tag:theconversation.com,2011:/us/topics/climat-des-affaires-24666/articlesclimat des affaires – The Conversation2021-10-27T20:41:22Ztag:theconversation.com,2011:article/1705952021-10-27T20:41:22Z2021-10-27T20:41:22ZL’indicateur de climat des affaires indique un plus haut historique<p>Ces derniers mois, le niveau de confiance des entreprises augmente à nouveau en France pour atteindre 70, contre 64 au trimestre précédent et 56 en début d’année sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau est le plus haut observé depuis 2005 et le lancement de l’<a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">enquête</a> trimestrielle que nous menons conjointement avec Duke University. Il traduit l’accélération de la croissance et le rattrapage d’activité à la suite de la crise du Covid-19.</p>
<iframe title="Climat des affaires" aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-JBBgn" src="https://datawrapper.dwcdn.net/JBBgn/2/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100%!important; border: none;" height="471" width="100%"></iframe>
<p>Cette perception est confirmée par les prévisions de croissance du chiffre d’affaires des entreprises. Celles-ci s’établissent désormais à 15,2 % environ pour l’année 2022. Dans ce contexte, les entreprises envisagent également une hausse de 12,2 % de leurs investissements et de 8,6 % du nombre de leurs salariés. En complément, nous rapportons que, selon notre enquête, en moyenne, aujourd’hui, 25 % du temps de travail est réalisé à distance (en télétravail).</p>
<iframe title="Anticipations d'activité à 12mois" aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-QCM6g" src="https://datawrapper.dwcdn.net/QCM6g/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100%!important; border: none;" height="471" width="100%"></iframe>
<p>L’indicateur de solidité financière traduit lui aussi cet optimisme, en ressortant à 79 sur une échelle de zéro à cent, dépassant ainsi lui aussi les plus hauts niveaux observés depuis les débuts de l’enquête en 2005. En l’absence du plan de soutien gouvernemental, les responsables financiers estiment désormais que le degré d’optimisme ne serait que de deux points inférieur à l’actuel pour atteindre 77.</p>
<p>Alors qu’en début d’année, plus de 50 % des entreprises se déclaraient dépendantes du plan de soutien, elles ne sont plus que 20 % aujourd’hui, dont la moitié seulement pourraient connaître des difficultés en cas de retrait des autorités. Cette observation semble justifier une sortie à court terme des aides gouvernementales. Cependant, un suivi ciblé des entreprises les plus fragiles apparaît comme nécessaire.</p>
<h2>L’Amérique plus pessimiste</h2>
<p>En Europe, le climat des affaires ressort aussi en hausse et atteint 76, contre 70 au trimestre précédent et 62 en début d’année, toujours sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau constitue également un record historique, bien au-dessus du niveau observé avant la crise du Covid-19.</p>
<p>L’Europe reste notamment portée par l’Allemagne, où le climat des affaires atteint 76 au troisième trimestre 2021. À l’inverse, au Royaume-Uni, qui a été frappé par plusieurs pénuries importantes, le moral des directeurs financiers reste au plus bas, à 49.</p>
<p>De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, nous observons un net recul du climat des affaires, qui tombe à 59 sur une échelle de zéro à cent, contre 69 au trimestre précédent et 68 en début d’année. Il s’agit du plus grand écart en faveur de l’Europe depuis 2005. Cette baisse pourrait anticiper un ralentissement de l’activité américaine après le fort rebond de sortie de crise.</p>
<p>Dans ce contexte, les responsables financiers américains s’attendent à une augmentation des ventes d’environ 10,9 % et du nombre d’employés d’environ 5,6 %.</p>
<iframe title="Évolution comparative du climat des affaires en Europe et aux États-Unis" aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-RMTdj" src="https://datawrapper.dwcdn.net/RMTdj/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100%!important; border: none;" height="471" width="100%"></iframe>
<p>Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement (« bullwhip effect », l’effet coup de fouet) semblent aujourd’hui se renforcer. En France, plus de trois entreprises sur quatre qui nous ont répondu ce trimestre nous ont dit qu’elles rencontraient ce type de difficultés. En Allemagne, ce chiffre se maintient à neuf sur dix, comme au trimestre précédent.</p>
<p>De même, comme nous le rapportions au <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-limpact-de-la-crise-de-la-covid-19-est-efface-164800">trimestre précédent</a>, la demande croissante en matières premières et matériaux crée des pressions inflationnistes visibles désormais par la majorité des entreprises. En France, 75 % des entreprises déclarent être confrontées à une hausse des prix des intrants, et ce chiffre ressort à près de 90 % en Allemagne. Nous continuons de penser que ces pressions inflationnistes pourraient se diffuser dans l’économie via un réajustement des prix de vente dès la fin d’année 2021.</p>
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<p><em>L’enquête mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 5 questions). Elle recueille près de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Des données de l’enquête Duke University – Réserve fédérale de Richmond et Atlanta sont utilisées pour comparaison.</em></p>
<p><em>Voir <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">ici</a> les résultats complets de cette enquête. Prochaine enquête <a href="http://ceocfo.org/French.htm">courant janvier 2022</a></em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/170595/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les entreprises françaises ne sont aujourd’hui plus que 20 % à se déclarer dépendantes des aides d’État.Philippe Dupuy, Professeur au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1648002021-07-22T23:37:38Z2021-07-22T23:37:38ZClimat des affaires : l’impact de la crise de la Covid-19 est effacé<p>En France, avec la fin des restrictions et la montée en puissance de la campagne de vaccination, le niveau de confiance mesuré par notre enquête trimestrielle, qui s’est déroulée du 28 juin au 16 juillet 2021, bondit de 8 points. Mesuré sur une échelle de zéro à cent (cent indiquant une confiance maximale), il atteint 64 au second trimestre 2021 contre 56 à la fin du premier trimestre 2021.</p>
<iframe title="Le niveau de confiance bondit de 8 points au second semestre 2021" aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-KuSiu" src="https://datawrapper.dwcdn.net/KuSiu/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width : 0 ; min-width : 100 % !important ; border : none ;" height="400" width="100%"></iframe>
<p>Ce niveau de confiance qui reste à confirmer se trouve désormais supérieur aux niveaux observés lorsque la crise de la Covid-19 a commencé. La confiance n’atteignait en effet que 62 début mars 2020. Ces chiffres paraissent indiquer une reprise relativement dynamique à moyen terme de l’activité sans risque de récession.</p>
<h2>Niveaux supérieurs à l’avant-crise</h2>
<p>Cette perception semble d’ailleurs confirmée par les prévisions de croissance du chiffre d’affaires des entreprises. Celles-ci s’établissent désormais à 12 % environ pour l’année 2021 et pour l’année 2022.</p>
<iframe title="L’optimisme rejaillit sur les prévisions de croissance des entreprises" aria-label="Tracé de la flèche" id="datawrapper-chart-QBdhK" src="https://datawrapper.dwcdn.net/QBdhK/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width : 0 ; min-width : 100 % !important ; border : none ;" height="255" width="100%"></iframe>
<p>Dans ce contexte, les entreprises envisagent une hausse de 8,5 % de leurs investissements et de 6 % du nombre de leurs salariés. L’indicateur de solidité financière traduit lui aussi cet optimisme en ressortant à 71 sur une échelle de zéro à cent et en dépassant lui aussi les niveaux observés début 2020.</p>
<p>À l’échelle européenne, le climat des affaires bondit également pour atteindre 70 contre 62 au trimestre précédent. Ce niveau s’avère très supérieur à celui observé avant la crise de la Covid-19. L’Europe se voit notamment tirée par l’Allemagne dont le climat des affaires atteint 75 au second trimestre 2021.</p>
<iframe title="Aux États-Unis comme en Europe, l’optimisme affiché s’approche des valeurs les plus élevées depuis 15 ans " aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-SzI56" src="https://datawrapper.dwcdn.net/SzI56/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width : 0 ; min-width : 100 % !important ; border : none ;" height="350" width="100%"></iframe>
<p>À titre de comparaison, aux États-Unis, le climat des affaires semble se stabiliser aux environs de 69 contre 68 au trimestre précédent selon l’enquête de la Réserve fédérale de Richmond et D’Atlanta. Cela indique une reprise économique marquée pour l’année 2021.</p>
<p>L’indicateur de solidité financière s’établit outre-Altlantique à 74,9 selon cette même enquête. C’est à peine 0,1 point de moins que de la valeur la plus élevée observée depuis 2000. Dans ce contexte, les responsables financiers américains attendent une hausse des chiffres d’affaires d’environ 9 % et une hausse du nombre de salariés d’environ 6 %.</p>
<h2>Risque inflationniste</h2>
<p>La reprise économique provoque cependant des tensions sur les chaînes d’approvisionnement (on parle de « bullwhip effect ») comme nous l’évoquions déjà au <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-le-faux-semblant-dun-retour-a-la-normale-158795">trimestre précédent</a>. En France, 74 % des entreprises qui nous ont répondu ce trimestre déclarent faire face à ce type de tensions. Elles n’étaient que 62 % au trimestre précédent.</p>
<p>Plus frappant encore, l’ensemble de ces entreprises estime désormais que les tensions pourraient ralentir voire remettre en question la normalisation de leur activité. Moins de 40 % des entreprises nous avaient fait cette réponse au trimestre précédent.</p>
<p>Avec l’intensification de la reprise économique, l’effet est désormais visible dans la plupart des secteurs économiques et la plupart des pays. C’est en Allemagne que l’effet semble le plus fort puisque plus de 90 % des entreprises le mentionnent lorsqu’on les interroge.</p>
<p>De même, la demande croissante en matières premières et matériaux crée des pressions inflationnistes visibles désormais par la majorité des entreprises. En France, 78 % des entreprises déclarent être confrontées à une hausse des prix des intrants.</p>
<p>Ce chiffre ressort à près de 90 % en Allemagne et ces pressions inflationnistes pourraient se diffuser dans l’économie via un réajustement des prix de vente dès la fin d’année 2021.</p>
<h2>Dépendance aux aides</h2>
<p>Enfin, nous avons à nouveau demandé aux responsables financiers d’imaginer un scénario alternatif dans lequel il n’y aurait pas d’aide financière de l’État. Dans ce cas, en France, l’indicateur de solidité financière de l’entreprise ressortirait à 63 sur une échelle de zéro à cent, en hausse par rapport au niveau de 56 observé au trimestre précédent. Pour rappel, l’indicateur de solidité financière, tenant compte des aides de l’État, ressort à 71 pour ce trimestre en France.</p>
<p>La part des entreprises dépendantes ou fortement dépendantes des aides gouvernementales recule aussi pour atteindre 41 % contre un peu plus de 50 % au trimestre précédent. Sans les aides de l’État, celles-ci afficheraient un niveau de solidité financière de 46 sur une échelle de zéro à cent, inchangé par rapport au trimestre dernier.</p>
<p>Si la reprise économique semble profiter à un plus grand nombre d’entreprises, une part importante d’entre elles reste ainsi encore dépendante des aides gouvernementales, repoussant toujours plus loin une sortie définitive des plans de soutien à l’économie.</p>
<hr>
<p>_L’enquête mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 5 questions). Elle recueille près de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Des données de l’enquête Duke University – Réserve fédérale de Richmond et Atlanta sont utilisées pour comparaison.</p>
<p><em>Voir <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">ici</a> les résultats complets de cette enquête</em></p>
<p>_Prochaine enquête <a href="http://ceocfo.org/French.htm">courant septembre 2021</a></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/164800/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le climat des affaires semble désormais très favorable à la croissance et aux États-Unis. La reprise se trouve cependant menacée par des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et sur les prix.Philippe Dupuy, Professeur au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1587952021-04-13T19:30:01Z2021-04-13T19:30:01ZClimat des affaires : le faux-semblant d'un retour à la normale<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/394478/original/file-20210412-17-i1s2zo.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C3456%2C2302&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les entreprises espèrent une hausse de 10&nbsp;% de leur chiffre d’affaires au cours de l’année 2021.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/analysis-stock-market-graphs-60396619">Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>En France, le niveau de confiance mesuré par notre enquête trimestrielle reprend de la hauteur pour s’établir à 56 (sur une échelle de zéro à cent) à la fin du premier trimestre 2021, contre 50,5 au dernier trimestre 2020. Même si ce niveau reste inférieur aux valeurs observées avant la crise de la Covid-19 (la confiance atteignait 62 début mars 2020), il semble indiquer une reprise relativement dynamique à moyen terme, sans risque de récession.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=389&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=389&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=389&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=489&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=489&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/394469/original/file-20210412-21-129cu67.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=489&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Graphique 1 : Climat des affaires et anticipations d’activité à 12 mois.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur (D.R)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Nos résultats révèlent en outre que les anticipations de croissance du chiffre d’affaires des entreprises retrouvent désormais les valeurs observées début 2020. Les entreprises espèrent observer un bond de 10 % du chiffre d’affaires sur l’année 2021. Dans ce contexte, elles envisagent une hausse de 12 % de leurs investissements et d’environ 5 % du nombre de leurs salariés. L’indicateur de solidité financière traduit lui aussi cet optimisme en ressortant à 73 sur une échelle de zéro à cent et dépassant désormais les niveaux observés début 2020.</p>
<p>En Europe, le climat des affaires ressort inchangé à 62, en ligne avec les valeurs observées avant la crise de la Covid-19. En comparaison, aux États-Unis, le climat des affaires fait un bond significatif pour atteindre 67,7 contre 61,6 au trimestre précédent pour l’économie dans son ensemble. Il s’établit à 73,2 contre 71 pour la solidité de l’entreprise.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=412&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=412&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=412&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=518&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=518&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/394470/original/file-20210412-17-sgc31m.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=518&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Graphique 2 : Climat des affaires.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur (D.R)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>En particulier, une majorité d’entreprises estime que la reprise de la croissance économique est toute proche et peu dépendante du plan de soutien fédéral. Elles sont néanmoins encore peu nombreuses à investir afin d’augmenter leurs capacités de production.</p>
<h2>Des risques subsistent</h2>
<p>Le rebond récent du commerce mondial a créé des tensions sur les chaînes d’approvisionnement (« bullwhip effect ») provoquant de nombreux retards de livraison comme ce fut par exemple le cas dans certains pays pour les vaccins contre la Covid-19.</p>
<p>En France, 62 % des entreprises qui nous ont répondu ce trimestre déclarent faire face à ce type de tensions sur la chaîne de livraison et elles sont 39 % à estimer que ces retards pourraient ralentir voire remettre en question la normalisation de leur activité.</p>
<p>De même, alors que de nombreux responsables financiers restent optimistes quant à la solidité financière de leur entreprise, il ressort de notre enquête que pour une bonne moitié d’entre elles, cette solidité dépend fondamentalement du plan d’aide gouvernemental et en particulier des prêts garantis par l’État (PGE), contrairement aux résultats obtenus pour les États-Unis. Dès lors, la gestion de la sortie de crise et notamment la fin des aides publiques seront sans aucun doute des éléments majeurs favorisant ou non la pérennité de la reprise.</p>
<p>Ainsi, nous avons demandé aux entreprises d’imaginer un scénario alternatif dans lequel il n’y aurait pas d’aide financière de l’État. Dans ce cas, l’indicateur de solidité financière de l’entreprise ressort à 56 environ contre 73 observé actuellement. L’impact serait particulièrement important pour un peu plus de 50 % des entreprises.</p>
<p>Dans ce sous-échantillon, sans aide de l’État, l’indicateur ressortirait à 46 seulement, au plus bas des niveaux observés durant le premier confinement au printemps 2020. Cette moitié de l’économie pourrait mettre un temps important à retrouver son autonomie financière laissant planer un doute sur sa capacité à conserver des relations d’affaires solides (clients – fournisseurs) comme indiqué dans <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-une-deuxieme-vague-presque-indolore-152507">notre enquête du trimestre précédent</a>.</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">grenoble-em.com</a></em></p>
<p><em>Prochaine enquête courant juin 2021 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org</a></em></p>
<hr>
<p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University – Grenoble École de Management soutenue par la DFCG qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille près de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a></em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/158795/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les entreprises anticipent un rebond marqué de l’activité mais les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et la gestion de la sortie de crise pourraient venir contrarier cet optimisme.Philippe Dupuy, Professeur au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1525072021-01-03T16:10:33Z2021-01-03T16:10:33ZClimat des affaires : une deuxième vague presque indolore<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/376567/original/file-20201223-49111-uz4oin.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=17%2C10%2C965%2C655&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Dans de nombreuses zones économiques du monde, les entreprises anticipent un fort rebond de l’actualité dans les prochains mois.
</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutter_M / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Le niveau de confiance reste très largement inchangé depuis la sortie du premier confinement au mois de mai dernier. Notre indicateur ressort à 50,5 sur une échelle de zéro à cent en France, et ce malgré le deuxième confinement du mois de novembre. Ce niveau de confiance indique une croissance à venir faible de l’économie française mais pas de risque de récession à court terme.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=686&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=686&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=686&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=862&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=862&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/376561/original/file-20201223-23-u1gf4f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=862&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
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</figure>
<p>Cette statistique est à prendre cependant avec précaution tant la dispersion des réponses reste importante : si deux tiers des réponses se situent entre 32 et 68, un tiers se situent au-dessus ou au-dessus de ces valeurs. Cela traduit l’incertitude que ressentent les responsables financiers actuellement. Côté entreprise, l’indicateur de solidité financière ressort à nouveau en hausse à 70 dépassant désormais les niveaux observés début 2020 avant la crise de la Covid-19.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=502&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=502&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=502&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=630&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=630&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/376562/original/file-20201223-15-14rj3m1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=630&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
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<p>En Europe, le climat des affaires ressort à 59 contre 56 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau est désormais en ligne avec les valeurs observées avant la crise de la Covid-19, il est notamment tiré par les pays du Nord. L’Allemagne, par exemple affiche un climat des affaires de 71 contre 68 au trimestre précédent.</p>
<p>L’irruption d’une nouvelle vague de l’épidémie de la Covid-19 et le déroulé de l’élection présidentielle n’ont pas eu d’effet sur le climat des affaires aux États-Unis. Celui-ci ressort à 61,6 contre 61 au trimestre précédent pour l’économie dans son ensemble et à 71 contre 70,4 pour la solidité de l’entreprise. Les réponses sont très dispersées indiquant là aussi un niveau élevé d’incertitude.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=360&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=360&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=360&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=452&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=452&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/376563/original/file-20201223-17-14i3hwv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=452&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Climat des affaires mondial.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
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<p>Pour finir, au niveau mondial, l’indicateur d’optimisme retrouve aussi des niveaux pré-crise mais les disparités sont toujours aussi importantes entre, par exemple, les pays du nord de l’Europe où la confiance est forte et l’Amérique latine où elle est au plus bas. Aucune zone économique ne semble réellement pouvoir prendre le relais de la croissance avant plusieurs trimestres.</p>
<h2>Une croissance forte en 2021 et en 2022 ?</h2>
<p>En France, les perspectives de croissance du chiffre d’affaires pour l’année 2021 ressortent à environ 9 % selon le scénario central contre un recul d’environ 5 % en 2020. Cette anticipation du rebond du chiffre d’affaires et assez stable puisqu’elle ressortait à +10 % lors de notre dernière enquête en septembre. Au-delà, les entreprises s’attendent à une accélération du rythme de l’activité en 2022 avec une croissance du chiffre d’affaires qui pourrait atteindre 11 % pour le scénario central.</p>
<p>Nous retrouvons la même dynamique sur l’ensemble des variables que nous mesurons que ce soit en France ou en Allemagne. De même, aux États-Unis, les entreprises anticipent une hausse du chiffre d’affaires de 8,7 % en moyenne en 2021 avec une marge d’incertitude forte qui fait varier les prévisions de – 1,6 % dans un scénario pessimiste à 13,7 % pour le scénario optimiste.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=482&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=482&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=482&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=606&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=606&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/376564/original/file-20201223-13-lkbdgf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=606&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
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</figure>
<p>Alors que de nombreux responsables financiers restent optimistes quant à la solidité financière de leur entreprise, les réponses sont plus mitigées lorsqu’on les interroge sur la solidité financière de leurs partenaires clients et fournisseurs. En particulier, 90 % des entreprises s’inquiètent un peu ou beaucoup de la solvabilité de leurs clients, ce chiffre restant stable depuis plusieurs mois désormais, et ce malgré le plan de relance et de soutien à l’économie du gouvernement. Ce type de craintes pourrait rendre les entreprises attentistes et fragiliser la reprise.</p>
<p>En complément, nous observons que la crise de la Covid-19 a eu un effet catalyseur sur l’adoption de nouvelles technologies et d’automatisation des tâches dans les entreprises. Ainsi, 35 % des entreprises en France déclarent avoir changé leurs procédures et avoir eu recours à plus de technologie pour traverser la crise. Ce chiffre ressort à 20 % en Allemagne et à 52 % aux États-Unis.</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">grenoble-em.com</a></em></p>
<p><em>Prochaine enquête mars 2021 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org</a></em></p>
<hr>
<p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University – Grenoble École de Management soutenue par la DFCG qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 800 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Vous pouvez consulter les <a href="https://www.grenoble-em.com/barometre-du-climat-mondial-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a></em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/152507/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Ce niveau de confiance indique une croissance à venir faible de l’économie française mais pas de risque de récession à court terme.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1481392020-10-18T15:56:13Z2020-10-18T15:56:13ZClimat des affaires : malgré le contexte, le retour de la confiance se confirme<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/363771/original/file-20201015-23-c87xpn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=24%2C9%2C1226%2C806&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les entreprises françaises anticipent une hausse moyenne de la masse salariale d’environ 3,2&nbsp;% en 2021.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/fr/illustrations/homme-d-affaires-t%C3%A9l%C3%A9phone-mobile-2365538/">Gerd Altmann / Pixabay</a>, <a class="license" href="http://artlibre.org/licence/lal/en">FAL</a></span></figcaption></figure><p>En France, le niveau de confiance du climat des affaires se maintient actuellement autour de 50 sur une échelle de zéro à cent, et ce malgré la reprise, depuis la rentrée, de l’épidémie de la Covid-19. Ce niveau de confiance (enregistré avant l’annonce de nouvelles restrictions, le 14 octobre) indique une croissance à venir faible de l’économie française, mais pas de risque de récession à court terme.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=720&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=720&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=720&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=905&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=905&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/363467/original/file-20201014-21-fky11w.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=905&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en France (observations mensuelles).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
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</figure>
<p>Si cette trajectoire se confirme, le choc du confinement et de la mise sous coma artificiel de l’activité au mois de mars dernier serait rapidement absorbé par une période de rebond vif, débouchant sur une croissance quasi-nulle.</p>
<p>Signe particulièrement frappant de cet optimisme, l’indicateur de solidité financière de l’entreprise ressort à nouveau à 66 contre 41 au plus fort de la crise sur une échelle de zéro à cent. Cet indicateur est sans aucun doute porté par le <a href="https://www.gouvernement.fr/plan-de-soutien-470-milliards-d-euros-pour-proteger-les-entreprises-et-les-salaries">plan de soutien gouvernemental</a>.</p>
<h2>L’élection américaine ne pèse pas</h2>
<p>En Europe, le climat des affaires ressort à 56 contre 52 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau n’est que légèrement en dessous du niveau moyen observé courant 2019. La hausse est particulièrement élevée dans les pays du nord comme l’Allemagne, le Danemark ou la Norvège qui affichent une moyenne de 68.</p>
<figure class="align-left ">
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<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis (observations trimestrielles).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires ressort à 61 contre 59 au trimestre précédent. Ni la perspective de l’élection présidentielle de novembre ni la crise de la Covid-19, ne semblent ainsi impacter la marche en avant de l’économie américaine.</p>
<figure class="align-right ">
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<figcaption>
<span class="caption">Climat des affaires mondial pondéré par le PIB (PIB à prix constants en USD source : Banque mondiale).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>À l’échelle mondiale, l’indicateur d’optimisme retrouve aussi des niveaux pré-crise, mais les disparités restent toujours aussi importantes entre, par exemple, les pays du nord de l’Europe où la confiance est forte et l’Amérique latine où elle est au plus bas.</p>
<p>Aucune zone économique ne semble réellement pouvoir prendre le relais de la croissance avant plusieurs trimestres.</p>
<h2>Une reprise vigoureuse en 2021</h2>
<p>Le rebond des indicateurs de confiance se traduit par une amélioration des chiffres prévisionnels. En France, par exemple, les perspectives de croissance du chiffre d’affaires pour l’année 2020 ressortent désormais à environ – 4,5 % selon le scénario central, contre des anticipations de l’ordre de – 7,5 % à la sortie du confinement en mai.</p>
<p>Au-delà, les entreprises françaises s’attendent à un fort rebond de l’activité pour 2021 avec une croissance du chiffre d’affaires qui pourrait atteindre 10 % pour le scénario central, compris entre 3,5 % pour le scénario pessimiste et 15 % pour le scénario optimiste.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=288&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=288&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=288&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=361&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=361&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/363474/original/file-20201014-19-i8ido8.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=361&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Variation du chiffre d’affaires, de l’investissement, du nombre d’employés et de la masse salariale attendus à 12 mois en pourcentage en France.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Nous retrouvons la même dynamique sur l’ensemble des variables que nous mesurons. En particulier, si le nombre de salariés pourrait baisser d’environ 2 % sur l’année en cours, 2021 devrait voir, selon les anticipations des entreprises, une reprise des embauches et une hausse moyenne de la masse salariale d’environ 3,2 %.</p>
<p>Enfin, les entreprises prévoient désormais une hausse des investissements de l’ordre de 7 % sur 2021. À titre de comparaison, les entreprises américaines anticipent une baisse de 0,2 % de leurs chiffres d’affaires en 2020 avant un rebond de 8,7 % en 2021.</p>
<h2>Les partenaires inquiètent toujours</h2>
<p>Les indicateurs de confiance pointent tous vers une reprise rapide de l’activité mais l’inquiétude demeure quant aux relations d’affaires avec les clients et fournisseurs.</p>
<p>Lorsqu’on interroge les entreprises, elles sont encore près de 90 % en France à nous dire leurs doutes sur la solidité financière de leurs partenaires quotidiens (clients et fournisseurs). Dans ce contexte, il semble difficile de parier sur une reprise forte de l’activité dans les mois qui viennent.</p>
<p>Il en est de même aux États-Unis où seulement la moitié des entreprises espèrent avoir retrouvé en 2022 un chiffre d’affaires équivalent à celui qu’elles affichaient avant la crise. Comme le notait récemment le <a href="https://www.imf.org/fr/Publications/WEO/Issues/2020/09/30/world-economic-outlook-october-2020">FMI</a>, il est probable que la reprise sera longue à venir, inégale à travers les pays et d’un caractère incertain.</p>
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<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">grenoble-em.com</a></em>
<em>Prochaine enquête courant décembre 2020 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org</a></em></p>
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<p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University – Grenoble École de Management soutenue par la DFCG qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 800 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Vous pouvez consulter les <a href="https://www.grenoble-em.com/barometre-du-climat-mondial-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a></em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/148139/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>À l’échelle mondiale, l’indicateur d’optimisme retrouve des niveaux d’avant crise. Les entreprises s’attendent à un fort rebond de l’activité en 2021.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1428452020-07-19T19:08:57Z2020-07-19T19:08:57ZClimat des affaires : le retour de la confiance n’empêchera pas la crise<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/347912/original/file-20200716-31-zkzejd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=32%2C10%2C904%2C538&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L’indicateur a retrouvé courant juin les niveaux observés avant la crise du Covid-19, traduisant un soulagement lié à la stagnation de la crise.</span> <span class="attribution"><span class="source">Fizkes / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Le niveau de confiance a fortement rebondi en France depuis les points bas atteints courant avril. Il s’établit désormais à 49,2 contre 38,0 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent, selon la dernière <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">enquête</a> Duke University – Grenoble École de Management sur le climat des affaires mondial.</p>
<p>Ce niveau de confiance indique désormais une stagnation de l’activité pour les mois à venir plus qu’une anticipation de récession marquée de l’économie.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=740&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=740&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=740&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=931&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=931&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347896/original/file-20200716-29-1dtqlh6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=931&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en France (observations hebdomadaires).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Signe marquant du retour d’une certaine confiance, l’indicateur de solidité financière de l’entreprise ressort à 66 contre 41 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. Cet indicateur, porté notamment par le plan de soutien gouvernemental, a retrouvé courant juin les niveaux observés avant la crise du Covid-19.</p>
<p>En Europe, le climat des affaires ressort à 52 contre 37 au trimestre précédent. C’est en Allemagne que nous observons le rebond le plus fort avec un niveau de confiance de 65 contre 39 au trimestre précédent.</p>
<h2>Un rebond marqué aux États-Unis aussi</h2>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=444&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=444&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=444&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=557&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=557&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347898/original/file-20200716-33-1ozjzvm.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=557&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Évolution du climat des affaires en Europe et aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>D’un point de vue historique, le choc de confiance en Europe est supérieur à celui provoqué par la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008. Mais le rebond observé désormais est lui aussi historique par sa vigueur.</p>
<p>Aux États-Unis, la diffusion rapide de l’épidémie n’affecte pas les milieux économiques : le climat des affaires rebondit ici aussi fortement pour atteindre 59,8 contre 42 au trimestre précédent.</p>
<p>Pour finir, au niveau mondial, le choc de confiance et le rebond observés sont également plus importants qu’en 2008-2009.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=394&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=394&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=394&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=496&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=496&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347899/original/file-20200716-37-9rzer4.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=496&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Climat des affaires mondial pondéré par le PIB.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Cependant, ils cachent des disparités importantes entre, par exemple, les États-Unis où la confiance est forte et l’Amérique latine où elle est au plus bas.</p>
<p>Malgré des chiffres de confiance parfois élevés, il est à craindre qu’aucune zone économique ne puisse réellement prendre le relais de la croissance avant plusieurs trimestres.</p>
<p>Les indicateurs de confiance pointent tous vers une reprise rapide de l’activité qui dans les graphiques prendrait la forme d’un V. Ce scénario semble pourtant peu probable, car la réanimation de l’économie devrait prendre de longs mois.</p>
<h2>Inquiétudes quant aux partenaires</h2>
<p>En particulier, les entreprises pourraient attendre longtemps avant de relancer des projets d’envergure avec des partenaires industriels dont elles voudront s’assurer avant tout de la solidité financière.</p>
<p>Le danger n’est pas réellement le trou d’air de production que nous vivons actuellement, mais bien son impact à moyen terme sur les relations d’affaires. Les banques avaient montré des réticences à se prêter de l’argent à la suite de la faillite de Lehman Brothers en 2008. La confiance avait soudainement disparu.</p>
<p>Comment n’en serait-il pas de même aujourd’hui entre les entreprises qui subissent pertes de chiffre d’affaires et de trésorerie ?</p>
<p>Or, lorsqu’on interroge les entreprises dans le monde entier, elles sont près de 90 % à nous dire qu’elles s’inquiètent encore aujourd’hui, 4 mois après le début de la crise, de la solidité financière de leurs partenaires quotidiens (clients et fournisseurs).</p>
<p>Plus localement, aux États-Unis, le rebond des indices de confiance s’accompagne d’une hausse des anticipations de récession. Ainsi, aujourd’hui plus de 60 % des responsables financiers américains envisagent une récession d’ici la fin de l’année 2020.</p>
<h2>Un rebond invisible dans les prévisions</h2>
<p>Le rebond des indicateurs de confiance ne se traduit pas encore dans les chiffres prévisionnels. En France, par exemple, les perspectives de croissance du chiffre d’affaires pour l’année 2020 restent orientées à la baisse à environ – 7 % selon le scénario central. Mais dans un scénario pessimiste, le chiffre d’affaires moyen pourrait baisser de 14,5 % par rapport à 2019.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=387&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=387&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=387&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=486&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=486&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347905/original/file-20200716-21-erda1i.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=486&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Évolution hebdomadaire des anticipations d’activité à 12 mois.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour mémoire, les entreprises tablaient encore sur une progression d’environ 4 % des revenus début mars 2020 avant le confinement. En conséquence, les entreprises prévoient une contraction des investissements de l’ordre de 8 % ainsi qu’une baisse de la masse salariale d’environ 3 % sur l’année 2020.</p>
<p>Enfin, les entreprises prévoient désormais une baisse du nombre de salariés d’environ 2 % sur l’année. Au niveau mondial, le choc anticipé reste plus important dans certaines régions, avec des anticipations de baisse des chiffres d’affaires de l’ordre de 25 % pour les scénarios les plus pessimistes notamment en Amérique du Sud.</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="https://www.cfosurvey.org/release/">cfosurvey.org</a>. Prochaine enquête du 09 septembre au 30 septembre 2020 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org</a>.</em></p>
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<p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University – Grenoble École de Management soutenue par la DFCG qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a></em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142845/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les responsables financiers se disent nettement plus optimistes qu’à la fin du premier trimestre, mais hésitent toujours à relancer les projets d’envergure.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1365252020-04-20T04:07:09Z2020-04-20T04:07:09ZClimat des affaires : une dégradation bien amorcée avant le confinement<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/328454/original/file-20200416-192725-qdv2fg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=1%2C2%2C997%2C684&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Début mars, les responsables financiers tablaient encore sur une progression moyenne d’environ 4% de leurs chiffres d'affaires pour l'année 2020. Aujourd'hui, le recul moyen anticipé se situe entre 4% et 6%.
</span> <span class="attribution"><span class="source">KieferPix / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management soutenue par la DFCG qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a>.</em></p>
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<p>En Europe, les entreprises ont signalé une dégradation du climat des affaires dès le début du mois de mars. Notre indicateur de confiance macro avait déjà perdu 10 points avant la période d’adoption des mesures de confinement (10–17 mars).</p>
<p>Il perd 20 points supplémentaires dans la semaine des annonces avant de rebondir légèrement en fin de mois pour s’établir à 37,0 contre 60 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent.</p>
<p>Par un effet de calendrier favorable, notre enquête trimestrielle a saisi l’impact du confinement, au jour le jour, sur la confiance des responsables financiers en entreprise. Les programmes massifs de soutien financier des États à l’économie devraient pouvoir amortir, dans un premier temps, le choc du confinement. Les participants à l’enquête perçoivent ainsi une dégradation de la santé financière de leur entreprise mais celle-ci reste proche de 50 (47) contre 65 en début de mois. La réanimation de l’économie, actuellement en arrêt artificiel, devrait néanmoins être longue.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=379&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=379&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=379&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=477&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=477&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/328324/original/file-20200416-192693-cpvl5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=477&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe pour l’économie en général (macro) et pour leur entreprise.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Une contraction des investissements attendue</h2>
<p>Au cours du mois de mars, les entreprises ont révisé régulièrement leurs prévisions de chiffre d’affaires pour l’année 2020. Alors que les responsables financiers tablaient encore sur une progression d’environ 4 % des revenus début mars, les derniers chiffres disponibles pour début avril indiquent un recul moyen anticipé entre 4 % et 6 % pour l’année 2020.</p>
<p>En conséquence, les entreprises prévoient une contraction des investissements ainsi qu’une baisse de la masse salariale. Les entreprises prévoient également moins d’embauche pour les 12 mois à venir, mais pas encore de licenciement.</p>
<figure class="align-center zoomable">
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<figcaption>
<span class="caption">Variation du chiffre d’affaire attendue à 12 mois en pourcentage en Europe.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
</figcaption>
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<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=406&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=406&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=406&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=510&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=510&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/328327/original/file-20200416-192715-8wy6c1.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=510&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Variations du chiffre d’affaires (C-A), des investissements (Invest.), du nombre d’employés (Emploi) et de la masse salariale (Salaire) attendues à 12 mois en pourcentage en Europe.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
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</figure>
<p>D’un point de vue historique, le choc de confiance en Europe est supérieur à celui provoqué par la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008. L’indicateur de confiance avait alors chuté brutalement pour s’établir à 43 contre 54 durant l’été 2008 et 65 un an auparavant.</p>
<h2>Lourde dégradation aux États-Unis</h2>
<p>Aucun pays européen n’est bien évidemment épargné. Nous relevons par exemple un niveau d’optimisme de 38 pour la France, 39 pour l’Allemagne, 31 pour l’Italie et pour finir 32 pour le Royaume-Uni.</p>
<p>Le constat est d’ailleurs le même aux États-Unis, où le climat des affaires a lourdement chuté pour atteindre 42 début avril contre 66 au trimestre précédent.</p>
<figure class="align-center zoomable">
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<figcaption>
<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ces niveaux suggèrent une récession marquée de l’économie pour les trimestres à venir. En clair, à l’effet immédiat de l’arrêt d’une partie de l’activité économique sur la production devrait venir s’ajouter un effet plus classique de ralentissement de l’investissement lié à la baisse attendue des revenus et à l’incertitude du moment révélée par les indicateurs de confiance. La consommation des ménages devrait aussi ralentir sous l’effet d’une baisse des revenus du travail et de possibles hausses d’impôt.</p>
<p>Lors de la précédente récession, notre indicateur de confiance était resté environ 6 mois en dessous du niveau de 50 pour une récession de 4,0 % en zone euro en 2009 selon Eurostat.</p>
<h2>Quelques points positifs…</h2>
<p>Principale conséquence de cet effet de cumul : il faudra un nombre important de trimestres pour retrouver le rythme de production d’avant crise. À partir de 2009, il avait fallu attendre une dizaine de trimestres en zone euro pour retrouver ces niveaux mais près de 20 en France (source Insee). La découverte rapide d’un vaccin ou de traitements efficaces semblent les seuls moyens pour rétablir la confiance à court terme et raccourcir les délais d’attente avant la reprise.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=431&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=431&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=431&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=542&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=542&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/328335/original/file-20200416-192749-1hlfc8g.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=542&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Pondéré par le PIB (à prix constants en USD).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur à partir de données de la Banque mondiale</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour finir, au niveau mondial, le choc de confiance est également plus important qu’en 2008-2009. Il a conduit les entreprises à réviser leurs anticipations de manière significative sur la fin du mois de mars. En particulier, aux États-Unis les investissements et les salaires sont désormais attendus en forte baisse. Il est à craindre qu’aucune zone économique ne puisse réellement prendre le relais de la croissance avant plusieurs trimestres.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=316&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=316&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=316&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=397&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=397&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/328351/original/file-20200416-192715-g4km5d.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=397&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Variations du chiffre d’affaires (C-A), des investissements (Invest.), du nombre d’employés (Emploi) et de la masse salariale (Salaire) attendues à 12 mois en pourcentage Aux États-Unis et en Asie.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Les points positifs sont, à l’heure actuelle, peu nombreux mais ils existent bel et bien. En particulier, une petite majorité d’entreprises à travers le monde anticipait déjà, avant la crise sanitaire, un ralentissement de l’activité, voire une <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-le-candidat-trump-devrait-faire-face-a-une-recession-124439">récession en 2020</a>.</p>
<p>Elles s’y étaient dès lors préparées en accumulant des réserves de liquidités comme le soulignait notre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-les-entreprises-se-preparent-au-ralentissement-129578">enquête précédente</a>.</p>
<p>Aux États-Unis par exemple, 52 % des entreprises de notre panel pariaient sur une récession dès la fin 2020. Elles déclaraient même avoir déjà pris des mesures en termes de désendettement ou de contrôle des coûts afin de traverser au mieux cette période difficile.</p>
<p>En Europe, le ralentissement était attendu pour l’été 2020 et une majorité d’entreprises s’y préparait en particulier en contrôlant les coûts de production. Selon les dernières estimations de la Banque de France, l’économie nationale était d’ailleurs déjà entrée dans une phase de ralentissement dès le quatrième trimestre 2019 sans que l’effet ne soit encore réellement perceptible sur les comptes des entreprises.</p>
<p>Ces mesures d’assainissement des comptes des entreprises, couplées aux plans de soutien des gouvernements devraient permettre d’atténuer le choc initial et les conséquences de la crise sanitaire actuelle. Néanmoins, l’impact cumulé final sera majeur, il est aujourd’hui difficile d’en douter.</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="https://www.cfosurvey.org/release/">cfosurvey.org</a>. Prochaine enquête du 9 juin au 30 juin 2020 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/136525/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Même si une récession plus grave qu’en 2008-2009 est désormais attendue, certaines entreprises avaient déjà anticipé un ralentissement en prenant notamment des mesures de désendettement.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1295782020-01-13T21:56:04Z2020-01-13T21:56:04ZClimat des affaires : les entreprises se préparent au ralentissement<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/309090/original/file-20200108-107200-17y8am6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=41%2C191%2C5476%2C3509&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Plus des trois quarts des entreprises américaines envisagent une récession avant la mi-2021.</span> <span class="attribution"><span class="source">Erkipauk / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a>.</em></p>
<hr>
<p>Les résultats de notre enquête trimestrielle de climat des affaires montrent que les entreprises se préparent à traverser une période de faible croissance d’ici à 2021 et ce partout à travers le monde. Aux États-Unis par exemple, 52 % des entreprises de notre panel parient sur une récession dès la fin 2020 alors que 76 % l’envisagent avant la mi-2021. Elles sont nombreuses à nous indiquer que les incertitudes entourant l’élection présidentielle américaine de 2020 pourraient ralentir leurs investissements.</p>
<p>En Europe aussi le ralentissement est anticipé pour la fin de l’année 2020. Si l’ensemble des secteurs pouvait être touché, c’est dans la santé, le conseil, le transport que les anticipations sont les plus pessimistes avec une éventuelle récession dès l’été 2020. À l’inverse, dans les secteurs de la tech et de la production manufacturière, le retournement n’est pas envisagé avant les premiers mois de 2021.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=422&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=422&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=422&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=530&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=530&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/309077/original/file-20200108-107204-9t26qi.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=530&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Climat des affaires : niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Enfin, les perspectives de croissance semblent particulièrement difficiles en Asie où les entreprises s’attendent déjà à une baisse de leurs chiffres d’affaires dans les mois qui viennent.</p>
<h2>Comment s’adaptent les entreprises ?</h2>
<p>C’est dans ce contexte que nous avons interrogé les entreprises pour connaître leurs décisions financières à quelques mois d’un éventuel ralentissement. Les résultats sont frappants : 56 % des entreprises américaines déclarent avoir déjà pris des mesures afin de traverser au mieux la période de baisse d’activité. Parmi ces mesures, nous notons que près d’un tiers des entreprises ont d’ores et déjà commencé à ralentir leurs investissements (31 %) tout en renforçant leur situation bilantielle par des politiques de désendettement importantes (59 % d’entre elles).</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/309081/original/file-20200108-107214-1x9fs3j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
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<p>Les entreprises cherchent également à contrôler leurs coûts, pour 58 % d’entre elles. Enfin, il semble que les entreprises favorisent la détention de liquidité afin de compenser une éventuelle baisse de chiffre d’affaires. Nous retrouvons un schéma similaire en Europe, néanmoins les entreprises sont encore plus nombreuses à chercher une réduction des coûts (78 % d’entre elles) ce qui peut passer en particulier pour 37 % des entreprises par un report des embauches prévues.</p>
<h2>Une conjoncture favorable à court terme</h2>
<p>Malgré les anticipations de ralentissement à moyen terme, les entreprises perçoivent encore un climat des affaires favorable pour les premiers mois de 2020. Aux États-Unis par exemple, le climat des affaires rebondit légèrement pour atteindre 67 contre 65,5 au trimestre précédent (sur une échelle de zéro à cent) indiquant toujours une croissance soutenue de l’économie.</p>
<p>En Europe, notre indicateur de climat des affaires ressort à 60 pour le 4<sup>e</sup> trimestre 2019 contre 57 au trimestre précédent. L’optimisme est toujours particulièrement élevé en France (70) et en Allemagne (64).</p>
<p>Au Royaume-Uni en revanche, le climat des affaires reste dégradé (52) depuis de nombreux trimestres et l’économie britannique pourrait même être déjà entrée en récession selon plusieurs entreprises qui ont répondu à notre enquête. La sortie effective de l’Union européenne pourrait rapidement rajouter des incertitudes à ce contexte morose. Conséquence immédiate : 75 % des entreprises britanniques s’attendent à devoir puiser dans leurs réserves de liquidité au cours de l’année 2020, en particulier pour faire face au choc du Brexit.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/309080/original/file-20200108-107249-1tcnlar.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur.</span></span>
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<h2>L’Asie sensible à la guerre commerciale</h2>
<p>Les États-Unis affichent toujours le niveau de climat des affaires le plus favorable dans le monde alors que l’Asie enregistre une forte baisse depuis quelques trimestres. L’optimisme en Asie semble très sensible à la guerre commerciale que mènent la Chine et les États-Unis. Ainsi, le climat des affaires s’établit à 52 ce trimestre en Asie contre 54 au trimestre précédent contre plus de 65 avant l’été. Les entreprises asiatiques anticipent une baisse de chiffre d’affaires (-1 %), d’investissement (-3 %) et de bénéfice dès le début de l’année 2020.</p>
<p>Le climat des affaires ressort à 58 en Amérique latine pour le 4<sup>e</sup> trimestre avec un rebond significatif au Brésil (65 contre 56 au trimestre précédent). Les entreprises anticipent une hausse du chiffre d’affaires moyen d’environ 7 %. C’est au Chili que la confiance est au plus bas (40) pointant vers un recul marqué de la croissance dans le pays.</p>
<p>Enfin, en Afrique le climat des affaires se dégrade un peu plus pour s’établir à 44 ce trimestre contre 46 au trimestre précédent. Les entreprises du continent continuent néanmoins d’investir et anticipent une hausse du chiffre d’affaires moyen d’environ 4,5 %.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=362&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=362&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=362&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=455&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=455&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/309083/original/file-20200108-107255-1pq0mgl.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=455&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Climat des affaires mondial pondéré par le PIB (PIB à prix constants en USD).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Banque mondiale</span></span>
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<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="https://www.cfosurvey.org/release/">cfosurvey.org/release/</a>. Prochaine enquête du 9 mars au 30 mars 2020 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org/French.htm</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/129578/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Aux États-Unis ou encore en Europe, les entreprises revoient actuellement leurs politiques financières face à une période attendue de croissance plus faible.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1244392019-10-03T17:47:22Z2019-10-03T17:47:22ZClimat des affaires : le candidat Trump devrait faire face à une récession<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/294763/original/file-20190930-194832-m3hc8n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=7%2C38%2C938%2C627&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La situation économique sera l'une des clés de la prochaine élection présidentielle américaine. </span> <span class="attribution"><span class="source">Mjmarit / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a>.</em></p>
<hr>
<p>Si à court terme, la croissance devait rester positive (le climat des affaires reste élevé à 63 contre 65 au trimestre précédent), les responsables financiers américains sont de plus en plus nombreux à anticiper une récession aux États-Unis dès la fin du premier semestre 2020, selon nos observations. Les conséquences sur les résultats des élections présidentielles de novembre 2020 pourraient être importantes. En effet, les travaux qui soulignent l’impact significatif du cycle économique sur les choix des électeurs sont nombreux.</p>
<p>L’économiste américain <a href="https://fairmodel.econ.yale.edu/rayfair/pdf/vote.pdf">Ray Fair</a> a notamment montré qu’un ralentissement économique n’est généralement pas favorable à la réélection de l’équipe en place.</p>
<p>Un changement d’administration, voire même la simple anticipation de ce changement, ajouterait mécaniquement de l’incertitude à l’environnement de travail des entreprises alors que celles-ci font déjà face à un contexte géopolitique complexe (<a href="https://theconversation.com/telecoms-la-guerre-froide-technologique-est-declaree-108849">guerre commerciale sino-américaine</a>, tensions dans le golfe Persique…).</p>
<p>D’un point de vue économique, les conséquences sur le terrain sont immédiates : les dépenses d’investissement devraient être faibles pour les prochains trimestres (+0,6 %) et la recherche de collaborateurs notamment de « talents » n’est plus la priorité des entreprises américaines. Celles-ci se préparent déjà à traverser la prochaine récession et cherchent à éviter à tout prix l’effet de surprise de la crise de 2008.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=433&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=433&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=433&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=544&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=544&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/294758/original/file-20190930-194832-13oovo6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=544&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Climat des affaires : niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, septembre 2019</span></span>
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</figure>
<p>Or, il y a aujourd’hui de <a href="https://theconversation.com/la-radicale-incertitude-de-la-finance-mondiale-122065">nombreux signes avant-coureurs</a> qui incitent à la prudence. L’inversion récente de la structure par terme des taux d’intérêt en est un. Aucune entreprise ne souhaite accroître son risque en finançant aujourd’hui un projet majeur. Au bilan, le ralentissement de la dépense en capital des entreprises et un marché du travail moins vigoureux pourraient faire basculer l’économie américaine dans la récession dans un avenir proche.</p>
<h2>Le Royaume-Uni à la traîne de l’Europe</h2>
<p>En ce qui concerne l’Europe, notre indicateur de climat des affaires ressort à 59 pour le troisième trimestre 2019, contre 57 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. Depuis désormais cinq trimestres, notre indicateur s’est stabilisé sur des niveaux compatibles avec une croissance modérée de l’activité en Europe. L’optimisme des responsables financiers en entreprise reste particulièrement élevé en France (64) et en Allemagne (64).</p>
<p>En revanche, la gestion chaotique du <a href="https://theconversation.com/fr/topics/brexit-24703">Brexit</a> par l’exécutif britannique maintien le Royaume-Uni en deçà des niveaux permettant d’anticiper une croissance significative de l’économie (47 au troisième trimestre 2019 contre 45 au second trimestre). D’ailleurs, 80 % des décideurs prévoient une récession outre-Manche avant la fin du premier semestre 2019 en particulier en <a href="https://theconversation.com/brexit-le-cout-exorbitant-du-scenario-de-la-sortie-sans-accord-110121">cas de « no deal »</a>. À l’inverse, sur le continent européen, la part des répondants qui envisage une récession est plus faible, environ 60 %, avec une occurrence plus lointaine, vers la fin du second semestre 2020.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=501&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=501&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=501&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=629&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=629&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/294774/original/file-20190930-194876-bd10lz.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=629&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, septembre 2019</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Preuve de ce dynamisme sur le Vieux Continent, les dépenses d’investissement sont attendues en hausse de 5,3 % durant le trimestre tirées vers le haut par les entreprises françaises (+7,5 %).</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=490&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=490&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=490&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=616&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=616&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/294787/original/file-20190930-194819-tip0tc.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=616&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, septembre 2019</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Aucun relais de croissance dans le monde</h2>
<p>Pour la première fois de la décennie, aucune région du monde ne semble pouvoir prendre le relais pour soutenir la croissance mondiale. En Asie, le climat des affaires se dégrade régulièrement depuis plusieurs trimestres pour atteindre désormais 51 sur une échelle de zéro à cent. Les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, mais aussi la <a href="https://theconversation.com/hongkong-les-entreprises-etrangeres-prises-dans-le-tourbillon-des-manifestations-119440">crise politique hongkongaise</a>, affectent le moral des responsables financiers asiatiques. Sans surprise, les dépenses d’investissement devraient être nulles au cours du prochain trimestre.</p>
<p>En Amérique latine, après une forte baisse au trimestre précèdent, le climat des affaires s’établit à 57 contre 56 au trimestre précédent mais 65 au premier trimestre. Le climat des affaires reste néanmoins très favorable en Colombie (66). L’incertitude macroéconomique est désormais en tête de liste des principaux risques affectant l’activité pour plus de 80 % des entreprises du sous-continent.</p>
<p>Enfin, en Afrique, le climat des affaires se dégrade à nouveau fortement ce trimestre pour atteindre 39 contre 46 au trimestre précédent. L’emploi devrait rester stable et les dépenses en capital augmenter lentement au cours des 12 prochains mois. Les responsables financiers africains restent les plus préoccupés par l’incertitude économique, la faiblesse de la demande, les politiques gouvernementales et le risque de change.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=419&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=419&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=419&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/294792/original/file-20190930-194829-1ahjrbd.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Climat des affaires mondial pondéré par le PIB (PIB à prix constants en dollars US).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Banque mondiale.</span></span>
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<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="https://www.cfosurvey.org/release/">cfosurvey.org/release/</a>. Prochaine enquête du 21 novembre au 6 décembre 2019 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org/French.htm</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/124439/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>La dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management révèle de fortes inquiétudes chez les responsables financiers américains.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1162992019-05-02T21:38:47Z2019-05-02T21:38:47ZClimat des affaires : 2020, année de la récession aux États-Unis ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/271730/original/file-20190430-136797-12fq58h.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=8%2C11%2C989%2C736&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">67% des directeurs financiers américains estiment que les États-Unis seront en récession d’ici le troisième trimestre de 2020.</span> <span class="attribution"><span class="source">Stuart Miles/Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets</a> de cette enquête.</em></p>
<hr>
<p>Les deux tiers des directeurs financiers prévoient une récession aux États-Unis d’ici le troisième trimestre de 2020, selon les dernières perspectives économiques mondiales de notre baromètre de climat des affaires. Malgré cette prévision, les directeurs financiers envisagent une augmentation des investissements et du chiffre d’affaires cette année. Celles-ci devraient rester néanmoins modérées.</p>
<h2>Le climat se détériore</h2>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires continue de se détériorer pour atteindre désormais 64,6 contre 66 au trimestre précédent. Il reste néanmoins compatible avec une croissance soutenue de l’économie puisqu’au cours des 20 dernières années, le niveau moyen observé est de 60 sur une échelle de zéro à 100.</p>
<p>Pourtant, 67 % des directeurs financiers américains estiment que les États-Unis seront en récession d’ici le troisième trimestre de 2020, et 84 % d’entre eux estiment qu’une récession aura commencé au premier trimestre 2021. L’enquête révèle aussi que 38 % des directeurs financiers prévoient une récession d’ici la fin du premier trimestre de 2020.</p>
<p>Une récession est à l’horizon, mais le début de celle-ci ne devrait pas survenir selon les responsables financiers américains avant 2020 soient 6 à 9 mois plus tard que ce que nous avions relevé lors de notre précédente enquête.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/271726/original/file-20190430-136787-1llczjr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, Mars 2019, Grenoble École de Management</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Optimisme en France</h2>
<p>Notre indicateur de climat des affaires enregistre un léger rebond ce trimestre en Europe qui le porte à 59,0 contre 57,0 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. L’optimisme reste élevé en France (62) et en Allemagne (64). En revanche, le climat des affaires est dégradé en Italie (47) et au Royaume-Uni (40) empêtré dans l’interminable Brexit. Si les niveaux de confiance restent compatibles avec une croissance relativement soutenue de l’activité en France et en Allemagne, tout indique l’approche d’un ralentissement marqué outre-Manche.</p>
<p>Nous avons profité de la montée des incertitudes quant à la croissance future pour demander aux directeurs financiers quelles sont les variables économiques les plus importants à leurs yeux pour anticiper le ralentissement de l’activité de leur propre entreprise. Près de la moitié (47 %) des directeurs financiers ont déclaré considérer la croissance du PIB comme l’un des trois indicateurs avancés les plus importants pour connaître la situation financière à venir de leur entreprise. Les dépenses de consommation (39 %), les prix des produits de base (31 %) et le niveau des taux d’intérêt (29 %) sont également des indicateurs très suivis.</p>
<h2>Perspectives pour 2019</h2>
<p>Les directeurs financiers s’attendent à ce que leurs dépenses en capital et chiffre d’affaires augmentent de 5 % au cours des 12 prochains mois aux États-Unis. Les DAF prévoient que les embauches augmenteront de 2 % et les salaires de 3 %. L’inflation salariale s’est notamment accélérée en raison du marché du travail tendu. En Europe, les dépenses en capital devraient augmenter d’environ 3 % et l’emploi de plus de 2 % au cours de la prochaine année sur le continent européen.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=439&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=439&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=439&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=552&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=552&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/271729/original/file-20190430-136803-1rw0ewj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=552&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays et quant à l’activité de votre entreprise ?</span>
<span class="attribution"><span class="source">Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, Mars 2019, Grenoble École de Management</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Ailleurs dans le monde…</h2>
<p>L’optimisme en Asie a fortement augmenté pour atteindre 65 ce trimestre. Les dépenses en capital devraient augmenter de 5 % et l’emploi de 3 % au cours des 12 prochains mois selon les responsables financiers asiatiques. L’optimisme en Amérique latine est également de 65 ce trimestre. C’est au Brésil que le climat des affaires est le plus favorable à 66 en baisse de 3 points par rapport à décembre dernier. L’optimisme est de 55 au Mexique, de 65 au Chili, de 66 au Pérou et de 63 en Équateur. L’optimisme des entreprises en Afrique a progressé ce trimestre, mais reste relativement faible, à 55.</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">grenoble-em.com/climat-des-affaires</a>. Prochaine enquête du 20 mai au 8 juin 2019 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org/French</a></em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/116299/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les directeurs financiers américains estiment en majorité qu’une récession se profile. Ce pessimisme est moins partagé en Europe.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1095312019-01-09T21:00:53Z2019-01-09T21:00:53ZClimat des affaires : le spectre de la récession<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/252864/original/file-20190108-32124-ebr7do.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C7%2C992%2C658&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Partout dans le monde, la crainte d'un ralentissement de l'activité grandit.</span> <span class="attribution"><span class="source">JoemanjiArts / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets</a> de cette enquête.</em></p>
<hr>
<p>Après plusieurs trimestres de croissance relativement soutenue à travers le monde, 2019 pourrait être l’année du ralentissement. D’ailleurs, les indices boursiers mondiaux ne s’y trompent pas : ils ont enregistré une baisse d’environ 10 % sur les mois d’octobre et novembre 2018. C’est dans ce contexte que nous avons demandé aux entreprises de nous donner les niveaux de croissance qu’elles retiennent pour leurs budgets 2019. Les résultats sont frappants : 55 % des entreprises françaises s’attendent à une récession de l’économie nationale d’ici le second trimestre 2019 et 80 % d’entre elles l’envisagent avant la fin de l’année 2019.</p>
<p>Il est néanmoins probable que ces chiffres ne traduisent pas l’anticipation d’une véritable récession telle que définie par les économistes, soit une contraction du PIB durant deux trimestres consécutifs, mais plutôt un ralentissement marqué de l’économie. En effet, lorsqu’on demande aux entreprises le niveau de croissance qu’elles retiennent pour leurs budgets 2019, celles-ci continuent à anticiper un niveau de croissance moyen positif oscillant entre 0,5 % et 1,5 % en glissement annuel.</p>
<p>Dans le reste de l’Europe, le scénario de moyen terme est plus favorable pour 2019, les entreprises ne s’attendant pas majoritairement à un recul de l’activité dès les premiers trimestres de l’année. Ainsi, seules 45 % des entreprises italiennes, 40 % des entreprises allemandes et 25 % des entreprises britanniques anticipent une récession dès le deuxième trimestre 2019. En revanche, lorsqu’ils se projettent plus en avant, les directeurs financiers sont 67 % en Europe à voir une récession de l’économie d’ici à 2020.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=368&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=368&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=368&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=463&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=463&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252866/original/file-20190108-32139-k2k9zx.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=463&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption"></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Dans le reste du monde, la crainte de la récession grandit aussi. Ainsi 82 % des responsables financiers américains anticipent une récession d’ici 2020. Dans un scénario du pire, auquel ils accordent néanmoins qu’une probabilité de 10 %, les directeurs financiers américains envisagent même un niveau de croissance qui ne dépasserait pas 0,5 % dès 2019. Il est vrai que la dégradation des conditions de financement de l’économie par l’inversion de la courbe des taux ainsi que la durée de ce cycle économique (près de 10 ans) aux États-Unis invitent à la prudence.</p>
<p>La proportion de responsables financiers qui envisage une récession en 2020 monte à 86 % au Canada et s’établit à 54 % en Asie. Il n’y a qu’en Amérique du Sud que les entreprises qui anticipent une récession ne sont pas majoritaires (42 %). Il est vrai que le Brésil, mastodonte économique du continent, vient tout juste de sortir d’une récession et d’élire un président jugé par les milieux d’affaires comme <a href="https://theconversation.com/boeuf-balles-et-bible-ces-puissants-reseaux-qui-portent-le-candidat-bolsonaro-au-bresil-105017">favorable à l’entreprise</a>.</p>
<p>Quelle serait la réaction des entreprises dans un contexte de récession ? En France, les responsables financiers nous disent que les dépenses en capital pourraient baisser d’environ 3 % en 2019 si la conjoncture se dégradait. Dans le reste de l’Europe, l’ajustement serait moindre avec -0,7 % au Royaume-Uni et -2,3 % en Allemagne par exemple. En revanche, l’emploi pourrait afficher une meilleure résistance en France, puisque la baisse des effectifs pourrait être limitée à -1,4 % contre -1,8 % au Royaume-Uni et jusqu’à -4,1 % en Allemagne. Selon les données que nous avons collectées, cette baisse des effectifs toucherait avant tout les entreprises de petite taille.</p>
<h2>Le climat conjoncturel reste favorable</h2>
<p>Notre indicateur de climat des affaires se stabilise ce trimestre en Europe à 57,2 contre 57,9 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. Cela ramène notre indicateur sur les niveaux observés au deuxième trimestre 2017 avant l’embellie conjoncturelle. Ce niveau de confiance reste compatible avec une croissance toujours soutenue de l’activité, mais la correction observée depuis la mi-2018 indique clairement un recul significatif de l’activité en Europe dans les trimestres à venir. C’est en France que la correction est la plus marquée pour le continent européen avec une chute d’environ 12 points sur deux trimestres (55,6 au quatrième trimestre 2018 contre 67,5 au deuxième trimestre).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=488&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=488&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=488&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=613&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=613&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252867/original/file-20190108-32145-1nbc1za.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=613&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis.</span>
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</figure>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires ressort à 66,4 au quatrième trimestre contre 71 au trimestre précédent. En Asie, le climat moyen des affaires s’affaiblit dans la plupart des pays. C’est d’ailleurs selon nos données dans cette région du monde qu’il est le plus faible (hors Afrique). Il atteint désormais 52 contre 60 au trimestre précédent. En Chine, le climat des affaires chute de 60 au troisième trimestre à 53 aujourd’hui, de même au Japon où le climat des affaires est désormais de 50 contre 55 au trimestre précédent.</p>
<p>Enfin, seule l’Inde conserve un niveau d’optimisme relativement élevé à 63 et ce malgré une chute de près de 14 points (77 au trimestre précédent). À l’inverse, le climat des affaires semble plus favorable en Amérique latine qui enregistre un rebond d’optimisme de 56 au troisième trimestre à 63 aujourd’hui. C’est au Brésil que la confiance est la plus élevée avec 69 alors que le pays sort tout juste d’une récession et d’une élection présidentielle difficile. C’est en Équateur que l’optimisme est au plus bas alors que le gouvernement est <a href="https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/corruption-en-equateur-detention-provisoire-pour-le-vice-president_1948905.html">accusé de corruption</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=379&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=379&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=379&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=476&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=476&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252868/original/file-20190108-32127-1hh2w3n.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=476&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays et quant à l’activité de votre entreprise ?</span>
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<h2>Contrôle du ratio de d’endettement</h2>
<p>Enfin, ce trimestre, nous avons voulu en savoir un peu plus sur la gestion de la dette par les entreprises, en particulier parce que les phases de retournement du cycle sont généralement des moments clés pour l’ajustement de leurs ratios d’endettement. Nous avons notamment cherché à connaître les ratios qui permettent aux entreprises de piloter leurs passifs. Les résultats montrent que l’aspect culturel est fort : si en France c’est le ratio de dette sur <a href="https://www.compta-facile.com/ebitda-definition-calcul-utilite/">EBITDA</a> qui ressort en tête (76 % des entreprises l’utilisent), ce n’est pas du tout le cas au Royaume-Uni où on lui préfère le ratio dette sur valeur de l’entreprise. Les autres ratios les plus utilisés sont dette sur actif et dette sur action.</p>
<p>Ces ratios de dette sont pilotés grâce notamment à la mise en place, par les entreprises, de niveaux plafonds et planchers à ne pas dépasser. Ainsi, environ 30 % des entreprises françaises ont un niveau de dette maximum strict et un autre tiers a pour cible un plafond qui peut être flexible. Ces chiffres sont relativement comparables à ce que nous observons dans le reste de l’Europe. Cependant, c’est en Allemagne que les entreprises sont les plus nombreuses à avoir un objectif de dette strict.</p>
<p>Lorsque le niveau plafond est atteint, les entreprises nous disent envisager une période d’environ deux ans en moyenne pour le ramener dans les marges de fluctuation qu’elles se sont fixées. Ce sont les entreprises de petite taille qui semblent préférer la gestion basée sur des limites d’endettement fixes. Enfin, cet objectif fixe est peu revu puisque 86 % des entreprises européennes déclarent ne pas l’avoir révisé plus de deux fois en 10 ans !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/109531/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Plus d’une entreprise française sur deux anticipe un recul marqué de l’activité dans les prochains mois. Ce pessimisme reste plus mesuré ailleurs en Europe, ou en Amérique.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1034532018-09-19T19:30:54Z2018-09-19T19:30:54ZClimat des affaires : la guerre des talents, une préoccupation mondiale<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/237045/original/file-20180919-146148-rsk2bv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=25%2C6%2C4168%2C2785&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le ralentissement économique n'a pas encore d'effets sur la dynamique de l'emploi.</span> <span class="attribution"><span class="source">Pressmaster / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p><em>Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University–Grenoble École de Management qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. Vous pouvez consulter les <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">résultats complets de cette enquête</a>.</em></p>
<hr>
<p>La <a href="https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ny.gdp.mktp.kd.zg">croissance observée</a> à travers le monde depuis plusieurs trimestres a une conséquence importante sur le marché du travail : les entreprises rencontrent de plus en plus de difficultés à attirer et à conserver la main-d’œuvre nécessaire à leur activité. Ainsi, en Europe, 36,2 % des entreprises sont confrontées à un problème important de recrutement qu’elles perçoivent d’ailleurs de plus en plus comme un risque qui pèse sur leur bonne marche. Aux États-Unis, cette proportion atteint même 53,1 %, selon les derniers résultats de notre <a href="https://www.grenoble-em.com/barometre-du-climat-mondial-des-affaires">enquête trimestrielle</a> sur le climat des affaires menée au niveau mondial.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=456&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=456&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=456&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=573&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=573&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/237039/original/file-20180919-143281-jdy1hf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=573&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="attribution"><span class="source">Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, septembre 2018</span></span>
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<p>Dans les mois à venir, l’Europe pourrait connaître un ralentissement conjoncturel qui, toutefois, ne devrait pas impacter dans l’immédiat la dynamique actuelle du marché de l’emploi. Comme il est généralement en décalage avec le cycle économique, les perspectives d’embauche restent encore aujourd’hui très élevées : la masse salariale devrait par exemple augmenter de 3,5 % en France et de 3,9 % aux États-Unis au cours du troisième trimestre 2018.</p>
<h2>Politiques RH innovantes</h2>
<p>Les tensions sur le marché du travail posent d’abord la question de la conservation du savoir-faire au sein de l’entreprise. Plus l’activité d’un pays ou d’un secteur est dynamique, plus la fréquence de renouvellement des collaborateurs, le <em>turnover</em>, est importante. Dans le secteur des technologies, il est désormais de 16 % en moyenne, contre environ 10 % en période de croissance économique plus faible. En comparaison, le secteur primaire (agriculture, pêche…), où l’emploi est plus stable, connaît un taux de rotation de seulement 4 %. De même, alors que l’Italie affiche un <em>turnover</em> moyen de 6 %, il est, en moyenne, proche de 10 % en France.</p>
<p>Face à ce phénomène, plus de la moitié des entreprises à travers le monde mettent en place des politiques de ressources humaines innovantes. Parmi les solutions : offrir un cadre de travail plus flexible, plus de jours de congé ou encore une meilleure couverture santé. Des politiques que l’on retrouve notamment dans les secteurs de la banque et du conseil.</p>
<p>À l’inverse, les grandes entreprises du secteur public ne semblent pas ressentir ce besoin puisqu’elles sont une majorité à déclarer ne pas avoir engagé de changement dans la politique RH pour attirer ou conserver plus de talents.</p>
<h2>Tendance mondiale</h2>
<p>L’adaptation des politiques RH est une tendance que l’on retrouve aujourd’hui un peu partout dans le monde. En Asie, 33 % des entreprises essaient d’adopter des horaires flexibles. Au Japon, 39 % d’entre elles cherchent à améliorer la qualité de vie de leurs salariés. C’est aussi le cas en Amérique latine, où les tensions sur le marché du travail sont néanmoins plus faibles.</p>
<p>Enfin, nous avons demandé aux entreprises si la hausse des tarifs douaniers pouvait avoir des conséquences sur leurs volumes d’embauche. Le résultat est frappant : 20 % des entreprises européennes l’envisagent effectivement. Dans certains secteurs, comme la vente au détail, les entreprises anticipent un impact négatif sur leur recrutement. Dans des secteurs comme la santé ou le conseil, c’est au contraire un effet positif qui est attendu. En Asie, épicentre du commerce international, pas moins de 56 % des entreprises estiment que le contexte international va modifier leur politique de recrutement. Comme en Europe, ce chiffre se divise à parts égales entre les entreprises qui anticipent un impact négatif et celles qui s’attendent à effet positif.</p>
<hr>
<p><em>Retrouvez ci-dessous l’indicateur du climat des affaires de la <a href="https://www.grenoble-em.com/barometre-du-climat-mondial-des-affaires">dernière enquête</a> de la Duke University–Grenoble École de Management pour le troisième trimestre 2018.</em></p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=520&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=520&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=520&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=653&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=653&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/237044/original/file-20180919-158222-1kajrql.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=653&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="attribution"><span class="source"> Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, septembre 2018</span></span>
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<p>Notre indicateur de climat des affaires enregistre une baisse marquée en Europe qui le porte à 57,9 contre 68,5 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. C’est en France (60,4 contre 67,5) et en Allemagne (66,7 contre 81,8) que la chute est la plus sévère. Ces niveaux de confiance restent néanmoins compatibles avec une croissance toujours soutenue de l’activité.</p>
<p>À l’inverse, Le Royaume-Uni (48 ce trimestre), l’Espagne (50 ce trimestre) et, dans une moindre mesure, l’Italie (52 ce trimestre) connaissent une baisse de confiance qui pourrait indiquer un ralentissement plus marqué de la croissance dans les trimestres à venir.</p>
<h2>Les signaux de ralentissement viennent de l’Europe</h2>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires se maintient à des niveaux encore élevés : 70,0 aujourd’hui contre 71,1 au deuxième trimestre. Au cours des cycles précédents, les premiers signes du ralentissement économique sont généralement venus des États-Unis. C’était par exemple le cas lors du décrochage conjoncturel de 2007-2008 (voir graphique). Il est paradoxal de constater que, cette fois-ci, les premiers signes de ralentissement, certes encore modérés, viennent avant tout du continent européen. Pour les trimestres à venir, nous serons donc particulièrement attentifs à l’évolution de l’écart de confiance entre les États-Unis et l’Europe comme indicateur avancé de la croissance.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=496&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=496&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=496&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=623&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=623&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/237042/original/file-20180919-143281-1j6w35h.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=623&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source"> Baromètre climat mondial des affaires DFCG-GEM, septembre 2018</span></span>
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<p>Dans le reste du monde, l’Amérique latine affiche un niveau moyen de climat des affaires de 56. Ce niveau masque néanmoins de grandes disparités entre le Mexique (70), le Chili (64) et le Pérou (62) d’un côté, et des pays comme le Brésil (52) ou encore l’Équateur (37), englués dans des difficultés politiques récurrentes.</p>
<p>En Asie, l’indicateur se stabilise autour de 60, un niveau largement inchangé par rapport au trimestre précédent. C’est en Inde que nous observons le climat des affaires le plus favorable à la croissance (77). À l’autre bout de l’échelle, le Vietnam affiche un niveau très faible de 40. Nous notons néanmoins que la plupart des pays asiatiques conservent un climat des affaires au-dessus de 50 : 55 au Japon, 60 en Chine, ou encore 72 en Malaisie. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires se sont fortement dégradés pour atteindre 38 en Afrique du Sud et 48 au Nigeria.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/103453/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les entreprises ont de plus en plus de mal à attirer et à conserver une main-d’œuvre qualifiée. La dernière enquête Duke University/GEM relève que ces difficultés se retrouvent dans de nombreux pays.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/934052018-03-15T20:05:47Z2018-03-15T20:05:47ZLa blockchain aux portes de l’entreprise<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/210395/original/file-20180314-113452-12t9v6d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=17%2C0%2C1920%2C1276&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La progression forte de la notoriété de ces technologies auprès des responsables financiers devrait leur assurer un avenir radieux.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/en/chain-rusty-links-iron-metal-rust-947713/">Bergadder/Pixabay</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le premier trimestre 2018, l’enquête s’est déroulée du 13 février au 2 mars 2018</em>.</p>
<hr>
<p>Ce trimestre, nous avons interrogé les entreprises au sujet de l’émergence des nouvelles technologies telles que la blockchain, les contrats intelligents, l’intelligence artificielle ou encore le <a href="https://theconversation.com/vous-avez-dit-machine-learning-quand-lordinateur-apprend-a-apprendre-76049"><em>machine learning</em></a>. Il est frappant de constater à la lecture des résultats à quel point ces technologies sont désormais connues du plus grand nombre.</p>
<p>Ainsi, grâce à la médiatisation du <a href="http://theconversation.com/fr/topics/bitcoin-29386">bitcoin</a> et de ses soubresauts, 84 % des responsables financiers européens nous disent avoir une connaissance au moins partielle de la <a href="http://theconversation.com/fr/topics/blockchain-28780">blockchain</a> sur laquelle s’appuie le protocole de gestion du bitcoin. Il y a exactement deux ans, à cette même question, <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-soutenir-linnovation-pour-sauver-la-croissance-56965">57 % des répondants</a> nous disaient n’en avoir jamais entendu parler. De même, les contrats intelligents gagnent du terrain, du moins en notoriété : un directeur financier sur deux serait désormais capable d’en définir les grands principes, contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-soutenir-linnovation-pour-sauver-la-croissance-56965">moins d’un sur trois</a> en 2016. Il y a fort à parier que la diffusion importante des concepts clés de ces technologies permettra leur adoption rapide par les entreprises.</p>
<p>En revanche, les crypto-actifs comme le bitcoin et l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/ethereum-12617">ethereum</a> n’ont pas la côte auprès des responsables financiers : moins de 10 % d’entre eux estiment que ces instruments pourraient avoir un impact éventuel sur leurs activités dans l’avenir. À titre de comparaison, 43 % pensent que l’intelligence artificielle aura un impact sur leur fonction et jusqu’à 66 % pour le <a href="https://theconversation.com/fr/topics/big-data-23298">big data</a>. La compréhension de ces enjeux et de leurs impacts potentiels semble identique, quelle que soit la taille des entreprises observées. En revanche, le secteur d’activité est un facteur clairement différenciant : les responsables financiers des secteurs du conseil et de la banque semblent en avance sur leurs pairs dans la compréhension de ces mécanismes.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/e22f5f16-5a9d-4031-b81a-d1d896abd11d?src=embed" title="Avez-vous une bonne connaissance des technologies suivantes ?" width="100%" height="930" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<h2>Vers une réduction des effectifs ?</h2>
<p>Ces <a href="http://theconversation.com/fr/topics/nouvelles-technologies-20827">nouvelles technologies</a> devraient bientôt permettre de réduire les coûts de traitement des données, notamment par la réduction des erreurs et la hausse de la productivité. Doit-on s’attendre à une révolution en entreprise ? En Europe, un peu moins de la moitié des entreprises ont déjà réduit ou s’attendent à réduire les effectifs de la fonction finance d’ici à cinq ans. Mais si ces nouvelles technologies pouvaient avoir un impact à moyen terme, c’est essentiellement l’émergence de nouveaux modes de fonctionnement (du type centre de services partagés ou centres d’expertise, par exemple) qui justifie ou a justifié ces réorganisations dans l’immédiat.</p>
<p>Aux États-Unis, le phénomène est comparable – même si ces nouveaux modes d’organisation semblent moins répandus qu’en Europe. Ainsi, moins de 35 % des directeurs administratifs et financiers américains disent bien connaître les centres de services partagés ou centres d’expertise, alors que ce chiffre est supérieur à 50 % en Europe. En conséquence, moins de 30 % des entreprises américaines ont déjà connu ou envisagent des réductions d’effectifs dans la fonction finance.</p>
<p>La blockchain et l’<a href="http://theconversation.com/fr/topics/intelligence-artificielle-22176">intelligence artificielle</a> n’ont donc pas encore pris le dessus mais sont aux portes des entreprises. La progression forte de la notoriété de ces technologies auprès des responsables financiers devrait leur assurer un avenir radieux et relancer une vague de réorganisation à moyen terme.</p>
<h2>Climat des affaires au beau fixe</h2>
<p>Notre indicateur de climat des affaires enregistre de nouveaux points hauts ce trimestre en Europe. Il s’établit à 67 au premier trimestre 2018 contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-optimisme-record-en-europe-89417">66,9 au quatrième trimestre 2017</a> sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau est compatible avec une croissance soutenue de l’économie, et ce d’autant plus que l’ensemble des pays pour lesquels nous avons des données dépasse le niveau de 55 – à l’exception de la Grèce. La France et l’Allemagne sont les moteurs principaux de cette performance. L’Hexagone enregistre une nouvelle amélioration qui porte l’indicateur de climat des affaires à 70,1 contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-optimisme-record-en-europe-89417">64,5 au trimestre précédent</a>. Outre-Rhin, le niveau de confiance reste élevé, même s’il s’affiche un recul à 76,8 contre 78,6 précédemment.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/8919272d-e43d-4645-9a98-2dbb759e51ae?src=embed" title="Votre degré d'optimisme quant à l'économie de votre pays et quant à l'activité de votre entreprise" width="100%" height="550" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Signe d’un climat des affaires très favorable à la <a href="http://theconversation.com/fr/topics/croissance-21197">croissance</a>, la hausse de la confiance est désormais visible sur l’ensemble des entreprises. En particulier, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les <a href="http://theconversation.com/fr/topics/pme-21112">PME</a> semblent désormais avoir rattrapé leur retard. Le regain d’activité, d’abord enregistré par les plus grandes entreprises portées par la reprise mondiale, se diffuse maintenant dans l’ensemble de l’économie.</p>
<p>Aux États-Unis, la tempête boursière qui <a href="http://www.businessinsider.fr/dow-jones-perte-1600-points-lundi-5-fevrier-2018">a secoué Wall Street</a> début février ne semble pas avoir eu d’incidence sur la confiance des responsables financiers. Le climat des affaires ressort ainsi à 71,2 ce trimestre, contre 68,6 au précédent. L’adoption de la <a href="http://lemonde.fr/economie/article/2017/12/20/les-principaux-points-de-la-reforme-fiscale-de-donald-trump_5232094_3234.html">réforme fiscale du président Trump</a> par le Congrès, courant décembre, est le moteur principal de ce regain d’optimisme. En particulier, les entreprises nous disent penser que la réforme aura probablement un impact favorable sur l’emploi, les salaires et les investissements dans les années à venir.</p>
<p>Elle pourrait notamment rendre les États-Unis plus attractifs en termes d’investissements pour les entreprises étrangères. Ainsi, 50 % des entreprises asiatiques percevraient le pays de l’Oncle Sam comme une destination plus attractive pour leurs investissements suite à la réforme fiscale. Enfin, dans le contexte actuel de difficulté à trouver et retenir les talents, 44 % des entreprises américaines envisagent, selon nos données, une augmentation des salaires grâce aux ressources dégagées par la réforme fiscale.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/171214e4-b1c9-40a2-a35f-a1273dd5be1d?src=embed" title="Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis" width="100%" height="519" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Si le climat des affaires reste élevé partout dans le monde, nous notons néanmoins pour ce trimestre une chute significative en Asie : l’indicateur recule à 61 contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-optimisme-record-en-europe-89417">66,3 au trimestre précédent</a>. Le risque sur les devises est mis en avant par les entreprises interrogées comme un frein à l’activité dans la zone. En Amérique latine, le climat des affaires continue de rebondir pour atteindre 70 au Mexique, 69 au Chili et 62 au Brésil. Ce rebond est frappant puisque ces trois pays ont enregistré des niveaux inférieurs à 50 au cours des deux années précédentes.</p>
<p>Enfin, en Afrique, le climat des affaires enregistre un rebond soudain, entraîné notamment pas l’Afrique du Sud, où la <a href="http://afrique.lepoint.fr/actualites/afrique-du-sud-jacob-zuma-a-finalement-demissionne-14-02-2018-2195049_2365.php">démission du président Zuma</a> semble faire souffler un vent d’optimisme, portant le climat des affaires à 59 contre 42 au trimestre précédent.</p>
<hr>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant</em>.</p>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/93405/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>84 % des responsables financiers européens ont une connaissance de la blockchain. Il y a fort à parier que la diffusion importante des concepts clés de cette technologie permettra son adoption rapide.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/894172018-01-09T20:27:46Z2018-01-09T20:27:46ZClimat des affaires : optimisme record en Europe<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/201163/original/file-20180108-83547-juw4ip.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C462%2C1920%2C1132&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les niveaux enregistrés aussi bien en Europe qu’aux États-Unis permettent d’anticiper un maintien de la croissance économique sur des niveaux relativement importants.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/photo-550181/">Pixabay</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le quatrième trimestre 2017, l’enquête s’est déroulée du 21 novembre au 7 décembre 2017</em>.</p>
<hr>
<p>Notre indicateur de climat des affaires s’inscrit, à nouveau, en hausse en Europe ce trimestre pour atteindre 66,9 contre 63,4 <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-confiance-historiquement-elevee-en-france-et-dans-le-monde-84452">au trimestre précédent</a> sur une échelle de zéro à cent. C’est le plus haut niveau que nous avons observé depuis l’origine de notre série en 2002. Le précédent point haut datait de décembre 2006 (66,3). Sur un an glissant, l’indicateur enregistre un bond de plus de 10 points (56,6 en décembre 2017). Il est essentiellement tiré par l’Allemagne (78,6) et la France (64,5) mais il est frappant de constater que pour la première fois depuis la crise de 2008, l’ensemble des pays pour lesquels nous avons des données dépasse le niveau de 55 et affiche un niveau d’optimisme compatible avec une croissance économique soutenue.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/1a32cf14-cede-4ca8-b454-919d40be66d9?src=embed" title="Climat des affaires 4etrimestre 2017pays/entreprise" width="100%" height="550" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Néanmoins, certains pays restent à la traîne. C’est le cas du Royaume-Uni, qui ferme la marche avec un niveau d’optimisme de 58, soit près de 9 points en deçà de la moyenne de ses voisins européens. Nous observons cet écart défavorable à l’économie britannique depuis le vote du <a href="https://theconversation.com/fr/topics/brexit-24703">Brexit</a> en juin 2016. Il est important néanmoins de noter que nous n’avons pas de données pour la Grèce pour ce trimestre, pays qui affiche généralement les plus bas niveaux d’optimisme selon notre indicateur.</p>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires reste encore très favorable à la croissance : il s’établit à 68,6 contre 65,9 au trimestre précédent. Ces niveaux restent cependant en deçà du point le plus élevé que nous observons sur l’ensemble de la série : 73,6 en mars 2004. Il est important de noter que les niveaux enregistrés aussi bien en Europe qu’aux États-Unis permettent d’anticiper un maintien de la <a href="https://theconversation.com/fr/topics/croissance-21197">croissance économique</a> sur des niveaux relativement importants. Mais l’Europe a désormais rattrapé le retard cyclique de quelques trimestres régulièrement observé par le passé. La fermeture de cet écart pourrait indiquer un ralentissement de la progression des climats des affaires dans les deux zones pour les trimestres à venir.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/171214e4-b1c9-40a2-a35f-a1273dd5be1d?src=embed" title="Climat des affaires 4etrimestre 2017 -- optimisme Europe et États-Unis" width="100%" height="530" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Dans le reste du monde, le climat des affaires continue aussi de s’améliorer. En Amérique latine, nous enregistrons un optimisme moyen de 73 avec notamment 71 au Pérou et au Mexique. Au Brésil, le climat des affaires semble désormais stabilisé sur des niveaux permettant une accélération de la croissance (61). Seul point noir de notre tableau : l’Équateur, qui affiche un optimisme extrêmement faible à seulement 28.</p>
<p>En Asie, le climat moyen des affaires fait un bond de 6 points environ pour atteindre 66,0 contre 60,2 au trimestre précédent. L’ensemble des pays pour lesquels nous recueillons des données se situe au-dessus de 50, c’est-à-dire sur des niveaux favorables à une croissance de l’activité. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires continuent de s’améliorer pour atteindre 53 contre 52 au trimestre précédent.</p>
<h2>Accélération de l’innovation</h2>
<p>Pour ce trimestre, nous avons demandé aux responsables financiers des entreprises d’évaluer l’impact des <a href="https://theconversation.com/fr/topics/innovation-21577">innovations</a> sur leur activité. Les résultats montrent que 52,4 % des entreprises en Europe observent une accélération du rythme des innovations depuis trois ans. C’est particulièrement le cas pour les grandes entreprises du secteur de la finance (75 %) et de la technologie (79 %). En revanche, lorsqu’il s’agit du commerce aux détails, l’accélération des innovations n’est perçue que par 25 % des entreprises. C’est en Allemagne que les entreprises ont très majoritairement répondu « oui » à cette question (82,6 %) et c’est d’ailleurs en Allemagne que l’effort d’adaptation apparaît comme le plus important. Ainsi, 94,7 % des entreprises d’outre-Rhin déclarent augmenter leurs investissements et 78,9 % les budgets de R&D pour faire face à cette accélération.</p>
<p>En France, la perception est bien plus mesurée puisque seules 37 % des entreprises semblent devoir faire face à une accélération des innovations. En réaction, en France, seules 76,5 % des entreprises augmentent les dépenses d’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/investissement-20236">investissement</a> et 52,9 % font un effort en termes de R&D. En comparaison, aux États-Unis, 66 % des entreprises constatent une accélération des innovations et répondent par plus d’investissement (76 %) et plus de R&D (46 %).</p>
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<p>Néanmoins, de manière rassurante, nous n’observons pas d’emballement des comportements face à l’accélération des innovations. Ainsi, en Europe, peu d’entreprises cherchent à s’engager dans des projets plus risqués. Elles sont également peu nombreuses à réduire leur horizon de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/gestion-24154">gestion</a>, voire à changer leurs méthodes de travail. Ce n’est pas tout à fait le cas aux États-Unis où 63 % des entreprises déclarent gérer leurs opérations à plus court terme et 31 % indiquent choisir des projets plus risqués.</p>
<h2>Équilibre vie professionnelle/vie personnelle</h2>
<p>Pour ce trimestre, nous avons également interrogé les responsables financiers quant à l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. La majorité d’entre eux nous ont indiqué vouloir diminuer leur temps de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/travail-20134">travail</a>, et ce d’ailleurs quel que soit le volume de celui-ci aujourd’hui. De manière surprenante, c’est en Europe continentale et dans certains pays d’Asie que le volume horaire quotidien semble le plus important, en particulier dans les grandes entreprises.</p>
<p>Par exemple en France, un responsable financier consacrerait selon nos observations 75 % de son temps « d’éveil » quotidien à l’activité professionnelle, soit environ 60 à 65 heures par semaines. Paradoxalement, dans la sphère anglo-américaine, ce temps professionnel n’occuperait que 66 % du temps d’éveil pour un total d’environ 55 heures par semaine à temps de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/sommeil-20272">sommeil</a> égal. Pour combler cet écart, il faudrait qu’un responsable financier américain dorme 2h30 de moins que son équivalent français chaque jour ! C’est bien entendu la prise en compte du nombre de jours travaillés qui permet de rétablir la balance, les jours de congé étant plus nombreux en Europe continentale… Mais encore faut-il pouvoir les prendre !</p>
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<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant</em>.</p>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/89417/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’enquête du dernier trimestre 2017 montre un optimisme sans précédent en Europe, une accélération du rythme des innovations et le souhait des responsables financiers de réduire leur temps de travail.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/844522017-10-03T20:49:43Z2017-10-03T20:49:43ZClimat des affaires : confiance historiquement élevée en France et dans le monde<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/188223/original/file-20170929-21594-fa7mec.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Paris</span> <span class="attribution"><span class="source">Walkerssk/Pixabay</span></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le troisième trimestre 2017, l’enquête s’est déroulée du 22 août au 7 septembre 2017.</em></p>
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<p>Le niveau de confiance reste historiquement élevé dans le monde et en particulier en France. Le souffle d’optimisme apporté par l’élection d’Emmanuel Macron ne semble pas devoir fléchir. Notre indicateur de climat des affaires s’établit à 61,9 sur une échelle de zéro à cent, bien au-delà de sa moyenne de long terme. Il est aussi frappant de noter que depuis le printemps, les responsables financiers nous disent avoir une confiance plus importante pour le pays dans son ensemble que pour leur propre entreprise et ce alors que la France a toujours été, selon nos chiffres, la championne du grand écart en faveur de l’entreprise. Autre chiffre révélateur, seules 15 % des entreprises nous disent que la politique gouvernementale pose un risque à leur activité alors que le mécontentement touche jusqu’à 31,6 % des entreprises américaines.</p>
<iframe src="https://datawrapper.dwcdn.net/pXJyk/1/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" allowfullscreen="allowfullscreen" webkitallowfullscreen="webkitallowfullscreen" mozallowfullscreen="mozallowfullscreen" oallowfullscreen="oallowfullscreen" msallowfullscreen="msallowfullscreen" width="100%" height="400"></iframe>
<p><em>Réponses à la question : « Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays (onglet Pays)/de votre entreprise (onglet Entreprise). »</em></p>
<p>Plus généralement, au niveau européen, l’indice moyen atteint 63,4 au mois de septembre contre 61,2 au trimestre précédent et il faut remonter au pic de l’année 2007 pour trouver des valeurs durablement supérieures à celles observées aujourd’hui sur le vieux continent. L’optimisme est particulièrement important en Allemagne où notre indicateur de confiance s’établit désormais à 75,9. Il est aussi élevé dans les secteurs de l’énergie (75) et des ventes au détail (70). Ce boom d’optimisme général est compatible avec une économie européenne tournant à plein régime dans les trimestres à venir.</p>
<p>Seul bémol en Europe, le Brexit continue de peser sur le moral des responsables financiers outre-Manche où le climat des affaires s’établit à 51,7 en septembre contre 50,5 en juin.</p>
<h2>Vers le point haut du cycle économique ?</h2>
<p>Aux États-Unis, ni les turpitudes du président Donald Trump ni les tensions avec la Corée du Nord ne semblent devoir influer significativement sur le climat des affaires. Celui-ci se maintient au-dessus de sa moyenne à 65,9 contre 67,4 au trimestre précédent. Ce niveau de confiance reste compatible avec une croissance élevée pour les trimestres à venir. Néanmoins l’effacement de l’écart entre les niveaux de confiance aux États-Unis et en Europe pourrait indiquer l’approche du point haut du cycle économique.</p>
<h2>Le climat des affaires</h2>
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<p><em>Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe (bleu) et aux États-Unis (rouge).</em></p>
<p>Dans le reste du monde, l’Amérique latine participe amplement au regain d’optimisme à l’exception notable de la Colombie (45). Le Mexique et le Brésil enregistrent désormais respectivement des niveaux de 63 et 57 alors qu’ils se situaient en dessous de 50 il y a moins d’un an sous le double effet de la crise politique au Brésil et de l’élection de Donald Trump. En Asie, le climat moyen des affaires s’établit à 60,2 indiquant le maintien probable d’une croissance soutenue. Ce chiffre cache néanmoins de fortes disparités entre la Malaisie et le Japon qui affichent respectivement 50 et 52 et l’Inde où l’indicateur s’établit à 64. La Chine conserve avec 62 un niveau de climat des affaires très favorable à la croissance. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires se redressent aussi même si ils restent sur les niveaux les plus bas observés dans le monde avec en moyenne 52. Les entreprises africaines mettent en particulier en avant l’instabilité politique de certains pays comme frein principal à l’expansion.</p>
<h2>Tensions sur le marché de l’emploi</h2>
<p>Ce trimestre, il ressort clairement de notre enquête que le marché de l’emploi se tend à travers le monde. Ce résultat n’est pas surprenant tant le climat des affaires est au beau fixe dans le monde depuis plusieurs trimestres. Les principales Banques Centrales de la planète devraient d’ailleurs trouver là une bonne raison de mettre définitivement fin à leurs politiques monétaires accommodantes. Par exemple, ce n’est que la deuxième fois sur les 20 dernières années, que les entreprises américaines estiment qu’attirer et conserver du personnel qualifié est la principale difficulté à laquelle elles font face loin devant le risque géopolitique ou l’environnement macro- économique. Nous avions observé un phénomène similaire au sommet du précédent cycle économique courant 2006.</p>
<p>Pour la moitié d’entre elles, ce manque de ressource est même un frein à leur expansion et à la poursuite de nouveaux projets. En particulier, elles nous disent que trouver aujourd’hui des managers rapidement opérationnels c’est-à-dire qui ont les compétences adaptées à leur secteur d’activité demande un budget dont elles ne disposent pas actuellement. Le marché est à ce point tendu que les entreprises américaines nous déclarent même manquer de candidats possédant le bagage minimum en mathématique, connaissance de la langue voire en éthique du travail !</p>
<h2>Le manager introuvable</h2>
<p>Sur le marché européen, les tensions sont moindres même si l’emploi qualifié semble commencer à poser problème en particulier lorsqu’il s’agit des nouvelles technologies. Par exemple, 64 % des entreprises françaises déclarent rencontrer des difficultés pour embaucher des profils adaptés à leurs besoins et un peu plus de 50 % déclarent même garder dans leurs cartons des projets dans lesquels elles ne peuvent s’engager faute de ressources en particulier managériales. Si la fonction finance semble peu touchée, ce n’est pas le cas des services de recherche – innovation – développement. Paradoxalement, en Allemagne, les entreprises déclarent ne pas percevoir autant de difficultés à trouver des talents. Pourtant elles sont tout aussi nombreuses à ralentir le rythme de leur expansion en ne se lançant pas de manière mécanique dans tous les projets a priori rentables. La raison de cette prudence a de quoi étonner : si elles ne profitent pas à plein de la situation c’est, selon les réponses que nous collectons, parce qu’elles craignent que l’embauche de nouveaux managers nuise à l’efficacité de leurs organisations !</p>
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<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/84452/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Grenoble École de Management et l’Association des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion récoltent l’avis des responsables financiers français. Enquête du 22 août au 7 septembre 2017.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/797952017-06-22T19:43:02Z2017-06-22T19:43:02ZClimat des affaires : effet Macron, un souffle optimiste sur la France<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/174901/original/file-20170621-30161-1jootcb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><span class="source">skeeze/Pixabay</span></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le deuxième trimestre 2017, l’enquête s’est déroulée du 23 mai au 9 juin 2017.</em></p>
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<p>Notre indicateur de climat des affaires fait un bond spectaculaire en Europe : il s’établit à 61,2 pour le mois de juin contre 55,7 en mars sur une échelle de zéro à cent. Une fois n’est pas coutume, c’est notre pays qui est le moteur de cette euphorie !</p>
<p>La France enregistre un saut de près de 10 points passant de 55,5 en mars à 64,9 en juin. C’est sans aucun doute l’effet Macron. Cet effet est d’ailleurs de la même ampleur que celui que nous observions aux États-Unis, en début d’année, avec l’élection de Donald Trump.</p>
<h2>Euphorie en France</h2>
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<p><em>Réponses à la question : « Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays (onglet Pays)/de votre entreprise (onglet Entreprise) »</em></p>
<p>Il permet à la France de débouler dans le trio de tête des pays les plus optimistes en Europe avec la Suisse et l’Allemagne. Il est aussi frappant de noter que pour la première fois depuis la création de cette enquête, les responsables financiers nous disent avoir une confiance plus importante pour le pays dans son ensemble que pour leur propre entreprise et ce alors que la France a toujours été, selon nos chiffres, la championne du grand écart en faveur de l’entreprise.</p>
<p>Plus généralement, un vent d’optimisme souffle sur le continent européen : sur un an glissant, l’indicateur enregistre pour l’Europe une progression de près de 6 points (55,5 en juin 2016) et atteint son niveau le plus élevé depuis décembre 2007. Néanmoins, il est à noter qu’au Royaume-Uni, le Brexit continue de peser sur le moral des responsables financiers. Le climat des affaires s’établit à 50,5 en juin (52 en moyenne depuis un an) alors que nous enregistrions régulièrement des valeurs supérieures à 60 avant le vote de juin 2016 en faveur de la sortie de l’Union européenne.</p>
<h2>Aux États-Unis, les entreprises s’impatientent</h2>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires reste encore très favorable à la croissance : il s’établit à 67,4 contre 68,5 au trimestre précédent. Les turpitudes du président Trump, tout du moins telles que perçues en Europe, n’ont pas d’effet négatif sur le climat des affaires. Néanmoins, 40 % des responsables financiers déclarent que les incertitudes sont actuellement plus élevées qu’à la normale et que celles-ci conduisent une entreprise sur quatre à repousser dans le temps les nouveaux projets et investissements. Ces incertitudes concernent notamment la réforme de la couverture santé des salariés (<em>Obamacare</em>) avec un effet direct à la baisse sur le rythme d’embauche par les entreprises. La politique fiscale reste aussi un point d’inquiétude pour les entreprises américaines qui ne savent pas si et quand la réforme « Trump » sera engagée. En particulier, en attente d’une fiscalité plus favorable, les entreprises repoussent leurs investissements ce qui pourrait causer à court terme… un essoufflement de la croissance.</p>
<h2>Climat des affaires</h2>
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<p><em>Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe (bleu) et aux États-Unis (rouge)</em></p>
<p>Dans le reste du monde, le Mexique s’est remis de l’élection de Donald Trump : après un trou d’air en décembre (climat des affaires à 47), le pays renoue avec l’optimisme pour enregistrer, avec 72, le plus haut niveau de notre indicateur depuis 3 ans pour le pays. Hormis au Chili (47), le climat des affaires dépasse 50 dans tous les pays de la région.</p>
<p>En Asie, le climat moyen des affaires fait un bond de 5 points environ pour atteindre 63,6 contre 58 au trimestre précédent. L’ensemble des pays pour lesquels nous recueillons des données se situe au-dessus de 50, c’est-à-dire sur des niveaux favorables à une croissance de l’activité. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires sont très proches de 50 en moyenne avec néanmoins un point de difficulté en Afrique du Sud qui enregistre ce trimestre un niveau de confiance bas à 42.</p>
<h2>Risque et décision d’investir</h2>
<p>Ce trimestre, nous avons cherché à estimer le taux de rentabilité minimal moyen dans le monde au-dessus duquel les entreprises s’engagent dans des projets d’investissement. Nous avons obtenu le chiffre de 13.8 %, en deçà des 15 % souvent utilisés comme référence dans la presse économique. En règle générale, le taux de rendement minimal ressort comme plus élevé dans les grandes entreprises que dans les petites : pour se lancer dans un nouveau projet, les grandes entreprises, plus matures, sont en mesure d’attendre des projets plus rémunérateurs.</p>
<p>C’est en Europe que le seuil est le plus faible. En moyenne, au-delà d’une rentabilité de 13,4 % pour un projet, si les ressources en main d’œuvre le permettent, les entreprises se lancent à l’attaque. C’est en Asie que ce chiffre est le plus élevé (14,7 %). Doit-on en conclure que les entreprises européennes ont un appétit pour l’investissement plus important ? C’est plutôt l’inverse qui est vrai !</p>
<p>En effet, nous avons ensuite comparé ce seuil de rentabilité au coût moyen pondéré du capital des entreprises (WACC). La différence entre le seuil de rentabilité minimal et le coût moyen pondéré du capital peut être conçue comme une prime de risque sur les projets. Les résultats montrent une grande cohérence avec les études qui montrent que les différences culturelles à travers le monde se traduisent dans l’attitude face au risque.</p>
<h2>Prime de risque élevée en Europe</h2>
<p>C’est en Amérique du Sud que la prime de risque attendue est la plus faible (2,6 % en moyenne) et c’est bien en Europe qu’elle est la plus élevée (5,4 %). Rapportée au coût du capital, la valeur de cette prime est encore plus signifiante. En effet, alors qu’en Amérique du Sud ou aux États-Unis, cette prime ajoute environ 25 % au coût moyen pondéré du capital, en Europe c’est 67 % du coût moyen pondéré qui est ajouté. Autrement dit, pour investir, les entreprises européennes ont besoin de disposer d’un matelas de sécurité bien plus important que dans le reste du monde.</p>
<p>Néanmoins, lorsqu’on demande aux entreprises si elles s’engagent dans un nouveau projet à chaque fois que le seuil de rentabilité minimal est atteint, les résultats que nous obtenons tempèrent partiellement les précédents. Ainsi, aux États-Unis 77 % des entreprises ne s’engagent pas automatiquement dans les projets. Les raisons invoquées sont le manque de ressources en personnel ou en management ou encore l’inadéquation avec l’activité principale de l’entreprise. En Europe, ce chiffre n’est que de 37,3 %, ce qui semble indiquer que les entreprises du vieux continent, plus exigeantes en termes de taux de rentabilité minimal, opèrent un premier tri financier sur les projets. Mais une fois ce seuil de rentabilité atteint, leur propension à s’engager et donc à prendre des risques est peut-être plus élevée que celle de leurs homologues nord-américains.</p>
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<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse étaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/79795/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le baromètre du climat des affaires réagit très fortemement à l'élection d'Emmaniuel Macron. Cap sur l'optimisme.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/756062017-04-02T17:03:41Z2017-04-02T17:03:41ZBaromètre du climat des affaires : l’Amérique rit, l’Europe grimace<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/163540/original/image-20170402-27288-1nt1p5r.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=4%2C1%2C732%2C426&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Qui le plus optimiste ? </span> </figcaption></figure><p>L’optimisme est toujours de mise aux États-Unis ! Deux mois après l’investiture du président Trump, notre indicateur de climat des affaires affiche une nouvelle progression pour atteindre 68,5 en mars contre 66,5 en décembre sur une échelle de zéro à cent. Sur un an glissant, l’indicateur enregistre une progression de près de 10 points (58,6 en mars 2016) pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 2005.</p>
<p>Il ressort néanmoins de notre enquête un agacement certain des directeurs financiers : la liberté d’expression du nouveau président via les réseaux sociaux a, selon eux, un impact négatif important sur le climat des affaires. Ainsi, plus des deux tiers des répondants américains souhaitent que Donald Trump mette un terme à sa politique du « tweet » pour s’en tenir à une communication plus conventionnelle.</p>
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<p><em>Évolution du climat des affaires depuis 2005 jusqu’à 2017. La courbe rouge est l’indicateur des États-Unis. La bleue est pour l’Europe. La surface en rouge montre le surcroît d’optimisme aux États-Unis par rapport à l’UE.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/75606/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Grenoble École de Management et l’Association des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion récoltent l’avis des responsables financiers français. Enquête du 21 février au 9 mars 2017.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/747822017-03-19T21:06:08Z2017-03-19T21:06:08ZClimat des affaires : non au protectionnisme et… aux tweets<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/161399/original/image-20170318-6127-6sktdd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Optimisme et agacement : tel apparait le cliamt des affaires aux Etats-Unis au premier trimestre 2017.</span> <span class="attribution"><span class="source">Pexels Photos</span></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’Association des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français sur le climat des affaires. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University. <a href="http://bit.ly/2mHAtMd">Pour le premier trimestre 2017</a>, l’enquête s’est déroulée du 21 février au 9 mars 2017.</em></p>
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<p>L’optimisme est toujours de mise aux États-Unis ! Deux mois après l’investiture du président Trump, notre indicateur de climat des affaires affiche une nouvelle progression pour atteindre 68,5 en mars contre 66,5 en décembre sur une échelle de zéro à cent. Sur un an glissant, l’indicateur enregistre une progression de près de 10 points (58,6 en mars 2016) pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 2005.</p>
<p>Il ressort néanmoins de notre enquête un agacement certain des directeurs financiers : la liberté d’expression du nouveau président via les réseaux sociaux a, selon eux, un impact négatif important sur le climat des affaires. Ainsi, plus des deux tiers des répondants américains souhaitent que Donald Trump mette un terme à sa politique du « tweet » pour s’en tenir à une communication plus conventionnelle. Ces mêmes responsables financiers sont opposés à 64 % à la construction d’un mur à la frontière mexicaine.</p>
<p>Si les méthodes de communication très directes du président Trump dérangent les responsables financiers américains, ses projets de réforme semblent en revanche les satisfaire largement. Ainsi 86 % des répondants à l’enquête sont favorables à une baisse généralisée de l’impôt sur les sociétés jusqu’à un niveau de 20 %. De même, 74 % d’entre eux sont favorables à la baisse de la tranche supérieure de l’impôt sur les revenus jusqu’à 30 % et 75 % verraient d’un bon œil la simplification du rapatriement des profits détenus à l’étranger par les entreprises américaines.</p>
<p>En revanche, la majorité des responsables financiers américains sont contre l’augmentation des tarifs douaniers sur les produits chinois ou mexicain (57 %). Ils sont d’ailleurs rejoints par les directeurs financiers du monde entier qui s’accordent pour demander à leur gouvernement une résistance ferme à la hausse éventuelle de ces tarifs. Sans surprise, c’est au Mexique que nous trouvons la proportion la plus élevée de DAF défavorables aux propositions Trump (75 %).</p>
<p>En Europe, si plus de la moitié des DAF sont contre ces propositions, c’est en France et en Italie que la résistance semble la plus franche (respectivement 65 % et 62,5 %) au contraire du Royaume-Uni où elle est la plus faible (16,7 %). Enfin, et de manière insolite, les Britanniques sont les seuls à réclamer une amélioration des conditions d’échange à l’international (61,1 %) alors même que le Royaume-Uni va entrer en négociation pour sortir de l’Union européenne ! Pour les autres pays européens, ce chiffre dépasse difficilement les 7 % !</p>
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<p><em>Évolution du climat des affaires depuis 2005. La courbe rouge est l’indicateur des États-Unis. La bleue est pour l’Europe. La surface en rouge montre le surcroît d'optimisme aux États-Unis par rapport à l'UE.</em></p>
<h2>L’Europe atteint son rythme de croisière</h2>
<p>En Europe, l’indicateur de climat des affaires s’établit à 55,7 en mars contre 56,6 en décembre. Ces niveaux indiquent un climat des affaires favorable à la croissance sans toutefois pointer vers une accélération. Mais, si cette accélération devait néanmoins se produire, les entreprises européennes se déclarent en majorité prêtes à y faire face tant du point de vue des stocks disponibles que des capacités de production.</p>
<p>C’est toujours dans les pays du nord que nous observons les réponses les plus optimistes (par exemple 69 aux Pays-Bas) mais l’écart se resserre avec les pays du sud. Pour la France, notre indicateur confirme l’optimisme des responsables financiers avec 55,5 contre 55,2 au trimestre précédent.</p>
<p>Enfin, nous gardons un œil particulièrement attentif à l’évolution du climat des affaires du Royaume-Uni post Brexit : après une chute vertigineuse au trimestre précédent qui avait entraîné notre indicateur à 49,9, celui-ci reprend des couleurs pour atteindre 53,3.</p>
<p>Dans le reste du monde, l’Amérique latine marque des points puisque tous les pays du sous-continent enregistrent une progression du climat des affaires. En particulier, le Mexique semble déjà remis de l’élection de Donald Trump : avec 61 contre 47 en fin d’année 2016, l’indicateur retrouve des niveaux proches de ceux observés avant le scrutin américain.</p>
<p>En Asie, le climat moyen des affaires a atteint 58 ce trimestre mais l’écart reste important entre Singapour (45) et l’Inde (64). Le Japon (56) et la Chine (61) restent sur des niveaux favorables à une croissance de la production. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires pointent toujours vers un recul de l’activité.</p>
<h2>Lutter contre la corruption ou contre la réglementation ?</h2>
<p>Lorsque nous demandons aux responsables financiers quelles sont, selon eux, les réformes indispensables à l’amélioration du climat des affaires, les réponses varient selon la région du monde où ils se trouvent. Ainsi, plus des deux tiers des participants à l’enquête venant des pays d’Amérique latine mettent en avant le besoin de renforcer le système judiciaire et de faire baisser la corruption et le crime.</p>
<p>Nous retrouvons les mêmes chiffres en Inde, aux Philippines et plus généralement en Afrique (environ 70 %). En Europe, la lutte contre la corruption n’est réellement mise en avant qu’en Italie (58,8 %) mais peu dans les autres pays comme la France (23 %), le Royaume-Uni (5,6 %) et l’Allemagne (0 % !). En revanche, les réglementations gouvernementales qui s’imposent aux entreprises sont perçues comme un frein à l’activité dans les pays européens et notamment en France (43,2 %), au Royaume-Uni (50 %), aux Pays-Bas (56,3 %) ou en Allemagne (60 %).</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=335&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=335&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=335&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=421&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=421&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/161398/original/image-20170318-6100-1v65fae.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=421&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption"></span>
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</figure>
<h2>Perte de confiance des populations envers le monde des affaires</h2>
<p>Finalement, nous avons interrogé les responsables financiers quant à l’impact de la baisse de confiance des consommateurs envers les entreprises. Les résultats sont frappants : plus de 80 % des responsables financiers américains déclarent que cette perte de confiance affecte leur activité. Mais l’impact est peut-être positif puisque près de la moitié des participants ont observé une amélioration de la gouvernance de leur entreprise et/ou une augmentation de la transparence du fonctionnement de leur secteur suite aux pressions de la société civile.</p>
<p>En France et plus généralement en Europe, les chiffres observés sont plus faibles. Ainsi seules 33,7 % des entreprises françaises estiment que la perception parfois détériorée de leur image à un impact sur l’activité et les résultats. C’est particulièrement vrai dans les secteurs de la santé et de la grande distribution.</p>
<p>En retour, 26 % des entreprises européennes tentent d’infléchir cette perception par des plans de communication dans les médias (publicité) voire par la prise de parole de la direction de l’entreprise (13,3 %). Quoi qu’il en soit, il est rassurant de constater que le consommateur-citoyen peut aussi avoir un impact sur la marche du monde puisque 47 % des entreprises européennes déclarent avoir ajusté leurs procédures afin de satisfaire leurs attentes notamment en termes de transparence. Ce dernier point est particulièrement vrai en Italie (68 %).</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette enquête <a href="http://bit.ly/2mHAtMd">suivez ce lien</a>. <a href="http://ceocfo.org/French.htm">Prochaine enquête</a> du 21 mai au 8 juin 2017. L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/74782/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management sur le climat des affaires au premier trimestre 2017 montre un mélange d’optimisme et d’agacement face à la politique économique américaine.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/707522017-01-05T20:53:13Z2017-01-05T20:53:13ZSelon sa culture, on se montre plus ou moins amical avec les inconnus<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/151806/original/image-20170105-18653-9evvo4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Sur le quai du métro à Londres. Selon sa culture, chacun se montre plus ou moins familier avec des personnes rencontrées pour la première fois</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/nathaninsandiego/6089662726/in/photolist-ah87yW-7TabW8-aHGkcc-5yiBwc-5UvRzb-bVTbgh-8Eh3tC-5DRAwR-ojYZEV-nEdry8-6r8j88-9BBxC-rkXHev-9BBzq-9zz42T-9BBUn-9BBQM-Cfdh-9BBYE-9BBHM-9BBvo-9n4xcG-9BBJu-9BBUM-5UvPJS-9BBZz-9BBtz-9BC31-bVTb7w-5BGQgB-ahthq7-9BBA6-aHGmbR-ahtcSL-9hcBbd-9BBsN-aHGmwa-ahqzWB-7f7Jbq-9BBVL-9BC1W-bVTbQq-9BBwH-5UvMA5-5UrutP-9BBNU-5UrqDa-9BBLN-9BBKb-9BBSp">Nathan Rupert/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nd/4.0/">CC BY-ND</a></span></figcaption></figure><p><em>L’attitude vis-à-vis de personnes que l’on rencontre pour la première fois varie selon les pays. La familiarité des Américains ou celle des Brésiliens, par exemple, surprend toujours les Français. Notre auteur, Américaine installée en France depuis 17 ans, est professeur de management. Dans cet extrait de son livre <a href="http://www.diateino.com/fr/118-la-carte-des-differences-culturelles.html">« La carte des différences culturelles : 8 clés pour travailler à l’international »</a> (Editions Diateino), traduit par Philippe Blanchard, elle s’appuie sur les travaux d’anthropologues et de psychologues. Et montre que la manière dont chacun se comporte en présence d’inconnus est d’abord une affaire de culture.</em></p>
<hr>
<p>Les Américains ont tendance, à la différence d’autres cultures, à sourire à des étrangers et à entreprendre des personnes qu’ils connaissent à peine. D’autres risquent de prendre ces « amabilités » pour une offre d’amitié. Ensuite, comme les Américains ne donnent pas suite à une proposition qu’ils n’avaient pas l’intention de faire, ils risquent de se faire accuser de « fausseté » ou d’« hypocrisie ».</p>
<h2>De l’amabilité, ou de l’hypocrisie ?</h2>
<p>Igor Agapova, un de mes collègues russes à l’Insead, raconte une anecdote qui date de son premier voyage aux Etats-Unis :</p>
<blockquote>
<p>« Pendant les neuf heures de vol jusqu’à New York, j’étais assis à côté d’un inconnu. C’était un Américain et il a commencé à me poser des questions personnelles, me demandant si j’avais des enfants, si c’était la première fois que je me rendais aux États-Unis, ce que je laissais derrière moi en Russie, etc. Puis, il s’est mis à me donner des informations personnelles sur lui-même. Il m’a montré des photos de ses enfants, il m’a dit qu’il jouait de la basse et m’a raconté que sa femme, qui était actuellement en Floride avec leur dernier-né, avait du mal à supporter ses déplacements fréquents ».</p>
</blockquote>
<p>En retour, Igor Agapova se mit à faire une chose qui ne lui était pas du tout naturelle et qui n’est pas du tout usuelle dans la culture russe : il raconta sa vie très honnêtement à ce sympathique inconnu, en ayant l’impression qu’ils s’étaient liés, en si peu de temps, d’une amitié incroyablement profonde.</p>
<p>La suite n’en fut que plus décevante :</p>
<blockquote>
<p>« Je pensais qu’après une rencontre de ce genre, nous allions être amis pour longtemps. Après l’atterrissage, j’ai cherché un morceau de papier pour écrire mon numéro de téléphone mais imaginez ma surprise quand je vis mon ami se lever et me faire un grand signe de la main, en me disant : “J’ai été enchanté de vous rencontrer. Je vous souhaite un très bon séjour”. Et ce fut tout. Je ne l’ai plus jamais revu. J’ai eu l’impression qu’il m’avait manipulé pour que je m’ouvre à lui, alors qu’il n’avait aucune intention de donner suite à la relation dont il avait été l’initiateur ».</p>
</blockquote>
<h2>L’influence de la culture dans laquelle on a grandi</h2>
<p>Le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kurt_Lewin">psychologue américain d’origine allemande Kurt Lewin</a> a été l’un des premiers chercheurs en sciences humaines à étudier le rôle que joue, dans la formation de la personnalité, le système culturel dans lequel un individu a grandi. C’est notamment le sujet de son article, « Quelques différences sociaux-psychologiques entre les États-Unis et l’Allemagne » (« Some social-psychological differences between the United States and Germany »), paru en 1936 dans la revue scientifique <em>Character and Personality</em>.</p>
<p>Par la suite, les chercheurs et consultants néerlandais Fons Trompenaars et Charles Hampden-Turner se sont appuyés sur le modèle de Lewin pour expliquer comment, selon les cultures, certains niveaux d’information appartiennent au domaine public ou, au contraire, sont réservés à la sphère des relations privées, comme exposé dans leur livre paru en 1998, <a href="http://ridingthewavesofculture.com/"><em>Riding the Waves of Culture : Understanding Diversity in Global Business</em></a>. On appelle fréquemment par des noms de fruits, « pêche » et « noix de coco », ces modèles d’interaction.</p>
<h2>La douceur d’une pêche</h2>
<p>Dans les cultures « pêche », fruit à la peau veloutée, comme aux États-Unis ou au Brésil pour n’en citer que deux, on a tendance à se montrer amical – « sympa » – avec des personnes que l’on vient juste de rencontrer. On sourit beaucoup aux étrangers, on passe vite aux prénoms, on raconte sa vie et on pose des questions personnelles à des gens que l’on connaît à peine. Mais après ce premier contact sympathique avec une « pêche », on risque de tomber soudain sur la partie dure, le noyau, sous laquelle la pêche protège son moi véritable. Dans ces cultures, être amical ne veut pas dire être ami.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C30%2C973%2C608&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=480&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=480&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=480&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=603&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=603&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/151544/original/image-20170102-29222-kttba4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=603&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Deux touristes engagent la conversation sur une plage en Grèce. Dans les cultures « pêche », on se montre sympathique dès le premier contact.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/robwallace/2586170897/in/photolist-4WwNvp-7u7oia-9tDK37-4J9oQL-cET3Qf-5FkMpi-7HbemK-9Znc8D-4HvakP-fhAe89-jWVkXA-7sqHzT-6uMkiR-scabqf-4J5akH-bx3ywU-5We3Q6-dNMT3c-6az19d-4ShNC-do2mD8-e9sfvA-dd9bdw-8XaL4z-csLU9j-72SPro-csLT3b-7XmwZk-eiCuJ3-9jADjM-4T6k9x-Mb8JT-6xFC8h-3xKtMD-8F3wja-5go2UR-72SPBL-76XDs5-bt8uyB-6wrs7K-5fSfW1-7Hb6pD-5VGDUx-8XaLVD-buv2m9-7ixVfw-72SPRW-2TGUfG-2TBLkz-4SEAMJ">Robert Wallace/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Au cours d’un atelier que j’animais au Brésil, un participant allemand qui vivait à Rio depuis un an me parla en ces termes :</p>
<blockquote>
<p>« Les gens sont si aimables que c’en est incroyable. Vous faites vos courses à l’épicerie ou vous traversez tout bonnement la rue, et quelqu’un vient vous poser des questions, vous parler de sa famille et vous inviter à venir boire un café ou vous laisser entendre que vous vous reverrez le lendemain à la plage. Au début, j’étais très heureux de recevoir toutes ces manifestations d’amitié. Mais je n’ai pas mis longtemps à me rendre compte que tous ces gens qui m’invitaient pour le café oubliaient de me donner leur adresse et que ces propositions de se retrouver le lendemain à la plage n’étaient jamais suivies d’effet. Parce que la plage, comme chacun le sait, fait plusieurs kilomètres de long… »</p>
</blockquote>
<h2>Trop de sourires pour être honnête ?</h2>
<p>Dans le Minnesota, l’État américain où j’ai grandi, nous apprenons dès notre plus tendre enfance à prodiguer nos sourires à ceux dont nous venons de faire la connaissance. C’est un des traits de la culture « pêche ». Une Française qui était venue voir ma famille dans le Minnesota fut déconcertée par notre côté « pêche » :</p>
<blockquote>
<p>« Les serveurs ont tout le temps le sourire aux lèvres et me demandent tous si je passe une bonne journée. Ils ne me connaissent même pas ! Cela me met mal à l’aise et me rend soupçonneuse : que me veulent-ils ? Pour toute réaction, je serre mon sac à main plus fortement contre moi. »</p>
</blockquote>
<p>Inversement, moi qui suis issue d’une culture « pêche », j’ai été tout aussi déconcertée quand je suis venue m’installer en Europe. Mes sourires aimables et mes remarques personnelles rencontraient un accueil glacial chez mes nouveaux collègues polonais, français, allemands ou russes. J’interprétais leur expression impassible comme un signe d’arrogance, voire d’hostilité.</p>
<h2>La rudesse d’une noix de coco</h2>
<p>Dans ces cultures « noix de coco », les gens sont plus fermés (comme la rude coque de la noix de coco) vis-à-vis de ceux avec qui ils n’ont pas de relation d’amitié. Il est rare qu’ils sourient aux inconnus, qu’ils posent des questions personnelles à de simples relations ou qu’ils se confient à des personnes avec qui ils n’ont pas un lien étroit. Il faut du temps pour percer l’écorce extérieure mais, progressivement, la relation devient plus chaleureuse et plus amicale. Et les amitiés qui mettent plus de temps à se construire tendent à durer plus longtemps.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=402&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=402&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=402&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=505&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=505&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/151560/original/image-20170103-18662-1rhimop.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=505&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Discussion par la fenêtre, en Allemagne. Dans une culture « noix de coco ». comme celle des Allemands, on reste sur la réserve avec les inconnus.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/jgonzac/15005335189/in/photolist-oRYgnF-bzRZxU-e7MJTF-5hpoEP-JqvN3-azHu1p-bnsimC-jG1ueq-7raCJA-jcY5Zc-oHzAui-9YoeAp-cf65H7-7gtJJ3-hSzfTM-2h1Mvw-apCu32-82wmyU-oQuvRR-ct2FkS-rk7tp8-C4aFK-BR8WkM-7Eaw3T-5MPBzC-BjZCL8-4Lt4DB-qb57mH-pN75P9-aZFdyF-e3CKiM-bVHZVC-iQ4frj-fKm8pV-cu4deu-ts4A7D-ct2GnG-oDrLFg-7KrRgU-kzCBhX-azdkbi-pq37kn-bEiWAM-8sUoSt-zc4zmu-cfbx9d-oHKSiV-3vL6DV-dssqiN-7zoadw">Jaime Gonzalez/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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<p>Quand vous arrivez dans une culture « noix de coco », l’hôtesse d’accueil de l’entreprise avec laquelle vous avez rendez-vous ne vous demandera pas si vous avez passé un bon week-end et le coiffeur qui vous coiffe pour la première fois ne vous dira pas : « Une Américaine mariée à un Français ? Où avez-vous rencontré votre mari ? »</p>
<h2>« C’est soit un fou, soit un Américain »</h2>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/149977/original/image-20161213-1613-s9eqke.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Couverture du livre, paru le 13 octobre 2016.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Editions Diateino</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<p>Si vous êtes « pêche » et que vous voyagez en culture « noix de coco », sachez que les Russes disent que, quand ils rencontrent quelqu’un qui sourit dans la rue : « C’est soit un fou, soit un Américain ». Imaginez que vous entrez dans une salle de réunion à Moscou (ou à Belgrade, Prague, voire Munich ou Stockholm) et que vous vous trouvez face à un groupe de managers à l’air grave dont aucun ne cherche à bavarder avec vous, n’en déduisez pas que leur culture considère qu’il est sans intérêt de nouer des relations.</p>
<p>Au contraire, c’est en cultivant une relation personnelle chaleureuse sur le long terme que vos interlocuteurs « noix de coco » deviendront des partenaires confiants et loyaux. Ce qui est en cause, bien entendu, c’est que toutes les cultures n’ont pas le même point de vue sur les comportements à observer vis-à-vis des inconnus et sur ceux qui indiquent qu’une amitié véritable est en train de se former.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/70752/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Erin Meyer ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Faire preuve de familiarité vis-à-vis d’une personne rencontrée pour la première fois est souvent mal perçu en France. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays, comme les États-Unis ou le Brésil.Erin Meyer, Professeur associé en sciences de gestion, INSEADLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/705502016-12-18T21:23:09Z2016-12-18T21:23:09ZClimat des affaires : c’est l'effet Trump !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/150517/original/image-20161216-26093-17oq8ps.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Comment Trump fait grimper le climat des affaires...</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/gageskidmore/23432137079/in/photolist-BGBPZr-Cg4EBv-BiyDcy-C6xb7A-CdP4D5-BiC1bG-BGyg4n-C6u1As-CdLbpf-CdNqkh-BiHk5c-BiJ9LV-Cg54uK-C8Pssr-C6uA6y-BiJGEp-BNZwsy-Cg8iv4-C6xt8Q-C6xeV7-BNZCzU-Fv93Pm-FxrgZ2-F5SHNU-FmL3mA-Fv9z5G-F5Szpu-Fp2RDt-FmLj8f-Fv8zSL-Fv8S9o-F5S4Dh-FxqWvc-EzwuoW-EzS4Ga-EzvJ67-EzwK3f-EzwkLW-F5SySC-Fp3aQZ-EzSTvX-EzSjRP-Fv8AQ7-Fv8yUo-EzSXmH-Fv9ses-F5SUh9-F5RTQE-F5RZRs-EzT9gZ">Gage Skidmore/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble école de management et l’Association des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français sur le climat des affaires. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University. Pour le quatrième trimestre 2016, l’enquête s’est déroulée du 17 novembre au 2 décembre.</em></p>
<hr>
<p>Donald Trump sera le prochain président des États-Unis d’Amérique : quel est l’impact attendu sur l’activité économique ? Du côté des responsables financiers américains, le résultat du vote est perçu sans aucun doute possible comme <strong>une bonne nouvelle</strong>.</p>
<p>En témoigne le bond de notre indicateur de climat des affaires (+6 points) qui atteint désormais les plus hauts niveaux de la décennie soit 66,5 sur une échelle de 0 à 100, contre 60,6 au trimestre précédent. En particulier, et ce alors que l’élection vient tout juste de délivrer son verdict, près de 20 % des directeurs financiers américains envisagent une hausse des recrutements et des dépenses d’investissements sur l’année 2017.</p>
<p>Ils justifient cette embellie par la mise en application du programme du candidat républicain, notamment concernant la fiscalité et la réglementation. En revanche, peu d’entreprises (moins de 2 %) envisagent de revoir leur politique d’embauche si les lois anti-immigration sont mises en place.</p>
<h2>Un rebond postélectoral typique</h2>
<p>Nous avions déjà observé ce type de rebond significatif suite à un événement politique par exemple l’élection du premier ministre Abe au Japon ou l’éviction de la présidente Dilma Roussef au Brésil. Mais dans le cas américain, cette forte augmentation s’ajoute à un niveau de confiance déjà élevé qui semble assurer un niveau de croissance important pour l’année 2017. D’ailleurs, 60 % des responsables financiers américains soutiennent la politique de hausse de taux de la réserve Fédérale. Ils sont même 79 % à avoir d’ores et déjà intégré une hausse du financement de long terme d’environ 0,5 %.</p>
<p>Si l’élection de Donald Trump a un effet positif évident aux États-Unis, ce n’est pas le cas au Mexique où le programme du candidat républicain pourrait avoir des conséquences désastreuses. Ainsi 93 % des responsables financiers mexicains se déclarent moins optimistes pour l’activité du pays après l’élection américaine. Selon nos résultats, l’irruption du magnat américain sur la scène politique a fait chuter l’indice de confiance mexicain de manière vertigineuse : plus de 23 points au cours de l’année 2016 !</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=439&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=439&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=439&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=551&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=551&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/150514/original/image-20161216-26097-zjxcqf.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=551&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>Le Royaume-Uni déjà à la traîne</h2>
<p>En Europe, pas d’effet Trump mais à coup sûr un effet Brexit dont on perçoit de mieux en mieux les conséquences néfastes. Alors que les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne sont pas encore connues, les responsables financiers britanniques ont perdu l’optimisme affiché en début d’année. Le niveau de confiance est en berne, il s’établit désormais à 49,9 contre près de 60 en début d’année. Seule la Grèce affiche un niveau de confiance inférieur en Europe.</p>
<p>Conséquence immédiate, le Royaume-Uni est la seule zone économique en Europe où les prévisions d’investissement sont en chute à -6,3 % contre, par exemple +4,9 % en France. Les conséquences du Brexit ne se verront probablement qu’à long voire très terme mais les premiers signaux que nous captons déjà par notre enquête invitent à la plus grande prudence quant à la croissance économique future du pays.</p>
<p>À l’inverse, sur le continent, les nouvelles sont rassurantes : l’indicateur de climat des affaires s’établit à 56,6 au quatrième trimestre contre 56,3 au trimestre précèdent pour l’Europe. C’est en France que la hausse est la plus marquée, la confiance s’établissant désormais à 55,2 contre 52,0 au trimestre précédent. Ces niveaux confirment un climat des affaires favorable à une poursuite de la reprise économique et à la hausse de l’emploi.</p>
<p>Dans le reste du monde, le Brésil termine l’année en fanfare avec un niveau d’optimisme de (57) qui tranche avec le niveau de (37) observé en début d’année. Le rebond de confiance observé depuis la destitution de la présidente Roussef ne s’affaiblit pas. Le niveau d’optimisme est très bas en Équateur (28) et très élevé au Pérou (71). En Asie, c’est à Singapour que l’optimisme est le plus bas (45) et en Chine qu’il est le plus élevé. Le Japon enregistre de son côté un bond de 6 points pour atteindre (54) au quatrième trimestre 2016.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=224&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=224&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=224&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=282&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=282&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/150510/original/image-20161216-26093-1e37von.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=282&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>Gestion de carrière</h2>
<p>Au-delà des questions concernant l’actualité politique, nous avons demandé aux responsables financiers quelles étaient, selon eux, leurs chances de <strong>monter d’un cran dans la hiérarchie</strong> de leur entreprise et de devenir CEO (<em>chief executive officer</em>) dans les cinq ans à venir. Les résultats que nous obtenons sont variés et probablement liés à la culture managériale de chaque pays.</p>
<p>Ainsi, seulement un tiers seulement des DAF français qui ont répondu pensent devenir CEO à moyen terme. Ce chiffre est de 60 % aux États-Unis, de 65 % au Royaume-Uni et de plus de 70 % en Espagne. Cette diversité de résultat s’explique en partie par la perception de l’écart qui existe entre les responsabilités du DAF et les responsabilités du CEO. Ainsi, seulement 44 % des DAF français pensent que leur poste actuel les prépare bien aux responsabilités supérieures alors que ce chiffre monte à 64,5 % aux États-Unis et à 82 % au Royaume-Uni.</p>
<p>Peut-être voit-on ici à l’œuvre l’effet d’un déterminisme bien français qui réserve souvent les plus hautes responsabilités à une élite largement prédéterminée par sa scolarité.</p>
<hr>
<p><em>Pour voir les résultats complets de cette <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">enquête cliquez ici</a>. Prochaine enquête <a href="http://ceocfo.org/French.htm">du 15 février au 3 mars 2017</a>.</em> </p>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 500 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/70550/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’élection de Donald Trump a un effet positif auprès des responsables financiers des entreprises américaines.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/660662016-09-28T04:36:31Z2016-09-28T04:36:31ZClimat des affaires : le Brexit peut-il être contagieux ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/139210/original/image-20160926-31847-l5j3nh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">« Vous allez nous manquer » (sur les fenêtres du groupe Vert du Parlement Européen en juin 2016). </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/rebecca_harms/27537631414/in/photolist-HXpyqw-HACjXt-HQ6VsB-erH1e1-HJkF6v-J3vULW-Hx6G1m-HXrYva-HXrYD6-idzfbN-HzqnUx-JwP17P-JjzBcL-HxDSjT-HKntgu-HQaRiZ-gt3FUt-JtcGhi-J3EQyQ-Hx9ue9-Jm5Vu3-eWRoBH-HyyPkR-Je6iw9-oBvzpe-nzdi73-JPZZYP-Jscd5T-dquMUj-JspgML-o9Gb3M-GYkVKz-HGn9T6-JtUrdf-JNXNK7-5Pnxus-GKeGaQ-pfFsxD-oMWky5-J4SuBW-ohQA9o-ok8Ggj-HGKozD-p4oSQH-Ej9cAo-oaH7D9-JG5bfm-Juahoq-otjoHw-JaSzyp">Rebecca Harms/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble école de Management et l’Association des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux Etats-Unis. Pour le troisième trimestre 2016, l’enquête s’est déroulée du 18 août au 3 septembre 2016.</em></p>
<p>Le Brexit est désormais une réalité à laquelle nous allons devoir nous adapter : dans un avenir relativement proche, le Royaume-Uni ne fera plus partie de l’Union européenne. Quel sera l’impact de cette décision d’un point de vue économique ? Lorsqu’on interroge les responsables financiers, le verdict est sans appel, en particulier en France : <strong>plus d’une entreprise sur deux</strong> (52.7 %) ayant des activités au Royaume-Uni envisage de les rapatrier à plus ou moins long terme sur le continent !</p>
<p>Même si ce chiffre doit être tempéré par les résultats observés dans d’autres pays comme l’Allemagne où les entreprises ne sont que 20 % à souhaiter rapatrier leurs activités, il en demeure frappant. D’ailleurs, même certaines entreprises du Royaume-Uni (17 %) envisagent d’installer une partie de leurs activités outre-Manche à plus ou moins long terme. En revanche, et ce n’est pas une surprise, aucune n’envisage de parcourir le chemin dans l’autre sens.</p>
<p>Au total, 27 % des entreprises européennes estiment que leurs revenus en provenance du Royaume-Uni vont baisser après la sortie effective du royaume de l’Union. Ces revenus devraient alors passer, selon elles, de 22 % aujourd’hui en moyenne à moins de 14 %. En conséquence, les entreprises montrent leurs préférences pour une sortie tardive, au-delà de 2021 qui leurs permettrait d’adapter leurs organisations au mieux. Mais elles sont nombreuses à anticiper une sortie rapide déclenchée dès 2019 notamment en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.</p>
<h2>Un Brexit contagieux ?</h2>
<p>Lorsqu’on demande aux responsables financiers européens si un autre pays pourrait voter une sortie de l’Union d’ici deux ans, leur réponse ne fait aucun doute…c’est non à plus de 85 % des réponses en moyenne ! En France, ce chiffre ressort à 81 % mais au Royaume-Uni, il tombe à 61 %. Les chances de voir l’organisation d’un nouveau referendum sur le maintien dans l’Union ne seraient donc pas nulles selon ces derniers ? Mais dans quel pays ?</p>
<p>Les réponses que nous avons obtenues font ressortir un résultat étonnant : pour 42.9 % des entreprises britanniques qui envisagent un referendum prochain, <em>c’est aux Pays-Bas qu’il devrait d’abord être organisé puis en…Italie !</em> Mais lorsqu’on interroge les Hollandais eux-mêmes, la proportion d’entreprises qui anticipent un vote dans le pays est de… 0 % ! Le résultat est similaire en Italie et cette observation se répète plusieurs fois dans notre échantillon : aux Pays-Bas, c’est le Danemark qui fait figure de favori alors qu’en Grèce, c’est l’Autriche ! Pourtant aucun de ces pays ne semble lui-même parier sur un vote domestique.</p>
<p>En règle générale, c’est plutôt l’agenda national qui domine dans chaque pays et non une hypothétique sortie de l’Union. Et, contrairement au Brexit, les incertitudes politiques nationales semblent avoir un effet immédiat sur le comportement des entreprises. Ainsi, <em>en Europe, elles seraient 43 % à ralentir leur plan d’embauche et 57.6 % à ralentir leurs investissements du fait des incertitudes politiques</em>. En France, à quelques mois de la présidentielle, ces chiffres montent à 56.1 % pour l’emploi et 70.2 % pour les investissements.</p>
<h2>Les trois clés de réussite de l’entreprise</h2>
<p>Au-delà des questions concernant l’actualité politique, nous avons demandé aux responsables financiers quels sont, selon eux, les éléments clés du succès d’une entreprise. Les résultats font ressortir les mêmes points dans de nombreux pays : <em>la mise en place d’un plan stratégique, la culture d’entreprise et la personnalité du dirigeant</em>. Mais ces éléments ressortent dans un ordre différent selon les pays montrant, une nouvelle fois, à quel point l’aspect culturel peut être central dans l’organisation de l’activité d’une entreprise.</p>
<p>Ainsi, en France, c’est le plan stratégique qui est mis en avant par 47.4 % des répondants alors que ce chiffre tombe à 23.5 % au Royaume-Uni. La culture d’entreprise est un point clé en Allemagne (70 %) mais moins en France (36.8 %). Enfin, c’est au Royaume-Uni que le dirigeant (CEO) est mis en avant (52.9 %) contre seulement 40 % en Allemagne et 31 % en France.</p>
<h2>Une lente remontée du niveau d’optimisme</h2>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=674&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=674&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=674&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=847&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=847&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/139197/original/image-20160926-31856-zt33b2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=847&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Climat des affaires – septembre 2016.</span>
<span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span>
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<p>Enfin, nous notons que le niveau d’optimisme poursuit une lente remontée entamée en début d’année 2016. Il semble toujours pointer vers une croissance future positive de l’activité manufacturière mondiale. Aux États-Unis, l’indicateur passe à 60.6 sur une échelle de 0 à 100, contre 59.4 au trimestre précédent.</p>
<p>En Europe, l’indicateur de climat des affaires s’établit à 56.3 contre un niveau de 55.3 au trimestre précédent. En France, le climat des affaires reste relativement stable à 52.0 contre 52.7 au trimestre précédent ce qui est son niveau depuis bientôt près de 2 ans à l’exception du quatrième trimestre 2015 pour lequel, il est vrai, nous avions interrogé les responsables financiers dans les jours qui suivirent les attentats de Paris.</p>
<p>Dans le reste du monde, la confiance se maintient sur des niveaux relativement élevés au Brésil à 53.3 contre 55 au trimestre précédent et 37 au premier trimestre 2016. Ailleurs dans la région, le niveau d’optimisme est en assez forte baisse au Mexique à 63.3 contre 70.3 en début d’année tout en restant sur des niveaux très élevés. C’est au Pérou que nous trouvons le résultat le plus élevé (69.4) et le plus faible au Chili (40.6). En Asie, l’optimisme est au plus haut en Chine (69.5) et toujours au plus bas au Japon (48).</p>
<p>Pour voir les résultats complets de cette enquête : <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">grenoble-em.com/climat-des-affaires</a>.</p>
<p>Prochaine enquête du 16 novembre au 2 décembre 2016 : <a href="http://ceocfo.org/French.htm">ceocfo.org/French.htm</a></p>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 500 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/66066/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’impact du Brexit sur les décisions stratégiques des entreprises françaises est réel. Une entreprise sur deux parle de relocaliser ses activités ailleurs qu’au Royaume-Uni.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/609332016-06-15T04:35:40Z2016-06-15T04:35:40ZClimat des affaires : le « Brexit », dernier obstacle avant la reprise ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/126498/original/image-20160614-22404-u92uvu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Bulletins de vote pour le référendum sur l'avenir de la Grande-Bretagne dans l'Union Européenne.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/141776778@N02/27323692585/in/photolist-EkAuNb-HyEEnM-nW3WkV-FWqaNr-HCv4S2-Fn3joy-DGZDtT-ExCT81-G7feHm-HnQNzJ-D9vjbM-GSBjNz-EN5VyY-sFP8Ue-HFWbXn-HFWbYV-HFWc2k-EvT2VK-DEFppE-DyJqVa-EN5VnW-DdbKWU-HJmfJ4-DyJqwp-EJhUUA-DwzS35-AZ1qkE-HtN2fP-AZ1ps7-AtBKJd-AtBG1m-AZ1gDS-BoQBKf-G5Pc8Z-CKASKX-AtBHsE-HhfgB4-ASCNHe-DFMpGS-FaxWeM-Fyhv3E-EAjtGJ-Fyg28T-HNQqGN-oewfQY-DTaPTV-GBFxTK-GMBV1o-GMGTAt-GMBQyC">Abi Begum/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le deuxième trimestre 2016, l’enquête s’est déroulée du 17 mai au 3 juin 2016.</em></p>
<p>Les incertitudes politiques s’accumulent aujourd’hui dans le monde : approche des élections américaines, vote au Royaume-Uni quant à l’avenir du pays dans l’Union européenne, et à une échelle moindre, les élections en France. Quel est l’impact perçu par les responsables financiers de ce climat politique sur la gestion des entreprises et la vie économique ? Les réponses sont parfois étonnantes !</p>
<p>Par exemple, si 85 % des directeurs administratifs et financiers (DAF) français nous disent que le risque politique est élevé en France, ils ne sont que 73 % au Royaume-Uni alors que le pays doit tout simplement décider s’il reste ou non arrimé à l’Europe ! Ce même chiffre est de 79 % aux États-Unis, pays qui fait pourtant face à un duel Clinton – Trump loin de satisfaire la majorité des votants.</p>
<p>Pourquoi le risque est-il perçu comme aussi élevé en France ? Les responsables financiers retiennent essentiellement des questions nationales comme la politique gouvernementale et le climat social actuel. En revanche, le risque international est très peu mis en avant, que ce soit le risque terroriste, le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne ou les résultats des élections américaines. Le poids de l’incertitude politique en France est tel qu’il semble pouvoir affecter la vie économique.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=300&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=300&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=300&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=377&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=377&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/126494/original/image-20160614-22404-19h9lbj.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=377&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="source">Enquête sur le climat des affaires du deuxième trimestre 2016</span></span>
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<p>Ainsi, 51.5 % des entreprises qui ont répondu à l’enquête nous disent être plus prudentes dans leurs embauches qu’en temps normaux. Paradoxalement, ce chiffre n’est que de 35 % au Royaume-Uni. Il est pourtant évident que l’issue du vote sur le « Brexit » pourrait avoir un impact majeur sur l’économie du pays.</p>
<h2>Une vision paradoxale du « Brexit » en Grande-Bretagne</h2>
<p>Comment expliquer ce résultat ? De manière surprenante, 93.3 % des DAF britanniques estiment préférable pour l’activité en Europe que le camp du « Brexit » perde. Mais ce chiffre n’est que de 67.6 % pour les Européens eux-mêmes. Selon les Britanniques, en tout cas ceux qui ont répondu à notre enquête, le « Brexit » est principalement un problème pour l’Union européenne et non pour le Royaume-Uni. Si le pays quitte l’union, c’est l’Europe qui sera affaiblie. Résultat tout aussi marquant, alors que 58.8 % des responsables financiers français pensent que la victoire du « Brexit » mettrait en danger la cohésion de l’union, ce chiffre monte à 87.7 % outre-Manche !</p>
<p>Néanmoins, la victoire du « Brexit » est perçue comme potentiellement dangereuse pour la gestion financière des entreprises par 40 % des DAF britanniques contre seulement 5 % en France. Il est vrai que la sortie du Royaume-Uni de l’union pourrait avoir un impact fort sur la livre et sur le niveau des taux d’intérêt.</p>
<p>Faut-il y voir une conséquence de ces incertitudes ? Les entreprises britanniques qui nous ont répondu conservent aujourd’hui un coussin de liquidité très important qui peut atteindre pour certaines près de 30 % du bilan. Au-delà, un tiers de ce cash est détenu sur des comptes off-shore par les entreprises du Royaume-Uni, alors que la pratique semble marginale pour les entreprises continentales.</p>
<p>Pourquoi détenir autant de liquidité ? Par-delà les incertitudes qui pèsent sur les entreprises britanniques, les répondants avancent deux raisons principales : 1) il n’y a pas de projet d’investissement attractif sur lesquels s’engager et 2) l’accès au crédit étant relativement simple, le besoin de mobiliser les ressources liquides reste faible.</p>
<h2>Mais l’optimisme se maintient</h2>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=647&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=647&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=647&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=813&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=813&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/126496/original/image-20160614-22404-btgbgr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=813&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="source">Enquête sur le climat des affaires du deuxième trimestre 2016</span></span>
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<p>Paradoxalement, notre enquête trimestrielle sur le climat des affaires indique que le niveau d’optimisme des responsables financiers se maintient néanmoins sur des niveaux relativement élevés en Europe et à travers le monde. Ainsi, aux États-Unis, l’indicateur passe à 59.4 sur une échelle de 0 à 100, contre 58.6 au trimestre précédent. En Europe, l’indicateur s’établit à 55.3 contre un niveau de 53.0 au trimestre précédent (voir graphique).</p>
<p>En regardant de plus près, on pourra même constater que les anticipations de croissance sont relativement stables depuis plus de deux ans. Les incertitudes politiques actuelles pourraient donc constituer le dernier frein à une reprise plus vigoureuse de l’économie : tout est en place, les entreprises ont les moyens d’investir, un bon niveau de confiance et sont accompagnées par une politique monétaire accommodante des deux côtés de l’Atlantique. Parions qu’après les votes cruciaux de 2016, l’année 2017 permette de sortir, enfin, de dix ans de crise !</p>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management (résultats complets <a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">ici</a>) mesure chaque trimestre depuis plus de vingt ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ dix questions). Elle recueille plus de 1 500 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. <a href="http://ceocfo.org/French.htm">Prochaine enquête</a> du 17 août au 2 septembre 2016.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/60933/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’enquête mondiale sur le climat des affaires au deuxième trimestre souligne quelques paradoxes outre-Manche, mais l’optimisme quant au retour de la croissance reste élevé.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/569652016-03-31T04:40:20Z2016-03-31T04:40:20ZClimat des affaires : soutenir l’innovation pour sauver la croissance<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/116793/original/image-20160330-28462-sofrhq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Climat des affaires, 2005-2016. Enquête 1er trimestre 2016.</span> <span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’Association des Directeurs Financiers et des Contrôleurs de Gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis ; Pour le premier trimestre 2016, l’enquête s’est déroulée du 17 février au 4 mars 2016</em>.</p>
<p>Le niveau d’optimisme se contracte à nouveau ce trimestre dans la plupart des régions du monde. Il reste néanmoins compatible avec une croissance positive de l’activité manufacturière mondiale. Alors que le cycle économique semble « normal » aux États-Unis – succession d’une phase d’accélération (2012-2015) puis d’une phase de ralentissement – le cycle européen est atypique : le climat des affaires et donc la croissance fluctuent de trimestre en trimestre autour d’une moyenne relativement basse. Malgré les efforts conjoints de la BCE et des gouvernements européens, le moteur de la croissance ne repart pas réellement. Le constat est aussi valable pour la France où le niveau d’optimisme affiche une volatilité importante autour néanmoins d’une moyenne encore plus basse. C’est la Grèce qui enregistre le niveau d’optimisme le plus faible et c’est, à nouveau, en Allemagne et au Danemark que nous obtenons les réponses les plus favorables.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=261&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=261&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=261&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=328&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=328&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/116673/original/image-20160329-13715-1wow9x5.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=328&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays ?
Quel est votre degré d’optimisme quant à l’activité de votre entreprise ?</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">GEM/Duke</a>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>L’état de la Chine et des BRICS inquiète</h2>
<p>En Europe, les responsables financiers estiment à environ 30 % la probabilité de voir entrer l’économie du continent en récession d’ici la fin de l’année. Ils citent notamment le ralentissement chinois et des pays émergents dans leur ensemble comme principale source d’inquiétude. Si en France, le problème du déficit budgétaire pourrait aggraver la situation pour 65.9 % des répondants, au Royaume-Uni, c’est bien sûr le risque de Brexit qui est mis en avant (44.4 % des répondants). Aux États-Unis, la probabilité que l’économie entre récession avant la fin de l’année est évaluée à 31 %, une valeur deux fois plus importante qu’il y a 9 mois (16 %). En Asie, le risque de récession est estimé à 20 % dans la plupart des pays avec un pic à 30 % au Japon et en Chine. C’est en Inde que nous observons la probabilité la plus faible (10 %).</p>
<h2>Se tourner vers l’innovation</h2>
<p>Dans ce contexte de croissance faible, il semble particulièrement important d’accompagner l’émergence des innovations technologiques notamment lorsque celles-ci tardent à se diffuser. Ainsi, nous avons demandé aux responsables financiers s’ils comptaient adopter un certain nombre d’outils de la fonction Systèmes d’Information développés depuis plusieurs années par les FinTechs, notamment françaises. La première question concernait la technologie dite des chaînes de bloc ou <a href="https://theconversation.com/le-bitcoin-ne-devrait-pas-changer-le-monde-mais-la-blockchain-pourrait-bien-sen-charger-52717">blockchain</a> en anglais. Celle-ci pourrait révolutionner la fonction finance en transformant le système des paiements internationaux. En particulier, elle pourrait permettre de « tracer » une unité de compte (un euro, un dollar…) sur longue période, facilitant ainsi les contrôles opérationnels. Avec cette technologie, l’unité monétaire porterait en elle la chronique des transactions qu’elle a permis de réaliser par le passé reprenant, par exemple, l’identité de l’acheteur et du vendeur. Chacun pourrait alors facilement contrôler l’approvisionnement des comptes et l’utilisation unique des unités monétaires.</p>
<h2>S’ouvrir à la <em>blockchain</em></h2>
<p>Par exemple, dans le cas des transactions de gré à gré, en devises notamment, cette technologie permet un contrôle immédiat de contrepartie à contrepartie. Les entreprises pourraient nouer des transactions en tout point de la planète sans avoir à se soucier des capacités de paiement des parties prenantes : celles-ci seraient directement lisibles dans la « blockchain » des devises échangées !</p>
<p>Aujourd’hui 56.8 % des DAF français nous disent n’avoir jamais entendu parler de cette technologie alors qu’ils ne sont que 35.3 % dans ce cas au Royaume-Uni. À l’inverse, seuls 6.8 % des DAF français déclarent bien comprendre le fonctionnement de la blockchain (23.5 % au Royaume-Uni). Pourtant la plupart des DAF français (98 %) connaissent, au moins par son nom, le Bitcoin, cette devise virtuelle dont le fonctionnement s’appuie justement sur la technologie « blockchain ». Et si le Bitcoin a peu de chance de supplanter les devises déjà existantes, il est bien une application directe de la technologie blockchain et un catalyseur d’innovations pour le système des paiements international.</p>
<p>Dans cette galaxie liée à la blockchain, les contrats intelligents ou optionnels ou encore <em>smart contracts</em> en anglais permettent une automatisation grandissante des relations inter-entreprises. Pourtant, à nouveau cette technologie est peu connue des DAF français puisque près de 70 % d’entre eux ne sauraient en donner les grands principes. Ce chiffre tombe à 45 % au Royaume-Uni.</p>
<p>Au total, alors que l’ensemble de l’économie mondiale devrait être affecté à plus ou moins long terme par la technologie « blockchain », aujourd’hui, seulement 27 % des DAF français semblent en avoir pris conscience, la majorité déclarant ne pas voir les applications directes de cette révolution à leur entreprise. Mais il n’est pas trop tard pour combler ce retard notamment parce que les applications potentielles à l’économie réelle semblent prometteuses et infinies.</p>
<p>Lire <a href="http://www.grenoble-em.com/barometre-du-climat-mondial-des-affaires">ici</a> les résultats complets de cette enquête.</p>
<p>Prochaine enquête <a href="http://ceocfo.org/French.htm">du 16 mai au 4 juin 2016</a> </p>
<p><em>L’enquête Duke University – Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis près de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 500 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/56965/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Financiers et contrôleurs de gestion ont le moral en baisse ce trimestre. Des innovations pourraient relancer la croissance, dont la « blockchain »… mais elle est encore trop peu connue en France.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/544542016-02-11T05:54:48Z2016-02-11T05:54:48ZClimat des affaires : confiance et inquiétude au coude à coude<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/110868/original/image-20160209-12582-1epcla9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Connections.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/mikecogh/5280585822/in/photolist-93Coc9-78eZzL-78b7A8-78bb6F-78aZF4-78b8oH-78b4G6-78eKqS-78eSAN-78aWmr-78b3t8-78eTp9-78aSh8-78eYVY-78aVCt-78f4iS-78aZnc-78eMbs-78b63Z-78aUVz-78b266-78eNRd-78f543-78aVc2-78b14T-78b44c-78eYx1-78aTBR-78eMN1-78eRuS-78bbhe-78b8SF-78b2tM-78eRLY-78eL1Q-78b2Rn-78aTWR-78f3DE-78b3E2-78b6Pz-78eQpq-78aWHg-piJygH-piLd4c-pAdxEJ-piLb7r-piKRi5-piKhM5-piKi7y-pAdAF3">Michael Coghlan / Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’Association des Directeurs financiers et des Contrôleurs de Gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis ; pour le quatrième trimestre 2015, l’<a href="http://www.grenoble-em.com/climat-des-affaires">enquête s’est déroulée du 18 novembre au 4 décembre 2015</a>.</em></p>
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<p>Les résultats de notre enquête trimestrielle de climat des affaires au niveau mondial révèlent que l’optimisme des responsables financiers reste, en moyenne, élevé et compatible avec une croissance faible mais positive. Et, pour la première fois depuis plus de 10 ans, ce sont les pays du G10 qui affichent les niveaux d’optimisme les plus élevés.</p>
<p><strong>Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays ? quant à l’activité de votre entreprise ?</strong></p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=216&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=216&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=216&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=271&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=271&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/111013/original/image-20160210-12187-1bawdso.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=271&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p>Deux facteurs expliquent en partie le constat que nous faisons : c’est, tout d’abord, l’extraordinaire gisement de liquidité financière assuré par les banques centrales qui donnent accès à un crédit relativement abondant aux entreprises à travers le monde. Et les dernières déclarations de Mario Draghi, patron de la BCE vont, à nouveau, dans le sens d’une poursuite de ces conditions favorables. Le deuxième facteur qui explique les niveaux de confiance est paradoxalement la faiblesse de la reprise économique. Depuis quelques années, celle-ci montre que le cycle économique est plutôt peu marqué par rapport aux précédents, ce qui devrait se traduire par un risque de contraction lui aussi plus
modéré.</p>
<p><strong>Quel est votre degré d’optimisme quant à l’activité de votre entreprise ?</strong></p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=235&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=235&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=235&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=295&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=295&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/111014/original/image-20160210-12178-1o8yt9z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=295&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p>Dans ce contexte, les entreprises européennes établissent des prévisions de croissance du chiffre d’affaires d’environ +5,1 % pour l’année 2016, notamment entraînées par les entreprises françaises qui prévoient une hausse de +7 % environ. Les responsables financiers nous indiquent néanmoins un certain nombre d’inquiétudes quant à leur activité. En premier lieu, ils avancent la difficulté à attirer et encore plus à conserver une main-d’œuvre qualifiée. Ce point ressort comme un des trois principaux freins au développement de l’activité des entreprises dans presque tous les pays européens, les deux autres étant le contexte macro-économique, notamment le ralentissement chinois et le vieillissement de l’outil de production.</p>
<p><strong>Pour les postes suivants, quelle variation attendez-vous (en pourcentage) entre les 12 mois précédents et les 12 mois à venir ?</strong></p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=673&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=673&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=673&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=846&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=846&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/110861/original/image-20160209-12621-1f5k1tw.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=846&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="attribution"><span class="source">GEM</span></span>
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<p>Les quelque 10 années qui viennent de passer entre crise profonde, puis croissance molle, ont, en effet, été peu favorables à l’investissement en machine-outil. Ainsi, une bonne majorité de responsables financiers déclare que l’outil de production de leur entreprise est plus âgé qu’il y a 5 ans. Et ils sont très peu nombreux à nous signaler des investissements significatifs récents qui pourraient en faire baisser l’âge moyen. Ces chiffres sont en ligne avec ce que nous observons aux États-Unis. Ce vieillissement est naturellement perçu comme un facteur de baisse de la productivité partout dans le monde.</p>
<h2>Les migrants, inquiétudes et chance</h2>
<p>La crise des migrants est un autre point d’inquiétude partagé par les responsables financiers européens. En particulier, pour 62 % d’entre eux, cette crise est une difficulté plus importante pour l’Europe que la gestion de la dernière crise économique (2009). En effet, si les réponses à apporter au surendettement que ce soit des particuliers ou des États sont désormais bien connues, celles à donner à un exode massif le sont beaucoup moins. Et puis, il est vrai que ces deux crises ne pourraient n’en faire plus qu’une, notamment en Grèce, ou l’État qui lutte déjà quasi quotidiennement pour rembourser au mieux sa dette abyssale, doit désormais trouver des ressources pour accueillir ces populations migrantes. D’ailleurs, un accord – gestion de la crise des migrants contre annulation d’une partie de la dette – n’est probablement plus tout à fait à exclure dans les mois qui viennent.</p>
<p>Enfin, il est intéressant de voir que dans certains pays, comme l’Allemagne, ce flux migratoire peut-être perçu comme une chance notamment de résoudre le vieillissement des populations. C’est moins le cas en France qui conserve un des taux de natalité les plus élevés d’Europe. Pour sortir au mieux de cette crise, l’Allemagne devra probablement augmenter de manière significative la dépense publique en termes de santé et de construction. Mais la situation financière du pays le permet sûrement. Rappelons-nous aussi que l’Allemagne a déjà connu cette situation lors de la réunification des années 1990. Elle avait alors réussi à intégrer plus de 16 millions d’habitants au niveau de vie faible. La réunification a coûté environ 10 années d’efforts et une augmentation significative des dépenses publiques. Le pays pourrait faire face désormais, avec ses partenaires européens, à un défi similaire.</p>
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<p><em>L’enquête Duke University – Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis près de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant. <a href="http://ceocfo.org/French.htm">Prochaine enquête</a> du 16 février au 4 mars 2016.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/54454/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les résultats de l’enquête trimestrielle de climat des affaires au niveau mondial pour le 4ᵉ trimestre 2015.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.