tag:theconversation.com,2011:/global/topics/legumes-22117/articleslégumes – The Conversation2024-02-22T15:09:23Ztag:theconversation.com,2011:article/2216862024-02-22T15:09:23Z2024-02-22T15:09:23ZLes fibres alimentaires n’agissent pas seulement sur le côlon – le système immunitaire, le cerveau et la santé globale en bénéficient également<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/570673/original/file-20240119-19-bkynf2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=66%2C6%2C3923%2C2249&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La plupart des gens ne consomment que la moitié de la quantité de fibres alimentaires recommandée, ce qui peut avoir un effet négatif sur leur santé.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Les conseils sur l’alimentation ne manquent pas, qu’il s’agisse de manger des <a href="https://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/superfoods/">superaliments</a> qui permettent de <a href="https://www.npr.org/sections/thesalt/2015/04/11/398325030/eating-to-break-100-longevity-diet-tips-from-the-blue-zones">vivre jusqu’à 100 ans</a> ou de suivre des <a href="https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/conseils-pour-alimentation-saine/regimes-et-tendances-alimentaires/">régimes restrictifs</a> qui sont censés faire perdre du poids et améliorer l’apparence. En tant que chercheur du <a href="https://farncombe.mcmaster.ca/"><em>Farncombe Family Digestive Health Research Institute</em></a>, je suis parfaitement conscient qu’il n’existe pas de « régime santé » universel qui convienne à tout le monde.</p>
<p>La plupart des professionnels s’accordent à dire que l’on doit avoir un régime équilibré sur le plan des groupes alimentaires, et qu’il est préférable d’y ajouter des légumes et des <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/11/8/1806">aliments fermentés</a> plutôt que de se limiter inutilement. De plus, la consommation d’aliments qui favorisent la santé intestinale améliore l’état de santé global.</p>
<h2>Pourquoi se préoccupe-t-on autant des fibres ?</h2>
<p>L’importance des fibres est connue depuis plusieurs décennies. <a href="https://doi.org/10.1017/S0954422417000117">Denis Burkitt</a>, regretté chirurgien et chercheur dans le domaine des fibres, a déclaré : « Si vous avez de petites selles, vous devrez avoir de gros hôpitaux. » Mais les fibres alimentaires ne se contentent pas de faciliter le transit intestinal, elles sont aussi un <a href="https://www.mayoclinic.org/healthy-lifestyle/nutrition-and-healthy-eating/expert-answers/probiotics/faq-20058065">nutriment prébiotique</a>.</p>
<p>Les prébiotiques ne sont pas activement digérés et absorbés, ils servent plutôt à favoriser la croissance de bactéries bénéfiques dans notre intestin. <a href="https://doi.org/10.3390%2Ffoods8030092">Ces micro-organismes contribuent ensuite à la digestion des aliments</a> pour que nous en retirions davantage de nutriments, soutiennent l’intégrité de la barrière intestinale et empêchent la prolifération de bactéries nocives.</p>
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<img alt="High-fibre foods against the outline of intestines" src="https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les prébiotiques ne sont pas activement digérés et absorbés, ils servent plutôt à favoriser la croissance de bactéries bénéfiques dans notre intestin.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Indépendamment de leur effet sur les bactéries, les fibres peuvent aussi influencer notre système immunitaire lorsqu’elles <a href="https://doi.org/10.1111/bph.14871">interagissent directement avec des récepteurs exprimés par nos cellules</a>. Ces bienfaits peuvent même aider le système immunitaire à être plus tolérant et à réduire l’inflammation.</p>
<h2>Mange-t-on suffisamment de fibres ?</h2>
<p>Probablement pas. Le <a href="https://doi.org/10.3390%2Fnu15122749">régime alimentaire occidental</a> est pauvre en fibres et riche en aliments ultra-transformés. <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/nutriments/fibres.html">On recommande de consommer</a> de <a href="https://www.nature.com/articles/s41575-020-00375-4">25 à 38 grammes de fibres par jour</a>, selon l’âge, le sexe et le niveau d’activité. La plupart des gens consomment environ la moitié de la quantité recommandée, ce qui peut nuire à leur santé globale.</p>
<p>Les céréales complètes, les fruits et légumes, les légumineuses, les noix et les graines constituent de bonnes sources de fibres alimentaires. On insiste beaucoup sur les fibres solubles et moins sur les fibres insolubles, mais en réalité, la plupart des aliments contiennent un mélange de ces deux types, qui ont tous deux <a href="https://www.healthline.com/health/soluble-vs-insoluble-fiber%23risks">leurs bons côtés</a>.</p>
<p>Les collations à haute teneur en fibres gagnent en popularité. Avec une valeur globale estimée à 7 milliards de dollars américains en 2022, le <a href="https://www.precedenceresearch.com/prebiotic-ingredients-market#:%7E:text=The%2520global%2520prebiotic%2520ingredients%2520market,13.25%2525%2520from%25202022%2520to%25202030">marché des ingrédients prébiotiques</a> devrait tripler d’ici 2032.</p>
<h2>Les bienfaits des fibres alimentaires</h2>
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<img alt="Diagram of a human with arrows linking brain and intestines" src="https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les fibres sont associées à la santé globale et à la santé cérébrale par l’axe intestin-cerveau.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Il existe de nombreuses preuves des bienfaits des fibres alimentaires. Les fibres ne sont pas seulement associées à la santé du côlon ; elles influencent aussi la santé globale et la santé du cerveau par <a href="https://my.clevelandclinic.org/health/body/the-gut-brain-connection">l’axe intestin-cerveau</a>. Les régimes pauvres en fibres ont été corrélés à des troubles gastro-intestinaux tels que le syndrome du côlon irritable ou des maladies inflammatoires de l’intestin.</p>
<p>Par ailleurs, une consommation suffisante de fibres <a href="https://doi.org/10.1038/s41575-020-00375-4">réduit les risques et la mortalité liés aux maladies cardiovasculaires et à l’obésité</a>. Des études montrent que <a href="https://doi.org/10.3390/nu13072159">certains types de fibres peuvent améliorer les fonctions cognitives</a>.</p>
<p>Certaines maladies gastro-intestinales, comme la maladie cœliaque, ne semblent pas influencées par la consommation de fibres. De plus, <a href="https://doi.org/10.1038/s41575-020-00375-4">il n’y a pas de consensus</a> sur le type de fibres et la dose qui serait bénéfique pour le traitement de la plupart des maladies.</p>
<h2>Les fibres ne sont pas toutes bonnes</h2>
<p>Étonnamment, ce ne sont pas toutes les fibres qui sont bonnes pour la santé. Fibre est un terme générique pour désigner les polysaccharides végétaux qu’on ne peut digérer. Il en existe de nombreux types, dont la fermentescibilité, la solubilité et la viscosité dans l’intestin varient.</p>
<p>Pour compliquer les choses, la <a href="https://doi.org/10.3389/fped.2020.620189">source a également son importance</a>. Les fibres provenant d’une plante en particulier ne sont pas les mêmes que celles issues d’une autre. En outre, le vieux dicton « trop, c’est comme pas assez » s’applique ici, car la surconsommation de suppléments de fibres peut provoquer des symptômes tels que constipation, ballonnements et gaz. Cela est dû en partie au fait qu’il existe différents microbiomes intestinaux et que tous n’ont pas la même la capacité à métaboliser les fibres pour produire des molécules bénéfiques telles que les acides gras à chaînes courtes.</p>
<p>Dans certains cas, comme chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires de l’intestin, l’absence de bactéries capables de digérer les fibres peut laisser les fibres intactes <a href="https://doi.org/10.1053/j.gastro.2022.09.034">interagir directement avec les cellules intestinales et engendrer des effets inflammatoires</a>. Des données récentes ont même montré qu’une consommation excessive de fibres solubles, telles que l’inuline, un complément répandu, peut <a href="https://doi.org/10.1053/j.gastro.2023.10.012">accroître le risque de développer un cancer du côlon dans un modèle animal expérimental</a>.</p>
<h2>Un élément d’un régime alimentaire sain</h2>
<p>Les fibres alimentaires sont un élément important d’un régime alimentaire qui peut favoriser la santé de l’intestin et la santé globale. Les fibres contribuent à la sensation de satiété après les repas et à la régulation de la glycémie et du cholestérol. Assurez-vous de consommer des fibres dans votre alimentation et, si nécessaire, prenez des compléments alimentaires sans dépasser la dose recommandée.</p>
<p>Les prébiotiques favorisent le développement de bactéries intestinales qui peuvent influencer la santé et l’immunité de l’intestin dans le cadre de nombreuses maladies, bien que toutes les fibres ne se valent pas. Si les fibres ne guérissent pas les maladies, une saine alimentation peut soutenir le travail des médicaments et des traitements, dont elle peut améliorer l’efficacité.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221686/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mark Wulczynski ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les fibres ne sont pas seulement associées à la santé du côlon ; elles influencent aussi la santé globale et la santé du cerveau par l’axe intestin-cerveau. Mais toutes les fibres ne se valent pas.Mark Wulczynski, Medical Sciences PhD Candidate, McMaster UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2185052023-12-07T16:08:56Z2023-12-07T16:08:56ZHuit légumes-feuilles très bénéfiques pour la santé – et pourquoi vous devriez les consommer<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/562224/original/file-20231128-27-acqlr1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C0%2C991%2C666&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le chou frisé a un goût unique qui peut changer quelque peu en fonction de sa variété et de la façon dont il est préparé.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Les légumes-feuilles sont un excellent moyen d’améliorer votre santé, car ils contiennent de nombreux nutriments essentiels, des vitamines, des minéraux et des antioxydants. </p>
<p>En tant que nutritionniste, je vous recommande vivement d’intégrer davantage les variétés de verdure suivantes dans votre régime alimentaire.</p>
<h2>Épinard</h2>
<p>Les épinards sont faciles à trouver tout au long de l’année et regorgent de <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">fer, calcium, potassium et vitamines B6, C et K</a>. Ils constituent également une bonne source d’antioxydants, qui peuvent réduire le risque de plusieurs maladies, y compris les maladies cardiaques et certains cancers.</p>
<p>Il est préférable de les consommer crus, dans une salade, car la cuisson a tendance à détruire les polyphénols et les flavonols naturellement présents dans les feuilles. Certains <a href="https://www.mdpi.com/2076-3921/12/9/1726">polyphénols et flavonoïdes</a> peuvent diminuer le risque de développer divers cancers, des maladies cardiovasculaires, le diabète et des désordres neurodégénératifs, tels que la maladie d’Alzheimer. </p>
<h2>Chou frisé</h2>
<p>Le chou frisé a un goût unique qui peut changer quelque peu en fonction de sa variété et de la façon dont il est préparé. Si vous pouvez en apprécier l’amertume, sachez que le chou frisé regorge de micronutriments importants tels que le calcium, le fer, le magnésium, le phosphore, le potassium, le zinc, le cuivre, le manganèse et le sélénium. Il constitue également une <a href="https://www.mdpi.com/2304-8158/12/3/546">bonne source de vitamines</a>, notamment les vitamines A, B, E, C et K. </p>
<p>Évitez de blanchir ou de faire bouillir le chou frisé, car cela peut réduire la quantité de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878450X20301232">minéraux hydrosolubles, de vitamines et de composés phytochimiques</a> contenus dans les feuilles. Il peut être consommé cru, en salade.</p>
<p>Une tasse de chou frisé non cuit (21 g) ne contient que <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">neuf calories</a>.</p>
<h2>Bette à cardes</h2>
<p>Mon troisième choix est la <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">bette à carde</a>, dont la saveur est légèrement sucrée et qui renferme de bonnes quantités de <a href="https://www.mdpi.com/2076-3417/13/14/8503">vitamines A et C</a>. Même une petite quantité de bettes à carde (environ 175 grammes) peut couvrir vos besoins quotidiens en vitamine K, qui joue un rôle important dans la coagulation du sang et la santé des os. </p>
<p>La bette à carde, qui se décline en plusieurs couleurs, contient également des minéraux essentiels tels que le <a href="https://www.mdpi.com/2076-3417/13/14/8503">fer, le cuivre, le potassium et le calcium</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Feuilles de bette à carde de différentes couleurs" src="https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La bette à carde se décline en plusieurs couleurs.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/raw-colourful-chard-offered-close-on-2284595723">(Shutterstock)</a></span>
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</figure>
<h2>Feuilles de chou cavalier</h2>
<p>Les feuilles de chou cavalier offrent un excellent apport de <a href="https://www.wsh.nhs.uk/CMS-Documents/Patient-leaflets/EyeTreatmentCentre/6024-1HealthylifestylesuggestionsforpatientswithAgeRelatedMacularDegeneration.pdf">lutéine</a>, importante pour la santé des yeux. Elles regorgent de vitamines A et C et de minéraux tels que le <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">calcium, le fer, le zinc, le cuivre et le sélénium</a>, et constituent une bonne source de fibres. Comme pour les épinards, vous pouvez les consommer tout au long de l’année.</p>
<h2>Roquette</h2>
<p>Si vous avez envie d’un légume-feuille au goût frais, piquant, légèrement amer et poivré, pensez à ajouter de la roquette dans votre assiette. Les gens en consommaient déjà à l’<a href="https://www.britannica.com/video/180202/Arugula-roquette-herb">époque romaine</a> ; c’est d’ailleurs une garniture très appréciée sur les pizzas.</p>
<p>La roquette, aussi connue sous le nom latin d’<em>Eruca sativa</em>, regorge de nitrates, dont des études ont montré qu’ils pouvaient <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/15/17/3721">stimuler les performances sportives</a>. La roquette est également riche en <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines K et C, en calcium et en polyphénols</a>. </p>
<h2>Laitue romaine</h2>
<p>La laitue romaine, croquante et douce au goût, déborde d’<a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">éléments nutritifs</a>. C’est une bonne source de vitamines et de minéraux, notamment de vitamines A, K, C et de folate (une vitamine B particulièrement importante pendant la grossesse). Ces nutriments sont essentiels au maintien d’une meilleure santé générale et au soutien d’un système immunitaire solide.</p>
<p>La laitue romaine, ou « romaine », est également une source de fibres, reconnues pour <a href="https://www.nhs.uk/live-well/eat-well/digestive-health/how-to-get-more-fibre-into-your-diet/#:%7E:text=There%20is%20strong%20evidence%20that,help%20digestion%20and%20prevent%20constipation.">réduire les risques</a> de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète de type 2 et de cancer de l’intestin.</p>
<h2>Cresson</h2>
<p>Si vous souhaitez mettre un peu de piquant dans vos repas et incorporer un légume-feuille au goût prononcé, le cresson est un excellent choix. Non seulement il apporte une touche de saveur, mais il constitue également une riche source de <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines A et C et d’antioxydants</a>. Des recherches suggèrent que le cresson pourrait être un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10086664/">agent thérapeutique pour le cancer de la bouche</a>. </p>
<h2>Pak-choï</h2>
<p>Si vous recherchez un légume-feuille à la saveur douce et à la texture agréable, le pak-choï est tout indiqué. Cette variété de chou blanc chinois peut être utilisée dans les sautés, les soupes, les salades ou simplement poêlée comme plat d’accompagnement. </p>
<p>Il est riche en fibres ainsi qu’en <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines, minéraux et antioxydants</a>. Ce légume-feuille <a href="https://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acsfoodscitech.3c00040#">participe au maintien de</a> la santé des os, du système immunitaire, de la vision, de la santé cardiaque, de la tension artérielle et, éventuellement, à la prévention de certains types de cancer. </p>
<p>Je privilégie une alimentation équilibrée et l’ajout de ces légumes-feuilles m’aide à rester en bonne santé, à améliorer mon système immunitaire et à réduire le risque de diverses maladies chroniques. Ils sont également pauvres en calories, ce qui en fait un bon choix pour ceux qui surveillent leur poids. Savourez-les dans des salades, des frappés aux fruits, des soupes ou en accompagnement de vos plats préférés.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/218505/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Swrajit Sarkar ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Un nutritionniste analyse les bienfaits pour la santé de différentes verdures.Swrajit Sarkar, Senior Lecturer in Nutrition, City, University of LondonLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2076732023-07-28T12:28:25Z2023-07-28T12:28:25ZLes flavanols améliorent la mémoire et la santé cardiaque. Voici les aliments qui en contiennent<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/539097/original/file-20230724-17-tr1w4k.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C2%2C1894%2C1264&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Deux tasses et demie de thé vert contiennent la quantité de flavanols recommandée par jour.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Il existe de nombreuses raisons de consommer une bonne quantité de fruits et de légumes chaque jour. En plus de nous offrir beaucoup des vitamines et des minéraux dont notre corps a besoin, ils contribuent au bon fonctionnement de nos intestins et peuvent même nous aider à conserver un poids santé.</p>
<p>Certains aliments d’origine végétale sont toutefois meilleurs pour la santé que d’autres, grâce aux flavanols qu’ils contiennent.</p>
<p>Ainsi, <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216932120">une étude récente</a> à laquelle j’ai participé a montré que les personnes qui ont une alimentation riche en flavanols ont une meilleure mémoire que celles qui en mangent peu. Une étude antérieure a permis de constater que les personnes qui consomment peu de flavanols présentent <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0002916522002751">un risque plus élevé de maladies cardiaques</a>. Dans l’ensemble, on possède des preuves solides du fait que la consommation d’une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9776652/">quantité adéquate de flavanols</a> a des effets bénéfiques sur la santé.</p>
<p>Cependant, il est important de savoir que les aliments qui en contiennent n’ont pas tous la même quantité de flavanols, ce qui signifie que certains sont meilleurs pour la santé que d’autres.</p>
<h2>Composés végétaux</h2>
<p>Les flavanols sont des composés que l’on trouve dans de nombreuses plantes, notamment les pommes, les baies, les prunes et même des boissons telles que le thé.</p>
<p>Il existe <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20854838/">deux principaux groupes</a> de flavanols, avec de nombreux sous-groupes. Chaque plante contient différentes combinaisons de flavanols. Ces composés ont diverses structures et des effets différents sur l’organisme. Ainsi, les flavanols ne sont pas tous égaux.</p>
<p>À titre d’exemple, une portion de bleuets et une tasse de thé pourraient contenir la même quantité de flavanols, mais il s’agit de différents types, qui n’auront pas les mêmes effets sur la santé.</p>
<p>Pour étudier l’influence des flavanols sur la santé, il est donc important d’utiliser une source qui en contient différents types. Les flavanols extraits du cacao constituent un modèle idéal, car ils renferment <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35080238/">les deux principaux types de flavanols.</a> Cela permet aux chercheurs de calculer quels sont les autres aliments susceptibles d’avoir des effets bénéfiques en fonction de la similitude entre les flavanols qu’ils contiennent et ceux du cacao.</p>
<p>Comme les aliments tels que le cacao, les baies et le thé renferment une combinaison de plusieurs types de flavanols, on ne peut pas encore dire précisément quels composés particuliers sont bénéfiques pour la santé. Mais certaines recherches ont établi un lien entre un flavanol, l’épicatéchine, et <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16418281/">une bonne fonction vasculaire</a>. Le cacao et le thé en contiennent.</p>
<h2>Types et quantités</h2>
<p>Une autre chose qu’il faut savoir, c’est que même si un aliment contient des flavanols, il est possible que ce ne soit qu’en faibles quantités.</p>
<p>Afin de mieux comprendre comment les flavanols influencent la santé, nous avons mis au point, il y a quelques années, un test d’urine qui permet de <a href="https://theconversation.com/a-whole-new-way-of-doing-nutrition-research-148352">mesurer la consommation de flavanols.</a> Ce test est basé sur la façon dont le corps humain traite ces composés et nous indique si une personne a mangé de grandes ou de petites quantités de flavanols ou pas de flavanols du tout.</p>
<p>Grâce à ce test, nous avons pu montrer que les personnes qui consomment beaucoup de flavanols ont <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33087825/">une tension artérielle plus basse</a> et <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216932120">une meilleure mémoire</a> que celles qui en consomment peu.</p>
<p>Lorsque nous avons mis au point le test d’urine, nous avons étudié comment <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29959422/">les divers types de flavanols et d’aliments</a> en influençaient les résultats. Cela nous a permis d’estimer combien d’aliments riches en flavanols différents une personne devait consommer pour atteindre environ 500 mg de flavanols par jour – ce qui correspond à la quantité utilisée dans les études et dont les bénéfices cliniques ont été démontrés.</p>
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<img alt="Un tableau indiquant le nombre de portions de certains aliments nécessaires pour obtenir 500 mg de flavanols par jour." src="https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=453&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=453&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=453&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=569&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=569&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=569&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Nombre de portions d’aliments contenant des flavanols nécessaires pour obtenir 500 mg par jour.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Gunter Kuhnle</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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</figure>
<p>Selon nos recherches, il suffit de deux tasses et demie de thé vert par jour pour obtenir les 500 mg de flavanols recommandés. Un peu moins d’une tasse de millet (grain de sorgho) peut également fournir cette quantité.</p>
<p>Cependant, si l’on souhaite puiser des flavanols à partir d’un seul type de fruit ou de légume, nos recherches montrent qu’il faut en consommer beaucoup. Ainsi, il faut près de 15 tasses de framboises pour avoir 500 mg de flavanols.</p>
<p>La meilleure façon de consommer suffisamment de flavanols est donc de combiner différents fruits et légumes. Par exemple, on peut atteindre les 500 mg par jour en mangeant deux pommes, une portion de pacanes et une grosse portion de fraises, ou une salade composée de millet et de fèves.</p>
<p>Il est important de savoir que si les flavanols utilisés dans de nombreuses études ont été extraits du cacao, le chocolat (même le noir) est malheureusement une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8372115/">très mauvaise source de flavanols</a>, malgré <a href="https://www.lanutrition.fr/le-chocolat-noir-bon-pour-le-cerveau-et-la-memoire">ce qu’affirment certains articles</a>. En effet, les flavanols sont éliminés dans <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18412367/">le processus de transformation</a>.</p>
<p>Bien qu’il nous reste encore beaucoup à apprendre sur les flavanols – notamment pourquoi ils influencent tant d’aspects de notre santé -, il est clair, d’après les recherches dont nous disposons, qu’ils sont bénéfiques à la fois pour la mémoire et la santé cardiaque.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/207673/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Gunter Kuhnle a reçu des fonds de recherche de Mars, Inc, une société engagée dans la recherche sur les flavanols et les activités commerciales liées aux flavanols.</span></em></p>Pas toutes égales: de nombreuses plantes contiennent des flavanols, mais certaines en contiennent plus que d'autres.Gunter Kuhnle, Professor of Nutrition and Food Science, University of ReadingLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2073962023-07-10T15:46:20Z2023-07-10T15:46:20ZQuand la petite couronne de Paris était maraîchère<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/533757/original/file-20230623-27-54axia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=3%2C2%2C845%2C556&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Famille de maraîchers à Bobigny, sans doute au début du XXe siècle, pratiquant la culture sous cloche.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.bobigny.fr/fileadmin/bobigny/MEDIA/decouvrir_bobigny/expo_maraichers/galerie_promo/img781.jpg">Archives communales de Bobigny</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>À l’heure où le ministère de l’Agriculture met en avant la nécessité d’augmenter notre <a href="https://theconversation.com/quatre-pistes-pour-une-souverainete-alimentaire-respectueuse-de-la-sante-et-de-lenvironnement-206947">souveraineté alimentaire en fruits et légumes</a>, le recensement décennal de l’agriculture de 2020 montrait un résultat encourageant pour l’Île-de-France.</p>
<p>Le nombre d’exploitations maraîchères a ainsi doublé depuis 2010, passant de 74 à 139, tout comme les surfaces en maraîchage diversifié (au moins 30 espèces différentes sur une même exploitation), qui sont passées de 1140 à 2040 ha.</p>
<p>Cela ne représente toutefois que <a href="https://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/RA2020_Etude_1ers_resultats_IDF_202112_cle85a54e.pdf">3 % des exploitations et moins de 0,4 % des surfaces</a>. Et on reste encore très loin de satisfaire les besoins en légumes (et encore plus en fruits !) de la région parisienne, qui <a href="https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_1222">dépassent les 800 000 tonnes annuelles</a>.</p>
<p>Cependant, ce frémissement maraîcher est prometteur et se poursuit, souvent appuyé par des collectivités soucieuses de satisfaire une aspiration de consommation locale de leurs habitants. De même, se développent depuis une quinzaine d’années des formes de <a href="https://theconversation.com/agriculture-urbaine-en-france-le-jeu-des-sept-familles-107381">maraîchages intra-urbains</a> (y compris des jardins collectifs) qui <a href="https://hal.inrae.fr/hal-03767150/document">témoignent aussi de cet intérêt renouvelé</a> pour le maraîchage de proximité.</p>
<h2>La petite couronne, historiquement maraîchère</h2>
<p>Renouvelé, car la déconnexion entre les citadins et le maraîchage en Île-de-France est finalement très récente. Les mouvements actuels retissent les liens d’une histoire multiséculaire, lorsque les jardins maraîchers étaient situés dans les interstices d’un tissu urbain en voie de densification.</p>
<p>L’urbanisation de la capitale s’est en effet faite dans de nombreux quartiers par une phase de transition entre le rural et l’urbain, la période maraîchère, où des champs ou des prés accueillent des activités maraîchères, avant d’être urbanisés.</p>
<p>Ainsi, 800 maraîchers œuvraient quotidiennement au XVIII<sup>e</sup> siècle, 1 800 en 1860, 2 500 en 1912 !</p>
<p>Plus de cinquante communes de l’actuel grand Paris ont été marquées par l’empreinte des maraîchers, avec une occupation géographique hétérogène. Si l’expression de « ceinture maraîchère » est communément admise, l’emprise maraîchère touchait essentiellement le nord, le sud et l’est de la capitale et très peu l’ouest.</p>
<p>Pour s’installer, un maraîcher a besoin d’un terrain relativement plat, très drainant, proche d’un axe de circulation et peu cher à l’achat. Il aime également se trouver à proximité de collègues, voire aménager un lotissement maraîcher. Ces conditions étaient réunies dans les banlieues nord et sud, mais pas à l’ouest (aux terrains très convoités par l’industrie et les rentiers et aux prix dissuasifs) ou à l’est (où les coteaux de Belleville, Bagnolet et Montreuil, ainsi que la taille très réduite des parcelles, empêchaient les installations).</p>
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<img alt="Six cartes de 1859 à 1959 ; il y une croissance du nombre d’exploitations jusqu’à 1912, puis une décroissance rapide au XXᵉ siècle" src="https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=371&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=371&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=371&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=466&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=466&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/533753/original/file-20230623-25-jq63y9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=466&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Évolution de l’implantation des maraîchers en Île-de-France, avec une installation préférentielle au nord et au sud.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jean-Michel Roy</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>En quittant les XII<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> arrondissements de Paris dans la seconde moitié du XIX<sup>e</sup> siècle (chassés par l’urbanisation), les maraîchers se sont donc installés au nord à Asnières, Clichy, Aubervilliers et Bobigny, et au sud entre Issy-les-Moulineaux et Créteil. Parmi l’ensemble de ces villes, Bobigny et Créteil ont été marquées durablement par des implantations maraîchères de centaines d’exploitations.</p>
<h2>Les maraîchers, rouage de l’économie circulaire périurbaine</h2>
<p>Gens de la ville et du <a href="https://theconversation.com/agriculture-urbaine-en-france-le-jeu-des-sept-familles-107381">périurbain</a> depuis le Moyen Âge, les maraîchers s’intégraient parfaitement dans une économie circulaire, utilisant les ressources de la ville, cherchant sans cesse à produire mieux et plus et à moindre coût.</p>
<p>Ils pouvaient ainsi s’adapter aux changements de consommations, à l’évolution des goûts et de la demande… mais aussi à l’expansion des villes, notamment en se déplaçant. Contrairement aux cultivateurs de légumes ou arboriculteurs installés et liés à leurs terroirs, les maraîchers peuvent en effet changer d’emplacement au gré des opportunités en emportant leur terreau pour recommencer sur des terrains vierges.</p>
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<p>Les maraîchers parisiens avaient ainsi élevé la culture des légumes au rang d’un art, d’une esthétique relationnelle entre le cultivateur, la terre, la nature et les innombrables légumes cultivés <a href="https://www.institutparisregion.fr/fileadmin/NewEtudes/000pack2/Etude_2435/NR_868_web.pdf">tout au long de l’année</a>. Ils ont décuplé le produit du sol, cultivé de façon quasi permanente au prix d’un investissement considérable en matériel, de quantités phénoménales de fumier et d’eau, et d’un savoir-faire unique (cloches à salades ou melons, couches chaudes, etc.).</p>
<p>À la fin du XIX<sup>e</sup> siècle, sur des surfaces de souvent moins d’un hectare, les maraîchers arrivaient ainsi à produire l’équivalent de 250 tonnes par hectare. À titre d’exemple, 100 millions de salades sortaient annuellement des exploitations avant la Première Guerre mondiale. Leur production était destinée aux marchés et bonnes tables de la capitale ou des capitales européennes, et parfois considérée comme un produit de luxe (carottes ou navets, primeurs, salades en plein hiver…).</p>
<p>Ainsi, la croissance de la population aux XVIII<sup>e</sup> et XIX<sup>e</sup> siècles s’est accompagnée de l’augmentation de l’effectif des chevaux (on comptera jusqu’à 100 000 chevaux dans Paris à la fin du XIX<sup>e</sup>). Pour les maraîchers, cela se traduit par plus de fumier pour faire des couches chaudes, et produire des primeurs l’hiver. Et quand les effectifs de chevaux viennent à chuter au XX<sup>e</sup> siècle, ils cherchent d’autres matières premières, des meules de champignons, par exemple.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Vu de la plaine de Créteil, montrant des exploitations maraichères" src="https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=386&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=386&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=386&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=485&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=485&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/535035/original/file-20230630-15-wue7l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=485&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">En 1969, la plaine de Créteil et de la Courneuve était encore maraîchère.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jean Michel Roy</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>Leur itinérance, leur ingéniosité, leurs connaissances techniques et leur infatigable labeur leur ont permis de s’adapter durant des siècles aux mutations de la ville et aux transformations des consommations.</p>
<h2>Pour un retour vers une petite couronne maraîchère ?</h2>
<p>Porteuse de nombreuses innovations techniques en son temps, d’économie circulaire, contributrice majeure à l’alimentation de Paris, la ceinture maraîchère de Paris pourrait aujourd’hui être réactivée pour des raisons de sécurisation alimentaire et environnementale.</p>
<p>Certes pas aux mêmes endroits, souvent urbanisés de nos jours, mais selon une logique voisine de production maraîchère de qualité en proximité, orientée vers les besoins et les marchés de la ville : c’est donc surtout vers du périurbain qu’il faut s’orienter.</p>
<p>Il faut ainsi poursuivre l’installation de maraîchers sur les fonciers détenus par la puissance publique, sur des friches agricoles (plus de 4200 ha en Île-de-France), mais aussi inciter les exploitations de grande culture à se diversifier en maraîchage ou en légumes de plein champ.</p>
<p>Parallèlement, et avec une visée plus éducative que strictement productive, il faut poursuivre la multiplication des formes de jardinage potager, individuel et collectif, ou l’installation de microfermes maraîchères participatives, de préférence en milieu urbain dense où elles sont très demandées.</p>
<p>Il est probable que si reconquête maraîchère il y a en Île-de-France, elle prendra divers visages, des petites fermes maraîchères diversifiées en circuits courts à des exploitations de plus grande taille, individuelles et collectives, orientées notamment vers la satisfaction des besoins de la restauration collective.</p>
<p>C’est par une connaissance fine des leçons de l’histoire, en adaptant les techniques d’alors à nos possibilités, contraintes et objectifs d’aujourd’hui, bref en apprenant du passé avec les yeux du présent, que l’on pourra réaliser cette reconstruction. Cela porte un nom aujourd’hui, la « French method » en matière de cultures urbaines, selon le terme accolé outre-Atlantique à ce maraîchage parisien du passé.</p>
<p>Localiser ces zones de production au cœur des métropoles pourrait permettre de contribuer à réduire les îlots de chaleur, de retraiter les déchets urbains, de séquestrer du carbone, de réduire les émissions de CO<sub>2</sub> dues au transport alimentaire. Et de retrouver la joie ancienne de pouvoir déguster des produits ultra frais, sans intermédiaires, et locaux.</p>
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<p><em>Jean-Michel Roy, historien et anthropologue, spécialiste de l’agriculture urbaine, est co-auteur de cet article.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/207396/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Christine Aubry ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Leur itinérance, leur ingéniosité, leurs connaissances et leur infatigable labeur auront permis aux maraîchers de s’adapter des siècles durant aux mutations de la ville et des consommations.Christine Aubry, Fondatrice de l’équipe de recherche « Agricultures urbaines », UMR Sadapt, AgroParisTech – Université Paris-SaclayLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1999322023-03-31T14:06:34Z2023-03-31T14:06:34ZL’alimentation est importante dans la prévention du cancer, et aussi dans son pronostic<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/516793/original/file-20230321-1995-1s631g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=45%2C0%2C5114%2C3391&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Il n'existe pas d'aliments miracles qui guérissent ou préviennent le cancer. Mais une saine alimentation contribue à un meilleur diagnostic.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Des millions de personnes reçoivent un diagnostic de cancer chaque année. <a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cancer">Il s’agit de l’une des premières causes de mortalité dans le monde</a>. Voilà pourquoi la prévention et le traitement de la maladie sont essentiels. </p>
<p>Ainsi, une bonne alimentation, un mode de vie actif, l’arrêt du tabagisme ou une réduction de la consommation d’alcool sont des facteurs qui <a href="https://www.wcrf.org/diet-activity-and-cancer/cancer-prevention-recommendations/about-our-cancer-prevention-recommendations/">réduisent le risque de développer un cancer et améliorent son pronostic</a>.</p>
<p>Une alimentation saine est d’une grande importance pour la prévention de nombreux types de cancer. Cependant, il n’existe pas d’aliments miracles qui guérissent ou préviennent le cancer ni d’ingrédients qui le provoquent directement : ce sont nos habitudes alimentaires dans leur ensemble qui réduisent ou augmentent la probabilité de développer la maladie.</p>
<p>Dans cet article, vous constaterez que, de manière générale, les expressions utilisées pour formuler des recommandations sur l’alimentation et le cancer sont au conditionnel. Les mots « semble » ou « pourrait » sont constamment répétés. Cela s’explique par le fait que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et connaître l’impact réel de l’alimentation.</p>
<h2>Quelques pistes pour élaborer un menu anti-cancer</h2>
<p>Tout d’abord, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0026049518302324?via%3Dihub">il est important de maintenir un poids sain</a> :</p>
<p>le surpoids est associé à un risque accru de cancer de la thyroïde, de l’œsophage, du foie, de la vésicule biliaire, du côlon, des reins, du sein, de l’endomètre ou de la prostate. Le surplus de graisse semble également favoriser la formation de métastases, comme pour le cancer du poumon.</p>
<p>Certains aliments <a href="https://www.wcrf.org/diet-activity-and-cancer/cancer-prevention-recommendations/about-our-cancer-prevention-recommendations/">aident à le prévenir</a>, notamment ceux <a href="https://theconversation.com/voici-trois-bonnes-raisons-de-consommer-des-proteines-dorigine-vegetale-176097">riche en fibres</a> (fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes). La présence fréquente de ces aliments au menu est également associée à un risque plus faible d’obésité. </p>
<p>Plus en détail, la <a href="https://theconversation.com/debemos-comer-mas-alimentos-de-origen-vegetal-si-pero-no-vale-cualquiera-197035">consommation de fruits et de légumes</a> réduit les risques de développer plusieurs types de cancer, tels que le cancer de la bouche et de l’œsophage, tandis que les céréales à grains entiers peuvent contribuer à prévenir le cancer colorectal. Outre les fibres, ces aliments contiennent des antioxydants qui peuvent également protéger l’organisme.</p>
<p>En outre, il est conseillé de <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/8/2345">limiter la consommation d’aliments riches en gras de mauvaise qualité</a> (gras saturés et gras trans), en amidons et en sucre. C’est le cas des aliments ultra-transformés (boissons énergisantes, pizzas industrielles, frites, etc.) et des viandes rouges et transformées (saucisses, saucissons, etc.), qui sont associés à un risque accru de cancer, en particulier colorectal.</p>
<p>En ce qui concerne les différents types de régimes, celui qui fait l’unanimité pour ses bienfaits est le <a href="https://www.nature.com/articles/s41568-019-0227-4">régime méditerranéen</a>, qui semble réduire les risques de développer un cancer du sein ou du côlon. Il se caractérise par l’utilisation d’huile d’olive vierge comme principale source de graisse, une consommation élevée de légumes, de fruits, de céréales à grains entiers, de noix et de légumineuses, une consommation modérée de poisson et de produits laitiers et une faible consommation de viande rouge ou transformée. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-diete-mediterraneenne-ameliore-la-sante-intestinale-et-permet-de-mieux-vieillir-132054">La diète méditerranéenne améliore la santé intestinale et permet de mieux vieillir</a>
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</p>
<hr>
<p>En revanche, un régime alimentaire avec une forte consommation de viande rouge et transformée, de boissons sucrées, d’hydrates de carbone raffinés et d’aliments ultra-transformés <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/8/2345">augmenterait la probabilité de développer certains cancers</a>. </p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le régime méditerranéen semble réduire les risques de cancer du sein et du côlon.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/balanced-nutrition-concept-dash-clean-eating-1532929409">Antonina Vlasova/Shutterstock</a></span>
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</figure>
<h2>Le régime alimentaire ne guérit pas, mais il améliore la qualité de vie du patient</h2>
<p>Une alimentation équilibrée permettrait donc de réduire le risque de développer un cancer. <a href="https://www.cancer.org/treatment/survivorship-during-and-after-treatment/coping/nutrition/benefits.html">Une fois la maladie apparue</a>, elle peut, en association avec un traitement médical approprié, contribuer à améliorer le pronostic et la qualité de vie du patient. En outre, elle peut contribuer à atténuer certains effets secondaires des traitements et à réduire le risque d’infections.</p>
<p>Il est fréquent que les patients atteints de cancer souffrent de malnutrition en raison des traitements et de l’évolution de la maladie elle-même. Or, il est très important de couvrir les besoins en énergie et surtout en protéines des patients, afin d’améliorer leur pronostic.</p>
<p>Les protéines contribuent à réparer des tissus qui, chez les patients atteints de cancer, peuvent être gravement endommagés par la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie. Les œufs, les produits laitiers, le poisson, la volaille et les légumineuses sont de bonne source de protéines. </p>
<p>Ces processus de réparation nécessitent également un surplus d’énergie. Lorsque l’apport nécessaire ne peut être atteint, par exemple en raison d’un manque d’appétit, le régime doit inclure des aliments à forte densité énergétique, tels que des fruits secs ou des smoothies. Les céréales complètes peuvent même être substituées aux céréales raffinées en raison de leurs fibres.</p>
<p>Le régime doit ainsi être adapté à l’individu, à ses besoins et à son état. Chez les patients souffrant de nausées et de vomissements, les aliments froids et légers tels que les purées de fruits froides, les yaourts ou les salades de pâtes ou de riz sont généralement bien tolérés. Si le patient éprouve des difficultés à avaler, il peut être utile de réduire les aliments en purée et d’ajouter des épaississants et des gélifiants pour améliorer la texture.</p>
<p>Enfin, il convient de rappeler que si l’alimentation ne guérit pas le cancer, elle en améliore le pronostic et contribue à sa prévention, de sorte que l’investissement dans la recherche doit être une priorité.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/199932/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>L’alimentation ne guérit pas le cancer, mais elle en améliore le pronostic et contribue à sa prévention.Saioa Gómez Zorita, Profesora en la Universidad del País Vasco. Investigadora del grupo Nutrición y Obesidad del Centro de Investigación Biomédica en Red de la Fisiopatología de la Obesidad y Nutrición (CiberObn) y del Instituto de Investigación Sanitaria Bioaraba, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko UnibertsitateaMaitane González Arceo, Estudiante predoctoral, Grupo Nutrición y Obesidad, Universidad del País Vasco/Euskal Herriko Univertsitatea, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko UnibertsitateaMaría Puy Portillo, Catedrática de Nutrición. Centro de Investigación Biomédica en Red de la Fisiopatología de la Obesidad y Nutrición (CIBERobn), Universidad del País Vasco / Euskal Herriko UnibertsitateaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1939832022-11-11T14:30:20Z2022-11-11T14:30:20ZÇa brûle et j’aime ça : la science du piquant<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/494494/original/file-20221109-19-jtb97m.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=70%2C6%2C4195%2C2833&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">C’est la capsaïcine qui donne aux piments leur goût piquant.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Le piquant, ou la perception de celui-ci, sont présents dans la plupart des cuisines du monde. Le piment, du genre <em>Capsicum</em> (famille des Solanacées), est <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/23328940.2015.1133878">l’une des épices les plus utilisées au monde</a>. On le retrouve dans des milliers de recettes et il est parfois consommé comme un plat en soi. <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1878450X18300234?via%3Dihub">Une personne sur quatre</a> sur la planète en mange au quotidien.</p>
<p>En tant qu’écophysiologiste forestier, j’étudie les caractères d’adaptation développés par les organismes végétaux pour interagir avec les autres organismes et le milieu environnant.</p>
<p>La recherche sur les piments et le piquant constitue un parfait exemple de science multidisciplinaire. Au cours des dernières décennies, plusieurs scientifiques ont fourni des informations et parlé des particularités de cette sensation unique et recherchée.</p>
<h2>Bref historique</h2>
<p>Les piments étaient inconnus d’une grande partie du monde jusqu’à ce que <a href="https://www.universalis.fr/encyclopedie/christophe-colomb/">Christophe Colomb atteigne le Nouveau Monde</a>, en 1492. Plusieurs théories ont désigné divers endroits d’Amérique du Sud comme étant « le » lieu d’origine des piments.</p>
<p>Une analyse <a href="https://www.sciencedirect.com/topics/neuroscience/phylogenetics">phylogénétique</a> a révélé qu’ils <a href="https://doi.org/10.14237/ebl.4.2013.2">proviennent d’une zone qui longe les Andes</a>, de l’ouest au nord-ouest de l’Amérique du Sud. Ces <em>Capsicum</em> sauvages ancestraux étaient <a href="https://cpi.nmsu.edu/chile-info/for-kids-pages/the-story-of-chile-peppers.html">« de petits fruits rouges, ronds, ressemblant à des baies »</a>.</p>
<p>Les premières traces de domestication <a href="https://doi.org/10.14237/ebl.4.2013.2">datent d’il y a 6 000 ans au Mexique ou dans le nord de l’Amérique centrale</a>. Les piments ont été introduits en Europe <a href="https://doi.org/10.1080/23328940.2015.1133878">au XVIᵉ siècle</a>. Il existe de nos jours <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780857090393500074">cinq espèces de piments cultivés</a>.</p>
<p>Ces cinq espèces sont <em>Capsicum annuum</em>, <em>C. chinense</em>, <em>C. frutescens</em>, <em>C. baccatum</em> et <em>C. pubescens</em>. Celle qui compte le plus de variétés est <em>C. annuum</em>, qui comprend le jalapeño du Nouveau-Mexique et le piment doux (ou poivron). Les habaneros et les piments écossais appartiennent à l’espèce <em>C. chinense</em>, tandis que les piments tabasco sont des <em>C. frutescens</em>. Les ajis d’Amérique du Sud font partie des <em>C. baccatum</em>. Les <em>C. pubescens</em> incluent quant à eux les rocotos péruviens et les manzanos mexicains.</p>
<p>De nos jours, plus de trois millions de tonnes de piments sont produites chaque année, pour un marché mondial qui dépasse largement les <a href="https://www.tridge.com/market-guides/posts/how-is-the-general-landscape-of-the-chili-pepper-market">4 milliards de dollars</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="rangées de variétés de sauce piquante Tabasco sur un rayon de supermarché" src="https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/492773/original/file-20221101-22-5aqn3j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La sauce Tabasco – composée de piment tabasco, de vinaigre et de sel – est l’une des sauces piquantes les plus populaires.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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</figure>
<h2>Pourquoi le piment brûle-t-il ?</h2>
<p>Le piquant est une sensation de brûlure provoquée par la capsaïcine présente dans les aliments. Lorsqu’on mange des aliments épicés, la capsaïcine stimule les récepteurs <a href="https://www.nature.com/articles/39807">TRPV1</a>, situés dans la bouche, et déclenche une réaction. Les récepteurs TRPV1 servent à la thermoréception, soit la détection de la chaleur. En d’autres termes, cela signifie qu’ils sont censés nous dissuader de consommer des aliments qui causent une sensation de brûlure.</p>
<p>Quand la capsaïcine active les récepteurs TRPV1, la sensation qu’on éprouve ressemble à celle que l’on ressent lorsqu’on est en contact avec quelque chose de chaud, proche du point d’ébullition de l’eau. Cependant, cette douleur est en réalité une illusion causée par nos récepteurs neuronaux confus – il n’y a rien de vraiment « chaud » dans la nourriture épicée.</p>
<h2>Tous les piments ne sont pas égaux</h2>
<p>Les piments ne sont pas tous aussi épicés. En 1912, le pharmacien <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Wilbur_Scoville">Wilbur Scoville</a> a créé une <a href="https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/nutrition-echelle-scoville-16617/">échelle</a> pour mesurer le caractère piquant des piments. Cette échelle, mesurée en unités de chaleur Scoville (SHU), est basée sur la réaction aux capsaïcinoïdes, qui se produit lorsqu’on mange des piments forts.</p>
<p>Sur l’échelle de chaleur de Scoville, les poivrons (SHU de 0) se trouvent en bas de l’échelle. Les piments jalapeños peuvent varier de 2 500 à 10 000 unités. En comparaison, les piments tabasco sont classés de 25 000 à 50 000 unités, et les piments habanero, de 100 000 à 350 000.</p>
<p>Le piment le plus fort du monde – le <a href="https://doi.org/10.21273/HORTSCI13574-18">Carolina Reaper</a> (ou Faucheuse de la Caroline) – atteint 2,2 millions d’unités. Le <a href="https://doi.org/10.1002/zoo.1037">répulsif à ours</a> – avec 2 % de capsaïcine – touche le 3,3 millions d’unités, et la capsaïcine pure atteint 16 millions, au sommet de l’échelle de Scoville.</p>
<h2>Un plaisir humain</h2>
<p>Le psychologue <a href="https://paulbloom.net/">Paul Bloom</a> a écrit :</p>
<blockquote>
<p>Les philosophes ont souvent cherché la caractéristique qui définit les humains – le langage, la rationalité, la culture, etc. Je dirais pour ma part : <a href="https://wwnorton.co.uk/books/9780393066326-how-pleasure-works">l’humain est le seul animal à aimer la sauce Tabasco</a>.</p>
</blockquote>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/Nupi_cJRlHY?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">L’émission « Hot Ones » sur YouTube présente des célébrités interviewées en train de manger des ailes de poulet épicées.</span></figcaption>
</figure>
<p>Bloom a raison. Si aucun animal n’aime les piments, nous ne sommes toutefois pas la seule espèce animale à en manger. Les mammifères, tels les souris et les écureuils, <a href="https://pharmrev.aspetjournals.org/content/51/2/159.short">ont les mêmes récepteurs de nourriture piquante</a> que les humains, et ils évitent les piments forts comme source de nourriture.</p>
<p>Les oiseaux mangent des piments forts, mais ils ne perçoivent pas de sensation de chaleur. Leurs récepteurs sont différents des nôtres, ce qui les rend biologiquement incapables d’enregistrer les effets de la capsaïcine.</p>
<p>Il est difficile de savoir ce qui a causé l’évolution de la capsaïcine. Certains affirment qu’il s’agit d’une adaptation pour sélectionner les oiseaux comme consommateurs de piments. Les oiseaux ne mâchent pas et ne digèrent pas les graines, contrairement aux rongeurs, et ils les transportent très loin.</p>
<p>D’autres études indiquent que la capsaïcine est un composé efficace <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1438-8677.2012.00717.x">contre les champignons parasites</a>, et que la sensation de chaleur ne constitue qu’un effet secondaire chez les mammifères.</p>
<p>Certains experts prétendent que nous aimons les piments parce qu’ils sont bons pour nous. Ils auraient des <a href="https://doi.org/10.1080/10408398.2021.1884840">effets bénéfiques pour la santé humaine</a>. Ils <a href="https://doi.org/10.3390/nu8050174">réduisent la pression artérielle</a> et peuvent avoir des <a href="https://doi.org/10.3390/molecules25235681">effets antimicrobiens</a>. La douleur des piments peut même être envahissante et aider à <a href="https://doi.org/10.1002/ptr.2650020405">gérer d’autres douleurs</a>.</p>
<p>Selon une autre hypothèse, il s’agirait d’une forme bénigne de masochisme. Le psychologue Paul Rozin suggère que <a href="https://doi.org/10.1007/BF00995932">cela procure une sensation agréable, similaire au plaisir ressenti dans des montagnes russes</a>. Dans le cadre d’une entrevue, il explique :</p>
<blockquote>
<p>L’esprit domine le corps. Mon corps pense que je suis en danger, <a href="https://mbird.com/psychology/pain-pleasure-and-pepper/">mais je sais que je ne le suis pas</a>.</p>
</blockquote>
<h2>Réduire la brûlure</h2>
<p>Que se passe-t-il lorsqu’un aliment est si épicé qu’il est difficile à supporter ? Des chercheurs ont testé la <a href="https://doi.org/10.1016/j.physbeh.2019.05.018">capacité de diverses boissons à calmer le feu</a>, ou à réduire la brûlure orale causée par la capsaïcine.</p>
<p>Un verre d’eau est sans effet sur la capsaïcine, car celle-ci est hydrophobe – sa molécule ne se lie pas à l’eau. Bien que cela reste à prouver, l’éthanol contenu dans une bière fraîche pourrait même augmenter la sensation de brûlure.</p>
<p>Les boissons avec une quantité importante de sucre peuvent apaiser, car l’activation de la perception du sucré déconcerte notre cerveau. Avec trop de stimuli à gérer, la sensation de piquant est réduite.</p>
<p>Un verre de lait, ou quelques cuillères de yogourt ou de crème glacée calment la brûlure. Ces produits sont habituellement sucrés, mais il y a plus : la caséine – principale protéine du lait de vache – attire les molécules de capsaïcine. <a href="https://doi.org/10.1016/j.physbeh.2019.05.018">Les molécules de caséine entourent les molécules de capsaïcine et les éliminent</a>, de la même manière que le savon élimine les graisses.</p>
<p>Ainsi, la prochaine fois que vous voudrez essayer une nouvelle sauce ou un plat épicé, n’oubliez pas de l’accompagner d’un verre de lait.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/193983/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Roberto Silvestro reçoit la bourse de mérite pour les doctorants internationaux (PBEEE), attribuée par le Fonds de Recherche du Québec - Nature et Technologies (FRQNT).
</span></em></p>Notre penchant pour la nourriture épicée nous distingue des autres mammifères. Le piment est une épice bien populaire, mais comment cette affinité est apparue demeure un mystère.Roberto Silvestro, PhD Candidate, Biology, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1549612021-03-15T18:02:37Z2021-03-15T18:02:37ZFacteurs de risque à éviter, aliments à privilégier… Comment se protéger au mieux du cancer colorectal ?<p>Comme tous les ans depuis 2008, le mois de mars est consacré à la lutte contre le cancer colorectal, via la campagne de prévention « Mars Bleu ».</p>
<p>Avec quelque 48 000 nouveaux <a href="https://gco.iarc.fr/">cas diagnostiqués</a> et 21 000 morts en 2020, ce cancer représente le second cancer le plus fréquent chez la femme (après le sein), le troisième chez l’homme, (après la prostate et le poumon), et la <a href="https://www.e-cancer.fr/content/download/267189/3771998/file/Rapport_Vol1_Tumeurs_Solides_juillet_2019.pdf">seconde cause de mortalité par cancer</a> tous sexes confondus en France.</p>
<p>Cette mortalité, heureusement en baisse depuis les années 1990, pourrait être davantage diminuée si toutes les personnes à risque se faisaient dépister à temps : détecté à un stade précoce, le cancer colorectal peut en effet être guéri neuf fois sur dix.</p>
<p>Voilà pourquoi depuis 2008, la campagne « Mars Bleu » cherche à informer le plus grand nombre sur cette maladie et à inciter les personnes concernées à se faire tester.</p>
<p>Pour l’heure, un <a href="https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-colorectal">programme de dépistage</a> organisé est proposé à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans. Mais il s’agit aussi de sensibiliser aux facteurs de risque que sont le tabagisme, la consommation d’alcool, le surpoids et l’alimentation déséquilibrée : des facteurs qui expliquent sans doute partiellement, les <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/articles/estimations-regionales-et-departementales-de-l-incidence-et-de-la-mortalite-par-cancer-en-france-2007-2016">disparités d’incidence et de mortalité observées entre les différentes régions françaises</a>.</p>
<h2>Des risques liés à la consommation d’alcool</h2>
<p>C’est à partir de la muqueuse du côlon ou du rectum, en contact direct avec la nourriture ingérée, que se développe le cancer colorectal. Il résulte le plus souvent d’une transformation maligne de tumeurs bénignes, les adénomes colorectaux (polypes). Et outre le tabagisme, responsable de <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch04_tabac.pdf">6,6 % des cas de cancers colorectaux</a> en France, plusieurs rapports d’expertise collective <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Le-reseau-NACRe/Outils-pour-professionnels/Rapport-INCa-nutrition-et-prevention-primaire-des-cancers">nationaux</a> et <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Actualites/WCR-AICR-Third-expert-report-2018">internationaux</a> ont établi l’existence d’une association entre le mode de vie et le risque de cancer colorectal, avec des <a href="https://www.wcrf.org/sites/default/files/colorectal-cancer-slr.pdf">niveaux de preuve plus ou moins élevés</a>.</p>
<p>La consommation d’alcool constitue un facteur de risque dont le niveau de preuve est jugé convaincant selon le World Cancer Research Fund (WCRF) : en France, elle est responsable de <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch05_alcool.pdf">16,1 % des nouveaux cas de cancers colorectaux</a>.</p>
<p>Le risque de survenue de ce cancer augmente <a href="https://www.wcrf.org/sites/default/files/Alcoholic-Drinks.pdf">avec la quantité d’alcool consommée</a>, et quelle que soit la boisson alcoolisée. Quant aux mécanismes en cause, l’alcool pourrait induire une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16923312/">modification de l’ADN qui favoriserait le développement de tumeurs colorectales</a>. Et ceci pourrait être aggravé par des carences en folates (vitamine B9) rendant les cellules <a href="https://www.wcrf.org/sites/default/files/Alcoholic-Drinks.pdf">plus susceptibles à l’effet génotoxique de l’alcool</a>.</p>
<p>Santé publique France <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/alcool-et-sante-sante-publique-france-s-engage-dans-une-strategie-de-reduction-des-risques#:%7E:text=Face%20%C3%A0%20ce%20fardeau%20sanitaire,dans%20la%20semaine%20sans%20consommation">recommande donc</a> de ne pas dépasser 2 verres par jour et 10 verres par semaine, en s’abstenant d’en consommer certains jours.</p>
<h2>Surpoids et obésité en ligne de mire</h2>
<p>La surcharge pondérale est un autre facteur de risque de cancer colorectal pour lequel on dispose de <a href="https://www.wcrf.org/dietandcancer/colorectal-cancer">niveaux de preuve convaincants</a>, et elle est <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch07_obesite.pdf">responsable</a> de 14 % des cancers du côlon et 7 % des cancers du rectum en France. Pour l’éviter, et pour rester en bonne santé globalement, il est <a href="https://www.wcrf.org/dietandcancer/recommendations/be-healthy-weight">recommandé</a> de surveiller son poids pour garder ou atteindre un poids de forme (à savoir, idéalement un indice de masse corporelle (IMC) entre 18,5 et 24,9 kg/m<sup>2</sup>).</p>
<p>Plusieurs mécanismes sont invoqués. Chez les personnes en surpoids ou obèses, on note en effet fréquemment un phénomène d’<a href="https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/resistance-insuline-histoire-communication">insulino-résistance</a>. Or on sait qu’en pareil cas, le pancréas produit encore plus d’insuline pour compenser la baisse de sensibilité des tissus à l’hormone. Mais aussi que cette hyperinsulinémie induit la production d’une hormone de croissance qui favorise la prolifération cellulaire – et partant le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26771116/">risque de cancer</a>. Autre mécanisme possible : un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25053407/">état inflammatoire chronique, lié au surpoids et à l’obésité</a>.</p>
<h2>Charcuterie et viandes rouges à limiter</h2>
<p>La consommation de viandes transformées (incluant la charcuterie) et de viandes rouges est elle aussi un facteur de risque, avec des niveaux de preuves respectivement convaincant et probable selon le <a href="https://www.wcrf.org/sites/default/files/Meat-Fish-and-Dairy-products.pdf">WCRF</a> : d’après le Centre International de Recherche sur le Cancer <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch06_alimentation.pdf">(CIRC)</a>, 9,8 % des cas de cancers colorectaux en France seraient imputables à la charcuterie, et 4,3 % à la viande rouge.</p>
<p>Les effets cancérogènes sont attribués en particulier au stress oxydant induit par <a href="https://cancerres.aacrjournals.org/content/63/10/2358">l’excès de fer héminique</a> (qui est très abondant dans les viandes rouges), lequel pourrait entraîner la formation de composés potentiellement cancérogènes. Autre mécanisme impliqué : la cuisson à haute température peut donner lieu à la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26514947/">création de substances cancérogènes et génotoxiques</a> (qui altèrent l’ADN). Et s’agissant des viandes transformées, ce sont des composés liés à l’emploi de sels nitrités (utilisés comme conservateurs), et réputés toxiques pour l’ADN, qui <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01635580701684872">pourraient être incriminés</a>.</p>
<p>Dans ces conditions, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) <a href="https://www6.inra.fr/nacre/Actualites/recommandations-nutritionnelles-France">recommande</a> de ne pas dépasser 500 g par semaine de viande rouge, et 150 g de charcuterie (en privilégiant le jambon blanc et le jambon de volaille).</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/pour-limiter-le-risque-de-cancer-colorectal-doit-on-vraiment-consommer-moins-de-viande-rouge-et-de-charcuterie-124728">Pour limiter le risque de cancer colorectal, doit-on vraiment consommer moins de viande rouge et de charcuterie ?</a>
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<h2>Des aliments protecteurs à privilégier</h2>
<p>Si certains aliments sont associés à un risque accru de cancer colorectal, d’autres semblent au contraire avoir un effet protecteur.</p>
<p>C’est en particulier le cas des aliments riches en fibres (légumes secs, produits céréaliers complets, fruits et légumes), dont une consommation insuffisante serait responsable de <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch06_alimentation.pdf">6,1 % des cas</a> de cancers colorectaux en France, avec un niveau de preuve <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels/Fibres-alimentaires-et-cancer">probable</a>, comme le souligne le réseau <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/">NACRe</a> (National alimentation cancer recherche).</p>
<p>C’est aussi le cas des produits laitiers, dont une consommation insuffisante serait responsable de <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_ch06_alimentation.pdf">2,2 % des cas</a>, avec un niveau de preuve probable.</p>
<p>Pour avoir des apports suffisants en fibres, les légumes secs <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Actualites/recommandations-nutritionnelles-France">sont à consommer</a> au moins deux fois par semaine, les produits céréaliers complets au moins une fois par jour, et l’on préconise par ailleurs deux produits laitiers et au moins cinq fruits et légumes par jour.</p>
<p>Comment ces aliments peuvent-ils nous protéger du cancer colorectal ? De fortes teneurs en fibres <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16306566/">réduiraient d’une part le risque d’insulino-résistance</a>, donc d’hyperinsulinémie. Et les fibres sont par ailleurs nécessaires au microbiote intestinal, qui en les dégradant génère des produits aux vertus <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10875601/">anti-inflammatoires et antiprolifératives</a>. Quant aux produits laitiers, l’effet protecteur pourrait s’expliquer à la fois par le calcium et par les bactéries lactiques.</p>
<p>Le calcium, en effet, pousserait les cellules cancéreuses vers l’apoptose (mort cellulaire programmée), et pourrait avoir un rôle dans la régulation d’une hormone réputée <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10783492/">promouvoir certains cancers</a>. Et les bactéries lactiques auraient un <a href="https://www.nature.com/articles/1601522">rôle protecteur</a>, entre autres en absorbant les substances mutagènes et en réduisant la perméabilité de l’épithélium intestinal.</p>
<h2>Les bénéfices de l’activité physique</h2>
<p>Outre certaines habitudes alimentaires, l’activité physique a elle aussi un effet bénéfique contre le cancer colorectal, avec cette fois un niveau de preuve <a href="https://www.wcrf.org/dietandcancer/exposures/physical-activity">convaincant</a>.</p>
<p>Cette protection serait due à la fois à un effet indirect, à travers une diminution du risque de surpoids et d’obésité, mais aussi à un effet direct, à travers une baisse de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25053407/">l’inflammation</a> et de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22511581/">l’insulino-résistance</a>. Sans compter que tout comme les fibres alimentaires, l’activité physique <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22323989/">accélère le transit intestinal</a> et diminue donc le temps de contact entre la muqueuse intestinale et des substances potentiellement cancérogènes.</p>
<p>Une pratique quotidienne d’au moins 30 minutes d’activité physique dynamique est <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/35744/683783">recommandée</a> pour rester en bonne santé. Et la sédentarité augmentant le risque de surpoids et d’obésité, on conseille par ailleurs de réduire le temps passé assis, en faisant quelques pas toutes les deux heures.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/uO9gBwoSG9k?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Dépistage du cancer colorectal : qui ? Quand ? Comment ? (Institut national du cancer (INCa)).</span></figcaption>
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<p>Pour conclure, répétons-le : outre qu’il peut être plus ou moins prévenu par l’hygiène de vie et l’activité physique, le cancer colorectal dépisté à temps est guéri neuf fois sur dix. En ce mois de mars, toutes les personnes de 50 à 74 ans qui ne l’ont pas encore fait devraient en parler avec leur médecin, et demander un test de dépistage (un courrier est du reste expédié tous les deux ans aux plus de 50 ans dans ce but).</p>
<p>Pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, ce test rapide permet de détecter des traces de sang dans l’échantillon de selles prélevé chez soi. S’il est positif (il l’est dans 4 % des cas), cela n’annonce pas nécessairement un cancer. Mais une coloscopie peut alors être prescrite, pour le confirmer ou l’infirmer. Alors, n’hésitez pas : lors de la campagne de dépistage organisée en 2018-2019, le <a href="https://www.e-cancer.fr/Acces-thematique/Depistage-du-cancer-colorectal">taux de participation n’était que de 30,5 %</a>. Ce n’est pas suffisant.</p>
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<p><strong><em>Pour aller plus loin :</em></strong></p>
<ul>
<li>Les ressources du <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/">réseau NACRe </a>(réseau national alimentation cancer recherche) : le dossier dédié aux <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels">facteurs nutritionnels en lien avec le cancer</a> et la page récapitulant la <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Vous-informer-sur/Cancers-attribuables-aux-facteurs-nutritionnels">part des cancers attribuables aux facteurs nutritionnels dans la population</a> ;</li>
<li>Le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=bwIdxn1UmO0">numéro de PuMS - l’émission santé</a> de l’Université de Paris consacré à cette maladie.</li>
</ul><img src="https://counter.theconversation.com/content/154961/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Bernard Srour a reçu un Prix Jeunes Chercheurs de la Fondation Bettencourt-Schueller en 2020.</span></em></p>Chaque année, le cancer colorectal est responsable d’environ 20 000 morts en France. Pourtant, détecté assez tôt, il se guérit 9 fois sur 10. Et l’on peut agir sur son mode de vie pour s’en protéger.Bernard Srour, Coordonnateur du Réseau National Alimentation Cancer Recherche (réseau NACRe), Chercheur au Centre Allemand de Recherche sur le Cancer (DKFZ) à Heidelberg, et à l’EREN (Inserm, Inrae, Cnam, Université Sorbonne Paris Nord) à Bobigny, InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1534712021-01-19T18:28:09Z2021-01-19T18:28:09ZGrande distribution alimentaire : comment valoriser l’achat de produits frais traditionnels en ligne ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/379213/original/file-20210118-15-s6ni7d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=10%2C35%2C988%2C630&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Pour les produits comme les fruits et légumes, les consommateurs restent attachés à la possibilité de les voir, les toucher, les sentir ou même les goûter avant de les choisir.
</span> <span class="attribution"><span class="source">Atstock Productions / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Pendant la crise de la Covid-19, les consommateurs français ont progressivement <a href="https://theconversation.com/consommation-les-intentions-daujourdhui-ne-seront-pas-forcement-les-comportements-de-demain-137505">privilégié</a> les commerces de proximité, le drive ou la livraison à domicile. Dans les grandes surfaces alimentaires (GSA), les ventes e-commerce (drives, drives piéton et livraison à domicile) ont frôlé en 2020 la barre des <a href="https://www.lsa-conso.fr/infographie-la-progression-du-drive-en-2020-et-le-detail-des-ventes-par-categorie,369978">10 milliards d’euros de chiffre d’affaires</a>, soit une progression annuelle de <a href="https://www.lsa-conso.fr/infographie-la-progression-du-drive-en-2020-et-le-detail-des-ventes-par-categorie,369978">46,5 %</a>, selon Iri.</p>
<p>Dans ce contexte, les ventes de produits frais traditionnels en ligne ont aussi fortement progressé (<a href="https://www.lsa-conso.fr/infographie-la-progression-du-drive-en-2020-et-le-detail-des-ventes-par-categorie,369978">+ 69,2 %</a> entre 2019 et 2020). Pour ces produits « métier » (boucherie, fromagerie, poissonnerie, fruits et légumes, etc.), les consommateurs restent pourtant attachés aux magasins physiques dans lesquels ils peuvent les voir, toucher, sentir ou même goûter, avant de les choisir par eux-mêmes et/ou de se faire servir en bénéficiant des conseils avisés des vendeurs.</p>
<p>Selon les <a href="https://www.lsa-conso.fr/infographie-la-progression-du-drive-en-2020-et-le-detail-des-ventes-par-categorie,369978">experts</a>, ces évolutions des comportements d’achats alimentaires ne seront pas que conjoncturelles. Une partie des usagers actuels du drive, anciens ou convertis, devraient en effet continuer à privilégier ce circuit. <a href="https://www.lineaires.com/la-distribution/un-francais-sur-quatre-veut-reduire-ses-visites-en-gms">Un client sur quatre</a> d’hyper ou supermarchés affirment aussi aujourd’hui qu’ils viendront moins souvent y faire leurs courses et favoriseront désormais la proximité, le local et/ou le drive.</p>
<h2>Les enseignements de la réalité virtuelle</h2>
<p>Ces évolutions, déjà en marche mais fortement accélérées par la crise sanitaire actuelle (Leclerc a ainsi réalisé dès 2020 le chiffre d’affaires en drive <a href="https://www.lsa-conso.fr/e-leclerc-a-realise-des-2020-le-chiffre-d-affaires-drive-attendu-pour-2024,370213">espéré pour 2024</a>) soulèvent dès lors quelques questionnements. Comment, notamment, les enseignes peuvent-elles, outre le challenge de la qualité des commandes mises à disposition des clients (choix, préparation, conservation des produits, packaging, adéquation aux attendus des clients, etc.), valoriser en ligne leurs offres de produits frais virtuelles et enrichir les expériences clients spécifiques ?</p>
<p>Il est en effet plus complexe d’intégrer des produits alimentaires frais dans de tels dispositifs, par exemple des fruits et légumes qui se caractérisent par leur forte variabilité interindividuelle, leur vieillissement en temps réel et leurs conditionnements variés (cf. à titre d’exemple, la multitude des variétés et formes des tomates, standardisées ou non, dont les apparences évoluent au fil du temps, vendues dans des emballages et poids très variables).</p>
<p>Pour répondre à ces questionnements, nous avons mené plusieurs expérimentations en magasins laboratoires virtuels qui apportent de premiers éclairages opérationnels pour les rayons fruits et légumes digitaux des GSA.</p>
<p>Les <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2019.01530/full">magasins laboratoires virtuels</a> sont des outils utilisés depuis une dizaine d’années par les praticiens et les chercheurs pour étudier les comportements et perceptions des consommateurs confrontés, en situation d’achat, à différents stimuli marketing (nouveaux produits, packaging, plans d’implantation, prix, promotion, labels, stop rayon, etc.). Leur mise en œuvre se fait via un écran d’ordinateur (réalité virtuelle non immersive) ou, depuis plus récemment, via un casque de réalité virtuelle (RV) qui permet d’augmenter fortement, du point de vue de l’utilisateur, son immersion (réalité virtuelle immersive).</p>
<p>Pour des contraintes techniques et commerciales, ces dispositifs intègrent principalement des offres de produits <a href="https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/EJM-03-2015-0183/full/html">semi-durables</a> ou d’<a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918301261">épicerie</a>, dont les représentations visuelles sont limitées en nombre (références) et préalablement fixées (par exemple, paquets de café ou modèles de chaussures).</p>
<p>Dans le cadre de nos recherches, un magasin laboratoire virtuel intégrant un rayon fruits et légumes a donc été développé en partenariat avec l’École Centrale de Nantes, ce qui constitue aussi une <a href="https://www.cairn.info/revue-de-l-organisation-responsable-2019-1-page-50.htm">innovation technologique importante</a>.</p>
<p><a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0969698917304472">Notre première expérimentation</a> (en RV immersive) a ainsi permis de montrer que les perceptions de l’apparence et de la qualité de fruits et légumes dépendent en virtuel de leur degré de standardisation. Des fruits et légumes « peu » ou « modérément » difformes sont perçus comme meilleurs que ceux « fortement » difformes. Les produits « modérément » difformes contribuent aussi à véhiculer l’image d’un rayon proposant des produits plus authentiques, naturels, sains et savoureux, qui serait en outre susceptible de renforcer l’image RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) du magasin et de son enseigne.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/379215/original/file-20210118-23-1vtgag1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les tomates ont une apparence qui évolue au fil du temps et sont vendues dans des emballages et à des poids très variables.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Francesco83/Shutterstock</span></span>
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<p><a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0747563220301278#:%7E:text=The%20research%20found%20that%20consumers,compared%20to%20a%20physical%20store.">Notre deuxième expérimentation</a>, menée simultanément dans notre magasin laboratoire virtuel (avec deux dispositifs, l’un non immersif, l’autre immersif) et notre magasin laboratoire physique répliqué, indique quant à elle que les perceptions de fruits et légumes « modérément » difformes sont similaires dans les trois dispositifs. En revanche, les consommateurs en achètent plus dans les magasins virtuels (non immersifs et immersifs) qu’en magasin physique. Ils ont aussi tendance à se fier davantage aux indices extrinsèques dans les magasins virtuels immersifs (les prix) et aux indices intrinsèques dans le magasin physique (l’apparence des produits).</p>
<h2>La RV, futur canal de vente ?</h2>
<p>Ces premiers résultats devront être bien évidemment enrichis et complétés pour orienter les décisions opérationnelles des acteurs des GSA quant au merchandising et à la mise en scène de leurs rayons digitaux fruits et légumes, et plus globalement métier. Ils ouvrent toutefois des pistes de recherche intéressantes quant à l’analyse des comportements d’achats de produits alimentaires frais en drive, voir, demain, en <a href="https://www.lsa-conso.fr/les-atouts-de-la-vr-dans-le-retail-tribune,360353">RV avec l’intégration du V-Commerce</a> dans les stratégies omnicanal des enseignes alimentaires.</p>
<p>L’usage de la RV en shopping se limite encore essentiellement à des actions d’aide à la vente (visiter en virtuel sa future cuisine chez <a href="https://www.lsa-conso.fr/ikea-lance-sa-kitchen-vr-experience-une-cuisine-en-realite-virtuelle,235812">IKEA</a>) ou de création d’évènements pour générer du trafic et du lien avec des clients (faire découvrir des parfums pour la marque <a href="https://www.lsa-conso.fr/realite-virtuelle-coty-propose-une-experience-multi-sensorielle-pour-faire-decouvrir-des-parfums,306646">Coty</a>).</p>
<p>La démocratisation actuelle des casques de RV laisse toutefois présager que ces dispositifs puissent devenir, dans un futur plus ou moins proche, un canal de vente à part entière, susceptible de compléter les multiples points de contacts et canaux de distribution physiques et online des enseignes, aux bénéfices des expériences de leurs clients de plus en plus connectés. Déjà, des projets se déploient comme l’application <a href="https://viscircle.de/how-to-get-a-first-impression-of-alibabas-buy-vr-store/?lang=en">Buy+</a> du géant chinois Alibaba ou la <a href="https://www.lsa-conso.fr/nespresso-se-structure-pour-innover-avec-les-start-up,330526">boutique 100 % digitale Nespresso</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/153471/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Les recherches récentes indiquent qu’en virtuel, les consommateurs se montrent plus sensibles à des offres de fruits et légumes « modérément » difformes, qui véhiculent une image plus qualitative.Cindy Lombart, Professeure de marketing, AudenciaBlandine Labbé-Pinlon, Professeur de Marketing, AudenciaJean-Marie Normand, Enseignant-Chercheur, École Centrale NantesLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1521572020-12-21T17:38:05Z2020-12-21T17:38:05ZRésolutions alimentaires : 6 trucs pour manger moins de viande et plus d’aliments à base de végétaux<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/375807/original/file-20201217-13-cd56tb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Des légumes, des fruits, des céréales complètes, des noix, des graines et des légumineuses constituent des aliments excellents pour la santé. Mais certains produits dérivés des plantes, qui remplacent la viande, ne sont pas tous sains.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Nombreux sont ceux qui <a href="https://news.gallup.com/poll/282779/nearly-one-four-cut-back-eating-meat.aspx">modifient leur régime</a> pour manger plus sainement ou de manière plus écologique. Certains souhaitent manger moins de viande, moins de sucre ou même adopter un régime entièrement végétalien.</p>
<p>Cependant, un nombre croissant de personnes choisissent un <a href="https://www.healthlinkbc.ca/hlbc/files/healthyeating/pdf/plant-based-diet-guidelines-french.pdf">régime à base de plantes</a> qui met l’accent sur les produits d’origine végétale sans toujours exclure les aliments d’origine animale, comme la viande ou le fromage.</p>
<p>Thomas Colin Campbell, biochimiste américain, <a href="https://nutritionstudies.org/history-of-the-term-whole-food-plant-based/">a proposé le terme « à base de plantes »</a> dans les années 1980 pour mieux expliquer ses recherches sur l’alimentation et la nutrition. Le terme a connu un regain de popularité en 2016 lorsque son livre, <a href="https://forums.futura-sciences.com/traitement-origine-cancer/466274-rapport-campbell-decouverte-majeure-manipulation-de-donnees-scientifiques.html">Le rapport Campbell</a>, a été réimprimé et que des substituts de la viande tels que le <a href="https://www.greenqueen.com.hk/one-year-on-how-beyond-meats-ipo-changed-plant-based-meat-forever/">Beyond Burger</a> et l’<a href="https://channels.theinnovationenterprise.com/articles/how-impossible-foods-are-disrupting-the-meat-industry">Impossible Burger</a> sont arrivés sur le marché.</p>
<p>Depuis ce temps, les produits à base de plantes ont pris d’assaut le monde entier. Ils sont partout : <a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/la-viande-sans-viande-au-menu-des-fast-foods-americains-1127661">chaînes de restauration rapide</a>, menus de restaurants, épiceries, <a href="https://netbasequid.com/blog/plant-based-food-analytics/">médias sociaux</a>, blogues culinaires et dans notre assiette. Le marché mondial de ces aliments devrait atteindre une valeur marchande de <a href="https://univdatosmarketinsights.medium.com/plant-based-food-market-global-industry-analysis-size-share-growth-trends-and-forecast-2a0c4dd7867">38,4 milliards de dollars américains d’ici 2025</a>. Aux États-Unis, le nombre de produits à base de végétaux a augmenté de <a href="https://www.gfi.org/marketresearch">29 % de 2017 à 2019</a>.</p>
<p>En tant qu’assistante de recherche au Centre pour l’innovation culinaire, je travaille avec l’industrie pour développer de nouveaux produits alimentaires. Bien que le centre ne se limite pas qu’aux aliments à base de plantes, notre équipe se concentre sur la recherche, la compréhension, l’expérimentation et la création de nouveaux mets de ce type.</p>
<p>Plusieurs facteurs expliquent la multiplication rapide des aliments à base de végétaux. Les raisons d’en manger les plus fréquemment invoquéesen <a href="https://prowly-uploads.s3.eu-west-1.amazonaws.com/uploads/landing_page_image/image/265983/7215af9e9e6ba9b1279d555f919bb57a.pdf">Europe</a>, <a href="https://www.fooddive.com/news/study-consumers-try-plant-based-meat-because-theyre-curious/571615/">aux États-Unis</a> et <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/10454446.2019.1566806">au Canada</a> sont les bienfaits pour la santé, la curiosité d’essayer de nouveaux aliments, les préoccupations environnementales et le bien-être animal.</p>
<p>Voici six choses que vous devez savoir si vous envisagez de passer à un régime à base de plantes.</p>
<h2>1. Que signifie le terme « à base de plantes »</h2>
<p>Selon la <a href="https://d2evkimvhatqav.cloudfront.net/documents/pbfa_nsf_certified_pb_definition_only.pdf">Plant Based Foods Association</a>, un aliment à base de plantes est constitué d’ingrédients dérivés de végétaux, comme des légumes, des fruits, des céréales complètes, des noix, des graines et des légumineuses.</p>
<p>Le produit final doit remplacer directement un produit d’origine animale. Selon cette définition, un fromage fabriqué à partir de sources végétales peut être qualifié de « à base de plantes », mais pas la farine ni le pain. Si le produit final ne remplace que partiellement un produit animal, il doit alors être précisé qu’il s’agit d’un mélange.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/374321/original/file-20201210-15-aaap9v.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les épiceries proposent de plus en plus de substituts de protéines d’origine végétale.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
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<h2>2. Un régime à base de plantes n’est pas forcément végétarien ou végétalien</h2>
<p>Les termes « <a href="https://www.health.harvard.edu/blog/what-is-a-plant-based-diet-and-why-should-you-try-it-2018092614760">végétalien » et « à base de plantes » ont longtemps été considérés comme interchangeables</a>. Mais on peut suivre un régime à base de plantes sans être végétalien ou végétarien. Il s’agit plutôt de faire le choix de manger davantage de végétaux, mais sans forcément mettre de côté la viande, le poisson, les œufs ou d’autres produits d’origine animale.</p>
<p>En réalité, les fabricants de produits alimentaires à base de plantes <a href="https://www.businessinsider.in/retail/news/how-meat-eaters-not-vegans-are-driving-the-plant-based-foods-boom-according-to-industry-experts/articleshow/78238518.cms">ne ciblent pas les végétaliens et les végétariens</a> puisqu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage de la population. Leurs principales cibles sont les consommateurs de viande et les flexitariens — des gens qui se nourrissent surtout de végétaux, mais qui n’ont pas coupé complètement la viande.</p>
<h2>3. L’alimentation à base de plantes n’est pas forcément saine</h2>
<p>Généralement, on considère qu’un régime contenant une proportion élevée d’aliments d’origine végétale <a href="https://www.fooddive.com/news/plant-based-eating-makes-consumers-feel-healthier-study-says/542175/">est bon pour la santé</a>. Mais ce n’est pas toujours le cas.</p>
<p>Un régime à base de plantes est sain s’il est principalement composé d’aliments entiers tels que des légumes, des fruits, des légumineuses et des noix. En fait, il a été démontré qu’un régime de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3662288/">ce type diminue les risques de troubles chroniques</a> comme les maladies cardiaques, le diabète et le cancer.</p>
<p>Les <a href="https://www.biron.com/fr/centre-du-savoir/vos-questions/substituts-de-viande/">substituts de viande ultratransformés qui contiennent une grande quantité de graisses saturées et de sodium</a> préoccupent les nutritionnistes. Ces ingrédients — conservateurs, aromatisants et agents de remplissage — servent à améliorer le goût, la durée de conservation et la texture.</p>
<p>Bien qu’ils soient considérés comme naturels, ils ne sont pas nécessaires à une alimentation saine. Ils peuvent être écologiques, mais ne sont pas forcément sains, surtout si on en mange beaucoup.</p>
<h2>4. L’alimentation à base de végétaux change notre façon de manger</h2>
<p>Les aliments à base de végétaux ne disparaîtront pas de sitôt. Ils sont même en croissance sur la planète.</p>
<p>Ce qui a commencé avec le lait de soja dans les années 1990, a continué avec le lait d’amande dans les années 2000 et les hamburgers dans les années 2010, a par la suite donné lieu à différents types de produits à base de plantes qui remplacent le porc, le poulet, le yogourt, la crème glacée, les fruits de mer, le poisson, les <a href="https://www.lesoleil.com/actualite/science/marcher-sur-des-faux-ufs-a5f036da806855efb7019e49acb4b220">œufs</a>, le fromage, les saucisses, la viande séchée et bien d’autres.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/374323/original/file-20201210-14-un6pxj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des substituts d’œufs à base de plantes ont été créés pour plaire aux personnes qui aiment l’aspect et la texture des œufs brouillés.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
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<p>Si la génération X et les baby-boomers sont plus rétifs aux changements de régime, les millénariaux et les Z — plus susceptibles de tenir compte de la source alimentaire, ainsi que des questions de bien-être animal et d’impact environnemental — optent et continueront d’opter pour des produits d’origine végétale.</p>
<p>Les millénariaux n’ont pas inventé ce type d’alimentation, mais ils le réinventent et invitent à un changement d’attitude et de façon de consommer des aliments à base de végétaux. Pour la génération Z, l’alimentation à base de plantes est la norme.</p>
<h2>5. La valeur des aliments à base de plantes dépend des ingrédients qui les constituent</h2>
<p>De nombreux consommateurs ignorent la façon dont ces aliments sont fabriqués. Remplacer les produits d’origine animale n’est pas une tâche facile, c’est même très complexe.</p>
<p>Il faut des années pour faire de la recherche et du développement de produits à base de plantes. Et cela n’a été possible que grâce à la disponibilité d’ingrédients tels que protéines végétales, huiles, aromatisants et agents de remplissage. Plus ceux-ci sont bons, plus le produit final le sera. Non seulement sur le plan de la texture, de l’apparence, de la saveur et de la sensation en bouche, mais aussi de la santé.</p>
<p>La prochaine vague de produits à base de plantes sera probablement plus saine, car on utilise de meilleurs ingrédients et procédés (comme l’impression 3D). Si l’on regarde Beyond Burger, par exemple, la <a href="https://www.fredzone.org/beyond-meat-lance-de-nouveaux-burgers-plus-faibles-en-graisses-saturees-985">nouvelle recette est plus saine que la précédente</a>.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/LJYWM-5taIE?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Cette imprimante 3D peut préparer environ six kilogrammes de steak à base de végétaux par heure.</span></figcaption>
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<p>.</p>
<h2>6. Le régime à base de plantes est bon pour la planète, mais soyez prudent</h2>
<p>Parmi les principales raisons qui incitent les consommateurs à adopter un régime à base de plantes, il y a les préoccupations pour l’environnement et la durabilité. Il est vrai que ce type d’alimentation permet de <a href="https://www.bbc.com/news/science-environment-49238749">diminuer les impacts des changements climatiques, de préserver l’eau et de réduire les besoins en terres agricoles</a>.</p>
<p>Cependant, il faut être conscient que de nombreuses <a href="https://www.24heures.ch/news/news/geants-viande-lorgnent-marche-vegan/story/23251526">marques d’aliments à base de plantes</a> sont lancées par de grandes entreprises. Il arrive qu’un produit soit durable et écologique sans que l’entreprise qui le vend ne le soit.</p>
<p>Il est important que les entreprises alimentaires soient transparentes. Les consommateurs ont le droit de savoir d’où viennent les produits qu’ils achètent et comment ils sont fabriqués, afin de pouvoir prendre des décisions en connaissance de cause et exiger des entreprises et des marques qu’elles rendent des comptes.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/152157/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mariana Lamas ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les régimes alimentaires à base de plantes peuvent être sains, mais attention aux ingrédients. Les substituts de viande fortement transformés peuvent être riches en graisses saturées et en sodium.Mariana Lamas, Research assistant, Centre for Culinary Innovation, Northern Alberta Institute of TechnologyLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1462702020-09-30T17:31:30Z2020-09-30T17:31:30ZQue faut-il manger pour limiter les risques de cancer ? Les réponses des scientifiques<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/360898/original/file-20200930-14-xlyrgr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C4%2C2757%2C1824&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les légumes restent des valeurs sûres d’une alimentation saine…</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/FfLlgRfL5l8">Nadine Primeau / Unsplash</a></span></figcaption></figure><p><a href="https://theconversation.com/non-le-the-vert-ne-protege-pas-du-cancer-119355">Thé vert</a>, <a href="https://theconversation.com/soja-et-cancer-du-sein-des-relations-ambigues-125653">soja</a>, antioxydants, <a href="https://theconversation.com/cancer-linteret-du-jeune-nest-pas-demontre-89062">jeûne</a>… Autant d’aliments, de substances ou de pratiques alimentaires auxquelles sont prêtées des vertus anti-cancer. Si certaines de ces affirmations sont infondées, d’autres sont étayées par les résultats de nombreuses études, et validées par des expertises collectives nationales et internationales. Malheureusement, faire la part du vrai et du faux n’est pas toujours simple. </p>
<p>Depuis deux décennies, le réseau NACRe (réseau National Alimentation Cancer Recherche) fait avancer les connaissances sur les liens entre nutrition et cancer. Il met aussi à disposition du public <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels">les derniers résultats de la recherche dans ce domaine</a>. </p>
<p>Fruits et légumes, fibres alimentaires, produits laitiers : à l’occasion de son vingtième anniversaire, voici une présentation des <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Objectifs-prioritaires-pour-la-prevention-nutritionnelle-des-cancers">principaux facteurs nutritionnels reconnus comme réduisant le risque de cancers</a>.</p>
<h2>Les fruits et légumes</h2>
<p><a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels/Fruits-legumes-et-cancer">La consommation de fruits et légumes</a> est associée à une diminution du risque de cancers aérodigestifs (cancers de la bouche, du pharynx, larynx, nasopharynx, œsophage, poumon, estomac, et côlon-rectum), avec un niveau de preuve jugé probable. </p>
<p>Rappelons qu’il existe trois niveaux de preuve (par ordre décroissant) : convaincant, probable, suggéré/limité. Ils dépendent du nombre, de la qualité, de la cohérence des études disponibles, ainsi que de l’existence de mécanismes sous-jacents permettant d’expliquer les effets constatés. </p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=497&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=497&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=497&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=624&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=624&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/360904/original/file-20200930-20-f3cq2h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=624&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Mieux vaut privilégier les fruits entiers que les jus de fruits, trop sucrés et moins riches en fibres.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/zeFy-oCUhV8">Jo Sonn / Unsplash</a></span>
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<p>Peu caloriques, les fruits et légumes contiennent notamment des fibres et des micronutriments (vitamines, minéraux) ainsi que de nombreux microconstituants (polyphénols, caroténoïdes, molécules soufrées…). Ces derniers peuvent influencer la cancérogénèse à travers de nombreux mécanismes biologiques, tels que des activités antioxydantes ou antiprolifératives ou des modulations du métabolisme des molécules étrangères à l’organisme. </p>
<p>Il est recommandé de consommer au moins cinq portions de 80-100 g par jour de fruits et légumes, sous toutes les formes possibles : frais, surgelés, en conserve, crus ou cuits. En revanche, il vaut mieux limiter sa consommation de jus de fruits à un verre par jour au maximum. Ils contiennent des quantités élevées de sucre, et moins de fibres que les fruits.</p>
<p>Soulignons également que les féculents tels que la pomme de terre sont exclus de cette catégorie « fruits et légumes »… </p>
<h2>Les fibres alimentaires</h2>
<p><a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels/Fibres-alimentaires-et-cancer">La consommation de fibres alimentaires</a> est associée à une diminution du risque de cancer colorectal, avec un niveau de preuve jugé probable.</p>
<p>Cet effet protecteur s’explique par des effets biologiques variés : réduction des taux d’insuline dans le sang, de la résistance à l’insuline, des concentrations d’hormones stéroïdiennes circulantes, du temps de transit intestinal et de l’exposition des cellules du côlon aux substances cancérogènes présentes dans la lumière du gros intestin (l’espace intérieur de l’organe, circonscrit par ses parois). </p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/360903/original/file-20200930-20-g5dvtp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Lentilles et légumes secs sont aussi sources de fibres alimentaires.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/3OqOUrJBgZU">Betty Subrizi / Unsplash</a></span>
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<p>Il est recommandé de manger des aliments riches en fibres tels que des légumes secs comme les lentilles ou les haricots secs au moins deux fois par semaine. La consommation quotidienne d’un produit céréalier complet tel que le pain complet est aussi conseillé. </p>
<p>Les cinq portions de fruits et légumes quotidiennes citées précédemment apportent elles aussi leur lot de fibres alimentaires.</p>
<h2>Les produits laitiers</h2>
<p><a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels/Produits-laitiers-et-cancer">La consommation de produits laitiers</a> est associée à une diminution du risque de cancer colorectal (niveau de preuve jugé probable). </p>
<p>Leur effet protecteur proviendrait du calcium qu’ils contiennent, ainsi que des bactéries lactiques qu’ils apportent. Il est de ce fait actuellement recommandé de consommer deux produits laitiers par jour tels que lait, yaourts non sucrés, ou fromages.</p>
<p>Soulignons qu’une consommation importante de produits laitiers est associée à une augmentation du risque du cancer de la prostate, cependant le niveau de preuve est limité. </p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/XPzFxdH_Kmo?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
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<p>En complément de ces facteurs alimentaires, les recherches ont également démontré que la pratique d’une activité physique, même modérée, permet aussi de limiter le risque de survenue de cancer.</p>
<h2>L’activité physique, un important facteur de protection</h2>
<p><a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels/Activite-physique-et-cancer">Faire de l’exercice</a> est associé à une diminution du risque de cancer du côlon (niveau de preuve convaincant), ainsi qu’à une diminution du risque de cancers du sein après la ménopause et de l’endomètre (niveau de preuve probable). </p>
<p>Ces résultats sont valables pour tous les types d’activité physique et tous les niveaux d’intensité. En revanche, la réduction du risque du cancer du sein avant la ménopause n’est établie que pour une activité physique d’intensité élevée. </p>
<p>Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’importance de l’activité physique dans la lutte contre les cancers. L’exercice entraîne une diminution des concentrations sanguines d’hormones et facteurs de croissance, et influe sur la résistance à l’insuline et l’inflammation. Il stimule aussi l’immunité et accélère le transit intestinal, limitant ainsi l’exposition de l’intestin aux substances cancérogènes en voie d’élimination par les selles.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/comment-savoir-si-vous-etes-sedentaire-86422">Comment savoir si vous êtes sédentaire ?</a>
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<p>Il est recommandé de <a href="https://twitter.com/i/status/1308706948829904899">pratiquer au moins l’équivalent de 30 minutes par jour d’activité physique dynamique </a>,c’est-à-dire d’intensité au moins équivalente à celle de la marche rapide. Il est également conseillé de réduire la sédentarité : ne pas rester assis trop longtemps, et prendre le temps de marcher un peu toutes les deux heures.</p>
<p>Fruits et légumes et activité physique contribuent également à diminuer les risques de <a href="https://theconversation.com/lutter-contre-lobesite-permet-de-reduire-le-nombre-de-cancers-111470">surpoids et d’obésité, facteur impliqué dans la survenue de plusieurs cancers</a>.</p>
<h2>Éviter les facteurs de risque</h2>
<p>Les conclusions des travaux d’expertises collectives sont claires : agir efficacement en prévention des cancers, c’est avant tout éviter de s’exposer aux facteurs de risque. Ceux-ci sont aujourd’hui bien connus : il s’agit principalement du tabac, de l’alcool, d’une alimentation déséquilibrée et du surpoids. </p>
<p>Selon le <a href="https://gco.iarc.fr/includes/PAF/PAF_FR_report.pdf#page=3">Centre international de Recherche sur le Cancer</a>, 346 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en 2015 en France chez les adultes de 30 ans et plus. Parmi eux, 142 000 cas seraient attribuables aux modes de vie et à l’environnement, soit 41 % de tous les nouveaux cas de cancer.</p>
<p>On considère qu’en France, <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Vous-informer-sur/Cancers-attribuables-aux-facteurs-nutritionnels">16 % des nouveaux cas de cancer chez les hommes et 20 % chez les femmes sont attribuables à des facteurs nutritionnels</a>. En effet, si le tabac arrive en tête des quatre principales causes de cancer évitables (20 % des cancers attribuables), les trois autres concernent l’alimentation. Il s’agit de l’alcool (8 %), de l’alimentation déséquilibrée (5,4 %) et enfin du surpoids et de l’obésité (5,4 %). </p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/359159/original/file-20200921-22-axsiti.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Nutrition et cancer : facteurs de risque et protection.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www6.inrae.fr/nacre/Prevention-primaire/Facteurs-nutritionnels">Inrae / DR</a></span>
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</figure>
<p>L’insuffisance d’activité physique serait quant à elle responsable de 0,9 % des nouveaux cas de cancers. Enfin, une durée d’allaitement maternel insuffisante serait en cause dans 0,5 % des nouveaux cas de cancers du sein.</p>
<p>Pour limiter le risque de cancers, les premières des priorités sont donc de diminuer la consommation des boissons alcoolisées, de veiller à avoir une alimentation équilibrée et diversifiée, ainsi que de maintenir un poids de forme et de pratiquer une activité physique régulière.</p>
<hr>
<p><strong><em>Pour aller plus loin :</em></strong> </p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=435&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=435&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=435&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=546&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=546&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/360902/original/file-20200930-20-ko2z0c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=546&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Betty Subrizi </span></span>
</figcaption>
</figure>
<p><em>- Le <a href="https://twitter.com/ReseauNACRe">compte Twitter</a> et la <a href="https://www.youtube.com/channel/UCgO_mIaTwzcUomzKJhiL9Sg/featured">chaîne YouTube</a> du réseau NACRe.</em>
<em>- <a href="https://www6.inra.fr/nacre">Le site Internet du réseau</a>, où sont consultables de nombreuses informations, sous forme de dépliants et de vidéos :</em><br></p>
<p><em>la collection <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Le-reseau-NACRe/Outils-tous-publics/Depliant-NACRe-Manger-boire-bouger-2018">« Manger, boire, bouger… Comment réduire son risque de cancer ? »</a> ;</em><br>
<em>la collection <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Le-reseau-NACRe/Outils-tous-publics/Depliants-decrypter-comprendre-NACRe-2019">« Décrypter & Comprendre »</a> ;</em><br>
<em>la collection <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Le-reseau-NACRe/Publications/Rapport-NACRe-jeune-regimes-restrictifs-cancer-2017">« Jeûne et cancer »</a></em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/146270/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Mieux s’alimenter permettrait de limiter le risque de cancer. Mais comment ? Les réponses des experts du réseau NACRe, qui étudient les liens entre alimentation et cancer depuis vingt ans.Paule Latino-Martel, Directrice de recherche. Coordinatrice du Réseau National Alimentation Cancer Recherche (réseau NACRe) de janvier 2000 à septembre 2020, InraeBernard Srour, Coordonnateur du Réseau National Alimentation Cancer Recherche (réseau NACRe) - Scientist at the Divison of Cancer Epidemiology, German Cancer Research Center DKFZ, Heidelberg, InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1329302020-07-06T15:12:41Z2020-07-06T15:12:41ZCinq bienfaits surprenants d’un régime alimentaire à base de plantes<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/345819/original/file-20200706-21-1o1qecy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Manger davantage de légumes a un impact plus important que vous ne le pensez, notamment sur la santé mentale et la douleur.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>De nombreux avantages d’un régime alimentaire à base de plantes – en particulier pour la <a href="https://theconversation.com/five-ways-the-meat-on-your-plate-is-killing-the-planet-76128">protection du climat et des animaux</a> – sont bien connus. Pourtant, bien que les données scientifiques soient claires, il subsiste une certaine confusion quant à son incidence sur la santé humaine.</p>
<p>On sait depuis longtemps qu’un régime riche en aliments complets d’origine végétale – fruits, légumes, céréales complètes, haricots, noix et graines – réduit considérablement le risque de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0735109717375216?via%3Dihub">maladie cardiaque</a>, de <a href="https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1002039">diabète de type 2</a>, <a href="https://academic.oup.com/ajcn/article-abstract/110/3/574/5498644?redirectedFrom=fulltext">d’obésité</a> et de certains <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ijc.31593">cancers</a>.</p>
<p>En fait, un régime alimentaire à base de plantes et faible en gras est le seul dont il a été démontré qu’il permettait de <a href="https://dresselstyn.com/JFP_06307_Article1.pdf">renverser</a> les coronaropathies avérées. On a également prouvé qu’il pouvait engendrer une rémission <a href="https://diabetesvoice.org/fr/nouvelles-en-bref/un-regime-a-base-de-plantes-pour-reduire-le-risque-de-diabete-de-type-2/">du diabète de type 2</a>, une <a href="https://www.nature.com/articles/nutd20173">perte de poids</a> efficace et durable sans contrôle des portions ni exercice physique et un arrêt de la progression du <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18602144">cancer de la prostate</a> à un stade précoce.</p>
<p>Voici cinq autres bienfaits d’un régime alimentaire à base de plantes qui pourraient vous surprendre.</p>
<h2>1. Amélioration du bien-être et de la santé mentale</h2>
<p>Les choix alimentaires peuvent avoir une grande influence sur l’humeur et la santé mentale, et il y a une très bonne raison pour cela. Notre alimentation affecte la santé des bactéries de l’intestin, qui produisent de nombreuses hormones actives dans le cerveau. Les bactéries intestinales se nourrissent de fibres, que l’on ne trouve que dans les aliments complets d’origine végétale. Il n’est donc pas surprenant de constater qu’un régime à base de plantes est bénéfique pour la santé mentale.</p>
<p>Dans une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24524383">étude américaine</a> menée dans une grande compagnie d’assurance, on demandait aux participants en surpoids ou ayant des antécédents de diabète de type 2 d’adopter un régime végétalien faible en graisses ou de continuer de manger comme avant pendant 18 semaines. Les résultats ont montré une nette amélioration de la santé mentale, du bien-être et de la productivité au travail chez les personnes qui avaient suivi le régime végétalien ainsi qu’une diminution de la dépression et de l’anxiété.</p>
<h2>2. Réduction de la douleur arthritique</h2>
<p><a href="https://arthrite.ca/a-propos-de-l-arthrite/les-types-d-arthrite-de-a-a-z/types/arthrose">L’arthrose</a>, cette douloureuse détérioration du cartilage des articulations, semble être une conséquence inévitable du vieillissement. Elle est irréversible, mais on peut la traiter, généralement avec des analgésiques et, parfois, avec une intervention chirurgicale.</p>
<p>Une alimentation à base de plantes peut-elle jouer un rôle dans l’arthrose ? Une <a href="https://www.hindawi.com/journals/arthritis/2015/708152/">petite étude</a> sur les effets de ce régime a montré une nette amélioration du fonctionnement et une diminution de la douleur chez les personnes souffrant d’arthrose. Les <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/public-health-nutrition/article/association-of-vegetarian-diet-with-inflammatory-biomarkers-a-systematic-review-and-metaanalysis-of-observational-studies/ED9F562A1AEC0E65B90A092A0427C093/core-reader">propriétés anti-inflammatoires</a> des micronutriments présents dans les aliments d’origine végétale pourraient en être responsables, puisque l’inflammation est la principale cause de la douleur arthritique. Les régimes alimentaires à base de viande ont l’effet inverse et augmentent, en général, le niveau d’inflammation dans l’organisme.</p>
<h2>3. Diminution des douleurs menstruelles</h2>
<p>Si un régime alimentaire à base de plantes peut atténuer la douleur arthritique, pourrait-il aussi atténuer d’autres types de douleur ? Selon <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10674588/">certaines données</a>, ce serait le cas pour les douleurs liées aux règles.</p>
<p>Dans cette étude, des femmes ont adopté un régime végétalien faible en graisses pendant deux cycles menstruels, puis sont revenues à leur régime omnivore habituel pendant les deux suivants. On a noté la durée et l’intensité de la douleur ainsi que les symptômes prémenstruels et mesuré les niveaux d’une hormone qui agit sur le taux d’œstrogène.</p>
<p>Avec un régime végétalien pauvre en graisses, les femmes ont fait état de douleurs moins longues et moins intenses, de symptômes prémenstruels plus courts, et les tests ont montré un niveau d’œstrogène plus bas. Les gens sont souvent surpris d’apprendre que le régime alimentaire peut influencer les taux d’hormones dans le corps. Cette étude le démontre ainsi que le fait qu’un taux plus faible d’œstrogène peut être bénéfique pour la santé des femmes sur plusieurs plans.</p>
<h2>4. Réduction du risque d’infections urinaires</h2>
<p>L’infection urinaire est l’infection la <a href="https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=infection_urinaire_pm">plus commune</a> dans l’ensemble de la population, et c’est généralement la bactérie Escherichia coli (E. coli) qui en est responsable. La maladie est souvent causée par la migration de la bactérie E. coli de l’intestin vers les voies urinaires. Mais des souches d’E. coli que l’on trouve couramment chez les animaux d’élevage comme les poulets et les porcs peuvent également engendrer une infection des voies urinaires, de sorte que la consommation de viande contaminée peut en être la cause.</p>
<p>Connaissant le lien entre E. coli et les infections urinaires, il peut sembler évident qu’un régime alimentaire à base de plantes et sans viande diminue le risque d’infection, mais on ne pouvait en être certain jusqu’à la publication récente de certains résultats de recherche.</p>
<p><a href="https://www.nature.com/articles/s41598-020-58006-6">L’analyse</a> de plusieurs études montre que les végétariens ont un risque de souffrir d’une infection urinaire inférieur de 16 % à celui des non-végétariens. Cela confirme des données précédentes qui laissaient voir que les bactéries qui se développent dans la viande augmentent le risque d’infection urinaire. De plus en plus, ces bactéries d’origine alimentaire sont résistantes aux antibiotiques.</p>
<h2>5. Économies en santé</h2>
<p>Si les personnes qui ont une alimentation à base de plantes sont moins à risque d’être malades, cela devrait entraîner une réduction des coûts liés à la santé.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=368&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=368&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=368&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=462&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=462&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/317608/original/file-20200227-24676-17540w1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=462&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Des aliments complets.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/legumes-texture-223141024">Anucha Naisuntorn/Shutterstock</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p><a href="https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT03204552">Une vaste étude taïwanaise</a> a révélé que les végétariens ont un taux plus faible de consultations externes, ce qui se traduit par une baisse de 13 % des dépenses pour consultation externe et de 15 % des dépenses médicales totales. Il pourrait être intéressant d’évaluer les retombées économiques d’un régime à base de plantes sur le Service national de la santé britannique, qui connaît des difficultés financières.</p>
<p>En 2017, les <a href="https://www.ons.gov.uk/peoplepopulationandcommunity/healthandsocialcare/healthcaresystem/bulletins/ukhealthaccounts/2017">dépenses consacrées aux soins de santé au Royaume-Uni</a> s’élevaient à 197 milliards de livres sterling (environ 333 milliards canadiens) soit environ 2 989 livres sterling par personne (5060 dollars canadiens). Si tous les Britanniques adoptaient un régime végétarien, cela pourrait réduire les dépenses de 30 milliards de livres sterling (en calculant une diminution de 15 %), soit plus de 50 milliards canadiens.</p>
<p>Ainsi, la conversion à un régime alimentaire à base de plantes pourrait non seulement améliorer la santé des humains et de la planète, mais aussi présenter des avantages importants pour la santé de l’économie.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/132930/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Shireen Kassam a reçu des fonds de Vegfund, Oatly et Lush.</span></em></p>Les recherches montrent un impact plus important que vous ne le pensez, notamment sur la santé mentale et la douleur.Shireen Kassam, Visiting Professor, Health and Wellbeing Research Group, University of WinchesterLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1323782020-02-26T20:23:28Z2020-02-26T20:23:28ZPourquoi les consommateurs aiment le bio mais en achètent peu ?<p>Le marché français du bio alimentaire pèse 9,7 milliards d’euros en 2018 et est en <a href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2019/06/DP-AGENCE_BIO-4JUIN2019.pdf">croissance de plus de 15 %</a> par rapport à l’année précédente.</p>
<p>Le dernier <a href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2020/02/AGENCE-BIO-DOSSIER-DE-PRESSE-BAROMETRE-2020-def.pdf">baromètre de l’Agence bio</a>, dont les résultats ont été dévoilés jeudi 20 février, montre que ce sont près de neuf Français sur dix (89 %) qui consomment des produits biologiques en 2020 contre un peu plus d’un sur deux en 2003, année de la première édition.</p>
<p>La perception des produits bio semble faire <a href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2020/02/AGENCE-BIO-DOSSIER-DE-PRESSE-BAROMETRE-2020-def.pdf">consensus en France</a> : 87 % des Français considèrent qu’ils contribuent à préserver l’environnement et 82 % pensent qu’ils sont meilleurs pour la santé.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=234&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=234&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=234&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=293&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=293&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/316853/original/file-20200224-24672-1g0vjr0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=293&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Évolution de la part de consommateurs de produits biologiques en France.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2019/02/Rapport_Barometre_Agence-Bio_fevrier2019.pdf">Agence Bio</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Un écart entre croyance et consommation</h2>
<p>Pourtant le bio ne représente que 4,4 % de la consommation générale de produits alimentaires en 2017 et la fréquence de consommation demeure faible. Seuls 14 % des Français consommeraient bio quotidiennement et 25 % auraient une consommation diversifiée, c’est-à-dire régulière et variée de produits biologiques, selon <a href="https://www.anses.fr/fr/content/inca-3-evolution-des-habitudes-et-modes-de-consommation-de-nouveaux-enjeux-en-mati%C3%A8re-de">l’étude INCA 3</a> de 2017. Comment expliquer un tel écart entre des croyances positives à l’égard du bio et une consommation quotidienne assez faible ?</p>
<p>Une <a href="https://www.editions-ems.fr/revues/decisions-marketing/articlerevue/2081-le-bio,-c%E2%80%99est-bien-mais-tr%C3%A8s-peu-pour-moi%20-comprendre-les-strat%C3%A9gies-de-neutralisation-des%20consommateurs-occasionnels-et-des-non-consommateurs.html">étude qualitative</a> publiée dans la revue de recherche <em>Décisions Marketing</em> s’est intéressée spécifiquement à ces consommateurs occasionnels et non consommateurs de produits alimentaires bio, qui représentent respectivement 42 % et 11 % de la population française.</p>
<p>À travers l’analyse de 25 entretiens, elle a permis d’identifier cinq types de discours que les Français utilisent pour conserver une cohérence cognitive entre une appréciation globalement positive des effets du bio sur la santé et des comportements qui s’en éloignent.</p>
<p><strong>1. « Le bio théorique oui, le bio pragmatique, non ! »</strong></p>
<p>L’analyse de ce type de discours fait ressortir une distinction forte entre, d’une part, un bio « théorique » (ce qu’il devrait être) et, d’autre part, un bio « pragmatique » (ce qu’il est réellement, le bio labellisé). C’est sur cette réalité commerciale des produits biologiques que s’opère une relativisation du bénéfice des produits bio sur la santé, voire un déni. L’association mentale entre le bio et ses effets bénéfiques sur la santé existerait bien, mais serait questionnée dans le contexte marchand actuel.</p>
<p><strong>2. « Je m’interroge sur les pratiques agricoles, commerciales et de labellisation »</strong></p>
<p>Trois types de pratiques sont aujourd’hui mises en cause par les consommateurs :</p>
<ul>
<li><p>les pratiques agricoles qui ne permettraient pas d’obtenir un produit « 100 % bio » : est-il possible de produire sans traitement, de contrôler l’effet de facteurs exogènes comme la pollution de l’air ou des champs voisins ?</p></li>
<li><p>Les pratiques commerciales qui confrontent deux formes d’acteurs : d’un côté, ceux qui profiteraient de l’engouement pour le bio pour accroître leurs marges (grande distribution principalement) et, de l’autre, les consommateurs qui se feraient duper.</p></li>
<li><p>Enfin, les pratiques de contrôle mises en œuvre par les organismes de labellisation, qui soulèvent un certain scepticisme.</p></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=325&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=325&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=325&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=409&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=409&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/316855/original/file-20200224-24680-9rdsnt.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=409&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Pourquoi les Français sont parfois sceptiques quant aux produits bio.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2019/02/AgenceBio-DossierdePresse-Barometre2019.pdf">Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France Agence BIO/Spirit Insight</a></span>
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<p><strong>3. « Mon plaisir ne passe pas par le bio »</strong></p>
<p>Le plaisir est un critère de choix prépondérant dans les achats alimentaires. Certains consommateurs occasionnels opposent des aliments bons, beaux et qu’ils peuvent manger quand ils en ont envie aux aliments bio, aux goûts différents, à l’aspect moins attirant et dont la production est soumise à des contraintes saisonnières.</p>
<p><strong>4. « Je voudrais bien acheter bio mais je ne peux pas »</strong></p>
<p>Certains consommateurs expliquent leur faible consommation par des éléments indépendants de leur volonté : le manque de moyens financiers principalement ou le manque de temps pour cuisiner ou pour s’approvisionner.</p>
<p><strong>5. « Je peux être en bonne santé autrement qu’en consommant bio »</strong></p>
<p>Le bio peut permettre d’être en bonne santé, mais est-ce suffisant ? N’existe-t-il pas d’autres moyens de parvenir aux mêmes fins ? Le bénéfice santé du bio est ainsi neutralisé de deux manières. D’abord, manger bio ne suffirait pas. D’autres actions seraient nécessaires pour être en bonne santé comme manger équilibré ou faire du sport. Ensuite, il serait possible de manger sainement, souvent à moindre coût, sans consommer bio. Comment ? Par l’achat de produits locaux. Et si le producteur est présent, personne qui inspire confiance de par sa proximité, c’est encore mieux !</p>
<p>Ces cinq discours sont souvent mobilisés simultanément et permettent aux consommateurs de faire coexister la norme « bio : bon pour la santé » avec des comportements qui s’en éloignent en la rendant non applicable au contexte marchand actuel (discours 1 et 2), au contexte individuel (discours 3 et 4) et en évoquant un objectif, être en bonne santé, qu’ils peuvent atteindre autrement (discours 5).</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=103&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=103&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=103&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=129&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=129&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/316868/original/file-20200224-24676-9bmwo1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=129&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Les principaux freins à la consommation de produits biologiques.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2019/02/AgenceBio-DossierdePresse-Barometre2019.pdf">Agence Bio</a></span>
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<h2>Déconstruire des biais cognitifs</h2>
<p>Réduire l’utilisation de ces croyances neutralisatrices n’est pas chose aisée. Chercher à contrer l’une d’entre elles pourrait en effet amener les consommateurs à se réfugier derrière d’autres. Néanmoins, plusieurs recommandations peuvent être formulées à destination des acteurs du développement de l’agriculture biologique en France et/ou des producteurs/fabricants d’aliments biologiques.</p>
<p>L’un des axes majeurs de réflexion vise à réduire l’écart entre « bio théorique » et « bio pratique » dans l’esprit de ces consommateurs. En lien avec les <a href="https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2018/2018_18_qualite_origine_produits_alimentaires.pdf">préconisations</a> du Conseil économique social et environnemental formulées en 2018, un plan de communication à visée informative répondant aux principaux arguments avancés par les consommateurs semblerait pertinent.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1009344194530496512"}"></div></p>
<p>La question des canaux de communication à utiliser serait un élément clé dans la mesure où ces consommateurs ne sont pas en recherche active d’informations sur le sujet. De leur côté, les producteurs/fabricants auraient également tout intérêt à ne pas se reposer que sur le label bio. Le <a href="https://theconversation.com/agriculture-bio-attention-au-fetichisme-du-label-73926">« fétichisme du label »</a> semble bien moins marqué auprès des consommateurs occasionnels et non consommateurs.</p>
<p>Montrer la complémentarité entre le bio et d’autres indicateurs du « bien manger » (le produit local, le circuit court, la vente directe et la qualité nutritionnelle) semblerait aussi un levier important pour lever les confusions dans l’esprit des consommateurs. Plusieurs recherches ont, par exemple, montré l’existence d’associations erronées entre <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0767370115602851">« produit local et produit bon pour la santé »</a> ou entre <a href="https://cpb-us-e1.wpmucdn.com/blogs.cornell.edu/dist/4/3419/files/2014/12/Schuldt-Schwarz-2010-sh9lkp.pdf">« produit transformé bio et produit moins calorique »</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/132378/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Les Français avancent cinq raisons principales qui les détournent de ces produits malgré les qualités qu’ils leur reconnaissent.Aurélie Merle, Professeur de marketing et comportement du consommateur, Grenoble École de Management (GEM)Mathilde Piotrowski, Maître de conférences en sciences de gestion, Université Jean Monnet, Saint-ÉtienneLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1320482020-02-26T20:21:34Z2020-02-26T20:21:34ZMalgré le succès du bio, des travailleurs confrontés à la pénibilité et à l’incertitude<blockquote>
<p>« En bio, la terre est basse par rapport au conventionnel, le dos trinque. »<br> « Les clients ne se rendent pas compte de notre travail. Ils viennent nous dire qu’on a de la chance de travailler en plein air. Qu’ils viennent faire une journée avec nous, ils verront ! »<br> « Avoir 1 000 euros pour avoir le dos broyé, c’est cher payé ! »</p>
</blockquote>
<p>À lire ces propos d’agriculteurs et de salariés de l’agriculture biologique, on devine à quelles contraintes ces derniers font face dans un secteur en plein essor. <a href="https://www.agencebio.org/vos-outils/les-chiffres-cles/">En 2018</a>, 5 000 exploitations françaises se sont converties en bio, un niveau jamais atteint auparavant, portant à plus de 9 % la proportion de fermes certifiées.</p>
<p>Désormais, 5 % des achats alimentaires des Français sont issus de ce secteur. Et la production biologique représentait, en 2017, <a href="http://www.abiodoc.com/sites/default/files/2017_biblio-emploi-enab.pdf">10,8 % de l’emploi agricole</a> en France, soit un peu moins de 78 000 emplois (pour près de 32 000 fermes).</p>
<h2>Bon pour la santé et l’environnement</h2>
<p>L’agriculture biologique désigne un mode de production agricole répondant à un <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02007R0834-20130701&from=EN">règlement européen</a> de 2007 qui en fixe les grands principes. Un <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02008R0889-20181112&from=EN">règlement d’application</a> le complète ; ces textes doivent être respectés par chaque exploitation labellisée « bio » ou en cours de conversion.</p>
<p>L’usage de produits phytosanitaires est, par exemple, particulièrement limité, impliquant un travail physique important (il faut, par exemple, enlever les mauvaises herbes mécaniquement).</p>
<p>Aujourd’hui, les consommateurs sont friands de ces produits pour des raisons essentiellement sanitaires et environnementales. <a href="https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2019/02/Rapport_Barometre_Agence-Bio_fevrier2019.pdf">Selon l’Agence Bio</a>, en 2018, les consommateurs ou non-consommateurs estimaient majoritairement que :</p>
<blockquote>
<p>« L’agriculture biologique contribue à préserver l’environnement, la qualité des sols, les ressources en eau » (à 87 %) ;<br>« les produits biologiques sont meilleurs pour la santé » (à 83 %).</p>
</blockquote>
<p>Pour satisfaire ces attentes, les travailleurs de l’agriculture biologique sont-ils prêts à endurer des situations de travail demeurant difficiles et incertaines ?</p>
<p>Pour répondre à cette question, nous nous appuyons sur une enquête réalisée entre 2013 et 2018 dans quatorze exploitations agricoles spécialisées dans la production de légumes bio, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Mais aussi sur une quarantaine d’entretiens, près de 120 heures d’observations dans six exploitations agricoles et sur la constitution d’un corpus d’articles de presse sur les agriculteurs bio des deux départements.</p>
<h2>Un travail pénible (mais satisfaisant)</h2>
<p>L’une des tâches les plus importantes et les plus pénibles en maraîchage biologique concerne le désherbage, indispensable pour que les cultures poussent au mieux. Le travail se réalise à la main, à l’aide de binettes et nécessite des postures du corps spécifiques (accroupi, incliné). Par ailleurs, l’aspect chronophage de cette activité peut sembler aliénant, comme en témoigne cette technicienne du maraîchage bio :</p>
<blockquote>
<p>« Moralement, c’est difficile, on a l’impression que c’est des tâches qui n’avancent pas. Il y a le marché demain, faudrait récolter des tomates, il faut aller récolter les salades. Ça va faire une journée à rallonge. Le désherbage, c’est le plus difficile parce que moralement et physiquement c’est compliqué. »</p>
</blockquote>
<p>Pour contourner les difficultés de cette tâche, les agriculteurs ont recours à différentes techniques : le paillage, la mise plastiques à terre pour éviter l’enherbement, l’investissement dans des machines adaptées tel le lit de désherbage…</p>
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<figcaption><span class="caption">Présentation d’un outil ergonomique pour préserver le dos. (Agriculteurbio, 2017).</span></figcaption>
</figure>
<h2>Un travail manuel intense</h2>
<p>Dans les exploitations agricoles (cinq sur le terrain d’enquête), les salariés embauchés le sont essentiellement pour désherber ou récolter. D’autres sont également employés pour le conditionnement des légumes, comme c’est le cas dans la production endivière. Ici, la préparation se déroule derrière une chaîne similaire aux lignes de montage de l’industrie :</p>
<blockquote>
<p>« En bout de chaîne, un salarié pose les endives sur une roue dentée qui tourne et coupe les racines. L’endive défile sur le tapis, un deuxième salarié la prend pour enlever les feuilles les plus abîmées, il la repose, le troisième en fait de même. Le quatrième pose l’endive dans une caisse. Lorsque celle-ci est remplie, elle est posée sur un deuxième tapis roulant. Le salarié qui est en bout de chaîne la réceptionne, la recouvre d’un papier noir, met un élastique, et la transporte pour l’empiler avec les autres. » (Observation réalisée en décembre 2016)</p>
</blockquote>
<p>Ce type de tâches est source de fatigue physique : le travail, effectué debout en posture fixe, est répétitif et peut être à l’origine de tendinites. Le bruit des machines est également perçu comme contraignant. En outre, les journées de travail sont quasiment dédiées à cette unique tâche.</p>
<p>Pourtant, cette pénibilité peut aussi être conçue comme un défi et <a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00521474/document">revêt un certain sens</a> : désherber est vu comme noble car « c’est comme si je prenais soin des légumes » pour une salariée agricole interrogée ou encore, pour cet agriculteur : « On sait comment c’est produit. »</p>
<p>Bref, si ces tâches apparaissent pénibles, elles font aussi l’objet d’une <a href="https://www.decitre.fr/livres/les-agriculteurs-bio-vocation-ou-interet-9782870374948.html">forme de satisfaction</a>.</p>
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<figcaption><span class="caption">Le travail dans une endiverie bio. (Eurletani/Youtube, 2012).</span></figcaption>
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<h2>Les risques de la conversion en bio</h2>
<p>L’activité en agriculture biologique présente également pour nombre de travailleurs du secteur un caractère incertain.</p>
<p>Pour certains agriculteurs se convertissant à l’agriculture biologique après une activité en agriculture conventionnelle, la conversion peut être source de pénibilité physique car il faut remplacer le pulvérisateur de produits phytosanitaires par un travail plus manuel.</p>
<p>La conversion est également pourvoyeuse d’incertitude économique. Pour compenser cette difficulté, les agriculteurs peuvent choisir de ne <a href="https://bit.ly/380jtaL">convertir que certaines parcelles</a> tout en gardant une partie de leur production en non biologique.</p>
<p>Cela est toutefois perçu comme une prise de risque économique en raison des marchés et des difficultés techniques engendrées, notamment avec l’achat de matériel adapté. Une agricultrice, installée sur près de 70 hectares et convertie au bio depuis quelques années au moment de l’entretien, en témoigne :</p>
<blockquote>
<p>« Sur quatre agriculteurs, trois ont fait un essai en betteraves rouges, et y en a un qui a fait directement six hectares de carottes. Donc tout de suite, gros risque quoi. […] Nous, on s’est plutôt plantés en betteraves rouges avec du matériel d’occasion. C’était assez difficile et au fil des années on s’est rendu compte qu’on n’a pas le même prix qu’en vente directe, les prix sont relativement bas. Il faut sortir du volume et avoir le bon matériel. »</p>
</blockquote>
<p>Travailler en bio implique donc ici de s’adapter rapidement à de nouvelles techniques de travail différentes de celles de l’agriculture conventionnelle.</p>
<h2>Du côté des <em>outsiders</em> de l’agriculture</h2>
<p>D’autres agriculteurs créent une exploitation agricole suite à une reconversion professionnelle. Ces structures sont plus petites que les précédentes, dépassant rarement les quinze hectares. Si certains travaillaient déjà dans des secteurs proches de l’agriculture (espaces verts, ouvriers agricoles), d’autres sont issus d’activités plus éloignées (secrétariat, informatique, éducation, par exemple). Ils doivent apprendre à faire face aux incertitudes du climat, à la relative méconnaissance de la gestion d’une ferme tout en écoulant leurs produits malgré la concurrence.</p>
<p>Pour toutes ces raisons, les premières années sont perçues comme étant les plus difficiles. Il leur faut articuler travail de production et de commercialisation, ce qui implique des semaines de travail pouvant culminer à 80 heures, sans la garantie d’en retirer une rémunération satisfaisante. Un agriculteur explique à ce propos ne gagner que <a href="https://hazebrouck.maville.com/actu/actudet_-Producteurs-bio-Philippe-et-Christophe-ont-la-passion-du-metier_loc-1732204_actu.Htm">450 euros par mois</a> mais « avoir fait vœu de pauvreté ». Un autre, venant de s’installer, assure que la <a href="http://flandres-artois.safer.fr/10-ans-apres-qu-est-il-devenu--Retour-sur-l-installation-d-un-agriculteur-bio.aspx">motivation est essentielle</a> et « qu’il ne faut pas compter ses heures et accepter de faibles revenus ».</p>
<p>Les salariés, quant à eux, sont principalement saisonniers. Leur temps de travail est irrégulier en fonction des besoins en main-d’œuvre et des aléas climatiques. Embauchés pour quelques semaines ou quelques mois, une partie d’entre eux sont des étudiants ou lycéens et travaillent durant les vacances scolaires. D’autres saisonniers alternent les périodes de chômage et les emplois saisonniers dans différents secteurs d’activité. Enfin, certains travaillent en été dans les champs et sont employés au conditionnement des légumes à partir de l’automne.</p>
<p>De fait, la grande majorité d’entre eux sont en CDD et l’accès à un CDI reste rare. Sur une centaine de saisonniers du terrain d’enquête, moins de dix ont pu accéder à ce statut. Ils ont été choisis en raison de leur ancienneté ou pour leurs compétences (réparation de machines, conduite de tracteurs, par exemple).</p>
<h2>Un déficit d’informations</h2>
<p>Les travailleurs de l’agriculture biologique font donc face à des conditions de travail difficiles et à un avenir relativement incertain. Si les travaux scientifiques traitant de ce sujet le soulignent déjà, on souffre également d’un déficit d’informations à propos des pratiques de travail en bio.</p>
<p>Il faudrait pouvoir répondre quantitativement à ces questions : quelles sont les maladies professionnelles les plus courantes dans ce mode de production ? Existe-t-il des risques professionnels spécifiques au bio ? Quelle est la durée moyenne d’un contrat de travail d’un saisonnier dans ce secteur ?</p>
<p>La réponse à ces différentes questions représente un chantier important et nécessaire à la meilleure connaissance d’une alimentation attirant toujours plus de consommateurs.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/132048/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Germain Bonnel ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Ce que nous révèle une vaste enquête, conduite entre 2013 et 2018, sur les personnes qui travaillent dans les champs de l’agriculture biologique française.Germain Bonnel, Doctorant en sociologie (laboratoire CeRIES), ATER à l'Université de Lille, Université de LilleLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1207992020-02-04T17:07:50Z2020-02-04T17:07:50ZSclérose en plaques : comment je suis passée du fauteuil roulant au vélo en changeant mon alimentation<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/287765/original/file-20190812-71926-2gfge2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=1%2C1%2C957%2C636&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Terry Wahls avant et après avoir changé son régime alimentaire.</span> <span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span></figcaption></figure><p>Lorsque j’ai reçu mon premier diagnostic de sclérose en plaques (SEP) j’ai fait ce que font la plupart des médecins lorsqu’ils reçoivent un diagnostic grave. J’ai commencé à lire les dernières études sur le sujet. </p>
<p>J’ai été bouleversée de découvrir que dans les dix ans suivant le diagnostic, la moitié des personnes atteintes de SEP sont incapables de travailler en raison d’une fatigue sévère et un tiers d’entre elles ont de la difficulté à marcher.</p>
<p><a href="https://scleroseenplaques.ca/a-propos-de-la-sp/quest-ce-que-la-sp">La sclérose en plaques</a> est une maladie inflammatoire chronique dans laquelle le système immunitaire s’attaque au cerveau et la moelle épinière. Au début, les épisodes sont marqués par des périodes d’aggravation (poussées) et des périodes d’amélioration (rémissions). Avec le temps, les dommages s’accumulent, le cerveau et la moelle épinière rétrécissent lentement et le niveau d’invalidité augmente progressivement. Chaque patient est touché différemment en raison de l’emplacement spécifique de l’accumulation des dommages.</p>
<h2>Mon histoire</h2>
<p>Les médecins m’ont prescrit les médicaments les plus récents, mais mon état a continué à se détériorer. Végétarienne depuis 20 ans, j’ai considéré le régime paléolithique – qui imite le régime de base de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs – et qui prétend pouvoir traiter les maladies auto-immunes.</p>
<p>Selon <a href="https://www.researchgate.net/profile/Loren_Cordain">Loren Cordain</a>, chercheur et défenseur du régime paléo, en ne mangeant pas de céréales, de légumineuses et de produits laitiers – des aliments introduits dans l’alimentation humaine il y a 10 000 ans – les patients ont un apport moindre de <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/british-journal-of-nutrition/article/modulation-of-immune-function-by-dietary-lectins-in-rheumatoid-arthritis/64F4903A728BBA42F21F233D9C50C2EC">lectines alimentaires</a> (protéines présentes dans la plupart des plantes).</p>
<p>La théorie de Cordain est que les lectines alimentaires augmentent l’inflammation chez les patients sensibles. Il a également émis l’hypothèse que certains patients atteints de polyarthrite rhumatoïde présenteraient moins de symptômes s’ils consommaient moins d’aliments contenant de la lectine.</p>
<p>J’ai lu l’<a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14708953">article</a> de Cordain dans <a href="https://www.mayoclinicproceedings.org/content/aims">Mayo Clinic Proceedings</a>, qui examinait les différences entre le régime paléothique et le régime moderne occidental et les avantages théoriques du paléo pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Estimant que le risque d’adopter cette diète pour essayer de ralentir mon déclin était faible, je me suis remise à manger de la viande.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/a-quoi-est-due-la-sclerose-en-plaques-ce-que-lon-sait-ce-que-lon-ignore-105936">À quoi est due la sclérose en plaques ? Ce que l’on sait, ce que l’on ignore</a>
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<p>L’année suivante, ma maladie est passée au stade de la <a href="https://scleroseenplaques.ca/a-propos-de-la-sp/formes">sclérose en plaques progressive secondaire</a>. Dans cette phase, il n’y a pas de rémission spontanée. Une fois perdues, les fonctions disparaissent à jamais et la seule issue est le fauteuil roulant. Afin de ralentir ce déclin, j’ai subi une chimiothérapie visant à affaiblir mon système immunitaire, lui rendant la tâche d’attaquer mon cerveau et ma moelle épinière plus ardue. Mais cela n’a pas marché.</p>
<p>En 2007, sept ans après mon diagnostic initial, j’étais trop faible pour m’asseoir sur une chaise ordinaire. J’étais constamment épuisée et j’avais des crises de plus en plus graves de <a href="https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=nevralgie-faciale-trijumeau-douleur-visage-pm-traitements-medicaux-de-la-nevralgie-faciale">névralgie du trijumeau</a>, une vive douleur au visage, ressentie comme une décharge électrique.</p>
<p>Cet été-là, j’ai fait des recherches sur ce que je pouvais faire pour protéger mon cerveau, en me concentrant sur les vitamines et les suppléments nutritionnels pour soutenir davantage ma <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mitochondrie">mitochondrie</a> – élément essentiel dans la production d’énergie nécessaire au fonctionnement de la cellule.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/KLjgBLwH3Wc?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">En 2011, Terry Wahls a raconté son combat contre la sclérose en plaques lors d’une conférence TED.</span></figcaption>
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<p>Selon une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18074639">théorie</a> du docteur M. Flint Beal, professeur de neurologie à l’Université Cornell, les maladies du cerveau peuvent être plus graves en raison des mitochondries qui fonctionnent mal. J’ai commencé à prendre plus de suppléments pour soutenir la santé de mes cellules, mais encore peu de choses ont changé.</p>
<p>J’ai donc décidé de me soigner en espérant ralentir la progression de la SEP. Je ne m’attendais pas reprendre mes tournées à l’hôpital, à faire de la randonnée et du vélo à nouveau et encore moins à diriger un important <a href="https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT02914964?term=TERRY+WAHLS&rank=2">essai clinique</a> pour tester mes hypothèses sur l’utilisation de l’alimentation pour traiter la fatigue liée à la SEP. Mais c’est ce qui s’est passé.</p>
<h2>Mon nouveau régime</h2>
<p>En identifiant les nutriments clés pour la santé du cerveau, j’ai conçu mon propre régime inspiré du Paléo. Je voulais maximiser ma consommation des nutriments que je prenais sous forme de suppléments, les puisant plutôt directement dans les aliments que je mangeais.</p>
<p>Le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30736445/">nouveau régime</a> que j’ai créé m’a permis d’augmenter considérablement ma consommation de légumes. Chaque jour, je consommais trois assiettes de légumes à feuilles vertes, des légumes riches en soufre et très pigmentés. Je mangeais de la viande avec modération en éliminant les grains, œufs, produits laitiers et légumineuses contenant du gluten. J’ai aussi ajouté des aliments fermentés, pleins de bonnes bactéries pour la santé digestive, des algues riches en minéraux et des abats plus riches en nutriments.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/283857/original/file-20190712-173338-1g25tho.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le régime de Wahls comprenait de grandes portions de légumes verts à feuilles, riches en vitamines et minéraux.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/kale-leafy-greens-vegetable-box-hold-714610834?src=WZ3pHEy1B-GAzAzp6V6eug-1-21&studio=1">Shutterstock</a></span>
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<p>Trois mois après avoir commencé à suivre ce régime, ma fatigue avait disparu de même que les décharges électriques au visage. J’ai commencé à faire ma tournée des patients de l’hôpital avec une canne. Après six mois, j’ai commencé à marcher sans canne. À neuf mois, je suis remontée sur mon vélo pour la première fois en six ans et j’ai fait le tour du quartier. Après 12 mois de cette nouvelle diète, j’ai fait 29 kilomètres à vélo avec ma famille. Si j’arrêtais le régime, les décharges électriques réapparaissaient dans les 24 heures.</p>
<h2>Ce que dit la science</h2>
<p><a href="https://www.hopkinsmedicine.org/about/leadership/biography/paul-rothman">Paul Rothman</a>, alors chef de la médecine à l’Université de l’Iowa, m’a demandé de rédiger un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19918474">rapport de cas</a> parce qu’une rémission après une sclérose en plaques progressive est rare.</p>
<p>J’ai travaillé avec mon équipe médicale traitante, qui a documenté mon cas, faisant état des changements dans mon alimentation, des suppléments ingérés, de mon traitement de stimulation électrique neuromusculaire (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29162949) et de ma thérapie physique intensive.</p>
<p>Rothman m’a également demandé de rédiger le <a href="https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT01381354?term=TERRY+WAHLS&rank=5">protocole</a> que j’avais utilisé pour mener une étude d’innocuité et de faisabilité. Mon protocole comprenait l’alimentation, la réduction du stress, l’exercice et la stimulation électrique des muscles. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24476345">L’étude pilote</a> suggère que le protocole complexe « peut réduire la fatigue et améliorer la qualité de vie des sujets atteints de SEP progressive ».</p>
<p>Depuis, nous avons mené <a href="https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT01915433?term=terry+wahls&rank=1">deux autres petits essais pilotes</a> avec des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30050374">résultats favorables</a> démontrant que l’intervention alimentaire est sécuritaire et peut être soutenue par plus de la moitié des personnes qui commencent le protocole. La <a href="https://www.nationalmssociety.org/">National Multiple Sclerosis Society</a> finance notre <a href="https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT02914964?term=NCT02914964&rank=1">essai clinique</a> pour tester l’effet du régime alimentaire sur la fatigue. Il s’achèvera en 2020.</p>
<p>Aujourd’hui, l’idée que l’alimentation a un impact sur la sclérose en plaques est à l’étude chez les chercheurs en SEP et chez de nombreux neurologues et patients. Toutefois, les neurologues de la Société nationale américaine de la sclérose en plaques (US National Multiple Sclerosis Society), demeurent prudents. « Bien que de nombreuses stratégies diététiques différentes soient promues pour les personnes atteintes de SEP, il n’y a actuellement pas suffisamment de preuves pour recommander l’une ou l’autre de ces stratégies », peut-on lire dans <a href="http://www.nationalmssociety.org/NationalMSSociety/media/MSNationalFiles/Documents/Diet-and-Multiple-Sclerosis-Bhargava-06-26-15.pdf">ce communiqué</a>.</p>
<p>Tant que les résultats de mon essai clinique ne seront pas connus, nous ne serons pas en mesure de dire dans quelle mesure mon protocole alimentaire est efficace pour réduire la fatigue chez les personnes atteintes de sclérose en plaques. Mais selon ma propre expérience, ce que je mange a une influence.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/120799/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Terry Wahls détient des actions dans Dr. Terry Wahls LLC, The Wahls Institute, PLC, et le site Web <a href="http://www.terrywahls.com">www.terrywahls.com</a>. Elle est conférencière rémunérée pour Genova Diagnostics, Metagenics et BioCeuticals. Elle est titulaire des droits d'auteur de la Diète Wahls(TM) et du Protocole Wahls(R). Elle reçoit du financement de la National Multiple Sclerosis Society. Elle est affiliée à l'Université de l'Iowa.</span></em></p>Un médecin atteinte de sclérose en plaques qui a connu un ralentissement de son déclin en changeant son alimentation cherche maintenant à comprendre comment c’est arrivé.Terry Wahls, Clinical Professor of Internal Medicine, University of IowaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1303172020-01-21T19:04:55Z2020-01-21T19:04:55ZDana, 12 ans : Pourquoi les oignons me font pleurer ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/311124/original/file-20200121-117933-11tb2dx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C21%2C4669%2C4648&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Il existe quelques stratégies pour éviter de pleurer en coupant des oignons.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/vecteur-personnage-dessin-anime-oignon-frais_3854568.htm#page=1&query=onion&position=12">Rawpixel.com/Freepik</a></span></figcaption></figure><p>Les oignons sont cultivés et consommés dans le monde entier, et quiconque en a déjà coupé un sait qu’ils peuvent nous faire pleurer. Cela se produit parce que les oignons libèrent un produit chimique irritant qui pique les yeux.</p>
<p>Les oignons sont principalement composés d’eau, ainsi que de quelques vitamines et de sucres. Ils contiennent également des composés qui comprennent du soufre, un élément naturellement présent dans de nombreuses substances odorantes. C’est une des façons dont les plantes se défendent : elles produisent des substances qui repoussent les créatures qui pourraient les manger. D’autres plantes ont des épines ou des feuilles qui piquent, ou sont faites de cellules spéciales qui les rendent difficiles à mâcher.</p>
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<figcaption><span class="caption">Peut-on couper un oignon sans pleurer ? (La chaîne des Cobayes).</span></figcaption>
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<p>Quand on coupe un oignon, une molécule contenant du soufre appelée sulfoxyde de propyle s’échappe dans l’air. Quand elle est en contact avec l’eau, présente dans l’air de la cuisine et autour des yeux, elle se transforme en acide sulfurique, irritante et ayant une forte odeur. Pour se protéger, nos yeux vont produire des larmes pour l’éliminer.</p>
<p>Il existe quelques astuces pour éviter cette mauvaise expérience. La prochaine fois que tu t’apprêtes à couper un oignon, commence par couper et jeter un peu de l’extrémité de la racine, à laquelle pendent de nombreuses petites racines filandreuses. Cela permet à la plupart des composés sulfuriques nocifs, qui se trouvent dans la racine, de ne pas s’échapper. Tu peux ensuite retirer la pointe de l’oignon, peler sa peau et le couper en tranches.</p>
<p>Certains cuisiniers refroidissent les oignons pendant 30 minutes avant de les couper, ce qui est utile car les composés sulfurés ne s’échappent pas aussi facilement dans l’air lorsqu’ils sont froids.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.dianerottner.com/">Diane Rottner</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
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<p><em>Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : tcjunior@theconversation.fr. Nous trouverons un·e scientifique pour te répondre.</em></p>
<p><em>Illustration : <a href="https://www.dianerottner.com/">Diane Rottner</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/130317/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Minda Daughtry ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les oignons libèrent une substance irritante pour se défendre, mais il existe quelques techniques pour ne pas (trop) pleurer.Minda Daughtry, Extension Agency, Agriculture – Horticulture, North Carolina State UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1274682019-11-26T19:29:22Z2019-11-26T19:29:22ZLe « bio » expliqué aux enfants<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/303706/original/file-20191126-112539-1eh3u4k.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C8%2C4517%2C2784&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Du champ à l'assiette, qu'est ce qu'un aliment « bio » ?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.freepik.com/vecteurs-libre/illustration-bande-dessinee-agricole-intelligente-ecologique_5901229.htm#page=1&query=farm&position=36">Vectorpouch / Freepik</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Tu entends de plus en plus parler de bio autour de toi. Tu as peut-être remarqué que chaque jour à la cantine, on te propose un plat ou un aliment bio. Tes parents achètent peut-être des aliments bio : des fruits, des légumes, de la viande ou du café bio par exemple. Et ils ne sont pas les seuls puisque trois Français sur quatre déclarent consommer du bio au moins une fois par mois.</p>
<h2>C’est quoi un aliment bio ?</h2>
<p>Comment savoir qu’un produit est bio ? La façon la plus simple c’est de regarder les emballages. Deux logos principaux permettent d’identifier un produit bio : un logo européen et le logo « AB » pour agriculture biologique (que tu as sûrement déjà vu).</p>
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<figcaption><span class="caption">L’agriculture biologique expliquée aux enfants (AgenceBio).</span></figcaption>
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<p>Mais cela ne nous dit pas en quoi ces produits sont différents. Sans rentrer dans les détails techniques, il faut juste que tu saches que les aliments bio sont produits de façon différente par rapport à l’agriculture classique (que l’on appelle aussi agriculture conventionnelle).</p>
<p>Dans l’agriculture conventionnelle, certaines choses sont autorisées mais sont interdites en agriculture biologique. Dans l’agriculture bio, on ne doit pas utiliser des produits issus de l’industrie chimique. En ce qui concerne la viande, les agriculteurs bio élèvent leurs animaux dans des conditions plus agréables et les soignent avec des médicaments plus naturels.</p>
<p>Les paysans qui produisent en bio préfèrent produire de cette façon plutôt que de façon traditionnelle. Par ailleurs, ce type de production leur permet d’un peu mieux gagner leur vie. En effet, les produits bio sont un peu mieux payés, notamment parce qu’ils sont plus demandés. Les paysans peuvent donc les vendre plus cher que des produits conventionnels.</p>
<h2>Est-ce qu’on en fait beaucoup en France ?</h2>
<p>Pas tant que ça finalement. En France, 2 millions d’hectares sont cultivés en bio par 42 000 producteurs. Le chiffre semble important mais cela représente environ une exploitation agricole sur dix. C’est essentiellement dans le sud (Languedoc-Roussillon et Provence) que l’on trouve la plus grande part des exploitations bio.</p>
<p>En Europe, on compte environ 300 000 fermes bio. Dans le monde, on estime qu’un seul champ sur 100 est en bio. Comme les agriculteurs français n’arrivent pas à satisfaire en totalité la demande, on est obligé d’importer des produits bios venant d’autres pays (fruits, surgelés, jus de fruits, par exemple) afin que les consommateurs français puissent trouver les produits qu’ils souhaitent.</p>
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<figcaption><span class="caption">« Agriculture biologique : le secteur qui monte, qui monte… » (France 24).</span></figcaption>
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<p>Pourquoi ces chiffres modestes ? Essentiellement parce que le passage au bio représente un risque important pour le paysan. Il dispose de moins de produits pour soigner ou protéger les plantes et les animaux. De plus, il « perd » environ deux années de production lors du passage de l’agriculture conventionnelle au bio. Il risque d’avoir une production moins importante mais dépensera moins tout en devant employer un peu plus de personnel. Donc, tout cela doit se calculer au plus juste et c’est ce qui peut expliquer en partie que certains agriculteurs hésitent !</p>
<h2>Le bio, c’est bon pour la planète ?</h2>
<p>Parce qu’on utilise moins de produits issus de la chimie pour produire du bio, les produits biologiques sont moins polluants, pour les sols, les cours d’eau, comme pour la santé des agriculteurs.</p>
<p>Mais le bio, ce n’est pas forcément produit dans une petite ferme. Si la taille moyenne d’une exploitation en agriculture bio est de 48 hectares, on peut aussi avoir de grandes exploitations, avec de l’élevage intensif, ou des usines avec des méthodes de fabrication industrielle. Si tu achètes au supermarché des biscuits au chocolat bio, ils ont probablement été fabriqués dans une usine et transportés par camion jusqu’au magasin. Le chocolat a été produit en Afrique ou en Amérique du Sud, et il a fallu le transporter jusqu’à l’usine qui a fabriqué les biscuits. Il se passe un peu la même chose quand on achète des fruits et des légumes bio qui ne sont pas de saison, et qui viennent de l’autre bout du monde. Alors même si le produit est bio, cela ne veut pas forcément dire qu’il n’y a pas du tout de pollution !</p>
<h2>Peut-on se nourrir exclusivement de bio ?</h2>
<p>Oui c’est possible, à condition de passer un peu plus de temps pour trouver tous les produits dont tu as besoin. En effet, tu as sans doute remarqué que les supermarchés ont désormais un rayon bio plus ou moins important selon les cas.</p>
<p>Des magasins bio ne proposant que des produits certifiés se sont développés. Si tu veux consommer exclusivement bio, il faudra en revanche y consacrer un budget plus important. Au-delà de l’alimentation, tu peux aussi vivre 100 % bio si tu le souhaites puisqu’il existe de nombreux produits d’hygiène, de nettoyage de bien-être ou de parapharmacie qui sont labellisés bio !</p>
<p>Un autre aspect de la question concerne le bénéfice de l’alimentation bio par rapport à l’alimentation classique. De nombreuses études scientifiques ont été menées mais pour être tout à fait exact, le bénéfice supposé du bio relève un peu plus d’une conviction que d’une vérité scientifique bien établie. En effet beaucoup de paramètres rentrent en ligne de compte : fréquence, autres habitudes alimentaires ou environnement direct.</p>
<p>Produire ou consommer bio, c’est faire ou acheter des produits différents. Le bio ne garantit pas pour autant que c’est meilleur, notamment en termes de saveurs, c’est avant tout une affaire de goût personnel ! La progression régulière de l’alimentation biologique répond en partie aux nouvelles attentes des consommateurs notamment en termes d’écologie ou d’environnement mais de nombreux défis attendent encore l’agriculture mondiale. Par exemple, serons-nous capables de nourrir 10 milliards d’habitants en 2050 ? Les agriculteurs, les chercheurs et les agronomes travaillent sur ce sujet et une partie de la solution proviendra sûrement du bon équilibre entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.dianerottner.com/">Diane Rottner</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
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<p><em>Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : tcjunior@theconversation.fr. Nous trouverons un.e scientifique pour te répondre.</em></p>
<p><em>Illustration : <a href="https://www.dianerottner.com/">Diane Rottner</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/127468/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Le « bio » est le diminutif pour décrire un produit issu de l’agriculture biologique. Mais le bio c’est quoi ? Est-ce qu’on en fait beaucoup en France ? Et peut-on se nourrir uniquement de bio ?Xavier Hollandts, Professeur de Stratégie et Entrepreneuriat, Kedge Business SchoolFlorine Livat, Associate Professor of Economics, Kedge Business SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1255992019-11-05T17:06:09Z2019-11-05T17:06:09ZLes fruits et légumes « moches », bien plus qu’une arme antigaspi<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/298508/original/file-20191024-170475-btwule.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=319%2C8%2C4914%2C3819&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les irrégularités n’affectent en rien la qualité nutritionnelle des légumes.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/1DtkOfisieg">Markus Spiske / Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span></figcaption></figure><p>Le gaspillage alimentaire représente en France, <a href="http://presse.ademe.fr/wp-content/uploads/2016/05/DP_Etude-ADEME_-pertes-et-gaspillages-alimentaires.pdf">selon l’Ademe</a>, 10 millions de tonnes de produits encore consommables jetés, soit au total 16 milliards d’euros. Les principales filières responsables de ce gâchis sont la production (à hauteur de 32 %), la transformation (21 %), la distribution (14 %) et la consommation (33 %). Toutes filières confondues, les fruits et légumes représentent respectivement 22 et 24 % de ce gaspillage alimentaire.</p>
<p>Dans ce contexte, les <a href="https://www.lsa-conso.fr/gaspillage-alimentaire-ou-en-sont-les-magasins,279397">distributeurs</a> s’engagent, par contraintes légales ou convictions, en développant des plans antigaspi. Les hyper et supermarchés mettent en œuvre différentes actions, telles que le stickage et la mise en avant des produits à date courte, ainsi que le don des invendus.</p>
<p>Certains proposent également à leurs clients des fruits et légumes difformes ou « moches », qui peuvent comporter jusqu’à 10 % d’altérations – non-respect de certains standards de taille, de forme, d’absence de taches, etc. Ils sont généralement réservés à l’industrie agro-alimentaire, pour y être transformés, ou directement jetés. Par exemple, sur l’ensemble de la production de tomates, 60 % sont effectivement mangées et 40 % sont directement jetées car elles sont jugées « moches » (non calibrées ou présentant des défauts d’aspects).</p>
<h2>Des consommateurs (en principe) enthousiastes</h2>
<p>Face à la communication abondante que certains distributeurs ont fait de cette nouvelle offre économique et responsable (à l’image d’<a href="https://www.intermarche.com/enseigne/magazine/legumes-moches-goutes-et-approuves">Intermarché</a>), les consommateurs semblaient plutôt favorables à ces initiatives, considérant les grands groupes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0969698917306641">légitimes</a> pour le faire. Les publicités réalisées indiquent généralement que les fruits et légumes moches respectent la santé des consommateurs, ont bon goût et qu’ils sont moins chers (généralement 30 % moins que les standards).</p>
<p>Ces publicités sont perçues par les consommateurs comme crédibles et ils les apprécient, sans qu’elles dégradent l’image-prix des distributeurs. Elles renforcent leur image d’enseigne responsable et améliorent la confiance des consommateurs à leur égard.</p>
<p>Pour autant, s’ils se montrent favorables dans l’idée, tous ne sautent pas le pas d’acheter ces fruits et légumes moches. Résultat, les distributeurs en proposent de moins en moins, voire plus du tout comme chez Auchan. Pour comprendre cette réticence, on distingue deux grands types de consommateurs.</p>
<h2>Terriens contre pragmatiques</h2>
<p>Une <a href="https://www.editions-ems.fr/revues/decisions-marketing/articlerevue/1787-quand-manger-des-fruits-et-l%C3%A9gumes-difformes-contribue-au-bien-%C3%AAtre-alimentaire-analyse-d%E2%80%99un-oxymore-par-les-valeurs.html">étude qualitative</a> a été récemment conduite auprès de 30 consommateurs, de 21 à 63 ans, habitant à la ville ou à la campagne, cultivant ou pas leur propre verger de fruits et/ou potager, et achetant leurs fruits et légumes dans différents circuits de distribution (producteurs, AMAP, marchés, primeurs, magasins biologiques, hypermarché, supermarché et proximité). De cet échantillon, on peut tirer deux principaux types de consommateurs.</p>
<p>D’un côté, les clients que l’on peut qualifier de « terriens » ou d’« enracinés » achètent en hyper et supermarchés mais également via d’autres circuits de distribution (marchés, AMAP, primeurs et magasins biologiques).</p>
<p>Ils sont donc souvent confrontés à des fruits et légumes moins standardisés, moins calibrés. Ces clients entretiennent un rapport plus étroit avec la nature, que celui-ci soit réel (présence d’un potager), mémoriel (souvenirs du potager des parents ou grands-parents), voire idéel (intérêt pour la nature et la biodiversité). Ils sont par ailleurs globalement plus âgés (plus de 30 ans) et issus de zones périurbaines ou rurales.</p>
<p>À l’inverse, les consommateurs que l’on peut qualifier de « pragmatiques » ou de « déracinés » réalisent principalement leurs achats de fruits et légumes en hyper et supermarchés. Ils recherchent, consciemment ou inconsciemment, des fruits et légumes esthétiquement jolis, faciles à conserver et surtout à préparer. Ces consommateurs ont une relation plus distanciée à la nature qu’elle soit réelle (absence de potager ou d’expériences dans l’enfance) ou idéelle (faible intérêt pour la production maraîchère). Ils s’avèrent donc peu familiarisés aux singularités de la nature, et sont globalement plus jeunes (moins de 30 ans) et issus de milieux urbains.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"659292008784220160"}"></div></p>
<h2>Les autres vertus des fruits et légumes moches</h2>
<p>Les fruits et légumes moches sont pourtant intéressants à plus d’un titre pour l’ensemble des consommateurs. Et ils ont bien d’autres <a href="https://www.editions-ems.fr/revues/decisions-marketing/articlerevue/1787-quand-manger-des-fruits-et-l%C3%A9gumes-difformes-contribue-au-bien-%C3%AAtre-alimentaire-analyse-d%E2%80%99un-oxymore-par-les-valeurs.html">vertus</a> que celle de limiter le gaspillage alimentaire !</p>
<p>Les entretiens qualitatifs menés ont montré que les fruits et légumes moches suggéreraient aux consommateurs une relation renouvelée à la nature, basée sur la singularité, l’authenticité et les aléas naturels. Ils sensibiliseraient donc les consommateurs à accepter leurs formes, à être proches de la nature et à la protéger. Ils contribueraient enfin à un certain réenchantement de l’alimentation.</p>
<p>Au-delà du rapport à la nature, c’est la relation aux autres que les fruits et légumes difformes redessinent, basée sur la bienveillance et la solidarité. Inconsciemment, d’après l’étude qualitative menée, ils conduiraient les consommateurs à s’interroger sur l’évolution de la société, de leurs rapports aux autres. L’acceptation de la difformité des fruits et légumes moches serait reliée dans leurs esprits à l’acceptation de la différence, à la remise en cause du diktat de l’apparence, à la réintroduction et à l’acceptation de la diversité. Ils pourraient donc contribuer à l’avènement d’une société plus inclusive.</p>
<p>En définitive, l’intégration des fruits et légumes moches aux habitudes alimentaires des consommateurs contribuerait à leur bien-être individuel (bons pour la santé), au bien-être environnemental (diminution du gaspillage alimentaire) mais également au bien-être social (ouverture sur les autres et leurs spécificités).</p>
<h2>Déconditionner les consommateurs</h2>
<p>Pour espérer voir évoluer les comportements d’achat des consommateurs, une rééducation préalable aux aléas de la nature est toutefois nécessaire. Il faudrait les déconditionner de leurs habitudes d’achats fortement déterminées par des signaux visuels. Plus largement, toutes les initiatives récentes en matière d’agriculture urbaine ou de verdissement de la ville pourraient les aider à renouer avec la nature et ses singularités, et faire évoluer leur conception du bien-être liée à la consommation d’aliments d’origine végétale.</p>
<p>Dans certains magasins, les fruits et légumes moches sont transformés en <a href="http://www.leparisien.fr/societe/avec-cyfruileg-les-invendus-se-transforment-en-soupes-et-confitures-28-02-2019-8016432.php">jus, en soupes, en confitures</a>, et proposés à prix réduit au sein du rayon fruits et légumes, à côté des produits standards.</p>
<p>Ces démarches devraient être complétées par des dispositifs (avec de l’information sur le lieu de vente via des affiches, des bornes digitales, des <em>flashcodes</em> permettant d’accéder à des informations complémentaires sur les fruits et légumes moches, des animations) informant les consommateurs sur la filière des fruits et légumes non calibrés, leur provenance, leurs conditions de production. Et, enfin, leur rappeler que leur intérêt nutritionnel et gustatif est tout à fait similaire que celui des fruits et légumes standards…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/125599/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>On parle souvent des bienfaits des fruits et légumes moches pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Mais ils ouvrent aussi nos esprits à la différence…Cindy Lombart, Professeure de marketing, AudenciaDidier Louis, Maître de conférences, techniques de commercialisation, IUT de Saint-Nazaire, Université de NantesGervaise Debucquet, Associate professor, AudenciaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1242232019-10-15T18:59:59Z2019-10-15T18:59:59ZVarier son alimentation diminue le risque de maladie. Mais qu’entend-on par « variété » ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/294417/original/file-20190926-51438-1o0b3dk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Des études ont montré qu'une alimentation diversifiée et variée est importante pour le maintien d'une bonne santé.</span> <span class="attribution"><span class="source">shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Depuis la fin des années 1970, diversifier son alimentation est considéré comme une composante essentielle d'une saine alimentation. S'assurer d'avoir un bon équilibre entre les différents nutriments est primordial pour rester en bonne santé. La diversité alimentaire est également un indicateur clé <a href="http://www.ifpri.org/publication/dietary-diversity-indicator-food-security-or-dietary-quality">de la qualité de l'alimentation et de l'adéquation nutritionnelle</a>. </p>
<p>Mais en quoi consiste une alimentation variée et quel est son lien avec le risque de maladies ?</p>
<p>L'épidémiologie nutritionnelle - un domaine de recherche médicale qui étudie la relation entre la nutrition et la santé dans les populations - est en voie de passer d'une approche centrée sur les nutriments à une autre centrée sur l'alimentation. Cela s'explique par le fait que des données récentes montrent que les schémas globaux <a href="https://health.gov/dietaryguidelines/2015/guidelines/chapter-1/">d'apports alimentaires habituels et à long terme</a> permettent de mieux prédire le risque de maladie.</p>
<h2>La variété mène à la santé</h2>
<p>Actuellement, il n'existe pas de méthodologie normalisée pour évaluer la variété ou la diversité d'un régime alimentaire. Il est donc très difficile de comparer les études sur les effets de la diversité alimentaire sur la santé. Malgré cela, la plupart des études montrent qu'un régime alimentaire diversifié, composé de cinq à six groupes d'aliments de base, améliore la survie et réduit les maladies comparativement à un régime ne comprenant que trois groupes alimentaires de base.</p>
<p>Notre étude préliminaire de la documentation publiée a révélé un nombre croissant de données probantes qui appuient l'idée qu'une plus grande diversité alimentaire (au moins cinq ou six groupes alimentaires) est associée à un risque réduit de <a href="https://doi.org/10.1186/s12991-017-0162-2">dépression</a>, de <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1002085">diabète de type 2</a>, <a href="https://doi.org/10.1016/j.jaci.2013.12.1044">d'asthme, d'allergies alimentaires</a>, <a href="https://doi.org/10.1038/sj.ijo.0803029">de syndrome métabolique</a>, <a href="https://doi.org/10.1017/S0007114511006787">d'ostéoporose</a> et même <a href="https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs12603-011-0081-x">de mortalité</a>. </p>
<p>La diversité alimentaire, en particulier la diversité des légumes et des fruits, a également été associée à une réduction du risque de plusieurs cancers, dont les cancers <a href="https://doi.org/10.1007/s00394-008-0722-y">de la bouche et du pharynx</a>, <a href="https://doi.org/10.1016/j.oraloncology.2008.02.011">du larynx</a>, <a href="http://doi.org/10.1158/1055-9965.EPI-10-0489">des poumons</a> et <a href="https://doi.org/10.1002/ijc.25636">de la vessie</a>. </p>
<p>De plus, les principaux indicateurs de risque de maladies chroniques liées au métabolisme et à la circulation sanguine semblent également être meilleurs chez les personnes <a href="https://doi.org/10.1079/PHN2005887">en santé</a> et <a href="https://doi.org/10.1186/s12872-018-0807-3">en moins bonne santé</a> qui ont une alimentation plus diversifiée. Des améliorations constantes ont été observées avec une diminution de l'hypertension et des taux sériques de triglycérides. </p>
<h2>Risques liés à la diversité alimentaire</h2>
<p>En revanche, l'association entre la diversité alimentaire et le risque d'obésité ou de cancer colorectal suscite une plus grande controverse. La consommation d'une plus grande variété d'aliments peut entraîner une augmentation de la consommation de calories, ce qui, à son tour, peut causer l'obésité. </p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La recherche présente des résultats contradictoires dans la relation entre la diversité alimentaire et le risque d'obésité ou de cancer colorectal.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Il existe des études qui montrent une <a href="https://doi.org/10.1186/1471-2458-13-314">association positive</a> entre une <a href="https://doi.org/10.1079/PHN2005887">plus grande diversité alimentaire et un poids plus élevé</a>. Cependant, la plupart des études ont conclu à <a href="https://doi.org/10.5430/jnep.v4n1p50">un lien négatif</a> entre la diversité et <a href="https://doi.org/10.5430/jnep.v4n1p50">le risque d'obésité</a>, tandis que d'autres <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pone.0047632">ne rapportent aucune association</a>.</p>
<p>Cette incohérence apparente dans la littérature pourrait souligner l'importance de la variété au sein de groupes alimentaires spécifiques. Par exemple, une étude portant sur 452 269 participants de 10 pays européens a montré que les personnes qui consomment la plus grande variété de fruits et légumes ont vu <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ijc.27517">leur indice de masse corporelle moyen diminuer</a>, malgré une augmentation de leur apport énergétique. Une plus grande variété au sein de groupes alimentaires spécifiques peut également expliquer les résultats contradictoires pour le cancer colorectal. </p>
<p>La consommation d'une grande variété de fruits a été associée à un risque plus élevé de cancer du rectum après 13 ans de suivi dans <a href="https://doi.org/10.1002/ijc.29640">une étude</a>, mais n'était pas liée au cancer colorectal dans une autre <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8781738">étude cas-témoin menée au nord de l'Italie</a>. En fait, cette étude a également montré que la consommation d'une plus grande variété de fruits et de légumes réduisait le risque de cancer colorectal.</p>
<p>Il convient de noter que la diminution la plus constante du risque de maladie a été observée lorsque les gens augmentent la diversité des légumes qu'ils consomment. Mais la variété au sein d'autres groupes alimentaires, comme les céréales, n'était pas associée à des effets sur la santé ou l'était négativement, comme c'était le cas pour une plus grande variété d'apports en viande.</p>
<h2>Favoriser une alimentation saine</h2>
<p>Le Canada a un <a href="https://food-guide.canada.ca/en/">nouveau guide alimentaire</a> qui sert d'outil pratique pour l'éducation du public en matière de nutrition et s'inscrit dans une politique nationale d'amélioration de l'alimentation. Le Guide alimentaire canadien a suscité des discussions sur ce que signifie manger sainement au Canada, même au sein de <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1227294/parti-conservateur-guide-alimentaire-canadien-saskatoon">la classe politique</a>.</p>
<p>Nous voulons soulever deux questions précises au sujet du nouveau Guide alimentaire, qui méritent plus d'attention en matière de recherche et de politiques. Premièrement, <a href="https://food-guide.canada.ca/en/food-guide-snapshot/">le nouveau Guide alimentaire canadien se limite maintenant à seulement trois groupes alimentaires principaux</a>. Cela représente une réduction par rapport aux quatre groupes alimentaires du Guide précédent et aux cinq ou six groupes des recommandations alimentaires canadiennes des années 1940. Le message que cela donne aux Canadiens, c'est qu'une alimentation saine ne nécessite que trois groupes d'aliments différents, malgré le fait que la science nous dit le contraire. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-nouveau-guide-alimentaire-canadien-est-il-un-echec-culturel-110239">Le nouveau guide alimentaire canadien est-il un échec culturel?</a>
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<p>Les données que nous avons examinées ont montré que les résultats pour la santé et la survie s'améliorent lorsque l'alimentation régulière d'une personne comprend au moins cinq à six grands groupes alimentaires (fruits, légumes, produits laitiers, céréales et protéines). </p>
<p>Deuxièmement, il y a encore moins de directives alimentaires sur la signification de la variété pour les Canadiens. Auparavant, ils recevaient au moins deux recommandations précises pour assurer un apport adéquat en vitamine A et en folate en consommant un légume vert foncé et un légume orange ou un fruit orange. </p>
<p>Le <a href="https://www.eatforhealth.gov.au/guidelines/australian-guide-healthy-eating">Guide alimentaire australien</a> donne une définition de ce que signifie avoir un régime alimentaire diversifié. Il dit aux consommateurs de manger différents types et couleurs de légumes, ainsi que des légumineuses ou haricots. </p>
<p>Les <a href="http://www.ift.org/knowledge-center/focus-areas/food-health-and-nutrition/dietary-guidelines.aspx">directives diététiques américaines</a> recommandent spécifiquement aux consommateurs de choisir « une variété de légumes de tous les sous-groupes : vert foncé, rouge et orange, légumineuses (haricots et pois), féculents et autres ». Ces deux directives diététiques donnent à leurs citoyens et même aux chercheurs des indications plus claires sur ce que signifie avoir une alimentation variée dans le cadre d'une alimentation saine.</p>
<p>Il est nécessaire d'accorder plus d'attention à la diversité alimentaire dans les politiques et la recherche. Cela devrait comprendre des conseils plus précis qui tiennent compte des données probantes sur les différents effets sur la santé du choix d'une variété d'aliments dans chacun des groupes d'aliments suivants : légumes, protéines, produits laitiers, fruits et céréales. </p>
<p>Une définition claire de la signification et de la mesure, en particulier dans les lignes directrices nationales sur l'alimentation, est essentielle au dialogue sur la saine alimentation au Canada.</p>
<p><em>Ne manquez aucun de nos articles écrits par nos experts universitaires.</em> <a href="https://theconversation.com/ca-fr/newsletters?utm_source=TCCA-FR&utm_medium=inline-link&utm_campaign=newsletter-text&utm_content=expert">Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/124223/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Annalijn I. Conklin reçoit des fonds des Instituts de recherche en santé du Canada et, auparavant, de la Fondation Gates Cambridge.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Hadis Mozaffari ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Une revue de la littérature liée à la diversité dans l’alimentation a révélé que la consommation d’une grande variété d'aliments améliore la santé et le bien-être.Annalijn I. Conklin, Assistant Professor (UBC) & Scientist (CHEOS), University of British ColumbiaHadis Mozaffari, PhD student in Nutritional Epidemiology, University of British ColumbiaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1073852018-11-27T20:19:18Z2018-11-27T20:19:18ZLes projets d’agriculture urbaine peuvent-ils être viables ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/247495/original/file-20181127-76758-1tjiylu.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Dans le container aménagé de la startup Agricool qui produit des fraises. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.instagram.com/p/9LdEXVpr5K/">Compte Instagram Agricool</a></span></figcaption></figure><p>Si l’agriculture en milieu urbain <a href="https://www.metropolitiques.eu/L-agriculture-en-ville-un-projet.html">a toujours existé</a>, son essor et son engouement actuels sont mondiaux, et le territoire français n’est pas en reste. Les urbains attendent aujourd’hui une production agricole locale respectueuse de l’environnement et de la santé humaine, ce à quoi cette agriculture se propose de répondre.</p>
<p>Le « visage » de l’agriculture urbaine <a href="https://theconversation.com/agriculture-urbaine-en-france-le-jeu-des-sept-familles-107381">apparaît complexe</a>. Celle-ci possède en effet des caractéristiques très variées, que ce soit en termes de localisation (en pied d’immeuble, sur les toits, dans les parkings désaffectés, etc.), de type de production (culture végétale ou élevage de petits animaux), de support de culture (pleine terre, substrat, hydroponie), de l’activité (production et commercialisation ou services culturels ou évènementiels, etc.), de sa gouvernance impliquant des acteurs très variés (associations citoyennes, agriculteurs, collectivités, architecte, promoteurs, etc.) ou encore de sa <a href="https://agriurbain.hypotheses.org/2705">raison économique</a>.</p>
<p>Nous allons nous intéresser dans cet article à l’agriculture urbaine sous l’angle économique, en distinguant deux catégories : les lieux de production non marchands (jardins familiaux ou partagés, dits jardins collectifs ou communautaires) ; les fermes marchandes dont l’objectif est de produire et commercialiser leurs productions ou leurs services de façon rentable.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1066816446792122368"}"></div></p>
<h2>L’agriculture urbaine non marchande, un fort enjeu social</h2>
<p>En France, depuis les années 2000, les espaces urbains publics (pieds des arbres, trottoirs, interstices, dents creuses, etc.) ont été progressivement « colonisés » par des cultures de légumes et/ou de fleurs, réalisées sous l’impulsion de citoyens et d’associations de quartiers, de municipalités (Paris et le <a href="https://www.paris.fr/permisdevegetaliser">permis de végétaliser</a>) ou encore d’associations internationales telles les <a href="http://lesincroyablescomestibles.fr/">Incroyables Comestibles</a>.</p>
<p>Les enjeux ne sont ici pas économiques ; ils relèvent plutôt d’un mouvement à visée sociale (mettre de la nourriture à partager ou accessible à tous), éducative et sanitaire pour reconnecter les citadins à la saisonnalité de la production de leurs aliments. Une production alimentaire vivrière n’est pas attendue, même si la culture de végétaux comestibles dans les espaces privés (jardins, balcons, terrasses) <a href="https://www.editions-france-agricole.fr/livres-et-ebooks/droit-et-gestion/agriculteurs-urbains.html">se développe fortement</a>.</p>
<p>Une autre forme, représentée par les jardins collectifs (jardins partagés et jardins familiaux), assure des productions régulières et possède une gouvernance plus organisée. Les objectifs sont également non marchands, les productions de légumes et/ou de petits fruits ou de miel étant destinées aux jardiniers ou aux bénévoles.</p>
<p>Les jardins familiaux, descendants des <a href="https://www.ville-hazebrouck.fr/decouvrir-hazebrouck/patrimoine/la-maison-musee-de-labbe-lemire/">jardins ouvriers de l’abbé Lemire</a>, comportent des parcelles individuelles pouvant aller de 40 m<sup>2</sup> à quelques centaines de m<sup>2</sup>, alors que les jardins partagés occupent des interstices dans les villes, avec des parcelles le plus fréquemment communes de quelques dizaines de m<sup>2</sup>.</p>
<p>Les jardins partagés apparaissent dans les années 2000, portés par des associations de quartiers et accompagnés par les collectivités qui permettent l’occupation des espaces publics pour du jardinage. Quelques subventions permettant l’achat d’outils ou de semences ou de plants leur sont octroyées en échange de services tels que l’organisation de visites pour les écoles, la participation à des évènements promouvant le zéro déchet, une meilleure alimentation, etc.</p>
<p>Le nombre de jardins partagés est aujourd’hui en pleine croissance en France : d’une poignée dans les années 2000, on en compte plus de 400, dix ans plus tard. Et ce chiffre ne cesse de croître. Pour la seule métropole de Bordeaux, on en compte plus de 150, et <a href="https://www.iau-idf.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_1461/NR_773_web.pdf">255 en Île-de-France en 2018</a> alors qu’ils étaient inexistants en 2000.</p>
<p>Concernant les jardins familiaux, bien que l’engouement soit là, leur croissance est bien moindre, le foncier nécessaire étant plus important. Deux associations nationales <a href="http://www.jardinot.org">Jardinot</a> et la <a href="http://www.jardins-familiaux.asso.fr">FNJF</a> gèrent respectivement pour l’une 75 centres de jardins familiaux (avec environ 100 parcelles pour chaque centre) sur le territoire national et pour l’autre plus de trois mille parcelles en région francilienne.</p>
<p>Les bienfaits de ces formes d’agriculture pour les urbains (contact physique avec la nature, lutte contre le stress, alimentation saine, développement des relations sociales avec les autres jardiniers, insertion) sont reconnus depuis longtemps. L’investissement des municipalités pour créer ces jardins étant peu onéreux (de 15 à 500 euros par m<sup>2</sup>), leur entretien et exploitation revenant aux jardiniers, leur existence et pérennité sont essentiellement fragilisées par la pression sur le foncier.</p>
<p>Car la démographie des villes ne cesse de croître, entraînant spéculation et compétition entre les usages habitat et jardinage collectif, et ceci malgré une réglementation protectrice due notamment à différentes lois (du <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000693167&categorieLien=id">26 juillet 1952</a>, <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000888301&categorieLien=cid">10 novembre 1976</a> et la proposition de loi du 10 juillet <a href="https://www.senat.fr/leg/ppl01-368.html">faite par le Sénat 2002</a> favorisant la création de jardins. Ces dernières accordent aux sociétés d’aménagement foncier</p>
<p>et d’établissement rural (<a href="http://www.safer.fr/">Safer</a>) et aux collectivités locales le droit de préemption pour acquérir et aménager ces jardins, tout en permettant aux associations expropriées d’exiger la mise à disposition d’un terrain équivalent.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"969050486363054082"}"></div></p>
<h2>Une centaine d’entreprises porteuses de valeurs</h2>
<p>Les formes d’agriculture urbaine évoquées jusqu’à présent ont des visées essentiellement sociales, leur production alimentaire n’étant pas vendue – même si les jardiniers y trouvent « une nourriture saine et de qualité <a href="https://www.cairn.info/revue-pour-2012-3-page-333.htm?try_download=1">qu’ils n’auraient pas les moyens d’acheter</a> ».</p>
<p>En parallèle se développent en ville des projets de fermes urbaines à visée marchande, revendiquant les mêmes externalités positives sur le plan environnemental, social, sanitaire ou éducatif que leurs cousines à but non lucratif. L’apparition de ces nouvelles structures professionnelles, start-up, TPE ou entreprise de <a href="http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2018_l_agriculture_urbaine-deja_a_la_croisee_des_chemins_1.pdf">plus grande taille</a> impliquent de nombreux changements et transitions de la production à l’insertion dans la ville, de nombreux acteurs – des architectes, des urbanistes, des paysagistes, des collectivités, des scientifiques, etc.</p>
<p>On dénombre ainsi une centaine d’entreprises d’agriculture urbaine en France, dont la plupart sont fédérées au sein de l’<a href="http://www.afaup.org">AFAUP</a>. La région parisienne est actuellement la plus dynamique, sous l’impulsion sans aucun doute de l’<a href="http://www.parisculteurs.paris/">opération « Parisculteurs »</a>, mais de nombreuses municipalités se mobilisent.</p>
<p>Ces fermes urbaines marchandes d’un genre nouveau occupent des petites surfaces, de quelques centaines à quelques milliers de m<sup>2</sup>. Quel que soit leur statut juridique, elles ont une vocation véritablement entrepreneuriale et visent une production de biens (aliments, équipement agricole) et/ou de services leur assurant viabilité et compétitivité. Ces nouvelles fermes productives sont portées très souvent par des personnes non issues du monde agricole, en reconversion ou ayant suivi des formations supérieures en management.</p>
<p>Indépendamment de leur lieu d’implantation (friches, toit, etc.), ces organisations productives et marchandes utilisent des techniques très variées. Il y a celles que l’on qualifie de low-tech : elles cultivent en pleine terre, dans des bacs ou sur substrat, toujours en plein air ou sous abri simple (Veni-verdi, Le Paysan urbain, Cycloponics, Mugo, Terreauciel, Topager, etc.).</p>
<p>Viennent ensuite les fermes high-tech : on les trouve en container et utilisant la lumière artificielle (Agricool, Hydroponic, Agriloops), à la verticale (FUL) et parfois sur des murs composés de matériaux recyclés (Sous les fraises). Elles peuvent recourir à des technologies comme l’hydroponie ou l’aéroponie (Agripolis, Aéromates, Refarmers, Les Sourciers) en y associant des technologies « connectées » dans l’aquaponie, par exemple (AMP, L’Eau à la bouche, Urbanleaf) pour contrôler précisément les milieux de culture.</p>
<p>À cela s’ajoutent d’autres types d’acteurs : fabricants de compost à partir de déchets organiques urbains des ménages et des restaurateurs (les Alchimistes, Moulinot Compost, les Detritivores, etc.), fournisseurs de plants et de semences (bio ou paysannes).</p>
<p>Suivant la technologie utilisée ou la surface (toit, dalles, pied d’immeuble), l’installation de ces fermes nécessite tout d’abord de passer la barrière juridique spécifique au foncier urbain. Il faut ensuite mobiliser des investissements importants – de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs centaines de milliers d’euros, voire plusieurs millions pour des serres verticales high-tech (comme à Romainville) ou sur les toits (Lufa Farm à Montréal) avant d’avoir la première récolte.</p>
<h2>De nouveaux modèles économiques</h2>
<p>Pour être viables économiquement, ces organisations marchandes inventent de nouveaux modèles économiques.</p>
<p>On constate que les « agriculteurs urbains » (sachant que ce statut n’existe toujours pas) ne sont pas seulement des agriculteurs. En plus d’une production alimentaire, les activités recensées dans ce secteur sont multiples : vente d’équipements agricoles, services d’installation et d’entretien de fermes urbaines, formation au jardinage ou aux nouvelles pratiques au sein des entreprises, animation d’ateliers pédagogiques et thérapeutiques, etc.</p>
<p>Selon notre enquête réalisée en 2017, dont les résultats seront publiés prochainement, sur 26 organisations marchandes, 64 % produisent et vendent des produits alimentaires, 20 % des équipements et 16 % créent et commercialisent <a href="https://www.youtube.com/watch?v=RsQJOJC6zcY">des services</a>. Cependant, seulement 24 % d’entre elles ont une seule activité (4 produisent et vendent des légumes et 2 vendent des services), les 76 % restants développent un modèle hybride de pluriactivités entre production et services.</p>
<p>La seule vente de leur production ne suffit pas à rendre leur entreprise rentable par manque de volume, les surfaces exploitées étant faibles et les pratiques culturales n’ayant pas encore atteint leur taux maximum de productivité.</p>
<p>Si le marché pour des produits locaux et sans pesticides de synthèse est là, selon une étude de la Fondation Carrasso, 70 % des Français déclarent favoriser l’achat de <a href="https://www.francetvinfo.fr/culture/cuisine/consommation-les-francais-privilegient-de-plus-en-plus-les-produits-locaux_1911261.html">produits locaux</a>, le prix reste un handicap pour bon nombre. C’est notamment pour cela que les productions alimentaires de l’agriculture urbaine sont souvent à forte valeur ajoutée, s’adressant à des clients à haut pouvoir d’achat et des restaurateurs en quête de saveurs spécifiques.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1061329546891460609"}"></div></p>
<h2>Le champ des possibles</h2>
<p>Le jeune secteur économique de l’agriculture urbaine doit trouver ses propres modes de fonctionnement. Dans la littérature scientifique, on trouve peu de données concernant les facteurs de réussite – seuls <a href="http://www.geonika.cz/EN/research/ENMGRClanky/2017_3_POLLING.pdf">4 à 5 modèles économiques</a> étant identifiés. Mais il y a d’autres possibles, comme ceux de l’économie circulaire ou de la mise en réseau, que les agriculteurs urbains ne manquent pas de mettre en œuvre.</p>
<p>Certaines organisations marchandes sont viables aujourd’hui, d’autres ont de fortes chances de réussite. Le succès passe par une multiplicité de facteurs à prendre en compte : vision de l’entrepreneur, compétences et valeurs de l’équipe, capacité à mobiliser un écosystème et à rendre des services à la ville (réduire les îlots de chaleur par exemple) et à l’ensemble des urbains (insertion, alimentation saine et accessible, etc.).</p>
<p>La réussite d’un tel projet dépend également de la capacité à créer des partenariats, avec la formation et la recherche notamment ; et à chercher des soutiens du côté des municipalités (pour un accès à un moindre coût des surfaces) ou des promoteurs immobiliers, qui peuvent devenir des partenaires apportant fonciers et réseaux de clients. La réussite vient aussi du rapprochement avec d’autres activités locales – restauration, fabricant de boissons, apiculteurs, etc. – et de partage d’expériences et des pratiques.</p>
<p>Comme toute autre entreprise, les organisations marchandes de l’agriculture urbaine ont toutes les chances de réussite si elles prennent en compte la réalité des conditions de production, de commercialisation et savent mettre en adéquation les attentes du marché avec les valeurs qu’elles portent. Dans ces conditions, elles ont toute leur place en milieu urbain.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/107385/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Véronique Saint-Ges ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>On dénombre en France une centaine d’entreprises d’agriculture urbaine. La région parisienne est actuellement la plus dynamique sous l’impulsion de l’opération « Parisculteurs ».Véronique Saint-Ges, Économiste, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1049482018-11-26T20:23:17Z2018-11-26T20:23:17ZNon, tout ce qui pousse en ville n’est pas pollué<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/247316/original/file-20181126-140540-34sx1x.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C1%2C1196%2C747&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Sur le toit d’AgroParisTech. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="http://www2.agroparistech.fr/Galerie-photo-du-toit.html">AgroParisTech</a></span></figcaption></figure><p>Les projets d’<a href="https://theconversation.com/lagriculture-urbaine-quest-ce-que-cest-55900">agriculture urbaine</a> se multiplient dans l’Hexagone, comme en Île-de-France où l’on recense actuellement 367 hectares d’initiatives <a href="http://agricultureurbaine-idf.fr/">dans ce domaine</a>. La mairie de Paris s’est emparée de cette thématique pour en faire une promesse politique : en 2020, la ville souhaite comptabiliser 100 hectares de toitures et façades végétalisées, dont 30 hectares productifs, grâce notamment aux <a href="http://www.parisculteurs.paris/">appels à projets Parisculteurs</a>.</p>
<p>Cette médiatisation s’accompagne d’une prise de conscience croissante concernant la qualité sanitaire des cultures en ville – où la pollution est une préoccupation omniprésente – et les risques associés pour les usagers.</p>
<p>Est-il possible de produire sainement en zone urbaine ? C’est la question à laquelle un ensemble de travaux de recherche – initié en 2012 dans le cadre du <a href="http://www2.agroparistech.fr/T4P-un-Projet-de-recherche-innovant-pour-des-Toits-Parisiens-Productifs.html">projet de recherche T4P</a> et réalisé par une équipe de chercheurs d’AgroParisTech et de l’Inra, en lien avec les porteurs de projets d’agriculture urbaine – tente de répondre en s’appuyant plus particulièrement sur la qualité sanitaire des cultures conduites sur les <a href="https://theconversation.com/bd-sur-le-toit-des-legumes-et-de-la-science-107386">toits potagers</a>.</p>
<h2>Sources de contamination en ville</h2>
<p>Il existe deux voies principales de contamination susceptibles d’affecter les cultures urbaines.</p>
<p>Il y a tout d’abord la terre – dit sol ou substrat – dans laquelle les cultures poussent ; celle-ci peut les contaminer via le transfert racinaire du sol à la plante. Cette voie de contamination dépend du type de légume, des propriétés du sol et de la nature du polluant. Les légumes feuilles (salades, choux, épinards, etc.) et racines (carottes, radis, etc.) y sont ainsi plus sensibles que les légumes fruits (tomates, poivron, etc.).</p>
<p>Du côté des polluants, on notera par exemple que le plomb est un élément moins mobile que le cadmium, et que son transfert du sol à la plante s’avère plus important lorsque le sol est acide et pauvre en matière organique. La concentration totale d’un polluant dans le sol n’est donc pas un indicateur du risque, d’autres paramètres entrant en jeu pour que le polluant migre vers la culture.</p>
<p>Seconde voie de contamination, les dépôts atmosphériques et l’absorption des polluants par les parties aériennes des végétaux. Les légumes feuilles, comme la salade, sont plus facilement affectés que d’autres légumes, du fait de leur grande surface aérienne qui les expose davantage aux retombées atmosphériques.</p>
<p>À cela s’ajoute la voie d’ingestion directe de terre, lors du travail du sol par certaines populations (agriculteurs urbains, visiteurs jardiniers). Leur activité peut les exposer considérablement lorsque le sol utilisé est riche en polluants.</p>
<p>Notons enfin que le risque sanitaire relatif à la présence des polluants en agriculture urbaine ne dépend pas uniquement des teneurs en polluants dans les produits ou dans le sol ; le taux d’exposition des usagers via l’ingestion de légume ou de sols contaminés compte aussi.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1066816446792122368"}"></div></p>
<h2>Polluants urbains et risques sanitaires</h2>
<p>En matière de polluants atmosphériques, nous nous sommes intéressés plus particulièrement à deux types de polluants préoccupants pour leur effet potentiel sur la santé de l’homme – qu’ils soient cancérogènes ou provoquant le dysfonctionnement d’un organe.</p>
<p>Citons d’abord les éléments trace métalliques (ETM), souvent étudiés en agriculture urbaine car ils sont présents dans l’air, le sol et l’eau des villes. Dans l’air, on les retrouve dans des particules émises par les activités humaines – industrie ou trafic routier notamment.</p>
<p><a href="http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/227/0/pollution-lair-metaux-lourds.html">Depuis 2000</a>, ces émissions ont largement baissé en raison des <a href="https://bit.ly/2DmyF6u">évolutions réglementaires</a>. <a href="http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/227/0/pollution-lair-metaux-lourds.html">En 2017</a>, la concentration dans l’air des ETM les plus nocifs pour la santé humaine – comme le cadmium, le plomb, l’arsenic et le nickel – respectaient majoritairement les normes fixées par ces réglementations.</p>
<p>L’autre catégorie de polluants que nous avons étudiée – rarement suivie en agriculture urbaine – concerne les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces polluants organiques peuvent être rejetés dans l’air à l’issue de combustions incomplètes. Leurs principales sources sont le chauffage au bois et le trafic routier.</p>
<p>Ces molécules sont classifiées par <a href="http://www.cancer-environnement.fr/284-Classification-des-HAP.ce.aspx">différentes autorités de santé</a>, en fonction de leur caractère nocif pour la santé humaine. La molécule benzo(a)pyrène (BaP), par exemple, a un effet cancérogène avéré. <a href="http://www.cancer-environnement.fr/235-Hydrocarbures-aromatiques-polycycliques-HAP.ce.aspx">Trois autres HAP</a> sont considérés comme cancérogènes probables.</p>
<p>Pour les ETM, la <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:02006R1881-20180319">réglementation européenne</a> n’impose de seuils maximums dans les légumes et les fruits que pour le plomb et le cadmium. Les autres ETM, comme le mercure et l’arsenic, sont eux réglementés dans les produits alimentaires.</p>
<p>En ce qui concerne les HAP, les plus dangereux (le BaP et la somme des quatre molécules les plus dangereuses, dite HAP4) font l’objet de la <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:02006R1881-20180319">réglementation européenne</a> pour les produits alimentaires transformés, comme les huiles, les herbes séchées ou la préparation d’aliments et de lait pour les nourrissons. Les seuils les plus bas fixés concernent les aliments pour les nourrissons. Aujourd’hui, il n’existe pas de seuil réglementaire pour les teneurs en HAP dans les légumes et les fruits.</p>
<h2>Toits végétalisés à Paris</h2>
<p>Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi d’étudier les toits potagers, cette forme d’agriculture urbaine se développant aujourd’hui rapidement.</p>
<p>Ces toits visent la production de <a href="https://cityfarmer.info/solutions-from-above-using-rooftop-agriculture-to-move-cities-towards-sustainability/">fruits et de légumes</a>, d’herbes et de fleurs comestibles pour une consommation locale. De nombreuses entreprises ou associations, comme <a href="http://topager.com/">Topager</a>, <a href="http://culturesenville.fr/">Cultures en ville</a> ou <a href="https://www.veniverdi.fr/">Veni Verdi</a>, installent ce type de toitures à Paris.</p>
<p>Les cultures sur toits sont essentiellement concernées par la pollution liée aux retombées atmosphériques ; les voies de contamination par les sols/substrats évoquées précédemment restent à la marge dans la mesure où les toits potagers utilisent des substrats d’origine et de qualité connues. Ici, les terres sont constituées à partir de matériaux apportés par l’homme, comme du compost de déchets verts, du bois broyé, du marc de café, etc. Ces substrats sont souvent très peu chargés en polluants, tenus qu’ils sont de répondre à des normes de qualité, telle que la norme <a href="https://certification.afnor.org/qualite/nf-supports-de-culture">NF U44-551</a> relatives aux supports de culture.</p>
<p>Pour les mêmes raisons, l’ingestion de substrat par les personnes qui travaillent le sol (agriculteurs ou jardiniers) n’est a priori pas une source d’exposition notable – contrairement aux formes d’agriculture urbaine en pleine terre ou aux cultures en serre sur sol parfois contaminé.</p>
<h2>Dix potagers expérimentaux</h2>
<p>Dans le cadre de nos recherches, nous avons étudié dix potagers installés en région parisienne : quatre d’entre eux se trouvent sur le toit de centres commerciaux (Porte de Versailles, Vélizy-Villacoublay, La Défense et Levallois-Perret) ; quatre autres couvrent les toits de sites de la <a href="http://www.leparisien.fr/paris-75012/paris-une-ferme-maraichere-pousse-sur-le-toit-du-local-ratp-10-07-2017-7124610.php">RATP</a> ; un potager expérimental a vu le jour sur le <a href="https://theconversation.com/toits-potagers-en-ville-ce-nest-pas-que-pour-faire-joli-88457">toit d’AgroParisTech</a> ; enfin, un potager productif est situé sur le toit du parking du magasin <a href="http://www.carrefour.fr/magasin/villiers-en-biere/actualites/un-potager-sur-le-toit-du-magasin-villiers-36207">Carrefour à Villiers-en-Bière</a>.</p>
<p>Les expérimentations sont menées dans des bacs remplis de substrat constitué de bois broyé, de déchets de champignonnières – <a href="https://www.laboiteachampignons.com/">marc de café et de mycélium de pleurotes</a> – et de compost de déchets verts.</p>
<p>L’intensité du trafic routier à proximité des sites est très contrastée. La circulation oscille en effet entre 1 000 voitures par jour pour le toit d’AgroParisTech et 250 000 voitures par jour pour les axes routiers majeurs des autres sites. Par ailleurs, la hauteur des bâtiments varie entre 3 et 20 mètres.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/246646/original/file-20181121-161621-bt8snj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Potagers expérimentaux.</span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Des blettes, des choux et des poivrons</h2>
<p>Les concentrations des deux ETM réglementés – plomb et cadmium – ainsi que celles relatives au mercure, ont été mesurées dans trois types de légumes (feuilles, fruits et racines) pour chaque expérimentation.</p>
<p>En analysant 30 à 45 échantillons par type de légume lavé – tomates, carottes, radis, fraises, laitues, blettes, choux, poivrons – nous avons constaté que les teneurs des trois ETM restaient en moyenne entre 3 à 5 fois en dessous des seuils réglementaires européens pour l’ensemble des sites étudiés.</p>
<p>De même, les concentrations en BaP et HAP4 ont été mesurées dans les légumes feuilles sur les toits de la RATP et d’AgroParisTech. Les 45 échantillons de légumes lavés – salades, batavias et blettes – ont révélé des teneurs en HAP les plus dangereux en dessous des limites de quantification mais aussi en dessous des seuils réglementaires les plus bas fixés par la Commission européenne – ceux de préparations pour nourrissons.</p>
<p>Les résultats mettent en évidence l’effet du lavage et de l’épluchage des légumes sur les teneurs en polluants.</p>
<p>Nous avons aussi constaté l’effet du site (présence de barrières physiques et hauteur) sur les teneurs en polluants. Plus on s’éloigne du niveau du sol, plus celles-ci diminuent. Quant à la présence de barrières physiques et leur positionnement par rapport à la source de pollution, ils peuvent aussi réduire les teneurs en polluants.</p>
<p>Ces résultats de recherches, hormis ceux du <a href="https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs13593-017-0474-2">toit d’AgroParisTech</a> déjà publiés en partie, sont en cours de valorisation.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"966933453101940736"}"></div></p>
<h2>Écosystèmes innovants et bienfaits sociaux</h2>
<p>À Paris, dans les conditions précises que nous venons d’évoquer et pour les polluants étudiés, les légumes classiques issus de potagers sur les toits respectent la réglementation en vigueur. À condition, on l’a vu, d’appliquer les bonnes pratiques de consommation : lavage et épluchage des légumes.</p>
<p>Mais avec l’émergence de nouvelles cultures, pour lesquelles on dispose de très peu de données, il est indispensable d’étudier leur sensibilité vis-à-vis des retombées atmosphériques. On pense ici aux herbes aromatiques – omniprésentes dans les projets des agriculteurs urbains ou bien encore le <a href="https://www.paris.fr/actualites/houblon-saison-1-les-8-laureats-sont-5541">houblon</a>, utilisé pour brasser de la bière, une nouvelle spécialité parisienne.</p>
<p>Il faut également considérer les <a href="https://theconversation.com/toits-potagers-en-ville-ce-nest-pas-que-pour-faire-joli-88457">services rendus</a> par ces écosystèmes innovants – comme la rétention d’eau de pluie, l’accueil de la biodiversité – et leurs bienfaits sociaux (actions pédagogiques, accueil des citoyens).</p>
<p>Enfin, compte tenu des différentes voies possibles de contamination, il est nécessaire de s’assurer de la qualité des substrats utilisés – notamment les déchets verts en raison de la présence de végétaux cultivés en zones urbaines – dans ces formes agricoles afin de limiter les voies de transfert racinaire et de l’ingestion de sols. Ces deux voies sont notamment à considérer lors des installations d’agriculture urbaine en pleine terre sur les sites pollués.</p>
<p>Notre programme de recherche participative <a href="http://www.inra.fr/Entreprises-Monde-agricole/Resultats-innovation-transfert/Toutes-les-actualites/REFUGE">Refuge</a> (« risque en fermes urbaines : gestion et évaluation ») propose une méthodologie pour évaluer et gérer le risque dans les <a href="http://www.chaire-eco-conception.org/fr/content/192-fonctionnement-et-durabilite-des-micro-fermes-urbaines">micro-fermes urbaines</a> face à la problématique de la pollution du sol.</p>
<hr>
<p><em>Stéphane Besançon, Anne-Cécile Daniel, François Nold, Laura Bessouat, Antoine Juvin et Anne Barbillion ont participé à la rédaction de cet article.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/104948/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Est-il possible de produire sainement en zone urbaine ? C’est la question à laquelle un ensemble de travaux de recherche tente de répondre depuis 2012.Nastaran Manouchehri, Chercheur en chimie de l'environnement et risque sanitaire, AgroParisTech – Université Paris-SaclayBaptiste Grard, Chercheur postdoctoral, AgroParisTech – Université Paris-SaclayChristine Aubry, Responsable de l’équipe de recherche « Agricultures urbaines », AgroParisTech – Université Paris-SaclayEmeline Becq, Responsable RSE, AgroParisTech – Université Paris-SaclayPhilippe Cambier, Chercheur en science des sols, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1056762018-11-25T20:06:17Z2018-11-25T20:06:17ZLumière artificielle et plantations hors-sol, les nouvelles méthodes des agriculteurs urbains<p>La popularité de l’agriculture urbaine est plus ancienne qu’on ne le pense. Son émergence date du lendemain de la Seconde Guerre mondiale : dans un contexte de lourdes pénuries, elle s’affirmait alors comme un mode de subsistance privilégié pour les habitants des villes.</p>
<p>Au cours des décennies suivantes, des parcelles cédées à l’agriculture urbaine ont progressivement été récupérées pour le développement urbain. Aujourd’hui, et pour des raisons différentes d’autrefois notamment liées aux préoccupations environnementales, le secteur connaît un fort <a href="https://theconversation.com/urban-farms-wont-feed-our-cities-but-theyre-still-a-great-idea-heres-why-66107">regain d’intérêt</a>.</p>
<h2>Rôle social de l’activité urbaine</h2>
<p>En participant à un <a href="http://www.urbanallotments.eu/">projet de recherche récent</a> sur l’évolution des fermes urbaines en Europe, j’ai découvert que de nombreux projets innovants ont récemment émergé en matière de production de nourriture. Particulièrement dans les pays historiquement marqués par ce mode d’agriculture. Dans des États, comme la Grèce ou la Slovénie qui n’ont pas une telle tradition, quelques <a href="http://www.fupress.net/index.php/ri-vista/article/view/17588/16480">projets communautaires</a> ont aussi vu le jour, mais à plus petite échelle.</p>
<p>Aujourd’hui, les agriculteurs des villes ne cultivent plus la nourriture à des seules fins de subsistance ; ils considèrent aussi leur activité comme un moyen d’enrichir la biodiversité des villes, de créer du lien entre les communautés, d’améliorer leur santé mentale et physique, et parfois même de revitaliser des quartiers abandonnés.</p>
<h2>Recours à des technologies industrielles</h2>
<p>Les projets de fermes urbaines connaissent souvent des difficultés à dénicher un espace adapté pour leurs plantations. Face à ce défi, des solutions inventives se développent peu à peu. On cultive dans des <a href="https://www.kingscross.co.uk/skip-garden">bennes</a> ou sur des toits, au sein d’espaces temporairement libres ou sur des plates-formes surélevées dans des <a href="http://www.edibleeastside.net/">friches industrielles délaissées</a>. Certains cultivateurs ont même recours à des technologies comme l’aquaculture, l’aquaponie ou l’hydroponie, qui permettent d’optimiser l’espace.</p>
<p>Les systèmes hydroponiques, mode d’agriculture qui optimise l’espace et les ressources, constituent aujourd’hui une source de production industrielle considérable. Selon une récente estimation, le marché mondial des légumes hydroponiques avait en 2016 une valeur d’un peu plus de <a href="https://www.prnewswire.com/news-releases/hydroponic-vegetables-market-to-reach-us121065-mn-by-2025-growing-concerns-about-food-security-ups-demand-for-hydroponics-says-tmr-626494961.html">six milliards d’euros</a>.</p>
<h2>Des rendements supérieurs</h2>
<p>Cette méthode permet aux agriculteurs de cultiver leur nourriture hors-sol et sans lumière naturelle : les racines des plantes poussent dans des blocs poreux, sous des ampoules type LED à basse consommation. Les cultures hydroponiques requièrent ainsi davantage d’électricité. Selon une étude effectuée sur des productions de laitue, le système s’avère toutefois <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4483736/">moins gourmand en eau</a> et offre des rendements bien supérieurs que les pratiques conventionnelles.</p>
<p>Si cette méthode s’appuie sur une technologie sophistiquée, des compétences précises et un matériel coûteux, des versions simplifiées et plus abordables existent désormais.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/206178/original/file-20180213-44639-8u181p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Ces systèmes permettent une pousse très rapide des plantes.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Mandy Zammit/Grow Up</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>Outil pour les communautés locales</h2>
<p>Basée en Suède dans la ville de Malmö, l’organisation <a href="http://www.hemmaodlat.se/">Hemmaodlat</a> est installée au sein d’un quartier initialement habité par des personnes à faible revenu et des migrants. La zone, densément peuplée et sans espaces verts disponibles, ne sied pas vraiment aux cultures, d’autant moins dans un pays où l’été ne dure pas. Pour promouvoir malgré ces contraintes l’agriculture, Hemmaodlat encourage les communautés locales à utiliser des systèmes hydroponiques low-cost afin de faire pousser leurs légumes dans le quartier.</p>
<p>D’autres projets comparables ont vu le jour. À Bristol, une <a href="https://bristolfish.org/">ferme aquaponique</a> élève du poisson et utilise les déchets organiques pour fertiliser les plantes qu’elle cultive grâce à un système hydroponique. Dans un entrepôt de l’est de Londres, le projet aquaponique <a href="http://growup.org.uk/">GrowUp</a> cultive de la nourriture et des poissons d’élevage en utilisant exclusivement de la lumière artificielle. De même, une entreprise baptisée à raison <a href="http://growing-underground.com/">Growing Underground</a> fait pousser des légumes dans des tunnels londoniens, anciens abris antiaériens pendant la Seconde Guerre mondiale !</p>
<h2>Défauts de ces systèmes</h2>
<p>Si ces techniques offrent des possibilités intéressantes dans un contexte urbain, elles présentent aussi l’inconvénient de soustraire ces productions agricoles au cycle naturel des saisons et confinent le travail à l’intérieur.</p>
<p>Les systèmes hydroponiques requièrent par ailleurs des nutriments souvent synthétisés chimiquement, bien que des alternatives plus naturelles naissent peu à peu. De nombreux agriculteurs urbains suivent d’ailleurs déjà des principes bio dans leurs cultures, car l’usage excessif d’engrais chimique nuit à la <a href="http://www.fao.org/tc/exact/sustainable-agriculture-platform-pilot-website/nutrients-and-soil-fertility-management/organic-fertilizers-including-manure-and-compost/en/">fertilité du sol</a> et pollue les <a href="http://www.fao.org/docrep/w2598e/w2598e06.htm">nappes phréatiques</a>.</p>
<h2>Acceptation sociale</h2>
<p>Pour évaluer si les défauts de ces systèmes pourraient pousser les agriculteurs urbains à les abandonner, nous avons conduit avec mes collègues une étude pilote <a href="http://portsmoutharchitecture.tumblr.com/post/166777033590/nature-or-nurturing-an-investigation-into-the">à Portsmouth</a>, ville portuaire du sud de l’Angleterre. Après avoir installé de petites unités hydroponiques dans deux jardins communautaires locaux, nous avons interrogé les volontaires et visiteurs qui passaient par là. Une grande partie des personnes avec qui nous avons discuté connaissaient cette technologie, et étaient conscients que certains légumes vendus en supermarchés aujourd’hui sont produits grâce à ce système.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=504&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=504&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/206182/original/file-20180213-44657-16vtjaz.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=504&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Installation hydroponique simplifiée à Portsmouth.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Silvio Caputo/University of Portsmouth</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<p>Souvent fascinés par l’idée de cultiver de la nourriture hors sol dans leurs projets communautaires, ils exprimaient cependant une réticence à consommer ces produits, du fait des nutriments chimiques utilisés. Quelques personnes interrogées ont exprimé leur malaise à l’idée que la nourriture ne poussait pas naturellement. Nous comptons réitérer l’expérience bientôt, pour étudier comment l’opinion publique évoluera au cours du temps.</p>
<h2>Des technologies bientôt incontournables</h2>
<p>Les systèmes hydroponiques ne remplaceront sûrement pas le plaisir de cultiver le sol. Ils ont toutefois l’avantage d’économiser de l’eau et de produire de la nourriture saine. Ce qui, dans un monde aux ressources de plus en plus rares, n’est pas négligeable. Apprendre à utiliser ces technologies et les intégrer aux projets d’agriculture urbaine existants contribuera donc à cultiver en grandes quantités une alimentation durable.</p>
<p>De même que pour la majorité des innovations technologiques, la lente acceptation dont font aujourd’hui l’objet ces systèmes sera peut-être suivi d’un décollage fulgurant. Le fait qu’IKEA vende des <a href="http://www.ikea.com/gb/en/products/indoor-gardening/">kits hydroponiques mobiles</a>, et qu’il existe sur le marché des <a href="http://www.urbancultivator.net/">systèmes de cuisine</a> intégrant des meubles hydroponiques, prouve que cette approche se généralise peu à peu.</p>
<hr>
<p><em>Traduit de l’anglais par <a href="https://theconversation.com/profiles/nolwenn-jaumouille-578077">Nolwenn Jaumouillé</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/105676/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Silvio Caputo ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Dans de nombreux pays européens, des projets d’agriculture urbaine s’appuyant sur des méthodes sophistiquées comme l’hydroponie voient le jour.Silvio Caputo, Senior Lecturer, University of PortsmouthLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1073862018-11-25T20:06:11Z2018-11-25T20:06:11ZBD : Sur le toit, des légumes et de la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/246925/original/file-20181122-182040-cyqrg2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C1130%2C2655%2C1240&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><span class="source">Mathieu Ughetti</span></span></figcaption></figure><p>Lancé en 2012, le projet de recherche <a href="http://www2.agroparistech.fr/T4P-un-Projet-de-recherche-innovant-pour-des-Toits-Parisiens-Productifs.html">T4P</a> (pour « Toit parisien productif projet pilote ») vise à tester la faisabilité de culture maraîchère citadine en toiture, en respectant trois contraintes : utiliser en tant que sol uniquement des résidus issus du milieu urbain ; ne pas utiliser de fertilisant organique ou minéral ; répondre au cahier des charges d’une agriculture biologique. De premiers résultats, publiés en décembre 2017 dans la revue <em>Agronomy for Sustainable Development</em>, tirent un <a href="https://theconversation.com/toits-potagers-en-ville-ce-nest-pas-que-pour-faire-joli-88457">bilan positif pour ce dispositif</a> de toit potager en ville.</p>
<p>Ce projet se déroule sur la toiture de l’école d’ingénieur <a href="http://www2.agroparistech.fr/">AgroParisTech</a>, dans le V<sup>e</sup> arrondissement de Paris. Il a été mené par une équipe de recherche AgroParisTech-INRA et a notamment donné lieu à la <a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01779723">thèse de Baptiste Grard</a> présentée au travers de cette bande dessinée. Bonne visite !<br></p>
<p><br></p>
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<img src="http://mathieuughetti.com/images/img/bd-toit-web.jpg" align="centre">
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<hr>
<p><em>Dessin et couleurs : Mathieu Ughetti</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/107386/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathieu Ughetti a reçu des financements de la région Île-de-France, via le dispositif du DIM ASTREA pour la réalisation de cette bande-dessinée. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Baptiste Grard a reçu des financements de la région Île-de-France, via le dispositif du DIM ASTREA, et de la Chaire Éco-conception pour ses travaux de recherche. Il tient à remercier les partenaires de l’expérimentation T4P : Topager, Cultures en ville, la Boite à champignons, BioYvelinesServices et l’ensemble des chercheurs/chercheuses, techniciens/techniciennes et équipe support impliqués de près ou de loin dans le projet.
</span></em></p>On grimpe à 25 mètres au dessus du bitume parisien pour découvrir les travaux de recherche sur les toits potagers.Mathieu Ughetti, Illustrateur, vulgarisateur scientifique, InraeBaptiste Grard, Chercheur postdoctoral, AgroParisTech – Université Paris-SaclayLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1073812018-11-25T20:05:31Z2018-11-25T20:05:31ZAgriculture urbaine en France, le jeu des sept familles<p><a href="https://theconversation.com/fr/topics/agriculture-urbaine-25614">L’agriculture urbaine</a>, on en parle beaucoup, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Quelle différence avec l’agriculture « classique » ? Quelles différences entre fermes rurales et fermes urbaines ?</p>
<p>Si plusieurs définitions – comme celle du Canadien <a href="https://idl-bnc-idrc.dspacedirect.org/bitstream/handle/10625/26429/117785.pdf?sequence=12">Luc J.A. Mougeot</a> (2000) et celle des Français <a href="https://journals.openedition.org/eue/437">Paula Nahmias et Yvon Le Caro</a> (2012) – et plusieurs typologies – comme celles proposées par le <a href="https://www.cerema.fr/fr/actualites/agriculture-urbaine-ecoquartier">Cerema</a>, <a href="http://www.afaup.org/exp-au/">Exp’AU</a> ou l’<a href="https://www.iau-idf.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_1478/NR_779_web.pdf">IAU</a> – ont été avancées ces dernières années, nous nous référerons ici à la définition de Mougeot, qui définit l’agriculture urbaine comme :</p>
<blockquote>
<p>« Une production située dans (intra-urbaine) ou à la frange (péri-urbaine) d’une ville, cité ou métropole qui produit, élève, transforme et distribue une diversité de produits alimentaires ou non, (ré)utilisant largement les ressources humaines et matérielles, produits et services trouvés dans et autour de la zone urbaine et fournissant des ressources humaines et matérielles, produits et services majoritairement à cette zone urbaine. »</p>
</blockquote>
<p>Pour présenter ces formes variées, nous avons choisi de jouer au jeu des sept familles, chaque catégorie d’agriculture urbaine correspondant à un groupe. Nous décrirons pour chacune l’histoire de ses formes anciennes (ancêtres et parents) et celles de ses formes actuelles (enfants).</p>
<p>Commençons les présentations sans plus tarder.</p>
<h2>1. La famille « Pieds dans le sol »</h2>
<p>Famille historique du milieu urbain, celle-ci a bien les pieds sur terre… mais les fermes de cette catégorie subissent aujourd’hui de plein fouet deux problématiques récurrentes : l’accès au foncier et la pollution.</p>
<p>On pourrait faire remonter l’ancêtre de ce premier ensemble aux potagers des nobles, à l’image du <a href="https://www.versailles-tourisme.com/visiter-et-explorer-versailles/versailles-une-ville-a-decouvrir/le-potager-du-roi">célèbre « Potager du Roy »</a>, créé au XVII<sup>e</sup> siècle à Versailles pour fournir fruits et légumes à la cour de Louis XIV.</p>
<p>Les parents en constitueraient une déclinaison populaire et commerciale, à l’image des marais du centre de Paris, qui donnèrent au XVIII<sup>e</sup> siècle naissance au mot <a href="https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/mara%C3%AEchage/68128">« maraîchage »</a>. Ces maraîchers ont été de grands initiateurs et inventeurs de techniques agricoles <a href="https://ecosociete.org/livres/le-jardinier-maraicher">encore utilisées aujourd’hui</a>. Pratiquant une agriculture intensive sur de petites surfaces, ils avaient recours aux châssis ou aux cloches en verre pour cultiver plus tôt dans la saison. Le fumier de cheval, alors abondant en ville, ou les boues urbaines faisaient partie des ressources qu’ils utilisaient couramment ; ces usages témoignent des nombreux services rendus à la ville par les maraîchers.</p>
<p>Leur descendance est aujourd’hui multiple et variée. Citons les fermes périurbaines – souvent repoussées à l’extérieur des villes à cause de la densification et de l’hygiénisation urbaines – mais qui continuent à alimenter de leurs productions les citadins, principalement en maraîchage et en petits animaux (poules, œufs, etc.). Depuis une quinzaine d’années, ces fermes connaissent un regain d’intérêt avec le développement des circuits courts et locaux, on pense ici au <a href="http://www.reseau-amap.org/amap.php">réseau des AMAPs</a>. Ces structures occupent généralement quelques hectares chacune. Dès 2010, près de la moitié des fermes françaises productrices de légumes et de miel vendaient en <a href="http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_primeur275.pdf">circuit court</a>.</p>
<p>Des exploitations ont toutefois réussi à s’établir ou même (mais c’est plus rare) à survivre à l’intérieur des villes grâce à une diversification de leurs activités. Certaines assument une fonction sociale, en menant par exemple des actions d’insertion pour les personnes éloignées de l’emploi (comme dans les jardins de l’<a href="https://aurore.asso.fr/documents/325">association Aurore</a>) ; d’autres s’investissent dans la pédagogie (<a href="https://www.veniverdi.fr/">Veni Verdi</a> pour la production maraîchère, <a href="https://www.bergersurbains.com/">Bergers urbains</a> pour le pastoralisme urbain) ou l’événementiel culturel (<a href="http://www.lafermedubonheur.fr/">La ferme du bonheur</a>).</p>
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<iframe src="https://player.vimeo.com/video/182117098" width="500" height="281" frameborder="0" webkitallowfullscreen="" mozallowfullscreen="" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Le jardin du collège Pierre Mendès France, à Paris, suivi par l’association Veni Verdi. (Michèle Foin/Vimeo, 2016).</span></figcaption>
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<p>Les descendants les plus proches des maraîchers d’antan travaillent dans des fermes à fonction productive (comme <a href="https://www.unidivers.fr/perma-grennes-ferme-rennes/">Perma G’Rennes</a>), situées sur d’anciennes terres agricoles, dans des écoles ou des parcs dotés de surfaces plus ou moins importantes (de quelques centaines de m<sup>2</sup> à 1 ou 2 hectares).</p>
<h2>2. La famille « Tête en l’air »</h2>
<p>Une famille nouvelle ? Que nenni, on recensait déjà des terrasses hébergeant des végétaux sur les toits égyptiens, comme en témoignent certaines images du livre <a href="https://books.openedition.org/iremam/3078?lang=fr"><em>Palais et Maisons du Caire</em></a>, consacré à l’architecture du XIII<sup>e</sup> au XVI<sup>e</sup> siècles. Plus proche de nous, ce sont les ruches qui ont colonisé les toits de nombreux bâtiments publics ou privés, assurant une <a href="http://www.naturabee.com/">production de miel urbain</a>.</p>
<p>On observe depuis les années 1980, un intérêt grandissant pour les toitures végétalisées (non productives d’aliments). Aujourd’hui, la descendance « agricole » de cette famille comprend notamment les fermes à visée sociale – que ce soit avec une dimension d’insertion (<a href="https://www.fondation.veolia.com/fr/culticime-est-un-accelerateur-d-insertion">Culticimes</a>), de pédagogie et d’expérimentation (le toit d’<a href="http://www2.agroparistech.fr/Galerie-photo-du-toit.html">AgroParisTech</a>) ou d’événementiel (<a href="https://www.lejardinsuspendu.paris/">Jardins suspendus</a>). On y retrouve aussi des fermes à fonction productive (<a href="https://aeromate.fr/">Aéromate</a>, <a href="http://agripolis.eu/">AgriPolis</a>).</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/LZt_6gH0Vis?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Interview de Louise Doulliet, co-fondatrice de la startup Aéromate. (Supbiotech/YouTube, 2017).</span></figcaption>
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<p>En raison de leur localisation en toiture et du fait que ces surfaces ne sont pas aussi étendues que celles au sol, les fermes « Têtes en l’air » ont des besoins spécifiques. Aujourd’hui, les potagers en toiture peuvent être vus comme une solution face aux problématiques d’accès au foncier et de sols pollués, si bien que dans un nombre croissant de villes d’ailleurs, les nouvelles constructions anticipent leur présence. Néanmoins, de nombreuses questions subsistent, notamment au sujet de leur conception et aux <a href="https://theconversation.com/toits-potagers-en-ville-ce-nest-pas-que-pour-faire-joli-88457">supports de culture utilisés</a>.</p>
<h2>3. La famille « Verticale »</h2>
<p>Se servir des parois pour cultiver, la tâche semble périlleuse et pourtant les <a href="http://www.montreuil.fr/la-ville/histoire-de-la-ville/histoire-des-murs-a-peches/">murs à pêches de Montreuil</a> étaient mondialement connus <a href="https://www.liberation.fr/debats/2018/06/01/pour-que-vivent-les-murs-a-peches_1655867">au XIXᵉ siècle</a> pour leur production de qualité ; ces fruits étaient exportés jusqu’à la cour du Tsar de Russie. Quant à la vigne, elle se plaît à grimper sur les murets et autres treilles depuis l’Antiquité.</p>
<p>Les <a href="http://www1.rfi.fr/francefr/articles/113/article_81462.asp">murs végétalisés</a> à visée décorative se multiplient depuis les années 1990-2000, dans les musées, les hôpitaux ou sur les grands magasins. Aujourd’hui, on retrouve des <a href="http://www.souslesfraises.com/">murs productifs</a> pour du maraîchage ou <a href="http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-un-mur-de-houblon-sur-l-opera-bastille-28-03-2018-7633710.php">du houblon</a>, en accompagnement du développement des micro-brasseries urbaines. Les murs sont aussi utilisés par les fermes événementielles sur les toits. Cette famille reste néanmoins plus discrète que les deux précédentes.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"965272724624035844"}"></div></p>
<h2>4. La famille « Sous cloche »</h2>
<p>Les productions sous serre permettent d’étendre la période de production des fruits et légumes. Les nobles auront été les premiers à en profiter, avec les orangeries et les jardins d’hiver. Au XIX<sup>e</sup> siècle, les serres d’Auteuil et <a href="https://www.mnhn.fr/fr/collections/ensembles-collections/collections-vivantes/jardin-plantes">celles du Jardin des plantes</a> seront elles construites pour assurer la conservation des variétés et espèces constituant des collections végétales.</p>
<p>Aujourd’hui, les serres sont toujours très utilisées en agriculture – qui n’a pas entendu parler des immenses <a href="https://www.nationalgeographic.fr/photography/2017/10/les-pays-bas-centre-de-toutes-les-innovations-agricoles?image=14_hunger_solution_sidebars_MM8473_170228_20170">productions en Hollande</a> – mais elles s’étendent également en ville à des fins productives, directement au sol (<a href="https://www.skygreens.com">Skygreen</a>) ou sur des immeubles (<a href="https://montreal.lufa.com/fr/">Les Fermes Lufa</a>, <a href="http://thenewfarm.nl/en/the-building/">The New Farm</a>). Elles peuvent aussi avoir une fonction pédagogique et expérimentale ou d’insertion et de pédagogie alimentaire (comme à la <a href="http://www.ville-romainville.fr/1076-tour-maraichere.htm">Cité maraîchère</a> de Romainville).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=341&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=341&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=341&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=429&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=429&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/247042/original/file-20181123-149326-1q9ugpr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=429&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Culture de chou kale sous serre dans les Fermes de Loufa, à Montréal.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.facebook.com/lesfermeslufa/photos/a.541716065891648/2044177178978855/?type=3&theater">Page Facebook Les Fermes Lufa</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Une autre forme de serre concerne l’aquaponie, qui allie production maraîchère et élevage de poissons. Cette production peut se faire sur substrat vivant (à pouvoir fertilisant pour les plantes) dans des bacs, mais elle se fait surtout sur substrat neutre, dans des systèmes hydroponiques où l’on apporte, via l’eau, les éléments nécessaires aux plantes (et aux poissons quand il y en a). Cette production fait actuellement l’objet d’un <a href="https://projetapiva.wordpress.com/">projet national de recherche</a>.</p>
<h2>5. La famille « À l’ombre »</h2>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=800&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/247043/original/file-20181123-149326-ufvu1n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1005&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La Boîte à champignons.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Agnès Lelièvre</span></span>
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<p>Les ancêtres de cette famille se sont développés en sous-sol, avec les champignonnières et la production d’endives. On les appelle « produits de cave », très répandus en <a href="https://www.iledefrance.fr/toutes-les-actualites/profession-champignonniste">Île-de-France</a>. Les parents ont très peu évolué concernant leurs produits, mais davantage sur les systèmes de production. Leurs enfants ont repris l’affaire familiale en la diversifiant (on pense au système des micro-pousses) et surtout en valorisant les nouveaux déchets organiques de la ville, tel le marc de café. L’orientation est majoritairement productive (<a href="https://www.laboiteachampignons.com/">Boîte à champignons</a>, <a href="https://lacaverne.co/">La Caverne</a>).</p>
<p>Un parent <em>high tech</em> en bâtiment est apparu ces dernières années : ici, tout est contrôlé (lumière, atmosphère…) en s’appuyant sur les progrès réalisés dans la recherche spatiale. Ses enfants ont, de leur côté, adopté des bâtiments déjà existants ou recyclés à partir de containers (<a href="https://agricool.co/">Agricool</a>, <a href="http://lafarmbox.com/">Farmbox</a>). Cette famille connaît un fort développement dans certains pays où la densité urbaine est intense ou le climat très contraignant. En France, il permet de recoloniser certains espaces, comme des parkings inutilisés, ou de mettre en place des fermes mobiles selon les besoins.</p>
<h2>6. La famille « Vivement dimanche »</h2>
<p>L’ancêtre du jardin individuel a donné naissance aux jardins privés, mais aussi au jardinage de groupe avec les jardins ouvriers de la fin du XIX<sup>e</sup> siècle.</p>
<p>Les enfants de cette famille poursuivent la pratique du jardin privé (balcon, terrasse, au sol) qui peut être <a href="https://www.bastamag.net/L-extraordinaire-productivite-d-un-petit-potager-de-50-m2-un-exemple-pour">très productive</a> et du jardinage en groupe qui rassemble les <a href="https://www.nantes.fr/jardins-collectifs">jardins partagés</a>, les jardins <a href="http://www.jardins-familiaux.asso.fr/nos-associations.html">familiaux</a> et de multiples <a href="https://www.regiedequartier.org/chantiers/si-tes-jardin/">expériences hybrides</a>. Si le jardinage privé a une dimension productive, le jardinage de groupe ajoute une dimension sociale et pédagogique à l’expérience.</p>
<p>Cette famille a connu un fort développement depuis le XX<sup>e</sup> siècle et un <a href="https://editions.educagri.fr/livres/4715-jardins-collectifs-urbains-parcours-des-innovations-potageres-et-sociales.html">intérêt grandissant aujourd’hui</a>, tout particulièrement concernant le jardinage de groupe. On compte ainsi plus de 1000 sites de jardins collectifs en Île-de-France, occupant <a href="https://www.iau-idf.fr/savoir-faire/nos-travaux/edition/la-renaissance-des-jardins-collectifs-franciliens.html">au moins 900 hectares</a>, alors que le maraîchage professionnel n’occupe plus qu’environ <a href="http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/R1118C01.pdf">5000 hectares</a>. Un vrai succès même s’il reste aujourd’hui difficile d’obtenir un espace où cultiver en ville ou à ses abords, comme en témoignent les longues listes d’attente pour accéder à un jardin familial ou partagé.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=334&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=334&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=334&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=420&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=420&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/247045/original/file-20181123-149308-1v2erh5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=420&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Jardins familiaux dans le parc des Lilas à Vitry-sur-Seine (94).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Agnès Lelièvre</span></span>
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<h2>7. La famille « Libre-service »</h2>
<p>Portée par des mouvements comme <a href="http://guerilla-gardening-france.fr/wordpress/">Guerrilla gardening</a>, qui dans les années 1970 aux États-Unis lançait la reconquête du béton par la végétation, cette dernière famille est revendicative, inventive et conquérante.</p>
<p>Elle a donné naissance à une progéniture active qui cherche à mettre en place une production végétale dans les espaces publics pour que chacun puisse en profiter. On y retrouve des mouvements internationaux, comme les <a href="https://www.incredibleedible.org.uk/">Incroyables comestibles</a>, mais aussi des initiatives des villes elles-mêmes (<a href="https://www.paris.fr/permisdevegetaliser">permis de végétaliser</a>, réintroduction d’arbres fruitiers dans les parcs). Si cette famille demeure encore modeste, son avenir semble radieux à mesure que les collectivités s’emparent de ses idées.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/107381/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Murs végétaux, toits potagers, champignons dans les parkings ou brebis dans les rues d’Aubervilliers, l’agriculture urbaine adopte des formes multiples. Décryptage d’un monde en pleine germination !Agnès Lelièvre, Maître de conférences en agronomie, AgroParisTech – Université Paris-SaclayBaptiste Grard, Chercheur postdoctoral, AgroParisTech – Université Paris-SaclayChristine Aubry, Responsable de l’équipe de recherche « Agricultures urbaines », AgroParisTech – Université Paris-SaclayVéronique Saint-Ges, Économiste, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1041162018-10-03T18:05:47Z2018-10-03T18:05:47ZPourquoi les carottes font-elles les cuisses roses ? Le pouvoir des pigments<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/238686/original/file-20181001-195260-gr61fz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Carottes.</span> <span class="attribution"><span class="source">kikatani/Pixabay</span></span></figcaption></figure><figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=282&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=282&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=282&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=355&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=355&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=355&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la Science 2018 dont The Conversation France est partenaire. Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a></em></p>
<p>Beaucoup d’entre nous ont déjà entendu l’amusante expression « les carottes font les cuisses roses », ou l’une de ses variantes. En quoi donc la couleur de peau pourrait-elle être influencée par ce que nous mangeons ? Et d’ailleurs, pourquoi les carottes sont-elles oranges et la betterave rouge ? Enfin, pourquoi les feuilles changent elles de couleur en automne ? À cause des pigments, bien sûr !</p>
<h2>Qu’est-ce qu’un pigment végétal ?</h2>
<p>Un pigment végétal est une substance organique (composée de plusieurs molécules de carbone), naturelle, qui peut être extraite des différents organes des plantes : feuilles, tiges, racines, fleurs ou encore écorce. Il en existe plusieurs classés en quatre grandes familles : les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Chlorophylle">chlorophylles</a>, sûrement les plus connues ; les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Carot%C3%A9no%C3%AFde">caroténoïdes</a> ; les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Flavono%C3%AFde">flavonoïdes</a> et les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9tala%C3%AFne">bétalaïnes</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/238718/original/file-20181001-195263-1136cu7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Champs.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Vivek Kumar Unsplash</span></span>
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<p>Il y a 4 sortes de chlorophylles, responsables de la couleur verte des tiges et des feuilles. Si la chlorophylle <em>a</em>, productrice de toute la gamme des verts, est la plus abondante chez toutes les plantes terrestres et aquatiques, il n’en est pas de même pour la <em>b</em>, la <em>c</em> et la <em>d</em>. La chlorophylle <em>b</em> se retrouve chez la plupart des plantes vertes et apporte une coloration jaunâtre. La chlorophylle <em>c</em>, est présente chez les algues brunes, par exemple les diatomées, algues brunes microscopiques, et leur confère une couleur dorée à brune. Enfin, la présence de chlorophylle <em>d</em> dans un organisme permet de classer celui-ci parmi les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyanobacteria">cyanobactéries</a>. Précisons que la belle couleur verte de votre chewing-gum dit à la chlorophylle n’a rien à voir avec le goût herbacé, sucré-poivré que vous appréciez. La chlorophylle en elle-même n’a pas de goût et n’est là que pour la couleur de la gomme à mâcher.</p>
<p>Les caroténoïdes sont des substances que nous retrouvons chez toutes les plantes vertes et toutes les algues mais aussi dans d’autres organismes microscopiques comme des cyanobactéries. Un végétal permet d’apprécier la palette des couleurs produites par les caroténoïdes : les carottes. Leur couleur peut aller du quasi blanc au violet foncé en passant par toutes les nuances de jaune et d’orange. Le groupe des carotènes, fait de molécules de carbone et d’hydrogène, est responsable de ces couleurs chez la carotte, mais aussi du rouge de la tomate ou encore de la couleur rose de la chair du pamplemousse.</p>
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<figcaption>
<span class="caption">Pamplemousse.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Charles Deluvio Unsplash</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le groupe des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Xanthophylle">xanthophylles</a>, de même composition que les carotènes mais additionné de molécules de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dioxyg%C3%A8ne">dioxygène</a>, permettra d’obtenir le jaune des grains de maïs. Il existe plusieurs déclinaisons de ces deux groupes, apportant à chaque fois une subtilité de couleur aux végétaux. En été les caroténoïdes sont masquées par les chlorophylles. Par contre en automne, les caroténoïdes, et particulièrement les xanthophylles, augmentent par rapport aux chlorophylles. Ces dernières diminuent en même temps que la durée du jour et donc de la photosynthèse, ce qui fait apparaître les magnifiques couleurs jaune orangé de la saison.</p>
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<span class="caption">Automne.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Samuel Pagel/Unsplash</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Les flavonoïdes, de jaune à crème, seront responsables de la couleur du vin blanc par exemple. Citons aussi le groupe des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthocyane">anthocyanes</a>, des pigments présents uniquement dans la vacuole des plantes. Ils sont dépendants du milieu et notamment de son acidité, et donnent aux fruits et aux fleurs des couleurs, rose, rouge, bleue ou encore violette. Par exemple, les hortensias roses peuvent, par variation des anthocyanes en milieu acide, devenir bleus. La pomme de terre vitelotte, les aubergines, les cerises, les myrtilles ou encore les mûres sont riches en anthocyanes.</p>
<p>Enfin, les bétalaïnes, qui ne sont jamais présentes avec les anthocyanes, permettent d’obtenir des couleurs jaune ou rouge foncé – violet, également en fonction de l’acidité du milieu. Les bétalaïnes se retrouvent dans moins d’une quarantaine de familles de plantes. Ces pigments donnent leur couleur aux betteraves rouges, aux figues de barbarie et aux pétales des bougainvilliers, par exemple.</p>
<h2>Rôles des pigments végétaux</h2>
<p>Les chlorophylles et les caroténoïdes sont par excellence les pigments de la photosynthèse. Ce processus chimique permet la conversion par les plantes, grâce à l’énergie lumineuse, de molécules simples comme l’eau et le dioxyde de carbone, en sucre, et plus précisément en glucose. Le glucose sert alors de molécule énergétique aussi bien aux végétaux qu’aux organismes qui les consomment. De plus, le fait que les pigments absorbent les rayons lumineux protège les plantes contre le soleil. La forte intensité lumineuse crée des dégâts cellulaires, notamment sur les molécules de dioxygène les rendant toxiques pour l’organisme (radicaux libres). Les flavonoïdes vont ainsi avoir un rôle d’antioxydant et de lutte contre les radicaux libres. C’est crucial, par exemple, pour les fleurs de haute montagne comme la Rose de Colombie.</p>
<p>La couleur donnée aux différents organes des plantes n’est pas anodine. Elle confère notamment aux fleurs et aux fruits plus d’attractivité, de visibilité par rapport aux insectes pollinisateurs et aux animaux. Ainsi, les fleurs colorées, pour la plupart en jaune ou en bleu, vont se détacher du milieu ambiant. De quoi attirer les insectes qui, en plus, perçoivent des taches et des lignes sombres, proches des glandes à nectar : ils seront ainsi guidés vers le pollen à disséminer. Une fleur comme le myosotis tire ainsi un grand profit de la couleur de ses pétales et de sa collerette. Ses pétales évoluent du blanc au bleu, alors que la collerette centrale passe du jaune chez la jeune fleur immature, à l’orange chez la fleur à féconder et enfin au blanc chez la fleur dont l’ovule a été fécondé grâce aux pollinisateurs. Chez la fleur adulte, en plus du nectar produit, la collerette orange participe donc à l’attraction des insectes qui transféreront le pollen vers l’ovule.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/238721/original/file-20181001-195256-gmgrjp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"><em>Myosotis sylvatica</em>.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Bernard Dupont/Wikipedia</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
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<p>Pour les fruits, le but est le même : disséminer l’organisme notamment grâce à aux graines, et sur de longues distances. Pour cela, les plantes « utilisent » le système digestif des animaux : cela s’appelle l’<a href="http://www.conservation-nature.fr/article1.php?id=306">endozoochorie</a>. Outre la valeur nutritionnelle des fruits charnus entourant les graines à disséminer, la couleur de fruits va participer grandement à l’attractivité de la plante pour les oiseaux ou les mammifères. Imaginons une fraise bien rouge grâce à ses anthocyanes, elle sera beaucoup plus appétissante pour les oiseaux. Ceux-ci vont ingérer le fruit avec ses graines, qui seront alors rejetées dans leurs déjections, permettant ainsi aux fraisiers de disséminer leurs graines loin des premiers plants et conquérir de nouveaux territoires. Outre les fraises, les cerises, les baies de l’if, de l’églantier ou de la myrtille sont des fruits particulièrement colorés et donc attractifs pour la dissémination.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/238715/original/file-20181001-195266-1o2g6e0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Fraises.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Farsai c. Unsplash</span></span>
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<h2>Pigments de Lascaux</h2>
<p>Depuis des milliers d’années, les humains ont compris que ces pigments pouvaient leur être utiles. Il est apparu que les couleurs employées dans les peintures rupestres de la grotte de Lascaux (il y a 20 000 ans) étaient d’origine naturelle : animale, minérale et aussi végétale. Chez les Égyptiens, les pigments utilisés, bleus et verts, semblent avoir été synthétisés à partir de sable, de cuivre, et de cendres végétales, qui étaient sûrement riches en substances naturelles.</p>
<p>Au fil des siècles, les pigments naturels ont été de plus en plus employés pour la peinture et la teinture. Dès le XVI<sup>e</sup> siècle, le bleu indigo est extrait des feuilles de l’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Indigotier">Indigotier</a>. La couleur bleue intense est obtenue après séchage en plein air – et donc oxygénation – des tissus ou encore des cheveux à colorer. La couleur bleue peut aussi se faire plus douce, plus pastel. Car avant la découverte de l’indigotier, la couleur bleue était extraite des feuilles d’une plante herbacée, déjà utilisée par les Égyptiens, les Grecs et les Romains, <em>Isatis tinctoria</em> ou Pastel. Cette couleur bleue, nommée le « Pastel des teinturiers », « Bleu Charron » ou « Bleu de Guède » a été récemment redécouverte, faisant la réputation d’un village du Gers, Lectoure et son Bleu de Lectoure.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=378&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=378&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=378&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=476&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=476&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/238724/original/file-20181001-195272-63869n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=476&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Pelotes bleu indigo.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Oscar Aguilar/Unsplash</span></span>
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<p>Citons encore la gaude ou réséda des teinturiers, <em>Reseda luteola L.</em>, dont la plante renferme des flavonoïdes, principalement le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lut%C3%A9oline">lutéolol</a>. L’extraction du pigment permet l’obtention du pigment jaune de Gaude. Contrairement aux pigments bleus plutôt utilisés pour le lin et le coton, le jaune de Gaude a été utilisé pour la coloration de la soie. À la Renaissance, le pigment était mélangé à des coquilles d’œufs et du plomb et utilisé pour peindre les enluminures et illustrations des livres médiévaux.</p>
<p>Actuellement les pigments naturels végétaux sont de plus en plus recherchés par l’industrie, mais aussi par le public. En cosmétique, les tutoriels « do it yourself » foisonnent pour créer son propre gloss ou son vernis à ongles et de le colorer à volonté. La <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9largonidine">pelargonidine acyl glucoside</a> (anthocyanes) peut être extraite des radis et apporter de la couleur rouge. D’autres anthocyanes apporteront aux cosmétiques une touche de rose, voire de fuchsia, après leur extraction des patates douces pourpres. Le violet peut être tiré des anthocyanes et flavonoïdes issus des fruits du sureau noir. Il faut toutefois rester prudent et s’assurer de la non-toxicité du pigment. Dans le domaine industriel, des sociétés de cosmétiques « bio » utilisent désormais le pigment <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Phycocyanine">phycocyanine</a> issu de la spiruline (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Spiruline"><em>Arthrospira platensis</em></a>) pour colorer en bleu ses produits.</p>
<p>Dans l’industrie pharmaceutique, on exploite aussi les pigments naturels. Pour protéger les peaux du soleil, les caroténoïdes sont très utilisés, et notamment dans des gélules. Les pigments des carottes ou des cyanobactéries (<em>Arthrospira platensis</em>)vont nous protéger comme antioxydants mais aussi vont nous aider à obtenir un teint hâlé… avec des cuisses toutes roses !</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/238726/original/file-20181001-195285-1385kj1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Mangez des carottes !</span>
<span class="attribution"><span class="source">Dan Gold/Unsplash</span></span>
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<p>Concernant les médicaments, une étude récente a montré que la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marennine">marénnine</a>, pigment bleu-vert issu d’une micro algue marine, <em>Haslea ostrearia</em>, présenterait un pouvoir anticancéreux, cela restant à confirmer. De même, en 2005, des chercheurs espagnols ont développé un système prometteur pour faire produire en masse le pigment <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lut%C3%A9ine">lutéine</a> (caroténoïdes) à des micro algues <em>Muriellopsis</em>. Le pigment agirait sur les nerfs optiques ainsi que sur la rétine et éviterait la dégénérescence maculaire humaine.</p>
<p>Enfin, les pigments végétaux ont trouvé leur place dans nos cuisines en tant que colorants alimentaires. Pendant longtemps, seuls les caroténoïdes étaient employés pour renforcer la couleur des carapaces de crevettes, la chair des volailles ou les jaunes d’œufs. On utilise aujourd’hui les pigments, au goût neutre, dans les plats cuisinés ou les sucreries. La phycocyanine de spiruline a été autorisée dans les gommes à mâcher, les glaces ou encore les bonbons. Pour beaucoup ce pigment naturel remplace le bleu E131 d’origine chimique. Les anthocyanes du raisin ou encore de la carotte « noire » donnent de superbes couleurs violacées à nos plats, et les carotènes, des nuances de jaune et d’orange. Les pigments naturels des végétaux peuvent rendre nos petits plats plus appétissants, alors profitons de cette palette de couleurs. Et mangeons des carottes !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/104116/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Aurore Caruso travaille dans le Laboratoire Mer, Molécules, Santé de la la Faculté des Sciences et Techniques de Le Mans Université. Elle a reçu avec ses collègues un financement PHC Tassili pour des travaux de recherches.</span></em></p>Pour bien vous portez, mangez coloré ! Les carottes, comme beaucoup d'autres végétaux, sont riches en pigments naturels aux propriétés intéressantes.Aurore Caruso, Chercheuse départements de Biologie et Géosciences , Le Mans UniversitéLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/930132018-04-09T20:12:28Z2018-04-09T20:12:28ZDe la place de l’homme dans l’évolution, l’éthique et la nutrition<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/213804/original/file-20180409-114116-1lomnzd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C15%2C5179%2C3705&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Est-il plus éthique de se nourrir à partir de légumes que de viande ?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/nTZOILVZuOg">Brooke Lark/Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Ayant raffiné la faculté de communiquer par la pensée l’être humain a cherché depuis longtemps à se singulariser au sein du monde biologique. Jusqu’à la fin du XIX<sup>e</sup> siècle il était plus ou moins communément admis que l’espèce humaine était au sommet de l’évolution (cf l’arbre phylogénétique périmé ci-dessous).</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=1037&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=1037&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=1037&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1303&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1303&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/213727/original/file-20180408-5590-4zbyl8.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1303&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">arbre phylogénétique ancien.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/biodiversite/dossiers-thematiques/les-trois-domaines-du-vivant/historique-de-la-classification-du-vivant-1">ENS Lyon</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Cette vision anthropocentrique décrivant l’espèce humaine comme le but ultime de l’évolution va de pair avec des développements moraux et religieux décrivant dans plusieurs religions l’homme comme l’élu de Dieu ou indiquant que Dieu a créé l’homme a son image ou encore que Dieu peut occasionnellement se présenter sous forme humaine. Cette proposition n’est pas unique aux religions monothéistes, dans les religions polythéistes grecques ou romaines, les Dieux se transforment assez facilement en humains pour séduire en particulier d’attractives jeunes femmes tout à fait humaines. Au-delà de l’anecdote, ces vieux arbres phylogénétiques et ces croyances bien plus ancestrales reflètent de façon évidente une propension de l’espèce humaine à se considérer comme supérieure aux autres organismes biologiques. Ou à se rassurer ?</p>
<p>Pourquoi donc éprouvons-nous ce besoin de nous croire supérieurs aux autres espèces, cela cache-t-il une insécurité profonde ? Sommes-nous réellement supérieurs biologiquement aux autres espèces vivantes ? Et si non pourquoi avons-nous inventé cette fable ?</p>
<h2>Nutrition humaine</h2>
<p>Un niveau de réponse intéressant à ce type de question concerne la nutrition animale qui inclut la nutrition humaine. Toute la chaîne animale est dépendante de molécules contenant du carbone de l’azote et du soufre qui sont présentes dans des matériaux préconstruits par d’autres organismes vivants capables d’utiliser des formes inorganiques comme le CO<sub>2</sub>, le nitrate (NO3-) et le sulfate (SO42-). À titre d’exemple les macromolécules les plus importantes d’un point de vue catalytique dans la cellule, les protéines sont constituées d’un assemblage de 20 acides aminés différents et les animaux ne peuvent en synthétiser que 11. Ceci est un exemple parmi d’autres, on pourrait citer également les disponibilités en vitamines qui sont extrêmement différentes entre les végétaux et les animaux. Sans aller plus loin dans la démonstration, il est clair que toute la chaîne animale est totalement dépendante des végétaux photosynthétiques pour sa survie et que nous disparaîtrions rapidement en l’absence de végétaux. Évidemment une large partie des organismes animaux (carnivores, omnivores) se nourrissent d’autres animaux mais par exemple les ruminants qui peuvent servir de proies aux carnivores ne survivent qu’en consommant des végétaux. Il est probable que pendant des millénaires l’alimentation mixte des humains n’a pas posé de problème moral.</p>
<p>Toutefois des limites morales sont rapidement apparues, par exemple le cannibalisme est très largement rejeté dans les sociétés modernes. La nutrition carnée de l’espèce humaine a certainement posé des problèmes éthiques et moraux depuis fort longtemps en particulier parce qu’il est beaucoup plus facile pour un homme de s’identifier à d’autres espèces animales qu’à des organismes végétaux qui sont en apparence beaucoup plus différents et nous paraissent beaucoup plus étrangers. Une des solutions à ce dilemme est de postuler que l’être humain est supérieur à tout le reste de la création. On notera que l’arbre phylogénétique primitif montré plus haut place soigneusement l’homme au sommet de la hiérarchie. Pour achever de bétonner cette sécurisation morale, on a pris soin d’indiquer que non seulement l’homme est à la pointe de l’évolution, mais de plus il est le seul être doué de raison. La conséquence de cela est que moralement nous avons le droit de nous nourrir en consommant d’autres espèces présumées inférieures.</p>
<p>Cette certitude a volé en éclats au cours du XX<sup>e</sup> siècle à la suite des travaux de génomique et sur le <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Molecular_evolution">comportement des animaux</a>. Les progrès de la génétique et de la génomique ont permis de raffiner les arbres de l’évolution, leur aspect moderne étant plus conforme au schéma ci-dessous. Dans cette version moderne l’homme appartient aux <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Opisthochontes">Opisthocontes</a> et on voit bien que cette branche n’est nullement plus évoluée qu’aucune des autres. En plus si on zoome sur cette branche on s’aperçoit que l’homme n’est en rien au sommet de celle-ci. Le génome humain est identique à plus de 95 % à celui du chimpanzé, notre plus proche cousin évolutivement. On est donc contraint d’un point de vue moral à se raccrocher à l’idée que l’homme est doué de raison et les autres espèces animales non. Cette certitude aussi s’est évaporée à la suite des travaux des comportementalistes qui ont montré que de nombreuses autres espèces animales ont des modes de communication extrêmement élaborés et peuvent faire preuve d’intelligence. <a href="https://theconversation.com/est-il-pertinent-de-hierarchiser-les-especes-animales-90577">Un excellent article</a> récent dans The conversation fait une analyse très complète à ce sujet.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=491&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=491&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=491&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=617&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=617&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/213728/original/file-20180408-5600-1rmww3p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=617&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Arbre du vivant moderne.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/biodiversite/dossiers-thematiques/les-trois-domaines-du-vivant/historique-de-la-classification-du-vivant-1">ENS Lyon</a></span>
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<p>Il est de plus en plus évident que tous ces arguments pèsent maintenant lourd dans la façon dont les sociétés humaines envisagent ces problèmes de nutrition et l’on voit bien se dessiner une <a href="https://www.riseofthevegan.com/blog/veganism-has-increased-500-since-2014-in-the-us">tendance forte</a> en tout cas dans les sociétés occidentales pour refuser une alimentation à base animale, ce refus étant largement basé sur des critères éthiques (certaines religions et en particulier la religion chrétienne ont comme précepte « tu ne tueras point », or nous tuons des animaux, et ces animaux nous ressemblent finalement beaucoup plus qu’on ne le pensait).</p>
<h2>Végétarisme</h2>
<p>Ces considérations plus souvent dans l’inconscient que dans le conscient conduisent une fraction toujours plus large de la population occidentale à se tourner vers le « végétarisme » c’est-à-dire vers une nourriture dépourvue de substances animales avec des degrés variés d’acceptation de certains produits animaux (par exemple, œufs et laits). La meilleure acceptabilité morale de ce type de nourriture est encore une fois basée sur le concept que les végétaux seraient des êtres inférieurs par rapport aux animaux, mais qu’en est-il réellement du point de vue biologique ? La réponse est en réalité extrêmement cruelle pour le monde animal dans son ensemble et l’homme en particulier. Du point de vue du génome en effet un chiffre clé est le nombre de gènes codés par ce génome et on s’accorde à penser que le génome humain programme environ 23 000 gènes et celui d’une des plantes modèles les plus simples <em>Arabidopsis thaliana</em> (une herbacée crucifère, absolument non remarquable, de petite taille avec des feuilles en rosette au niveau du sol) 27 000 gènes. Un arbre comme le peuplier en contient environ 40 000.</p>
<h2>Les plantes, êtres supérieurs</h2>
<p>Première humiliation, mais ça ne s’arrête pas là, les gènes présents chez les plantes terrestres eucaryotes sont incroyablement proches dans leur séquence de leurs homologues eucaryotes animaux. Les protéines en dérivant sont extrêmement similaires. Sauf que les plantes ont aussi la propriété d’être autotrophes vis-à-vis du carbone de l’azote et du soufre et qu’elles ont donc une plasticité de croissance incomparablement supérieure à celle des animaux et ceci est probablement en relation avec leur plus grand nombre de gène. Ce sont deux exemples simples explicitant la supériorité des plantes sur les animaux en ce qui concerne les aspects fonctionnels et métaboliques. </p>
<p>On rétorquera oui, mais les plantes n’ont pas de sensibilité, pas de mode de communication. Ce dernier point est faux les plantes communiquent entre elles de façon fort différente des systèmes animaux <a href="http://www.plantcell.org/content/14/suppl_1/S131">mais elles communiquent</a>. On sait par exemple que lorsqu’une plante est attaquée par un pathogène (champignon, virus), elle émet des composés volatiles gazeux (terpènes éthylène) qui signalent aux plantes adjacentes l’attaque dont elle est l’objet et les voisines mettent en route des systèmes de défense. On sait aussi qu’elles émettent des molécules spécifiques pour recruter des pollinisateurs animaux qui facilitent leur reproduction. Nous n’en sommes encore probablement qu’aux balbutiements de la compréhension de ces phénomènes de communication entre plantes et aussi entre les plantes et d’autres formes de vie.</p>
<p>Ces considérations biologiques aboutissent à la conclusion suivante : bien que les plantes nous apparaissent extrêmement différentes en réalité elles sont beaucoup plus proches de nous qu’on ne le pense (les arbres phylogénétiques le montrent d’ailleurs) et elles ne sont en aucun cas des êtres inférieurs, cette notion n’ayant d’ailleurs pas de sens au niveau biologique. Il s’ensuit que lorsqu’on se nourrit exclusivement de végétaux on tue de la vie tout autant qu’en ayant une alimentation carnée. Ceci est d’ailleurs reconnu dans certaines branches de la culture indienne où l’on recommande de ne manger que les parties non vitales de la plante en lui permettant de continuer son cycle de vie. </p>
<p>Heureusement les plantes se régénèrent facilement après avoir perdu une partie de leurs organes… Du point de vue du biologiste il n’est ni plus éthique ni plus moral de se nourrir uniquement de végétaux qu’avec une alimentation mixte, dans les deux cas on détruit des êtres vivants pour en construite d’autres. C’est assez tristement la loi du plus fort qui prévaut pour la nutrition mais c’est aussi comme cela que nous survivons, il faut en payer le tribut moral. Une supériorité de l’humanité est que nous soyons peut-être les seuls à pouvoir appréhender ce dilemme mais c’est c’est aussi notre grande faiblesse.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/93013/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Pierre Jacquot ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Sommes nous réellement supérieurs biologiquement aux autres espèces vivantes ? Et que signifie, d’un point de vue éthique, manger des plantes plutôt que des animaux ?Jean-Pierre Jacquot, Professeur, Biologie et Biochimie végétales, IUF, Université de LorraineLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.