Laurent Lespez

Professeur au département de géographie de l'Université de Paris Est-Créteil et Directeur adjoint du Laboratoire de Géographie Physique (LGP) du CNRS (UMR 8591). Géomorphologue, géoarchéologue et géographe, j'étudie depuis plus de 25 ans les systèmes fluviaux, en particulier la reconstruction des changements environnementaux à long terme et la dynamique des paysages.
Depuis le début de ma thèse de doctorat, mon travail est résolument multidisciplinaire. La focalisation sur les interactions nature/société m'a amené à collaborer avec des spécialistes des sciences de la vie et de la terre d'une part, et des sciences humaines (historien, archéologue, géographes sociaux, ...) d'autre part. Mon activité scientifique a toujours impliqué une importante mobilité géographique. Depuis ma thèse en Macédoine grecque (site archéologique de Dikili Tash et plaine de Philippes), j'ai mené des programmes de recherche dans le monde égéen (Grèce du Nord, Crète, ...), et depuis le début des années 2000, dans le nord-ouest de la France (Normandie et maintenant région parisienne), en Afrique de l'Ouest (Mali, et Sénégal) et en Asie du Sud-Est (Laos). Ces recherches, qui portent sur la reconstitution des dynamiques environnementales et paysagères passées depuis la fin du Pléistocène, ont mis en évidence le rôle de l'anthropisation dans la transformation des systèmes socio-environnementaux. Elles ont démontré la nature hybride des systèmes fluviaux actuels.
Les projets émergents de restauration écologique des rivières et des zones humides ont conduit à la sollicitation de mon expertise par les gestionnaires de rivières et les institutions en charge de leur gestion. La connaissance des interactions à long terme entre facteurs biophysiques et sociétés apparaît cruciale pour mettre en perspective les projets contemporains de gestion et de restauration des rivières. Ceci explique le développement d'une nouvelle approche qui intègre la connaissance des trajectoires à long terme dans les pratiques actuelles de gestion des rivières et la mise en œuvre de projets de restauration des rivières, tout en poursuivant des études à long terme. Ainsi, je développe également des collaborations avec des chercheurs en géographie sociale et en anthropologie pour aborder la dimension socio-politique des projets de restauration. Ce développement de la recherche m'a permis de mener des travaux comparatifs aux États-Unis avec des chercheurs locaux, notamment sur la restauration écologique par suppression de barrages et sur la gestion des rivières urbaines.