tag:theconversation.com,2011:/global/topics/infections-22007/articlesinfections – The Conversation2024-03-05T16:08:16Ztag:theconversation.com,2011:article/2251252024-03-05T16:08:16Z2024-03-05T16:08:16ZLa rougeole est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles et les plus contagieuses. Elle est aussi l’une des plus faciles à prévenir<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/579897/original/file-20240228-16-96qj3k.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C2119%2C1414&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées sont parmi les plus vulnérables à la rougeole.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.gettyimages.com/detail/photo/measles-royalty-free-image/534079149">(CHBD/E+ via Getty Images)</a></span></figcaption></figure><p>« On ne compte pas ses enfants tant que la rougeole n’est pas passée. »</p>
<p>Le <a href="https://www.nytimes.com/2022/11/05/health/samuel-katz-dead.html">Dr Samuel Katz</a>, l’un des pionniers du premier vaccin contre la rougeole à la fin des années 1950 et au début des années 1960, entendait régulièrement cette déclaration tragique de la part de parents vivant dans des pays où le vaccin contre la rougeole n’était pas encore disponible. Ils étaient en effet habitués à voir des enfants mourir à cause de cette maladie.</p>
<p>Je suis <a href="https://som.cuanschutz.edu/Profiles/Faculty/Profile/25677">pédiatre et expert en médecine préventive</a> et j’observe avec inquiétude l’augmentation du nombre de cas de rougeole dans le monde. <a href="https://www.cdc.gov/media/releases/2023/p1116-global-measles.html">Les taux de vaccination ont chuté</a> depuis les premiers jours de la pandémie de Covid-19 en raison des perturbations de l’accès aux vaccins, et de la diffusion d’informations erronées sur eux.</p>
<p>Rien qu’en 2022, il y a eu <a href="http://dx.doi.org/10.15585/mmwr.mm7246a3">plus de 9 millions de cas de rougeole et 136 000 décès dans le monde</a>, soit une augmentation de 18 % et 43 % par rapport à l’année précédente, respectivement. L’Organisation mondiale de la santé a averti que <a href="https://www.reuters.com/business/healthcare-pharmaceuticals/more-than-half-world-faces-high-measles-risk-who-says-2024-02-20/">plus de la moitié des pays du monde</a> courent un risque élevé d’épidémies de rougeole cette année.</p>
<p>Les États-Unis sont en voie de connaître l’une des pires années de rougeole depuis 2019, année où les Américains ont connu la <a href="https://www.cdc.gov/measles/cases-outbreaks.html">plus grande épidémie de rougeole en 30 ans</a>. À la mi-février 2024, <a href="https://www.cdc.gov/measles/cases-outbreaks.html">au moins 15 États</a> ont signalé des cas de rougeole et de multiples flambées en cours, non maîtrisées.</p>
<p>Au Québec, une <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2054053/huit-cas-rougeole-quebec-vaccination#:%7E:text=Cas%20de%20rougeole%20au%20Canada&text=L%27Enqu%C3%AAte%20nationale%20sur%20la,ans%20ont%20re%C3%A7u%20deux%20doses.">dizaine de cas ont été confirmés ces derniers jours</a>, et la Santé publique est sur un pied d’alerte. </p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/QUFqJwcKlh0?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">La rougeole est à nouveau en augmentation aux États-Unis, bien qu’elle ait été éliminée en 2000.</span></figcaption>
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<p>Tandis que les foyers d’épidémie se multiplient, les taux de vaccination aux États-Unis sont à leur <a href="http://dx.doi.org/10.15585/mmwr.mm7245a2">plus bas niveau depuis 10 ans</a>. Au Canada, les taux demeurent élevés, mais <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/rougeole/surveillance-rougeole.html">ils sont inférieurs au niveau requis pour atteindre l’immunité communautaire dans certaines régions</a>, dont Montréal. </p>
<p>La diffusion de <a href="https://www.nbcnews.com/health/health-news/measles-outbreaks-anti-vaccine-misinformation-rcna136994">fausses informations et de désinformation</a> par des militants anti-vaccins, notamment sur les réseaux sociaux, renforce l’idée erronée que la rougeole n’est pas une menace sérieuse pour la santé et que la vaccination n’est pas essentielle. </p>
<p>Pourtant, les faits sont clairs : la rougeole est <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/rougeole.html">extrêmement dangereuse</a> pour tout le monde, en particulier pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Mais il existe des outils simples et efficaces pour la prévenir.</p>
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<a href="https://theconversation.com/le-tiers-des-parents-hesitent-a-faire-vacciner-leurs-enfants-trois-pistes-pour-les-convaincre-116879">Le tiers des parents hésitent à faire vacciner leurs enfants : trois pistes pour les convaincre</a>
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<h2>La rougeole est une maladie grave</h2>
<p>La rougeole est l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité. Avant qu’un vaccin ne soit disponible en 1963, environ 30 millions de personnes étaient infectées par la rougeole et <a href="https://doi.org/10.1016/j.eclinm.2024.102502">2,6 millions de personnes mouraient de la maladie</a> chaque année dans le monde. Aux États-Unis, la rougeole a été responsable d’environ 3 à 4 millions d’infections. Parmi les cas déclarés, on compte 48 000 hospitalisations, 1 000 cas d’encéphalite (gonflement du cerveau) et 500 décès <a href="https://www.cdc.gov/measles/about/history.html">chaque année</a>.</p>
<p>La rougeole est également l’une des maladies infectieuses les plus contagieuses. Selon les Centers for Disease Control and Prevention, <a href="https://www.cdc.gov/measles/about/parents-top4.html">jusqu’à 9 personnes sur 10</a> exposées à une personne infectée le deviendront si elles ne sont pas protégées par les vaccins. Le virus de la rougeole peut rester dans l’air et infecter d’autres personnes jusqu’à deux heures après qu’une personne contagieuse a quitté la pièce. La rougeole peut également demeurer silencieuse chez une personne pendant une <a href="https://www.cdc.gov/vaccines/pubs/surv-manual/chpt07-measles.html">à deux semaines et parfois jusqu’à 21 jours</a> avant que les symptômes ne se manifestent. Les personnes infectées peuvent <a href="https://www.cdc.gov/measles/transmission.html">propager la rougeole</a> jusqu’à quatre jours avant l’apparition de l’éruption cutanée caractéristique, et jusqu’à quatre jours après.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Gros plan de l’abdomen avec éruption rouge de la rougeole" src="https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/578749/original/file-20240228-20-nsp7wf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">L’un des symptômes caractéristiques de la rougeole est une éruption cutanée qui s’étend du visage au reste du corps.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://phil.cdc.gov/details.aspx?pid=3168">(CDC/Heinz F. Eichenwald, MD)</a></span>
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<p>Les <a href="https://www.cdc.gov/measles/symptoms/signs-symptoms.html">premiers symptômes</a> de la rougeole sont similaires à ceux de nombreuses autres maladies virales courantes : fièvre, toux, écoulement nasal et yeux rouges. Plusieurs jours après le début des symptômes, de minuscules taches blanches caractéristiques se développent à l’intérieur de la bouche et une éruption cutanée, qui débute au niveau du visage, s’étend au reste du corps. </p>
<p>Bien que les symptômes s’atténuent dans la plupart des cas, un enfant non vacciné sur cinq sera hospitalisé, un sur mille développera un gonflement du cerveau pouvant entraîner des lésions cérébrales, et <a href="https://www.cdc.gov/measles/symptoms/complications.html">jusqu’à 3 sur mille en mourront</a>. Pour les femmes enceintes non vaccinées, l’infection par la rougeole peut entraîner une fausse couche, une mortinaissance, une naissance prématurée et un faible poids à la naissance.</p>
<p>Le risque de complications graves dues à la rougeole persiste même après la guérison. Dans de rares cas, les personnes atteintes peuvent souffrir d’une maladie cérébrale appelée <a href="https://www.ninds.nih.gov/health-information/disorders/subacute-sclerosing-panencephalitis#">panencéphalite sclérosante subaiguë</a> qui se développe sept à dix ans après l’infection. Elle entraîne des pertes de mémoire, des mouvements involontaires, des crises d’épilepsie, la cécité et, finalement, la mort.</p>
<p>Au-delà de ces effets individuels sur la santé, le <a href="https://www.idsociety.org/science-speaks-blog/2022/estimating-the-impact-how-much-does-a-measles-outbreak-cost/#/+/0/publishedDate_na_dt/desc/">coût financier</a> pour la société, lorsqu’elle doit endiguer des flambées de rougeole, est important. Par exemple, on estime qu’une épidémie de rougeole survenue en 2019 dans l’État de Washington a coûté <a href="https://doi.org/10.1542/peds.2020-027037">3,4 millions de dollars</a>. Les efforts nécessaires pour lutter contre les épidémies de rougeole mobilisent des millions de dollars de ressources qui ne sont pas consacrées à d’autres fonctions essentielles de la santé publique, telles que la sécurité alimentaire, la prévention des blessures et des maladies chroniques, et la réponse aux catastrophes.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/comment-les-biais-cognitifs-influencent-lhesitation-vaccinale-172374">Comment les biais cognitifs influencent l'hésitation vaccinale</a>
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<h2>Les vaccins protègent contre la rougeole</h2>
<p>Pourquoi mettre les communautés en danger et provoquer de tels coûts alors que des outils efficaces et sûrs sont disponibles pour protéger tout le monde ?</p>
<p>Les vaccins contre la rougeole ont été si efficaces, offrant une protection à vie à <a href="https://www.cdc.gov/measles/vaccination.html">plus de 97 % des personnes</a> qui ont reçu deux doses de vaccin, qu’ils sont victimes de leur propre succès. La vaccination généralisée contre la rougeole a permis de réduire de 99 % le nombre de cas par rapport à la période précédant la mise à disposition du vaccin. Par conséquent, la plupart des Nord-Américains ne sont pas conscients de la gravité de cette maladie.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Personne regardant la fiche d’information de Florida Health sur la rougeole et le vaccin ROR" src="https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=454&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=454&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=454&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=570&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=570&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/578753/original/file-20240228-7861-io367m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=570&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La rougeole est une maladie hautement évitable.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.gettyimages.com/detail/news-photo/measles-information-sheet-is-seen-posted-at-the-orange-news-photo/1141724959">(Paul Hennessy/NurPhoto via Getty Images)</a></span>
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<p>Malgré le succès des programmes de vaccination très efficaces en Amérique du Nord, n’importe qui peut encore entrer en contact avec la rougeole dans sa communauté. La rougeole est le plus souvent introduite en Amérique du Nord par des <a href="https://www.cdc.gov/measles/about/parents-top4.html">voyageurs non vaccinés</a> qui rentrent chez eux, et parfois par des visiteurs étrangers. Pour les personnes qui voyagent à l’étranger, le risque d’exposition à la rougeole est encore plus grand, des flambées épidémiques se produisant dans de <a href="https://wwwnc.cdc.gov/travel/notices/level1/measles-globe">nombreuses destinations de voyage</a>.</p>
<p>Les responsables de la santé publique qui adoptent et encouragent la vaccination et appliquent des mesures simples et éprouvées d’endiguement des maladies infectieuses peuvent contribuer à prévenir la propagation de la rougeole. Chaque maladie, complication, hospitalisation ou décès évitable dû à la rougeole est un cas de trop.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/225125/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>David Higgins est affilié à Immunize Colorado, une organisation à but non lucratif qui s'efforce de protéger les familles, les écoles et les communautés du Colorado contre les maladies évitables par la vaccination (membre bénévole non rémunéré du conseil d'administration) et à l'American Academy of Pediatrics (représentant bénévole non rémunéré de la section du Colorado chargée de l'immunisation).</span></em></p>Un pédiatre explique comment les vaccins contre la rougeole sont devenus les victimes de leur propre succès, et le risque que l’augmentation des épidémies représente pour tous et toutes.David Higgins, Research Fellow and Instructor in Pediatrics, University of Colorado Anschutz Medical CampusLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2245312024-02-27T16:14:15Z2024-02-27T16:14:15ZPourquoi ai-je toujours des infections urinaires ? Et pourquoi sont-elles si difficiles à traiter ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/578249/original/file-20240219-26-qkb5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=209%2C473%2C7139%2C4429&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les femmes sont plus susceptibles de contracter des infections urinaires que les hommes, en raison de leur urètre plus court et de changements hormonaux.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/portrait-tired-young-tattooed-business-woman-1703410366">BAZA Productions/Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Faire face à des infections urinaires récidivantes (<em>appelées aussi <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cystite/reconnaitre-cystite">cystites</a> récidivantes, chroniques ou à répétition, ndlr</em>), c’est faire face à plus qu’une gêne occasionnelle. C’est comme si l’on se trouvait à batailler sans fin contre un adversaire invisible qui transforme de simples activités du quotidien en épreuves.</p>
<p>Les infections urinaires surviennent lorsque des bactéries se faufilent dans le système urinaire, ce qui provoque des douleurs et oblige à faire des allers-retours fréquents aux toilettes.</p>
<p>Les infections urinaires récidivantes vont encore plus loin : elles réapparaissent à plusieurs reprises ou ne disparaissent jamais complètement malgré le traitement. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557479/">Les infections urinaires récidivantes</a> sont généralement diagnostiquées lorsqu’une personne subit deux infections ou plus en l’espace de six mois ou trois ou plus en l’espace d’un an.</p>
<p>(<em>En France, la <a href="https://www.has-sante.fr/jcms/c_2722827/fr/choix-et-duree-de-l-antibiotherapie-cystite-aigue-simple-a-risque-de-complication-ou-recidivante-de-la-femme">Haute autorité de santé</a> parle de « cystite aiguë récidivante » face à, au minimum, quatre épisodes de cystite ou infection urinaire pendant une période de 12 mois, ndlr.</em>)</p>
<p>Tout le monde peut être concerné. Mais certaines personnes y sont plus sujettes en raison de leur <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cystite/reconnaitre-cystite">constitution</a> ou de <a href="https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/pyelonephrite/reduire-risque-infection-urinaire">certaines habitudes d’hygiène</a>. Les femmes sont plus susceptibles de contracter des infections urinaires que les hommes, en raison de leur urètre plus court et des changements hormonaux liés à la ménopause, par exemple, qui peuvent diminuer la couche protectrice des voies urinaires. Les personnes sexuellement actives sont également plus à risque, car les bactéries peuvent être transférées dans la région génitale.</p>
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<p>Jusqu’à <a href="https://www.urologyhealth.org/urology-a-z/u/urinary-tract-infections-in-adults#Related%20Resources">60 % des femmes</a> auront au moins une infection urinaire au cours de leur vie. Bien qu’il existe des traitements efficaces, <a href="https://www.health.harvard.edu/bladder-and-bowel/when-urinary-tract-infections-keep-coming-back">environ 25 %</a> des femmes sont confrontées à des infections récurrentes dans les six mois qui suivent. Environ <a href="https://sciendo.com/article/10.33073/pjm-2019-048?tab=article">20-30 %</a> des infections urinaires ne répondent pas aux antibiotiques classiques. Le défi des infections urinaires chroniques réside dans la capacité des bactéries à se protéger contre les traitements.</p>
<h2>Pourquoi les infections urinaires récidivantes sont-elles si difficiles à traiter ?</h2>
<p>Autrefois considérées comme des infections simples soignées par des antibiotiques, nous savons aujourd’hui que les infections urinaires récidivantes sont complexes. La nature rusée des bactéries responsables de cette affection leur permet de se cacher dans les parois de la vessie, hors de portée des antibiotiques.</p>
<p>Les bactéries forment des biofilms, une sorte de barrière protectrice qui les rend presque imperméables aux traitements antibiotiques standard.</p>
<p>Cette capacité à échapper aux traitements a conduit à une <a href="https://theconversation.com/resistances-aux-antibiotiques-comment-nous-pouvons-tous-agir-221795">augmentation de la résistance aux antibiotiques</a> inquiétante, un problème de santé mondial qui rend certains des traitements conventionnels inefficaces.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-tolerance-aux-antibiotiques-un-probleme-mais-aussi-une-piste-pour-comprendre-et-combattre-la-resistance-aux-antibiotiques-204458">La tolérance aux antibiotiques, un problème mais aussi une piste pour comprendre et combattre la résistance aux antibiotiques</a>
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<img alt="Sous-vêtements suspendus à une corde à linge" src="https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/576616/original/file-20240219-28-iawpj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Certains antibiotiques ne sont plus efficaces contre les infections urinaires.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/womens-underwear-hangs-on-clothesline-687500683">Michael Ebardt/Shutterstock</a></span>
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<p>Les antibiotiques doivent être perfectionnés pour suivre l’évolution des bactéries, tout comme le vaccin contre la grippe, qui est mis à jour chaque année pour combattre les dernières souches du virus de la grippe. Si nous utilisions le même vaccin contre la grippe année après année, son efficacité diminuerait, de la même manière que les antibiotiques trop utilisés perdent de leur efficacité contre les bactéries qui se sont adaptées.</p>
<p>Mais la lutte contre les bactéries résistantes aux antibiotiques est bien plus difficile que la mise à jour du vaccin contre la grippe. Les bactéries évoluent d’une manière plus difficile à prévoir, ce qui complique le développement de nouveaux antibiotiques efficaces. C’est comme un jeu sans fin dans lequel les bactéries ont toujours une longueur d’avance.</p>
<p>Le traitement des infections urinaires récidivantes repose encore largement sur les antibiotiques. Mais les médecins font preuve d’ingéniosité, en modifiant les médicaments ou en prescrivant de faibles doses sur une période plus longue afin de déjouer les bactéries.</p>
<p>Les médecins mettent également davantage l’accent sur des diagnostics approfondis afin d’identifier avec précision les infections urinaires récidivantes dès le départ. En posant des questions détaillées sur la durée et la fréquence des symptômes, les professionnels de santé peuvent plus facilement distinguer les épisodes isolés d’infection urinaire des affections chroniques.</p>
<p>L’approche du traitement initial peut influencer de manière significative la probabilité qu’une infection urinaire devienne chronique. Un traitement précoce et ciblé, basé sur la bactérie spécifique à l’origine de l’infection et sur sa sensibilité aux antibiotiques, peut réduire le risque de récidive.</p>
<p>Pour les femmes ménopausées, l’<a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00192-020-04397-z">oestrogénothérapie</a> s’est révélée prometteuse pour réduire le risque d’infections urinaires récurrentes. Après la ménopause, la diminution du niveau d’œstrogènes peut entraîner des changements dans les voies urinaires qui les rendent plus sensibles aux infections. Ce traitement rétablit l’équilibre des environnements vaginal et urinaire, ce qui réduit le risque d’infections urinaires.</p>
<p>Les changements de mode de vie, tels que <a href="https://journals.lww.com/co-nephrolhypertens/FullText/2013/05001/Impact_of_fluid_intake_in_the_prevention_of.1.aspx">boire plus d’eau</a> et respecter certaines règles d’hygiène, comme se laver les mains avec du savon après être allé aux toilettes et s’essuyer d’avant en arrière, comme il est recommandé aux femmes de le faire, jouent également un rôle important.</p>
<p>Certains ne jurent que par le jus de canneberge ou les compléments alimentaires. Mais les chercheurs sont encore en train d’évaluer <a href="https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD001322.pub2/full">l’efficacité réelle de ces remèdes</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-jus-de-canneberge-peut-prevenir-les-infections-urinaires-recurrentes-mais-pas-pour-tous-204250">Le jus de canneberge peut prévenir les infections urinaires récurrentes, mais pas pour tous</a>
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<h2>Quels traitements pourraient être développés dans le futur ?</h2>
<p>Les scientifiques travaillent actuellement à de nouveaux traitements contre les infections urinaires récidivantes. Une voie prometteuse est le développement de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10052183/pdf/pathogens-12-00359.pdf">vaccins</a> qui viseraient à prévenir l’ensemble des infections urinaires, tout comme les vaccins contre la grippe préparent notre système immunitaire à lutter contre la grippe.</p>
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<img alt="Un gynécologue s’entretient avec une patiente." src="https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/576617/original/file-20240219-16-qgkamv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">De nouveaux traitements pourraient aider à éliminer les infections urinaires récidivantes.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/gynecologist-talks-patient-during-medical-consultation-2298674535">guys_who_shoot/Shutterstock</a></span>
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<p>Une autre nouvelle méthode à l’étude est appelée <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s12223-019-00750-y">thérapie par les phages</a>. Elle utilise des virus spéciaux appelés bactériophages qui ne s’attaquent qu’aux mauvaises bactéries responsables des infections urinaires et les tuent, tout en laissant tranquilles les bonnes bactéries de l’organisme. De cette façon, les bactéries ne deviennent pas résistantes au traitement, ce qui est un grand avantage.</p>
<p>Les chercheurs explorent également le potentiel des <a href="https://www.mdpi.com/2079-6382/12/1/167">probiotiques</a>. Les probiotiques introduisent des bactéries bénéfiques dans les voies urinaires afin de concurrencer les agents pathogènes nocifs. Ces bonnes bactéries occupent l’espace et les ressources dans les voies urinaires, ce qui rend plus difficile l’établissement des agents pathogènes nocifs.</p>
<p>Les probiotiques peuvent également produire des substances qui inhibent la croissance des bactéries nocives et renforcent la réponse immunitaire de l’organisme.</p>
<p>Les infections urinaires récidivantes représentent un défi de taille, mais grâce aux traitements actuels et aux recherches prometteuses, nous nous rapprochons du jour où elles appartiendront au passé.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-virus-bacteriophages-allies-ou-ennemis-dans-la-lutte-contre-les-infections-bacteriennes-191442">Les virus bactériophages : alliés ou ennemis dans la lutte contre les infections bactériennes ?</a>
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<img src="https://counter.theconversation.com/content/224531/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Iris Lim ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les infections urinaires récidivantes reviennent régulièrement ou ne disparaissent jamais complètement, malgré le traitement.Iris Lim, Assistant Professor, Bond UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2220312024-01-31T16:01:30Z2024-01-31T16:01:30ZHausse des cas d’infection invasive au streptocoque A : comment il se propage, et les symptômes à surveiller<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/571469/original/file-20240122-27145-c07mvm.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=12%2C48%2C1968%2C1488&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Une augmentation des cas d’infection causée par le streptocoque du groupe A a été observée dans plusieurs pays, dont le Canada.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID))</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Une hausse rapide des cas de maladies graves à streptocoque du groupe A — également appelé Streptococcus pyogenes ou streptocoque A — a récemment fait la une des médias. Le <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2042368/grippe-Covid-symptome-maldie-infection">nombre de décès</a> dus à cette infection est aussi plus élevé que d’habitude, y compris chez les enfants, et les gens se demandent pourquoi et comment ces infections se propagent, et quels sont les symptômes à surveiller.</p>
<p>Peu après la diminution du nombre d’infections par la Covid-19 dans le monde, on a assisté à une <a href="https://www.bbc.com/news/health-64122989">hausse considérable</a> du nombre de patients diagnostiqués avec des maladies causées par le streptocoque du groupe A dans différentes régions de la planète.</p>
<p>Au Canada, Santé publique Ontario signale actuellement une forte augmentation des cas <a href="https://www.publichealthontario.ca/-/media/Documents/I/2023/igas-enhanced-epi-2023-2024.pdf">d’infections invasives à streptocoque du groupe A</a>. Une <a href="https://www.who.int/fr/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON429">hausse similaire</a> a été constatée dans plusieurs pays d’Europe, touchant principalement les enfants de moins de 10 ans.</p>
<p>Pourquoi cette bactérie est-elle soudainement devenue un enjeu mondial ?</p>
<p>Pour répondre à cette question, il est essentiel de connaître certaines caractéristiques de la maladie. Le streptocoque du groupe A affecte exclusivement les humains et se propage par des <a href="https://doi.org/10.1016/S2666-5247(21)00332-3">gouttelettes en suspension dans l’air ainsi que par contact de personne à personne</a>. <a href="https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"></a></p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Vue microscopique d’une bactérie du groupe A Streptococcus" src="https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=938&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=938&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=938&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1179&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1179&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/570753/original/file-20240122-23-nvfuw5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1179&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le streptocoque du groupe A possède plusieurs facteurs qui favorisent l’infection et lui permettent d’envahir et de coloniser différents tissus, et d’y survivre.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(NIAID)</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Parmi les maladies causées par cet organisme, on trouve des infections des voies respiratoires telles que l’amygdalite et la pharyngite (symptômes de <a href="https://www.cdc.gov/groupastrep/diseases-public/strep-throat.html">l’angine streptococcique</a> classique), ainsi que des infections cutanées superficielles et d’autres, connues sous le nom de <a href="https://doi.org/10.4103%2F1947-2714.101997">pyodermite</a>.</p>
<p>Dans certains cas, le streptocoque A peut engendrer des infections invasives mettant la vie des patients en danger, telles que la <a href="https://www.healthlinkbc.ca/sites/default/files/documents/healthfiles/hfile60-f.pdf">fasciite nécrosante</a>, la <a href="https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medecine-septicemie-8149/">septicémie</a> (empoisonnement du sang) et le <a href="https://www.cdc.gov/groupastrep/diseases-public/streptococcal-toxic-shock-syndrome.html">syndrome de choc toxique streptococcique</a>.</p>
<p>Pour causer un aussi large éventail de maladies dans différentes parties du corps, la bactérie dispose de plusieurs facteurs qui favorisent l’infection et lui permettent d’envahir et de coloniser différents tissus et d’y survivre. Il s’agit notamment de molécules, telles que les superantigènes, les exotoxines et les adhésines, qui aident les agents pathogènes à échapper au système immunitaire de l’hôte.</p>
<p>Un nouveau variant du streptocoque du groupe A, nommé M1UK, <a href="https://doi.org/10.1016/S1473-3099(19)30446-3">a été d’abord rapporté au Royaume-Uni</a>, où il a été associé à une augmentation des cas de scarlatine et d’infections invasives.</p>
<p>Les <a href="https://doi.org/10.1038/s41467-023-36717-4">bactéries de la sous-lignée M1UK</a> possèdent la capacité de stimuler l’expression du superantigène SpeA grâce à une seule mutation génétique. La surproduction de SpeA pourrait être responsable de la hausse de la transmission et de la survie du pathogène, ainsi que de l’agressivité de la maladie, bien que cela soit encore à l’étude.</p>
<h2>Comment expliquer le pic de cas actuel ?</h2>
<p><a href="https://doi.org/10.1542/peds.2009-2648">Environ 10 % des enfants d’âge scolaire</a> sont porteurs de cette bactérie dans la gorge et les voies respiratoires supérieures, sans présenter de symptômes, et développent avec le temps une certaine immunité contre le streptocoque A.</p>
<p>Pendant la pandémie de Covid-19, il est probable que les enfants n’aient pas été exposés autant qu’à l’habitude à cette bactérie, de sorte que leur système immunitaire n’est <a href="https://doi.org/10.1016%2FS0262-4079(21)00716-8">sans doute pas aussi performant pour lutter</a> contre celle-ci et qu’ils pourraient y être plus vulnérables.</p>
<p>La propagation de la nouvelle souche M1UK pourrait être également à l’origine de l’augmentation du nombre de cas, mais cela demeure à vérifier.</p>
<h2>Doit-on s’inquiéter de cette hausse ?</h2>
<p>De manière générale, les Canadiens n’ont pas à s’inquiéter outre mesure, car les infections graves dues au streptocoque du groupe A sont rares.</p>
<p>Toutefois, il est important de prendre l’angine à streptocoque au sérieux, de consulter un médecin et de se méfier des symptômes qui pourraient indiquer une infection invasive. Sans traitement, cette bactérie peut engendrer divers problèmes, tels que des infections invasives.</p>
<p>Comment se protéger et quand consulter un médecin ?</p>
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<img alt="Un professionnel de la santé hors cadre prélève un échantillon de la gorge d’une jeune fille" src="https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/570754/original/file-20240122-24-has9cu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Un test de dépistage rapide permet de diagnostiquer l’angine à streptocoque. En cas de résultat positif, on peut prescrire des antibiotiques.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Comme le streptocoque du groupe A est courant et que de nombreux porteurs sont asymptomatiques, il est difficile de ne pas y être exposé. On recommande une bonne hygiène des mains, de se couvrir quand on tousse et qu’on éternue, de rester à la maison si on est malade et de ne pas envoyer ses enfants à l’école s’ils ont très mal à la gorge.</p>
<p>Si vous pensez souffrir d’une <a href="https://www.aboutkidshealth.ca/Article?contentid=11&language=French">infection à streptocoque</a>, notamment si vous avez la gorge douloureuse et de la difficulté à avaler, si vous avez de la fièvre, un gonflement des amygdales ou une éruption cutanée, consultez un médecin de famille afin de déterminer s’il s’agit d’une infection à streptocoque du groupe A. Un <a href="https://www.healthlinkbc.ca/tests-treatments-medications/medical-tests/rapid-strep-test-strep-throat">test de dépistage rapide</a> peut être effectué en prélevant un échantillon dans la gorge. S’il s’avère positif, le médecin peut prescrire des antibiotiques.</p>
<p>Les infections invasives à streptocoque du groupe A sont très dangereuses et constituent une urgence médicale, même si les premiers symptômes ne sont pas toujours clairs. Il peut s’agir de fièvre, de frissons, de symptômes grippaux, de nausées ou de vomissements, mais surtout d’infections cutanées rouges et chaudes qui peuvent être très douloureuses et se répandre rapidement.</p>
<p>Des données solides indiquent que des <a href="https://doi.org/10.1542/peds.105.5.e60">maladies virales antérieures, telles que la varicelle</a>, peuvent prédisposer à l’infection invasive au streptocoque A. On devrait surveiller de près les enfants atteints de varicelle pour s’assurer qu’ils n’en souffrent pas.</p>
<p>Actuellement, il n’y a pas de vaccin contre le streptocoque du groupe A, alors qu’il en existe un contre la varicelle. De nombreuses équipes de recherche dans le monde, <a href="https://www.mccormicklab.ca/">dont la nôtre</a>, travaillent à la mise au point d’un vaccin contre le streptocoque A.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/222031/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>John McCormick reçoit des fonds des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), du Conseil des sciences naturelles et de l'ingénierie du Canada (CRSNG) et de la Fondation Leducq.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Juan Manuel Diaz reçoit des fonds des Instituts de recherche en santé du Canada.
</span></em></p>L’augmentation du nombre de maladies graves causées par les streptocoques du groupe A est préoccupante. Voici pourquoi et comment elle se propage, et quels sont les symptômes à surveiller.John McCormick, Professor of Microbiology and Immunology, Western UniversityJuan Manuel Diaz, Postdoctoral Associate, department of Microbiology and Immunology, Western UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2209232024-01-24T16:29:39Z2024-01-24T16:29:39ZÀ quelle fréquence devez-vous laver vos draps et vos serviettes ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/568705/original/file-20231109-17-a2kns6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C7536%2C5026&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Lorsque vous vous séchez, vous déposez des milliers de cellules cutanées et des millions de microbes sur la serviette</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/laundry-fresh-woman-smelling-towel-after-2246392501">(Shutterstock)</a></span></figcaption></figure><p>Tout le monde semble avoir un avis différent sur la fréquence de lavage des serviettes et des <a href="https://7news.com.au/video/lifestyle/cleaning/dr-karl-on-how-often-you-should-wash-our-sheets-bc-6320410318112">draps</a>. Alors que de nombreuses personnes se demandent si quelques jours ou quelques semaines suffisent, une enquête menée au Royaume-Uni a révélé que <a href="https://www.bbc.com/news/newsbeat-61259074">près de la moitié des hommes célibataires</a> ne lavaient pas leurs draps pendant une période pouvant aller jusqu’à quatre mois d’affilée.</p>
<p>Il est évident que quatre mois, c’est trop long, mais quelle est la fréquence idéale ?</p>
<p>La literie et les serviettes sont des articles très différents et doivent donc être lavées à des intervalles différents. Alors qu’une semaine ou deux suffisent généralement pour les draps, il est préférable de changer les serviettes tous les deux jours.</p>
<p>De toute façon, qui n’aime pas la sensation que procurent des draps propres ou l’odeur d’une serviette fraîchement lavée ?</p>
<h2>Pourquoi vous devriez laver vos serviettes plus souvent</h2>
<p>Lorsque vous vous séchez, vous déposez des milliers de <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2018.02362/full">cellules cutanées</a> et des millions de <a href="https://www.ajicjournal.org/article/S0196-6553(23)00402-9/fulltext">microbes</a> sur la serviette. Et comme vous utilisez votre serviette pour vous sécher après une douche ou un bain, elle reste souvent humide.</p>
<p>Chaque nuit, vous laissez également une grande quantité de peaux mortes, de microbes, de sueur et d’huiles <a href="https://theconversation.com/your-bed-probably-isnt-as-clean-as-you-think-a-microbiologist-explains-163513">sur vos draps</a>. Mais à moins que vous ne produisiez une transpiration nocturne excessive, votre literie n’est pas mouillée après une nuit de sommeil.</p>
<p>De plus, les serviettes sont fabriquées dans un matériau plus épais que les draps et ont donc tendance à rester humides plus longtemps.</p>
<p>En quoi l’humidité pose-t-elle problème ? Les serviettes mouillées sont un terrain propice à la prolifération des bactéries et des moisissures. <a href="https://www.qld.gov.au/housing/public-community-housing/public-housing-tenants/looking-after-your-home/safety/mould">Ces dernières</a> adorent les environnements <a href="https://www.asthmaandlung.org.uk/living-with/indoor-air-pollution/allergies">humides</a>. Et bien qu’elles ne soient pas nécessairement visibles (il faudrait une croissance importante pour pouvoir les voir), elles peuvent donner lieu à une odeur désagréable.</p>
<p>Outre les odeurs, l’<a href="https://www.nhs.uk/common-health-questions/infections/can-clothes-and-towels-spread-germs/">exposition à ces microbes</a> dans vos serviettes et draps peut provoquer de l’<a href="https://aafa.org/allergies/types-of-allergies/insect-allergy/dust-mite-allergy/">asthme</a>, des irritations cutanées allergiques ou d’autres <a href="https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/11/4/04-1094_article">infections cutanées</a>.</p>
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<img alt="Un couple en train de changer les draps de leur lit." src="https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/558551/original/file-20231109-17-6185x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les gens ne sont pas toujours d’accord sur la fréquence à laquelle il faut changer les draps.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/black-couple-changing-bed-sheet-together-1051726535">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Quelle est donc la fréquence idéale ?</h2>
<p>Pour la literie, cela dépend de plusieurs facteurs, par exemple si vous prenez un bain ou une douche juste avant de vous coucher, ou si vous vous mettez au lit après avoir transpiré pendant une longue journée et que vous prenez votre douche le matin. Dans ce dernier cas, vous devrez laver vos draps plus fréquemment. Règle générale, une fois par semaine ou toutes les deux semaines suffisent.</p>
<p>Les serviettes devraient idéalement être changées plus fréquemment – environ tous les deux jours – alors que vous devriez remplacer votre débarbouillette après chaque utilisation. Comme elle est complètement mouillée, elle le restera plus longtemps et retiendra davantage de cellules cutanées et de microbes.</p>
<p>En lavant vos serviettes à une température élevée (par exemple, 65 °C), vous <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34465009/">éliminerez de nombreux microbes</a>. Si vous souhaitez économiser de l’énergie, vous pouvez utiliser une température plus basse et ajouter une tasse de vinaigre à l’eau de lavage. Le vinaigre tuera les microbes et <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8231443/">empêchera les mauvaises odeurs</a> de se développer.</p>
<p>Nettoyez régulièrement votre machine à laver et séchez le pli dans le caoutchouc après chaque lavage, car c’est un autre endroit où les microbes aiment proliférer.</p>
<h2>Serviettes malodorantes</h2>
<p>Vous lavez régulièrement vos serviettes, mais les mauvaises odeurs persistent ? Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que vous les avez laissées dans la machine à laver trop longtemps après le lavage. Surtout s’il s’agit d’un cycle à l’eau chaude, la période pendant laquelle les serviettes restent chaudes et humides permet aux microbes de se développer. En <a href="https://textbookofbacteriology.net/growth_3.html">laboratoire</a>, le nombre de ces bactéries peut doubler toutes les 30 minutes.</p>
<p>Il est important de suspendre votre serviette pour la faire sécher après utilisation et de ne pas la laisser dans la machine à laver après la fin du cycle. Si possible, étendez vos serviettes et votre literie au soleil. Elles sécheront ainsi complètement rapidement et conserveront cette agréable odeur de coton frais et propre. La sécheuse est une bonne option en cas de mauvais temps, mais il est toujours préférable de les étendre dehors dans la mesure du possible.</p>
<p>Par ailleurs, même si votre serviette est destinée à être lavée, ne la jetez pas dans la corbeille à linge si elle est encore mouillée, car elle constitue un endroit idéal pour la prolifération des microbes. Le temps que vous fassiez votre lessive, la serviette et le reste des vêtements à proximité risquent d’avoir acquis une senteur désagréable. Et il peut être difficile de redonner à vos serviettes une odeur de propreté.</p>
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<img alt="Une jeune femme chargeant une machine à laver." src="https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C6709%2C4476&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/558550/original/file-20231109-15-2gv66g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les serviettes doivent être lavées plus souvent que les draps.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/young-woman-taking-laundry-out-washing-1727564893">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Qu’en est-il des serviettes et des draps « autonettoyants » ?</h2>
<p>Certaines entreprises vendent des serviettes « à séchage rapide » ou des serviettes et des draps « autonettoyants ». Les serviettes à séchage rapide sont fabriquées à partir de matériaux synthétiques tissés de manière à sécher rapidement. Cela permet d’éviter la prolifération des microbes et des mauvaises odeurs qui se développent lorsque les serviettes restent humides pendant de longues périodes.</p>
<p>Mais la notion de produits autonettoyants est plus complexe. La plupart de ces produits contiennent du <a href="https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/chem-2016-0005/html">nanoargent</a> ou du cuivre, des métaux antibactériens qui tuent les micro-organismes. Les composés antibactériens stoppent la croissance des bactéries et peuvent être utiles pour limiter les odeurs et réduire la fréquence à laquelle vous devez nettoyer vos draps et serviettes.</p>
<p>Cependant, ils n’élimineront pas la saleté comme les huiles, les squames et la sueur. Même si j’aimerais beaucoup que les draps et les serviettes se nettoient tout seuls, la réalité est tout autre.</p>
<p>En outre, l’emploi excessif d’antimicrobiens <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6636436/pdf/idr-12-1985.pdf">tels que le nanoargent</a> peut <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2021.652863/full">favoriser la résistance des microbes</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220923/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Rietie Venter a reçu des fonds de divers organismes de financement nationaux et internationaux.</span></em></p>Alors qu’une semaine ou deux suffisent généralement pour les draps, il est préférable de laver les serviettes tous les deux jours. Voici les explications d’un microbiologiste.Rietie Venter, Associate professor, Clinical and Health Sciences, University of South AustraliaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2001542023-07-26T16:38:08Z2023-07-26T16:38:08ZPlantes de la forêt boréale : de la médecine traditionnelle autochtone à la médecine moderne<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/514538/original/file-20230309-26-a04jeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=10%2C6%2C2286%2C1714&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les cultures autochtones possèdent un savoir ancestral et une connaissance approfondie des plantes qui méritent d'être reconnus, préservés et valorisés pour le bénéfice de l'ensemble de la société.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Olivier Fradette)</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span></figcaption></figure><p>Les produits naturels de santé et phytomédicaments (médicaments à base de plantes) sont utilisés dans de nombreux pays comme première option de médication. Ce marché représente une part importante du commerce des produits de santé, en particulier dans les pays en développement où une grande partie de la population dépend de ces produits pour se soigner.</p>
<hr>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/523895/original/file-20230502-16-gbwpsg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><strong>Cet article fait partie de notre série <a href="https://theconversation.com/ca-fr/topics/foret-boreale-138017">Forêt boréale : mille secrets, mille dangers</a></strong></p>
<p><br><em>La Conversation vous propose une promenade au cœur de la forêt boréale. Nos experts se penchent sur les enjeux d’aménagement et de développement durable, les perturbations naturelles, l’écologie de la faune terrestre et des écosystèmes aquatiques, l’agriculture nordique et l’importance culturelle et économique de la forêt boréale pour les peuples autochtones. Nous vous souhaitons une agréable – et instructive – balade en forêt !</em></p>
<hr>
<p>Ces produits sont profondément enracinés dans les connaissances et les traditions ancestrales, transmises de génération en génération par les communautés autochtones. Ces savoirs représentent une source d’informations inestimable pour la recherche scientifique.</p>
<p>En explorant ces connaissances, les chercheurs peuvent découvrir de nouvelles molécules médicinales. Certaines de ces molécules isolées de plantes sont aujourd’hui des agents thérapeutiques très importants de la médecine moderne. On peut par exemple penser au <em>paclitaxel</em>, un agent anticancéreux utilisé en chimiothérapie, qui a été isolé de l’if du Canada (<em>Taxus canadensis</em>), un arbuste que les peuples autochtones utilisent pour soigner divers problèmes de santé.</p>
<p>Depuis plusieurs années, le <a href="https://creb-uqac.ca/recherches/laboratoire-danalyse-et-de-separation-des-essences-vegetales-laseve/">laboratoire LASEVE</a>, situé à l’Université du Québec à Chicoutimi, a mis de l’avant son expérience en recherche phytochimique, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pharmacognosie">pharmacognostique</a> et pharmacologique pour explorer les composés actifs de plantes endémiques du Canada en se basant sur les connaissances ancestrales des peuples autochtones. Le laboratoire dispose d’une expertise complète, allant de l’identification des plantes à fort potentiel thérapeutique, à la détermination de la composition chimique, au développement de méthodes d’extraction, à l’isolement des composés ainsi qu’à l’évaluation des activités biologiques.</p>
<h2>La forêt boréale : une source de médicaments naturels</h2>
<p>Plusieurs espèces de plantes de la forêt boréale répertoriées dans la médecine traditionnelle autochtone ont été étudiées par l’équipe du LASEVE.</p>
<p>Le quatre-temps (<em>Cornus canadensis</em>), par exemple, est traditionnellement utilisé comme remède antiviral par les Premières Nations. Nos travaux de recherche sur cette espèce ont mis en évidence que l’extrait des feuilles détenait une <a href="https://bmccomplementmedtherapies.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12906-017-1618-2">activité thérapeutique contre l’herpès simplex de type 1 (HSV-1)</a>, un virus responsable des feux sauvages. Grâce à une analyse chimique approfondie, nous avons isolé une dizaine de molécules de cet extrait. Ces molécules, appartenant à la famille des polyphénols, sont des substances naturelles aux propriétés antioxydantes que l’on retrouve dans de nombreux aliments et qui aident à protéger le corps contre les dommages causés par les <a href="https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/chimie-radical-libre-242/">radicaux libres</a>. Parmi elles, le tannin nommé Tellimagrandin 1 a été identifié comme la molécule polyphénolique la plus active de l’extrait pour inhiber le virus HSV-1.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/514307/original/file-20230308-14-rpxzth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le quatre-temps est traditionnellement utilisé comme remède antiviral par les Premières Nations.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Jacques Ibarzabal), Fourni par l’auteure</span></span>
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<p>D’autres études de notre laboratoire se sont intéressées à l’utilisation traditionnelle des bourgeons de peuplier baumier (<em>Populus balsamifera</em>) pour lutter contre les problèmes inflammatoires et les infections. Plusieurs molécules qui se trouvent dans les bourgeons ont été identifiées et certaines appartenant à la famille chimique des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0040403912021338?via%3Dihub">balsacones</a> ont montré des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31681206/">propriétés antibactériennes</a> intéressantes, en particulier contre le staphylocoque doré résistant à la méthicilline, aussi appelé <em>SARM</em>. Cette bactérie peut causer des infections très graves, difficiles à traiter de par sa résistance à plusieurs antibiotiques, dont la méthiciline. D’autres molécules de cette même famille ont montré des effets prometteurs dans le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6981943/">traitement du psoriasis</a>, en raison de leur capacité à réduire l’inflammation et les dommages oxydatifs.</p>
<figure class="align-center zoomable">
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<span class="caption">Les bourgeons de peuplier baumier sont utilisés pour lutter contre les problèmes inflammatoires et les infections.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Jacques Ibarzabal), Fourni par l’auteure</span></span>
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</figure>
<p>Plusieurs composés aux propriétés anti-inflammatoires, dont de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S187439002100077X">nouvelles molécules nommées nudicaulosides</a>, ont été isolés à partir de l’aralie salsepareille (<em>Aralia nudicaulis</em>), une plante connue par les autochtones pour ses multiples bienfaits. L’extrait obtenu à partir de la tige souterraine (ou rhizome) a montré des activités antioxydantes et anti-inflammatoires prometteuses. Ces dernières indiquent des effets protecteurs potentiels contre le stress oxydatif induit par le soleil sur les cellules de la peau. Cette activité est due à la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34361611/">haute teneur en composés phénoliques</a> dans l’extrait.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/514306/original/file-20230308-24-1zojpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’aralie salsepareille est une plante connue par les autochtones pour ses multiples bienfaits.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Jacques Ibarzabal), Fourni par l’auteure</span></span>
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</figure>
<h2>Plantes adaptogènes de la forêt boréale</h2>
<p>Dans notre société moderne effrénée, le stress est un véritable fléau qui peut avoir de graves répercussions sur la santé. Face à ce problème de santé publique, il est devenu crucial de trouver des moyens de renforcer notre capacité à résister à ce stress et de préserver notre bien-être. Les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8398443/">plantes dites adaptogènes</a> attirent l’attention des chercheurs pour répondre à ce défi.</p>
<p>Ces plantes exercent une action régulatrice, notamment sur notre système immunitaire, ce qui améliore la capacité de l’organisme à s’adapter au stress environnemental. L’échinacée, l’astragale ou encore le fameux ginseng sont quelques exemples de plantes adaptogènes.</p>
<p>Comme la demande pour ces plantes est en constante augmentation, nous avons choisi d’explorer le potentiel comme plante adaptogène de deux espèces d’aralies originaires d’Amérique du Nord, soit <em>Aralia nudicaulis</em> et <em>Aralia hispida</em>. Ces deux plantes, qui sont de la même famille que le ginseng, ont été jusqu’alors que très peu étudiées, bien qu’elles soient fréquemment utilisées dans la médecine traditionnelle. La caractérisation chimique et biologique de ces plantes a débuté dans nos laboratoires et plusieurs molécules bioactives ont déjà été identifiées.</p>
<p>Pour conclure, notre groupe de recherche consacre ses efforts depuis plusieurs années à explorer les potentiels thérapeutiques cachés dans les plantes de la forêt boréale. Dans ce contexte, la médecine traditionnelle des Premières Nations est un atout précieux. </p>
<p>Ces cultures possèdent un savoir ancestral et une connaissance approfondie des plantes qui méritent d’être reconnus, préservés et valorisés au bénéfice de l’ensemble de la société.</p>
<p>Il est important de rappeler que la prudence est de mise lorsqu’il s’agit de produits naturels. Ces produits ne sont pas toujours sans danger, puisqu’ils contiennent un mélange de composés dont seuls certains ont des propriétés bénéfiques, alors que d’autres peuvent causer des effets indésirables ou interférer avec d’autres médicaments. </p>
<p>Il est donc important de consulter un professionnel de la santé avant de prendre tout remède naturel.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/200154/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>André Pichette est membre de l’Ordre des chimistes du Québec (OCQ)
André Pichette a reçu des financements de Fonds de recherche du Québec - Santé (FRQS)
Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et Génie du Canada
(CRSNG)- Alliance - Mathematics of Information Technology and Complex Systems
(MITACS) - Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Jean Legault est membre de l'ordre des chimistes du Québec.
Jean Legault a reçu des financements du FQRNT, FRQS, CRSNG, Mitacs.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Marianne Piochon et Vakhtang Mshvildadze ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Le savoir traditionnel ancestral des peuples autochtones sur les plantes médicinales est à la base de la découverte scientifique de nouveaux composés bioactifs.Marianne Piochon, Assistante de recherche, MSc, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Andre Pichette, Professeur en chimie des produits naturels, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Jean Legault, Professeur-chercheur en biochimie et pharmacologie, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Vakhtang Mshvildadze, Professeur de Pharmacognosie, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2088722023-07-20T15:56:44Z2023-07-20T15:56:44ZLe jardinage, une activité à risques multiples !<p><em>Les vacances ne se passent pas toujours comme prévu… Dans notre série « Une semaine en enfer ! », nous décryptons ce qui peut aller de travers, depuis le <a href="https://theconversation.com/serie-1-pourquoi-est-on-plus-malade-en-voiture-lorsque-lon-part-en-vacances-208258">mal des transports amplifiés lors des départs en vacances</a> aux piqûres de moustiques désormais capables de <a href="https://theconversation.com/virus-de-la-dengue-en-france-metropolitaine-a-quoi-faut-il-sattendre-cette-annee-209339">transmettre des virus tropicaux</a>, en passant par les <a href="https://theconversation.com/serie-1-des-draps-a-la-telecommande-tele-la-verite-sur-les-microbes-qui-peuplent-les-chambres-dhotel-208329">dangers microbiologiques méconnus des hôtels</a>, les « traditionnels » <a href="https://theconversation.com/le-retour-douloureux-des-coups-de-soleil-et-leurs-consequences-209059">coups de soleil</a>, ou les dangers insoupçonnés… <a href="https://theconversation.com/le-jardinage-une-activite-a-risques-multiples-208872">du jardinage</a>, si vous pensiez rester tranquillement chez vous.</em></p>
<hr>
<p>Beaucoup considèrent le jardinage comme un passe-temps relaxant, une façon tranquille de s’occuper dehors quelques heures lorsqu’il fait beau. Et c’est vrai ! Mais pas seulement… En tant que spécialiste en médecine d’urgence, je suis régulièrement confronté à toutes sortes de blessures résultant de ce qui était vu comme un inoffensif hobby.</p>
<p>Il y a les classiques, qui viennent immédiatement à l’esprit : les innombrables petites piqûres et morsures, sans parler des pesticides. Et au fil des ans, je me suis aussi occupé de plaies et lésions à la main causées par des outils de coupe, allant de la hache au sécateur, comme au pied, dues cette fois plutôt à des tondeuses à gazon et des fourches.</p>
<p>Rien que ces dernières semaines, j’ai vu arriver des personnes suite à des chutes d’échelles, avec des blessures à la tête dues à des chutes sur le béton. Malheureusement, j’ai aussi confirmé le décès d’une personne âgée dont l’enthousiasme à pelleter s’est avéré trop fort pour son cœur.</p>
<p>[<em>Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://memberservices.theconversation.com/newsletters/?nl=france&region=fr">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Et si nous disposons aujourd’hui de nombreux traitements pour la plupart de ces plaies et traumatismes, par le passé, le jardin pouvait être un véritable danger. L’un des <a href="https://www.ox.ac.uk/news/science-blog/penicillin-oxford-story">premiers patients</a> à avoir été traité à la pénicilline, en 1941, était un officier de police qui avait apparemment contracté une septicémie après avoir été griffé par une épine de rosier. À l’époque, la plus petite des blessures pouvait avoir des conséquences mortelles…</p>
<p>Et il s’avère que cela peut encore être le cas. Une femme britannique est décédée en 2016 d’une septicémie après s’être <a href="https://www.telegraph.co.uk/news/2016/10/03/solicitor-dies-from-sepsis-five-days-after-injuring-her-hand-gar/">égratignée la main en jardinant</a>. (<em>En France, toutes causes confondues <a href="https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/sepsis-septicemie">plus de 250 000 cas de septicémie sont enregistrés chaque année, dont plus de 50 000 sont mortels</a>, ndlr</em>)</p>
<p>Mais ce ne sont pas les seuls dangers qui se cachent dans votre jardin. Voici quelques conseils à suivre avant d’aller vous occuper de vos plantes :</p>
<h2>Attention au tétanos</h2>
<p>Le <a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/tetanus">tétanos est une infection particulièrement dangereuse</a> – et impressionnante. Tous les muscles sont pris de spasmes sous l’effet de la toxine libérée par la bactérie <em>Clostridium tetani</em>, ce qui provoque des crampes très douloureuses, des convulsions, un blocage de la mâchoire et souvent une cambrure du dos très prononcée. Lorsque les muscles respiratoires sont touchés, la mort se fait par asphyxie.</p>
<p>La <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK459217/">souffrance provoquée par cette maladie</a> est aussi intense que difficile à décrire.</p>
<p>Beaucoup associent le tétanos à des objets tels que des clous rouillés. C’est vrai, mais ce micro-organisme est très répandu et il se trouve également dans le sol, en particulier s’il y a du fumier – les bactéries du genre <em>Clostridium</em> vivent en effet dans l’intestin. Les roses aiment les sols contenant du fumier, ce qui pourrait rendre ces fleurs bien-aimées mortelles si vous vous coupiez avec des épines contaminées ou si de la terre souillée entrait au contact avec une coupure. <a href="https://www.chu-montpellier.fr/fr/vaccination/histoire-des-epidemes-et-de-la-vaccination/le-tetanos">Dans 75 % de cas, une lésion minime est à l’origine de l’infection</a>.</p>
<p>La vaccination est particulièrement efficace contre cette infection, d’où l’importance de vérifier que votre vaccin (et son rappel) est à jour. Rappelons que chez les personnes non vaccinées, le taux de létalité du tétanos peut dépasser 50 %.</p>
<p>(<em>En France, on meurt encore du tétanos : <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022/tetanos-en-france-donnees-epidemiologiques-2021">entre 2011 et 2020, une dizaine de cas ont été enregistrés chaque année, avec un taux de létalité de 29 %</a>, ndlr</em>)</p>
<h2>Bactéries et champignons sont omniprésents</h2>
<p>Dans un humble sac d’engrais se cache un ingrédient auquel beaucoup d’entre nous ne s’attendent pas : la famille de bactéries <em>Legionella</em>, dont le risque est plus connu via les systèmes de climatisation ou les systèmes d’alimentation en eau.</p>
<p>Cette bactérie peut provoquer une infection appelée <a href="https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/legionellose">maladie du légionnaire, ou légionellose</a> qui est particulièrement dangereuse, et potentiellement mortelle, notamment pour les personnes âgées et les personnes dont le système immunitaire est affaibli. En cas d’inhalation, elle peut entraîner infections pulmonaires aiguës et pneumonies. L’eau chaude et stagnante utilisée dans le processus de compostage peut expliquer sa présence.</p>
<p>L’engrais préemballé n’est pas le seul à être dangereux. Votre propre tas de compost est également rempli de bactéries et de champignons divers qui, s’ils sont correctement entretenus, ne devraient toutefois pas vous causer de problèmes.</p>
<p>Mais il arrive souvent que la moisissure <a href="https://www.nature.com/articles/s41564-022-01091-2"><em>Aspergillus</em></a> se développe lorsqu’il fait chaud à l’extérieur. Elles peuvent donner lieu à de <a href="https://thorax.bmj.com/content/70/3/270">lourdes lésions pulmonaires</a> et peuvent même se répandre dans l’organisme, en particulier chez les personnes âgées et immunodéprimées. Là encore, on connaît des cas mortels.</p>
<p>Les spores de moisissures peuvent également déclencher une affection connue sous le nom d’<a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7719883/">alvéolite allergique extrinsèque</a> ou <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557580/">« poumon de fermier »</a> : une hypersensibilité provoquant une inflammation des alvéoles pulmonaires. Cette affection était classiquement due à l’exposition au foin moisi, mais les tas de compost peuvent également faire de même en raison de la présence d’organismes tels que <em>Aspergillus</em> (champignons filamenteux) et les bactéries du genre <em>Actinomycetes</em>.</p>
<h2>Gare aux rats et à la leptospirose</h2>
<p><em>Leptospira</em> est une bactérie que l’on peut trouver dans l’eau contaminée par l’urine de rats. Les rats construisant souvent des habitats à proximité des humains, il est préférable de faire attention lorsque l’on se trouve à proximité d’étang ou de citernes d’eau de pluie lorsque l’on jardine.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un rat dans un jardin regardant une clôture en bois" src="https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=374&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=374&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=374&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=470&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=470&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/529078/original/file-20230530-23-iaic5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=470&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Méfiez-vous si vous avez des rats dans votre jardin.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/rat-garden-1842737110">battybattrick/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ces bactéries peuvent profiter de lésions cutanées ou de gouttelettes atteignant nos muqueuses pour coloniser notre organisme. Elles provoquent la leptospirose, une <a href="https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/leptospirose">infection (zoonose, car venant d’un animal)</a> qui entraîne des maux de tête, des fièvres, des frissons, des vomissements, une jaunisse et, dans certains cas, une insuffisance hépatique, une insuffisance rénale et une méningite.</p>
<h2>Méfiez-vous de vos outils électriques</h2>
<p>Tronçonneuse, taille-haie, tondeuse… Si les outils électriques ont clairement facilité notre travail dans le jardin, ils ont tout aussi clairement augmenté le risque de blessure.</p>
<p>Les taille-haies peuvent être un excellent moyen de dompter les arbres et les buissons, mais ils peuvent amputer au passage des doigts et <a href="https://www.dailymail.co.uk/news/article-9441081/Tragedy-man-dies-injuring-hedge-trimmer-Sydneys-leafy-northern-suburbs.html">infliger des blessures</a> de manière très efficace aux membres comme au torse – il y a une <a href="https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/cagnes-sur-mer/jardinage-deux-roues-bricolage-avec-l-ete-les-accidents-de-la-main-se-multiplient-2569992.html">hausse de 30 % des accidents de la main en été dans le sud de la France</a> par exemple. Les taille-haies et les tondeuses à gazon peuvent également couper facilement les câbles électriques, ce qui peut entraîner une électrocution.</p>
<p>Faites preuve de bon sens : adoptez gants, chaussures fermées et attendez que le taille-haie soit arrêté avant de dégager les branches que vous avez coupées pour limiter les risques.</p>
<h2>Restez en sécurité</h2>
<p>Bien sûr, nombre de ces dangers paraissent rares, ou évidents. Oui, mais le risque est réel… Il existe heureusement des mesures simples, souvent évidentes elles aussi, à prendre pour les éviter :</p>
<ul>
<li><p>Vous avez des plaies, même minimes sur les mains ou des zones de peau qui seront exposées à la terre par exemple ? Nettoyez-les et couvrez-les pendant que vous sortez jardiner.</p></li>
<li><p>Assurez-vous que vos <a href="https://vaccination-info-service.fr/?gclsrc=aw.ds&gclid=CjwKCAjwzJmlBhBBEiwAEJyLu1PWrewafMsFuoQb1_XPNQA7du38jJ476MBts-RDXix1qyojJciuxBoCWnsQAvD_BwE&gclsrc=aw.ds&adfcd=1688647981._70CNyJhBkKm4e74EAZHow.Mjg2NzM5MywxOTEzMzMx">vaccinations</a> sont à jour (en particulier pour le tétanos).</p></li>
<li><p>Tenez tout ce qui est <a href="https://www.rhs.org.uk/advice/health-and-wellbeing/minimising-health-risks-in-the-garden">compost et engrais</a> éloignés de votre visage lorsque vous ouvrez les sacs.</p></li>
<li><p>Évitez d’attirer les rats en ne mettant pas d’aliments cuits sur votre <a href="https://www.growveg.com/guides/how-to-keep-rats-out-of-your-compost/">tas de compost</a>, <a href="https://www.ciphe.org.uk/public/plumbing-health-hazards/gardens/">couvrez vos réservoirs d’eau</a> et installez des pièges en cas d’infestation.</p></li>
<li><p>Calez les échelles avec attention, sur un sol plat, à l’écart des lignes électriques.</p></li>
<li><p>Appréciez la présence d’animaux sauvages… mais <a href="https://www.theguardian.com/environment/2014/aug/07/man-bitten-three-times-adder">laissez-les tranquilles</a>. Les serpents peuvent être dangereux, comme les renards notamment – qui transmettent l’<a href="https://theconversation.com/les-echinococcoses-des-maladies-parasitaires-en-expansion-181276">échinococcose</a>, une maladie parasitaire due à un ver plat.</p></li>
</ul>
<p>Et un dernier conseil de ma part. Chaque année, le service des brûlés de mon hôpital reçoit des personnes qui ont essayé d’accélérer le processus d’allumage de leur barbecue en <a href="https://www.brulures.be/fr/prevention/loisirs/barbecue">utilisant de l’essence</a>. Tous ne survivent pas. Alors si vous avez l’intention de faire cuire le fruit de votre travail sur un barbecue dans votre jardin, faites-le prudemment. Et assurez-vous d’avoir une <a href="https://www.anses.fr/fr/content/cuisson-au-barbecue-comment-pr%C3%A9venir-les-risques-pour-la-sant%C3%A9">cuisson adéquate</a> – ni rosée (viandes et poissons doivent être cuits à cœur pour les débarrasser de leurs éventuels parasites), ni brûlée.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/208872/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Stephen Hughes ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Profiter de son jardin est plaisant… et risqué. Chaque été, les accidents se multiplient et les risques d’infections diverses augmentent. Quels sont les plus fréquents ? Quels gestes simples adopter ?Stephen Hughes, Senior Lecturer in Medicine, Anglia Ruskin UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2079512023-06-22T18:59:35Z2023-06-22T18:59:35ZCovid : une nouvelle méthode de modélisation pour mieux évaluer les risques épidémiques<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/532440/original/file-20230616-27-30orlh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=35%2C98%2C5955%2C3862&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Disposer de bonne faculté de modélisation des épidémies permettra de mieux anticiper (France, mars 2020).</span> <span class="attribution"><span class="source">Shocky/Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>L’humanité est, depuis des millénaires, frappée par des épidémies… Elle a, à chaque fois, pris des mesures de protection qui <a href="https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsfs.2021.0049">s’inscrivaient dans le contexte des connaissances voire des opinions de l’époque sur les modes de contamination</a>. Prenons les pestes qui ravagèrent l’Europe il y a quelques siècles. À l’époque, on croit fermement que ce mal ravageur est causé par l’inhalation de miasmes et le déséquilibre des humeurs corporelles qui s’ensuit. Fleurissent alors les masques fourrés d’herbes médicinales logées dans un bec pointu : c’est l’image d’Épinal des masques à bec d’oiseau…</p>
<p>Au début du XX<sup>e</sup> siècle, on assiste à un virage majeur en faveur du rôle prédominant des contacts proches dans la transmission. Les recommandations changent et les mesures de prévention promues au début de la pandémie de Covid-19 découlent de ce revirement : lavage des mains, éventuellement avec du gel hydroalcoolique, mouchoir à usage unique, éternuement dans le coude, etc. Le tout pour parer au risque d’infections manuportées directes ou par le biais d’objets contaminés (dits fomites) par une personne contagieuse.</p>
<p>En trois ans de pandémie, bien des <a href="https://hal-pasteur.archives-ouvertes.fr/pasteur-03155847/document">cartes ont été rebattues dans la compréhension académique de la transmission des maladies respiratoires</a>. Que sait-on actuellement de ses mécanismes ? Comment évaluer les risques en fonction des situations – entre une terrasse de café, une file d’attente respectant une certaine distanciation sociale et une rue passante ? Nous avons cherché à répondre à ces questions en développant une méthode de modélisation simple et rapide.</p>
<h2>Éclairer le mécanisme de transmission par aérosols</h2>
<p>À l’heure actuelle, il y a lieu de penser que la <a href="https://theconversation.com/Covid-comment-se-proteger-simplement-de-la-transmission-aerienne-du-virus-167222">transmission par aérosols est le mécanisme dominant de propagation du Covid</a>.</p>
<p>Sur cette voie aéroportée, la collecte de données expérimentales avait démarré bien avant la pandémie : les images du groupe de Lydia Bourouiba sur la <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-fluid-mechanics/article/violent-expiratory-events-on-coughing-and-sneezing/475FCFCBD32C7DB6C1E49476DB7A7446">projection de micropostillons émise lors d’un éternuement</a> (ci-dessous), comme celles des équipes de Lidia Morawska et de William D. Ristenpart, entre autres, sur la taille des gouttelettes et aérosols émis lors de diverses activités expiratoires, remontent en effet à plusieurs années.</p>
<p>De ces études, il ressort que toux et éternuements projettent des aérosols sur des distances potentiellement supérieures à 2 m, et que le simple fait de parler pendant une minute peut générer autant de gouttelettes qu’une quinte de toux.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/9qqHOKUXY5U?wmode=transparent&start=3" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Postillons et micropostillons émis lors d’un éternuement (tiré de L. Bourouiba, E. Dehandschoewercker et J. Bush).</span></figcaption>
</figure>
<p>Malgré ces résultats, des désaccords persistent sur des données de base comme la distribution des tailles des gouttelettes et aérosols produits, élément pourtant critique pour déterminer leur temps de chute et leur chance de rester suspendus dans l’air, en milieu intérieur. Qui plus est, difficultés expérimentales et soucis éthiques empêchent d’étudier toutes les conditions d’émission, d’inhalation et d’environnement possibles.</p>
<h2>La simulation numérique : le remède ?</h2>
<p>Comment faire, alors, pour multiplier les possibilités de tests ? Une réponse est le recours à l’outil numérique, en tirant parti de la puissance de calcul des ordinateurs.</p>
<p>Reste à faire le choix du système à simuler : la transmission aéroportée s’opérant par le transport de virus au sein de gouttelettes et aérosols formés dans les voies respiratoires (tapissées de mucus) et la bouche (remplie de salive), tout l’enjeu est de <a href="https://www.nature.com/articles/s41586-020-2923-3">simuler la propagation de ces micropostillons-cargos</a> depuis leur émission jusqu’à leur inhalation – voire jusqu’à leur pénétration et dépôt dans les voies respiratoires.</p>
<p>De telles simulations de dynamique des fluides ont fait florès depuis les débuts de la pandémie et ont mis le doigt sur la complexité du processus, l’importance de bien décrire les structures turbulentes de l’écoulement, la variabilité du jet d’air exhalé selon la phonation, la sensibilité de l’évaporation des gouttelettes à l’environnement d’haleine, et ainsi de suite.</p>
<p>Si l’on se contente de modèles grossiers, la description des risques peut en être fortement affectée et on a vu apparaître, dans les premiers temps de l’épidémie, de nombreuses études aux hypothèses contestables. À l’inverse, des modèles très fins, simulant de manière sophistiquée la propagation des gouttelettes de fluide respiratoire, offrent davantage de réalisme… Mais ils butent sur la complexité de l’analyse des données produites (que faire avec ces éventails de trajectoires variant à chaque microchangement ?) et sur leur coût en temps de calcul – le nerf de la guerre pour les simulations numériques.</p>
<h2>La solution des « cartes dynamiques de risques »</h2>
<p>Pour tirer le meilleur des deux mondes, une idée consiste à utiliser des simulations très fines de dynamique des fluides, avec une résolution de l’ordre du millimètre, et y estimer la dynamique des risques autour d’un émetteur de manière plus agrégée, c’est-à-dire sans se soucier de la localisation précise de chacun des micropostillons.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Vue aérienne des passants avec particules projetées par un émetteur" src="https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=512&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=512&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=512&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=643&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=643&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/532435/original/file-20230616-29-w8i7nv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=643&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Figure 1 : Une modélisation multi-échelles des risques de transmission virale est rendue possible par la création de cartes dynamiques des concentrations virales autour d’un émetteur.</span>
<span class="attribution"><span class="source">A. Nicolas, S. Mendez</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Sauf qu’une carte unique n’est pas suffisante : en réalité, la « carte des risques » ainsi obtenue varie selon que la personne est en train de parler, de marcher, selon le vent ou les courants d’air, etc. Il faut donc constituer toute une bibliothèque de situations de référence et, dans les intervalles entre elles, inférer celles qui manquent. C’est <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/advs.202205255">ce à quoi nous nous sommes attelés</a>.</p>
<p>Avec pour résultats des enseignements clairs et simples. Ainsi, il ressort que le moindre vent qui s’invite dans la scène diminue drastiquement les risques de transmission virale. Cela vient clore un débat entamé au début de la pandémie, où l’on se demandait s’il ne pouvait pas favoriser les contaminations en portant plus loin les gouttelettes et aérosols. En fait, dans tous les scénarios étudiés, il les disperse.</p>
<p>Plus généralement, l’importante réduction du coût numérique grâce à l’usage des « cartes dynamiques de risques » a rendu possible l’étude de situations concrètes impliquant des dizaines, voire des centaines de personnes.</p>
<h2>Des résultats concrets</h2>
<p>Concrètement, nous avons pu arpenter les rues de Lyon au cœur de la pandémie et poser notre dispositif caméra (filmant les gens de dessus dans le respect de leur anonymat) en divers lieux, à l’extérieur ou en milieu intérieur peu confiné (vaste et bien aéré). Parmi ceux-ci figurent une gare SNCF, une station de métro, des rues passantes, un marché de plein air, des terrasses de café et une berge aménagée du Rhône.</p>
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<img alt="Exemples indiqués : gare, rue passante, marché en plein air, berges" src="https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=160&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=160&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=160&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=201&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=201&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/532437/original/file-20230616-24-u12fte.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=201&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Figure 2 : Quelques exemples des situations étudiées pour les risques de transmission qu’elles peuvent, ou non, présenter. Les données ont été recueillies en période pandémique.</span>
<span class="attribution"><span class="source">A. Nicolas, S. Mendez</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>De ces vidéos, nous avons extrait les trajectoires et orientations des têtes des piétons et avons couplé ces données aux cartes de risques susmentionnées (Figure 1). Bilan :</p>
<ul>
<li><p>Les rues passantes (non bondées) présentent un risque très faible en comparaison du marché en plein air, où les passants étaient beaucoup plus nombreux et serrés. Comme on pouvait s’y attendre, <strong>la densité joue un rôle majeur</strong>.</p></li>
<li><p>Toutes ces situations présentaient moins de risques de nouvelles contaminations que les terrasses de café (Figure 3), où les gens partagent des <strong>contacts proches et prolongés</strong>, quand bien même la densité globale y est plus faible.</p></li>
<li><p><strong>L’activité expiratoire a un rôle majeur</strong>, dans la mesure où les émissions de gouttelettes par une personne en train de parler sont bien plus élevées que si elle est en train de respirer par la bouche (et, a fortiori, par le nez).</p></li>
</ul>
<p>Cette hiérarchisation de scénarios concrets à partir de modèles théorico-numériques illustre comment l’on peut exploiter des simulations de haute fidélité pour examiner des situations de la vie courante. Ce qui peut servir d’aide à la décision en politique de santé publique.</p>
<p>L’outil de modélisation joue alors le rôle précieux de passerelle entre les connaissances fondamentales sur la propagation virale aéroportée et les mesures sanitaires à mettre en place.</p>
<h2>Atouts et limites d’une approche prometteuse</h2>
<p>Comparée aux approches fines, où la destinée de chaque gouttelette respiratoire est prédite et influencée par de nombreux phénomènes (recirculations d’air autour de mobiliers urbains, influence du sillage de chaque piéton…), la nôtre permet d’estimer les risques en situation réelle en à peine quelques minutes, les simulations les plus coûteuses ayant été réalisées en amont, une fois pour toutes.</p>
<p>Certes, cela a un prix : l’impact des piétons autres que l’émetteur n’est pas pris en compte, ce qui s’avère limitant en cas de foules extrêmement denses. D’autres effets, comme l’influence de la température sur la dispersion des aérosols exhalés, pourraient par contre être intégrés dans des améliorations à venir.</p>
<p>Malgré ces limitations, les possibilités d’utilisation sont multiples, car le modèle de transmission peut aussi bien être combiné à des mesures de terrain pour de la hiérarchisation de risques, que couplé à des trajectoires simulées de piétons. On pourra ainsi, par exemple, quantifier à l’avance l’influence des choix architecturaux sur les risques de transmission dans un bâtiment ou organiser la circulation d’une foule en période d’épidémie.</p>
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<img alt="Graphes pour un malade en train de parler ou respirant par la bouche. Le risque de transmission est maximal à une terrasse de café puis au marché. Il est par contre limité sur un quai de métro" src="https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=316&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=316&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=316&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=397&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=397&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/532439/original/file-20230616-17-novafc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=397&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Figure 3 : Estimation des risques de nouvelles contaminations (en un quart d’heure) dans diverses situations, sans port de masque, selon l’activité de la personne contagieuse (« malade »). Attention : le contexte des scénarios est celui qui prévalait au cœur de la pandémie et les valeurs utilisées sont des chiffres moyens, ce qui masque la forte variabilité entre les cas et les individus.</span>
<span class="attribution"><span class="source">A. Nicolas, S. Mendez</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure><img src="https://counter.theconversation.com/content/207951/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Simon Mendez a reçu des financements de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR-21-CO15-0002) et a reçu le soutien de GENCI pour réaliser les simulations numériques sur TGCC-IRENE (Projets AP010312425, A0100312498, et A0120312498).</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Alexandre Nicolas a reçu des financements de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR-20-COV1-0003), de l'Institut Rhônalpin des Systèmes Complexes et du CNRS dans le cadre de ses recherches . </span></em></p>La modélisation de la diffusion des virus est un outil majeur lors d'une épidémie. Elle est souvent, malheureusement, trop grossière ou trop complexe pour être utile. Voici la solution intermédiaire…Simon Mendez, Chargé de recherche au CNRS, laboratoire de Mathématiques et de Modélisation, Université de MontpellierAlexandre Nicolas, Chargé de recherche au CNRS; physicien, Université Claude Bernard Lyon 1Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2039572023-04-26T17:13:13Z2023-04-26T17:13:13ZSushi, ceviche… Comment éviter l'infection par ces vers qui parasitent le poisson cru<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/521267/original/file-20230417-20-7pujer.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=43%2C114%2C1440%2C939&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le poisson cru est souvent parasité par l'anisakis, petit vers rond et blanc.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/living-anisakis-worm-just-found-on-1142197133">WH_Pics/Shutterstock</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>De plus en plus, la consommation de poissons, calmars et poulpes crus se développe alors que sushis japonais, poke hawaïen et autres ceviches péruviens gagnent nos tables. Or ces plats ne sont pas sans risque puisqu’ils peuvent nous exposer aux divers parasites véhiculés par ces animaux lorsqu’ils sont insuffisamment cuits…</p>
<p>Ce problème n’est pas à prendre à la légère. Chaque année, près d’une personne sur dix est atteint d'« anisakiase » après avoir consommé de tels aliments contaminés. Plus précisément, l’Organisation mondiale de la santé estime que quelque 56 millions de cas <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0020751905002766">d’infections parasitaires sont associées à la consommation de produits de la pêche</a> chaque année.</p>
<p>Aujourd’hui, l’anisakiase est donc un problème de santé émergent à l’échelle mondiale. Elle est également une préoccupation économique, en raison des potentiels effets négatifs sur la confiance des consommateurs et des problèmes commerciaux associés aux produits de la pêche infestés.</p>
<h2>Les vers qui nous parasitent</h2>
<p>Parmi les parasites transmis par les poissons, trois grands groupes sont capables de nous infecter : les vers plats, les vers à tête épineuse (acanthocéphales) et les vers ronds (nématodes).</p>
<p>Les infections par un opisthorchidé, une famille de vers plats, sont les plus fréquemment diagnostiquées, mais il se retrouve principalement en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33158552/">Asie de l’Est et du Sud-Est</a>. Son impact au niveau mondial est donc moindre que celui de certains nématodes de la famille des <em>Anisakidae</em>. Les espèces des genres <em>Anisakis</em>, <em>Pseudoterranova</em> et <em>Contracaecum</em> sont ainsi au cœur d’une grande partie des préoccupations médicales.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/podcast-tous-parasites-202537">Podcast : Tous parasités ?</a>
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<p>En particulier, l’<a href="https://www.msdmanuals.com/fr/professional/maladies-infectieuses/n%C3%A9matodes-vers-ronds/anisakiase">anisakiase</a> (ou anisakidose), causée par des larves de nématodes appartenant au genre <em>Anisakis</em>, est considérée comme la principale menace pour la santé humaine. Chaque année, sur tous les continents, d’innombrables cas sont décrits, qui sont liés notamment à l’augmentation de la consommation de certains produits comme les sushis ou les sashimis.</p>
<p>Rien qu’au Japon, où il est traditionnel et courant de manger ces plats à base de poisson cru et de fruits de mer, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9514333/">l’incidence annuelle moyenne</a> de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33025215/">l’anisakiase</a> dépasse les 7 000 cas cliniques.</p>
<h2>Le long chemin du ver jusqu’à notre estomac</h2>
<p>Comment se retrouve-t-on atteint d’anisakiase ? La réponse réside dans la compréhension du cycle de vie du parasite.</p>
<p>Le genre <em>Anisakis</em> comprend <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7550275/">neuf espèces</a>, dont trois (<em>A. simplex</em>, <em>A. pegreffii</em> et <em>A. physeteris</em>) ont été confirmées comme pathogènes zoonotiques pour l’homme. Ces nématodes parasitent un large éventail d’organismes marins et leur cycle de vie inclut les <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-022-17710-1">dauphins, les baleines, les phoques et d’autres mammifères en tant qu’hôtes finaux</a>, ainsi que les poissons et les céphalopodes (poulpes, etc.) en tant qu’hôtes intermédiaires.</p>
<p>Les vers adultes se trouvent initialement dans la muqueuse de l’estomac des mammifères marins, où ils se reproduisent. Les œufs du parasite sont ensuite expulsés par les fèces de l’animal et vont se développer dans l’eau de mer. Désormais sous forme de larve, les nématodes vont infecter des crustacés (krill). Lorsque ces crustacés sont la proie de poissons ou de calmars, le parasite (sous forme de larve toujours, mais de troisième stade) peut gagner les intestins du prédateur et s’enkyster à la surface de ses organes, puis dans sa musculature.</p>
<p>Et c’est là que nous intervenons : nous pouvons devenir un hôte accidentel du parasite en mangeant des céphalopodes ou du poisson cru ou insuffisamment cuit, ou même fumé, salé ou saumuré, contenant des <a href="https://www.cdc.gov/parasites/anisakiasis/biology.html">larves d’<em>Anisakis</em> (du troisième stade)</a>. Une fois ingérées, ces dernières s’installent dans notre estomac et notre intestin grêle.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=775&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=775&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=775&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=973&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=973&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/521624/original/file-20230418-26-ac0dtu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=973&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Cycle de vie du ver Anisakis, parasite responsable de l’anisakiase.</span>
<span class="attribution"><span class="source">CDC/Alexander J. da Silva/Melanie Moser (PHIL #3378), 2002</span></span>
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<h2>Urticaire, douleurs d’estomac et vomissements</h2>
<p>Une fois chez nous, le parasite est piégé… Il ne peut plus se reproduire, mais peut survivre pendant une courte période et provoquer l’anisakiase. La maladie, <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/BIORISK2016SA0071Fi.pdf">qui varie de légère à grave selon la personne infectée</a>, peut se manifester par des troubles gastriques, intestinaux et abdominaux, des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25039016/">manifestations allergiques (quatorze allergènes ont été décrits)</a> et même un choc anaphylactique. L’infection peut s’installer en dehors de l’appareil gastro-intestinal, mais ce phénomène est rare.</p>
<p>Les symptômes les plus typiques de l’anisakiase gastrique comprennent des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements dans les heures qui suivent l’ingestion des larves. L’atteinte de l’intestin grêle est moins fréquente, mais lorsqu’elle se produit, elle peut entraîner une inflammation massive et des symptômes subaigus, similaires à ceux de la maladie de Crohn, qui se développent une à deux semaines plus tard.</p>
<p>En outre, certains travailleurs de l’industrie de la pêche, cuisiniers et autres professionnels qui manipulent régulièrement du poisson peuvent souffrir d’anisakiase allergique professionnelle. Dans ce cas, l’ingestion de larves ou l’exposition orale au parasite n’est pas nécessaire pour que la maladie se manifeste : la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28429304/">sensibilisation se fait par l’intermédiaire des protéines d’<em>Anisakis</em></a> qui entrent en contact avec leur peau ou leurs voies respiratoires.</p>
<p>Le pronostic global de l’anisakiase est positif. La plupart des infections sont limitées et disparaissent spontanément après plusieurs semaines. La transmission de personne à personne n’est pas possible.</p>
<h2>Ceviche, sashimi et anchois marinés</h2>
<p>Le saumon, le thon, le calmar, la morue, le merlu, le maquereau, le chinchard, le merlan bleu, les sardines et les anchois font partie des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0078323422000446">espèces les plus fréquemment parasitées</a>.</p>
<p>Plus de 90 % des cas d’anisakiase dans le monde sont signalés au Japon, et la plupart des 10 % restants dans des pays tels que l’Espagne, l’Italie, les États-Unis (Hawaï), les Pays-Bas et l’Allemagne. Il s’agit de régions où l’on consomme traditionnellement des plats de poisson cru ou insuffisamment cuit, tels que le sushi et le sashimi, le ceviche et le carpaccio, les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0034528823000607">anchois marinés ou saumurés</a>, le saumon lomi-lomi à la hawaïenne et le hareng salé. (<em>En France, une <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/BIORISK2016SA0071Fi.pdf">étude de 2016 estimait le nombre de cas à 10 par an en moyenne (contre 20 en Espagne, etc. ou un pic à 30 cas décrits en Italie en 2005)</a>, avec un développement en cours notamment au niveau des allergies. Il n’y a pas encore de système de surveillance épidémiologique, ndlr</em>)</p>
<h2>Comment se débarrasser du parasite</h2>
<p>Peut-on éviter de contracter l’anisakiase ? Les mesures préventives sont essentielles pour contrôler la maladie, et certaines permettent de minimiser le problème. Tout d’abord, bien que les vers résistent au marinage et au fumage, la cuisson à des températures supérieures à 63 °C détruit les larves. Une température atteinte en les faisant frire, cuir au four ou griller.</p>
<p>L’Espagne, qui fait partie des pays les plus concernés en Europe, son <a href="https://www.aesan.gob.es/AECOSAN/web/seguridad_alimentaria/subdetalle/anisakis.htm">Agence pour la sécurité alimentaire et la nutrition</a> signale que les préparations traditionnelles de produits de la pêche (friture, cuisson au four, grillade) inactivent le parasite, car elles permettent d’atteindre une température de 60 °C pendant au moins une minute.</p>
<p>[<em>Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Les <a href="https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Conservation-des-aliments#:%7E:text=Les%20semi%2Dconserves%20sont%20des,doivent%20%C3%AAtre%20stock%C3%A9es%20au%20froid.">semi-conserves (en récipients étanches et pasteurisées, salées, séchées, etc.)</a>, comme pratiquées sur les anchois, les morues… impliquent des processus qui tuent le parasite.</p>
<p>Une autre solution courante est la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32247867/">congélation</a>, car les larves sont détruites lorsqu’elles sont soumises à une température de -20 °C pendant sept jours, ou de -35 °C pendant plus de 15 heures. Si votre réfrigérateur a moins de 3 étoiles, il est par contre prudent d’acheter du poisson congelé.</p>
<p>Dans certains pays, pour accroître la sécurité alimentaire des consommateurs, les sushis préparés commercialement sont même congelés avant d’être mis en vente.</p>
<p>En outre, il est préférable de procéder à une inspection visuelle du foie, des gonades et de la cavité viscérale des poissons éviscérés, ainsi qu’à une inspection des filets de poisson. Les législations européennes exigent que les produits de la pêche montrant des parasites visibles ne soient pas mis en vente. Il est conseillé d’acheter des poissons propres et éviscérés.</p>
<p>Tous les fruits de mer ne sont pas soumis aux mêmes astreintes. Les huîtres, moules, palourdes, coquillages et autres mollusques bivalves, ainsi que les poissons provenant des eaux intérieures (rivières, lacs, marais…) et des piscicultures d’eau douce, comme les truites et les carpes, ne nécessitent pas de congélation.</p>
<p>De même, les poissons issus de l’aquaculture peuvent être exemptés de l’obligation de congélation, à condition qu’ils aient été élevés à partir d’embryons obtenus en captivité, qu’ils aient été nourris avec des aliments exempts de parasites zoonotiques et qu’ils aient été maintenus dans un environnement exempt de parasites viables.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/203957/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Raúl Rivas González ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Notre consommation croissante de sushi, poke, ceviche et autres plats à base de poisson cru augmente le risque d’anisakiase. Comment se prémunir contre le petit ver parasite qui la cause ?Raúl Rivas González, Catedrático de Microbiología. Miembro de la Sociedad Española de Microbiología., Universidad de SalamancaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2016072023-03-26T16:05:46Z2023-03-26T16:05:46ZMicrobiote urinaire : quels sont ses nombreux impacts sur notre santé ?<p>Notre corps abrite, on s’en doutera, nombre de cellules – et nombre de types de cellules (sanguines, nerveuses, etc.). Il a ainsi été estimé qu’un être humain dit « de référence » (20 à 30 ans, pour 70 kg et 1,70 m) en comptait, environ, quelques 3.10<sup>13</sup>, soit 30 mille milliards de cellules.</p>
<p>Ce que l’on sait moins, c’est que nous sommes aussi une terre d’accueil de premier choix pour les microbes, bactéries en tête ! Elles seraient <a href="https://www.biorxiv.org/content/10.1101/036103v1">près de 3,9.10<sup>13</sup></a>, soit plus que nos propres cellules.</p>
<p>L’importance de cette population microscopique peut donner le tournis… Ces chiffres élevés laissent surtout présager d’un rôle important pour les cohortes de bactéries, champignons et autres virus qui nous colonisent.</p>
<p>Plusieurs parties ou organes de notre corps sont ainsi occupés par un <a href="https://theconversation.com/fr/search?q=microbiote">« microbiote »</a> – comme l’intestin, dont le microbiote associé <a href="https://theconversation.com/microbiote-intestinal-et-sante-une-alliance-que-chacun-peut-optimiser-168965">a fait l’objet d’études approfondies</a>. Mais si la composition et les rôles dans la santé et la maladie de ce dernier commencent à être mieux connus, d’autres microbiotes passent encore largement sous les radars. Par exemple au niveau de notre <a href="https://theconversation.com/le-microbiote-cutane-notre-premiere-barriere-protectrice-183503">peau</a>, du <a href="https://theconversation.com/des-microbes-dans-le-sperme-la-fertilite-masculine-depend-aussi-de-ce-microbiote-meconnu-187651">sperme</a> pour ces messieurs…</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-microbiote-cutane-notre-premiere-barriere-protectrice-183503">Le microbiote cutané, notre première barrière protectrice</a>
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</p>
<hr>
<p>Le microbiote urinaire fait lui aussi partie de ces illustres quasi-inconnus. Une erreur tant <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fcimb.2021.617002/full">ses implications pour la santé sont nombreuses</a>, comme l’ont découvert des chercheurs de l’université de Grenade, d’Almeria et de l’hôpital universitaire Virgen de las Nieves.</p>
<h2>Le microbiote urinaire : un grand inconnu</h2>
<p>Pendant longtemps, on a cru que l’urine des personnes en bonne santé était stérile ; que les bactéries qui pourraient s’y trouver pouvaient être à l’origine d’infections locales. Cette idée était confortée par l’utilisation de techniques de culture bactérienne qui ne permettaient la croissance que d’un nombre très limité de micro-organismes.</p>
<p>C’est une erreur : l’urine n’est pas stérile.</p>
<p>La génomique, le développement du <a href="https://hmpdacc.org/">Human Microbiome Project</a> ou des nouveaux outils de séquençage génétique de masse ont changé la donne : ils ont prouvé qu’il existait une large <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0302283815002067">communauté microbienne également dans les voies urinaires d’individus sains</a>.</p>
<p>De premiers grands constats peuvent être dégagés :</p>
<ul>
<li><p><a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1600613522249016">Cet écosystème particulier varie en fonction du sexe de l’hôte</a> : le genre bactérien majeur chez la femme est <em>Lactobacillus</em> ; chez l’homme, beaucoup moins étudié, le microbiote urinaire est dominé par les genres <em>Corynebacterium</em> et <em>Streptococcus</em>.</p></li>
<li><p><a href="https://obgyn.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1471-0528.15920">L’âge</a> et le <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0301211518302902">niveau d’hormones</a> sont capables de l’altérer, ce qui fait que les espèces bactériennes évoluent. Au fil des années, on observe par exemple une diminution des <em>Lactobacillus</em> et des <em>Gardnerella</em> et une prolifération de genres tels que les <em>Mobiluncus</em>, les <em>Oligella</em> et les <em>Porphyromonas</em>.</p></li>
<li><p>De nombreuses espèces propres aux voies urinaires ne se contentent pas de ce secteur, mais <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2020.513305/full">peuplent également le vagin et l’intestin</a>. Des modifications de ces deux communautés bactériennes entraînent également des changements dans le microbiote urinaire.</p></li>
</ul>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=534&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=534&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/511665/original/file-20230222-14-kph8nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=534&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Chez madame, les bactéries du genre <em>Lactobacillus</em> sont prédominantes. Chez monsieur, ce sont plutôt les <em>Corynebacterium</em> et <em>Streptococcus</em> qui sont majoritaires.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-vector/modern-toilet-room-interior-handing-bowl-1454401352">OrangeVector/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Son rôle dans les maladies des voies urinaires</h2>
<p>Traditionnellement, l’infection des voies urinaires est associée à des bactéries pathogènes isolées telles que <em>Escherichia coli</em>. Cependant, de nouvelles recherches ont identifié une origine multiple, c’est-à-dire qu’elle est davantage due à une détérioration du microbiote qu’à l’invasion d’un pathogène spécifique. En général, une diminution des <em>Lactobacillus</em> – toujours largement présentes chez les individus sains des deux sexes – semble augmenter la fréquence des infections urinaires.</p>
<p>Certaines de ses altérations ont également été associées à d’autres pathologies telles que le <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fcimb.2018.00167/full">carcinome urothélial</a> et le <a href="https://www.auajournals.org/doi/10.1016/j.juro.2017.08.001">cancer de la prostate</a>. L’augmentation de bactéries qui sécrètent des substances impliquées dans les processus inflammatoires pourrait favoriser le développement de ces maladies. Les bactéries <em>Streptococcus anginosus</em>, du genre <em>Anaerococcus</em> sont par exemple souvent impliquées dans des infections urogénitales et peuvent être plus abondantes dans des échantillons prélevés en cas de cancer.</p>
<p>Et ce n’est pas tout : des problèmes mécaniques tels que l’<a href="https://journals.asm.org/doi/10.1128/mSphere.00439-19">incontinence urinaire</a> peuvent aussi être influencés par des changements dans la communauté bactérienne locale. L’appauvrissement microbien chez les individus sains va souvent de pair avec une augmentation de la population de micro-organismes pathogènes, qui libèrent des molécules favorisant la contraction musculaire dans la vessie – entre autres mécanismes.</p>
<p>Ce ne sont là que quelques-unes des affections diverses et variées liées à l’état du microbiote urinaire : ces résultats soulignent donc l’importance d’en tenir compte dans la prévention, leur diagnostic et leur traitement…</p>
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<h2>Un nouveau champ d’études pour de nouvelles thérapies</h2>
<p>Aujourd’hui, la plupart des infections urinaires sont traitées avec des antibiotiques à large spectre. Cependant, l’émergence croissante de <a href="https://theconversation.com/resistance-aux-antibiotiques-comment-lutter-contre-la-pandemie-silencieuse-168008">bactéries résistantes</a> à ces médicaments montre à quel point il est crucial d’identifier plus précisément les agents pathogènes responsables.</p>
<p>Mieux les identifier permettra de mieux identifier les antibiotiques à administrer afin d’ obtenir une action précise. D’une part cela évitera de favoriser le développement de résistance chez des bactéries qui n’étaient pas impliquées dans la maladie et cela préviendra, d’autre part, la détérioration des communautés microbiennes présentes partut ailleurs dans le corps humain.</p>
<p>L’idée est également de développer de nouvelles thérapies, en dehors des antibiotiques.</p>
<p>Les probiotiques par exemple, ces microbes vivants (principalement des bactéries) pouvant avoir des effets bénéfiques sur la santé, ont suscité un intérêt croissant ces dernières années. L’<a href="https://academic.oup.com/cid/article/52/10/1212/478332">administration intravaginale</a> ou <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14787210.2019.1664287">orale</a> de certaines souches de <em>Lactobacillus</em>, telles que <em>L. crispatus</em> et <em>L. acidophilus</em>, a permis une colonisation à long terme du microbiote urinaire et une réduction de l’incidence des infections.</p>
<p>D’autres thérapies basées sur les connaissances actuelles du microbiote urinaire comprennent la <a href="https://academic.oup.com/cid/article/65/10/1745/3978076">transplantation de microbiote fécal</a> et <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2018.01832/full">l’utilisation de bactériophages (virus infectant et pouvant tuer des bactéries spécifiques)</a>. Ces deux méthodes ont permis de réduire la prévalence des infections urinaires et la présence des bactéries responsables, y compris celles qui présentent une résistance importante aux antibiotiques.</p>
<h2>L’alimentation pour maintenir un microbiote sain</h2>
<p>Mais avant d’en arriver là, nous pouvons aussi contribuer très simplement, par nos habitudes, à maintenir stable et en bonne santé la population microscopique qui colonise nos voies urinaires.</p>
<p><a href="https://theconversation.com/transformation-des-aliments-ce-que-nous-mangeons-faconne-notre-microbiote-intestinal-135856">Comme pour les autres microbiotes</a>, l’alimentation joue un rôle important. Ainsi, une consommation modérée de produits contenant de la canneberge, d’aliments fermentés riches en probiotiques, etc. peut contribuer à préserver notre équilibre bactérien et à éliminer les bactéries pathogènes.</p>
<p>Bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour le comprendre en profondeur, le microbiome urinaire pourrait être la clé du développement de nouvelles stratégies préventives, diagnostiques et thérapeutiques pour les maladies affectant le système urinaire.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/201607/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Virginia Pérez Carrasco a reçu des financements du ministère des Universités.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>José Antonio García Salcedo a reçu des financements du Plan d'État pour la recherche scientifique, technique et d'innovation. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Miguel Soriano Rodríguez a reçu des financements du Plan national pour la recherche scientifique et technique et l'innovation (PEICTI) d'Espagne.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>José Gutiérrez-Fernández ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Il fait partie des illustres inconnus : le microbiote urinaire ! Même sans infection, notre urine n’est jamais stérile. On commence seulement à découvrir l’impact des bactéries de nos voies urinaires…Virginia Pérez Carrasco, Investigador predoctoral FPU, Universidad de GranadaJosé Antonio García Salcedo, Investigador principal en el area de biomedicina, Universidad de AlmeríaJosé Gutiérrez-Fernández, Catedrático de Universidad en Microbiología Médica., Universidad de GranadaMiguel Soriano Rodríguez, Profesor Titular de Universidad. Departamento de Agronomía, Universidad de AlmeríaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2016352023-03-19T16:24:15Z2023-03-19T16:24:15ZComment mieux modéliser la croissance des variants du SARS-CoV-2 permet de mieux les combattre<p>Qu’ont en commun le virus SARS-CoV-2, les libellules, et les hommes ? Tous se reproduisent… et meurent. Pour comprendre ces cycles de vie particulièrement diversifiés, différents modèles mathématiques ont été développés depuis le XVIII<sup>e</sup> siècle : comment les populations croissent et décroissent selon les conditions environnementales, parviennent à subsister malgré les fluctuations de leurs conditions de vie, etc.</p>
<p>Ces modèles d’étude des populations peuvent aussi être utilisés par les épidémiologistes pour comprendre comment les virus émergent et se propagent. Jusque-là largement méconnus du grand public, ils se sont retrouvés sur le devant de la scène médiatique lors des premiers mois de l’épidémie de Covid-19 début 2020, du fait de leur rôle crucial pour guider les politiques de santé publique. Car ils peuvent être appliqués au SARS-CoV-2, tant à ses premières versions qu’à <a href="https://theconversation.com/de-delta-a-omicron-pourquoi-un-variant-chasse-lautre-173532">ses variants préoccupants successifs Alpha, Delta ou Omicron</a>…</p>
<p>Une particularité des variants est qu’ils se comportent différemment – entre eux et par rapport à la souche virale originelle. Suite à des modifications accumulées dans leur ADN, ils peuvent se propager plus facilement, voir la gravité de la maladie qu’il provoque modifiée, etc. Grâce à leur propagation plus rapide, ils ont rapidement envahi le monde entier. Ce faisant, ils ont entraîné des augmentations fortes du nombre d’infections, appelées vagues épidémiques.</p>
<p>Si les modèles classiques sont incontournables, ils ont toutefois une limite : s’ils pouvaient prédire à quelle vitesse un nouveau variant allait remplacer une forme préexistante, ils n’avaient pas de moyen d’estimer l’amélioration de laquelle de ses capacités était en cause… Car en mutant, un virus peut devenir plus efficace de plusieurs façons différentes, liées à son mode de multiplication comme à son hôte – nous.</p>
<p>C’est là que le <a href="https://elifesciences.org/articles/75791">développement d’un nouveau type de modèle, comme celui que nous venons de publier</a>, est précieux.</p>
<h2>Force et vitesse : les deux capacités qui distinguent les variants</h2>
<p>Le cycle de vie du SARS-CoV-2 peut être résumé ainsi : le virus infecte une personne et se réplique dans les cellules de son nasopharynx (nez et gorge). Au bout d’un ou deux jours, la personne infectée excrète des virus qui peuvent infecter ses contacts. Le pic de transmission se produit autour du cinquième jour après l’infection (pour les formes initiales du virus).</p>
<p>Au bout d’une dizaine de jours, la personne infectée ne libère plus de virus infectieux. C’est la fin de la « vie » du virus au sein de cet hôte… mais qu’en est-il de ses « descendants », tous les virus excrétés par l’ex-infecté ? S’ils ont atteint de nouveaux hôtes, ils vont provoquer des infections secondaires. Le nombre moyen de nouveaux cas provoqués par ces « descendants » constitue le <strong>nombre de reproduction effectif (R<sub>e</sub>, ou R<sub>t</sub>)</strong> – parfois appelé <strong>« force » du virus</strong>.</p>
<p>Ce nombre était d’environ 3 au début de l’épidémie : chaque malade infectait à son tour trois contacts en moyenne. Ce chiffre a ensuite évolué au fil de l’épidémie, du fait des mesures de contrôle, le développement de l’immunité dans la population… et l’évolution des variants.</p>
<p>Mais la croissance d’une population virale est aussi déterminée par un second facteur : le <strong>temps de génération</strong>, en quelque sorte la <strong>« vitesse » du cycle viral</strong>, qui correspond à l’intervalle de temps entre l’infection initiale et une infection secondaire. Plus il est court, plus la propagation est rapide. Un virus qui infecte trois personnes en moyenne après deux jours se propagera beaucoup plus rapidement qu’un autre qui a besoin de cinq jours.</p>
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<img alt="Un variant plus fort se transmet davantage, mais un variant plus rapide commence à se diffuser plus tôt" src="https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=602&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=602&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=602&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=756&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=756&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/514775/original/file-20230311-28-r5l13t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=756&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Vitesse (temps de génération ou intervalle entre l’infection et une infection secondaire) et force d’un variant influent sur la transmission, ou croissance, des variants. Le profil de transmission est le taux de transmission d’un individu infecté en fonction du temps depuis son infection.</span>
<span class="attribution"><span class="source">François Blanquart</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>Les épidémiologistes ont soupçonné que ce temps de génération pouvait être raccourci pour les variants Alpha puis Delta par rapport aux 5 jours (en moyenne) des formes initiales, ce qui pourrait expliquer en partie leur succès. Mais les mesures du temps de génération sont délicates à mener, difficiles à comparer entre elles et ont donné des résultats contradictoires.</p>
<h2>Des concepts bien connus en démographie… humaine</h2>
<p>Les concepts de nombre de reproduction effectif et de temps de génération permettent de longue date de décrire la croissance de nombreuses espèces.</p>
<p>De la même façon que l’on peut prédire la croissance de la population virale en modélisant que chaque hôte infecté par le SARS-CoV-2 infecte environ trois personnes, entre deux et dix jours après l’infection (avec une moyenne à cinq jours), on peut décrire la croissance de la population humaine en supposant que chaque être humain laisse en moyenne deux descendants, entre 20 et 40 ans après sa naissance (avec une moyenne à 30 ans).</p>
<p>Ce type de modèles a été introduit en écologie dans les années 1950-1960 par LaMont Cole, alors professeur d’écologie à la Cornell University (États-Unis). Il s’intéressait à la diversité de cycles de vie des insectes, et se demandait pourquoi certains, comme la libellule, se reproduisaient une fois avant de mourir, tandis que d’autres, comme le moustique, se reproduisaient en continu. Ce qui l’amena à modéliser le nombre de descendants que pouvait avoir chaque espèce au cours de sa vie, et les avantages respectifs des stratégies adoptées.</p>
<p>Ces travaux précurseurs ont été généralisés dès 1965 par Richard Lewontin, un des biologistes des populations les plus importants du XX<sup>e</sup> siècle. En découlèrent des modèles très proches de ceux utilisés aujourd’hui pour décrire la propagation du SARS-CoV-2.</p>
<h2>Les limites des modèles classiques</h2>
<p>Mais revenons à nos variants… Leur croissance dépend, on l’a dit, de la vitesse de leur cycle de vie, ou temps de génération, et de leur force, soit le nombre moyen d’infections secondaires produites (nombre de reproduction effectif).</p>
<p>Le problème est que, avec les modèles classiques, les épidémiologistes suivent seulement la croissance de la population du variant, qui résulte à la fois de la vitesse et de la force du virus – et sans pouvoir distinguer ces deux composantes de façon simple.</p>
<p>Pourtant, pour comprendre et maîtriser les vagues épidémiques générées par des variants toujours différents, cette distinction est cruciale car les implications ne sont pas les mêmes.</p>
<p>La taille totale d’une vague dépend ainsi uniquement de la force du virus, et non de sa vitesse. En effet, la vague commence à refluer lorsqu’en moyenne le nombre de reproduction effectif passe sous le seuil de 1, c’est-à-dire que chaque individu infecté génère en moyenne moins d’une nouvelle infection – peu importe la vitesse du cycle de vie.</p>
<p>À cause de ce point aveugle, la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33767447/">plupart des études de modélisation supposaient que l’avantage de croissance des variants (par rapport aux souches circulant au préalable) était uniquement lié à une plus grande force du virus</a>. Que <a href="https://theconversation.com/omicron-les-problemes-que-pose-un-variant-trois-fois-moins-severe-mais-deux-fois-plus-transmissible-174587">chaque infection par un variant générait un plus grand nombre d’infections secondaires</a> que ses prédécesseurs. Mais la communauté scientifique était bien consciente que cet avantage pouvait aussi être lié à une plus grande vitesse, donc un temps de génération plus court.</p>
<h2>Un nouveau modèle distinguant force et vitesse des variants</h2>
<p>Pour remédier à ce problème, nous avons construit un modèle mathématique capable pour la première fois d’inférer comment vitesse et force d’un variant donné se combinent pour déterminer le taux de croissance de nouvelles souches virales.</p>
<p>La clé était de remarquer que, selon le nombre de contacts entre individus, l’avantage en termes de croissance du variant ne sera pas affecté de la même façon par sa vitesse et sa force :</p>
<ul>
<li><p>Lorsqu’il y a de nombreux contacts entre individus, un « variant à grande vitesse », qui engendre rapidement de nouvelles infections, sera très avantagé.</p></li>
<li><p>Lorsqu’il y a moins de contacts, par exemple en cas de confinement, un variant à grande vitesse aura un avantage moindre.</p></li>
<li><p>Dans une situation où l’épidémie décroit (notamment du fait d’une diminution du nombre de contacts), il devient désavantageux d’avoir une grande vitesse, car cela ne fera qu’accélérer sa décroissance !</p></li>
</ul>
<p>Ces résultats étaient déjà anticipés par Lewontin en 1965. Ils résultent d’une propriété mathématique intéressante des modèles démographiques, où la structure en âge d’une population reflète sa croissance. C’est un phénomène bien connu en démographie humaine, où les populations en croissance sont très jeunes, tandis que les populations en déclin comptent beaucoup de personnes âgées. Ainsi, dans une population en croissance, il est d’autant plus intéressant de se reproduire tôt (à grande vitesse) que les individus jeunes sont nombreux – créant comme une espèce d’emballement.</p>
<p>Dans le cas des virus et des hôtes infectés, l’« âge » est le temps depuis lequel un individu est infecté.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Sans gestes barrières, un « variant à grande vitesse », qui engendre rapidement de nouvelles infections, sera avantagé. Lorsque l’épidémie décroit, il est par contre désavantagé" src="https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=560&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=560&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=560&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=704&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=704&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/514777/original/file-20230311-2686-rozpfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=704&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Distributions des jours depuis leur infection chez des individus pour une épidémie rapide, intermédiaire ou lente. Une épidémie rapide se traduit par la présence d’une majorité d’individus infectés rapidement – et donc par une plus forte sélection sur la transmission précoce. L’« âge » est le temps depuis lequel un individu est infecté.</span>
<span class="attribution"><span class="source">François Blanquart</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Quelles interprétations pour les différentes vagues de Covid ?</h2>
<p>Pour le SARS-CoV-2, nos résultats impliquent que, si nous observons un variant quand des mesures de contrôle sont instaurées (port de masque, distanciation), il est possible d’examiner comment elles vont modifier son avantage de croissance par rapport aux lignées préexistantes. Et l’on peut déduire s'il a une plus grande vitesse ou une plus grande force.</p>
<p>C’est ce que nous avons fait, notamment dans le cadre de <a href="https://theconversation.com/nouveau-variant-du-coronavirus-sars-cov-2-detecte-en-angleterre-que-faut-il-savoir-152398">l’émergence et de la propagation du variant Alpha au Royaume-Uni en fin 2020-début 2021</a> – alors que des mesures de contrôle fortes avaient été mises en place. Nous avons inféré que son avantage de croissance ne diminuait que faiblement suite à ces mesures, et donc que son avantage était probablement lié à une plus grande force (un variant qui produit plus d’infections secondaires), plutôt qu’à une plus grande vitesse.</p>
<p>Plus précisément, nous avons estimé que le variant Alpha produisait +54 % d’infections secondaires par rapport aux souches précédentes. Et dans une seconde analyse, que Delta produisait lui-même +140 % d’infections secondaires par rapport à Alpha, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1473309922000019">avec des temps de génération comparables, ce qui renforce le résultat d’études épidémiologiques qui n’avaient trouvé que peu de différence</a>.</p>
<p>Ces résultats établissent que temps de génération des infections secondaires et taux de transmission jouent tous deux un rôle important sur la croissance d’un virus et de ses variants.</p>
<h2>Des perspectives importantes</h2>
<p>Ce nouveau modèle mathématique pourra aider les épidémiologistes à mieux prédire la trajectoire des nouveaux variants de SARS-CoV-2 et à déterminer comment contrôler au mieux leur propagation.</p>
<p>Par exemple, une équipe britannique a inféré indépendamment, en utilisant une méthode analogue à la nôtre, que le <a href="https://epiforecasts.io/omicron-sgtf-forecast/generation-time">variant Omicron avait une plus grande vitesse que son prédécesseur le variant Delta</a>, ce qui semble confirmer les résultats d’études épidémiologiques sur la transmission intrafoyer.</p>
<p>Mais pour Omicron, ce n’est pas là toute l’histoire… Il est établi que ce variant a également tiré son avantage de sa très grande capacité à échapper au système immunitaire des hôtes vaccinés ou préalablement infectés. Il a ainsi la capacité de réinfecter des hôtes déjà immunisés par les vaccins et les vagues précédentes de SARS-CoV-2.</p>
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<p>Nous pouvons spéculer que les variants touchent leurs limites en termes de vitesse et de force intrinsèques. Par exemple, si les variants Alpha et Delta ont augmenté leur force de +50 % et +140 % respectivement par rapport à la souche initiale, alors le nombre de reproduction de base de Delta serait de 11 – du même ordre de grandeur que pour le virus de la rougeole (entre 10 et 20), connu pour être très élevé. Pour faire encore « mieux », les nouveaux variants pourraient dériver l’essentiel de leur avantage de leur échappement au système immunitaire.</p>
<p>Nous travaillons d’ailleurs en ce moment à quantifier l’<a href="https://www.science.org/doi/full/10.1126/scitranslmed.abo5395">échappement au système immunitaire d’Omicron</a>, en utilisant le « retard » de propagation du variant chez les non-vaccinés par rapport aux vaccinés. En effet, lorsque des mutations permettent à un variant de contourner le système immunitaire d’un hôte, il se propage déjà chez les vaccinés ou ceux qui ont été infectés précédemment… puis chez les autres.</p>
<p>Nous aurons ainsi des modèles et méthodes pour mieux comprendre les trois différentes stratégies qui avantagent les variants émergents – plus grande vitesse, plus grande force et échappement à l’immunité.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/201635/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>François Blanquart a reçu des financements du conseil Européen de la recherche.</span></em></p>Les modélisations jusque-là utilisées pour prédire l’évolution des vagues de variants du SARS-CoV-2 avaient des limites. Comment un nouveau modèle issu de la démographie permet d’y remédier.François Blanquart, Chargé de recherche au CNRS, maitre de conférence associé à l’ENS/PSL, École normale supérieure (ENS) – PSLLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1995482023-02-13T20:36:41Z2023-02-13T20:36:41ZUtiles ou non : le point sur l'efficacité des masques contre le Covid<p>La question de savoir si (et dans quelle mesure) les masques sont efficaces pour prévenir les infections respiratoires – Covid, grippe… – <a href="https://www.baltimoresun.com/news/bs-xpm-2007-03-06-0703060040-story.html">est discutée des scientifiques depuis des décennies</a>.</p>
<p>Bien qu’il existe des preuves solides qu’ils <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0020748920301139?via%3Dihub">réduisent de manière significative la transmission de ces infections</a>, tant dans les établissements de soins que dans le grand public, certains experts ne sont pas d’accord.</p>
<p>Une <a href="https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD006207.pub6/full">étude Cochrane (revue d’articles destinée à l’organisation et au partage de l’information dans la recherche médicale)</a> mise à jour et publiée le 30 janvier 2023 est la dernière en date à suggérer que les masques ne sont pas efficaces dans la communauté générale.</p>
<p>Cette annonce doit être prise avec précaution, et il ne faut pas lui faire dire plus que ce qu’elle indique réellement. Ainsi, la méthodologie employée et les hypothèses sous-jacentes concernant la transmission du pathogène posent problème.</p>
<p>Il s’agit, déjà, comme toute revue Cochrane, d’une <a href="https://ebn.bmj.com/content/16/1/3">méta-analyse</a> : c’est-à-dire qu’elle met en commun les résultats de plusieurs études mais ne réalise pas elle-même de recherche clinique. En l’occurrence, elle a combiné des <a href="https://theconversation.com/fake-news-resultats-peu-fiables-comment-distinguer-bonne-et-mauvaise-recherche-biomedicale-195262">essais contrôlés randomisés (ECR)</a> – les ECR testant une molécule, un protocole… dans un groupe, qu’il compare à un groupe « témoin » qui ne la reçoit pas ou reçoit une autre.</p>
<p>Cette approche part du principe que, d’une part, les ECR offrent les « meilleurs » résultats et que, d’autre part, la combinaison de plusieurs ECR donnera une « taille d’effet » moyenne.</p>
<p>Mais les ECR ne sont un « étalon-or » incontesté que pour certains types de questions. Parfois, combiner des modèles d’étude est préférable. De plus, les ECR ne devraient être associés que s’ils abordent une même question et de la même manière. Voici donc quelques raisons pour lesquelles les conclusions de cette étude Cochrane sont trompeuses.</p>
<h2>Mode de propagation du Covid et rôle des masques n’ont pas été pris en compte</h2>
<p>Le Covid, comme la grippe et de nombreuses autres maladies respiratoires, <a href="https://theconversation.com/Covid-comment-se-proteger-simplement-de-la-transmission-aerienne-du-virus-167222">se transmet principalement par l’air</a>.</p>
<p>Les masques respiratoires (tels que les N95) sont conçus pour prévenir les infections aériennes en <a href="https://theconversation.com/high-filtration-masks-only-work-when-they-fit-so-we-created-a-new-way-to-test-if-they-do-155987">s’adaptant étroitement au visage</a> pour empêcher les fuites d’air, et en filtrant 95 % ou plus des particules infectieuses potentielles.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/covid-comment-se-proteger-simplement-de-la-transmission-aerienne-du-virus-167222">Covid : comment se protéger simplement de la transmission aérienne du virus</a>
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<p>En revanche, les <a href="https://theconversation.com/masques-chirurgicaux-et-ffp2-deux-enquetes-pour-verifier-leur-innocuite-175388">masques chirurgicaux sont conçus pour éviter les éclaboussures de liquide sur le visage</a> – et d’en projeter soi-même. Ils sont moins proches du visage, ce qui permet à l’air non filtré de s’infiltrer par les interstices autour du masque. La filtration de l’air ne fait pas partie de leurs rôles.</p>
<p>En d’autres termes, les respirateurs sont conçus pour la protection respiratoire et les masques chirurgicaux en tissu et papier ne le sont pas.</p>
<p>Or la revue part de l’hypothèse que les masques chirurgicaux assurent une protection respiratoire : ce qui est donc erroné. Comprendre ces différences de fonctionnement (et de fonctions) devrait être une base à ces études et revues générales.</p>
<h2>Les études considérées portaient sur des questions très différentes</h2>
<p>Une erreur fréquente dans les méta-analyses est de combiner des pommes et des oranges. Si les pommes fonctionnent sur un sujet mais pas les oranges, le fait de combiner toutes les études pour en tirer un seul chiffre moyen peut conduire à la conclusion que les pommes ne fonctionnent pas…</p>
<p>Par exemple, cette étude Cochrane a combiné des ECR dans lesquels masques ou respirateurs étaient portés de façon discontinue, occasionnelle (par exemple, lors de la prise en charge de patients atteints de Covid ou de grippe connus) et d’autres où ils étaient portés tout le temps, de façon continue.</p>
<p>Les virus du SARS-CoV-2 et de la grippe étant tous deux transmis par voie aérienne, une telle comparaison n’est pas pertinente : une personne non masquée pourrait être infectée n’importe où dans un bâtiment et même après qu’un patient infectieux a quitté la pièce, d’autant plus que <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2109229118">certaines personnes ne présentent aucun symptôme</a> alors qu’elles sont contagieuses. Et ce, même si elle a porté le masque à un moment identifié comme risqué.</p>
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<img alt="Une clinicienne remonte ses gants" src="https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=480&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=480&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=480&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=603&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=603&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508255/original/file-20230206-21-bn9aws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=603&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’efficacité des masques dépend de leur utilisation occasionnelle ou continue.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/hYcSP6SpoK0">Unsplash/Viki Mohamad</a></span>
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</figure>
<p>De plus, la plupart des ECR sur les masques et les N95 inclus dans l’examen n’avaient pas de <a href="https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/184819">groupes de contrôle</a>. Par conséquent, l’absence de différence pourrait tout autant indiquer une efficacité qu’une inefficacité égale.</p>
<p>Les études comparant le <a href="https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2749214">port d’un masque chirurgical ou respiratoire (N95, etc.) uniquement lors d’un contact avec des malades ou lors d’une procédure à haut risque (utilisation occasionnelle)</a> ont généralement montré qu’il n’y a pas de différence entre ces deux types de protections.</p>
<p>En complément, un ECR comparant leur utilisation occasionnelle et en continu a montré que <a href="https://www.atsjournals.org/doi/10.1164/rccm.201207-1164OC">masques respiratoires comme chirurgicaux étaient inefficaces lorsque portés occasionnellement</a> : pour être efficaces, ils devaient être portés en permanence sur le lieu de travail.</p>
<p>Enfin, dans une <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/irv.12474">méta-analyse de deux ECR</a> réalisés de la même manière et mesurant les mêmes interventions et résultats, nous avons voulu combiner uniquement des pommes… et des pommes. Nous avons constaté que les masques N95 fournissaient une protection significative contre les infections respiratoires, et les masques chirurgicaux non, même contre les infections supposées être « propagées par des gouttelettes ».</p>
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<h2>Souvent la question n’est traitée qu’à moitié</h2>
<p>Masques faciaux et respirateurs ont deux rôles : ils protègent le porteur de l’infection et ils empêchent un porteur infecté de transmettre ses germes à d’autres.</p>
<p>Or la plupart des essais cliniques randomisés de cette revue Cochrane n’ont porté que sur le premier scénario et non sur le second. En d’autres termes, les chercheurs ont demandé à des personnes de porter des masques et ont ensuite vérifié si ces personnes étaient infectées.</p>
<p>Une précédente revue systématique a pourtant montré que les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20092668/">masques portés par les personnes malades pendant une épidémie de grippe réduisaient le risque de transmettre l’infection</a> – aux membres de sa famille ou aux soignants. Prévenir une infection limite également la transmission à d’autres personnes dans un environnement fermé : pour pouvoir estimer ce phénomène, les ECR doivent utiliser une méthode spéciale appelée « randomisation en grappes ». De fait, les données d’un ECR sur <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0300060516665491?rfr_dat=cr_pub++0pubmed&url_ver=Z39.88-2003&rfr_id=ori%3Arid%3Acrossref.org">l’utilisation de masques respiratoires N95 par des agents de santé</a> ont ainsi précédemment montré que même leurs collègues non masqués étaient protégés.</p>
<p>Pourtant, certains des essais inclus dans la revue n’ont pas utilisé la randomisation en grappes. Ce qui fausse là encore le résultat.</p>
<h2>Combiner des paramètres différents n’est pas pertinent</h2>
<p>Il s’agit là d’un autre problème de type « pommes + oranges ». On le sait, les particules en suspension dans l’air s’accumulent lorsque des malades expirent le virus en <a href="https://theconversation.com/heres-where-and-how-you-are-most-likely-to-catch-Covid-new-study-174473">milieu peu ventilé et bondé</a> – surtout si le nombre de personnes infectées est élevé (comme dans un hôpital) : les risques de transmission variant considérablement d’un milieu à l’autre, comparer des zones à risque fort ou modéré est donc problématique.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1484210379093954564"}"></div></p>
<p>Un véritable effet protecteur des masques ou des respirateurs, démontré par un ECR dans un environnement à haut risque, sera sous-estimé si cet essai est mêlé à d’autres ECR menés dans des environnements à faible risque.</p>
<p>Un vaste <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/science.abi9069">ECR réalisé au Bangladesh</a> a montré que les masques chirurgicaux réduisaient le risque d’infection de 11 % dans l’ensemble et de 35 % chez les personnes de plus de 60 ans. En revanche, <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/irv.12474">dans les hôpitaux</a>, les masques N95 réduisent le risque de 67 % contre les infections bactériennes et de 54 % contre les infections virales.</p>
<p>Des virus comme la grippe varient aussi considérablement d’une année à l’autre. Certaines années, l’épidémie de grippe est très limitée : si un ECR est mené une telle année, il ne trouvera pas suffisamment d’infections pour montrer une différence. L’étude n’a pas non plus tenu compte de ces effets saisonniers.</p>
<h2>Le masque a-t-il réellement été porté lors des études ?</h2>
<p>Les auteurs de la revue Cochrane ont reconnu que le respect des préconisations de port du masque était faible dans la plupart des études. Dans le monde réel, nous ne pouvons pas forcer les gens à suivre les conseils médicaux, c’est pourquoi les ECR doivent être analysés sur la base de l’« intention de traiter ».</p>
<p>En temps normal, dans un ERC, les personnes à qui l’on prescrit la molécule active mais qui choisissent de ne pas la prendre ne doivent pas être transférées dans le groupe placebo… Dans une étude sur le port du masque, si la plupart des gens ne le portent pas, vous ne pouvez pas conclure que les masques ne fonctionnent pas si aucune différence ne ressort entre les groupes… Vous pouvez seulement conclure que la préconisation n’a pas fonctionné.</p>
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<img alt="Une femme porte un masque" src="https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508256/original/file-20230206-17-y18dj7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Les gens ne portent pas toujours des masques malgré les préconisations médicales.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.pexels.com/photo/woman-wearing-face-mask-3873197/">Pexels/Polina Tankilevitch</a></span>
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</figure>
<p>Il existe de nombreuses <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0246317">explications psychologiques</a> sur les raisons pour lesquelles on choisit de se conformer, ou non, au conseil de porter un masque et sur la manière d’améliorer le taux d’utilisation. il faut bien séparer l’impact du masque lui-même de l’impact du conseil de porter un masque.</p>
<p>Le port du masque peut <a href="https://www.ijidonline.com/article/S1201-9712(21)00274-5/fulltext">augmenter pour atteindre plus de 70 %</a> avec la mise en place de mesures adéquates.</p>
<h2>Elle n’a pas inclus d’autres types de recherche</h2>
<p>Un examen complet des preuves devrait également inclure d’autres types d’études que les ECR. Par exemple, un <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673620311429">grand examen systématique</a> portant sur 172 études différentes et incluant 25 697 patients atteints du SRAS-CoV-2, du SRAS ou du MERS, a conclu que les masques étaient efficaces pour prévenir la transmission des virus respiratoires.</p>
<p>Des <a href="https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/71/wr/mm7106e1.htm?s_cid=mm7106e1_w">études en situation réelle</a> bien conçues, menées pendant la pandémie, ont montré que tout masque réduit le risque de transmission du Covid de 50 à 80 %. La protection la plus élevée étant offerte par les masques respiratoires N95.</p>
<p><a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20095070/">De nombreuses études en laboratoire</a> ont montré que les masques respiratoires sont supérieurs aux chirurgicaux pour prévenir les infections respiratoires propagées par les airs et que la <a href="https://thorax.bmj.com/content/75/11/1024.long">supériorité progressive</a> d’un masque en tissu à une ou deux couches à un masque chirurgical à trois couches pour bloquer les aérosols respiratoires.</p>
<h2>Oui, le masque limite la propagation du Covid</h2>
<p>Il existe des preuves solides et complémentaires de l’efficacité des masques et (encore plus) des respirateurs quant à la protection contre les infections respiratoires. Les masques constituent une protection importante contre les infections graves.</p>
<p>À l’inverse, les vaccins contre le Covid protègent contre le décès et les formes graves, mais ne <a href="https://fortune.com/well/2023/01/06/kraken-xbb15-omicron-Covid-variant-most-transmissible-yet-could-spawn-more-immune-evasive-variants-study-china-vaccine-monoclonal-antibodies-breakthrough-infection/">préviennent pas l’infection</a> de manière satisfaisante en raison de l’affaiblissement de l’immunité vaccinale et de l’évasion immunitaire des nouveaux variants.</p>
<p>La qualité d’une revue systématique dépend de la rigueur avec laquelle elle combine des études similaires portant sur des interventions similaires, avec des mesures similaires des résultats. Lorsque cela n’a pas respecté, comme ici, on ne peut guère tirer de conclusions de ses résultats…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/199548/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>C Raina MacIntyre reçoit des fonds du fabricant de masques Detmold pour tester ses masques et fait partie d'un comité consultatif du fabricant de masques Ascend. Elle reçoit des fonds de Sanofi pour des recherches sur la grippe menées par des chercheurs, ainsi que du NHMRC et du MRFF. Elle a été conseillère experte pour l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario (ONA) dans le cadre d'une procédure en vertu de la Loi de 1995 sur les relations de travail entre l'ONA et la Hamilton Health Sciences Corporation.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Abrar Ahmad Chughtai a fait tester la filtration des masques par 3M pour son doctorat. Les produits 3M n'ont pas été utilisés dans ses recherches. Il a également travaillé avec Paftec sur des recherches concernant les masques respiratoires (aucun financement n'a été impliqué).</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Le Dr Fisman a servi de témoin expert pour l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario et la Fédération des enseignantes et enseignants de l'élémentaire de l'Ontario dans le cadre de contestations judiciaires liées à des conditions de travail plus sûres dans les soins de santé et les écoles. Le Dr Fisman a fait partie de conseils consultatifs pour les vaccins Pfizer, Astrazeneca, Merck, Seqirus et Sanofi contre le SRAS-CoV-2, la grippe et S. pneumoniae. Il bénéficie actuellement d'un financement des Instituts de recherche en santé du Canada et de Santé Canada.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Trish Greenhalgh reçoit des fonds du UK National Institute for Health and Care Research et du NIHR School for Primary Care Research. Elle est affiliée à l'université d'Oxford et à l'université d'Oslo. Elle a été conseillère non rémunérée pour le fonds philanthropique BALVI et est membre du SAGE indépendant.</span></em></p>Une nouvelle publication a laissé entendre que les masques chirurgicaux seraient « peu efficaces » face au Covid. Des experts soulèvent les défauts de ce travail et rappellent les faits.C Raina MacIntyre, Professor of Global Biosecurity, NHMRC Principal Research Fellow, Head, Biosecurity Program, Kirby Institute, UNSW SydneyAbrar Ahmad Chughtai, Senior lecturer, UNSW SydneyDavid Fisman, Professor in the Division of Epidemiology, University of TorontoTrish Greenhalgh, Professor of Primary Care Health Sciences, University of OxfordLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1964372022-12-14T18:42:32Z2022-12-14T18:42:32ZLes toilettes crachent des aérosols invisibles à chaque fois que l’on tire la chasse – la preuve en laser…<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/500468/original/file-20221212-108656-r7u1jo.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C598%2C923%2C465&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les panaches d'aérosols éjectés par des toilettes commerciales peuvent s'élever à 1,5 m au-dessus de la cuvette.</span> <span class="attribution"><span class="source">John Crimaldi/Scientific Reports</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span></figcaption></figure><p>C’est l’action qui conclut tout passage aux toilettes : vous actionnez la chasse et celle-ci, en remplissant avec fracas la cuvette, libère à votre insu des panaches de minuscules gouttelettes d’eau dans l’air ambiant. Des gouttelettes qui peuvent sembler bien anodines… Mais ces <a href="https://doi.org/10.1063/5.0040310">aérosols</a> (fines particules, solides ou liquides, en suspension dans l’air) peuvent en fait propager des agents pathogènes – selon, entre autres, ce qu’il y avait dans la cuvette.</p>
<p>Dans des toilettes publiques, cela signifie que les personnes de passage vont potentiellement se trouver exposées à des maladies contagieuses (ou apporter son lot de pathogènes)…</p>
<p>Or, si de nombreux travaux ont établi que la plupart des contaminations impliquent un <a href="https://theconversation.com/que-risque-t-on-en-sasseyant-sur-des-toilettes-publiques-105465">transfert des bactéries et autres pathogènes vers la bouche via les mains</a>, des recherches équivalentes sur les risques associés aux aérosols font défaut alors que l’on sait depuis des décennies que les chasses d’eau peuvent <a href="https://doi.org/10.1016/j.gsf.2021.101282">libérer des particules dans l’air</a>.</p>
<p>La compréhension scientifique de la propagation de ces panaches d’aérosols – et la sensibilisation du public à leur existence – a été entravée par le fait qu’ils sont invisibles. Nous avons résolu ce problème.</p>
<p>Mes collègues <a href="https://scholar.google.com/citations?user=cGGI4QcAAAAJ&hl=en">Aaron True</a>, <a href="https://scholar.google.com/citations?user=uAS7KNUAAAAJ&hl=en">Karl Linden</a>, <a href="https://scholar.google.com/citations?user=BpJEifoAAAAJ&hl=en">Mark Hernandez</a>, Lars Larson, Anna Pauls et moi-même avons utilisé des <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-022-24686-5">lasers de grande puissance pour les éclairer</a>. Une mise en lumière qui nous a permis d’imager et de mesurer l’emplacement et le mouvement des panaches d’aérosols qui se propagent à partir des toilettes commerciales à chasse d’eau, avec un niveau de détails saisissant.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/oC_f0UAGwMU?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Cette vidéo compare la visibilité d’un panache d’aérosol après une chasse d’eau sans et avec des lasers dans un laboratoire.</span></figcaption>
</figure>
<h2>Des modélisations aux résultats concrets</h2>
<p>Les toilettes sont conçues pour vider efficacement le contenu de la cuvette par un mouvement descendant de l’eau vers le tuyau d’évacuation. L’eau provenant de la chasse mise en action entre donc en contact violemment avec ledit contenu pour le repousser… ce qui crée en réaction une projection diffuse de particules qui va rester en suspension dans l’air.</p>
<p>Nous avons constaté qu’une toilette commerciale typique provoque une forte projection d’air chaotique ascendant à des vitesses dépassant 2 mètres par seconde. Dans les huit secondes suivant le début de la chasse d’eau, les particules générées (issues notamment de nos matières fécales, etc.) sont transportées jusqu’à 1,5 mètre au-dessus de la cuvette.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Diagramme d’une toilette à jet avec siphon" src="https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/499624/original/file-20221207-11419-91m3jz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">L’eau coule avec force dans la cuvette des toilettes pendant un cycle de chasse.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Diagram_of_a_jet-siphonic_WC_bowl.svg">SouthHamsian/Wikimedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour visualiser ces panaches, nous avons installé dans notre laboratoire une toilette commerciale sans couvercle typique, équipée d’une <a href="https://doi.org/10.1080%2F02786826.2013.814911">soupape de type chasse d’eau</a> que l’on trouve partout en Amérique du Nord. Les valves présentes utilisent la pression au lieu de la gravité pour diriger l’eau dans la cuvette. Afin de ne pas créer de perturbation par notre présence, nous avons installé un mécanisme pour déclencher la chasse à distance électriquement.</p>
<p>Nous avons utilisé des optiques spéciales pour créer une fine « feuille » verticale de lumière laser afin d’illuminer la zone allant du haut de la cuvette au plafond. Les particules d’aérosols diffusant suffisamment de lumière laser pour devenir visibles avec ce type dispositif, nous avons pu utiliser des caméras pour visualiser le panache qu’elles allaient former.</p>
<p>Même si nous nous attendions à voir ces particules, nous avons été surpris par la force du jet les éjectant de la cuvette.</p>
<p>Une <a href="https://doi.org/10.1063/5.0013318">étude connexe</a> avait utilisé un modèle de calcul d’une toilette idéalisée pour prédire la formation de panaches d’aérosols. Mais, avec un transport ascendant de particules à des vitesses au-dessus de la cuvette proches du mètre par seconde, elle n’arrivait qu’à environ la moitié de ce que nous avons observé avec une vraie toilette.</p>
<h2>Pourquoi des lasers ?</h2>
<p>Jusqu’ici, les <a href="https://doi.org/10.1038/s41598-021-02938-0">études expérimentales menées</a> se sont largement appuyées sur des dispositifs qui échantillonnaient l’air à des endroits fixes pour déterminer le nombre et la taille des particules produites par les toilettes.</p>
<p>Si ces approches pouvaient indiquer la présence d’aérosols, elles ne fournissaient que peu d’informations sur la physique des panaches générés : à quoi ils ressemblent, comment ils se répandent et à quelle vitesse ils se déplacent. Or, ces informations sont essentielles pour élaborer des stratégies visant à atténuer leur formation et à réduire leur capacité à transmettre des maladies. La question n’a donc rien d’anodin…</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/ReSTeXwcfYw?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Cette vidéo montre Aaron True surveillant les données d’image en direct d’un panache de chasse d’eau sur un écran d’ordinateur.</span></figcaption>
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<p>En tant que <a href="https://scholar.google.com/citations?user=wn_f7y0AAAAJ&hl=en">professeur d’ingénierie</a>, mes recherches portent sur les interactions entre la physique des fluides et les processus écologiques ou biologiques. <a href="https://www.colorado.edu/lab/ecological-fluids/">Mon laboratoire</a> est spécialisé dans l’utilisation de lasers pour déterminer comment diverses choses sont <a href="https://doi.org/10.1017/jfm.2015.113">transportées par des flux de fluides complexes</a>. Dans de nombreux cas, ces éléments sont invisibles jusqu’à ce que nous les éclairions avec des lasers.</p>
<p>Un avantage de l’utilisation de la lumière laser pour mesurer les flux de fluides est que, contrairement à une sonde physique, la lumière n’altère pas ou ne perturbe pas la chose que vous essayez de mesurer. En outre, l’utilisation de lasers pour rendre visibles des choses invisibles nous aide, nous qui <a href="https://doi.org/10.2147%2FEB.S64016">nous appuyons tant sur notre système visuel</a>, à mieux comprendre les complexités de l’environnement fluide dans lequel nous évoluons.</p>
<h2>Aérosols et maladies</h2>
<p>Les particules d’aérosols contenant des agents pathogènes sont d’<a href="https://doi.org/10.1097/JOM.0000000000000448">importants vecteurs de maladies humaines</a>, principalement de deux façons :</p>
<ul>
<li><p>Les petites particules qui restent en suspension dans l’air pendant un certain temps peuvent <a href="https://theconversation.com/Covid-comment-se-proteger-simplement-de-la-transmission-aerienne-du-virus-167222">exposer les gens par inhalation à des maladies respiratoires</a> – comme la <a href="https://doi.org/10.1126/science.abd9149">grippe et le Covid-19</a> pour être dans l’actualité.</p></li>
<li><p>Les particules plus grosses qui se déposent rapidement sur les surfaces peuvent, elles, propager des maladies intestinales (diarrhées, vomissements… provoqués notamment par le <a href="https://doi.org/10.1038/s41598-021-02938-0">norovirus</a>) par contact avec les mains et la bouche.</p></li>
</ul>
<p>L’eau des toilettes contaminée par des matières fécales peut présenter des concentrations d’agents pathogènes qui <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5890808/">persistent après des dizaines de chasses d’eau</a>. Mais la question complémentaire de savoir si les aérosols des toilettes présentent un risque fort de transmission reste <a href="https://doi.org/10.2166/wh.2021.182">ouverte</a>.</p>
<p>Bien que nous ayons pu décrire visuellement et quantitativement la manière dont les panaches d’aérosols se déplacent et se dispersent, nos travaux ne traitent pas directement de la manière dont les panaches de toilettes transmettent les maladies : il s’agit là d’un aspect de la recherche toujours en cours.</p>
<h2>Limiter la diffusion du panache potentiellement contaminé</h2>
<p>Notre méthodologie expérimentale et nos résultats (quantification des panaches de toilettes et vitesses d’écoulement associées) fournissent toutefois une base pour de futurs travaux visant à tester les stratégies qui permettront de minimiser le risque d’exposition à des maladies diffusées par la chasse d’eau des toilettes. Il pourrait s’agir d’évaluer les modifications des panaches d’aérosols émanant de nouveaux modèles de cuvettes de toilettes spécialement conçus ou de valves de chasse d’eau qui modifient la durée ou l’intensité du cycle de chasse.</p>
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<p>En attendant, il existe déjà des moyens de réduire notre exposition à ces panaches aussi invisibles que chargés… Une stratégie évidente consiste à <a href="https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.142575">fermer le couvercle</a> avant de tirer la chasse. Cependant, cela n’élimine pas complètement les émanations d’aérosols. De plus, de nombreuses toilettes dans les établissements publics, commerciaux et de santé ne sont pas équipées de couvercles.</p>
<p>Les systèmes de ventilation ou de <a href="https://doi.org/10.1111/ina.12752">désinfection par UV</a> pourraient également atténuer l’exposition aux panaches d’aérosols. Nos données pourraient également être utiles pour aider à désinfecter les agents pathogènes qu’ils contiennent.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/196437/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>John Crimaldi a reçu des financements de la National Science Foundation, des National Institutes of Health et de l'US Army DEVCOM Chemical Biological Center.</span></em></p>Les toilettes éjectent des gouttelettes d’aérosol, parfois porteuses de pathogènes… Savoir comment ces particules se déplacent pourrait aider à réduire notre exposition dans les toilettes publiques.John Crimaldi, Professor of Civil, Environmental and Architectural Engineering, University of Colorado BoulderLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1949582022-11-29T14:47:37Z2022-11-29T14:47:37ZUne personne sur trois est infectée par le parasite causant la toxoplasmose – la piste à suivre pourrait se trouver dans nos yeux<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/496199/original/file-20221118-11-50oqoj.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=35%2C35%2C5955%2C3952&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">On estime que 30 à 50 % de la population mondiale est porteuse du parasite Toxoplasma gondii, qui cause la toxoplasmose. </span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Le <em>Toxoplasma gondii</em> est probablement le parasite le plus performant du monde contemporain. Cette créature microscopique est capable d’infecter n’importe quel mammifère ou oiseau, et les gens de tous les continents en sont <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32717377/">touchés</a>. Une fois infectée, une personne est porteuse du <em>Toxoplasma</em> à vie. Jusqu’à présent, aucun médicament ne permet d’éradiquer le parasite de l’organisme. Et il n’existe pas de vaccin approuvé pour une utilisation chez les humains.</p>
<p>On estime que <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22491772/">30 à 50 % de la population mondiale</a> est porteuse du <em>Toxoplasma</em> – et les infections pourraient progresser en Australie. Une revue des recherches menées dans les banques de sang et les cliniques de grossesse du pays <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/470719/">dans les années 1970</a> a évalué le taux d’infection à 30 %. Cependant, une récente <a href="https://ro.ecu.edu.au/ecuworkspost2013/8534/">étude communautaire</a> en Australie-Occidentale a révélé que 66 % des personnes étaient infectées. En comparaison, on parle d’une prévalence de 60 % dans les communautés inuites du nord du Québec, comparativement à <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157310/infection-felin-nord-viande-crue-inuits">15 % dans le reste du Canada</a>.</p>
<p>La maladie causée par ce parasite peut laisser des cicatrices au fond de l’œil. Notre <a href="https://www.ophthalmologyretina.org/article/S2468-6530(22)00215-9/fulltext">nouvelle étude</a> visait à rechercher des signes de maladie chez des personnes par ailleurs en bonne santé, et a permis de constater qu’un nombre important d’entre elles portaient la marque du <em>Toxoplasma</em>.</p>
<h2>Les chats ne sont pas les seuls coupables</h2>
<p>Le chat est l’hôte primaire du <em>Toxoplasma</em>.</p>
<p>Le parasite s’installe chez les chats lorsque ceux-ci mangent des proies infectées. Ensuite, pendant quelques semaines, leurs fèces contiennent un grand nombre de parasites sous une forme qui peut survivre pendant de longues périodes dans l’environnement, même en cas de conditions climatiques extrêmes.</p>
<p>Lorsque les fèces sont ingérées par le bétail au pâturage, les parasites se logent dans le muscle et y survivent après que les animaux ont été abattus pour la viande. Les humains peuvent être infectés en mangeant cette viande, en mangeant des fruits et légumes frais ou en buvant de l’eau contaminée par les chats. Il est également possible pour une femme infectée initialement pendant sa grossesse de transmettre le parasite à son enfant à naître.</p>
<p>Bien que l’infection par le <em>Toxoplasma</em> soit extrêmement courante, la statistique de santé la plus importante concerne le taux d’atteinte de la maladie, la toxoplasmose, causée par l’infection.</p>
<h2>Comment l’œil est affecté</h2>
<p>Le <em>Toxoplasma</em> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32717377/">se plaît particulièrement dans la rétine</a>, le tissu nerveux multicouche qui tapisse l’œil et génère la vision. L’infection peut provoquer des crises récurrentes d’inflammation de la rétine et des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22712598/">cicatrices rétiniennes permanentes</a>. C’est ce qu’on appelle la toxoplasmose oculaire.</p>
<p>Contrairement à ce qu’on peut lire sur la toxoplasmose oculaire, la recherche médicale montre que cette maladie <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16226526/">touche généralement des adultes en bonne santé</a>. Cependant, chez les personnes âgées ou celles dont le système immunitaire est affaibli, ou lorsqu’elle est contractée pendant la grossesse, elle peut être plus grave.</p>
<p>Une crise d’inflammation active provoque des « corps flottants » et une vision floue. Lorsque l’inflammation évolue vers une cicatrisation, une cécité permanente peut survenir.</p>
<p>Dans une <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-021-82830-z">étude</a> portant sur des patients atteints de toxoplasmose oculaire et suivis dans une grande clinique ophtalmologique, nous avons enregistré une réduction de la vision à un niveau inférieur à celui requis pour conduire dans plus de 50 % des yeux, et 25 % des yeux présentaient une cécité irréversible.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Gros plan de l’œil d’une personne" src="https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/462169/original/file-20220510-17-mu0okv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le Toxoplasma aime particulièrement la rétine au fond de l’œil et peut laisser une cicatrice.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://images.unsplash.com/flagged/photo-1552065172-4f7d73c31fca?ixlib=rb-1.2.1&ixid=MnwxMjA3fDB8MHxzZWFyY2h8MTB8fHJldGluYSUyMGV5ZXxlbnwwfHwwfHw%3D&auto=format&fit=crop&w=800&q=60">Unsplash/Marc Schulte</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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</figure>
<h2>Combien d’yeux ?</h2>
<p>Les ophtalmologistes et les optométristes connaissent bien la toxoplasmose oculaire. Mais l’ampleur du problème n’est pas largement reconnue, même par la communauté médicale. Le nombre d’Australiens atteints de toxoplasmose oculaire n’avait jamais été mesuré, jusqu’à présent.</p>
<p>Notre objectif était d’étudier la prévalence de la toxoplasmose oculaire en Australie, mais nous savions qu’il serait difficile d’obtenir un financement pour un relevé majeur de cette maladie peu connue. Nous avons donc utilisé des informations recueillies dans un but différent. Dans le cadre de l’étude <em>Busselton Healthy Ageing Study</em>, des photographies rétiniennes ont été prises chez plus de 5 000 baby-boomers (nés entre 1946 et 1964) vivant à Busselton, en Australie-Occidentale. Ces photographies <a href="https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/1471-2458-13-936">ont été rassemblées</a> pour rechercher d’autres maladies oculaires, soit la dégénérescence maculaire et le glaucome.</p>
<p>En analysant ces photographies rétiniennes, nous avons <a href="https://www.ophthalmologyretina.org/article/S2468-6530(22)00215-9/fulltext">estimé</a> la prévalence de la toxoplasmose oculaire à 1 Australien sur 150. Cela peut surprendre, mais cette situation cadre bien avec la façon dont les gens contractent le <em>Toxoplasma</em>.</p>
<p>En plus des chats domestiques, l’Australie compte d’énormes populations de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32547918/">chats féraux</a>. Et le pays abrite de nombreuses terres agricoles, qui représentent plus de 50 % de la <a href="https://www.researchgate.net/publication/329231876_Maps_of_Organic_Agriculture_in_Australia">surface mondiale d’agriculture biologique</a>.</p>
<p>Plus important encore, beaucoup d’Australiens aiment manger leur <a href="https://bright-r.com.au/how-most-australians-prefer-their-steak-cooked/#:%7E:text=Research%20conducted%20by%20Brighter%20has,Australians%20prefer%20a%20medium%20steak.">viande rouge saignante</a>, ce qui les expose à un risque sérieux.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Mignon petit chat se roulant sur le dos" src="https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/462171/original/file-20220510-24-li5uy5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Oui, les chats propagent le Toxoplasma. Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/46TvM-BVrRI">Unsplash/Daria Shatova</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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<h2>La façon de traiter l’affection</h2>
<p>Pour diagnostiquer la toxoplasmose oculaire, un examen de la rétine est nécessaire, idéalement avec les pupilles dilatées.</p>
<p>La lésion est facile à repérer, en raison de la façon dont le <em>Toxoplasma</em> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31569536/">active les cellules rétiniennes</a> pour produire certaines protéines. Un ophtalmologiste ou un optométriste peut immédiatement détecter son apparition. Souvent, un test sanguin est également effectué pour établir le diagnostic.</p>
<p>Si l’affection est légère, le médecin peut laisser le système immunitaire de l’organisme gérer le problème, ce qui prend quelques mois. On prescrit néanmoins <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35197262/">généralement</a> une combinaison de médicaments anti-inflammatoires et antiparasitaires.</p>
<h2>Enrayer la propagation</h2>
<p>L’infection par le <em>Toxoplasma</em> ne se guérit pas, mais elle peut être prévenue. La viande vendue dans les supermarchés australiens <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31825558/">peut héberger</a> le <em>Toxoplasma</em>. La cuisson de la viande jusqu’à une température interne de <a href="https://www.cdc.gov/parasites/toxoplasmosis/prevent.html">66 °C</a> ou sa congélation avant la cuisson sont autant de moyens de <a href="https://www.taylorfrancis.com/books/mono/10.1201/9781420092370/toxoplasmosis-animals-humans-dubey">tuer le parasite</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Steak cru sur une assiette" src="https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=359&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=359&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=359&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=451&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=451&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/462177/original/file-20220510-15-xpot89.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=451&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La viande doit être bien cuite à 66 °C pour tuer le parasite.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://images.unsplash.com/photo-1638294133684-b2036f3ecd76?ixlib=rb-1.2.1&ixid=MnwxMjA3fDB8MHxwaG90by1wYWdlfHx8fGVufDB8fHx8&auto=format&fit=crop&w=3371&q=80">Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Les fruits et légumes frais doivent être lavés avant d’être consommés et il faut éviter de boire de l’eau non traitée (comme celle provenant directement des rivières ou des ruisseaux). Il est conseillé de porter des gants pour changer la litière du chat, et de se nettoyer les mains ensuite.</p>
<p>L’Organisation mondiale de la santé et d’autres organismes de santé internationaux et nationaux encouragent une approche appelée <a href="https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/one-health">Une seule santé</a> pour lutter contre les maladies qui touchent les humains, les animaux et leur environnement. Cela nécessite la collaboration de différents secteurs pour promouvoir une bonne santé. Maintenant que nous savons à quel point la toxoplasmose oculaire est courante en Australie, il est tout à fait justifié d’exploiter l’approche Une seule santé pour combattre les infections à <em>Toxoplasma</em> dans ce pays.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/194958/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Justine R. Smith est financée par le NHMRC, la Macular Disease Foundation Australia, le ministère australien de l'industrie, des sciences, de l'énergie et des ressources, la Flinders Foundation, la QEI Foundation et le South Bank Day Hospital.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>João M. Furtado ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Après avoir examiné des photos d’yeux dans la population australienne, nous avons découvert qu’une personne sur 150 pourrait avoir des cicatrices dues à une maladie parasitaire courante.Justine R. Smith, Professor of Eye & Vision Health, Flinders UniversityJoão M. Furtado, Associate Professor of Ophthalmology, Universidade de São Paulo (USP)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1945862022-11-18T14:45:08Z2022-11-18T14:45:08ZGrippe, rhume et Covid-19 : que nous réserve la saison des virus respiratoires ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/495753/original/file-20221116-24-tht0wu.JPG?ixlib=rb-1.1.0&rect=26%2C31%2C3000%2C1841&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Tout comme l'ensemble des urgences pédiatriques du pays, celle du CHEO, à Ottawa, est bondée par les temps qui courent, en raison notamment du VRS. </span> <span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Adrian Wyld</span></span></figcaption></figure><p>Les experts en santé publique de l’hémisphère nord <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1931732/virus-respiratoire-debut-saison-actif-Covid-grippe-canada">prévoient un automne et un hiver exceptionnels pour les virus respiratoires</a>, ce qui fait ressortir l’importance des efforts de surveillance mondiale et des vaccins comme outils de lutte contre l’influenza (grippe) et la Covid-19.</p>
<h2>Les effets de la Covid-19 sur la grippe saisonnière</h2>
<p>Avant la pandémie de Covid-19, la saison annuelle des virus respiratoires dans les hémisphères nord et sud était une sorte d’épidémie, caractérisée par une augmentation rapide du taux d’influenza et de maladies de type grippal à partir du milieu de l’automne, avec un pic au milieu de l’hiver et un déclin au milieu du printemps.</p>
<p>Le schéma de l’activité grippale, qui était auparavant prévisible dans les deux hémisphères, ne l’est plus vraiment depuis la fin des mesures de confinement.</p>
<p>Aux États-Unis, on a signalé environ 36 millions d’infections, 390 000 hospitalisations et 25 000 décès dus à la grippe <a href="https://www.cdc.gov/flu/about/burden/past-seasons.html">au cours de la saison 2019-2020</a>. En 2020-2021, on a observé une activité grippale très faible, tandis qu’en 2021-2022, on a compté quatre fois moins d’infections que pendant les saisons prépandémiques.</p>
<p>La mise en œuvre de mesures de santé publique strictes pendant la pandémie de Covid-19 a contribué à réduire l’incidence de l’influenza et des maladies de type grippal au cours des deux dernières saisons de virus respiratoires dans les deux hémisphères. Toutefois, <a href="https://doi.org/10.1016/S2214-109X(22)00358-8">l’assouplissement de ces mesures</a> risque d’entraîner une très forte recrudescence des infections virales respiratoires dans les semaines à venir.</p>
<p>Ces infections comprennent <a href="https://doi.org/10.1016%2Fj.ijid.2022.08.002">l’influenza</a>, le <a href="https://covid19.healthdata.org/global?view=cumulative-deaths&tab=trend">SARS-CoV-2</a> et le <a href="https://www.cdc.gov/surveillance/nrevss/rsv/natl-trend.html">virus respiratoire syncytial</a> (VRS), qui touche particulièrement les <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vaccins-immunisation/palivizumab-infection-virus-respiratoire-syncytial-nourrissons.html">enfants</a>.</p>
<h2>L’influenza dans l’hémisphère sud</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="Quatre taches circulaires rouges sur un fond bleu" src="https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=495&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=495&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=495&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=622&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=622&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/494631/original/file-20221110-19-jsi5eg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=622&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Vue microscopique de particules du virus de l’influenza B.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(NIAID)</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Malgré l’incidence de la Covid-19 sur la santé mondiale et une saison grippale presque négligeable au cours des deux dernières années, l’hémisphère sud a vu l’activité grippale changer de façon radicale en 2022.</p>
<p>Au <a href="https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/71/wr/mm7143a1.htm?s_cid=mm7143a1_w">Chili</a>, la saison a commencé par une flambée de grippe B en janvier, suivie d’une accalmie relative en mars et avril, puis d’une montée de la grippe A qui a atteint un pic en juin. En comparaison, en <a href="https://www.health.gov.au/sites/default/files/documents/2022/10/aisr-fortnightly-report-no-7-20-june-to-3-july-2022.pdf">Australie</a>, la saison de la grippe a commencé en mars, a connu un pic record en juin et a été dominée tout au long par la grippe A.</p>
<h2>Que nous réservent l’automne et l’hiver ?</h2>
<p>Contrairement à la grippe saisonnière, la Covid-19 se comporte essentiellement comme un virus pandémique, avec une transmission virale simultanée et importante partout sur la planète. L’activité de la Covid-19 peut être « saisonnière » à certains égards, avec des taux de transmission plus élevés pendant les mois d’automne et d’hiver, lorsque les gens, qui sont plus souvent à l’intérieur, pratiquent moins la distanciation sociale.</p>
<p>L’expérience de l’hémisphère sud en 2022 est un indicateur de ce qui attend les climats nordiques pour la saison 2022-2023 des virus respiratoires.</p>
<p>Dans l’hémisphère nord, les virus respiratoires ont fait leur apparition de manière précoce et fulgurante, en particulier aux <a href="https://www.cdc.gov/flu/weekly/index.htm">États-Unis</a> et au <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/grippe-influenza/surveillance-influenza/rapports-hebdomadaires-influenza.html">Canada</a>, et semblent voués à faire des ravages dans les <a href="https://www.lesoleil.com/2022/11/10/virus-respiratoires-la-sante-publique-appelle-les-canadiens-a-redoubler-de-prudence-06385505df1e72817a0456a6f860830f">systèmes de soins de santé</a> déjà malmenés par les répercussions de la Covid-19.</p>
<h2>L’importance de la vaccination contre la grippe</h2>
<figure class="align-right ">
<img alt="Taches circulaires vertes avec des marques noires sur un fond bleu" src="https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/494632/original/file-20221110-12-2iphk0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Vue au microscope de particules du virus de la grippe H1N1.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(NIAID)</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La vaccination constitue une des mesures de santé publique les plus efficaces dans la lutte contre l’influenza et la Covid-19. Les recommandations sur la composition des vaccins contre la grippe sont formulées deux fois par an par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plusieurs mois avant la saison des virus respiratoires dans chaque hémisphère.</p>
<p>Cependant, l’homologation des vaccins contre la grippe relève généralement des juridictions nationales. Des formulations semblables de vaccins sont approuvées aux <a href="https://www.cdc.gov/flu/professionals/acip/2022-2023/acip-table.htm">États-Unis</a>, au <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vaccins-immunisation/guide-canadien-immunisation-declaration-vaccination-antigrippale-2022-2023.html">Canada</a>, au <a href="https://www.gov.uk/government/publications/flu-vaccines-for-the-current-season/flu-vaccines-for-the-2022-to-2023-season">Royaume-Uni</a> et dans d’autres pays du Nord, et sont maintenant largement accessibles.</p>
<p>La <a href="https://www.who.int/news/item/25-02-2022-recommendations-announced-for-influenza-vaccine-composition-for-the-2022-2023-northern-hemisphere-influenza-season">composition du vaccin contre l’influenza</a> pour la saison 2022-2023 dans les latitudes septentrionales est basée sur la surveillance des souches virales en circulation pendant la dernière saison dans l’hémisphère sud. L’OMS a recommandé le vaccin quadrivalent (quatre souches) et le vaccin trivalent (trois souches), sans accorder de préférence à l’un ou l’autre.</p>
<p>Le vaccin quadrivalent contient deux <a href="https://www.mcgill.ca/oss/article/health/what-does-it-mean-when-vaccine-contains-inactivated-virus">souches inactivées</a> de la grippe A (H1N1 et H3N2) et deux souches inactivées de la grippe B. Le vaccin trivalent est similaire, sauf qu’il ne contient qu’une seule souche inactivée de la grippe B.</p>
<h2>L’efficacité des vaccins contre la grippe</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="Des mains gantées faisant une injection dans une épaule" src="https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/494637/original/file-20221110-20-4mq02t.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">On peut recevoir le vaccin contre l’influenza en même temps que celui contre la Covid-19.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Rogelio V. Solis)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La protection vaccinale contre l’infection, les formes graves de la grippe et les décès a d’immenses répercussions sur la santé publique, mais elle est souvent mal comprise. <a href="http://doi.org/10.1183/16000617.0258-2020">L’efficacité du vaccin</a> varie d’une saison à l’autre et <a href="https://www.cdc.gov/flu/vaccines-work/effectivenessqa.htm">dépend de plusieurs facteurs</a>, notamment le degré de correspondance entre le vaccin et les souches en circulation, l’utilisation de vaccins à forte dose ou à dose standard, les antécédents de maladie grippale ou de vaccination, l’âge, l’état de santé général et les mesures de santé publique telles que la distanciation sociale ou le port du masque médical.</p>
<p>Les vaccins contre la grippe tendent à offrir une <a href="https://www.cdc.gov/flu/vaccines-work/vaccineeffect.htm">meilleure protection contre les sous-types de la grippe B et de la grippe A H1N1</a>, mais une efficacité moindre contre le sous-type A H3N2.</p>
<p><a href="https://doi.org/10.1093/cid/ciab462">La recherche</a> a démontré que, aux États-Unis, l’efficacité des vaccins antigrippaux à dose standard pour prévenir les formes graves de grippe pendant la saison 2019-2020 était plus élevée pour les jeunes adultes (60 %), relativement faible chez les adultes d’âge moyen (20 %) et faible ou négligeable pour les personnes âgées.</p>
<p>Les vaccins à haute dose permettent d’obtenir une efficacité de 30 % chez les personnes âgées. Par conséquent, les personnes âgées de 65 ans et plus devraient recevoir un vaccin quadrivalent à haute dose. Les vaccins contre la grippe doivent être accompagnés d’autres précautions de prévention des infections, notamment la distanciation sociale, le port du masque à l’intérieur et le lavage fréquent des mains.</p>
<h2>Ai-je besoin d’un vaccin contre la grippe ?</h2>
<p>On peut se faire vacciner en même temps <a href="https://www.cdc.gov/flu/prevent/coadministration.htm">contre la grippe et contre la Covid-19</a>.</p>
<p>Les vaccins contre l’influenza sont considérés comme sûrs et efficaces chez pratiquement tous les individus, malgré <a href="https://www.scientificamerican.com/article/flu-shots-may-not-protect-the-elderly-or-the-very-young/">l’absence de preuves solides de protection chez les très jeunes enfants et les personnes âgées</a>. Leur usage est comparable à la protection qu’offre le port de la ceinture de sécurité : on ne sera peut-être pas impliqué dans un accident, mais si on l’est, les chances de survie et de protection contre les blessures graves sont plus élevées avec que sans ceinture.</p>
<p>Au cours de la <a href="https://www.cdc.gov/flu/prevent/flushot.htm">saison 2019-2020 de virus respiratoires aux États-Unis</a>, la vaccination contre la grippe a permis d’éviter plus de 100 000 hospitalisations et plus de 6 000 décès. Compte tenu de la pression que la grippe et la pandémie de Covid-19 risquent d’exercer sur les soins de santé, les avantages de la vaccination seront probablement plus importants pendant la saison actuelle que pour les années précédentes.</p>
<p>À quoi servent les doses de rappel contre la Covid-19 ?</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="Masses orange constellées de petits points verts" src="https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=515&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=515&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=515&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=647&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=647&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/494633/original/file-20221110-3879-pcpp93.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=647&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Vue microscopique de particules de la souche Omicron du virus SARS-CoV-2 (colorées en vert) sur une cellule humaine.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(NIAID)</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour la Covid-19, <a href="https://doi.org/10.1136/bmj-2022-072141">l’efficacité d’une primovaccination de deux doses avec une seule dose de rappel</a> est de près de 90 % pour prévenir l’hospitalisation, mais elle chute progressivement à environ 65 % au cours des quatre à cinq mois suivant la dernière dose. Les rappels avec le vaccin bivalent pourraient <a href="https://doi.org/10.1016/S1473-3099(22)00692-2">préserver l’immunité induite par la vaccination</a> contre les nouveaux variants du SARS-CoV-2.</p>
<p>Les vaccins contre la Covid-19 font partie d’une bonne stratégie pour contrer la prochaine vague d’infection. Les derniers <a href="https://secure.medicalletter.org/TML-article-1660c">vaccins bivalents</a> de Pfizer et de Moderna sont recommandés pour les doses de rappel des personnes ayant reçu au moins deux doses de primovaccination contre la Covid-19.</p>
<p>On pense que les vaccins bivalents sont meilleurs contre les souches dominantes BA.4 et BA.5 d’Omicron que les vaccins à ARNm originaux, mais qu’ils sont <a href="https://www.canada.ca/en/public-health/services/publications/vaccines-immunization/summary-national-advisory-committee-immunization-november-3-2022-recommendations-use-moderna-spikevax-bivalent-mrna-50-mcg-Covid-19-booster-vaccine-adults.html">aussi efficaces que les vaccins bivalents de première génération</a> qui ciblent la souche originale et le sous-variant BA.1 d’Omicron. Les <a href="https://www.fda.gov/news-events/press-announcements/coronavirus-Covid-19-update-fda-authorizes-moderna-and-pfizer-biontech-bivalent-Covid-19-vaccines">États-Unis</a>, le <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vaccins-immunisation/resume-comite-consultatif-national-immunisation-3-novembre-2022-recommandations-utilisation-adultes-vaccin-rappel-arnm-spikevax-bivalent-50-mcg-moderna-contre-Covid-19.html">Canada</a> et l’<a href="https://www.ema.europa.eu/en/news/comirnaty-spikevax-ema-recommendations-extra-doses-boosters">Europe</a> ont des critères d’éligibilité légèrement différents en fonction de l’âge et des délais pour ces doses de rappel.</p>
<p>On s’attend à ce que l’influenza et la Covid-19 gagnent du terrain pendant la saison des virus respiratoires dans les climats nordiques. La vaccination, associée à des mesures de protection individuelle, constitue le meilleur moyen de préserver sa santé.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/194586/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sameer Elsayed ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Après une accalmie en raison des confinements, la grippe, le VRS et la Covid-19 devraient progresser au cours de la saison actuelle des virus respiratoires.Sameer Elsayed, Professor of Medicine, Pathology & Laboratory Medicine, and Epidemiology & Biostatistics, Western UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1927482022-10-30T19:55:30Z2022-10-30T19:55:30ZL’intelligence artificielle au défi du design de protéines : des prouesses et limites d’AlphaFold<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/490364/original/file-20221018-14-w9i26n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=14%2C14%2C4731%2C3477&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le SARS-CoV-2 pénètre par effraction dans les cellules. Des interactions complexes que l'intelligence artificielle peine encore à décrire.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pdb101.rcsb.org/sci-art/goodsell-gallery/sars-cov-2-fusion">Illustration by David S. Goodsell, RCSB Protein Data Bank</a></span></figcaption></figure><p>La pandémie liée à SARS-CoV-2 pose de façon aiguë la question du design de molécules capables de limiter l’action d’un virus sur nos cellules – un mécanisme qui implique des molécules de très grande taille difficiles à modéliser, des protéines, qui sont de plus… en mouvement permanent.</p>
<p>Des systèmes d’intelligence artificielle, à commencer par AlphaFold2 de Google, prédisent désormais la configuration de ces protéines de façon impressionnante, ce qui révolutionne la recherche dans le domaine. Comment marchent ces méthodes ? Quelles sont leurs limites actuelles ?</p>
<h2>Entrée de SARS-CoV-2 : une histoire de monte-en-l’air</h2>
<p>L’<a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25866377/">infection de l’une de nos cellules par le SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, commence par une sorte d’effraction</a> : le virus, une enveloppe hérissée de protéines à l’intérieur de laquelle se trouve son matériel génétique, se comporte comme un voleur entrant dans un appartement au premier étage d’un immeuble. Avec un grappin (le « domaine de fixation au récepteur » ou RBD se trouvant sur la fameuse protéine « <em>spike</em> »), il s’accroche à la rambarde (la non moins fameuse protéine « ACE2 »). Puis, à l’aide d’un marteau (le domaine de fusion, une autre région du spike), il brise la vitre (la membrane de la cellule) et injecte son matériel génétique.</p>
<p>Ce mécanisme est dynamique, c’est-à-dire que les molécules changent de conformation (de forme) pendant l’effraction. D’une part, le virus ne « dégaine » son grappin qu’au dernier instant ; d’autre part, le « bris de vitre » utilise une sorte de perche télescopique dont l’assemblage est complexe.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/e2Qi-hAXdJo?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Fusion de la membrane de la cellule et du virus ; source : ClarafiSciViz.</span></figcaption>
</figure>
<p>Ces deux protagonistes (spike et ACE2) sont des protéines. Les interactions entre protéines sont à la base de l’immense majorité des fonctions biologiques, et la compréhension de ces interactions nécessite dans un premier temps la connaissance de la forme géométrique des partenaires – on parle souvent de « clef » et de « serrure » pour visualiser le fait que la géométrie des protéines doit être adéquate pour qu’elles interagissent.</p>
<p>Ces conformations moléculaires sont étudiées expérimentalement depuis les années 1950-60 et entreposées dans une base de données internationale, la <a href="https://www.rcsb.org/">Protein Data Bank</a>.</p>
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<p>Dans le cas du SARS-CoV-2, on a beaucoup présenté la protéine Spike comme une telle clef, qui s’emboîterait dans la « serrure » ACE2. Mais le mécanisme clef-serrure est une vision un peu simpliste, et comme on l’a vu les protéines sont dotées d’une certaine flexibilité (elles se déforment), ce qui leur permet également de s’adapter.</p>
<p>En effet, une façon de bloquer l’infection par le SARS-CoV-2 consiste à empêcher la fixation du grappin (la protéine Spike), et plus précisément de son domaine de fixation au récepteur (RBD) sur la cible ACE2. C’est l’objectif de certains anticorps sécrétés par notre système immunitaire.</p>
<p>Hélas, par le jeu des mutations, le virus cherche en permanence à échapper à ce contrôle : certains acides aminés changent, ce qui fait que la conformation de sa protéine spike n’est plus reconnue par les anticorps. Ceux-ci n’ayant plus une affinité suffisante, le système immunitaire doit s’adapter, ce qui est une gageure lorsqu’il s’agit <a href="https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2022/09/19/ba-2-75-2-le-nouveau-sous-variant-domicron-qui-inquiete-les-scientifiques/">d’être efficace face à un large éventail de souches virales</a>.</p>
<h2>Affinité entre deux biomolécules : structure et dynamique</h2>
<p>Pour mieux comprendre la fixation du « grappin » (RBD) sur la « rambarde » (ACE2), intéressons-nous à l’interaction deux protéines A et B formant un complexe C.</p>
<p>À l’échelle atomique, deux phénomènes sont en compétition : des forces d’attraction entre atomes font que les molécules s’attirent ; mais, <a href="https://pubs.acs.org/doi/10.1021/cr040426m">sous l’effet de l’agitation thermique – c’est-à-dire les déplacements aléatoires des atomes qui augmentent avec la température, les molécules se déforment</a>.</p>
<p>Cette agitation thermique fait qu’une fois le complexe C formé, il peut se dissocier en A et B, les partenaires pouvant alors s’associer à nouveau, et ainsi de suite. Il s’agit là d’un équilibre chimique, et la quantité relative de molécules A et B et du complexe C permet de mesurer la stabilité de l’interaction. Plus il y a de complexe C, plus cela signifie que l’affinité de A pour B est élevée, et donc que leur interaction est stable.</p>
<p>Dans le cas de Spike et ACE2, une haute affinité du « grappin » (RBD) pour la « rambarde » (ACE2) augmentera le pouvoir infectieux du virus (le grappin s’accrochera d’autant plus fortement à la rambarde que son affinité pour elle est grande).</p>
<h2>AlphaFold2 : de la structure à l’affinité</h2>
<p>Estimer l’affinité de liaison nécessite donc de prendre en compte les déformations autour d’une structure moléculaire moyenne. Dans la métaphore serrure-clef, la forme de cette dernière doit être connue, au moins approximativement. On sait que les protéines sont formées de longues chaînes de différents acides aminés attachés ensemble, comme un long collier de perles.</p>
<p>Connaissant la séquence des acides aminés d’une protéine (autrement dit, l’ordre dans lequel ils s’enchaînent), pourrait-on prédire la forme qu’elle adoptera, en la calculant par ordinateur ?</p>
<p>Ce sujet a fait l’objet d’une <a href="https://www.nature.com/articles/s41586-021-03819-2">avancée majeure avec le développement de la méthode AlphaFold2</a> et du logiciel éponyme, par un groupe de recherche de Google DeepMind. Cette méthode a très clairement surpassé ses concurrentes lors du <a href="https://predictioncenter.org/casp14/">concours CASP14</a> en 2020, qui évalue la qualité des prédictions en les comparant à des structures résolues expérimentalement mais non révélées aux compétiteurs.</p>
<p>De façon très schématique, étant donnée la séquence d’acides aminés dont la conformation doit être prédite, AlphaFold2 utilise en entrée une base de données de séquences homologues (séquences différentes mais pour lesquelles les changements d’acides aminés n’altèrent pas la fonction de la protéine), ainsi que certaines structures expérimentales issues de la Protein Data Bank. La méthode génère en sortie une structure plausible pour la protéine, ainsi qu’un « score de confiance » pour la position, une fois la protéine repliée, de chaque acide aminé dans la conformation calculée, ce qui permet de voir quels acides aminés sont exposés et peuvent interagir avec l’extérieur.</p>
<p>La méthode utilise deux blocs principaux. Le premier produit un modèle grossier codant certaines contraintes entre les acides aminés, notamment les distances trois à trois qui doivent respecter l’inégalité triangulaire. Le second, le module de structure, introduit explicitement le modèle 3D en positionnant les acides aminés les uns par rapport aux autres, grâce à des <a href="https://papers.nips.cc/paper/2017/hash/3f5ee243547dee91fbd053c1c4a845aa-Abstract.html">« mécanismes d’attention »</a>, une technique algorithmique permettant d’explorer des hypothèses de façon aléatoire, et de retenir celles qui sont les plus cohérentes avec le modèle en cours d’élaboration. In fine, le réseau de neurones génère une conformation plausible.</p>
<p>À ce jour, la méthode est particulièrement efficace pour des domaines de protéines bien structurés (les plus rigides), mais l’est beaucoup moins pour les parties non structurées (les plus flexibles), ou encore pour les boucles flexibles pour lesquelles la notion de même structure unique n’a pas de sens. Par ailleurs, en dépit du score de confiance évoqué ci-dessus, le résultat global est livré sans garantie aucune.</p>
<h2>Appliquer la méthode aux anticorps du SARS-CoV-2</h2>
<p>Le succès tonitruant de cette méthode a bien entendu éveillé un intérêt pour la prédiction d’affinité, qui a été explorée très récemment <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2122954119">pour optimiser des anticorps contre le RDB du SARS- Cov-2</a>, afin que ces anticorps aient une affinité élevée pour des souches virales différentes.</p>
<p>La méthode utilise pour cela une base de données de « mutagenèse » : celle-ci donne à la fois la structure d’un complexe, la structure d’un complexe analogue dont les protéines ont muté génétiquement, et également l’affinité associée à chacun de ces deux complexes. Il s’agit donc d’apprendre comment les mutations influencent l’affinité. D’un point de vue méthodologique, l’algorithme identifie les acides aminés contribuant significativement à l’affinité de liaison.</p>
<p>De façon remarquable, cette stratégie a permis d’optimiser un anticorps efficace contre les variants Alpha, Beta et Gamma du SARS-CoV-2 (mais pas Delta).</p>
<h2>La prédiction de la dynamique reste un problème ouvert</h2>
<p>Estimer de façon fiable l’affinité de liaison entre des grosses molécules comme les protéines nécessite d’explorer des espaces de très haute dimension (les atomes sont nombreux et bougent dans les 3 dimensions de l’espace) afin de <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1218256109">calculer les propriétés moyennes</a> rendant compte de nos <a href="https://www.worldscientific.com/worldscibooks/10.1142/p579">observations macroscopiques</a>.</p>
<p>De plus, dans le contexte d’AlphaFold2 et de l’apprentissage machine, il faut des données disponibles, afin que les algorithmes puissent apprendre à lier la structure et ses propriétés. Dans notre cas, les informations statiques présentes dans la <em>Protein Data Bank</em> et autres bases de données ne contiennent manifestement pas toute l’information dynamique requise.</p>
<h2>« Prédire n’est pas expliquer »</h2>
<p>La question pratique du blocage effectif d’un virus comme SARS-CoV-2 montre à quel point ces questions de design moléculaire sont difficiles, ne relevant pas à ce jour d’un travail d’optimisation d’ingénierie classique.</p>
<p>La prédiction d’affinité illustre également l’opposition observée en épistémologie entre « prédictivisme » et explication par des lois et modèles, qui permettent d’établir une chaîne de causalité. Comme le disait le mathématicien et épistémologue René Thom, <a href="https://editions.flammarion.com/predire-n-est-pas-expliquer/9782081224988">« Prédire n’est pas expliquer »</a>, et les techniques d’apprentissage machine illustrent bien cette dissonance.</p>
<p>Gageons cependant que l’accumulation de données, dynamiques en particulier, permettra une convergence dans le sens où l’apprentissage machine sera capable d’<a href="https://theconversation.com/peut-on-faire-confiance-aux-ia-148867">assortir ses prédictions d’explications</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/192748/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Frédéric Cazals ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’intelligence artificielle de Google défraye la chronique en prédisant des structures de protéines, mais il manque des informations majeures pour comprendre les processus biologiques.Frédéric Cazals, Directeur de recherche; Equipe Algorithms-Biology-Structure, InriaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1897552022-09-07T18:02:16Z2022-09-07T18:02:16ZComment lutter contre les cinq principales bactéries responsables des intoxications alimentaires en France<p>Malgré les avancées sanitaires, les progrès en évaluation et gestion du risque, les infections par des bactéries (productrices de toxines pour certaines), des virus ou des parasites suite à la consommation d’un aliment contaminé continuent de toucher des <a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/food-safety">millions de personnes chaque année dans le monde</a>. En France, ce sont près de 16 000 cas de « toxi-infections d’origine alimentaire » qui ont été enregistrés en 2019.</p>
<p>Si la crise du Covid a provoqué une baisse temporaire du nombre de zoonoses (maladies dues à des pathogènes qui se transmettent de l’animal à l’humain), la tendance générale est à la hausse. Les principaux agents pathogènes restent généralement les mêmes, comme <a href="https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.2903/j.efsa.2021.6971">l’indique le dernier rapport de l’EFSA</a> (European Food Safety Authority). En 2020, il s’agissait des bactéries :</p>
<ul>
<li><p><a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/campylobacter"><em>Campylobacter</em></a></p></li>
<li><p><a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/salmonella-(non-typhoidal)"><em>Salmonella</em></a></p></li>
<li><p><a href="https://www.pasteur.fr/fr/sante-publique/cnr/les-cnr/peste-autres-yersinioses/infections-yersinia"><em>Yersinia enterocolitica</em> et <em>Y. pseudotuberculosis</em></a></p></li>
<li><p><a href="https://theconversation.com/aliments-contamines-par-la-bacterie-e-coli-quels-effets-sur-la-sante-et-comment-prevenir-les-infections-185176"><em>Escherichia coli</em> (EHEC)</a></p></li>
<li><p><a href="https://www.pasteur.fr/fr/file/3252/download?token=nuSFUB9S"><em>Listeria monocytogenes</em></a></p></li>
</ul>
<p>Selon les années, <em>Yersinia</em>, <em>E. coli</em> et <em>Listeria monocytogenes</em> peuvent changer de rang entre elles. Parmi les maladies qui suivent, figurent notamment les <a href="https://theconversation.com/les-echinococcoses-des-maladies-parasitaires-en-expansion-181276">échinococcoses</a>, la tuberculose, les brucelloses, les infections au <a href="https://theconversation.com/virus-exotiques-en-france-un-sujet-plus-que-jamais-dactualite-186324">West Nile Virus</a>, etc.</p>
<p>Pour que chacun puisse être acteur de sa propre sécurité, voici les informations à connaître sur les modes de contaminations, les risques et les précautions à prendre ou à surveiller : mieux connaître et caractériser le danger et le surveiller permet de proposer des solutions pour le maîtriser. Sachant qu’un tiers des toxi-infections alimentaires s’attrapent chez soi, chacun peut agir pour limiter ce risque.</p>
<h2><em>Campylobacter</em>, première cause de toxi-infection alimentaire en Europe et en France</h2>
<figure class="align-right ">
<img alt="Gros plan sur des bactéries Campylobacter, en tire-bouchon" src="https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482336/original/file-20220901-4205-dk6ns2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Campylobacter peut causer des entérites aiguës avec fièvres, maux de tête, etc. Des complications sont possibles, avec passage de la bactérie dans le sang (un cas sur cent).</span>
<span class="attribution"><span class="source">De Wood, Pooley, USDA, ARS, EMU</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>On compte un peu plus de six cas d’infection pour 100 000 personnes en France, mais ce chiffre est largement sous-estimé car de nombreux cas ne sont pas recensés. La <a href="https://www.anses.fr/fr/content/campylobact%C3%A9riose">campylobactériose</a> prend le plus souvent la forme d’une entérite (inflammation de l’intestin grêle) aiguë, dont les symptômes sont la diarrhée (85 % des cas), des douleurs abdominales (79 %), fièvre (50 %), maux de tête (41 %), des selles sanguinolentes et vomissements (15 %) causés par une infection intestinale.</p>
<p>Ces bactéries ont pour réservoir le tube digestif des volailles – on peut ainsi en avoir jusqu’à plusieurs millions par gramme de matières fécales. Les risques d’infection sont importants lors de production de poulet : si le processus d’abattage ne suit pas les recommandations sanitaires, les bactéries qui se retrouvent sur les carcasses peuvent être transférées vers les produits découpés prévus pour la consommation.</p>
<p>Mais la manipulation de la volaille dans un second temps en cuisine peut aussi être source de risques d’infection : il peut y avoir un transfert de bactéries <em>via</em> les planches à découper et les ustensiles (couteau par exemple) vers des crudités si le nettoyage est mal fait ou absent. Cette contamination peut se faire avant, mais aussi après cuisson si le plat n’est pas changé ou lavé. Attention également aux produits insuffisamment cuits, par exemple lors d’un barbecue ou d’une fondue chinoise.</p>
<p><strong>Comment se prémunir ?</strong> La vigilance doit être à tous les niveaux de la chaîne de production, des élevages jusqu’au consommateur.</p>
<p>Au niveau des élevages et des ateliers d’abattage et de transformation, une bonne maîtrise de la biosécurité notamment permet de diminuer en amont la quantité de bactéries dans le tube digestif des animaux. Le respect des bonnes pratiques d’abattage et de transformation est également primordial.</p>
<p>Le consommateur peut, lui, agir sur l’hygiène dans sa cuisine. Il convient de ne pas croiser les circuits crus et cuits, de nettoyer et désinfecter surfaces et ustensiles utilisés, de respecter les températures de cuisson.</p>
<h2><em>Salmonella</em>, première cause de toxi-infections alimentaires collectives en France</h2>
<p>Deuxième cause de zoonoses après <em>Campylobacter</em>, les salmonelles sont la <a href="https://www.anses.fr/fr/content/qu%E2%80%99est-ce-que-la-salmonellose-et-comment-s%E2%80%99en-pr%C3%A9munir">première cause de toxi-infections alimentaires collectives ou « TIAC »</a> (39 % en France). Elles provoquent des gastro-entérites qui peuvent être violentes, mais pas seulement – en particulier chez les publics vulnérables.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Deux salmonelles dans des cellules humaines" src="https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=632&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=632&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482343/original/file-20220901-4342-hxwvfh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=632&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Les salmonelles (en rouge), une fois avalées, traversent la paroi intestinale et gagnent les ganglions mésentériques où elles vont relâcher des toxines.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Rocky Mountain Laboratories, NIAID, NIH</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Les aliments incriminés sont multiples et vont des plats cuisinés et salades composées aux pizzas en passant par les sandwichs… Et cette fois, outre les volailles, coquillages et crustacés, poissons, œufs et produits à base d’œufs, viande, produits de charcuterie, fromages et produits laitiers peuvent être à l’origine de l’infection. Pour 30 % des TIAC à <em>Salmonella</em>, la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs serait en cause.</p>
<p>La réglementation mise en place chez la volaille, notamment pour les poules pondeuses, a contribué à faire baisser les cas de salmonellose. Malheureusement, une recrudescence des cas dus à un type spécifique de salmonelles (S. Enteritidis) peut encore être observée dans certains élevages.</p>
<p><strong>Comment se prémunir ?</strong> Des moyens de lutte existent à tous les niveaux de la chaîne de production, des élevages jusqu’au consommateur.</p>
<p>Au niveau des élevages et des ateliers d’abattage et de transformation, il convient de respecter la réglementation en vigueur, un outil puissant qui a montré son efficacité. Une surveillance accrue permet d’anticiper la diffusion d’une contamination détectée à la source.</p>
<p>Au niveau du consommateur, les conseils d’hygiène dans la cuisine (nettoyer et désinfecter surfaces et ustensiles), respecter les températures de cuisson et de conservation des œufs et des produits frais sont là encore parfaitement pertinents.</p>
<h2><em>Listeria monocytogenes</em>, si difficile à tracer</h2>
<p>On compte 350 à 400 cas de listériose chaque année en France. Isolés, ils ont une origine d’autant plus difficile à tracer.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="Vue d’une Listeria, avec ses cils" src="https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=784&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=784&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=784&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=986&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=986&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482347/original/file-20220901-19-qjljgg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=986&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La Listeria est présente un peu partout dans le sol et est très résistante (aux variations de pH, de températures, etc.).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Centers for Disease Control and Prevention</span></span>
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</figure>
<p>Les <a href="https://www.anses.fr/fr/content/qu%E2%80%99est-ce-que-la-list%C3%A9riose-et-comment-s%E2%80%99en-pr%C3%A9munir">listérioses</a> sont des infections rares, mais graves (seconde cause de décès d’origine alimentaire en France), qui plus est persistantes et réémergentes. Ceci notamment parce que ses réservoirs sont variés et nombreux, et que de nouvelles sources de contamination apparaissent régulièrement : fromages au lait cru, poissons fumés, coquillages crus, produits de charcuterie (rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, jambons…), mais aussi graines germées crues (soja, etc.), fruits et légumes surgelés…</p>
<p>Les personnes âgées ou dont le système immunitaire est défaillant, les femmes enceintes et les nouveau-nés sont particulièrement à risque.</p>
<p><strong>Comment se prémunir ?</strong> C’est principalement le respect des bonnes pratiques en ateliers de production et de transformation des aliments qui permet d’éviter les contaminations. L’Anses élabore des <a href="https://www.anses.fr/fr/content/les-guides-de-bonnes-pratiques-dhygi%C3%A8ne-gbph">guides de bonnes pratiques et d’hygiène</a> à destination des professionnels pour assurer la sécurité sanitaire des aliments. Elle développe également des méthodologies d’analyses de données et de contrôle du risque microbiologique.</p>
<h2><em>E. coli</em> (EHEC), attention aux enfants</h2>
<p>Les <a href="https://www.anses.fr/fr/content/qu%E2%80%99est-ce-que-les-escherichia-coli-ent%C3%A9roh%C3%A9morragiques-ehec-et-comment-s%E2%80%99en-pr%C3%A9munir">colibacilles entérohémorragiques (EHEC ou STEC) responsables de syndromes hémolytiques et urémiques, ou SHU</a>, peuvent être présents dans la flore intestinale des bovins, ce qui fait que, suite à une mauvaise préparation, ils peuvent se retrouver dans des steaks hachés (le hachage fait pénétrer la contamination externe à l’intérieur), mais pas seulement : végétaux, farine, produits laitiers ne sont pas sans risque.</p>
<p>[<em>Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Le danger vient du fait qu’une <a href="https://theconversation.com/aliments-contamines-par-la-bacterie-e-coli-quels-effets-sur-la-sante-et-comment-prevenir-les-infections-185176">faible dose de pathogènes suffit à être infectante</a>, et que les conséquences médicales sont sévères (crampes abdominales, diarrhée parfois sanglante, etc.) – les jeunes enfants étant particulièrement vulnérables, comme les personnes immunodéprimées.</p>
<p><strong>Comment se prémunir ?</strong> Là encore le respect des <a href="https://www.anses.fr/fr/content/les-guides-de-bonnes-pratiques-dhygi%C3%A8ne-gbph">bonnes pratiques dans les ateliers de production et de transformation</a> et une surveillance poussée dans l’industrie du steak haché surgelé a permis de rendre rares ces contaminations. Toujours se rappeler également que si un aliment contaminé par <em>E. coli</em> n’est pas cuit à cœur, la bactérie reste vivante.</p>
<h2>Les conseils clés pour limiter les risques</h2>
<p>L’Anses a identifié des <a href="https://www.anses.fr/fr/content/conseils-dhygi%C3%A8ne-dans-la-cuisine-dix-gestes-simples-pour-pr%C3%A9venir-les-risques">gestes simples que chacun peut mettre en œuvre</a> lors de la préparation des repas ou pour la conservation des denrées :</p>
<ul>
<li><p>Se laver les mains avec de l’eau et du savon ;</p></li>
<li><p>Éviter de préparer le repas si l’on a une gastro-entérite ;</p></li>
<li><p>Nettoyer minimum une fois par an son réfrigérateur, et quand quelque chose y est renversé ;</p></li>
<li><p>Prévoir pour la viande, les poissons, etc. un matériel (couteau, planche…) spécifique ;</p></li>
<li><p>Les aliments ne doivent être gardés plus de 2h à température ambiante avant d’être placés au réfrigérateur ;</p></li>
<li><p>Pour les produits traiteurs, les plats cuisinés, les pâtisseries à base de crème, etc. ne pas les conserver plus de trois jours ;</p></li>
<li><p>La zone la plus froide du réfrigérateur doit être de 4 °C ;</p></li>
<li><p>Les personnes vulnérables (jeunes enfants, femmes enceintes, personnes immunodéprimées) doivent consommer leur viande hachée bien cuite à cœur et les aliments crus (viandes, poissons, produits laitiers, etc.) leur sont déconseillés ;</p></li>
<li><p>Les repas et biberons des nourrissons ne doivent pas être conservés plus de 48 heures à 4 °C.</p></li>
</ul>
<p>Le <a href="https://www.anses.fr/fr/content/comment-bien-conserver-ses-aliments-et-ne-pas-interrompre-la-cha%C3%AEne-du-froid">respect de la chaîne du froid</a> est également incontournable. Quelques rappels : assurez-vous que vos aliments surgelés ne décongèlent pas entre le magasin et votre domicile (usage d’un sac isotherme, etc.), ne surchargez pas votre réfrigérateur et surveillez sa température interne, consommez rapidement les aliments une fois décongelés.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189755/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Marianne Chemaly a reçu des financements des projets de recherche et des thèses, soumis à des appels à projets régionaux, nationaux, ou européens (fonds publics).
Elle est membre du panel d'experts de l'EFSA sur les contaminants microbiologiques (Biohaz).</span></em></p>Campylobacter, Salmonelle, Yersinia, Coli et Listeria : ces bactéries sont les premières causes d’infections alimentaires en France. Que provoquent-elles ? Comment se protéger ? Ce qu’il faut savoir.Marianne Chemaly, Chef d’Unité, Directrice de Projets de Recherche, Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1887912022-08-31T13:05:54Z2022-08-31T13:05:54ZVoici comment gérer vos crottes de nez, selon la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/479217/original/file-20220815-704-uvaclw.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=71%2C35%2C5901%2C3952&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Outre le fait que manger une crotte de nez est dégoûtant, cela revient à ingérer des germes contenus dans le mucus, des métaux toxiques et des contaminants environnementaux.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Allez, avouez que vous le faites.</p>
<p>Que ce soit en compagnie d’un conjoint ou en cachette quand on croit que personne ne regarde, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7852253/">nous nous fouillons tous dans le nez</a>. Et les autres <a href="https://www.science.org/content/article/video-monkey-uses-tool-pick-her-nose">primates</a> le font aussi.</p>
<p>La stigmatisation sociale autour du curage de nez est très répandue. Mais devons-nous vraiment le faire… et où devons-nous mettre nos crottes de nez ?</p>
<p>En tant que scientifiques qui avons effectué des recherches sur les contaminants environnementaux – dans nos maisons, nos lieux de travail, nos jardins –, nous avons une bonne idée de ce que vous manipulez réellement lorsque vous glissez avec satisfaction votre doigt dans votre narine.</p>
<p>Voici ce que vous devez savoir avant de passer à l’action.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=424&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=424&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=424&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=532&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=532&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/471502/original/file-20220629-26-nfo4ow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=532&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les enfants, qui n’ont pas encore appris les normes sociales, réalisent rapidement que la compatibilité entre un doigt et une narine est plutôt bonne.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Qu’y a-t-il dans une crotte de nez ?</h2>
<p>Se curer le nez est une habitude tout à fait naturelle ; les enfants, qui n’ont pas encore appris les normes sociales, réalisent rapidement que la compatibilité entre un doigt et une narine est plutôt bonne. Mais il y a bien plus que de la morve là-dedans.</p>
<p>Pendant les <a href="https://www.lung.ca/lung-health/lung-info/breathing">quelque 22 000 cycles respiratoires quotidiens</a>, le mucus formant des crottes de nez constitue un filtre biologique essentiel pour capturer la poussière et les allergènes avant qu’ils ne pénètrent dans nos voies respiratoires, où ils peuvent provoquer une inflammation, de l’asthme et d’autres <a href="https://www.npr.org/sections/health-shots/2020/05/27/862963172/how-the-lost-art-of-breathing-can-impact-sleep-and-resilience">problèmes pulmonaires à long terme</a>.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/savez-vous-ce-que-vous-ramenez-chez-vous-avec-vos-chaussures-dechaussez-vous-avant-dentrer-179416">Savez-vous ce que vous ramenez chez vous avec vos chaussures ? (Déchaussez-vous avant d’entrer…)</a>
</strong>
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</p>
<hr>
<p>Les cellules de vos voies nasales, appelées <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK553208/">cellules caliciformes</a> (ainsi nommées en raison de leur aspect en forme de coupe), produisent du mucus pour piéger les virus, les bactéries et la poussière contenant des <a href="https://doi.org/10.1006/toxs.1998.2549">substances potentiellement dangereuses</a> comme le <a href="https://wwwn.cdc.gov/TSP/ToxFAQs/ToxFAQsDetails.aspx?faqid=93&toxid=22">plomb</a>, l’amiante et le pollen.</p>
<p>Le mucus nasal et ses anticorps et enzymes constituent le système de <a href="https://erj.ersjournals.com/content/49/1/1601709">défense immunitaire de première ligne de l’organisme contre les infections</a>.</p>
<p>La cavité nasale possède également son propre microbiome. Parfois, ces populations naturelles peuvent être perturbées, ce qui entraîne diverses affections, telles que la <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2152656720911605">rhinite</a>. Mais en général, les microbes de notre nez aident à repousser les envahisseurs, en les combattant sur un champ de bataille de mucus.</p>
<p>La poussière, les microbes et les allergènes capturés dans votre mucus finissent par être ingérés lorsque celui-ci s’écoule dans votre gorge.</p>
<p>Ce n’est généralement pas un problème, mais cela peut exacerber l’exposition environnementale à certains contaminants.</p>
<p>Par exemple, le <a href="https://theconversation.com/the-verdicts-in-we-must-better-protect-kids-from-toxic-lead-exposure-41969">plomb</a> – une neurotoxine répandue dans la <a href="https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.est.1c04494">poussière domestique</a> et la <a href="https://doi.org/10.1016/j.envint.2021.106582">terre à jardin</a> – pénètre le plus efficacement dans le corps des enfants par ingestion et digestion.</p>
<p>Ainsi, vous risquez d’aggraver des expositions toxiques environnementales particulières si vous reniflez ou mangez des crottes de nez au lieu de les expulser.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=329&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=329&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=329&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=414&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=414&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/471513/original/file-20220629-20-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=414&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Se décrotter le nez est officiellement connu sous le nom de rhinotillexomanie, et le terme mucophagie est utilisé pour désigner l’ingestion de ces crottes de nez poisseuses.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Que dit la science sur les risques qu’entraîne la chasse aux crottes de nez ?</h2>
<p>Le <a href="https://doi.org/10.1086/506401">staphylocoque doré</a> (<em>Staphylococcus aureus</em>, parfois abrégé en S. aureus) est un germe qui peut causer une variété d’infections légères à graves. Des études montrent qu’on le retrouve souvent <a href="https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejm200101043440102">dans le nez</a> (on parle de portage nasal).</p>
<p>Voici ce qu’une <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/infection-control-and-hospital-epidemiology/article/abs/nose-picking-and-nasal-carriage-of-staphylococcus-aureus/DC21FFA771693C772308530D2B1A1452">étude</a> a révélé :</p>
<blockquote>
<p>Le curage de nez est associé au portage nasal du S. aureus. Son rôle dans le portage nasal pourrait bien être un facteur déterminant dans certains cas. Surmonter l’habitude de se mettre le doigt dans le nez pourrait faciliter les stratégies de décolonisation du S. aureus.</p>
</blockquote>
<p>Se fouiller dans le nez peut également être associé à un <a href="https://cdn.mdedge.com/files/s3fs-public/CT106004010_e.PDF">risque accru</a> de transmission du staphylocoque doré vers les plaies, où il présente un risque plus grave.</p>
<p>Les antibiotiques ne fonctionnent pas toujours sur cette bactérie. Un article a <a href="https://cdn.mdedge.com/files/s3fs-public/CT106004010_e.PDF">montré</a> que :</p>
<blockquote>
<p>La résistance croissante aux antibiotiques exige des prestataires de soins de santé qu’ils évaluent les habitudes de leurs patients à se mettre les doigts dans le nez et qu’ils les éduquent sur les moyens efficaces de prévenir cette pratique.</p>
</blockquote>
<p>Le curage de nez pourrait également être un vecteur de transmission du <em>Streptococcus pneumoniae</em>, une cause fréquente de <a href="https://doi.org/10.1183/13993003.00599-2018">pneumonie</a> parmi <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7500738/">d’autres infections</a>.</p>
<p>En d’autres termes, se planter un doigt dans le nez est un excellent moyen d’enfoncer davantage les germes dans votre corps, ou de les répandre dans votre environnement avec votre doigt d’une propreté douteuse.</p>
<p>Il existe aussi un risque de lésions et d’abrasions à l’intérieur des narines, qui peuvent permettre aux bactéries pathogènes d’envahir votre corps. Le fait de se curer le nez de façon compulsive au point de se mutiler est appelé <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2173573521000855#:%7E:text=Rhinotillexomania%20is%20a%20term%20that,pathological%20habit%20of%20nose%20picking.&text=Nose%20picking%20is%20common%20in,injury%20in%20children%20and%20adolescents.">rhinotillexomanie</a>.</p>
<h2>Eh bien, je l’ai fait. Et maintenant ?</h2>
<p>Certains les mangent (le terme technique est <a href="https://www.healthline.com/health/eating-boogers#risks">mucophagie</a>, ce qui signifie « se nourrir de mucus »). Outre le fait que manger une crotte de nez est dégoûtant, cela revient à ingérer tous ces germes contenus dans le mucus, ces métaux toxiques et ces contaminants environnementaux dont nous avons parlé plus haut.</p>
<p>D’autres les essuient sur l’objet le plus proche, un petit cadeau que découvrira plus tard une autre personne. Répugnant… et c’est un excellent moyen de propager les germes.</p>
<p>Certains plus soucieux de l’hygiène et plus respectables utilisent un mouchoir en papier pour récupérer le tout, puis le jettent ensuite dans une poubelle ou dans les toilettes.</p>
<p>C’est sans doute l’une des options les moins mauvaises, si vous devez à tout prix vous curer le nez. Veillez simplement à vous laver les mains avec soin après vous être mouché ou vous être fouillé dans le nez, car tant que le mucus n’a pas complètement séché, les virus infectieux peuvent <a href="https://journals.asm.org/doi/full/10.1128/mSphere.00474-19">subsister</a> sur les mains et les doigts.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/471515/original/file-20220629-12-s0d62b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Certaines personnes plus soucieuses de l’hygiène et plus respectueuses utilisent un mouchoir en papier pour procéder au ramassage, puis le jettent ensuite dans une poubelle ou dans les toilettes.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<h2>Aucun conseil au monde ne vous empêchera de poursuivre votre quête</h2>
<p>En secret, dans la voiture ou sur des serviettes de table, nous le faisons tous. Et à vrai dire, c’est vraiment satisfaisant.</p>
<p>Mais rendons hommage au travail inlassable accompli par nos remarquables nez, mucus et cavités sinusales, ces adaptations biologiques étonnantes. Et n’oublions pas qu’ils s’efforcent de nous protéger.</p>
<p>Votre nez fait des heures supplémentaires pour vous garder en bonne santé, alors ne lui rendez pas la tâche plus difficile en y coinçant vos doigts sales. Ne jouez pas les trouble-fêtes. Soufflez discrètement, jetez le mouchoir en papier de manière réfléchie et lavez-vous les mains tout de suite après.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/188791/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mark Patrick Taylor a reçu des financements via une subvention du gouvernement australien pour la science citoyenne (2017-2020), CSG55984 'Citizen insights to the composition and risks of household dust' (le projet DustSafe). Il est également bénéficiaire d'un financement du Conseil australien de la recherche. Il est professeur honoraire à l'Université Macquarie et employé à temps plein de l'EPA Victoria, nommé au rôle statutaire de scientifique environnemental en chef.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Michael Gillings a reçu des financements du Conseil australien de la recherche.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Gabriel Filippelli ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>En secret, dans la voiture ou sur des serviettes de table, nous le faisons tous. Et pour être franc, c’est très satisfaisant.Mark Patrick Taylor, Chief Environmental Scientist, EPA Victoria; Honorary Professor, School of Natural Sciences, Macquarie UniversityGabriel Filippelli, Chancellor's Professor of Earth Sciences and Executive Director, Indiana University Environmental Resilience Institute, IUPUIMichael Gillings, Professor of Molecular Evolution, Macquarie UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1875522022-07-26T21:20:20Z2022-07-26T21:20:20ZCovid : retour sur 30 mois de tribulations d’un virus humain chez l'animal<p>Depuis deux ans, l’Homme a amplifié et distribué le virus du Covid sur toute la planète, exposant au passage une grande partie du règne animal qui le côtoie… Quel bilan peut-on tirer aujourd'hui des affinités virales non humaines et du fameux risque si médiatisé du « réservoir animal » ?</p>
<p>En novembre 2020, comme responsable Vétérinaire du Parc Zoologique de Paris, je faisais un <a href="https://theconversation.com/des-chauves-souris-aux-visons-les-roles-passes-actuels-et-futurs-des-animaux-dans-la-covid-19-138279">premier point sur les confrontations entre l’animal et le virus du SARS-CoV-2</a>, fussent-elles imaginées, expérimentales ou « naturelles ». Après avoir prédit de grands risques de contamination sur d’innombrables espèces par le calcul théorique, il s'est finalement avéré que le vison d’Amérique était ce que l’humain avait rendu de plus exposé à ce virus. La raison étant que nous en faisons des élevages si denses qu’ils favorisent la dissémination virale.</p>
<p>En deux ans, la biographie scientifique humaine du SARS-CoV-2 s'est développée pour être particulièrement denses et exhaustive. Rarement un virus n’a été aussi intensément suivi, ses moindres variants génétiques traqués quasiment en temps réel, la plus infime modification spatiale d’une de ses protéines épiée : plus de 180 000 articles ont été publiés depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2020 jusqu’à aujourd’hui.</p>
<p>De ce volume impressionnant, 5 à 6 % des articles portent sur les infections animales, chiffre plutôt stable au fil des mois.</p>
<h2>Le lion, le rat et le Covid…</h2>
<p>41 : il s’agit du nombre d’espèces sur lesquelles une infection au SARS-CoV-2 a été constatée comme possible jusqu’en juillet 2022. Pour 14 d’entre elles, cette contamination a été provoquée expérimentalement, mais <a href="https://vis.csh.ac.at/sars-ani/">pour les 27 autres, il s’agit d’infections <em>in natura</em></a> – terme ici plutôt erroné, car ces passages dits « naturels » sont en fait, le plus souvent, originaire d’une source primaire humaine, donc d’animaux vivants en milieu plus anthropisé que « naturels »…</p>
<p>Cela ne représente que 0,75 % des espèces de mammifères décrites sur la planète. Au-delà de ce chiffre probablement sous-évalué mais finalement assez réduit, penchons-nous sur le nombre d’« évènements » identifiés, à savoir les cas où un ou plusieurs animaux d’une même unité ont été diagnostiqués infectés hors étude expérimentale : il est de l’ordre de <a href="https://vis.csh.ac.at/sars-ani/">700 à 1000 évènements</a>, allant d’un seul animal jusqu’à plusieurs milliers (élevage de visons, cerfs de Virginie, etc.)</p>
<p>La définition d’un animal infecté est déjà une étiquette difficile à poser. <em>Stricto sensu</em>, ne devraient être intégrés que les animaux pour lesquels une multiplication du virus dans les tissus a été prouvée, c’est-à-dire une détection de virus dit « vivant » et en réplication. Ainsi, les études dites « sérologiques », dans lesquelles n’est mise en évidence que la présence d’anticorps, formulent généralement l’hypothèse d’une infection préalable, mais cela reste difficilement vérifiable en l’absence d’un examen clinique antérieur pour constater l’infection.</p>
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<img alt="Un écouvillon est enfoncé dans la narine d’un puma allongé" src="https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/475623/original/file-20220722-18-5a85e2.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Écouvillonnage nasal d’un puma lors d’un contrôle de routine sous anesthésie au Parc Zoologique de Paris. Quatre cas d’infection de SARS-CoV-2 ont été rapporté depuis 2020 chez cette espèce en captivité.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Parc Zoologique de Paris/MNHN</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Certains cas rapportés posent d’ailleurs question quant aux méthodes employées pour conclure à l’infection de l’animal. Citons deux exemples :</p>
<ul>
<li><p>Le premier est un <a href="https://europepmc.org/article/ppr/ppr440367">centre de soins de la faune sauvage au Brésil qui rapporte une infection des lamantins</a> en réhabilitation après avoir trouvé du SARS-CoV-2 sur un écouvillon fait dans le nez des siréniens. En réalité, ces animaux en soins sont gardés à l’année dans une eau qui n’est pas stérilisée, dans un milieu très urbanisé où il est très probable qu’un grand nombre de copies virales subsistent dans l’environnement. Trouver de l’ARN viral sur le nez d’un animal aquatique qui passe 24h/24 dans un tel milieu, soigné par des humains, n’est guère très étonnant. Il est ainsi difficile d’en conclure quoi que ce soit sur une infection, une réplication du virus dans les poumons du lamantin, et encore plus sur sa capacité à devenir réservoir.</p></li>
<li><p>Le deuxième exemple est celui de la méthode sérologique employée. Après avoir sorti de nombreuses publications sur les taux de séropositivité SARS-CoV-2 parfois élevé chez les chats périurbains ou les cervidés sauvages, certaines équipes commencent à citer des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35352999/">biais méthodologiques, comme la présence encore non élucidée d’anticorps réagissant aux tests dits « spécifiques » du virus chez certains chats</a>, en particulier sur des échantillons pris bien avant la période pandémique. Il est ainsi possible qu’en recherchant des anticorps dirigés contre certaines régions virales, on découvre une immunité déjà existante contre d’autres (corona)virus possédant des séquences antigéniques similaires, brouillant ainsi les pistes si on ne double pas avec d’autres tests.</p></li>
</ul>
<p>Cependant, le <a href="https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2022.01.20.476458v1.full">Canada</a> et les États-Unis ont bien découvert que le virus circulait chez le cerf à queue blanche depuis des mois. On peut trouver plusieurs raisons à cela : dans les premières hypothèses théoriques de sensibilité au virus, cette espèce de cervidé avait été classée <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2010146117">comme à haut risque</a>, du fait de la conformation de son récepteur ACE2. De plus, il s’agit d’un des cervidés les plus nombreux sur la planète : on compte plus de 33 millions d’individus en Amérique de nord.</p>
<p>Cette densité et sa gestion cynégétique locale intensive en font une espèce quasi urbaine dans de nombreuses villes américaines, très proches des activités humaines. Il en résulte un <a href="https://www.nature.com/articles/s41586-021-04353-x">taux d’incidence très élevé, estimé entre 20 et 40 %</a>, portant toujours sur les animaux chassés.</p>
<p>Il est alors intéressant d’observer la situation des cervidés chassés de l’autre côté de l’Atlantique : nos cerfs élaphes, daims ou chevreuils sont certes un moins nombreux (aucune de ces espèces ne dépasse les 10 millions d’individus sur toute l’Europe) et sont eux aussi chassés, mais gérés avec bien moins de proximité humaine. De nombreux pays (Suède, Allemagne, Autriche, France, etc.), alarmés par la découverte américaine, ont mené des études sur leurs cerfs sauvages. Résultat : aucun animal infecté, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9031146/">aucun séropositif</a>.</p>
<p>Signalons d’ailleurs que le <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/releve-maladies-transmissibles-canada-rmtc/numero-mensuel/2022-48/numero-6-juin-2022/surveillance-faune-ontario-quebec-sras-cov-2.html">Canada a élargi ses recherches à d’autres espèces sauvages connues comme sensibles (raton laveur, vison…)</a> et n’a détecté aucun animal positif en Ontario et au Québec. La diffusion du virus vers la faune sauvage dite périurbaine semble ainsi pour le moment bien plus anecdotique que ne le prévoyaient les simulations alarmistes de 2021.</p>
<h2>Des variants et des animaux</h2>
<p>Les virus trouvés chez les animaux sont souvent séquencés et répertoriés dans les grandes bases de données génomiques en ligne pour que, selon les principes de la science ouverte, l’<a href="https://www.nature.com/articles/s41597-022-01543-8">information profite à tous en temps réel</a>.</p>
<p>La consultation de ces bases nous apprend que les variants les plus retrouvés chez les animaux sont Alpha, mais surtout Beta et Delta. La majorité des cas où des animaux sauvages en captivité ont démontré des symptômes – très souvent passagers et légers – est d’ailleurs associée au variant Delta, connu pour sa contagiosité augmentée et surtout une sévérité des signes plus importante chez notre espèce. Ce fut particulièrement le cas pour les cas de lions, tigres ou léopard des neiges de zoo en 2021 dans l’hémisphère Nord.</p>
<p>Depuis 2020, les chercheurs savent que la cible cellulaire du virus, le fameux récepteur « ACE2 », en fait une menace importante puisque cette molécule est assez bien conservée à travers les plus de 6000 espèces de mammifères. C’est pour cette raison que l’infection expérimentale finit par fonctionner sur beaucoup d’espèces : en administrant de très grandes quantités de virus, on arrive à obtenir un schéma infectieux qui ne se produit pas ou peu avec des expositions plus réduites sur le terrain. Par exemple, en conditions expérimentales, on arrive très difficilement à infecter les bovins, seul un faible pourcentage se contaminent… mais cela ne se produit heureusement pas naturellement au sein des 1,5 milliard de vaches de la planète.</p>
<p>L’adéquation entre la protéine « Spike » de SARS-CoV-2 et l’ACE2 humain est très précise, une horlogerie fine qui fonctionne donc moins bien avec l’ACE2 des mammifères non humains… sauf si des mutations « améliorent » la situation.</p>
<p>C’est le cas de la fameuse mutation « N501Y », notamment apparue avec le variant Alpha, et qui, même s’il n’y pas de « filiation » entre les variants, existe jusqu’aux variants « Omicron » actuels. La substitution de ce seul acide aminé en position 501, au milieu des 1272 autres que comportent la protéine « Spike », non seulement augmente les capacités de contagion du virus, mais aussi permet quasiment à elle seule la <a href="https://www.nature.com/articles/s41392-021-00704-2">liaison de l’ACE2 de souris avec le virus</a>, ce qui ne fonctionnait initialement pas sur les souches originelles du SARS-CoV-2.</p>
<p>Dans la communauté scientifique, on peut noter deux types de réactions à cette information : certaines équipes y voient un <a href="https://www.nature.com/articles/d41586-022-00215-2">marqueur de l’origine possiblement animale d’Omicron</a>, tandis que d’autres voient surtout le <a href="https://www.nature.com/articles/s41467-022-30698-6">risque de son expansion chez les rongeurs</a>, qui pourrait alors devenir un réservoir majeur sous nos pieds. De très nombreux pays <a href="https://www.researchgate.net/publication/361960941_Monitoring_Urban_Zoonotic_Virus_Activity_Are_City_Rats_a_Promising_Surveillance_Tool_for_Emerging_Viruses">surveillent les rongeurs urbains</a> <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8447303/">depuis 2021</a>, et les résultats prouvent jusqu’ici que ces animaux ne sont pas porteurs du SARS-CoV-2.</p>
<p>Les craintes de voir naître un « incubateur à variants » proche de l’Humain se sont focalisées sur les chiens, chats et rongeurs, si nombreux et si proches des activités humaines…</p>
<p>Ce sont toutefois les visons d’Amérique et les cerfs de Virginie qui ont montré les circulations intra-espèces les plus nombreuses et durables. Pour ces deux espèces, comme pour les <a href="https://www.nature.com/articles/d41586-022-00322-0">hamsters d’animalerie à Hongkong</a>, de <a href="https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2022.02.22.481551v3">rares cas de « retour » viral à l’Homme sont documentés ou craints</a>, mais ils restent finalement anecdotiques face aux contaminations interhumaines.</p>
<p>Les suivis réalisés sur les visons et les cerfs de Virginie montrent d’ailleurs que le virus n’a <a href="https://www.nature.com/articles/s41467-022-30698-6">pas drastiquement augmenté le nombre de mutations pour circuler chez ces espèces</a> : au bout de deux ans, il n’y a ainsi aucun signe d’une adaptation à un autre hôte que nous.</p>
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<h2>Faut-il vacciner les animaux ?</h2>
<p>Sur le socle désormais incontournable du concept <a href="https://theconversation.com/le-concept-one-health-doit-simposer-pour-permettre-lanticipation-des-pandemies-139549">« une seule santé » (One Health)</a>, le fameux principe de la balance bénéfice-risque, si souvent débattu au sujet de la vaccination humaine, s’applique tout autant pour l’animal. Quelques voix s’élèvent pour proposer de déplacer l’outil vaccinal depuis la population humaine vers les populations animales, de manière à prévenir le risque de transmission et l’apparition de réservoirs.</p>
<p>Historiquement, les premiers vaccins humains furent évalués sur des animaux assez tôt en 2020, menant ensuite à l’injection de milliards de doses humaines de plus d’une trentaine de vaccins différents. Le nombre de vaccins mis sur le marché pour les animaux est au contraire resté très restreint et se compte sur les doigts d’une patte.</p>
<p>Il est d’ailleurs intéressant de noter que les premières motivations pour mettre ces vaccins sur le marché n’étaient pas tant d’empêcher la création de réservoirs que de sauvegarder la filière d’élevage des animaux à fourrure…</p>
<p>Le vaccin russe Carniva-Cov, le vaccin finlandais Furcovac et même le vaccin américain/européen de chez Zoetis : tous visaient prioritairement les carnivores élevés pour leur fourrure, visons en tête : l’objectif annoncé de ces vaccins est alors un mélange assez flou entre la prévention du risque « réservoir » et surtout la protection d’un élevage économique important, pour éviter une perte sèche comme celle du Danemark où furent euthanasiés plus de 17 millions de visons en 2020.</p>
<p>Au titre des bénéfices à tirer de la vaccination animale, la protection de l’individu ou de son espèce n’est pas vraiment un argument : les formes graves sont rares chez les animaux, et le niveau de protection conféré par les vaccins peu connu et probablement variable entre les espèces. Prenons l’exemple des gorilles ou des tigres : il s’agit d’espèces sensibles à ce virus mais, en deux ans, on ne compte que quelques dizaines de cas – bénins – sur les milliers de tigres ou les centaines de gorilles en captivité, et aucun cas prouvé dans le milieu sauvage. Pas vraiment de quoi déclencher un plan vaccinal massif des individus sauvages comme captifs…</p>
<p>La seule exception pour le moment est celle des furets à pieds noirs aux USA : après être passée « à deux griffes » de l’extinction, la population sauvage reste sous la barre des 350 individus : en 2020 et 2021, plusieurs centres de reproduction fournissant des animaux pour la réintroduction ont <a href="https://theconversation.com/le-concept-one-health-doit-simposer-pour-permettre-lanticipation-des-pandemies-139549">vacciné une partie de leur cheptel</a>, mais ont en même temps noté que les furets infectés ne faisaient pas de formes graves et récupéraient facilement seuls.</p>
<p>De même, la protection des animaux domestiques n’est pas non plus un objectif sérieux : si le nombre de chiens sur la planète avoisine le milliard et qu’ils se contaminent parfois auprès de leur maître positif, ils <a href="https://theconversation.com/covid-19-et-si-mon-animal-etait-contamine-135726">font des formes cliniques courtes et peu importantes et ne transmettent quasiment pas le virus à leurs congénères canins, et encore moins à l’homme</a>. Le chien domestique reste un vecteur « passif » du virus entre deux personnes proches, mais au même titre qu’un tissu ou un objet, ce que le vaccin ne résoudra nullement.</p>
<p>À l’inverse, au titre des risques, la liste est plus longue : impact des injections sur le bien être des animaux sauvages, effets sur le système immunitaire de nombreuses espèces… et surtout l’imprévisible comportement du virus chez une espèce animale vaccinée. On sait par exemple que pour les virus influenza, des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3165837/">vaccinations de masse des oiseaux peuvent avoir un effet pervers d’échappement antigénique et de sélection des souches virales avec le temps</a>. Il paraît ainsi plutôt dangereux de lancer une vaccination préventive massive des chiens, chats ou autres espèces sauvages et de créer un risque plus grand que les cas anecdotiques de passage de l’animal vers l’homme.</p>
<h2>Quelle conclusion après deux ans de ping-pong viral entre l’Homme et l’animal ?</h2>
<p>Le premier constat est une confirmation virologique de l’origine animale et du profil « généraliste » de ce virus grâce notamment à son récepteur ACE2 très répandu chez les mammifères.</p>
<p>Il s’est adapté et spécialisé sur l’espèce humaine mais conserve un profil global lui permettant toujours de passer, moins facilement, sur d’autres espèces tandis que son profil génétique s’adaptait toujours plus finement à nos cellules. Ce qui fait que nous restons son hôte principal.</p>
<p>Le second constat est d’ordre presque philosophique : le SARS-CoV-2 se révèle un formidable miroir, qui nous renvoie assez brutalement l’image de nos relations actuelles avec l’animal : celles oubliés, comme l’industrie de la fourrure que certains pensaient éteinte, ou celles paradoxales, comme ces 30 millions de cervidés qui sont intensivement chassés mais viennent aussi brouter dans les quartiers résidentiels américains.</p>
<p>Les tribulations de ce virus chez l’animal nous enseignent finalement la même leçon que son apparition en 2019 : nous devons rapidement remettre de la distance avec l’animal, pour notre bien à tous.</p>
<hr>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=484&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=484&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=484&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=609&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=609&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/328409/original/file-20200416-192725-wmbl1n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=609&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article fait partie de la série « Les belles histoires de la science ouverte », publiée avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Pour en savoir plus, veuillez consulter la page <a href="https://www.ouvrirlascience.fr/">Ouvrirlascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/187552/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Alexis Lécu ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Venu de l’animal, le virus du Covid est aujourd’hui bien installé chez l’Homme. À quel point les espèces qui nous entourent sont-elles vulnérables ? Et quel risque entoure les échanges entre espèces ?Alexis Lécu, Docteur Vétérinaire, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1859212022-07-12T18:35:24Z2022-07-12T18:35:24ZComment bien reprendre l’entraînement sportif après un Covid<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/471184/original/file-20220627-18-dw8lw8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=26%2C5%2C3367%2C2349&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le retour l'entraînement sportif doit se faire par étapes.</span> <span class="attribution"><span class="source">Phil Roeder / Visualhunt</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Que ce soit pour la santé ou la performance, les sportifs réguliers n’aiment pas les interruptions impromptues, surtout pour cause de blessure ou maladie. Si certains sportifs, généralement professionnels, sont très bien conseillés sur la conduite à tenir en cas de maladie infectieuse et sur le protocole conseillé de retour progressif à l’entraînement, ce n’est pas le cas pour la majorité d’entre nous.</p>
<p>Sans conseil particulier, il est tentant de ne pas modifier son entraînement en cas de symptômes légers liés à un virus (parfois un simple rhume), ou de reprendre immédiatement l’entraînement à un niveau élevé ou à un niveau préinfection dès la disparition des symptômes.</p>
<p>Il existe pourtant des recommandations internationales accessibles à tous sur le retour à l’entraînement en cas d’infection. Elles concernent notamment des voies respiratoires (hors Covid), qui sont les plus couramment rencontrées chez les sportifs. Ces <a href="https://bjsm.bmj.com/content/early/2022/07/21/bjsports-2022-105759?rss=1">recommandations sont remises à jour selon la littérature scientifique</a>.</p>
<h2>Bien évaluer son état et ses risques</h2>
<p>Les recommandations pour une reprise en toute sécurité impliquent d’évaluer notamment :</p>
<ul>
<li><p>La gravité de l’infection en fonction de ses symptômes,</p></li>
<li><p>Le risque pour la santé en fonction de ses antécédents, de l’évaluation clinique et des examens spéciaux (le cas échéant),</p></li>
<li><p>Le risque lié à l’activité (risque d’événement médical indésirable pendant l’exercice : essoufflement, maux de tête, douleurs thoraciques, syncope, etc.)</p></li>
</ul>
<p><a href="https://theconversation.com/Covid-les-sportifs-sont-ils-plus-a-risque-ou-proteges-179593">Après une infection au Covid</a>, en particulier, il est préférable d’adopter une reprise progressive de l’entraînement, en prêtant attention aux risques de complications cardiologiques, rénales, respiratoires et hématologiques.</p>
<p>Plusieurs équipes de chercheurs ont ainsi établi des recommandations de reprise de l’entraînement à destination en général des personnels médicaux recevant des athlètes, mais également des entraîneurs et de l’athlète lui-même. L’objectif de cette reprise progressive est d’<a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34038943/">éviter les complications, mais également les blessures souvent fréquentes après une reprise trop intense</a>.</p>
<h2>Des reprises différentes en fonction des symptômes éprouvés</h2>
<p>Ceux concernés par la reprise progressive de l’entraînement sont ceux qui ne sont plus symptomatiques et qui ont eu un Covid asymptomatique ou symptomatique léger à modéré. Si leurs symptômes étaient légers à modérés, ou s’ils ont des co-morbidités, il est conseillé aux athlètes d’avoir l’aval de leur médecin, qui pourra leur demander des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32878870/">examens complémentaires et notamment cardiaques</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34082008/">(ECG et échocardiographie)</a> avant la reprise.</p>
<p>Pour les cas plus sévères, ceux ayant eu des symptômes sur une période prolongée (> 14 jours), les Covids longs ou ceux qui ont été hospitalisés, la reprise s’accompagne de toute façon d’un avis médical nécessitant des examens complémentaires plus poussés : sanguins avec recherche de marqueurs d’inflammation cardiaque ou systémique (hs-cTnT, BNP, D-dimer, CRP…), de pathologies rénales ou hématologiques ; cardiaques (ECG, échocardiographie, épreuve d’effort, IRM, Holter sur 24h…) ; et/ou respiratoires (radio, CT-scan, EFR…) au préalable.</p>
<p>Pour ces derniers et pour ceux qui ont un Covid long, il est conseillé de réaliser un programme de reprise de l’entraînement au cas par cas avec un suivi médical.</p>
<p>Pour reprendre le sport ou l’activité physique, l’athlète ne doit plus présenter de symptôme depuis au moins sept jours et être à distance de dix jours ou plus du premier jour des symptômes. La perte isolée du goût ou de l’odorat n’est pas, a priori, un symptôme déterminant dans la décision de reprise ou non.</p>
<p>L’athlète doit également être capable de réaliser ses activités habituelles et pouvoir marcher 500 m sur un sol plat ou courir dix minutes à faible allure sans fatigue excessive ou essoufflement. Si c’est le cas, il pourra débuter son retour progressif à l’entraînement en débutant avec des intensités et durées d’effort faibles à modérées.</p>
<h2>Un retour à l’entraînement différent selon le sport et les symptômes</h2>
<p>La création d’un plan de retour progressif à l’entraînement facile à suivre vise à aider et informer toutes les personnes impliquées dans le suivi sportif et médical de l’athlète. Il fournit des <a href="https://blogs.bmj.com/bjsm/2022/04/23/graduated-return-to-play-after-sars-cov-2-infection-what-have-we-learned-and-why-weve-updated-the-guidance/">conseils facilement accessibles sur ce à quoi on peut normalement s’attendre à la reprise de l’activité physique</a>, reflétant l’expérience de la gestion de cas et les recherches pertinentes publiées.</p>
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<p>Le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34038943/">retour à l’entraînement se fait progressivement</a> en suivant des étapes plus ou moins rapidement (chaque étape ≥ 1 jour), selon les capacités d’adaptation de chacun et la sévérité comme la durée des symptômes éprouvés lors de son Covid-19.</p>
<p>En effet, les athlètes positifs au Covid qui sont asymptomatiques ou qui ne présentent que des <strong>symptômes dits « au-dessus du cou »</strong> (toux, perte du goût ou de l’odorat, rhume) ont tendance à se rétablir plus rapidement et peuvent donc reprendre un entraînement complet plus vite que les athlètes qui présentent des <strong>symptômes « au-dessous du cou »</strong> ou plus systémiques. Ce peut être, mais sans que ce soit limitatif : fièvre, essoufflement, douleurs thoraciques, ou palpitations.</p>
<p>Le retour à certains sports sera également plus rapide que dans d’autres. Un golfeur pourra reprendre son entraînement plus rapidement qu’un cycliste, par exemple.</p>
<h2>Cinq étapes pour retrouver l’intensité en toute sécurité</h2>
<p>Le retour au sport, jusqu’à retrouver son niveau d’entraînement pré-Covid, peut être divisé en <a href="https://blogs.bmj.com/bjsm/2022/04/23/graduated-return-to-play-after-sars-cov-2-infection-what-have-we-learned-and-why-weve-updated-the-guidance/">cinq étapes qui permettent de gagner progressivement en intensité</a>.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Quelle activité, durée, objectifs… suivre lors de son retour au sport" src="https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=339&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=339&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=339&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=426&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=426&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/471176/original/file-20220627-12-aicirh.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=426&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Tableau de reprise de l’entraînement en cinq étapes après un Covid.</span>
<span class="attribution"><span class="source">V. Bougault, adaptée de Elliott et coll. 2022</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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</figure>
<ul>
<li><p><strong>Étape 1.</strong> Ceux qui ont eu un Covid symptomatique avec des symptômes localisés « en dessous du cou » ou touchant le corps dans son entier sont encouragés à débuter le plan de reprise au début. Cette première étape comprend une période de repos complet pendant au moins cinq jours, afin d’optimiser la récupération initiale et limiter les risques cardiorespiratoires. Cette période peut correspondre aux cinq premiers jours sans symptôme.</p></li>
<li><p><strong>Étape 2.</strong> Après ces cinq jours de repos initial, si le clinicien superviseur l’approuve, le sportif peut passer à la deuxième étape : elle est constituée d’un minimum de 48 heures d’activité physique légère (faible intensité et faible durée). Selon le ressenti et les indicateurs physiologiques utilisés (fréquence cardiaque, échelle de perception de l’effort…), cette phase peut durer davantage.</p></li>
<li><p><strong>Étapes 3 et 4.</strong> Si tout va bien, l’athlète peut passer à l’étape suivante, d’une durée minimale de 48h également qui permet de monter en intensité. De nouveau, selon le ressenti et les indicateurs physiologiques, le sportif va pouvoir progresser plus ou moins rapidement vers l’étape 4, qui constitue le retour à l’entraînement normal. Ce dernier survient, dans le meilleur des cas, au dixième jour à partir du moment de l’arrêt de symptômes. Ceux ayant eu des symptômes « au-dessus du cou », peuvent reprendre à l’étape 3.</p></li>
<li><p><strong>Étape 5.</strong> Elle constitue, pour les athlètes concernés, au retour à la compétition. Comme à chaque étape, les indicateurs de santé physio-psychologiques sont primordiaux.</p></li>
</ul>
<p>Ce processus est en général plus rapide chez ceux ayant eu un Covid asymptomatique. Ils peuvent commencer directement à l’étape 3, mais en restant <a href="https://blogs.bmj.com/bjsm/2022/04/23/graduated-return-to-play-after-sars-cov-2-infection-what-have-we-learned-and-why-weve-updated-the-guidance/">toujours vigilant sur l’éventuelle apparition de signes et symptômes évocateurs de conséquences potentiellement liées au Covid-19</a> (fréquence cardiaque élevée, essoufflement anormal, oppression thoracique…).</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Essoufflement, douleur thoracique, palpitations, fatigue, maux de tête sont des signes à prendre en compte" src="https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=358&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=358&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=358&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=450&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=450&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/471180/original/file-20220627-19-2yatbw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=450&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Une série de signes d’alerte doivent être pris en compte pour éviter les accidents liés à une reprise trop rapide.</span>
<span class="attribution"><span class="source">V. Bougault, adaptée de Elliott et coll. 2022</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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</figure>
<p>Dans ce cas, il est vivement conseillé d’en parler à son médecin et voir avec lui la possible reprise de l’entraînement aux étapes précédentes, selon l’importance des signes cliniques.</p>
<p>Chez tous, de toute façon, en cas d’apparition de symptômes ou signes inhabituels à l’effort ou au repos, le retour progressif à l’entraînement sera stoppé jusqu’à l’aval d’un spécialiste après examen médical approprié.</p>
<p>De très nombreux de cas de figure peuvent survenir, sans que ce soit le signe d’un problème sous-jacent grave. Certaines personnes ont ainsi besoin de plus de trois semaines pour récupérer et reprendre un entraînement habituel. Parfois, des symptômes légers peuvent persister dans le temps : par exemple, un léger essoufflement, une fréquence cardiaque élevée sans anomalie cardiaque sous-jacente ou de la fatigue… Ce qui peut prolonger le processus de reprise de l’entraînement. Le point le plus important est d’être vigilant aux signes envoyés par notre corps pour ne pas passer à côté d’une alerte.</p>
<hr>
<p><em><a href="https://uk.linkedin.com/in/niall-elliott-a85bb742">Niall Elliott</a>, du Sport Scotland (Royaume-Uni), est médecin en chef du British Olympic Association. Il est l’auteur de la <a href="https://blogs.bmj.com/bjsm/2022/04/23/graduated-return-to-play-after-sars-cov-2-infection-what-have-we-learned-and-why-weve-updated-the-guidance/">publication de référence sur le retour à l’entraînement</a> et a participé à la conception de cet article et autorisé la reprise et l’adaptation de ses infographies.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/185921/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Valérie Bougault ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Comment reprendre le sport après avoir été positif au Covid ? Quel que soit son niveau, il y a des étapes clefs à respecter pour monter sans risque en intensité. Et des signaux d’alerte à surveiller.Valérie Bougault, Maître de Conférences, Université Côte d’AzurLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1850002022-06-16T20:57:35Z2022-06-16T20:57:35ZLa rougeole est en augmentation dans le monde : pourquoi… et pourquoi c’est un problème<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/468535/original/file-20220613-26-rnqbsv.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C12%2C4264%2C2534&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les taches caractéristiques de la rougeole apparaissent 3 à 4 jours après l'infection et vont couvrir tout le corps.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/hand-newborn-baby-measles-rash-on-1391758751">Shutterstock / Prostock-studio</a></span></figcaption></figure><p>Nous avons souvent tendance à penser que la <a href="https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/rougeole.html">rougeole est une maladie d’enfant</a> certes gênante avec ces plaques rouges qui recouvrent progressivement tout le corps, mais inoffensive et qui a été vaincue. À tort : il s’agit d’une maladie virale grave, <a href="https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Rougeole">très contagieuse (une personne contaminée peut en infecter de 15 à 20 autres ; elle est contagieuse avant l’éruption cutanée et cinq jours après en moyenne)</a> et facilement transmissible. Elle peut être contractée à tout âge et peut entraîner de graves complications – parfois mortelles.</p>
<p>C’est pourquoi nous devons nous inquiéter du fait qu’entre 2016 et 2019, le nombre de cas de rougeole signalés dans le monde a augmenté de 556 % pour atteindre 869 770, soit le nombre le plus élevé depuis 1996. Plus de 140 000 personnes en sont mortes en 2018, principalement des enfants de moins de 5 ans. Une tragédie d’autant plus décourageante qu’elle aurait pu être en bonne partie évitée.</p>
<p>Qui plus est, entre 2018 et 2020, une épidémie de rougeole en République démocratique du Congo a infecté plus de 460 000 enfants et causé près de 8 000 décès.</p>
<p>La hausse se poursuit et l’ONU a déjà prévenu que, sur les deux premiers mois de 2022, les <a href="https://www.unicef.org/stories/measles-cases-spiking-globally">cas de rougeole allaient augmenter de 79 % dans le monde</a>. Entre septembre 2021 et février 2022, la Somalie a déclaré 5 760 cas de rougeole, le Nigeria 5 613 cas, l’Inde 4 178 cas, l’Éthiopie 1 979 cas, le Pakistan 1 861 cas et ainsi de suite. <a href="https://www.cdc.gov/globalhealth/measles/data/global-measles-outbreaks.html">On pourrait continuer ainsi à énumérer les pays touchés par des milliers d’infections</a>. Ce sont de très mauvaises nouvelles.</p>
<h2>On la croyait éradiquée… mais elle revient</h2>
<p>Certains pays occidentaux suivent également cette tendance. En 2000, les États-Unis d’Amérique ont ainsi déclaré la rougeole éliminée de leur territoire. Cependant, en 2019, près de 1 300 cas de rougeole ont été signalés dans 31 États du pays, soit le nombre le plus élevé depuis 1992. Que se passe-t-il ?</p>
<p>L’analyse de l’épidémie de rougeole de 2018-2019 à New York, la plus importante du pays depuis près de trois décennies, a permis d’identifier les facteurs derrière cette ampleur inattendue : il s’agissait en l’occurrence d’une vaccination tardive des jeunes enfants combinée à des contacts accrus entre eux… probablement lors de « fêtes de la rougeole » <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32548250/">organisées pour infecter délibérément les enfants</a>.</p>
<p>Les infections se sont produites principalement chez des petits âgés de 1 à 4 ans et des nourrissons de moins d’un an. Pour contenir l’épidémie, le département de la santé et de l’hygiène mentale de la ville de New York a lancé de vastes campagnes de vaccination et a ordonné la vaccination obligatoire de toute personne vivant, travaillant ou fréquentant l’école dans les codes postaux concernés.</p>
<p>À la suite de cette politique volontaire, entre octobre 2018 et juillet 2019, plus de 32 000 personnes de moins de 19 ans ont été vaccinées contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). Et l’épidémie a diminué.</p>
<p>Une analyse plus poussée suggère que sans les campagnes de vaccination, l’épidémie aurait pu infecter entre 6 500 et 8 100 personnes par rapport aux 649 cas réels.</p>
<p>Soulignons-le clairement : ces « fêtes de la rougeole » sont une pratique insensée et dangereuse, qui doit être éradiquée.</p>
<h2>Les Français ne font pas confiance aux vaccins</h2>
<p>Avant l’introduction du vaccin contre la rougeole en 1963 et la généralisation de la vaccination, de grandes épidémies mondiales survenaient tous les 2 à 3 ans environ et causaient quelque 2,6 millions de décès par an. Entre 2000 et 2018, la vaccination <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31805033/">a permis d’éviter environ 23,2 millions de décès</a>.</p>
<p>Malgré les preuves, une enquête mondiale portant sur 67 pays et publiée en 2016 a révélé que la confiance dans la sécurité des vaccins en France était la plus faible au monde. Et cela <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S235239641630398X">augmente le risque d’épidémies infectieuses, dont la rougeole</a>. Peut-être à cause de cette problématique, les <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/rougeole/donnees/#tabs">cas de rougeole en France</a> se sont élevés à 2 637 en 2019. (<em>Entre 2008 et 2020, sur les plus de 30 000 cas déclarés en <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/rougeole/articles/points-d-actualites-sur-la-rougeole">France</a>, 1 700 personnes ont développé une pneumopathie grave, 42 une complication neurologique (39 encéphalites, 1 myélite, 2 Guillain-Barré) et 26 sont décédés, ndlr</em>.)</p>
<p>Heureusement, selon les données de 2020, la confiance dans l’intérêt et la sécurité du vaccin contre la rougeole a nettement augmenté dans un grand nombre de pays. De façon générale, dans l’Union européenne, elle <a href="https://ec.europa.eu/health/vaccination/state-vaccine-confidence_en">est considérée comme élevée</a>.</p>
<p>En Espagne, la confiance dans les vaccins est bonne. Le programme de vaccination ROR (rougeole, rubéole et oreillons) a été introduit en 1981. Le vaccin ROR contient des virus vivants atténués de la rougeole et des oreillons préparés dans des cultures cellulaires d’embryons de poulet. Il contient également du virus vivant atténué de la rubéole préparé dans des cellules pulmonaires humaines (plus précisément des fibroblastes).</p>
<p>Sa couverture vaccinale toujours restée élevée a permis à l’Espagne d’être déclarée exempte de transmission endémique de la rougeole en 2014. En 2017, l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe a déclaré la <a href="https://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0013/401107/ESP.pdf">rougeole éliminée du pays</a> suite à l’absence de transmission endémique pendant une période d’au moins 36 mois. Depuis lors, les cas et les épidémies de rougeole signalés ont toujours été importés ou liés à l’importation.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Vue du dos couvert de boutons dus à la rougeole d’un bébé" src="https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/468177/original/file-20220610-16487-8lsi1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les risques de complications ne sont jamais négligeables y compris pour les nourrissons, particulièrement vulnérables.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/measles-rash-408024511">Phichet Chaiyabin/Shutterstock</a></span>
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</figure>
<h2>Diversité du virus de la rougeole</h2>
<p>L’OMS reconnaît 24 génotypes du virus de la rougeole (A, B1, B2, B3, C1, C2, D1, D2, D3, D4, D5, D6, D7, D8, D9, D10, D11, E, F, G1, G2, G3, H1 et H2), <a href="https://www.cdc.gov/measles/lab-tools/genetic-analysis.html">divisés en huit clades (A-H)</a>. Malgré cette hétérogénéité, tous sont considérés comme appartenant à un seul grand type. La plupart des souches servant à l’élaboration des vaccins sont dérivées de la souche Edmonston (génotype A) isolée en 1954 et sont efficaces contre toutes les autres.</p>
<p>Actuellement, seuls trois de ces 24 génotypes connus sont responsables des épidémies dans le monde : le génotype H1, qui est endémique en Chine ; le B3, principalement présent dans les pays africains (dont il est originaire) ; et le génotype D8, qui est apparu en Asie dans les années 1980 mais est maintenant répandu dans le monde entier.</p>
<p>Les génotypes D8 et B3 sont responsables des épidémies survenues ces dernières années en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.</p>
<h2>L’impact de la pandémie de Covid-19</h2>
<p>Malheureusement, les mesures prises pour juguler une épidémie peuvent avoir des conséquences néfastes sur une autre. Ainsi, la pandémie de Covid-19 a eu un impact sérieux sur les programmes de vaccination et les systèmes de surveillance de la rougeole dans de nombreux pays.</p>
<p>En mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiait des directives indiquant que les campagnes de vaccination de masse devraient être suspendues afin de <a href="https://apps.who.int/iris/handle/10665/331590">maintenir la distance physique et de minimiser la transmission du coronavirus</a>.</p>
<p>Or, l’interruption des services de vaccination, même pour de courtes périodes, a eu pour effet d’augmenter le nombre de personnes sensibles et de communautés où la couverture protectrice est inférieure à 95 % (taux à atteindre pour obtenir une immunité collective contre ce virus). Le résultat a été une augmentation mondiale des épidémies de rougeole.</p>
<p>On estime qu’une diminution de 15 % des vaccinations systématiques contre la rougeole pourrait augmenter le nombre de décès d’enfants de <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/science.abc8637">près de 250 000 dans les pays les plus pauvres</a>. La suspension de ces campagnes de vaccination de masse est particulièrement pernicieuse dans les pays pris dans un conflit. Entre autres parce que la malnutrition des enfants et des mères est alors plus fréquente, ce qui augmente la mortalité en cas d’infection.</p>
<h2>Une maladie qui n’est pas sans danger</h2>
<p>Bien que la vaccination et de bons soins médicaux puissent réduire la probabilité des complications graves, les décès et les hospitalisations liés à la rougeole en raison de complications surviennent même dans les pays européens développés et industrialisés. (<em><a href="https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/rougeole/articles/points-d-actualites-sur-la-rougeole">Les complications se produisent dans 30 % des cas</a> et sont plus lourdes chez les personnes immunodéprimées, les nourrissons et les adultes de plus de vingt ans. Elles vont de l’otite et la diarrhée à des atteintes du foie, des reins, des poumons ou des yeux. Dans un cas sur mille, on observe des complications neurologiques, une encéphalite par exemple, ndlr</em>.)</p>
<p>C’est pourquoi l’OMS recommande la vaccination des enfants et adultes sensibles pour lesquels elle n’est pas contre-indiquée.</p>
<p>À l’heure actuelle, il ne fait aucun doute que le vaccin contre la rougeole est sûr, efficace et peu coûteux. Il devrait donc être inclus dans tous les programmes nationaux de vaccination.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/185000/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Raúl Rivas González no recibe salario, ni ejerce labores de consultoría, ni posee acciones, ni recibe financiación de ninguna compañía u organización que pueda obtener beneficio de este artículo, y ha declarado carecer de vínculos relevantes más allá del cargo académico citado.</span></em></p>Les cas de rougeole remontent en flèche depuis quelques années. Pourquoi ? Le manque de confiance dans les vaccins et la pandémie de Covid-19 y sont pour beaucoup, et les conséquences sont graves.Raúl Rivas González, Catedrático de Microbiología, Universidad de SalamancaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1845962022-06-09T13:09:53Z2022-06-09T13:09:53ZVariole du singe : comment se transmet-elle ? D’où vient-elle ? Quels sont les symptômes ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/467862/original/file-20220608-15337-iee6bx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C2096%2C1804&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Particules du virus de la variole du singe agrandies et colorisées. Depuis début mai, plus de 550 cas confirmés d'infection humaine par le virus ont été signalés dans 30 pays. </span> <span class="attribution"><span class="source">(NIAID)</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><a href="https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/variole-du-singe/variole-du-singe-1-000-cas-signales-dans-le-monde-l-oms-craint-que-le-virus-s-installe-dans-les-pays-non-endemiques_5185189.html">Avec un millier de cas signalés dans plusieurs pays</a>, l’infection humaine par le virus de la variole du singe suscite l’intérêt et l’inquiétude en tant que menace de maladie infectieuse émergente, et ce, alors que la pandémie de Covid-19 s’atténue lentement.</p>
<p>Au Québec, en date du 6 juin, <a href="https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/variole-du-singe">90 cas de variole du singe ont été déclarés</a>.</p>
<h2>Qu’est-ce que le virus de la variole du singe ?</h2>
<p>La variole du singe fait partie d’un groupe de virus étroitement apparentés au genre Orthopoxvirus, qui comprend la variole, la vaccine de la vache et la variole du chameau. Le virus de la variole du singe a été <a href="https://doi.org/10.1111/j.1699-0463.1959.tb00328.x">découvert pour la première fois au cours de l’été 1958</a>. Il se manifestait par une maladie cutanée non mortelle, semblable à la variole, chez des singes en captivité dans un institut de recherche au Danemark.</p>
<p>Le nom de « variole du singe » est inapproprié, car les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2491157/pdf/bullwho00071-0068.pdf">rongeurs terrestres africains (rats et écureuils)</a>] constituent le réservoir naturel du virus. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2631782/pdf/11384521.pdf">En revanche, les singes et autres primates ne seraient que des hôtes accidentels</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/epidemie-de-variole-du-singe-ce-quon-doit-savoir-183507">Épidémie de variole du singe : ce qu’on doit savoir</a>
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<h2>Quand la variole du singe a-t-elle été signalée pour la première fois chez l’humain ?</h2>
<p>Le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2480792/pdf/bullwho00192-0028.pdf/?tool=EBI">premier cas connu d’infection humaine par la variole du singe</a> a été signalé en République démocratique du Congo en 1970, chez un garçon de neuf mois souffrant d’une maladie bénigne ressemblant à la variole.</p>
<p>Depuis lors, des <a href="https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385">cas humains sporadiques sont apparus dans de nombreux pays d’Afrique centrale et occidentale</a>, les infections étant <a href="https://www.who.int/fr/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381">plus fréquentes chez les enfants</a> et les jeunes adultes. Dans les pays où la variole du singe est endémique (c.-à-d. là où elle est généralement présente), l’augmentation récente des cas serait liée <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5857192/pdf/mm6710a5.pdf">au changement climatique, à la déforestation</a>, <a href="https://doi.org/10.1016/j.ijid.2018.11.008">aux guerres, à la mobilité accrue de la population</a> et <a href="https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.04.062">à la diminution de l’immunité collective due à la vaccination contre la variole</a>.</p>
<h2>Comment se transmet la variole du singe ?</h2>
<p><a href="https://doi.org/10.1016/j.ijid.2018.11.008">La transmission survient</a> par contact physique étroit avec des <a href="https://doi.org/10.3390%2Fv12111257">animaux</a> ou des <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pntd.0010141">humains</a>, leurs liquides organiques, des gouttelettes contaminées provenant de sécrétions respiratoires ou de lésions cutanées infectées. Elle se fait aussi indirectement par l’intermédiaire de <a href="https://doi.org/10.3201/eid2604.191164">matières contaminées</a> (objets inanimés tels que les draps, les serviettes et les surfaces dures qui peuvent être chargés de particules virales infectieuses). c</p>
<p>Les morsures d’animaux et la consommation de <a href="https://doi.org/10.3390%2Fv12111257">viande</a> représentent des <a href="https://doi.org/10.1053/j.spid.2004.09.001">modes de transmission</a> fréquents dans les zones endémiques. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2395797/pdf/bullwho00425-0002.pdf">Les infections secondaires entre proches non vaccinés</a> surviennent dans <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2491157/pdf/bullwho00071-0068.pdf">environ 12,3 % des contacts familiaux et 3,3 %</a> avec le reste de la population.</p>
<h2>Quand la variole du singe a-t-elle été signalée pour la première fois à l’extérieur de l’Afrique ?</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="Chien de prairie" src="https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/467015/original/file-20220603-12-8ivjid.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La première éclosion de variole du singe aux États-Unis s’est produite en 2003 lorsque plusieurs personnes ont été infectées après avoir été en contact avec des chiens de prairie domestiqués porteurs du virus.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Pixabay)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La première grappe d’infections humaines liées à la variole du singe en dehors de l’Afrique <a href="https://www.science.org/doi/epdf/10.1126/science.300.5626.1639a">s’est déclarée aux États-Unis en 2003</a>. Une éclosion touchant 87 enfants et jeunes adultes dans plusieurs États a été attribuée à un contact étroit avec des chiens de prairie infectés acquis comme animaux de compagnie auprès d’un distributeur d’animaux. La source originelle de l’infection s’est avérée être des <a href="https://www.cdc.gov/mmwr//preview/mmwrhtml/mm5224a1.htm">cricétomes des savanes importés, qui l’ont transmise aux chiens de prairie</a>. Aucun décès humain n’est survenu, bien que trois enfants aient été gravement malades.</p>
<p>Avant 2022, plusieurs <a href="https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.04.062">cas associés à des voyages</a> avaient été signalés au Royaume-Uni, en Israël, à Singapour et aux États-Unis <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8989376/pdf/mm7114a1.pdf">chez des personnes qui avaient visité le Nigeria</a>.</p>
<h2>Que savons-nous de l’éclosion mondiale de variole du singe dans les pays non endémiques ?</h2>
<p>Le 7 mai 2022, les autorités de santé publique du Royaume-Uni ont été informées d’un <a href="https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385">cas importé d’infection humaine par le virus de la variole du singe</a> chez un voyageur revenant du Nigeria. Depuis lors, plus de 550 cas confirmés d’infection humaine <a href="https://www.who.int/fr/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381">ont été signalés au Royaume-Uni et dans 29 autres pays</a>. La fréquence des cas est considérablement plus élevée <a href="https://news.un.org/en/story/2022/06/1119472">chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes</a>, bien que le virus ne soit pas connu pour être transmis sexuellement.</p>
<h2>Quels sont les symptômes de la variole du singe ?</h2>
<p>Les <a href="https://doi.org/10.1053/j.spid.2004.09.001">manifestations cliniques</a> de <a href="http://dx.doi.org/10.3390/v12111257">l’infection humaine par la variole du singe</a> ressemblent à <a href="http://dx.doi.org/10.3390/v9120380">celles de la variole</a>, mais sont généralement beaucoup plus bénignes. Contrairement à la variole du singe, la variole est une maladie éradiquée ; elle n’a pas de réservoir animal et ne touche généralement pas les ganglions lymphatiques.</p>
<p>La période d’incubation de la <a href="https://doi.org/10.3201/eid2604.191164">variole du singe chez l’humain</a> varie de 4 à 21 jours et est suivie d’une phase de 1 à 5 jours de fièvres, de frissons, de sueurs, de fatigue et de ganglions hypertrophiés et douloureux dans le cou et l’aine.</p>
<p>La phase suivante se caractérise par une <a href="https://doi.org/10.1016/j.ijid.2018.11.008">éruption en plusieurs étapes</a> qui passe de petites taches cutanées à des papules (petites bosses sur la peau), puis à des vésicules (petites bosses remplies de liquide clair) et enfin à des pustules (petites bosses remplies de pus). Celles-ci se retrouvent surtout sur le visage, les paumes des mains et la plante des pieds. Les pustules disparaissent en formant une cicatrice ou une croûte dans les 2 à 4 semaines qui suivent.</p>
<p>Les personnes exposées peuvent également présenter un mal de gorge, une toux ou une éruption cutanée sur les muqueuses de la bouche.</p>
<h2>Quelle est la gravité de l’infection par la variole du singe ?</h2>
<p>La maladie est généralement bénigne, bien que des cas graves et mortels puissent survenir. Il existe deux variantes génétiques communes du virus de la variole du singe : la variante centrafricaine et la variante ouest-africaine. <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pntd.0010141">Des taux de mortalité</a> de 3,6 % pour la variante ouest-africaine et de 10,6 % pour la variante centrafricaine ont été signalés dans les régions endémiques.</p>
<p>Toutefois, <a href="https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON385">aucun décès n’a été enregistré à ce jour</a> dans les cas signalés en <a href="https://www.cdc.gov/mmwr//preview/mmwrhtml/mm5224a1.htm">dehors de l’Afrique</a>. Tous les cas confirmés de l’éclosion de 2022 dans les 30 pays non endémiques provenaient de la <a href="https://www.who.int/fr/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON381">variante ouest-africaine</a>.</p>
<h2>La santé publique a-t-elle d’autres recommandations concernant la variole du singe ?</h2>
<figure class="align-right ">
<img alt="Rectangles verts aux coins arrondis sur fond beige" src="https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=549&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=549&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=549&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=690&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=690&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/467017/original/file-20220603-24-vj11au.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=690&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Particules colorisées et agrandies du virus de la variole du singe.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(NIAID)</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p><a href="https://doi.org/10.1371/journal.pntd.0010141">Les personnes infectées par la variole du singe</a> doivent porter des masques chirurgicaux et les lésions cutanées doivent être couvertes jusqu’à leur guérison. Les articles à usage personnel tels que les serviettes et les draps ne doivent pas être partagés. Les surfaces fréquemment touchées doivent être régulièrement désinfectées, les vêtements contaminés doivent être lavés et les contacts avec les membres du foyer et les autres personnes doivent être évités jusqu’à la guérison de la maladie.</p>
<p><a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/variole-singe/professionnels-sante/lignes-directrices-provisoires-prevention-controle-infections-etablissements-sante.html">Les travailleurs de la santé</a> doivent utiliser des gants, des blouses et une protection respiratoire avec des masques N95 et des écrans faciaux, et maintenir une excellente hygiène des mains lorsqu’ils soignent des patients infectés par la variole du singe. Les patients hospitalisés chez qui la maladie est confirmée ou suspectée doivent rester en isolement avec des précautions contre la transmission par voie aérienne, par gouttelettes et par contact jusqu’à ce qu’ils ne soient plus contagieux.</p>
<h2>Le vaccin contre la variole protège-t-il contre la variole du singe ?</h2>
<p>Le <a href="https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/clinicians/smallpox-vaccine.html">vaccin antivariolique</a> — administré avant ou après <a href="https://doi.org/10.1086/595552">l’exposition à la variole du singe</a> — peut prévenir ou réduire les effets de <a href="https://doi.org/10.1093/ije/17.3.643">l’infection humaine par la maladie</a>. Toutefois, des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1069029/pdf/ClinMedRes0102-0087.pdf">effets indésirables rares, mais graves</a> ont été observés avec les vaccins antivarioliques d’ancienne génération. Un vaccin vivant de nouvelle génération, non réplicatif, est maintenant disponible et est <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-4-agents-immunisation-active/page-21-vaccin-contre-variole.html">considéré sans danger pour toutes les populations, y compris celles dont le système immunitaire est affaibli</a>.</p>
<p>Le <a href="https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/71/wr/mm7122e1.htm">U.S. Centers for Disease Control and Prevention’s Advisory Committee on Immunization Practices</a> recommande une prophylaxie préexposition (vaccination avant l’exposition au virus) avec le vaccin de nouvelle génération pour le personnel de laboratoire effectuant des tests de diagnostic de la variole du singe, ainsi que pour le personnel de santé administrant le vaccin antivariolique ou soignant des patients atteints de la variole du singe. (Son <a href="https://www.cdc.gov/smallpox/clinicians/vaccines.html">appellation commerciale</a> est Jynneos aux États-Unis, Imvamune au Canada et Imvanex en Europe.)</p>
<p>Au Canada et dans d’autres pays développés, les personnes nées avant 1972 ont probablement été <a href="https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2008.08.019">vaccinées contre la variole</a>. Bien que l’immunité consécutive à la vaccination ait tendance à s’affaiblir avec l’âge, l’immunité à vie semble être la norme après la vaccination antivariolique chez des personnes en bonne santé, et l’efficacité de la protection croisée contre la variole du singe serait de <a href="https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/clinicians/smallpox-vaccine.html">85 %</a>.</p>
<h2>La variole du singe sera-t-elle la prochaine pandémie virale ?</h2>
<p>L’émergence de maladies infectieuses telles que la variole du singe dans des zones non endémiques a suscité beaucoup d’inquiétude à la lumière de notre expérience avec la Covid-19.</p>
<p>Avant l’éclosion actuelle dans les pays occidentaux, la variole du singe était considérée comme une maladie tropicale négligée. Cependant, la trajectoire de ces cas, associée au schéma de transmission en Afrique, <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pntd.0010141">suggère que le virus ne deviendra pas pandémique</a>.</p>
<p>Le taux de reproduction de base (R0), une mesure de la contagiosité virale, où R0 représente le nombre d’infections secondaires transmises à partir d’un seul cas dans une population non immunisée, est de 0,6 à 1,0 pour la variante centrafricaine, <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pntd.0010141">et beaucoup plus faible pour la variante ouest-africaine</a>.</p>
<p>En comparaison, le R0 de la variante Omicron du SARS-CoV-2 est d’environ 10, et le R0 de la rougeole <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9113689/pdf/germs-12-01-7.pdf">varie de 11 à 18</a>. Le R0 de la variante ouest-africaine du virus de la variole du singe <a href="https://doi.org/10.18683/germs.2022.1301">pourrait être trop faible pour permettre une transmission de personne à personne</a> en dehors des zones endémiques.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/184596/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sameer Elsayed ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Voici les réponses aux questions les plus courantes sur ce virus apparenté à la variole, notamment sur sa transmission, ses symptômes et l’efficacité du vaccin antivariolique.Sameer Elsayed, Professor of Medicine, Pathology & Laboratory Medicine, and Epidemiology & Biostatistics, Western UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1843342022-06-07T18:17:17Z2022-06-07T18:17:17ZTrouble bipolaire et Covid : le double effet bénéfique des médicaments à base de lithium<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/466802/original/file-20220602-26-bm1yjh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=22%2C116%2C3673%2C2653&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les sels de lithium, utilisés notamment dans le traitement des troubles bipolaires, ont un effet antiviral et anti-inflammatoire.</span> <span class="attribution"><span class="source">Sonis Photography / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Lithium est aujourd’hui surtout associé dans les esprits à un usage industriel, puisqu’il est un des constituants clefs des batteries… Ce qui est moins connu, c’est que ce métal mou a également de nombreux usages biologiques.</p>
<p>Prescrit sous forme de sels, il s’est ainsi installé depuis les années 1970 comme le chef de file des traitements « thymorégulateurs » (ou régulateurs de l’humeur). Mais en cette période de pandémie, ce sont ses propriétés anti-inflammatoires et antivirales qui ont particulièrement suscité de l’intérêt dans la communauté scientifique.</p>
<p>Découverts il y a deux siècles, les sels de lithium sont utilisés au milieu du XIX<sup>e</sup> siècle contre les rhumatismes, les épisodes de « manie aiguë » ou comme sédatifs… Mais ces débuts sont également marqués par des accidents, leur niveau de toxicité n’étant pas connu. Il faut en effet attendre les années 1950 pour que le seuil permettant un usage médical sans danger pour les patients soit établi, et qu’ils soient autorisés par la Food and Drug Administration américaine.</p>
<p>Ils s’imposent dès lors rapidement pour le traitement des épisodes dépressifs ou maniaques des troubles bipolaires et la prévention des rechutes, comme pour la réduction du risque suicidaire. Leur <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32388507/">rôle bénéfique sur la plasticité neuronale</a> découlerait de leur capacité à améliorer la communication entre les neurones au niveau de la substance grise de notre cortex.</p>
<h2>Un effet antiviral pour les sels de lithium</h2>
<p>Mais d’où proviendrait leur effet antiviral ?</p>
<p>De très nombreuses études ont suggéré que les sels de lithium pouvaient bloquer le cycle de réplication de plusieurs virus, dont certains coronavirus. Dès 1979, des chercheurs avaient montré que des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/481544/">patients bipolaires infectés par le virus de l’herpès</a> et traités avec du lithium pour leur trouble mental présentaient des signes de rémission clinique.</p>
<p>Les données les plus récentes soulignent même que l’effet antiviral du lithium est particulièrement marqué sur les <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphar.2020.557629/full#B28">virus à ARN et ADN</a>.</p>
<p>Après plus de deux années marquées par le Covid, l’identification de molécules conférant une protection contre l’infection par le SARS-CoV-2 ou limitant les risques de développer une forme grave de la maladie continue d’être une priorité. Notamment afin de limiter les risques pour les personnes les plus vulnérables.</p>
<p>Or, les grandes études internationales, dont les nôtres, ont toutes démontré que les patients affectés par des maladies mentales présentaient un surrisque d’être infecté : près de huit fois plus que la population générale. Mais, surtout, ils montraient un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34274033/">risque deux fois plus élevé de développer une forme grave de Covid-19</a>, ou de ne pas recevoir une prise en charge adéquate.</p>
<p>Dans ce contexte, la possibilité d’identifier un médicament faisant déjà partie de l’arsenal thérapeutique de certains troubles psychiatriques et qui conférerait une protection contre le virus constitue une perspective séduisante.</p>
<p>En l’occurrence, plusieurs travaux publiés depuis le début de la pandémie ont déjà fait état d’un éventuel <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34719789/">effet protecteur de plusieurs antidépresseurs</a> dont la fluoxétine et la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33623808/">fluvoxamine</a>. Les données scientifiques sont encore toutefois insuffisantes, et l’agence du médicament française exclut pour le moment la Fluvoxamine de l’arsenal thérapeutique de lutte contre le Covid.</p>
<p>De plus, d’autres travaux semblent mettre en évidence des effets négatifs pour d’autres traitements (comme la Clozapine, un antipsychotique utilisé dans le cas de schizophrénie, qui <a href="https://www.psychiatrictimes.com/view/clozapine-and-severe-covid-19-infection">semble aggraver le pronostic en cas de Covid</a>).</p>
<p>D’où l’importance d’investiguer en conditions réelles tous les effets de cet arsenal thérapeutique, utilisé dans le cadre de la santé mentale, afin d’estimer ses possibles bénéfices antiviraux mais aussi les risques inattendus.</p>
<h2>Une réduction du risque réelle</h2>
<p>Nos travaux, qui viennent de faire l’objet d’une <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/abs/association-between-serum-lithium-level-and-incidence-of-covid19-infection/C10A4E115ECCB30AA8FAC30220D1E240">publication dans The British Journal of Psychiatry</a>, sont les premiers à apporter des données concluantes, issues de la « vie réelle », que la prise de lithium à dose thérapeutique est aussi associée à un risque réduit d’être infecté.</p>
<p>Nous avons étudié les données de 26 554 individus, issues d’une large base de données anonymisées américaines. Nous disposions pour ces personnes d’informations relatives à leurs niveaux sériques (dans le sérum sanguin) de lithium ainsi qu’à des diagnostics de Covid-19 et/ou des résultats de tests PCR (un à six mois après dosage).</p>
<p>En analysant ces données, nous avons montré que les personnes prenant du lithium avec un taux sanguin thérapeutique avaient un risque plus faible d’avoir eu un diagnostic de Covid-19 et un test PCR positif. Et ce indépendamment de leur diagnostic de trouble psychiatrique ou de leur statut vaccinal.</p>
<p>Notre échantillon d’individus traités avec du lithium était néanmoins trop faible pour déterminer si le médicament avait un effet bénéfique pour réduire le risque de formes graves chez les patients infectés par le SARS-CoV-2. Toutefois, une incidence plus faible de la maladie telle que constatée dans notre étude est probablement associée à un risque moindre de complications dans cette population.</p>
<h2>Vers une explication du phénomène ?</h2>
<p>Les mécanismes expliquant les effets antiviraux du lithium ne sont pas encore élucidés. Cependant, quelques pistes se dessinent : des études <em>in vitro</em> ont indiqué que ce médicament inhibe la réplication de l’ARN du virus.</p>
<p>Nous avons aussi trouvé dans l’échantillon de population analysé que les effets du lithium sont particulièrement puissants sur le SARS-CoV-2 mais moins sur d’autres virus respiratoires : ce qui suggère des mécanismes biologiques propres à ce coronavirus. Des efforts de recherche doivent donc être poursuivis afin de consolider les connaissances sur le sujet.</p>
<p>S’il n’est pas envisageable de repositionner le lithium comme un médicament accessible à la population générale pour lutter contre le Covid-19, du fait de ces effets secondaires (hypothyroïdie, tremblements, problèmes rénaux…), nos résultats doivent être mis dans la balance au moment où un clinicien évalue les risques et les bénéfices de prescrire ce traitement à des patients atteints de troubles bipolaires, particulièrement fragiles en période de pandémie.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/184334/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Marion Leboyer ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Être atteint de pathologie mentale multiplie les risques face au Covid. Or des études démontrent que les médicaments psychorégulateurs au lithium offrent une certaine protection face au SARS-CoV-2.Marion Leboyer, Professeur de Psychiatrie, Directeur du Département Médico-Universitaire de Psychiatrie et d’Addictologie des Hôpitaux Henri Mondor, AP-HP, Université Paris Est Créteil (UPEC), InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1844372022-06-05T16:26:57Z2022-06-05T16:26:57ZPunaises de lit : apprendre à les détecter pour éviter les piqûres<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/479712/original/file-20220817-26-8fo979.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C0%2C3375%2C2250&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les punaises de lit, un fléau en recrudescence partout sur la planète…</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/bed-bug-cimex-lectularius-514911556">Akos Nagy / Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Les punaises de lit sont de retour en force. Après une absence d’environ 70 ans, du fait de l’emploi de pesticides puissants tels que le DDT, elles ont fait leur (ré)apparition dans les hôtels de luxe, les spas, les grands magasins, les métros, les cinémas et, bien sûr, les maisons.</p>
<p><a href="https://scholar.google.com/citations?user=JVfeckwAAAAJ&hl=en&oi=ao">Je suis entomologiste en santé publique</a> et, dans le cadre de mon travail, j’ai étudié ces petits suceurs de sang - allant jusqu’à les laisser se régaler sur mes propres appendices, au nom de la science… <a href="https://www.cc.com/video/5klha6/the-colbert-report-threatdown-bedbugs-environmentalists-jerome-goddard">Personne n’aime avoir affaire à des punaises de lit</a>. Heureusement, il existe des moyens de minimiser le risque de devoir s’y confronter.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Gros plan de la face ventrale de l’insecte" src="https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=408&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=408&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=408&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=513&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=513&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466795/original/file-20220602-22-q1mksl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=513&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Image colorisée prise au microscope électronique à balayage de la face ventrale d’une punaise de lit (rostre en violet, yeux en rouge).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://phil.cdc.gov/Details.aspx?pid=11739">CDC/Janice Haney Carr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Connais ton ennemi…</h2>
<p>La <a href="https://theconversation.com/en-direct-des-especes-tout-ce-que-vous-navez-jamais-voulu-savoir-sur-la-punaise-des-lits-88362">punaise de lit commune, <em>Cimex lectularius</em></a>, parasite notre espèce depuis des milliers d’années. Historiquement, ces minuscules suceuses de sang étaient courantes dans les habitations humaines du monde entier, donnant un véritable sens au vieux dicton qu’on trouve toujours par endroit : « Dors bien serré, ne laisse pas les punaises de lit te piquer »…</p>
<p>Jusqu’au milieu des années 1990, elles avaient pratiquement disparu dans les pays en développement – période à laquelle elles ont commencé à <a href="https://doi.org/10.1093/ae/52.2.102">faire leur retour</a>, pour diverses raisons : mise en place de résistance à certains pesticides utilisés contre elles, restriction ou interdiction de certains d’entre eux, changements dans les méthodes de lutte contre les parasites, ou encore augmentation des voyages internationaux.</p>
<p><a href="https://medent.usyd.edu.au/bedbug/papers/doggett_icup2008.pdf">Dans de nombreuses régions</a> du monde, les punaises de lits sont désormais <a href="https://npmapestworld.org/default/assets/File/publicpolicy/executivesummaryreleasetomembersFINAL.pdf">des parasites urbains d’importance</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Punaise de lit sur le bras d’un homme, en train de se nourrir" src="https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/455860/original/file-20220401-30316-7hdfi7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Une punaise de lit étend sa trompe en forme de bec pour se nourrir de sang humain.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jerome Goddard</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Les adultes, d'un brun-rougeâtre, mesurent quelques 5 mm. Elles sont de forme ovale et aplatie, et ressemblent à des tiques non nourries ou à de petits cafards. Les jeunes, minuscules, sont de couleur blanc-jaunâtre. </p>
<p>Repliée sous leur tête, les punaises de lit possèdent une longue trompe (ou proboscis) : une pièce buccale tubulaire qu’elles peuvent étendre pour prendre leur repas de sang. Une punaise de lit n’a besoin que de trois à dix minutes pour <a href="http://ipm.ucanr.edu/PMG/PESTNOTES/pn7454.html">consommer jusqu’à six fois son poids en sang</a> en un seul repas.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Petit insecte sur une pièce" src="https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=537&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=537&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=537&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=675&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=675&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/455865/original/file-20220401-11604-l3fugz.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=675&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">On voit ici, de couleur blanc jaunâtre, une minuscule nymphe de punaise de lit de premier stade.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jerome Goddard</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ces insectes se cachent dans les fissures et les crevasses de nos habitations, de préférence celles situées à quelques mètres d’un lit, ne sortant que pour se nourrir d’un hôte peu méfiant. Puis elles retournent en courant dans leur cachette, où elles s’accouplent et pondent des œufs.</p>
<p>Les maisons peuvent être infestées par des milliers de ces bestioles assoiffées de sang. Matelas et sommier sont alors souvent couverts de taches fécales noires révélatrices. Dans les cas graves, il peut y avoir d’épaisses accumulations d’excréments, des centaines de mues perdues et des œufs sur plusieurs millimètres d’épaisseur.</p>
<h2>Leur plus grand impact est peut-être psychologique</h2>
<p>Les punaises de lit ont été <a href="https://doi.org/10.2307/4591852">suspectées de transmettre</a> plus de 40 types de pathogènes, mais il y a <a href="https://doi.org/10.1001/jama.2009.405">peu de preuves qu’elles transmettent des agents pathogènes humains</a>, à l’exception <a href="https://doi.org/10.4269/ajtmh.14-0483">possible du micro-organisme qui cause la maladie de Chagas</a>. Les infestations extrêmes peuvent toutefois, dans de rares cas, entraîner une <a href="https://doi.org/10.1503/cmaj.090482">perte de sang suffisamment importante pour provoquer une anémie</a>.</p>
<p>Leurs <a href="https://www.cdc.gov/parasites/bedbugs/faqs.html">principaux impacts médicaux</a> sont liés aux piqûres, en raison des démangeaisons et inflammations associées. Les réactions les plus courantes à ces attaques sont des <a href="https://doi.org/10.1016/j.parint.2006.12.002">taches rouges qui grattent</a>. Situées au niveau des sites de piqûre, elles disparaissent généralement en une semaine environ. Certaines personnes peuvent présenter des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11534921/">réactions cutanées</a> <a href="https://doi.org/10.1007/978-1-4471-1356-0">complexes</a>, <a href="https://doi.org/10.4314/wajm.v21i4.27994">y compris de l’urticaire</a> et des <a href="https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2011.11.020">cloques</a>, ou encore des réactions allergiques.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Boutons rouges, signes d'irritation sur la peau." src="https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/455870/original/file-20220401-11-2vzeac.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les marques de piqûres des punaises de lit peuvent persister pendant plusieurs jours.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jerome Goddard and Kristine T. Edwards</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Mais au-delà de ces manifestations physiques, il ne faut pas négliger les <a href="http://dx.doi.org/10.1136/bmjopen-2012-000838">effets émotionnels et</a> <a href="https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2011.08.010">psychologiques</a> de ces insectes sur leurs victimes.</p>
<p>Une infestation par des punaises de lit a souvent pour effet secondaire de susciter une inquiétude constante et un sentiment de honte. La rencontre avec ces parasites peut entraîner de la nervosité, de l’anxiété et des insomnies. <a href="http://habitatservices.org/wp-content/uploads/PDF3-Bed-Bugs-Are-Back-Report.pdf">Un Canadien en détresse l’a exprimé ainsi</a> :</p>
<blockquote>
<p>« Pour être honnête, tant que vous n’avez pas vécu une [infestation], vous n’avez aucune idée de l’horreur que cela représente. Il est tout à fait naturel de devenir paranoïaque ; on perd le sommeil, on finit par rêver et penser aux punaises de lit – elles consument chaque fibre de notre être… »</p>
</blockquote>
<p><a href="http://hdl.handle.net/1866/10783">Une étude sur les personnes qui ont été confrontées aux punaises de lit</a> a d’ailleurs révélé qu’environ la moitié d’entre elles ont rapporté des troubles du sommeil et un isolement social liés à l’infestation.</p>
<p>Avec mon collègue, nous avons analysé <a href="https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2011.08.010">135 messages Internet concernant des infestations de punaises de lit</a>. La majorité d’entre eux (81 %) faisaient état d’au moins trois comportements généralement associés au <a href="https://theconversation.com/stress-post-traumatique-rompre-le-silence-123803#:%7E:text=les%20pens%C3%A9es%20de%20r%C3%A9p%C3%A9tition%20comme,ou%20les%20troubles%20du%20sommeil.">syndrome de stress post-traumatique</a> : des réactions de reviviscence de l’événement avec des souvenirs intrusifs et des cauchemars, des sursauts, et une hypervigilance.</p>
<p>Six messages décrivent des nettoyages intenses et répétés de la maison ou du bureau. Cinq font état d’un évitement persistant des personnes, des activités et des lieux susceptibles d’entraîner la transmission d’insectes ou d’éveiller des souvenirs de la rencontre initiale. Enfin, cinq messages font état de pensées suicidaires ou de tentatives de suicide. Il existe d’autres rapports anecdotiques de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3700489/">suicides</a> ou d’overdoses de drogues concernant des personnes luttant contre les punaises de lit.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Punaises de lit et taches fécales sur un drap de lit" src="https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/455868/original/file-20220401-19-26i6dl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Vous pouvez rechercher les signes révélateurs d’une infestation de punaises de lit sur le matelas et le sommier d’un couchage.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.acq.osd.mil/eie/afpmb/docs/techguides/tg44.pdf">H.J. Harlan, U.S. Armed Forces Pest Management Board</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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<h2>Comment se protéger</h2>
<p>Bien sûr, toutes les chambres d’hôtel ne sont pas infestées de punaises de lit, mais certaines le sont. Des précautions simples peuvent contribuer à vous protéger contre une infestation. Voici quelques recommandations simples.</p>
<p>● <strong>À l’hôtel</strong> : laissez les choses dont vous n’avez pas besoin dans votre véhicule, tels que les vêtements supplémentaires, le matériel et l’équipement divers. Lorsque vous entrez dans votre chambre d’hôtel, placez vos bagages dans la salle de bain jusqu’à ce que vous ayez eu l’occasion d’inspecter les lieux. Retirez les draps et vérifiez que le matelas et le sommier ne contiennent pas de punaises de lit vivantes ou de taches fécales noires.</p>
<p>Si vous trouvez des punaises ou des signes suspects d’infestation, rendez-vous à la réception et demandez une autre chambre. Comme les punaises de lit ne se déplacent généralement pas beaucoup par elles-mêmes, d’autres chambres non adjacentes peuvent être parfaitement exemptes de parasites.</p>
<p>● <strong>À domicile</strong> : il peut être difficile d’empêcher les punaises de lit d’entrer dans les maisons et les appartements, surtout si vous voyagez beaucoup. Après un voyage, défaites les bagages à l’extérieur ou dans le garage, et lavez tous les vêtements qu’ils contenaient à l’eau chaude puis séchez-les à haute température si possible (le sèche-linge est un excellent outil dans la lutte contre les punaises de lit).</p>
<p>Les punaises de lit peuvent également s’introduire dans votre maison, via des meubles de seconde main ou des articles achetés dans des magasins d’occasion ou lors de brocantes par exemple. Veillez à les désinfecter – plus précisément à les « désinsectiser ». Il est par ailleurs conseillé de ne jamais acheter de matelas ou de lits usagés, même s’il s’agit d’une bonne affaire…</p>
<p>Que faire si vous vous retrouvez confronté à ces suceurs de sang ? </p>
<p>Comme mentionné précédemment, une infestation de punaises de lit découverte dans une chambre d’hôtel doit être immédiatement signalée à la direction. Si vous trouvez des punaises de lit chez vous, ou si vous en détectez sur des objets achetés d’occasion, il est préférable de ne pas essayer de les traiter vous-même au moyen des pesticides en vente libre. Je vous recommande plutôt de contacter un exterminateur compétent, qui traitera votre espace de vie avec des pesticides adaptés, ou procédera à une désinsectisation thermique – voire les deux – pour vous débarasser de ces insectes.</p>
<p>Quoi qu’il en soit, essayez de ne pas paniquer. N’oubliez pas qu'il ne s'agit que d'insectes qui n’ont rien de maléfique… Croyez-moi : il est parfaitement possible de les éliminer et d’en débarasser votre logement.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/184437/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jerome Goddard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les punaises de lit sont universellement détestées. Insidieuses, difficiles à chasser, elles provoquent nombre de désagréments, physiques comme moraux… Le point sur ces dégâts et comment les éviter.Jerome Goddard, Extension Professor of Biochemistry, Molecular Biology, Entomology and Plant Pathology, Mississippi State UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1835032022-05-24T17:59:06Z2022-05-24T17:59:06ZLe microbiote cutané, notre première barrière protectrice<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/464476/original/file-20220520-16-9y62l9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=40%2C60%2C6719%2C5450&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Notre peau est couverte de 1000 à 1 millions de microorganismes par cm^2.</span> <span class="attribution"><span class="source">Christoph Burgstedt/ Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Vous vous lavez chaque jour (du moins on l’espère), mais cela n’empêche pas votre peau d’héberger une flore microbienne dense et diversifiée désignée aujourd’hui sous le nom de microbiote cutané.</p>
<p>On compte pas moins de <a href="https://eska-publishing.com/fr/medecine/1132901-precis-de-bacteriologie-clinique-3e-edition-9782747228060.html">1 000 à 1 million de microorganismes par cm² de peau</a>. Principalement situés en surface de la peau, sur l’épiderme, ils colonisent aussi, sans que l’on ait à s’en inquiéter, l’intérieur des glandes sudoripares et des glandes sébacées ainsi que la gaine des poils.</p>
<p>On considère ainsi qu’un quart du microbiote cutané est localisé à l’intérieur de la peau, ce qui expliquerait en grande partie pourquoi cette dernière est rapidement recolonisée malgré les lavages intempestifs ou les pulvérisations de déodorants ou de parfum.</p>
<h2>Qui sont les « microbes » de la peau ?</h2>
<p>Ce microbiote est composé en grande majorité de bactéries, mais on trouve aussi une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22723863/">importante population de virus</a>, de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2953113/">champignons microscopiques</a>, de levures, d’<a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3680501/pdf/pone.0065388.pdf">archées</a> (anciennement « archébactéries ») et même des acariens. <a href="https://www.nature.com/articles/nature12171">Les proportions de ces différents microorganismes varient selon les zones de la peau</a>, zones grasses telles que le front, zones sèches comme l’avant-bras ou zones humides comme les plis du coude ou de l’aine. Le microbiote cutané des pieds est un cas à part.</p>
<p>Les bactéries en sont la composante la mieux étudiée. On compte plus de 1000 espèces différentes, mais elles n’appartiennent qu’à trois grands groupes (phylum)… Cela est très probablement lié au fait que la peau n’est pas un environnement qui leur est particulièrement favorable : seules certaines espèces ont donc réussi à s’y adapter.</p>
<p>À la naissance, la peau du bébé est stérile mais se retrouve rapidement colonisée par des bactéries d’origine maternelle (bactéries lactiques vaginales et bactéries cutanées). Ce n’est qu’à partir de trois mois qu’on commence à observer des différences selon les régions de la peau. Le microbiote cutané infantile reste toutefois différent de celui de l’adulte jusqu’à la puberté. Il acquiert alors quasiment sa composition définitive.</p>
<p>Le microbiote cutané reste à peu près stable tout au long de notre vie d’adulte mais voit sa diversité augmenter avec l’âge – en partie en raison de l’augmentation de rugosité de la peau et l’apparition des rides qui offrent autant de niches privilégiées aux bactéries… On observe aussi des différences de composition entre hommes et femmes, avec une plus grande diversité des populations bactériennes chez ces dernières qui a été attribuée à l’utilisation plus importante de cosmétiques.</p>
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<img alt="Une famille avec des membres de tous âges" src="https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/464478/original/file-20220520-21-f6x9om.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le microbiote cutané s’acquière après la naissance. Il se met en place jusqu’à la puberté pour ensuite peu évoluer à l’âge adulte. Mais même alors, des différences s’observent : les femmes et les personnes âgées présentent une diversité microbienne plus élevée.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Pressmaster/Shutterstock</span></span>
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<h2>Un rôle de premier plan dans notre bonne santé</h2>
<p>Comme l’ont montrées des études réalisées dans des cas pathologiques et chez des populations urbaines, rurales ainsi que chez individus éloignés de la société industrielle, une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2805064/">peau saine c’est d’abord une peau avec un microbiote cutané diversifié</a>.</p>
<p>En effet, il constitue la première barrière vivante entre notre organisme et l’environnement. Sa diversité est associée à une large colonisation de la peau, ce qui laisse <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20664811/">peu de place à d’autres germes potentiellement pathogènes pour s’implanter</a> : un rôle fondamental de notre microbiote cutané est donc de nous protéger contre les agents pathogènes transmis par l’environnement.</p>
<p>Et ce rôle n’est pas uniquement passif. De nombreuses bactéries cutanées dites commensales (associées universellement à la peau saine) sont aussi capables de produire des molécules, souvent des peptides (sorte de « mini protéine »), qui ont des activités bactéricides contre des germes indésirables.</p>
<p>C’est le cas par exemple de <em>Staphylococcus epidermidis</em> qui produit des peptides appelés bactériocines capables d’inhiber la croissance d’autres espèces comme <em>Staphylococcus aureus</em> (Staphylocoque doré), impliqué lui dans de nombreuses infections cutanées. Certains de ces peptides produits par <em>S. epidermidis</em> ont même la capacité d’attirer les cellules immunitaires de la peau et de renforcer l’effet des molécules de défense produites par la peau elle-même.</p>
<p>D’autres bactéries, telles que <em>Cutibacterium acnes</em> (ex <em>Propionibactérium acnes</em>), qui n’est pas nécessairement impliqué dans l’acné, agissent de façon plus simple en produisant un acide, l’acide propionique, qui baisse le pH de l’environnement cutané et empêche le développement des microorganismes concurrents.</p>
<p>Notre microbiote cutané est donc une barrière vivante contre les germes pathogènes de l’environnement.</p>
<h2>Un collaborateur incontournable de notre système immunitaire</h2>
<p>Une seconde fonction majeure du microbiote cutané est de contribuer au bon développement ainsi qu’à la maturation de notre système immunitaire.</p>
<p>À cet égard, il est intéressant de noter que la mise en place au tout début de la vie des mécanismes de tolérance immunitaire, essentiels pour reconnaître le soi du non-soi et donc éviter les maladies auto-immunes, coïncide au niveau de la peau avec sa colonisation par des bactéries commensales comme <em>S. epidermidis</em>.</p>
<p>Il semble même y avoir une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24268438/">relation symbiotique entre microbiote cutané et système immunitaire</a>. En effet, une bactérie comme <em>S. epidermidis</em> est capable de moduler la production par les cellules de l’épiderme de molécules de communication impliquées dans la maturation des cellules immunitaires. Ce mécanisme jouerait un rôle essentiel dans la protection contre les germes pathogènes présents dans l’environnement.</p>
<p>Les liens étroits existant entre le système immunitaire et le microbiote cutané sont également à l’origine de son implication dans le mécanisme de réparation et de régénération de la peau.</p>
<p>Lors d’une blessure superficielle, les bactéries commensales présentes en surface de la peau peuvent jouer plusieurs rôles. D’une part, en pénétrant à l’intérieur de la lésion, elles permettent d’activer la réponse immunitaire – sans risque pour nous car elles sont très peu virulentes. La défense de la peau est ainsi enclenchée localement, ce qui protège contre d’éventuels envahisseurs plus dangereux. Elles sont également capables d’attirer sur place les cellules de l’épiderme (kératinocytes), et de favoriser leur multiplication. Il en résulte une accélération de la réparation de la plaie.</p>
<p>D’autre part, lors d’une blessure, les cellules mortes ou abîmées causent une réaction inflammatoire. Nécessaire au nettoyage de la plaie, cette dernière peut s’emballer et ralentir la guérison, voire conduire à la formation de plaies chroniques. Or certaines bactéries, telles <em>S. epidermidis</em> toujours, sont capables d’inhiber ce processus et de réduire la réponse immunitaire excessive.</p>
<p>Les bactéries commensales cutanées sont donc un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30208569/">partenaire essentiel dans les mécanismes de régénération de la peau</a>.</p>
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<img alt="Une petite fille regarde son genou griffé" src="https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/464481/original/file-20220520-26-pkccre.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les bactéries du microbiote cutané ont un rôle important dans les mécanismes de protection et de réparation de la peau lors de blessure superficielle.</span>
<span class="attribution"><span class="source">A3pfamily/Shutterstock</span></span>
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<h2>Efficace aussi contre les UV et les polluants</h2>
<p>De par sa localisation à la surface de la peau, le microbiote cutané est en première ligne face aux agressions extérieures et environnementales : UVs, polluants atmosphériques… Des agressions qu’il gère grâce à l’activité métabolique intense de ses bactéries, qui leur confère une capacité d’adaptation considérable. Et en se protégeant, elles protègent indirectement notre épiderme. Démonstration par l’exemple :</p>
<p>La plupart des facteurs de stress environnementaux conduisent à la formation de molécules hautement toxiques, aussi bien pour les bactéries que pour les cellules de l’épiderme, désignées sous le terme générique d’« espèces réactives de l’oxygène » (ROS). Or, certaines bactéries du microbiote cutané sont capables de les dégrader grâce à des enzymes qu’elles synthétisent spécifiquement quand elles y sont confrontées.</p>
<p>Les UVs, eux, sont connus pour leurs nombreuses capacités de nuisances. Déjà, ils peuvent affecter certaines molécules biologiques, dont l’ADN et les protéines. Afin de s’en protéger, les bactéries du microbiote cutané produisent de molécules antioxydantes et de réparation… qui profitent également aux cellules de notre épiderme.</p>
<p>Les UVs ont aussi pour effet de transformer une molécule très présente dans la peau et nécessaire à son hydratation, l’acide urocanique, en un dérivé toxique pouvant agir sur le système immunitaire et conduire à des pathologies cutanées (urticaire, dermatite atopique), voire à des cancers. Face à cela, une bactérie locale, <em>Micrococcus luteus</em>, a la capacité de faire cette réaction en sens inverse pour reformer de l’acide urocanique !</p>
<p>Une autre stratégie de résistance aux UVs largement répandue dans le monde du vivant est la production de pigments capables de bloquer les rayonnements. Les bactéries ne font pas exception et produisent des molécules parfois qualifiées d’écrans solaires microbiens. Au point qu’on envisage aujourd’hui d’<a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33925587/">utiliser le microbiote cutané, ou certains de ses éléments, dans des stratégies de protection solaire</a>…</p>
<p>Le microbiote cutané est donc un partenaire essentiel dans la préservation de l’équilibre de notre peau. Toutefois, tous les germes cutanés sans exception peuvent aussi avoir des effets négatifs. Les effets positifs de cette flore microbienne qui a colonisé notre épiderme résultent d’un dialogue permanent entre les espèces qui le composent et nos propres cellules. Alors, plutôt que de chercher à « améliorer » une association qui a fait ses preuves, l’objectif principal devrait être d’en préserver l’équilibre dynamique.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/183503/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Marc G.J. Feuilloley a reçu des financements de Evreux Portes de Normandie (Agglomération), Région Normandie, Europe (FEDER), Etat (BPI), et collabore avec de nombreux partenaires industriels.
</span></em></p>Si le microbiote intestinal est aujourd’hui bien identifié, on connaît généralement moins son « confrère » : notre microbiote cutané. Présentation de cet allié majeur de notre santé.Marc G.J. Feuilloley, Adjunct associate, Université de Rouen NormandieLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1833292022-05-24T13:31:16Z2022-05-24T13:31:16ZLa flambée d’hépatite chez les enfants serait-elle liée aux chiens ? Les preuves sont faibles<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/463788/original/file-20220517-823-xn5opj.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=9%2C0%2C3006%2C2015&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La UK Health Security Agency, l’organisme responsable de la protection de la santé publique au Royaume-Uni, s’efforce de trouver la cause de la maladie afin de pouvoir la contrôler et la traiter efficacement.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>La récente <a href="https://www.euronews.com/next/2022/05/11/unexplained-hepatitis-cases-rise-to-348-worldwide-as-who-looks-into-role-of-covid">flambée des cas</a> d’hépatite soudaine et sévère chez les enfants a été largement rapportée dans le monde entier. Récemment, plusieurs médias ont mis en évidence un <a href="https://www.dailymail.co.uk/health/article-10789789/Health-chiefs-probing-DOGS-blame-mysterious-hepatitis-outbreak.html">lien possible</a> entre ces cas et les contacts avec des chiens de compagnie. Cependant, les données suggérant un tel rapprochement sont extrêmement limitées – en fait, probablement beaucoup plus limitées que la plupart des autres hypothèses qui ont été proposées.</p>
<p>L’éclosion des cas d’hépatite chez les enfants a <a href="https://www.eurosurveillance.org/content/10.2807/1560-7917.ES.2022.27.15.2200318">d’abord été constatée au Royaume-Uni</a>, mais a maintenant été signalée en <a href="https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/2022-DON376">Europe, en Asie et sur le continent américain</a>. Bien que les chiffres soient encore très bas à l’échelle mondiale, la maladie s’avère grave et certains enfants ont dû subir une transplantation du foie. Au moins <a href="https://www.ecdc.europa.eu/en/news-events/epidemiological-update-hepatitis-unknown-aetiology-children">11 enfants</a> sont morts, et il semblerait que le phénomène <a href="https://www.msn.com/en-gb/health/medical/mysterious-hepatitis-outbreak-in-children-will-continue-in-summer/ar-AAXfadj">risque de se poursuivre pendant un certain temps</a>.</p>
<p>L’hépatite chez l’humain est normalement causée soit par une substance toxique, comme l’alcool, soit par une infection par un virus parmi plusieurs différents types. Cependant, aucun des virus habituels n’a été décelé chez ces enfants.</p>
<p>La <a href="https://ukhsa.blog.gov.uk/2022/05/09/an-increase-in-hepatitis-cases-in-children/">UK Health Security Agency</a> (UKHSA), l’organisme responsable de la protection de la santé publique au Royaume-Uni, s’efforce de trouver la cause de la maladie afin de pouvoir la contrôler et la traiter efficacement.</p>
<h2>Expositions aux chiens</h2>
<p>Dans un <a href="https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1073704/acute-hepatitis-technical-briefing-2.pdf">récent document d’information</a>, l’agence a signalé un nombre élevé d’« expositions aux chiens » dans ces cas d’hépatite infantile grave. Toutefois, avant que les parents n’empêchent leurs enfants de s’approcher du chien de la famille, il convient d’examiner les résultats en détail.</p>
<p>La UKHSA a constaté que 70 % des patients (64 sur 92, lorsque les données étaient disponibles) étaient issus de familles propriétaires de chiens ou avaient été « exposés à d’autres chiens ». Or, <a href="https://www.pfma.org.uk/pet-population-2021">33 % des ménages britanniques possèdent un chien</a>, et un nombre bien plus important d’enfants issus de ménages n’en possédant pas y sont exposés lorsqu’ils rendent visite à leurs amis ou jouent avec eux. Une exposition aux chiens à 70 % peut être tout à fait normale.</p>
<p>Pour suggérer un lien, il est important de montrer non seulement que l’exposition aux chiens chez les patients est élevée, mais aussi qu’elle est plus élevée que chez les enfants non touchés. Tant que cela n’a pas été vérifié dans le cadre de ce que l’on appelle une <a href="https://statisticsbyjim.com/basics/case-control-study/">étude cas-témoin</a>, un quelconque lien ne constitue rien de plus qu’une suggestion.</p>
<p>Un deuxième point problématique avec ces données réside dans le fait qu’en posant suffisamment de questions, il y a une forte probabilité que les réponses à une ou plusieurs de ces questions semblent liées aux cas.</p>
<p>Lorsque nous collectons rétrospectivement de très grandes quantités de données, ce type d’association factice peut facilement se produire. Il existe d’ailleurs un <a href="http://www.tylervigen.com/correlation_project/">site web consacré à la collecte de ces statistiques</a>. En voici un exemple : le taux de divorce dans le Maine entre 2000 et 2009 semble fortement lié à la consommation de margarine par habitant.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="graphique" src="https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=294&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=294&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=294&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=369&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=369&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/463299/original/file-20220516-15-netjya.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=369&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Graphique montrant un lien factice entre la consommation de margarine et les taux de divorce dans le Maine, aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://www.tylervigen.com/correlation_project/">(Tyler Vigen), Fourni par l’auteur</a></span>
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</figure>
<p>Le point à retenir concernant les liens identifiés par des données rétrospectives est qu’il s’agit d’hypothèses. Elles doivent toujours être vérifiées en collectant des informations supplémentaires sur de nouveaux cas. Si le lien est réel, il continuera à apparaître dans les nouvelles données. S’il est faux, on ne le verra plus.</p>
<p>L’une des associations du site web sur les corrélations factices révèle un autre problème important. Entre 2000 et 2009, la consommation de fromage par habitant aux États-Unis pourrait être liée à des décès dus à un enchevêtrement dans les draps de lit.</p>
<p>On peut facilement concevoir que cela puisse être le résultat de cauchemars provoqués par le fromage. Le fait que nous puissions penser à un mécanisme sous-jacent au lien nous conforte dans l’idée qu’il pourrait être vrai, <a href="https://www.bbc.com/future/article/20211117-does-cheese-really-give-you-vivid-dreams">même si ledit mécanisme est assez tiré par les cheveux</a>. Nous avons tendance à accorder plus de poids aux associations pour lesquelles nous pouvons envisager une explication, même si les preuves sont faibles.</p>
<p>Quelles sont donc les causes possibles de la recrudescence des cas d’hépatite chez les enfants ? L’une d’entre elles pourrait-elle être liée aux chiens ? Un virus en particulier, un <a href="https://theconversation.com/hepatitis-outbreak-in-children-explainer-on-adenovirus-type-41-the-possible-culprit-181959">adénovirus</a>, a été détecté dans le sang de 72 % des patients testés (à titre de comparaison, le SARS-CoV-2 n’a été détecté que dans 18 % des cas).</p>
<p>Dans les cas où il a été possible d’identifier le type de virus, il s’agissait de <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abe0974">l’adénovirus de sérotype 41 (Ad41), de type humain, qui provoque normalement des diarrhées chez les enfants</a>. Bien que les chiens puissent héberger leurs propres adénovirus qui provoquent des maladies respiratoires ou des hépatites, ces derniers ne sont pas connus pour infecter les humains. De plus, l’Ad41 n’a aucun lien connu avec les chiens.</p>
<p>Les cas observés chez les enfants ne suggèrent pas que l’infection se transmet d’un individu à l’autre – le nombre de cas est trop faible et la répartition trop large pour cela. De même, la répartition des cas ne laisse pas penser qu’il s’agit d’un nouveau virus transmis des chiens aux enfants. Dans d’autres pays, des cas sont apparus beaucoup plus rapidement qu’un virus canin ne se propage entre chiens.</p>
<h2>Causes possibles</h2>
<p>Y a-t-il d’autres causes possibles ? Il a été suggéré que la gravité de l’hépatite résulte d’un mauvais fonctionnement du système immunitaire – trop ou pas assez fort. <a href="https://academic.oup.com/ofid/article/8/7/ofab133/6175246">La distanciation sociale</a> pendant la pandémie a réduit la transmission de toute une série de maladies, et le manque d’exposition à ces pathologies a pu laisser certains enfants dépourvus face à des infections qui ne poseraient normalement aucun problème.</p>
<p>De même, le manque d’exposition à la saleté résultant du lavage des mains, de la stérilisation des surfaces et d’autres mesures d’hygiène peut avoir prédisposé les enfants à des <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fimmu.2021.635935/full">réponses immunitaires hyperréactives</a> (comme cela a été suggéré pour les maladies allergiques). L’hépatite pourrait donc être causée par la réponse immunitaire plutôt que par un virus. Enfin, et sans surprise, on a évoqué la possibilité que des infections antérieures à la Covid-19 aient prédisposé les enfants à l’hépatite.</p>
<p>Tous ces éléments ne sont pour l’instant que des théories, et les données disponibles sont insuffisantes pour les classer par ordre de priorité ou les utiliser pour proposer des mesures de contrôle. Heureusement, l’incidence reste extrêmement faible et, jusqu’à ce que l’on dispose de meilleures données, les parents devraient probablement se concentrer davantage sur <a href="https://www.imperial.ac.uk/news/236414/hepatitis-outbreak-children-what-know/">l’observation de tout symptôme chez leurs enfants</a> que sur la réduction de leur exposition aux chiens.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/183329/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mick Bailey ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>De nombreux enfants touchés par l’épidémie actuelle d’hépatite grave ont été exposés à des chiens, mais cela ne signifie pas pour autant que ces derniers en sont la cause.Mick Bailey, Professor of Comparative Immunology, University of BristolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.