tag:theconversation.com,2011:/us/topics/cafeine-63879/articlescaféine – The Conversation2023-11-14T13:48:22Ztag:theconversation.com,2011:article/2170522023-11-14T13:48:22Z2023-11-14T13:48:22ZComment fabrique-t-on le café décaféiné ? Et est-il vraiment sans caféine ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/557533/original/file-20231030-21-uurqzu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=133%2C47%2C6059%2C3540&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Extraire la caféine d’un grain de café tout en conservant son arôme n’est pas chose facile.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/gray-metal-tool-aaHwnxgBmHs">Volodymyr Proskurovskyi/Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Le café est une des boissons les plus prisées au monde, et sa forte teneur en caféine est un des facteurs de sa popularité. C’est un stimulant naturel qui procure un regain d’énergie, et les gens ne peuvent s’en passer.</p>
<p>Toutefois, certaines personnes préfèrent limiter la caféine pour des raisons de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12684194/">santé</a> ou autres. On trouve du café décaféiné, ou déca, un peu partout, et sa consommation <a href="https://www.coffeebeanshop.com.au/coffee-blog/decaf-coffee-market-worth-2145-billion-by-2025-at-69">serait en hausse</a>.</p>
<p>Voici ce qu’il faut savoir sur le café déca : comment on le prépare, son goût, ses bienfaits… et aussi, si la caféine en est vraiment absente.</p>
<h2>Comment fabrique-t-on le café décaféiné ?</h2>
<p>Extraire la caféine d’un grain de café tout en conservant son arôme n’est pas chose facile. Pour y parvenir, on extrait la caféine des grains verts non torréfiés en se basant sur le fait que la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6318762/#:%7E:text=Caffeine%20(Figure%201a)%20being,(15%20g%2FL).">caféine se dissout</a> dans l’eau.</p>
<p>Il existe trois méthodes principales de décaféination : avec des solvants chimiques, du dioxyde de carbone (CO<sub>2</sub>) liquide ou de l’eau pure et des filtres spéciaux.</p>
<p>Les étapes requises pour toutes ces méthodes expliquent le prix souvent plus élevé du décaféiné.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="A close-up of a small branch with bright green berries on it" src="https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/556561/original/file-20231030-27-ab4y1v.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Les grains de café sont en fait des graines dures qu’on trouve à l’intérieur du fruit du caféier.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/green-leaf-budded-during-daytime-VMJtKiREtMc">Marc Babin/Unsplash</a></span>
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<h2>Méthodes à base de solvants</h2>
<p>La plupart des cafés décaféinés sont fabriqués à l’aide de méthodes <a href="https://www.tandfonline.com/doi/epdf/10.1080/10408699991279231?needAccess=true">à base de solvants</a>, car il s’agit du procédé le moins coûteux. Cette méthode se divise en deux types : <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/B9780123849472001835">directe et indirecte</a>.</p>
<p>La <strong>méthode directe</strong> consiste à passer les grains de café à la vapeur, puis à les tremper à plusieurs reprises dans un solvant chimique (généralement du chlorure de méthylène ou de l’acétate d’éthyle) qui se lie à la caféine et l’extrait des grains.</p>
<p>Une fois la caféine extraite, on passe de nouveau les grains de café à la vapeur pour éliminer tout solvant chimique résiduel.</p>
<p>La <strong>méthode indirecte</strong> recourt aussi à un solvant chimique, mais celui-ci n’entre pas en contact direct avec les grains de café. Les grains sont trempés dans de l’eau chaude, puis l’eau est séparée des grains et traitée avec le solvant chimique.</p>
<p>La caféine se lie au solvant contenu dans l’eau et s’évapore. On trempe ensuite de nouveau les grains sans caféine dans cette eau pour qu’ils réabsorbent les saveurs et les arômes du café.</p>
<p>Les solvants chimiques (en particulier le chlorure de méthylène) utilisés dans ces processus sont la cause d’une controverse concernant le café décaféiné. Le <a href="https://www.sciencedirect.com/topics/biochemistry-genetics-and-molecular-biology/dichloromethane">chlorure de méthylène</a> pourrait être cancérigène à fortes doses. Le chlorure de méthylène et l’acétate d’éthyle sont couramment utilisés dans les décapants, les dissolvants pour vernis à ongles et les dégraissants.</p>
<p>Toutefois, tant les <a href="https://www.foodstandards.gov.au/code/pages/default.aspx">normes alimentaires d’Australie/Nouvelle-Zélande</a> que <a href="https://www.accessdata.fda.gov/scripts/cdrh/cfdocs/cfcfr/cfrsearch.cfm?fr=173.255">l’Administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments</a> (FDA) autorisent l’utilisation de ces solvants pour la décaféination. Ils imposent des limites strictes quant à la quantité de produits chimiques qui peuvent subsister sur les grains et, dans les faits, il ne reste essentiellement <a href="https://www.chemicals.co.uk/blog/how-dangerous-is-methylene-chloride">aucun solvant</a>.</p>
<h2>Méthodes sans solvant</h2>
<p>Les méthodes qui utilisent du dioxyde de carbone liquide ou de l’eau sont de plus en plus populaires, car elles évitent le recours aux solvants chimiques.</p>
<p>Pour la <a href="https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/10408699991279231"><strong>méthode à base de CO₂</strong></a>, on fait circuler du dioxyde de carbone liquide dans une chambre à haute pression où se trouvent les grains. Le CO<sub>2</sub> se lie à la caféine et est ensuite retiré sous haute pression, laissant derrière lui des grains décaféinés.</p>
<p>La <strong>méthode à l’eau</strong> (également connue sous le nom de procédé à l’eau suisse) correspond à ce que son nom indique : <a href="http://publication.eiar.gov.et:8080/xmlui/bitstream/handle/123456789/3234/ECSS%20Proceeding%20Final.pdf">elle consiste à extraire la caféine</a> des grains avec de l’eau. Il existe des variantes de cette méthode, mais voici quelles en sont les étapes de base.</p>
<p>Un premier lot de grains de café verts est trempé dans de l’eau chaude, créant un extrait riche en caféine et en composés aromatiques (les grains sans saveur sont ensuite éliminés). Cet extrait de café vert est passé à travers des filtres de charbon actif, qui retiennent les molécules de caféine tout en laissant les arômes.</p>
<p>Une fois créé de cette manière, on utilise l’extrait sans caféine pour y tremper un nouveau lot de grains de café vert. Étant donné que les arômes saturent déjà l’extrait, seule la caféine sera dissoute des grains.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/8531vyP7Z5U?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
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<h2>Finie la caféine ?</h2>
<p>Si vous choisissez de boire du déca, cela ne signifie pas que vous ne consommerez plus du tout de caféine.</p>
<p>Il est peu probable que l’on parvienne <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8603790/">à extraire 100 % de la caféine</a> des grains. Tout comme la teneur en caféine varie d’un café à un autre, de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17132260/">petites quantités de caféine</a> demeurent présentes dans le déca.</p>
<p>Toutefois, le taux de caféine est très faible. Il faudrait plus de dix tasses de décaféiné pour obtenir le taux moyen <a href="https://academic.oup.com/jat/article/30/8/611/714415">d’une tasse de café</a>.</p>
<p>L’Australie <a href="https://www.foodstandards.gov.au/code/Documents/1.1.2%20Definitions%20v157.pdf">n’exige pas</a> des torréfacteurs ou des producteurs de café qu’ils précisent le processus de décaféination auxquels ils ont recours. Toutefois, on peut trouver cette information sur les sites web de certains producteurs s’ils ont choisi d’en faire la publicité.</p>
<h2>Le goût ?</h2>
<p>Certaines personnes considèrent que le déca n’a pas le même goût que le café normal. Selon la méthode utilisée, des éléments aromatiques peuvent être extraits en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23745606/">même temps que la caféine</a>.</p>
<p>De plus, la caféine contribue à l’amertume du café, de sorte qu’on <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8948847/">perd un peu de cet aspect du goût</a> dans le processus de décaféination.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="A tub of partially roasted coffee beans in a pale tan colour" src="https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/556739/original/file-20231030-23-t3sdwn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La caféine contribue à l’amertume du café, mais divers autres composés aromatiques se développent dans les grains verts lorsqu’on les torréfie jusqu’à l’obtention d’une couleur brune riche et foncée.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/person-holding-brown-seed-XpyD7z6AP4g">Joshua Newton/Unsplash</a></span>
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<h2>Et les bienfaits pour la santé ?</h2>
<p>Les bienfaits pour la santé du déca sont similaires à ceux du caféiné, avec notamment une réduction du risque de diabète de type 2, de certains cancers et de la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5696634/">mortalité</a> globale. Plus récemment, le café a été associé à un meilleur contrôle du poids au fil du temps.</p>
<p>La plupart des bienfaits pour la santé ont été constatés avec une consommation de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5696634/">trois tasses</a> de décaféiné par jour.</p>
<p>N’oubliez pas l’importance de la modération et qu’un <a href="https://theconversation.com/what-is-a-balanced-diet-anyway-72432">régime équilibré</a> demeure la clé pour une bonne santé.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/217052/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Lauren Ball travaille pour l'Université du Queensland et reçoit des financements du Conseil national de la santé et de la recherche médicale, de Queensland Health et de Mater Misericordia. Elle est directrice de Dietitians Australia, directrice du Darling Downs and West Moreton Primary Health Network et membre associé de l'Australian Academy of Health and Medical Sciences.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Emily Burch travaille pour la Southern Cross University.
</span></em></p>Si vous préférez le café décaféiné, voici une explication scientifique de sa fabrication, des raisons pour lesquelles il coûte plus cher et de la quantité de caféine qui se retrouve dans votre tasse.Lauren Ball, Professor of Community Health and Wellbeing, The University of QueenslandEmily Burch, Dietitian, Researcher & Lecturer, Southern Cross UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1896732022-09-02T12:49:04Z2022-09-02T12:49:04ZCe n’est pas parce que votre café est amer qu’il est « plus fort »<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/482386/original/file-20220901-4165-4w5075.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=28%2C18%2C6183%2C4128&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Chaque méthode d’infusion possède ses propres caractéristiques et apports. Toutes présentent ainsi un profil unique de saveur, de texture, d’apparence et de composés bioactifs.</span> <span class="attribution"><span class="source">Devin Avery/Unsplash</span></span></figcaption></figure><p>Le café – un grain aux multiples possibilités. Le mode d’infusion constitue un choix important : espresso, filtre, piston, percolateur, préparation instantanée, etc. Chaque technique nécessite un équipement, une durée, une température, une pression et une mouture de café, ainsi que des besoins en eau qui lui sont propres.</p>
<p>Notre préférence quant à la méthode d’infusion peut provenir de notre <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/13507486.2013.833717">culture</a>, de notre <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/proceedings-of-the-nutrition-society/article/food-choice-and-intake-the-human-factor/346D4AA3CECC6EFCCF5824435953122E">société</a> ou de considérations plus pratiques. </p>
<p>Mais dans quelle mesure ces facteurs influencent-ils réellement le contenu de votre tasse ?</p>
<h2>Quelle infusion est la plus forte ?</h2>
<p>Ça dépend. Si nous nous intéressons à la concentration de <a href="https://theconversation.com/whats-the-buzz-on-caffeine-12669">caféine</a>, sur une base de milligramme par millilitre (mg/ml), la méthode espresso produit <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">généralement la concentration la plus élevée</a>, pouvant atteindre 4,2 mg/ml. C’est approximativement trois fois plus que d’autres techniques, comme celle de la <a href="https://www.atlasobscura.com/articles/make-coffee-moka-pot">cafetière italienne</a> (un type de percolateur à ébullition) et l’infusion à froid, avec à peu près 1,25 mg/ml. La cafetière à filtre et la cafetière à piston (y compris le procédé AeroPress) fournissent environ la moitié de cette concentration.</p>
<p>Plusieurs raisons expliquent l’extraction maximale de caféine par la méthode espresso. En utilisant une mouture la plus fine, il y a plus de contact entre le café et l’eau. L’espresso fait également appel à la pression, expulsant davantage de composés dans l’eau. L’infusion plus prolongée de certains autres procédés n’a pas d’incidence sur la caféine. En effet, cette substance est soluble dans l’eau et facile à extraire ; elle est donc libérée au début de l’infusion.</p>
<p>Mais ces comparaisons sont effectuées sur la base de conditions d’extraction typiques, et non de situations de consommation normales.</p>
<p>Ainsi, alors que l’espresso vous procure le produit le plus concentré, celui-ci est livré dans un plus petit volume (seulement de 18 à 30 ml), par rapport à des quantités beaucoup plus importantes pour la plupart des autres méthodes. Ces volumes varient bien sûr en fonction du fabricant, mais une récente <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">étude de chercheurs italiens</a> a défini un volume final typique de 120 ml pour les cafés à filtre, les cafés au percolateur et les cafés infusés à froid.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="tableau" src="https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=175&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=175&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=175&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=220&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=220&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=220&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La teneur approximative en caféine d’une tasse de café en fonction de la méthode d’infusion.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Angeloni et coll., Food Research International, 2019</span></span>
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</figure>
<p>D’après ces calculs, l’infusion à froid représente en fait la plus grande dose de caféine par portion, avec près de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">150 mg</a>, ce qui est encore plus élevé que les 42 à 122 mg que l’on trouve dans l’espresso. Bien que cette technique nécessite de l’eau froide et une mouture plus grosse, elle est préparée avec un rapport café/eau élevé, ce qui requiert des grains supplémentaires. Bien sûr, les « portions standard » sont un concept et non une réalité – vous pouvez multiplier les portions et surdimensionner n’importe quelle boisson à base de café !</p>
<p>Avec l’augmentation du prix du café, l’efficacité de l’extraction, c’est-à-dire la quantité de caféine obtenue pour chaque gramme de café, peut également susciter votre attention.</p>
<p>Il est intéressant de noter que la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">plupart des techniques sont en fait assez comparables</a> sur ce point. Bien que les méthodes d’espresso varient, elles donnent une moyenne de 10,5 milligrammes par gramme (mg/g), contre 9,7 à 10,2 mg/g pour la plupart des autres procédés. L’unique exception est la cafetière à piston, avec seulement 6,9 mg/g de caféine.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un récipient en verre dans une structure en plastique foncé contenant du café en train d’infuser, le piston posé à côté" src="https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La cafetière à piston, ou « French press », comme on dit en anglais, a en fait été inventée en Italie, malgré sa connotation actuelle.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/A1wzMskhU_c">Rachel Brenner/Unsplash</a></span>
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</figure>
<h2>La force, c’est plus que de la caféine</h2>
<p>La teneur en caféine n’explique qu’une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5488350/#:%7E:text=Alalthough%20coffee%20contains%20multiple%20bitter,especially%20important%20for%20caffeine%20taste">petite partie de la force</a> du café. Des milliers de composés sont extraits, contribuant à l’arôme, à la saveur et à la fonction. Chacun d’entre eux présente son propre schéma d’extraction, et ils peuvent <a href="https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.jafc.0c01373">interagir pour inhiber ou renforcer les effets</a>.</p>
<p>Les huiles responsables de la créma – la riche « mousse » brune qui recouvre l’infusion – sont également <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780128035207000177">extraites plus facilement avec des températures</a> et des pressions élevées, ainsi que des moutures fines (un autre argument potentiel en faveur de l’espresso et de la cafetière italienne). Ces méthodes génèrent aussi des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">taux plus élevés de solides dissous</a>, ce qui se traduit par une consistance moins aqueuse ; mais, là encore, tout dépend de la façon dont le produit final est servi et dilué.</p>
<p>Pour compliquer encore les choses, les récepteurs qui détectent la caféine et les autres composés amers sont très variables d’un individu à l’autre en raison de <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/twin-research-and-human-genetics/article/genetic-analysis-of-coffee-consumption-in-a-sample-of-dutch-twins/A0E54A955F4C207D83797E2183E51AFB">la génétique et de la répétition de nos habituelles expositions</a>. Cela signifie que l’amertume et la force d’un même échantillon de café peuvent être perçues différemment selon les personnes.</p>
<p>Il existe également des variations dans <a href="https://www.healthline.com/health/caffeine-sensitivity#:%7E:text=People%20with%20caffeine%20sensitivity%20experience,may%20last%20for%20several%20hours">notre sensibilité</a> aux effets stimulants de la caféine. Ainsi, ce que nous recherchons dans un café, et ce que nous en retirons, dépend de notre propre biologie unique.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un récipient en aluminium à plusieurs facettes avec une poignée noire, de la vapeur sortant du bec verseur" src="https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La cafetière italienne, une autre invention emblématique de l’Italie, infuse le café à haute température sur une cuisinière.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Ccu.bat/Shutterstock</span></span>
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<h2>Existe-t-il une infusion plus bénéfique pour la santé ?</h2>
<p>Selon les tendances ou les jours, le <a href="https://theconversation.com/mixed-messages-is-coffee-good-or-bad-for-us-it-might-help-but-it-doesnt-enhance-health-187343">café peut être présenté comme un choix sain ou malsain</a>. Cela s’explique en partie par notre biais d’optimisme (bien sûr, nous voulons que le café soit bon pour nous !), mais peut également être dû à la difficulté d’analyser des produits comme le café, où il n’est pas évident de saisir la complexité des méthodes d’infusion et d’autres variables.</p>
<p>Certaines études ont suggéré que les effets du café sur la santé sont propres au type d’infusion. Par exemple, le café filtre a été <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/2047487320914443">lié à des résultats cardiovasculaires plus positifs chez les personnes âgées</a>.</p>
<p>Cette relation pourrait être une coïncidence, compte tenu d’autres habitudes concomitantes, mais il semble que le café filtre soit plus sain parce que davantage de diterpènes (un produit chimique présent dans le café qui pourrait être <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9242972/">associé à l’augmentation du taux de mauvais cholestérol</a>) <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28873752/">restent dans le marc et le filtre</a>, ce qui signifie qu’une moindre quantité se retrouve dans la tasse.</p>
<h2>La conclusion ?</h2>
<p>Chaque méthode d’infusion possède ses propres caractéristiques et apports. Toutes présentent ainsi un profil unique de saveur, de texture, d’apparence et de composés bioactifs. Bien que la complexité soit réelle et intéressante, en définitive, le mode d’infusion est une décision personnelle.</p>
<p>Différentes informations et des circonstances entraîneront différents choix chez différentes personnes et à des jours différents.</p>
<p>Pourquoi vouloir optimiser tous les types d’aliments et de boissons ?</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189673/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emma Beckett ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>De l’espresso à la cafetière à piston, la méthode de préparation du café que nous sélectionnons dépend de nombreux facteurs. Mais comment cela affecte-t-il ce qui se trouve réellement dans votre tasse ?Emma Beckett, Senior Lecturer (Food Science and Human Nutrition), School of Environmental and Life Sciences, University of NewcastleLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1381482020-06-09T17:56:37Z2020-06-09T17:56:37ZPodcast : La couleur de votre tasse modifie le goût de votre café<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/333786/original/file-20200509-49579-1uzzubu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/photos/coffee-coffee-beans-drink-caffeine-1324126/">Negative-Sapce/Pixabay</a></span></figcaption></figure><p>Qu’il soit arabica ou robusta, le café est l’une des boissons les plus consommées au monde. Avec ou sans sucre, seul ou accompagné de lait, cette boisson est pour de nombreuses personnes un élément essentiel d’une routine quotidienne.</p>
<p>En contrôlant notamment la température de l’eau, le processus de préparation, la torréfaction, la finesse de la mouture ; l’élaboration de ce breuvage a été élevée par certains au rang de science tout autant que d’art. Ceci dans l’optique d’exalter, les parfums et les arômes, les plus délicats de cette boisson afin d’offrir une expérience unique.</p>
<p>Mais il se pourrait aussi que le goût du café dépende, tout simplement, de la couleur de tasse dans lequel il est bu !</p>
<p>C’est en tout cas les conclusions de chercheurs australiens qui ont réalisé, il y a quelques années, une étude afin d’estimer si le type de tasse et notamment la couleur de celle-ci pouvaient avoir un impact sur la perception du goût du café qui y était bu.</p>
<p>En moins de 10 minutes, avec cet épisode, découvrez en détail les intrigants résultats de cette <a href="https://flavourjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/2044-7248-3-10">étude</a> qui pourraient bien vous faire voir votre tasse à café d’une manière différente.</p>
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<p><em>Un podcast en partenariat avec <a href="https://soundcloud.com/latetedanslecerveau">La tête dans le cerveau</a> dont toutes les références scientifiques sont à retrouver sur <a href="https://cervenargo.hypotheses.org/3460">Cerveau en argot</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/138148/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Christophe Rodo ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Pas la peine d’avoir la meilleure machine à café du monde, si vous vous trompez de couleur de tasse.Christophe Rodo, Jeune chercheur ATER terminant une thèse en neurosciences, au sein du Laboratoire de Neurosciences Cognitives, de l’Institut de Neurosciences des Systèmes et de l’Institut des Sciences du Mouvement, Aix-Marseille Université (AMU)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1303442020-01-23T18:12:59Z2020-01-23T18:12:59ZQuels sont les effets du café sur votre corps ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/311473/original/file-20200122-117938-1l02dxc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Du café filtre à l'espresso en passant par le latte, les boissons à base de café sont très variées.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Lisez-vous cet article avec une tasse de café à la main ? Probablement. Le café est la boisson la plus populaire <a href="https://www.pewresearch.org/fact-tank/2013/12/20/chart-of-the-week-coffee-and-tea-around-the-world/">dans de nombreuses régions du monde</a>, <a href="https://www.boisson-sans-alcool.com/marques_cafe-canada/">dont au Canada</a>. Soixante-quatre pour cent des Canadiens boivent du café quotidiennement et consomment, en moyenne, 152 litres par année, <a href="https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/les-eclaireurs/segments/chronique/8725/cafe-consommation-tim-hortons-prix-canadiens-buveurs-3e-monde">ce qui classe le pays troisième, per capita, à ce chapitre dans le monde</a>, après la Finlande et les Pays-Bas.</p>
<p>La France, de son côté, <a href="http://www.leparisien.fr/economie/consommation/marche-du-cafe-2-3-millions-de-tasses-sont-bues-chaque-minute-09-04-2019-8049639.php">est le septième marché mondial du café</a> derrière le Brésil, les États-Unis, l’Allemagne, l’Indonésie, le Japon et l’Italie.</p>
<p>D’ailleurs, lorsque la nouvelle a été annoncée que le couple princier Harry et Meghan envisageait de s’installer au Canada, le géant canadien du café Tim Hortons leur a offert du café gratuit à vie.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1215063586852233216"}"></div></p>
<p>Vu la popularité du café, il est surprenant de constater à quel point la confusion règne autour de la façon dont ce chaud et sombre nectar des dieux affecte notre biologie.</p>
<h2>Les ingrédients du café</h2>
<p>Les principaux ingrédients biologiquement actifs du café sont la caféine (un stimulant) et plusieurs antioxydants. Que savons-nous de leurs effets sur notre corps ? Les principes de base sont assez simples, mais le diable est dans les détails et les spéculations sur la façon dont le café pourrait nous aider ou nous nuire vont bon train.</p>
<p>Les propriétés stimulantes de la caféine font qu’une tasse de café suffit pour vous réveiller. En fait, le café, ou du moins la caféine qu’il contient, <a href="https://doi.org/10.1016/0165-0173(92)90012-B">est la drogue psychoactive la plus utilisée dans le monde</a>. Elle semble agir comme un stimulant, du moins en partie, en empêchant l’adénosine, qui favorise le sommeil, de se lier à son récepteur.</p>
<p>La caféine et l’adénosine ont des structures annulaires similaires. La caféine agit comme un imitateur moléculaire, remplissant et bloquant le récepteur d’adénosine. Cela empêche l’organisme d’être naturellement capable de se reposer lorsqu’il est fatigué.</p>
<p>Ce blocage est également la raison pour laquelle une trop grande quantité de café peut vous rendre nerveux ou vous empêcher de dormir. La fatigue ne peut être réprimée qu’un certain temps avant que les systèmes de régulation de l’organisme ne commencent à faire défaut, ce qui entraîne des effets comme l’<a href="https://doi.org/10.1016/0165-0173(92)90012-B">anxiété ou l’insomnie</a>. Un lien possible entre la consommation de café et l’insomnie a été identifié <a href="https://www.doi.org/10.2307/1413116">il y a plus de 100 ans</a>.</p>
<h2>Des réponses uniques</h2>
<p>Chaque personne réagit différemment à la caféine. Cela est dû notamment <a href="https://doi.org/10.1038/sj.clpt.6100102">aux différentes formes du récepteur d’adénosine</a>, la molécule à laquelle la caféine se lie et qu’elle bloque. Il existe <a href="https://academic.oup.com/hmg/article/20/10/2071/680367">probablement aussi des variations génétiques</a>.</p>
<p>Certaines personnes ne transforment pas la caféine. Pour elles, des boissons comme le café <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0273230015301379">pourraient présenter un danger médical</a>. Mais au-delà de ce cas extrême, il y a de multiples variations dans la façon dont nous réagissons à une tasse de café. Et comme souvent avec la biologie, cette variation résulte de l’environnement, de nos habitudes passées de consommation, de la génétique et, honnêtement, du hasard.</p>
<p>Dans une étude réalisée sur des rats, la caféine a déclenché la contraction des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_lisse">muscles lisses</a>. Il est donc possible que la <a href="https://doi.org/10.1016/S0016-5085(19)38364-7">caféine favorise l’activité intestinale</a>. D’autres études ont cependant montré que le café décaféiné peut avoir un effet aussi important sur l’activité intestinale que le café, ce qui suggère un <a href="http://dx.doi.org/10.1136/gut.31.4.450">mécanisme plus complexe impliquant d’autres molécules</a>.</p>
<h2>Avantages des antioxydants</h2>
<p>Qu’en est-il des <a href="https://dx.doi.org/10.3390%2Fantiox2040230">antioxydants contenus dans le café</a> et du buzz qui les entoure ? Les processus métaboliques produisent l’énergie nécessaire à la vie, mais ils créent également des déchets, souvent sous la forme de molécules oxydées. Elles peuvent être nocives en soi ou en endommageant d’autres molécules.</p>
<p>Les antioxydants sont un vaste groupe de molécules qui peuvent épurer les déchets dangereux. Tous les organismes en produisent lors de leur processus d’équilibre métabolique. Il n’est pas clair si le fait de compléter notre alimentation avec des antioxydants supplémentaires peut augmenter ces défenses naturelles, mais cela est possible.</p>
<p>Les antioxydants ont été associés à presque tout, y compris l’<a href="https://doi.org/10.1111/j.1743-6109.2005.20236.x">éjaculation précoce</a>. Ces allégations d’effets positifs sont-elles fondées ? Étonnamment, la réponse est encore une fois un retentissant « peut-être ».</p>
<h2>Le café et le cancer</h2>
<p>Le café ne guérit pas le cancer, mais il peut aider à le prévenir, ainsi que d’autres maladies.</p>
<p>Pour répondre en partie à la question du lien entre le café et le cancer, il faut en poser une autre : qu’est-ce que le cancer ? Dans sa forme la plus simple, il s’agit d’une croissance cellulaire incontrôlée, qui consiste fondamentalement à réguler le moment où les gènes sont, ou ne sont pas, activement exprimés.</p>
<p>Mon groupe de recherche étudie les <a href="https://doi.org/10.1534/g3.114.012484">gènes</a> et la <a href="https://dx.doi.org/10.1534%2Fgenetics.111.133231">régulation</a>. Je confirme qu’une bonne tasse de café, ou une augmentation de la caféine ne modifiera pas le dérèglement d’un gène, le cas échéant.</p>
<p>Les antioxydants contenus dans le café peuvent cependant avoir un <a href="https://www.cancer.gov/about-cancer/causes-prevention/risk/diet/antioxidants-fact-sheet">effet anticancéreux</a>. N’oubliez pas que les antioxydants combattent les dommages cellulaires. Un de ces dommages qu’ils peuvent contribuer à réduire <a href="https://doi.org/10.1002/(SICI)1521-1878(199903)%2021 :3 %3C238 : :AID-BIES8 %3E3.0.CO ;2-3">est celui des mutations de l’ADN</a>. Le cancer est causé par des mutations qui entraînent une mauvaise régulation des gènes.</p>
<p>Des études ont montré que la <a href="https://doi.org/10.1007/978-1-4615-9561-8_45">consommation de café combat le cancer chez les rats</a>. D’autres études chez l’humain indiquent que la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26656410">consommation de café est associée à des taux plus faibles de certains cancers</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=397&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=397&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=397&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=499&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=499&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/310678/original/file-20200117-118359-48wui.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=499&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Plusieurs études ont montré que la consommation de café réduit le taux de certaines maladies chez les rats et les souris.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
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<p>Il est intéressant de noter que la consommation de café a également été liée à la réduction des taux d’autres maladies, notamment la <a href="http://doi.org/10.3233/JAD-2010-091525">maladie de Parkinson</a> et à d’autres formes de démence. Au moins une étude expérimentale en culture cellulaire sur des souris montre que <a href="https://dx.doi.org/10.1073%2Fpnas.1813365115">cette protection est due à une combinaison de caféine et d’antioxydants dans le café</a>.</p>
<p>Une consommation plus importante de café a également été liée à des <a href="https://doi.org/10.3945/ajcn.112.048603">taux plus faibles de diabète de type 2</a>. Les effets combinés et les variations entre les individus semblent être communs à toutes les maladies, d’où la complexité de la recherche.</p>
<p>En fin de compte, où tout cela nous mène-t-il en ce qui concerne la biologie du café ? Eh bien, comme je le dis à mes étudiants, c’est compliqué. Mais il y a un fait indéniable, comme la plupart des lecteurs le savent déjà : le café aide à bien vous réveiller le matin.</p>
<p>[<em>Vous aimez ce que vous avez lu ? Vous en voulez plus ?</em> <a href="https://theconversation.com/ca-fr/newsletters">Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire</a>. ]</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/130344/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Thomas Merritt reçoit des fonds du Conseil de recherches en sciences naturelles du Canada et du Programme des chaires de recherche du Canada. </span></em></p>Antioxydant, anticancéreux, hyper-stimulant… Voici comment le café, l'une des boissons les plus populaires au monde, agit sur notre corps.Thomas Merritt, Professor and Canada Research Chair, Chemistry and Biochemistry, Laurentian UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1174142019-05-21T21:11:32Z2019-05-21T21:11:32ZPodcast : Sans même le sentir ou y goûter, le café est excitant !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/275367/original/file-20190520-69178-1tloa3r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1053810018303350?via%3Dihub">Negative Space/Pexels</a></span></figcaption></figure><p>Plus que l’action physiologique de la consommation directe de café, il semblerait que la représentation symbolique véhiculée par la société autour de cette boisson puisse à elle seule avoir un effet sur l’état d’éveil et d’excitation d’un individu. C’est tout du moins les résultats mis en évidence par des chercheurs de l’université Monash en Australie et de Toronto au Canada. Dans cette <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1053810018303350?via%3Dihub">publication scientifique récente</a>, les scientifiques se sont intéressés à l’impact que peut avoir certains concepts et mots sur notre fonctionnement physiologique et psychologique.</p>
<p>En moins de 10 minutes, avec cet épisode, découvrez comment les chercheurs ont montré que sans même le sentir ou y goûter, le café pourrait avoir un effet excitant.</p>
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<p><em>Un podcast en partenariat avec <a href="https://soundcloud.com/latetedanslecerveau">La tête dans le cerveau</a> dont toutes les références scientifiques sont à retrouver sur <a href="https://cervenargo.hypotheses.org/2779">Cerveau en Argot</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/117414/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Christophe Rodo ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Si vous n’aimez pas le café, vous pouvez tout de même bénéficier de son côté excitant.Christophe Rodo, Jeune chercheur ATER terminant une thèse en neurosciences à Aix-Marseille Université, au sein du Laboratoire de Neurosciences Cognitives, de l’Institut de Neurosciences des Systèmes et de l’Institut des Sciences du Mouvement, Aix-Marseille Université (AMU)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1085262018-12-12T22:27:52Z2018-12-12T22:27:52ZFootball : les stratégies pour une récupération optimale<p>Le samedi 22 décembre 2018 a lieu la 19<sup>e</sup> journée du Championnat de France de Ligue 1. Les matches terminés, les joueurs vont bénéficier d’une courte trêve hivernale avant une reprise sur les chapeaux de roue en 2019 avec la coupe de France, la suite du championnat, la coupe de la ligue et la Champions League pour les meilleures équipes. Dans le football moderne, les semaines avec deux matches au programme (championnat, coupe, sélections internationales) sont plus nombreuses que les semaines avec un seul match.</p>
<p>Dans ces conditions, le temps de récupération de trois à quatre jours entre deux matches successifs est certes suffisant pour maintenir le niveau de performance physique des joueurs (nombre de sprints et de courses à haute intensité au cours du match) ; mais le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Effect+of+2+Soccer+Matches+in+a+Week+on+Physical+Performance+and+Injury+Rate">risque de blessure est multiplié par six</a> comparativement à une semaine de compétition avec un seul match.</p>
<p>Le football de haut niveau requiert la réalisation d’actions de haute intensité tels que sprints, courses avec changement de direction, sauts et frappes. La répétition de ces actions au cours des 90 minutes du match génère une fatigue multifactorielle et liée à la déshydratation, à une fatigue mentale, aux dommages musculaires et à la déplétion des stocks de glycogène musculaire (une forme de stockage de l’énergie dans les muscles). Le joueur de football puise en permanence dans ces réserves d’énergie afin de répéter des actions intenses 90 minutes durant. Une alimentation adaptée à l’issue du match et les jours suivants permet de refaire au plus vite les stocks en prévision du prochain match.</p>
<p>Le niveau de fatigue à l’issue d’un match est objectivé par <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23046224">divers marqueurs</a> de performance physique, subjectifs et biochimiques. Il dépend notamment de facteurs extrinsèques (résultat du match, niveau de l’adversaire) et intrinsèques (âge du joueur, position du joueur sur le terrain).</p>
<h2>Des stratégies pour récupérer rapidement</h2>
<p>Lorsque les matches s’enchaînent avec un court délai de récupération, des stratégies adaptées sont requises afin de limiter la fatigue post-match, retrouver au plus vite le niveau de performance et réduire le risque de blessure.</p>
<p>Une enquête réalisée auprès des équipes professionnelles montre que le bain froid et l’alternance chaud/froid (88 % des équipes), la récupération active (81 %), les massages (78 %), les étirements (50 %), les bas de compression (22 %) et l’électrostimulation (contraction du muscle via un courant électrique délivré par des électrodes ; 13 %) font partie des stratégies utilisées dans les vestiaires, avec des protocoles très hétérogènes d’une équipe à l’autre.</p>
<p>Un détour par la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Recovery+in+Soccer+Part+II%E2%80%94Recovery+Strategies">littérature scientifique</a> permet de constater que le sommeil et les stratégies nutritionnelles sont efficaces. Ainsi, proposer un verre de lait chocolaté et un repas ayant un index glycémique élevé à l’issue du match sont efficaces afin de faciliter le stockage de substrats énergétiques et cicatriser les dommages musculaires.</p>
<p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23315753">La réalisation d’un bain froid de 10 minutes</a> dans une eau à 10°C au cours des heures qui suivent la fin d’un match est efficace afin de retrouver au plus vite le niveau de performance et limiter la réponse inflammatoire liée aux dommages musculaires.</p>
<h2>Le sommeil, élément indispensable</h2>
<p>Aujourd’hui, la gestion du sommeil des joueurs de football de haut niveau revêt un enjeu crucial. Les perturbations du sommeil à l’issue d’un match sont fréquentes et liées aux conditions environnementales (lumière intense dans le stade, de l’ordre de 2 000 lux), aux comportements des joueurs (consommation de caféine, utilisation importante des écrans) et surtout au stress et à l’excitation générée par la participation à des matches avec un tel enjeu.</p>
<p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Stress%2C+Sleep+and+Recovery+in+Elite+Soccer+A+Critical+Review+of+the+Literature">Un sommeil de quantité et de qualité insuffisantes</a> ralentit la resynthèse du glycogène musculaire, la cicatrisation des dommages musculaires et la récupération cognitive. Un sommeil perturbé de manière chronique pourrait également être associé à un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28930876">risque accru de blessures</a>.</p>
<p>Des stratégies simples et pratiques existent, dans le contexte particulier du football de haut niveau, afin de favoriser le sommeil. Contrairement aux idées reçues, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=The+Effects+of+Sleep+Extension+on+the+Athletic+Performance+of+Collegiate+Basketball+Players">il est possible de stocker du sommeil</a> en passant 10 heures au lit au cours des nuits qui précèdent une grande compétition, et en prévision d’un sommeil perturbé par les voyages et le stress de la compétition. Il est également important de respecter ses préférences quant aux horaires de coucher et de lever. Encore une fois, contrairement aux idées reçues, les heures de sommeil avant minuit ne comptent pas double ; ce sont les premières heures de la nuit de sommeil, avant ou après minuit, qui sont particulièrement importantes, elles sont principalement constituées de sommeil lent profond et elles assurent une récupération physique.</p>
<p>La lumière est un puissant synchroniseur de l’horloge interne. Ainsi, toutes les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Effects+of+dawn+simulation+on+markers+of+sleep+inertia+and+post-waking+performance+in+humans">stratégies de luminothérapie</a> qui renforcent l’alternance naturelle du jour et de la nuit (simulateur d’aube avant le réveil par exemple) et préviennent la rupture du cycle (comme porter des lunettes qui filtrent les longueurs d’onde courtes avant le coucher) se justifient. Des aliments particuliers tels que le jus de cerise ou les graines de courge présentent l’intérêt de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Sleep+Hygiene+and+Recovery+Strategies+in+Elite+Soccer+Players">favoriser le sommeil</a>. Les thérapies cognitivo-comportementales comme la méditation ou l’hypnose sont également prometteuses.</p>
<p>Le manque de sommeil ne concerne pas uniquement les joueurs de football professionnel. Les dernières données sur le sommeil de la population interpellent : les Français dorment environ 1h30 de moins qu’il y a 50 ans, soit une bonne nuit de sommeil en moins par semaine. Or, il est aujourd’hui avéré que le manque de sommeil peut avoir des effets délétères sur la santé en augmentant le risque de pathologie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, de prise de poids et d’infection en hiver. Alors, pourquoi ne pas profiter de ces quelques recommandations utiles aux sportifs pour retrouver les bras de Morphée ?</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/108526/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathieu Nédélec ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Comment garantir des performances optimales pour des joueurs de football professionnels qui enchaînent les matchs tous les trois jours ?Mathieu Nédélec, Docteur en sciences du sport, Institut national du sport de l'expertise et de la performance (INSEP)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1028922018-09-13T03:30:58Z2018-09-13T03:30:58ZBoire du thé pour être plus créatif !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/235494/original/file-20180909-90568-1dbq4m3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Photo by Suhyeon Choi on Unsplash</span> </figcaption></figure><p><em>Cette chronique est dans la droite ligne et se nourrit des recherches et rencontres publiées sur mon site <a href="https://www.cahiersdelimaginaire.com/votrelaboratoirecreatif-sylviegendreau/">Les cahiers de l’imaginaire</a>.</em></p>
<p>Boire du thé aurait un impact sur la créativité. C’est ce qu’une étude chinoise récente démontre. Mais, me direz-vous, les Chinois, grands amateurs de thé, ont-ils l’objectivité requise pour mener une enquête impartiale ?</p>
<p>Quelle méthodologie ces chercheurs ont-ils utilisée ? Je vous réponds plus tard, mais tout d’abord de quelle créativité s’agit-il ? Il importe de préciser que l’étude porte exclusivement sur la créativité divergente, celle qui permet d’identifier un grand nombre de solutions possibles à un problème donné.</p>
<p>Les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0950329317303051">chercheurs</a> ont réalisé deux expériences :</p>
<ul>
<li><p>La première, menée auprès de 50 participants (dix minutes après que les participants aient bu soit de l’eau ou du thé), démontre que ceux qui avaient bu du thé exécutaient plus facilement des tâches où ils devaient faire preuve de créativité spatiale.</p></li>
<li><p>La deuxième expérience à laquelle se sont prêtés 40 participants portait sur la cognition sémantique. Encore là, ceux qui avaient bu du thé ont obtenu un score plus élevé.</p></li>
</ul>
<p>Les bienfaits du thé sur la santé physique et mentale sont déjà établis. Le thé aurait une influence positive sur la cognition.</p>
<h2>Qu’est-ce que la cognition ?</h2>
<p>La cognition est un processus mental complexe qui consiste à acquérir de nouvelles connaissances par le biais des expériences que nous menons, consciemment ou non, en interagissant constamment avec notre environnement. Tous nos sens, nos pensées, les données que nous accumulons au fil de nos expériences sont mis à contribution.</p>
<p>La cognition inclut une panoplie d’activités mentales : la perception, l’attention, la mémoire, les émotions, le langage, la prise de décision, le raisonnement.</p>
<p>Il a été démontré que l’attention, en particulier, pouvait être améliorée en buvant du thé.</p>
<p>Or l’attention joue un rôle déterminant dans plusieurs activités mentales clés. Les individus créatifs, par exemple, sont en mesure d’ajuster leur degré d’attention selon le niveau d’ambiguïté des tâches qu’ils s’apprêtent à accomplir. La consommation de thé améliore à la fois la vitesse et la précision de l’attention accordée aux tâches en cours d’exécution tout en réduisant la possibilité d’être distrait par des données non pertinentes.</p>
<p>Deux ingrédients en sont en cause : la caféine et la théanine. Elles ont pour effet d’améliorer l’attention.</p>
<h2>Qu’est-ce que la créativité ?</h2>
<p>La créativité est la capacité de générer des idées originales et utiles afin de solutionner un problème.</p>
<p>La créativité est constituée de deux composantes essentielles : la pensée convergente et la pensée divergente.</p>
<p>La pensée convergente consiste à trouver une solution unique à un problème donné. La pensées divergente tente au contraire de générer de multiples solutions. La pensée divergente occupe une place centrale dans les activités créatives.</p>
<p>Les deux types de pensée, convergente et divergente, font appel à des processus mentaux différents.</p>
<p>Alors que la pensée convergente fait appel à un contrôle mental plus serré qui a pour objectif de trouver une solution correspondant à une série de critères clairement définis, la pensée divergente cherche à relâcher ce contrôle, optant plutôt pour une exploration libre de plusieurs solutions possibles à partir de critères flous.</p>
<p>Comment les chercheurs chinois ont-ils mesuré l’impact de la consommation de thé sur la créativité divergente ? </p>
<p>Dans un premier temps, ils ont eu recours à des blocs de construction. Le fait de manipuler des blocs de construction permet de mesurer le degré de raisonnement spatial des participants. Ensuite, ils ont mesuré l’aisance des participants pour créer de nouveaux concepts. Ils ont demandé aux participants d’imaginer différents intitulés pour le nom d’un restaurant de nouilles ramen sur le point d’ouvrir ses portes.</p>
<p>Dans les deux expériences, les participants utilisent directement la pensée divergente sans qu’ils aient besoin d’avoir recours à d’autres compétences.</p>
<p>Pendant l’expérience, du thé et de l’eau furent servis sans que les participants n’aient conscience que l’objectif visé était de mesurer l’impact de la consommation de thé sur leur créativité.</p>
<p>L’expérience des blocs de construction a été présentée aux participants de la manière suivante. Une entreprise aimerait disposer d’exemples attractifs afin de commercialiser un nouveau type de blocs. Chaque participant disposait d’un maximum de dix minutes pour réaliser un assemblage.</p>
<p>Ensuite, dix évaluateurs externes, ignorant l’objectif de l’expérience et les conditions de réalisation des assemblages, jugèrent les résultats sur photos.</p>
<p>Quatre critères furent pris en compte :</p>
<ul>
<li><p>Le caractère innovateur.</p></li>
<li><p>L’aspect esthétique.</p></li>
<li><p>L’assemblage forme-t-il un tout cohérent ?</p></li>
<li><p>À quel point l’assemblage se démarque-t-il, s’impose-t-il par rapport aux autres ?</p></li>
</ul>
<p>L’expérience de créativité conceptuelle, d’une durée de vingt minutes, s’est déroulée après avoir présenté à vingt participants le cas suivant. Un entrepreneur, sur le point d’ouvrir un restaurant de nouilles ramen, est à la recherche d’un nom à la fois original et attractif.</p>
<p>De nouveau, dix évaluateurs externes ont mesuré les caractères innovant et ludique des réponses fournies.</p>
<p>Les deux expériences démontrent que la consommation de thé a eu un effet significatif sur la créativité divergente. Pour bien marquer la valeur de leurs résultats, les chercheurs s’empressent de préciser que la méthodologie retenue (explorations spatiale et sémantique) vise à exclure les variables externes risquant de solliciter chez les participants des compétences qui ne seraient pas directement reliées à la créativité.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=398&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/235495/original/file-20180909-90553-1j9zh4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">static squarespace.</span>
</figcaption>
</figure>
<p>Finalement, ils ont pris la peine de contrôler avec précision la température à laquelle le thé noir est servi, 42 degrés. En effet, des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24530552">études</a> démontreraient que servir un thé chaud ou un thé froid n’aurait pas les mêmes effets.</p>
<p>Préparez-vous un thé à la bonne température, et dites-moi si vous avez été plus créatif pendant l’<a href="https://www.cahiersdelimaginaire.com/cahier-d-exercices/de-sylvie-gendreau-exercice-92">exercice</a> de cette semaine, <strong>créer l’effet WOW</strong>.</p>
<p>Et si jamais vous souhaitez impressionner votre entourage par une touche de poésie… inspirez-vous de ce maître de thé créatif, dans la vidéo ci-dessous.</p>
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</figure><img src="https://counter.theconversation.com/content/102892/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
Des études démontreraient que servir un thé chaud ou un thé froid n’aurait pas les mêmes effets sur la créativité.Sylvie Gendreau, Chargé de cours en créativité et innovation, Polytechnique MontréalLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/999762018-07-22T22:44:20Z2018-07-22T22:44:20ZLutter contre Alzheimer avec une tasse de café<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/228714/original/file-20180722-142428-jq4f1y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=707%2C8%2C5115%2C3875&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">LA caféine a des effets sur la mémoire et certains de ses dérivés pourraient être utiliser contre la maladie d'Alzeihmer.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/zlwDJoKTuA8">Mike Kenneally / Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Avec plus de 850,000 personnes atteintes en France, la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées représentent la <a href="http://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/72">première cause de démence dans le pays</a>. La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative caractérisée par une atteinte de la mémoire et d’autres déficits cognitifs/comportementaux : agressivité, aphasie (trouble du langage), agnosie (trouble de la reconnaissance de l’entourage), apraxie (maladresse gestuelle).</p>
<p>Si le diagnostic de probabilité de la maladie d’Alzheimer repose sur différents critères cliniques aidé par le dosage de biomarqueurs dans le liquide céphalo-rachidien, voire l’imagerie IRM ou métabolique, le diagnostic de certitude repose sur l’observation neuropathologique de plaques extraneuronales formées de peptides amyloïde (petites protéines formées normalement qui s’accumulent de manière toxique à l’extérieur des neurones) et de lésions intraneuronales composées de protéines Tau anormales (protéines favorisant normalement la communication cellulaire au sein du neurone). Ces lésions entraînent un dysfonctionnement des cellules neuronales, engendrant les troubles cognitifs.</p>
<p>Le premier facteur de risque de la maladie d’Alzheimer est le vieillissement. Néanmoins, une <a href="https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(17)31363-6/fulltext">combinaison de facteurs</a> génétiques et environnementaux joue également un rôle important.</p>
<h2>Caféine et Alzeihmer</h2>
<p>La consommation de café exerce un impact particulier sur ce risque. Le café est la boisson la plus consommée au monde après l’eau. Le café est également la première source de caféine qui reste à ce jour son constituant le <a href="https://www-ncbi-nlm-nih-gov.gate2.inist.fr/pubmed/29514871">mieux caractérisé</a>.</p>
<p>La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde. Il est bien établi qu’elle favorise les processus attentionnels, l’éveil, le traitement de l’information et a, de ce fait, un impact significatif sur les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0149763416300690">performances cognitives chez l’Homme et l’animal</a>.</p>
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<figcaption><span class="caption">Memo de Ines Scheiber, Jules Durand, Julien Becquer, Elena Dupressoir et Viviane Guimaraes (Gobelins).</span></figcaption>
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<p>Des travaux récents suggèrent également un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24413697">effet de la caféine sur les processus mnésiques</a>), et la mémoire à long terme en particulier, indépendant de ses effets attentionnels. Cette observation est à mettre en lien avec différentes études épidémiologiques proposant que la consommation habituelle de caféine <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17679672">réduit le déclin cognitif</a> au cours du vieillissement.</p>
<p>D’autres études prospectives mettent également l’accent sur la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27365148">relation inverse</a> existant entre consommation de caféine et le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Les effets protecteurs de la caféine seraient optimaux pour des doses correspondant à 3 à 4 tasses par jour.</p>
<p>De manière intéressante, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19581722">différentes études expérimentales</a> sur des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer reproduisant les lésions et les troubles de la mémoire associés démontrent un effet bénéfique de la caféine à des doses comparables, même si les effets sur les symptômes comportementaux de la maladie ont été <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29497377">récemment discutés</a>.</p>
<h2>Quels sont les mécanismes d’action de la caféine dans le cerveau ?</h2>
<p>Les cibles principales de la caféine sont des récepteurs appelés récepteurs adénosinergiques. Les effets de la caféine sont particulièrement liés à sa capacité à bloquer l’un de ces récepteurs appelé récepteur adénosinergique A2A.</p>
<p>Il y a quelques années, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25450226">notre équipe a démontré</a> que bloquer spécifiquement ce récepteur par des approches génétiques et par un dérivé chimique de la caféine réduisait les troubles de la mémoire, les troubles de la communication neuronale et les dysfonctions de la protéine Tau dans un modèle animal de la maladie d’Alzheimer.</p>
<p><a href="http://lucbuee.fr/index.html">Dans une nouvelle étude</a>, notre équipe, en collaboration avec des collègues de l’Université de Lisbonne et de Bonn, vient de démontrer que le blocage des récepteurs adénosinergiques A2A par ce même composé dérivé de la caféine <a href="https://www.alzforum.org/research-models/appswepsen1de9-0">réduisait les lésions amyloïdes</a> dans le cortex et les troubles mnésiques associés dans un modèle animal reproduisant les plaques amyloïdes.</p>
<p>Cette nouvelle étude suggère donc que les composés dérivés de la caféine ciblant les récepteurs adénosinergiques A2A agissent positivement vis-à-vis des deux lésions cérébrales caractéristiques de la maladie.</p>
<h2>Vers une piste thérapeutique chez l’humain ?</h2>
<p>L’ensemble de ces observations amène à penser que l’utilisation de molécules dérivées de la caféine serait une option thérapeutique chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Il est très intéressant de constater que ce type de molécules existe et a déjà fait l’objet d’<a href="https://www-ncbi-nlm-nih-gov.gate2.inist.fr/pubmed/29269791">essais cliniques</a> dans le contexte de la maladie de Parkinson (). Il est donc envisageable et intéressant de repositionner ces molécules dans le contexte thérapeutique de la maladie d’Alzheimer.</p>
<p>Avant d’envisager des études chez l’Homme, nous devons apporter des éléments additionnels convergents renforçant le concept qu’il est important de bloquer les récepteurs A2A. Ce sont les études expérimentales que nous menons actuellement. Nous espérons pouvoir définir une stratégie d’essai clinique dans les 3 à 5 ans à venir et réunir des financements à cette fin.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/99976/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Ces travaux ont fait l’objet d’un soutien de Vaincre Alzheimer, de l’Université de Lille (AAP International), de la région Hauts-de-France (PartenAIRR Cognadora). Le laboratoire est soutenu par le LabEx DISTALZ (development of Innovative Strategies for a Transdisciplinary Approach to Alzheimer’s Disease) dans le cadre des investissements d’avenir</span></em></p>Boire du café a des impacts sur nos capacités cognitives. La caféine est la responsable de ces effets. Des dérivés chimiques pourraient même servir de médicaments contre la maladie d’Alzeihmer.David Blum, Directeur de recherche Inserm, Université de LilleLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/770172017-05-09T23:11:35Z2017-05-09T23:11:35ZBoisson énergisante et alcool, un cocktail à risque… psychologique<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/167760/original/file-20170503-20192-whpw8p.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le mélange alcool et boisson énergisante lève les inhibitions, selon une nouvelle étude française. Un effet qui ne serait pas physiologique mais fantasmé. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/collections/147415/drinkables?photo=XuPAHFxJ2nI">Dan Gold/Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Les personnes qui mélangent alcool et boissons énergisantes voient augmenter leur risque de blessures, par comparaison à celles buvant de l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/alcool-26411">alcool</a> seul. Cette pratique est en effet associée à davantage d’accidents, davantage de bagarres, comme le conclut l’analyse <a href="https://www.eurekalert.org/pub_releases/2017-03/joso-edm031517.php">parue au mois de mars dans la revue <em>Journal of Studies on Alcohol and Drugs</em></a>, portant sur un ensemble de 13 études à travers le monde.</p>
<p>Ces boissons énergisantes, par exemple Red Bull, Monster ou Rockstar, contiennent des ingrédients considérés comme des stimulants, parmi lesquels la caféine ou le guarana. La réalité de leurs effets est <a href="http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/red-bull-donne-des-ailes-13-millions-de-dollars-pour-publicite-mensongere_1610136.html">cependant discutée depuis plusieurs années déjà</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/167780/original/file-20170503-5995-trhgeh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=565&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Canettes de boissons énergétiques.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/aukirk/8170825503/in/photolist-iiy6HC-ufgXtY-9bexCY-7VKzLT-ds2BKM-dfcERM-9K7KG2-9JJ2FN-4Nfbm7-4bfjPv-4PX5Pg-eUiEut-5FDw9P-7TBgZ5-HYMygQ-niYcpK-9sHjzH-7LTPrW">Austin Kirk/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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<p>L’expérience menée par notre équipe associant l’INSEAD (France), l’université de Colombie-Britannique (Canada) et l’université du Michigan (États-Unis), apporte des éléments nouveaux sur cette question. Dans un article à paraître dans <em>Journal of Consumer Psychology</em>, <a href="https://www.journals.elsevier.com/journal-of-consumer-psychology/forthcoming-articles/does-red-bull-give-wings-to-vodka-placebo-effects-of-marketi">déjà disponible en ligne</a>, nous montrons que l’image associée, dans l’esprit des consommateurs, à un mélange courant, celui de vodka et de Red Bull, peut en effet augmenter la sensation d’ébriété et engendrer des comportements à risque.</p>
<p>Cependant, nous suggérons, grâce à une méthodologie originale, que les effets de la boisson énergisante ne sont pas provoqués par sa composition. Ils tiendraient plutôt à des croyances que les consommateurs y rattachent – selon lesquelles la boisson énergisante augmenterait l’ivresse. Autrement dit, l’effet serait psychologique, et non pas physiologique.</p>
<h2>Des mélanges consommés par un étudiant sur deux</h2>
<p>À ce jour, de tels cocktails sont populaires dans un grand nombre de pays. Une étude menée auprès d’<a href="https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/boissons_energisantes.pdf">étudiants à Grenoble École de Management</a> montre qu’en 2011, 54 % d’entre eux (64 % des garçons et 46 % des filles) en consommaient. Cette proportion atteindrait 73 % chez les étudiants américains et 85 % chez les étudiants italiens, <a href="http://www.bmj.com/content/347/bmj.f5345">selon une étude parue dans le <em>British Medical Journal</em></a>.</p>
<p>Comparés aux consommateurs qui boivent uniquement de l’alcool, ceux qui y ajoutent une boisson énergisante ont deux fois plus de risque d’être impliqués dans des agressions sexuelles et dans des accidents de la circulation, <a href="http://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/1487124">selon un article du JAMA</a>. Dans l’étude française déjà mentionnée, la probabilité d’avoir des rapports sexuels non protégés est deux fois plus élevée parmi les étudiants qui mélangent alcool et boisson énergisante, comparés à ceux qui ne les mélangent pas.</p>
<p>Certains chercheurs en physiologie ont émis l’hypothèse d’une relation de cause à effet entre les ingrédients présents dans les cocktails et les comportements à risque. Selon eux, les boissons énergisantes, notamment en raison de leur teneur en caféine, <a href="http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0929693X10003374">masqueraient la perception de l’ivresse</a>, si bien que des consommateurs de vodka Red Bull pourraient être en état d’ébriété sans même s’en rendre compte.</p>
<p>Cette théorie a cependant été remise en question par une <a href="http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0149763414001729">méta-analyse incluant neuf études</a>. Celle-ci a montré que la quantité de caféine habituellement trouvée dans les boissons énergisantes est trop faible pour modifier les sensations des personnes en état d’ébriété.</p>
<h2>Le rôle des croyances des consommateurs</h2>
<p>Toutes ces études ont un point commun : elles ont été réalisées en « double-aveugle », c’est à dire sans que les participants sachent s’ils consommaient de l’alcool seul ou un cocktail d’alcool et de boisson énergisante. De ce fait, les chercheurs ont mis d’emblée de côté un aspect de l’effet de la boisson énergisante : l’impact psychologique qu’elle peut avoir du fait des croyances des consommateurs.</p>
<p><a href="http://faculty.insead.edu/pierre-chandon/documents/Articles/Cornil%20Chandon%20Krishna%20Placebo%20Effects%20of%20Red%20Bull%20and%20Vodka%20JCP%202017.pdf">L’étude que nous avons conçue</a> vise précisément à tenir compte, pour une fois, de cette dimension psychologique. Pour cela, nous avons recruté 154 jeunes Parisiens, consommateurs occasionnels d’alcool, sans risque connu de dépendance, et de masse corporelle comparable. Ils se sont rendus au <a href="https://centres.insead.edu/sorbonne-behavioural-lab/fr/index.cfm">Centre multidisciplinaire des sciences comportementales Sorbonne Universités–INSEAD</a>, à Paris. Au prétexte d’étudier les comportements de socialisation dans les bars, nous leur avons demandé de boire un cocktail contenant 6 cl de vodka Smirnoff (40 % d’alcool), 8 cl de boisson énergisante Red Bull Silver Edition et 16 cl d’un mélange de jus de fruits exotiques, Caraïbos Nectar Planteur.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=402&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=402&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=402&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=505&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=505&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/167781/original/file-20170503-5995-1mq223f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=505&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La marque Red Bull sponsorise des compétitions de motocross, ici aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/ericneitzel/9594447805/in/album-72157635238170746/">Eric Neitzel/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span>
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<p>Les participants étaient répartis dans trois groupes de façon aléatoire. Tous savaient qu’ils consommaient exactement le même cocktail ; seul le nom donné au cocktail changeait en fonction du groupe. Dans le premier, le cocktail était nommé « vodka Red Bull », mettant ainsi l’accent sur la présence de la boisson énergisante. Dans les autres, il était appelé « cocktail vodka » et « cocktail de fruits exotiques », sans rappeler la présence de boisson énergisante.</p>
<h2>L’intention d’aborder des jeunes femmes</h2>
<p>Après avoir attendu une demi-heure que le cocktail produise son effet, nous avons montré aux participants (tous des hommes, hétérosexuels) des photos de 15 jeunes femmes. Nous avons mesuré leur intention de les aborder et de chercher à les séduire, ainsi que leur prédiction qu’elles accepteraient de leur communiquer leur numéro de téléphone. Notre but était d’obtenir une mesure de leur confiance sexuelle.</p>
<p>Nous avons également mesuré la prise générale de risques avec un jeu d’argent, consistant à gonfler un ballon virtuel. À chaque fois que la taille du ballon augmentait, le participant gagnait potentiellement de l’argent. S’il décidait d’arrêter avant que le ballon n’éclate, le participant gagnait définitivement la somme. Par contre, si le ballon éclatait, la somme était perdue en totalité.</p>
<p>Pour finir, nous avons demandé à nos participants combien de temps ils pensaient avoir besoin d’attendre avant de pouvoir conduire une voiture sans risquer l’accident. Nous leur avons également demandé d’indiquer à quel point ils se sentaient ivres.</p>
<h2>Un même mélange, mais des sensations d’ivresse différentes</h2>
<p>Étant donné que les jeunes hommes avaient tous bu exactement la même boisson, le taux d’alcool dans leur sang était identique dans les trois groupes. Cependant, les personnes du groupe « vodka Red Bull » se sont senties 51 % plus ivres que celles des autres groupes. Et cet effet était plus fort encore parmi les participants de ce groupe qui pensaient que les boissons énergisantes augmentent les effets de l’alcool. Cette situation est caractéristique d’un effet placebo, comme celui obtenu chez un patient avec un médicament dénué de toute substance active. Ainsi, plus les croyances sont fortes chez les participants, plus les effets de la mention « vodka Red Bull » augmentent, même à consommation égale.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=622&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=622&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=622&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=782&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=782&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/167783/original/file-20170503-21641-1r6ki0y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=782&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’étude a mesuré la propension à aborder des jeunes femmes après avoir bu un mélange alcool et boisson énergisante.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/collections/787410/alcohol?photo=MxfcoxycH_Y">Michael Discenza/Unsplash</a></span>
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<p>Nous avons ensuite constaté que les jeunes hommes du groupe « vodka Red Bull » avaient pris davantage de risques dans le jeu du ballon et étaient également plus confiants sexuellement. Ce sont également des effets placebos, renforcés par les croyances des participants que le Red Bull ajouté à la vodka rend plus ivre, donc plus téméraire et moins inhibé sexuellement. Seul point positif parmi les effets constatés, la mention « vodka Red Bull » incitait les participants à attendre plus longtemps avant de prendre le volant.</p>
<p>Nos résultats montrent donc une relation de cause à effet entre le mélange de l’alcool avec la boisson énergisante et deux comportements à risque – dans les domaines de la séduction et du jeu d’argent. Ils vont dans le même sens que la méta-analyse la plus récente sur le sujet, mais poussent plus loin l’investigation en questionnant le mécanisme impliqué. Et sur ce point, notre étude plaide en faveur d’un effet psychologique, et pas physiologique.</p>
<h2>Des consommateurs plus vigilants avant de prendre le volant</h2>
<p>Un des enseignements inattendus de nos travaux tient à la plus grande prudence observé par les participants vis-à-vis de la conduite automobile. Cette attitude peut paraître contradictoire avec l’association observée dans de nombreuses études entre consommation de cocktails alcool plus boisson énergisante et accidents de la route. Cette association pourrait s’expliquer non par un lien de cause à effet, mais par l’existence <a href="https://theconversation.com/pourquoi-certains-aiment-se-mettre-en-danger-65666">d’un profil particulier chez les consommateurs de ces cocktails</a>. Une hypothèse qui mériterait davantage d’études.</p>
<p>La question qui se pose, désormais, est celle de la promotion par les fabricants d’un effet désinhibant de ces boissons, à travers le nom des marques, le sponsoring et la publicité. On sait maintenant que l’exposition des consommateurs à ces messages transforme un produit inoffensif en un placebo tout à fait actif. Si ses effets sont fantasmés, les conséquences n’en sont pas moins réelles.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/77017/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pierre Chandon a reçu, pour ses activités de recherches, des financements de l’INSEAD, de Sorbonne Universités, de l’Institut Benjamin Delessert, et de l’ANR. Il a été rémunéré par Nestec pour une conférence sur ses recherches. Il est membre, à titre bénévole, du conseil scientifique externe du Consumer Goods Forum.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Aradhna Krishna receives funding from the University of Michigan for her research. She has advised General Mills and Procter & Gamble on sensory marketing.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Yann Cornil has received funding from the Social Sciences and Humanities Research Council (Canada), from the University of British Columbia, from INSEAD, and from Institut Benjamin Delessert for his research.
</span></em></p>Une nouvelle étude française montre qu’ajouter une boisson énergisante à l’alcool augmente la prise de risques chez les jeunes. Surprise : l’effet désinhibant n’est pas réel, mais fantasmé !Pierre Chandon, Professeur de Marketing et Directeur du Centre Multidisciplinaire des Sciences Comportementales, INSEADAradhna Krishna, Dwight F Benton Professor of Marketing, University of MichiganYann Cornil, Assistant professor, marketing and behavioral science division, Sauder school of business, University of British ColumbiaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.