tag:theconversation.com,2011:/us/topics/infographie-21297/articlesinfographie – The Conversation2023-11-15T21:17:49Ztag:theconversation.com,2011:article/2177062023-11-15T21:17:49Z2023-11-15T21:17:49ZQui paye l’inflation importée ?<p>Le <a href="https://www.ofce.fr/pdf/revue/13-180OFCE.pdf">retour de l’inflation</a> en France depuis deux ans, dont l’origine vient principalement d’un choc de prix d’<a href="https://theconversation.com/topics/importations-114407">importations</a> lié à la hausse vertigineuse de la facture énergétique, pose la question centrale de la répartition de ce choc au sein des agents économiques. Qui en a principalement subit les effets ?</p>
<p>Sous l’effet, d’abord de la forte reprise postCovid, puis de la guerre en Ukraine, le prix des composants industriels et des matières premières, notamment énergétiques et agricoles, a fortement augmenté. Le prix des importations s’est ainsi accru de 20 % en l’espace d’un an, conduisant à un choc de grande ampleur sur l’économie française.</p>
<p>Une part de cette <a href="https://theconversation.com/topics/inflation-28219">inflation</a> importée s’est diffusé dans l’économie domestique, à travers la hausse du prix des intrants, des <a href="https://theconversation.com/topics/salaires-26163">revenus du travail</a> et du capital. Entre septembre 2021 et 2023, l’indice des prix à la consommation a crû de près de 11 %. Sur la même période, les seuls prix de l’énergie ont augmenté de 32 % et ceux de l’alimentaire de 21 %. Ces deux composantes, qui représentent environ un quart de la consommation totale des ménages, ont contribué à près de 60 % à l’inflation au cours des deux dernières années.</p>
<p>En parallèle le besoin de financement de l’économie nationale vis-à-vis de l’extérieur est passé de 1 point à 2 points de PIB entre le second semestre 2021 et la mi-2023… mais celui-ci a atteint jusque 4,6 points de PIB au 3<sup>e</sup> trimestre 2022. Si le reflux des prix de l’énergie et des matières premières à partir de la fin 2022 a conduit à réduire le besoin de financement extérieur, celui-ci a donc connu une hausse de plus de 3 points de PIB en un an, soit l’équivalent du premier choc pétrolier de 1973.</p>
<p>Deux après le début de l’épisode inflationniste, il est possible de tirer un premier bilan sur la diffusion d’un tel choc dans l’économie et d’avoir une idée de qui paye cette inflation importée.</p>
<h2>Une inflation différenciée selon les ménages</h2>
<p>En raison du recours plus important des déplacements en voiture et d’une facture énergétique liée au logement plus élevée, la hausse des prix de l’énergie a frappé en premier lieu les habitants des communes rurales et périurbaines, et dans une moindre mesure ceux des grandes agglomérations. Alors que les ménages vivant en dehors des unités urbaines ont vu le coût de la vie augmenter de 9 % entre la mi-2021 et la fin 2022, ceux résidant en agglomération parisienne ont subi un choc inflationniste plus modéré, de l’ordre de 6 %.</p>
<p>Au cours des douze derniers mois, l’inflation a cependant changé de nature, la contribution de l’énergie à la hausse de l’indice des prix à la consommation s’est réduite au profit de l’alimentaire. Depuis un an, les ménages les plus impactés par l’inflation sont ainsi les plus modestes car la part de l’alimentaire dans la consommation est d’autant plus élevée que le niveau de vie est faible. L’inflation actuelle du premier quintile de niveau de vie (les 20 % des messages les plus modestes) est près de 1 % supérieure à celui du dernier quintile (les 20 % les plus aisés).</p>
<p><iframe id="GBXoi" class="tc-infographic-datawrapper" src="https://datawrapper.dwcdn.net/GBXoi/3/" height="400px" width="100%" style="border: none" frameborder="0"></iframe></p>
<p>L’analyse du choc inflationniste ne peut cependant pas s’arrêter là. Il est nécessaire également de comprendre la réaction des revenus à cette hausse brutale des prix. Salaires, prestations sociales et revenus du capital se sont-ils élevés d’autant ?</p>
<h2>Un tassement des salaires vers le bas</h2>
<p>Du côté des revenus du travail, le salaire mensuel de base a crû de près de 8 % entre la mi-2021 et la mi-2023. Certes, une telle hausse n’a jamais été vue depuis plus de trente ans mais elle reste insuffisante pour compenser l’inflation. Autrement dit, le salaire réel a diminué de près de 3 % en deux ans.</p>
<p>Le smic, avec une hausse de 12 % depuis octobre 2021, a connu, lui, une progression plus rapide que la moyenne en raison de son mécanisme d’indexation sur l’inflation. Si ce mécanisme permet de protéger les travailleurs les plus modestes de l’inflation, rien ne garantit que cette hausse dynamique du smic bénéficie également aux salaires juste au-dessus. De fait, la proportion de salariés touchant ce salaire minimum est passée de 12 % en 2021 à près de 15 % en 2022. Cela confirme l’idée d’un tassement de la grille des salaires vers le bas, de même que la forte hausse des exonérations de cotisations sociales patronales, bien supérieure à la croissance de la masse salariale.</p>
<p>Les prestations sociales, elles, augmentent pour faire face à la hausse des prix. Cela se fait néanmoins avec retard en raison d’une réévaluation annuelle, en janvier ou en avril, calculée sur l’inflation passée. Ainsi, depuis fin 2021, les pensions de retraite n’ont crû que de 6 % mais celles-ci seront revalorisées de 5,2 % en janvier 2024. Pour les autres prestations, elles ont augmenté significativement seulement à partir d’août 2022 avec une augmentation globale de 7,3 % au cours des deux dernières années. Une nouvelle revalorisation de 4,8 % est attendue au 1<sup>er</sup> avril 2024.</p>
<p>Les revenus du patrimoine financier ont, de leur côté, fortement grimpé, de 35 % entre la mi-2021 et la mi-2023. Cela s’est fait sous l’impulsion de la remontée des taux d’intérêt et de la forte hausse des dividendes versés. Si le pouvoir d’achat par unité de consommation a crû de 0,5 % entre la mi-2021 et la mi-2023, résistant au choc inflationniste, c’est d’ailleurs en partie dû au fort dynamisme des revenus du capital et à la baisse de fiscalité. L’analyse macroéconomique du pouvoir d’achat, bien qu’indispensable, n’est cependant pas suffisante pour comprendre celle par niveau de vie, avec des ménages dont les revenus ont évolué très différemment sur la période récente.</p>
<h2>Les entreprises tirent leur épingle du jeu</h2>
<p>Au cours des huit derniers trimestres, les entreprises ont vu leur revenu réel (déflaté des prix de valeur ajoutée) s’accroitre de 4,3 % et le taux de marge des sociétés non financières a augmenté de 1,2 point de valeur ajoutée pour atteindre 33 % de la valeur ajoutée, son plus haut niveau depuis 2008 si l’on exclut les années exceptionnelles (2019 l’année du double CICE ou la période Covid marquée par des aides exceptionnelles).</p>
<p>Enfin les administrations publiques, en mettant en place des dispositifs pour limiter la hausse des prix de l’énergie (boucliers tarifaires…) ont vu leur déficit se dégrader malgré la fin des mesures d’urgence liées à la crise Covid. Il est ainsi passé de 4,5 % du PIB fin 2021 à 5,9 % fin 2022, avant de se réduire à 4,6 % à la mi-2023 avec la fin du bouclier tarifaire du gaz et de la remise carburant.</p>
<p>Pour résumer, face à l’inflation importée, les entreprises ont jusqu’à présent bien tiré leur épingle du jeu même si les situations sont très hétérogènes selon les secteurs et les entreprises. Les ménages ont vu leur pouvoir d’achat résister mais cela masque des dynamiques très différentes entre les revenus du travail et du capital. Enfin, les administrations publiques en absorbant une partie du choc inflationniste ont vu leur situation financière se dégrader.</p>
<hr>
<p><em>Cette contribution à The Conversation France est publiée en lien avec les Jéco 2023 qui se tiennent à Lyon du 14 au 16 novembre 2023. Retrouvez ici le <a href="https://www.journeeseconomie.org/affiche-conference2023">programme complet</a> de l’événement.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/217706/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathieu Plane ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Ménages, entreprises et administrations publiques ont encaissé le choc lié à des produits importés de plus en plus coûteux de façon très hétérogène.Mathieu Plane, Economiste - Directeur adjoint au Département Analyse et Prévision OFCE, Sciences Po Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1720842021-11-24T11:23:49Z2021-11-24T11:23:49ZEn graphiques : qui a peur de quoi en France ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/433562/original/file-20211123-20-1tsr7ey.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C1519%2C963&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Graphe de l'évolution des préoccupations en France.</span> <span class="attribution"><span class="license">Author provided</span></span></figcaption></figure><p>Au cours des années 1960, les inventeurs américains de l’enquête de victimation ont interrogé aussi leurs enquêtés sur leur ressenti, ce qu’ils ont appelé <em>fear of crime</em>, en français sentiment d’insécurité. Ils ont découvert que l’insécurité n’était pas un simple doublon du risque encouru. Au début des années 1970, on a aussi montré que ce sentiment d’insécurité avait deux facettes, d’un côté la crainte d’être victime, de l’autre la préoccupation pour la criminalité comme problème de société, de même qu’on peut craindre de devenir chômeur, mais qu’on peut aussi considérer l’emploi comme un grave problème de société, que l’on se sente personnellement menacé ou non.</p>
<h2>La peur dans le quartier</h2>
<p>La peur dans le quartier constitue la mesure classique de l’insécurité personnelle. </p>
<p>La figure 1 montre qu’elle n’a guère changé d’ordre de grandeur à l’échelle de la France métropolitaine – entre 10 et 12% - au cours des quinze dernières années. </p>
<iframe title="Évolution de la peur dans le quartier (%), 1996-2019" aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-xr3t6" src="https://datawrapper.dwcdn.net/xr3t6/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100% !important; border: none;" height="514" width="100%"></iframe>
<p>A noter, qu'entre 1998 et 2004, l'INSEE a omis d’interroger ceux qui avaient déclaré avoir trop peur pour sortir le soir. Pourtant, on peut avoir peur même si on ne sort pas.</p>
<p>On voit aussi que le taux de peur francilien évolue dans un ordre de grandeur bien plus élevé (autour de 20% avec une légère tendance à la baisse) et que l’on a pu enregistrer en 2005 des fréquences de peur encore plus fortes dans certaines communes de la proche banlieue nord-est.</p>
<p>Finalement, la peur dans son quartier n’a pas changé d’ordre de grandeur au cours de la période observée, mais sa fréquence varie beaucoup selon le lieu où l’on habite. Les enquêtes de l’Institut Paris Région (IPR) permettent de découvrir que la peur pour ses enfants peut être encore plus répandue que celle ressentie dans son quartier et que l’insécurité personnelle atteint des fréquences encore plus élevées dans les transports en commun.</p>
<h2>La préoccupation sécuritaire</h2>
<p>Ceux qui classent la préoccupation sécuritaire au premier rang des problèmes de société sont toujours (beaucoup) moins nombreux que ceux qui s’inquiètent avant tout pour l’emploi ou la pauvreté. A l’échelle métropolitaine, la fréquence de la préoccupation métropolitaine n’a guère changé d’ordre de grandeur. En Île-de-France, l’enquête - qui est plus ancienne - montre une forte baisse de fréquence au cours de la première décennie du siècle, mais des mesures sur une plus longue période ont révélé qu’il s’agit plutôt d’un retour à une fréquence habituelle après une forte alarme à l’insécurité en tout début de siècle. </p>
<iframe title="Évolution des préoccupations (%) en France" aria-label="Interactive line chart" id="datawrapper-chart-6ujL7" src="https://datawrapper.dwcdn.net/6ujL7/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100% !important; border: none;" height="400" width="100%"></iframe>
<p>C’est une caractéristique de la préoccupation sécuritaire : quand le débat devient intense, ceux qui sont modérément préoccupés par l’insécurité peuvent rejoindre pour un temps ceux qui en sont obsédés… avant de regagner plus ou moins vite leur classement habituel. On notera aussi que la fréquence de la préoccupation sécuritaire se situe dans le même ordre de grandeur que l’on considère la France métropolitaine toute entière ou seulement l’Île-de-France.</p>
<p>L’insécurité personnelle dépend du risque auquel on est exposé combinée avec la vulnérabilité que l’on ressent pour des raisons physiques (âge, sexe) ou territoriales (quartier). La préoccupation sécuritaire, elle, envisage la criminalité comme un problème social plutôt que comme un risque personnel. </p>
<p>Elle se présente plutôt comme un choix idéologique très lié, comme le montre l’enquête de l’Institut Paris Région sur l’Île-de-France, à l’autopositionnement politique que l’enquêté s’attribue. On relèvera la très forte corrélation avec un positionnement à l’extrême-droite ; elle est encore conséquente chez ceux qui se classent à droite.</p>
<iframe title="Préoccupation sécuritaire et auto-positionnement politique – Île-de-France – 2001-2019" aria-label="Column Chart" id="datawrapper-chart-PNxE9" src="https://datawrapper.dwcdn.net/PNxE9/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100% !important; border: none;" height="600" width="100%"></iframe>
<img src="https://counter.theconversation.com/content/172084/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Robert ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L'insécurité est au coeur des campagnes électorales: les données montrent pourtant que cette préoccupation varie beaucoup en fonction de la temporalité politique ou de la dimension géographique.Philippe Robert, Sociologue, Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1701742021-10-27T11:18:09Z2021-10-27T11:18:09ZEn graphiques : Quelle identité religieuse pour la France ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/428548/original/file-20211026-19-itp9jh.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C11%2C1890%2C1141&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">L'appartenance religieuse des Français en pourcentage de la population.</span> <span class="attribution"><span class="source">Pierre Bréchon/EVS 2018</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Quelle est la place du fait religieux en France ? Faut-il s’inquiéter des formes qu’il prend avec d’un côté beaucoup de sécularisation mais aussi des minorités crispées sur des visions très conservatrices au nom de leur foi ? Si les idéologues et les médias se plaisent à polémiquer, les enquêtes quantitatives, notamment la <a href="http://www.valeurs-france.fr/">European Values Study</a> (EVS) et le module religion de l’<a href="http://www.issp-france.fr/">International Social Survey programme</a> (ISSP) permettent d’analyser <a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03352875/">quelques tendances depuis plus de trente ans</a>.</p>
<p>Ici, nous prendrons en compte d’abord l’image des religions dans l’opinion publique, l’identité subjective (se sentir religieux et/ou spirituel) et l’évolution des croyances.</p>
<iframe title="L'appartenance religieuse des Français (% de la population)" aria-label="chart" id="datawrapper-chart-lcTQV" src="https://datawrapper.dwcdn.net/lcTQV/4/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100%!important; border: none;" height="570" width="100%"></iframe>
<h2>Les religions, sources de conflit</h2>
<p>Alors que les religions se présentent très souvent comme des acteurs de paix, leur image est très différente dans l’opinion : elles sont largement considérées comme « apportant plus de conflit que de paix » selon 64 % des enquêtés, aussi bien en 2018 qu’en 1998. Et les personnes qui ont de fortes convictions religieuses sont considérées avec méfiance : 61 % jugent qu’elles « sont souvent trop intolérantes envers les autres ».</p>
<p>C’est donc l’image belliqueuse et intolérante des religions qui domine l’opinion publique, sans grand changement depuis vingt ans, probablement parce que, déjà à l’époque, des événements dramatiques avaient renforcé les craintes à l’égard des religions radicalisées, qui sont les seules que certains connaissent à travers les messages médiatiques.</p>
<iframe title="L'opinion des Français envers les religions" aria-label="chart" id="datawrapper-chart-4o3yq" src="https://datawrapper.dwcdn.net/4o3yq/6/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100%!important; border: none;" height="364" width="100%"></iframe>
<p>Évidemment les religions n’ont pas toute la même image : 56 % des personnes enquêtées ont « une attitude personnelle tout à fait ou plutôt positive » envers les chrétiens, 40 % envers les bouddhistes, 36 % envers les hindous, 34 % envers les juifs et 24 % envers les musulmans.</p>
<p>Le reste des réponses est massivement composé de personnes indécises (qui se disent « ni d’accord, ni pas d’accord »), qui n’ont probablement pas d’image claire des religions considérées. Les réponses négatives sont en fait rares : même pour les musulmans, groupe religieux le moins bien jugé, il y a seulement 26 % de réponses négatives, contre 4 % pour les chrétiens et 8 % pour les juifs. Il n’y a donc pas de rejet par principe des religions, la plupart des gens adhérant aux principes de la laïcité, reconnaissant à chacun la liberté de <a href="https://www.gsrl-cnrs.fr/13-juillet-2020-parution-anne-laure-zwilling-et-pierre-brechon-indifference-religieuse-ou-atheisme-militant/">croire ou de ne pas croire</a>.</p>
<h2>Religion ou spiritualité ? Les jeunes dans l’attente d’un au-delà</h2>
<p>Peut-on distinguer des personnes « fidèles à une religion » et des individus simplement « spirituels, intéressés par le sacré et le surnaturel » ? En fait la moitié de la population française adopte des positions simples : ils sont « religieux et spirituels » ou « ni religieux ni spirituels ».</p>
<p>L’autre moitié de la population choisit des types plus complexes :</p>
<ul>
<li><p>« adepte d’une religion sans se sentir spirituel », groupe assez âgé et à faible diplôme, pas très religieux mais plutôt conformistes, vivant probablement souvent la religion comme quelque chose allant de soi.</p></li>
<li><p>« pas religieux mais spirituel », groupe qui représente le religieux hors institution. Il est en petite progression de 15 à 18 % en dix ans, soit un tiers des personnes qui se disent sans appartenance religieuse. Et il est particulièrement présent chez les moins de 35 ans et les diplômés qui sont donc à la fois très souvent fortement sécularisés mais un peu plus ouverts au sacré et au surnaturel.</p></li>
</ul>
<iframe title=" Se sentir religieux et/ou spirituel selon l'âge (%)" aria-label="Grouped Column Chart" id="datawrapper-chart-R3B5o" src="https://datawrapper.dwcdn.net/R3B5o/3/" scrolling="no" frameborder="0" style="width: 0; min-width: 100%!important; border: none;" height="400" width="100%"></iframe>
<p>Les jeunes sont peu religieux, ils ne croient que rarement aux grands récits des religions institutionnelles mais ils peuvent être ouverts à des croyances que je qualifie de psycho-religieuses : forts de leur dynamisme vital, ils ont plus de mal que les plus âgés à imaginer que tout s’arrêtera avec la mort. Alors que le vieillissement rendrait les individus plus « réalistes » : les personnes âgées croient moins souvent à un futur sans fin que les jeunes. Il y aurait comme un effet d’âge qui expliquerait la propension des jeunes pour des croyances à un futur indéfinissable.</p>
<p>Les rapports aux croyances religieuses et les pratiques qu’elles occasionnent sont très variés et de plus en plus dérégulés par rapport aux grands dogmes des principales religions. Mais des minorités vivent souvent sur un mode radical et assez intransigeant les débats sur les religions, qu’elles défendent des modèles traditionnels soient ou des religiosités alternatives largement recomposées.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/170174/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pierre Bréchon ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Au-delà des polémiques, les enquêtes quantitatives sur le temps long font émerger quelques grandes tendances sur le pluralisme religieux en France.Pierre Bréchon, Professeur émérite de science politique, Sciences Po Grenoble, Auteurs historiques The Conversation FranceLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1428582020-07-23T19:55:00Z2020-07-23T19:55:00ZEn France, un enfant sur 30 est conçu par PMA<p>Le premier « bébé-éprouvette » au monde, Louise Brown, fête ses 42 ans le 25 juillet 2020. La naissance de cette Anglaise signe une véritable révolution dans l’assistance médicale à la procréation (AMP ou procréation médicalement assistée, PMA). Cette technique permet en effet la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde hors du corps de la femme, dans « l’éprouvette » du biologiste, <em>in vitro</em> selon le terme technique.</p>
<p>Jusqu’à cette première fécondation in vitro (FIV), les techniques d’AMP se cantonnaient à des inséminations « artificielles » (IA) qui consistent à déposer les spermatozoïdes du conjoint (IAC) ou d’un donneur (IAD) au niveau du col de l’utérus ou dans la cavité utérine pour qu’ils aillent féconder naturellement un ovocyte dans le corps de la femme.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=611&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=611&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=611&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=767&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=767&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347938/original/file-20200716-27-16fo3i1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=767&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Figure actualisée issue Population & Sociétés, n°556, Ined, juin 2018.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-6-page-1.htm">Ined, sur la base de données tirées de Groupement de l’étude des FIV en France (GEFF) ; ministère de la Santé ; registre FIVNAT ; Agence de la Biomédecine ; Insee -- État Civil</a>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Premier « bébé éprouvette » français, Amandine est conçue en 1981 et naît le 24 février 1982. Par la suite le <a href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-6-page-1.htm">nombre de FIV ne va cesser de croître</a> selon un rythme remarquablement linéaire (figure, courbe du bas). La proportion d’enfants conçus par FIV progresse de +0,5 % tous les 7 à 8 ans et c’est désormais plus de 2,5 % des enfants français qui sont conçus par FIV, soit 1 enfant sur 40.</p>
<p>En considérant l’ensemble des techniques d’AMP (insémination et fécondation in vitro, voir courbe du haut sur la figure), 3,4 % des enfants français sont conçus grâce à ces techniques (chiffres sur l’activité AMP de 2017 avec des naissances survenant en 2017-2018), soit 1 enfant sur 30. Pour illustrer ce que cela peut représenter : en moyenne, au sein d’une classe à l’école, on s’attend à avoir un enfant conçu par AMP.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142858/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Elise de La Rochebrochard a reçu des financements de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) pour une recherche connexe sur les traitements de l'infertilité (StimHo).</span></em></p>En moyenne, au sein d’une classe à l’école, on s’attend à avoir un enfant conçu par PMA.Elise de La Rochebrochard, Directrice de recherche, Santé et Droits Sexuels et Reproductifs, Institut National d'Études Démographiques (INED)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1427852020-07-22T19:03:30Z2020-07-22T19:03:30ZGraphiquement vôtre : Le célibat masculin, un nouveau défi pour la Chine<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/347955/original/file-20200716-33-ubvuu2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C21%2C4896%2C3232&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">De nombreux hommes en Chine connaissent aujourd'hui le célibat, du fait d'un excédent de population masculine.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/DXJ5l182ez8">Unsplash/RaymondTan</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span></figcaption></figure><p>Alors que dans le reste du monde, il y a à peu près autant de femmes que d’hommes aux âges du mariage et de la reproduction, ce n’est pas le cas en Chine qui, en 2010, enregistrait une proportion d’hommes légèrement supérieure (103 hommes pour 100 femmes chez les 20-50 ans).</p>
<p>Il y a plus d’hommes que de femmes en Chine, ceci à presque tous les âges sauf au-dessus de <a href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-7-page-1.htm">70 ans</a>. Ce déséquilibre numérique entre les sexes résulte d’une surmortalité féminine ancienne et, à partir des années 1980, d’un excédent anormal de garçons à la naissance du fait de la <a href="https://www.springer.com/gp/book/9783319002354">sélection prénatale du sexe</a>.</p>
<h2>Un excédent d’hommes marqué dans les villes</h2>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=500&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=500&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=500&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=628&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=628&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347749/original/file-20200715-23-1s4ydfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=628&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Figure issue de Isabelle Attané et al.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-7-page-1.htm">Population & Sociétés, n°557, Ined, juillet-août 2018</a>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>L’excédent d’hommes est plus marqué dans les villes, vers lesquelles afflue une main d’œuvre d’origine rurale (et qui abritent 8 des 11 millions d’hommes excédentaires chez les 20-50 ans). C’est pourtant dans les campagnes que les hommes ont le plus de difficultés à se marier, en particulier les plus pauvres.</p>
<p>En effet, les femmes célibataires, bien moins nombreuses que les hommes célibataires, tendent à privilégier de futurs conjoints susceptibles de leur procurer un meilleur confort matériel donc, plus fréquemment, des <a href="https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/28233/557.ang.pop.soc.single.man.rural.china.en.pdf">citadins</a>.</p>
<p>Le célibat en Chine est ainsi massivement masculin, notamment dans les campagnes : à 35 ans, on compte plus de 500 hommes pour 100 femmes parmi les célibataires ruraux, et ce rapport atteint presque 2 000 à l’âge de 50 ans.</p>
<p>La question du célibat masculin, notamment à la campagne, devient une <a href="https://theconversation.com/pity-chinas-bare-branches-unmarried-men-stuck-between-tradition-and-capitalism-68592">préoccupation majeure en Chine</a>.</p>
<p>Et ce d’autant plus que le déséquilibre numérique va s’aggraver dans les années futures : chez les moins de 30 ans en 2010, qui formeront le groupe des 20-50 ans en 2030, on compte en effet 109 hommes pour 100 femmes, soit un excédent masculin de l’ordre de 23 millions (figure).</p>
<p>Si la question préoccupe autant le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4673002/">monde scientifique et politique</a>, c’est aussi parce qu’en Chine le célibat reste considéré comme une situation anormale, à même de compromettre l’organisation sociale fondée sur la famille et les solidarités intergénérationnelles.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142785/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Isabelle Attané a reçu des financements de l'ANR et du Pres Hesam. </span></em></p>Le déséquilibre numérique entre les sexes en Chine résulte d’une surmortalité féminine ancienne et, à partir des années 1980, de la sélection prénatale du sexe favorisant les garçons.Isabelle Attané, Directrice de recherche (sinologie et démographie), Institut National d'Études Démographiques (INED)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1427882020-07-21T17:43:29Z2020-07-21T17:43:29ZGraphiquement vôtre : À Mayotte, la population a quintuplé en moins de 40 ans<p>En 2017 Mayotte comptait 256 500 habitants. Au cours des cinq années précédentes, la population a augmenté de 3,8 %, suite à une progression de +2,7 % entre 2007 et 2012. En moins de 40 ans la <a href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-10-page-1.htm">population de l’île</a> a plus que quintuplé – l’île comptait 23 000 habitants en 1958 –, soutenue par une fécondité près de trois fois supérieure à celle de la métropole.</p>
<p>Avec une moyenne de plus de 4 enfants par femme en 2017 – contre 1,9 pour l’Hexagone – le total des naissances sur une année est passé de 6 560 en 2014 à 9 600 en 2018. La maternité de Mamoudzou était, à cette date, la plus grande maternité de France, loin devant la lilloise Jeanne-de-Flandre qui comptabilisait alors 5 639 naissances.</p>
<p>Des naissances qui sont pour les trois quarts le fait de mères de nationalité étrangère, principalement comoriennes.</p>
<p>S’y ajoute une fécondité des jeunes femmes de moins de 20 ans près de dix fois supérieure à celle des jeunes métropolitaines.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=481&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=481&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=481&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=605&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=605&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/347886/original/file-20200716-35-1o8ctmc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=605&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Evolution de la structure de population de Mayotte par âge et sexe de 1978 à 2017.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-10-page-1.htm">Claude-Valentin Marie, Didier Breton et Maude Crouzet, _Population et Sociétés_, n°556, Ined, juin 2018</a>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>Une terre de fortes mobilités</h2>
<p>Parallèlement à cette croissance démographique rapide, l’île est également l’objet d’une profonde recomposition de sa population sous l’effet des migrations.</p>
<p>Terre d’immigration, comptant une forte part d’étrangers venus principalement des Comores, Mayotte n’en est pas moins une terre de forte émigration qui a vu, ces dernières années, s’accélérer les départs de ces jeunes natifs (15 à 24 ans), en <a href="https://www.cairn.info/journal-informations-sociales-2014-6-page-59.htm">priorité vers la métropole</a></p>
<p>En 2016, 45 % d’entre eux y étaient installés. Témoignent également de cette mobilité et de son intensité ceux qui – après une absence plus ou moins durable de leur l’île – choisissent d’y revenir. Ces « natifs de retour » formaient en 2016 30 % de l’ensemble des adultes natifs du département et, surtout, près de la moitié des 25-34 ans.</p>
<p>C’est ce dynamisme qu’illustre l’évolution de la pyramide des âges de l’île au cours des trente dernières années. L’élargissement continu de sa base à compter de 1997 témoigne de sa forte fécondité : les femmes étrangères, plus nombreuses à s’installer à Mayotte que les hommes au début de leur âge adulte, y donnent naissance en grand nombre, tandis que les creux aux alentours des vingt ans reflètent les effets de l’émigration.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/mayotte-comment-la-france-a-fragmente-le-droit-de-la-nationalite-139373">Mayotte : comment la France a fragmenté le droit de la nationalité</a>
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<h2>Le département le plus jeune et le plus pauvre de France</h2>
<p>Dernier en date des départements français (2011), Mayotte est donc – et de loin – le plus jeune, celui dont la croissance démographique est la plus vive, et qui abrite la plus forte part de population étrangère.</p>
<p>Mais faute d’un développement à la mesure des besoins, ce dynamisme sociodémographique exceptionnel se combine à des records de précarité. 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et 30 % des ménages n’ont pas l’eau courante. Le taux d’emploi est le plus faible, le taux d’illettrisme le plus élevé, et la part la plus forte de la population demeure sous le <a href="https://www.insee.fr/fr/statistiques/4622377">seuil de pauvreté</a> : Mayotte cumule tous les traits d’une précarité généralisée, sans commune mesure dans aucun autre département français, y compris en Outremer.</p>
<p>À cela s’ajoute dans ces années récentes une nette dégradation des conditions de logement, avec une progression de l’habitat précaire et des difficultés accrues d’accès à l’eau potable courante. En 2017, 40 % des ménages vivaient dans des habitations très précaires, principalement des « cases en tôle ».</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142788/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Dernier en date des départements français (2011), Mayotte est de loin le plus jeune, celui dont la croissance démographique est la plus vive, et qui abrite la plus forte part de population étrangère.Didier Breton, Professeur de démographie, Université de StrasbourgClaude-Valentin Marie, Conseiller pour l’Outre-mer à la direction de l’INED., Institut National d'Études Démographiques (INED)Maude Crouzet, Doctorante en démographie, Université de StrasbourgLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1423492020-07-20T18:20:04Z2020-07-20T18:20:04ZGraphiquement vôtre : L’overdose aux opiacés concerne tous les États américains<p>L’augmentation régulière de la mortalité due à la consommation d’opiacés explique en grande partie <a href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2019-9-page-1.htm">l’arrêt des progrès</a> de l’espérance de vie à la naissance aux États-Unis. Et la mortalité due à cette cause a augmenté progressivement aux États-Unis depuis environ 1980.</p>
<h2>L’épidémie d’overdoses touche plus la population précaire</h2>
<p>À l’époque, le taux de mortalité par overdose s’établissait à 4 pour 100 000. Il a atteint un maximum de 22 pour 100 000 en 2017 pour diminuer ensuite légèrement jusqu’en 2019. Des <a href="https://www.ama-assn.org/system/files/2020-07/issue-brief-increases-in-opioid-related-overdose.pdf">données récentes</a>, qui montrent un accroissement des comportements addictifs depuis le début de la crise sanitaire due au Covid-19, suscitent toutefois de nouvelles inquiétudes quant à une possible augmentation des taux en 2020.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=373&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=373&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=373&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=469&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=469&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/346432/original/file-20200708-23-13u1jiu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=469&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La baisse de l’espérance de vie aux États-Unis depuis 2014.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2019-9-page-1.htm">Magali Barbieri</a>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<p>La population la plus touchée est particulièrement concentrée dans le sud-ouest des États-Unis mais aussi et surtout, dans les anciens bassins industriels du pays, situés au sud et à l’est des Grands Lacs, qui ont subi de plein fouet la récession de la fin des années 2000.</p>
<h2>L’épidémie s’est depuis propagée sur tout le territoire</h2>
<p>Entre 2014 et 2017, l’espérance de vie à la naissance a continué à progresser dans seulement cinq États pour les deux sexes : Colorado, Oklahoma, New York, Texas et Wyoming. Partout ailleurs, la durée de vie a diminué pour les hommes, pour les femmes ou pour les deux sexes. Le retournement a été particulièrement marqué dans le nord-est du pays ainsi qu’en Alaska.</p>
<p>Cette évolution est indépendante du niveau initial de la mortalité. L’augmentation rapide de la mortalité par overdose concerne tant des États qui figuraient plutôt en tête du classement pour l’espérance de vie à la naissance, comme le New Hampshire, que des États situés en bas du classement, comme la Virginie occidentale, qui se caractérise par le taux le plus élevé de mortalité par overdose.</p>
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<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
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<p><em>Créé en 2007 pour accélérer les connaissances scientifiques et leur partage, le Axa Research Fund a apporté son soutien à environ 650 projets dans le monde conduits par des chercheurs de 55 pays. Pour en savoir plus, visiter le site <a href="https://www.axa-research.org/en">Axa Research Fund</a> ou suivre sur Twitter @AXAResearchFund.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142349/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Magali Barbieri receives funding from the US National Institutes of Health (grant #1R03-AG058110-01A1), Society of Actuaries, the Canadian Institute of Actuaries, the UK Institute and Faculty of Actuaries, the Dutch Royal Actuarial Association, the AXA Research Fund, Hannover Re, SCOR, Reinsurance Group of America (RGA), Milliman, Club Vita, and Munich Re.</span></em></p>La crise du Covid-19 a accentué la mortalité des overdoses par opioïdes. Retour en carte.Magali Barbieri, Chercheuse associée Université de Californie, Berkeley, Directrice de recherche, Institut National d'Études Démographiques (INED)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1423502020-07-19T19:00:09Z2020-07-19T19:00:09ZGraphiquement vôtre : Pourquoi la mortalité s’accroît aux États-Unis depuis 2014<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/346667/original/file-20200709-38-au510s.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=23%2C0%2C1573%2C1063&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La situation américaine en matière de mortalité s'est détériorée.</span> <span class="attribution"><span class="source">Ludovic Gauthier/Unsplash </span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Aux États-Unis, l’espérance de vie à la naissance a cessé d’augmenter à partir de 2010. Depuis 2014, la tendance s’est même inversée pour les hommes chez qui on observe une diminution de l’espérance de vie. La position relative des États-Unis s’est détériorée par rapport aux autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans lesquels cet indicateur a continué à augmenter.</p>
<h2>Un décrochement amorcé vers 1980</h2>
<p>Le décrochement des États-Unis a commencé vers 1980 et il s’est progressivement aggravé. Non seulement les États-Unis se sont éloignés de plus en plus de la moyenne des pays de l’OCDE (hors Europe de l’Est), mais depuis 2005-2006, leur espérance de vie est même inférieure à celle des pays les plus désavantagés, par exemple au Portugal pour les hommes et au Danemark pour les femmes.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=926&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=926&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=926&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1163&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1163&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/346433/original/file-20200708-3995-1dmrx0s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1163&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La baisse de l’espérance de vie aux États-Unis depuis 2014.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Magali Barbieri</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>L’écart entre les États-Unis et le Japon (pays de l’OCDE le mieux positionné) atteint en 2017 4,5 ans pour les hommes et 5,6 ans pour les femmes. Avec la France, il atteint 3 ans pour les hommes et 4 ans pour les femmes.</p>
<h2>Crise des opioïdes, obésité, diabète : des facteurs aggravants</h2>
<p>La <a href="https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2019-9-page-1.htm">détérioration de la situation américaine</a> en matière de mortalité est essentiellement attribuable à l’absence de progrès, voire à l’augmentation de la mortalité chez les adultes d’âge actif et, tout particulièrement, chez les jeunes adultes (de 20 à 40 ans).</p>
<p>L’arrêt des progrès de l’espérance de vie à la naissance est lié pour moitié à ce que les Américains ont appelé une « épidémie d’overdoses » et pour moitié à d’autres causes qui incluent les accidents, suicides et homicides chez les plus jeunes. Les maladies cardio-vasculaires, souvent la conséquence des problèmes d’obésité, du diabète et de l’hypertension, participent aussi de cette tendance. </p>
<hr>
<p>`</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/308798/original/file-20200107-123373-wmivra.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
</figcaption>
</figure>
<p><em>Créé en 2007 pour accélérer les connaissances scientifiques et leur partage, le Axa Research Fund a apporté son soutien à environ 650 projets dans le monde conduits par des chercheurs de 55 pays. Pour en savoir plus, visiter le site <a href="https://www.axa-research.org/en">Axa Research Fund</a> ou suivre sur Twitter @AXAResearchFund.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142350/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Magali Barbieri receives funding from the US National Institutes of Health (grant #1R03-AG058110-01A1), Society of Actuaries, the Canadian Institute of Actuaries, the UK Institute and Faculty of Actuaries, the Dutch Royal Actuarial Association, the AXA Research Fund, Hannover Re, SCOR, Reinsurance Group of America (RGA), Milliman, Club Vita, and Munich Re.</span></em></p>Le monde en chiffres : plusieurs facteurs contribuent à une hausse inquiétante de la mortalité aux États-UnisMagali Barbieri, Chercheuse associée Université de Californie, Berkeley, Directrice de recherche, Institut National d'Études Démographiques (INED)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1075772018-12-11T22:02:10Z2018-12-11T22:02:10ZDes problèmes de graphes faciles à comprendre mais difficiles à résoudre<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/250118/original/file-20181211-76968-d5swau.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Circuit de Hamilton</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/fdecomite/3086233445">fdecomite/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>En informatique théorique, l’incertain est chose courante. Des centaines de problèmes ont un statut particulier : à ce jour, personne ne sait s’il existe, ou pas, des méthodes – des algorithmes – efficaces pour les résoudre. Comble de la frustration : ceux dont la résolution est un casse-tête mais qui s’expriment de manière simple ! C’est le cas de plusieurs problèmes fondés sur des objets simples, les graphes.</p>
<p>Rassurez-vous ! même si vous n’êtes pas expert en graphes, vous arriverez probablement à comprendre les énoncés que nous allons dérouler. Ces problèmes, qui ressemblent à des jeux mathématiques, sont pourtant au cœur de l’informatique théorique. Et personne ne sait les résoudre de manière exacte avec un algorithme efficace (une notion qui est précisément définie dans le domaine de la <a href="https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Analyse_de_la_complexit%C3%A9_des_algorithmes">complexité algorithmique</a>). Attention : l’objectif est de proposer ici un algorithme qui résoudrait l’un de ces problèmes de manière optimale et de manière efficace (avec un temps de calcul « raisonnable »), pour n’importe quelle donnée d’entrée, un graphe en l’occurrence. Les chercheurs essaient depuis des décennies d’en mettre au point, sans succès à ce jour. Il est conjecturé que ce n’est pas possible mais nous n’avons aucune preuve. Résoudre ces problèmes avec des algorithmes efficaces – et des centaines d’autres équivalents permettrait d’améliorer la performance ou la précision de nombreux logiciels.</p>
<p><a href="https://theconversation.com/la-vie-secrete-des-graphes-104620">Pour mémoire</a>, un graphe est composé d’un ensemble d’éléments (les sommets) dont certains sont reliés par des liaisons (les arêtes). En voici un, en image, composé des sommets a,b,c,d,e,f,g,h – représentés sous forme de cercles – et d’arêtes – dessinées sous forme de traits.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249736/original/file-20181210-76977-1edxeoa.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Examinons maintenant quelques énoncés de problèmes, difficiles à résoudre (au sens indiqué plus haut), de théorie des graphes, illustrés pour vous aider à bien saisir les contraintes. Soit G un graphe quelconque.</p>
<ul>
<li><em>Quel est le plus petit ensemble C de sommets de G tel que chaque arête a au moins une de ses deux extrémités dans C ? Un tel ensemble est nommé une couverture optimale des arêtes.</em></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249738/original/file-20181210-76968-1xc3vpn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dans cet exemple, les sommets a,c,e,f,h forment une couverture (chaque arête a bien au moins une extrémité qui est a,c,e,f ou h) de taille optimale (ce point est un petit peu plus difficile à démontrer).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><em>Quel est le plus petit ensemble D de sommets de G tel que chaque sommet en dehors de D est en liaison avec au moins un sommet de D ? Un tel D est un dominant optimal de G.</em></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249739/original/file-20181210-76965-e3ygyq.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dans cet exemple, les sommets a et e forment un dominant (chaque sommet en dehors de a et de e est en liaison avec a ou e ; on dit qu’il est dominé par a ou e) de taille optimale (car il n’y a pas de dominant contenant un seul sommet dans ce graphe).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><em>Une variante du problème précédent : quel est le plus petit ensemble T de sommets de G tel que chaque sommet de G (y compris ceux de T) est en liaison avec au moins un sommet de T ? Un tel T est un dominant total optimal de G.</em></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=241&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=241&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249740/original/file-20181210-76962-zdq83j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=241&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dans cet exemple, les sommets e,f,g forment un dominant total : chaque sommet, coloré ou pas, est en liaison avec (c’est-à-dire est dominé par) au moins un sommet e,f ou g. Notez que le dominant de la figure précédente (les sommets a et e) n’est pas un dominant total car ni e ni a ne sont dominés.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><em>Est-il possible, en partant de n’importe quel sommet r, de passer exactement une fois par chaque sommet de G, en traversant à chaque pas une liaison, en revenant sur r à la fin ? Un tel objet, s’il existe, est appelé un cycle hamiltonien.</em></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=193&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249741/original/file-20181210-76959-1g0kog7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=243&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dans cet exemple, les arêtes en rouge forment un cycle hamiltonien et permettent de « faire le tour du graphe ».</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><em>Quel est le plus grand ensemble S de sommets qui n’ont aucune liaison entre eux ? Un tel S est un stable de taille maximale de G.</em></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=241&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=241&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249742/original/file-20181210-76989-1ww2lde.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=241&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dans cet exemple, les trois sommets c,h,f sont indépendants les uns des autres et forment donc un stable. Il n’y en a pas de plus gros (mais il y en a d’autres de taille trois, par exemple a,f,d).</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><em>Quel est le plus petit nombre de couleurs à utiliser pour que chaque sommet ait une couleur différente de celle des sommets avec lesquels il partage une liaison ? Ceci est connu sous le nom du problème de la coloration optimale.</em></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=192&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=242&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=242&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/249743/original/file-20181210-76974-1vq12bo.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=242&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dans cet exemple, trois couleurs différentes sont nécessaires et suffisantes pour satisfaire les contraintes. C’est une coloration optimale de ce graphe.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Auteur</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Résoudre la coloration optimale permettrait de créer des… plannings optimaux. Voici une vidéo pour en savoir plus sur la relation entre coloration et production de plannings.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/CUe7LC3CdH8?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
</figure>
<h2>Alors, comment s’en sortir ?</h2>
<p>Cette impuissance à résoudre ces problèmes dont la description est simple est troublante. De nombreux travaux de recherche ont pour objectif de contourner cette difficulté… d’une manière ou d’une autre. Par exemple certaines <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Heuristique">heuristiques</a> (comme le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Recuit_simul%C3%A9">recuit simulé</a> ou les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme_g%C3%A9n%C3%A9tique">algorithmes génétiques</a>) peuvent donner, en pratique, des résultats intéressants. Mais il est en général impossible de prouver leur bon comportement (qui n’est absolument pas systématique).</p>
<p>Une autre approche est celle des algorithmes d’approximation : essayer de résoudre ces problèmes non pas de manière optimale mais avec des algorithmes efficaces qui peuvent garantir (de manière analytique, prouvée) la qualité de la solution produite par rapport à la solution optimale (que l’on ne connaît pas). Il peut sembler étonnant de pouvoir comparer le résultat d’un algorithme à quelque chose que l’on ne connaît pas ; c’est possible mais hélas pas pour tous les problèmes et ce n’est pas toujours très efficace. Un autre angle d’attaque est de résoudre le problème mais seulement pour des classes particulières de graphes.</p>
<p>Il reste encore sans doute beaucoup de travail à faire pour percer ce mystère qui a un intérêt théorique certain mais dont la résolution positive pourrait avoir un impact important sur la performance ou la précision des logiciels.</p>
<p>Les problèmes mentionnés dans cet article (et de nombreux autres) sont illustrés sur ma <a href="https://www.youtube.com/channel/UCHtJVeNLyR1yuJ1_xCK1WRg">chaîne YouTube</a> consacrée aux graphes. On peut aussi consulter le travail de <a href="http://www.lifl.fr/%7Ejdelahay/">Jean‑Paul Delahaye</a>, mathématicien et vulgarisateur.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/107577/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Christian Laforest ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Comment trouver une méthode de calcul qui fournit rapidement une solution réalisable pour certains problèmes difficiles à résoudre ? Exemples en théorie des graphes.Christian Laforest, Professeur à l'université Clermont-Auvergne, enseignant à l'institut d'informatique ISIMA et chercheur au laboratoire LIMOS, Université Clermont Auvergne (UCA)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/985412018-06-26T20:10:58Z2018-06-26T20:10:58ZClimat des affaires : les stratégies des entreprises pour protéger leurs données<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/223676/original/file-20180618-85849-1ggk1x1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C226%2C4208%2C2544&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Pour 43,1 % des entreprises, protéger les systèmes passe par la formation des salariés voire par l’embauche de spécialistes en cybersécurité.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/_es6l-aPDA0">Samuel Zeller/Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. <a href="https://www.grenoble-em.com/actualite-climat-mondial-des-affaires-juin-2018">Pour le deuxième trimestre 2018</a>, l’enquête s’est déroulée du 13 mai au 7 juin 2018</em>.</p>
<hr>
<p>La protection des données est devenue un enjeu majeur pour les entreprises depuis quelques années. Par exemple, 36,7 % des entreprises françaises déclarent que leurs systèmes informatiques ont déjà été attaqués par des pirates <a href="https://theconversation.com/fr/topics/hacker-33939">(hackers)</a>. En réponse, elles sont de plus en plus nombreuses à consacrer un budget significatif à leurs défenses. L’achat de logiciels reste la principale réponse pour 67 % des répondants européens, suivi par l’amélioration des procédures concernant les mots de passe, par exemple.</p>
<p>En revanche, pour 43,1 % des entreprises qui nous ont répondu, protéger les systèmes passe avant tout par la formation des salariés voire par l’embauche de spécialistes en <a href="https://theconversation.com/fr/topics/cybersecurite-31367">cybersécurité</a> (24,7 %). Ces spécialistes sont d’ailleurs parfois autorisés, par la direction, à « piéger » les employés afin de tester la robustesse du système (11,3 % des cas). Enfin, seules 6,2 % des entreprises déclarent ne pas avoir entrepris d’action afin de mieux protéger leurs données.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/70e40414-3c6b-4917-93f0-ee9f75c6123c?src=embed" title="Mesures de lutte contre le piratage informatique" width="100%" height="1340" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Aux États-Unis, le nombre d’entreprises qui avouent avoir subi des attaques est plus faible qu’en Europe. Il tombe à 20 % notamment parce que la question de la défense des données semble être mieux prise en compte. Mais ce chiffre doit être mis en regard de la perte de « réputation » à laquelle l’entreprise attaquée peut faire face en Amérique du Nord. De nombreuses entreprises américaines cacheraient leurs défaillances afin de protéger leur image.</p>
<p>La protection des données devrait rester clé pour la fonction finance dans les années à venir. Ainsi, 29,2 % des responsables financiers européens placent cette question parmi les trois plus importantes qu’ils auront à gérer dans un futur proche. Elle reste néanmoins derrière les problématiques liées à la gouvernance d’entreprise (35,4 %), les fusions et acquisitions (34,4 %) et l’évolution des réglementations (34,4 %).</p>
<h2>Hausse des coûts de financement</h2>
<p>La reprise des tensions inflationnistes à travers le monde a récemment conduit plusieurs banques centrales à durcir les conditions d’octroi de crédit, ce qui a eu comme conséquence mécanique une remontée des taux d’intérêt à long terme. Les entreprises voient donc actuellement leurs conditions de financement se détériorer.</p>
<p>Pour ce trimestre, nous avons cherché à estimer la sensibilité de la politique de financement des entreprises à la variation du niveau des taux d’intérêt telle que perçue par les responsables financiers. Le taux moyen auquel les entreprises se financent est aujourd’hui d’environ 2,95 % sur l’ensemble de notre échantillon européen. Les niveaux les plus bas sont observés en Allemagne (2,2 %) et les plus hauts en Grèce (6,0 %). Quelle que soit l’évolution future des taux, les entreprises européennes nous disent vouloir limiter leurs ratios d’endettement. Ainsi dans le cas d’une baisse supplémentaire des taux de financement d’environ un point (jusqu’à environ 2,0 %), les entreprises envisagent de baisser leurs ratios d’endettement d’un point de pourcentage également, pour le porter à environ 32,3 % en moyenne.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/908963b8-fd1a-4c5e-808f-72979c1e8b57?src=embed" title="Taux d'intérêt et ratio d'endettement" width="100%" height="530" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Le scénario central retenu par les responsables financiers est néanmoins celui d’une hausse modérée des taux d’intérêt qui s’établiraient à environ 3,4 % à l’horizon fin 2019. Dans ce contexte, les entreprises envisagent de réduire leurs ratios d’endettement de deux points de pourcentage. Enfin, dans un scénario de hausse élevée des taux, jusqu’à 4,5 %, la réduction estimée d’endettement serait d’environ quatre points de pourcentage. Au total, on peut estimer qu’une hausse d’environ 1 % des taux d’intérêt de long terme aurait pour conséquence une baisse d’environ 1 % du ratio d’endettement cible des entreprises.</p>
<p>La hausse du coût de financement pourrait avoir également un impact direct sur l’activité de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusion-acquisition">fusion et acquisition (M&A)</a> dans les pays européens. Ainsi, seulement un tiers des responsables financiers italiens s’attendent à une activité importante en M&A. À l’inverse, en Allemagne où les taux de financement sont les plus faibles du continent, les DAF (directeurs administratifs et financiers) sont 80 % à s’attendre à une hausse de l’activité en M&A. Les secteurs les plus concernés devraient être les secteurs de la banque et de l’assurance ainsi que celui des technologies. Au total, 41,9 % des responsables financiers s’attendent à une hausse des fusions et acquisitions dans l’année à venir (42,9 % en France).</p>
<h2>Climat des affaires toujours favorable</h2>
<p>En Europe, l’indicateur de climat des affaires reprend sa course en avant ce trimestre pour atteindre désormais 68,5 contre <a href="https://theconversation.com/la-blockchain-aux-portes-de-lentreprise-93405">67,0 au trimestre précédent</a>. Cela fait désormais deux années consécutives que l’indicateur de climat des affaires enregistre une progression régulière, lui permettant de passer de 53 en mars 2016 aux niveaux observés aujourd’hui, compatibles avec une croissance élevée du PIB.</p>
<p>Il est aussi frappant de constater que cet enthousiasme économique concerne tous les principaux pays de la zone euro. Ainsi, la France affiche un optimisme de 67,5 et l’Italie de 65,4 alors même que le pays connaît une <a href="https://theconversation.com/le-populisme-italien-menace-t-il-la-stabilite-de-la-zone-euro-97281">crise politique importante depuis les dernières élections</a>. C’est en Allemagne que le climat des affaires semble le plus favorable (81,8) en forte hausse par rapport au trimestre précédent (72,3).</p>
<p>En revanche, le Royaume-Uni maintient sa position en queue de peloton affichant désormais un optimisme de seulement 57,3.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/8919272d-e43d-4645-9a98-2dbb759e51ae?src=embed" title="Votre degré d'optimisme quant à l'économie de votre pays et quant à l'activité de votre entreprise" width="100%" height="550" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires se stabilise à 71,1, contre 71,2 au trimestre précédent. Il reste favorable à une croissance soutenue de l’économie. Cependant, une majorité de responsables financiers américains s’attend désormais à une hausse significative des coûts de financement – notamment par la hausse des taux d’intérêt de long terme. Le contexte macro-économique pourrait alors devenir moins favorable au business avec des conséquences importantes en termes d’investissements et d’activité. Au-delà, le rythme des fusions et acquisitions, qui aujourd’hui soutient en partie les marchés d’actions, pourrait ralentir.</p>
<p>Enfin, la décision de l’administration Trump <a href="https://theconversation.com/acier-donald-trump-fait-erreur-mais-le-reste-du-monde-na-pas-raison-pour-autant-92864">d’augmenter les tarifs douaniers</a> notamment sur l’acier européen ne semble pas avoir eu d’impact particulier sur le moral des entreprises américaines. De même, ni l’<a href="https://theconversation.com/donald-trump-au-g7-face-a-ses-allies-occidentaux-je-taime-moi-non-plus-98085">opposition du G7</a>, ni les avancées des <a href="https://theconversation.com/corees-reunification-politique-integration-economique-et-reticences-a-tous-les-etages-98038">négociations avec la Corée du Nord</a> ne semblent jouer sur le climat des affaires nord-américain.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/171214e4-b1c9-40a2-a35f-a1273dd5be1d?src=embed" title="Niveau d'optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis" width="100%" height="519" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Dans le reste du monde : le climat des affaires s’affaiblit quelque peu en Amérique du Sud, en particulier au Brésil (54) et en Équateur (36). Il reste néanmoins favorable à une croissance élevée au Mexique (69) et au Pérou (61). En Asie, le climat moyen des affaires continue de baisser pour atteindre 60,3 contre 61 au trimestre précédent. La plupart des pays asiatiques affichent un climat des affaires proche de 60 : la Chine est à 58,8, le Japon également 58,8 et l’Inde 66. Seul Singapour avec 50 est en retrait sur le continent asiatique. Enfin, en Afrique, le climat des affaires a chuté brutalement dans plusieurs pays, en particulier au Nigeria (54 contre 62 au trimestre précédent) et en Afrique du Sud (51 contre 59 au trimestre précédent).</p>
<hr>
<p><em>Prochaine enquête <a href="http://ceocfo.org/French.htm">du 22 août au 7 septembre 2018</a>. L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant</em>.</p>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/98541/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’indicateur du climat des affaires européen reprend sa course en avant. Aux États-Unis, ni la décision de Trump sur les tarifs douaniers, ni l’opposition au G7 ne semblent impacter les entreprises.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/934052018-03-15T20:05:47Z2018-03-15T20:05:47ZLa blockchain aux portes de l’entreprise<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/210395/original/file-20180314-113452-12t9v6d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=17%2C0%2C1920%2C1276&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La progression forte de la notoriété de ces technologies auprès des responsables financiers devrait leur assurer un avenir radieux.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/en/chain-rusty-links-iron-metal-rust-947713/">Bergadder/Pixabay</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le premier trimestre 2018, l’enquête s’est déroulée du 13 février au 2 mars 2018</em>.</p>
<hr>
<p>Ce trimestre, nous avons interrogé les entreprises au sujet de l’émergence des nouvelles technologies telles que la blockchain, les contrats intelligents, l’intelligence artificielle ou encore le <a href="https://theconversation.com/vous-avez-dit-machine-learning-quand-lordinateur-apprend-a-apprendre-76049"><em>machine learning</em></a>. Il est frappant de constater à la lecture des résultats à quel point ces technologies sont désormais connues du plus grand nombre.</p>
<p>Ainsi, grâce à la médiatisation du <a href="http://theconversation.com/fr/topics/bitcoin-29386">bitcoin</a> et de ses soubresauts, 84 % des responsables financiers européens nous disent avoir une connaissance au moins partielle de la <a href="http://theconversation.com/fr/topics/blockchain-28780">blockchain</a> sur laquelle s’appuie le protocole de gestion du bitcoin. Il y a exactement deux ans, à cette même question, <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-soutenir-linnovation-pour-sauver-la-croissance-56965">57 % des répondants</a> nous disaient n’en avoir jamais entendu parler. De même, les contrats intelligents gagnent du terrain, du moins en notoriété : un directeur financier sur deux serait désormais capable d’en définir les grands principes, contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-soutenir-linnovation-pour-sauver-la-croissance-56965">moins d’un sur trois</a> en 2016. Il y a fort à parier que la diffusion importante des concepts clés de ces technologies permettra leur adoption rapide par les entreprises.</p>
<p>En revanche, les crypto-actifs comme le bitcoin et l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/ethereum-12617">ethereum</a> n’ont pas la côte auprès des responsables financiers : moins de 10 % d’entre eux estiment que ces instruments pourraient avoir un impact éventuel sur leurs activités dans l’avenir. À titre de comparaison, 43 % pensent que l’intelligence artificielle aura un impact sur leur fonction et jusqu’à 66 % pour le <a href="https://theconversation.com/fr/topics/big-data-23298">big data</a>. La compréhension de ces enjeux et de leurs impacts potentiels semble identique, quelle que soit la taille des entreprises observées. En revanche, le secteur d’activité est un facteur clairement différenciant : les responsables financiers des secteurs du conseil et de la banque semblent en avance sur leurs pairs dans la compréhension de ces mécanismes.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/e22f5f16-5a9d-4031-b81a-d1d896abd11d?src=embed" title="Avez-vous une bonne connaissance des technologies suivantes ?" width="100%" height="930" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<h2>Vers une réduction des effectifs ?</h2>
<p>Ces <a href="http://theconversation.com/fr/topics/nouvelles-technologies-20827">nouvelles technologies</a> devraient bientôt permettre de réduire les coûts de traitement des données, notamment par la réduction des erreurs et la hausse de la productivité. Doit-on s’attendre à une révolution en entreprise ? En Europe, un peu moins de la moitié des entreprises ont déjà réduit ou s’attendent à réduire les effectifs de la fonction finance d’ici à cinq ans. Mais si ces nouvelles technologies pouvaient avoir un impact à moyen terme, c’est essentiellement l’émergence de nouveaux modes de fonctionnement (du type centre de services partagés ou centres d’expertise, par exemple) qui justifie ou a justifié ces réorganisations dans l’immédiat.</p>
<p>Aux États-Unis, le phénomène est comparable – même si ces nouveaux modes d’organisation semblent moins répandus qu’en Europe. Ainsi, moins de 35 % des directeurs administratifs et financiers américains disent bien connaître les centres de services partagés ou centres d’expertise, alors que ce chiffre est supérieur à 50 % en Europe. En conséquence, moins de 30 % des entreprises américaines ont déjà connu ou envisagent des réductions d’effectifs dans la fonction finance.</p>
<p>La blockchain et l’<a href="http://theconversation.com/fr/topics/intelligence-artificielle-22176">intelligence artificielle</a> n’ont donc pas encore pris le dessus mais sont aux portes des entreprises. La progression forte de la notoriété de ces technologies auprès des responsables financiers devrait leur assurer un avenir radieux et relancer une vague de réorganisation à moyen terme.</p>
<h2>Climat des affaires au beau fixe</h2>
<p>Notre indicateur de climat des affaires enregistre de nouveaux points hauts ce trimestre en Europe. Il s’établit à 67 au premier trimestre 2018 contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-optimisme-record-en-europe-89417">66,9 au quatrième trimestre 2017</a> sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau est compatible avec une croissance soutenue de l’économie, et ce d’autant plus que l’ensemble des pays pour lesquels nous avons des données dépasse le niveau de 55 – à l’exception de la Grèce. La France et l’Allemagne sont les moteurs principaux de cette performance. L’Hexagone enregistre une nouvelle amélioration qui porte l’indicateur de climat des affaires à 70,1 contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-optimisme-record-en-europe-89417">64,5 au trimestre précédent</a>. Outre-Rhin, le niveau de confiance reste élevé, même s’il s’affiche un recul à 76,8 contre 78,6 précédemment.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/8919272d-e43d-4645-9a98-2dbb759e51ae?src=embed" title="Votre degré d'optimisme quant à l'économie de votre pays et quant à l'activité de votre entreprise" width="100%" height="550" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Signe d’un climat des affaires très favorable à la <a href="http://theconversation.com/fr/topics/croissance-21197">croissance</a>, la hausse de la confiance est désormais visible sur l’ensemble des entreprises. En particulier, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les <a href="http://theconversation.com/fr/topics/pme-21112">PME</a> semblent désormais avoir rattrapé leur retard. Le regain d’activité, d’abord enregistré par les plus grandes entreprises portées par la reprise mondiale, se diffuse maintenant dans l’ensemble de l’économie.</p>
<p>Aux États-Unis, la tempête boursière qui <a href="http://www.businessinsider.fr/dow-jones-perte-1600-points-lundi-5-fevrier-2018">a secoué Wall Street</a> début février ne semble pas avoir eu d’incidence sur la confiance des responsables financiers. Le climat des affaires ressort ainsi à 71,2 ce trimestre, contre 68,6 au précédent. L’adoption de la <a href="http://lemonde.fr/economie/article/2017/12/20/les-principaux-points-de-la-reforme-fiscale-de-donald-trump_5232094_3234.html">réforme fiscale du président Trump</a> par le Congrès, courant décembre, est le moteur principal de ce regain d’optimisme. En particulier, les entreprises nous disent penser que la réforme aura probablement un impact favorable sur l’emploi, les salaires et les investissements dans les années à venir.</p>
<p>Elle pourrait notamment rendre les États-Unis plus attractifs en termes d’investissements pour les entreprises étrangères. Ainsi, 50 % des entreprises asiatiques percevraient le pays de l’Oncle Sam comme une destination plus attractive pour leurs investissements suite à la réforme fiscale. Enfin, dans le contexte actuel de difficulté à trouver et retenir les talents, 44 % des entreprises américaines envisagent, selon nos données, une augmentation des salaires grâce aux ressources dégagées par la réforme fiscale.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/171214e4-b1c9-40a2-a35f-a1273dd5be1d?src=embed" title="Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe et aux États-Unis" width="100%" height="519" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Si le climat des affaires reste élevé partout dans le monde, nous notons néanmoins pour ce trimestre une chute significative en Asie : l’indicateur recule à 61 contre <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-optimisme-record-en-europe-89417">66,3 au trimestre précédent</a>. Le risque sur les devises est mis en avant par les entreprises interrogées comme un frein à l’activité dans la zone. En Amérique latine, le climat des affaires continue de rebondir pour atteindre 70 au Mexique, 69 au Chili et 62 au Brésil. Ce rebond est frappant puisque ces trois pays ont enregistré des niveaux inférieurs à 50 au cours des deux années précédentes.</p>
<p>Enfin, en Afrique, le climat des affaires enregistre un rebond soudain, entraîné notamment pas l’Afrique du Sud, où la <a href="http://afrique.lepoint.fr/actualites/afrique-du-sud-jacob-zuma-a-finalement-demissionne-14-02-2018-2195049_2365.php">démission du président Zuma</a> semble faire souffler un vent d’optimisme, portant le climat des affaires à 59 contre 42 au trimestre précédent.</p>
<hr>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant</em>.</p>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/93405/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>84 % des responsables financiers européens ont une connaissance de la blockchain. Il y a fort à parier que la diffusion importante des concepts clés de cette technologie permettra son adoption rapide.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/929442018-03-08T21:13:21Z2018-03-08T21:13:21ZSalaires des sportifs français : le podium des inégalités<p>Le média spécialisé <em>L’Équipe</em>, via son magazine hebdomadaire, a publié samedi 24 février le classement des 50 sportifs français les mieux payés (salaires, revenus sponsoring et marketing). Traditionnel <a href="https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Article/Top-50-salaires-des-champions-paul-pogba-le-sportif-francais-le-mieux-paye/878241">top 50</a> dévoilé tous les ans depuis maintenant une quinzaine d’années, cette hiérarchie permet de dévoiler l’état de l’économie des sportifs hexagonaux et des évolutions structurelles et conjoncturelles.</p>
<p>Que dégagent les investigations de <em>L’Équipe</em> ? Que disent-elles sur le niveau de redistribution et de répartition des rémunérations ? Quels sont les critères qui déterminent le poids des salaires ?</p>
<h2>Les sports collectifs sur-représentés</h2>
<p>Au total, les 50 sportifs français les mieux payés se partagent 430,2 millions d’euros par an. Le premier est le joueur de football de Manchester United, Paul Pogba, avec 22,2 millions de salaire annuel. Il est suivi par le basketteur Tony Parker, avec 19,7 millions d’euros, puis par l’attaquant de l’équipe de France Antoine Griezmann, à 19,1 millions d’euros.</p>
<p>À noter que les sports collectifs sont sur-représentés puisqu’on ne trouve que deux représentants des sports individuels : le champion de rallye Stéphane Ogier, à la 15<sup>e</sup> place, émargeant à 9,5 millions d’euros par an, et le double champion olympique de judo Teddy Riner, 37<sup>e</sup> avec 5,5 millions d’euros.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/58a19924-849c-4ab3-950b-0b2cd6130f7f?src=embed" title="Top 50des salaires des sportifs français en 2017" width="100%" height="1080" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>En théorie, la science économique suppose pourtant que les <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1397816-stategies-argent-competitions-les-sports-indivuduels-sont-plus-rentables.html">sports individuels sont plus rentables</a> : on y récompense directement l’utilité de l’agent, alors que dans les sports collectifs, c’est la moyenne des utilités individuelles qui compte (à la fois celles des opportunistes et des agents maximisateurs).</p>
<p>Le sport individuel valorise plus les performances personnelles tandis que dans le sport collectif, les résultats sont basés à la fois sur l’individu et l’équipe, sur le groupe dans son intégralité. Et les rémunérations s’en trouvent alors influencées : un très bon joueur dans une mauvaise équipe n’arrivera jamais à être aussi bien payé qu’un très bon joueur dans un sport individuel, qui ne gagne que grâce à ses performances propres.</p>
<p>Par exemple, en 2015, le <a href="https://www.forbes.com/sites/kurtbadenhausen/2015/06/10/with-300-million-haul-floyd-mayweather-tops-forbes-2015-list-of-the-worlds-highest-paid-athletes/#2873fe854e67">classement Forbes</a> des 100 sportifs les mieux payés de l’année avait mis aux deux premières places les boxeurs Floyd Mayweather et Manny Pacquiao, avec respectivement 300 millions et 160 millions de dollars de gains. Le premier représentant des sports collectifs, le footballeur Cristiano Ronaldo, gagnait alors moitié moins que le Philippin Pacquiao, avec 79,6 millions.</p>
<h2>Où sont les femmes ?</h2>
<p>Au-delà de la comparaison « sport individuel, sport collectif », ce qui interpelle lorsqu’on regarde le classement, c’est l’absence unilatérale de sportives. Aucune femme n’apparaît dans le top 50. D’après <em>L’Équipe</em>, cette absence est malheureusement courante puisque, en 13 ans, la gent féminine n’y a été représentée que <a href="http://www.leparisien.fr/sports/pogba-sportif-francais-le-mieux-paye-en-2017-aucune-femme-dans-le-top-50-23-02-2018-7576275.php">9 fois</a>…</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/b13949bf-ed02-4ba8-beae-c840a2fbf7a1?src=embed" title="Femmes entrées au top 50depuis 2004" width="100%" height="530" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Cet état de fait n’est pas propre au cas français. Quand on regarde le <a href="https://www.sportbuzzbusiness.fr/top-100-sportifs-mieux-payes-12-derniers-mois-selon-forbes-2016-2017.html">classement mondial des sportifs en 2017</a>, sur les 100 premières places, on ne trouve qu’une seule femme, la tenniswoman Serena Williams… à la 51<sup>e</sup> place (avec 27 millions de dollars engrangés dans l’année).</p>
<p>Comment expliquer cette malheureuse absence ? Comment expliquer cette <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1311707-les-24h-du-sport-feminin-vers-une-egalite-des-sexes-ca-tarde-mais-c-est-inevitable.html">inégalité sociétale généralisée</a> et internationalisée ?</p>
<p>Le premier élément est économique et médiatique. Sur le marché, le sport féminin ferait, par hypothèse, moins d’argent et moins d’audience que le sport masculin. Résultat : la Ligue de football professionnel française coûte, en droits de retransmission télévisée, 748,5 millions d’euros par an, contre un peu plus d’un million d’euros pour la première division féminine.</p>
<p>Et qui dit moins de valeur économique dit moins de médiatisation, moins de sponsors, moins de partenariats marketing et merchandising. En 2012, 81 % des montants investis par les 100 premiers sponsors concernaient le sport masculin, et seuls 3 % le sport féminin.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/48258aa0-e62b-4479-bbc9-e15d919e7229?src=embed" title="Droits TV et sponsoring" width="100%" height="565" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Seulement, dans les faits, rien ne justifie ces inégalités économiques. Lorsqu’on se penche sur les audiences télévisuelles, on se rend compte que le sport féminin, notamment le football, fait autant voire plus d’audience que le sport masculin.</p>
<p>Un match de Ligue 1 diffusé sur Canal+ ou beIN Sports enregistre, en moyenne, 1 million de téléspectateurs cumulés contre parfois plus de 2 millions pour des matchs de la Coupe du monde féminine et certains matchs du Championnat de France, en clair.</p>
<p>De plus, d’après une étude publiée par Havas Sports & Entertainment en 2013, 70 % des Français trouvent le sport féminin aussi intéressant que le sport masculin. La différence salariale n’a donc pas lieu d’être.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/379cd981-5859-4ea5-a778-998b2d7e4b84?src=embed" title="Intérêt des Français pour le sport féminin" width="100%" height="730" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<h2>Tous logés à la même enseigne ?</h2>
<p>En étudiant en profondeur le classement, on constate une répartition et une distribution inégalitaire.</p>
<p>Paul Pogba, le sportif le mieux payé, gagne 17,2 millions d’euros de plus que le défenseur du Barça Samuel Umtiti, dernier du top 50, à 5 millions d’euros par an. Le salaire moyen (entre les 50 sportifs) s’affiche à 8,6 millions d’euros alors que la médiane (qui coupe en deux parties égales l’effectif des sportifs) n’est qu’à 6,9 millions d’euros.</p>
<p>En statistiques, on admet que le groupe étudié est inégalitaire lorsque la moyenne n’est pas égale à la médiane. Et si cette dernière est inférieure à la moyenne, les inégalités se situent en <a href="https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/theories-economiques/du-bon-usage-des-statistiques-3/la-moyenne-et-la-mediane-l-exemple-de-la-distribution-des-salaires/">haut de l’échelle</a>. Autrement dit, les très très riches gagneraient énormément, et les « moins » riches se partageraient équitablement leurs gains.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/ef5288f1-f82d-416c-9aae-16491015cc2b?src=embed" title="Partage inégalitaire des gains" width="100%" height="440" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>En utilisant des outils d’analyse plus pointus, le <a href="https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1551">coefficient de Gini</a> (meilleur indicateur de mesure des inégalités) apparaît à 0,36 contre 0,29 dans le reste de la société française. Dans une situation d’égalité parfaite, cet indice est égal à 0.</p>
<p>La répartition des salaires des 50 sportifs français les plus riches est donc plus inégalitaire que dans la société elle-même. Par comparaison, ce niveau de 0,36 se retrouve dans les sociétés <a href="https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/9mW-9E77l0PuFpBSiVSTDA==">britannique et états-unienne</a>. Même chez les riches, il y a des écarts importants.</p>
<h2>Comment expliquer ces rémunérations ?</h2>
<p>Reste maintenant à expliquer et à comprendre ces salaires aussi élevés. Au-delà de la question de l’inflation, la hausse des salaires est multifactorielle.</p>
<p>Premièrement, la mondialisation et l’internationalisation du sport ont provoqué une augmentation considérable de la valeur des droits télévisés : 1 milliard d’euros en moyenne dans le foot européen, <a href="https://www.eurosport.fr/economie/21-milliards-deuros-de-droits-tv-annuels-pour-la-nba_sto4866128/story.shtml">2,1 milliards d’euros pour la NBA</a> (le championnat de basket nord-américain), 1,5 milliard pour les Jeux olympiques, etc.</p>
<p>Ensuite, cette inflation des droits a attiré de nouveaux investisseurs étrangers, les <a href="https://theconversation.com/six-questions-pour-comprendre-levolution-du-prix-des-joueurs-de-foot-82921">« sugar daddies »</a>. Ces derniers, russes, chinois, qataris, émiratis, etc., ont injecté énormément d’argent (d’abord dans un but symbolique avant lucratif) et soutenu les budgets du sport.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/e6fdd511-3200-489c-bdbb-7c4d1b9df94a?src=embed" title="Investisseurs étrangers des clubs français" width="100%" height="680" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Puis, toujours à travers la mondialisation, le nombre de fans a augmenté, ce qui a permis une hausse considérable des recettes. Plus de fans à travers le monde, ce sont plus de ventes de maillots, de goodies, de places, de billets… donc plus d’argent à dépenser et à redistribuer aux acteurs.</p>
<p>D’ailleurs, dans un sens très marxiste, le sportif est à la fois un « bourgeois » et un « prolétaire ». Il est le propriétaire des moyens de production et de sa force de travail. C’est lui, et lui seul, qui crée le spectacle et attire les foules de consommateurs. Il n’y a pas d’intermédiaire ou de donneur d’ordres.</p>
<p>La rémunération se base sur la capacité de production du sportif, dont le salaire correspond parfaitement au fruit des ventes. Ainsi, puisque le salaire est négocié en fonction du niveau réel, ceux qui gagnent le plus présentent une productivité marginale supérieure à la moyenne et, par le jeu de la concurrence, <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1286585-le-psg-a-debourse-359-millions-de-salaires-en-2013-le-foot-un-milieu-tres-inegalitaire.html">poussent continuellement leur contrat à la hausse</a>.</p>
<p>Karl Marx, père du communisme et de la lutte des classes, justifie ici le niveau des rémunérations des sportifs. C’est parce qu’ils rapportent et qu’ils sont bons qu’ils sont bien payés : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »</p>
<hr>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/92944/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pierre Rondeau ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Derrière les gains exorbitants se cachent des inégalités tout aussi colossales : entre sports collectifs et sports individuels, entre femmes et hommes, entre les joueurs du classement eux-mêmes.Pierre Rondeau, Professeur d'économie, Sports Management SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/910482018-02-11T19:59:36Z2018-02-11T19:59:36ZL’avenir des véhicules électriques selon les experts du secteur de l’énergie<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/205350/original/file-20180207-74479-89bhqd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=2%2C31%2C797%2C519&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Renault Zoé est actuellement le véhicule électrique le plus vendu au sein de l’Union européenne (15% de parts de marché) et leader en France (avec 70% de parts de marché).</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ARenault_Zoe_charging.jpg">Wikimedia Commons</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Depuis que Tesla a commercialisé son premier véhicule électrique (VE) au milieu des années 2000, plusieurs constructeurs automobiles tels que le Chinois BYD, Renault-Nissan ou BMW se sont positionnés clairement sur ce marché. Les VE promettent d’améliorer la qualité de vie en milieu urbain grâce à la réduction de la <a href="https://theconversation.com/fr/topics/pollution-de-lair-21102">pollution de l’air</a> et des nuisances sonores. L’augmentation significative de la part des VE devrait également réduire les émissions de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/gaz-a-effet-de-serre-22200?page=4">gaz à effet de serre</a>, notamment si l’électricité utilisée pour la recharge des batteries provient de sources décarbonées.</p>
<p>Selon le dernier rapport global sur les VE de l’Agence internationale de l’énergie, en 2016, le chiffre record de <a href="https://www.iea.org/publications/freepublications/publication/TrackingCleanEnergyProgress2017.pdf">750 000</a> véhicules électriques vendus a été atteint, dont plus de la moitié en Chine. Le marché des VE devrait continuer sa croissance dans les années à venir et d’ici à 2020, entre 9 et 20 millions de VE sont attendus sur les routes. À noter également qu’en 2016, les infrastructures de stations de recharge publiques ont crû sur un rythme annuel de 72%.</p>
<p>Pour soutenir le développement des VE, plusieurs pays proposent des réductions de prix aux acheteurs. En France, cette aide peut s’élever à 6 000 euros (plus une prime additionnelle de 2 500 euros si un véhicule diesel de plus de 16 ans est mis à la casse). En 2017, <a href="http://www.avere-france.org/Site/Article/?article_id=7206&from_espace_adherent=0">près de 31 000</a> véhicules électriques ont été immatriculés en France. Ce chiffre correspond à une part de marché de 1,2%, ce qui reste bien en dessous du pays champion du VE, la Norvège, où 17% des ventes sont électriques. En Allemagne pour la même période, les ventes sont un peu moindres mais se situent dans une fourchette assez similaire à la France. </p>
<p>En lien avec ces développements, l'édition hiver 2017-2018 du Baromètre du marché de l’énergie de Grenoble École de Management et du Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (Centre pour la recherche économique européenne) questionne les perceptions des experts du secteur de l’énergie sur le développement du véhicule électrique en France et en Allemagne.</p>
<h2>Adaptation majeure des réseaux de distribution</h2>
<iframe src="https://e.infogram.com/e6b60cc9-c875-4ddd-a731-bcb1d1d0fd5b?src=embed" title="Suffisance des capacités du système électrique" width="100%" height="570" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Experts français et allemands s’accordent pour dire qu’aucun changement majeur ne sera requis au niveau de la production d’électricité et du réseau de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/transport-routier-23711">transport</a>. Selon une grande majorité des spécialistes de notre échantillon français, une part de 10% de véhicules électriques en France d’ici 2025, soit environ 4 millions de voitures, ne nécessite pas de tels changements.</p>
<p>En revanche, les experts des deux pays pensent que si la part des VE atteint 10%, cela nécessitera de larges investissements dans le réseau de distribution, c’est-à-dire au niveau des transformateurs et des câbles dont la puissance devra être augmentée.</p>
<p>À titre d’exemple, recharger un VE pourrait doubler la demande électrique d’un foyer. Les réseaux de distribution existants pourraient ne pas être en mesure de supporter la charge supplémentaire si les véhicules sont chargés en parallèle des usages conventionnels. Les niveaux d’investissements sont incertains mais une étude récente d’<a href="https://www.inria.fr/centre/paris/innovation/rii-smart-city-mobility-innovations/start-up-et-pme/artelys">Artelys</a> montre que pour la France, la facture pourrait s’élever à <a href="https://www.camecon.com/wp-content/uploads/2016/12/Electricity-synergy-report.pdf">150 millions d’euros</a> par an et ce jusqu’en 2030. À défaut, le système électrique risque de ne pas pouvoir faire face.</p>
<h2>Domination des distributeurs d'électricité</h2>
<p>Pour réduire le stress que les VE pourraient imposer au réseau d’électricité et aux capacités de production, un pilotage de la charge peut être mis en œuvre afin de recharger les véhicules électriques en dehors des périodes de pointe et lorsque beaucoup d’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/energies-renouvelables-22981">électricité renouvelable</a> est injectée dans le réseau. Ainsi, le pilotage des batteries et la charge des VE peut apporter un réel service au système électrique et à son équilibrage. Beaucoup d’incertitudes demeurent sur qui pourrait profiter de ce marché émergent, et l’opinion des spécialistes est assez divisée. </p>
<iframe src="https://e.infogram.com/36ce752d-d1a9-433e-b9f2-84db1eb9646e?src=embed" title="Acteur dominant sur le marché" width="100%" height="470" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Les experts des deux côtés du Rhin s’attendent à ce que les distributeurs d’électricité jouent un rôle important, quitte à développer des nouvelles compétences (sur la gestion des données par exemple). Cependant, ils ont des opinions assez divergentes en ce qui concerne le rôle des constructeurs automobiles, traders (négociants), <a href="https://theconversation.com/fr/topics/start-up-23076">start-ups</a>, ou fournisseurs historiques d’électricité, et les experts allemands envisagent un rôle plus prononcé pour ces deux derniers. </p>
<p>Ces divergences peuvent refléter des potentiels différents dans chacun des deux pays et sont révélatrices de l’intérêt exprimé par des acteurs très divers pour <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0306261917300077">ce marché porteur</a>.</p>
<h2>Des prix élevés et une faible autonomie</h2>
<iframe src="https://e.infogram.com/51f5c482-3c16-4613-8b70-feee62498677?src=embed" title="Barrières à une diffusion plus large" width="100%" height="700" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Interrogés sur les freins à l’achat de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/voitures-electriques-31974">véhicules électriques</a>, les experts se montrent assez pessimistes et voient de nombreuses barrières à surmonter avant que les VE puissent véritablement concurrencer les voitures thermiques. Ils s’accordent autour du besoin d’améliorer considérablement la performance technologique des VE afin de diminuer leur prix et d’augmenter leur autonomie. Environ 38% des Français et 52% des Allemands pensent que les prix d’achats élevés sont une barrière très importante. Actuellement, les coûts d’achat d’un VE sont de 15 à 25% plus élevés que pour un véhicule traditionnel.</p>
<p>Dans un futur proche, l’augmentation des volumes de production de voitures électriques devrait permettre de réduire les coûts, et notamment le prix des batteries. Les constructeurs automobiles eux-mêmes ne manquent pas d’annoncer la sortie de véhicules électriques à bas coût, comme Tesla et son modèle 3 (vendu à partir de 35 000 dollars) ou Renault qui ambitionne de commercialiser une version électrique de la Renault Kwid pour 7 à 8 000 dollars <a href="https://www.challenges.fr/automobile/actu-auto/comment-toyota-et-suzuki-risquent-de-serieusement-concurrencer-l-electrique-low-cost-de-renault-en-inde_514847">dès 2019 en Chine</a>.</p>
<p>De même, les VE ont des coûts de fonctionnement plus limités tant en carburant qu’en entretien du fait d’une mécanique simplifiée (pas de vidange, pas besoin de changer les bougies, etc.). Cependant, l’autonomie reste limitée à environ 250 kilomètres pour la plupart des modèles (c’est environ le double pour la Tesla Model S). Ainsi, il n’est pas étonnant de constater que 44% des experts français et 64% des experts allemands voient la faible autonomie des VE comme un frein très important.</p>
<p>Le développement des infrastructures de recharge est également souligné. Ainsi, 61% des Français et 47% des Allemands considèrent le manque de stations de recharge comme une barrière importante – et respectivement 29% et 45% comme très importante. Le fait que la France dispose d’un faible taux de densité de station à 0,1 site pour 1 000 voitures immatriculées (comparé à 3 pour le Land de Baden-Württemberg en Allemagne par exemple) peut expliquer ce <a href="https://www.fleetcarma.com/european-countries-electric-vehicle-adoption/">résultat</a>. </p>
<p>Les temps de charge trop longs sont aussi considérés comme des barrières importantes par 60% des Français et 56% des Allemands. Vraisemblablement, des temps de charge de batteries jusqu’à 12 heures expliquent ces résultats, même si des sites de charge rapide de 30 minutes existent. Cela devrait s’améliorer dans les années à venir. Ainsi, l’<a href="https://theconversation.com/institutions/ademe-agence-de-lenvironnement-et-de-la-maitrise-de-lenergie-2357">Ademe</a> soutient financièrement l’installation de 13 200 bornes de recharges et plusieurs énergéticiens investissent dans le développement de bornes de recharges (EDF, Engie ou Total notamment).</p>
<p>Il est à noter que les spécialistes allemands s’affichent comme plus pessimistes que leurs collègues français, les barrières à la diffusion du véhicule électrique étant plus importantes selon eux. Cela peut refléter une baisse de confiance dans les annonces faites par l’industrie automobile à propos des performances technologiques des véhicules après le <a href="https://theconversation.com/fr/search?utf8=%E2%9C%93&q=Volkswagen">scandale Volkswagen</a>. </p>
<h2>Interdiction des véhicules thermiques d'ici 25 ans</h2>
<p>En présentant le volet mobilité de son <a href="http://www.gouvernement.fr/action/plan-climat">« Plan Climat »</a>, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé l’objectif d’arrêter les ventes de véhicules diesel et essence d’ici 2040 en France. D’autres pays, comme la Norvège, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont des plans pour interdire la mise en circulation de véhicules à moteur thermique dans les vingt prochaines années. Ces interdictions faciliteront la réduction de la pollution en ville, où les concentration d’<a href="http://www.ademe.fr/entreprises-monde-agricole/reduire-impacts/reduire-emissions-polluants/dossier/oxydes-dazote-nox/definition-sources-demission-impacts">oxydes d’azote</a> (NOx) posent des problèmes de santé publique importants.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/84cc8fc3-8c30-4c0d-b97f-d3e77f6a84f7?src=embed" title="Interdiction des véhicules essence et diesel" width="100%" height="370" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Les experts ont pu exprimer leur opinion sur la possibilité d’une interdiction des voitures diesel et à essence dans les 20-25 prochaines années. À ce sujet, spécialistes français et allemands semblent en désaccord. Alors que la majorité des Français (près de 65%) pensent que les véhicules thermiques seront interdits dans certaines villes en France, peu d'Allemands (13%) pensent que ce sera le cas outre-Rhin. Et si cela arrivait, l’interdiction serait mise en place au niveau national et non local. Signalons aussi que 60% des experts allemands ne pensent pas qu’un ban aura lieu ou jugent la question complètement ouverte – contre environ 14% seulement des experts français. </p>
<p>On peut présumer que les résultats pour la France reflètent l’impact de l’annonce faite par la <a href="http://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/01/23/anne-hidalgo-ma-bataille-n-est-pas-contre-la-voiture-mais-contre-la-pollution_5245558_1652666.html">ville de Paris</a> d’interdire les véhicules diesel et à essence. Il est à noter également que plusieurs villes en régions (comme Grenoble, Lille, Lyon ou Toulouse) ont pris des décisions en ce sens en instaurant des restrictions de circulation (<a href="https://www.certificat-air.gouv.fr/">certificat Crit’air</a>) lors des pics de pollution.</p>
<p>L’analyse globale des résultats de ce nouveau Baromètre du marché de l’énergie confirme que la route vers un changement de modèle dominant de la mobilité est encore longue. Si quelques signaux sont favorables et encourageants pour une transition bas carbone, l’adaptation du réseau, la compétitivité des offres et l’origine renouvelable de l’électricité resteront trois défis majeurs pour la décennie à venir.</p>
<hr>
<p><em>Le Baromètre du marché de l’énergie mené fin 2017 (en novembre pour l'Allemagne, en décembre pour la France) interroge 250 spécialistes français et allemands qualifiés dans le secteur de l’énergie et opérant dans l’industrie, la science et l’administration publique sur les défis de la mobilité électrique (e-mobilité) pour le secteur de l’électricité. L'intégralité de l'étude pour la France est à retrouver <a href="https://www.grenoble-em.com/actualite-barometre-du-marche-de-lenergie-hiver-2017">ici</a> et pour l'Allemagne <a href="http://www.zew.de/publikationen/januarfebruar-2018/">ici</a>.</em></p>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/91048/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Nikolas Wölfing is working at ZEW, a research institute which takes funds from third parties for research and consulting work. He moreover received the "EEX Excellence Award", a research prize of the European Energy Exchange which is awarded for "outstanding research in the field of energy and exchange trading".</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Olivier Cateura a reçu entre 2003 et 2006 des financements publics de l'ANRT (Association Nationale Recherche Technologie) et privés de Electrabel (Engie) dans le cadre d'une Convention CIFRE (Thèse de doctorat) . Par ailleurs, il est membre-auditeur de l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale).</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Anne-Lorène Vernay, Joachim Schleich, Swaroop Rao et Wolfgang Habla ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>L’analyse globale des résultats de ce nouveau Baromètre du marché de l’énergie confirme que la route vers un changement de modèle dominant de la mobilité est encore longue.Anne-Lorène Vernay, Chargée de cours en stratégie, Grenoble École de Management (GEM)Joachim Schleich, Professor of Energy Economics, Grenoble École de Management (GEM)Nikolas Wölfing, Economist, Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (ZEW)Olivier Cateura, Professeur Associé en Management Stratégique et Management de l'Energie, Grenoble École de Management (GEM)Swaroop Rao, Doctorant, Energy Management, Grenoble École de Management (GEM)Wolfgang Habla, Dr. oec. publ., Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (ZEW)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/907712018-02-01T05:37:46Z2018-02-01T05:37:46ZPolitique énergétique : ce que les experts préconisent pour les cinq ans à venir<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/203540/original/file-20180126-100905-1h8hwkv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le panel soutient la priorité vers la décarbonation de l’énergie.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File%3ARenewable_energy_park.jpg">Wikimedia Commons</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>La nomination de Nicolas Hulot comme ministre de la transition écologique et solidaire a créé de fortes attentes concernant les engagements d’Emmanuel Macron dans la lutte contre le changement climatique. En septembre dernier, Nicolas Hulot a présenté <a href="https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2017.07.06%20-%20Plan%20Climat_0.pdf">les grandes lignes de son programme</a>. </p>
<p>Il prévoit de se focaliser sur l’efficacité énergétique des bâtiments, le lancement d’appels d’offres pour la production centralisée et décentralisée d’énergies renouvelables en visant une neutralité carbone d’ici 2050, tout en luttant contre la précarité énergétique. Pour réduire les émissions du secteur de l’énergie, le ministre prévoit d’étendre et d’augmenter le prix du carbone ainsi qu'une sortie de la production d’électricité à partir du charbon, en maintenant néanmoins une dépendance de la France au nucléaire. Dans cette perspective, l’interdiction de la production d’hydrocarbures en France d’ici à 2040 <a href="http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl17-021.html">a été adoptée</a> en décembre 2017.</p>
<p>En lien avec ce contexte, Grenoble École de Management a demandé à son panel du Baromètre du marché de l’énergie, d’identifier quelles devraient être les trois priorités de l’administration Macron en matière de politique énergétique.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/0ec85a84-1d35-4e25-9002-23b7eb2899cf?src=embed" title="Baromètre de l'énergie, politique énergétique" width="100%" height="480" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<h2>L’efficacité énergétique d’abord</h2>
<p>Ayant pu répondre selon une liste de dix mesures, le panel se montre très majoritairement d’accord sur la priorité qui doit être accordée à l’efficacité énergétique. De plus, les experts ne s’opposent pas à l’interdiction de l’exploitation des énergies fossiles domestiques. Dans une moindre mesure, le panel soutient la priorité vers la <a href="https://theconversation.com/fr/topics/decarbonation-26227">décarbonation</a> de l’énergie et la décentralisation de la production.</p>
<p>Le panel présente une faible préoccupation pour les questions de sécurité d’approvisionnement et un faible enthousiasme pour la défense du <a href="https://theconversation.com/fr/topics/nucleaire-21417?page=2">nucléaire</a> français. Concernant les besoins de réglementation pour réduire la part du nucléaire, accélérer la transformation digitale du secteur de l’énergie et garantir une énergie compétitive, les experts ont des visions très variées.</p>
<h2>Transition énergétique propre et sûre : augmentation du sentiment d’urgence</h2>
<p>Il y a un an, durant les élections présidentielles, <a href="https://theconversation.com/quelle-politique-energetique-pour-la-france-les-experts-preconisent-76185">nous avions posé les mêmes questions</a>. La distribution des réponses est très proche de celle de l’époque. Les trois priorités qui sortent renforcées sont : efficacité énergétique, réduction des émissions de carbone et décentralisation, alors que la baisse de la production nucléaire et l’exploitation d’énergies fossiles locales reculent.</p>
<p>Les préoccupations concernant la sécurité d’approvisionnement augmentent légèrement, possiblement en lien avec les révélations récentes de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/cyber-attaques-36559">cyberattaques</a> et de cyberguerre. Cela conduit à une augmentation du sentiment d’urgence pour la mise en place d’une transition propre et sûre, et réduit les contraintes sur le coût de l’énergie.</p>
<p>L’on retiendra un renforcement du consensus des experts sur les priorités énergétiques. La part des experts qui mettent en priorité l’efficacité énergétique est ainsi passée de 61% en <a href="https://www.grenoble-em.com/rapport-2-ete-2014-septembre-2014">2014</a> à 74% en <a href="https://www.grenoble-em.com/actualite-barometre-du-marche-de-lenergie-hiver-2016">2016</a> et 80% aujourd’hui.</p>
<hr>
<p><em>Le Baromètre du marché de l’énergie conduit par Grenoble École de Management interroge (de façon anonyme) une centaine de spécialistes sur ce que devraient être les priorités de la politique énergétique des cinq prochaines années. Ces résultats sont basés sur une enquête menée en décembre 2017 et comprenant 84 participants qualifiés dans le secteur de l’énergie opérant dans l’industrie, la science, et l’administration publique en France. L'intégralité de l'étude est <a href="https://www.grenoble-em.com/actualite-barometre-du-marche-de-lenergie-hiver-2017">à retrouver ici</a>.</em></p>
<p><em>La datavisualisation de cet article a été réalisée par Diane Frances.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/90771/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Olivier CATEURA a reçu entre 2003 et 2006 des financements publics de l'ANRT (Association Nationale Recherche Technologie) et privés de Electrabel (Engie) dans le cadre d'une Convention CIFRE (Thèse de doctorat) . Par ailleurs, il est membre-auditeur de l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale). </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Mark Olsthoorn ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Améliorer l'efficacité énergétique, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et faciliter la décentralisation du secteur électrique sont les trois priorités les plus pertinentes.Mark Olsthoorn, Postdoctoral researcher in energy economics, Grenoble École de Management (GEM)Olivier Cateura, Professeur Associé en Management Stratégique et Management de l'Energie, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/894172018-01-09T20:27:46Z2018-01-09T20:27:46ZClimat des affaires : optimisme record en Europe<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/201163/original/file-20180108-83547-juw4ip.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C462%2C1920%2C1132&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les niveaux enregistrés aussi bien en Europe qu’aux États-Unis permettent d’anticiper un maintien de la croissance économique sur des niveaux relativement importants.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/photo-550181/">Pixabay</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le quatrième trimestre 2017, l’enquête s’est déroulée du 21 novembre au 7 décembre 2017</em>.</p>
<hr>
<p>Notre indicateur de climat des affaires s’inscrit, à nouveau, en hausse en Europe ce trimestre pour atteindre 66,9 contre 63,4 <a href="https://theconversation.com/climat-des-affaires-confiance-historiquement-elevee-en-france-et-dans-le-monde-84452">au trimestre précédent</a> sur une échelle de zéro à cent. C’est le plus haut niveau que nous avons observé depuis l’origine de notre série en 2002. Le précédent point haut datait de décembre 2006 (66,3). Sur un an glissant, l’indicateur enregistre un bond de plus de 10 points (56,6 en décembre 2017). Il est essentiellement tiré par l’Allemagne (78,6) et la France (64,5) mais il est frappant de constater que pour la première fois depuis la crise de 2008, l’ensemble des pays pour lesquels nous avons des données dépasse le niveau de 55 et affiche un niveau d’optimisme compatible avec une croissance économique soutenue.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/1a32cf14-cede-4ca8-b454-919d40be66d9?src=embed" title="Climat des affaires 4etrimestre 2017pays/entreprise" width="100%" height="550" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Néanmoins, certains pays restent à la traîne. C’est le cas du Royaume-Uni, qui ferme la marche avec un niveau d’optimisme de 58, soit près de 9 points en deçà de la moyenne de ses voisins européens. Nous observons cet écart défavorable à l’économie britannique depuis le vote du <a href="https://theconversation.com/fr/topics/brexit-24703">Brexit</a> en juin 2016. Il est important néanmoins de noter que nous n’avons pas de données pour la Grèce pour ce trimestre, pays qui affiche généralement les plus bas niveaux d’optimisme selon notre indicateur.</p>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires reste encore très favorable à la croissance : il s’établit à 68,6 contre 65,9 au trimestre précédent. Ces niveaux restent cependant en deçà du point le plus élevé que nous observons sur l’ensemble de la série : 73,6 en mars 2004. Il est important de noter que les niveaux enregistrés aussi bien en Europe qu’aux États-Unis permettent d’anticiper un maintien de la <a href="https://theconversation.com/fr/topics/croissance-21197">croissance économique</a> sur des niveaux relativement importants. Mais l’Europe a désormais rattrapé le retard cyclique de quelques trimestres régulièrement observé par le passé. La fermeture de cet écart pourrait indiquer un ralentissement de la progression des climats des affaires dans les deux zones pour les trimestres à venir.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/171214e4-b1c9-40a2-a35f-a1273dd5be1d?src=embed" title="Climat des affaires 4etrimestre 2017 -- optimisme Europe et États-Unis" width="100%" height="530" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Dans le reste du monde, le climat des affaires continue aussi de s’améliorer. En Amérique latine, nous enregistrons un optimisme moyen de 73 avec notamment 71 au Pérou et au Mexique. Au Brésil, le climat des affaires semble désormais stabilisé sur des niveaux permettant une accélération de la croissance (61). Seul point noir de notre tableau : l’Équateur, qui affiche un optimisme extrêmement faible à seulement 28.</p>
<p>En Asie, le climat moyen des affaires fait un bond de 6 points environ pour atteindre 66,0 contre 60,2 au trimestre précédent. L’ensemble des pays pour lesquels nous recueillons des données se situe au-dessus de 50, c’est-à-dire sur des niveaux favorables à une croissance de l’activité. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires continuent de s’améliorer pour atteindre 53 contre 52 au trimestre précédent.</p>
<h2>Accélération de l’innovation</h2>
<p>Pour ce trimestre, nous avons demandé aux responsables financiers des entreprises d’évaluer l’impact des <a href="https://theconversation.com/fr/topics/innovation-21577">innovations</a> sur leur activité. Les résultats montrent que 52,4 % des entreprises en Europe observent une accélération du rythme des innovations depuis trois ans. C’est particulièrement le cas pour les grandes entreprises du secteur de la finance (75 %) et de la technologie (79 %). En revanche, lorsqu’il s’agit du commerce aux détails, l’accélération des innovations n’est perçue que par 25 % des entreprises. C’est en Allemagne que les entreprises ont très majoritairement répondu « oui » à cette question (82,6 %) et c’est d’ailleurs en Allemagne que l’effort d’adaptation apparaît comme le plus important. Ainsi, 94,7 % des entreprises d’outre-Rhin déclarent augmenter leurs investissements et 78,9 % les budgets de R&D pour faire face à cette accélération.</p>
<p>En France, la perception est bien plus mesurée puisque seules 37 % des entreprises semblent devoir faire face à une accélération des innovations. En réaction, en France, seules 76,5 % des entreprises augmentent les dépenses d’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/investissement-20236">investissement</a> et 52,9 % font un effort en termes de R&D. En comparaison, aux États-Unis, 66 % des entreprises constatent une accélération des innovations et répondent par plus d’investissement (76 %) et plus de R&D (46 %).</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/e778edb8-ae6c-4fe7-bb8d-d80fb95409f4?src=embed" title="Climat des affaires 4etrimestre 2017 -- innovations" width="100%" height="520" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Néanmoins, de manière rassurante, nous n’observons pas d’emballement des comportements face à l’accélération des innovations. Ainsi, en Europe, peu d’entreprises cherchent à s’engager dans des projets plus risqués. Elles sont également peu nombreuses à réduire leur horizon de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/gestion-24154">gestion</a>, voire à changer leurs méthodes de travail. Ce n’est pas tout à fait le cas aux États-Unis où 63 % des entreprises déclarent gérer leurs opérations à plus court terme et 31 % indiquent choisir des projets plus risqués.</p>
<h2>Équilibre vie professionnelle/vie personnelle</h2>
<p>Pour ce trimestre, nous avons également interrogé les responsables financiers quant à l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. La majorité d’entre eux nous ont indiqué vouloir diminuer leur temps de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/travail-20134">travail</a>, et ce d’ailleurs quel que soit le volume de celui-ci aujourd’hui. De manière surprenante, c’est en Europe continentale et dans certains pays d’Asie que le volume horaire quotidien semble le plus important, en particulier dans les grandes entreprises.</p>
<p>Par exemple en France, un responsable financier consacrerait selon nos observations 75 % de son temps « d’éveil » quotidien à l’activité professionnelle, soit environ 60 à 65 heures par semaines. Paradoxalement, dans la sphère anglo-américaine, ce temps professionnel n’occuperait que 66 % du temps d’éveil pour un total d’environ 55 heures par semaine à temps de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/sommeil-20272">sommeil</a> égal. Pour combler cet écart, il faudrait qu’un responsable financier américain dorme 2h30 de moins que son équivalent français chaque jour ! C’est bien entendu la prise en compte du nombre de jours travaillés qui permet de rétablir la balance, les jours de congé étant plus nombreux en Europe continentale… Mais encore faut-il pouvoir les prendre !</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/9f10930f-57ec-4631-9f3a-0a441a9291af?src=embed" title="Climat des affaires 4etrimestre 2017 -- vie pro/perso" width="100%" height="510" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<hr>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse détaillée par pays peut être envoyée à chaque participant</em>.</p>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/89417/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’enquête du dernier trimestre 2017 montre un optimisme sans précédent en Europe, une accélération du rythme des innovations et le souhait des responsables financiers de réduire leur temps de travail.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/865062017-11-28T19:20:08Z2017-11-28T19:20:08ZPourquoi retarder l’initiation au tabagisme est capital<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/196888/original/file-20171129-28899-1y017io.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">En matière de tabagisme, la précocité fait de gros dégâts. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/saneboy/3595175373">Valentin Ottone/flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>L’initiation précoce au tabagisme représente un souci majeur en santé publique. Elle prédit en effet une plus forte dépendance et une plus faible capacité à cesser de fumer. Les sujets ayant commencé à fumer avant l’âge de 16 ans ont une <a href="http://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/149?show=full">probabilité</a> deux fois plus élevée que ceux qui ont commencé à fumer après cet âge de demeurer fumeur à l’âge de 60 ans.</p>
<p>En 2008, nous avons effectué une <a href="http://www.remede.org/communaute/photos/877ab25f9cdd12bb55bf46bb7a827f64/MemoireDIU-TabacoPhArvers2011.pdf">analyse secondaire</a> des études Inserm (1993) et ESPAD (1999, 2003 et 2007) sur les jeunes âgés de 15-16 ans. Les « fumeurs précoces », que nous avons définis comme des personnes ayant commencé à fumer avant l’âge de 12 ans, ont tendance à avoir une consommation d’autres substances plus importantes.</p>
<iframe id="datawrapper-chart-OeBO9" src="https://datawrapper.dwcdn.net/OeBO9/3/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" allowfullscreen="allowfullscreen" webkitallowfullscreen="webkitallowfullscreen" mozallowfullscreen="mozallowfullscreen" oallowfullscreen="oallowfullscreen" msallowfullscreen="msallowfullscreen" style="width: 0; min-width: 100%!important;" height="520" width="100%"></iframe>
<p>En prenant en compte simultanément ces différents critères, les conduites addictives associées au tabagisme restent toutes significatives dans l’analyse (modèle de régression logistique). Ainsi, la consommation précoce de tabac est associée à :</p>
<ul>
<li><p>une consommation de plus de 10 cigarettes par jour (risque augmenté de 55 %)</p></li>
<li><p>une consommation précoce de cannabis (risque multiplié par 4)</p></li>
<li><p>une expérimentation d’autres drogues illicites que le cannabis (risque augmenté de 31 %)</p></li>
<li><p>une consommation précoce d’alcool (risque multiplié par 3)</p></li>
<li><p>des ivresses précoces (risque augmenté de 43 %).</p></li>
</ul>
<h2>Mortalité augmentée, risque accru de maladies</h2>
<p>La précocité de l’initiation est également synonyme de dégâts amplifiés sur la santé de ces fumeurs… <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28169018">Une étude</a> publiée en 2017 a analysé les données de la National Health Interview Survey (de 1997 à 2005) qui portait sur plus de 90 000 sujets âgés de 30 ans ou plus, fumeurs ou anciens fumeurs. Parmi eux, 7,3 % avaient commencé à fumer régulièrement avant l’âge de 13 ans.</p>
<iframe id="datawrapper-chart-9oSfM" src="https://datawrapper.dwcdn.net/9oSfM/1/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" allowfullscreen="allowfullscreen" webkitallowfullscreen="webkitallowfullscreen" mozallowfullscreen="mozallowfullscreen" oallowfullscreen="oallowfullscreen" msallowfullscreen="msallowfullscreen" style="width: 0; min-width: 100%!important;" height="500" width="100%"></iframe>
<p>Cette étude montre que, pour ceux qui fument actuellement, la précocité de consommation de tabac (ici, avant 13 ans) augmente le risque de développer :</p>
<ul>
<li><p>une maladie cardio-vasculaire ou métabolique (risque augmenté de 67 %)</p></li>
<li><p>une maladie pulmonaire (risque augmenté de 79 %)</p></li>
<li><p>un cancer lié au tabagisme (risque multiplié par 2)</p></li>
</ul>
<p>De plus, la mortalité toutes causes confondues est augmentée de 18 % parmi ces fumeurs « précoces ».</p>
<iframe id="datawrapper-chart-xwGi9" src="https://datawrapper.dwcdn.net/xwGi9/1/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" allowfullscreen="allowfullscreen" webkitallowfullscreen="webkitallowfullscreen" mozallowfullscreen="mozallowfullscreen" oallowfullscreen="oallowfullscreen" msallowfullscreen="msallowfullscreen" style="width: 0; min-width: 100%!important;" height="500" width="100%"></iframe>
<p>Cette étude montre aussi – ce qui est important – que, pour ceux qui ne fument plus, la précocité de consommation de tabac (ici, avant 13 ans) augmente le risque de développer :</p>
<ul>
<li><p>une maladie cardio-vasculaire ou métabolique (risque augmenté de 38 %)</p></li>
<li><p>une maladie pulmonaire (risque augmenté de 89 %)</p></li>
<li><p>un cancer lié au tabagisme (risque augmenté de 44 %)</p></li>
</ul>
<p>De plus, la mortalité toutes causes confondues est augmentée de 19 % parmi ces anciens fumeurs « précoces ».</p>
<p>Il est donc important de retarder l’initiation au tabagisme, tout comme l’initiation à l’alcool ou au cannabis.</p>
<hr>
<p><em>Les data visualisations de cet article ont été réalisées par Marie Simon.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/86506/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Arvers a reçu des financements de Lundbek SAS, PierreFabre Médicament, RB Pharmaceuticals France, Novartis Santé Familiale SAS.</span></em></p>Pour conclure le mois sans tabac, et – peut-être – renforcer la motivation de celles et ceux qui ont arrêté, voici une série de data visualisations. Dans cet article, les dégâts liés à la précocité.Philippe Arvers, Médecin addictologue et tabacologue, Université Grenoble Alpes (UGA)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/875642017-11-28T19:20:06Z2017-11-28T19:20:06ZLes « roulées » plus toxiques que les cigarettes manufacturées<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/196708/original/file-20171128-7454-17w1vx1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Tabac à rouler.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="http://scheigy.blogspot.fr">Scheigy.blogspot.fr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Lorsque j’aborde la question des cigarettes roulées avec mes patients, c’est à chaque fois la même déconvenue : ils sont persuadés qu’elles sont moins toxiques que les autres cigarettes, celles achetées chez le buraliste. Or cela est faux, comme le montre la visualisation ci-dessous (jouez avec les flèches pour un maximum d’informations).</p>
<iframe allowfullscreen="" src="https://e.infogram.com/96e8dc21-bb13-4bf5-8bcd-471d3184b377?src=embed" title="Cigarettes roulées nocivité" width="100%" height="746" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;"></iframe>
<p>Certes, elles leur reviennent moins chères à l’unité comme on peut le voir ci-dessous. La différence est imputable aux taxes moins élevées pour les roulées, ce qui en train d’être modifié en France, avec une augmentation de 15 % des taxes appliquées au tabac à rouler. En effet, en raison du prix moindre, c’est un produit d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes (qui pourront aussi y ajouter du cannabis, de l’herbe ou de la résine), et également un produit préféré par les précaires.</p>
<iframe allowfullscreen="" src="https://e.infogram.com/adb70fdc-dc61-4dfb-9796-71655f02c671?src=embed" title="Cigarettes roulées" width="100%" height="1039" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;"></iframe>
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<p><em>Les data visualisations de cet article ont été réalisées par Marie Simon.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/87564/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Arvers a reçu des financements de Lundbek SAS, PierreFabre Médicament, RB Pharmaceuticals France, Novartis Santé Familiale SAS.</span></em></p>Pour – peut-être – renforcer la motivation de celles et ceux qui vont ou ont arrêté, voici une série de data visualisations. Dans cet article, la toxicité du tabac à rouler.Philippe Arvers, Médecin addictologue et tabacologue, Université Grenoble Alpes (UGA)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/878332017-11-28T19:20:04Z2017-11-28T19:20:04ZLe vapotage n’est pas une porte d’entrée dans le tabagisme pour les jeunes<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/196711/original/file-20171128-7454-1j94md4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Porte d’entrée dans le tabagisme ? </span> <span class="attribution"><span class="source">JeepersMedia</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>La cigarette électronique – ou vapoteur personnel (VP) – risque-t-elle de devenir une étape d’initiation pour les jeunes, avant le passage à la cigarette classique ? À vrai dire, le <a href="https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eisxalu2.pdf">public ciblé</a> est plutôt constitué de fumeurs de tabac qui veulent arrêter. Il y a donc essentiellement des ex-fumeurs et des vapo-fumeurs qui vapotent, cherchant une porte de sortie du tabagisme… Quant aux jeunes, la vente dans les boutiques en France est interdite aux mineurs, et si certains l’expérimentent (recherche de sensation, recherche de nouveauté), peu continuent à vapoter occasionnellement ou régulièrement.</p>
<p>Une <a href="https://www.journals.elsevier.com/addictive-behaviors/">étude américaine</a> vient d’être publiée en avril 2017, effectuée en 2014 auprès de 3 657 étudiants (âge moyen : 18,5 ans). Ils ont à nouveau été interrogés en 2015 sur leur statut de fumeur ou vapoteur (non-fumeur, vapoteur, fumeur de tabac, ou vapo-fumeur). Même si les effectifs sont faibles, 153 étudiants déclarent en 2014 vapoter (et ne pas fumer de tabac). Un an plus tard, parmi eux, près d’1 sur 4 ne vapote plus (et ne fume pas) et 8 (5,2 %) ne vapotent plus et fument du tabac. Près d’1 sur 2 continue à vapoter (46,4 %) et près d’1 sur 4 vapote et fume du tabac.</p>
<iframe src="https://public.tableausoftware.com/views/CigarettelectroniqueV2/Cigarettelectroniquetest?:showVizHome=no&:embed=true" width="100%" height="850"></iframe>
<p>Cette étude a ses limites en termes d’effectifs, et on ne dispose que d’un suivi à court terme, sur une année. Il faut mettre en place des enquêtes longitudinales avec des effectifs de départ importants, en raison du taux d’attrition (sujets perdus de vue) au fur et à mesure des années de passation du questionnaire.</p>
<p>Une étude pilotée par le docteur Ivan Berlin est d’ailleurs en cours à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière : il va recruter 700 fumeurs âgés de plus de 18 ans, et ils seront répartis en quatre groupes : des comprimés (de varénicline, médicament indiqué dans le sevrage tabagique, remboursé par la sécurité sociale ou un placebo) et une cigarette électronique (avec 12mg/ml de nicotine ou 0 mg/ml). L’objectif sera de comparer le nombre d’arrêts du tabac dans chacun des groupes.</p>
<h2>« La vape ringardise le tabac »</h2>
<p>En tout cas, l’étude publiée dans Addictive Behaviors ne démontre pas que la vape est le mode d’entrée dans le tabagisme, alors que l’on voudrait nous faire croire que de voir vapoter va donner envie de fumer du tabac et renormalise ainsi l’image du tabagisme. D’ailleurs, parmi les jeunes qui vapotent, combien auraient commencé le tabac de toute façon, ou plus tôt ?</p>
<p>Dans ce cas, la toxicité du tabac est certaine, et un fumeur sur deux en mourra dans le futur. Alors que les modèles de deuxième et de troisième génération de cigarette électronique, fabriqués et distribués en France, respectent des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_fran%C3%A7aise_de_normalisation">normes Afnor</a> établies en 2016 qui garantissent des produits sûrs pour les utilisateurs. La nicotine peut être présente avec des dosages maximums à 19,99 mg/ml. Elle peut aussi en être absente.</p>
<p>« Quand on interroge ces collégiens et lycéens, on s’aperçoit que la vape ringardise le tabac », a souligné le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Dautzenberg">Pr Bertrand Dautzenberg</a> lors du Premier sommet de la vape, tenu à Paris en 2016. Avant, a-t-il souligné, le tabac n’avait pas de concurrent. La vape, qui plus est, est un concurrent moins nocif.</p>
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<p><em>Les data visualisations de cet article ont été réalisées par Marie Simon.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/87833/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Arvers a reçu des financements de Lundbek SAS, PierreFabre Médicament, RB Pharmaceuticals France, Novartis Santé Familiale SAS.</span></em></p>Pour conclure le mois sans tabac, et – peut-être – renforcer la motivation de celles et ceux qui ont arrêté, voici une série de data visualisations. Dans cet article, l’évaluation du vapotage.Philippe Arvers, Médecin addictologue et tabacologue, Université Grenoble Alpes (UGA)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/859232017-10-19T21:38:15Z2017-10-19T21:38:15ZPain au chocolat vs chocolatine… Fight !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/190800/original/file-20171018-32367-4vgk9a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Comment légenderiez-vous cette photographie de viennoiserie au chocolat ?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pain_au_chocolat_Luc_Viatour.jpg">Wikipedia </a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p><em>Le 17 mai dernier, dix députés des Républicains ont déposé l’<a href="http://www.assemblee-nationale.fr/15/amendements/0902/AN/2064.asp">amendement n°2064</a> à la loi “équilibre dans le secteur agricole et alimentaire”, pour “valoriser l’usage courant” du mot chocolatine, dans le code rural et de la pêche maritime. Nous vous proposons de (re)découvrir cette carte de France de l'utilisation de ces mots controversés.</em></p>
<hr>
<p>Vous, vous savez. Vous savez comment on doit appeler cette viennoiserie. Mais pourquoi choisissez-vous tel ou tel mot ?</p>
<p>A l’occasion de la parution de mon <a href="http://www.armand-colin.com/atlas-du-francais-de-nos-regions-9782200620103"><em>Atlas du français de nos régions</em></a>, réalisé à partir des travaux publiés sur mon <a href="https://francaisdenosregions.com/">blog</a>, je me suis penché sur le problème.</p>
<p>C’est une question qui a fait pas mal de bruit sur le web depuis les fameuses sorties de <a href="http://www.rtl.fr/actu/politique/cope-et-le-pain-au-chocolat-une-histoire-qui-n-a-jamais-vraiment-fonctionne-7785421951">Jean‑François Copé</a>. Outre le tollé politique qu’ont soulevé ces paroles, elles ont été à l’origine de nombreuses querelles linguistiques, relatives à la dénomination de cette délicieuse viennoiserie dans laquelle le boulanger glisse une barre de chocolat.</p>
<p>Depuis, la question fait régulièrement le buzz sur les médias sociaux : des lycéens de Montauban adressent même en janvier 2017 une lettre au Président de la République pour que <a href="http://www.ladepeche.fr/article/2017/01/08/2492424-on-veut-la-choco-dans-le-dico.html"><em>chocolatine</em></a> entre dans le dictionnaire.</p>
<p>En février 2017 la <a href="https://actu.fr/insolite/a-tokyo-on-dit-aussi-chocolatine-pain-chocolat_119461.html">photo</a> d’une chocolatine au Japon est partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux… Sur Facebook, il existe même un <a href="https://www.Facebook.com/comitededefensedelachocolatine/">Comité de défense de la chocolatine</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=965&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=965&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=965&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1213&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1213&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/190843/original/file-20171018-32338-1qpu2e9.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1213&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le grand référendum du pain au chocolat ou de la chocolatine.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.facebook.com/comitededefensedelachocolatine/posts/1498688490165415:0">Comité de défense de la chocolatine/Facebook</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Toutefois, le débat binaire qui oppose le <em>pain au chocolat</em> à la <em>chocolatine</em> ne rend pas tout à fait justice à la diversité des dénominations dont les francophones se servent pour désigner cette viennoiserie, et de ce qui se passe en dehors de la France.</p>
<h2>Les linguistes enquêtent</h2>
<p>Depuis près de deux ans, une équipe de linguistes cherche à cartographier l’aire d’extension de certains régionalismes du français, c’est-à-dire de phénomènes linguistiques qui ne sont employés ou connus que sur une certaine partie du territoire.</p>
<p>Pour ce faire, ils ont mis en place différents <a href="https://francaisdenosregions.com/2015/05/18/quel-francais-regional-parlez-vous">sondages</a> dans lesquels ils demandaient à des internautes de cocher dans une liste le ou les mots qui s’applique(nt) le mieux dans leur usage pour dénommer un certain objet ou une certaine action.</p>
<p>L’une des questions de ces enquêtes portait sur la dénomination du <em>pain au chocolat</em> et ses variantes régionales. Les internautes avaient le choix entre 6 réponses : <em>chocolatine</em>, <em>pain au chocolat</em>, <em>couque au chocolat</em> (une couque désignant en Belgique une viennoiserie), <em>croissant au chocolat</em> (un calque de l’allemand <em>Schokoladencroissant</em> ou de l’anglais <em>chocolate croissant</em>, c’est selon), <em>petit pain</em> et <em>petit pain au chocolat</em>.</p>
<p>Plus de 10 000 participants francophones ayant indiqué avoir passé la plus grande partie de leur jeunesse en France, en Belgique et en Suisse ont répondu à l’enquête. Outre-Atlantique, les linguistes ont reçu plus de 6 000 réponses de francophones ayant signalé avoir passé leur jeunesse dans l’est du Canada.</p>
<p>Les linguistes ont calculé pour chaque aire géographique le pourcentage d’utilisation de chacune des six variantes proposées.</p>
<p>Pour l’Europe, la carte obtenue permet de confirmer ce que l’on savait déjà quant à l’aire de <em>chocolatine</em> en France, mais également de préciser l’aire d’extension de la variante <em>petit pain (au chocolat)</em>, en circulation dans le nord et sur la frange est.</p>
<p>La carte permet également de rendre compte des régions où on est susceptible d’entendre des variantes moins médiatisées, comme <em>croissant au chocolat</em> ou <em>couque au chocolat</em>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/190830/original/file-20171018-32358-cteg3z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Distribution en Belgique, en France et en Suisse des différentes dénominations de la viennoiserie au chocolat.</span>
</figcaption>
</figure>
<p>Quant à la carte générée à partir des réponses des participants ayant passé la plus grande partie de leur jeunesse dans l’est du Canada, elle fait état d’une opposition binaire entre deux variantes : <em>chocolatine</em>, qui s’impose de façon écrasante dans toute la province du Québec, et <em>croissant au chocolat</em> dans les provinces environnantes, où l’anglais est la première langue parlée. De quoi faire plaisir aux Gascons !</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/190805/original/file-20171018-32358-l89h0.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Dénomination de la viennoiserie au chocolat dans les provinces de l’est du Canada.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Mathieu Avanzi</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Bien entendu, chacune de ces variantes est possiblement connue hors de la région où elle est signalée sur les cartes. Ainsi, si vous demandez un pain au chocolat à Bruxelles ou en Alsace, on vous comprendra sans doute.</p>
<p>La médiatisation du mot <em>chocolatine</em> a également contribué à ce que le mot soit aujourd’hui connut bien au-delà de sa région d’origine. Maintenant si vous demandez une <em>couque au chocolat</em> à Genève ou à Bordeaux, il y a de fortes chances qu’on vous regarde comme une bête curieuse…</p>
<p>Il est également probable, à l’inverse, que vous soyez originaire d’une région et que vous ne connaissiez pas l’usage dominant : c’est parce que ces cartes montrent des tendances, et ne permettent pas de visualiser aisément la vitalité de telle ou telle variable. Pour ce faire, il faut examiner les cartes de détail donnant à voir le pourcentage de vitalité de chaque item :</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=578&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/190829/original/file-20171018-32355-g3645l.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=726&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Pourcentage de la population connaissant l’expression petit pain en fonction des régions.</span>
</figcaption>
</figure>
<p>La carte ci-dessus montre par exemple que l’expression <em>petit-pain au chocolat</em> est connue par environ 80 % des répondants au maximum (c’est-à-dire dans les départements d’Alsace et de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais), et que plus on s’éloigne de ces régions, moins la vitalité de la variante est élevée.</p>
<h2>Vive les régionalismes !</h2>
<p>Depuis la fin du XVII<sup>e</sup> siècle, des spécialistes de la langue (grammairiens, instituteurs, correcteurs, journalistes, etc.) – voire de simples amateurs – ont tenté de répertorier les particularités locales du français des gens qui les entouraient en vue d’en souligner le côté fautif pour mieux les corriger et les faire disparaître (on pense à des ouvrages dont les titres sont assez évocateurs : <em>chasse</em> aux belgicismes, <em>barbarismes</em>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sol%C3%A9cisme"><em>solécismes</em></a>, <em>expressions vicieuses</em>, etc.).</p>
<p>Or, les régionalismes font partie de l’identité des francophones, de leur culture, de leur patrimoine et ne devraient pas faire, en cette qualité, l’objet de stigmatisation sociale.</p>
<p>L’intérêt des internautes pour les combats linguistiques qui opposent les tenants du <em>blanco</em> à ceux du <em>Typp-Ex</em>, du <em>sac</em> à la <em>poche</em>, de <em>septante</em> à <em>soixante-dix</em> voire de <em>crayon gris</em> à <em>crayon de bois</em> n’est peut-être pas seulement une illusion territoriale, mais une réponse du peuple à des décennies de discrimination en regard de la variation linguistique par nos élites (au début du XX<sup>e</sup> siècle, on <a href="https://www.univ-montp3.fr/uoh/occitan/une_langue/co/module_L_occitan_une%20langue_16.html">punissait</a> les élèves qui employaient des mots de patois à l’école).</p>
<h2>Une norme ou des normes ?</h2>
<p>Quand on me demande quelle variante de mot, de prononciation ou de phrase est la plus <em>correcte</em>, je réponds qu’il n’y a pas une variante qui est correcte, mais plusieurs. En tant que linguiste, je reste persuadé que ce sont les locuteurs qui définissent la norme, et non l’inverse. Dès lors, il existe autant de normes qu’il existe de régions… ou d’usages dominants !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/85923/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathieu Avanzi receives funding from Fonds National de la Recherche Scientifique. </span></em></p>Pain ou chocolat ou chocolatine, le débat fait rage sur Internet. Mais de quels locuteurs parle‑t‑on ? Petit tour par la linguistique.Mathieu Avanzi, Linguiste et spécialiste des français régionaux, Université catholique de Louvain (UCLouvain)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/797952017-06-22T19:43:02Z2017-06-22T19:43:02ZClimat des affaires : effet Macron, un souffle optimiste sur la France<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/174901/original/file-20170621-30161-1jootcb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><span class="source">skeeze/Pixabay</span></span></figcaption></figure><p><em>Grenoble École de Management et l’association des Directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG) recueillent chaque trimestre l’avis des responsables financiers français. Les résultats sont agrégés au niveau mondial par un réseau d’universités coordonnées par Duke University aux États-Unis. Pour le deuxième trimestre 2017, l’enquête s’est déroulée du 23 mai au 9 juin 2017.</em></p>
<hr>
<p>Notre indicateur de climat des affaires fait un bond spectaculaire en Europe : il s’établit à 61,2 pour le mois de juin contre 55,7 en mars sur une échelle de zéro à cent. Une fois n’est pas coutume, c’est notre pays qui est le moteur de cette euphorie !</p>
<p>La France enregistre un saut de près de 10 points passant de 55,5 en mars à 64,9 en juin. C’est sans aucun doute l’effet Macron. Cet effet est d’ailleurs de la même ampleur que celui que nous observions aux États-Unis, en début d’année, avec l’élection de Donald Trump.</p>
<h2>Euphorie en France</h2>
<iframe src="https://datawrapper.dwcdn.net/ZUEK3/1/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" allowfullscreen="allowfullscreen" webkitallowfullscreen="webkitallowfullscreen" mozallowfullscreen="mozallowfullscreen" oallowfullscreen="oallowfullscreen" msallowfullscreen="msallowfullscreen" width="100%" height="400"></iframe>
<p><em>Réponses à la question : « Quel est votre degré d’optimisme quant à l’économie de votre pays (onglet Pays)/de votre entreprise (onglet Entreprise) »</em></p>
<p>Il permet à la France de débouler dans le trio de tête des pays les plus optimistes en Europe avec la Suisse et l’Allemagne. Il est aussi frappant de noter que pour la première fois depuis la création de cette enquête, les responsables financiers nous disent avoir une confiance plus importante pour le pays dans son ensemble que pour leur propre entreprise et ce alors que la France a toujours été, selon nos chiffres, la championne du grand écart en faveur de l’entreprise.</p>
<p>Plus généralement, un vent d’optimisme souffle sur le continent européen : sur un an glissant, l’indicateur enregistre pour l’Europe une progression de près de 6 points (55,5 en juin 2016) et atteint son niveau le plus élevé depuis décembre 2007. Néanmoins, il est à noter qu’au Royaume-Uni, le Brexit continue de peser sur le moral des responsables financiers. Le climat des affaires s’établit à 50,5 en juin (52 en moyenne depuis un an) alors que nous enregistrions régulièrement des valeurs supérieures à 60 avant le vote de juin 2016 en faveur de la sortie de l’Union européenne.</p>
<h2>Aux États-Unis, les entreprises s’impatientent</h2>
<p>Aux États-Unis, le climat des affaires reste encore très favorable à la croissance : il s’établit à 67,4 contre 68,5 au trimestre précédent. Les turpitudes du président Trump, tout du moins telles que perçues en Europe, n’ont pas d’effet négatif sur le climat des affaires. Néanmoins, 40 % des responsables financiers déclarent que les incertitudes sont actuellement plus élevées qu’à la normale et que celles-ci conduisent une entreprise sur quatre à repousser dans le temps les nouveaux projets et investissements. Ces incertitudes concernent notamment la réforme de la couverture santé des salariés (<em>Obamacare</em>) avec un effet direct à la baisse sur le rythme d’embauche par les entreprises. La politique fiscale reste aussi un point d’inquiétude pour les entreprises américaines qui ne savent pas si et quand la réforme « Trump » sera engagée. En particulier, en attente d’une fiscalité plus favorable, les entreprises repoussent leurs investissements ce qui pourrait causer à court terme… un essoufflement de la croissance.</p>
<h2>Climat des affaires</h2>
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<p><em>Niveau d’optimisme moyen des responsables financiers en Europe (bleu) et aux États-Unis (rouge)</em></p>
<p>Dans le reste du monde, le Mexique s’est remis de l’élection de Donald Trump : après un trou d’air en décembre (climat des affaires à 47), le pays renoue avec l’optimisme pour enregistrer, avec 72, le plus haut niveau de notre indicateur depuis 3 ans pour le pays. Hormis au Chili (47), le climat des affaires dépasse 50 dans tous les pays de la région.</p>
<p>En Asie, le climat moyen des affaires fait un bond de 5 points environ pour atteindre 63,6 contre 58 au trimestre précédent. L’ensemble des pays pour lesquels nous recueillons des données se situe au-dessus de 50, c’est-à-dire sur des niveaux favorables à une croissance de l’activité. Enfin, en Afrique, les indicateurs de climat des affaires sont très proches de 50 en moyenne avec néanmoins un point de difficulté en Afrique du Sud qui enregistre ce trimestre un niveau de confiance bas à 42.</p>
<h2>Risque et décision d’investir</h2>
<p>Ce trimestre, nous avons cherché à estimer le taux de rentabilité minimal moyen dans le monde au-dessus duquel les entreprises s’engagent dans des projets d’investissement. Nous avons obtenu le chiffre de 13.8 %, en deçà des 15 % souvent utilisés comme référence dans la presse économique. En règle générale, le taux de rendement minimal ressort comme plus élevé dans les grandes entreprises que dans les petites : pour se lancer dans un nouveau projet, les grandes entreprises, plus matures, sont en mesure d’attendre des projets plus rémunérateurs.</p>
<p>C’est en Europe que le seuil est le plus faible. En moyenne, au-delà d’une rentabilité de 13,4 % pour un projet, si les ressources en main d’œuvre le permettent, les entreprises se lancent à l’attaque. C’est en Asie que ce chiffre est le plus élevé (14,7 %). Doit-on en conclure que les entreprises européennes ont un appétit pour l’investissement plus important ? C’est plutôt l’inverse qui est vrai !</p>
<p>En effet, nous avons ensuite comparé ce seuil de rentabilité au coût moyen pondéré du capital des entreprises (WACC). La différence entre le seuil de rentabilité minimal et le coût moyen pondéré du capital peut être conçue comme une prime de risque sur les projets. Les résultats montrent une grande cohérence avec les études qui montrent que les différences culturelles à travers le monde se traduisent dans l’attitude face au risque.</p>
<h2>Prime de risque élevée en Europe</h2>
<p>C’est en Amérique du Sud que la prime de risque attendue est la plus faible (2,6 % en moyenne) et c’est bien en Europe qu’elle est la plus élevée (5,4 %). Rapportée au coût du capital, la valeur de cette prime est encore plus signifiante. En effet, alors qu’en Amérique du Sud ou aux États-Unis, cette prime ajoute environ 25 % au coût moyen pondéré du capital, en Europe c’est 67 % du coût moyen pondéré qui est ajouté. Autrement dit, pour investir, les entreprises européennes ont besoin de disposer d’un matelas de sécurité bien plus important que dans le reste du monde.</p>
<p>Néanmoins, lorsqu’on demande aux entreprises si elles s’engagent dans un nouveau projet à chaque fois que le seuil de rentabilité minimal est atteint, les résultats que nous obtenons tempèrent partiellement les précédents. Ainsi, aux États-Unis 77 % des entreprises ne s’engagent pas automatiquement dans les projets. Les raisons invoquées sont le manque de ressources en personnel ou en management ou encore l’inadéquation avec l’activité principale de l’entreprise. En Europe, ce chiffre n’est que de 37,3 %, ce qui semble indiquer que les entreprises du vieux continent, plus exigeantes en termes de taux de rentabilité minimal, opèrent un premier tri financier sur les projets. Mais une fois ce seuil de rentabilité atteint, leur propension à s’engager et donc à prendre des risques est peut-être plus élevée que celle de leurs homologues nord-américains.</p>
<hr>
<p><em>L’enquête Duke University–Grenoble École de Management mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 10 questions). Elle recueille plus de 1 200 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. C’est désormais la plus grande enquête de ce type dans le monde. Une analyse étaillée par pays peut être envoyée à chaque participant.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/79795/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Dupuy ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le baromètre du climat des affaires réagit très fortemement à l'élection d'Emmaniuel Macron. Cap sur l'optimisme.Philippe Dupuy, Professeur Associé au département Gestion, Droit et Finance, Grenoble École de Management (GEM)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/792142017-06-20T19:14:29Z2017-06-20T19:14:29ZLes normes natalistes entravent l’Afrique subsaharienne<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/174668/original/file-20170620-24911-1e3jtws.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C69%2C1497%2C1014&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Erithrée.</span> <span class="attribution"><span class="source">J. Kefauver, A. Hagos/USAID</span></span></figcaption></figure><p>La plupart des pays d’Afrique subsaharienne aspirent à devenir rapidement des pays émergents à croissance forte, inclusive et durable. Cependant, l’importance des investissements démographiques, en santé, éducation, logements, etc. qu’ils doivent continuer à faire constitue un des obstacles majeurs pour cet objectif. En effet, comme nous l’avons vu dans nos précédentes data visualisations (<a href="https://theconversation.com/dividende-demographique-et-fecondite-en-afrique-79212">ici</a> et <a href="https://theconversation.com/lafrique-est-forte-de-sa-jeunesse-mais-doit-investir-dans-leducation-79213">là</a>), la fécondité y reste presque partout supérieure à 4 enfants par femme. En comparaison, pour les pays émergents, elle est aujourd’hui d’environ 2 enfants par femme (entre et 1,5 et 3 enfants).</p>
<p>Le maintien d’une forte fécondité en Afrique subsaharienne depuis les années 1960 est le résultat de facteurs socio-économiques et culturels. La faiblesse des niveaux d’instruction, d’urbanisation et du statut de la femme dans la plupart des pays sont des facteurs défavorables à une maîtrise consciente de la fécondité. Aussi, les sociétés africaines continuent de valoriser les familles nombreuses et les femmes ayant beaucoup d’enfants. La persistance de ces normes « natalistes » s’est traduite par une résistance à une utilisation de la contraception.</p>
<h2>Révolution contraceptive</h2>
<p>L’utilisation de la contraception en Afrique subsaharienne reste faible. Selon les résultats des dernières enquêtes, elle est, dans la moitié des pays, égale au plus à 20 % parmi les femmes mariées ou vivant maritalement. En revanche, elle se situe entre 60 % et 85 % dans la majorité des pays en développement ayant achevé leur transition de la fécondité : les femmes de ces pays ont donc réussi à maîtriser consciemment la taille de leur famille. Ce qui leur a permis d’entrer sur le marché du travail et d’être plus autonomes. Ces femmes ont ainsi réalisé en 30, 40 ans ce qu’on a appelé leur « révolution contraceptive ».</p>
<p>La faible utilisation de la contraception en Afrique subsaharienne est fortement corrélée à la faiblesse de la demande du côté des femmes. En effet, dans la moitié des pays, moins de 50 % d’entre elles ont exprimé un besoin en contraception. Contre 70 à 90 % des femmes dans la majorité des autres pays en développement. La faible demande peut s’expliquer par le fait que de nombreuses femmes ne sont pas encore pleinement conscientes de leurs droits en la matière. On encore que les pressions du conjoint, de la famille et de l’environnement dans lequel elles vivent les empêchent d’exercer ces droits. Par ailleurs, la faiblesse des programmes de planification familiale dans la plupart des pays peut décourager les femmes de l’utiliser.</p>
<p>Mais surtout, la faiblesse de l’utilisation de la contraception et de la demande correspondante apparaît liée aux normes natalistes toujours dominantes. En effet, dans la plupart des pays, les femmes ont indiqué un nombre idéal d’enfants supérieur à quatre, contre deux à trois dans la plupart des autres pays en développement. À noter que les nombres idéaux d’enfants en Afrique subsaharienne diminuent lentement. Mais restent toujours élevés parmi les jeunes femmes, y compris celles ayant suivi des études secondaires.</p>
<p>Dans ce contexte, les femmes d’Afrique subsaharienne considèrent logiquement la contraception comme un moyen de réaliser leur nombre idéal d’enfants toujours élevé, en espaçant mieux leurs grossesses. Ainsi, dans la moitié des pays, plus de 65 % de la demande en contraception cible ce besoin d’espacement. À l’inverse, dans la majorité des autres pays en développement, 65 % et plus de la demande l’est dans un objectif de maîtrise de la taille de la famille.</p>
<h2>La contraception est surtout pour les Africaines un moyen d’espacer des naissances nombreuses</h2>
<iframe src="https://datawrapper.dwcdn.net/YzV9X/1/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" allowfullscreen="allowfullscreen" webkitallowfullscreen="webkitallowfullscreen" mozallowfullscreen="mozallowfullscreen" oallowfullscreen="oallowfullscreen" msallowfullscreen="msallowfullscreen" width="100%" height="600"></iframe>
<p><em>Relation entre la demande en planification familiale (en % sur l’axe vertical) et la demande en espacement des naissances de la part des femmes, dans 71 pays en développement. Etoiles rouges pour l'Afrique subsaharienne; trianges jaunes pour Asie et Afrique du Nord; Carrés verts pour Amérique latine; Ronds bleus pour Europe. L’Afrique subsaharienne veut une contraception pour simplement espacer les naissances sans en réduire le nombre. Source : <a href="https://www.ined.fr/fr/ressources-methodes/selection-sites-web/ressources-statistiques-enquetes/enquetes-demographiques-et-de-sante-demographic-and-health-surveys-dhs/">Enquêtes DHS</a> 1994–2014.</em></p>
<p>L’accélération de la transition démographique, en particulier de la transition de la fécondité, n’est donc pas acquise. C’est pourtant l’une des conditions préalables à remplir pour pouvoir bénéficier d’un dividende démographique et atteindre l’émergence.</p>
<p>Pour enclencher une telle accélération, il est nécessaire de faire sauter le verrou que constituent actuellement les normes natalistes qui caractérisent toujours les sociétés d’Afrique subsaharienne. Cela est possible au travers une refonte totale des programmes actuels d’information et d’éducation sur la planification familiale généralement centrés sur la santé de la mère et de l’enfant.</p>
<p>Ces programmes devraient selon nous être recentrés sur l’ensemble des adaptations auxquelles les femmes et les couples sont aujourd’hui contraints dans un contexte de changement rapide des sociétés africaines. Elles devraient aussi mettre davantage l’accent sur le futur espéré par les couples pour leurs enfants en termes d’éducation et d’insertion sociale dans des sociétés en pleine mutation.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/79214/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Pierre Guengant ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Si elle veut devenir émergente, l’Afrique subsaharienne doit agir sur sa tradition nataliste. La contraception doit permettre de réduire le nombre de naissances et pas simplement de les espacer.Jean-Pierre Guengant, Démographe - Directeur de recherche émérite Université Paris 1- IRD, Institut de recherche pour le développement (IRD)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/792132017-06-15T20:27:38Z2017-06-15T20:27:38ZL’Afrique est forte de sa jeunesse mais doit investir dans l’éducation<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/173973/original/file-20170615-23542-fa8v08.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Fécondité et éducation</span> <span class="attribution"><span class="source">Jean-Pierre GUENGANT</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>La qualité du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Capital_humain">« capital humain »</a>, santé et éducation, est un élément essentiel du développement économique et social. C’est pourquoi tous les pays accordent une priorité quasi absolue à la montée en compétences de leur population, notamment en matière d’éducation. Nous poursuivons, avec cette analyse, l’exploration des questions démographiques en Afrique, après <a href="https://theconversation.com/dividende-demographique-et-fecondite-en-afrique-79212">un premier article</a>.</p>
<p>Les pays d’Afrique subsaharienne ont consenti ces dernières années des moyens considérables pour accroître le niveau d’éducation de leurs populations. Cependant, avec l’accroissement continu des effectifs scolarisables, conséquence d’une forte fécondité, les infrastructures, le nombre d’enseignants, leur formation, ont eu du mal à suivre. La forte progression des taux de scolarisation s’est donc souvent faite au détriment de la qualité de l’enseignement, les systèmes scolaires n’arrivant plus à gérer les flux massifs d’élèves à tous les niveaux.</p>
<h2>Le maintien d’une forte fécondité freine la progression de l’éducation</h2>
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<p><em>Corrélation entre le nombre moyen d’années d’éducation (2010) et le nombre moyen d’enfant par femme (2005-2010). Source : World Economic Forum, <a href="http://reports.weforum.org/global-competitiveness-report-2015-2016/">Global Competitiveness Index</a>.</em></p>
<p>Malgré les progrès réalisés, le nombre moyen d’années d’éducation chez les adultes est toujours faible. Il était ainsi en 2010 de 5,5 ans en moyenne pour les hommes, et de 4,2 ans pour les femmes. Mais, il était d’autant plus faible que la fécondité restait élevée, variant de 8-9 ans à 4 ans pour les hommes, et généralement un peu moins pour les femmes. En comparaison, dans les pays émergents où la fécondité est d’environ 2 enfants par femme, contre 5 en Afrique subsaharienne, le nombre moyen d’années d’éducation était de 9 ans en moyenne chez les hommes, soit deux fois plus élevé.</p>
<p>Les progrès récents des taux de scolarisation à tous les niveaux en Afrique subsaharienne, vont toutefois conduire d’ici 20 à 30 ans à des niveaux d’éducation plus élevés chez les adultes de demain. L’indicateur correspondant, <em>l’espérance de vie scolaire</em> des jeunes d’aujourd’hui a été estimée à 10,3 ans en moyenne pour les hommes et à 9,2 ans pour les femmes. Mais à nouveau, les progrès sont estimés moindres dans les pays où la pression des effectifs sur les systèmes scolaires restera forte du fait d’une fécondité initiale plus élevée. Dans les pays émergents, <em>l’espérance de vie scolaire</em> devrait aussi continuer à progresser et elle pourrait s’établir à 13 ans pour les hommes et pour les femmes.</p>
<h2>Partout, des jeunes générations plus éduquées, mais pas les mêmes durées de scolarité</h2>
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<p><em>Corrélation entre le nombre moyen d’années de scolarité escompté et le nombre moyen d’enfant par femme. Source : World Economic Forum, <a href="http://reports.weforum.org/global-competitiveness-report-2015-2016/">Global Competitiveness Index</a>.</em></p>
<p>Les budgets importants accordés à l’éducation par nombre d’États africains se sont concentrés sur l’éducation primaire. Il s’agissait en particulier d’assurer une éducation de base à tous les enfants (Éducation pour tous ou EPT). Ces efforts louables ont cependant été consentis au détriment des moyens consacrés aux niveaux secondaire et supérieur et de la formation professionnelle. Dans les pays émergents, au contraire, plus de la moitié des budgets concerne le secondaire et le supérieur.</p>
<p>Sans ralentissement rapide de l’augmentation des effectifs scolarisables au primaire, résultant d’une baisse rapide de la fécondité, il sera difficile d’envisager une augmentation majeure des moyens consacrés aux autres niveaux d’enseignement. Or la nécessaire amélioration du capital humain en Afrique subsaharienne passe par une progression rapide des effectifs scolarisés aux niveaux secondaires supérieur et professionnel après une éducation de base au primaire qui doit être de qualité.</p>
<h2>La nécessaire augmentation des moyens consacrés au secondaire et supérieur</h2>
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<p><em>Relation entre la part des dépenses de scolarité consacrées aux études secondaires et supérieures et l’indice de fécondité. Source : <a href="https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/26447">World Development Indicators – 2017</a>.</em></p>
<p>En résumé, la jeunesse des pays d’Afrique subsaharienne peut constituer un levier majeur de son émergence économique, mais à condition que le capital humain correspondant soit de qualité et compétitif. Ceci n’est guère envisageable si la majorité des moyens accordés à l’éducation continuent de l’être au seul niveau primaire. C’est ce qui risque d’arriver avec les baisses tendancielles lentes de la fécondité qui sont actuellement projetées. </p>
<p>L’accélération de la baisse de la baisse de la fécondité qui permettra une stabilisation du nombre des naissances apparaît donc comme l’une des conditions nécessaires à une amélioration rapide de la qualité du capital humain des pays d’Afrique subsaharienne. Elle permettra non seulement d’améliorer la qualité de l’enseignement de base, mais aussi de développer l’enseignement au-delà du primaire et ainsi d’augmenter l’employabilité des nombreux jeunes qui vont se présenter sur les marchés du travail africains dans les décennies à venir.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/79213/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Pierre Guengant ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>La jeunesse est la force des nations, en Afrique comme ailleurs. Mais pour qu’elle soit une richesse, il faut investir sur elle, dans l’éducation tant primaire que supérieure.Jean-Pierre Guengant, Démographe - Directeur de recherche émérite Université Paris 1- IRD, Institut de recherche pour le développement (IRD)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/792122017-06-13T20:49:18Z2017-06-13T20:49:18ZDividende démographique et fécondité en Afrique<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/173671/original/file-20170613-8123-ll0zx8.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C75%2C1573%2C881&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Démographies africaines.</span> <span class="attribution"><span class="source">Jean-Pierre Guengant</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Les nombreux travaux consacrés ces dernières années au « Dividende démographique » soulignent son rôle dans le décollage des pays émergents et son potentiel pour l’Afrique. Un point sur cette question a été fait à Paris les 11 et 12 mai 2017, lors d’un colloque international « <a href="http://www.ined.fr/fr/actualites/rencontres-scientifiques/seminaires-colloques-ined/dividende-demographique/">Dividende démographique et fécondité en Afrique subsaharienne</a> » organisé par l’IRD, l’Académie des Sciences, l’Agence française de développement (AFD), et l’Institut national d’études démographiques (Ined).</p>
<p>Le dividende démographique peut être défini comme cet accélérateur de la croissance économique dont ont bénéficié les pays émergents grâce aux baisses très rapides de leur fécondité et des changements de leurs structures par âge depuis les années 1960-1970. Les baisses récentes de la fécondité dans les pays d’Afrique subsaharienne laissent entrevoir la possibilité qu’ils bénéficient aussi d’un dividende démographique. Mais les baisses observées sont d’ampleur inégale selon les pays. À noter que l’Union africaine a retenu comme thème pour 2017 : « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».<br> </p>
<p><strong>Transitions de la fécondité anciennes et rapides dans les pays émergents, récentes et lentes en Afrique subsaharienne</strong></p>
<iframe id="infographie-ID1345" src="https://data-tc.com/iframe/?infography=1345" width="100%" height="700" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p><em>Cliquer sur les boutons pour comparer les pays émergents, Afrique de l'Ouest et Centrale et Afrique de l'Est. Source : United Nations 2015, <a href="https://esa.un.org/unpd/wpp/">World Population Prospects 2015</a>.</em></p>
<p>De fait, la capture d’un dividende démographique et son ampleur dépendent largement de la rapidité de la baisse de la fécondité dans chaque pays. La comparaison des évolutions projetées par les Nations unies en 2015 pour l’Éthiopie et le Burkina l’illustre bien.<br> </p>
<p><strong>Le bénéfice du dividende démographique dépend de la rapidité de la baisse de la fécondité</strong></p>
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<p><em>Cliquer sur les boutons pour comparer l'Éthiopie et le Burkina Faso. Source : United Nations 2015, <a href="https://esa.un.org/unpd/wpp/">World Population Prospects 2015</a>.</em></p>
<p>L’ouverture de la « fenêtre d’opportunité démographique » marque le début de la période de bénéfice du dividende démographique qui dure une cinquantaine d'années. Cette fenêtre s’ouvre quand les personnes à charge (on les appelle les dépendants, ici les moins de 20 ans et les 65 ans et plus) sont moins nombreuses que les actifs (ici les actifs « potentiels » de 20 à 64 ans). Parallèlement, avec l’entrée de nombreux jeunes dans la population active, la production et l’épargne par habitant augmentent, ce qui permet alors, sous conditions, d’accélérer la croissance économique</p>
<p>Dans le cas de l’Éthiopie, en passant de 4,3 enfants par femme en 2015 à 2,2 enfants en 2050, la fenêtre d’opportunité démographique s’ouvre assez rapidement et les arrivées sur le marché du travail se stabilisent vers 2050. Si un nombre suffisant d’emplois est créé pour répondre aux besoins des jeunes entrant sur le marché du travail d’ici 2050, le pays peut être en mesure de bénéficier d’un dividende démographique substantiel.</p>
<p>Dans le cas du Burkina Faso, qui passerait de 5,4 enfants par femme en 2015 à 3,2 enfants en 2050, la baisse plus lente de la fécondité se traduit par une ouverture plus tardive de la fenêtre d’opportunité démographique. En conséquence, le nombre de dépendants, notamment les moins de 20 ans, pour 100 actifs, décroît plus lentement, et les arrivées sur le marché du travail continuent d’augmenter jusqu’en 2100. Il sera donc plus difficile de bénéficier rapidement d’un dividende démographique, et son ampleur sera contenue par la pression continue des besoins des jeunes enfants et des arrivées sur le marché du travail.</p>
<p>Cette comparaison souligne ainsi que le bénéfice d’un dividende démographique peut être très variable, et qu’il ne dépend pas simplement de l’importance des jeunes dans la population. Il dépend plutôt de la dynamique démographique de chaque pays, et il n’est pas automatique. En effet, le bénéfice d’un dividende démographique, suppose que parallèlement à la baisse de la fécondité et des changements de structures par âge, d’autres politiques soient mises en place (notamment dans les domaines de l’emploi, de la santé de l’éducation, etc.).</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/79212/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Pierre Guengant ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Qu'est-ce que le dividende démographique ? Comment définit-il, entre autres facteurs, l'avenir de l'Afrique ? Réponses en data visualisations.Jean-Pierre Guengant, Démographe - Directeur de recherche émérite Université Paris 1- IRD, Institut de recherche pour le développement (IRD)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/789332017-06-06T20:23:27Z2017-06-06T20:23:27ZEmploi en France : les gagnants et les perdants de la mondialisation<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/172500/original/file-20170606-3707-1vxm91e.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C101%2C745%2C509&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Emplois et mondialisation.</span> <span class="attribution"><span class="source">Auteurs</span></span></figcaption></figure><p>Aujourd’hui, <strong>quatrième et dernier volet de notre série data sur Territoires, emploi et mondialisation</strong>. L’emploi exposé à la concurrence internationale recule dans la plupart des territoires, mais les emplois dits abrités le sont-ils réellement ?</p>
<h2>Les emplois exposés progressent dans l’Ouest et le Sud</h2>
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<p><em>Evolution de l’emploi salarié exposé entre 2004 et 2013. Source : <a href="https://www.insee.fr/fr/information/2044773">Insee, Connaissance locale de l’appareil productif</a>.</em></p>
<p>Sur la période 2004-2013, seuls 29 % des zones d’emplois ont vu progresser leur nombre d’emplois exposés à la mondialisation. Il s’agit essentiellement des zones où l’emploi dans les services exposés est suffisamment dynamique pour compenser la désindustrialisation. A savoir, quelques métropoles (Nantes, Bordeaux, Toulouse, et Montpellier), et plus généralement la façade ouest et le pourtour méditerranéen.</p>
<h2>Les emplois « abrités » sous influence de la mondialisation</h2>
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<p><em>Evolution de l’emploi abrité entre 2004 et 2013. Source : <a href="https://www.insee.fr/fr/information/2044773">Insee, Connaissance locale de l’appareil productif</a>.</em></p>
<p>L’emploi « abrité », c’est-à-dire non directement exposé à la mondialisation, progresse quant à lui dans la majeure partie du territoire, en particulier dans les métropoles. On peut identifier trois grandes zones dynamiques : le littoral atlantique, le littoral méditerranéen, et l’ancienne région Rhône-Alpes. Ces zones sont très prisées pour la qualité de vie qu’elles offrent.</p>
<p>On remarque que les territoires où l’emploi abrité a reculé (Centre-Val de Loire, Grand-Est) sont généralement aussi frappés par de nombreuses destructions d’emplois exposés.</p>
<p>Nous avons cherché à identifier un lien causal entre la variation de l’emploi exposé et celle de l’emploi abrité. Nous avons ainsi estimé que, sur la période 2004-2013, lorsque 100 emplois exposés apparaissent ou disparaissaient dans une zone d’emploi, 64 emplois abrités supplémentaires étaient créés ou détruits au sein de cette même zone. Les effets de la mondialisation s’étendent donc de manière indirecte et extrêmement localisée aux emplois abrités (1).</p>
<hr>
<p><em>(1) Frocrain, P., et Giraud, P.N. (2017) : <a href="http://www.i-3.fr/wp-content/uploads/2017/05/WP-17-CER-04.pdf">« The Evolution of Tradable and Non-tradable Employment : Evidence from France</a>. Notons que nous faisons ici l’hypothèse que le multiplicateur d’emploi est symétrique.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/78933/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Frocrain est doctorant en économie dans le cadre d'un contrat CIFRE avec le think tank La Fabrique de l'industrie.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Pierre-Noël Giraud a reçu des financements de recherche de EDF, CACIB, OCP via des chaires industrielles à Mines ParisTech et Dauphine PSL Research University.</span></em></p>Le quatrième volet de notre data série sur Territoires, emploi et mondialisation s’intéresse aux effets de la concurrence internationale sur tous les emplois, protégés ou non.Philippe Frocrain, Doctorant en Économie, Mines Paris - PSLPierre-Noël Giraud, Professeur d'Economie, Mines Paris - PSLLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/784912017-05-30T23:06:24Z2017-05-30T23:06:24ZLes emplois en France touchés par la mondialisation : dans quelles activités ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/171338/original/file-20170529-25201-8glol8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Plage à Biarritz</span> <span class="attribution"><span class="source">skeeze/Pixabay</span></span></figcaption></figure><p>Le <strong>deuxième volet de notre série sur Territoires, emploi et mondialisation</strong> (le premier volet est <a href="https://theconversation.com/quels-territoires-sont-exposes-a-la-mondialisation-en-france-78271">ici</a>) porte sur le type d’activité le plus exposé à la mondialisation. Au niveau national, plus d’un emploi exposé sur deux se trouve dans des activités de services. Pourtant, le tertiaire est majoritaire dans seulement 58 des 304 zones d’emploi.</p>
<h2>Les emplois exposés sur le territoire</h2>
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<p><em>Si l’emploi manufacturier est impacté par la mondialisation, il n’est pas majoritaire en volume. Les emplois de services exposés se concentrent dans les grandes métropoles françaises, la façade méditerranéenne et dans les zones touristiques. Source : <a href="https://www.insee.fr/fr/accueil">Insee</a>, recensement de la population 2012. Calculs des auteurs.</em></p>
<h2>Un dynamisme de l’emploi dans les services exposés, selon les régions</h2>
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<p><em>Evolution de l’emploi salarié dans les services exposés, 2004-2013. Source : <a href="https://www.insee.fr/fr/accueil">Insee</a>, Connaissance locale de l’appareil productif.</em></p>
<p>Les besoins en main-d’œuvre ont été très forts dans les services exposés, au bénéfice de ces zones et plus généralement des espaces urbanisés et littoraux.</p>
<hr>
<p><em>Vendredi prochain, troisième volet de notre série data sur Territoires, emploi et mondialisation.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/78491/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Frocrain est doctorant en économie dans le cadre d'un contrat CIFRE avec le think tank La Fabrique de l'industrie.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Pierre-Noël Giraud a reçu des financements de recherche de EDF, CACIB, OCP via des chaires industrielles à Mines ParisTech et Dauphine PSL Research University</span></em></p>Le deuxième volet de notre série data sur Territoires, emploi et mondialisation s’intéresse à la répartition de l’emploi exposé à la concurrence internationale sur le territoire, selon les activités.Philippe Frocrain, Doctorant en Économie, Mines Paris - PSLPierre-Noël Giraud, Professeur d'Economie, Mines Paris - PSLLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.