Jusqu’au 12 mars 2022, la grande caravane de l’agroécologie fait le tour du Sénégal. Aujourd’hui, on s’arrête dans le Nord du pays où agriculture et élevage pastoral tentent de coexister.
Julien Antouly, Institut de recherche pour le développement (IRD); Boubacar (Bokar) Sangaré, Institut de recherche pour le développement (IRD), and Gilles Holder, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Pour comprendre les raisons du djihad au Mali, il faut prendre en compte ses origines multiples et ancrées dans l’histoire complexe du pays.
Pourquoi seules les milices peules sont-elles fréquemment accusées de djihadisme par l’ensemble des autres groupes d’autodéfense, avec les répercussions que l’on sait sur les civils ?
Une grande partie des tensions actuelle est due à l’irruption d’acteurs externes. Mais sans État pour s’interposer, défendre et expulser les acteurs de la discorde, la violence risque de s’accroître.
Et si Boko Haram puisait sa violence non pas dans le terrorisme islamique contemporain mais dans une histoire régionale meurtrière qui a eu un écho puissant au tout début du XXᵉ siècle ?
Les civils du centre du Mali sont réduits au silence, pris en tenailles par les divers groupes armés qui écument la zone en toute impunité et dont l’identité réelle est difficile à définir.
L’identité peule apparaît comme un épouvantail symbolisant la menace djihadiste. Pourtant, cette identité est bien trop hétérogène pour établir un lien aussi simple.
Alors que le conflit au nord du Mali s’enlise, un autre foyer d’instabilité inquiète les observateurs dans le centre du pays. L’attitude des autorités maliennes peut encore désamorcer ces tensions.
Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne