB573AEB237">politiques de soutien au travail et à la famille</a> peut compenser le <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11205-011-9865-y">stress et les coûts liés à l’éducation des enfants</a>.</p>
<p>C’est probablement la raison pour laquelle les femmes norvégiennes <a href="https://link.springer.com/referenceworkentry/10.1007/978-3-319-69909-7_3710-2">ne font pas état</a> d’une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1053535705001733">perte de bonheur</a> lorsqu’elles ont des enfants, car la Norvège dispose de nombreuses politiques favorables à la famille qui permettent aux deux parents d’<a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0959353505051730">élever leurs enfants tout en menant une carrière</a>.</p>
<p>Bien qu’être parent puisse s’avérer difficile, il ne faut pas en conclure que le bonheur, la joie et une <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0956797612447798">vie plus épanouie</a> sont impossibles à atteindre. L’expérience parentale peut même engendrer une forme profonde de bien-être appelée « eudémonique ». Il s’agit du sentiment que votre vie vaut la peine d’être vécue, ce qui est différent du bonheur à court terme.</p>
<p>Les hommes comme les femmes peuvent ressentir un <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11482-021-10020-0">bien-être eudémonique positif</a> lorsqu’ils <a href="https://doi.org/10.1177/0192513X18758344">deviennent parents</a>. Mais pour ces dernières, l’augmentation du <a href="https://psycnet.apa.org/journals/bul/140/3/846">bien-être eudémonique</a> dépend également de l’équilibre entre les tâches parentales et celles de leur partenaire.</p>
<h2>Faire face aux regrets</h2>
<p>Une autre préoccupation majeure est de savoir si on regrettera de ne pas avoir eu d’enfants.</p>
<p>Il est rassurant de constater que les recherches menées auprès de <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1066480720911611">personnes âgées</a> n’ayant pas eu d’enfants montrent qu’un grand nombre d’entre elles se déclarent <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.2190/8PTL-P745-58U1-3330">comblées</a> et font preuve de <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11205-015-1177-1">résilience</a> face aux problèmes de santé mentale.</p>
<p>Il semble que la principale clé pour être heureux de <a href="https://doi.org/10.1177/1066480716648676">sa décision d’avoir ou non des enfants</a> dépende du fait que l’on se sente maître de cette décision. Lorsqu’on a le sentiment d’avoir choisi sa voie, on tend à assumer ses décisions et à en tirer une plus grande satisfaction.</p>
<p>Mais que se passe-t-il si ce choix vous a été retiré, que vous vouliez un enfant sans pouvoir y parvenir ? Peut-on être heureux dans ce cas ? Notre étude montre que la réponse est un oui retentissant.</p>
<p>Nous nous sommes intéressés aux <a href="https://iacp.ie/files/UserFiles/00981%20IJCP%20Q1-23%20-%20Full_1.pdf">conséquences de l’infécondité</a> auprès de 161 femmes britanniques qui souhaitaient être mères sans avoir pu le devenir pour diverses raisons, telles que l’impossibilité de trouver un partenaire ou l’infertilité. Les participantes étaient âgées de 25 à 75 ans.</p>
<p>Nous avons constaté qu’en moyenne, le bien-être des participantes n’était pas différent de celui du public en général. Alors que 12 % d’entre elles vivaient mal cette situation (elles avaient l’impression que leur vie n’avait pas de but), 24 % s’épanouissaient psychologiquement, faisant état du niveau de santé mentale le plus élevé. Les autres ont connu des niveaux de bien-être modérés.</p>
<p>Il est intéressant de noter que, pour certains, les efforts déployés pour avoir un enfant se sont traduits par une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2468749920300764">croissance post-traumatique</a>. Cette notion fait référence aux changements psychologiques positifs qui surviennent après un événement traumatisant. Les femmes dont le niveau de bien-être est le plus élevé ont déclaré que de se concentrer sur de nouvelles possibilités dans leur vie, en dehors du fait d’être mère, les a aidées à améliorer leur bien-être.</p>
<p>Des études menées auprès d’hommes qui n’ont pas pu avoir d’enfants pour cause d’infertilité indiquent que nombre d’entre eux ont <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02646838.2010.544294">éprouvé de la tristesse</a> par la suite, même si cette tristesse s’est atténuée avec l’âge. Mais comme pour les femmes involontairement privées d’enfants, repenser leur identité et leur rôle dans la société en <a href="https://psycnet.apa.org/doi/10.1177/1097184X99002001002">dehors de la paternité</a> a aidé beaucoup d’entre eux à trouver un sens et une satisfaction à leur vie.</p>
<p>La parentalité conduit-elle au bonheur ? L’infécondité nous rend-elle malheureux ? La réponse à ces questions n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Le bonheur ou l’épanouissement que nous ressentons dépend de nombreux facteurs, dont beaucoup échappent à notre volonté. Si la manière dont on choisit de donner un sens à sa vie est effectivement un élément clé, le soutien social qui nous est apporté pour devenir parent et le climat politique dans lequel nous vivons le sont tout autant.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/219559/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>L’étude que nous avons menée montre clairement que l’on peut être heureux même si on souhaite avoir un enfant, mais qu’on n’y parvient pas.Trudy Meehan, Lecturer, Centre for Positive Psychology and Health, RCSI University of Medicine and Health SciencesJolanta Burke, Senior Lecturer, Centre for Positive Health Sciences, RCSI University of Medicine and Health SciencesLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2054662023-07-18T14:15:23Z2023-07-18T14:15:23ZLes liens sociaux sont essentiels pour le bien-être. Voici sept manières d’éviter l’isolement<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/536926/original/file-20230711-23246-qtu29h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=17%2C0%2C1920%2C1279&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les personnes seules sont plus malades et vivent moins longtemps. Tout comme les recommandations concernant l’alimentation et l’exercice physique, les directives de santé publique en matière de liens sociaux peuvent nous aider à vivre plus heureux et en meilleure santé.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Le Directeur du Service de santé publique des États-Unis, Vivek Murthy, a récemment qualifié la <a href="https://www.cbsnews.com/news/loneliness-surgeon-general-epidemic-Covid/">solitude d’épidémie</a> et a publié un <a href="https://www.hhs.gov/sites/default/files/surgeon-general-social-connection-advisory.pdf">avis de santé publique</a> sur les effets curatifs des relations interpersonnelles et de la communauté.</p>
<p>Le rapport met en garde contre les conséquences néfastes importantes de la solitude et de l’isolement social, en les comparant à <a href="https://doi.org/10.2105/ajph.2013.301261">d’autres facteurs de risque majeurs</a> de décès prématuré tels que le tabagisme, l’obésité, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-solitude-lautre-probleme-de-sante-publique-dont-il-est-urgent-de-soccuper-136578">La solitude : l’autre problème de santé publique dont il est urgent de s’occuper</a>
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<h2>La solitude et l’isolement social peuvent nuire à la santé</h2>
<p>Dans le cadre de mon travail d’épidémiologiste social et comportemental, j’ai étudié la manière dont les liens sociaux et communautaires affectent les conditions de santé, <a href="https://doi.org/10.1007/s10461-017-1939-7">allant du VIH</a> à la <a href="https://doi.org/10.1080/13691058.2018.1439186">consommation de substances</a>.</p>
<p>Par exemple, mes collègues et moi-même avons déjà démontré que l’isolement social est associé à une <a href="https://doi.org/10.1007/s10461-020-03000-2">augmentation de 48 %</a> du risque de décès prématuré, et que la probabilité que les personnes seules rapportent un état de santé passable ou mauvais est <a href="http://dx.doi.org/10.1136/jech-2019-213566">71 % plus élevée</a>.</p>
<p>D’autres chercheurs ont également documenté les ravages de la solitude sur les individus, montrant que les personnes seules et isolées ont une <a href="https://doi.org/10.1093/abm/kaaa029">fonction immunitaire plus faible</a>, connaissent des <a href="https://doi.org/10.1016/j.bbi.2019.08.189">taux d’inflammation plus élevés</a> et sont plus exposées aux <a href="https://doi.org/10.1136/heartjnl-2015-308790">maladies cardiaques</a>, <a href="https://doi.org/10.1038/ncponc1134">au cancer</a> <a href="https://doi.org/10.1186/s12889-017-4948-6">et au diabète</a>.</p>
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<img alt="Un groupe de jeunes gens attablés prenant un égoportrait" src="https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=363&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=363&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=363&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=456&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=456&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/525493/original/file-20230510-16752-1wvk1l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=456&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Bien que la vulnérabilité de chacun face à la solitude et à l’isolement social diffère, nous avons tous besoin de liens sociaux.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Fait peut-être tout aussi important, la <a href="https://www.health.harvard.edu/blog/the-secret-to-happiness-heres-some-advice-from-the-longest-running-study-on-happiness-2017100512543#:%7E:text=The%20Harvard%20Study%20has%20found%20a%20strong%20association,isolation%20is%20a%20mood%20buster%2C%E2%80%9D%20says%20Dr.%20Waldinger.">recherche de Harvard</a> issue de l’étude de cohorte la plus longue jamais réalisée suggère que les relations sociales chaleureuses sont le principal facteur prédictif du bonheur tout au long de la vie.</p>
<p>En d’autres termes, les personnes coupées du monde sont plus malades, plus tristes et vivent moins longtemps.</p>
<h2>Les premières directives de santé publique en la matière</h2>
<p>En réponse à cette épidémie de solitude, mon équipe à la <a href="https://casch.org/guidelines">Canadian Alliance for Social Connection and Health</a> a <a href="https://www.universityaffairs.ca/news/news-article/university-researchers-are-helping-to-create-a-canadian-guide-for-social-connection/">mobilisé des experts de tout le Canada</a> et du monde entier pour élaborer les premières directives de santé publique mondiale en matière de lien social.</p>
<p>Tout comme les recommandations relatives à la <a href="https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/">nutrition</a>, à l’<a href="https://www.participaction.com/fr/">exercice physique</a> et à la <a href="https://ccsa.ca/fr/reperes-canadiens-sur-lalcool-et-la-sante">consommation d’alcool</a> promues par de nombreux gouvernements nationaux, les directives en matière de liens sociaux ont le potentiel d’améliorer notre santé et notre bonheur en nous aidant à donner la priorité aux relations sociales dans notre vie quotidienne.</p>
<p>Elles peuvent également sensibiliser les prestataires de soins de santé et les décideurs politiques. Ces experts pourront ainsi s’assurer que leurs actions sont cohérentes avec les dernières données soulignant l’importance de la santé sociale.</p>
<h2>Sept approches prometteuses pour une meilleure santé sociale</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un groupe d’adultes d’âge moyen autour d’une table lors d’un cours d’art" src="https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=267&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=267&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=267&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=336&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=336&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/525494/original/file-20230510-18700-bteavf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=336&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Indépendamment des degrés d’introversion ou d’extraversion, l’insuffisance des liens sociaux est associée à une dégradation du bien-être.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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</figure>
<p>Bien que la vulnérabilité de chacun face à la solitude et à l’isolement social diffère, nous avons tous besoin de relations interpersonnelles. Pourtant, en général, les gens <a href="https://doi.org/10.1016/j.tics.2022.02.007">sous-estiment les avantages de la connexion</a> avec les autres et en surestiment les contraintes, notamment le travail émotionnel et l’énergie mentale nécessaires à la gestion des relations et à la présentation de soi.</p>
<p><a href="https://doi.org/10.1027/1614-0001/a000048">Indépendamment des degrés</a> d’introversion ou d’extraversion, l’insuffisance des liens sociaux est associée à une dégradation du bien-être.</p>
<p>La raison en est que les relations interpersonnelles sont un impératif biologique. Notre évolution s’est faite au sein de <a href="https://theconversation.com/dunbars-number-why-my-theory-that-humans-can-only-maintain-150-friendships-has-withstood-30-years-of-scrutiny-160676">collectivités très unies</a>. Pour les humains de l’Antiquité, l’exclusion sociale était une condamnation à mort. La solitude est un moyen pour notre corps de <a href="https://doi.org/10.1080/02699931.2013.837379">demeurer présent</a>, mais il arrive que <a href="https://casch.org/theory">nous restions pris au piège</a>.</p>
<p>Les directives de santé publique peuvent contribuer à sensibiliser à l’importance des relations interpersonnelles et nous fournir une feuille de route pour une meilleure santé sociale. Mais quelle forme ces orientations doivent-elles adopter ?</p>
<p>C’est exactement ce que <a href="https://www.newswire.ca/news-releases/from-social-distancing-to-social-connection-the-genwell-project-s-nationwide-survey-reinforces-the-importance-of-human-connection-as-canada-transitions-to-post-pandemic-recovery-822887144.html">mon équipe a cherché à comprendre</a> dans le cadre d’une étude à méthodes mixtes en plusieurs phases, financée par le gouvernement canadien et menée en partenariat avec celui-ci. Jusqu’à présent, nous avons identifié quelques approches prometteuses sur lesquelles chacun d’entre nous peut agir dès maintenant :</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Une famille sur un canapé regardant une tablette" src="https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/525495/original/file-20230510-17-ng6lfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les relations de proximité répondent à nos besoins relationnels les plus importants : se sentir aimé, reconnu et validé.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p><strong>Assurez-vous d’avoir <a href="https://static1.squarespace.com/static/60283c2e174c122f8ebe0f39/t/645a88655583045704102e40/1683654757592/CSCG_Evidence+Brief_Number+of+Friends.pdf">trois à cinq amis proches</a> à qui faire appel lorsque vous êtes dans le besoin.</strong> </p>
<p>La recherche a montré que les personnes qui comptent au moins trois à cinq amis proches sont celles qui souffrent le moins de solitude, d’anxiété, de dépression et d’une série d’autres effets néfastes sur la santé. Si vous avez trop d’amis, vous risquez de sacrifier la qualité à la quantité. Si vous n’en avez pas assez, vous pourriez vous retrouver seul en cas de besoin.</p>
<p><strong>Ayez une <a href="https://static1.squarespace.com/static/60283c2e174c122f8ebe0f39/t/640e0384b9ce9e602bf93c77/1678640005938/CSCG_Evidence+Brief_Social+Time.pdf">à trois heures d’interaction sociale par jour</a>.</strong> </p>
<p>Cela représente entre 7 et 21 heures de temps de socialisation par semaine, soit bien plus que la moyenne de <a href="https://www.bls.gov/news.release/atus.nr0.htm">34 minutes par jour pour la plupart d’entre nous</a>. Cette valeur correspond à la durée approximative de <a href="https://www.researchgate.net/profile/Robin-Dunbar/publication/235356868_Theory_of_mind_and_the_evolution_of_language/links/53dfc58b0cf2a768e49bddbd/Theory-of-mind-and-the-evolution-of-language.pdf">24 heures par semaine</a> dont les sociétés tribales et pastorales ont toujours bénéficié. Bien que, pour certains, cela puisse sembler un changement déconcertant du nombre d’heures consacrées à la vie sociale, les relations interpersonnelles peuvent inclure une grande variété d’activités : bavardage avec votre barista, appel téléphonique à un ami, conversation pendant un repas.</p>
<p><strong><a href="https://static1.squarespace.com/static/60283c2e174c122f8ebe0f39/t/640e03a10c9c9c5dbec35801/1678640034544/CSCG_Evidence+Brief_Network+Composition.pdf">Donnez la priorité aux moments passés avec vos proches</a>.</strong> </p>
<p>Nous avons constaté que les individus ont besoin de cultiver des relations avec des liens « forts » et « faibles », mais que l’essentiel de votre énergie doit être consacré à votre famille et à vos amis proches, avec lesquels vous entretenez des rapports chaleureux. En effet, les liens de proximité répondent à nos <a href="https://doi.org/10.3389/fpsyg.2020.00901">besoins relationnels</a> les plus importants : se sentir aimé, reconnu et validé. La construction de ces <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0265407518761225">liens forts prend du temps</a>.</p>
<p><strong>La diversité de votre réseau social est également importante.</strong> </p>
<p><a href="https://doi.org/10.1177/0146167214529799">Les « liens faibles », c’est-à-dire les personnes avec lesquelles vous n’entretenez pas de relations étroites, comptent aussi</a>. En fait, des études ont montré que <a href="https://doi.org/10.1093/geroni/igaa009">bavarder avec ses voisins</a> peut renforcer le sentiment d’appartenance à une collectivité. De même, <a href="https://doi.org/10.1080/15555240.2018.1436444">se faire des amis au travail</a> permet de réduire le stress professionnel, et <a href="https://doi.org/10.1016/j.jesp.2022.104356">parler à des inconnus</a> contribue à créer un sentiment de sécurité et à fournir une source de connexion significative. Différentes relations offrent différents types de soutien.</p>
<p><strong>Sachez reconnaître les risques d’une <a href="https://static1.squarespace.com/static/60283c2e174c122f8ebe0f39/t/63e67385a6ab9322c8125ea6/1676047237951/CSCG_Evidence+Brief_Living+alone.pdf">vie d’ermite</a>.</strong> </p>
<p>Les individus qui vivent seuls sont plus exposés au risque de solitude et des <a href="https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2022.101677">études ont montré</a> que vivre seul, en <a href="https://doi.org/10.1093/nutrit/nuv024">particulier pour les hommes</a>, est dangereux pour la santé. Cela signifie que si vous vivez seul, il peut être particulièrement important pour vous de privilégier les relations sociales.</p>
<p><strong><a href="https://static1.squarespace.com/static/60283c2e174c122f8ebe0f39/t/6410a513a2173037c04a2141/1678812436160/CSCG_Evidence+Brief_Old+Friends.pdf">Retrouvez d’anciennes connaissances</a> et n’ayez pas peur de vous en <a href="https://static1.squarespace.com/static/60283c2e174c122f8ebe0f39/t/640e03cb6924ff0526a018e9/1678640075343/CSCG_Evidence+Brief_New+Connections.pdf">faire de nouvelles</a>.</strong> </p>
<p>Entretenir et conserver des relations peut s’avérer difficile, surtout dans notre monde où tout va très vite. Renouer avec des amis du passé peut être un moyen facile de garder un calendrier social bien rempli, mais en maintenant un niveau d’engagement sain avec de nouvelles personnes, vous vous assurez que votre puits d’amitié ne s’assèche pas.</p>
<p><strong>N’oubliez pas l’importance de la solitude.</strong> </p>
<p>Tout comme il est important de passer du temps avec les autres, il est également important de se retrouver seul. Il est tout à fait bon, et même sain, de passer du temps seul. C’est ce que nous appelons <a href="https://doi.org/10.1002/9781118427378">« solitude »</a>. En fait, pour certains, le temps passé avec d’autres personnes peut même <a href="https://doi.org/10.1007/s10902-023-00661-3">exacerber ce sentiment</a>. Les moments de solitude sont l’occasion de reconstituer ses réserves sociales et de répondre à ses besoins personnels.</p>
<p>En suivant ces stratégies parmi d’autres, vous pouvez améliorer votre santé et votre bien-être. Cependant, le combat contre la solitude, comme la plupart des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, nécessitera une réponse de l’ensemble de la société. Les directives de santé publique en matière de lien social peuvent servir de base à une telle approche.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/205466/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Kiffer George Card reçoit des fonds du Conseil de recherches en sciences humaines, des Instituts de recherche en santé du Canada et de Health Research BC. Il est affilié à la faculté des sciences de la santé de l'université Simon Fraser, au Pacific Institute on Pathogens, Pandemics, and Society, à l'Alliance canadienne pour le lien social et la santé et au projet GenWell.</span></em></p>La solitude est un fléau et créer des liens sociaux est essentiel pour notre bien-être. Les recommandations de santé publique à cet égard peuvent nous aider à vivre plus heureux et en meilleure santé.Kiffer George Card, Assistant Professor in Health Sciences, Simon Fraser UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2057672023-05-17T18:11:51Z2023-05-17T18:11:51ZDes publicités qui nous vendent du bonheur : une affaire de croyants ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/526542/original/file-20230516-27-zqexsk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C1690%2C1125&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Sur les murs, la marque de boissons gazeuses Coca-Cola promet d’ «&nbsp;ouvrir du bonheur&nbsp;».
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/warrenski/4154042140/in/photostream/">Warrenski / Fickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Le <a href="https://theconversation.com/topics/bonheur-30502">bonheur</a> : voilà ni plus ni moins ce que promettent beaucoup de marques dans leur <a href="https://theconversation.com/topics/communication-21313">communication</a> <a href="https://theconversation.com/topics/marketing-21665">marketing</a>. « Et si on se levait de bonheur ? » propose Nutella (« <em>Spread the Happy </em>», tartiner de la joie, dans le reste du monde) quand McDonald’s vend ses <em>happy meals</em> (« joyeux repas ») dans près de 40 000 restaurants à travers la planète et que Coca-Cola anime sa campagne « <em>Open Happiness</em> » (« ouvre du bonheur »). Côté français, le site de petites annonces <a href="https://leboncoincorporate.com/2019/06/07/le-bonheur-des-uns-fait-le-bonheur-des-autres-leboncoin-devoile-sa-nouvelle-signature-lors-de-sa-nouvelle-campagne-de-communication/">Leboncoin</a> affirme que « le bonheur des uns fait le bonheur des autres » et le spécialiste du surgelé <a href="https://www.thiriet.com/accueil/decouvrez-ici-pourquoi-seul-le-bon-cree-du-bonheur/decouvrez-ici-pourquoi-seul-le-bon-cree-du-bonheur,210,1237.html">Thiriet</a> que « seul le bon crée le bonheur ».</p>
<p>Les gens souhaitent être heureux, et pas seulement dans les pays occidentaux, mais à l’échelle de la <a href="https://worldhappiness.report/">planète</a> : pourquoi ne pas s’appuyer dessus ? Du point de vue d’un manager, il semble raisonnable de penser que les consommateurs répondront favorablement à un appel au bonheur. Cette pratique peut néanmoins se retourner contre la marque. Ambitieuse, pareille promesse semble à double tranchant. Elle peut aussi bien séduire les consommateurs que de susciter le rejet.</p>
<p>Dans un <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1069031X231154469">article</a> récemment publié dans le <em>Journal of International Marketing</em>, nous montrons que ces réactions ont à voir, quand bien même cela peut paraître curieux, avec la <a href="https://theconversation.com/topics/religion-20867">religiosité</a> des consommateurs. On désigne par là le degré d’adhésion à des valeurs, croyances et pratiques religieuses d’un individu et l’importance avec laquelle il les met en pratique dans son quotidien. Les conclusions reposent sur plusieurs études conduites dans différents contextes culturels (Amérique du Nord et Moyen-Orient), suggérant que le phénomène dépasse les frontières et les affiliations religieuses.</p>
<h2>Des croyants attachés au bonheur</h2>
<p>Si la promesse du bonheur par la consommation d’un produit ou service peut susciter le doute, cette pratique permet a minima d’établir une association verbale avec tout un lexique associé. Or, des <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1948550613492345?journalCode=sppa">travaux de recherche</a> suggèrent que les personnes à forte religiosité sont particulièrement sensibles aux expressions écrites évoquant le bonheur. Les consommateurs religieux ne seront ainsi pas plus disposés à croire en la promesse du bonheur mais ils sont en revanche davantage attirés par sa mention dans une <a href="https://theconversation.com/topics/publicite-24275">publicité</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=202&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=202&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=202&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=254&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=254&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/526540/original/file-20230516-11525-200wdq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=254&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Exemple de publicités fictives soumises aux participants à l’enquête.</span>
<span class="attribution"><span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Nous avons pu le vérifier. Dans le cadre de deux études expérimentales conduites auprès de 2046 consommateurs aux États-Unis et aux Émirats arabes unis, nous avons ainsi mesuré l’attrait pour des publicités de marques fictives et réelles ainsi que la religiosité des répondants. Les résultats révèlent que plus les consommateurs sont religieux, plus ils apprécient les publicités qui promettent explicitement le bonheur.</p>
<p>Peut-être est-ce car ces derniers ont en effet tendance à se déclarer <a href="https://www.pewresearch.org/religion/2019/01/31/religions-relationship-to-happiness-civic-engagement-and-health-around-the-world/">plus heureux et plus optimistes</a> que les personnes non religieuses, et ce, dans un grand nombre de pays. Plusieurs raisons peuvent être avancées comme le soutien social qui découle de l’appartenance à une communauté religieuse ou l’offre de repères qui balise la quête de sens et favorise un sentiment de quiétude, voire de bien-être.</p>
<h2>Pour d’autres, des publicités qui manquent d’objectivité</h2>
<p>Nous avons également vérifié l’inverse : l’absence de religiosité est un facteur explicatif du scepticisme, c’est-à-dire la tendance à ne pas croire l’information à laquelle on est confrontée. Les personnes non religieuses tendent à rejeter les affirmations qui ne peuvent pas être objectivement vérifiées. Or, deux éléments caractérisent la promesse du bonheur dans la publicité et soutiennent cette logique de rejet.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"411240970991452160"}"></div></p>
<p>Premièrement, le bonheur est un phénomène subjectif ; la définition de ce qui nous rend heureux varie d’une personne à l’autre selon sa fortune, sa famille, sa santé, son environnement et de bien d’autres choses encore. En promettant le bonheur, les publicitaires ne donnent pas d’indications concrètes et laissent donc les consommateurs imaginer comment le produit ou service les rendra heureux. L’appel au bonheur peut ainsi, dans le cas du slogan « <a href="https://investors.coca-colacompany.com/news-events/press-releases/detail/328/open-happiness-and-enjoy-lifes-simple-pleasures-with">ouvre du bonheur</a> » de Coca-Cola, avoir trait à la boisson, son goût, sa fraicheur, autant qu’à la satisfaction de partager un moment avec des proches autour d’un verre.</p>
<p>Deuxièmement, le bonheur est un but à long terme que les individus poursuivent tout au long de leur vie. Sa réalisation dépend de nombreux facteurs qui sont souvent hors du champ d’influence des marques. Des <a href="https://psycnet.apa.org/record/2018-70034-003">études</a> suggèrent que seulement 40 % du bonheur que les individus prétendent ressentir peut être expliqué par des activités intentionnelles, le reste étant dû à la génétique et aux circonstances. Bien que des épisodes individuels de consommation puissent contribuer à faire l’expérience du bonheur, ces expériences sont limitées dans le temps. Les gens ne souhaitent pas être heureux qu’une seule fois, mais régulièrement voire continuellement tout au long de leur vie.</p>
<h2>Bien caler ses campagnes publicitaires</h2>
<p>Notre recherche montre néanmoins que, dans un cas particulier, les consommateurs religieux réagissent aussi négativement à la promesse du bonheur dans la publicité. C’est lorsqu’ils ont été exposés à un stimulus religieux avant d’avoir vu la réclame.</p>
<p>Dans l’une de nos études, nous avons par exemple demandé à la moitié des participants de lire un magazine sur l’architecture de bâtiments religieux pendant que l’autre moitié lisait un magazine sur l’architecture de gares afin de servir de point de comparaison. Après exposition à un stimulus religieux, les croyants en viennent à contraster la promesse publicitaire au regard de leur foi. Plus précisément, l’affirmation des marques quant à leur capacité à apporter le bonheur par la consommation d’un produit ou service se heurte à la croyance en la capacité de Dieu à faire de même sur un plan spirituel.</p>
<p>Ces résultats soulignent donc, pour les annonceurs, l’importance de tenir compte de la religiosité des consommateurs comme variable stratégique dans le média planning des campagnes publicitaires qui reposent sur la promesse du bonheur. Moins les consommateurs sont religieux, plus ils répondront défavorablement à des slogans promettant le bonheur par rapport à d’autres types de slogans. Les managers devraient donc éviter d’utiliser ce type de message publicitaire dans des marchés où la religiosité des consommateurs est faible.</p>
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<p>Dans les marchés où la religiosité est forte, la promesse du bonheur peut être problématique si les consommateurs sont confrontés à des stimuli religieux juste avant l’exposition au message publicitaire. Les managers doivent donc tenir comptent de la probabilité que cela se produise et donc anticiper les célébrations religieuses (Noël, Pâques, Ramadan) ou les programmes de divertissement (séries, films) connus pour avoir du contenu à connotation religieuse ou pour faire des références à Dieu.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/205767/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jamel Khenfer a reçu des financements de Zayed University et d'ADEK (Abu Dhabi Department of Education and Knowledge). </span></em></p>Quelle que soit sa religion, plus un consommateur est croyant, plus il se montre sensible à la thématique du bonheur dans la publicité, montre une étude menée aux États-Unis et au Moyen-Orient.Jamel Khenfer, Associate Professor of Marketing, ExceliaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1946822022-11-21T19:36:05Z2022-11-21T19:36:05ZDécryptage : le pouvoir d’achat, et si l’on se focalisait sur autre chose ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/495718/original/file-20221116-16-kldrtj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=1%2C0%2C1276%2C845&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le pouvoir d’achat, est-ce vraiment bien cela qui compte&nbsp;?
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/fr/photos/carte-de-cr%c3%a9dit-paiement-cr%c3%a9dit-1730085/"> Ahmad Ardity / Pixabay</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Depuis des décennies, c’est lui qui alimente la majeure partie des contenus des journaux télévisés, fait les titres de la presse écrite et vampirise les sujets des campagnes électorales. Sa baisse aurait provoqué le mouvement des « gilets jaunes » et il affole les gouvernants qui adoptent des « primes » successives et ciblées afin de le maintenir. En août dernier, une <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046186723">loi</a> prévoyant des mesures d’urgence pour le préserver a été votée.</p>
<p>Lui, c’est le <a href="https://theconversation.com/fr/topics/pouvoir-dachat-33467">pouvoir d’achat</a> bien sûr… Est-il cette notion indépassable et incontournable pour identifier les besoins des individus dans nos sociétés occidentales ? Qu’est-ce que la centralité de ce terme signifie ? Notre pouvoir d’achat étant notre pouvoir d’acheter, sommes-nous réductibles à notre statut de consommateurs ? Serait-il possible d’utiliser d’autres notions équivalentes pour mesure les niveaux de vie des individus ?</p>
<p>Notre hypothèse est que cette référence n’est pas anodine et révèle beaucoup de la structuration de nos rapports sociaux, de nos modèles économiques et de nos démocraties.</p>
<h2>Des sources de controverses</h2>
<p>Une <a href="https://www.cae-eco.fr/staticfiles/pdf/073.pdf">note</a> du Conseil d’analyse économique (CAE) publiée en 2008 en proposait la définition suivante, une double définition plus précisément, proche de celle de l’<a href="https://www.clesdusocial.com/niveau-de-vie-et-pouvoir-d-achat-entre-realite-et-ressenti">Insee</a> :</p>
<blockquote>
<p>« Pour l’économiste, le pouvoir d’achat est la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec le revenu disponible. Il suffit donc que la hausse des revenus dépasse celle des prix pour que le pouvoir d’achat progresse. De façon plus empirique, l’homme de la rue raisonne différemment : “son” pouvoir d’achat représente “sa” capacité à acquérir les biens et les services qui forment les standards du moment ».</p>
</blockquote>
<p>Il y a là une notion économique qui a pour objectif de mesurer la <a href="https://www.toupie.org/Dictionnaire/Revenu.htm">quantité de biens et de services qu’un revenu donné permet d’acquérir</a>. Son évolution est liée à celle des prix et des revenus. Si les prix augmentent dans un <a href="https://www.toupie.org/Dictionnaire/Environnement.htm">environnement</a> où les revenus (salaire, rémunération du capital, prestations sociales) sont constants, le pouvoir d’achat diminue ; si la hausse des revenus est supérieure à celle des prix, le pouvoir d’achat pourra augmenter. Lorsque l’on dit « revenus », il s’agit du <a href="https://www.vie-publique.fr/fiches/270008-pouvoir-dachat-et-revenu-disponible-brut">revenu disponible brut</a> (RDB), c’est-à-dire de ce dont dispose un ménage pour consommer, épargner ou investir après avoir réglé ses cotisations sociales et impôts directs et avoir reçu d’éventuelles allocations.</p>
<p>Au-delà de sa définition, le calcul du pouvoir d’achat est également source de nombreux malentendus. Faut-il par exemple employer une méthode qui calcule en agrégeant le revenu de tous les ménages ou par tête ? Dans le premier cas, le pouvoir d’achat aurait <a href="https://www.economie.gouv.fr/facileco/comment-mesurer-pouvoir-achat">progressé en moyenne de 2,1 % par an</a> entre 1974 et 2006 mais que de 1,6 % dans le second qui tient compte de l’évolution de la taille de la population. Et si l’on calcule par unité de consommation, c’est-à-dire en attribuant un poids différent à un enfant et à un adulte, et en s’adaptant au nombre d’adultes dans un ménage, ce chiffre n’est plus que de 1,3 %.</p>
<p><iframe id="nG6W5" class="tc-infographic-datawrapper" src="https://datawrapper.dwcdn.net/nG6W5/1/" height="400px" width="100%" style="border: none" frameborder="0"></iframe></p>
<p>Les chiffres varient également selon la façon dont on prend en compte l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/inflation-28219">inflation</a>. On peut utiliser les prix de l’ensemble des biens de consommation mais aussi, parfois de façon plus pertinente, uniquement ce que l’on appelle les dépenses « non-pré-engagées », celles qui ne sont pas issues de contrats difficilement renégociables à court terme, telles que les dépenses liées au logement (loyer, eau, gaz, électricité), à son assurance ou son forfait téléphonique. On parle alors de « <a href="https://www.insee.fr/fr/statistiques/2385829">pouvoir d’achat arbitrable</a> ».</p>
<h2>Et pourquoi pas des notions alternatives ?</h2>
<p>Nous avons bien ici les ingrédients d’une instrumentalisation possible de cette notion et de multiples sources de malentendus. Comme le souligne la définition du CAE, une autre difficulté vient du <a href="https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/25/pourquoi-la-notion-de-pouvoir-d-achat-est-a-manier-avec-precaution_6119177_4355770.html">décalage entre l’évolution objective</a> du pouvoir d’achat et la perception qu’en ont les ménages.</p>
<p>Des notions différentes faisant appel à d’autres représentations sociétales pourraient être utilisées comme le <a href="https://www.economie.gouv.fr/facileco/comment-mesurer-pouvoir-achat">niveau de vie</a>, autrement appelé revenu disponible brut ajusté. On va, en quelque sorte, convertir en revenu dans le calcul une dépense non supportée par le ménage. Bénéficier de l’école gratuite, par exemple, revient à disposer du revenu pour la payer. Ce n’est de fait pas la même chose de disposer d’une somme identique dans le cas où les ménages ont à charge de payer l’école et dans le cas où ils ne l’ont pas. On obtient alors une croissance annuelle moyenne de 1,9 %.</p>
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<p>On pourrait aussi intégrer <a href="https://www.insee.fr/fr/outil%20interactif/5367857/details/30_RPC/31_RNP/31G_Figure7">l’indice de Gini</a> qui rend compte du niveau d’inégalité pour une variable et sur une population donnée. Il varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité extrême). Mobiliser l’indice mondial du bonheur par pays ne serait pas non plus sans pertinence. Pour 156 pays, un <a href="https://worldhappiness.report/">rapport</a> issu des <a href="https://www.gallup.com/178667/gallup-world-poll-work.aspx">données du Gallup World Poll</a> est publié chaque année par les Nations unies. Les répondants doivent évaluer leur vie de zéro à dix. Zéro représente la pire vie et dix la meilleure vie. <a href="https://fr.countryeconomy.com/demographie/indice-mondial-bonheur">Six facteurs</a> sont pris en compte : le PIB, l’espérance de vie, la générosité, le soutien social, la liberté et la corruption qui sont comparés à un pays imaginaire, appelé Dystopia.</p>
<p>Des niveaux de bien-être, également, sont calculés, y compris par <a href="https://www.oecd.org/fr/sdd/cn/37883038.pdf">l’OCDE</a>, institution pourtant rompue aux indicateurs économiques. En France, des <a href="https://www.cepremap.fr/publications/le-bien-etre-en-france-rapport-2021/%20-%20abstract">rapports annuels</a> tenant compte de différents facteurs sont publiés par des experts universitaires, comme Mathieu Perona et Claudia Senik, chercheurs au Cepremap.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-sentiment-de-bien-etre-des-francais-est-aujourdhui-suspendu-a-linflation-180921">Le sentiment de bien-être des Français est aujourd’hui suspendu à l’inflation</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Étant donné ces alternatives, pourquoi camper sur la notion de pouvoir d’achat ? Sommes-nous sciemment réduits à notre statut de consommateurs, et non à celui de citoyens, d’individus, d’êtres humains ? La société de consommation est si centrale dans les pays occidentaux que la réponse tend à être positive et les <a href="https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-pouvoir-d-achat-expression-243080">critiques</a> de la notion restent minoritaires.</p>
<p>Or, l’urgence climatique et écologique nécessite une autre vision du monde pour sortir d’un modèle économique obsolète, fondé sur une production excessive et une surconsommation dont la centralité du pouvoir d’achat est le symbole. Rappelons ici, pour s’en convaincre, les propos de l’écrivain Pier Paolo Pasolini dans ses Écrits corsaires publiés en 1976 :</p>
<blockquote>
<p>« Je suis profondément convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé “la société de consommation”, définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Aucun centralisme fasciste n’est parvenu à faire ce qu’a fait le centralisme de la société de consommation. »</p>
</blockquote><img src="https://counter.theconversation.com/content/194682/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emmanuelle Mazuyer a reçu des financements de l'ANR, du CNRS, du GIP justice pour des projets de recherche qui ont toujours été gérés par les universités d'affectation. </span></em></p>La notion de « pouvoir d’achat » peut assez facilement être instrumentalisée car différentes mesures sont possibles. Cependant, peu correspondent au ressenti réel des ménages.Emmanuelle Mazuyer, Directrice de recherche au CNRS en droit, Université Lumière Lyon 2 Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1856502022-10-21T13:23:59Z2022-10-21T13:23:59ZLes psychologues s’intéressent généralement au passé. Et si c’était une erreur ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/490948/original/file-20221020-17-hcvdvi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=51%2C0%2C5760%2C3802&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Dans les bureaux de psychologues, la tendance est de ressasser le passé afin de comprendre le présent. Et si on regardait plutôt l'avenir?</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Depuis plus d’un siècle, le travail de psychologues tels que <a href="https://www.universalis.fr/encyclopedie/sigmund-freud/">Sigmund Freud</a> et <a href="https://www.universalis.fr/encyclopedie/carl-rogers/">Carl Rogers</a> incite les gens à s’intéresser au passé. Si Josée n’a jamais de relations amoureuses qui durent, c’est la faute de ses anciens petits amis. Quand Chris se bat contre la dépendance, il se replonge dans ses souvenirs d’enfance et repense aux premières fois où il s’est senti humilié. Et Simone, qui ne veut pas se poser, attribue sa nature libre au fait qu’elle est la plus jeune de sa famille.</p>
<p>Mais si ces psychologues s’étaient trompés ? Si c’était la façon dont on entrevoit l’avenir plutôt que le passé qui nous retient et nous empêche de devenir la meilleure version de soi possible ?</p>
<p>En psychologie, la recherche des causes des problèmes de santé mentale est devenue une obsession. Cependant, de plus en plus d’études semblent montrer que le fait de se concentrer sur l’avenir peut offrir une protection contre la dépression et permettre de <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/pchj.283">mieux gérer le stress</a>. Parfois, au lieu de disséquer des souvenirs négatifs, on devrait s’efforcer de mieux comprendre la façon dont <a href="https://psycnet.apa.org/record/2012-29989-000">on envisage l’avenir</a>.</p>
<h2>Se projeter dans un — bel – avenir</h2>
<p>De nombreux <a href="https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-07368-2_31">vétérans</a>, des <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/15325024.2020.1793552">réfugiés</a> et d’autres personnes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886916308054">qui ont subi des traumatismes</a> et qui souffrent de problèmes de santé mentale consacrent peu de temps à penser à l’avenir. Au lieu de cela, ils se concentrent sur des moments difficiles du passé.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Deux soldats dans une tempête de sable" src="https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/469805/original/file-20220620-26-swhvhl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Des vétérans qui ont subi un traumatisme passent beaucoup de temps à repenser au passé.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/united-states-marines-action-military-equipment-1069835897">Superstar/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Cependant, les personnes qui ont vécu un traumatisme et qui ont développé une perspective saine de l’avenir <a href="https://dc.etsu.edu/asrf/2019/schedule/107/">déclarent</a> mieux entrevoir la vie, mieux dormir et avoir moins de pensées négatives sur le passé en comparaison avec celles qui ont une vision négative de l’avenir. Ainsi, au lieu de ressasser le passé, les personnes qui ont souffert d’un traumatisme devraient être encouragées à penser à l’avenir et à se fixer des objectifs qui les aident à nourrir l’espoir d’une <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/15325024.2013.763632">vie heureuse</a>.</p>
<h2>Une expérience auprès de retraitées</h2>
<p>Penser à un bel avenir peut aider à développer une relation saine avec les jours à venir et à s’ouvrir à la vie et à ses opportunités. C’est dans cette optique que Julie Round (spécialisée en recherche qualitative) et moi-même <a href="https://psycnet.apa.org/record/2018-44207-002">avons mené une expérience avec un petit groupe de femmes</a> depuis peu retraitées, dont certaines se sentaient anxieuses quant à leur avenir. Elles se demandaient ce qu’elles allaient faire du reste de leur vie. Certaines remettaient même en question leur utilité dans le monde, ce qui leur donnait une mauvaise image d’elles-mêmes. Lorsque nous leur avons demandé ce que leur inspirait l’idée de se fixer des objectifs, leurs sentiments étaient mitigés.</p>
<p>Nous avons commencé en douceur en les aidant à imaginer un avenir plus positif. Chaque jour pendant quatre jours, elles écrivaient pendant 20 minutes au sujet de « la meilleure version d’elles-mêmes à la retraite ». Elles imaginaient que leurs rêves se réalisaient. Ensuite, elles exploraient les divers éléments nécessaires (maison, famille, loisirs, etc.) pour atteindre leur meilleur soi futur. Elles imaginaient que tout se passait selon leurs plans et étaient invitées à réfléchir à ce que serait leur vie dans cinq ans.</p>
<p>Le dernier jour de l’étude, elles ont imaginé leur 80<sup>e</sup> anniversaire en faisant appel à leurs sens (quelle odeur sentaient-elles, avec qui étaient-elles ? — on leur suggérait d’inclure des personnes qu’elles ne connaissaient pas encore). Nous leur avons ensuite demandé de se fixer des objectifs pour leur vie future.</p>
<p>Une semaine après l’activité, elles éprouvaient encore des émotions partagées. Elles avaient besoin de temps pour réfléchir à leur avenir — à toutes les choses qu’elles attendaient avec impatience et à celles qu’elles craignaient. Cependant, on a constaté un changement positif trois mois plus tard, quand elles ont dit ressentir davantage de calme et d’enthousiasme en pensant à leur avenir. L’image d’elles à leur 80<sup>e</sup> anniversaire les accompagnait. Elles voulaient s’assurer de continuer d’apporter leur contribution à leurs amis, à leur famille et à la société comme elles l’avaient prévu.</p>
<h2>Quatre techniques pour créer un bel avenir</h2>
<p>La « meilleure version de soi à la retraite » ou, de façon plus générale, « la meilleure version de soi » n’est que l’une des nombreuses activités que l’on peut entreprendre pour s’aider à envisager un avenir plus positif. Voici d’autres propositions d’activités :</p>
<ul>
<li><strong>Savourez à l’avance</strong></li>
</ul>
<p>Imaginez de petites et grandes choses se produire dans un avenir proche ou lointain. Imaginez ce que ce serait si tout se passait bien pour vous. Savourez les émotions positives que cela fait naître.</p>
<ul>
<li><strong>Cultivez l’espoir</strong></li>
</ul>
<p><a href="https://psywb.springeropen.com/articles/10.1186/2211-1522-1-5">L’espoir consiste à trouver la volonté et le moyen d’accomplir</a> quelque chose que l’on souhaite dans sa vie. Réfléchissez à ce que vous aimeriez comme avenir et à la façon de l’obtenir. Sans plan pour y arriver, vous risquez de vous sentir impuissant.</p>
<ul>
<li><strong>Imaginez que tous vos problèmes sont résolus</strong></li>
</ul>
<p><a href="https://psywb.springeropen.com/articles/10.1186/2211-1522-1-5">Visualisez le moment</a> où tous les problèmes auxquels vous êtes confronté aujourd’hui seront résolus. Décrivez ensuite en détail comment vous y êtes parvenu.</p>
<ul>
<li><strong>Élaborez des objectifs</strong></li>
</ul>
<p><a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/cpp.1795">Dressez une liste</a> des objectifs que vous souhaitez atteindre. Répondez ensuite au test <a href="https://viacharacter.org/">Valeurs en action (VIA – Values in Action)</a> sur les forces de caractère et déterminez comment vos forces peuvent vous aider à atteindre vos objectifs.</p>
<h2>Reconnaître son libre arbitre</h2>
<p>Se concentrer sur l’avenir permet de faire des choix et de reconnaître son libre arbitre. On n’est pas seulement le produit de son enfance ou d’autres événements négatifs de la vie. On ne peut changer son passé, mais on peut créer un bel avenir si on choisit de le regarder en face et de s’y engager avec confiance.</p>
<p>Cela ne signifie pas qu’on doive vivre dans le déni. C’est plutôt le contraire. On reconnaît les événements négatifs qui se sont produits, mais on reconnaît aussi que l’on souhaite avoir un bel avenir pour soi et que l’on choisit de mettre son énergie à le créer. Il faut d’abord le voir pour pouvoir le rendre réel.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/185650/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jolanta Burke ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>On ne peut changer son passé, mais on peut créer un bel avenir si on choisit de le regarder en face et de s’y engager avec confiance.Jolanta Burke, Senior Lecturer, Centre for Positive Psychology and Health, RCSI University of Medicine and Health SciencesLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1837502022-06-02T17:47:03Z2022-06-02T17:47:03Z« La meilleure version de moi-même », une série grinçante qui questionne le développement personnel<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/466805/original/file-20220602-12-2r1r8m.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=54%2C25%2C2097%2C1161&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Jusqu'où peut mener l'injonction au bonheur?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.youtube.com/watch?v=TJG7vllNRzs">Youtube / Capture d'écran.</a></span></figcaption></figure><p>Dans <em>La Meilleure version de moi-même</em>, Blanche Gardin propose une mosaïque grinçante du milieu du développement personnel en France. À l’aide de l’autofiction et d’un humour qui égare le spectateur entre les différents degrés possibles d’interprétation, la comédienne fait découvrir aux spectateurs un univers à part entière, avec son langage caractéristique, qui peut les laisser pantois s’ils n’y sont pas initiés, mais trouvera un écho sûr chez ceux qui le sont. La perception de l’incongruité et de l’absurde dépend donc de la sensibilité du spectateur au métalangage et au fonctionnement du développement personnel, ce qui peut ajouter au malaise que crée la série.</p>
<p>La trame de la série est l’archétypique des démarches des adeptes du développement personnel : perturbée par un problème digestif chronique que la médecine peine à expliquer, l’héroïne s’embarque dans un voyage initiatique censé la conduire vers la guérison, la découverte d’elle-même et le bonheur.</p>
<p>Entre quête d’identité, individualisme et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9o-tribalisme">tribalisme</a> cette série permet de comprendre que le développement personnel correspond à une démarche spirituelle et donc de dépasser le débat qui concerne la question du bien-fondé du développement personnel pour mieux faire ressortir certains traits de la religiosité contemporaine, caractéristique de notre modernité tardive.</p>
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<h2>Un univers à part entière</h2>
<p>Il est difficile de s’entendre sur une définition du développement personnel et même de le décrire, tant est vaste ce qui peut entrer dans ce domaine. La trajectoire de l’héroïne est en cela révélatrice, puisqu’elle passe entre les mains de différents spécialistes et tente différents moyens pour résoudre un même et unique problème. Si tout commence chez un naturopathe, on la voit aussi fréquenter un chamane, faire appel à un technicien en dynamisation de l’eau, lire un ouvrage sur les Haut Potentiel Intellectuel (HPI) ou encore constituer un « cercle de parole ».</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/ecole-le-yoga-une-activite-a-mettre-au-programme-141714">École : le yoga, une activité à mettre au programme ?</a>
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<p>De cette liste émergent des outils et des démarches hétéroclites qui illustrent la complexité du champ, mais font aussi émerger une structure caractéristique qui unit dans une relation un individu travaillé par une angoisse existentielle et un médiateur détenteur d’éléments de réponses qu’il transmet grâce à un médium. Ce médium peut prendre la forme d’un livre, d’une conférence, d’un groupe de parole ou d’une thérapie, quelle qu’en soit la nature. S’il existe tout un versant porté par la psychologie positive qui revendique une scientificité très forte – <a href="http://www.premierparallele.fr/livre/happycratie">bien que discutée</a> –, les médecines alternatives y occupent également un très grand espace, tout comme les spiritualités alternatives. Bien souvent, les discours et les médiateurs du développement personnel cumulent différentes approches et peuvent les combiner ainsi, par exemple, psychologie humaniste et astrologie, comme a pu le faire Dane Rudhyar (1895-1985).</p>
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<p>Alors que la série peut donner une impression de marginalité de ce type de pratiques et de démarches, une simple visite des rayons « développement personnel » d’une librairie permet, non seulement d’ajouter à notre description un certain nombre de produits dérivés nécessaires à certaines démarches (cartes, pierres, encens, coussins de méditation, etc.), mais aussi de bien saisir l’ampleur du phénomène et l’importance du marché économique qu’il représente.</p>
<h2>Un langage caractéristique</h2>
<p>Au-delà des approches, c’est aussi un métalangage partagé qui caractérise le milieu du développement personnel. Il n’est pas seulement question de recherche du bonheur, mais aussi du bien-être – ou au moins du mieux-être – et de la « pleine vitalité ». On manipule à l’envi les notions de « réalisation de soi » ou « de plein potentiel » et « d’épanouissement » ; et tout cela se fait dans un esprit de « bienveillance » et dans la plus grande attention qu’on accorde aux « énergies ». On cherche à se « reconnecter », que ce soit à « soi-même », à « la nature » ou au « cosmos », et ce dans une perspective « holistique ». L’objectif est d’arriver à « se comprendre soi-même », à « s’accepter tel que l’on est » et de « trouver sa place dans le monde ». Toutefois, cela ne s’obtient pas sans efforts, puisqu’il faut « travailler sur soi » afin de corriger ce qui est à l’origine de son « mal-être », de ses « déséquilibres » ou de ses « dysfonctionnements ». Chacun est « seul responsable de ses choix » et « acteur de son changement », ce qui pousse certains chercheurs, à l’instar de Nicolas Marquis, <a href="https://www.puf.com/content/Du_bien-%C3%AAtre_au_march%C3%A9_du_malaise">à parler d’une éthique de responsabilisation</a>.</p>
<p>Il est intéressant de souligner que, bien souvent, toutes ces expressions ne sont pas clairement ni définies ni justifiées et peuvent être reliées à un vocabulaire scientifique extrapolé ou réinterprété, comme c’est le cas <a href="http://www.slate.fr/story/154595/medecine-quantique-revolution-scientifique-arnaque">du terme « quantique »</a>, véritable obsession d’une partie du développement personnel.</p>
<p>Il en résulte un milieu dans lequel « on se comprend » lorsqu’on est impliqué, mais qui peut paraître rapidement abscons, voire absurde, à qui n’en possède pas les clés. Les notions « parlent d’elles-mêmes » pour les adeptes, qui les « ressentent » sans éprouver le besoin de les intellectualiser, de les conceptualiser ni même de les définir. Le développement personnel se révèle être un ensemble de démarches symboliques qui visent à la gestion des émotions et échappent ainsi volontairement à la rationalité scientifique et à ses outils de mesure, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles soient forcément et totalement inefficientes.</p>
<h2>Une expérimentation existentielle subjective</h2>
<p>Comme l’est l’expérience de Blanche Gardin dans sa série, la démarche de tout adepte du développement personnel est individuelle et singulière. Chacun a son « terrain » et chacun doit trouver « sa solution » parmi une offre extrêmement diversifiée, ce dont résultent des trajectoires complexes, façonnées par des expérimentations et des ajustements constants au rythme des résultats obtenus et des rencontres. Bien souvent, les adeptes n’hésitent pas à cumuler les démarches, mettant en avant leur complémentarité ou leurs différents champs d’action, comme peuvent le faire la plupart des médiateurs.</p>
<p>En l’absence de la possibilité d’un contrôle scientifique, les échecs et les réussites relèvent de l’auto-évaluation de chacun et fonctionnent principalement sur les convictions et les ressentis, forcément subjectifs. Le développement personnel s’impose ainsi comme un outil de connaissance et d’affirmation de soi, et il n’est pas rare non plus que ce travail aboutisse à la conversion de l’adepte en médiateur, ce que finit par faire Blanche Gardin elle-même en organisant son propre « cercle de femmes ».</p>
<p>Dans ce milieu, une trajectoire de vie et un travail sur soi constituent une forme de légitimité et un gage d’« authenticité » suffisants pour qu’on devienne médiateur. Cependant, bien souvent, cela est complété d’une part par des diplômes – plus ou moins officiels – et des références à des études scientifiques – plus ou moins fiables et réelles – et, d’autre part, par le rattachement à une tradition – plus ou moins ancienne et souvent « exotique » –. La valeur attribuée à chacun de ces éléments ne relève que de l’évaluation de l’adepte.</p>
<p>Il n’existe donc pas, objectivement parlant, dans le développement personnel, de « bons » médiateurs, mais seulement des médiateurs et des médiums qui « nous parlent », c’est-à-dire qui entrent en résonance avec nos problématiques existentielles et nos attentes.</p>
<h2>Une démarche individualiste</h2>
<p>Les trajectoires au sein du développement personnel, que ce soient celles des adeptes ou celles des médiateurs, sont donc fondamentalement individualistes et subjectives. Lorsqu’un individu entreprend un travail sur lui-même, les « autres » se divisent entre ceux susceptibles de l’aider et ceux qui, au contraire, ne seront que des entraves. Les termes ne manquent pas pour parler de ces derniers : « personnes toxiques », « codépendants » ou bien encore « pervers narcissiques ». Cependant, si certains sont d’une aide précieuse à un moment donné et pour un sujet précis, ils peuvent se révéler nocifs dans un autre contexte.</p>
<p>Par conséquent, lorsque le travail sur soi requiert un groupe ou des échanges, que ce soit en face à face ou sur Internet, les liens créés ne seront, pour la plupart, que lâches, éphémères et circonstanciels, sans que cela les empêche d’être intenses. Il en découle des relations très utilitaires, surtout lorsqu’on considère que, dans ce milieu où l’adepte est souvent aussi médiateur, l’autre incarne aussi un client potentiel.</p>
<p>Ainsi le développement personnel entretient-il une forme de nomadisme, induit par la nature même du travail sur soi, et un tribalisme, qui naît du besoin ponctuel de s’associer à des personnes qui partagent la même dynamique afin de pouvoir poursuivre sa propre évolution. Pour décrire cette dynamique sociale, caractéristique de notre modernité tardive, on peut parler d’« individualisme confinitaire », pour reprendre une expression <a href="https://doi.org/10.4000/sociologies.3536">du sociologue Olivier Bobineau</a>.</p>
<p>Cependant, les entretiens que nous avons pu réaliser au sein de ce milieu font ressortir une sensation de profonde solitude, en dépit des nombreuses activités collectives pratiquées par les uns et les autres ; et ce sentiment de solitude est renforcé par celui d’incompréhension par le « reste de la société », c’est-à-dire par ceux qui ne sont pas impliqués dans le développement personnel, sentiment qui prend souvent la forme d’une impression d’exclusion, parfois revendiquée, souvent subie.</p>
<h2>Une forme de spiritualité moderne</h2>
<p>À plusieurs reprises, le milieu du développement personnel a été associé à la notion de <a href="https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/08/22/le-yoga-nouvelle-porte-d-entree-aux-derives-complotistes-et-sectaires_6092024_4355770.html%88">« dérives sectaires »</a>. Si de telles tendances peuvent s’observer, elles ne résument pas néanmoins l’ensemble du champ, et les démarches individuelles suffisent à limiter en partie de telles dérives. En revanche, cette association d’idées permet de comprendre que le développement personnel entretienne un lien étroit et ambigu avec le champ religieux, comme en atteste la récurrence des références aux religions, principalement orientales.</p>
<p>Mais plutôt que de « religion », terme inapproprié pour décrire les dynamiques du développement personnel, il convient mieux de parler de « spiritualité », dans le sens d’<a href="https://www.editions-ellipses.fr/accueil/5514-introduction-a-l-histoire-des-religions-9782340020498.html">« une quête personnelle dans la réalisation d’un idéal de perfection religieuse »</a>, et que l’on peut considérer comme séculière, dans la mesure où son idéal porte sur l’ici-et-maintenant, c’est-à-dire sur le bonheur individuel immédiat.</p>
<p>À la suite d’Eva Illouz, il est également possible de voir le développement personnel comme une théodicée, c’est-à-dire comme un moyen d’expliquer le mal dans le monde ; autrement dit, <a href="https://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20180820.OBS1055/eva-illouz-l-ideologie-du-bonheur-est-le-bras-arme-du-capitalisme.html">ce qui nous empêche d’être heureux</a>. Là aussi, le métalangage abonde : « croyances limitantes », « relations toxiques », « pensées négatives », etc. Comme l’explique Nicolas Marquis, le discours du développement personnel cherche à expliquer l’existence d’inégalités dans une société qui prône pourtant l’égalité de tous, tout en proposant comme solution de transformer l’individu par la découverte de son « vrai soi », exempt des défauts qui sont à l’origine des malheurs de sa vie.</p>
<p>Cette quête « d’authenticité » peut se comprendre comme un rituel initiatique qui vise à transformer l’adepte en profondeur. Ce dernier en ressort « éveillé » et doté de nouvelles capacités qui l’incitent à vouloir transformer le monde à l’image de sa propre expérience, afin d’en résoudre tous les problèmes, ce qui explique la dynamique prosélyte du milieu du développement personnel pour lequel convaincre les autres d’adopter le même point de vue signifie simplement améliorer le monde.</p>
<h2>Renégocier son identité dans un monde réordonné</h2>
<p>Ainsi le développement personnel, sous toutes ses formes, vise à ordonner le chaos du monde et, en particulier, celui de la société en donnant du sens et une place à chacun. Il permet, non pas de « retrouver son identité », mais bien de la redéfinir dans un monde incertain et en proie à des mutations complexes.</p>
<p>A la croisée de la science et de la religion, il incarne une nouvelle vision du monde et constitue une véritable forme de spiritualité contemporaine, en phase avec le néolibéralisme et ses problématiques, qu’elles soient écologiques ou sociales, privées ou professionnelles. En définitive, la quête d’idéal qui y est proposée n’est autre que celle de la performativité professionnelle et sociale, synonyme d’une intégration sans heurts aux tumultes actuels du monde. On n’en comprend alors que mieux pourquoi cette quête est nécessairement infinie, puisque le monde ne cesse de changer, ce qui explique aussi en partie l’importance et la diversité du marché économique qu’elle représente.</p>
<p>Objet d’approches très contradictoires <a href="https://selfhelp.hypotheses.org/category/uncategorized">par les milieux universitaires</a>, partagés entre critique et promotion, le développement personnel est un domaine extrêmement vaste, polymorphe et complexe, qui permet d’observer la difficulté de nos sociétés à penser leur propre religiosité, comme en a témoigné la réception compliquée de la série de Blanche Gardin.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/183750/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Damien Karbovnik ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>À travers sa satire féroce de l’univers du développement personnel, Blanche Gardin nous invite à réfléchir à notre vision du bonheur et à insuffler du second degré dans notre rapport au bien-être.Damien Karbovnik, Historien des religions, sociologue, Université de StrasbourgLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1818912022-05-10T21:51:31Z2022-05-10T21:51:31ZMettre le bonheur au centre de l’école<p>La crise sanitaire majeure que nous vivons avec la pandémie du Covid-19 a ravivé les questionnements autour du bien-être en éducation, avec le constat que de nombreux enfants et adolescents, <a href="https://www.vie-publique.fr/en-bref/282439-sante-mentale-des-enfants-consequences-crise-sanitaire-covid-19">ont psychologiquement souffert</a> de la situation.</p>
<p>Ne faut-il pas une certaine qualité de vie à l’école pour assurer les apprentissages ? N’a-t-on pas eu tort de longtemps opposer les efforts nécessaires pour apprendre et le plaisir de se rendre à l’école ? Le bien-être ne serait-il pas le besoin le plus fondamental pour former des citoyens instruits, épanouis et heureux ?</p>
<p>Dans la plupart des définitions qu’en donne la philosophie, le bonheur n’est pas un bien personnel, il se donne comme principe applicable au plus grand nombre possible d’individus, c’est un bien à construire ensemble. Il est social et relationnel. En cela, la construction de l’école publique, au cours du second XIX<sup>e</sup> siècle, participe de la <a href="https://journals.openedition.org/trema/5296">recherche d’un bonheur commun</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/debat-et-si-lon-considerait-les-jeunes-comme-des-citoyens-de-leducation-146439">Débat : Et si l’on considérait les jeunes comme des citoyens de l'éducation ?</a>
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<p>Mais paradoxalement, en France, l’institution n’évoque le bonheur que tardivement, et de manière négative, en considérant le <a href="https://www.education.gouv.fr/climat-scolaire-et-prevention-des-violences-11918">« climat scolaire »</a> (lutte contre le mal-être scolaire, le harcèlement et la violence scolaire). </p>
<p>Dans l’école de la République qui se veut égalitaire et méritocratique, l’effort et le labeur sont de manière plus ou moins explicite considérés comme la condition de la réussite scolaire et de l’ascension sociale.</p>
<h2>Changer de modèle scolaire</h2>
<p>Ce n’est que très récemment que l’institution introduit dans ses textes la notion de « bien-être » à la « qualité de vie » des élèves et des personnels de l’éducation nationale. Par exemple c’est en 2015, que l’arrêté définissant les <a href="https://www.education.gouv.fr/bo/15/Special2/MENE1504759A.htm">programmes de l’école maternelle</a> aborde la notion de bien-être et le fait que « l’école maternelle est une école bienveillante ».</p>
<p>Pour remettre au centre cette réflexion sur le bien-être, l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation de l’Académie de Versailles, soutenu par les chercheurs du <a href="https://theconversation.com/bonheur-a-lecole-un-laboratoire-sempare-de-la-question-98014">laboratoire BONHEURS</a> de CY Cergy Paris Université, a mis en place une « journée du bien-être dans et hors la classe », qui fait suite à la semaine du bonheur à l’école qui se tient chaque année autour du 20 mars.</p>
<p>Pour la dernière édition de cette journée qui s’est tenue le 13 avril dernier, 150 professeurs d’école, de collège et de lycée, principaux de collège, proviseurs, conseillers principaux d’éducation, formateurs, issus de six masters différents en formation initiale ou en formation continue se sont réunis. Tous les dispositifs de bien-être que les participants ont mis en œuvre dans leurs classes ou dans leurs établissements ont été présentés. Des ingénieries du bonheur ont été mises en œuvre dans plus d’une centaine d’établissements partout en France, de Rennes à Cergy, de la Réunion à Carpentras ou encore de la Nouvelle-Calédonie à Gennevilliers.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/cultiver-lempathie-quelques-cles-pour-aider-les-enfants-a-souvrir-a-lalterite-173376">Cultiver l’empathie : quelques clés pour aider les enfants à s’ouvrir à l’altérité</a>
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<p>Sur le plan théorique, l’approche consiste à penser le bonheur par la relation à l’autre et elle s’articule au savoir, ce que nous nommons le <a href="https://www.puf.com/content/La_fin_de_l%C3%89cole">savoir-relation</a>.</p>
<p>Cette approche apparaît essentielle quand un raisonnement à courte vue oppose plaisir et apprentissage, dans un imaginaire structurant qui a tendance à opposer les savoirs académiques et la pédagogie, l’esprit et le corps, la raison et l’émotion. En effet, la question des affects et des émotions a été longtemps négligée à l’école, et ce, principalement dans l’école publique française, centrée sur la <a href="https://www.google.fr/books/edition/L_%C3%89ducation_prisonni%C3%A8re_de_la_forme_sc/hvi9DwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover">« forme scolaire »</a>.</p>
<p>Notre école a privilégié la construction d’un individu rationnel par les apprentissages et le savoir académique, laissant aux pédagogies alternatives dites « nouvelles » de Montessori à Freinet le soin de penser le bonheur d’apprendre et l’épanouissement par le savoir. Cette perspective est particulièrement prégnante dans le système éducatif français, du fait d’une histoire marquée par un modèle républicain ancré sur la transmission verticale de valeurs. Ce modèle scolaire repose sur la promotion d’un individu rationnel par la « transmission » de savoirs scolaires et par un trop grand déni des affects dans le lieu scolaire.</p>
<p>Pourtant, de nombreux travaux de recherche ont montré que les <a href="https://www.oecd.org/fr/publications/resultats-du-pisa-2015-volume-iii-9789264288850-fr.htm">scores de réussite scolaire et la satisfaction de vie</a> sont significativement et positivement corrélés.</p>
<h2>Relations sociales</h2>
<p>Il est prouvé que la réussite scolaire de l’élève est significativement et positivement liée aux relations sociales avec la famille, les pairs et les enseignants, à la santé psychologique, au ressenti envers l’établissement scolaire et au sentiment d’appartenance à l’école. Au-delà des performances académiques, la réussite des élèves est (aussi) dépend aussi de leur <a href="https://disciplines.ac-toulouse.fr/documentation/node/478">bien-être</a> dans le cadre de l’école.</p>
<p>Ainsi, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans sa comparaison internationale des pays, combine plusieurs indicateurs clés du bien-être des enfants, tels que la qualité de la vie scolaire, l’éducation et la santé. Dans le contexte de l’école, le bien-être est perçu au travers du climat scolaire, qui n’est pas seulement le cumul des niveaux de bien-être individuels, mais qui prend en compte la dimension relationnelle, ainsi que les résultats en matière d’apprentissage ou de sécurité.</p>
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<figcaption><span class="caption">Documentaire : Présentation du jeu pédagogique « Terre de joie », imaginé par Sandra Meunier, art-thérapeute, clown depuis 15 ans (Lea.fr).</span></figcaption>
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<p>De leur côté, les chercheurs Konu et Rimpelä font reposer le bien être à l’école sur <a href="https://www.google.com/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fwww.reseau-canope.fr%2Ffileadmin%2Fuser_upload%2F_processed_%2F5%2F6%2Fcsm_CNESCO3_f22a583aa6.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Fwww.reseau-canope.fr%2Fnouveaux-programmes%2Fmagazine%2Fvie-scolaire%2Fle-bien-etre-des-enfants-a-lecole-fondements-et-enjeux.html&tbnid=Yy1SL4uki_4wWM&vet=12ahUKEwi-9s3AsKz3AhWQAGMBHcOLDecQMygBegUIARCDAQ..i&docid=ugp4tZcSZbcxGM&w=670&h=491&q=Konu%20et%20Rimpel%C3%A4&ved=2ahUKEwi-9s3AsKz3AhWQAGMBHcOLDecQMygBegUIARCDAQ">quatre dimensions essentielles</a> :</p>
<ul>
<li><p>le « having » regroupe les conditions matérielles proposées aux élèves (notamment l’organisation, l’environnement, les espaces d’apprentissage) ;</p></li>
<li><p>le « being » regroupe les conditions qui permettent aux élèves d’être autonomes, de pouvoir être force de proposition, de pouvoir prendre des décisions, d’avoir confiance en eux ;</p></li>
<li><p>le « loving » concerne l’interaction entre les individus de l’établissement : la qualité de la relation entre les élèves, entre les élèves et les adultes ; la communication entre les individus ;</p></li>
<li><p>la dimension de la santé regroupe la santé physique et psychique des élèves (fatigue, stress…) ;</p></li>
</ul>
<h2>Initiatives de terrain</h2>
<p>Au cours de la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=-PQRQAYazoA">journée du bien-être dans et hors la classe</a>, les dispositifs de bien-être ont porté sur de nouvelles manières d’accompagner les élèves, sur la prise en compte du corps, et des émotions dans la classe, sur l’amélioration des espaces scolaires ainsi que sur la prise en compte du collectif.</p>
<p>Les dispositifs déployés se sont structurés autour de 5 axes :</p>
<ul>
<li><p>l’accompagnement de l’élève ;</p></li>
<li><p>le corps et les émotions ;</p></li>
<li><p>la vie scolaire et le collectif ;</p></li>
<li><p>les espaces ;</p></li>
<li><p>les projets dans et hors la classe.</p></li>
</ul>
<p>La prise en compte du corps et des émotions a par exemple été travaillée par un dispositif de micro-siestes ou encore de yoga du visage. D’autres dispositifs encourageaient la relaxation, la respiration, de la communication non violente, la sophrologie… Ces dispositifs poursuivaient un objectif commun : apprendre aux élèves à identifier et à maîtriser leurs émotions et favoriser la mise au travail des enfants et adolescents, par la concentration et leur participation en classe.</p>
<p>L’axe « vie scolaire et le collectif » a été nourri par des établissements qui ont mis en œuvre, dans leur établissement, la semaine du bonheur à l’école, la Journée de la diversité, des concours d’éloquence par équipe, des dispositifs d’implication des parents à la scolarité de leurs enfants.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/harcelement-scolaire-vers-une-meilleure-prise-de-conscience-157797">Harcèlement scolaire : vers une meilleure prise de conscience ?</a>
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<p>L’axe relatif à l’accompagnement des élèves a permis de valoriser la journée du bonheur des mathématiques. Autre exemple : un dispositif pour déconstruire les stéréotypes ethniques relatifs à la réussite scolaire. Il a permis une rencontre entre collégiens et élèves de primaire d’un même quartier, en réussite scolaire et se destinant à des études sélectives, l’objectif étant de leur montrer que c’est possible, à l’heure où la ségrégation scolaire est le mal le plus enraciné de notre système.</p>
<p>Concevoir des dispositifs dans les classes et dans les établissements est nécessaire mais il faut en mesurer les effets à court, moyen et long terme, par exemple sur les trajectoires des élèves ou encore sur le climat scolaire. <a href="https://www.inspe-versailles.fr/Bien-etre-dans-les-organisations-BEO">Un master sur le bonheur</a> d’apprendre et d’enseigner entièrement en distantiel a d’ailleurs ouvert ses portes il y a un an destiné aux professionnels de l’éducation.</p>
<p>C’est à ce prix que l’éducation, affirmée régulièrement comme une priorité nationale, peut réellement devenir l’outil de transformation majeur de nos sociétés, en mesure de bâtir une société plus juste, plus égalitaire et plus heureuse.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/181891/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>N’a-t-on pas eu tort de longtemps opposer les efforts nécessaires pour apprendre et le plaisir de se rendre à l’école ?Beatrice Mabilon-Bonfils, Sociologue, Directrice du laboratoire BONHEURS, CY Cergy Paris UniversitéFrançois Durpaire, Cofondateur du laboratoire BONHEURS, CY Cergy Paris UniversitéSéverine Colinet, Maître de conférences en sciences de l'éducation, CY Cergy Paris UniversitéLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1758782022-02-07T20:28:23Z2022-02-07T20:28:23ZLes cadeaux font-ils vraiment le bonheur des enfants ?<p>Les enfants grandissent dans un environnement où la consommation est omniprésente. Dès leur plus jeune âge, ils accompagnent leurs parents dans des magasins où ils se trouvent exposés à des tentations de toutes sortes, entre jouets, friandises ou manèges.</p>
<p>Quand approche leur anniversaire, ou en cette période des fêtes de fin d’année, ils ne manquent donc jamais d’idées pour dresser la liste des cadeaux qu’ils aimeraient recevoir, trépignant d’impatience en attendant le moment de déballer leurs présents.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/tous-les-jeux-sont-ils-educatifs-108990">Tous les jeux sont-ils « éducatifs » ?</a>
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<hr>
<p>Mais, en les faisant participer ainsi au grand jeu de la consommation, ces cadeaux contribuent-ils vraiment à leur bonheur, présent et futur ? Ne risque-t-on pas en gâtant les enfants de les pousser à vouloir toujours plus, à se sentir frustrés lorsqu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent et donc à devenir des adultes perpétuellement insatisfaits ?</p>
<p>Pour la revue <em>International Journal of Consumer Studies</em>, nous nous sommes penchés sur les <a href="http://dx.doi.org/10.1111/ijcs.12674">liens entre les cadeaux reçus dans l’enfance et le sentiment de bonheur</a> éprouvé à l’âge adulte. Les résultats nous montrent combien la question est complexe et combien il importe de donner un sens à ce que l’on offre.</p>
<h2>Le « schéma du cadeau »</h2>
<p>D’abord, rappelons que les parents sont des <a href="https://doi.org/10.1086/209559">agents de socialisation à la consommation</a> très importants puisque c’est auprès d’eux que les enfants vont acquérir leurs premiers repères et habitudes en la matière.</p>
<p>Des études menées aux États-Unis ont montré que, lorsque les parents ont recours de façon systématique à des <a href="https://doi.org/10.1086/680087">cadeaux pour récompenser ou réconforter leurs enfants</a>, ces derniers sont plus susceptibles de devenir plus matérialistes, c’est-à-dire qu’ils auront tendance à juger les autres, comme eux-mêmes d’ailleurs, sur la base des biens matériels possédés.</p>
<p>Plus globalement, les personnes matérialistes font de l’acquisition de biens un objectif de vie central, et elles croient implicitement que c’est par la richesse matérielle qu’on peut atteindre le bonheur. Or, de nombreuses études, ont montré que, plus les gens sont matérialistes, <a href="https://doi.org/10.1037/a0037409">moins ils se sentiraient heureux</a>.</p>
<p>Comment ces cadeaux interfèrent-ils alors avec l’éducation ? Priver les enfants de ce type de récompenses est-il une bonne parade au matérialisme et à l’insatisfaction ?</p>
<p>D’après <a href="http://dx.doi.org/10.1111/ijcs.12674">notre étude</a>, cette expérience d’échanges de présents favorise chez l’enfant la formation d’un « schéma du cadeau », c’est-à-dire une représentation mentale relativement bien organisée des éléments essentiels du rituel. Ainsi, l’enfant apprend qu’offrir et recevoir constitue une réponse appropriée aux divers événements, succès ou échecs, qui se produisent dans la vie.</p>
<p>À mesure qu’il grandit, la reproduction de ce schéma se généralise aux cadeaux qu’il va s’offrir lui-même. Le fait de s’acheter un cadeau à soi (en anglais, <a href="https://doi.org/10.1108/JCM-05-2015-1417">« self-gifting »</a>) consiste à se faire plaisir en s’offrant un produit, une sortie ou un voyage pour célébrer des événements spéciaux ou pour se sentir mieux suite à un échec ou une déception. De quoi devenir <a href="https://www.acrwebsite.org/volumes/7471">encore plus matérialiste</a>, et donc <a href="https://doi.org/10.1016/j.paid.2014.02.009">moins heureux</a> ?</p>
<h2>Partager des mots et du temps</h2>
<p>Tout est une question de mesure. L’échange de cadeaux n’est pas un rituel à négliger puisqu’il renvoie à une forme de partage entre parents et enfants et permet de construire des moments privilégiés. C’est un moyen efficace d’apprendre, de façon implicite, l’importance d’établir de bonnes relations avec les autres.</p>
<p>Offrir des cadeaux peut contribuer à la sociabilité des enfants, et donc à ce qu’ils se sentent <a href="https://doi.org/10.1111/1467-9280.00415">plus heureux</a>. Mais l’expérience n’aura pas les mêmes effets selon le mode d’éducation dans laquelle elle s’inscrit, en particulier le <a href="https://doi.org/10.1086/209025">type de communication familiale</a>. C’est le temps offert à l’enfant et le discours qui accompagnent le cadeau qui en font la valeur.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1488042859110490114"}"></div></p>
<p>Si l’on cède systématiquement aux désirs exprimés par un enfant pour tel ou tel jouet, objet ou bonbon, on laisse peu de place au dialogue et à l’échange autour de la symbolique du cadeau. Et l’on renforce sans le vouloir un certain sentiment d’insécurité qui engendre justement des valeurs matérialistes : l’enfant ayant l’impression qu’il a déçu ses parents aura tendance à chercher du réconfort dans ses possessions matérielles.</p>
<p>En revanche, si l’échange matériel se double d’une réelle communication, alors le cadeau devient l’occasion de tisser des liens forts autour d’un objet qui devient symbolique, concrétisant une réussite ou un souvenir. Les relations familiales se retrouvent alors apaisées, le sentiment d’insécurité fortement diminué et les tendances matérialistes du jeune consommateur sont réfrénées. Les résultats de notre recherche suggèrent que <a href="http://dx.doi.org/10.1111/ijcs.12674">cet effort de communication est bénéfique</a> pour tous.</p>
<p>Il est donc sain d’offrir des cadeaux à son enfant, mais cela ne signifie pas qu’il faut lui donner tout ce qu’il désire. L’essentiel est de privilégier des moments de qualité avec son enfant de donner du sens à l’échange de cadeaux.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/175878/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Plus que le cadeau, et si c’était le discours qui l’accompagne et le temps offert à l’enfant qui en faisaient la valeur ? Regard sur cet apprentissage de la sociabilité.Dania Mouakhar-Klouz, Maîtresse de conférences en marketing, IAE Rouen Normandie - Université de Rouen NormandieAlain d'Astous, Professeur honoraire en marketing, HEC MontréalLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1742992022-01-07T17:38:46Z2022-01-07T17:38:46Z2022 : Ah… cueillir le bonheur !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/439172/original/file-20220103-21317-19l2gpz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=3%2C33%2C2041%2C1327&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">« Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle », écrivait Lamartine. Et pourtant...
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/phil_shirley/6245396979">Phil Shirley / Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><blockquote>
<p>« La philosophie nouvelle rend tout incertain,</p>
</blockquote>
<p><br> L’élément de feu est tout à fait éteint ;</p>
<p><br> Le soleil est perdu et la terre ; et personne aujourd’hui</p>
<p><br> Ne peut plus nous dire où chercher celle-ci</p>
<p><br> […] Tout est en morceaux, toute cohérence disparue.</p>
<p><br> Plus de rapports justes, rien ne s’accorde plus ».</p>
<p>Quelle honte ! Comment peut-on par les temps qui courent, oser parler de cueillir le bonheur ? Et d’abord où est-il ? Et pour qui ? Ne sait-on pas que le monde entier vit une crise majeure, qui est loin d’être seulement sanitaire, mais au travers de laquelle tout semble s’effondrer ? Notre situation semble bien pire encore que celle que décrit le poète anglais John Donne en 1611 dans <em>Anatomy of the World</em>, en pleine la révolution copernicienne.</p>
<p>Car il ne s’agit pas dans la crise actuelle de « philosophie nouvelle » qui viendrait chambouler notre compréhension du monde. Il s’agit bien d’une crise radicale concernant l’humanité entière. Au cœur de cette crise, qui est celle de la planète entière, ne voit-on pas <a href="https://theconversation.com/la-covid-accelerateur-des-inegalites-de-revenus-et-de-patrimoine-en-france-168493">se creuser dramatiquement les écarts de richesses</a> ? Ne voit-on pas les opportunismes les plus vils se saisir de la souffrance et de la douleur des uns et des autres ? Et évidemment des plus pauvres et des plus démunis, comme l’humanité en est sinistrement accoutumée ?</p>
<p>Si, bien sûr l’on voit tout cela. Mais si je me permets ce petit billet de début d’année, c’est à cause de ce qui suit.</p>
<h2>« Rome brûle »</h2>
<p>Georges Brassens a publié un album posthume. Un album dont il pressentait qu’il ne pourrait pas le chanter lui-même. Mais il a eu le temps de terminer 12 chansons, qu’il a demandé à Maxime Le Forestier de chanter pour lui.</p>
<p>L’album s’intitule <em>Douze nouvelles de Brassens</em> ! C’est bien là de l’humour à la Brassens, que ce soit lui ou quelqu’un d’autre qui en ait choisi le titre. Et vu la qualité de l’album, impeccablement donné par Maxime Le Forestier, nous sommes chanceux d’avoir reçu des nouvelles de Brassens – après sa mort.</p>
<p>Ceci en passant n’est d’ailleurs point sans rappeler ces autres vers, extraits de son précédent <em>Funérailles d’antan</em> :</p>
<blockquote>
<p>« L’autre semaine des salauds à cent quarante à l’heure</p>
</blockquote>
<p><br> Vers un cimetière minable emportaient l’un des leurs</p>
<p><br> Quand sur un arbre en bois dur ils se sont aplatis</p>
<p><br> On s’aperçu qu’le mort avait fait des petits ».</p>
<p>Qu’un mort soit capable de se reproduire, ou de donner des nouvelles aux vivants, voire d’offrir douze nouvelles chansons, il faut avoir l’humour d’un Brassens pour savourer la plaisanterie !</p>
<figure>
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<figcaption><span class="caption">« Les funérailles d’antan », Georges Brassens (1960).</span></figcaption>
</figure>
<p>Bref. L’une de ses dernières nouvelles s’intitule <em>Honte à qui peut chanter</em>. La chanson est écrite en contrepoint d’un poème de Lamartine – A Némésis –, où le poète dit en gros que lorsque « Rome brûle », c’est-à-dire lorsque l’on connaît des crises, de la violence, de l’incertitude, en l’occurrence la guerre, alors il est honteux de chanter.</p>
<p>Voici les strophes concernées du poème de Lamartine :</p>
<blockquote>
<p>« Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle,</p>
</blockquote>
<p><br> S’il n’a l’âme et la lyre et les yeux de Néron,</p>
<p><br> Pendant que l’incendie en fleuve ardent circule</p>
<p><br> Des temples aux palais, du Cirque au Panthéon !</p>
<p><br> Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme</p>
<p><br> Sur le front de ses fils voit la mort ondoyer,</p>
<p><br> Que chaque citoyen regarde si la flamme</p>
<p><br> Dévore déjà son foyer !</p>
<blockquote>
<p>Honte à qui peut chanter pendant que les sicaires</p>
</blockquote>
<p><br> En secouant leur torche aiguisent leurs poignards,</p>
<p><br> Jettent les dieux proscrits aux rires populaires,</p>
<p><br> Ou traînent aux égouts les bustes des Césars !</p>
<p><br> C’est l’heure de combattre avec l’arme qui reste ;</p>
<p><br> C’est l’heure de monter au rostre ensanglanté,</p>
<p><br> Et de défendre au moins de la voix et du geste</p>
<p><br> Rome, les dieux, la liberté ! »</p>
<p>À Lamartine, Brassens répond que Rome brûle « tout le temps ». Il veut dire par là qu’aucune cité humaine – dont « Rome » est ici le symbole – ne cesse jamais de brûler. Autrement dit, nous sommes tout le temps en crise. Nous sommes tout le temps en guerre. Nous sommes sans cesse dans la souffrance, l’injustice et la mort. Et ceci, nous avions plus ou moins consciemment voulu l’oublier.</p>
<p>Il a fallu le surgissement brutal de la crise du Covid pour que nous cessions de faire les autruches. En tout cas si, parce qu’il y a tout le temps des crises, l’on estimait qu’il ne faut pas chanter, se réjouir de vivre, exalter la beauté des choses, s’émerveiller de ce qui le mérite et de celles et ceux qui le méritent – qu’ils soient dans l’ombre ou la lumière –, alors l’idée même de « chanson » – c’est-à-dire de bonheur – n’existerait même pas ou plus !</p>
<p>Le refrain de la chanson est le suivant :</p>
<blockquote>
<p>« Honte à cet effronté qui peut chanter</p>
</blockquote>
<p><br> Pendant que Rome brûle, elle brûle tout l’temps</p>
<p><br> Honte à qui malgré tout fredonne des chansons</p>
<p><br> Gavroche, à Mimi Pinson »</p>
<p>Brassens déduit qu’il faut surtout chanter. Sa chanson se termine en particulier, avant la dernière reprise du refrain, par le couplet suivant :</p>
<blockquote>
<p>« Le feu de la ville éternelle est éternel</p>
</blockquote>
<p><br> Si Dieu veut l’incendie, il veut les ritournelles</p>
<p><br> À qui fera-t-on croir’ que le bon populo</p>
<p><br> Quand il chante quand même est un parfait salaud ? »</p>
<p>Nous sommes au cœur de l’argument : « Rome » ou la vie humaine, est à la fois éternelle, et elle brûle tout le temps. Mais « Dieu » – ou l’absolu, le tout, la nécessité des choses, le « destin » – veut tout autant les ritournelles ou le bonheur, la joie de vivre, que l’incendie ou les souffrances, l’injustice et la mort.</p>
<figure>
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<figcaption><span class="caption">« Honte à qui peut chanter », par Maxime Le Forestier.</span></figcaption>
</figure>
<p>La joie fait entièrement partie de la vie, pas moins que la peine. Et chanter « quand même » est loin d’être une faute. C’est un devoir. C’est un devoir envers les autres, car si l’on s’enfonce dans le malheur, <a href="http://www.vrin.fr/book.php?code=9782711607334">on ne répand que du malheur</a>. Mais c’est aussi un devoir envers la vie tout court que nous avons reçue. S’il faut que la vie soit complète, pleine et entière, l’on ne peut pas, lorsqu’on en a les moyens, ne faire que pleurer ou se laisser happer par la misère tout court. Il faut tout autant s’essayer à rehausser les beautés de la vie, et la possibilité donnée absolument à tout le monde, quelle que soit sa condition, de la joie de vivre. Elle appartient à tous.</p>
<h2>Rires et pleurs</h2>
<p>Mais l’argument de Lamartine semble autrement plus puissant et profond que celui de Brassens. Le Sétois de naissance fait presque figure de chansonnier léger, quand il ne parle que de combats <em>sans souligner à son tour la nécessité de combattre</em> (mais il faut écouter la chanson en entier, elle en vaut le détour). Parfois, comme l’écrit justement Lamartine, ce n’est absolument pas le moment de chanter ou de philosopher, il faut se battre :</p>
<blockquote>
<p>« C’est l’heure de combattre avec l’arme qui reste ;</p>
</blockquote>
<p><br> C’est l’heure de monter au rostre ensanglanté,</p>
<p><br> Et de défendre au moins de la voix et du geste</p>
<p><br> Rome, les dieux, la liberté ! »</p>
<p>Et Lamartine a bien raison. Mais revenons à l’argument de la chanson. Il est que précisément le bonheur, la joie de vivre, tiennent d’un combat. Joie de vivre, bonheur, chant, se gagnent sans cesse à la sueur de notre front et s’enfantent dans la douleur. On ne peut pas tenir le bonheur pour acquis. C’est « quand même » que le « bon populo » chante. C’est-à-dire sur le fond d’une conscience très claire de l’âpreté de la vie. Une vie âpre certes, mais tout aussi remplie de ritournelles.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=826&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=826&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=826&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1038&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1038&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/439168/original/file-20220103-37443-s0k8l.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1038&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Portrait d’Alphonse de Lamartine par Théodore Chassériau (1844).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_de_Lamartine#/media/Fichier:Théodore_Chassériau_-_Portrait_of_Alphonse_de_Lamartine.JPG">Wikimedia</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Si l’on ne fait jamais l’effort de voir que la vie est tout aussi belle, heureuse, féconde, mélodieuse que laide, malheureuse, stérile, disharmonieuse, alors on joue le jeu de la laideur, du malheur, de l’avancée du désert, et du manque général de musique. On est « méchant » au sens fort. C’est-à-dire, suivant l’étymologie, qu’on ne sait pas – ni ne veut ? – saisir sa chance.</p>
<p>Cela ne revient pas à dire qu’il ne faut <em>que</em> chanter. La vraie vie, la vie pleine, est la vie où l’on sait qu’il y a tour à tour des pleurs et des rires. Où l’on fait tout pour pleurer avec ceux dont c’est le moment des pleurs, et pour rire avec ceux dont c’est celui de rire. Nous « blessons » sinon l’ordre des choses, en l’empirant à ne plus jamais rire, et en le perdant à croire qu’on peut ne faire que rire. Rires et pleurs, comédies et tragédies sont les deux faces d’une même médaille : la vie.</p>
<p>Il est ici question de vrais rires. Pas de rires qui sont des faux-semblants. Des rires de façade et de société du spectacle. Et les vrais rires éclatent toujours sur le fond de la lucidité eu égard à la tragédie de la vie ou à sa vanité. Le philosophe Alexandre Kojève dit :</p>
<blockquote>
<p>« La vie est une comédie qu’il faut jouer sérieusement ».</p>
</blockquote>
<p>Tout n’est que vanité ? Il faut malgré cela s’engager dans sa vie, l’embrasser totalement. Comme on dit, « à bras le corps ». On peut inverser le propos de Kojève :</p>
<blockquote>
<p>« La vie est une tragédie dont il faut s’efforcer de rire ».</p>
</blockquote>
<p>L’on est tous plus ou moins conscients, pour peu qu’on lève le nez du guidon, de la vanité de ce après quoi nous courons. Et l’on sait tous que la vie finit la plupart du temps comme une tragédie (sont-ils nombreux, même parmi les croyants de tous bords, celles et ceux qui vont à la mort en chantant ?). Mais que la vie ne prenne sa saveur que d’être pleinement embrassée, sans mensonge et sans hypocrisie, sous ses aspects les plus enthousiasmants comme les plus tragiques, n’importe qui qui s’élance authentiquement vers ses choix le sait au plus profond de soi. Ce que le philosophe Nietzsche avait à l’esprit en parlant de « gai savoir ».</p>
<p>L’expression « à la bonne heure ! » le dit clairement : à l’origine, la notion de « bonheur » renvoie à cette capacité dont nous sommes tous dotés de saisir les circonstances qui s’offrent à nous. Et le véritable titre de ce petit papier est « Accueillir le bonheur ! ». Être heureux tient d’un travail, d’un effort, d’un exercice permanent. Pour s’efforcer de voir tout autant les chants, les bonheurs, les merveilles, que les possibilités – infiniment nombreuses – de déchanter.</p>
<p>L’une des difficultés actuelles tient peut-être aux « facilités » que nous procurent les technologies et aux illusions où elles nous mettent. Le sentiment est croissant qu’on nous « doit » le bonheur. Mais de qui viendrait-il, ce « bonheur », si ce n’est de notre résolution à l’accueillir lorsqu’il se présente ?</p>
<p>Or, il se présente partout. Tout le temps. Par exemple au cœur d’une simple petite ritournelle comme celle de Brassens.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/174299/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Laurent Bibard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>La joie de vivre se gagne au prix d’un effort pour saisir les circonstances, heureuses comme malheureuses, qui se présentent à nous.Laurent Bibard, Professeur en management, titulaire de la chaire Edgar Morin de la complexité, ESSEC Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1719942021-12-14T19:55:52Z2021-12-14T19:55:52ZLe « sens de la vie » sous le prisme de la justice sociale<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/437590/original/file-20211214-19-6wah47.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C147%2C1200%2C966&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le voyageur contemplant une mer de nuages, Caspar David Friedrich</span> </figcaption></figure><p><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/Le-mythe-de-Sisyphe">« Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie »</a>, écrivait Albert Camus. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait supposer, l’expression <a href="http://www.editionsfides.com/fr/product/editions-fides/essais/philosophie/du-sens-de-la-vie_45.aspx?unite=001">« sens de la vie »</a> est assez récente. Elle aurait émergé pour la première fois dans sa forme actuelle sous la plume de Nietszche en 1875. « L’homme n’est un individu que selon trois formes d’existence : comme philosophe, comme saint ou comme artiste. Il n’est que de voir avec quoi un homme de science tue sa propre vie : qu’est-ce que la doctrine des particules chez les Grecs peut bien avoir à voir avec le sens de la vie ? », écrit Nietszche.</p>
<p>La vie n’aurait donc de sens que pour une personne qui prend sa propre vie en main. Une vie digne d’être vécue est une vie dédiée à l’introspection et au dialogue intérieur selon <a href="https://www.livredepoche.com/livre/apologie-de-socrate-9782253141822">Socrate</a> ; c’est une vie consacrée à la recherche du savoir pour <a href="https://www.livredepoche.com/livre/la-republique-9782253067207">Platon</a> ; mais pour <a href="https://editions.flammarion.com/index.php/ethique-a-nicomaque/9782080709479">Aristote</a>, c’est surtout une vie bonne qui aspire au souverain Bien : le bonheur.</p>
<h2>Un concept polysémique</h2>
<p>Le concept de « sens » revêt quatre dimensions : le <a href="http://www.editionsfides.com/fr/product/editions-fides/essais/philosophie/du-sens-de-la-vie_45.aspx?unite=001">sens directionnel, la signification, le sens sensitif et le sens réflexif</a>. Le sens de la vie renvoie d’abord à l’orientation ou la direction que prend une vie de la naissance jusqu’à la mort, ce qui suppose de faire des choix pour déterminer la direction de sa propre vie. Une vie qui a du sens est également une vie à laquelle on donne ou on reconnaît une signification pour la vivre selon sa propre philosophie. La vie a aussi un sens « sensitif » lié aux cinq sens qui correspond à la capacité de ressentir les plaisirs et les jouissances. Il procure une ouverture sur le monde et permet de trouver une saveur à la vie. Le sens de la vie présente enfin une dimension plus réflexive qui se comprend comme une appréciation réfléchie pour vivre sa vie avec une certaine sagesse.</p>
<p>Aspirer à une vie qui a du sens revient à lui donner une orientation, une signification, une saveur et une sagesse pour réaliser sa propre conception de la vie. <a href="https://www.livredepoche.com/livre/ethique-nicomaque-9782253057727">Les hommes aspirent tous au bien et au bonheur qu’ils conçoivent essentiellement d’après la vie qu’ils mènent</a>. Or, pour réussir à réaliser sa conception du bien ou son projet rationnel de manière satisfaisante <a href="https://www.seuil.com/ouvrage/theorie-de-la-justice-john-rawls/9782757814161">au sens de Rawls</a>, encore faut-il que les contingences arbitraires, qu’elles soient naturelles, sociales ou symboliques, n’entravent pas cette quête individuelle de la vie bonne. Élucider le mystère du sens de la vie revient donc à poser la question de la justice car le Bien et le Juste sont intimement liés. On peut trouver des éléments de réponse chez les théoriciens de la justice sociale qui proposent des principes concrets pour rendre la vie digne d’être vécue.</p>
<h2>Une société juste pour des vies qui ont du sens</h2>
<p>La théorie rawlsienne de la justice sociale est fondée sur l’équité de répartition des <a href="https://www.seuil.com/ouvrage/theorie-de-la-justice-john-rawls/9782757814161">« biens premiers »</a> (revenu, pouvoirs, bases sociales du respect de soi, etc.).</p>
<p>Ces biens premiers sont vus comme des moyens qui permettent aux individus de réaliser leur conception du bien en définissant leurs propres projets rationnels et leurs plans de vie. Les principes de justice qui permettent une répartition équitable sont déterminés dans une position originelle où les partenaires sociaux sont placés sous un voile d’ignorance.</p>
<p>Dans cette situation hypothétique, les participants ignorent tout de leur identité, leurs préférences, leurs capacités physiques et mentales et leur statut social. Ils peuvent diverger sur leurs aspirations, leurs philosophies et leurs choix de vie, mais Rawls estime que la délibération les conduira tout de même à un accord sur des principes justes qui permettent à tout un chacun de mener une vie qui a du sens.</p>
<p>Ces principes de justice sont : le principe de liberté qui garantit les libertés de bases pour tous (liberté politique, liberté d’expression et droit de propriété par exemple) ; le principe de différence qui stipule qu’une différence de distribution ne peut être admise que si elle a un impact positif sur le sort des plus défavorisés ; enfin le principe d’égalité des chances qui assure à tous les individus, quelle que soit leur origine sociale, les mêmes chances d’accès aux divers niveaux d’éducation et à toutes les fonctions.</p>
<h2>Reconnaissance et capabilités</h2>
<p>Mais la justice sociale, au-delà de sa dimension redistributive, doit comprendre une dimension de reconnaissance, définie par <a href="https://www.editionsladecouverte.fr/la_societe_du_mepris-9782707153814">Axel Honneth</a> comme une condition de la vie bonne et authentiquement humaine. Le déni de reconnaissance, déclenché par les expériences du mépris et les injustices subies, réduit les possibilités des individus à mener une vie digne d’être vécue.</p>
<p>Selon sa vision, la justice doit intégrer trois modes de reconnaissance (l’amour, le droit et la solidarité) pour permettre aux membres de la société de jouir de la reconnaissance affective, juridique et de l’estime sociale nécessaires à la réalisation de la vie bonne.</p>
<p><a href="https://www.editionsladecouverte.fr/qu_est_ce_que_la_justice_sociale_-9782707167897">Nancy Fraser</a>, qui s’inscrit dans le même courant de pensée, propose une conception multidimensionnelle de la justice sociale qui donne une importance centrale à la reconnaissance et la représentation de tous. Bannir les rapports de domination et lutter contre la hiérarchie des statuts sont des conditions essentielles pour que les individus puissent mener des vies dignes. La reconnaissance signifie également que tous les membres de la société, notamment les groupes minoritaires, sont considérés comme des partenaires sociaux égaux. Pour cela, il faut assurer une parité de participation dans toutes les sphères de la vie : privée, sociale, et politique.</p>
<p>L’approche des capabilités développée par Amartya Sen et concrétisée par Martha Nussbaum considère quant à elle que chaque individu doit avoir la capacité de choisir la vie qu’il souhaite vivre et disposer des moyens pour transformer ses capabilités individuelles en réalisations. Les capabilités sont définies par <a href="https://editions.flammarion.com/capabilites/9782081270770">Nussbaum</a> comme « ce que les gens sont capables de faire et d’être ».</p>
<p>Une vie humainement digne exige le respect d’un seuil de 10 capabilités pour tous les individus : <a href="https://doi.org/10.3917/eres.doat.2020.01.0121">« pouvoir vivre une vie humaine complète ; pouvoir être convenablement nourri et logé, pouvoir éviter toute souffrance inutile ; pouvoir employer les cinq sens et avoir des expériences émotionnelles ; pouvoir développer l’attachement, l’affiliation ; pouvoir se former une conception du bien et entreprendre une réflexion critique sur l’emploi de sa propre vie ; pouvoir vivre avec d’autres et manifester l’intérêt pour d’autres humains ; pouvoir jouer et rire ; pouvoir participer efficacement aux choix politiques ; jouir des droits de propriété sur base égalitaire avec les autres ; pouvoir travailler comme un être humain ; être protégé contre les arrestations et les persécutions arbitraires »</a>.</p>
<p>Intrinsèques au concept de capabilité, la liberté de choisir et l’autodétermination sont au cœur de l’approche de Martha Nussbaum. Le respect du seuil des dix capabilités centrales assure l’égalité des possibilités offertes à chaque personne pour réaliser sa propre vision de la vie bonne.</p>
<p>Pour les philosophes de la justice sociale, une société juste est une société qui procure à tous les individus les moyens de vivre une vie humainement digne qui correspond à leur propre conception du bien. Avec la répartition équitable des biens premiers, la reconnaissance de tous les individus comme des pairs et la garantie des capabilités centrales, une vie qui a du sens devient possible pour tous. Si on insuffle les principes de justice dans les activités humaines et les interactions sociales, on peut œuvrer collectivement pour des vies bonnes qui ont plus de sens.</p>
<hr>
<p><em>Sujet de thèse : « Le management des associations sous le prisme de la justice sociale », sous la direction de Philippe Eynaud</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/171994/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sara Zirari ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Élucider le mystère du sens de la vie revient à poser la question de la justice sociale.Sara Zirari, Doctorante en management, Université Paris 1 Panthéon-SorbonneLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1714452021-11-14T16:46:22Z2021-11-14T16:46:22Z« Positive attitude » toxique : pour être heureux, n’en faites pas trop<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/431102/original/file-20211109-13-17bwvzp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C1145%2C3431%2C2758&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L'injonction au bonheur est de plus en plus présente dans nos sociétés. Avec de nombreux effets contraires.</span> <span class="attribution"><span class="source">Brooke Cagle / Unsplash</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>L’expression <a href="https://twitter.com/wef/status/1452152930463854592">« positivité toxique »</a> a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. À la suite du « mouvement de positivité », nous commençons à reconnaître que, si le fait de se sentir heureux est une bonne chose, trop insister sur l’importance d’une attitude positive peut finalement se retourner contre nous et, ironiquement, nous rendre plus malheureux.</p>
<p>Oui, <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1111/1467-9280.00415">certaines recherches</a> montrent que les personnes « heureuses » ont tendance à vivre plus longtemps, à être en meilleure santé et à avoir une <a href="https://psycnet.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2F0033-2909.131.6.803">vie plus réussie</a>. Et les personnes « très heureuses » bénéficient plus de ces avantages que les personnes « moyennement heureuses ».</p>
<p>Mais si bénéfiques qu’ils soient, bonheur et positivité, quand ils deviennent des injonctions trop fortes, peuvent devenir toxiques.</p>
<p>Nos travaux, publiés dans le <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17439760.2021.1897869"><em>Journal of Positive Psychology</em></a> et impliquant près de 500 personnes, ont été inspirée par ces résultats apparemment contradictoires – la recherche du bonheur pouvant être à la fois bonne et mauvaise pour notre bien-être. Nous avons cherché à découvrir l’ingrédient clé qui rend toxique la positivité.</p>
<h2>Attendre le meilleur, se sentir au plus bas</h2>
<p>Certaines études ont montré que lorsque les gens accordent une grande importance à leur propre bonheur, c’est paradoxalement là qu’ils peuvent être moins heureux. En particulier dans les contextes où ils s’attendent le plus à se sentir <a href="https://psycnet.apa.org/record/2011-08397-001">heureux</a>.</p>
<p>Cette tendance à s’attendre à être heureux puis à se trouver déçu ou à se reprocher de ne pas être suffisamment content a été associée à des <a href="https://guilfordjournals.com/doi/abs/10.1521/jscp.2014.33.10.890">symptômes dépressifs plus importants</a> et à des déficits de <a href="https://escholarship.org/content/qt07g545kr/qt07g545kr.pdf">bien-être</a>. C’est exactement ce que dépeint une caricature de <a href="https://www.glasbergen.com/about-happiness/">Randy Glasbergen</a>, où un patient raconte son problème à son psychologue : </p>
<blockquote>
<p>« Je suis très, très heureux… Mais je veux être très, très, très heureux, et c’est pourquoi je suis malheureux. »</p>
</blockquote>
<p>Ce qui ne veut pas dire que rechercher le bonheur nous condamne à la dépression… <a href="https://psycnet.apa.org/buy/2014-48826-003">Des chercheurs</a> ont en effet observé que lorsque l’on privilégie les comportements qui maximisent la probabilité d’un bonheur futur (plutôt que d’essayer d’augmenter tout de suite le niveau de bonheur de l’instant), on a plus de chance de connaître des améliorations et non des déficits de notre niveau de bien-être.</p>
<p>Concrètement, il peut s’agir de s’engager dans des activités qui procurent un sentiment d’accomplissement ou de finalité : le bénévolat ou l’accomplissement de tâches difficiles, la mise en place des routines quotidiennes qui favorisent le bien-être, etc.</p>
<p>Ces travaux suggèrent que le fait de rechercher le bonheur indirectement, plutôt que d’en faire notre centre d’intérêt principal, pourrait faire passer notre recherche de positivité de toxique à tonique.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Scène de bénévolat alimentaire" src="https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/431108/original/file-20211109-25-zjwkg9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Plutôt que de rechercher un bonheur immédiat et individuel, il est préférable de s’engager dans des actions positives et donnant du sens à long terme.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Julia M. Cameron/Pexels</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Valoriser le bonheur vs prioriser la positivité</h2>
<p>Nous avons voulu découvrir en quoi le fait de faire du bonheur un objectif central pouvait se retourner contre nous.</p>
<p>Pour mieux comprendre, nous avons mesuré ces deux approches de la recherche du bonheur : valoriser le bonheur et donner la priorité à la positivité. Les personnes qui valorisent le bonheur sont d’accord avec des affirmations telles que « Je me préoccupe de mon bonheur même lorsque je me sens heureux » ou « Si je ne me sens pas heureux, c’est peut-être que quelque chose ne va pas chez moi ».</p>
<p>Par contre, celles qui donnent la priorité à la positivité plébiscitent davantage des affirmations telles que « Je structure ma journée de manière à maximiser mon bonheur » ou « Je recherche et nourris mes émotions positives ».</p>
<p>Nous avons également analysé dans quelle mesure nos participants se sentaient mal à l’aise avec leurs expériences émotionnelles négatives. Pour ce faire, nous avons demandé des commentaires à des affirmations telles que : « Je me considère comme en échec lorsque je me sens déprimé ou anxieux » ou « Je m’aime moins lorsque je me sens déprimé ou anxieux ».</p>
<p>Ceux qui s’attendent à se sentir heureux (score élevé en valorisation directe du bonheur) ont également tendance à considérer leurs états émotionnels négatifs comme un signe d’échec dans la vie et à ne pas accepter ces expériences émotionnelles. Ce malaise face aux émotions négatives expliquait en partie pourquoi leurs niveaux de bien-être étaient plus faibles.</p>
<p>En revanche, les personnes qui recherchent le bonheur de manière indirecte (score élevé pour la priorité donnée à la positivité) ne voient pas les choses de la même façon. Elles acceptent mieux les sentiments négatifs et ne les considèrent pas comme un signe d’échec.</p>
<p>Cela montre que lorsque les gens croient qu’ils doivent maintenir en permanence des niveaux élevés de bonheur pour que leur vie ait un sens, ou pour être appréciés par les autres, ils réagissent mal à leurs émotions négatives. Ils luttent contre ces sentiments ou essaient de les éviter, plutôt que de les accepter comme une partie normale de la vie.</p>
<p>La recherche indirecte du bonheur n’entraîne pas la même réaction. Se sentir déprimé ou stressé n’est pas incompatible avec la recherche du bonheur.</p>
<h2>Qu’est-ce qui rend la positivité à tout prix toxique ?</h2>
<p>Il semble donc que l’ingrédient clé de la positivité toxique ne soit pas la positivité elle-même. Mais plutôt la façon dont l’attitude d’une personne face au bonheur l’amène à réagir aux expériences négatives de la vie.</p>
<p>Connaître la douleur, l’échec, la perte ou la déception dans la vie est inévitable. Il y a des moments où nous nous sentirons déprimés, anxieux, craintifs ou seuls. C’est un encore fait. Ce qui compte, c’est la façon dont nous réagissons à ces expériences… Est-ce que nous nous penchons sur elles et les acceptons pour ce qu’elles sont, ou est-ce que nous essayons de les éviter, de les fuir ?</p>
<p>Si notre objectif est d’être heureux en permanence, nous pouvons avoir l’impression que les moments difficiles nous empêchent d’atteindre notre but. Mais si nous donnons la priorité à la positivité, nous sommes moins préoccupés par ces sentiments – nous les considérons comme autant ingrédients d’une bonne vie et une partie du voyage global.</p>
<p>Plutôt que de toujours essayer de « renverser un froncement de sourcils », soyons disposés à nous asseoir avec ces émotions inconfortables et à chercher à comprendre que faire : cela nous rendra plus heureux sur le long terme. Apprendre à faire face plutôt qu’à réagir à ces émotions est un facteur clé de notre bonheur.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un jeune est assis, triste, sur un banc" src="https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=413&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=413&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=413&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=519&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=519&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/431110/original/file-20211109-13-23pkc0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=519&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Les moments et sentiments négatifs sont incontournables. Vouloir les fuir ou les éviter est contre-productif.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Inzmam Khan/Pexels</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Notre réaction à l’inconfort est souvent de fuir et d’atténuer la douleur. Cela peut signifier que nous employons des stratégies inefficaces de régulation des émotions, comme l’évitement ou la suppression des sentiments désagréables.</p>
<p>Si nous le faisons, nous ne parvenons pas à tirer parti de l’éclairage qu’apportent ces expériences désagréables. Pour bien réagir à ces expériences, il faut accepter d’être mis « mal à l’aise » – d’être, finalement, à l’aise avec le fait d’être inconfortable. Nous pouvons alors accepter de ressentir ce que nous ressentons, et être curieux du pourquoi de ces sentiments. Cette réaction nous permet d’accroître notre compréhension, de voir tous nos différents choix possibles et de prendre de meilleures décisions.</p>
<p>Comme le dit un <a href="https://www.goodreads.com/quotes/613585-pain-is-inevitable-suffering-is-optional-say-you-re-running-and">proverbe bouddhiste</a> : « La douleur est inévitable. La souffrance est facultative. »</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/171445/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Brock Bastian travaille pour l'université de Melbourne et comme consultant pour des organismes étudiant les questions de culture, d'éthique et de bien-être pour Psychological Safety Australia.
Brock Bastian a reçu des financements par le Conseil australien de la recherche.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Ashley Humphrey ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Être heureux et positif tout le temps, ce n’est pas possible… C’est même le meilleur moyen d’être au final malheureux. La psychologie explore comment passer d’une positivité toxique à utile.Brock Bastian, Professor, Melbourne School of Psychological Sciences, The University of MelbourneAshley Humphrey, Lecturer in Psychology, Federation University AustraliaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1686972021-10-01T14:21:48Z2021-10-01T14:21:48ZÉquilibre travail-vie personnelle : vous pourriez être surpris de savoir ce qui fait vraiment notre bonheur<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/424092/original/file-20210930-14-1wpww39.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=53%2C0%2C6000%2C3970&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L'équilibre entre vie professionnelle et personnelle n'est pas un problème nouveau dans notre société. Mais la pandémie a accru les questionnements sur la nature, le sens et la finalité du travail.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>La recherche d’un équilibre adéquat entre le travail et la vie personnelle n’est pas un problème nouveau dans notre société. Mais la tension qui l’accompagne s’est accrue avec la pandémie, car les gens s’interrogent maintenant de plus en plus sur la <a href="https://theconversation.com/what-the-great-work-from-home-experiment-has-taught-us-about-the-way-we-work-157836">nature</a>, le <a href="http://acdmhr.theiaer.org/archive/v2/v2n4/p4.html">sens et la finalité</a> de leur travail, ainsi que sur son incidence sur leur <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0001879120300671">qualité de vie</a>.</p>
<p>Des études indiquent qu’un nombre record de personnes <a href="https://www.erinwestgate.com/uploads/7/6/4/1/7641726/oishi.westgate.psychrev.2021.pdf">ont quitté leur emploi ou prévoient de le faire</a> en 2021, une <a href="https://lundi.am/Le-Covid-et-la-grande-demission">« grande démission »</a> qui semble avoir été précipitée par ces réflexions. Cela dit, si nous réévaluons tous actuellement où et comment le travail s’insère dans nos vies, quel devrait être notre objectif ?</p>
<p>Il est facile de croire que si nous n’avions pas besoin de travailler ou, à tout le moins, de travailler autant, nous serions plus heureux, puisque nous consacrerions notre vie à des expériences hédoniques de toutes sortes, <a href="https://theconversation.com/what-is-hedonism-and-how-does-it-affect-your-health-78040">saines</a> ou <a href="https://theconversation.com/hedonism-not-only-leads-to-binge-drinking-its-part-of-the-solution-81751">non</a>. Cela n’explique cependant pas pourquoi certaines <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24381175/">personnes à la retraite</a> décident de se trouver un emploi à la pige ni pourquoi certains <a href="https://www.tvanouvelles.ca/2017/08/07/les-gagnants-du-gros-lot-de-23-m-de-retour-au-travail">gagnants de la loterie</a> retournent directement au travail.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-crise-de-la-covid-19-remet-en-question-le-sens-que-lon-donne-a-son-travail-136895">La crise de la Covid-19 remet en question le sens que l'on donne à son travail</a>
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<p>Pour arriver à concilier parfaitement le travail et la vie personnelle, si c’est bien sûr possible, il ne suffit pas de modifier le moment et le lieu où l’on travaille et la manière dont on le fait — il faut plutôt définir pourquoi on travaille. Pour ce faire, il est nécessaire de comprendre les sources de bonheur qui ne sont peut-être pas évidentes, mais qui se sont révélées au cours de la pandémie.</p>
<p>Les tentatives de trouver un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée sont tout à fait justifiées. Le travail est constamment et positivement lié à notre bien-être et joue un rôle important dans la définition de notre <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0001879109000037">identité</a>. Demandez-vous qui vous êtes et vous en viendrez très vite à décrire ce que vous faites comme travail.</p>
<p>Le travail peut nous procurer un sentiment de compétence, ce qui contribue au bien-être. Des recherches ont non seulement <a href="https://dash.harvard.edu/bitstream/handle/1/12136084/norton%252520mochon%252520ariely%252520third%252520round%25255b1%25255d.pdf">démontré</a> que le travail procure un sentiment de validation, mais aussi que nous sommes particulièrement <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167811612000584">attirés</a> par des activités qui exigent un effort — souvent une forme de travail — quand ce sentiment est menacé, car de telles activités démontrent notre capacité à façonner notre environnement, ce qui confirme notre identité en tant qu’individus compétents.</p>
<p>Il semble même que le travail nous rende plus heureux dans des circonstances où nous aurions préféré pratiquer des loisirs. C’est ce qu’a prouvé une série d’<a href="http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.456.1948&rep=rep1&type=pdf">expériences astucieuses</a> où les participants avaient le choix entre rester oisifs (attendre le début d’une expérience dans une pièce pendant 15 minutes) et s’occuper (marcher pendant 15 minutes jusqu’à un autre lieu pour participer à une expérience). La grande majorité des participants ont choisi de rester oisifs, à moins qu’on ne les ait obligés à se déplacer ou qu’on leur ait donné une raison de le faire (en leur disant qu’il y avait du chocolat à l’autre endroit).</p>
<p>Malgré tout, les chercheurs ont constaté que les participants qui avaient consacré ces 15 minutes à marcher étaient beaucoup plus heureux que ceux qui avaient passé ce moment à attendre, peu importe qu’on les ait obligés, récompensés ou laissés choisir sans incitation. Autrement dit, le fait d’être actif contribue au bonheur, même quand on préférerait ne rien faire. Les animaux semblent comprendre cela instinctivement : lors d’expériences, la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003347296903206">plupart d’entre eux</a> préfèrent <a href="https://link.springer.com/article/10.1007%2FBF02381490">travailler</a> pour obtenir leur nourriture plutôt que de la recevoir sans effort.</p>
<h2>Le bonheur eudémonique</h2>
<p>La notion que le travail (ou le fait de s’investir dans des tâches) contribue au bien-être général de la personne est étroitement <a href="http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2013-05-10/psychologie-positive-definitions-du-bonheur">liée au concept psychologique du bonheur eudémonique</a>. Il s’agit du genre de bonheur que nous procure le sentiment de fonctionner à un niveau optimal ou de réaliser notre plein potentiel. Des recherches ont montré que le <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1364661318300202">travail et l’effort</a> sont au cœur du bien-être eudémonique, ce qui explique la satisfaction et la fierté qu’on ressent quand on termine une tâche épuisante.</p>
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<img alt="Un homme stressé au bureau" src="https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/422642/original/file-20210922-13-i1howg.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’accomplissement de tâches stressantes nous procure une forme particulière de bonheur qui s’avère de grande valeur.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/man-stressed-while-working-on-laptop-796181494">Rawpixel.com/Shutterstock</a></span>
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<p>À l’opposé du bonheur eudémonique dans l’équilibre travail-vie privée, on trouve le bonheur hédonique, qu’on définit comme la présence de sentiments positifs, tels que la gaieté, combinée à la rareté relative de sentiments négatifs comme la tristesse ou la colère. Nous savons par expérience que le bonheur hédonique offre des avantages en matière de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2863117/">santé mentale et physique</a>, et que les loisirs constituent une excellente façon de l’atteindre.</p>
<p>Toutefois, et même lorsqu’il s’agit de loisirs, notre prédilection inconsciente pour l’activité remonte à la surface. Une <a href="https://www.medisite.fr/bien-etre-et-beaute-bonheur-le-temps-libre-cest-bien-mais-il-ne-faut-pas-en-abuser.5622439.101.html">étude récente</a> suggère qu’il est effectivement possible d’avoir trop de temps libre et que notre bien-être subjectif commence à diminuer s’il totalise <a href="https://metamag.fr/selon-une-nouvelle-etude-trop-de-temps-libre-rend-malheureux/">plus de cinq heures</a> par jour. Se prélasser à longueur de journée sur la plage ne semble pas être la clé du bonheur à long terme.</p>
<p>C’est peut-être la raison pour laquelle certaines personnes préfèrent déployer des efforts importants pendant leur temps libre. Les chercheurs ont comparé ceci à l’élaboration d’un <a href="https://academic.oup.com/jcr/article/37/6/935/1868983?login=true">CV expérientiel</a> compilant des expériences uniques bien que potentiellement désagréables, voire douloureuses. Les exemples les plus extrêmes peuvent comprendre une nuit dans un hôtel de glace ou une course d’endurance dans le désert. Les personnes qui s’adonnent à ces types de « loisirs » <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2019.02548/full">mentionnent habituellement leur désir</a> d’atteindre des objectifs personnels, de progresser et d’accumuler des exploits, toutes des caractéristiques du bonheur eudémonique et non de l’hédonisme que nous associons aux loisirs.</p>
<h2>Le véritable équilibre</h2>
<p>Cette orientation s’intègre bien dans un nouveau concept dans le domaine de l’étude du bien-être qui veut qu’un bonheur expérientiel riche et diversifié forme la troisième composante d’une « bonne vie », et s’ajoute aux bonheurs hédonique et eudémonique.</p>
<p>Une <a href="https://www.erinwestgate.com/uploads/7/6/4/1/7641726/oishi.westgate.psychrev.2021.pdf">étude</a> réalisée dans neuf pays auprès de dizaines de milliers de participants a récemment révélé que la plupart des gens (plus de 50 % dans chaque pays) préféreraient encore avoir une vie heureuse caractérisée par un bien-être hédonique. Cela dit, environ un quart des sujets de l’étude ont déclaré qu’ils opteraient plutôt pour une vie pleine de sens définie par un bonheur eudémonique, alors qu’un nombre restreint, mais significatif, de personnes (de 10 à 15 % environ dans chaque pays) choisissent de mener une vie expérientielle riche et diversifiée.</p>
<p>Compte tenu de ces différentes approches de la vie, la clé du bien-être durable consiste peut-être à déterminer quel mode de vie nous convient le mieux : hédoniste, eudémoniste ou expérientiel. Au lieu d’opposer le travail à la vie personnelle, le véritable équilibre à trouver après la pandémie est celui de choisir parmi ces trois sources de bonheur.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/168697/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Lis Ku reçoit des fonds de l'Académie britannique.</span></em></p>L’équilibre entre vie professionnelle et personnelle n’est pas un problème nouveau dans notre société. Mais la pandémie a accru les questionnements sur la nature, le sens et la finalité du travail.Lis Ku, Senior Lecturer in Psychology, De Montfort UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1652252021-08-05T13:54:14Z2021-08-05T13:54:14Z« Positivité toxique » : voici pourquoi il est important de vivre ses émotions négatives<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/413641/original/file-20210728-27-lzjx07.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C5963%2C3945&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Pensée positive</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Il est pratiquement impossible d’aller sur Facebook ou Instagram sans tomber sur une citation ou un commentaire teintés de paroles motivantes comme « il suffit de voir le bon côté des choses », « Il suffit de regarder la vie du bon côté », « Sois positif »…</p>
<p>Le phénomène est d’ailleurs amplifié, en ce temps de pandémie. Le fameux, <a href="https://www.lapresse.ca/societe/2020-04-08/ca-va-bien-aller-marque-deposee">« ça va bien aller »</a> en est nul doute l’exemple le plus connu.</p>
<p>Ces phrases se veulent pleines de bonnes intentions. Mais elles peuvent aussi créer plus de détresse qu’autre chose. Pourquoi ? Parce qu’elles sont de l’ordre de la <a href="https://www.psychologue.net/articles/la-positivite-toxique-ne-voir-que-le-bon-cote-des-choses">« positivité toxique »</a>, soit ce principe selon lequel même en présence de difficultés, on devrait toujours garder une attitude positive.</p>
<p>Étudiante au doctorat en psychologie, profil scientifique-professionnel, je m’intéresse, dans le cadre de ma thèse, aux symptômes intériorisés (symptômes dépressifs et anxieux, retrait social) et extériorisés (comportements délinquants, violents, d’opposition/défense, perturbateurs et impulsifs). J’estime qu’il est important de s’attarder aux conséquences néfastes de « l’invalidation émotionnelle » et de comprendre pourquoi il faut vivre ses émotions négatives.</p>
<h2>L’invalidation émotionnelle</h2>
<p>Quand une personne parle de ce qu’elle ressent, le plus souvent, c’est pour valider ses émotions, c’est-à-dire comprendre et accepter l’expérience émotionnelle. Au contraire, l’invalidation émotionnelle consiste à ignorer, nier, critiquer ou rejeter les sentiments d’une autre personne.</p>
<p>Plusieurs études se sont intéressées aux effets que peut avoir l’invalidation. Les conclusions sont claires : elle est très nocive pour la santé mentale. <a href="https://az.booksc.org/book/42114434/70d4b4">Les personnes qui vivent de l’invalidation émotionnelle ont plus de chances d’avoir des symptômes dépressifs</a>.</p>
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<img alt="Dessins de fleurs et d'arc-en-ciel dans une fenêtre" src="https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/414822/original/file-20210805-23-21y2ki.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La positivité à tout prix peut prendre un aspect toxique, quand elle verse dans l'invalidation des états émotionnels.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Les effets négatifs de l’invalidation émotionnelle sont nombreux. Une personne qui se fait régulièrement invalider peut avoir de la difficulté à <a href="https://guilfordjournals.com/doi/abs/10.1521/ijct.2012.5.4.380">accepter, contrôler et comprendre ses émotions</a>.</p>
<p>De plus, les personnes qui s’attendent à ce que leurs émotions soient invalidées ont moins tendance à avoir de la flexibilité psychologique. Cet état consiste à avoir la capacité à tolérer ses pensées et ses émotions difficiles sans se défendre inutilement.</p>
<p>Plus une personne a de la flexibilité psychologique, plus elle a la capacité de vivre ses émotions et est capable de passer à travers des difficultés. Par exemple, au lendemain d’une rupture, un jeune homme ressent de la colère, de la tristesse et de la confusion. Son ami l’écoute et le valide. Il normalise ses sentiments contradictoires et sait qu’ils ne dureront pas indéfiniment.</p>
<p>En revanche, un autre garçon vivant le même type de rupture ne comprend pas ses sentiments, a honte et craint de perdre le contrôle de ses émotions. Son ami l’invalide et l’écoute peu ; il tente de supprimer ses émotions et s’enfonce dans un état d’anxiété qui peut même conduire à la dépression.</p>
<p>Ces deux exemples tirés de l’étude « Processes underlying depression : Risk aversion, emotional schemas, and psychological flexibility », des psychologues et chercheurs américains Robert L. Leahy, Dennis Tirch et Poonam S. Melwani, ne sont ni rares ni anodins. La réaction d’évitement, qui est de tout faire pour ne pas vivre ses émotions négatives, est souvent amplifiée par les gens qui nous entourent.</p>
<p>Certaines personnes prennent tellement à cœur notre malheur que de nous voir triste les rend à leur tour malheureux. C’est pourquoi ils émettent des commentaires « positifs ». Or, vivre ses émotions est essentiel. Les supprimer ou les éviter n’est pas la bonne solution. En fait, tenter de les éviter à tout prix n’aura pas l’effet escompté. Au contraire, elles auront tendance à revenir plus souvent et de manière plus intense.</p>
<h2>Être négatif : un état d’esprit qui vient de loin</h2>
<p>Hélas, l’humain n’est pas fait pour être toujours positif. Au contraire, il a plutôt tendance à se rappeler de mauvais souvenirs. Ceci remonte probablement à bien loin, à une époque où la survie dépendant de notre réflexe à prévenir les dangers. Une personne qui ignorait les effets du danger, ne seraient-ce qu’une seule fois, pouvait se retrouver dans une situation catastrophique, voire mortelle.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-humains-ne-sont-pas-faits-pour-etre-heureux-alors-arretez-dessayer-120692">Les humains ne sont pas faits pour être heureux. Alors arrêtez d'essayer</a>
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<p>Dans cet article, <a href="https://roybaumeister.com/2001/10/15/bad-is-stronger-than-good/">« Bad is stronger than good »</a>, les auteurs, des psychologues, expliquent comment dans l’histoire de l’évolution, les organismes mieux adaptés aux dangers ont eu plus de chances de survivre aux menaces. Par conséquent, ce sont les humains les plus alertes qui auraient eu une probabilité plus grande de transmettre leurs gènes. C’est pourquoi nous sommes en quelque sorte programmés à porter attention aux dangers potentiels.</p>
<h2>Comment se manifeste le biais de négativité</h2>
<p>Ce phénomène s’explique sous le nom de biais de négativité. <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1207/S15327957PSPR0504_2">Certaines recherches</a> ont réussi à identifier quatre manifestations de ce biais qui permettent de mieux le comprendre. L’une de ces manifestations serait liée au vocabulaire que nous utilisons pour décrire des évènements négatifs.</p>
<p>Ainsi, les mots utilisés et choisis seraient beaucoup plus riches et plus variés que ceux choisis pour décrire des évènements positifs, un phénomène que l’on appelle la différenciation négative. De plus, les stimulations négatives sont généralement interprétées comme plus élaborées et différenciées que celles positives.</p>
<p>Le vocabulaire employé pour décrire la douleur physique est beaucoup plus complexe que celui employé pour décrire le plaisir physique. Autre exemple : les parents <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0047248484800214">jugeraient les émotions négatives de leurs bébés plus facilement que leurs émotions positives</a>.</p>
<h2>Haro aux phrases préfabriquées</h2>
<p>Les émotions négatives font ainsi partie de la complexité humaine et sont aussi importantes que les positives.</p>
<p>La prochaine fois que quelqu’un se confiera sur ses émotions, si vous ne savez pas quoi dire, préférez l’écoute et la validation émotionnelle comme « On dirait que tu as eu une dure journée » ou « C’était difficile, hein ? »</p>
<p>Attention : être positif n’est pas toujours synonyme de positivité toxique. Celle-ci vise à rejeter et éviter tout ce qui est négatif et ne voir que le côté positif. Voici un exemple positif et validant : « il est normal de se sentir comme tu te sens après un évènement aussi grave, essayons de donner un sens à tout ça ». Alors que la positivité toxique serait plutôt : « arrête de voir le côté négatif, pense aux choses positives à la place ».</p>
<p>Enfin, si vous n’arrivez pas à valider et écouter, recommandez la personne à un professionnel de la santé mentale, il saura comment l’aider.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/165225/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Andrée-Ann Labranche a reçu des financements de CRSH et FRQSC. </span></em></p>La positivité toxique (ignorer ses émotions négatives en essayant d’être toujours positif) peut avoir des conséquences sur la santé mentale. Vivre ses émotions négatives est inévitable et essentiel.Andrée-Ann Labranche, Candidate au doctorat en psychologie, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1524042021-01-01T17:00:35Z2021-01-01T17:00:35ZPodcast : Comment retrouver de la joie ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/376120/original/file-20201221-19-1qmyygp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=8%2C32%2C989%2C633&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le confort matériel est loin d’épuiser les possibilités de joie dont nous sommes en fait capables… si nous nous réveillons. </span> <span class="attribution"><span class="source">Insta_photos / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>En de début d'année, nous republions le cinquième épisode de notre série de podcasts « Accélérations », mise en ligne début 2021, dans lesquels le philosophe Laurent Bibard analysait les tendances et les perspectives nées de la crise du Covid-19. Un an plus tard, ses réflexions sur les manières de renouer avec l'optimisme dans un contexte difficile restent entièrement d'actualité.</em></p>
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<iframe src="https://player.acast.com/5fe0be206d8e8a53b20a4e0a/episodes/comment-retrouver-de-la-joie?theme=default&cover=1&latest=1" frameborder="0" width="100%" height="110px" allow="autoplay"></iframe>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/376185/original/file-20201221-19-1hkrcnp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p><em>L'année 2020 aura vu bon nombre de tendances s'accélérer dans un certain nombre de domaines : économiques, technologiques, sociales, géopolitiques, etc. Comme tout va de plus en plus vite, nous vous proposons de prendre le temps, en compagnie du philosophe Laurent Bibard (Essec), de revenir sur cette année si particulière et de tenter de dresser des perspectives pour 2021 à travers l’étude de 4 accélérations, dans le travail, la technologie, la post-vérité et la liberté d'expression, puis de réfléchir aux moyens de retrouver de la joie.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/152404/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Laurent Bibard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Tous les malheurs peuvent au moins rappeler que c'est dans la tragédie que la véritable joie peut naître…Laurent Bibard, Professeur en management, titulaire de la chaire Edgar Morin de la complexité, ESSEC Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1448082020-08-21T12:51:25Z2020-08-21T12:51:25Z« Je ne veux pas travailler… » : Un regard philosophique sur le repos, l’intégrale<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/353820/original/file-20200820-22-15fegqw.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=25%2C8%2C5725%2C3819&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les vacances offrent un moment privilégié pour reconsidérer notre rapport au temps.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://image.shutterstock.com/image-photo/summer-beach-vacation-concept-asia-600w-1061985551.jpg">Peera_stockfoto</a></span></figcaption></figure><figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/346294/original/file-20200708-3970-ghw64j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet été, les journalistes de The Conversation France s’accordent un instant de détente à l’ombre de la philosophie. Dans cette série en 5 épisodes d’une dizaine de minutes, plongez dans la réflexion sur la notion de repos et sa place dans nos sociétés modernes.</em></p>
<p><em>Chaque semaine, des philosophes vous offrent un éclairage rafraîchissant et vous invitent à considérer les idées de bonheur, de travail, d’ennui ou encore de liberté sous un angle nouveau.</em></p>
<p><em>Installez-vous confortablement dans votre hamac ou sur votre serviette et ouvrez grand vos oreilles</em>.</p>
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<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-le-repos-une-invention-humaine-142455">Le repos, une invention humaine ?</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/353810/original/file-20200820-24-ouuh8l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Sommes-nous trop humains pour pouvoir nous reposer pleinement ?</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/young-girl-kitten-sleeping-on-white-165834341">Alena Haurylik/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Dans ce premier épisode, le philosophe Laurent Bibard nous éclaire sur l’étymologie du mot « repos » et le(s) sens à donner à cette notion qui fait de l’homme un animal dénaturé.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/7j9mm8kM3uDKp06cFtafZ8?si=hslXHSMjTeaofSMI_jQBkw"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/le-repos-une-invention-humaine/id1523077174?i=1000484060772"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-le-travail-simple-antithese-du-repos-142768">Le travail, simple antithèse du repos ?</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/353813/original/file-20200820-22-4vuxpi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Se reposer consiste aussi à ne pas être disponible pendant un moment.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/office-life-young-woman-sleeping-workplace-69637735">Sergey Mironov/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>D’après le philosophe Ghislain Deslandes, si l’intensité est devenue une vertu, le repos ne doit plus s’envisager comme un moment du travail, mais bien comme un changement radical de rapport au temps.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/2R5EQSmAGjgCe4nsPK4Ihh?si=AYiTsRl9TIGZynBhqwLkAQ"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/le-travail-simple-antith%C3%A8se-du-repos/id1523077174?i=1000485283272"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-cultivons-lennui-142767">Cultivons l’ennui !</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/353814/original/file-20200820-24-1e03qo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Face au volume de divertissements accessibles, il est devenu très difficile de s’ennuyer vraiment c’est-à-dire de profiter des vertus de l’ennui.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://image.shutterstock.com/image-photo/nothing-interesting-watch-young-african-600w-353560073.jpg">G-Stock Studio/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Chercher à convertir son existence plutôt que vouloir se divertir à tout prix, c’est le conseil du philosophe François L’Yvonnet dans cet épisode qui interroge le lien entre repos et ennui.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/0t9EIxJRyNpJhamrsf74vh?si=F97XD3RGT86KLxMlY_vmRA"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/cultivons-lennui/id1523077174?i=1000485944329"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-le-repos-fait-il-le-bonheur-142770">Le repos fait-il le bonheur ?</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/353815/original/file-20200820-20-c80bk9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La tranquillité du corps et celle de l’âme sont liées au point qu’il s’avère impossible d’envisager l’une sans l’autre.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/woman-practices-yoga-meditates-lotus-position-605622212">Evgeny Atamanenko/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Être au repos c’est avant tout savoir capter les circonstances du moment, la « bonne heure »… Cela suppose une présence au monde qui permet d’atteindre la tranquillité de l’âme.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/52JRrCqFtbQxB0pT8odwPd?si=HbDQ2CI5QjWy-2z4rg3uRQ"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/le-repos-fait-il-le-bonheur/id1523077174?i=1000486712190"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-est-on-vraiment-libre-de-se-reposer-142781">Est-on vraiment libre de se reposer ?</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/353817/original/file-20200820-16-rg4q2f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Et si la paresse ou l’oisiveté était une manière d’exprimer notre volonté d’être libre ?</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://image.shutterstock.com/image-photo/beautiful-young-woman-laying-on-600w-554755387.jpg">PointImages/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le repos constitue la clef de notre possibilité de faire des choix signifiants pour nous-mêmes, et donc une clef pour notre liberté.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/5Kn2Ibq8R0VkQIiPY5NbLU?si=-qw3T9o0QLC0UHjpWDwd8Q"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/est-on-vraiment-libre-de-se-reposer/id1523077174?i=1000487418184"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/144808/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Dans cette série estivale, les voix des philosophes se mêlent au chant des cigales lors de 5 conversations sur le thème du repos.Thibault Lieurade, Chef de rubrique Economie + Entreprise, The Conversation FranceCamille Khodor, Éditrice Économie + Entreprise, The Conversation FranceLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1396302020-06-08T18:12:48Z2020-06-08T18:12:48ZLa preuve par trois : la méditation va vous faire du bien<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/338349/original/file-20200528-51496-1ob8nbm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=32%2C24%2C5458%2C3639&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Trouver un moment pour méditer en cette période troublée peut s’avérer particulièrement bénéfique.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/calm-couple-pajamas-meditating-listening-spiritual-1598506348">Mariia Korneeva / Shutterstock</a></span></figcaption></figure><figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
</figcaption>
</figure>
<p><em>La preuve par trois : les experts de The Conversation déclinent 3 aspects d’une question d’actualité en 3 épisodes à écouter, à la suite ou séparément ! Dans cette série, Catherine Pourquier, enseignante chercheuse à Burgundy School of Business vous fait découvrir les bienfaits de la méditation de pleine conscience et vous invite à pratiquer trois exercices, idéalement à la suite. Vous pourrez apprendre à vous concentrer sur votre souffle pour libérer votre mental, puis vous découvrirez l’importance de l’ouverture du cœur et enfin, vous aurez l’occasion de vous connecter pleinement à la force vitale en vous et autour de vous.</em></p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-mieux-respirer-pour-mieux-reguler-ses-emotions-139606">Mieux respirer pour mieux réguler ses émotions</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/338351/original/file-20200528-51462-i5w8v3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Quand on est en prise avec ses émotions, la respiration se bloque au niveau la cage thoracique, ce qui provoque une mauvaise oxygénation du corps et du mental.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/serene-young-woman-taking-deep-breath-1523325020">fizkes/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/2vfe0SukPc4dPp8GLc7PNV"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/podcast-mieux-respirer-pour-mieux-r%C3%A9guler-ses-%C3%A9motions/id1516230224?i=1000477097492"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
<p>La respiration profonde par le ventre constitue une porte d’entrée vers l’état de pleine conscience et permet dans l’instant présent de se reconnecter avec son corps et ses émotions.</p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-trouver-la-securite-interieure-pour-partager-son-amour-139611">Trouver la sécurité intérieure pour partager son amour</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/338353/original/file-20200528-51483-1uqzupj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le cœur est l’un des sept centres énergétiques ou chakras principaux qui composent la colonne partant du bas du dos jusqu’à la base de la tête.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/hands-buddha-statue-touching-heart-on-390933526">Bubbers BB/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/5FlkXCWsuPWlPPYnpAqR6X"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/podcast-trouver-la-s%C3%A9curit%C3%A9-int%C3%A9rieure-pour-partager/id1516230224?i=1000477097493"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
<p>Ouvrir la cage thoracique grâce à la respiration de pleine conscience permet de développer un sentiment de bienveillance à l’égard de soi-même et des autres.</p>
<h2><a href="https://theconversation.com/podcast-ne-faire-plus-quun-avec-le-monde-139628">Ne faire plus qu’un avec le monde</a></h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/338355/original/file-20200528-51471-7ke6sa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Lorsqu’on débute la méditation, il est intéressant de commencer par poser son attention sur chaque partie de son corps pour ensuite trouver l’unité, la dimension globale en soi.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.freepik.com/photos-gratuite/femme-assise-dans-pose-yoga-plage_859033.htm#page=1&query=meditation&position=4">pressfoto/Freepik</a></span>
</figcaption>
</figure>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/3WK6IoNWbwWVrLr2MR5Iig"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
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<p>Dans l’état de pleine conscience, celui qui médite parvient à se relier au vivant à l’intérieur et à l’extérieur de lui.</p>
<hr>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption"></span>
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<p><em>Catherine Pourquier est l’auteure du livre <a href="https://editions-jouvence.com/livre/365-meditations-et-exercices-de-pleine-conscience/">« 365 méditations et exercices de pleine conscience »</a> publié aux éditions Jouvence en 2017</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/139630/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Catherine Pourquier ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Catherine Pourquier (Burgundy School of Business) vous propose trois exercices de pleine conscience à faire où et quand vous le souhaitez pour vous apaiser.Catherine Pourquier, Professeur de Conduite du Changement, Burgundy School of Business Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1396282020-06-08T18:12:44Z2020-06-08T18:12:44ZPodcast : Ne faire plus qu’un avec le monde<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/338336/original/file-20200528-51527-1m7fxev.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=6%2C31%2C4187%2C2760&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Lorsqu’on débute la méditation, il est intéressant de commencer par poser son attention sur chaque partie de son corps pour ensuite trouver l’unité, la dimension globale en soi.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.freepik.com/photos-gratuite/femme-assise-dans-pose-yoga-plage_859033.htm#page=1&query=meditation&position=4">pressfoto / Freepik</a></span></figcaption></figure><p>La méditation de pleine conscience constitue un excellent moyen pour trouver la sérénité à l’intérieur de soi. Pour y parvenir, nous pouvons pratiquer « un scan corporel » qui consiste à porter son attention sur chaque partie de son corps successivement pour ensuite prendre conscience de l’unité de son être.</p>
<p>Dans ce troisième et dernier exercice centré sur le souffle vital et la lumière, Catherine Pourquier vous aide à créer l’harmonie en vous-même et avec votre environnement en 8 minutes.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/3WK6IoNWbwWVrLr2MR5Iig"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/podcast-ne-faire-plus-quun-avec-le-monde/id1516230224?i=1000477097494"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
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<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/316809/original/file-20200224-24655-nzeb7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
</figcaption>
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<p><em>La preuve par trois : les experts de The Conversation déclinent 3 aspects d’une question d’actualité en 3 épisodes à écouter, à la suite ou séparément ! Dans cette série, Catherine Pourquier, enseignante chercheuse à Burgundy School of Business vous fait découvrir les bienfaits de la méditation de pleine conscience et vous invite à pratiquer trois exercices, idéalement à la suite. Vous pourrez apprendre à vous concentrer sur votre souffle pour libérer votre mental, puis vous découvrirez l’importance de l’ouverture du cœur et enfin, dans ce dernier épisode, vous aurez l’occasion de vous connecter pleinement à la force vitale en vous et autour de vous.</em></p>
<hr>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption"></span>
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<p><em>Catherine Pourquier est l’auteure du livre <a href="https://editions-jouvence.com/livre/365-meditations-et-exercices-de-pleine-conscience/">« 365 méditations et exercices de pleine conscience »</a> publié aux éditions Jouvence en 2017</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/139628/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Catherine Pourquier ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Dans l’état de pleine conscience, celui qui médite parvient à se relier au vivant à l’intérieur et à l’extérieur de lui.Catherine Pourquier, Professeur de Conduite du Changement, Burgundy School of Business Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1396112020-06-08T18:12:41Z2020-06-08T18:12:41ZPodcast : Trouver la sécurité intérieure pour partager son amour<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/338300/original/file-20200528-51462-p30gps.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=12%2C0%2C4312%2C2879&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le cœur est l’un des sept centres énergétiques ou chakras principaux qui composent la colonne partant du bas du dos jusqu’à la base de la tête.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/hands-buddha-statue-touching-heart-on-390933526">Bubbers BB / Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Il est indispensable de s’aimer soi-même pour pouvoir aimer de façon juste les autres. En pratiquant la médiation de l’ouverture du cœur, nous développons un sentiment de sécurité indispensable au renforcement de l’estime de soi qui permet par la suite d’aller en confiance vers les autres.</p>
<p>Dans ce deuxième exercice d’une durée d’environ 9 minutes, Catherine Pourquier vous accompagne pour retrouver cet état d’amour en vous et pour le diffuser à toutes les cellules de votre corps, puis au-delà.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/5FlkXCWsuPWlPPYnpAqR6X"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
<a href="https://podcasts.apple.com/au/podcast/podcast-trouver-la-s%C3%A9curit%C3%A9-int%C3%A9rieure-pour-partager/id1516230224?i=1000477097493"><img src="https://images.theconversation.com/files/233721/original/file-20180827-75984-1gfuvlr.png" alt="Listen on Apple Podcasts" width="268" height="68"></a></p>
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<p><em>La preuve par trois : les experts de The Conversation déclinent 3 aspects d’une question d’actualité en 3 épisodes à écouter, à la suite ou séparément ! Dans cette série, Catherine Pourquier, enseignante chercheuse à Burgundy School of Business vous fait découvrir les bienfaits de la méditation de pleine conscience et vous invite à pratiquer trois exercices, idéalement à la suite. Vous pourrez apprendre à vous concentrer sur votre souffle pour libérer votre mental, puis dans ce deuxième épisode, vous découvrirez l’importance de l’ouverture du cœur et enfin vous aurez l’occasion de vous connecter pleinement à la force vitale en vous et autour de vous.</em></p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p><em>Catherine Pourquier est l’auteure du livre <a href="https://editions-jouvence.com/livre/365-meditations-et-exercices-de-pleine-conscience/">« 365 méditations et exercices de pleine conscience »</a> publié aux éditions Jouvence en 2017</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/139611/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Catherine Pourquier ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Ouvrir la cage thoracique grâce à la respiration de pleine conscience permet de développer un sentiment de bienveillance à l’égard de soi-même et des autres.Catherine Pourquier, Professeur de Conduite du Changement, Burgundy School of Business Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1396062020-06-08T18:12:38Z2020-06-08T18:12:38ZPodcast : Mieux respirer pour mieux réguler ses émotions<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/338287/original/file-20200528-51527-ekgiul.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C36%2C6012%2C3966&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Quand on est en prise avec ses émotions, la respiration se bloque au niveau de la cage thoracique, ce qui provoque une mauvaise oxygénation du corps.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/serene-young-woman-taking-deep-breath-1523325020">Fizkes / Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Nous respirons depuis bien avant notre naissance, mais nous avons perdu en grandissant le sens naturel de la respiration calmante. Nous respirons le plus souvent de façon automatique, sans conscience. Pourtant, faire une pause pour prendre conscience de sa respiration, c’est s’offrir un moment précieux de reconnexion avec son être. Il est alors possible de se sentir plus vivant, dans l’instant présent, et d’accéder à une plus grande sérénité intérieure.</p>
<p>Dans ce premier exercice de méditation de pleine conscience d’environ 7 minutes, Catherine Pourquier vous guide pas à pas et vous aide à vous recentrer calmement sur votre souffle.</p>
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<p><a href="https://open.spotify.com/episode/2vfe0SukPc4dPp8GLc7PNV"><img src="https://images.theconversation.com/files/237984/original/file-20180925-149976-1ks72uy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=268&fit=clip" width="268" height="82"></a>
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<p><em>La preuve par trois : les experts de The Conversation déclinent 3 aspects d’une question d’actualité en 3 épisodes à écouter, à la suite ou séparément ! Dans cette série, Catherine Pourquier, enseignante chercheuse à Burgundy School of Business vous fait découvrir les bienfaits de la méditation de pleine conscience et vous invite à pratiquer trois exercices. Dans ce premier épisode, vous pourrez apprendre à vous concentrer sur votre souffle pour libérer votre mental, puis dans les suivants vous découvrirez l’importance de l’ouverture du cœur et de la reconnexion à la force vitale en vous et autour de vous.</em></p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=417&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/323406/original/file-20200326-133016-tod0zl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=524&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p><em>Catherine Pourquier est l’auteure du livre <a href="https://editions-jouvence.com/livre/365-meditations-et-exercices-de-pleine-conscience/">« 365 méditations et exercices de pleine conscience »</a> publié aux éditions Jouvence en 2017</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/139606/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Catherine Pourquier ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>La respiration profonde par le ventre constitue une porte d’entrée vers l’état de pleine conscience et permet dans l’instant présent de se reconnecter avec son corps et ses émotions.Catherine Pourquier, Professeur de Conduite du Changement, Burgundy School of Business Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1397292020-06-04T14:26:46Z2020-06-04T14:26:46ZVoici pourquoi nous avons tant besoin les uns des autres<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/338945/original/file-20200601-95024-186y6vi.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=2%2C0%2C1920%2C997&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">En ce temps de crise, il faut se rappeler que nous avons besoin des autres dans notre vie car le besoin social est fondamental.</span> <span class="attribution"><span class="source">Pixaday</span></span></figcaption></figure><p>La crise que nous traversons réorganise fondamentalement nos rapports avec notre famille, nos collègues de travail ou nos amis. Cette question de la socialisation en temps de confinement a été abordée à maintes reprises depuis le début de la pandémie. Nous avons constaté que les technologies comme Zoom, Skype ou FaceTime <a href="https://theconversation.com/pourquoi-facetime-ne-peut-remplacer-les-rencontres-en-personne-137560?fbclid=IwAR1a9n9z2-zeBgxN2Uj-NIc1SnkEJt-FOgduBHIj_asEttOu_HXVyX9Rdo4">ne remplaceront jamais les vrais contacts humains</a> et qu’il est essentiel de <a href="https://theconversation.com/distanciation-physique-oui-sociale-non-voici-comment-renforcer-les-liens-durant-la-pandemie-136124?fbclid=IwAR2mqEQ0-mbkgyA7exSlr-26VN_vlsJoLKg5h0fd-ZGBHU2gh1krpa8v2lg">maintenir des liens sociaux</a> en dépit des règles de distanciation.</p>
<p>À la lumière de ces constatations, une autre question se pose. Pourquoi l’être humain ne peut pas se passer socialement des autres ? La réponse est simple : il s’agit d’un besoin fondamental.</p>
<p>Avec des collègues de l’Université Laval, nous avons mené une <a href="https://www.researchgate.net/publication/333973783_Social_development_of_human_beings_Identification_and_justification_of_fundamental_concepts_for_the_social_dimension">vaste revue de littérature</a> sur la question et voici ce que nous avons appris.</p>
<h2>L’être humain est fondamentalement social</h2>
<p>De la naissance jusqu’à la mort, l’être humain a besoin des autres pour vivre, survivre, se développer et mourir. Notre mère nous donne naissance et notre conjoint ou nos proches nous accompagnent dans la mort ; entre les deux, notre vie est rythmée par les relations sociales que nous entretenons avec les autres.</p>
<p>Notre jeunesse est influencée par la qualité des relations avec nos parents et notre famille et par l’éducation que nous recevons. Elle est aussi influencée par l’environnement dans lequel nous évoluons. Les professeurs ou intervenants rencontrés à l’école ou dans des activités parascolaires nous influencent positivement ou négativement.</p>
<p>Nos amis nous permettent de nous divertir, de vivre des expériences enrichissantes, de partager des émotions et des souvenirs. De même, nos collègues de travail nous permettent d’évoluer, en nous servant d’exemple ou de contre-exemple. En bref, nous sommes le résultat d’un ensemble d’influences positives, négatives ou neutres que nous vivons tout au long de notre vie en relation avec les autres pour développer notre personnalité.</p>
<h2>Un besoin connu et reconnu</h2>
<p>Plusieurs théories peuvent expliquer pourquoi notre besoin de socialiser est si fondamental. L’une des plus connues est la hiérarchisation des besoins de <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Motivation_and_Personality_(book)">Abraham Maslow, développée en 1943</a> et que nous représentons souvent sous la forme d’une pyramide.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=571&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=571&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=571&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=717&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=717&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/338614/original/file-20200529-78863-13dxiyx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=717&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p>Maslow indiquait que les deux premiers niveaux (physiologique et de sécurité) sont liés à l’avoir et au contexte dans lequel on évolue. Les autres sont nécessaires pour satisfaire nos besoins de nourriture (parents, agriculteurs), d’un abri (famille) ou de sécurité (policiers, pompiers, médecins, État).</p>
<p>Sur un deuxième niveau, Maslow parlait de l’être et de besoins davantage psychologiques, soit le sentiment d’appartenance (auprès d’amis, d’une communauté, d’une famille), mais aussi le développement de l’estime de soi (faire partie d’un groupe, être utile dans la société). Ces besoins, encore une fois, nécessitent les autres pour se réaliser.</p>
<p>Erin Bronfenbrenner (<a href="https://books.google.ca/books?hl=en&lr=&id=OCmbzWka6xUC&oi=fnd&pg=PA3&dq=bronfenbrenner+1979&ots=yySVQ0WMd9&sig=Igt1aj7xLuTbTqLiz1AE6IL-ehQ&redir_esc=y#v=onepage&q=bronfenbrenner%201979&f=false">1979</a>) a tenté d’expliquer les influences sociales auxquelles l’être humain est exposé au cours de sa vie par un modèle « socio-écologique » composé de diverses strates.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=604&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=604&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=604&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=759&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=759&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/338615/original/file-20200529-78891-1oragex.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=759&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le modèle socio-écologique d’Erin Bronfenbrenner.</span>
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<p>De manière simplifiée, il faut comprendre qu’une personne est influencée toute sa vie (chronosystème) par ses caractéristiques personnelles (ontosystème), son milieu proche ou familial (microsystème), les institutions qu’elle visite comme les garderies ou l’école (mésosystème), la culture de sa communauté comme les traditions ou la langue ou encore les politiques qui s’appliquent dans son contexte (exosystème) et enfin la société dans son ensemble, avec ses valeurs et idéologies (macrosystème).</p>
<h2>Le bonheur est dans les relations sociales</h2>
<p>Une série <a href="https://www.youtube.com/watch?v=8KkKuTCFvzI&t=136s">d’études</a> menées par des chercheurs de Harvard sur plus de 75 ans a révélé que les êtres humains qui sont heureux sont ceux qui entretiennent des relations sociales de qualité tout au long de leur vie. Ainsi, ce n’est pas la quantité d’amis que l’on a, mais bien la qualité des relations que l’on entretient avec eux qui est importante. Car celles-ci nous gardent en bonne santé physique et mentale. Si les bonnes relations avec la famille, les amis et notre communauté nous maintiennent en santé, la <a href="https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/0956797616661556?casa_token=UbZDWplC5m8AAAAA:wyFS0P--YhTnYoRKX-WPmNe-Q40raRSipSsKRXtzvKTrnXvi5R09uxhHlE2Z2AOHk9SDlHHuDp3JdA">solitude</a>, elle, nous tue.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/8KkKuTCFvzI?wmode=transparent&start=136" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Qu’est-ce qui rend heureux ? Des leçons tirées de la plus longue étude jamais réalisée sur le bonheur.</span></figcaption>
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<p>Les <a href="https://www.jstor.org/stable/pdf/44852887.pdf">recherches</a> permettent aussi de mieux comprendre ce qui amène les personnes à vivre seules et à <a href="https://www.jstor.org/stable/pdf/23093771.pdf">s’isoler</a>. Si certaines explications se trouvent dans les caractéristiques personnelles et individuelles, la majorité provient d’<a href="https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/02568540409595025?casa_token=mc4QKIzhzygAAAAA:kyDMCV_H-VnVz2uCfPcpAwheQpf7Cj-14Z1WBSHZDLjTb5NxFN7BOtw3tt8DRAtisvwocYUTwXB3GPY">expériences émotionnelles négatives</a> qui ont tendance à s’accumuler. Ainsi, on ne naît pas seul, on devient seul.</p>
<h2>L’expression de ce besoin social</h2>
<p>L’être humain évolue dans trois types d’environnement qui renforcent l’expression de son besoin social : les environnements physique, culturel et humain.</p>
<p>L’environnement physique représente le lieu où l’on vit, la météo de notre région ou encore les services disponibles pour assurer nos besoins de base (épicerie, santé, eau courante). L’environnement culturel est l’ensemble des éléments spirituels, matériels, intellectuels et émotionnels qui conditionnent notre existence et qui rythment nos calendriers. Enfin, la famille et les pairs qui conditionnent nos valeurs, nos idéologies, mais aussi nos manières d’agir constituent notre environnement humain.</p>
<p>Notre <a href="http://end-educationconference.org/wp-content/uploads/2019/06/Education-and-New-Developments_2019_Vol_II.pdf">revue de littérature</a> a aussi révélé que six pôles influencent de manière majoritaire notre socialisation : l’éducation, les loisirs, le travail, l’économie, la politique et la justice. L’ensemble de ces pôles semble jouer un rôle privilégié pour conditionner notre qualité de vie et de développement. Étrangement, la santé n’est pas apparue dans notre analyse, mais il faudrait probablement la prendre en considération comme l’a révélé la crise actuelle.</p>
<p>Enfin, si l’autre fait intégralement partie de notre vie, nous avons aussi besoin de nos moments personnels pour nous ressourcer et déconnecter de la vie sociale.</p>
<h2>Comment combler son besoin social</h2>
<p>Nous proposons quatre trucs pour combler le besoin de socialiser en ces temps de pandémie, mais aussi pour être heureux dans la vie.</p>
<p>1) Miser sur des formes variées de <a href="https://theconversation.com/distanciation-physique-oui-sociale-non-voici-comment-renforcer-les-liens-durant-la-pandemie-136124?fbclid=IwAR2mqEQ0-mbkgyA7exSlr-26VN_vlsJoLKg5h0fd-ZGBHU2gh1krpa8v2lg">distanciation physique</a> et non sociale. Nous sommes des êtres sociaux et il nous est extrêmement difficile de vivre sans le contact des autres pour une grande période de temps.</p>
<p>2) Privilégier un usage raisonné et temporaire des <a href="https://theconversation.com/pourquoi-facetime-ne-peut-remplacer-les-rencontres-en-personne-137560?fbclid=IwAR1a9n9z2-zeBgxN2Uj-NIc1SnkEJt-FOgduBHIj_asEttOu_HXVyX9Rdo4">technologies</a> car elles ne remplaceront jamais le besoin de se voir ou de se rencontrer réellement. Ceci est valable tant dans sa vie personnelle que dans sa vie académique ou professionnelle.</p>
<p>3) Conserver des occasions de se rencontrer pour renforcer son capital social, en se connectant avec des personnes proches, sa communauté ou son réseau social (<em>bonding</em>), en se connectant avec des personnes de réseaux différents ou plus éloignés (<em>bridging</em>) ou en se connectant avec les bonnes ressources et services des institutions, organisations ou autorités (<em>linking</em>).</p>
<p>4) Adapter son savoir-faire et son expertise en fonction des nouvelles prérogatives. La Direction nationale de santé publique ne nous donne que des recommandations et des directives pour poursuivre nos activités. Il importe donc à tous les professionnels de s’adapter selon leur champ de compétences, en respectant au maximum ces nouvelles lignes de conduite, sans oublier qu’un être humain doit aussi être en relation sociale pour être heureux.</p>
<p>5) Aucun <a href="https://theconversation.com/deconfinement-il-ny-a-pas-de-solution-parfaite-139426">modèle de réponse</a> n’est parfait, mais nous avons la capacité par le language d’<a href="https://www.youtube.com/watch?v=yqc9zX04DXs">apprendre des autres</a> et de nous adapter constamment pour nous améliorer. Il est temps d’être solidaires et de compter sur les autres.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=43%2C0%2C4896%2C3261&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/338942/original/file-20200601-95065-ckls4s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Nous sommes des animaux sociaux et il nous est extrêmement difficile de vivre sans le contact des autres pour une grande période de temps.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
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<p>Enfin, ne pas oublier que <a href="https://theconversation.com/la-covid-19-creuse-les-inegalites-daujourdhui-mais-aussi-celles-de-demain-138288">certains</a> souffrent parfois mortellement d’isolement en cette <a href="https://www.journaldemontreal.com/2020/05/19/covid-19--ni-plus-ni-moins-on-va-sacrifier-une-generation">période particulière</a> et que possiblement que des <a href="https://theconversation.com/ados-en-confinement-entre-detresse-et-soulagement-138890">générations</a> entières risquent d’être affectées à long terme par cette crise.</p>
<p>Un célèbre proverbe africain dit qu’« <a href="https://www.ledevoir.com/societe/527259/il-faut-tout-un-village-pour-elever-un-enfant">il faut tout un village pour élever un enfant</a> ». Malgré la pandémie, il ne faudrait pas l’oublier…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/139729/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Tegwen Gadais ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>En ces temps de crise, il faut se rappeler que nous avons besoin des autres dans notre vie, car il s'agit d'un besoin social fondamental.Tegwen Gadais, Professor, Département des sciences de l'activité physique, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1386322020-05-25T18:12:56Z2020-05-25T18:12:56ZDécider, est-ce simplifier le réel ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/336183/original/file-20200519-152315-50xrdp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=57%2C316%2C2449%2C1681&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Nous décidons sans cesse au sens où notre manière même de regarder le monde et de nous y rapporter est déjà une « décision ». </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/paris-july-25-view-famous-statue-311153759">Hung Chung Chih / Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Lorsque nous prenons une décision, on peut dire que c’est toujours dans la contradiction. Car opter pour quelque chose est nécessairement renoncer à autre chose qui était aussi possible, et différent de l’option prise.</p>
<p>Je peux décider que du fait de la fin du confinement je rendrai enfin visite à mes parents, et renoncer ainsi à me rendre au travail en continuant le télétravail, ou inversement. Mais chaque option exclut l’autre. À moins de décider de ménager la chèvre et le chou, et de faire un peu des deux dans la journée. Quoi qu’il en soit, décider aplanira le réel en quelque sorte, car la vie se « réduira » nécessairement à ce que j’aurai choisi.</p>
<p>Pourtant ce n’est pas si simple. Si j’opte pour me rendre de nouveau sur le lieu du travail, je peux être pris par toute une série de problématiques dont je n’aurais pas été saisi en optant pour aller voir mes parents : devoir décider comment seront remaniés certains bureaux, mettra-t-on en location une partie des locaux, au contraire comment organiser le premier événement festif en présentiel après confinement pour re-souder les équipes, etc.</p>
<p>Et il en va de même de l’autre côté : je peux lors de ma venue chez mes parents devoir les aider à se décider pour une nouvelle aide ménagère, ou pour refaire la salle de bains afin qu’elle soit mieux adaptée, etc.</p>
<p>Bref, chaque décision en ouvre de nouvelles au lieu de fermer, au lieu de « simplifier » le réel.</p>
<h2>L’action de décider fait partie du réel</h2>
<p>Nous pouvons avoir tendance à imaginer, voire à souhaiter, que le réel se simplifie du fait de nos décisions. Et de fait, nous avons la plupart du temps une approche simplifiante de la notion même de décision, spontanément approchée comme un moment qui sépare clairement un avant d’un après.</p>
<p>La prise de décision jouerait le rôle de ce qui sépare ainsi clairement les possibles de la mise à l’œuvre de l’un d’eux seulement au détriment des autres. Le sentiment est qu’alors on a simplifié le réel, en l’orientant dans une direction claire. En gros, en décidant, on se simplifie la vie. Du moins le croit-on.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/dix-principes-pour-penser-dans-un-monde-complexe-107548">Dix principes pour penser dans un monde complexe</a>
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<p>Cette manière d’approcher la décision est plutôt là pour simplement nous rassurer. Car en fait, les décisions ne simplifient jamais le réel, puisqu’elles en font partie. Autrement dit, chaque décision que nous prenons n’est pas « extérieure » au cours des choses, elle contribue à faire le cours des choses.</p>
<p>Mais le cours des choses ne s’arrête pas avec nos choix, bien au contraire. Le cours des choses déborde par nature les décisions que nous y prenons en y intervenant. Et ceci à la fois avant nos décisions, ce qui rend celles-ci parfois difficiles, et après nos décisions, ce qui complexifie sans cesse le réel que nous voulions réduire.</p>
<h2>Tout est décision</h2>
<p>Les dynamiques décisionnelles sont en fait bien plus subtiles et complexes que prises en un instant qui séparerait clairement un avant d’un après. Nous décidons sans cesse. Nous décidons sans cesse au sens où notre manière même de regarder le monde et de nous y rapporter est déjà une « décision ».</p>
<p>Car c’est déjà là un nombre considérable de microdécisions qui sont autant de postures et de comportements auxquels nous ne pensons pas tant ils nous sont évidents, intérieurs, spontanés. J’entends déjà le bon sens choqué affirmer que « si on va par là, tout est décision ! »</p>
<p>Je crois bien qu’il faut répondre affirmativement à cela. Car nous avons beau avoir été éduqués, formés par d’autres, et continuons sans cesse de le faire au travers de nos rencontres et expériences, nous orientons et articulons nos postures, nos choix, nos comportements en fonction de mille détails que nous ne subissons pas. Que nous assumons au contraire, et choisissons sans cesse – consciemment ou inconsciemment.</p>
<p>Chez l’humain, non plus sans doute que chez toute autre espèce proche, la différence entre conscient et inconscient, acquis et inné, etc., n’est pas claire. Il suffit de penser à la façon dont on réapprend par exemple dans le bouddhisme aux jeunes initiés quelque chose d’aussi spontané que de respirer en toute conscience pour s’en convaincre.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/336145/original/file-20200519-152327-o1h4kj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les méditations bouddhistes ont pour but le développement de la conscience éveillée.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/fr/photos/bouddhiste-moine-s%C3%A9ance-m%C3%A9ditation-1807526/">sasint/Pixabay</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Nous « décidons » donc sans cesse, si décider est non seulement de temps en temps, très consciemment, pencher pour telle ou telle option, mais aussi « interpréter » le réel.</p>
<p>Nos postures, nos comportements, nos interprétations du réel sont des « décisions », aussi minimes et invisibles soient-elles. Et c’est la raison fondamentale pour laquelle en « décidant », en prenant des options, nous ne réduisons en fait pas le réel, nous en faisons tout simplement partie en contribuant à lui donner ses dynamiques, ses couleurs et ses formes.</p>
<h2>Nous fabriquons tous le réel</h2>
<p>Ces observations ont des conséquences de tous ordres, dont des conséquences éthiques déterminantes. Si l’on suit bien ce qui précède, on doit dire que nous ne sommes pas seulement responsables de ce que nous disons ou « décidons » de manière ostentatoire et explicite.</p>
<p>Nous sommes responsables de la totalité de nos postures, interprétations du monde, et comportements. Notre responsabilité à l’égard du monde est constante. Ceci est paradoxal au sens où nous influons sans cesse sur le monde, qui pourtant ne nous attend jamais pour « couler » ou passer tel qu’il passe, dans toute sa complexité.</p>
<p>Autrement dit, l’on pourrait affirmer que puisque nos « décisions », postures, modes de vie, attitudes sont la plupart du temps si minimes, si petites, qu’elles ne jouent aucun rôle dans l’immensité où nous sommes plongés. Que nous ne jouons aucun rôle dans le cours des choses et que seulement certaines femmes et certains hommes influencent la réalité.</p>
<p>Ceci est faux. Nous faisons précisément partie du réel, dès la seconde où nous y sommes mis par la naissance, et sommes responsables de notre manière d’y être jusqu’à la mort. Nous fabriquons toutes et tous le réel, aussi petits et petites soyons-nous dans le monde.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/nQ9fCekVr8o?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">La légende du colibri racontée par Pierre Rabhi figure du mouvement politique et scientifique de l’agroécologie.</span></figcaption>
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<p>On peut ajouter à cette remarque qui découle des observations précédentes, l’importance de l’<a href="https://www.caminteresse.fr/environnement/quest-ce-que-leffet-papillon-1163580/">« effet papillon »</a>. Nos toutes petites décisions ou comportements gigantesques, bénéfiques ou néfastes, peuvent avoir des conséquences que nous n’imaginons pas à l’avance.</p>
<p>Cette dernière observation pourrait conduire à abandonner de tenter de « bien » faire, car à quoi bon opter sans cesse pour faire au mieux, si l’on ne peut prévoir à l’avance ni l’effet de nos options et postures ni leur ampleur ?</p>
<p>Il suffit pour rester serein de rappeler ici que l’erreur est humaine, c’est sa répétition qui est faute. Nous sommes en devoir puisque nous restons pleinement responsables de ce que nous faisons, de nos manière de faire et de nos « décisions », de nous ménager des zones ou des moments de repos véritable, d’« irresponsabilité ». Pendant le sommeil par exemple.</p>
<p>De plus, ce qui tient de l’éthique tient d’une posture d’essai dans l’incertain et non de résultat dans la certitude. Lorsque ceux qui deviendront ex post les « résistants » décidèrent de se mettre en France hors la loi sous le régime de Vichy pour lutter contre la domination nazie, ils ne savaient pas à l’avance ce que leur combat allait donner et ne pouvaient pas le savoir.</p>
<p>Ils étaient en plein risque. Il est aisé de donner cet exemple devenu malheureusement trop classique mais il s’agit d’un exemple particulièrement illustratif du fait que « décider » c’est structurellement essayer quelque chose, en engageant notre manière de nous rapporter au monde, sans pouvoir savoir à l’avance ce que l’essai donnera.</p>
<p>Dans un tout autre registre, tenter de soigner les patients atteints du coronavirus par tout moyen est évidemment plein de sens, sans que cela représente une obligation de résultat, mais bien celle d’essayer. C’est ce qu’ont montré depuis le début de la crise les soignants, et qu’ils continuent de montrer tous les jours.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1257912630594936832"}"></div></p>
<p>Bref, on ne « simplifie » jamais le réel en y « décidant », mais on contribue à le faire sans cesse à partir même de notre compréhension des situations où nous nous trouvons mis.</p>
<h2>Nous avons pour devoir d’être heureux</h2>
<p>La dernière conséquence, essentielle, de ces observations, est le devoir de « présence ». Dans un monde où l’on en est venu à identifier la nécessité d’une <a href="https://www.cairn.info/l-economie-de-l-attention--9782707178701.htm">« économie de l’attention »</a>, qui signale la baisse qualitative de vigilance dont nous sommes capables, il est essentiel que nous nous redressions et réveillions de nouveau.</p>
<p>Notre responsabilité fondamentale est une responsabilité de présence au monde la plus lucide et consciente possible. Or cela tombe bien, car cela revient, au sens étymologique du terme, à devoir être « heureux » – c’est-à-dire en face des circonstances de notre vie.</p>
<p>Le fait de savoir s’inscrire au cœur des circonstances et d’essayer d’y être et faire de son mieux, voilà ce que l’on peut entendre par cet impératif catégorique du philosophe Eric Weil qui affirma dans sa <em>Philosophie morale</em>, que « le premier devoir de l’homme est d’être heureux ».</p>
<p>Car c’est ainsi ajoute-t-il que ce devoir « devient concret dans le devoir envers autrui ». L’on peut interpréter en disant que si l’on est « malheureux », on ne répand que du malheur, et que nous sommes enjoints à nous efforcer au contraire.</p>
<p>Le « méchant » n’est-il pas autre chose qu’un « malchanceux », qui n’a pas su saisir sa chance ? Exactement au contraire du « bienheureux ». Décider ? Se comporter ainsi ou autrement ? « À la bonne heure ! » comme le signale l’étymologie du mot « bonheur ». Carpe Diem !</p>
<p>Loin d’être une affaire de confort, le « bonheur » est affaire d’exigences et d’effort.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/138632/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Laurent Bibard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>En décidant, nous contribuons tous à fabriquer le réel. Cette affirmation pose des questions éthiques notamment en période de crise sanitaire.Laurent Bibard, Professeur en management, titulaire de la chaire Edgar Morin de la complexité, ESSEC Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1357362020-04-26T18:52:55Z2020-04-26T18:52:55ZMaintenir la distance : tristesse à venir d’une socialité sans contacts ?<p>Avez-vous vous aussi observé les changements qui affectent la socialité ordinaire ? Lors de nos rares sorties, les regards sont fuyants, les visages sont sévères, les saluts rares. Pourquoi un tel comportement ? Le Covid-19 ne se contracte pourtant ni par le regard, ni en disant « bonjour » à un passant. Ce changement qui ne se manifeste pas que dans les quartiers urbains et « sensibles » pourrait sembler anodin. Mais il annonce une évolution peut-être durable. Si <a href="https://journals.openedition.org/philonsorbonne/102">Erving Goffman</a> était encore vivant, comment qualifierait-il ce changement ?</p>
<p>Selon cet auteur qui fut à la fois éthologue, anthropologue et sociologue, les <a href="https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2003-2-page-388.htm">règles de politesse ne sont pas à prendre à la légère</a>. D’après <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sur_le_processus_de_civilisation">Norbert Elias</a>, sans ce travail sur soi, cette autocontrainte, la civilisation occidentale ne serait pas ce qu’elle est : une société où, s’ils sont loin d’être réellement pacifiés, les espaces publics semblent quand même plus apaisés que dans d’autres siècles et sociétés.</p>
<h2>Importance des rites de politesse</h2>
<p>Le travail de mise en scène de soi dans la vie quotidienne évoqué par Goffman constitue un rituel contraignant. Dans les <a href="https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2003-2-page-388.htm">termes de Georges Simmel</a> – influenceur de Goffman – il permet d’éviter le sentiment d’agression engendré par la simple co-présence corporelle.</p>
<blockquote>
<p>« Tout être humain est entouré d’une sphère invisible dont la dimension peut varier selon les différentes directions et les différentes personnes auxquelles on s’adresse ; nul ne peut y pénétrer sans détruire le sentiment que l’individu a de sa valeur personnelle. L’honneur établit un territoire de ce genre autour de l’homme ; avec beaucoup de finesse, le langage désigne l’affront comme le fait de “s’approcher trop près” ; c’est le rayon de cette sphère qui définit en quelque sorte la limite qu’une personne étrangère ne peut transgresser sans porter atteinte à l’honneur. »</p>
</blockquote>
<p>Les rites de politesse ont un rôle essentiel : afin de préserver l’interlocuteur, il s’agit d’éviter l’inquiétude d’être agressé, impliquée par la coprésence physique. Il a fallu des siècles d’éducation dans toutes les sociétés pour contenir cette pulsion animale de peur de l’autre qui mène à une réaction primitive : sauver sa peau.</p>
<p>Dans nos sociétés évoluées, même s’il reste toujours un lieu de pouvoir, l’espace urbain n’est pas une arène de fauves. Les passants se contiennent afin de ne pas paraître menaçants. Pourtant les règles de savoir-vivre ne sont jamais définitivement acquises. Ainsi des <a href="https://madame.lefigaro.fr/societe/quatorze-regles-de-savoir-vivre-a-appliquer-en-toutes-circonstances-110917-133575">magazines</a> ou des <a href="https://sympa-sympa.com/inspiration-psychologie/ces-10-regles-de-politesse-permettent-aux-autres-de-savoir-a-qui-ils-ont-affaire-en-quelques-secondes-bien-ou-mal-eleve-316160/">médias sociaux grand public</a> rappellent régulièrement les bases du savoir-vivre.</p>
<h2>Bouleversement des règles sociales</h2>
<p>La peur d’être contaminé et la règle « maintenir la distance » agissent sur les fondements non conscients de la socialité. L’association des deux peut faire oublier très vite les règles apprises. La peur du virus qui maintient corporellement à distance et la loi qui justifie ce comportement, vont-elles bouleverser l’ensemble des règles de conduite dans toutes les situations sociales et en particulier professionnelles ? Cela va-t-il faire disparaître les cultures où le contact physique, la proximité corporelle sont des signes d’accueil spontané et de respect de l’autre ? Allons-nous mondialement basculer dans une <a href="https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-industrie-c-est-fou-en-chine-des-ascenseurs-munis-de-touches-holographiques-pour-un-monde-d-apres-sans-contact.N950756#xtor=EPR-44">société de haute technologie sans contact physique dont le berceau est l’Asie</a> ?</p>
<p>Une note positive dans cette possible évolution : tous les ouvrages qui simplifient la communication corporelle (du type <a href="https://www.amazon.fr/Ces-gestes-qui-vous-trahissent/dp/2290035017">décoder les gestes qui vous trahissent</a>) vont enfin pouvoir être démentis, car non avenus. Plus possible de décoder des gestes hors contexte. Plus rien ne sera signifiant d’emblée. Pour analyser des comportements non verbaux, la prise en compte de chaque situation devenue unique sera essentielle. Pour ne pas sombrer ni dans la tristesse ni dans la paranoïa, il faudra être créatif si l’on tient à exprimer la sympathie, à construire la confiance et la coopération sans contact physique, et tout cela à un mètre de distance ! La communication corporelle va évoluer, les yeux deviendront plus expressifs. Selon Yves Michaud, <a href="https://www.atlantico.fr/decryptage/3589011/post-covid-19-il-faudra-reinventer-la-culture-civisme-inventivite-coronavirus-reinvention-monde-d-apres-11-mai-emmanuel-macron-yves-michaud-">ce sont de nombreux comportements de civilité qui vont devoir être réinventés, voire notre culture dans son intégralité</a>.</p>
<h2>Sans contact physique, pas de sécurité affective</h2>
<p>D’autres notes plus inquiétantes peuvent nous rendre nostalgiques, voire profondément tristes. Ce virus annonce-t-il l’avènement d’une culture de la socialité sans corps, à distance, cachée derrière des écrans ? Au prix d’une souffrance silencieuse de <a href="https://www.youtube.com/watch?v=rEjvRktXeis&feature=share&fbclid=IwAR3Zn8K6ZwtCuU04fhrwI6KmPIRl_lli_zSbD3cFnLYZQRPI1VQ5gAWWRp4">la disparition de la tendresse</a> ? Ainsi, <a href="https://www.u-picardie.fr/curapp-revues/root/48/1.__LA_NOTION_DE_PUB.pdf_52cfbf361ec36/1.__LA_NOTION_DE_PUB.pdf">L’écologie urbaine occidentale et sa socialité associée</a> n’aurait été qu’un épisode de l’histoire ?</p>
<p>Peut-on être heureux dans une société du tout numérique : ensemble, chacun chez soi ?</p>
<p>Depuis les travaux de <a href="https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2007-2-page-43.htm">John Bowlby</a>, nous savons que le contact physique ritualisé crée une sécurité relationnelle essentielle, un besoin vital quel que soit l’âge. Ce besoin est premier avant même la nécessité de manger ou de boire. Un bébé animal ou humain meurt s’il est privé de contact physique. La sécurité affective procurée par le contact corporel à la figure de l’attachement (paternelle ou maternelle) est à la base du développement des animaux, dont celle de l’être humain, qui n’est qu’un mammifère haptique comme les autres.</p>
<p>Au fil des années, le maintien de la distance face à un étranger constitue pour l’humain un apprentissage. Il est alors important de noter que les pratiques du corps basées sur le contact physique (telles que, après les danses folkloriques, ce que nous appelons aujourd’hui le sport) ont été inventées dans les sociétés modernes afin de <a href="https://journals.openedition.org/rh19/624">contrebalancer la violence faite au corps par le biais des éducations religieuses puritaines</a>.</p>
<p>Depuis plus d’un siècle, les <a href="https://books.openedition.org/editionscnrs/29896">pratiques de soin et de connaissance de l’autre par le contact physique et le toucher</a> se sont développées dans un contexte de sécurité sanitaire et de recul de la religion.</p>
<p>Dans nos sociétés modernes ce nous appelons la socialité ordinaire représente donc une construction où la coprésence corporelle a trouvé une place importante. Dans certaines communautés et sociétés, maintenir un mètre de distance va demander un effort considérable et provoquer une perturbation silencieuse.</p>
<h2>Nouvelles règles de proxémie</h2>
<p>Les cultures se distinguent par les règles qui régissent les distances entre les individus. E. T. Hall a nommé cette dimension cachée : la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prox%C3%A9mie">proxémique</a>. En fonction des cultures, les règles de distance ne sont pas les mêmes. Les connaître permet de comprendre ce qui se joue dans des interactions. S’imposer comme autocontrainte de maintenir une distance corporelle envers autrui bouleverse cet édifice culturel, cet orchestre invisible. La proximité ne pourra plus être interprétée comme positive ou négative en fonction des contextes. La distance étant imposée, le sentiment de menace de notre liberté par interdiction de nous rapprocher sera exacerbé.</p>
<p>Ce Covid-19 et la <a href="https://journals.openedition.org/conflits/17959">biopolitique associée</a>, définie par Michel Foucault comme le pouvoir exercé sur les corps des citoyens, requiert l’effort durable, par la maîtrise de nos mouvements physiques, de contenir ce qui semble souvent un élan spontané d’accueil d’autrui. Accolade, <em>hug</em>, poignée de main, main sur l’épaule, proximité physique dans les situations du quotidien, tout cela est susceptible de se transformer.</p>
<p>Ceci dit, la réassurance que procure le contact physique dans les relations n’est pas superficielle, elle est au cœur même de la relation humaine. Passée la crise, cette <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction_phatique">fonction dite phatique</a> devra donc se réinventer pour signifier et soutenir l’entraide, la coopération, la confiance, le bien-être, la joie.</p>
<p>Comment l’ordre de l’interaction se reconstruira-t-il dans un contexte de pénurie phatique ? Les cultures qui marquent une distance physique entre les personnes auront sans doute plus de facilité à s’adapter. Et celles où l’être humain accepte que ces comportements non verbaux soient réglés et contrôlés par des autorités auront peut-être moins de difficulté à intégrer les changements.</p>
<p>Au-delà des situations de la vie courante, le plaisir du jeu corporel par le sport, la danse et toutes les autres pratiques <a href="https://www.cairn.info/revue-societes-2014-3-page-5.htm">d’écologie corporelle</a> propres à nos sociétés est fondamental et on ne saurait s’en passer sans dommage. Si toutes ces activités devaient se trouver suspendues trop longtemps, cela engendrerait une grande souffrance, avec, on peut le craindre, le risque d’augmentation des violences physiques, en particulier conjugales, sous l’effet de la frustration, le sentiment de carence affective et l’impression que l’autre nous rejette.</p>
<p>En résumé, un seul conseil, maintenez la distance tout en préservant <a href="https://www.notretemps.com/sante/actualites-sante/bonnes-manieres-bon-sante-serotonine,i184090">votre savoir-vivre et les bonnes manières</a> !</p>
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<p><em>L’autrice tient à remercier vivement Thierry Ménissier pour ses remarques, sa lecture attentive et ses suggestions.</em></p>
<p><em>Ce texte est publié simultanément dans la collection <a href="https://www.pug.fr/store/page/278/le-virus-de-la-recherche">« Le virus de la recherche »</a>, une initiative de l’éditeur PUG en partenariat avec The Conversation et l’Université Grenoble Alpes.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/135736/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Fabienne Martin-Juchat ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>La peur du virus qui maintient les corps à distance, appuyée par les directives gouvernementales, va-t-elle bouleverser nos vies sociales ?Fabienne Martin-Juchat, Professeure en sciences de l'Information et de la communication, Université Grenoble Alpes (UGA)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1315442020-03-18T20:49:36Z2020-03-18T20:49:36ZAméliorons notre bien-être avec les écrans<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/318340/original/file-20200303-66078-12vp812.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/W4Acv7uG_og">Christina @ wocintechchat.com / Unsplash</a>, <a class="license" href="http://artlibre.org/licence/lal/en">FAL</a></span></figcaption></figure><p>En raison de l’épidémie de coronavirus, nous allons vivre des moments confinés dans nos domiciles. Il y a fort à parier que pour beaucoup, les écrans constitueront la principale source de divertissement. Or, de nombreuses études scientifiques montrent que les écrans auraient des impacts négatifs sur notre <a href="https://theconversation.com/mobile-deprime-et-e-anxiete-quand-les-reseaux-sociaux-nous-rendent-malades-84986">santé psychologique</a> et physique. Que faire face à ce dilemme ? Il y a une bonne nouvelle : de récentes recherches montrent que, bien utilisés, ils peuvent, au contraire, nous remonter le moral et améliorer notre bien-être. De fait, leurs effets se révèlent nettement plus complexes qu’on ne le pensait. Comme nous l’expliquons en détail dans un <a href="https://www.dunod.com/connectes-et-heureux-du-stress-digital-au-bien-etre-numerique-du-stress-digital-au-bien-etre">livre s’appuyant sur de récentes recherches scientifiques</a>, tout dépend en effet de ce qui est regardé sur les écrans, du temps passé et de la manière dont on interagit avec eux. </p>
<p>D’une façon générale, à la base de notre bonheur se trouvent deux types de bien-être. Le premier, le bien-être <a href="https://www.cnrtl.fr/definition/h%C3%A9donisme">hédonique</a>, est globalement fondé sur la présence d’émotions positives et l’absence d’émotions négatives. Le deuxième, le bien-être <a href="https://www.cnrtl.fr/definition/eud%C3%A9monisme">eudémonique</a> est atteint à plus long terme, quand on donne davantage de sens à sa vie ou que l’on cherche un plus grand développement personnel. Si nous accordons tous plus ou moins d’importance à une des deux composantes du bonheur, il faut savoir que les deux peuvent in fine être améliorées par les réseaux sociaux, séries télé, jeux vidéo…</p>
<h2>Diminuer les effets négatifs des écrans</h2>
<p>Le bien-être hédonique est donc atteint lorsque l’on ressent un maximum d’émotions positives. Or la bonne nouvelle, c’est qu’on peut l’augmenter avec les écrans ! À condition toutefois de bien connaître et de diminuer leurs nombreux <a href="http://rfsic.revues.org/2910">effets délétères</a>, effets dont nous n’avons pas toujours conscience. </p>
<p>Rappelons-les rapidement, sans oublier qu’ils sont le fruit d’un excès de temps d’écran et d’une certaine façon de les utiliser : <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0306460315300538">« addiction » à Internet</a>, aux jeux vidéo et au smartphone, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0165032716309442">développement de troubles anxieux et dépressifs</a> en lien avec les usages fréquents des réseaux sociaux, <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00779-011-0412-2">stress digital</a>, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0747563215001806">nomophobie</a> (anxiété liée au risque d’être sans smartphone, sans réseau ou sans batterie), <a href="https://psycnet.apa.org/buy/2016-47442-007">FOMO</a> (peur de manquer quelque chose d’important sur les réseaux sociaux), développement de l’isolement social, <a href="https://spssi.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/sipr.12033">hypernarcissisme</a> et <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0747563216305398">jalousie numériques</a>, <a href="https://ijponline.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13052-018-0446-4">risque de cyberharcèlement</a>, <a href="https://theconversation.com/quatre-raisons-pour-lesquelles-les-ecrans-nous-font-grossir-116835">augmentation du surpoids et de l’obésité</a> pour cause de sédentarité et de publicité pour la <a href="https://theconversation.com/enfants-plus-decrans-plus-de-pub-et-de-surpoids-76837">« malbouffe »</a>, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1389945717303507">troubles du sommeil</a>, etc. </p>
<p>En connaissant mieux ces effets et les pratiques qui les génèrent, on peut donc en tirer des enseignements très concrets, non pas pour se séparer des écrans, mais pour les utiliser à meilleur escient. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/mobile-deprime-et-e-anxiete-quand-les-reseaux-sociaux-nous-rendent-malades-84986">Mobile-déprime et e-anxiété, quand les réseaux sociaux nous rendent malades</a>
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<h2>Augmenter la quantité d’émotions positives</h2>
<p>Plusieurs expérimentations ont montré que <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11616-002-0068-z">le divertissement par les écrans</a> – qu’il s’agisse de vidéos drôles (comme les fameuses vidéos de chats), de séries télévisées ou de jeux vidéo sans violence, ni compétition acharnée – contribue au bien-être hédonique en apportant des <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/000276488031003005?journalCode=absb">émotions positives </a>, en relaxant et en permettant de se changer les idées quand elles sont négatives.</p>
<p>Ajoutons qu’après une journée de travail harassante, regarder un documentaire animalier ou se perdre dans les jolis paysages d’un reportage permet de se détendre et de récupérer des ressources psychologiques épuisées par le stress et la fatigue. Et puis, lorsque cette fatigue s’annonce lors d’une séance de travail difficile, faire une pause courte et divertissante avec son smartphone pour jouer à un jeu, consulter les médias sociaux ou regarder une vidéo amusante permet bien de <a href="https://academic.oup.com/joc/article-abstract/62/3/493/4085810">« recharger ses batteries »</a> et d’être plus efficace ensuite. </p>
<p>Ce ne sont donc pas les arguments qui manquent en faveur de ces divertissements. Reste que s’ils nous apportent à court terme du plaisir, les moments passés devant l’écran nous font courir le risque, si on les multiplie, de prendre trop de place dans notre vie, avec dès lors moult effets négatifs… </p>
<h2>Réfléchir au sens de sa vie</h2>
<p>À terme, multiplier les plaisirs fugaces ne rend pas forcément heureux. Ce qui importe, sur le temps long, c’est en effet de donner un sens à sa vie, en respectant ses valeurs et en ayant le sentiment qu’on améliore toujours plus ses qualités et vertus. Or les écrans peuvent aussi contribuer à améliorer ce bien-être eudémonique. </p>
<p>Certains films ou séries évoquent ainsi des questions liées aux vertus humaines (le courage, la persévérance), à la moralité (comme apporter de l’aide aux autres ?) ou encore <a href="https://www.berghahnjournals.com/view/journals/projections/4/2/proj040208.xml">à des objectifs existentiels.</a>. Ils peuvent dès lors fournir aux spectateurs impliqués une expérience de vie quasi identique à celle qu’ils éprouveraient par eux-mêmes <a href="https://www.taylorfrancis.com/books/e/9781315714752/chapters/10.4324/9781315714752-17">une certaine « sagesse » ou une plus grande maturité</a> dans divers domaines : par exemple, la personne qui s’identifie au héros d’une série voit comment il se sort de difficultés, ce qui l’aide à résoudre les problèmes qu’elle rencontre dans sa vie. </p>
<p>Permettant de vivre une expérience eudémonique qui génère des émotions complexes, de tels divertissements poussent également à réfléchir sur leur sens profond, leur message, stimulant donc <a href="https://academic.oup.com/hcr/article-abstract/36/1/53/4107473">la réflexion au-delà du film </a>. Bien choisis, ils peuvent ainsi induire un véritable développement personnel, en consolidant les valeurs et les forces de caractère de celui qui les regarde. </p>
<p>Dans des séries à succès comme La casa de Papel ou The Walking Dead, il arrive ainsi que les actions des héros soient moralement discutables. Le spectateur est alors amené à questionner les valeurs des personnages principaux, et finalement, à mieux réfléchir à ses propres valeurs et au <a href="https://academic.oup.com/hcr/article-abstract/38/4/406/4093675">sens de la vie</a>. Un tel questionnement serait à long terme bénéfique pour le bien-être. Regarder de tels divertissements permettrait aussi une meilleure acceptation de soi, de ses qualités et de ses défauts, de la vie telle qu’elle se présente pour mieux, ensuite, lui donner une signification.</p>
<p>À condition de savoir limiter leur durée d’utilisation, par exemple pour faire des activités physiques, les écrans peuvent donc aussi avoir des effets positifs et la capacité à améliorer notre bien-être : à nous d’en faire bon usage !</p>
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<p><strong><em>Pour en savoir plus :</em></strong><br></p>
<p><em>- Marie-Pierre Fourquet-Courbet et Didier Courbet, <a href="https://www.dunod.com/connectes-et-heureux-du-stress-digital-au-bien-etre-numerique-du-stress-digital-au-bien-etre">« Connectés et heureux, du stress digital au bien-être numérique »</a> (2020), Dunod.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/131544/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Si les écrans ont des effets délétères souvent mis en avant, de récentes recherches montrent que, bien utilisés, ils peuvent au contraire améliorer le bien-être des adultes comme des adolescents.Didier Courbet, Professeur des Universités et Chercheur en Sciences de la Communication, Aix-Marseille Université (AMU)Marie-Pierre Fourquet-Courbet, Professeure des Universités en Sciences de la Communication, Aix-Marseille Université (AMU)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1325612020-03-05T19:01:40Z2020-03-05T19:01:40Z« L’entreprise heureuse », lieu inattendu de l’aliénation moderne ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/317552/original/file-20200227-24672-1l120ik.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C5426%2C3498&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Avec l'essor du « fun » dans le travail, le taylorisme s'étendrait désormais à l’instrumentalisation des émotions.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/businessman-holding-paper-drawed-smiley-face-174469562">Ra2 studio / Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Le travail doit, semble-t-il, constituer l’espace premier de l’accomplissement et du bonheur des hommes. Rien de bien nouveau sous le soleil des néons d’usine, puisque c’est ainsi que déjà dans les années 1930, la fameuse école dite des <a href="http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.1999.gprunet&part=7332">« relations humaines »</a>, souhaitait réinventer les raisons de l’engagement des gens dans leur travail. On leur découvrait un cœur, des sentiments, de la subjectivité, et on pensait aller alors au-delà de la <a href="https://www.henryford.fr/fordisme/taylorisme/">machinerie taylorienne</a> asservissant « seulement » les corps.</p>
<p>C’est ainsi que le modèle de la belle entreprise d’aujourd’hui continue à façonner les esprits. Mais elle le fait désormais de façon radicale : elle ajoute à l’instrumentalisation des émotions, la notion de plaisir et de jeu. Elle mélange alors dans un flou d’apparence candide et authentique le temps du travail et le temps du jeu. Le <a href="https://www.capital.fr/votre-carriere/et-si-lon-percevait-le-travail-comme-un-jeu-1259675">travail deviendrait un jeu</a>, un moment de confusion absolue entre la vie et le travail.</p>
<h2>Le sens du travail sur un plateau</h2>
<p>Qui n’a jamais entendu parler des toboggans ou de la piscine à balles de Google ? Ou de l’accès aux jeux vidéo sur Playstation, des tables de ping-pong et du terrain de pétanque, des <em>escape games</em> organisés dans de nombreuses entreprises ? Que penser des <em>funsultants</em>, ces experts chargés de faire rire et d’amuser les travailleurs au beau milieu de leur journée de boulot, dénoncés par les chercheurs Carl Cederström et Peter Fleming, dans leur petit brûlot hélas non traduit en français, <a href="https://www.cairn.info/revue-management-2012-4-page-453.htm">« Dead Man Working »</a> ?</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=425&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=425&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/318024/original/file-20200302-18279-4xjmru.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=425&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les toboggans de Google, un symbole de la déferlante du « fun » dans les espaces de travail.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Chara_stagram/Shutterstock</span></span>
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<p>Ces mêmes experts expliquent en même temps qu’il est nécessaire d’<a href="http://www.employer-employee.com/april2002tips.html">expliquer aux employés ce qu’est le « fun »</a> et ce qu’il n’est pas, pour éviter que « les chiens ne se lâchent trop ». Sait-on qu’aujourd’hui, c’est même dès l’enfance que l’on propulse les individus vers cette confusion ? Des parcs d’attraction comme <a href="https://www.lepoint.fr/societe/dans-les-parcs-d-attractions-kidzania-le-travail-est-un-jeu-d-enfants-27-12-2019-2354908_23.php">KidZania</a> suggèrent aux enfants de jouer au pompier, à l’infirmière, au docteur, et de gagner de l’argent pour éteindre un incendie ou sauver un blessé ? Le travail devient alors en effet un jeu d’enfant.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/318030/original/file-20200302-18266-ijp2vm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Dans les parcs d’attractions KidZania, comme dans celui-ci à Moscou en Russie, les enfants jouent à exercer différents métiers.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Elina/Shutterstock</span></span>
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<p>On reste incrédule devant ces êtres venus d’ailleurs, qui sont là pour exploiter la confusion, de plus en plus présente dans l’esprit de nombreux travailleurs des entreprises modèles, entre temps libre et temps travaillé. Poussée à l’extrême, l’émancipation permise par le <a href="https://www.journaldugeek.com/2019/05/23/amazon-transforme-travail-de-employes-jeu-journees-de-travail-toujours-plus-fun/">travail « fun »</a> viendrait alors compenser le fait acquis, que malgré tout, tout le monde est bien « à fond » dans sa tâche, et même au-delà, dans une culture envahissante du sacrifice consenti aux exigences toujours plus fortes du travail.</p>
<p>Les frontières s’effacent en effet, et il devient alors possible de parler du travail comme d’un monstre vorace, qui enveloppe progressivement l’existence des gens qui acquiescent, et qui confirment par cet assentiment même la centralité du travail dans la construction d’une vie « heureuse ». Qui peut contredire cela ? Être sans travail, c’est en effet être sans identité, sans amis, sans argent, parfois sans toit, sans raison d’être… C’est être l’un des <a href="https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1996_num_37_4_4479">« inutiles au monde »</a> évoqués par le sociologue Robert Castel.</p>
<h2>Franchir la ligne d’arrivée en premier</h2>
<p>Cette mécanique souriante est la forme la plus sournoise de l’aliénation moderne. La question n’est plus de savoir si le travail a un sens puisque ce sens est apporté sur un plateau par le management heureux. On n’a donc plus d’autre choix que de faire la course avec les autres, et cette course même est sensée remplir nos vies.</p>
<p>Dans leur livre <em>Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies</em>, la sociologue Eva Illouz et le docteur en psychologie Edgar Cabanas ont analysé la façon dont le travail contemporain parvient à entrer dans les vies individuelles par l’emprise sur les corps et sur les valeurs soi-disant partagées de <a href="https://www.franceculture.fr/oeuvre/happycratie-comment-lindustrie-du-bonheur-a-pris-le-controle-de-nos-vies">l’accomplissement personnel et du bonheur</a>.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/MMMBlWzAJAw?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">« Méfions-nous des vendeurs de bonheur ! », interview d’Eva Illouz pour TV5 Monde (2018).</span></figcaption>
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<p>Il est alors facile de repérer pourquoi les gens disent souvent « ici on n’a pas de vie, enfin ici c’est la vie quoi, dehors il ne se passe rien » et repartent à la fois enthousiasmés par l’importance présumée de leur tâche, et épuisés par la dissolution même des frontières entre vie et travail. À la limite désormais, seule compte l’œuvre qui permettra à chacun de tout donner, comme un athlète qui « se déchire » pour franchir le premier la ligne d’arrivée, comme j’ai pu le constater dans mes propres <a href="https://theconversation.com/bonnes-feuilles-lentreprise-au-xxi-siecle-un-monde-de-cannibales-en-costume-124903">observations ethnographiques</a>.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1184913584704442368"}"></div></p>
<p>La consommation des hommes par le travail a suivi une courbe très ascendante depuis Taylor, quoi qu’on en dise : l’usine mortifère et bruyante achetait les corps des ouvriers, grignotés par des environnements physiques hostiles, des rythmes infernaux et des adjuvants alcoolisés. Puis l’entreprise a acheté les esprits, les subjectivités, les raisons de s’engager, les émotions, pour les transformer en objets productifs.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=475&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=475&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=475&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=596&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=596&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/317542/original/file-20200227-24668-hckkz2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=596&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des mineurs posent avec des seaux à déjeuner à la main à l’extérieur du puits de mine Tamarac, aux États-Unis en 1905.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.fhwa.dot.gov/byways/photos/61352">Jack Foster Collection/Keweenaw National Historical Park archives</a></span>
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<p>Aujourd’hui, c’est la vie même que le travail consomme. Car on ne sait pas toujours où l’on est lorsque l’on travaille : au bureau ? Chez soi ? Dans un café, un coffee shop, un lab ou open space quelconque ? L’espace a fondu comme mode de repérage des activités et des identités. On ne sait pas toujours ce que l’on fait lorsque l’on travaille puisque l’on est sensé aussi s’amuser avec des collègues sympathiques et toujours « partants », euphorisés par l’atmosphère ludique des modes dits avancés d’organisation du travail.</p>
<h2>Impotence éthique</h2>
<p>On ne sait donc plus vraiment qui l’on est. Ce brouillage identitaire n’est pas qu’un diagnostic de salon : il est le vecteur subtil de la démoralisation du monde. Quelle route dois-je suivre si je ne sais plus trop qui je suis ? Au nom de quoi devrais-je faire bien ce que l’on me demande de faire ? D’une certaine façon, ce brouillage est à l’origine de l’impotence éthique du travailleur aujourd’hui : exploiter des territoires pour construire des mines, dévaster des forêts pour faire passer des routes, exploiter le plasma de pauvres gens pour en faire des médecines coûteuses, fabriquer des pesticides, des armes, des bols en plastique, des chaussures et des tee-shirts venant d’ateliers remplis d’enfants, après tout pourquoi pas ?</p>
<p>On observe alors une double aliénation : celle découlant de la confusion des esprits et des espaces quant à la place légitime du travail dans nos existences sociales, et celle découlant de l’atrophie morale du travail et des travailleurs.</p>
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<figcaption><span class="caption">« Les cannibales en costume », interview de David Courpasson dans l’émission IQSOG/Fenêtres ouvertes sur la gestion (Xerfi canal, février 2020).</span></figcaption>
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<p>Le seul remède passe par un réinvestissement de la pensée de nos existences en dehors de cette « entreprise heureuse », voire en dehors du travail. Notre enfermement dans des mythes sociaux étouffants (l’accomplissement personnel, la flexibilité-mobilité-agilité, le bonheur, l’émancipation par le travail, etc.) fait de nous des êtres sommés d’être satisfaits de leur sort : être insatisfait ou critique c’est être un incapable, coupable de ne pas savoir faire les « bons choix » pour soi.</p>
<p>Cette obsession du « fun »et du bonheur au travail anesthésie l’esprit critique et renvoie les travailleurs qui resteraient réticents à leur propre ratage, à leur impotence mentale : même le suicide peut être ainsi expliqué, comme nous avons pu le constater dans nos recherches. Si c’est bien à cet état du rapport social que mène la vogue de l’entreprise comme récit des joies quotidiennes, alors il faut la fuir. Car c’est une nouvelle forme de pouvoir glissant, insaisissable et qui s’impose en souriant à des êtres déjà vaincus, obsédés par la recherche assommante de leur propre perfection.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/132561/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>David Courpasson ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’obsession du bonheur en entreprise brouille la frontière entre temps libre et temps professionnel, paralysant la réflexion des travailleurs sur ce qu’ils font.David Courpasson, Professeur de sociologie, EM Lyon Business SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.