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Si vous voulez que votre enfant progresse à l’école, ne l’aidez pas à faire ses devoirs

Les parents doivent apprendre à ne pas trop s’impliquer dans les devoirs de leurs enfants. Shutterstock.com

Les parents ont un peu trop tendance à aider leur progéniture à faire ses devoirs. Il est en effet parfois plus simple de lui donner la solution, voir de faire le problème à sa place. Comme ça, c’est fait, se dit-on.

Les enseignants expliquent que certains parents écrivent eux-mêmes les rédactions de leurs enfants, s’occupent de faire les devoirs et envoient des emails aux profs à n’importe quelle heure, quand ils ne se pointent pas tout bonnement chez eux le week-end, pour avoir des précisions sur le devoir à faire.

Des études montrent cependant qu’en aidant trop son enfant, on risque d’entraver l’acquisition des savoirs et lui donner l’impression qu’il est incompétent.

La participation aux devoirs peut être source de tensions ou faire naître un sentiment d’obligation de réussite.

Ce qui ne veut pas dire que les parents doivent se désintéresser de l’éducation de leur enfant. Des études ont en effet démontré que leur implication joue un grand rôle dans sa réussite scolaire. Ils doivent néanmoins apprendre à faire preuve de modération.

Des parents surinvestis

L’éducation de l’enfant prend de telles proportions chez les parents surinvestis qu’elle cesse d’avoir un effet positif sur son développement. Cette attitude peut entraîner des crises d’anxiété, un renforcement des tendances narcissiques, un manque de persévérance et une externalisation du lieu de maîtrise chez l’enfant.

Quand les parents pensent être responsables du bonheur et de la réussite de leur enfant, ils l’empêchent d’apprendre à être autonome et l’amènent à penser que les adultes sont là pour le secourir en cas de difficulté, quelle qu’elle soit.

Selon une étude, les enfants âgés de neuf ans et plus considère l’implication ou l’aide de leurs parents vis-à-vis des devoirs comme un signe de leur propre incompétence. Une aide ponctuelle peut être utile quand l’enfant est plus jeune, mais les parents doivent adapter leur accompagnement à mesure qu’il grandit, et ne l’aider que s’il en fait la demande.

Chez les adolescents, l’implication des parents en matière de devoirs scolaires semble préjudiciable. Etant donné que l’enfant doit apprendre à gérer sa charge de travail, cela peut l’empêcher de devenir autonome, de se responsabiliser, et nuire à ses résultats scolaires.

Dès le 12e anniversaire de l’enfant, les parents doivent cesser de l’aider avec ses devoirs. S’ils persistent, l’enfant saura qu’il peut compter sur eux pour s’assurer que ses devoirs sont faits, ce qui peut affecter sa motivation.

Selon une étude récente menée auprès de parents d’élèves scolarisés dans des établissements catholiques et laïques australiens, les adultes qui sont trop investis dans l’éducation de leur enfant s’occupent davantage de lui faire faire ses devoirs et attendent des enseignants qu’ils en fassent autant, surtout au collège et au lycée.

Ceci expliquerait pourquoi certains parents continuent à être très impliqués dans les résultats scolaires de leur progéniture, même au niveau universitaire, et l’empêchent de faire ses propres choix. On observe davantage d’épisodes dépressifs et une moindre joie de vivre chez les étudiants concernés.

Voici quelques pistes à explorer pour aider votre enfant sans nuire à son développement.

Conseils aux parents

  • Manifestez de l’intérêt pour l’éducation de votre enfant, mais ne soyez pas plus investis que lui dans ses devoirs, au risque d’en faire « votre » problème plutôt que le sien.
  • Etablissez des règles sur les horaires et les lieux dédiés aux devoirs, surtout quand l’enfant entame sa scolarité.
  • Essayez de ne pas proposer de l’aider avant qu’il en fasse la demande. Cela lui permettra d’avoir davantage confiance en lui, car il n’aura pas besoin d’être constamment assisté d’un adulte.
  • Contentez-vous de lui donner des conseils et de ne pas faire les choses à sa place. Ne soyez pas à l’affût de la moindre erreur, et ne jouez pas le rôle du correcteur. Demandez à l’enfant, quand il est plus âgé, de formuler précisément ses questions (« Est-ce qu’on comprend bien ma conclusion ? », par exemple).
  • Quand il est au collège, assurez-vous qu’il fait ses devoirs avant de jouer. Posez-lui la question indirectement au lieu de le lui rappeler (« Tu te souviens ce que tu dois faire avant de regarder la télé ? »).
  • Demandez-vous chaque année si ce que vous faites est efficace, et si vos actions ne l’empêchent pas d’acquérir des compétences essentielles, comme la responsabilisation et l’autonomie. Cessez par exemple assez vite de lui rappeler de faire ses devoirs, notamment en lui demandant s’il en a beaucoup.
  • Tout ceci doit s’accompagner d’une responsabilisation de l’enfant vis-à-vis des devoirs et de conséquences de la part du corps enseignant s’il oublie de les faire ou de les rendre en temps en en heure. Souvenez-vous que ceci est un symptôme de l’organisation et de la motivation actuelle de votre enfant, et non de l’éducation que vous lui prodiguez.
  • Enfin, ne perdez jamais de vue la règle d’or d’une éducation réussie : votre rôle, en tant que parent, n’est pas avant tout de lui permettre de réussir aujourd’hui, mais de l’aider à acquérir les compétences qui lui permettront plus tard de résoudre ses problèmes sans avoir besoin de votre aide.

Traduit par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.

This article was originally published in English

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