Quatre ans après sa création, quel bilan tirer de la plate-forme de pétitions de l’Assemblée nationale ? Permet-elle de réduire la fracture entre élus et électeurs ?
Nicolas Pauthe, Université de Pau et des pays de l'Adour (UPPA)
Le dispositif espagnol d’initiative populaire des lois concilie systèmes représentatif et participatif. S’il était importé et adapté en France, il associerait le citoyen à la fabrique de la loi.
Alors que les initiatives visant à consulter les citoyens se multiplient, une question se pose : faut-il muter la démocratie représentative vers une démocratie directe ?
L’usage d’un outil de mesure de la participation citoyenne, le Participomètre, montre que les Français souhaitent, peut-être aujourd’hui plus que jamais, participer pleinement à la vie politique.
Il s’agit de contester l’action de la majorité parlementaire, la minorité utilisant le détour référendaire pour faire prévaloir un point de vue qu’elle n’a pu imposer dans la procédure normale.
Le gouvernement risque d’être coincé entre le fait de décevoir un mouvement de contestation puissant et s’engager dans une politique de réforme institutionnelle allant bien au-delà de ses projections.
il y a urgence absolue à admettre que l’expression de la démocratie par le seul vote a vécu et qu’il faut véritablement instaurer davantage de participation et de délibération dans la vie politique.
La concomitance de la révision constitutionnelle et du mouvement des gilets jaunes est une occasion unique d’expérimenter plus de démocratie directe et de rétablir la confiance avec les citoyens.