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Les régimes végétariens, végétaliens ou pescétariens sont-ils mauvais pour vos enfants ?

Les enfants qui suivent un régime végétarien grandissent et se développent au même rythme que ceux qui consomment de la viande. Shutterstock

La multiplication des blogs tenus par des mamans partisanes d’une alimentation saine alimente les débats sur la pertinence d’imposer un régime végétarien, végétalien ou pescétarien à ses enfants.

Certains jugent ces régimes restrictifs et se demandent s’il est opportun de supprimer la viande, voire tout produit d’origine animale, de l’alimentation d’un enfant dont la croissance nécessite des besoins nutritionnels importants.

Qu’en disent les scientifiques ?

Si les aliments d’origine animale sont riches en protéines, acides gras, fer, zinc, iode, calcium et vitamines D et B12, les études montrent que les enfants soumis à un régime végétarien grandissent et se développent au même rythme que ceux qui consomment de la viande.

De fait, en vertu de leur richesse en fruits et légumes ou légumineuses (légumes secs, haricots, soja en conserve ou lentilles), céréales, graines et noix, les régimes végétariens sont bons pour la santé. Ils aident à prévenir et soigner certaines pathologies, et notamment les maladies chroniques.

Selon l’American Dietetic Association,

Un régime végétarien équilibré est parfaitement adapté aux êtres humains à tout âge, y compris pendant la grossesse et l’allaitement, pour les nourrissons, les enfants et les adolescents, sans oublier les athlètes.

Les régimes doivent être équilibrés

La condition sine qua non, c’est que les régimes soient équilibrés.

Le végétarisme, qui existe sous différentes formes, implique une absence totale de viande (y compris la volaille et les fruits de mer) et de produits en contenant. Le lacto-ovo-végétarisme inclut les produits laitiers et les œufs, alors que l’ovo-végétarisme n’autorise que ces derniers.

Le végétalisme, ou végétarisme strict, exclut toute chair animale ainsi que tout produit d’origine animale, tel que les œufs ou les produits laitiers. En revanche, le pescétarisme autorise le poisson. La consommation de produits animaux varie également chez les partisans d’un même type de régime.

De nombreux enfants naissent dans des familles végétariennes pour des raisons culturelles, religieuses, sanitaires, éthiques ou économiques. Dans les pays développés, ce sont les raisons éthiques qui prévalent, et la tendance est au végétarisme.

Des compléments alimentaires pour les végétariens

La science a démontré que le végétarisme n’entraînait pas de troubles alimentaires chez l’enfant. Les adolescents végétariens ont d’ailleurs moins de problèmes de poids que leurs homologues omnivores, et un rapport plus sain à l’alimentation.

Les noix, graines et céréales complètes apportent des protéines, des acides gras essentiels, du zinc et des vitamines B.

Afin de répondre aux besoins nutritionnels des enfants, il suffit de remplacer la viande que l’on trouve dans les ragoûts, les curry, les fricassées et la sauce bolognaise par des légumineuses riches en énergie, en protéines, en fer et en zinc (comme le soja en conserve ou les lentilles).

Selon l’Australian Guide to Healthy Eating (« Le Guide australien pour une alimentation saine »), une portion de légumineuses cuites a la même valeur énergétique qu’une ration de viande cuite. Elle contient également la même quantité de nutriments.

Les noix, graines et céréales complètes étant source de protéines, d’acides gras essentiels, de zinc et de vitamines B, il est conseillé d’agrémenter le repas et le goûter des enfants de houmous ou de pâtes à tartiner à base de noix et cacahuètes.

La consommation quotidienne de produits laitiers fournit aux enfants des protéines, du calcium, de la vitamine B12 et d’autres vitamines B. Le pain et les céréales fortifiées en vitamines B et en fer au petit-déjeuner sont également recommandés.

Le fer est présent dans l’alimentation sous forme hémique et non hémique. Étant donné que les végétaux ne contiennent que du fer non hémique, moins bien assimilé, on peut favoriser son absorption en ajoutant des fruits ou des légumes naturellement riches en vitamine C lors du repas ou du goûter. Sachez enfin qu’il n’est pas indispensable d’assurer la complémentarité des protéines végétales, du moment que l’on en consomme un large éventail tout au long de la journée.

Relever les défis du végétalisme

Satisfaire les besoins en vitamine B12, iode, calcium et vitamine D s’avère bien plus compliqué avec le végétalisme.

Le lait de soja fortifié peut contribuer à satisfaire les besoins en calcium.

Les produits fortifiés à base de soja tels que le lait de soja sont une bonne alternative, mais les enfants végétaliens ont besoin d’une source régulière de vitamine B12 et ils doivent être suivis par un diététicien agréé.

En Australie, où règne la culture de l’élevage, il n’est pas facile d’être végétarien. À ce jour, rien n’indique qu’il soit plus néfaste pour les anciens végétariens de manger de la viande que pour ceux qui en consomment fréquemment. Ce qu’il importe de retenir, c’est qu’il est tout à fait possible pour un enfant d’être végétarien et en bonne santé, à condition de suivre un régime équilibré.

Les bienfaits sur la santé sont d’ailleurs plus importants chez les végétariens que chez les consommateurs de viande. Bien qu’il n’existe pas de règles à proprement parler, il est conseillé d’emmener son enfant chez le médecin tous les six mois et, s’il est végétalien, de surveiller sa consommation de vitamine B12 et de le faire suivre par un diététicien agréé.

Traduit par Catherine Biros pour Fast for Word.

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