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Quand la recherche rencontre les sons : la Journée Science et Musique

Le grand public est invité à explorer les liens entre sciences et musique. Bruno Arnaldi

Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la Science 2018 dont The Conversation France est partenaire. Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.


Les liens entre musique et science ont toujours été profonds : dans l’antiquité déjà Pythagore établissait les liens entre le caractère harmonieux des sons et les rapports de longueurs de cordes des instruments qui les produisaient. Depuis 2011, la Journée Science et Musique propose au grand public de prendre part à une immersion scientifique et festive dans la recherche et les nouvelles technologies de la musique et des sons. Organisée à Rennes par l’IRISA (Institut de recherche en informatique et système aléatoire) en partenariat avec l’Université de Rennes 1 et INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique), cette manifestation est entièrement gratuite.

Née en 2010 à l’initiative d’une équipe de chercheurs de l’IRISA, la Journée Science et Musique avait pour objectif de présenter aux collègues et aux familles les recherches menées autour des interactions entre science et musique. Face à l’enthousiasme et au succès de cette première manifestation, elle s’est au fur et à mesure des éditions tournée vers le grand public. La journée s’est ensuite enrichie d’un pôle immersif afin d’illustrer les travaux réalisés à la frontière des sciences, de la musique et de la réalité virtuelle. D’autres laboratoires de recherche nationaux ont également été invités à participer à l’évènement afin d’étendre les thématiques abordées.

Évènement majeur du Festival des Sciences (déclinaison de la Fête de la Science en Ille-et-Vilaine, organisée par l’Espace des sciences de Rennes) depuis maintenant 3 éditions, la journée 2018 en signera la clôture.

En 2018, embarquez sur « des sons et des sens »

L’ouïe est-elle le seul de nos 5 sens à être stimulé par ce que nous appelons couramment « le son » ? Ne peut-on pas également voir, sentir ou toucher un son ? Cette édition 2018 portera un regard particulier sur le thème « des sons et des sens ».

Une vingtaine d’intervenants issus du bassin rennais et de France viendront animer des ateliers et stands en accès libre où le visiteur pourra s’immerger dans les sons de la vie sous-marine, jouer de la harpe laser, concevoir son propre thérémine ou bien faire partie d’un orchestre sans être musicien.

Cette journée sera complétée par trois conférences :

Jouer juste

La conférence de Jean‑Marc Goujon (Enseignant-Chercheur, Institut FOTON – Lannion) portera sur le sujet « Comment jouer juste en musique : quelques clés d’un défi impossible » :

En effet, chaque musicien veut jouer juste. Juste ? Cela signifie à la fois jouer « comme les autres » (s’accorder) et respecter les hauteurs des notes sur une « gamme » convenue. Mais lorsqu’on joue plusieurs notes simultanément, leurs hauteurs (fréquences) se mélangent et il peut se produire des « battements d’interférence » désagréables. Peut-on les éliminer ? A priori non ! Tout comme il n’est pas possible de jouer juste sur toute la gamme ! Jean‑Marc Goujon détaillera les techniques des musiciens pour se rapprocher du « sonner juste ensemble ». De nombreuses références à Joseph Fourier, grand mathématicien et physicien français né il y a tout juste 250 ans et passé à la postérité pour sa célèbre « Transformée », seront illustrées lors de cette intervention.

Trompettes de guerre

Christophe Maniquet (Archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, Inrap) et Joël Gilbert (Directeur de recherche CNRS Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans), évoqueront quant à eux « Le carnyx, trompette de guerre gauloise : rencontre archéologique et acoustique ».

En 2004, au cœur du sanctuaire gaulois de Tintignac (Naves, Corrèze), un important dépôt composé essentiellement d’armes, a été mis au jour par les archéologues. Il recelait en particulier les fragments de sept trompettes de guerre (carnyx) dotées d’un pavillon en forme de gueule d’animal béante. L’approche pluridisciplinaire a permis la reconstitution d’une trompe identique à l’originale sur laquelle des analyses acoustiques poussées ont pu être menées pour tenter de retrouver les sons émis par les Gaulois lors de l’assaut guerrier.

Une application pour accompagner les musiciens

Arshia Cont (Co-fondateur, Antescofo SAS), « De Boulez aux Ballades : Passage de la technologie Antescofo vers le grand public » :

L’application Metronaut est aujourd’hui utilisée par quelques centaines de milliers de musiciens amateurs autour du monde pour pratiquer la musique. L’application permet à tous musiciens d’être accompagnés par un pianiste ou un orchestre qui l’écoute et démocratise l’accès à un large répertoire. Cependant, peu de gens savent qu’elle a comme racine la recherche scientifique pointue, mais aussi la création artistique contemporaine. L’usage des technologies Antescofo depuis ces débuts jusqu’à son incarnation grand public dans Metronaut seront abordées.

Une dernière conférence permettra de décerner le prix « Jeune chercheur » en partenariat avec l’AFIM (Association française d’informatique musicale) et financé par la Fondation Rennes 1. Ce prix récompense chaque année les travaux d’un jeune chercheur ou d’une jeune chercheuse sur le thème Science et Musique.

Cette journée sera clôturée par une note festive et musicale avec les groupes Ooz Band et Dour/le Pottier.


Rendez-vous le 20 octobre 2018 au Diapason (Allée Jules Noël, 35000 Rennes). Cet évènement est ouvert à tous, notamment aux enfants, et entièrement gratuit. Pour en savoir plus n’hésitez pas à consulter notre site Internet et à nous suivre sur les réseaux sociaux.

L’événement est gratuit et ouvert à tous.

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