tag:theconversation.com,2011:/uk/topics/ed-tech-33392/articlesed tech – The Conversation2018-05-27T19:52:27Ztag:theconversation.com,2011:article/972982018-05-27T19:52:27Z2018-05-27T19:52:27ZLe MOOC, arme d’influence culturelle massive : conversation avec Gilles Garel<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/220532/original/file-20180527-90281-pce7ww.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=14%2C4%2C1322%2C770&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Gilles Garel, dans l'émission _Fenêtres ouvertes sur la gestion_.</span> <span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span></figcaption></figure><p>S’il est bien un sujet qui a obsédé l’enseignement supérieur ces dernières années, c’est celui du MOOC. La convergence de deux optimismes explique le succès du concept.</p>
<h2>Le MOOC, objet d’optimisme</h2>
<p>Le premier de ces optimismes, c’était celui des professeurs. Ils voyaient en effet dans le MOOC la possibilité de faire rayonner « hors les murs » des thématiques qui leur tenaient à cœur, généralement en lien avec leurs travaux de recherche. Un MOOC c’était donc l’espoir de toucher un vaste public, dans le monde entier, bien au-delà de la traditionnelle salle de cours. Et par une sorte d’effet vertueux, l’espoir ultime était permis : un MOOC pouvait devenir le moyen de renforcer la notoriété, l’impact et l’influence des travaux de recherche de ses concepteurs.</p>
<p>Le second de ces optimismes, c’était celui des responsables des institutions, universités comme écoles. Le MOOC était ainsi vu comme un puissant véhicule de promotion et de publicité, sur lequel ils avaient enfin la main. L’effet « marque » permettait d’espérer la facturation de « certificats », et le MOOC pouvait donc se révéler une source potentielle et significative de revenus, en jouant sur l’effet masse.</p>
<h2>Le MOOC, une réussite limitée</h2>
<p>Avec le recul, quand on interroge les uns et les autres comme cela a été le cas à l’occasion de l’<a href="http://www.fnege.org/actualites/1214/les-ressources-des-ecoles-de-management-la-nouvelle-donne">étude FNEGE 2017</a>, dire que le bilan est contrasté serait un euphémisme.</p>
<p>D’abord, sauf cas exceptionnel, il est de notoriété publique que les inscrits peinent à « tenir » sur la durée », et que seule une très faible proportion de participants reste jusqu’au bout. Par ailleurs, au vu des coûts de production, la réalité économique du MOOC apparaît dans son plus simple appareil : <em>le business model du MOOC, c’est la subvention</em>. On ne saurait être plus clair… Enfin, les professeurs confient qu’un MOOC c’est d’abord une charge supplémentaire, parfois considérable, pour eux comme pour leurs institutions ; sans que les espoirs de gain d’influence ou de notoriété soient au rendez-vous même si, bien sûr, les médias trouvent toujours ici ou là quelques contes de fées à conter.</p>
<p>En résumé, en France comme ailleurs, les grandes gagnantes des MOOCs ce sont d’abord les entreprises qui ont su habilement stimuler la rivalité mimétique entre les institutions pour les inciter à se « lancer » pour rester « up to date ». Et comme l’appétit des plates-formes type COURSERA en matière de contenus est insatiable, entre optimismes un peu naïfs des uns et désirs de business des autres, voilà comment la bulle s’est logiquement bouclée.</p>
<p>Les productions et subventions ayant été elles aussi massives, les débats sur l’utilité des MOOCs, sur la nature réelle du modèle économique sous-jacent, sur les bénéficiaires du « retour sur subventions » restent encore largement confidentiels, pour ne pas dire tabous et sulfureux. Un peu comme l’est aujourd’hui le sujet du nombre de vues YouTube ou de Streams dans l’industrie musicale, toutes choses égales par ailleurs…</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"868126599610331136"}"></div></p>
<p>C’est dommage. Car en cherchant bien, au milieu du torrent de MOOCs qui abreuve désormais le marché de l’éducation, on trouve des diamants qu’il faut faire connaître. Parce qu’ils montrent ce qu’un MOOC peut et devrait idéalement toujours être : une arme de diffusion et d’influence culturelle, potentiellement massive. Comme une façon de faire vivre autrement l’Histoire, la culture, la connaissance et ainsi de renouveler les cadres de pensée et la réception même des enseignements. Ce qui naturellement ne s’improvise pas et résulte de décennies d’efforts de recherche.</p>
<h2>Un MOOC exemplaire sur l’innovation</h2>
<p>Avec d’autres bien sûr, c’est le cas du MOOC, exemplaire, du CNAM conçu et animé par Gilles Garel et Loïc Petitgirard : <a href="https://www.fun-MOOC.fr/courses/CNAM/01023/session01/about">« Fabriquer l’innovation »</a>. Un MOOC qui donne la « trace », comme on dit en ski hors-piste. Un MOOC qui montre que le contribuable, le citoyen ou l’étudiant ne sont pas forcément condamnés à la « double peine » : d’un côté, des entonnoirs à publicités comme le sont les émissions d’Arthur ou d’Hanouna ; de l’autre, des émissions culturelles assez pénibles qui n’existent que parce que les concepteurs avaient les (bons ?) réseaux pour les faire subventionner.</p>
<p>Bref, ici <a href="https://genius.com/Booba-destinee-lyrics">« c’est du haut de gamme, pas d’amalgame gamin… »</a> comme dirait l’autre. Et donc tenez-vous prêts pour la <a href="https://www.youtube.com/channel/UCwi5z4WIX4OhPCbsucmY7jg">saison nouvelle</a> du MOOC « Fabriquer l’innovation ». Parce qu’elle vous emmènera forcément, comme les autres, dans des voyages spatio-temporels exceptionnels. Parce que ces promenades dans l’espace et dans le temps restent le meilleur moyen de ne jamais se laisser berner par la fable d’une innovation qui tomberait du ciel.</p>
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<p><strong>Présentation de Gilles Garel</strong></p>
<p>Gilles Garel est professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers (CNAM) et à l’École polytechnique. Titulaire de la chaire de gestion de l’innovation du CNAM, il réalise des travaux en management de l’innovation et de projet depuis le début des années 1990, en relation directe avec des entreprises. Il est directeur du LIRSA du CNAM (Laboratoire Interdisciplinaire en Sciences de l’Action).</p>
<p><strong>L’interview de Gilles Garel</strong></p>
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</figure><img src="https://counter.theconversation.com/content/97298/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Au milieu du paysage décevant des MOOC, l’exemple d’un d’entre eux particulièrement réussi, qui traite de la fabrication de l’innovation au Musée des Arts et Métiers.Jean-Philippe Denis, Professeur de gestion, Université Paris-SaclayLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/944652018-04-09T20:14:08Z2018-04-09T20:14:08ZDes ed-techs dans une école de management : retour d’expérience<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/213711/original/file-20180408-5575-x8xrgq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=229%2C7%2C1940%2C944&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Connecté !</span> <span class="attribution"><a class="source" href="http://thumb9.shutterstock.com/thumb_large/2137922/552606142/stock-vector-brainstorming-creative-idea-innovation-and-solution-vector-illustration-552606142.jpg">Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>En conclusion de mes trois posts publiés l’an dernier sur les ed-techs, j’insistais sur la nécessité pour la France de créer une filière d’excellence dans ce domaine, pour ne pas passer à côté de cette (r)évolution et permettre à des porteurs de projet ou des start-up de se développer.</p>
<h2>Une multiplication d’initiatives</h2>
<p>Ce souhait, partagé par grand nombre d’acteurs des ed-tech a permis une véritable prise de conscience de tout l’environnement et la situation a favorablement évolué :</p>
<ul>
<li><p>Arrivée sur le marché de deux fonds spécialisés dans les ed-techs, <a href="https://www.educapital.fr/">Educapital</a> et <a href="https://www.brighteyevc.com/">Brighteye Venture</a> ;</p></li>
<li><p>Ouverture d’incubateurs spécialisés, avec notamment le <a href="http://www.learnspace.fr/">LearnSpace</a> lancé le 17 mars par <a href="https://twitter.com/svenibus?lang=fr">Svénia Busson</a> ou encore les initiatives de l’<a href="http://orientation.blog.lemonde.fr/2018/01/30/emlyon-reviendra-a-lyon-en-2022/">EM Lyon</a> et de <a href="http://incubateur.neoma-bs.fr/neoma-ed-tech-accelerator/">Neoma</a> ;</p></li>
<li><p>Le <a href="http://www.bpifrance-lehub.fr/startups-selectionnees-la-5eme-promotion-dimpact-usa/">Totem ed-tech de BPI France</a> ;</p></li>
<li><p>Sans oublier bien sûr l’<a href="http://www.observatoire-ed-tech.com/">Observatoire ed-techs</a> fondé par <a href="https://twitter.com/VWacrenier">Victor Wacreniez</a> et qui vient de fêter sa 2<sup>e</sup> année.</p></li>
</ul>
<p>On ne peut que se réjouir de ces projets qui vont dans le bon sens et se féliciter également de l’arrivée de BPI, preuve que les institutionnels commencent à s’intéresser à ce secteur.</p>
<p>Du côté de GEM, nous avons très tôt été interpellés par l’arrivée de ces nouvelles start-up. Nous avons rapidement pris conscience qu’elles seraient, à la fois nos concurrentes et nos alliées, des partenaires de R&D stratégiques pour notre cœur de métier.</p>
<p>Le fait que certaines soient portées par des étudiants « blasés » par le système d’enseignement français nous a renforcé dans notre conviction et loin de les prendre à la légère, nous avons réfléchi à travailler avec elles <strong>dans une logique de co-innovation</strong> en leur apportant notre expertise avancée, inscrite dans nos gènes, en matière de transformation de la technologie en valeurs économiques et sociètales – et, s’agissant d’innovation pédagogique, en leur servant de terrain d’expérimentation grandeur nature. Cette dynamique est similaire à celle de nombreuses entreprises s’efforçant de construire et de nourrir leur propre réseau de start-up.</p>
<h2>Un constat réaliste</h2>
<p>Nous n’avons pas souhaité créer un incubateur spécialisé car d’une part, ce n’est pas notre mission et que d’autre part, une offre conséquente existe déjà en Europe ou hors Europe. Inutile d’ajouter une énième structure qui ajouterait à l’éparpillement de l’effort et au manque de visibilité et de lisibilité de l’apport.</p>
<p>En échangeant avec les acteurs, nous avons fait plusieurs constats</p>
<ul>
<li><p>Il existe dans les ed-techs de nombreux POC (<em>proof of concept</em>), très orientées techno mais dont la faisabilité pédagogique n’est pas été assez démontrée ;</p></li>
<li><p>Les porteurs de projet ont paradoxalement des difficultés à travailler avec les établissements d’enseignement et ne savent pas comment les aborder – car la plupart d’entre eux n’ont pas les structures pour s’interfacer et interagir de manière appropriée ;</p></li>
<li><p>Les évolutions dans le domaine de l’enseignement couvrent de nombreux domaines et se développent à une telle vitesse qu’il nous est impossible en tant qu’établissement de tous les suivre ou de les investiguer ;</p></li>
<li><p>Notre modèle pédagogique, le <a href="https://www.grenoble-em.com/gem-learning-model">GLM</a> (<em>gem learning model</em>), pionnier de l’expérientiel et de l’expérimentation étudiante nécessite des applications spécifiques qui ne peuvent être conçues que par des structures agiles ;</p></li>
<li><p>Il en est de même pour les services aux étudiants, un des éléments clé de l’école du futur.</p></li>
</ul>
<p>Du côté de GEM, nous avons identifié que nous pouvons apporter :</p>
<ul>
<li><p>Une expertise reconnue dans la traduction de techno en business-modèles. Ces <em>process</em> nous les avons déjà réalisés pour des secteurs d’activité ou pour des entreprises, c’est notre offre « after POC », visant à fiabiliser et accélérer le déploiement de solutions émergentes ;</p></li>
<li><p>Un champ d’expérimentation. GEM, c’est 50 programmes de formation, initiale ou continue, en France et à l’étranger. Nous pouvons donc tester des solutions auprès de différents publics et profils, pour différents types d’application.</p></li>
<li><p>Une offre de service combinant une équipe de recherche spécialisée dans les business-modèles, un campus spécialisé – le GEM labs pour les expérimentations, des profs formés à l’innovation pédagogique et une direction de l’innovation dont la mission est de piloter et de coordonner ce type d’opérations, en lien étroit avec l’écosystème d’innovation grenoblois ;</p></li>
<li><p>Une expérience réussie de conduite de projets pédagogiques innovants conséquents comme les <a href="https://www.grenoble-em.com/serious-games">serious games</a> d’Hélène Michel ou le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=4is7QbwPmjU">« shop connecté »</a> de Christian Rivet.</p></li>
</ul>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=421&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=421&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=421&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=529&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=529&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/213265/original/file-20180404-189801-555fpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=529&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>Lancement du programme « ed-tech factory »</h2>
<p>De ce fait, nous avons décidé de créer notre « ed-tech factory », programme spécifique au service des starts-up leur permettant de bénéficier d’un accompagnement pour tester leurs solutions auprès de nos étudiants ou des enseignants et d’un retour d’expérience documenté.</p>
<p>Programme au service également de nos entreprises clientes qui peuvent ainsi découvrir de nouveaux modèles de formation et des étudiants aguerris aux nouvelles façons de travailler.</p>
<p>Programme enfin au service de GEM avec des réponses à nos besoins pédagogiques ou de services aux étudiants.</p>
<p>Ce programme s’insère par ailleurs dans l’éco-système français des ed-techs, en étant complémentaire des dispositifs qui se mettent en place. Cette notion est pour nous importante. <strong>Pour que la filière ed-tech soit efficace, il faut que les acteurs aient un positionnement précis pour éviter toute ambiguïté ou cannibalisation.</strong></p>
<p>D’un point de vue pratique, ce programme se déroule en différentes saisons d’une durée de 3 mois.</p>
<h2>Les enseignements de la « saison 1 »</h2>
<p>La première saison qui a accueilli sept start-up – quatre pour des projets à vocation pédagogique et trois pour du SRM (<em>student relationship management</em>) – vient de se terminer et nous pouvons déjà tirer quelques enseignements</p>
<ul>
<li><p><strong>La mise en place sera longue et pas facile</strong>. Elle nécessite une gestion de projet agile et un leadership bienveillant pour apprendre à toutes les parties prenantes à travailler ensemble, pour éduquer et sensibiliser les étudiants aux pratiques et comportements futurs, impliquer le corps professoral, définir précisément les champs d’expérimentation, les attendus et leurs évaluations.</p></li>
<li><p><strong>Il nous faut également du temps</strong> pour nous faire connaître auprès des différents acteurs de la ed-tech, en France et dans le monde. Cette action doit s’inscrit dans le long terme</p></li>
<li><p>Ces expérimentations nécessitent la <strong>constitution d’équipes mixtes</strong> associant professeurs et collaborateurs de GEM (SI par ex), partenaires externes, apprenants…</p></li>
<li><p>Il nous faut donc <strong>apprendre à créer ces équipes et leur apprendre à travailler ensemble</strong> en leur donnant les moyens (dans tous les sens du terme) de mener à bien ces expériences. Nous devons également réfléchir à comment intégrer ces projets dans la carrière d’un professeur, ou encore à tolérer l’erreur et motiver la prise de risques !</p></li>
<li><p><strong>Le résultat ne sera pas forcément positif à chaque fois</strong>. En fait, le plus souvent, le positif ne sera possible qu’après plusieurs cycles d’essai-erreur. Les ed-techs génèrent un grand dynamisme et beaucoup d’enthousiasme mais il faut accepter parfois que l’issue ne soit pas celle des espoirs attendus ou que la solution puisse fonctionner pour d’autres établissements d’enseignement supérieur… mais pas pour GEM. Elles suivent le <em>hype cycle</em> des technologies, l’excitation autour des belles promesses puis le désillusionnement après les premiers essais… nous travaillons à ce qui suit, la transformation en progrès au niveau de tout le système.</p></li>
<li><p>La relation doit être une expérimentation et <strong>non une forme déguisée de clients/fournisseurs</strong>. Cette ambiguïté n’est profitable pour aucune des deux parties</p></li>
</ul>
<p>La création d’écosystèmes de ce type est l’un des piliers de l’école du futur. Il doit nous permettre de garantir notre pérennité et d’accompagner les transformations que le monde de l’enseignement supérieur va vivre dans les prochaines années.</p>
<p>Il faudra également que nous nous interrogions sur la pertinence de <strong>collaborations avec d’autres établissements d’enseignement supérieur évoluant dans d’autres domaines</strong>. Cela devrait nous permettre de mutualiser – et rationaliser – nos ressources tout en offrant aux ed-techs une variété plus large de publics.</p>
<hr>
<p><em>Ce « retour d’expérience a été co-écrit par : Jean‑François Fiorina, directeur général adjoint de Grenoble École de Management ; Sylvie Blanco, directrice de l’innovation de Grenoble École de Management ; Aurore Besson, catalyseur d’innovation à la Direction Innovation Expérimentation, Grenoble École de Management ; et David Courty, designer d’expérimentations digitales et pédagogiques, Grenoble École de Management.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/94465/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Témoignage et analyse d’acteurs engagés autour de la mise en place d’un programme de « ed-tech factory ».Jean-François Fiorina, Directeur Adjoint, Grenoble École de Management (GEM)Sylvie Blanco, Professeur de Management de la Technologie et de l’Innovation, Directrice du Campus GEM BIS, Expérimentation & Innovation, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/876902017-12-05T20:51:02Z2017-12-05T20:51:02ZL'évolution du métier d’enseignant-chercheur liée au numérique : l’exemple des sciences de gestion<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/196309/original/file-20171124-21820-1c8gm2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L'accès au savoir se trouve bouleversé.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/luptonlibrary/5063379244/in/album-72157624997576547/">UTC/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Fin 2016, la <a href="http://www.fnege.org/">FNEGE</a> décide de lancer une étude sur la transformation digitale des établissements d’enseignement et de recherche en Management. Elle me confie cette mission avec mon collègue le Professeur <a href="https://www.linkedin.com/in/imedboughzala/">Imed Boughzala</a> de Télécom École de Management. L’objectif de la FNEGE est d’accompagner les directeurs d’établissement dans les transformations en cours liées à la place du digital dans les pratiques d’enseignement et de recherche.</p>
<p>Durant un an, nous travaillons avec des experts, des collègues enseignants-chercheurs et des directeurs d’établissement pour comprendre ce qu’est ce phénomène et ce qu’il induit pour les établissements d’enseignement supérieur et de recherche en Management (Sciences de Gestion).</p>
<p>L’étude montre une profonde transformation en cours. Cette transformation n’est pas une révolution mais plutôt une accélération de mutations engagées il y a une vingtaine d’années dans l’enseignement supérieur. Au-delà des établissements, ces mutations transforment profondément la pratique du métier d’enseignant-chercheur en Sciences de Gestion. C’est ce point particulier que je me propose d’explorer ici.</p>
<h2>Le numérique : une nouveauté pour l’enseignement supérieur ?</h2>
<p>L’arrivée du numérique dans l’enseignement supérieur n’est pas nouvelle. Dès qu’elles sont apparues, les enseignants-chercheurs ont mobilisé les technologies de l’information dans leurs pratiques de travail. Les présentations PowerPoint ont avantageusement remplacé les transparents faits à la main, l’e-mail a facilité la collaboration de recherche internationale, le fichier Excel a permis une meilleure gestion des étudiants… Le numérique est présent depuis les années 1990 dans les pratiques de travail des enseignants-chercheurs.</p>
<p>Ce qui est nouveau dans le phénomène actuel tient en deux points : des technologies de l’information qui sont à portée de mains de chacun d’entre nous et la capacité de gérer de nouvelles données. Alors que jusque dans les années 2008, pour utiliser une technologie de l’information il fallait connaître un minimum d’informatique, aujourd’hui les tablettes, smartphones et autres montres connectées nous offrent des possibilités d’accès et de traitement de l’information quasi intuitives. Le corollaire de cette facilité d’usage est que l’information est accessible à chacun d’entre nous, n’importe quand et n’importe où.</p>
<p>Deuxième caractéristique de ces technologies : elles gèrent de nouvelles données. Jusqu’à présent on ne pouvait pas gérer des données sur les relations (qui connaît qui ?), les émotions (qui aime qui ? quoi ? de quelle manière ?), les comportements (expressions du visage, mouvement des yeux, du corps, présence dans l’espace, modes de vie…), la physiologie (activité physique, sommeil, alimentation…) des uns et des autres. Aujourd’hui nous pouvons non seulement les collecter mais aussi les analyser.</p>
<p>Ceci nous offre de nouvelles opportunités pour comprendre et gérer notre environnement. Ces nouvelles opportunités ne restent pas à la porte des établissements d’enseignement supérieur. Les enseignants-chercheurs évoluent dans cet environnement et font évoluer leurs pratiques de travail.</p>
<h2>L’incidence du digital sur les activités des enseignants-chercheurs en Sciences de Gestion</h2>
<p>Le métier d’enseignant-chercheur en management a toujours articulé trois grandes activités : l’enseignement, la recherche et l’animation/encadrement des établissements et des communautés académiques. Toutes les trois se transforment avec les nouvelles opportunités offertes par les technologies digitales.</p>
<p>En nous permettant d’accéder facilement à l’information partout et quand nous le souhaitons, ces technologies ont visiblement et rapidement impacté les pratiques pédagogiques. Les étudiants ont accès à une large variété de contenus (Wikipédia, MOOCs, TEDx…). Ceci nous a conduit à retravailler nos modalités d’enseignement pour aller moins vers du transfert de savoir que vers le développement d’un apprentissage situé et individuel, centré sur la compétence.</p>
<p>Les modalités pédagogiques d’aujourd’hui multiplient les mises en situation (études de cas, immersions réelles ou virtuelles), les simulations (gamification), les mises en perspective (projets, analyses réflexives, classes inversées…).</p>
<p>La pratique de la recherche bénéficie également de cet accès à l’information. Nous avons désormais accès sans intermédiaire à des informations utiles pour nos recherches (entreprises, consultants, institutions…) ou à des connaissances générées par des collègues.</p>
<p>Alors qu’auparavant nous devions impérativement passer par des fournisseurs d’information scientifique et technique, des laboratoires ou des directeurs de thèses, aujourd’hui il nous suffit de nous connecter sur <a href="https://www.researchgate.net/">ResearchGate</a> ou <a href="https://www.academia.edu/">Academia</a> par exemple pour accéder aux publications des collègues et dialoguer avec eux. Ces pratiques bousculent les codes de la recherche en Management. Les chercheurs sont de plus en plus autonomes vis-à-vis des communautés et structures de recherche, en lien direct avec les collègues comme les entreprises.</p>
<p>La gestion et l’animation des établissements et communautés académiques connaissent aussi de fortes et nombreuses évolutions. La facilité d’accès à l’information renforce par exemple des interrogations sur les espaces de travail. Les bureaux sont de plus en plus désertés, les salles de classe sont décriées. Faut-il les supprimer ? De quel espace avons-nous vraiment besoin en tant qu’enseignants-chercheurs pour travailler à la production et au transfert de connaissances ? Comment doit-on vivre notre espace de travail ?</p>
<p>La capacité qui nous ait désormais offerte de collecter et de traiter de nouvelles données (<em>big data</em>) ouvre également à des mutations profondes de nos activités d’enseignant-chercheur. Les technologies digitales nous donnent ainsi l’accès à des données sur l’apprentissage des étudiants. C’est le domaine du <em>Learning Analytics</em>.</p>
<p>Le traitement de l’ensemble des données générées par l’étudiant (accès aux espaces d’apprentissage, aux espaces physiques de travail, expression sur les réseaux sociaux…) offre la possibilité aux équipes pédagogiques de définir un profil d’apprentissage par étudiant. La bonne connaissance de ce profil permet de proposer à l’étudiant un apprentissage hyperpersonnalisé.</p>
<p>Les méthodes de recherche s’enrichissent quant à elles de la <em>data research/science</em>. Le <em>big data</em> et les technologies associées permettent de conserver les données sur le long terme et de les réutiliser plus facilement. Ceci ouvre des perspectives de recherche originales et innovantes en management avec la capacité à mener des études longitudinales sur le long terme (20 à 30 ans) et historiques sur l’organisation, des études comparatives entre pays, secteurs, contextes… Par ailleurs, le fait que nous soyons capables de traiter des traces numériques de plus en plus variées ouvre la possibilité d’études plus approfondies de certains phénomènes organisationnels comme la place de l’émotion, des liens sociaux, du corps dans la pratique managériale par exemple.</p>
<p>Enfin, l’exploitation des données générées par les étudiants et les enseignants-chercheurs lors de leur vie sur les campus nous permet d’envisager de proposer de nouveaux services à la fois pour les étudiants et pour les enseignants-chercheurs (services de socialisation, d’aide à la pratique de travail, de divertissement…).</p>
<h2>Une transformation qui accentue les interrogations sur les missions de l’enseignant-chercheur</h2>
<p>Si ces évolutions en cours offrent de nouvelles opportunités pour la pratique de l’enseignement et de la recherche, elles conduisent aussi à renforcer les interrogations sur l’identité du métier d’enseignant-chercheur en sciences de gestion. Elles mettent en évidence l’éclatement et la polyvalence des activités des enseignants-chercheurs et conduisent à s’interroger sur ce doivent être les missions d’un enseignant-chercheur en Sciences de Gestion aujourd’hui.</p>
<p>L’enseignement supérieur et la recherche en management ont vécu de très nombreuses évolutions ces vingt dernières années. La massification des effectifs d’étudiants, la diversité des profils d’apprenants (formation initiale, formation continue, formation en apprentissage, formation à distance) ; le poids de la bureaucratie et la multiplication des dispositifs d’évaluation (AERES, HCERES, CNU, organismes d’accréditation, organismes de certification qualité…) ; l’internationalisation et la transformation des modes de financement de la Recherche au profit du financement par projet et sur contrat…</p>
<p>La transformation digitale en cours poursuit ces évolutions mais à un rythme accéléré. Aujourd’hui l’idéal-type de l’enseignant-chercheur en Sciences de Gestion c’est le collègue tout à la fois brillant pédagogue, à l’écoute des étudiants, chercheur reconnu nationalement et internationalement, commercial capable de construire des projets avec les entreprises et de parler aux journalistes, de créer de nouveaux produits et services pour valoriser son établissement, et qui a les capacités et l’envie de s’investir dans la vie collective de son établissement, de sa communauté et de la discipline. Rien qu’en listant ces attendus, nous nous apercevons de la difficulté à concilier l’ensemble de ces tâches et à articuler l’ensemble de ces compétences.</p>
<p>La transformation digitale en ouvrant la voie à de nouvelles activités et pratiques génère une nouvelle inflation des tâches à assumer pour un enseignant-chercheur.</p>
<p>Au-delà, nos règles de travail établies au niveau des communautés sont remises en question avec la transformation digitale en cours. La transformation numérique nous conduit à travailler de façon beaucoup plus étroite avec nos parties prenantes (étudiants, entreprises, société) et à perdre notre contrôle sur la production, le transfert et la valorisation des connaissances.</p>
<p>Se pose alors la question de la gouvernance de la pratique académique : doit-elle toujours être régulée par les pairs et le « monde académique » ou doit-elle désormais être régulée par la « foule » et la réputation ? Les débats sont virulents sur ces sujets chez les enseignants-chercheurs en Sciences de gestion. Ces règles doivent probablement évoluer. Toutefois elles avaient deux grands mérites : nous permettre l’indépendance nécessaire pour produire et transmettre les connaissances et protéger nos parties prenantes.</p>
<p>Créer et exploiter la connaissance n’est pas neutre. On n’entre pas dans un processus de création, transfert et valorisation de la connaissance comme cela. On le voit très bien lors des doctorats. Beaucoup de jeunes docteurs arrêtent après leur thèse car le métier est trop dur, trop impliquant, trop déstabilisant. Ouvrir à tous ces processus de production, de transmission et de valorisation de la connaissance est une responsabilité. Nous devons être conscients de ce que cela implique en termes d’accompagnement pour les personnes qui souhaitent le découvrir.</p>
<p>D’autant que la transformation digitale ouvre à de nombreuses questions éthiques sur la pratique de l’enseignement et de la recherche en Sciences de Gestion. Pour nos trois activités, nous disposons désormais de données extrêmement riches sur les étudiants, les collègues, les entreprises. Comment devons-nous nous en servir ? Jusqu’où ? Les opportunités sont immenses en termes de développement et de progrès social mais aussi en termes d’asservissement et d’exploitation. Comment saurons-nous que l’usage que nous ferons de ces données sera bénéfique et un véritable progrès social ? Quels garde-fous nous donner ? Comment les construire ? La loi ne peut pas suivre tant les évolutions technologiques et les possibilités sont grandes. Nous devons donc repenser notre éthique en profondeur et expliciter les valeurs qui nous guident dans nos métiers et nos établissements.</p>
<p>Tout cela réinterroge nos missions. Dans ce contexte, il paraît important d’accompagner les mutations en cours :</p>
<ul>
<li><p>En sensibilisant et formant les enseignants-chercheurs aux nouvelles pratiques métier émergentes ;</p></li>
<li><p>En choisissant collectivement au niveau des communautés et des établissements les nouvelles pratiques métier à valoriser ;</p></li>
<li><p>En formant aux enjeux éthiques et de responsabilités liées à ces pratiques en développement.</p></li>
</ul>
<p>Sur ces trois points, des collectifs d’enseignants-chercheurs comme AUNEGE et la FNEGE ont un rôle à jouer.</p>
<hr>
<p><em>Cet article est issu d’une conférence donnée dans le cadre du <a href="http://univ-numerique.fr/festival-dautomne-du-numerique/">Festival d’Automne du Numérique</a> et organisée par <a href="http://www.aunege.org/public/actualites/usages-du-numerique-et-innovations-pedagogiques-de-la-recherche-en-pedagogie-en-economie-gestion">AUNEGE</a>. Il présente quelques-uns des résultats d’une étude menée pour la <a href="http://www.fnege.org/">FNEGE</a> à paraître en Janvier 2018.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/87690/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Aurélie Dudézert a reçu des financements de la FNEGE pour la réalisation d'une étude à paraître en Janvier 2018.</span></em></p>Cette étude montre une profonde transformation en cours : une accélération de mutations engagées il y a une vingtaine d’années dans l’enseignement supérieur.Aurélie Dudézert, Professeur des Universités en Sciences de Gestion, Laboratoire RITM, Université Paris-SaclayLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/758642017-04-09T19:21:28Z2017-04-09T19:21:28ZEnseignement supérieur : faut-il parler d’une révolution numérique ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/164515/original/image-20170407-31640-lzdzl6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le numérique est un des moteurs de la transformation de l'enseignement, mais pas le seul.</span> <span class="attribution"><span class="source">Pexels</span></span></figcaption></figure><p>Depuis l’antiquité, l’enseignement repose sur un triptyque constitué d’une <strong>institution</strong> (le lycée pour Aristote, l’académie pour Platon) dans laquelle se rencontrent <strong>enseignants</strong> et <strong>élèves</strong>. Ce triptyque est-il en train de disparaître ou d’évoluer en profondeur ? Peut-on parler d’une révolution numérique dans l’enseignement, et notamment dans l’enseignement supérieur ?</p>
<p>Pour répondre à cette question, plusieurs points demandent à être clarifiés : si révolution il y a, le numérique n’en est qu’un des éléments ; quand on l’évoque, on parle surtout des MOOC (<em>massive open online courses</em>), mais le numérique permet bien d’autres formes d’enseignement ; il faut enfin revenir sur les mythes liés à cette « révolution ».</p>
<h2>Le numérique, un moteur de changement parmi d’autres</h2>
<p>Trois phénomènes sont sans doute en train de se combiner au niveau de l’enseignement supérieur. Le premier, sans doute le plus important, est la massification. Le marché mondial est évalué à 4,3 trillions de dollars <a href="http://bit.ly/1MxPcPv">en 2015</a>. En une douzaine d’années (2000-2012), les effectifs d’étudiants ont quasiment doublé, passant de <a href="http://bit.ly/2o65Inb">100 à 196 millions</a>.</p>
<p>L’Inde connaît par exemple une croissance exponentielle en ce domaine. Le deuxième est la certification. Des organismes se sont mis en place pour certifier et accréditer les institutions d’enseignement. Enfin, les technologies numériques semblent appelées à occuper une place croissante même si elle est aujourd’hui très limitée <a href="http://prn.to/27Svnj2">(2 % du marché mondial)</a>.</p>
<p>Lorsque l’on évoque le numérique dans l’enseignement, on met en avant les MOOC qui permettent de donner accès à des vidéos, des quiz, des activités collaboratives et ont l’avantage d’offrir de la flexibilité : l’étudiant apprend à son rythme et valide chaque étape. Cependant, il existe également les classes inversées (l’étudiant acquiert les connaissances hors de la salle de cours, sur des supports numériques, et le professeur échange avec lui lors du cours, en présentiel ou <a href="http://bit.ly/1AO28gl">sur écran</a>), les jeux sérieux (<em>serious games</em>), les dispositifs hybrides qui combinent cours traditionnels et techniques numériques, ou l’apprentissage collaboratif (souvent via les pairs, c’est-à-dire les étudiants entre eux, échangeant par exemple sur des forums).</p>
<h2>Le numérique pour quoi faire ?</h2>
<p>Quatre facteurs peuvent jouer dans l’adoption du numérique dans l’enseignement. Il permet tout d’abord des <a href="http://bit.ly/1H7jOru">innovations pédagogiques</a> comme, par exemple, l’apprentissage par le jeu. Mais est-ce vraiment si nouveau ? Deuxièmement, le numérique entraînerait des économies. On peut en douter. Les chiffrages montrent que la mise au point d’un MOOC varie entre 30 000 et 100 000 euros <a href="http://bit.ly/2nTfBly">selon la discipline</a>.</p>
<p>Troisièmement, il y aurait, pour l’institution, la possibilité d’un gain en notoriété à passer <a href="http://bit.ly/1w57QET">à l’enseignement en ligne</a>. Concrètement, la quantification de ces gains potentiels est difficile à établir. Enfin, l’enseignement en ligne serait une demande des étudiants. Pour l’instant, les seules études qui existent montrent que, pour un même enseignement, les étudiants sont plus satisfaits quand ils l’ont reçu en présentiel que quand <a href="http://bit.ly/1sLBfoH">ils l’ont eu en ligne</a>.</p>
<p>L’enseignement numérique se répand donc sous l’effet de facteurs apparemment peu fondés en raison.</p>
<h2>Quelle légitimité ?</h2>
<p>L’enseignement numérique pose trois types de problème de légitimité. Le premier touche à la relation entre l’institution d’enseignement et l’enseignant. À qui appartient un MOOC ? Au professeur qui l’a conçu ou à la direction des systèmes informatiques de l’institution qui l’a réalisé ? Si l’enseignant change d’institution, peut-il partir avec son MOOC ou doit-il le laisser dans l’institution où il l’a réalisé ?</p>
<p>Dans certains cas, la réalisation d’un MOOC est partie intégrante des missions prévues dans le contrat liant l’enseignant et l’institution qui l’emploie. Mais dans d’autres cas, elle fait l’objet d’un contrat spécifique. Pour l’enseignant, la digitalisation de ses cours apparaît comme une contrainte supplémentaire imposée par l’institution en plus d’une multiplication des tâches déjà lourde et une dévalorisation de son statut, les ingénieurs en informatique et en pédagogie devenant de plus en plus centraux.</p>
<p>On pourrait penser que les étudiants, vivant dans un monde digitalisé depuis leur enfance maintenant, sont en attente de son développement dans l’enseignement. Il est vrai que l’interactivité les attire. Néanmoins, ils restent en réalité très attachés (au moins pour l’instant) au contact direct avec le professeur et ne sont pas prêts à accepter la disparition de ce lien. De même, les échanges sur les forums ne remplacent pas les échanges directs, avant et après les cours.</p>
<p>La digitalisation met enfin en cause la relation entre l’institution et les élèves ou leurs familles. Les coûts de l’enseignement supérieurs sont vécus comme très élevés : avec le développement des enseignements en ligne, les familles ont le sentiment de ne pas en avoir pour leur argent. Les établissements sont alors pris dans un dilemme : pour attirer plus d’étudiants et accroître leur réputation, ils investissent dans l’enseignement en ligne ; cet investissement est élevé et il est assuré par une augmentation des frais d’inscription et des levées de fonds ; les familles paient de plus en plus cher pour un service de plus en plus standardisé et qui apparaît minimal.</p>
<p>On voit se profiler un modèle dans lequel des établissements prestigieux (Harvard, MIT, Oxford, Cambridge) maintiendront le contact direct entre des étudiants et des professeurs prestigieux, alors que d’autres se spécialiseront dans l’enseignement en ligne de masse.</p>
<h2>Course au numérique et lente transformation</h2>
<p>Pris dans l’étau d’une concurrence de plus en plus intense, dans un contexte de globalisation et de massification de l’enseignement supérieur, les établissements se sont lancés dans une course à la digitalisation de leur enseignement, dont l’issue demeure incertaine. La vision selon laquelle la digitalisation entraînerait quasi mécaniquement une amélioration qualitative de l’enseignement, une baisse des coûts et un gain en termes d’image apparaît pour l’instant largement utopique.</p>
<p>Plutôt qu’une révolution, ce que l’on voit se dessiner pour l’instant relève plutôt d’une transformation lente de l’ensemble du système d’enseignement (mais qui pourrait s’accélérer brusquement), la digitalisation n’étant qu’une des composantes de cet ensemble, aux effets difficiles à évaluer pour l’instant.</p>
<hr>
<p><em><strong>Référence</strong> : Ghozlane Samia, Deville Aude & Dumez Hervé (2016) <a href="http://bit.ly/2nmoJmF">« Enseignement supérieur : mythes et réalités de la révolution digitale »</a>, Gérer et Comprendre, n° 126, pp. 28-38.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/75864/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Une analyse critique de la « course au numérique » qui se déroule actuellement dans l’enseignement supérieur.Hervé Dumez, Professeur à l’École polytechnique, directeur du Centre de recherche en gestion (École polytechnique) et de l’Institut interdisciplinaire de l’innovation, président de la Société Française de Management, École polytechniqueAude Deville, Professeur des Universités à l’IAE de Nice, Université Côte d’AzurSamia Ghozlane, Directrice La Grande Ecole du Numérique, International University of MonacoLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/715262017-01-24T21:44:36Z2017-01-24T21:44:36ZMOOC, SPOC et campus en ligne : pour un autre débat<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/153836/original/image-20170123-8088-6hk418.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=3%2C29%2C1019%2C737&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/volkmarl/8624609897/in/photolist-e98o3D-kkKRci-gJnviu-dGMoVw-enSst1-dNqmfV-pgvvTH-aoa6WM-gSt9RY-dVnokG-ih5nQY-cDWj1E-dLLDWK-ih6eZ4-dRUvyV-BbKPyM-dRUvL2-dS16SE-9Vdrg8-dUjQag-gkvpYz-fqQrAH-hGv4Jm-9htwiK-dS17am-dRUvrD-dRUvox-dS17Ah-dS16Vs-dS17Vu-dS17HW-dS17nq-dS17vA-dS17cy-dRUvvZ-dS1741-dS17Nd-dRUvdT-dRUv6T-dMAF4H-pGLw1q-m8xR8Z-gTdSqd-pdKwrg-Gyrycf-gxUw6s-nRKrPV-gxUbgq-gxV7jz-gxU7xd">Volkmar Langer/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Après le tsunami MOOC en 2012, est maintenant venu le temps de la désillusion au sens du <a href="http://gtnr.it/1g1Nnw0">Hype Cycle</a> de Gartner. Le désintéressement de la presse, l’abandon de la solution par certains acteurs clés de la formation jouent aujourd’hui en faveur des détracteurs de l’enseignement digital, en particulier contre le « massivement ouvert ».</p>
<h2>Quel est le vrai débat ?</h2>
<p>Les débats entre promoteurs et réfractaires sont vifs, les uns avançant que les institutions n’ont pas d’autres choix de compétitivité et les autres arguant que rien ne remplacera le présentiel, le risque étant de perdre définitivement les étudiants. Pour autant, pour ou contre l’enseignement 100 % en ligne, qu’il s’agisse de MOOC, de SPOC ou de campus numérique, là n’est pas la « bonne » question !</p>
<p>L’enseignement en ligne est déjà partie intégrante de la plupart des formations, dans des approches mixtes. À la lecture des dynamiques technologiques et industrielles, le 100 % en ligne sera partie intégrante de l’éducation à horizon de 3 à 5 ans.</p>
<p>En théorie, les voies de transformation sont connues : l’extension des cibles pour toucher des clients adjacents en leur rendant les offres accessibles ; le rajeunissement continu des activités pour suivre l’évolution du monde, les tendances sociétales comme la mobilité, les réseaux sociaux ; la réinvention ou la création de nouveaux marchés, souvent considérés par les acteurs établis comme anecdotiques, jusqu’à ce que rupture se profile.</p>
<p>Au final, une stabilisation s’opère autour de nouveaux standards, normes et réglementations sous l’effet de ceux qui ont su capitaliser sur l’expérience et exercer un pouvoir d’influence.</p>
<h2>Une dynamique installée</h2>
<p>Dans les faits, le monde de l’éducation n’échappe pas à ces dynamiques. Dès les années 2000, se multiplient les initiatives digitales avec en tête, l’<a href="https://ocw.mit.edu/index.htm">OpenCourseWare du MIT</a>. S’ensuit en 2008, l’apparition du terme MOOC et d’un produit de référence : des vidéos courtes, des articles, des quiz, des forums, une ouverture gratuite à tous sous réserve d’un accès Internet.</p>
<p>En 2012, c’est le tsunami : face au succès de <a href="https://fr.coursera.org/">Coursera</a>, un mouvement massif des acteurs de l’éducation soucieux de ne pas « rater » un virage majeur accompagnés de nouveaux entrants de type start-up de l’éducation naît. En effet, la promesse et les premiers bénéfices visibles sont irrésistibles pour la plupart des parties prenantes.</p>
<p>C’est une image unique d’ouverture et de partage social avec ceux qui n’ont pas accès à l’éducation. C’est un outil de recrutement de talents internationaux sans pareil. C’est un levier de visibilité voire de productivité pour les enseignants qui peuvent ainsi dégager du temps pour leurs activités de publications et de ressourcement. C’est un gain de flexibilité majeur pour les apprenants qui de surcroît, peuvent personnaliser leur apprentissage. C’est un démonstrateur de la valeur du « social learning ».</p>
<h2>Dépasser deux écueils : le coût et l’abandonnisme</h2>
<p>Toutefois, la multiplication des actions de digitalisation à grande échelle met rapidement en exergue deux écueils majeurs : le business model insoutenable pour les institutions ; le taux d’abandon extrêmement élevé des MOOC. Viendront ensuite des inquiétudes allant jusqu’à la liberté d’expression et les possibilités de manipulation massive de communautés d’apprenants ou d’utilisation de leurs données privées.</p>
<p>Des alternatives comme les SPOC payants ou les campus en ligne plus communautaires sont lancées pour pallier ces limites, sans toutefois convaincre jusqu’ici. L’enseignement totalement digitalisé fait face aux effets induits, conséquences inattendues des transformations technologiques.</p>
<p>Mais ceci ne signifie pas qu’un retour en arrière, c’est-à-dire un arrêt du 100 % en ligne, est annoncé. Les actions passées ont permis de goûter à des bénéfices possibles que nombre de parties prenantes ne sont pas prêtes d’abandonner.</p>
<p>Comme les autres industries, le secteur de l’éducation absorbera le 100 % en ligne et verra naître des design dominants de formation accréditées et profitables. Toutefois, le secteur présente des caractéristiques intrinsèques susceptibles d’impacter fortement le rythme et la nature de ces transformations futures : une taille et une croissance économique peu attractive pour les développeurs de technologies relativement aux autres industries ce qui réduit leurs efforts et la qualité de leurs solutions ; le niveau de connaissances et la sensibilité sociétale pour ne pas dire la responsabilité sociale propre au monde de l’enseignement qui, plus qu’ailleurs, démontre une sensibilité aux valeurs sociétales, au-delà des profits.</p>
<p>Dès lors, comprendre l’avenir des solutions d’apprentissage digitales nécessite de porter une attention particulière aux expériences passées et aux efforts d’expérimentation actuels. Jouer un rôle d’influenceur dans cette dynamique suppose d’investir dans des expérimentations permettant d’apprendre et d’acquérir les atouts et les capacités indispensables à un déploiement à grande échelle durable et profitable du 100 % en ligne.</p>
<h2>La voie de l’expérimentation</h2>
<p>Alors, quels signaux faibles et quels événements extrêmes pourraient nous éclairer aujourd’hui ? Nous ne parlons pas ici de débats, de discours ni d’effets d’annonce.</p>
<p>Nous parlons d’expérimentation à petite échelle en environnement réel, pour lesquelles les valeurs sociétales sont un moteur de transformation technologique, à travers des dispositifs impliquant toutes les parties prenantes d’un campus ou d’un enseignement 100 % digital.</p>
<p>Permettons-nous une analogie avec le secteur de l’énergie et la façon dont des quartiers comme Issy-les-Moulineaux ont expérimenté des solutions digitales comme Issy GRID. L’objectif est de découvrir comment des actions telles que l’arrêt temporaire des systèmes de climatisation des particuliers et des entreprises peuvent permettre de réduire les pics de consommation, source de surcoûts et de coupure d’électricité.</p>
<p>Il s’agit bien de tester et d’apprendre comment modifier en profondeur les processus et les offres du secteur mais au-delà, les comportements et les décisions de toutes les parties prenantes.</p>
<p>Les universités d’entreprises de par la taille de l’effort, les enjeux de formation auxquels elles font face aujourd’hui sont d’excellents terrains d’observation en matière d’expérimentation de solutions d’apprentissage digitales, sous réserve d’associer des compétences en sciences de l’éducation.</p>
<h2>Le cas « Business Innovation for Society »</h2>
<p>Grenoble Ecole de Management fait partie des écoles qui sont très fortement engagées dans cette approche avec la création d’un campus GEM BIS, pour Business Innovation for Society. Sa vocation est de construire puis d’enseigner de nouvelles pratiques s’appuyant sur des « technologies appropriées » à leur contexte d’utilisation, dans le sens de l’économiste E.F. Schumacher, tout en prêtant une attention particulière à être créatif en matière de business model.</p>
<p>Une première lignée d’expérimentations vise à mettre au point une business school vue comme une plateforme phygitale collaborative : « PLEXUS ». Elle est le support d’une production numérique réalisée par des apprenants en présentiel, dans des espaces immersifs, co-construits avec des partenaires locaux.</p>
<p>Par des processus de partage, de réflexivité, de capitalisation et de diffusion des résultats menés au sein des communautés d’apprenants, de praticiens et d’enseignants, se mettent de facto en place des formes d’apprentissage réflexif 100 % en ligne qui constituent des prototypes de futurs programmes de formation.</p>
<p>Un premier retour d’expérience positif est avéré dans le champ de la culture technologique des managers qui, plutôt que d’être des « geeks » fans de technologie ou bien des réfractaires pratiquant l’ignorance consciente, démontrent une motivation pour la discipline et une capacité à façonner de nouvelles pratiques. Ils vont au-delà de ce que le corps enseignant peut imaginer et définir a priori dans un syllabus !</p>
<p>L’avenir de l’enseignement 100 % en ligne dépend très probablement de nos capacités à pratiquer une forme de « sagesse pratique et distribuée » telle que décrite par <a href="http://bit.ly/2gLGIN0">Ikujiro Nonaka en 2007</a>, en référence à la <a href="http://bit.ly/2jSzril">« phronésis »</a> du philosophe Aristote.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/71526/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sylvie Blanco ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Analyse de l’évolution de l’éducation en ligne sous le prisme du management de la technologie.Sylvie Blanco, Professeur de Management de la Technologie et de l’Innovation, Directrice du Campus GEM BIS, Expérimentation & Innovation, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/707252017-01-03T22:03:40Z2017-01-03T22:03:40ZLes ed-tech : limites et contraintes<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/151538/original/image-20170102-29222-1p3ov0q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Gros plan sur les ed-tech.</span> </figcaption></figure><p>Comme on a pu le voir, le secteur des ed-techs est en pleine ébullition et développement. Tous les jours de nouveaux acteurs apparaissent, apportant de nouvelles opportunités et champs d’investigation. Je suis impressionné par cette créativité et les possibilités offertes. Je l’ai souvent indiqué, il n’y a plus aucune limite dans la salle de classe et… à l’extérieur</p>
<p>Néanmoins, il y a à l’heure actuelle – en France – un certain nombre de limites et contraintes qui pénalisent le développement de ce type d’entreprise</p>
<h2>Quatre limites</h2>
<p><strong>1. Un marché très fragmenté</strong></p>
<p>Comme on a pu le voir, les cibles sont nombreuses, tout comme les business-models et les applications.</p>
<p>Il n’est pas facile de trouver des points communs ou des synergies entre celles évoluant dans le domaine de l’orientation et celles relevant de la formation continue</p>
<p><strong>2. Des processus d’achat complexes</strong></p>
<p>Les utilisateurs ne sont pas forcément les acheteurs. Je pense entre autres aux parents ou aux professeurs.</p>
<p>Il faut donc cibler les 2, ce qui n’est pas toujours évident, les attentes pouvant être différentes (et opposées)
Il faut aussi tenir compte des prescripteurs qui ont, à mon avis, un rôle encore plus important. Là aussi la difficulté est de les identifier</p>
<p><strong>3. Dans ce processus d’achat</strong>, et plus spécifiquement pour la France, <strong>l’Éducation nationale est un acteur incontournable</strong>, voire même obligatoire mais qui rebute toute initiative</p>
<ul>
<li><p>Process d’achat inadapté aux réalités des ed-techs</p></li>
<li><p>Aucune liberté pour le directeur d’école, le chef d’établissement ou les équipes enseignantes d’expérimenter des solutions proposées par des ed-techs</p></li>
<li><p>Faiblesse du taux d’équipement des écoles, rendant aléatoire ces expéimentations ou utilisations</p></li>
<li><p>Pas ou peu d’argent et nécessité de traiter avec un autre « mastodonte », les collectivités locales qui pour encore plus compliquer la situation ne sont pas les mêmes (mairie pour la maternelle ou le primaire, le conseil départemental pour le collège et la région pour les lycées). Quant à l’enseignement supérieur, tout le monde connaît son sous-investissement</p></li>
<li><p>Je ne suis pas sur non plus qu’un enseignant souhaitant créer une ed-tech puisse bénéficier d’une aide et d’un accompagnement, sans compter l’impact (négatif ?) sur sa carrière</p></li>
</ul>
<p><strong>4. L’importance du gratuit</strong> qui rend aléatoire le retour sur investissement et peut décourager des investisseurs</p>
<p>Ces contraintes sont des réalités mais elles ne doivent pas empêcher le développement des ed-techs.</p>
<p>Ces dernières apportent de vraies solutions, que ce soit dans l’apprentissage, la découverte, l’expérimentation, l’approfondissement des connaissances ou les services.</p>
<p>Elles seront au cœur de l’école du futur, c’est indéniable.</p>
<h2>Il faut une filière française d’excellence</h2>
<p>Ces ed-techs sont aussi des enjeux économiques, industriels et géopolitiques. Je suis surpris lorsque je vais dans des salons internationaux de l’importance du nombre de pavillons de pays.</p>
<p>Il y a véritablement une compétition entre pays dans ce domaine, soit pour attirer ces entreprises, soit pour aider leurs « champions » à s’internationaliser. La France est à la traine dans ce domaine (même si je dois le reconnaître, la situation commence un peu à changer)</p>
<p>Il faut absolument une filière française d’excellence qui bénéficie</p>
<ul>
<li><p>du soutien de l’État, au travers des ministères (pas uniquement de l’Éducation Nationale mais aussi de Bercy), de ses bras financiers que sont la CDC ou la BPI ou de la FrenchTech ;</p></li>
<li><p>de fonds privés (il y en a très peu en France) ;</p></li>
<li><p>d’incubateurs spécialisés ;</p></li>
<li><p>de l’implication des établissements. L’objectif n’est pas de nous faire concurrence mais de mutualiser pour permettre aux porteurs de projet d’expérimenter et de bénéficier de nos expertises pédagogiques.</p></li>
</ul>
<p>Le défi est immense mais c’est une partie de l’avenir de l’école !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/70725/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Pourquoi il faut absolument une filière française d’excellence dans le domaine des ed-techs.Jean-François Fiorina, Directeur Adjoint, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/690622016-11-21T20:17:03Z2016-11-21T20:17:03ZTentative de classement des ed-techs<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/146846/original/image-20161121-4560-rzrnt0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le _market map_ des ed-techs.</span> </figcaption></figure><p>Au cours de mon précédant post, j’ai tenté de définir ce qu’était une ed-tech et les raisons de leur développement. Poursuivons la découverte de ces nouveaux acteurs en s’intéressant à leur typologie, leurs finalités et leurs business-models. L’exercice est un peu délicat car, lorsqu’on tente d’analyser un peu plus en profondeur ces entreprises, on s’aperçoit qu’elles sont toutes différentes, en termes d’usage, de publics et de fonctionnement. Et pour compliquer un peu les choses, certaines sont même à cheval sur différentes catégories !</p>
<p>Avec un peu de recul et beaucoup de synthèse, voici quand même un classement.</p>
<h2>4 business-modèles + 1 !</h2>
<p>Sujet délicat car la perception que nous avons de l’éducation est de considérer que ce n’est pas une marchandise. Néanmoins, il faut bien que ces ed-techs fonctionnent et assurent leur développement. Sujet délicat également car il n’y a pas encore eu à ma connaissance – en France – d’études approfondies réalisées sur ce sujet.</p>
<p>J’ai identifié différentes approches :</p>
<ul>
<li><p><strong>B2B – business to business, d’entreprise à entreprise</strong>. C’est par exemple une ed-tech spécialisée dans l’apprentissage des langues étrangères qui contractualise avec une entreprise. Modèle le plus simple.</p></li>
<li><p><strong>B2C – business to consommateur</strong>. Le client final est l’individu qui achète une prestation. Le bon exemple pourrait être une ed-tech dans le domaine de l’orientation qui vent une prestation à un élève de terminale. C’est moins simple qu’il n’y parait car l’utilisateur final n’est pas forcément le décideur mais ses parents par exemple. Cela suppose pour la ed-tech d’être capable de communiquer sur ces différents publics en sachant que les attentes et les motivations ne sont forcément pas les mêmes et que l’élève subit la pression de ses parents. Se pose également la question de savoir si le décideur est le payeur ou pas.</p></li>
<li><p><strong>B2P – business to peer</strong>. C’est une catégorie que j’ai inventée mais c’est la vente de prestations auprès de pairs. C’est par exemple un prof qui aurait créé une ed-tech de contenu et qui vend ses services à ses collègues
C’est le pendant marchand et business du P2P.</p></li>
<li><p><strong>P2P – peer to peer</strong>. Il s’agit d’une ed-tech créée par des étudiants par exemple et qui ne s’adresse qu’à des étudiants. Il y a une finalité, peut-être un service qui est délivré gratuitement</p></li>
</ul>
<p>Je rajouterai un dernier business-model, qui est à inventer car c’est celui qui permettra à la fois le développement d’une filière française d’ed-tech et qui permettra à l’école de se transformer. Je le qualifierai de <strong>B2EN – Business to « Education nationale »</strong>.</p>
<p>Il s’agit de permettre à ces ed-techs de travailler avec l’éducation nationale et sur un modèle… agile.</p>
<h2>7 catégories d’ed-tech</h2>
<p>(<a href="https://www.linkedin.com/pulse/tour-dhorizon-des-edtech-en-france-avec-140startups-victor-wacrenier?trk=prof-post">Identifiées par Viktor Wacreniez</a>).</p>
<ol>
<li><p><strong>Orientation :</strong> tout ce qui permet d’aider à définir son orientation scolaire et professionnelle. Dans ce domaine, les ed-techs peuvent aider en donnant des informations sous différentes formes (schémas, graphiques, textes, vidéos….), répondre aux questions que se posent les élèves (ou leurs parents). Certaines proposent même du coaching en ligne et on peut imaginer que dans les années à venir certaines proposeront par le biais de la réalité augmentée de s’immerger dans des métiers pour les « vivre en live » ou par l’intelligence artificielle d’avoir des propositions d’études.</p></li>
<li><p><strong>Enfants :</strong> toutes les applications pour les maternelles et primaires. Permettent des approches ludiques et favorisent la créativité.</p></li>
<li><p><strong>Adolescents :</strong> on est plus dans l’aide aux devoirs ou les compléments de cours.</p></li>
<li><p><strong>Higher education :</strong> s’adressent aux étudiants dans l’enseignement supérieur. On peut ensuite définir des sous-catégories en fonction du niveau d’études ou des types d’études. Par rapport aux finalités, on est dans des logiques de contenu et surtout de services. C’est dans ce domaine qu’il y a un filon important. Pour nous, business-schools, compte tenu des frais de scolarité, ce qui fera la différence, c’est la notion de service que nous apporterons à nos étudiants. Nous ne pourrons pas le faire sans l’aide d’ed-techs, à la fois dans la mise en œuvre ou comme labo d’idées.</p></li>
<li><p><strong>Corporate training :</strong> ciblent les entreprises (et de temps en temps aux individus) pour des « solutions « dans le domaine de la formation continue.
Le recours à des ed-techs permet d’industrialiser, de cibler des publics importants et d’uniformiser les messages et les contenus.</p></li>
<li><p><strong>Vocational training :</strong> pour ceux qui souhaitent apprendre sans forcément de finalité professionnelle.</p></li>
<li><p><strong>Language training :</strong> apprendre, découvrir ou se perfectionner dans des langues étrangères. Ce n’est pas dans ce domaine que je vois l’évolution la plus importante.</p></li>
</ol>
<h2>3 types d’usage</h2>
<ol>
<li><p><strong>Contenu :</strong> création, partage ou diffusion de contenu créé par des spécialistes (ou pas) à destination principalement des élèves et/ou apprenants.</p></li>
<li><p><strong>Outils et équipement pour la salle de classe :</strong> les exemples sont très nombreux et vont des écrans interactifs à des systèmes de contrôle de présence en passant par tout ce qui permet d’optimiser l’enseignement.
J’avais eu l’an dernier un coup de cœur lors de ma visite au <a href="http://www.bettshow.com/">BETT</a> pour le système BIRD. L’interactivité au bout doigt pour vos présentations, animations, cours et bien au-delà.</p></li>
<li><p><strong>Services :</strong> liste également très longue puisque cela concerne des services pour l’ensemble des acteurs de l’enseignement et leur environnement (élèves, parents, profs, établissements…)</p></li>
</ol>
<p>En termes d’évolution, je pense que cela va être plus compliqué pour les ed-techs évoluant dans le domaine du contenu. Il faudra qu’elles travaillent sur la création de valeur par rapport au contenu.
Par contre, « aucune limite » pour les 2 autres quand je vois l’apparition des nouvelles technologies et la créativité des porteurs de projets.
Pour celles évoluant dans la catégorie « outils » se posera la question de l’industrialisation de leurs produits et du financement de la R&D.
Problématique qui sera moins aiguë pour celles relevant de la catégorie « services ».</p>
<p>Ce post a été un peu plus théorique que les précédents mais mon souhait était de prendre un peu de recul par rapport à ce phénomène des ed-techs et d’avoir plus une approche « entreprise » que « pédagogique »</p>
<p>Fin de cette série sur ces ed-techs lors mon prochain billet !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/69062/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Pour y voir plus clair dans le grand bouillonnement des ed-techs.Jean-François Fiorina, Directeur Adjoint, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/677352016-10-27T22:21:40Z2016-10-27T22:21:40Z1ᵉʳ mot de cette série sur les 100 mots : les ed-techs<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/143491/original/image-20161027-11252-qkdejr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Plusieurs ed-techs se sont développées ces dernières années en France, y compris Coorpacademy, digiSchool et Nomad.</span> </figcaption></figure><p>Ed-tech : ce terme est apparu à plusieurs reprises ces dernières semaines, que ce soit au travers d’une <a href="https://www.linkedin.com/pulse/tour-dhorizon-des-edtech-en-france-avec-140startups-victor-wacrenier?trk=prof-post">étude réalisée par Victor Wacreneiez sur 140 start-ups</a>, de <a href="http://www.edtechworldtour.com/">« l’Edtech world tour</a> » réalisé par <a href="https://www.linkedin.com/in/svenia-busson-8a246a72?authType=NAME_SEARCH&authToken=8cOL&locale=fr_FR&trk=tyah&trkInfo=clickedVertical%253Amynetwork%252CclickedEntityId%253A257932922%252CauthType%253ANAME_SEARCH%252Cidx%253A1-1-1%252CtarId%253A1476876952204%252Ctas%253Asven">Svenia Busson</a> et <a href="https://www.linkedin.com/in/audreyjarre?authType=NAME_SEARCH&authToken=y9bz&locale=en_US&srchid=169301851476876973196&srchindex=1&srchtotal=1&trk=vsrp_people_res_name&trkInfo=VSRPsearchId%253A169301851476876973196%252CVSRPtargetId%253A132664618%252CVSRPcmpt%253Aprimary%252CVSRPnm%253Atrue%252CauthType%253ANAME_SEARCH">Audrey Jarre</a>, étudiantes à HEC ou encore de différentes levées de fonds significatives réalisées par quelques sociétés françaises.</p>
<p>Une ed-tech se définit comme une Start-up évoluant dans le domaine de l’éducation, au sens large du terme, utilisant la technologie dans son modèle. Cependant, caractériser les business-models des ed-tech et leur cible est beaucoup moins évident, comme je le démontrerai plus loin.</p>
<p>Plusieurs ed-techs se sont développées ces dernières années en France.
Je pense <a href="https://nomadeducation.fr/fr/">à Nomad Education</a> (800K€ pour créer l’éducation mobile), <a href="https://www.digischool.fr/">digiSchool</a> (14M€, devenir leader européen de l’e-éducation) ou tout dernièrement Coorpacademy pour son développement en Europe (10M€).</p>
<p>C’est un peu faible eu regard de ce qui passe aux États-Unis (marché de plusieurs milliards de dollars), mais cela montre le début d’un frémissement en France. Ainsi, L’<a href="http://www.letudiant.fr/educpros/evenements-educpros/learning-expedition-san-francisco-silicon-valley-2016-lexsf.html">Étudiant- Educpros</a> organise des <em>learning expeditions</em> à destination des professionnels de l’enseignement supérieur pour leur permettre d’aller à la rencontre de ces entreprises.</p>
<p>Il existe également une dimension internationale, voire même géopolitique de ces ed-techs. J’ai été particulièrement impressionné l’an dernier lors de ma visite du salon <a href="http://www.online-educa.com">OEB – Online Education Berlin</a> où 2200 visiteurs provenant de 90 pays se sont bousculés pour rencontrer des ed-techs. Même impression cette fois-ci lors de mon passage au <a href="http://www.bettshow.com">BETT de Londres</a> avec la présence de stands pays. Pour certains, cela paraissait évident (Corée du Sud, Singapour, pays nordiques). Pour d’autres, un plus surprenant (Espagne, Turquie, EAU). La France était bien présente, mais pas sous un label ed-tech !</p>
<h2>Pourquoi un tel engouement international ?</h2>
<p>J’ai identifié six causes permettant de comprendre le développement et l’enthousiasme pour ces start-up.</p>
<p><br><strong>1. L’école du futur</strong></p>
<p>Notre monde de l’éducation et de l’enseignement est en pleine évolution et nous allons connaître dans les années à venir un grand nombre de révolutions.</p>
<p>Je les ai exposées dans <a href="https://theconversation.com/les-mots-de-lecole-du-futur-64623">mon premier article</a>, aussi inutile de revenir là-dessus. Nous aurons besoin d’acteurs pour nous permettre de réaliser cette école du futur (dans tous les domaines, pédagogiques, administratifs, marketing, communication…) et parmi ceux-ci les ed-techs pourront nous apporter des transformations « disruptives » ou nous accompagner dans ces changements.</p>
<p>Prenons un exemple avec la réalité augmentée (RA). Demain, nous pourrons, grâce à la RA immerger nos étudiants dans une négociation avec des Chinois. Ils pourront prendre conscience de l’importance du « non verbal », pourront le faire autant de fois qu’ils le veulent et à leur propre rythme.</p>
<p>C’est fantastique, génial, mais nous, établissements ne pourront pas concevoir ces solutions. Ce n’est pas notre rôle et de toute façon, n’en avons pas les moyens.</p>
<p>Le recours à une start-up – <a href="https://www.motion-recall.com/">Motion Recall</a> par exemple, sera nécessaire. Elle pourra nous mettre en place des solutions personnalisées.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/143432/original/image-20161027-11271-1p9xaxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La réalité virtuelle pour apprendre différemment pourra être développée grâce aux ed-techs.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/utknightcenter/17191398541/">Knight Center for Journalism</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p><br><strong>2. La demande des entreprises</strong></p>
<p>Les entreprises réfléchissent également à cette école du futur, dans une logique de professionnalisation de leurs équipes, d’accompagnement au changement ou d’évolution de carrière.</p>
<p>La logique de ces entreprises est « d’individualiser l’industrialisation » des formations tout en y apportant une valeur ajoutée. Cela ne pourra se faire qu’avec des acteurs qui pourront là aussi leur permettre d’atteindre ces objectifs.</p>
<p>Je le dis souvent, les entreprises sont parfois en avance dans cette formation du futur. Là aussi, changement de paradigme pour nous établissements d’enseignement supérieur….</p>
<p><br><strong>3. Le développement des services</strong></p>
<p>Ce qui fera la différence dans les années à venir, ce sont les services que nous offrirons à nos étudiants et nos alumni. Il faudra leur apporter une valeur ajoutée qui justifiera leur inscription dans nos établissements. En effet, en simplifiant un peu, pourquoi payer des frais de scolarité alors qu’un savoir de très grande qualité est disponible – gratuitement – sur le net.</p>
<p>La réalisation de ces services ne pourra se faire qu’au travers de ces ed-techs et ce dans un double sens :</p>
<ul>
<li><p>Idée « disruptive » reprise par une école <a href="https://vimeo.com/jobteaser">(Jobteaser</a> par exemple)</p></li>
<li><p>Idée imaginée par un établissement, mais réalisée par un prestataire (<a href="https://appscho.com/fr/">Appscho</a>)</p></li>
</ul>
<p>Cette notion de service est elle-même un peu difficile à évaluer car où s’arrête-t-elle ? Pas forcément aux portes de l’école comme le démontre <a href="https://studylink.fr">Studylink</a> qui développe une solution de crowdfunding pour financer ses études (et incubée à GEM !).</p>
<p>Enfin, notre offre de services personnalisés pourra passer par des <a href="http://www.powertrafic.fr/qu-est-ce-qu-un-chatbot-revolution-relation-client/">chabots</a> (pensez à Siri ou Cortana mais pas uniquement) imaginés et créés par des ed-techs.</p>
<figure>
<iframe src="https://player.vimeo.com/video/21228618" width="500" height="281" frameborder="0" webkitallowfullscreen="" mozallowfullscreen="" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Un QR code pour donner vie à un CV… une idée qui pourrait être développée par une start-up.</span></figcaption>
</figure>
<p><br><strong>4. La génération Z</strong></p>
<p>Nos étudiants veulent apprendre ou étudier d’une autre manière. Ils baignent dans la technologie et l’utilisent en permanence (même s’ils en ont des niveaux de compréhension et de maîtrise différents). Il nous faut nous adapter en permanence pour tenir compte de ces évolutions. Là aussi la réponse passe par les ed-techs.</p>
<p>Une illustration possible est le développement de l’offre de cours de langues tels que <a href="http://www.babbel.com">Babbel</a>) ou d’exercices corrigés (<a href="https://www.kartable.fr/">Kartable</a> mais qui n’existent pas encore dans l’enseignement supérieur. Cela passe aussi par la participation à des jeux-concours (<a href="http://fr.studyka.com/">Studyka</a>) ou réalisation de missions pour des entreprises (dans une triple logique, d’acquisition d’expériences, compétences et de financement des études (comme l’initiative <a href="https://cremedelacreme.io/">Crème de la crème</a>)</p>
<p><br><strong>5. L’apprentissage pour tous</strong></p>
<p>Ces jeunes pousses vont également nous permettre d’aider « tout le monde » à apprendre. Ainsi <a href="http://optolexia.se/en/">Optolexia</a>aide les élèves dyslexiques et <a href="http://www.robocarelab.com/fr/">Présences+campus</a> permet aux étudiants hospitalisés et ne pouvant être physiquement en cours de ne pas prendre de retard.</p>
<p><br><strong>6. La pression des parents</strong></p>
<p>Il y a une sorte de « business de la peur » qui se traduit par l’explosion de sociétés de soutien scolaire. Les « traditionnels (Academia, Completeude) ont été rejoints sur ce créneau par des start-up proposant leur service, mais avec une approche différente. J’ai été impressionné par les chiffres de <a href="http://www.challenges.fr/emploi/management/digischool-le-leader-francais-de-l-education-numerique-devient-polyglotte_175973">Diggischool</a> concernant les téléchargements de corrections des sujets au moment du bac.</p>
<h2>Un business-model convoité ?</h2>
<p>Les ed-techs suscitent également un intérêt majeur auprès d’autres acteurs économiques.</p>
<p>Je l’ai souvent écrit, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazonà seront bientôt des acteurs importants du monde de l’éducation et seront tout à la fois nos concurrents et nos alliés dans certains domaines. J’inclus bien évidemment aussi LinkedIn qui devient incontournable dans notre monde A titre d’ex, plus de 80 % de nos étudiants ont un profil LinkedIn. J’ai par ailleurs était sidéré la semaine dernière car j’ai demandé à des élèves d’une classe préparatoire aux grandes écoles s’ils avaient un compte LinkedIn et plus de la moitié de la classe a levé la main.</p>
<p>Ces entreprises ne sont pas à proprement parler des ed-techs, mais elles vont donner naissance à tout un écosystème d’applications spécifiques.</p>
<p>Le big data s’immisce déjà dans ces modèles. Demain (et même aujourd’hui), il y aura des solutions qui permettent aux entreprises d’identifier les profils et les talents qui les intéressent grâce à des algorithmes déployés sur des réseaux sociaux. C’est aussi <a href="http://www.eurekos.com/">Eurekos</a>, qui permet à l’enseignant d’avoir un accès aux profils LK de ses étudiants et de se renseigner sur leurs spécialités et leurs attentes.</p>
<h2>Une solution pour les « déçus » de l’enseignement</h2>
<p>Un nombre significatif d’Edtech est enfin créé par des étudiants ou de jeunes diplômés (je ne donnerai pas de noms pour que ceux encours de scolarité n’aient pas d’ennuis !) qui, quand j’échange avec eux, me disent qu’ils ont eu ces idées parce qu’ils ont été déçus et auraient voulu apprendre d’une autre manière.</p>
<p>Souvent, il n’y pas une raison plutôt qu’une autre, mais une combinaison de plusieurs.
Le meilleur exemple étant <a href="https://klaxoon.com/?_locale=fr">Klaxoon</a>, solution qui matche les critères 1 à 5. L’histoire retiendra peut-être que cette jeune entreprise dynamique (avec des locaux qui donnent immédiatement envie de candidater !) aura été – grâce à son succès sur le CES 2016 de Las Vegas, le précurseur d’une filière française.
Klaxoon est une solution très simple qui s’adresse à la fois aux établissements d’enseignement et aux entreprises. Il améliore l’animation des cours, conférences et réunions en facilitant l’interaction. Tout le monde peut s’exprimer et donner son point de vue (même les plus timides !). Dernier avantage et non des moindres, il peut s’utiliser en simultané sur différents lieux.</p>
<p>À suivre, une typologie des ed-techs, les business-models et un plaidoyer pour une filière française d’excellence dans ce domaine !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/67735/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Les ed-techs bouleversent le monde de l’éducation et de l’enseignement. Si définir une ed-tech est relativement facile, caractériser leurs cibles et leurs business-models est beaucoup moins évident.Jean-François Fiorina, Directeur Adjoint, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.