tag:theconversation.com,2011:/institutions/universite-de-sherbrooke-3406/articlesUniversité de Sherbrooke 2024-03-19T13:17:58Ztag:theconversation.com,2011:article/2254052024-03-19T13:17:58Z2024-03-19T13:17:58ZProjet Northvolt : peut-on réussir un mégaprojet sans acceptabilité sociale ?<p>Ce serait le <a href="https://ici.radio-canada.ca/info/en-direct/1010727/investissement-northvolt-batteries-transport">plus grand investissement privé de l’histoire du Québec</a>. Le projet Northvolt, annoncé en septembre 2023, prévoit l’établissement d’une gigantesque usine de batteries sur la Rive-Sud de Montréal. </p>
<p>Afin de persuader l’entreprise suédoise à s’installer au Québec, les gouvernements fédéral et provincial collaborent en finançant conjointement le projet à hauteur d’environ <a href="https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2023-09-28/mega-usine-de-cellules-sur-la-rive-sud/un-pari-de-3-milliards.php">trois milliards de dollars</a>, soit 40 % du financement total, estimé à <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2013831/ottawa-quebec-7-milliards-projet-northvolt">sept milliards</a>. </p>
<p>Trois mille emplois seraient créés dans l’usine, qui couvrirait une superficie équivalente à celle de <a href="https://lactualite.com/actualites/northvolt-doit-officialiser-quelle-a-choisi-le-quebec-pour-son-usine-de-batteries/">75 terrains de football</a>.</p>
<p>L’annonce de l’arrivée du géant suédois au Québec a suscité de nombreux débats quant à son <a href="https://www.journaldemontreal.com/2024/01/27/northvolt-des-risques-bien-pires-que-pour-lenvironnement">opportunité économique</a> et aux <a href="https://www.ledevoir.com/environnement/806160/environnement-northvolt-detruira-milieux-naturels-haute-valeur-ecologique-selon-experts-gouvernement-legault">risques environnementaux</a> qui l’accompagnent, notamment sur les milieux humides.</p>
<p>L’enthousiasme des gouvernements pour ce projet est compréhensible. Il est cependant, selon nous, mal justifié et mal expliqué. Pourtant, le Québec se distingue mondialement en matière de participation publique et citoyenne autour des grands projets de développement. C’est un modèle qui s’est construit au fil des décennies, notamment autour du Bureau d’audiences publiques en environnement (<a href="https://www.bape.gouv.qc.ca/fr/">BAPE</a>). </p>
<p>En tant qu’enseignants-chercheurs en gestion de projets et management stratégique, nos travaux portent sur la gouvernance et l’innovation des mégaprojets, les projets d’infrastructure publique et leur acceptabilité sociale. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/northvolt-les-citoyens-peuvent-ils-encore-sopposer-a-un-projet-fait-au-nom-de-la-transition-energetique-223505">Northvolt : les citoyens peuvent-ils encore s’opposer à un projet fait au nom de la transition énergétique ?</a>
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<h2>Northvolt : un projet conduit loin du débat public et de l’expertise scientifique</h2>
<p>Vu l’ampleur du projet, il est étonnant que nos responsables politiques n’aient pas anticipé le débat qu’il susciterait, surtout à la lumière des événements marquants de la dernière décennie. </p>
<p>On pense à <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1864187/etude-impact-agence-federale">GNL Québec et à Gazoduq</a>, projet qui a finalement été rejeté et plus récemment, au projet de troisième lien entre Québec et Lévis. Très politisé, il n’avait <a href="https://theconversation.com/un-nouveau-projet-de-troisieme-lien-entre-levis-et-quebec-mais-toujours-pas-detudes-204254">pas fait l’objet de réelles études</a>. Le ministre de l’Environnement, Benoît Charrette, avait alors déclaré que <a href="https://www.journaldequebec.com/2021/11/02/aucune-etude-environnementale-nempechera-la-construction-du-3e-lien-previent-le-ministre-charette">le projet irait de l’avant, même en cas de recommandation défavorable du BAPE</a>. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/un-nouveau-projet-de-troisieme-lien-entre-levis-et-quebec-mais-toujours-pas-detudes-204254">Un nouveau projet de troisième lien entre Lévis et Québec, mais toujours pas d’études</a>
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<p>Il semble que la même attitude ait guidé Québec dans le cas de Northvolt. <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2054681/quebec-examen-bape-northvolt-reglement">Benoît Charrette a affirmé récemment avoir délibérément aidé Northvolt à éviter l’examen du BAPE</a> par crainte de perdre le projet, soutenant que le temps était critique et que l’on ne disposait pas de 18 à 24 mois. Or, un <a href="https://www.noovo.info/nouvelle/le-bape-est-une-source-dinspiration-et-de-critiques.html">examen du BAPE se déroule plutôt en quatre mois, et permet d’enrichir considérablement les projets</a> en informant toutes les parties prenantes de ses implications, notamment les citoyens et le promoteur.</p>
<p>Comme mécanisme de consultation publique, le BAPE semble ainsi <a href="https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-03-05/mega-usine-de-northvolt/on-n-aurait-pas-eu-de-projet-avec-un-bape-affirme-benoit-charette.php">être considéré comme un frein par nos dirigeants politiques</a>.</p>
<p>La transparence, essentielle à une démocratie saine, manque dans ce dossier. C’est son absence qui irrite les citoyens et brime leur relation de confiance avec le gouvernement.</p>
<p>Le projet paraît avoir bénéficié de faveurs visant à l’extraire du débat public, ce que les <a href="https://cms.equiterre.org/uploads/Rapport-complet_E%CC%81tude-sur-les-attitudes-des-Que%CC%81be%CC%81cois-a%CC%80-l%E2%80%99e%CC%81gard-de-l%E2%80%99usine-Northvolt.pdf">Québécois et Québécoises ne voient pas d’un bon œil, selon les résultats de ce sondage</a>. </p>
<p>Cependant, une majorité de citoyens <a href="https://www.newswire.ca/fr/news-releases/resultats-d-un-sondage-leger-plus-du-deux-tiers-70-de-la-population-locale-en-faveur-du-projet-northvolt-six-857283715.html">semblent toujours appuyer le projet Northvolt, selon cet autre sondage</a>. </p>
<h2>L’acceptabilité sociale selon les connaissances existantes</h2>
<p>L’acceptabilité sociale consiste dans l’évaluation, par une population ou une communauté, du caractère acceptable ou souhaitable d’un projet ou d’une industrie. Elle se forge en amont du lancement du projet et perdure tout au long de son cycle de vie. Elle ne se construit jamais lorsque le projet impacte déjà des zones sensibles en matière de biodiversité. </p>
<p>Comme <a href="https://doi.org/10.3917/herm.fourn.2022.01.0133">l’ont montré des experts</a>, il est considérablement moins onéreux de consacrer, en amont, un temps nécessaire à des consultations publiques sérieuses, plutôt que d’adopter uniquement une approche axée sur les aspects financiers pour convaincre. </p>
<p>Autrement dit, l’acceptabilité sociale des projets ne dépend pas uniquement des qualités intrinsèques et supposées du projet. Elle dépend aussi, et de manière significative, du processus mis en place et de <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/emre.12620">la crédibilité des promoteurs</a>, en particulier de ceux et celles qui défendent le projet sur la scène publique. </p>
<h2>Un projet construit sans appropriation locale ni recherche d’acceptabilité sociale</h2>
<p>Dans le cas du projet Northvolt, on remet en question l’ensemble des connaissances sur l’acceptabilité sociale des projets de politiques publiques et <a href="https://www.revuegestion.ca/acceptabilite-sociale-cinq-bonnes-pratiques-a-promouvoir">leur appropriation par les communautés locales</a>. </p>
<p>Par exemple, pourquoi Northvolt a-t-elle obtenu l’autorisation d’implanter une usine, sur un terrain <a href="https://www.ledevoir.com/environnement/805137/northvolt-detruira-site-juge-important-biodiversite-experts-gouvernement">où un autre promoteur a vu ses autorisations refusées pour des raisons environnementales</a> ? Pourquoi des projets immobiliers canadiens <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2050430/northvolt-justifications-scientifiques-disparues-analyse">sont entravés</a> sur des zones humides, tandis qu’une entreprise étrangère obtient ce droit ?</p>
<p>Au nom de quel principe les fonctionnaires se permettent d’exclure Northvolt du débat public en lançant le projet et en imposant ainsi une situation de fait accompli à la société ?</p>
<h2>En matière de mégaprojets et de transition énergétique, deux perspectives contradictoires ?</h2>
<p>Comme pour d’autres mégaprojets, deux visions s’opposent autour du projet Northvolt. </p>
<p>Une vision d’abord <a href="https://www.quebec.ca/gouvernement/ministere/economie/publications/developpement-filiere-batterie/northvolt/retombees-economiques">économique</a>, portée par le gouvernement et axée sur le développement, la création de richesses attendue, les emplois directs et indirects, et les retombées financières que générerait le projet. </p>
<p>Dans cette perspective, la mobilisation sociale qui s’organise contre l’implantation de Northvolt <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2043516/hydro-quebec-energie-fitzgibbon">freine le développement économique du Québec et effraie les investisseurs</a>.</p>
<p>Une deuxième vision, civique et environnementale, s’intéresse aux retombées environnementales du projet.</p>
<p>Par exemple, le développement de la filière des batteries est présenté comme une opportunité environnementale. Pourtant, en matière d’électrification, de nombreux experts <a href="https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/807669/libre-opinion-northvolt-nouveau-mont-orford">ne considèrent pas la voiture électrique comme un véritable catalyseur de la transition socioécologique</a>. Le ministre Pierre Fitzgibbon lui-même affirmait récemment <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2005797/reduction-baisse-vehicules-routes-parc-automobile-ges-fitzgibbon-forum-economique-mondial">qu’une réduction de 30 à 50 % du parc automobile serait nécessaire</a> pour une pleine adhésion à la transition socioécologique. </p>
<h2>Concilier les perspectives économiques, civiques et environnementales</h2>
<p>Les perspectives économiques, civiques et environnementales ne nous semblent pas contradictoires. </p>
<p>Elles peuvent être harmonisées, à condition que les citoyens et les scientifiques soient <a href="https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-03-10/la-parole-trahie.php">considérés comme des alliés dans la poursuite d’un développement économique durable</a>. Plutôt que de les percevoir comme des opposants au développement économique, leur intelligence collective devrait être appréciée et mobilisée sur le sujet. </p>
<p>Le Québec dispose de toutes les ressources nécessaires pour entreprendre des projets d’envergure, tel que Northvolt, tout en respectant les impératifs d’un développement durable, inclusif et équitable. </p>
<p>Par sa taille, sa visibilité et sa vision, le projet Northvolt peut apporter une dimension supplémentaire, notamment symbolique, à la transition socioécologique au Québec. </p>
<p>Nos dirigeants, s’ils le souhaitent, pourraient concilier leur perspective économique et technique avec la perspective environnementale et civique. Pour ce faire, ils auraient avantage à favoriser un dialogue constructif avec la société civile et les experts en dynamiques sociales autour des grands projets de développement.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/225405/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Maude Brunet a reçu des financements du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH). </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Nathalie Drouin est titulaire de la Chaire INFRA-S sur la valorisation sociale des infrastructures. Elle est professeure titulaire à l’École des Sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG, UQAM), professeure adjointe à l’University of Technology, Sydney (UTS), en Australie, où elle a également été reçue professeure éminente invitée (Distinguished Visiting Scholar). Elle est la rédactrice en chef de l’International Journal of Managing Project in Business. Ses activités de recherche se concentrent sur la gestion organisationnelle de projet, le leadership au sein des projets, les bénéfices non financiers intégrés aux grands projets d’infrastructure et la valorisation sociale des infrastructures dont l'intégration des critères ESG.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Sofiane Baba a reçu des financements de Mitacs, du Fonds de recherche du Québec (FRQSC) et du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).</span></em></p>Dans le projet Northvolt, Québec peut-il se dispenser d’expertise et de participation publique ? Pour les auteurs, il gagnerait à comprendre les dynamiques sociales entourant les mégaprojets.Maude Brunet, Professeure agrégée, Gestion de projets, HEC MontréalNathalie Drouin, Titulaire de la Chaire INFRA-S sur la valorisation sociale des infrastructures et Professeure titulaire à la maîtrise en gestion de projet à l'ESG UQAM, Université du Québec à Montréal (UQAM)Sofiane Baba, Professeur agrégé de management stratégique, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2122242023-09-26T13:32:13Z2023-09-26T13:32:13ZPlanification anticipée de l’AMM : les notaires sont-ils prêts à leur nouveau rôle ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/549440/original/file-20230920-21-1idz5c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=56%2C0%2C6240%2C4119&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les notaires pourraient bientôt avoir un rôle à jouer dans les demandes anticipées d'aide médicale à mourir anticipée. Mais sont-ils prêts?</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Il est impossible de demander de façon anticipée l’aide médicale à mourir (AMM) au Québec. Mais cela s’apprête à changer. </p>
<p>En effet, le 7 juin 2023, l’Assemblée nationale du Québec <a href="https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/aide-medicale-a-mourir-le-projet-de-loi-sur-les-soins-de-fin-de-vie-adopte-48523">a adopté le projet de Loi n°11 concernant les soins de fin de vie</a>. Il autorise les personnes aptes atteintes d’une maladie grave et incurable menant éventuellement à l’inaptitude à consentir aux soins à formuler une demande anticipée d’AMM. Elles pourraient ainsi en bénéficier une fois devenues inaptes. Par exemple, une personne diagnostiquée avec la maladie d’Alzheimer pourrait se prévaloir de ce droit.</p>
<p>Lors de l’étude détaillée du projet du projet de loi n°11, la Chambre des notaires du Québec (CNQ) <a href="https://www.cnq.org/wp-content/uploads/2021/05/493804-Commission-speciale-sur-levolution-de-la-LSFV-_-Memoire-CNQ-_-Mai-2021.pdf">a conseillé que les demandes anticipées d’AMM soient formulées uniquement par acte notarié</a>. Bien que cette recommandation n’ait pas été retenue, <a href="https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/aide-medicale-a-mourir-le-projet-de-loi-sur-les-soins-de-fin-de-vie-adopte-48523">l’article 29.10 du projet de loi n°11</a> mentionne les notaires comme faisant partie des professionnels compétents pouvant verser une demande anticipée d’AMM dans le registre.</p>
<p>Mais sont-ils prêts ?</p>
<p>Nous sommes une équipe de recherche interuniversitaire comprenant des expertes en droit, en notariat, en soins palliatifs et en santé communautaire. Nous avons réalisé 25 entrevues avec des notaires pratiquant au Québec dans l’objectif d’explorer leur pratique professionnelle concernant la planification anticipée des soins. Les notaires participants ont en moyenne 12 ans de pratique et les trois-quarts sont des femmes. Ils sont établis dans un total de 10 régions administratives.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/demandes-anticipees-daide-medicale-a-mourir-voici-comment-dautres-pays-lencadrent-206241">Demandes anticipées d’aide médicale à mourir : voici comment d'autres pays l'encadrent</a>
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<h2>Les notaires interviennent déjà</h2>
<p>Depuis 1989, les notaires interviennent dans la planification anticipée des soins. </p>
<p>En effet, il est possible d’effectuer devant notaire un mandat de protection (anciennement mandat en cas d’inaptitude) dans lequel un mandataire est désigné, et où des volontés de fin de vie sont indiquées afin de guider le mandataire. De plus, depuis le 10 décembre 2015, une personne majeure et apte peut rédiger des directives médicales anticipées (DMA) au moyen d’un formulaire qui est ensuite versé dans un registre géré par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Ce formulaire peut être rempli devant deux témoins ou encore par acte notarié en minute. </p>
<h2>Flou autour de l’acharnement thérapeutique</h2>
<p>Selon les notaires participants à notre enquête et enregistrant déjà les volontés de fin de vie de leurs clients, la vaste majorité d’entre eux s’opposent à l’acharnement thérapeutique et souhaitent l’indiquer dans leur mandat de protection. </p>
<p>Or, cette notion d’acharnement thérapeutique est fort vague et n’est pas définie médicalement. Devant ce flou, des notaires ont exprimé que certains clients voudraient ajouter des précisions supplémentaires, mais qu’ils leur recommandent alors de consulter un médecin étant donné leur manque de connaissances médicales. </p>
<h2>Compléter des directives médicales anticipées : une pratique qui divise</h2>
<p>Certains notaires font activement la promotion des DMA et proposent d’emblée le service à leurs clients qui complètent un testament ou un mandat de protection. </p>
<p>D’autres, au contraire, refusent de compléter des DMA puisqu’ils ne perçoivent pas de plus-value à leurs services. En effet, étant donné leur manque de connaissances médicales, ils ne se sentent pas outillés pour répondre adéquatement aux questions de leurs clients sur les <a href="https://www.ramq.gouv.qc.ca/fr/citoyens/assurance-maladie/exprimer-directives-soins-cas-inaptitude">situations cliniques et les cinq soins mentionnés dans les directives médicales anticipées</a>. Ils conseillent alors à leurs clients de compléter leurs DMA devant témoins. </p>
<p>D’autres ont été informés par des clients, ou lors de formation, que les DMA n’étaient pas consultées systématiquement par les médecins. </p>
<h2>Besoin criant de formation et de collaboration avec le domaine médical</h2>
<p>Malgré certaines divergences, un élément fait l’unanimité chez les notaires participants, soit le besoin criant de formation, notamment à la lumière de l’entrée en vigueur des demandes anticipées d’AMM. </p>
<p>Des notaires participants vont même jusqu’à suggérer que seuls les notaires accrédités ou spécialisés devraient avoir le droit de participer au processus entourant les demandes anticipées d’AMM. En fait, ils craignent que sans formation, des notaires refusent de s’investir dans cette pratique, alors même que l’intérêt de la clientèle est très fort. </p>
<p>De nombreux notaires ont le sentiment de communiquer des informations imprécises à leurs clients et se questionnent sur la manière dont les volontés de fin de vie qu’ils enregistrent sont actualisées dans le réseau de la santé et des services sociaux. </p>
<p>Une formation conjointe avec des professionnels de la santé et des services sociaux pourrait permettre aux notaires de prodiguer des conseils éclairés à leurs clients et d’être plus à l’aise avec la partie de leur travail qui touche à la planification anticipée des soins.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/212224/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Ariane Plaisance a reçu un financement de la Chambre des notaires du Québec pour réaliser une étude sur la pratique professionnelle des notaires. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Christine Morin, Louise Bernier et Sammy-Ann Lalonde ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Une formation avec des professionnels de la santé pourrait permettre aux notaires de prodiguer des conseils éclairés à leurs clients et d’être plus à l’aise dans la planification anticipée de l’AMM.Ariane Plaisance, Stagiaire post-doctorale, Université du Québec à Rimouski (UQAR)Christine Morin, Professor, Université LavalLouise Bernier, Full Professor, Université de Sherbrooke Sammy-Ann Lalonde, Étudiante à la maîtrise en droit notarial (L.L.M.), bachelière au baccalauréat en droit (L.L.B.) et maître à la maîtrise en sciences de la vie et droit (M.S.V.D.), Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2112422023-08-29T12:58:56Z2023-08-29T12:58:56ZNiger : un coup d’État pas comme les autres<p><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/09/niger-comprendre-la-situation-apres-le-coup-d-etat-en-six-questions_6184961_3212.html">Le coup d’État survenu au Niger le 26 juillet</a> n’est pas un événement unique, tant s’en faut : il s’agit du cinquième à secouer le pays depuis son indépendance, et le septième depuis 2020 dans la région du Sahel. Le général Abdourahamane Tiani, qui était à la tête de la Garde présidentielle depuis 2011, a renversé le président Mohamed Bazoum, dont il était chargé de la protection. </p>
<p>Il est cependant <a href="https://democracyinafrica.org/a-coup-like-no-other-three-reasons-why-the-coup-in-niger-is-different-from-previous-coups-in-the-sahel-and-why-its-very-serious/">singulier</a> : le scénario d’une guerre menée par les pays voisins de la Cédéao, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, pour ramener le président Bazoum au pouvoir n’avait pas été envisagé dans la région jusqu’à présent. </p>
<p>Ce coup est aussi unique dans l’histoire du Niger, puisqu’il met en exergue des profondes transformations du tissu social et politique en cours dans le pays depuis les années 1990. Elles ont été accentuées par l’insurrection djihadiste et le déploiement des forces militaires internationales, dont françaises.</p>
<p>Une séquence d’évènements dramatiques, inscrits dans un contexte géopolitique tendu, a ainsi placé le Niger dans un point de bascule. La suite aura des incidences tant sur la région que sur le pays lui-même.</p>
<p>Anthropologue et politologue de formation, je travaille depuis plusieurs années en tant que chercheur sur l’histoire politique contemporaine du Niger. Les observations que je me permets d’exprimer sont basées sur des entretiens avec des personnes qui vivent au quotidien la suite des évènements du 26 juillet. </p>
<h2>Un coup comme les autres ?</h2>
<p>Les précédents coups d’État au Niger survenaient dans des moments de crises politiques aiguës et étaient qualifiés dans la littérature de <a href="https://www.africanbookscollective.com/books/armee-et-politique-au-niger-1">« coups correctifs »</a>. </p>
<p>Le renversement constitutionnel du 26 juillet épouse ce schéma en apparence et surtout, dans le discours des militaires. Ils ont évoqué la <a href="https://www.rfi.fr/fr/en-bref/20230728-niger-le-g%C3%A9n%C3%A9ral-abdourahamane-tchiani-a-pris-la-parole-en-tant-que-pr%C3%A9sident-du-conseil-national-pour-la-sauvegarde-de-la-patrie-un-cnsp-%C3%A0-l-origine-d-un-coup-d-%C3%A9tat">dégradation</a> de la situation sécuritaire comme motif pour la prise du pouvoir. Or, celle-ci s’est plutôt <a href="https://acleddata.com/2023/08/03/fact-sheet-military-coup-in-niger/#:%7E:text=Overview,Mohamed%20Bazoum%20and%20his%20family">améliorée</a> ces deux dernières années, et empiré depuis le coup d’État. Le 15 août, <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/17/au-niger-le-nombre-d-attaques-djihadistes-augmente-depuis-le-coup-d-etat_6185701_3212.html">au moins dix-sept soldats des forces spéciales nigériennes ont été tués dans une embuscade</a> attribuée aux djihadistes, très présents dans le Sahel.</p>
<p>La seule similarité de ce coup d’État avec les précédents est le contexte de lutte pour le partage du pouvoir. Celui du <a href="https://theconversation.com/niger-le-coup-detat-augure-des-lendemains-incertains-pour-le-pays-210815">26 juillet 2023</a> survient après 12 ans de gouvernance du PNDS-Tarayya, le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_nig%C3%A9rien_pour_la_d%C3%A9mocratie_et_le_socialisme">parti nigérien pour la démocratie et le socialisme</a>, qui s’est considérablement <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00083968.2022.2077785">affaibli</a> durant cette période. </p>
<p>Le coup d’État ne relève pas tant de frictions entre les partis d’opposition et le PNDS, mais plutôt au sein même du parti. Les divisions internes existaient depuis plusieurs années, accentuées depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Bazoum en mars 2021. Le général Tiani était considéré comme un fidèle du précédent président, Mahamadou Issoufou. </p>
<p>Cependant, en dépit des fractures au sein du parti au pouvoir, le coup d’État ne semble pas les fissurer davantage : le noyau du parti continue à maintenir une <a href="https://www.youtube.com/watch?v=JWRQAkMaEqY">ligne ferme</a>, demandant le rétablissement du président Bazoum au pouvoir et ne reconnaissant pas le Conseil National pour la Sauvegarde de la patrie (CNSP), dirigé par le général Tiani. </p>
<p>Le président Bazoum n’a pas présenté sa lettre de démission et se trouve toujours détenu dans le Palais présidentiel avec ses proches. </p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1693009919576834233"}"></div></p>
<h2>Un appui discutable au coup d’État</h2>
<p>On a vu plusieurs manifestations de soutien au nouveau régime militaire dans les rues de Niamey. </p>
<p>Mais cette réaction des Nigériens au coup d’État traduit une confusion plutôt que l’unité absolue derrière le CNSP. On peut douter de l’authenticité du soutien de plusieurs vis-à-vis de la gouvernance militaire. </p>
<p>Des témoignages révèlent la distribution d’argent aux manifestants (à tout le moins dans les premiers jours suivant le coup d’État), d’autres que les autorités administratives de certaines localités ont été « contraintes » de suivre la demande des militaires et appeler à la mobilisation en leur faveur. Les craintes de répression pourraient par ailleurs expliquer le silence de certains acteurs politiques. Des fouilles et <a href="https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230818-niger-perquisitions-chez-des-personnalit%C3%A9s-proches-du-pr%C3%A9sident-renvers%C3%A9-mohamed-bazoum">perquisitions</a> ont été notamment opérées au domicile de certains militants de PNDS, alors que d’autres ont été interpellés par les forces de l’ordre. </p>
<p>Ces réactions des Nigériens donnent ainsi une idée des divisions de la société.</p>
<h2>« La France, dégage ! »</h2>
<p>Le renversement de l’ordre constitutionnel au Niger a été condamné en termes extrêmement fermes par les <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/19/niger-le-positionnement-tres-ferme-de-la-france-se-retourne-contre-elle-et-fait-le-jeu-des-militaires_6185944_3232.html">chancelleries occidentales</a>, notamment par crainte de contagion russe dans la région.</p>
<p>Plusieurs y ont perçu une ingérence étrangère, entraînant une radicalisation des positions. Le Mali et le Burkina Faso promettent d’intervenir si la CEDAO opte pour <a href="https://www.jeuneafrique.com/1472546/politique/coup-detat-au-niger-la-cedeao-retient-loption-militaire/">l’option militaire</a>. Depuis leurs propres coups d’État, ces deux pays ont épousé la thèse souverainiste, anti-occidentale. </p>
<p>Les guerres au Sahel sont toujours asymétriques, impliquant une multitude d’acteurs armés dans un contexte insurrectionnel fluide. Avec le scénario hypothétique de rétablissement de l’ordre constitutionnel et le retour de Mohamed Bazoum au pouvoir, il y a aussi un risque d’exacerber des sentiments anti-occidentaux au Niger. En effet, le CNSP présente la décision de la CEDAO d’intervenir militairement comme émanant des pays occidentaux. </p>
<p>Le sentiment anti-français s’est par ailleurs accentué ces dernières années au Niger, comme en témoignent les manifestations à Téra, en novembre 2021, à la suite du passage d’un convoi de <a href="https://www.liberation.fr/international/afrique/convoi-de-barkhane-a-tera-les-soldats-francais-se-sont-rassembles-et-ont-ouvert-le-feu-20211202_BHMK7WL3DBF6XFPINUAPTBTD7E/">l’opération Barkhane</a>. </p>
<p>Ainsi, le slogan des putschistes mobilisant les populations est <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/03/coup-d-etat-au-niger-lorsque-les-putschistes-agitent-le-sentiment-antifrancais-au-sahel-ils-empechent-de-penser-les-vraies-erreurs-de-la-france_6184335_3212.html">« la France, dégage »</a>. Cela a culminé le 25 août par la demande du CNSP du départ de l’ambassadeur français au Niger. Trois jours plus tard, le <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/28/niger-emmanuel-macron-defend-le-maintien-de-l-ambassadeur-et-se-refuse-a-tout-paternalisme-ainsi-qu-a-toute-faiblesse-en-afrique_6186826_3212.html">président français</a> Emmanuel Macron s’est exprimé sur un ton perçu par les populations comme moralisatrice, nourrissant ainsi la rhétorique des putschistes.</p>
<h2>Les limites de la présence russe</h2>
<p>Cela dit, la crainte d’expansion de l’influence russe au Niger me semble exagérée. En fait, les relations entre les deux pays ont toujours été relativement distantes. Les projets de développement russes, depuis le début des années 2000, n’ont pas abouti aux résultats escomptés (par exemple le barrage <a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-niger_la_junte_militaire_et_ses_dix_affaires_secretes_2010_2011_seidik_abba-9782343003665-39920.html">Kandjadji</a> et le <a href="https://www.bbc.com/afrique/region/2011/02/110209_niger_russie_mines">Gazprombank</a>). </p>
<p>En 2017, deux <a href="https://www.dw.com/fr/niger-russie-propagande-reseaux-sociaux/a-66527366">accords</a> ont été signés sur la coopération militaire et militaro-technique. Cependant, en dehors de ces accords et des bourses de formation, la Russie ne montrait pas d’intérêt spécifique pour le Niger. </p>
<p>Le Kremlin a cependant besoin d’alliés en Afrique pour alimenter son image de puissance capable de construire un <a href="https://theconversation.com/les-pays-du-brics-veulent-un-nouvel-ordre-mondial-sera-t-il-multipolaire-ou-sino-americain-202802">« nouvel ordre mondial »</a>. Il y a aussi des enjeux <a href="https://www.theguardian.com/world/2023/aug/27/russia-uses-social-media-channels-to-exploit-niger-coup">réputationnels</a>. À la vue de manifestants brandissant son drapeau, la Russie pourrait être poussée à agir, ou à prendre une position plus ferme au Sahel. </p>
<p>La Russie pourrait tirer du coup d’État nigérien des gains géopolitiques ponctuels, avec le minimum d’efforts et d’investissements. Cependant, contrairement aux attentes de certains leadeurs du CNSP, la Russie ne sera pas en mesure d’offrir l’aide militaire nécessaire pour lutter contre les groupes armés présents sur le territoire, dont les djihadistes. </p>
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<h2>Et le groupe Wagner ?</h2>
<p>Le groupe Wagner est présent au Sahel, notamment au Mali, depuis au moins la fin 2021. Leur chef Evguéni Prigojine aurait financé certains leadeurs du mouvement <a href="https://www.lefigaro.fr/international/le-militant-panafricaniste-kemi-seba-aurait-recu-le-soutien-financier-du-patron-de-wagner-prigojine-20230401">« nouveau panafricanisme »</a>.</p>
<p>Les organisations panafricanistes nigériennes ont contribué au changement subtil de la <a href="http://www.anp.ne/article/lancement-de-la-journee-de-mobilisation-anti-franc-cfa-au-campus-de-niamey">société civile</a>, malgré une influence somme toute restreinte. </p>
<p>La mort des dirigeants de Wagner, dont le chef Prigojine, dans l’écrasement de leur avion le 24 août, n’indique pas la fin des opérations de ce groupe militaire privé, déjà bien ancré en <a href="https://theconversation.com/wagner-mais-pas-seulement-les-mercenaires-ne-sont-pas-pres-de-disparaitre-193980">République centrafricaine</a> et au Mali. Selon plusieurs <a href="https://foreignpolicy.com/2023/08/25/prigozhin-putin-russia-coup-niger/">observateurs</a>, le groupe poursuivra probablement ses activités, mais sous un contrôle plus serré du Kremlin. </p>
<h2>Un futur incertain</h2>
<p>Le coup d’État du 26 juillet constitue un point de bascule singulier dans l’histoire politique du Niger et de la région. Ce qu’on sait, c’est qu’une intervention militaire du Cédéao serait catastrophique pour le pays, déjà engagé dans la lutte contre plusieurs groupes djihadistes. </p>
<p>Par ailleurs, il faudra voir dans quelle mesure les mobilisations en faveur du coup d’État seront durables. La manifestation du <a href="https://www.ledevoir.com/monde/afrique/796925/des-partisans-du-regime-militaire-au-niger-se-regroupent-apres-un-ultimatum-a-la-france?">26 août</a>, qui visait à célébrer le premier mois du coup d’État, n’a pas eu la même ampleur que <a href="https://observers.france24.com/fr/afrique/20230809-niger-niamey-cedeao-brigade-citoyenne-ultimatum">celle du 6 août</a> : la stade Seyni Kountché a été rempli seulement à moitié. </p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1695564677986619811"}"></div></p>
<p>Les putschistes connaissent par ailleurs des rivalités internes qui pourraient les fragiliser. On ignore dans quelle mesure ils sauront tenir durant la période de transition annoncée de <a href="https://www.lapresse.ca/international/afrique/2023-08-19/crise-au-niger/les-militaires-promettent-une-transition-de-trois-ans-maximum.php">trois ans</a>. Le niveau fluctuant de mobilisation populaire, ainsi que les tensions internes, pourraient faire partie des leviers pour des négociations, toujours en cours. </p>
<p>Cependant, les prises de position très fermes de la France et de certains pays d’Afrique de l’Ouest ne font que renforcer la rhétorique souverainiste des putschistes et leur désir de rester au pouvoir, peu importe le prix à payer.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/211242/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Tatiana Smirnova ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le Niger a été secoué par de nombreux coups d’État. Mais le dernier survient dans un contexte explosif, avec la présence de Russes, djihadistes, Occidentaux et la menace d’intervention des pays voisins.Tatiana Smirnova, Chercheuse postdoctorale, CIDIS, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2018342023-06-15T07:15:35Z2023-06-15T07:15:35ZLes entreprises peuvent-elles atteindre une véritable durabilité ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/517772/original/file-20230327-18-bi2555.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=8%2C2%2C1897%2C1273&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Pour que les approches des entreprises en matière de développement durable fonctionnent réellement, elles doivent être sincères et authentiques.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Il est rare qu’une journée passe sans que l’on entende parler de la fragilité de nos écosystèmes naturels et des <a href="https://doi.org/10.1111/conl.12713">répercussions que l’activité économique linéaire</a> a sur eux. </p>
<p>Cet état de fait n’est pas récent – il perdure au moins depuis que le <a href="https://www.clubofrome.org/publication/the-limits-to-growth/">club de Rome nous a mis en garde</a>, dès 1972, qu’une croissance économique infinie et un développement démographique rapide sont incompatibles avec la vie sur Terre. </p>
<p>La situation actuelle est, sans équivoque, alarmante. Malgré de <a href="https://unfccc.int/process/bodies/supreme-bodies/conference-of-the-parties-cop">nombreuses conférences historiques</a> et d’innombrables promesses visant à rendre l’activité économique plus compatible avec les capacités de notre planète, les progrès environnementaux des trois dernières décennies ne permettent pas de pallier les défis posés par le dérèglement climatique.</p>
<p>Alors que l’action climatique s’est surtout concentrée sur les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous commençons enfin à prendre conscience de <a href="https://theconversation.com/biodiversity-treaty-un-deal-fails-to-address-the-root-causes-of-natures-destruction-196905">l’impact des activités humaines et industrielles sur la perte de biodiversité</a>. </p>
<p>L’érosion de la biodiversité exacerbe le changement climatique en inhibant la capacité de la Terre à se protéger et à se régénérer. Les <a href="https://ipbes.net/assessing-knowledge">services que nous rend la biodiversité sont innombrables</a>. La nature n’a pas besoin de nous, mais nous avons besoin d’elle. </p>
<p>Nous croyons qu’un changement de paradigme est possible et qu’une partie de ce changement impliquera l’intégration d’une véritable approche de la durabilité dans les organisations. Mais pour que cette approche fonctionne, il faut qu’elle soit à la fois vraie et authentique.</p>
<h2>Un rapport historique</h2>
<p>Allen White, cofondateur de la <a href="https://www.globalreporting.org/"><em>Global Reporting Initiative</em></a>, a décrit le rapport <a href="https://cdn.unrisd.org/assets/library/reports/2022/manual-sdpi-2022.pdf"><em>Authentic Sustainability Assessment</em></a> des Nations unies comme un véritable <a href="https://cdn.unrisd.org/assets/legacy-files/301-info-files/B70382A13E0AE0BDC125841F003C46AC/SDPI---Allen-White-Keynote-Speech.pdf">« moment Brundtland »</a>, en référence au <a href="https://www.britannica.com/topic/Brundtland-Report">rapport historique de 1987</a> sur le développement durable. </p>
<p>White soutient que les historiens se souviendront de cette publication dans dix ans comme d’un grand moment historique dans la trajectoire du développement durable. De nombreux autres dirigeants et experts de l’écosystème du développement durable s’accordent sur <a href="https://sustainablebrands.com/read/new-metrics/un-releases-manual-for-companies-to-conduct-authentic-context-based-sustainability-assessments">l’importance et la pertinence de ce rapport</a>. </p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un papillon monarque, aux ailes orange et aux veines noires, déploie ses ailes sur la tige d’une plante" src="https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=367&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=367&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=367&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=461&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=461&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=461&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La perte de biodiversité exacerbe le changement climatique en inhibant la capacité de la Terre à se protéger et à se régénérer.</span>
<span class="attribution"><span class="source">LA PRESSE CANADIENNE/Paul Chiasson</span></span>
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</figure>
<p>Publié en novembre 2022, ce rapport constitue le premier guide complet sur l’utilisation des limites planétaires comme point de référence dans la reddition de comptes des entreprises en matière de développement durable. <a href="https://doi.org/10.1126/science.1259855">Les limites planétaires</a> fixent les frontières à l’intérieur desquelles l’humanité peut se développer et vivre en toute sécurité, sans épuiser les ressources de la Terre. </p>
<p>Ce rapport est l’aboutissement de <a href="https://r3dot0.medium.com/unrisd-ushers-in-a-new-era-of-authentic-sustainability-assessment-with-the-release-of-its-84a1d6761927">plus de quatre années de recherche</a>, de consultation et de plaidoyer en faveur d’une nouvelle génération d’outils de responsabilisation. Il s’agit, dans sa forme la plus simple, d’un engagement à faire entrer l’évaluation de la durabilité organisationnelle dans une nouvelle ère d’authenticité.</p>
<p>En filigrane, le rapport soutient que les pratiques des entreprises actuelles sont inauthentiques et insuffisantes pour parvenir à une véritable durabilité.</p>
<h2>Indicateurs de durabilité</h2>
<p>Le concept d’<a href="https://sdpi.unrisd.org/platform/">indicateurs de performance en matière de développement durable (IPDD)</a> est au cœur du rapport <em>Authentic Sustainability Assessment</em>. Ces indicateurs mesurent les performances en matière de développement durable des entreprises, des organisations à but non lucratif et d’autres organisations économiques en utilisant une approche nouvelle et améliorée. </p>
<p>Ces indicateurs s’éloignent de l’ancienne approche de divulgation qui repose sur l’idée d’extraire des ressources infinies d’une planète finie (postulat d’un modèle économique linéaire). Les rapports qui reprennent cette approche désuète comprennent la <a href="https://www.globalreporting.org/"><em>Global Reporting Initiative</em></a>, le <a href="https://www.sasb.org/"><em>Sustainability Accounting Standards Board</em></a> et le plus récent <a href="https://www.ifrs.org/groups/international-sustainability-standards-board/"><em>International Sustainability Standards Board</em></a>. </p>
<p>La nouvelle approche des IPDD interroge les conditions sous-jacentes qui compromettent le développement durable. Pour ce faire, les IPDD proposent de respecter les limites planétaires de façon holistique, qu’elles soient sociales, économiques ou environnementales.</p>
<p>La divulgation conventionnelle consiste à comparer des organisations similaires du même secteur ou de la même zone géographique et à divulguer ses « bonnes » performances par rapport aux années précédentes. </p>
<p>Les IPDD, quant à eux, comparent les entreprises à un seuil de durabilité scientifiquement établi et basé sur le contexte.</p>
<h2>Seuils de durabilité</h2>
<p>La performance d’une organisation en matière de durabilité s’exprime en termes d’impact de l’organisation sur des actifs vitaux, tels que les limites planétaires et les seuils sociaux, par rapport aux normes de durabilité. Cela garantit le bien-être de toutes les parties prenantes, humaines et naturelles, qui contribuent à l’équilibre social, économique et environnemental. </p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Une foule de personnes en costume regarde un grand écran sur lequel est inscrit l’indice composite S&P TSX" src="https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les marchés boursiers demandent de plus en plus aux entreprises cotées en bourse de divulguer leurs performances en matière de développement durable ».</span>
<span class="attribution"><span class="source">LA PRESSE CANADIENNE/Tijana Martin</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Selon le rapport, c’est seulement en comparant les impacts réels aux impacts normatifs que l’on peut évaluer la véritable durabilité. </p>
<p>Prenons l’exemple de l’eau, une <a href="https://theconversation.com/ipcc-report-half-the-world-is-facing-water-scarcity-floods-and-dirty-water-large-investments-are-needed-for-effective-solutions-175578">denrée de plus en plus rare</a>. Une organisation qui réduit sa consommation d’eau de 35 % ou qui est la plus économe en eau par rapport à ses concurrents ne nous dit rien sur la durabilité de cette consommation d’eau.</p>
<p>Une organisation peut être la meilleure de son secteur en matière d’économie d’eau et pourtant avoir des résultats médiocres en matière de durabilité. La durabilité ne se mesure pas à l’effort, mais à la capacité des écosystèmes – comme les limites planétaires, la pollution et la biodiversité.</p>
<p>Les IPDD recommandent plutôt de comparer la consommation d’eau à la capacité des écosystèmes et aux besoins réels en eau des espèces vivantes. C’est précisément cet équilibre entre la consommation réelle et la disponibilité des ressources, à la lumière de la capacité des écosystèmes, qui déterminera la véritable durabilité d’une organisation.</p>
<h2>Vers une véritable durabilité</h2>
<p>Au fil du temps, les entreprises seront de plus en plus tenues de divulguer leur impact sur le développement durable. Ce sera le cas pour les grandes entreprises européennes à partir de 2024, à la suite de l’adoption de la directive <a href="https://finance.ec.europa.eu/capital-markets-union-and-financial-markets/company-reporting-and-auditing/company-reporting/corporate-sustainability-reporting_en"><em>Corporate Sustainability Reporting</em></a>.</p>
<p>Les marchés boursiers évoluent également dans cette direction, obligeant les entreprises cotées en bourse à divulguer leurs performances en matière de développement durable aux <a href="https://sseinitiative.org/esg-disclosure/">États-Unis</a> et au <a href="https://www.cpacanada.ca/en/business-and-accounting-resources/financial-and-non-financial-reporting/sustainability-environmental-and-social-reporting/publications/a-primer-for-environmental-social-disclosure">Canada</a>. </p>
<p>L’adoption généralisée et concertée des IPDD dans le monde peut, dans le cadre de cette dynamique croissante de divulgation des performances en matière de développement durable, favoriser un développement durable authentique à la hauteur des défis à relever. </p>
<p>Nous devons être collectivement ambitieux et tirer parti de la pertinence et de l’originalité de ces nouveaux indicateurs, qui pavent une nouvelle voie vers la réalisation d’une durabilité authentique.</p>
<hr>
<p><em>Ghani Kolli, associé chez Credo Impact, a co-écrit cet article.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/201834/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sofiane Baba a régulièrement reçu des financements d'organismes subventionnaires tels que le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), le Fonds de recherche - Société et Culture du Québec (FRQSC) et le MITACS.</span></em></p>Les progrès récents dans la manière dont les organisations mesurent les performances en matière de durabilité pourraient conduire à une approche véritablement authentique de la durabilité.Sofiane Baba, Professeur agrégé en management stratégique, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2062412023-06-13T13:07:43Z2023-06-13T13:07:43ZDemandes anticipées d’aide médicale à mourir : voici comment d'autres pays l'encadrent<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/531301/original/file-20230612-172706-a8bd44.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=60%2C0%2C6720%2C4476&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">C'est une question de mois avant que les demandes anticipées d'aide médicale à mourir soit légalisées au Québec, avec des critères bien définis. D'autres pays le permettent déjà. Comment balisent-ils cette aide? </span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><a href="https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/s-32.0001">L’aide médicale à mourir</a> (AMM) présentement en vigueur au Canada est administrée à une personne apte à y consentir. Elle consiste en l’administration, par un médecin, de médicaments qui causera la mort dans les prochaines minutes.</p>
<p>Comme dans toutes interventions, le médecin a la responsabilité de s’assurer que la personne consent à ce traitement de manière libre et éclairée. Le <a href="https://educaloi.qc.ca/capsules/consentir-a-des-soins-de-sante-ou-les-refuser/#:%7E:text=Le%20consentement%20libre%20et%20%C3%A9clair%C3%A9&text=Un%20consentement%20est%20%C2%AB%20libre%20%C2%BB%20lorsqu,de%20la%20pression%20sur%20lui.">consentement</a> est considéré libre lorsqu’il est donné de plein gré, c’est-à-dire sans subir de pression d’une tierce personne. Il est considéré éclairé lorsque la personne connaît les risques et bénéfices du traitement, ainsi que ses alternatives. </p>
<p>Pour le moment, la <a href="https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/s-32.0001">loi québécoise</a> ne permet pas de demander l’AMM de manière anticipée, par exemple à la suite d’un diagnostic de maladie d’Alzheimer qui rendra ultérieurement la personne inapte à consentir aux soins. <a href="https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/aide-medicale-a-mourir-le-projet-de-loi-sur-les-soins-de-fin-de-vie-adopte-48523">Cela changera d’ici deux ans</a>, tel qu’annoncé le 7 juin 2023 par la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger. La ministre s’accorde effectivement ce délai pour mettre sur pied le processus de demandes anticipées d’AMM. </p>
<p>Nous sommes une équipe de recherche interuniversitaire comprenant des expertes en droit, en notariat, en soins palliatifs et en santé communautaire. Nous avons toutes réalisé des recherches empiriques et théoriques sur les enjeux complexes et interdisciplinaires entourant la prise de décision médicale anticipée.</p>
<p>En vue de contribuer aux discussions concernant le processus de demandes d’AMM anticipées, l’objectif de cet article est d’explorer brièvement comment les autres juridictions ayant légalisé cette pratique, soit les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la Colombie, l’encadrent. </p>
<h2>Notaires ou médecins ?</h2>
<p>Dans le cadre de l’étude détaillée du projet du projet de loi 11, la Chambre des notaires du Québec (CNQ) a recommandé, dans un <a href="https://www.cnq.org/publications-cnq/memoire-sur-le-projet-de-loi-no-11/">mémoire</a> déposé le 15 mars 2023, que les demandes anticipées d’AMM soient formulées uniquement par acte notarié. Selon la Chambre, cette manière de procéder atteste du consentement libre et éclairé du demandeur. </p>
<p>La recommandation de la CNQ tranche avec celle émise par le <a href="https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2019/19-828-04W.pdf">Groupe d’experts indépendants sur la question de l’inaptitude et l’aide médicale à mourir</a> en 2019. Ce comité a été constitué et mandaté par le ministre de la Santé et des Services sociaux pour examiner la délicate question de l’application éventuelle de l’AMM aux personnes devenues inaptes ayant préalablement fait une demande anticipée. Tel que rapporté dans <a href="https://theconversation.com/amm-voici-pourquoi-il-serait-injustifie-de-rejeter-les-demandes-anticipees-201636"><em>La Conversation</em></a>, le groupe d’experts a conseillé que la personne apte signe un formulaire prescrit par le ministre à la suite d’une consultation avec un médecin.</p>
<h2>Pays-Bas : compétent dès 16 ans</h2>
<p>Depuis le 1<sup>er</sup> avril 2002, aux Pays-Bas, l’article 2 du <a href="https://wfrtds.org/dutch-law-on-termination-of-life-on-request-and-assisted-suicide-complete-text/"><em>Termination of Life on Request and Assisted</em></a> stipule qu’un patient âgé de 16 ans ou plus qui est apte à consentir aux soins peut rédiger une demande anticipée d’euthanasie (selon les mots employés dans ladite loi). </p>
<p>Si, à un moment ultérieur, la personne n’est plus en mesure d’exprimer sa volonté due à un état de conscience altéré ou à un coma, un médecin peut accepter la directive anticipée en tant qu’équivalent à un consentement. Le médecin doit s’assurer qu’il n’y a pas d’alternatives raisonnables à l’euthanasie. Finalement, un comité examinateur (médecin, éthicien, juriste) évalue dans chaque cas spécifique si l’euthanasie a été pratiquée conformément aux critères.</p>
<h2>Belgique : pour personnes inconscientes seulement</h2>
<p>En Belgique, la <a href="https://www.ejustice.just.fgov.be/cgi/article_body.pl?language=fr&caller=summary&pub_date=02-06-22&numac=2002009590">loi du 28 mai 2002</a> relative à l’euthanasie permet à une personne apte de compléter une <a href="https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/formulaire_de_declaration_euthanasie.pdf">déclaration écrite</a> dans laquelle elle demande l’euthanasie de manière anticipée. Cette déclaration écrite suit un modèle prévu par la loi où sont désignés obligatoirement deux témoins et facultativement des personnes de confiance. </p>
<p>Toute personne capable d’exprimer sa volonté, qu’elle soit majeure ou mineure émancipée, peut rédiger une déclaration anticipée. L’euthanasie, demandée de manière anticipée alors que la personne était apte, ne peut être pratiquée que si la personne est dans un état d’inconscience irréversible et incapable d’exprimer sa volonté. Ainsi, les personnes souffrant de démence qui ne sont <a href="https://lop.parl.ca/sites/PublicWebsite/default/fr_CA/ResearchPublications/2015116E">pas inconscientes ne sont pas éligibles</a>.</p>
<p>Avant de pratiquer l’euthanasie, le médecin a l’obligation de consulter un autre médecin à propos du caractère irréversible de l’état de santé du ou de la patiente, ainsi que les personnes de confiance mentionnées sur la demande s’il y a lieu.</p>
<h2>Luxembourg : personne majeure et apte</h2>
<p>Au Luxembourg, la <a href="https://sante.public.lu/dam-assets/fr/publications/e/euthanasie-assistance-suicide-questions-reponses-fr-de-pt-en/euthanasie-assistance-suicide-questions-fr.pdf">loi du 16 mars 2009</a> sur l’euthanasie et l’assistance au suicide indique que toute personne majeure et apte peut manifester en avance ses dispositions de fin de vie et les circonstances et conditions dans lesquelles elle désire recevoir une euthanasie. </p>
<p>Les demandes doivent obligatoirement être enregistrées auprès de la Commission nationale de Contrôle et d’Évaluation. Le demandeur ou la demanderesse doit désigner une personne de confiance qui fera le lien avec un médecin traitant au moment opportun. Pour pouvoir avoir recours à l’euthanasie, le patient ou la patiente doit être dans une situation d’inconscience irréversible ou souffrir d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. Ainsi, comme en Belgique, les personnes souffrant de démence qui ne sont <a href="https://lop.parl.ca/sites/PublicWebsite/default/fr_CA/ResearchPublications/2015116E">pas inconscientes ne sont éligibles</a>.</p>
<h2>Colombie : approbation d’un comité</h2>
<p>En Colombie, la <a href="https://www.minsalud.gov.co/Normatividad_Nuevo/Resoluci%C3%B3n%201216%20de%202015.pdf">résolution</a> reconnaît la valeur d’une demande anticipée d’euthanasie depuis 2015. </p>
<p>Lorsqu’une directive anticipée est indiquée sur un document approprié, le représentant ou la représentante de la personne visée peut faire la demande en son nom au moment jugé opportun. Malgré l’existence d’une telle directive, le représentant ou la représentante peut retirer cette demande et choisir une alternative. Dans tous les cas, avant de procéder à l’euthanasie, la demande doit être approuvée par un comité composé d’un médecin spécialisé dans la pathologie de la personne visée autre que le médecin traitant, d’un avocat et d’un psychologue clinicien ou d’un psychiatre.</p>
<h2>La juridiction diffère, mais la collaboration demeure</h2>
<p>Les lois encadrant le processus de demandes anticipées d’aide médicale à mourir diffèrent d’une juridiction à l’autre. Toutefois, dans tous les cas, la collaboration interdisciplinaire et intersectorielle est nécessaire. </p>
<p>Si Québec choisit de suivre la recommandation de la Chambre des notaires, à savoir que les demandes d’aide médicale à mourir sont complétées uniquement par leurs membres, il pourrait être judicieux que ces derniers aient, au minimum, accès à des formations spécifiques. Il faut en effet s’assurer que leur client ou cliente connaisse de façon juste et précise le traitement proposé, en occurrence l’aide médicale à mourir, ses risques et bénéfices et les alternatives.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/206241/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Ariane Plaisance a reçu des financements de la Chambre des notaires du Québec.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Christine Morin a reçu des financements de la Chambre des notaires du Québec. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Diane Tapp est membre de l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Louise Bernier et Sammy-Ann Lalonde ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>La loi québécoise ne permet pas les demandes anticipées d’aide médicale à mourir. Mais cela pourrait changer rapidement. Des pays l’appliquent déjà. Comment encadrent-ils cette pratique ?Ariane Plaisance, Stagiaire post-doctorale, Université du Québec à Rimouski (UQAR)Christine Morin, Professor, Université LavalDiane Tapp, Professeure titulaire, Université LavalLouise Bernier, Full Professor, Université de Sherbrooke Sammy-Ann Lalonde, Étudiante à la maîtrise en droit notarial, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1983342023-05-02T10:44:15Z2023-05-02T10:44:15ZEntreprendre, est-ce bon pour la santé ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/506791/original/file-20230127-3270-6vw6f7.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=44%2C64%2C1153%2C732&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L’attachement des entrepreneurs à leur projet contribue à leur bien-être.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.pexels.com/photo/achievement-confident-free-freedom-6945/">Snapwire/Pexels</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Quand un dirigeant de grand groupe décède, l’effet sur l’entreprise reste généralement mineur. Le <a href="https://www.usinenouvelle.com/article/le-titre-apple-en-hausse-malgre-la-mort-de-steve-jobs.N160287">décès pour cause de longue maladie de Steve Jobs</a>, fondateur d’Apple, et la <a href="https://www.boursier.com/actions/actualites/news/michelin-le-titre-limite-son-recul-apres-la-disparition-d-edouard-michelin-187131.html">disparition brutale d’Édouard Michelin</a> n’ont quasiment pas eu d’impact sur la valeur de l’action des entreprises en bourse. Christophe de Margerie, dirigeant de Total, <a href="https://www.lejdd.fr/Economie/Thierry-Desmarest-et-Patrick-Pouyanne-vont-assurer-l-interim-a-Total-pour-remplacer-Christophe-de-Margerie-695852-3178769">a été remplacé 48 heures</a> après son tragique accident. <em>Too big to fail</em>.</p>
<p>Or, cette vérité pour une grande entreprise n’est pas transposable pour les <a href="https://theconversation.com/fr/topics/petites-et-moyennes-entreprises-pme-21112">petites et moyennes entreprises (PME)</a> où la disparition du <a href="https://theconversation.com/fr/topics/dirigeants-62811">dirigeant</a> a de fortes chances de remettre totalement en cause la survie de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/entreprises-20563">l’entreprise</a>. C’est la raison pour laquelle nous affirmons que la santé de l’entrepreneur est le premier capital immatériel de la PME.</p>
<p>Malgré cette évidence, la recherche en entrepreneuriat s’est tardivement intéressée à la santé. Les résultats actuels mettent en évidence que la santé des entrepreneurs est contrastée. La majorité des études montrent que la santé des entrepreneurs semble bonne <a href="https://journals.openedition.org/travailemploi/5806">voire meilleure que celle des salariés</a> ou que celle de la population générale. Mais en même temps, d’autres travaux, nettement moins nombreux, semblent <a href="https://www.proquest.com/openview/514036a9c5d0ff8180fb267bbeb291a2/1?pq-origsite=gscholar&cbl=49244">montrer l’inverse</a> (en matière d’épuisement et de stress professionnel, de rapport au sommeil, etc.)</p>
<p>Ces résultats contradictoires conduisent de nombreux chercheurs à conclure à une absence de consensus. Nous ne croyons pas à ce constat. À y regarder de près, ces résultats sont moins contradictoires que complémentaires. Ils révèlent selon nous une seule et même facette qui caractérise le rapport étroit que les entrepreneurs nouent à leur travail, et surtout à leur entreprise, rapport singulier qui finalement impacte doublement la santé à la fois dans sa dimension pathogène et dans sa dimension salutogène.</p>
<p>Cette facette est l’existentialisme, qui considère que l’individu a la charge de son destin et que nous avons étudiée dans un récent <a href="https://www.cairn.info/revue-de-l-entrepreneuriat-2022-Hors%20S%C3%A9rie%202-page-11.htm">article</a> de recherche, est responsable de ses actes et libre de décider des valeurs et des normes qui le guident.</p>
<h2>« Pas le temps d’être malade »</h2>
<p>Depuis quinze ans, nous auscultons la santé des entrepreneurs au sein de <a href="http://www.observatoire-amarok.net/sites/wordpress/">l’Observatoire Amarok</a>, membre du Portail du Rebond. Au fil de l’accumulation des connaissances (10 thèses soutenues entre 2014 et 2021), une évidence est apparue. Les entrepreneurs, notamment patrimoniaux, n’ont pas un rapport au travail comme tout le monde.</p>
<p>Du fait de leur investissement en capital (effet de propriété) et en raison de longues heures de travail – (<a href="https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/entreprise-souffrance-au-travail-des-dirigeants-un-sujet-tabou-13c7a316-bcec-11ed-95d7-ae0463183236">52 heures par semaine</a> versus 36 heures pour un salarié en France, selon Eurostat) – les dirigeants considèrent en grande majorité que leur travail et surtout leur entreprise sont des éléments essentiels de leur existence. Les Allemands ne s’y trompent pas en qualifiant le créateur d’entreprise d’<em>existenzgründer</em>, littéralement un fondateur d’existence.</p>
<p><iframe id="yo2Is" class="tc-infographic-datawrapper" src="https://datawrapper.dwcdn.net/yo2Is/1/" height="400px" width="100%" style="border: none" frameborder="0"></iframe></p>
<p>Ce rapport existentiel va avoir trois conséquences sur le plan de la santé. La première est ce que nous appelons le phénomène de subordination. Le terme subordination a un double sens. Il suggère d’abord l’idée d’une hiérarchie implicite où l’entreprise et le travail priment sur la santé et toutes autres considérations extra-professionnelles. Mais la subordination induit aussi un rapport de pouvoir. Dans de nombreuses situations, l’entreprise a une forte emprise sur l’existence de l’entrepreneur. À l’instar d’un aimant, l’entreprise exerce un pouvoir d’attraction qui oriente en permanence l’attention et le comportement de l’entrepreneur. La centralité de l’entreprise est telle qu’elle exerce une domination intellectuelle, émotionnelle et morale sur l’existence même de l’entrepreneur.</p>
<p>De nombreux résultats attestent de ce phénomène de subordination. La plupart des dirigeants disent ne pas avoir le temps d’être malade et quand ils le sont, <a href="https://www.theses.fr/2016MONTD065">ils vont quand même au travail</a> (phénomène de surprésentéisme). Ils ont tendance à moins dormir, à moins se reposer les week-ends, à moins partir en vacances, à moins pratiquer le sport. Les entrepreneures ont tendance à <a href="https://hal.science/hal-03958673/">reprendre le travail plus vite</a> après un accouchement que les salariées et il n’est pas rare que certains entrepreneurs continuent à travailler dans leurs lits d’hôpital.</p>
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<p>Ils sont constamment à dire qu’il y a un <a href="https://iaap-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/apps.12021">« bon stress » et un « mauvais stress »</a>. Dire qu’il y a un bon stress est en partie vraie pour la performance, mais totalement erronée pour la santé. En reprenant notre approche existentialiste, lorsqu’un entrepreneur vit un « bon » stress, cela signifie que les retombées seront positives pour l’entreprise, c’est pourquoi il l’interprète comme stimulant ; encore une fois, c’est le travail avant la santé. De même, accorder du temps à la récupération et au détachement – le fait de ne plus penser au travail en dehors du travail – leur est très difficile. Au final, leur entreprise passe avant leur santé.</p>
<h2>Souffrance bien réelle</h2>
<p>La deuxième conséquence est d’occasionner des situations de souffrance qui peuvent résulter de ce lien trop fort entre l’entreprise et la vie de l’entrepreneur. La souffrance est un thème peu abordé par les chercheurs en entrepreneuriat plus enclins à valoriser le succès de l’entrepreneur plutôt que l’échec.</p>
<p>Pourtant des formes de souffrance sont bien réelles. Le licenciement d’un salarié, la transmission ou la liquidation de son entreprise sont des évènements qui affectent les fondements de la propriété et remettent en cause la gestion de l’entrepreneur et de ce fait mettent en jeu aussi sa santé mentale. Ces évènements peuvent être vécus comme une perte (perte de la relation salariée, perte de l’objet entreprise, perte de contrôle face aux évènements). Les ressorts existentiels sont si forts que les théoriciens de l’entrepreneuriat mobilisent les théories du deuil, parlent de traumatismes, abordent des risques existentiels comme le suicide ou le <a href="https://theconversation.com/fr/topics/burn-out-106874">burn-out</a>.</p>
<p>L’observatoire Amarok a mis en évidence un risque de burn-out plus élevé chez les entrepreneurs que pour les salariés et la nécessité d’y remédier de manière préventive avec le <a href="http://www.observatoire-amarok.net/sites/wordpress/wp-content/uploads/2023/02/DOSSIER-de-presse-Amarok-e-Sant%C3%A9-agri-VF.pdf"><em>dispositif Amarok e-Santé</em></a> qui se diffuse aujourd’hui dans de nombreux Services de Prévention en Santé au Travail ou dans le monde agricole.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1425489706272235526"}"></div></p>
<p>Dans les cas les plus dramatiques comme le risque suicidaire, dont la <a href="https://econpapers.repec.org/paper/haljournl/hal-04009471.htm">prévalence augmente sensiblement dans les situations de liquidation</a>, il importe de continuer à promouvoir les dispositifs anti-suicide dans le monde patronal comme <a href="https://www.apesa-france.com">Apesa</a> ou <a href="https://agriculture.gouv.fr/agriecoute-mal-etre-solitude-idees-suicidaires-parlez-en">Agri-écoute</a>.</p>
<p>Mais, il serait réducteur, voire contre-productif de limiter la question de la santé des entrepreneurs à la seule dimension pathogène. Il est également important de se pencher sur les ressources et les capacités qui permettent à une personne d’être en bonne santé. Cette salutogenèse découle d’un état de bien-être où la personne est en forte cohérence avec sa condition d’existence.</p>
<h2>Emprise existentielle</h2>
<p>La troisième conséquence repose sur l’interprétation existentielle de la salutogenèse. Les spécialistes décrivent le fonctionnement salutogénique comme la capacité d’un individu de <a href="https://psycnet.apa.org/record/1988-20161-001">voir les stimuli de l’environnement d’une manière positive</a> et constructive, d’utiliser l’information pour prendre des décisions efficaces, d’interpréter les stimuli comme ayant du sens et comme autant de défis qui dirigent son énergie à faire face, à résoudre des problèmes et à obtenir des résultats.</p>
<p>Comment ne pas voir le profil type de l’entrepreneur dans cette description du comportement salutogène ? Voir d’une manière positive et constructive, prendre des décisions efficaces, motivation intrinsèque, percevoir les stimuli comme des défis, résoudre des problèmes, obtenir des résultats. Rien ne ressemble tant à la salutogenèse que l’entrepreneuriat.</p>
<p>Pour vérifier cette concordance, nous avons présenté une liste de 39 facteurs salutogènes (optimisme, résilience, sagesse, auto-efficacité, etc.) à 1224 entrepreneurs français en leur demandant pour chaque facteur s’ils avaient augmenté ou baissé au cours de leur carrière. Les résultats ont montré que les facteurs salutogènes ont quasiment tous augmenté. La capacité de s’adapter et la capacité d’assumer les conséquences de ses propres actions apparaissent en tête de ce palmarès. De manière générale, le fait d’être entrepreneur a un effet bénéfique pour la santé.</p>
<p>Finalement, bien que l’entrepreneur ait tendance à subordonner sa santé personnelle à la santé économique de son entreprise, l’emprise existentielle qui le lie à son travail a pour effet d’amplifier l’intensité et la fréquence des états de bonne santé mentale existentielle (la salutogenèse entrepreneuriale) mais parfois, hélas, d’engendrer des situations de souffrance aiguë.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/198334/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Les fondateurs, propriétaires ou gérants de petites entreprises se soignent moins que les employés. Ils bénéficient cependant d’un sentiment d’accomplissement qui engendre des effets positifs.Olivier Torrès, Fondateur d'Amarok, observatoire de la santé des dirigeants, Professeur des Universités, Université de MontpellierFlorence Guiliani, Professeure adjointe, Université de Sherbrooke Roy Thurik, Professeur émérite en Économie, Erasmus School of Economics, Rotterdam, Full Professeur en Entrepreneuriat, Montpellier Business SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1978722023-03-06T22:10:35Z2023-03-06T22:10:35ZA new UN report offers businesses a template for achieving true sustainability<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/513020/original/file-20230301-1707-v9hpo3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=50%2C10%2C6659%2C4406&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">In order for corporate sustainability approaches to actually work, they need to be genuine and authentic.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><iframe style="width: 100%; height: 100px; border: none; position: relative; z-index: 1;" allowtransparency="" allow="clipboard-read; clipboard-write" src="https://narrations.ad-auris.com/widget/the-conversation-canada/a-new-un-report-offers-businesses-a-template-for-achieving-true-sustainability" width="100%" height="400"></iframe>
<p>Not a day goes by without hearing about the fragility of our natural ecosystems and the <a href="https://doi.org/10.1111/conl.12713">repercussions that extractive economic activity are having</a> on them.</p>
<p>This state of affairs is not recent — it has been ongoing at the very least since <a href="https://www.clubofrome.org/publication/the-limits-to-growth/">the Club of Rome non-profit warned us back in 1972</a> that infinite economic growth and rapid demographic development are incompatible with life on Earth.</p>
<p>The situation today is even worse. Despite <a href="https://unfccc.int/process/bodies/supreme-bodies/conference-of-the-parties-cop">numerous historical conferences</a> and <a href="https://www.washingtonpost.com/opinions/2022/04/04/new-ipcc-climate-report-on-averting-catastrophe/">countless promises</a> to make economic activity more compatible with the capacities of our planet, the environmental progress of the last three decades is not enough to meet the challenges posed by climate change.</p>
<p>While the focus of climate action has often been on greenhouse gas emissions into the atmosphere, we are finally starting to <a href="https://theconversation.com/biodiversity-treaty-un-deal-fails-to-address-the-root-causes-of-natures-destruction-196905">realize the impact of human and industrial activities on biodiversity loss</a>. </p>
<p>Earth’s diminishing biodiversity is exacerbating climate change by inhibiting Earth’s ability to protect and regenerate itself. The services <a href="https://ipbes.net/assessing-knowledge">biodiversity provides us are countless</a>, and the situation remains clear: nature does not need us, but we need it.</p>
<p>We believe a paradigm shift is possible, and that part of this shift will involve the integration of a true sustainability approach in business. But for this approach to work, it needs to be two things: genuine and authentic.</p>
<h2>A landmark report</h2>
<p><a href="https://cdn.unrisd.org/assets/legacy-files/301-info-files/B70382A13E0AE0BDC125841F003C46AC/SDPI---Allen-White-Keynote-Speech.pdf">A true “Brundtland moment”</a> — in reference to the <a href="https://www.britannica.com/topic/Brundtland-Report">landmark 1987 report on sustainable development</a> — is how Global Reporting Initiative co-founder Allen White described the <a href="https://cdn.unrisd.org/assets/library/reports/2022/manual-sdpi-2022.pdf">United Nations’ Authentic Sustainability Assessment report</a>.</p>
<p>White argues that historians will look back on this publication a decade from now as a great historical moment in the trajectory of sustainability. Many other leaders and experts in the sustainability ecosystem agree on <a href="https://sustainablebrands.com/read/new-metrics/un-releases-manual-for-companies-to-conduct-authentic-context-based-sustainability-assessments">the importance and relevance of this report</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="A monarch butterfly, with orange wings and black veins, spreads its wings on the stalk of a plant" src="https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=367&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=367&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=367&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=461&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=461&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/513018/original/file-20230301-16-tq9bgn.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=461&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Earth’s diminishing biodiversity is exacerbating climate change by inhibiting Earth’s ability to protect and regenerate itself.</span>
<span class="attribution"><span class="source">THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Released in November 2022, this report represents the first comprehensive guide to using planetary limits as a reference point in business-oriented sustainability reporting. <a href="https://doi.org/10.1126/science.1259855">Planetary limits</a> set boundaries that humanity can safely develop and live within, without depleting Earth’s resources.</p>
<p>The report is the <a href="https://r3dot0.medium.com/unrisd-ushers-in-a-new-era-of-authentic-sustainability-assessment-with-the-release-of-its-84a1d6761927">culmination of more than four years of research</a>, consultation and advocacy for a new generation of accountability tools. It is, at its simplest, a commitment to bring organizational sustainability assessment into a new era of authenticity. </p>
<p>At its core, the report argues that current business practices are inauthentic and insufficient for achieving true sustainability.</p>
<h2>Sustainability indicators</h2>
<p>Central to the Authentic Sustainability Assessment report is the concept of <a href="https://sdpi.unrisd.org/platform/">Sustainable Development Performance Indicators (SDPIs)</a>. These indicators measure the sustainability performance of businesses, non-profits and other economic organizations using a new and improved approach.</p>
<p>These indicators move away from the old disclosure approach that relies on the idea of extracting infinite resources from a finite planet. Reports that contain this outdated approach include the <a href="https://www.globalreporting.org/">Global Reporting Initiative</a>, <a href="https://www.sasb.org/">Sustainability Accounting Standards Board</a> and the more recent <a href="https://www.ifrs.org/groups/international-sustainability-standards-board/">International Sustainability Standards Board</a>. </p>
<p>SDPIs take a new approach — one that addresses the underlying conditions that compromise sustainable development. It does this by respecting all planetary limits, whether social, economic or environmental.</p>
<p>Conventional disclosure involves comparing peers in the same industry or geography and disclosing one’s “good” performance in comparison to previous years. </p>
<p>SDPIs, on the other hand, involve comparing companies against a scientifically established, context-based sustainability threshold. </p>
<h2>Sustainability thresholds</h2>
<p>An organization’s sustainability performance is expressed in terms of the organization’s impact on vital assets, like planetary limits and social thresholds, compared to sustainability standards. This ensures the well-being of all stakeholders — human and nature alike — that contribute to social, economic and environmental balance.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="A crowd of people in suits look at a large screen that says 'S&P TSX composite index' on it" src="https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/513019/original/file-20230301-16-sfctap.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Stock markets are increasingly requiring publicly traded companies to disclose their sustainability performance.</span>
<span class="attribution"><span class="source">THE CANADIAN PRESS/ Tijana Martin</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>According to the report, it is by comparing <em>actual</em> impacts with <em>normative</em> impacts that true sustainability can be assessed.</p>
<p>Take water, <a href="https://theconversation.com/ipcc-report-half-the-world-is-facing-water-scarcity-floods-and-dirty-water-large-investments-are-needed-for-effective-solutions-175578">an increasingly scarce commodity</a>, for example. An organization reducing its water consumption by 35 per cent or saving the most water compared to its competitors does not actually tell us anything about the sustainability of that water consumption.</p>
<p>An organization could be the best at saving water in its industry and still perform poorly in terms of sustainability. Sustainability is not measured by effort, but by the capacity of ecosystems — like planetary limits, pollution and biodiversity — to avoid jeopardizing the resilience of the planet.</p>
<p>Instead, SDPIs recommend comparing water consumption to the capacity of ecosystems and to the actual water needs of living species. It is this balance between actual consumption and resource availability, in light of ecosystem capacity, that will determine the true sustainability of an organization.</p>
<h2>Achieving true sustainability</h2>
<p>As time goes on, businesses will be increasingly required to disclose their sustainability impacts. This will be the case for large European companies starting in 2024, following the enactment of the <a href="https://finance.ec.europa.eu/capital-markets-union-and-financial-markets/company-reporting-and-auditing/company-reporting/corporate-sustainability-reporting_en">Corporate Sustainability Reporting Directive</a>. </p>
<p>Stock markets are also moving in this direction, forcing publicly traded companies to disclose their sustainability performance in the <a href="https://sseinitiative.org/esg-disclosure/">United States</a> and <a href="https://www.cpacanada.ca/en/business-and-accounting-resources/financial-and-non-financial-reporting/sustainability-environmental-and-social-reporting/publications/a-primer-for-environmental-social-disclosure">Canada</a>. </p>
<p>The widespread and concerted adoption of SDPIs around the world can, as part of this growing momentum of disclosure of sustainability performance, foster authentic sustainability that will bring us closer to meeting the magnitude of the challenges ahead.</p>
<p>We must be collectively ambitious and take advantage of the relevance and originality of these new indicators, which offer a new trajectory towards achieving authentic sustainability.</p>
<p><em>Ghani Kolli, Managing Partner at Credo Impact, co-authored this article.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/197872/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sofiane Baba's research projects are regularly funded by MITACS, the Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) and The Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC).</span></em></p>Recent advancements in the ways organizations measure sustainability performance could lead to a truly authentic approach to sustainability in the business sector.Sofiane Baba, Professeur adjoint en management stratégique, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1984812023-02-08T18:43:39Z2023-02-08T18:43:39ZThe pandemic played into ageist stereotypes, but intergenerational contact and co-operation can overcome them<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/508476/original/file-20230206-13-t4itv6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=63%2C40%2C3810%2C2532&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Stereotypes about the elderly having more than their fair share can be heightened during times of crisis when resources are seen to be scarce.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>As the COVID-19 pandemic spread around the world, <a href="https://news.ontario.ca/en/statement/56348/enhanced-measures-to-protect-ontarians-from-covid-19">stringent public health regulations</a> were imposed to protect vulnerable individuals, with older people seen as a particularly vulnerable group.</p>
<p>In response, some argued the pandemic was just a problem for older people and that they should be <a href="https://doi.org/10.1093/geronb/gbaa102">locked away</a> so younger people could get on with their lives. Others showed <a href="https://doi.org/10.1037/amp0000699">increased concern</a> for older people, with dedicated shopping hours and food deliveries for seniors organized. </p>
<p>We are a team of researchers in psychology, sociology and political science with expertise in intergroup relations. Our research on ageism during the pandemic shows that the group-based beliefs and values people endorse have an impact on how older people are viewed. </p>
<p>This is important because it tells us what beliefs and values need to be targeted to create a more inclusive society, especially when facing a public health emergency like the COVID-19 pandemic.</p>
<p>In August 2020, we <a href="http://dx.doi.org/10.1111/josi.12554">conducted a survey</a> to gauge the attitudes and opinions of Canadians and Americans who were 18 to 65+ years old. The survey relied on nationally representative samples of 2,110 Canadians and 2,124 Americans. The goal was to assess how North Americans perceived older people during the pandemic and what factors explained these perceptions.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="A younger woman and an elderly man in a wheelchair place their hands on a glass barrier separating them." src="https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=406&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=406&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=406&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=510&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=510&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508434/original/file-20230206-23-8gea8d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=510&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">People talk through a plexiglass barrier at Lynn Valley Care Centre in North Vancouver in July 2020.</span>
<span class="attribution"><span class="source">THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Intergenerational tension and its basis</h2>
<p>The survey results showed that younger respondents were especially likely to say that older people were using more than their fair share of societal resources, such as those related to health care. This was the case for both Canadians and Americans, and demonstrates <a href="https://doi.org/10.1037/a0032367">ageist consumption stereotypes</a>. These stereotypes can be heightened when resources seem to be scarce.</p>
<p>The degree of concern younger North Americans felt in terms of their own health and finances did not predict ageist consumption stereotypes. Instead, their beliefs and values about group relations were key.</p>
<p>Younger North Americans who endorsed the statement that some groups of people are simply inferior to other groups were more likely to endorse ageist consumption stereotypes. The same was true for those who held values emphasizing competition. In contrast, younger North Americans who valued collective goals and believed in personal sacrifice for the collective good were less likely to hold ageist consumption stereotypes.</p>
<p>At the time of the survey, social distancing measures were in effect, so we also asked survey respondents about their opinions about social distancing. We found that younger North Americans who believed social distancing carries too many problems were also more likely to endorse ageist consumption stereotypes.</p>
<h2>What can we learn?</h2>
<p>To reduce ageist perceptions of older people, we should encourage collectivist norms and the importance of acting for the common good, while downplaying competition and group-based dominance. This benefits all of us. First, it promotes social cohesion in society. In addition, most of us will be old people someday and would prefer not to experience ageism at that time. </p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="An elderly black woman with grey hair looking out of a window." src="https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508531/original/file-20230207-17-4dzrzt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">To reduce ageist perceptions of older people, we should encourage collectivist norms and the importance of acting for the common good.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>In the context of the pandemic and similar health emergencies, one way to do this is through public health messaging that emphasizes how people of all ages share both the risk of diseases such as COVID-19 and the responsibility for co-operating to overcome it. This way, the emphasis is on society as a whole and less on broad age categories.</p>
<p><a href="https://doi.org/10.1093/geronb/gbaa051">Another strategy</a> to reduce ageism is to encourage intergenerational contact to promote solidarity and relatedness across age groups. This could, for example, include more frequent quality contact between family members of different generations, personal contact with older neighbours and participation in volunteering programs that bring people of different ages together. </p>
<p>There is also <a href="https://doi.org/10.1080/02701960.2020.1737047">evidence</a> that if intergenerational contact is coupled with education on aging, ageism can be successfully reduced. </p>
<p>A <a href="https://doi.org/10.1111/josi.12545">recent study</a> conducted during the pandemic found that exposure to online information that shows positive intergenerational contact and provides education that challenges ageist stereotypes effectively reduced ageism and perceived intergenerational conflict among young adults.</p>
<p>Intergenerational tension exists but it is not inevitable. To overcome it, we must understand where it comes from and implement a variety of strategies that bring together people of all ages in order to promote co-operation in solving common problems, rather than competition and dominance.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/198481/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Victoria Esses receives funding from Immigration, Refugees and Citizenship Canada. She has previously received funding from the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Kate Choi receives funding from the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Patrick Denice receives funding from the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Alina Sutter, Joanie Bouchard, and Mamta Vaswani do not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and have disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.</span></em></p>To reduce ageist perceptions of older people, we should encourage collectivist norms and the importance of acting for the common good.Victoria Esses, Director, Network for Economic and Social Trends (NEST); Co-Chair, Pathways to Prosperity Partnership, Western UniversityAlina Sutter, Postdoctoral Associate, Network for Economic and Social Trends (NEST), Western UniversityJoanie Bouchard, Assistant Professor in Political Science, Université de Sherbrooke Kate Choi, Associate Professor, Sociology, Western UniversityMamta Vaswani, Postdoctoral Associate, Network for Economic and Social Trends (NEST), Western UniversityPatrick Denice, Assistant Professor of Sociology; Affiliate, Network for Economic and Social Trends (NEST), Western UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1968472023-01-22T13:33:12Z2023-01-22T13:33:12ZHow can health data be used for public benefit? 3 uses that people agree on<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/505224/original/file-20230118-11-g3s32x.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=118%2C9%2C2929%2C1694&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Support for use of health data is conditional on whether the use has public benefits.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Brittany Datchko/Graphic Journeys)</span>, <span class="license">Author provided</span></span></figcaption></figure><p>Health data can include information about health-care services, health status and behaviours, medications and genetic data, in addition to demographic information like age, education and neighbourhood. </p>
<p>These facts and statistics are valuable because they offer insights and information about population health and well-being. However, they can also be sensitive, and there are legitimate public concerns about how these data are used, and by whom. The term “<a href="https://www.hdrn.ca/en/reports/social-licence-uses-health-data-report-public-perspectives">social licence</a>” describes uses of health data that have public support. </p>
<p>Studies performed in <a href="https://doi.org/10.9778/cmajo.20180099">Canada</a>, the <a href="http://dx.doi.org/10.1136/medethics-2014-102374">United Kingdom</a> and <a href="https://doi.org/10.1186/s12910-016-0153-x">internationally</a> have all found public support and social licence for uses of health data that produce public benefits. </p>
<p>However, this support is conditional. Public concerns related to privacy, commercial motives, equity and fairness must be addressed. </p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Illustration of a health-care practitioner and a patient discussing a list of medications." src="https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=464&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=464&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=464&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=583&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=583&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/505278/original/file-20230119-20-m9gj43.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=583&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Public support for use of health data is conditional on things like public benefits, attention to privacy and fairness.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Brittany Datchko/Graphic Journeys)</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Our team of health policy researchers set out to build upon prior studies with actionable advice from a group of 20 experienced public and patient advisers. Studies have shown that health data use, sharing and reuse is a complex topic. So we recruited people who already had some knowledge of potential uses of health data through their roles advising research institutions, hospitals, community organizations and governments.</p>
<p>We asked these experienced advisers to exchange views about uses of health data that they supported or opposed. We also gathered participants’ views about requirements for social licence, such as privacy, security and transparency.</p>
<h2>Consensus views</h2>
<p>After hours of facilitated discussion and weeks of reflection, all 20 participants agreed on some applications and uses of health data that are within social licence, and some that are not. </p>
<p>Participants agreed it is within social licence for health data to be used by:</p>
<ul>
<li><p>health-care practitioners — to directly improve the health-care decisions and services provided to a patient.</p></li>
<li><p>governments, health-care facilities and health-system administrators — to understand and improve health care and the health-care system.</p></li>
<li><p>university-based researchers — to understand the drivers of disease and well-being.</p></li>
</ul>
<p>Participants agreed that it is not within social licence for:</p>
<ul>
<li><p>an individual or organization to sell (or re-sell) another person’s identified health data.</p></li>
<li><p>health data to be used for a purpose that has no patient, public or societal benefit.</p></li>
</ul>
<h2>Points of disagreement</h2>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="A man and a woman sitting at a table with a computer screen" src="https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=366&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=366&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=366&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=460&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=460&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/505276/original/file-20230119-26-nlgrh6.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=460&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">The participants also had different views about what constitutes an essential requirement for social licence.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Brittany Datchko/Graphic Journeys)</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Among other topics, the participants discussed uses of health data about systemically marginalized populations and companies using health data. Though some participants saw benefits from both practices, there was not consensus support for either. </p>
<p>For example, participants were concerned that vulnerable populations could be exploited, and that companies would put profit ahead of public benefits. Participants also worried that if harms were done by companies or to marginalized populations, they could not be “undone.” Several participants expressed skepticism about whether risks could be managed, even if additional safeguards are in place. </p>
<p>The participants also had different views about what constitutes an <a href="https://www.hdrn.ca/sites/default/files/2022-11/Appendix%20C%20-%20Social%20licence%20for%20uses%20of%20health%20data%20-%20HDRN%20Canada%20%26%20GRIIS.docx">essential requirement for social licence</a>. This included discussions about benefits, governance, patient consent and involvement, equity, privacy and transparency. </p>
<p>Collectively, they generated a list of 85 essential requirements, but 38 of those requirements were only seen as essential by one person. There were also cases where some participants actively opposed a requirement that another participant thought was essential. </p>
<h2>Using the findings</h2>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="A woman working with data at a desk" src="https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=541&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=541&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=541&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=680&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=680&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/505277/original/file-20230119-24-9x1pi1.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=680&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Potential benefits of health data use include better patient care, better health system planning and better understanding of disease and wellness.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Brittany Datchko/Graphic Journeys)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>This work was funded by the Public Health Agency of Canada to inform the <a href="https://www.canada.ca/en/public-health/programs/pan-canadian-health-data-strategy.html">Pan-Canadian Health Data Strategy</a>. In parallel, an <a href="https://www.canada.ca/en/public-health/corporate/mandate/about-agency/external-advisory-bodies/list/pan-canadian-health-data-strategy-reports-summaries/expert-advisory-group-report-03-toward-world-class-health-data-system.html">expert advisory group for the strategy</a> recommended that one or more public assemblies be established to provide advice and guidance. </p>
<p>We strongly agree with the expert advisory group’s recommendation to “give voice to people” as the Pan-Canadian Health Data Strategy is implemented. </p>
<p>The findings from our work may help focus the work of the Pan-Canadian Health Data Strategy and other initiatives aimed at expanding uses of health data. These initiatives should start by focusing on uses of health data that have clear public support. </p>
<p>We note that there could be many important benefits just from the users of health data that the 20 participants in our project supported: health-care practitioners; governments, health-care facilities and health system administrators; and university-based researchers. These benefits include better patient care, better health system planning, and better understanding of disease and wellness. </p>
<p>Our hope is that the work described in this article will be a step forward in a concerted and continuous effort to identify and act on increasing the uses of health data that members of the public support.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/196847/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>P. Alison Paprica receives funding from the Public Health Agency of Canada and national and provincial research funders.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Annabelle Cumyn participates in a research program that receives funding from CIHR. She is affiliated with the University of Sherbrooke and is a member on the Interagency advisory panel on research ethics. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Kimberlyn McGrail receives funding from the Public Health Agency of Canada and national and provincial research funders. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Julia Burt and Roxanne Dault do not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and have disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.</span></em></p>There are concerns about how health data are used, but research shows support for uses with public benefits by health-care providers, governments, health-system planners and university-based researchers.P. Alison Paprica, Professor (adjunct) and Senior Fellow, Institute for Health Policy, Management and Evaluation, Dalla Lana School of Public Health, University of TorontoAnnabelle Cumyn, Professor of Medicine, Université de Sherbrooke Julia Burt, Public Engagement Fellow, Faculty of Medicine, Memorial University of NewfoundlandKimberlyn McGrail, Professor of Health Services and Policy Research, University of British ColumbiaRoxanne Dault, Research coordinator, Groupe de recherche interdisciplinaire en informatique de la santé, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1939802022-12-06T19:02:33Z2022-12-06T19:02:33ZWagner, mais pas seulement : les mercenaires ne sont pas près de disparaître…<p>L’histoire de la <a href="https://www.bbc.com/afrique/monde-60985072">compagnie militaire privée (CMP) « Wagner »</a> reste aujourd’hui un domaine exploré d’abord et avant tout par les journalistes. En termes d’études de terrain et d’observations empiriques, les chercheurs universitaires ne consacrent <a href="http://www.privatemilitary.org/academic.html">pas suffisamment de recherches à ce phénomène</a>. Il est impératif de remédier à cet angle mort académique en étudiant les mercenaires russes avec la même rigueur que les autres acteurs de la vie politique et militaire internationale.</p>
<h2>Un cadre d’analyse tronqué</h2>
<p>Aujourd’hui, le récit médiatique tournant autour de Wagner, une compagnie militaire privée connue depuis 2014 pour ses liens étroits avec l’État russe, ne cesse d’être recyclé, parfois enrichi de personnages supplémentaires ou d’une anecdote nouvelle – mais sans percée analytique, travail que seul le monde universitaire peut réaliser.</p>
<p>Par exemple, le businessman russe Evguéni Prigojine, connu pour sa proximité avec Vladimir Poutine, a <a href="https://www.rtbf.be/article/evgueni-prigojine-admet-avoir-fonde-le-groupe-paramilitaire-wagner-11073983">récemment reconnu être le fondateur et patron de Wagner</a>, ce qui a donné lieu dans les médias à une avalanche d’articles qui ne nous ont finalement rien appris de substantiellement nouveau sur le fonctionnement ou l’organisation du groupe.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1574404226855346179"}"></div></p>
<p>Les divers articles de presse consacrés à Wagner donnent également peu d’éléments sur les effets, pourtant profonds et complexes, qu’a la présence des mercenaires sur le tissu social et sur la gouvernance locale dans les territoires en guerre. On ne sait presque rien de la façon dont le groupe est perçu par les communautés résidant dans les zones où il agit.</p>
<p>De plus, la situation géopolitique actuelle, qui encourage une prise de parti « pour ou contre les Russes », déforme les cadres d’analyse et engendre des narrations unidimensionnelles. L’un des résultats de cette polarisation simpliste mais amère est l’illusion que la Russie <a href="https://breakingdefense.com/2022/07/russia-pulls-some-wagner-forces-from-africa-for-ukraine-townsend/">finira bientôt par quitter l’Afrique</a>, puisqu’elle aurait besoin de redéployer ses hommes, y compris ceux de <a href="https://www.lawfareblog.com/how-russias-war-ukraine-affects-its-meddling-africa">Wagner</a>, pour les besoins de sa guerre en Ukraine.</p>
<p>[<em>Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Or la fragilité sociale croissante et les crises de légitimité politique qui se succèdent dans les pays africains où opère actuellement Wagner – par exemple, la <a href="https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2021/11/car-russian-wagner-group-harassing-and-intimidating-civilians-un-experts">RCA</a>, le <a href="https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/mali-france-russie-wagner-exactions-massacres-ei-islamistes-armes">Mali</a>, la <a href="https://www.hrw.org/fr/news/2022/05/31/libye-le-groupe-russe-wagner-pose-des-mines-terrestres-pres-de-tripoli">Libye</a>, le <a href="https://www.sudouest.fr/international/russie/le-soudan-accuse-de-ceder-son-or-contre-le-soutien-du-groupe-de-mercenaires-russe-wagner-12842214.php">Soudan</a> – créent un terreau favorable à l’expansion durable d’une nouvelle forme de CMP. Dans tous les cas, la « demande » à laquelle Wagner répond – celle des élites militaires locales pour des services sécuritaires sans contraintes vis-à-vis des droits humains – n’est pas près de s’estomper. En effet, une tendance générale vers un <a href="https://rusi.org/explore-our-research/publications/commentary/why-war-ukraine-not-about-democracy-versus-authoritarianism">autoritarisme</a> plus dur et moins contesté par les démocraties occidentales semble persister.</p>
<h2>Wagner, une manifestation de la privatisation de la sécurité au niveau mondial</h2>
<p>Par défaut d’approfondissement académique, la lecture actuelle reste focalisée sur les relations entre les États et, par conséquent, passe à côté de deux dynamiques importantes : la position des CMP russes dans un contexte marqué par la <a href="https://www.cairn.info/revue-securite-globale-2009-2-page-85.html">privatisation mondiale des services sécuritaires</a> ; et les effets locaux de leurs opérations.</p>
<p>Or ces deux éléments ont une forte incidence sur la dynamique des conflits. Concernant Wagner, donc, il est urgent de se distancier du récit sur la compétition entre grandes puissances. La principale difficulté d’analyse ici réside dans le fait que les CMP russes, dont Wagner, mais aussi <a href="https://warsawinstitute.org/wagner-versus-patriot-fighting-mercenary-control/">Patriot</a>, <a href="https://news.un.org/fr/story/2021/03/1093112">Sewa Security Services</a>, ou encore <a href="https://www.armyupress.army.mil/Portals/7/military-review/Archives/English/ND-19/Arnold-Geoeconomic-Dimensions.pdf">Shchit</a> sont un <a href="https://meduza.io/en/feature/2022/07/14/a-mercenaries-war">produit de la politique intérieure du pays</a>. Bien que <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/1060586X.2019.1591142">protéiformes</a>, elles restent toutes liées au Kremlin. La présence de ces forces semi-étatiques dans des pays en guerre, notamment l’Ukraine, la Syrie et la Libye, va de pair avec les intérêts militaires, politiques et économiques de la Russie.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1590970128208130048"}"></div></p>
<p>Pourtant, en considérant Wagner du point de vue de la tendance générale de la privatisation de la sécurité, on se rend compte que le groupe <a href="https://www.cairn.info/revue-deviance-et-societe-2013-4-page-487.htm">n’est pas un phénomène isolé</a>. Bien avant Wagner, en effet, deux autres compagnies avaient déjà transformé la privatisation de la guerre : Executive Outcomes (EO) et Blackwater.</p>
<h2>Wagner dans la foulée d’Executive Outcomes et de Blackwater</h2>
<p>En 1989, Eeben Barlow, un ancien lieutenant-colonel des forces de défense d’Afrique du Sud, a fondé Executive Outcomes en recrutant les militaires à partir des membres des unités dissoutes suite à la fin de l’apartheid. Barlow présentait sa compagnie comme une <a href="https://harpers.org/archive/1997/02/an-army-of-ones-own/">alternative</a> aux Casques bleus. Les interventions de EO en Angola et en Sierra Leone en 1992 et en 1995-1997 respectivement ont contribué à la mise en œuvre de <a href="https://www.jstor.org/stable/161407">cessez-le-feu</a> dans ces deux pays. En 1996, les forces gouvernementales en Sierra Leone, soutenues par EO, ont maîtrisé les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) (<a href="https://www.jeuneafrique.com/228900/societe/mercenaires-sud-africains-les-soldats-perdus-de-l-apartheid/">Executive Outcomes s’y fera payer en partie avec des concessions diamantifères</a>). En Angola, cette compagnie militaire a combattu au nom du gouvernement angolais contre l’UNITA après le refus de cette dernière d’accepter les résultats des élections en 1992. Dans les deux cas, la « réussite » des opérations pourrait s’expliquer par l’usage de la force sans les contraintes traditionnellement rattachées aux États. Cependant, <a href="https://www.jstor.org/stable/161407">l’attribution à EO</a> de droits miniers a suscité l’inquiétude des diplomates et été critiquée par les médias.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"583288049305591808"}"></div></p>
<p>La « guerre mondiale contre le terrorisme » déclenchée en 2001 a fait passer à la vitesse supérieure la privatisation de la guerre par les États-Unis. En 2010, les effectifs des compagnies militaires privées <a href="https://repository.law.miami.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=4665&context=umlr">dépassaient</a> ceux des troupes américaines en Irak et en Afghanistan. Les grandes CMP, dont la plus connue est Blackwater, ont présenté leurs services comme faisant partie de la <a href="https://books.google.com/books?id=PKicuIMNwl4C&newbks=0&hl=en">« force totale »</a> de l’armée américaine. Elles recrutaient au sein de l’armée, <a href="https://www.thenation.com/article/archive/blackwaters-black-ops/">embauchaient</a> des hauts fonctionnaires pour obtenir leurs entrées dans les réseaux gouvernementaux, <a href="https://www.theguardian.com/world/2004/mar/05/iraq.chile">recrutaient</a> des militaires en Amérique latine pour les opérations en Irak et s’engageaient dans les combat directs contre les insurgés.</p>
<p>Dans son livre de 2014, <a href="https://www.google.com/books/edition/The_Modern_Mercenary/T0gnDAAAQBAJ?hl=en"><em>The Modern Mercenary</em></a>, le spécialiste des questions de sécurité Sean McFate a divisé les CMP en deux types : d’une part, les sociétés mercenaires ; de l’autre, les entrepreneurs militaires.</p>
<p>Les sociétés mercenaires, comme EO, sont des armées privées qui « mènent des campagnes militaires autonomes ». Les entrepreneurs militaires, tels que Blackwater, « renforcent les forces armées régulières » d’un État puissant. McFate estimait que ces deux types de CMP pouvaient fusionner en une nouvelle catégorie, qui offrirait des « services orientés vers le combat » et en accordant encore moins d’attention aux droits humains.</p>
<p>Le groupe Wagner pourrait bien représenter cette nouvelle catégorie de CMP : à la fois société mercenaire et entreprise militaire. Le groupe <a href="https://www.proekt.media/en/article-en/evgeny-prigozhin-africa/">présente son entreprise</a> comme se trouvant au cœur de l’intérêt national russe, et <a href="https://www.bellingcat.com/news/uk-and-europe/2020/08/14/pmc-structure-exposed/">recrute</a> au sein de l’armée russe ainsi que <a href="https://newlinesmag.com/reportage/syrias-wretched-foreign-legion/">dans des pays tiers</a>.</p>
<h2>L’Afrique, Eldorado des mercenaires</h2>
<p>Il n’y a rien de surprenant à ce que les CMP russes soient actives en Afrique. Le continent est un <a href="https://www.aljazeera.com/features/2022/4/28/white-hands-the-rise-of-private-militaries-in-african-conflict">marché important</a> pour toutes les CMP.</p>
<p>Les CMP russes ne sont pas d’ailleurs les seuls mercenaires à y opérer. En octobre 2020 les représentants des deux camps libyens rivaux ont signé un <a href="https://unsmil.unmissions.org/united-nations-welcomes-jmc%E2%80%99s-signing-action-plan-withdrawal-mercenaries-foreign-fighters-and">accord</a> soutenu par les Nations unies, qui engageait le deux parties à cesser de faire appel aux mercenaires étrangers. L’accord s’était concentré sur le rôle des CMP russes, c’est-à dire le groupe Wagner et les mercenaires syriens <a href="https://nationalinterest.org/blog/middle-east-watch/inside-bloody-business-turkey %E2 %80 %99s-syrian-mercenaries-204589 ?page=0 %2C1">embauchés</a> par la Turquie.</p>
<p><a href="https://warontherocks.com/2021/01/the-pendulum-how-russia-sways-its-way-to-more-influence-in-libya/">Le conflit libyen</a> met en présence de nombreux hommes payés à se battre : rebelles <a href="https://www.iiss.org/blogs/analysis/2020/01/csdp-sudanese-militias-in-libya">soudanais</a> et <a href="https://www.reuters.com/world/africa/east-libyan-forces-chadian-rebels-clash-southern-libya-2021-09-15/">tchadiens</a>, combattants venant du sud libyen recrutés au nord et jeunes hommes à travers le pays qui prêtent leurs services à un camp comme à l’autre. On retrouve donc en Libye bien des individus correspondant à la <a href="https://www.ohchr.org/sites/default/files/MercenarismandPrivateMilitarySecurityCompanies.pdf">définition ambiguë</a> du terme de « mercenaire » que donne le droit international, mais les <a href="https://www.routledge.com/Strategic-Narratives-Communication-Power-and-the-New-World-Order/Miskimmon-OLoughlin-Roselle/p/book/9780415721882">narratifs stratégiques</a> circulant dans les capitales occidentales tendent à effacer les distinctions qui existent entre eux.</p>
<p>En Republique centrafricaine, l’ex-président François Bozizé arrive au pouvoir en 2003 <a href="https://www.google.com/books/edition/Darfur/RSRzAAAAMAAJ ?hl=en">avec le soutien</a> de mercenaires tchadiens. En 2013, il est renversé par la rébellion Séléka, comprenant de nombreux mercenaires du Soudan et du Tchad. Pour revenir au pouvoir, Bozizé il mobilise des groupes d’autodéfense à prédominance chrétienne, les anti-Balaka, pour combattre la Séléka, à prédominance musulmane. Une guerre civile éclate en 2013 ; surgissent alors de nombreux groupes armés dont les alliances dépassent fréquemment des divisions à connotation religieuse.</p>
<p>Wagner apparaît en 2017 en tant que soutien des forces armées centrafricaines combattant plusieurs groupes, notamment les six groupes armés (3R, UPC, FPRC, MPC, et deux groupes anti-Balaka) réunis par Bozizé en 2020 pour renverser le gouvernement. Le groupe le plus fort, l’UPC, tout comme d’autres groupes armés qui combattent Wagner, recrute ses combattants à l’extérieur de la RCA. L’un des principaux responsables des opérations de Wagner en RCA a <a href="https://www.jeuneafrique.com/1334939/politique/centrafrique-russie-qui-est-vitali-perfilev-le-patron-de-wagner-a-bangui/">passé</a> des années au sein de la Légion étrangère française, qui a une longue histoire en RCA.</p>
<h2>Un contexte favorable aux CMP</h2>
<p>Les chercheurs doivent apprendre comment les dynamiques des conflits locaux influent sur les opérations des CMP. Les CMP russes sont accusées de violations des droits de l’homme en <a href="https://www.hrw.org/news/2022/05/31/libya-russias-wagner-group-set-landmines-near-tripoli">Libye</a>, en <a href="https://www.ohchr.org/en/press-releases/2021/11/car-russian-wagner-group-harassing-and-intimidating-civilians-un-experts">RCA</a>, au <a href="https://sudantelegraph.com/news/the-darfur-bar-association-confirms-the-presence-of-wagner-in-the-border-areas-of-south-darfur/">Soudan</a> et au <a href="https://www.nytimes.com/2022/05/31/world/africa/mali-massacre-investigation.html">Mali</a>. Mais le type, l’ampleur et la portée de ces violations diffèrent selon les conflits et reflètent souvent des modèles préexistants à leur arrivée.</p>
<p>L’essor des CMP de nouvelle génération est en partie lié à la crise de légitimité des opérations de paix onusiennes. Les interventions de maintien de la paix ont souvent <a href="https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2022/08/18/DRC-MONUSCO-protests-peacekeeping">échoué à protéger les civils</a>, <a href="https://www.hurstpublishers.com/book/peace-kills-politics/">encouragé</a> la violence et <a href="https://www.hurstpublishers.com/book/peace-kills-politics/">renforcé le pouvoir</a> de dirigeants autoritaires. <a href="https://dandurand.uqam.ca/wp-content/uploads/2022/11/2022-11-BulletinVF.pdf">L’attrait des « solutions militaires »</a> comme alternative est de retour. Mais aujourd’hui, les missions onusiennes et celles déployées par des mercenaires se déroulent sur les mêmes théâtres – c’est le cas au Mali, en RCA ou en Libye –, ce qui engendre des tensions croissantes.</p>
<p>Les définitions usuelles des <a href="https://ihl-databases.icrc.org/customary-ihl/eng/docs/v2_rul_rule108">mercenaires</a> ne rendent pas compte du rôle considérable qu’ils jouent aujourd’hui dans les conflits. Les CMP russes mènent leurs opérations dans des régions ou une <a href="https://www.bloomsbury.com/us/living-by-the-gun-in-chad-9781783605323/">proportion significative</a> de la population porte les armes et où la violence est de plus en plus banalisée. Le nouveau type de CMP peut agir comme des mercenaires régionaux dans un conflit, et comme des forces professionnelles soutenues par l’État dans un autre.</p>
<p>Le domaine de la résolution des conflits doit prendre pleinement en compte le phénomène des mercenaires. Malgré les théories selon lesquelles les processus de paix devraient inclure toutes les parties armées à un conflit, les normes d’inclusion sont souvent <a href="https://iilj.org/wp-content/uploads/2016/08/Salzman-Armed-Groups-in-Peace-Processes-2008.pdf">arbitraires</a>. Les mercenaires et ceux considérés comme « terroristes » y sont généralement exclus. Il a fallu des années après le 11 Septembre pour voir une plus grande ouverture au dialogue avec les djihadistes au Sahel.</p>
<p>Ne pas tenir compte des effets locaux de <a href="https://theconversation.com/le-djihad-dans-le-centre-du-mali-lutte-de-classes-revolte-sociale-ou-revolution-du-monde-peul-168091">l’enracinement des djihadistes</a> s’est révélé une erreur. La même erreur doit être évitée avec les CMP, car les répercussions de leur action sur les communautés locales et sur les processus de paix sont importantes. Dans le cadre de leur mission visant à faciliter les corridors humanitaires et à contribuer à la protection des vies civiles, les organisations internationales ont le devoir de trouver des moyens de comprendre le fonctionnement des mercenaires, y compris les CMP russes, et de les inclure dans les processus de paix. Prendre ces acteurs en considération est urgent d’un point de vue empirique, et cela nécessite de nouveaux efforts de recherche indépendante.</p>
<p>Wagner est le produit de changements structurels qui affectent de manière sensible la gouvernance locale, le maintien de la paix, les mécanismes de résolution de conflits et les opérations humanitaires. La prestation offerte par la Russie s’est avérée si attrayante que d’autres nations chercheront inévitablement à imiter son modèle caractérisé par une forte adaptabilité concernant le financement de la mission en fonction des opportunités locales.</p>
<hr>
<p><em>Cet article a été co-écrit avec <a href="https://www.johnlechnerauthor.com/">John Lechner,</a> journaliste et chercheur indépendant</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/193980/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>La compagnie militaire privée Wagner est à la fois un outil du Kremlin, une entreprise privée et un groupe de mercenaires. Ce qui la rend difficile à appréhender.Tatiana Smirnova, Chercheuse postdoctorale, CIDIS, Université de Sherbrooke Jalel Harchaoui, Senior Fellow, Global Initiative against Transnational Organized Crime, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1950332022-11-22T02:03:23Z2022-11-22T02:03:23ZPiala Dunia: apakah kompetisi ini masih ada jika perubahan iklim memburuk?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/496455/original/file-20221121-21-9rvop4.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Piala Dunia FIFA 2022, dimulai pada 20 November di Qatar. Shutterstock
</span> </figcaption></figure><p>Beberapa tahun belakangan, banyak acara olahraga yang terimbas cuaca ekstrem. Misalnya, <a href="https://www.rugbyworldcup.com/2019/news/505639/typhoon-hagibis%20-les-matches-affectes">taifun yang memaksa penundaan sejumlah pertandingan</a> Piala Dunia Rugby di Jepang pada 2019.</p>
<p><a href="https://www.nytimes.com/2020/01/06/sports/Australian-Open-fire.html">Polusi udara akibat kebakaran hutan dan lahan juga mengganggu perhelatan Australia Tennis Open tahun 2020</a>. <a href="https://www.theguardian.com/sport/2019/oct/16/tokyo-olympics-marathon-switched-north-sapporo-cooler-climate-athletics">Olimpiade Maraton di Tokyo juga terpaksa pindah lokasi ke daerah yang lebih dingin di daerah utara agar menjauh dari serangan panas</a>. Situasi serupa turut berdampak pada <a href="https://www.npr.org/2022/01/21/1074872876/could-the-world-become-too-warm-to-hold-winter-olympics">Olimpiade Musim Dingin</a> yang belum tentu diadakan di masa depan lantaran perkara cuaca.</p>
<p>Dunia sepak bola juga akan terkena imbasnya.</p>
<p>Sejak 20 November, tim sepak bola terbaik dari seluruh dunia akan berkumpul di Qatar dalam Piala Dunia 2022. Untuk pertama kalinya sepanjang sejarah, Piala Dunia – yang menjadi sasaran kritik karena <a href="https://www.cbc.ca/sports/soccer/lgbtq-fans-world-cup-fear-1.6645662">persoalan sosial dan lingkungannya</a> – digelar pada akhir musim gugur lantaran cuaca amat terik di Qatar sejak musim panas kemarin. Kondisi ini tentu berdampak bagi kesehatan penonton dan pemain.</p>
<p>Lantas, apakah Piala Dunia masih akan ada pada 2100? Apa dampak polusi terhadap performa atlet? Haruskah kita memilih salah satu: kecintaan terhadap sepak bola dan upaya melawan perubahan iklim? </p>
<p>Sebagai peneliti sains dalam aktivitas fisik, kami bakal mengulas selengkap mungkin seputar dampak perubahan iklim terhadap masa depan turnamen sepak bola.</p>
<h2>Sepak bola: korban atau penyebab perubahan iklim?</h2>
<p>Kombinasi data emisi pada masa lalu dan skenarionya pada masa depan menyatakan bahwa kenaikan muka air laut, gelombang panas, risiko <a href="https://e360.yale.edu/features/the-age-of-megafires-the-world-hits-a-climate-tipping-point">kebakaran hebat</a>, banjir, dan penurunan kualitas udara <a href="https://www.rapidtransition.org/resources/playing-against-the-clock/">menjadi ancaman utama bagi sepak bola amatir maupun profesional</a>. </p>
<p>Kendati begitu, sepak bola tak hanya menjadi korban. Cabang olahraga ini juga menjadi kontributor signifikan perubahan iklim. Misalnya, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0959652619312181?via%3Dihub">jejak karbon tahunan dari lalu-lalang para pemain Premier League di Inggris bisa mencapai 29 ton setara CO2</a>. </p>
<p>Angka ini tiga kali lipat dari jejak karbon tahunan warga Inggris, dan jauh melampaui <a href="https://en.2tonnes.org">target jejak karbon untuk warga dunia sebesar dua ton setara CO2 per orang</a>. Target ini dirancang untuk memenuhi komitmen Perjanjian Paris di konferensi iklim PBB ke-21 (COP21).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Gangguan pertandingan di Brasil karena kebakaran, 2019.</span>
<span class="attribution"><span class="source">tangkapan layar YouTube</span></span>
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<h2>Cuaca, kondisi panas, dan banjir: apa saja akibatnya bagi latihan sepak bola?</h2>
<p>Dalam jangka pendek, persoalan seperti <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17430437.2021.1984426">buruknya kualitas udara dan cuaca panas</a> dapat <a href="https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/wcc.760">mempengaruhi kesehatan penonton, pekerja sepak bola, sampai pemain – termasuk juga penampilan mereka</a>. </p>
<p>Beberapa asosiasi olah raga seperti <a href="https://www.mlssoccer.com/">Major League Soccer (MLS) di Amerika Serikat</a> ataupun <a href="https://albertasoccer.com/">Sepak Bola Alberta di Kanada</a> sudah membuat ambang batas aman dalam penyelenggaraan pertandingan <a href="https://www.mlssoccer.com/news/how-mls-measures-and-manages-extreme-heat-conditions-matches#:%7E:text=If%20the%20WBGT%20temperature%20reads,is%20safe%20to%20do%20so">selama cuaca panas</a> dan <a href="https://albertasoccer.com/wp-content/uploads/2016/11/Alberta-Soccer-Air-Quality-Monitoring-Guidelines-November-2016.pdf">puncak polusi udara</a>.</p>
<p><a href="https://climateatlas.ca/map/canada/plus30_2060_85#lat=52.04&lng=-108.1&z=9">Cuaca panas</a> – dengan temperatur di atas 30°C – akan semakin sering terjadi pada masa depan. Bahkan di beberapa kota di Kanada seperti Montreal dan Toronto, cuaca panas bisa melebihi 50 hari dalam setahun pada 2050-2080. Kondisi ini bisa mengakibatkan penundaan maupun pembatalan pertandingan ataupun sesi latihan lebih sering terjadi. </p>
<p>Ada juga risiko acara olahraga terdampak kebakaran infrastruktur, hingga kerusakan rumput lapangan karena pembatasan pemakaian air saat musim kemarau. Lapangan-lapangan juga bisa terdampak dari musim dingin parah.</p>
<p>Penelitian di Inggris pada 2013 melaporkan <a href="https://www.sportandrecreation.org.uk/news/industry/alliance-survey-bad-weather-and-lack-of-facil">kehilangan penggunaan rumput alami selama 13 pekan karena curah hujan yang tinggi</a>. </p>
<p>Sementara, pada masa depan, kenaikan muka air laut dan banjir bakal menjadi ancaman permanen maupun temporer bagi klub sepak bola. Karena itulah, masa depan sepak bola di dunia bakal terganggu apabila emisi gas rumah kaca <a href="https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/">terus melaju tanpa rem seperti saat ini</a>.</p>
<p>Sebuah laporan berbasis pemodelan menyatakan, pada 2016, <a href="https://www.rapidtransition.org/resources/playing-against-the-clock/">23 stadion tim olahraga profesional terdampak banjir total maupun sebagian di setiap musim</a>. Kejadian ini sudah terjadi di <a href="https://www.espn.com/soccer/league-name/story/2076173/headline">Montpellier, Perancis (2014),</a> dan <a href="https://www.theguardian.com/football/2015/dec/09/carlisle-united-community-rallies-round-flood-hit-football-club">Carlisle, Inggris (2015)</a>, sehingga lapangan tidak bisa digunakan selama berbulan-bulan.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Laki-laki membawa papan mengarungi lapangan sepak bola yang tergenang air" src="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Laki-laki membawa papan mengarungi lapangan sepak bola yang tergenang air di Lingkungan Jukyty Asuncion, Paraguay, pada 4 April 2019. Lebih dari 20.000 orang dievakuasi setelah hujan lebat menyebabkan banjir yang parah.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Jorge Saenz)</span></span>
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<p>Bagi beberapa kasus, rumput sintetis mungkin bisa menjadi alternatif – dan berumur pakai lebih lama – ketika rumput alami di lapangan sudah terlampau rusak.</p>
<p>Sayangnya, dibandingkan rumput alami, data justru menunjukkan penggunaan rumput sintetis dapat memicu fenomena <em>heat islands</em> atau panas di permukaan, <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1754337114553692">dengan temperatur yang lebih tinggi sekitar 12-22°C</a>. </p>
<p>Angka ini berisiko menimbulkan serangan panas bagi atlet, sehingga menambah risiko kesehatan sekaligus penampilan mereka. Para wasit, pelatih, penonton, juga bakal ketiban sial serupa.</p>
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Baca juga:
<a href="https://theconversation.com/pakar-menjawab-kenali-heat-islands-pemicu-panas-menyengat-di-ciputat-dan-kawasan-urban-lainnya-183344">Pakar Menjawab: kenali 'heat islands', pemicu panas menyengat di Ciputat dan kawasan urban lainnya</a>
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<hr>
<h2>Dampak bagi kesehatan dan penampilan pemain</h2>
<p>Polusi udara berdampak negatif bagi <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/24/12928">kuantitas dan kualitas operan</a>, <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/24/12928">daya jelajah dan aksi intensif pesepak bola professional</a>. Polusi yang parah bahkan bisa mengurangi jumlah gol selama pertandingan.</p>
<p>Terdapat bukti empiris hasil observasi sejak beberapa dekade yang menyatakan bahwa, <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/1612197X.2014.888245">peluang kemenangan dapat lebih tinggi ketika suatu tim menjadi tuan rumah </a>. Nah, di kota yang berpolusi, <a href="https://ideas.repec.org/a/sae/jospec/v23y2022i3p277-300.html">peluang ini semakin besar jika tim tamu berasal dari kota yang tak terlalu berpolusi</a>. Mengapa? Karena tim tuan rumah terbiasa dengan polusi udara yang lebih tinggi, karena itulah penampilan mereka tak terlalu terdampak.</p>
<p>Panas dan dehidrasi juga bisa mempengaruhi penampilan atlet, sehingga berimbas ke kualitas pertandingan. Namun, <a href="https://bjsm.bmj.com/content/49/9/609">analisis dari Piala Dunia 2014 di Brazil ternyata menyimpulkan sebaliknya</a>. </p>
<p>Walau demikian, analisis di atas harus dicerna secara hati-hati, karena <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19807723/">atlet elit secara umum lebih toleran terhadap panas dan dehidrasi dibandingkan individu yang tidak terlatih</a>.</p>
<p>Karena itu, bagi atlet amatir, atau pemain uzur dengan kondisi kesehatan tertentu, bisa saja akan mengalami dampak kesehatan dan penampilan yang berbeda. </p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="tim sepak bola wanita di Jepang -- pemain minum air" src="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Pemain tim sepak bola wanita Jepang hidrasi selama latihan di menjelang pertandingan antara Jepang dan Selandia Baru di Piala Dunia Wanita di Bochum, Jerman, pada 26 Juni 2011.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Martin Meissner)</span></span>
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</figure>
<h2>Darurat perubahan: dari reaktif menjadi proaktif</h2>
<p>Sepak bola, <a href="https://www.weforum.org/agenda/2021/03/forest-green-rovers-coffee-kit-soccer-recycled-sustainability/">dengan skalanya dan kemampuannya untuk menjangkau audiens yang lebih besar</a>, bisa lebih berperan dalam upaya penyelamatan lingkungan. Ini juga termasuk mitigasi perubahan iklim maupun strategi adaptasinya.</p>
<p>Federasi Sepak Bola Internasional (FIFA) merupakan salah satu dari federasi olahraga internasional yang bergabung dalam Kerangka Kerja Perserikatan Bangsa Bangsa terhadap Aksi Iklim Olahraga <a href="https://unfccc.int/sites/default/files/resource/Sports_for_Climate_Action_Declaration_and_Framework.pdf">(<em>United Nations Sports for Climate Action Framework</em></a>. </p>
<p>FIFA juga mengembangkan <a href="https://digitalhub.fifa.com/m/a6e93d3f1e33b09/original/FIFA-Climate-Strategy.pdf">strategi iklimnya sendiri</a>. Secara konkret, FIFA menerbitkan sejumlah inisiatif yang bermuara pada tiga tujuan: 1) membuat sepak bola lebih siap dengan aksi iklim; 2) melindungi turnamen ikonik dari dampak buruk perubahan iklim; dan 3) memastikan pengembangan sepak bola yang lebih tahan terhadap perubahan iklim.</p>
<p>Secara operasional, untuk mengatasi dampak perubahan iklim, dunia sepak bola akan bergerak dari pendekatan reaktif menjadi proaktif melalui sejumlah tindakan:</p>
<p>-<a href="https://www.rapidtransition.org/resources/sweat-not-oil-why-sports-should-drop-advertising-and-sponsorship-from-high-carbon-polluters/">Melarang sponsor dari perusahaan energi fosil</a>;</p>
<ul>
<li><p><a href="https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/acs.est.1c03422">Mengatur ulang kompetisi</a> agar memangkas kebutuhan perjalanan atlet dan penggemar dengan mewajibkan liga profesional di suatu negara untuk merekomendasikan <a href="https://www.euractiv.com/section/health-consumers/news/french-football-clubs-revisit-transport-modes-in-bid-to-reduce-carbon-footprint/">penggunaan moda kereta api</a> untuk perjalanan jarak pendek;</p></li>
<li><p>Mendukung pemakaian <a href="https://doi.org/10.1016/j.erss.2019.02.016">transportasi publik atau moda pengangkutan berbagi/nebeng kendaraan</a> untuk penggemar dan atlet amatir;</p></li>
<li><p>Mengurangi kerentanan pemain dan penonton dengan penyesuaian peraturan dan aktivitas. Misalnya melalui istirahat yang lebih sering, kemungkinan penambahan jumlah pergantian pemain selama pertandingan, dan revisi peraturan durasi kala pertandingan berakhir seri; dan perubahan jadwal pertandingan pada waktu yang lebih sejuk.</p></li>
</ul>
<p>Karena sepak bola bukan cuma korban, tapi juga ‘pelaku’ dalam perubahan iklim, aksi yang menyeluruh dari komunitas olahraga ini amat dibutuhkan segera agar permainan bisa lebih aman dan menyenangkan.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/195033/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Thomas Deshayes menerima dana dari Fonds de Recherche du Québec - Santé untuk gelar PhD-nya.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Bernard Paquito telah menerima dana dari Fonds de Recherche du Québec - Santé dan Quebec Breast Cancer Foundation.</span></em></p>Sepak bola adalah korban sekaligus menjadi kontributor perubahan iklim. Karena itu, penyelenggara sepak bola dituntut lebih aktif untuk melawan krisis ini.Thomas Deshayes, Chercheur postdoctoral en sciences de l'activité physique, Université de Sherbrooke Paquito Bernard, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1944262022-11-17T21:07:33Z2022-11-17T21:07:33ZFIFA World Cup: With climate change, will there still be a soccer World Cup in 2100?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/495130/original/file-20221114-18-bkw748.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=15%2C45%2C5021%2C3307&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">The 2022 FIFA World Cup, beginning on Nov. 20, will be held in Qatar.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Many major sports gatherings have been rocked by extreme weather events in recent years. A <a href="https://www.rugbyworldcup.com/2019/news/505639/typhoon-hagibis%20-les-matches-affectes">typhoon forced the postponement of several matches</a> during the 2019 Rugby World Cup in Japan. <a href="https://www.nytimes.com/2020/01/06/sports/Australian-Open-fire.html">The air became unbreathable during the 2020 Australian Tennis Open</a> because of bush fires. <a href="https://www.theguardian.com/sport/2019/oct/16/tokyo-olympics-marathon-switched-north-sapporo-cooler-climate-athletics">The Olympic Marathon was relocated</a> further north to escape the oppressive heat in Tokyo. And the situation is similar for the <a href="https://www.npr.org/2022/01/21/1074872876/could-the-world-become-too-warm-to-hold-winter-olympics">Winter Olympics, whose future is uncertain</a>.</p>
<p>The soccer world won’t be spared.</p>
<p>Beginning on Nov. 20, the best national teams, <a href="https://www.cbc.ca/sports/soccer/worldcup/fifa-world-cup-japan-friendly-chris-jones-1.6654673">including Canada’s</a>, will gather in Qatar to compete in the 22<sup>th</sup> edition of the soccer World Cup. For the first time in its history, the event – which has been the target of <a href="https://www.cbc.ca/sports/soccer/lgbtq-fans-world-cup-fear-1.6645662">social and environmental criticism</a> – will be held at the end of autumn due to the high temperatures that affect the country during the summer, and which could affect the health of spectators and athletes.</p>
<p>Will there still be a soccer World Cup in 2100? What impact is pollution having on player performance? Will we have to choose between our love of soccer and the fight against climate change?</p>
<p>As researchers in physical activity sciences, we are proposing to shed some light on the impacts of climate change on the future of soccer.</p>
<h2>Soccer: Victim of, or contributor to climate change?</h2>
<p>The combination of historical data and current emission scenarios reveals that rising sea levels, intensified heat waves, increased risk of <a href="https://e360.yale.edu/features/the-age-of-megafires-the-world-hits-a-climate-tipping-point">megafires</a>, floods and deteriorating air quality <a href="https://www.rapidtransition.org/resources/playing-against-the-clock/">all pose major threats to both amateur and professional soccer</a>. However, soccer is not just a victim of climate change. It is also a significant contributor to it, as demonstrated by the <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0959652619312181?via%3Dihub">annual carbon footprint of Premier League (English Football Championship) players, estimated at 29 tonnes of CO₂ equivalent</a> – and that is just for the travel entailed.</p>
<p>This is nearly three times the annual carbon footprint of UK citizens, and far exceeds the <a href="https://en.2tonnes.org">global target of two tonnes per person</a>, set to meet the commitments of the Paris Agreement (COP21).</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Interruption of a match in Brazil due to fire, 2019.</span>
<span class="attribution"><span class="source">YouTube screenshot</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Heat, weather and flooding: What are the impacts on the practice?</h2>
<p>In the short term, the concerns are mainly about <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17430437.2021.1984426">low air quality and heat</a>, which could <a href="https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/wcc.760">affect the health of spectators, sports workers and athletes, as well as their performance</a>. Some sports associations such as <a href="https://www.mlssoccer.com/">Major League Soccer (MLS)</a> or <a href="https://albertasoccer.com/">Alberta Soccer</a> in Canada have already established safety thresholds to regulate holding events <a href="https://www.mlssoccer.com/news/how-mls-measures-and-manages-extreme-heat-conditions-matches#:%7E:text=If%20the%20WBGT%20temperature%20reads,is%20safe%20to%20do%20so">during hot weather events</a> and <a href="https://albertasoccer.com/wp-content/uploads/2016/11/Alberta-Soccer-Air-Quality-Monitoring-Guidelines-November-2016.pdf">pollution peaks</a>.</p>
<p>Since it is estimated that these conditions will become more frequent in the near future (the <a href="https://climateatlas.ca/map/canada/plus30_2060_85#lat=52.04&lng=-108.1&z=9">mercury is expected to exceed 30°C</a> on more than 50 days per year in several Canadian cities, including Montreal and Toronto, by 2050-2080), it is possible to estimate a greater number of postponements and cancellations of practices and games. There is also the potential impact of fires on infrastructure and the deterioration of natural grass fields due to drought and summer watering restrictions. These fields could also be affected by increasingly harsh winter conditions.</p>
<p>A 2013 study in England already reported a <a href="https://www.sportandrecreation.org.uk/news/industry/alliance-survey-bad-weather-and-lack-of-facil">loss of three to 13 weeks of use of some natural pitches due to more intense rainfall</a>. In the longer term, rising oceans and more frequent flooding are likely to pose a temporary or permanent threat to clubs’ operations, jeopardizing the future of soccer in some parts of the world if greenhouse gas emissions <a href="https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/">follow their current trend</a>.</p>
<p>According to a report based on modelling, by 2016 the <a href="https://www.rapidtransition.org/resources/playing-against-the-clock/">stadiums of 23 professional teams in England could face partial or total flooding in every season</a>. Such events have already occurred in <a href="https://www.espn.com/soccer/league-name/story/2076173/headline">Montpellier, France (2014)</a> and <a href="https://www.theguardian.com/football/2015/dec/09/carlisle-united-community-rallies-round-flood-hit-football-club">Carlisle, England (2015)</a>, rendering the grounds unusable for several months.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Men carrying boards wade on a flooded soccer field" src="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Men carrying boards wade on a flooded soccer field in the Jukyty neighbourhood of Asuncion, Paraguay, on April 4, 2019. More than 20,000 people were evacuated after torrential rains caused extensive flooding.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Jorge Saenz)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>In some contexts, synthetic fields offer an interesting alternative when a natural field is unavailable or too degraded; moreover, they can be used over a longer period of the year. However, data show that these fields are prone to create heat islands, with a <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1754337114553692">surface temperature that can be 12°C to 22°C higher than the temperature of a natural grass</a>. This level of temperature increases the heat stress experienced by athletes and, therefore, augments risks to their health and performance. The same is true for the health of referees, coaches and audience members.</p>
<h2>Impacts on player health and performance</h2>
<p>Air pollution negatively impacts the <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/24/12928">quantity and quality of passes</a>, <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/24/12928">distance travelled and high intensity efforts</a> of professional players. Peak pollution could even drastically reduce the number of goals scored during games.</p>
<p>There is empirical evidence observed for several decades that the <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/1612197X.2014.888245">chances of winning are higher when playing at home</a>. In a polluted city, this increase is <a href="https://ideas.repec.org/a/sae/jospec/v23y2022i3p277-300.html">accentuated when the opposing team comes from a less polluted city</a>. Why? Because the host team is used to a higher average air pollution, and therefore its performance is less affected.</p>
<p>Heat and dehydration can also affect the performance of the athletes and, consequently, the quality of the games and the show offered. Yet, <a href="https://bjsm.bmj.com/content/49/9/609">analyses of the 2014 World Cup matches in Brazil suggest</a> that the quality of play was not affected by the oppressive heat. However, these results should be interpreted cautiously, as <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19807723/">elite athletes generally tolerate heat and dehydration better than untrained individuals</a>.</p>
<p>So, it is possible that amateur athletes, or older players with specific health conditions will experience more adverse health and effects on their performance.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="women's soccer team in Japan -- players drink water" src="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Japan’s women’s soccer team players hydrate during training on the eve of the match between Japan and New Zealand at the Women’s World Cup in Bochum, Germany, on June 26, 2011.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Martin Meissner)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Urgent need for change: From reactive to proactive</h2>
<p><a href="https://www.weforum.org/agenda/2021/03/forest-green-rovers-coffee-kit-soccer-recycled-sustainability/">With its scale and ability to reach a wide audience, soccer can play a major role in the current ecological transition</a>, including through climate change mitigation and adaptation strategies.</p>
<p>The Fédération Internationale de Football Association (FIFA) was one of the first international sports federations to commit to the <a href="https://unfccc.int/sites/default/files/resource/Sports_for_Climate_Action_Declaration_and_Framework.pdf">United Nations Sports for Climate Action Framework</a>, by developing <a href="https://digitalhub.fifa.com/m/a6e93d3f1e33b09/original/FIFA-Climate-Strategy.pdf">its own climate strategy</a>. Concretely, FIFA has established several initiatives that revolve around three main objectives: 1) making soccer ready for climate action; 2) protecting iconic tournaments from the negative impacts of climate change; and 3) ensuring the development of resilient soccer.</p>
<p>In the wake of this, in order to mitigate the impacts of climate change on its operations, the soccer world will very quickly have to move from a reactive to a proactive approach, by putting actions in place:</p>
<ul>
<li><p><a href="https://www.rapidtransition.org/resources/sweat-not-oil-why-sports-should-drop-advertising-and-sponsorship-from-high-carbon-polluters/">Banning fossil fuel sponsors</a>;</p></li>
<li><p><a href="https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/acs.est.1c03422">Reorganizing competitions</a> to reduce travel for athletes and fans by requiring national professional leagues to recommend <a href="https://www.euractiv.com/section/health-consumers/news/french-football-clubs-revisit-transport-modes-in-bid-to-reduce-carbon-footprint/">train travel</a> for short trips;</p></li>
<li><p>Encouraging <a href="https://doi.org/10.1016/j.erss.2019.02.016">public or shared transportation</a> for fans and amateur athletes;</p></li>
<li><p>Reducing the vulnerability of players and spectators by adapting regulations and activities: More frequent training breaks, possibility of making more changes during games, revision of the rules concerning the duration of games in case of a tie, moving games to cooler times of the day.</p></li>
</ul>
<p>Since soccer is not the only sport that is both a victim of, and an actor in climate change, urgent action by the sporting community as a whole is needed to continue to play safely and enjoyably.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/194426/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Thomas Deshayes received funding from the Fonds de Recherche du Québec - Santé for his PhD.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Bernard Paquito has received funding from the Fonds de Recherche du Québec - Santé and the Quebec Breast Cancer Foundation.</span></em></p>As the FIFA World Cup kicks off, researchers take a look at the impact of climate change on the future of soccer.Thomas Deshayes, Chercheur postdoctoral en sciences de l'activité physique, Université de Sherbrooke Paquito Bernard, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1909432022-11-04T14:36:45Z2022-11-04T14:36:45ZChangements climatiques : quel avenir pour le soccer ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/495129/original/file-20221114-26-yqdh7o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C5028%2C3360&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Y aura-t-il encore une Coupe du monde de soccer en 2100 ? Quel impact la pollution a-t-elle sur la performance des joueurs ?</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Ces dernières années, de nombreux rassemblements sportifs majeurs ont été bousculés par des événements météorologiques extrêmes : un <a href="https://www.rugbyworldcup.com/2019/news/505639/typhon-hagibis-les-matches-affectes">typhon qui force le report de plusieurs rencontres</a> lors de la Coupe du monde de rugby 2019 au Japon, <a href="https://www.nytimes.com/2020/01/06/sports/Australian-Open-fire.html">air irrespirable lors de l’Open de tennis d’Australie 2020</a> à cause des feux de brousse, <a href="https://www.lapresse.ca/sports/jeux-olympiques/2019-11-01/jo-2020-tokyo-ne-bloquera-pas-la-delocalisation-du-marathon">délocalisation du marathon olympique</a> plus au nord pour fuir la chaleur accablante de Tokyo. Le constat est similaire pour les <a href="https://theconversation.com/changement-climatique-les-jeux-olympiques-dhiver-sont-ils-amenes-a-disparaitre-175964">Jeux olympiques d’hiver, dont l’avenir est incertain</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/changement-climatique-les-jeux-olympiques-dhiver-sont-ils-amenes-a-disparaitre-175964">Changement climatique : les Jeux olympiques d’hiver sont-ils amenés à disparaître ?</a>
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<p>Et le soccer n’est, lui, pas épargné.</p>
<p>Le 20 novembre prochain, les meilleures sélections nationales, dont le Canada, se rassembleront au Qatar pour s’affronter lors de la 22<sup>e</sup> édition de la Coupe du monde de soccer. Pour la première fois de son histoire, l’événement, qui, par ailleurs, fait l’objet de plusieurs <a href="https://reporterre.net/Football-Coupe-du-monde-au-Qatar-un-desastre-humain-et-ecologique">critiques sociales et environnementales</a>, se tiendra à la fin de l’automne en raison des fortes chaleurs qui affectent le pays pendant l’été et qui pourraient affecter la santé des spectateurs et des athlètes.</p>
<p>Y aura-t-il encore une Coupe du monde de soccer en 2100 ? Quel impact la pollution a-t-elle sur la performance des joueurs ? Devons-nous faire un choix entre l’amour du ballon rond et la lutte contre les changements climatiques ?</p>
<p>Chercheurs en sciences de l’activité physique, nous proposons d’apporter un éclairage sur les impacts des changements climatiques sur le soccer de demain.</p>
<h2>Le soccer : victime ou bourreau des changements climatiques ?</h2>
<p>La combinaison des données historiques et des scénarios d’émission actuels révèle que l’élévation du niveau des océans, l’intensification des vagues de chaleur, l’augmentation des risques de <a href="https://www.geo.fr/environnement/incendies-en-foret-quest-ce-que-les-megafeux-211041">mégafeux</a> et d’inondations et la détérioration de la qualité de l’air <a href="https://www.rapidtransition.org/resources/playing-against-the-clock/">constituent des menaces majeures pour la pratique du soccer amateur et professionnel</a>. Cependant, le soccer n’est pas qu’une simple victime des changements climatiques. En effet, il y contribue largement, comme en témoigne l’<a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0959652619312181?via%3Dihub">empreinte carbone annuelle des joueurs du Premier League (Championnat d’Angleterre de football), estimée à 29 tonnes d’équivalent CO₂</a>, et ce, seulement pour les déplacements.</p>
<p>Cela représente près de 3 fois l’empreinte carbone annuelle des citoyens britanniques, et dépasse largement l’<a href="https://www.2tonnes.org">objectif global de 2 tonnes par personne</a>, fixé pour atteindre les engagements de l’Accord de Paris (COP21).</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485611/original/file-20220920-3560-c12wfn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Interruption d’un match au Brésil en raison d’un incendie, en 2019.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Capture d’écran YouTube</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Chaleur, intempéries, inondations : quels impacts sur la pratique ?</h2>
<p>À court terme, les préoccupations concernent surtout la <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/17430437.2021.1984426">faible qualité de l’air et la chaleur</a>, ce qui serait à même d’<a href="https://wires.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/wcc.760">affecter la santé des spectateurs, des travailleurs du milieu sportif et des athlètes, ainsi que leurs performances</a>. Certaines associations sportives comme la <a href="https://www.mlssoccer.com/">Major League Soccer (MLS)</a> ou <a href="https://albertasoccer.com/">Alberta Soccer</a> au Canada imposent déjà des seuils de sécurité afin d’encadrer la tenue des événements <a href="https://www.mlssoccer.com/news/how-mls-measures-and-manages-extreme-heat-conditions-matches#:%7E:text=If%20the%20WBGT%20temperature%20reads,is%20safe%20to%20do%20so.">lors des épisodes de forte chaleur</a> et de <a href="https://albertasoccer.com/wp-content/uploads/2016/11/Alberta-Soccer-Air-Quality-Monitoring-Guidelines-November-2016.pdf">pics de pollution</a>.</p>
<p>Puisqu’il est estimé que ces conditions seront de plus en plus fréquentes dans un avenir rapproché (le <a href="https://atlasclimatique.ca/map/canada/plus30_2060_85#lat=50.48&lng=-110.77&z=7">mercure devrait dépasser les 30 °C</a> plus de 50 jours par année dans plusieurs villes canadiennes, dont Montréal et Toronto, d’ici 2050-2080), il est possible d’estimer une plus grande émergence des reports et d’annulations d’entraînements et de matchs. À cela s’ajoutent l’impact potentiel des incendies sur les infrastructures ainsi que la détérioration des terrains en gazon naturel en raison des vagues de sécheresse et des restrictions d’arrosage l’été. Ces terrains pourraient aussi être affectés par des conditions de plus en plus difficiles en hiver.</p>
<p>En Angleterre, en 2013, une étude rapportait déjà une <a href="https://www.sportandrecreation.org.uk/news/industry/alliance-survey-bad-weather-and-lack-of-facil">perte de 3 à 13 semaines d’utilisation de certains terrains naturels à cause de précipitations plus intenses</a>. À plus long terme, la montée des océans et les inondations plus fréquentes seraient susceptibles de représenter une menace opérationnelle temporaire ou définitive pour les activités des clubs et donc compromettre l’avenir du soccer dans certaines régions du monde si les émissions de gaz à effet de serre <a href="https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2022-04-04/nouveau-rapport-du-giec/trois-ans-pour-agir.php">poursuivent leurs tendances actuelles</a>.</p>
<p>Selon un rapport qui se base sur des modélisations, les <a href="https://www.rapidtransition.org/resources/playing-against-the-clock/">stades de 23 équipes professionnelles d’Angleterre pourraient être confrontés à des inondations partielles ou totales lors de chaque saison d’ici 2050</a>. De tels événements sont déjà survenus à <a href="https://www.lemonde.fr/football/article/2014/10/07/ligue-1-le-stade-de-montpellier-ravage-par-les-inondations_4501921_1616938.html">Montpellier en France (2014)</a> et <a href="https://www.theguardian.com/football/2015/dec/09/carlisle-united-community-rallies-round-flood-hit-football-club">Carlisle en Angleterre (2015)</a>, rendant les terrains inutilisables pendant plusieurs mois.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Des hommes portant des planches pataugent sur un terrain de soccer inondé" src="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491937/original/file-20221026-4274-y3g6d9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Des hommes portant des planches pataugent sur un terrain de soccer inondé dans le quartier de Jukyty, à Asuncion, au Paraguay, le 4 avril 2019. Plus de 20 000 personnes ont été évacuées après que des pluies torrentielles ont provoqué d’importantes inondations.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Jorge Saenz)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Dans certains contextes, les terrains synthétiques offrent une alternative intéressante lorsqu’un terrain naturel est indisponible ou trop dégradé ; de plus, ils peuvent être utilisés sur une plus longue période de l’année. Toutefois, les données démontrent que ces terrains sont sujets à générer des îlots de chaleur, avec une <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1754337114553692">température de surface qui peut être de 12 à 22 °C plus élevée que la température d’un gazon naturel</a>. Ce niveau de température augmente le stress thermique vécu par les athlètes et, par le fait même, les risques pour leur santé et leurs performances. Il en est de même pour la santé des arbitres, des entraîneurs et des spectateurs.</p>
<h2>Impacts sur la santé et la performance des joueurs</h2>
<p>La pollution de l’air impacte négativement la <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/24/12928">quantité et la qualité des passes</a>, la <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/18/24/12928">distance parcourue et les efforts à haute intensité</a> réalisés par les joueurs professionnels. Les pics de pollution pourraient même drastiquement réduire le nombre de buts marqués au cours des matchs.</p>
<p>Il existe des évidences empiriques, observées depuis plusieurs décennies, que les <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/1612197X.2014.888245">chances de gagner sont plus élevées lorsqu’on joue à domicile</a>. Dans une ville polluée, cette augmentation est <a href="https://ideas.repec.org/a/sae/jospec/v23y2022i3p277-300.html">accentuée lorsque l’équipe adverse provient d’une ville moins polluée</a>. Pourquoi ? Parce que l’équipe d’accueil est habituée à une pollution de l’air moyenne plus importante, et sa performance en est donc moins affectée.</p>
<p>La chaleur et la déshydratation peuvent également affecter les performances des athlètes et, en conséquence, la qualité des matchs et du spectacle offert. Or, des <a href="https://bjsm.bmj.com/content/49/9/609">analyses effectuées sur les matchs de la Coupe du monde 2014 au Brésil semblent indiquer</a> que la qualité du jeu n’était pas affectée par la chaleur accablante. Cependant, ces résultats doivent être interprétés prudemment, puisque les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19807723/">athlètes de haut niveau tolèrent généralement mieux la chaleur et la déshydratation que les individus non entraînés</a>.</p>
<p>Il est donc possible de penser que les effets néfastes sur la santé et la performance seraient plus importants chez des athlètes amateurs, ou alors chez des joueurs plus âgés ayant des conditions de santé particulières.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="équipe de soccer féminine au japon -- joueuses boivent de l’eau" src="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491752/original/file-20221025-14-pypzme.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=500&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Les joueuses de l’équipe du Japon s’hydratent pendant leur entraînement, à la veille du match entre le Japon et la Nouvelle-Zélande lors de la Coupe du monde de football féminin à Bochum, en Allemagne, le 26 juin 2011.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Martin Meissner)</span></span>
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</figure>
<h2>Besoin urgent de changement : d’une approche réactive à une approche proactive</h2>
<p><a href="https://www.football-ecology.org/fr/">Le soccer, par son envergure et sa capacité à toucher un large public, peut jouer un rôle majeur dans la transition écologique actuelle</a>, notamment par des stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.</p>
<p>La Fédération internationale de football association (FIFA) a été l’une des premières fédérations sportives internationales à s’engager dans la <a href="https://unfccc.int/sites/default/files/resource/Sports_for_Climate_Action_Declaration_and_Framework.pdf">Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques – Le sport au service de l’action climatique</a>, en développant <a href="https://digitalhub.fifa.com/m/a6e93d3f1e33b09/original/FIFA-Climate-Strategy.pdf">sa propre stratégie pour le climat</a>. Concrètement, la FIFA a établi plusieurs initiatives qui s’articulent autour de trois objectifs principaux : (1) rendre le soccer prêt pour l’action climatique ; (2) protéger les tournois emblématiques des impacts négatifs des changements climatiques et (3) assurer le développement d’un soccer résilient.</p>
<p>Dans la foulée, afin d’atténuer les impacts des changements climatiques sur son fonctionnement, le monde du soccer va très rapidement devoir passer d’une approche réactive à une approche proactive, en mettant des actions en place :</p>
<ul>
<li><p><a href="https://www.rapidtransition.org/resources/sweat-not-oil-why-sports-should-drop-advertising-and-sponsorship-from-high-carbon-polluters/">Interdire les commanditaires issus des énergies fossiles</a> ;</p></li>
<li><p><a href="https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/acs.est.1c03422">Réorganiser les compétitions</a> pour diminuer les déplacements des athlètes et partisans, en obligeant les ligues professionnelles nationales à recommander les <a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/le-vrai-du-faux-football-existe-t-il-des-clubs-europeens-qui-contrairement-au-psg-prennent-le-train-plutot-que-l-avion-pour-leurs-deplacements-sportifs_5320999.html">déplacements en train</a>pour les courts trajets ;</p></li>
<li><p>Favoriser les <a href="https://doi.org/10.1016/j.erss.2019.02.016">transports en commun ou partagés</a> pour les partisans, et les athlètes amateurs ;</p></li>
<li><p>Réduire la vulnérabilité des pratiquants et des spectateurs en adaptant la réglementation et les activités : pauses-fraîcheur plus fréquentes, possibilité de faire plus de changements pendant les matchs, révision des règles concernant la durée des matchs en cas d’égalité, déplacement des matchs à des moments plus frais dans la journée.</p></li>
</ul>
<p>Puisque le soccer n’est pas le seul sport à être à la fois victime et bourreau des changements climatiques, une action urgente du monde sportif dans son ensemble est nécessaire pour continuer de pratiquer de manière plaisante et sécuritaire.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/190943/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Thomas Deshayes a reçu des financements des Fonds de Recherche du Québec - Santé dans le cadre de son doctorat.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Bernard Paquito a reçu des financements des Fonds de Recherche du Québec - Santé et de la Fondation cancer du sein du Québec.</span></em></p>Y aura-t-il encore une Coupe du monde de soccer en 2100 ? Quel impact la pollution a-t-elle sur la performance des joueurs ? Éclairage sur les impacts des changements climatiques sur le soccer de demain.Thomas Deshayes, Chercheur postdoctoral en sciences de l'activité physique, Université de Sherbrooke Paquito Bernard, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1901982022-10-04T13:20:13Z2022-10-04T13:20:13ZL’ergothérapie au bénéfice de la santé mentale des élèves<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/484114/original/file-20220912-22-lvfozc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C2%2C992%2C663&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les ergothérapeutes en milieu scolaire peuvent favoriser le bien-être des élèves par le biais d’activités importantes et porteuses de sens (jouer, pratiquer une activité physique, créer une oeuvre).</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>La pandémie de Covid-19 a mis en évidence le <a href="https://doi.org/10.1007/s00787-021-01744-3">rôle important des activités et des routines pour la santé mentale des enfants et des jeunes</a>. Mais cet <a href="https://www.cse.gouv.qc.ca/publications/sante-mentale-enfants-ado-50-0512/">enjeu important de santé publique</a> ne date pas d’hier. Malheureusement, <a href="https://commissionsantementale.ca/ce-que-nous-faisons/enfants-et-jeunes/">peu d’enfants bénéficient des services requis à cet égard</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/changements-climatiques-repenser-nos-actions-aujourdhui-pour-assurer-le-bien-etre-des-generations-futures-170690">Changements climatiques : repenser nos actions aujourd’hui pour assurer le bien-être des générations futures</a>
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<p>Afin de contrer les diverses <a href="https://doi.org/10.1007/s00787-019-01469-4">barrières à l’accès aux services de santé mentale</a>, il est recommandé <a href="https://myaota.aota.org/shop_aota/product/900470U">d’intervenir directement dans les milieux de vie des jeunes, dont l’école</a>. <a href="https://myaota.aota.org/shop_aota/product/900470U">Les ergothérapeutes en milieu scolaire peuvent jouer un rôle important en ce sens</a>, notamment en favorisant leur participation et leur bien-être par le biais d’activités importantes et porteuses de sens (jouer, pratiquer une activité physique, créer une œuvre). Cependant, ces professionnels seraient peu appelés à agir en matière de santé mentale au <a href="https://cje-rce.ca/wp-content/uploads/sites/2/2019/03/RCE%CC%81_42-1_Jasmin-1.pdf">Québec</a> et <a href="https://www.caot.ca/document/3978/may_AEmai14.pdf">ailleurs au Canada</a>, ce qui peut s’expliquer par une méconnaissance de leur rôle dans ce domaine.</p>
<p>Je suis professeure en ergothérapie à l’Université de Sherbrooke et je m’intéresse aux services et interventions en ergothérapie destinés aux enfants et aux jeunes, spécialement dans le domaine de la santé mentale et dans les milieux scolaires et défavorisés. Des étudiantes et moi avons réalisé une recension des écrits, afin de relever les interventions efficaces et prometteuses que peuvent réaliser les ergothérapeutes en milieu scolaire en matière de santé mentale.</p>
<h2>Favoriser la participation dans la vie de tous les jours</h2>
<p>L’ergothérapie est une profession qui aide des personnes de tout âge à participer aux activités qu’elles souhaitent ou ont besoin de faire dans leur vie de tous les jours. Ces activités peuvent inclure manger, s’habiller, s’amuser, étudier, travailler, prendre soin, se reposer, etc. Les ergothérapeutes prennent en compte des facteurs à la fois personnels, environnementaux et <a href="https://www.caot.ca/document/4210/L%20-%20Les%20occupations%20et%20la%20sant%C3%A9%20(2008).pdf">occupationnels</a> pour analyser et améliorer la participation des personnes. En soutenant leur participation dans des activités valorisées et signifiantes, ces professionnels contribuent à favoriser leur santé mentale.</p>
<p>Aux États-Unis, des ergothérapeutes s’appuient sur l’approche <a href="https://www.rfre.org/index.php/RFRE/article/view/162/159">« Every Moment Counts »</a> pour promouvoir le bien-être mental des jeunes à l’école. Cette approche ergothérapique met l’accent sur la possibilité de vivre des expériences et des émotions positives en ciblant les habiletés des jeunes, mais aussi, et surtout, leur contexte environnemental ainsi que leurs activités. Every Moment Counts propose des interventions universelles, de groupe et individualisées.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="élèves mangent dans une cafétéria à l’école" src="https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/484108/original/file-20220912-24-jf2ba0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Un climat positif et convivial lors des repas favorise la participation et la socialisation des élèves.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Dans le cadre de l’approche Every Moment Counts, des ergothérapeutes proposent le programme <a href="https://research.aota.org/ajot/article-abstract/72/3/7203205050p1/6436/The-Comfortable-Cafeteria-Program-for-Promoting?redirectedFrom=fulltext">« Comfortable Cafeteria »</a>, afin de créer un climat positif et convivial lors des repas, qui favorise la participation et la socialisation des élèves. Pour ce faire, de la formation et de l’accompagnement hebdomadaire sont offerts au personnel surveillant à la cafétéria. Selon une <a href="https://research.aota.org/ajot/article-abstract/72/3/7203205050p1/6436/The-Comfortable-Cafeteria-Program-for-Promoting?redirectedFrom=fulltext">étude</a>, ce programme est efficace pour améliorer les connaissances et les compétences du personnel surveillant à la cafétéria, ainsi que pour favoriser le plaisir et la convivialité chez les élèves lors des repas.</p>
<p>Les ergothérapeutes peuvent aussi utiliser et recommander des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32204773/">interventions axées sur l’activité</a>. Les plus probantes pour améliorer la santé mentale, les comportements et la participation sociale des jeunes incluraient l’utilisation du yoga, du sport, du jeu ou des arts créatifs.</p>
<h2>Répondre aux besoins sensoriels des élèves</h2>
<p>Les ergothérapeutes en milieu scolaire proposent fréquemment des interventions pour répondre aux besoins sensoriels des élèves, dans le but de soutenir leur bien-être, leur <a href="https://www.ontario.ca/fr/document/programme-de-la-maternelle-et-du-jardin-denfants-2016/reflexion-sur-lautoregulation-et-le-bien-etre">autorégulation</a> (ajustement du degré d’éveil selon l’activité ou la situation) et leur participation. Le <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0308022616639989?journalCode=bjod">« Sensory activity schedule »</a> en est un bon exemple. Il s’agit d’un programme d’activités et de modifications de l’environnement (s’asseoir sur un coussin d’air, être massé à l’aide d’un ballon thérapeutique), élaboré et appliqué en collaboration avec le personnel enseignant, et intégré dans la routine scolaire. Ce programme peut être recommandé auprès des élèves présentant des particularités sensorielles, dont les <a href="https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/AIA-05-2019-0015/full/html">élèves autistes</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Un kinésithérapeute aide un petit garçon assis sur un ballon de gymnastique pendant une rééducation dans un hôpital pour enfants" src="https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/484110/original/file-20220912-6429-8hk6qh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Certaines activités et modifications de l’environnement peuvent améliorer l’autorégulation des élèves.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Des ergothérapeutes utilisent également le <a href="https://www.alertprogram.com/">« Alert Program »</a> pour aider des enfants d’âge scolaire à s’autoréguler. À travers ce programme, les élèves apprennent à reconnaître leur degré d’éveil et à utiliser des stratégies sensorimotrices (changer de position, manipuler une balle, faire des étirements) pour les aider à s’autoréguler, de manière socialement appropriée. Le personnel enseignant peut aussi être formé et accompagné pour implanter ce programme.</p>
<p>Des études soutiennent que le <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/19411243.2018.1432445">Alert Program peut améliorer l’autorégulation des élèves</a>. Il leur <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13632752.2014.903593">permet de mieux comprendre leur comportement, ainsi que d’appliquer des stratégies d’autorégulation</a>. Cela peut d’ailleurs <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0008417415627665">faciliter la gestion de classe</a>.</p>
<h2>Soutenir et accompagner le personnel scolaire, les parents et les pairs</h2>
<p>En ergothérapie, offrir de la <a href="https://research.aota.org/ajot/article-abstract/74/2/7402180050p1/6679/Interventions-Supporting-Mental-Health-and?redirectedFrom=fulltext">formation au personnel enseignant et aux parents</a> ainsi que des <a href="https://research.aota.org/ajot/article/74/2/7402180030p1/6676/Interventions-Within-the-Scope-of-Occupational">interventions auprès des élèves avec le soutien des parents et des pairs</a> fait partie des pratiques probantes pour favoriser la santé mentale, les comportements positifs et la participation sociale des enfants et des jeunes.</p>
<p>De l’accompagnement au personnel scolaire peut également être offert, notamment selon le <a href="https://www.google.ca/books/edition/Occupational_Performance_Coaching/8AfpDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=0">« Occupational Performance Coaching »</a>. Dans le cadre de cette intervention, l’ergothérapeute guide la personne dans l’analyse des buts fixés, ainsi que dans la recherche et l’implantation de solutions pour les atteindre. En combinaison avec un atelier sur l’autorégulation, un projet pilote a révélé le potentiel de cette intervention pour <a href="https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0008417415627665">aider le personnel enseignant avec l’utilisation de stratégies d’autorégulation et la gestion de classe</a>.</p>
<h2>Encourager les enfants à jouer</h2>
<p>Les ergothérapeutes peuvent porter une attention spéciale au jeu des enfants, une <a href="http://www.portailenfance.ca/wp/modules/readaptation-a-bases-communautaires/jeux/">activité essentielle pour leur développement et leur bien-être</a>. Le programme <a href="https://www.learntoplayevents.com/">« Learn to play »</a> s’adresse aux enfants présentant des problèmes de développement et cible l’amélioration de leur jeu symbolique (« faire semblant ») et des habiletés associées. Ce programme serait efficace pour <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1440-1630.2012.01018.x">développer les habiletés sociales et langagières des élèves autistes</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="enfants jouent à la marelle dans la cour d’école" src="https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/484111/original/file-20220912-22-26b15b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le jeu dans la cour de récréation améliore les interactions sociales et les habiletés de jeu des élèves.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>De plus, le <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/19411243.2017.1325818">jeu dans la cour de récréation</a> peut être une intervention en ergothérapie. Il s’agit d’un contexte riche sur le plan sensorimoteur pour améliorer, entre autres, l’autorégulation, les interactions sociales et les habiletés de jeu des élèves. De l’équipement de jeu peut également être recommandé par l’ergothérapeute, favorisant ainsi l’inclusion et la participation de tous.</p>
<h2>Aider les jeunes présentant de l’anxiété</h2>
<p>Des ergothérapeutes offrent des interventions de groupe à des jeunes présentant de l’anxiété, dont les programmes <a href="https://nmcdn.io/e186d21f8c7946a19faed23c3da2f0da/5ef2e685c81348acbb22d12524a5a4be/files/59E1-A-McCarthy.pdf">« Group Mindfulness Therapy »</a> et <a href="https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/camh.12270">« Kia Piki te Hauora »</a> (nom maori qui peut se traduire par « Accroître notre santé et notre bien-être »).</p>
<p>Group Mindfulness Therapy, un programme de pleine conscience, vise à renforcer les habiletés de pleine conscience, comme l’attention au moment présent, l’acceptation de soi et la compassion. Selon une étude, ce programme <a href="https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/camh.12214">peut améliorer l’attention ainsi que réduire le stress et l’anxiété</a>.</p>
<p>Kia Piki te Haoura a pour but de promouvoir le bien-être psychologique par le biais d’activités quotidiennes et signifiantes (sommeil, activité physique, communication). Ce programme a démontré des <a href="https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/camh.12270">effets positifs sur la satisfaction des jeunes concernant leur participation et leur niveau d’anxiété selon le point de vue du personnel enseignant</a>.</p>
<p>En somme, les ergothérapeutes peuvent favoriser la santé mentale des élèves en milieu scolaire en proposant des interventions qui améliorent leur participation, leur bien-être et leurs habiletés, de même que leurs expériences, leur routine et leur contexte scolaires.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/190198/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emmanuelle Jasmin est professeure titulaire et directrice du programme d'ergothérapie de l'Université de Sherbrooke, ainsi que membre de l'Ordre des ergothérapeutes du Québec et de l'Association canadienne des ergothérapeutes. Elle a reçu, à titre de cochercheuse, des financements du Réseau de recherche en santé des populations du Québec et de l'Agence de santé publique du Canada. </span></em></p>En soutenant la participation des élèves dans des activités valorisées et signifiantes, les ergothérapeutes contribuent à favoriser leur santé mentale.Emmanuelle Jasmin, Professeure titulaire en ergothérapie, Université de Sherbrooke, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1891812022-09-13T13:19:27Z2022-09-13T13:19:27ZAffaire Cambie : un jugement de la Cour suprême pourrait-il affaiblir le système public de santé ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/483296/original/file-20220907-9292-1k6aqw.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C4992%2C3570&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Une équipe médicale procède à une chirurgie du genou, à la clinique privée Cambie, à Vancouver. Elle est au coeur d'un recours judiciaire afin de faire invalider les dispositions d’une loi qui interdit certaines assurances privées.</span> <span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Darryl Dyck</span></span></figcaption></figure><p>Les gouvernements des provinces canadiennes sont, plus que jamais, sous pression pour trouver des solutions aux problèmes d’accès aux services de santé.</p>
<p>Parmi les solutions actuellement considérées, au <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1869314/refondation-reseau-sante-plan-legault-dube">Québec</a> et en <a href="https://www.cbc.ca/news/canada/toronto/ontario-to-fund-more-private-clinic-surgeries-send-patients-to-temporary-ltcs-to-ease-health-care-pressures-1.6554694">Ontario</a> notamment, il y a le recours accru au secteur privé, mais avec un financement qui resterait public.</p>
<p>Certains vont plus loin. Ils estiment qu’il faudrait autoriser plus largement, en marge du système public, une offre de services de santé qui seraient financés directement par les patients ou par l’entremise d’assureurs privés. Les tenants de cette approche suggèrent qu’il pourrait en résulter une plus grande accessibilité pour ceux qui auraient les moyens de recourir à ces services et, <a href="https://press.uottawa.ca/is-two-tier-health-care-the-future.html">ce qui est beaucoup moins certain</a>, un allégement du fardeau du système public.</p>
<p>Cette approche se heurte toutefois à des obstacles juridiques qui sont présentement contestés devant les tribunaux. <a href="https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/private-health-care-court-1.5480975">La Cour suprême du Canada pourrait d’ailleurs avoir à se prononcer à ce sujet</a> dans le cadre de l’affaire <a href="https://www.canlii.org/en/bc/bcca/doc/2022/2022bcca245/2022bcca245.html">Cambie</a>. On le saura sous peu.</p>
<p>Il s’agit d’un recours judiciaire entrepris par la clinique privée de chirurgie Cambie Surgeries Corporation et d’autres intervenants au cours des années 2010 en Colombie-Britannique. L’objectif est de faire invalider les dispositions d’une loi provinciale qui interdisent l’assurance privée « duplicative » (couverture privée d’assurance pour des services déjà assurés dans le cadre du système public) et la « surfacturation » (facturation suivant un tarif supérieur à celui du système public) pour les services médicaux, sous le motif qu’elles constitueraient une atteinte aux droits à la vie et à la sécurité.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un centre médical" src="https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=404&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=404&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=404&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=508&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=508&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/483301/original/file-20220907-9329-15j86.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=508&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La clinique privée Cambie Surgery Centre, à Vancouver, en Colombie-Britannique.</span>
<span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Jonathan Hayward</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>De quoi est-il question ? Et à quoi peut-on s’attendre à ce sujet pour l’avenir ?</p>
<p>Étant avocat et engagé depuis plus de vingt ans dans diverses activités d’enseignement et de recherche liées au droit et aux politiques de la santé, je m’intéresse aux questions qui concernent l’encadrement du secteur public et du secteur privé en santé.</p>
<h2>Retour sur l’affaire Chaoulli : l’histoire va-t-elle se répéter ?</h2>
<p>Pour mieux anticiper le dénouement possible dans le dossier Cambie, il faut nécessairement revenir à l’affaire <a href="https://scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/item/2237/index.do">Chaoulli</a>, qui a fait couler beaucoup d’encre au Québec et ailleurs au Canada au début des années 2000.</p>
<p>Le Dr Jacques Chaoulli et un patient, George Zeliotis, avaient alors entrepris de contester les dispositions des lois québécoises interdisant l’assurance privée duplicative. Ils fondaient leur recours sur plusieurs droits protégés par les chartes, <a href="https://www.canlii.org/fr/ca/legis/lois/annexe-b-de-la-loi-de-1982-sur-le-canada-r-u-1982-c-11/derniere/annexe-b-de-la-loi-de-1982-sur-le-canada-r-u-1982-c-11.html">canadienne</a> et <a href="https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/C-12">québécoise</a>, dont notamment les droits à la vie et à la sécurité.</p>
<p>Les tribunaux québécois ayant rejeté ces contestations en <a href="https://www.canlii.org/fr/qc/qccs/doc/2000/2000canlii17910/2000canlii17910.html">2000</a> et en <a href="https://www.canlii.org/fr/qc/qcca/doc/2002/2002canlii33075/2002canlii33075.html">2002</a>, la Cour suprême s’est pour sa part prononcée en 2005. Elle a alors estimé que les restrictions contestées pouvaient, dans certaines circonstances, compromettre le droit à la vie et à la sécurité des personnes qui ne peuvent obtenir en temps utile les services requis par leur état de santé auprès du système public, puisqu’elles les privent potentiellement d’un accès à ces services auprès du secteur privé.</p>
<p>Sur la base de la charte québécoise, une courte majorité (4 juges sur 7) a conclu que cette atteinte n’était pas justifiable dans une société libre et démocratique et que les restrictions en question devaient donc être invalidées. Ces juges ont alors notamment considéré que l’expérience d’autres provinces et de pays de l’OCDE indiquait que des choix différents, ayant moins d’impacts sur les droits des individus, pouvaient être faits pour atteindre les objectifs de sauvegarde du système public. Devant les failles de ce dernier, ils ont estimé que les tribunaux devaient intervenir.</p>
<p>Les juges minoritaires, eux, ont plutôt trouvé comme principale justification des mesures contestées qu’elles visent à soutenir un système public qui, aussi imparfait soit-il, a pour objectif d’assurer l’équité dans l’accès aux services de santé, en fonction des besoins des individus plutôt que de leur capacité de payer. Ils ont de plus estimé que devant la complexité des enjeux, il fallait faire preuve de déférence quant aux choix du législateur à cet égard.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=680&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=680&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=680&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=854&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=854&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/483331/original/file-20220907-9399-4l32nv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=854&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le Dr Jacques Chaoulli réagit à la décision de Québec d’initier une révision de lois applicables, lors d’une conférence de presse à Montréal, le 16 février 2006.</span>
<span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Ian Barrett</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>À la suite de ce jugement, le gouvernent québécois n’a eu d’autres choix que d’initier une <a href="https://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=5&file=2006C43F.PDF">révision de lois applicables</a>. Il a ainsi procédé à une ouverture parcimonieuse au secteur privé pour certaines chirurgies bien ciblées (cataractes, hanches et genoux), en offrant également une garantie d’accès à ces services dans le secteur public.</p>
<p>Le bilan de ces mesures est sans doute mitigé, mais elles n’ont pas entraîné, à elles seules, le démantèlement du système public au profit du secteur privé.</p>
<h2>Les similitudes et les particularités du dossier Cambie</h2>
<p>Le recours judiciaire entrepris par la clinique privée Cambie Surgeries Corporation a plusieurs similitudes avec l’affaire Chaoulli. D’abord, les tribunaux de première instance et d’appel ont rejeté la contestation, dans des jugements rendus en <a href="https://www.canlii.org/en/bc/bcsc/doc/2020/2020bcsc1310/2020bcsc1310.html">2020</a> et <a href="https://www.canlii.org/en/bc/bcca/doc/2022/2022bcca245/2022bcca245.html">2022</a>. Cet été, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a reconnu l’atteinte aux droits en cause, mais n’a pas invalidé les dispositions contestées, considérant notamment qu’elles sont justifiables dans le cadre d’une société libre et démocratique.</p>
<p>Le Dr Brian Day, fondateur de la clinique Cambie, <a href="https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/private-health-care-court-1.5480975">a alors annoncé qu’il prévoyait qu’une demande d’autorisation d’en appeler serait soumise à la Cour suprême du Canada</a>, ce qui a été confirmé à la fin septembre 2022. Si la Cour suprême autorise cet appel, l’affaire <em>Chaoulli</em> retiendra certainement l’attention. Il n’est toutefois pas assuré que le jugement à venir irait dans le même sens.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="Un homme en cravate est assis, avec un ordinateur sur un bureau" src="https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/483300/original/file-20220907-14-90oo3x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le Dr Brian Day, fondateur de la clinique Cambie, a annoncé qu’il est prévu qu’une demande d’autorisation d’en appeler soit soumise à la Cour suprême du Canada.</span>
<span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Darryl Dyck</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Il y a quelques <a href="https://www.canlii.org/en/bc/bcsc/doc/2020/2020bcsc1310/2020bcsc1310.html">éléments distinctifs sur les plans factuels et juridiques</a>. Par exemple, dans le dossier Cambie, l’interdiction de la surfacturation est également contestée. Aussi, c’est uniquement sur la base de la Charte canadienne que le plus haut tribunal du pays aurait à se prononcer, ce qui peut conduire à une analyse un peu différente que sous la Charte québécoise.</p>
<p>Dans l’arrêt Chaoulli, il n’y avait pas de majorité claire sur la violation de la Charte canadienne, notamment sur la question de la conformité aux « principes de justice fondamentale ». Le juge de première instance et deux des trois juges de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique ont estimé que les mesures contestées sont conformes à ces principes, puisqu’elles ne sont ni arbitraires ni disproportionnées.</p>
<p>Par ailleurs, il faut considérer les changements intervenus dans la composition de la Cour suprême depuis 2005. Aucun des juges qui siégeaient dans l’affaire Chaoulli n’est aujourd’hui sur le banc. Aussi, l’approche de certains juges nouvellement nommés n’est pas bien connue sur de tels enjeux.</p>
<h2>Le maintien d’un système public fort : une question d’abord politique</h2>
<p>Si la Cour suprême devait invalider les interdictions législatives concernant la surfacturation et l’assurance privée duplicative, il s’agirait bien sûr d’un développement favorable à l’expansion du secteur privé en santé.</p>
<p>Pour préserver le système public, les autorités de la Colombie-Britannique pourraient toutefois tenter de faire comme le Québec après le jugement Chaoulli. Elles pourraient ainsi procéder à une ouverture circonscrite à certains services privés en offrant des garanties d’accès correspondantes dans le système public.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Du personnel soignant, en tenue médicale, se prépare pour une opération" src="https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=404&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=404&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=404&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=507&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=507&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/483298/original/file-20220907-9440-6xdmsq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=507&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Une équipe médicale à l’œuvre à la clinique privée Cambie, à Vancouver.</span>
<span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Darryl Dyck</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>À l’inverse, même si la Cour suprême confirmait la validité des dispositions contestées, le développement d’une offre parallèle de services privés ne serait pas définitivement exclu.</p>
<p>L’idée d’une plus grande ouverture au privé en santé, sous différentes formes, est présente dans les programmes de certains partis politiques fédéraux et provinciaux. Si la <a href="https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/C-6/TexteComplet.html"><em>Loi canadienne sur la santé</em></a> pose des conditions visant le maintien par les provinces d’un système public accessible et universel, elle n’interdit pas qu’il y ait des services privés de santé qui se développent en marge de ce même système. D’autres contestations judiciaires visant certaines mesures de protection du système public pourraient aussi intervenir dans le futur.</p>
<p>L’existence d’un système public de santé capable de répondre aux besoins de l’ensemble de la population de façon équitable est le fruit d’un consensus politique plus ou moins fort, selon les époques. Ce n’est pas le résultat d’une quelconque exigence enchâssée dans le « marbre constitutionnel », que les tribunaux auraient pour mandat de protéger contre vents et marées.</p>
<p>Des actions gouvernementales déterminées et novatrices sont donc requises pour faire en sorte que le système public de santé soit à la hauteur des besoins et ainsi éviter que l’adhésion de la population à son égard ne s’effrite.</p>
<p><em>NDLR Le 6 avril 2023, <a href="https://scc-csc.ca/case-dossier/info/dock-regi-fra.aspx?cas=40412">la Cour suprême a rejeté la demande d'autorisation d'en appeler dans l'affaire Cambie</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189181/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>En plus de ses activités académiques à l'Université de Sherbrooke et à l'Université de Montréal, Marco Laverdière occupe les fonctions de directeur général et de secrétaire de l'Ordre des optométristes du Québec. / In addition to his academic activities at Université de Sherbrooke and Université de Montréal, Marco Laverdière serves as the executive director and secretary of the Ordre des optométristes du Québec.</span></em></p>La Cour suprême pourrait avoir à décider s’il faut invalider l’interdiction de l’assurance privée et de la surfacturation pour les services médicaux en raison d’une atteinte aux droits fondamentaux.Marco Laverdière, Avocat, enseignant et chercheur associé en droit et politiques de la santé / Lawyer, lecturer and research associate in Health Law and Policy, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1871912022-08-25T16:56:04Z2022-08-25T16:56:04ZLe vin nature est-il le futur de l’industrie vitivinicole ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/475394/original/file-20220721-10129-gzxs2p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C9%2C1220%2C839&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La recherche d’authenticité et d’une alimentation plus saine favorise aujourd’hui l’engouement pour les vins nature.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/fr/photos/vin-bouteille-de-vin-boisson-3678884/">Gábor Adonyi/Pixabay</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>À la différence des vins biologiques (certifiés par un des organismes indépendants accrédités) ou biodynamiques (certifiés par <a href="https://demeter.net/">Demeter</a> ou <a href="http://www.biodyvin.com/fr/accueil.html">Biodyvin</a>), les vins dits « nature » n’ont pas de définition unanimement acceptée par les acteurs de la filière vitivinicole française. Une telle définition n’existe pas non plus d’ailleurs à l’international. Alors de quoi parle-t-on ?</p>
<p>En France, le père spirituel du vin nature s’appelle Jules Chauvet. Né en 1907, ce chercheur à l’institut de chimie biologique de Lyon, dégustateur, et vigneron dans le <a href="https://www.rue89lyon.fr/2014/08/24/vin-naturel-va-t-il-sauver-le-beaujolais/">Beaujolais</a> affirmait : « Le vin, moins on le touche, mieux ça vaut ». Père spirituel, parce que si le vin nature est difficile à définir c’est qu’il s’agit avant tout d’une philosophie : s’approcher au plus près de la définition idéale du vin, qui ne serait que du jus de raisin fermenté, et rien d’autre.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1222828311098941440"}"></div></p>
<p>Le vin nature n’a pas d’existence légale. En France, l’emploi des dénominations composées « vin nature » ou « vin naturel » pour des vins n’est pas autorisé. En l’absence de définition réglementaire, l’usage des termes « nature » ou « naturel » peut être autorisé pour qualifier un mode d’élaboration spécifique ou une qualité particulière, c’est-à-dire une « méthode ». Un label « vin méthode nature » répondant à une <a href="https://vinmethodenature.org/le-label/">charte</a>, validée par <a href="https://www.inao.gouv.fr/">l’Institut National de l’Origine et de la qualité</a> (INAO) et <a href="https://www.terredevins.com/actualites/la-denomination-vin-methode-nature-est-nee">reconnue par la Direction générale de la consommation</a>, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) depuis mars 2020. Créée à l’initiative du <a href="https://vinmethodenature.org/qui-sommes-nous/">Syndicat de défense des vins naturels</a>, qui comptait 109 vignerons en 2020 et 156 en 2021, elle garantit notamment aux consommateurs : des vendanges manuelles, des raisins 100 % biologiques, des levures indigènes, aucun intrant oenologique, pas de sulfites ajoutés ni avant ni durant les fermentations.</p>
<p>Si les tentatives d’organisation semblent encore peiner à fédérer massivement les vignerons, c’est que le vin nature est apparu comme un espace de liberté fonctionnant en auto-certification autour du concept clef de transparence (je dis ce que je fais et je fais ce que je dis). Certains refusent la standardisation d’une définition pour les vins nature car ils craignent la possible récupération par les industriels de cette dénomination. Nombreux sont les vignerons nature qui se sont affranchis du système des <a href="https://www.20minutes.fr/magazine/sent-bien-fruit-mag/3022711-20210416-mention-aoc-bouteille-vin-ca-change-quoi">AOP/AOC</a> (appellations d’origine protégée/contrôlée) considéré comme trop rigide afin de pouvoir expérimenter avec davantage de liberté. D’autres sont devenus des références au sein de leur appellation : Ganevat ou Overnoy dans le Jura, De Moor ou Derain en Bourgogne, Breton dans la Loire. La notoriété de certains vignerons nature a permis de remettre en lumière des régions viticoles comme le Beaujolais, le Jura, la Savoie ou encore l’Auvergne.</p>
<h2>Tendance ou mouvement de fond ?</h2>
<p>Les vignerons nature doivent utiliser des raisins biologiques. Selon les <a href="https://www.agencebio.org/observatoire-de-la-production-bio-nationale/">organismes certificateurs</a>, les vignobles certifiés totalisent 90 298 hectares en 2021 (sur les 750 000 hectares que compte le vignoble français), en hausse de plus de 13 % par rapport à 2020. Presque 70 000 hectares sont actuellement en conversion, ce qui signifie que 20 % de la superficie du vignoble français pourrait être certifiée biologique en 2024.</p>
<p><iframe id="NQQxD" class="tc-infographic-datawrapper" src="https://datawrapper.dwcdn.net/NQQxD/1/" height="400px" width="100%" style="border: none" frameborder="0"></iframe></p>
<p>Contrairement aux vins certifiés biologiques, il est impossible de trouver des données fiables concernant le volume de production, de consommation, d’exportation ou même le nombre de domaines produisant des vins nature. Si l’on s’en tient aux informations disponibles sur les pages des fédérations, il y aurait un peu moins de 200 vignerons nature en France. Or certains <a href="https://www.vinsnature.fr/domaines">sites de vente en ligne</a> en recensent plus de 400. La majorité de ces vignerons travaillent sur de petits domaines, avec des productions limitées.</p>
<p>Plus de 80 % des volumes de vin vendus en France le sont toujours en supermarché, où l’on trouve peu de vins sans sulfites, encore moins de vins nature. Ceci s’explique en partie par la taille souvent limitée des domaines produisant du vins nature (il leur serait difficile de fournir une centrale d’achat nationale si toutefois ils en avaient l’envie, la plupart des vignerons nature ne souhaitant pas vendre en supermarché).</p>
<p>De par leur visibilité, les vins nature semblent pourtant omniprésents sur le marché. Certains producteurs, s’ils ne se fédèrent pas, se rassemblent dans des <a href="http://www.dive-bouteille.fr/la-playlist-de-la-dive/">salons nationaux</a> et <a href="https://www.rawwine.com/fairs">internationaux</a> de plus en plus prisés. Ils sont l’extrême pointe médiatique du marché du vin qui rompt avec la normalisation des appellations en France. L’esthétique nouvelle que l’on peut facilement distinguer sur la plupart des étiquettes de vin nature, brise les codes connus du vin. Les vins nature répondent à une recherche d’authenticité, de procédés plus transparents et d’une alimentation plus saine, plus respectueuse de l’environnement de la part des consommateurs.</p>
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<p>Pour les cavistes et les restaurateurs, le caractère limité des volumes de production oblige souvent à travailler sur allocation, et à payer des coûts de transport élevés pour de petits volumes, ce qui peut à terme faire émerger des problèmes de trésorerie. Le coût des vins nature représente également un frein à son expansion : les faibles volumes et les importants coûts de production impliquent des prix de vente élevés, et rares sont les références disponibles à moins de 10 euros la bouteille. D’autres questions se posent : la conservation des vins natures, moins ou pas sulfités serait plus problématique, les vins nature étant susceptibles d’être plus sensibles au transport ou aux variations de température.</p>
<p>S’il n’existe pas de définition légale du vin nature, le consommateur ne peut pas évaluer facilement la qualité des méthodes de production qui ont été utilisées. Le vin est régi par un cadre juridique qui prend en compte plusieurs aspects de sa composition, notamment sa teneur en alcool, en dioxyde de soufre et en acidité volatile. Un bon vin conventionnel se définit en général par l’absence de défauts. Or des défauts tels que la <a href="https://www.rue89lyon.fr/2015/02/18/pourquoi-le-vin-naturel-sent-il-le-cul-de-vache/">réduction</a>, l’oxydation, l’acidité volatile, les <a href="https://www.larvf.com/,brettanomyces-definition-dictionnaire-du-vin-vocabulaire-lexique,13178,4245381.asp">bretts</a>, ou le goût de souris peuvent être appréciés dans certains vins nature. Les critiques de vin traditionnels s’intéressent encore peu à cette catégorie. Si les défauts n’en sont plus nécessairement, comment déterminer si un vin nature est mauvais ?</p>
<h2>Esthétique nouvelle</h2>
<p>Des catégories à part entière, comme les pet’nat’ (pétillants naturels) ou les vins oranges (vin blanc de macération – un vin blanc fait comme un vin rouge) sont apparus sur les cartes des vins et chez les cavistes à l’initiative des vignerons nature. Les vins nature ont le droit de cité dans les plus grands restaurants du monde. Ces petites structures s’appuient en général sur des agents, qui distribuent les vins directement aux cavistes et aux restaurateurs, en circuit court, et leur permettent de capter de la marge.</p>
<p>L’élimination des intrants réintègre l’aspect exploratoire du vin : pas besoin de connaissance préalable lorsque chaque bouteille peut être abordée comme une surprise, le vin étant “vivant”. Le vin nature devient ainsi une porte d’entrée potentielle pour des consommateurs souvent effrayés par la complexité de la catégorie : les néoconsommateurs et les femmes. Cette absence de standardisation du goût renforce le besoin de conseil. C’est peut-être une des raisons qui justifient l’engouement des cavistes et des sommeliers : acheter un vin conventionnel en supermarché en se laissant guider par une marque bien connue et très constante dans son profil organoleptique ne nécessite pas autant de conseils que des vins « vivants ». Leur expansion dans le domaine de la gastronomie s’appuie sur un réseau de prescripteurs : cavistes, bistrotiers, cuisiniers, mais également sommeliers. Ces derniers, souvent jeunes, profitent de cette opportunité pour se distinguer de leurs collègues plus expérimentés, mais paradoxalement souvent moins connaisseurs de cette nouvelle catégorie de vin.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/or-et-argent-ces-couleurs-qui-nuisent-a-la-vente-en-ligne-du-vin-133460">Or et argent… ces couleurs qui nuisent à la vente en ligne du vin</a>
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<h2>Effort de transparence</h2>
<p>Qu’il s’agisse d’une tendance ou d’un mouvement de fond, le vin nature fait pour le moins bouger les lignes, et fait des émules. Gérard Bertrand, important négociant languedocien réutilise le langage et la simplification des codes en produisant un vin orange biologique sans indication d’origine (Vin de France) et promeut une <a href="https://www.gerard-bertrand.com/collections/naturae">gamme de vins</a> sans souffre ajouté et sans additif.</p>
<p>La <a href="https://www.sitevi.com/SITEVI/Actualites-du-SITEVI/2023-les-nouvelles-regles-pour-l-etiquetage-des-vins">nouvelle réglementation européenne</a> relative à l’étiquetage des vins applicable dès décembre 2023 (déclaration nutritionnelle et liste des ingrédients) permettra d’atténuer l’asymétrie d’information jusque-là prégnante dans l’industrie. L’effort de transparence des vins nature sera ainsi mis en lumière pour tous les consommateurs, qui pourront comparer les ingrédients oenologiques de leurs vins conventionnels avec leur absence dans leurs pendants nature.</p>
<p>Le vin nature apparaît comme l’un des futurs de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/industrie-viticole-108443">l’industrie vitivinicole</a>, car il répond à une demande des consommateurs (santé, transparence, circuits courts, respect de l’environnement) qui passe notamment par la réduction des intrants et en particulier des sulfites. Le rôle des pouvoirs publics sera déterminant dans les années à venir pour permettre d’étudier avec précision (et chiffres à l’appui) l’ampleur du phénomène. Il conviendra également de suivre l’engouement des importateurs pour les vignerons nature superstars. Il est évident que l’impact de ce mouvement sur l’industrie ne se fera pas via l’effet volumique ni via le nombre de consommateurs, mais parce qu’il constitue la pointe médiatique et incarne la direction que doit prendre l’industrie dans son ensemble pour relever les défis de demain.</p>
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<p><em>L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. L’alcool ne doit pas être consommé par des femmes enceintes</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/187191/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>La tendance aux vins sans intrants constitue un levier de développement prometteur pour l’industrie dans une période de baisse globale de la consommation.Magalie Dubois, Doctorante en Economie du vin, Burgundy School of Business François Pariseau, Auxiliaire de recherche, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1837632022-07-18T13:56:21Z2022-07-18T13:56:21ZOutdoor education has psychological, cognitive and physical health benefits for children<p>There is a growing interest across Canada in outdoor education that is formally integrated into school. This trend has <a href="https://www.usherbrooke.ca/crepa/fileadmin/sites/crepa/Rapports/Pratiques_E__PA_Rapport_final.pdf">increased since COVID-19</a>, particularly because open-air environments significantly reduced the risks of disease transmission.</p>
<p>Outdoor education is an umbrella term that includes many approaches and settings. Practitioners of outdoor education may be involved in what they see as nature-based education, place-based learning, <a href="https://theconversation.com/wonder-and-wisdom-in-a-childrens-forest-nature-program-106692">forest schools</a>, environmental education or experiential learning. Especially with younger children, outdoor education can be <a href="https://www.outdoorplaycanada.ca/plato-net/">play-based, using movable parts</a> that are open-ended like buckets or blocks — <a href="https://www.playscotland.org/play/playful-learning/loose-parts-play/">what educators call “loose parts</a>.”</p>
<p>Outdoor education can happen in green spaces, on playgrounds, on school grounds, a nearby natural environment, garden or any other accessible place in the community.</p>
<h2>The benefits of outdoor education</h2>
<p>While the idea that outdoor education can be beneficial to children’s learning and development has been shared by practitioners in formal education systems <a href="https://doi.org/10.1007/978-94-6209-215-0">for generations</a>, in recent decades research has documented multiple benefits from cognitive, physical, psychological and social perspectives.</p>
<p>At the cognitive level, outdoor education has the potential to <a href="https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.00305">improve how children retain learning</a> and to <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/14/5/485">increase students’ ability to transfer their learning</a> to everyday situations. Even brief contact with nature can have positive effects on <a href="https://doi.org/10.1007/s10648-021-09631-8">cognitive performance</a>.</p>
<p>On the physical level, outdoor education <a href="https://doi.org/10.1016/j.ssmph.2021.100934">reduces sedentary behaviour</a>. </p>
<p>Health research also shows that contact with nature <a href="https://doi.org/10.1016/j.ssmph.2021.100934">reduces blood pressure</a> and the <a href="https://doi.org/10.1186/s12886-019-1220-0">risks associated with myopia</a>.</p>
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Read more:
<a href="https://theconversation.com/hidden-in-plain-sight-how-the-covid-19-pandemic-is-damaging-childrens-vision-158737">Hidden in plain sight: How the COVID-19 pandemic is damaging children’s vision</a>
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<p>From a psychological perspective, learning in contact with nature is known to <a href="https://doi.org/10.1080/13504622.2021.1921117">reduce anxiety</a> and <a href="https://doi.org/10.1080/14729679.2022.2027796">increase people’s overall sense of well-being</a>. Immersion in nature can even <a href="https://doi.org/10.1016/j.healthplace.2019.05.014">increase feelings of self-efficacy and self-esteem</a>.</p>
<p>In terms of social outcomes, outdoor education <a href="https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.00305">develops social relationships between students and provides additional opportunities for collaboration among them</a>. </p>
<p>Outdoor practices in school settings also provide equal opportunities for all youth to experience nature and outdoor environments in the community.</p>
<h2>Québec study</h2>
<p>In response to the increase in outdoor education, <a href="https://www.usherbrooke.ca/crepa/fileadmin/sites/crepa/Rapports/Pratiques_E__PA_Rapport_final.pdf">our research team documented teachers’ practices during the 2020-21 school year</a>, guided by the following research question: What are kindergarten to Grade 11 teachers’ outdoor education practices in the province of Québec? Among the 1,008 participants in the online survey, 578 teachers practised outdoor education: 432 were kindergarten to Grade 6 teachers and 146 were Grade 7 to 11 teachers.</p>
<p>The three main intentions teachers shared for leading outdoor education were to connect children to nature, to use real-life contexts for learning and to benefit from being in a larger space. When discussing the benefits of being in a larger space, teachers did not specifically <a href="https://theconversation.com/covid-19-and-schools-reopening-now-is-the-time-to-embrace-outdoor-education-143734">talk about reduced risks for viral transmission outdoors</a> but rather simply having more room for learning activities.</p>
<p>Two categories of teachers stood out: kindergarten teachers, for their focus on letting students initiate free play, and physical and health education teachers, for their focus on engaging students in sports activities.</p>
<h2>Challenges and solutions</h2>
<p>Since teachers generally practise outdoor education on a voluntary basis, they identified challenges and solutions. Although weather conditions are unpredictable and students aren’t always dressed properly, students can adapt to outdoor learning and embrace the Québec climate when they wear proper clothing. As many teachers say, there is no bad weather, only bad clothing. </p>
<p>Other teachers see outdoor environments as an opportunity for students to learn to <a href="https://www.outdoor-learning.org/Good-Practice/Good-Practice/Risk-and-Benefit-in-Outdoor-Learning">manage risk and develop motor skills</a>, rather than a harmful or hazardous place. </p>
<p>Although the outdoors is different from classrooms, many teachers see the differences as an opportunity to creatively address challenges and develop partnerships in the community. Some examples include asking the municipality or a private landowner to take care of a green space, meeting with seniors who are familiar with the history of the community or approaching an organization for sport equipment loans.</p>
<p>Our research also shows that in the outdoors, learning is everywhere, whether it’s the development of knowledge or skills. All fields and many skills can be addressed. For example:</p>
<ul>
<li><p>physical competence is enhanced through gaining motor skills; </p></li>
<li><p>developing languages can happen through a writing project;</p></li>
<li><p>students can gain mathematics skills through measuring perimeters or areas;</p></li>
<li><p>students gain insight into biodiversity and ecosystems through science lessons outdoors;</p></li>
<li><p>through a historical walk examining the built environment students can learn about the humanities, social sciences and arts;</p></li>
<li><p>through outdoor sports students grow skill and knowledge of physical and health education.</p></li>
</ul>
<h2>Key messages for policies</h2>
<p>For outdoor education to flourish in educational settings, policymakers can play an important role:</p>
<ul>
<li><p>Adapt school yards to allow schools to maximize the potential of outdoor education.</p></li>
<li><p>Consider outdoor education as a way to achieve equity among students, by offering <a href="https://theconversation.com/coronavirus-spotlights-equity-and-access-issues-with-childrens-right-to-play-137187">equitable access to the outdoors</a>.</p></li>
<li><p>Value outdoor education to increase the legitimacy of these practices among the entire educational community and communities at large.</p></li>
<li><p>Consider outdoor education as a way of increasing the well-being of students and teachers.</p></li>
</ul>
<h2>Research Chair in outdoor education</h2>
<p>The Université de Sherbrooke recently created a <a href="https://www.usherbrooke.ca/crepa/en">Research Chair in Outdoor Education</a>, held by one of the authors of this story, <a href="https://www.usherbrooke.ca/recherche/specialistes/details/jean-philippe.ayotte-beaudet">Jean-Philippe</a>.</p>
<p>The overall goal of this new research chair role is to advance knowledge and practices in the field of outdoor teaching and learning in school settings. An additional objective is to develop a diverse scientific workforce through influencing school practices. The other author of this story, <a href="https://www.usherbrooke.ca/recherche/specialistes/details/felix.berrigan">Félix,</a> is president of the scientific committee supporting this larger work.</p>
<p>We hope many practitioners, policy makers and researchers across Canada and worldwide will join us to develop world-class research for students’ benefit.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/183763/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Philippe Ayotte-Beaudet receives funding from SSHRC and FQRSC. The Quebec MInistry of Education funds the Research Chair in Outdoor Education. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Felix Berrigan receives funding from CRSH, IRSC, and MEQ. </span></em></p>Policymakers can boost outdoor education by integrating it into strategies to enhance both student and teacher well-being and equity.Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, Professor, Department of Preschool and Primary Education, Université de Sherbrooke Felix Berrigan, Professor, Faculté des sciences de l'activité physique, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1829872022-05-25T13:35:45Z2022-05-25T13:35:45ZDes modèles masculins pour développer l’envie de lire chez les garçons<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/463437/original/file-20220516-12-4dwr4k.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=4%2C1%2C994%2C664&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">«Lire avec fiston» est un projet de littératie familiale simple et efficace qui pourrait être reproduit dans différents pays et différentes langues.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Nous entendons souvent que les garçons ne lisent pas ou n’aiment pas lire. Or, les garçons lisent, mais pas nécessairement ce que le milieu scolaire leur propose ; les garçons vont préférer lire des documentaires, des bandes dessinées ou des magazines, par exemple. De là l’importance qu’ils puissent choisir les livres qu’ils désirent lire et de varier les choix proposés.</p>
<p>Nous sommes un groupe de chercheures multidisciplinaires, intéressées notamment par la littératie, les difficultés d’apprentissage, la relation famille-école-communauté et la psychologie. La littératie dans son ensemble inclut la lecture, l’écriture, la compétence orale et plusieurs autres variables comme les valeurs et la culture.</p>
<h2>Importance d’un modèle de lecteur masculin pour les fistons</h2>
<p>L’absence d’un modèle masculin « positif » de lecture peut expliquer pourquoi les garçons sont moins portés à lire et peuvent avoir une perception négative de la lecture. Le fait d’intégrer la famille à l’intérieur d’un projet de littératie, dans un contexte non scolaire, peut influencer la perception que les élèves ont de la lecture et développer leur envie de lire.</p>
<p><a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/10888691.2013.836034">Certaines études scientifiques</a> démontrent qu’en intégrant le père dans les programmes de littératie familiale, une influence positive émerge sur le développement de la littératie des enfants, et plus particulièrement des garçons. La <a href="https://depot.erudit.org/bitstream/003789dd/1/Beauregard_Carignan_MELS_litteratie_familiale.pdf">littératie familiale</a> est notamment le fait de développer la compétence à lire dans le milieu familial. C’est dans cette visée que nous avons créé le projet <a href="https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/grands-lacs-cafe/segments/entrevue/66821/acfas-carignan-lire-fiston"><em>Lire avec fiston</em></a> en 2008. Depuis, 30 trios masculins ont vu le jour, mais, avec la pandémie, ce mode de fonctionnement n’était plus possible.</p>
<p>Ce projet de littératie familiale favorise la création de trios masculins (papa, fiston et étudiant en enseignement) qui partagent un temps de lecture à la maison.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="3 hommes d’âge différent tiennent un certificat" src="https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/463434/original/file-20220516-26-ee4gja.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Le but du projet « Lire avec fiston » était de partir des intérêts de lecture des garçons en difficulté de lecture (ou non motivés à lire) pour développer leur envie de lire par l’entremise de trios masculins (papa, fiston et futur enseignant).</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Isabelle Carignan)</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le but du projet est de partir des intérêts de lecture du fiston en difficulté de lecture, ou en manque de motivation (8-9 ans), pour développer son envie de lire. Pourquoi à cet âge ? Parce que c’est le moment où le fossé se creuse entre les bons lecteurs et les lecteurs en difficulté.</p>
<p>Le futur enseignant se déplace dans le milieu familial de façon bénévole avec son sac de livres jeunesse, de genres littéraires différents, liés aux intérêts du fiston. Le fiston est le chef : en maitre d’œuvre du trio, il décide ce qui sera lu lors des rencontres. Avec <em>Lire avec fiston</em>, les <a href="https://lewebpedagogique.com/alireetaecrire/les-dix-droits-du-lecteur/">10 droits du lecteur de l’auteur Daniel Pennac</a>, qui sont tirés de son œuvre « Comme un roman », sont respectés. Ces droits vont à l’encontre de ce qui est généralement prôné dans le milieu scolaire :</p>
<ol>
<li><p>Le droit de ne pas lire</p></li>
<li><p>Le droit de sauter des pages</p></li>
<li><p>Le droit de ne pas finir un livre</p></li>
<li><p>Le droit de relire</p></li>
<li><p>Le droit de lire n’importe quoi</p></li>
<li><p>Le droit au bovarysme (de rêver !)</p></li>
<li><p>Le droit de lire n’importe où</p></li>
<li><p>Le droit de grappiller</p></li>
<li><p>Le droit de lire à haute voix</p></li>
<li><p>Le droit de nous taire</p></li>
</ol>
<p>À l’âge adulte, nous nous autorisons tous ces droits.</p>
<p>À l’école, les élèves doivent souvent lire des œuvres qui ne les intéressent pas. Ils doivent les finir et ne doivent surtout pas sauter des pages. Quand ils sont plus grands, vers le milieu du primaire, on leur dit souvent que la vraie lecture est la lecture de <a href="https://chezlefilrouge.co/2018/08/16/la-lecture-de-bandes-dessinees-est-elle-moins-valorisante-que-la-lecture-de-romans/">romans</a>, alors que c’est complètement faux. Par exemple, lire une <a href="https://litmedmod.ca/sites/default/files/r2lmm/r2-lmm_vol1_boutin-vmartel.pdf">bande dessinée</a> est extrêmement riche et complexe. Un vrai lecteur de BD lit le texte et l’illustration de chaque case, en interaction, pour en saisir toutes les subtilités. Il en va de même pour l’album (livre d’images) : le texte et les illustrations forment un tout riche et indissociable pour tous les âges. Et souvent, les illustrations « parlent » plus que le texte.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="tintin sur un fauteuil avec Milou à ses pieds" src="https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=504&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=504&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/463721/original/file-20220517-14-dfyj4l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=504&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les garçons vont préférer lire des documentaires, des bandes dessinées ou des magazines, par exemple.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Déroulement du projet</h2>
<p><strong>Première rencontre entre tous les participants</strong></p>
<p>Cette rencontre a normalement lieu à l’école avec la direction d’école, l’orthopédagogue (le cas échéant), l’enseignant, les parents masculins, les futurs enseignants, les fistons et les chercheures. C’est à ce moment que les questions sont posées, que les rôles de chacun sont déterminés et que les trios sont formés. Les trios masculins échangent leurs coordonnées et s’entendent de l’heure et de l’endroit (maison ou ailleurs) pour une première rencontre en trio, selon les disponibilités de chacun.</p>
<p>Il est à noter que les fistons ont comme information qu’ils ont été « choisis » pour vivre un projet de lecture avec leur papa (ou toute autre figure masculine significative).</p>
<p><strong>Rencontres des trios masculins</strong></p>
<p>Le mode de fonctionnement est libre et aucune préparation de la part du parent ni de l’enfant n’est nécessaire avant ou après les rencontres. La durée de chaque rencontre varie entre 45 minutes et deux heures.</p>
<p>Au début du projet, les trios masculins se rencontraient dans le milieu familial, toutes les deux semaines, pendant une heure ou deux, sur une période de quatre mois. Nous recommandons maintenant de réaliser le projet pendant toute l’année scolaire pour permettre une plus grande flexibilité. De plus, au départ, un minimum de trois rencontres était prévu ; nous conseillons maintenant entre 6 et 8 rencontres pour favoriser la création d’une dynamique positive et d’une relation de confiance à l’intérieur des trios.</p>
<p>Dans cette relation égalitaire, chaque membre du trio a un rôle déterminé :</p>
<ul>
<li><p>le fiston choisit ce qui sera lu – ou non – et décide comment se déroulera chacune des rencontres ;</p></li>
<li><p>le futur enseignant, en personne-ressource, apporte des œuvres jeunesse diversifiées liées aux intérêts du fiston et suit l’enfant dans ses choix de lecture ;</p></li>
<li><p>le père (ou toute autre figure masculine significative) participe à la lecture des œuvres choisies par le fiston et guide le futur enseignant pour qu’il saisisse bien les intérêts de lecture de son enfant.</p></li>
</ul>
<p><strong>Dernière rencontre entre tous les participants</strong></p>
<p>Tous les participants se retrouvent dans un restaurant, par exemple, pour ne pas que le projet soit associé au scolaire. Malheureusement, les garçons ont souvent une mauvaise perception de la lecture à cause de l’école, car ils l’associent directement à l’évaluation.</p>
<p>Pendant cette rencontre amicale, les impressions de chacun sur le projet sont recueillies. Le but est également de documenter les changements constatés chez les fistons et les améliorations possibles du projet. À ce moment, les futurs enseignants remettent aux fistons, en cadeau, des œuvres jeunesse qui font partie de leurs préférences. L’équipe de recherche remet également une attestation valorisant la participation au projet aux fistons, aux pères (ou autres figures masculines) et aux futurs enseignants.</p>
<h2>Retombées positives du projet <em>Lire avec fiston</em></h2>
<p>Le projet a été vécu au <a href="https://extranet.puq.ca/media/produits/documents/1781_9782760525467.pdf">Québec</a>, en <a href="https://journals.library.brocku.ca/brocked/index.php/home/article/view/829">Pennsylvanie</a> et en <a href="https://l-express.ca/lire-avec-fiston/">Ontario</a>. Selon les entrevues de groupe, les retombées ont été positives pour tous les membres des trios masculins.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1017030318312906752"}"></div></p>
<p>Dans un premier temps, les fistons semblent avoir développé un plus grand intérêt à lire, car ils peuvent lire ce qui les intéresse réellement. Les fistons ressentent aussi un plus grand sentiment de compétence en lecture après le projet.</p>
<p>Dans un deuxième temps, les relations père-enfant et famille-école évoluent de façon positive. Les papas (ou autre figure masculine) semblent avoir compris à quel point leur rôle de modèle de lecteur masculin pour fiston est important, qu’ils peuvent avoir une influence sur la réussite scolaire de leur enfant et qu’il est gratifiant de lire et d’interagir avec leur fiston.</p>
<p>Dans un troisième temps, les futurs enseignants ont appris à travailler avec des situations familiales diversifiées et l’importance d’établir un bon lien avec le parent. Enfin, ils ont compris la pertinence de permettre aux garçons de faire leurs propres choix en matière de lecture et l’impact d’un modèle de lecteur masculin.</p>
<p><em>Lire avec fiston</em> est donc un projet de littératie familiale simple et efficace qui pourrait être reproduit dans différents pays et différentes langues pour développer l’envie de lire chez les garçons.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/182987/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Isabelle Carignan a reçu du financement du CRSH Développement Savoir pour ce projet. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Annie Roy-Charland, France Beauregard, Joanie Viau et Marie-Christine Beaudry ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Lire avec fiston est un projet de littératie familiale simple et efficace qui pourrait être reproduit dans différents pays et différentes langues pour développer l’envie de lire chez les garçons.Isabelle Carignan, Ph.D., Professeure titulaire, Université TÉLUQ Annie Roy-Charland, Professeure titulaire en psychologie, Université de MonctonFrance Beauregard, Professeure associée en relation famille-école-communauté, Université de Sherbrooke Joanie Viau, Chargée d'encadrement, Université TÉLUQ Marie-Christine Beaudry, Professeure en didactique du français, Université du Québec à Montréal (UQAM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1800142022-04-20T14:47:58Z2022-04-20T14:47:58ZDid governments around the world initially over-react to the COVID-19 pandemic?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/457230/original/file-20220410-69677-99x9s9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C42%2C5699%2C3745&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">A closed pub in Soho, London, in February 2021, during the third national lockdown in the United Kingdom due to COVID-19.</span> <span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Alberto Pezzali)</span></span></figcaption></figure><iframe style="width: 100%; height: 100px; border: none; position: relative; z-index: 1;" allowtransparency="" allow="clipboard-read; clipboard-write" src="https://narrations.ad-auris.com/widget/the-conversation-canada/did-governments-around-the-world-initially-over-react-to-the-covid-19-pandemic" width="100%" height="400"></iframe>
<p>The COVID-19 pandemic and concerns about the dangers of the virus have diverted attention from the primary response to the crisis — the decision to lock down entire populations.</p>
<p>Yet there are important questions to ask. Why did the world go into major lockdown for this infection and not for other coronaviruses, including SARS-CoV-1, <a href="https://www.medicalnewstoday.com/articles/how-do-sars-and-mers-compare-with-covid-19#SARS">which most experts considered</a> <a href="https://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2003/05/estimates-sars-death-rates-revised-upward">more life-threatening</a>, although the number of cases worldwide was much lower.</p>
<p>Why has there been so little debate globally about what to do in the event of a major emergency like another pandemic? Why did countries follow each other’s actions on containing COVID-19 without considering local idiosyncrasies and cultural characteristics? </p>
<p>The answers to these questions could explain <a href="https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/the-territorial-impact-of-covid-19-managing-the-crisis-across-levels-of-government-d3e314e1/">the divide</a> in most western industrialized countries between those who defend the freedom to protect themselves as they see fit in the face of a highly infectious disease and those who prioritize the general population’s health and the protection of vulnerable people.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
Read more:
<a href="https://theconversation.com/why-nobody-will-ever-agree-on-whether-covid-lockdowns-were-worth-it-161154">Why nobody will ever agree on whether COVID lockdowns were worth it</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>In a recently published article entitled <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/10564926221082494">“Exploring the Process of Policy Overreaction: The COVID-19 Lockdown Decisions,”</a> we examine policy over-reaction.</p>
<p>We do not pass judgment in our research on the overall management of the COVID-19 pandemic by governments. We focus only on the initial response to the pandemic — in particular, widespread lockdowns. We analyze the responses to the COVID-19 pandemic in several countries that took different approaches to managing the crisis. </p>
<p>We are strategic management professors and conducted this analysis as experts in theories of organizations and how they function, with a focus on strategic and decision-making processes. </p>
<h2>Political over-reaction?</h2>
<p>Early policy decisions to massively confine entire populations were made because COVID-19 was perceived as very dangerous. At first, these lockdowns elicited <a href="https://doi.org/10.1002/ijop.12721">little public outcry almost anywhere globally</a>, even though they profoundly affected the daily lives and well-being of the populations affected.</p>
<p>When the first decision in response to a major threat is large and extreme, it becomes increasingly challenging for authorities to reconsider or correct. Yet these decisions, often made in a hurry, <a href="https://doi.org/10.1177/106591296401700312">can lead to human and economic upheaval</a>. Their effects are usually felt over the long term, and they are not given much attention given the real or perceived urgency of the crisis.</p>
<p>Policy over-reaction has been documented in academic research. For example, George W. Bush’s catastrophic decision to <a href="https://doi.org/10.1080/10669920701616443">invade Iraq</a> in 2003 has been presented as a typical example of policy over-reaction, this one in response to the 9/11 terrorist attacks. </p>
<figure class="align-center ">
<img alt="a soldier in combat gear points an assault weapon out a window" src="https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/457232/original/file-20220410-66379-30ltb8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">In this April 2003 photo, a U.S. soldier mans a position from a primary school window in Fallujah, Iraq. The U.S. invasion of of Iraq unleashed a war that led to an insurgency, sectarian violence and tens of thousands of deaths.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/David Guttenfelder)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>In contrast, during the <a href="https://doi.org/10.1093/oxfordhb/9780199646135.013.38">Cuban Missile Crisis in 1962</a>, John F. Kennedy <a href="https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2013/08/jfk-vs-the-military/309496/">resisted his advisers’ call to arms</a>. His actions probably prevented a nuclear confrontation with the Soviet Union.</p>
<p>In general, initial responses to what appears to be an alarming threat — whether military, strategic or health-related — are crucial to the peace and prosperity of nations. These initial decisions create “path dependency,” <a href="https://doi.org/https://doi.org/10.1108/00251740210434007">as explained by American management studies expert Ian Greener</a>, when past events or decisions influence subsequent behaviour and perceptions.</p>
<h2>Reaction to COVID-19</h2>
<p>The French COVID-19 containment measures were extreme. France’s response <a href="https://www.nytimes.com/2020/03/16/world/europe/coronavirus-france-macron-travel-ban.html">attracted worldwide attention</a>, and people around the globe were struck by the image of deserted Paris streets at the onset of the pandemic.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1242251937979838471"}"></div></p>
<p>Sweden was one of the first countries to take an opposite approach, resisting the idea of confining its entire population <a href="https://www.science.org/content/article/it-s-been-so-so-surreal-critics-sweden-s-lax-pandemic-policies-face-fierce-backlash">despite a storm of criticism from the international media</a> and a subsequent internal <a href="https://nationalpost.com/news/world/top-epidemiologist-admits-he-got-swedens-covid-19-strategy-wrong">reconsideration within the Swedish government</a>. Despite this, <a href="https://www.cbc.ca/news/world/sweden-report-coronavirus-1.6364154">a commission concluded in February 2022</a> that “Sweden’s no-lockdown COVID strategy was broadly correct.”</p>
<p>Swedish authorities acted quickly to protect the most vulnerable population segments, but refrained from widespread lockdowns, <a href="https://www.theguardian.com/world/2020/apr/19/anger-in-sweden-as-elderly-pay-price-for-coronavirus-strategy">although the country has had major outbreaks in its retirement residences</a>. </p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="women chat and laugh on a restaurant patio with potted daffodils in the foreground" src="https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/457231/original/file-20220410-42629-3eh0xq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">People chat and drink in Stockholm, Sweden, in April 2020. Swedish authorities told citizens to practise social distancing during COVID-19 but still allowed a large amount of personal freedom.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Andres Kudacki)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>They provided constant information to the public, seeking both co-operation and social approval. The Swedish response has generally been neither better nor worse from a health perspective — as of February 2022, <a href="https://coronavirus.jhu.edu/data/mortality">Johns Hopkins University estimated coronavirus-related mortality</a> as 0.6 per cent in France, 0.7 per cent in Sweden, 0.9 per cent in Germany, 1.1 per cent in Canada and 1.2 per cent in the United States.</p>
<p>But Swedish authorities spared Swedes the excesses of mass confinement. </p>
<h2>Decision-making during crises</h2>
<p>The 1960 behavioural sciences theory known as <a href="https://doi.org/10.1002/bs.3830140608">“disjointed incrementalism”</a> holds that when cause-and-effect relationships are uncertain or unknown — when there’s no way of knowing how decisions will affect behaviour — broad policies are more appropriate when they first consist of small decisions, made in sequence, step by step, to facilitate learning, adjustment and avoid over-commitment. It also argues decisions should involve input from all interested groups to benefit from collective experience. </p>
<p>Our research suggests emotions, particularly fear, can derail rational decision-making, a phenomenon widely documented in <a href="https://doi.org/10.1080/02699931.2010.550751">psychological literature</a>. When it affects entire populations, fear can fuel “crowd behaviour.”</p>
<p><a href="https://us.macmillan.com/books/9780374518202/crowds-and-power">In his book <em>Crowds and Power</em>,</a> the British-German writer Elias Canetti, a Nobel Prize winner for literature, argued that people devolve into pack behaviour when frightened, and they become easy to manipulate. Irrational behaviour that would not normally occur individually is common in crowds, according to Canetti. </p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
Read more:
<a href="https://theconversation.com/what-motivates-changing-behaviours-during-covid-19-from-toilet-paper-hoarding-to-physical-distancing-135128">What motivates changing behaviours during COVID-19 — from toilet paper hoarding to physical distancing</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>In the case of COVID-19, fear likely influenced crowd behaviour. Anxiety about the coronavirus among citizens was likely one of the factors that helped prevent any policy adjustment or correction. Instead it led to further tightening of rules.</p>
<p>What’s known as <a href="https://doi.org/10.1145/3084381.3084395">institutional isomorphism</a> may have also <a href="https://doi.org/10.3389/fpubh.2021.625778">contributed to lockdown decisions</a>. That’s when the institutional environment — laws, norms, culture and practices — pushes people and organizations into similar behaviour to justify their actions. </p>
<figure class="align-center ">
<img alt="A large square devoid of people with the arc de triomphe in the centre" src="https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/456442/original/file-20220405-26-lk3cd2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">The empty Arc de Triomphe square during a French nationwide confinement to counter COVID-19 in Paris in March 2020.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Thibault Camus)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Health-only advice</h2>
<p>Faced with uncertainty, pressure from the media and frightened populations, national leaders sometimes follow each other’s lead, cementing an over-reaction and taking more action — sometimes questionable — to justify and enforce their decisions. But in the case of COVID-19, the process of justification and implementation often relied on health-only advice and <a href="https://doi.org/10.1108/00251740610715713">group think</a>, while disregarding social sciences. </p>
<p>It’s not wise, in our opinion, when making decisions about the well-being of entire populations, to neglect the views of psychologists, sociologists, historians, organizational theorists and other scientists. </p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
Read more:
<a href="https://theconversation.com/governments-need-more-than-just-public-health-officials-for-covid-19-lockdown-advice-174523">Governments need more than just public health officials for COVID-19 lockdown advice</a>
</strong>
</em>
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<hr>
<p>We highlight five measures to limit the effects of negative emotions and institutional isomorphism in emergency crisis management: </p>
<ol>
<li> Adopt an incremental decision-making approach to allow for learning; </li>
<li> Decentralize response decision-making; </li>
<li> Ensure open communication and listen to civil society input;</li>
<li> Build balanced decision-making structures, involving a wide range of scientific experts, but also concerned societal leaders;</li>
<li> Ensure true evidence-based management, taking into account the various aspects of an emergency crisis.</li>
</ol>
<p>COVID-19 has undoubtedly been a significant threat for countries around the world. </p>
<p>But large-scale crises are difficult to manage precisely because people can react emotionally. To maintain control, it’s essential to guard against extreme policy decisions that are difficult to assess and implement.</p>
<p>Minimizing the negative emotions, especially fear, that are generated by these crises — and providing reassurance — help control behaviour, earn public support and improve the decision-making process. </p>
<p>That said, in no way do we minimize the difficulty of managing such a crisis. In this vein, we recognize that governments have handled the pandemic not only to reduce the number of deaths, but also to avoid the saturation of health systems, weakened by the surge of COVID-19 cases.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/180014/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sofiane Baba has regularly received funding from granting agencies such as the Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC), the Fonds de recherche - Société et Culture du Québec (FRQSC) and MITACS.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Taïeb Hafsi has received in the past numerous funding grants from federal and provincial research agencies, in particular from the Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC), The Fonds de Recherche Québécois Société et Culture (FRQSC) and from MITACS. </span></em></p>Initial responses to threats — whether they’re military, strategic or health-related — are crucial to the peace and prosperity of nations. Did governments go too far with COVID-19 lockdowns?Sofiane Baba, Professeur adjoint en management stratégique, Université de Sherbrooke Taïeb Hafsi, Professeur en management stratégique et théorie des organisations, HEC MontréalLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1775922022-03-22T13:38:41Z2022-03-22T13:38:41ZLa crise de la Covid-19 a provoqué l'adoption de mesures radicales, comme le confinement. Étaient-elles justifiées ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/453428/original/file-20220321-27-dhhl2i.JPG?ixlib=rb-1.1.0&rect=4%2C4%2C2991%2C2254&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le premier ministre du Québec, François Legault, en compagnie de Luc Boileau, directeur intérimaire de la Santé publique nationale du Québec et du ministre de la Santé, Christian Dubé, annonce un assouplissement des mesures sanitaires, lors d'une conférence de presse le 8 février 2022, à Québec.
</span> <span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Jacques Boissinot</span></span></figcaption></figure><p>La pandémie de Covid-19 a provoqué à travers le monde une série de réactions de la part des gouvernements, dont la plus spectaculaire a été le confinement massif de population.</p>
<p>Une décision radicale qui a été adoptée par de nombreux pays qui se sont imités les uns les autres, sans tenir compte des idiosyncrasies locales et des caractéristiques culturelles. Comment expliquer le clivage important entre ceux qui défendent la liberté de se protéger individuellement, et ceux qui mettent l'accent sur le caractère collectif de la santé des populations ?</p>
<p>Dans un article publié récemment publié par le <em>Journal of Management Inquiry</em> intitulé <a href="https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/10564926221082494">«Exploring the process of policy overreaction : the Covid-19 lockdown decisions»</a>, mon collègue, Sofiane Baba, et moi-même, tous les deux professeurs en management stratégique, examinons comment, lorsqu'une réaction politique excessive se produit, elle peut mener à des décisions injustifiées et dangereuses. Nous avons mené cette analyse en tant que spécialistes des théories des organisations et de leur fonctionnement, en particulier en matière de processus stratégiques et décisionnels.</p>
<h2>Le phénomène de surréaction dans les décisions politiques</h2>
<p>Les premières décisions de politiques consistant à confiner massivement des populations entières ont été acceptées comme allant de soi, du fait que le virus était perçu comme très dangereux. Elles n'ont suscité que peu de réactions presque partout dans le monde, et se sont révélées essentielles au comportement, voire au bien-être des populations concernées.</p>
<p>Lorsque la première décision est massive et radicale, il est difficile de la remettre en question ou de la corriger. Or, ces décisions prises souvent dans l'urgence <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/106591296401700312">peuvent mener à des désastres humains et économiques</a>. Leurs effets se font généralement sentir dans le futur et compte tenu de l'urgence réelle ou perçue, on ne leur accorde pas beaucoup d'attention.</p>
<p>Dans la littérature académique, des politiques excessives ont été occasionnellement documentées. Par exemple, la décision aux conséquences catastrophiques du président américain George W. Bush <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Irak">d'envahir l'Irak, en 2003</a>, a été présentée comme un exemple typique de réaction politique excessive. En revanche, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_missiles_de_Cuba">lors de la crise des missiles de Cuba en 1962</a>, le président John F. Kennedy a résisté à l'appel aux armes de ses conseillers. Il a ainsi réduit l'intensité de la réponse, évitant probablement une confrontation nucléaire avec l'Union soviétique.</p>
<p>En général, les premières réactions à ce qui semble être une menace inquiétante, qu'elle soit militaire, stratégique ou sanitaire, sont cruciales pour la paix et la prospérité des nations. Ces premières décisions créent une «dépendance au chemin emprunté» (path-dependency), <a href="https://doi.org/https://doi.org/10.1108/00251740210434007">comme l'écrit le professeur américain Ian Greener, de l'Université de Strathclyde</a> et influencent fortement le comportement et les perceptions dans la suite des événements.</p>
<h2>Confiner, ou ne pas confiner la population</h2>
<p>Dans notre article, nous ne portons pas de jugement sur la gestion d'ensemble de la pandémie par les gouvernements. Nous focalisons plutôt sur la réponse initiale à la pandémie, c'est-à-dire la décision de confinement. Nous analysons les réactions à la pandémie de Covid-19 dans des pays qui ont adopté des approches contrastées pour gérer la crise.</p>
<p>La réponse française a attiré l'attention du monde entier. Même si le pays n'était pas le premier à confiner massivement sa population (l'Italie et l'Espagne l'avaient déjà amorcé), le confinement a été parmi les plus radicaux. En ce sens, les esprits à travers le monde ont été frappés par l'image de Paris vidée de ses habitants.</p>
<p>La Suède a de son côté résisté à l'idée de confiner l'ensemble de la population, <a href="https://www.lapresse.ca/international/europe/2021-03-14/covid-19/la-suede-mouton-noir-de-la-pandemie.php">provoquant en cela un concert de critiques des médias à travers le monde</a>. Les autorités suédoises ont agi rapidement pour protéger les segments les plus vulnérables de la population (le <a href="https://www.france24.com/fr/20200916-covid-19-la-su%C3%A8de-accus%C3%A9e-d-avoir-laiss%C3%A9-mourir-les-personnes-%C3%A2g%C3%A9es">pays a quand même connu des éclosions majeures dans ses résidences pour personnes âgées</a>), mais se sont abstenues de toute action radicale généralisée. Elles sont restées proches de la population, lui fournissant les informations disponibles, recherchant la coopération et l'approbation sociale.</p>
<p>Leur bilan n'a généralement été ni meilleur ni pire du point de vue de la santé. Elles ont néanmoins protégé la société suédoise des excès des confinements massifs et des effets de l'incertitude administrative. <a href="https://coronavirus.jhu.edu/data/mortality">En date de février 2022, l'Université Johns Hopkins évaluait la surmortalité</a> liée au coronavirus comme suit: 0,6% en France, 0,7% en Suède, 0,9% en Allemagne, 1,1% au Canada, et 1,2% aux États-Unis.</p>
<h2>La peur qui fait dérailler</h2>
<p>En nous appuyant sur les théories de la complexité, nous croyons que lorsque les relations de cause à effet sont incertaines ou inconnues, les meilleures décisions sont celles prises de manière prudente, afin de pouvoir apprendre et corriger. Elles doivent aussi être participatives, afin de bénéficier de l'expérience collective.</p>
<p>Nous montrons également que les émotions, en particulier la peur, font dérailler la prise de décision rationnelle des individus. Cela est <a href="https://doi.org/https://doi.org/10.1080/02699931.2010.550751">largement documenté dans la littérature psychologique</a>. Lorsqu'elle affecte des populations entières, la peur alimente «un comportement de foule». <a href="https://us.macmillan.com/books/9780374518202/crowds-and-power">Dans son livre «Crowds and Power»</a>, l'écrivain britannico-allemand Elias Canetti, prix Nobel de littérature, a tenté d'expliquer pourquoi des sociétés civilisées rationnelles pouvaient sombrer dans la violence et le désordre. La volonté des individus se dissout dans un comportement de meute. Ils deviennent alors faciles à manipuler et on peut assister à des comportements irrationnels qui, normalement, ne se produiraient pas individuellement. Dans le cas de la Covid-19, le comportement d'une foule inquiète a contribué, entre autres, à empêcher tout ajustement ou correction, et a poussé, au contraire, à une radicalisation accrue.</p>
<p>La décision de confinement a été aussi aggravée par un phénomène <a href="https://uk.sagepub.com/en-gb/afr/institutions-and-organizations/book237665#description">d'isomorphisme institutionnel</a>, soit une situation où l'environnement institutionnel (lois, normes, culture et pratiques) force individus et organisations à des comportements semblables pour asseoir la légitimité de leurs actions. Face à l'incertitude et aux pressions des médias et de populations apeurées, les dirigeants de différents pays se sont imités, scellant la réaction excessive et utilisant des moyens, parfois discutables, pour la justifier et l'appliquer. Le processus de justification et de mise en œuvre repose notamment sur des conseils exclusivement sanitaires, <a href="https://doi.org/10.1108/00251740610715713">sur la pensée de groupe (groupthink)</a> et sur le mépris de toutes les sciences sociales.</p>
<p>Il n'est pas raisonnable, selon nous, dans des décisions où le bien-être et l'avenir de populations entières sont en jeu, de négliger ce que les psychologues, sociologues, historiens, théoriciens des organisations et autres scientifiques pourraient apporter.</p>
<h2>Cinq mesures à apporter</h2>
<p>Notre article propose cinq mesures pour contrôler et limiter les effets des émotions négatives et de l'isomorphisme institutionnel dans la gestion des crises d'urgence :</p>
<ol>
<li><p>Adopter un mode de décision incrémental, par petits bouts, pour permettre l'apprentissage progressif ;</p></li>
<li><p>Décentraliser les décisions de réponse ;</p></li>
<li><p>Assurer une communication ouverte et valoriser l'apport de la société civile ;</p></li>
<li><p>Construire des structures de décision équilibrées, impliquant un large éventail d'experts scientifiques, mais aussi de leaders sociaux concernés ;</p></li>
<li><p>Assurer une véritable gestion basée sur les faits, donc qui prend en compte les aspects variés d'une crise d'urgence.</p></li>
</ol>
<p>L'infection par le SARS-CoV-2 était certes une menace importante et elle a généré une crise majeure et provoqué des millions de morts. Les crises à grande échelle, comme celle-ci, sont justement difficiles à gérer parce qu'elles peuvent faire réagir de manière contre-intuitive.</p>
<p>Afin de garder le contrôle, il est essentiel de veiller à ne pas aggraver leurs effets par des décisions politiques radicales, difficiles à évaluer et à mettre en œuvre. Minimiser l'effet des émotions négatives générées par ces crises et rassurer sont nécessaires afin de susciter l'adhésion des populations et améliorer le processus décisionnel.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/177592/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Taïeb Hafsi a reçu des financements de CRHS et FRQSC. Depuis une dizaine d'années, je n'ai reçu que des financements des organismes de financement de la recherche canadien (CRSH, MITACS) et québécois (FRQSC). </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Sofiane Baba a régulièrement reçu des financements d'organismes subventionnaires tels que le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), le Fonds de recherche - Société et Culture du Québec (FRQSC) et le MITACS.</span></em></p>Face à l'incertitude et aux pressions des médias et de populations apeurées, les dirigeants de différents pays se sont imités durant la crise de la Covid-19, utilisant des moyens parfois discutables.Taïeb Hafsi, Professeur en management stratégique et théorie des organisations, HEC MontréalSofiane Baba, Professeur adjoint en management stratégique, Université de Sherbrooke Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.