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Les 100 mots de l’école du futur

Les conséquences de l'école du futur

Avant de commencer à détailler ces mots de l’école du futur (il y en a d’ailleurs tous les jours de nouveaux qui apparaissent. Pour moi découverte ce jour de la peeragogie* !) et pour compléter mon premier post, quelques mots sur les conséquences de cette école du futur du point de vue management.

Quelle est la mission de mon école et quelle est ma valeur ajoutée ?

Cela supposera de se positionner par rapport à la « chaîne de valeur éducative* » L’établissement d’enseignement supérieur universel ne pourra plus exister. Chacun devra définir sa (ou ses) spécificités(s), l’expliquer et le justifier.

En résumé : à quoi je sers ? Ma mission est-elle de former des étudiants sur un savoir faire de niche pour un secteur d’activité défini par mon ancrage territorial ? Ai-je l’ambition de me positionner comme un établissement d’excellence à l’échelle internationale ? Ou comme un acteur reconnu pour sa pédagogie innovante qui permet au plus grand nombre d’accéder à un niveau de diplôme satisfaisant ?

De la réponse à ces questions devra découler un plan de développement cohérent, sous peine d’être immédiatement sanctionné par un marché de l’enseignement supérieur très structuré et de plus en plus compétitif.

Il faudra être en mesure de « prouver » ce que l’on dit et montrer ce que l’on fait. Un véritable changement de culture. Un risque de traumatisme pour certains, ou de changement d’ambition, mais pour prendre une métaphore sportive : tout le monde ne peut pas jouer en « champion’s league ». J’insiste sur cet aspect car jusqu’à présent, nous avions une approche universelle où nous avions tous les mêmes activités. Demain, il va falloir faire des choix. Ce sont des chantiers considérables pour les établissements d’enseignement supérieur mais nos différents« clients » vont être de plus en plus exigeants.

La réorganisation des bâtiments et des espaces

Cela peut paraître paradoxal à l'heure du numérique et des outils de communication à distance, mais le bâtiment va devenir essentiel. Il sera tout à la fois lieu d’apprentissage, lieu de travail, de rencontre, de créativité, de découverte ou de socialisation. Cela signifie que nous devrons avoir beaucoup plus d’espaces et réorganiser les différents flux.

La salle de classe sera également transformée pour permettre différentes configurations. Cette salle de classe du futur ressemblera fort à nos classes de maternelle : une salle avec différents lieux ! Il faudra également penser aux autres types de salle et à l’organisation des flux. Dans ce domaine, de grands bouleversements s'annoncent, qui vont nécessiter des moyens considérables. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les grandes entreprises appellent de plus en plus souvent leurs sièges sociaux des campus.

Les Systèmes d'Information au cœur du dispositif

Les SI devront être à la base de la mise en place de l’école du futur, utilisées pour toutes les applications (pédagogiques, gestion, communication…) et utilisables par tous pour tous les usages. Au-delà d’un système SI performant et d’une infrastructure qui fonctionne, nécessité d’avoir un système de big data*. On le voit, on rentre dans des systèmes très complexes mais qui nous seront indispensables.

LE SRM* - Student Relationship Management - est une illustration de ces nouveaux usages qui intègre la relation de l’établissement avec son élève au travers de différentes phases : prospect, admission, intégration, scolarité, diplomation, alumni. Différents départements sont concernés par ces phases mais pas au même moment, et pas avec le même niveau de service. Par ailleurs, nous gérons tout à la fois des individus, des groupes, des parcours, des promos sur différents programmes, dispensés sur différents lieux.

Des services supports et de nouveaux métiers

Ces services sont une évidence à la lumière des éléments ci-dessus. L’école du futur s’appuiera sur des services supports qui vont gagner en expertise et sur un travail d’équipe renforcé entre tous les acteurs. Cela va également entraîner la création de nouveaux métiers, mais j’aurai l’occasion de les aborder dans une prochaine chronique Autre aspect tout aussi important, la formation de l’ensemble de nos collaborateurs. Quoi qu’il en soit, l’école du futur ne pourra fonctionner que si les établissements préparent et accompagnent leurs collaborateurs à ces évolutions.

La création d'un écosystème* et une mutualisation des pratiques

L’école du futur ne pourra pas tout faire. Instant de lucidité, constat de faiblesse ? Non, agilité ! Nous ne pourrons pas être des experts dans tous les domaines. La réussite sera donc collective et passera par la capacité des écoles à s’entourer d’un écosystème de partenaires fiables, capables de l’assister dans tous les domaines qui s’éloigneront de son cœur de compétence : la pédagogie !

L’école du futur sera donc une communauté de professionnels, d’experts, de prestataires et de start-ups. Autre innovation, nous devrons mutualiser certaines de nos actions avec des établissements concurrents, sur le modèle de ce que fait Renault-Nissan par exemple. Nos problématiques étant communes, il pourra être pertinent de rassembler nos moyens et nos forces plutôt que se disperser et s’essouffler.

Vous l’avez compris, ce sont là des (r )évolutions considérables, qui concernent tous les acteurs de l’enseignement et tous les domaines. Passionnant, mais il ne faut pas tarder !

À suivre …

Tous les mots suivi d’un * sont dans la liste des 100 et feront l’objet d’une explication.

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