tag:theconversation.com,2011:/us/topics/recuperation-59154/articlesrécupération – The Conversation2024-01-21T14:42:47Ztag:theconversation.com,2011:article/2212582024-01-21T14:42:47Z2024-01-21T14:42:47ZBien-être et fausse médecine : quand la physique quantique est récupérée par les pseudosciences<p>Le 2 janvier dernier, la parfumerie Guerlain a mis au jour un nouveau produit cosmétique, assurant qu’il était <a href="https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/cosmetiques-guerlain-cree-la-polemique-avec-sa-creme-quantique_6301623.html">basé sur la physique quantique</a>. En proposant une <a href="https://web.archive.org/web/20240102181002/">« nouvelle voie de réjuvénation […] basée sur la science quantique [qui] aide à restaurer la lumière quantique d’une cellule jeune »</a>, l’entreprise a suscité les réactions indignées de la <a href="https://twitter.com/EtienneKlein/status/1742268657286209956">communauté scientifique</a>, <a href="https://www.quechoisir.org/actualite-allegations-cosmetiques-guerlain-pousse-le-bouchon-avec-sa-creme-quantique-n115470/">de</a> <a href="https://www.liberation.fr/checknews/cosmetique-quantique-de-guerlain-un-fin-vernis-scientifique-et-une-grosse-louche-de-foutaises-20240105_ZAVUDZ7EB5EG3NAHY7GDBW4MAI/">médias</a> et <a href="https://www.youtube.com/watch?v=z4ZfsJRGJsM">youtubeurs</a>, qui ont poussé le parfumeur à modifier rapidement sa communication.</p>
<p>Cette affaire n’est qu’une étape de plus dans une <a href="https://www.book-e-book.com/livres/30-quantox-mesusages-ideologiques-de-la-mecanique-quantique-9782915312737.html">longue histoire de détournement des concepts et du lexique de la mécanique quantique</a> – et de la science en général – dont le résultat est la promotion des pseudosciences, ces disciplines qui revêtent les apparats de la connaissance établie sans en avoir le moindre fondement.</p>
<p>Le qualificatif « quantique » est désormais omniprésent dans le monde du bien-être, des médecines « alternatives » et des sphères ésotériques (salons, sites de vente en ligne, praticiens, réseaux sociaux, rayons « bien-être » voire « médecine » de grandes librairies).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=422&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=422&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=422&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=531&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=531&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/569805/original/file-20240117-25-r202j2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=531&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Plaque professionnelle d’un thérapeute en région parisienne.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Aymeric Delteil</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Certains appareils de soins quantiques ont été fortement médiatisés, tel le « Taopatch » <a href="https://www.midilibre.fr/2023/06/04/des-nanocristaux-appeles-boites-quantiques-cest-quoi-ce-patch-que-novak-djokovic-porte-scotche-a-la-poitrine-11240264.phpe-11240264.php">arboré par la star du tennis Novak Djokovic lors du dernier Roland-Garros</a>. Ce dispositif de la taille d’une pièce de monnaie prétend améliorer les performances physiques, mais aussi soigner les maladies neuromusculaires. De telles prétentions sèment la confusion dans le grand public, qui a fort à faire pour distinguer le vrai du faux.</p>
<h2>Des risques en termes de santé, de dérives sectaires… et pour le porte-monnaie</h2>
<p>Le danger est réel, car la confusion peut avoir des conséquences nocives pour la population.</p>
<p>En effet, les tenants des médecines quantiques prétendent parfois pouvoir guérir la quasi-totalité de nos troubles, y compris des maladies graves. Ainsi, dans le livre <em>Le Corps quantique</em> de Deepak Chopra (1989), ouvrage fondateur vendu à près d’un million d’exemplaires, non seulement l’auteur suggère que son approche peut guérir le cancer, mais ses propos engendrent de plus une défiance à l’égard de la médecine. Ce type de discours, <a href="https://www.marianne.net/societe/sciences-et-bioethique/le-saut-quantique-larnaque-a-la-mode-des-gourous-du-developpement-personnel">désormais répandu dans ce milieu</a> et notamment sur Internet, peut pousser les gens à se <a href="https://jamanetwork.com/journals/jamaoncology/fullarticle/2687972">détourner du monde médical</a>.</p>
<p>Un autre exemple plus récent : le « Healy », un appareil de thérapie soi-disant basé sur un « capteur quantique », vendu à près de 200 000 exemplaires à des prix <a href="https://therafrequentielle.fr/index.php/produit/healy-professional-edition/">allant de 500 à 4 000 euros</a>, propose des programmes pour un grand nombre de soins via des applications payantes, qui pourraient même <a href="https://therafrequentielle.fr/media/2020/04/Healy_FL1_Digital-Nutrition_Flyer_FR.pdf">remplacer une partie de notre alimentation</a>. Une analyse par <a href="https://www.youtube.com/watch?v=UrDfPGSWxas">rétro-ingénierie</a> a pourtant révélé qu’il ne contient pas de capteur quantique – et même pas de capteur du tout.</p>
<p>En poussant les gens à se détourner de la médecine et/ou à adopter des conduites risquées, ces arguments peuvent provoquer des <a href="https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/ethique/inefficaces-dangereuses-pas-ethiques-des-praticiens-sattaquent-aux-fake-medecines-replique-immediate">pertes de chances</a> d’un point de vue médical.</p>
<p>Les médecines alternatives peuvent également déboucher sur des <a href="https://www.leparisien.fr/societe/sante/medecines-douces-lordre-des-medecins-alerte-sur-les-derives-therapeutiques-voire-sectaires-27-06-2023-LU5F6ARXHBHJBKQI7JUAGNIJD4.php">dérives sectaires</a> : le dernier rapport de la Miviludes montre que <a href="https://www.miviludes.interieur.gouv.fr/publications-de-la-miviludes/rapports-annuels/rapport-dactivit%C3%A9-2021">24 % des signalements pour dérives sectaires concernent les « pratiques de soin non conventionnelles »</a>.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/569804/original/file-20240117-19-o9jllg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Rayon médecine d’une librairie francilienne, où se côtoient sciences et pseudo-sciences, notamment quantiques.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Aymeric Delteil</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<h2>Des comportements quantiques au monde classique que nous expérimentons au quotidien : une histoire d’échelle</h2>
<p>Disons-le tout net : ces approches n’ont rien de quantique.</p>
<p>Pour s’en rendre compte, rappelons que la physique quantique a été construite afin de comprendre les phénomènes d’interaction entre la lumière et la matière à l’échelle atomique. Elle a abouti à une description très féconde de la nature à l’échelle microscopique, tout en révélant des phénomènes contre-intuitifs, qui sont difficiles à interpréter.</p>
<p>Ainsi, selon la mécanique quantique, les particules élémentaires peuvent se comporter comme des ondes, elles peuvent être en <a href="https://theconversation.com/quest-ce-que-le-hasard-quantique-85358">superposition</a> de plusieurs états (par exemple en deux endroits simultanément) voire <a href="https://theconversation.com/le-prix-nobel-de-physique-2022-pour-lintrication-quantique-133000">intriquées</a>, lorsque les états de deux particules dépendent l’un de l’autre même éloignées. Or le monde à notre échelle ne se comporte pas de cette façon. Nous en faisons l’expérience quotidienne : les objets qui nous entourent sont dans un seul état, à un seul endroit, ils ne se propagent pas. Les chats ne sont pas <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schr%C3%B6dinger">à la fois morts et vivants</a>.</p>
<p>La raison de cette différence entre le comportement de la matière à notre échelle et celui des particules qui la composent est l’objet de recherches fondamentales depuis plus d’un demi-siècle, et les résultats de ces recherches sont sans équivoque. Les effets quantiques sont très fragiles, et leur observation nécessite des conditions extrêmes : très basse température (souvent proche du zéro absolu), vide très poussé, obscurité totale, nombre de particules très réduit. Hors de ces conditions, les effets quantiques disparaissent très rapidement sous l’effet d’un phénomène omniprésent appelé <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9coh%C3%A9rence_quantique">« décohérence »</a>. Ce terme désigne l’effet destructeur de l’environnement (lumière, atmosphère, chaleur) sur les effets quantiques.</p>
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<p>« Les superpositions quantiques à grande échelle sont si fragiles et si promptes à être détruites par leur couplage avec l’environnement qu’elles ne peuvent pas être observées en pratique. Aussitôt créées, elles se transforment en un éclair en des mélanges statistiques sans intérêt. » (Serge Haroche, prix Nobel de physique 2012 et pionnier de la décohérence, dans « Exploring the Quantum » aux éditions Oxford, 2006)</p>
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<figcaption><span class="caption">La décohérence quantique. Source : ScienceClic.</span></figcaption>
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<p>Ainsi, en biologie, où la matière est dense et la température relativement élevée, on peut certes identifier <a href="https://physics.aps.org/articles/v8/s22">quelques phénomènes purement quantiques</a>, mais très localement, à l’échelle de quelques électrons (par exemple, la détection du champ magnétique terrestre par les oiseaux migrateurs implique la superposition d’états de deux électrons au sein d’une <a href="https://www.nature.com/articles/s41586-021-03618-9">molécule appelée cryptochrome</a>). En revanche, les phénomènes physiques à l’échelle de nos organes, d’une cellule ou même d’une molécule biologique, comme une protéine ou de l’ADN, sont purement classiques, en vertu de la décohérence.</p>
<h2>Un vocabulaire et des concepts dévoyés par les tenants des pseudosciences</h2>
<p>Ces considérations ne dérangent toutefois pas les tenants des discours pseudoscientifiques, qui saupoudrent le jargon de la mécanique quantique sans aucune rigueur et de façon ambiguë, multipliant les contresens et les contrevérités. Ils se cachent fréquemment derrière des citations de grands physiciens qui ont quelquefois <a href="https://cortecs.org/wp-content/uploads/2011/08/CorteX_Quantoc_BUP_21027.pdf">affirmé leurs propres difficultés d’interprétation</a>.</p>
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<figcaption><span class="caption">Guerlain sort sa « crème quantique » (G. Milgram).</span></figcaption>
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<p>Qu’on ne s’y trompe pas : la physique quantique est très bien comprise et extrêmement précise dans ses prédictions. Les difficultés énoncées par les scientifiques du domaine proviennent de l’interprétation, de la représentation mentale que l’on se fait des phénomènes quantiques, troublants, très différents de notre expérience quotidienne et si éloignés de notre intuition.</p>
<p>C’est la raison pour laquelle la mécanique quantique constitue un <a href="https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/10/10/la-medecine-quantique-de-fausses-therapies-qui-surfent-sur-les-revolutions-de-la-physique-quantique_6145232_1650684.html">terreau idéal pour le mysticisme</a>. Elle fournit un mélange de phénomènes fascinants, de concepts abstraits réputés difficiles et d’un <a href="https://theconversation.com/lenvers-des-mots-quantique-196536">vocabulaire évocateur</a> qui est dilué dans un amalgame de lexique ésotérique <em>New Age</em>. Cela donne un beau mélange de « vibrations », « lumière », « champ énergétique », « biorésonance quantique », « élévation de son niveau d’énergie », « clés d’harmonisation multidimensionnelle » et tant d’autres formulations vides de sens.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/sans-culture-linguistique-pas-de-culture-scientifique-213487">Sans culture linguistique, pas de culture scientifique</a>
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<p>Les phénomènes de la mécanique quantique eux-mêmes sont dévoyés : l’intrication permettrait de <a href="https://www.symphony-energetique.com/comment-se-deroule-les-soins-a-distance-quantique.html">soigner à distance</a>, la bioluminescence fournirait une justification aux <a href="https://emmind.net/endogenous_fields-mind-ebp-biophotons_acupunture_meridians.html">méridiens de l’acupuncture</a>, le vide quantique <a href="https://www.editions-dangles.fr/produit/289/9782703311478/l-eau-et-la-physique-quantique">expliquerait la mémoire de l’eau</a>.</p>
<h2>Une imposture intellectuelle à but lucratif</h2>
<p>Cette démarche constitue une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Impostures_intellectuelles">imposture intellectuelle, telle que définie par Alan Sokal et Jean Bricmont</a>, c’est-à-dire une « utilisation abusive du vocabulaire scientifique […] pour se donner une illusion de crédibilité ».</p>
<p>Le business est lucratif : de consultations à quelques dizaines d’euros la séance, à des formations en ligne à plusieurs centaines voire milliers d’euros, en passant par des appareils à l’apparence de dispositifs médicaux <a href="https://www.interfacetherapiequantique.com/">dépassant les 20 000 euros</a>.</p>
<p>Leur <a href="https://lesjours.fr/obsessions/antivax-extreme-droite/ep6-healy-arnaque/">promotion, basée sur les réseaux sociaux, utilise souvent</a> un <a href="https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/marches-financiers/fonctionnement-du-marche/systeme-de-vente-pyramidale/">système pyramidal</a>, où les acheteurs sont enrôlés en tant que revendeurs, puis embauchent à leur tour des revendeurs. Ce schéma protège les fabricants derrière les utilisateurs qui assurent la promotion et assument les fausses prétentions.</p>
<h2>Surfer sur la vague médiatique de technologies réellement quantiques</h2>
<p>Si les appareils de médecine quantique ne sont pas plus quantiques que votre stylo, les phénomènes quantiques néanmoins sont bel et bien exploités à l’heure actuelle, notamment pour réaliser les premiers ordinateurs quantiques. Ceux-ci sont opérés dans les conditions très exigeantes que les phénomènes quantiques exigent : ultravide et très basses températures (quelques degrés voire fractions de degrés au-dessus du zéro absolu, c’est-à-dire la bagatelle de -273 °C).</p>
<p>Avec le développement actuel de ces technologies quantiques bien réelles, il est à craindre que les charlatans ne surfent de plus belle sur la vague médiatique actuelle.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/dossier-la-course-a-lordinateur-et-aux-communications-quantiques-196837">Dossier : La course à l’ordinateur et aux communications quantiques</a>
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<p>Il convient donc d’être particulièrement vigilants quant au contenu scientifique et à la sincérité de ceux qui nous font miroiter des promesses de santé ou de prospérité quantiques, afin que la médecine quantique ne devienne pas l’homéopathie de demain.</p>
<p>En ce sens, l’affaire Guerlain peut être vue comme une lueur d’espoir car elle a été un électrochoc pour de nombreux <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ShYK49Y11mI">scientifiques</a>, <a href="https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sciences/de-schrodinger-a-guerlain-le-quantique-une-science-mal-comprise-UGLJ3LCHG5HXXLNQJOAELV3QOI/">médias</a> et <a href="https://twitter.com/epenser/status/1742620037528138174">vulgarisateurs</a> – relais essentiels entre les scientifiques et le grand public – qui se sont exprimés en chœur sur cette thématique. Le fait que la totalité des grands médias leur ait donné un écho immédiat et sans ambiguïté – ce qui n’est pas toujours le cas en ce qui concerne les pseudosciences – est en ce sens rassurant.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221258/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Aymeric Delteil a reçu des financements de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR). </span></em></p>Les pseudosciences récupèrent souvent la physique quantique, dont les concepts servent de caution à des produits souvent chers et qui n’ont rien de quantique.Aymeric Delteil, Chercheur CNRS, Groupe d'étude de la matière condensée, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2136092023-11-23T16:24:55Z2023-11-23T16:24:55ZLes citoyens recyclent, mais l’industrie est défaillante et le modèle de consommation, jamais remis en question<p>Pourtant, il s’agit d’une des stratégies circulaires les plus basses dans la <a href="https://www.rncreq.org/images/UserFiles/files/3RV%20ICI%20juin%202009%20P1-6.pdf">hiérarchie 3RV</a> (réduction, réemploi, recyclage, valorisation). Elle n’implique en effet aucun changement structurel ou systémique majeur du modèle « linéaire », soit l’extraction, la production et la mise au rebut de biens, vers un modèle circulaire, où la création de produits intervient à partir de matières secondaires. </p>
<p><a href="https://www.canada.ca/fr/services/environnement/conservation/durabilite/economie-circulaire.html">L’économie circulaire</a> s’articule autour de <a href="https://unpointcinq.ca/article-blogue/economie-circulaire-solution-durable/">deux idées clés</a> : </p>
<p>1) Repenser les modes de consommation et de production existants afin de minimiser la consommation de ressources vierges</p>
<p>2) Optimiser l’utilisation des ressources (énergie, matériaux, produits) existantes en prolongeant leur durée de vie ou en les réutilisant utilement afin de repenser les modes de consommation et de production existants. </p>
<p>L’étape du recyclage a pourtant été promue et médiatisée depuis plusieurs décennies dans de nombreuses municipalités canadiennes, avec l’appui d’une réglementation et de plans provinciaux. Malgré ces efforts, des <a href="https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/nouvelles/2020/10/le-canada-fait-un-pas-de-plus-vers-lobjectif-de-zero-dechet-de-plastique-dici-2030.html">dysfonctionnements majeurs, persistent notamment dans la phase de tri des déchets plastiques</a>. En l’occurrence, <a href="https://www.cbc.ca/radio/thesundayedition/the-sunday-edition-for-april-21-2019-1.5099057/why-your-recycling-may-not-actually-get-recycled-1.5099103">87 % de ces déchets aboutissent dans des sites d’enfouissement ou dans l’environnement</a>.</p>
<p>Les médias font régulièrement état de cette <a href="https://www.theglobeandmail.com/canada/article-wish-cycling-canadas-recycling-industry-in-crisis-mode">« crise du recyclage »</a>. Parallèlement, on constate une crise de confiance des citoyens : en 2020, pas <a href="https://blog.legeropinion.com/fr/nouvelles/canadiens-confiance-a-leur-systeme-de-recyclage">moins de la moitié des Canadiens (48 %) avaient confiance dans le système de recyclage et ce chiffre était en baisse par rapport à 2018 (54 %)</a>.</p>
<p>Si les efforts ont été traditionnellement orientés vers la conscientisation et la responsabilité individuelle des consommateurs canadiens, cette approche culpabilise le maillon le moins responsable des problèmes liés au recyclage. </p>
<h2>Enquête des pratiques canadiennes en matière de recyclage</h2>
<p>Face à ces crises et afin de mieux comprendre comment améliorer le recyclage et promouvoir d’autres stratégies circulaires (par exemple, la réduction à la source), une vaste enquête pancanadienne auprès d’un millier de répondants a été conduite par notre équipe multi-universitaires, le <a href="https://recherche.uqac.ca/laboratoire-de-recherche-sur-les-nouvelles-formes-de-consommation-labonfc#:%7E:text=Le%20LaboNFC%20est%20un%20regroupement,depuis%20le%20d%C3%A9but%20de%20leur">Laboratoire de recherche sur les Nouvelles Formes de Consommation (LaboNFC)</a> de l’UQAC, en partenariat avec <a href="https://5redo.ca">5R Enabler Designs and Operations Inc</a> (5REDO) et son directeur, le Dr. Mahdi Takaffoli et l’analyste Ophela Zhang. Les résultats de l’étude seront publiés sous peu dans un article intitulé « Le recyclage des plastiques au Canada : Un système inadapté aux attentes de la population canadienne », dans la <em>Revue Organisations & Territoires</em>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/leconomie-circulaire-stagne-et-si-le-modele-cooperatif-servait-dinspiration-206641">L'économie circulaire stagne. Et si le modèle coopératif servait d'inspiration ?</a>
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<p>L’échantillon a été constitué à partir d’un panel en ligne. Les participants y ont été sélectionnés aléatoirement selon des quotas préétablis afin de favoriser la représentativité de l’échantillon avec la population canadienne.</p>
<p>Cette enquête met en lumière plusieurs éléments essentiels pour progresser vers une mise en œuvre plus complète des principes de l’économie circulaire.</p>
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<img alt="Trois bacs de recyclage alignés sur le trottoir enneigé d’une rue résidentielle" src="https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/557884/original/file-20231106-23-lfyf1e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des bacs de recyclage dans une rue montréalaise.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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</figure>
<ul>
<li><strong>Un engagement massif pour le recyclage</strong></li>
</ul>
<p>91 % des répondants au sondage sont bien engagés dans le recyclage des déchets. Ils recyclent et réutilisent la quasi-totalité de leurs déchets, que ce soit à la maison, au travail ou en vacances. </p>
<p>Cette proportion peut paraître élevée compte tenu du fait qu’environ les deux tiers des municipalités canadiennes recyclent. Toutefois, le recyclage comprend également les systèmes de consigne gérés par le privé, dont les chaînes de supermarché. De plus, les individus peuvent également recycler ailleurs qu’à leur domicile, comme au bureau ou à l’école. </p>
<p>Par ailleurs, les répondants au sondage indiquent nettoyer les plastiques avant de les mettre dans le bac de recyclage. De plus, ils gardent leurs déchets dans des piles séparées de verre, de plastique, de papier et de métal. On note également qu’ils jettent les piles usagées dans un conteneur de collecte approprié, plutôt que dans la poubelle. Concernant la perception, ils ajoutent que le recyclage à la maison ne prend ni beaucoup de temps ni beaucoup de travail.</p>
<ul>
<li><strong>Un système de recyclage inefficace</strong></li>
</ul>
<p>Pour 82 % des répondants, le système actuel n’est pas efficace. Selon eux, le plastique collecté n’est pas correctement recyclé pour être réutilisé comme matières premières dans la production de nouveaux produits. Ils sont conscientisés sur le fait que le tri en amont est une étape très importante du processus de recyclage. Même s’ils estiment qu’il est difficile de savoir exactement quels articles en plastique sont recyclables ou non dans le système actuel, ils font tout de même confiance à leur perception et à leurs connaissances pour trier à la maison.</p>
<ul>
<li><strong>Des achats de plus en plus écoresponsables</strong></li>
</ul>
<p>L’enquête révèle que les Canadiens sont prêts à utiliser des sacs réutilisables pour acheter des fruits et légumes, plutôt que d’utiliser les sacs en plastique dans les magasins. De plus, la majorité est disposée à participer à des programmes qui leur offrent les produits essentiels du quotidien dans des emballages réutilisables et recyclables.</p>
<p>Aussi, ils sont nombreux à acheter des produits et des services respectueux de l’environnement, soit des produits fabriqués à partir de plastiques recyclés (plutôt qu’à partir de nouveaux plastiques). De même, ils privilégient l’achat d’articles dans des emballages en papier.</p>
<ul>
<li><strong>L’enjeu du recyclage des emballages souples</strong></li>
</ul>
<p>Enfin, les répondants indiquent ne pas opter pour des contenants en bioplastique et ne participent pas aux programmes de collecte de certains types de plastique (par exemple, des emballages souples) qui ne sont pas couramment recueillis par le système de recyclage actuel.</p>
<p>Au vu de ces résultats, il apparaît que les consommateurs font preuve de bonne volonté et d’une diligence prudente. Toutefois, il faut se questionner sur la responsabilité des producteurs, distributeurs, transporteurs et recycleurs, dont les décisions ont structuré de facto le système — aujourd’hui perçu comme défaillant — et, par extension, les politiques publiques, qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.</p>
<h2>Pistes d’amélioration souhaitées</h2>
<p>Les consommateurs estiment ainsi faire leur part et que l’amélioration du système de recyclage devrait donc s’effectuer à d’autres niveaux qu’au leur. Plusieurs changements ont été mentionnés en ce sens :</p>
<p>1) L’offre de produits, contenants et emballages réutilisables ou recyclables, car les consommateurs sont fortement enclins à les utiliser ;</p>
<p>2) 56 % des consommateurs souhaiteraient un système de consignation pour certains contenants en plastique ;</p>
<p>3) 52 % aimeraient des points de dépôt (par exemple dans les grands magasins) pour les emballages en plastique souple qui ne sont pas systématiquement collectés ;</p>
<p>4) 42 % souhaiteraient des contenants réutilisables lorsqu’ils se font livrer de la nourriture à domicile ;</p>
<p>5) 30 % souhaiteraient des magasins sans emballages.</p>
<p>Cette enquête révèle que les consommateurs canadiens sont relativement préoccupés par l’environnement, ce qui influe directement sur la modification de leurs comportements en matière de recyclage des déchets. </p>
<p>Cependant, la transformation de leurs pratiques de consommation n’est pas encore correctement associée à une politique ambitieuse et claire de tri, ni à d’autres options proposées, notamment en ce qui a trait aux contenants réutilisables. Ainsi, pour l’heure, le modèle de consommation n’est pas remis en question en raison d’un manque d’éléments facilitateurs vers l’économie circulaire. </p>
<p>Ce constat appelle ainsi des changements plus profonds avec toutes les parties prenantes afin que la transition vers l’économie circulaire aille au-delà du passage d’une poubelle noire à une poubelle bleue.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/213609/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Myriam Ertz a reçu des financements du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), du Fonds de recherche du Québec - Société et culture (FRQSC), du Fonds de développement académique du réseau (FODAR), et de Chaires de recherche du Canada (CRC).
Cette recherche a été soutenue financièrement par le Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (RRECQ) et par une Subvention d’Engagement Partenarial du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Emmanuel Raufflet a reçu des financements des fonds de recherche du Québec et des fonds de recherche du Canada. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>ADDAR WALID a reçu une bourse de recherche de l'UQAC</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Anaïs Del Bono ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les citoyens sont conscients de l’importance du recyclage. Mais cette responsabilisation individuelle camoufle les graves problèmes de fonctionnement de l’industrie du recyclage.Myriam Ertz, Professeure adjointe en marketing, responsable du LaboNFC, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Anaïs Del Bono, PhD candidate in management and strategy, specialisation in socio-ecological transitions, HEC MontréalEmmanuel Raufflet, Professor in Management and Circular Economy, HEC MontréalWalid Addar, Formal analysis-Lead, Investigation-Supporting, Validation-Supporting, Writing – original draft-Lead, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2135002023-10-08T17:17:07Z2023-10-08T17:17:07ZSommeil et performance : les secrets des athlètes de haut niveau<p>Chers sportifs, que vous soyez en préparation pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ou amateurs, avez-vous déjà entendu parler d’une méthode si efficace qu’elle vous permette en à peine cinq semaines de diminuer votre temps de réaction, d’améliorer votre vitesse en sprint, vos habiletés techniques de 9 %, le tout en améliorant votre vigueur et en diminuant votre niveau de fatigue ?</p>
<p>Si cela semble trop beau pour être vrai, c’est pourtant ce qu’ont observé des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21731144/">chercheurs de Stanford</a> en proposant à des basketteurs universitaires américains de… passer plus de temps au lit.</p>
<p>Les « heureux » sujets de l’expérimentation avaient en effet pour consigne de passer un minimum de 10 heures au lit chaque nuit durant cinq à sept semaines. Leur durée de sommeil effectif au cours de la nuit, évaluée au moyen d’une montre actimètre, passait en moyenne de 6h40 au début de l’expérience à 8h30 au cours de la phase d’extension de sommeil. Avec pour conséquence de multiples retombées positives sur leur performance et leur niveau de bien-être.</p>
<p>D’autres études ont montré l’intérêt d’une telle stratégie d’extension de sommeil sur la performance en natation ou encore sur la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19294951/">performance psychomotrice et le niveau de vigilance</a>.</p>
<p>Le sommeil des sportifs de haut niveau fait aujourd’hui l’objet d’une attention de plus en plus grande au sein des centres d’entraînement sportif de par le monde. Si être un bon dormeur ne fait pas forcément gagner, mal dormir peut par contre être préjudiciable à la performance, d’autant plus dans un contexte de très haute performance où la différence entre les meilleurs est infime.</p>
<p>Un sommeil insuffisant, que ce soit d’un point de vue quantitatif ou qualitatif, impacte plusieurs déterminants de la performance sportive et de la récupération : la vitesse de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21200339/">resynthèse des stocks de glycogène musculaire</a> est ralentie, tout comme celle de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21550729/">cicatrisation des dommages musculaires</a> induits par la pratique, le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28930876/">risque de blessure</a> est éventuellement majoré.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="sportif équipé de capteurs" src="https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=1067&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=1067&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=1067&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1340&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1340&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/548796/original/file-20230918-27-vm5tne.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1340&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Pour étudier les phases du sommeil, on utilise un dispositif de polysomnographie avec mesure de l’activité cérébrale (électroencéphalographie), oculaire (électro-oculographie), musculaire (électromyographie), cardiaque (électrocardiographie) et respiratoire.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Mathieu Nédélec</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>Ainsi, à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la performance (INSEP), nous avons passé au crible le sommeil de près de 800 sportifs et sportives de haut niveau français issus d’une trentaine de disciplines olympiques. Et nos résultats tendent à montrer que la quantité et la qualité de sommeil de certains sportifs sont insuffisantes, en particulier dans certaines disciplines telles que la <a href="https://theconversation.com/natation-comment-etre-au-top-le-jour-j-210839">natation</a> qui se caractérise par des entraînements parfois très matinaux.</p>
<p>Une bonne quantité de sommeil, c’est entre 7 et 9 heures de sommeil par nuit selon les recommandations de la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28346153/">National Sleep Foundation</a>. Et même davantage – entre 9 et 10 heures – pour les sportifs engagés dans des disciplines d’endurance et qui cumulent jusque 35 à 40 heures d’entraînement par semaine. Roger Federer vantait régulièrement les bénéfices d’une bonne nuit de sommeil lors de ses conférences de presse, lui qui déclarait avoir besoin de ses 11 à 12 heures de sommeil quotidiennes.</p>
<p>Une bonne nuit de sommeil permet de <a href="https://insep.hal.science/hal-02524744">récupérer d’un jour d’entraînement à l’autre</a>, si bien que le sommeil est reconnu aujourd’hui comme l’une des méthodes de récupération de référence. Au cours d’une nuit de sommeil, composée de différents stades de sommeil (stades N1, N2, N3, et Rapid Eye Movement – REM), l’activité métabolique de l’organisme est à son plus faible niveau (respiration ralentie, fréquence cardiaque ralentie, flux sanguin cérébral réduit) tandis que la sécrétion de l’hormone de croissance via l’hypophyse (en stade N3) permet la récupération physiologique. Les apprentissages moteurs ainsi que la mémorisation des gestes sont associés au sommeil lent profond, au sommeil paradoxal et aux fuseaux de sommeil, ce qui se traduit par une plasticité cérébrale de niveau systémique au cours de la nuit, incluant notamment une augmentation de l’activité du cortex moteur primaire.</p>
<h2>Évaluer la qualité du sommeil</h2>
<p>La qualité du sommeil s’apprécie de diverses façons, par exemple par l’« efficacité de sommeil », qui est le ratio entre le temps total de sommeil et le temps passé au lit. Un sommeil est jugé suffisamment récupérateur si vous convertissez plus de 85 % du temps passé au lit en sommeil effectif.</p>
<p>Des méthodes d’enregistrement plus poussées telles que la polysomnographie permettent d’accéder à l’architecture de sommeil et s’assurer du bon enchaînement des stades de sommeil au cours de la nuit.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/549992/original/file-20230925-19-l5awth.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Un « hypnogramme » permet de visualiser l’enchaînement des différents stades de sommeil au cours de la nuit.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Mathieu Nédelec</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>La qualité du sommeil peut ainsi s’apprécier par la continuité du sommeil, ou encore la proportion de sommeil lent profond (N3 sur l’hypnogramme) au cours de la nuit. Le sommeil lent profond est principalement présent en début de nuit, et fondamental pour la récupération physique du sportif.</p>
<h2>Un sommeil variable</h2>
<p>Lorsque nous considérons les milliers de nuits que nous avons enregistrées, l’une des particularités du sommeil est qu’il est éminemment variable, d’un sportif à l’autre mais aussi pour un même sportif d’une nuit de sommeil à l’autre et tout au long de la saison.</p>
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<p>Afin d’appréhender de manière holistique l’ensemble des facteurs de stress susceptibles de perturber le sommeil, un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33144349/">collectif d’experts</a> propose de considérer premièrement les facteurs sportifs (en bleu sur la figure) : la charge d’entraînement qui peut fragiliser le sommeil, les voyages avec décalage horaire ou encore l’anxiété avant une compétition importante telle que la finale des Jeux olympiques.</p>
<p>Mais chaque sportif de haut niveau est avant tout un homme ou une femme en proie à diverses croyances et attitudes personnelles autour du sommeil, à l’utilisation excessive des écrans ou encore aux contraintes scolaires ou professionnelles. Ce sont autant de facteurs non spécifiques au sport (en vert sur la figure).</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=361&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=361&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=361&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=454&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=454&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/549991/original/file-20230925-25-6n1gcn.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=454&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Des facteurs liés au sport et non liés au sport peuvent perturber le sommeil des sportifs.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Traduit d’une étude de l’auteur (Walsh et collaborateurs, British Journal of Sports Medecine, 2021)</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<h2>Des stratégies pour soigner son sommeil</h2>
<p>La bonne prise en compte de l’ensemble de ces facteurs permet d’accompagner au mieux chaque sportif dans sa singularité. Au cours des dernières années, en prévision notamment des Jeux olympiques de Paris 2024, nous avons développé et validé un ensemble de stratégies d’hygiène de sommeil.</p>
<p>La première stratégie concerne l’optimisation de l’environnement de sommeil et notamment la literie. Ainsi, nous avons montré l’intérêt d’utiliser un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32472928/">surmatelas à haute capacité thermique</a> sur le sommeil de joueurs de rugby à l’issue d’un match. Un tel surmatelas favorise les échanges thermiques au cours de la nuit et diminue la température centrale nocturne de manière plus importante qu’un matelas classique. Un effet qui pourrait aussi être bien utile pour préserver sa qualité de sommeil en période de canicule…</p>
<p>Une autre manière de refroidir l’organisme consiste à réaliser un bain froid, une stratégie de récupération largement utilisée par les sportifs sur le terrain. Une étude menée à l’INSEP avec des athlètes a montré qu’un protocole original, à savoir une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33870188/">immersion de l’intégralité du corps</a> – tête comprise –, permettait d’augmenter la profondeur du sommeil et assurait une meilleure continuité du sommeil avec moins de microéveils au cours de la nuit, comparativement à une immersion partielle du corps.</p>
<p>Enfin, nous proposons aussi des programmes d’éducation au sommeil auprès des sportifs au cours desquels nous leur distillons de précieux conseils afin de prendre soin de leur sommeil nocturne et de compenser éventuellement un manque de sommeil par des siestes judicieusement placées au cours de la journée.</p>
<p>Les applications pratiques des recherches que nous menons avec les sportifs de haut niveau ont bel et bien un intérêt aussi pour l’ensemble de la population, en particulier dans nos sociétés occidentales qui manquent cruellement de sommeil.</p>
<hr>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/213500/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathieu Nédélec ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les scientifiques aident les sportifs à mieux dormir, pour mieux récupérer et moins se blesser.Mathieu Nédélec, Docteur en sciences du sport, Institut national du sport de l'expertise et de la performance (INSEP)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2076922023-06-21T18:40:09Z2023-06-21T18:40:09ZBain glacé et douche froide sont-ils la panacée après l’effort ?<p>Vous avez probablement déjà vu des images de sportifs qui s’immergent dans de l’eau glacée après l’entraînement… Depuis sa popularisation par <a href="https://www.wimhofmethod.com/science">Wim Hof, dit « Iceman »</a>, la pratique s’est largement répandue dans le monde du fitness avant de se diffuser dans d’autres disciplines. Il faut dire que les vertus qu’on lui prête sont nombreuses !</p>
<p>Effets prophylactiques sur la santé, stimulation du système nerveux central, amélioration des performances musculaires et de la récupération après l’effort… Cette <a href="https://www.livres-medicaux.com/medecine-de-reeducation/53072-medecine-du-sport-et-conditions-environnementales-extremes.html">stratégie de récupération active après une activité physique</a>, séquence fondamentale de tout entraînement sérieux, s’est imposée comme une des plus plébiscitées ces dix dernières années.</p>
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<p>Si de nombreux sportifs, professionnels et amateurs, y ont recours, ils ne sont pas pour autant bien renseignés sur les bienfaits réels de cette pratique et son efficacité. Si vous grimacez à l’idée de vous plonger dans une simple piscine, vous vous posez peut-être plus de questions… Bain de glace, douche froide, chambre de cryothérapie à -80 °C (en établissement spécialisé) si vous êtes très motivé, sont-ils vraiment bénéfiques ? Ou s’agit-il simplement d’une tendance à la mode ? Qui peut en bénéficier ?</p>
<p>Pour répondre à ces questions, le mieux est déjà de revenir sur comment le froid agit sur notre corps…</p>
<h2>Une myriade de réponses physiologiques</h2>
<p>L’adaptation physiologique la plus importante au froid extrême est sans doute le rétrécissement des vaisseaux sanguins, ou <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0306362383900642?via%3Dihub">« vasoconstriction »</a>, qui a probablement pour but de réduire la perte de chaleur corporelle. Les bains de glace provoquent ainsi à court terme une augmentation rapide de la pression artérielle, qui induit elle-même une augmentation de la fréquence cardiaque et de la respiration.</p>
<p>Parce que les vaisseaux sanguins se rétrécissent, le flux sanguin vers les zones submergées ralentit considérablement, en termes de volume. Ceci peut s’avérer intéressant pour lutter contre l’excès de microsaignements et micro-inflammation induits par certaines activités physiques avec chocs répétés. Si l’exposition au froid se prolonge, l’extrémité de nos terminaisons nerveuses, juste sous notre peau, peut réduire la sensation au point d’avoir un effet engourdissant.</p>
<p>Il existe également des preuves que la pratique de la nage en eau froide peut <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1046/j.1365-2281.2000.00235.x">moduler la production de cytokines proinflammatoires</a>, de petites protéines cellulaires qui activent la réaction inflammatoire de l’organisme – ce qui peut avoir un effet analgésique (de réduction de la douleur).</p>
<p>Mais attention : un bain de glace n’est pas censé être long, du fait du risque réel d’<a href="https://theconversation.com/hypothermie-que-se-passe-t-il-quand-notre-corps-perd-la-bataille-du-froid-195886">hypothermie, avec des conséquences graves</a>.</p>
<h2>Quels avantages potentiels ?</h2>
<p>Compte tenu de ces changements physiologiques, pourquoi des athlètes choisissent-ils cette méthode après l’exercice ? La raison la plus courante est leur conviction que cela « guérira » les muscles endoloris.</p>
<p>Ce qui est établi, c’est que les bains de glace réduisent le flux sanguin vers les zones submergées, ce qui atténue les œdèmes (gonflements), aidé en cela par l’effet de pression hydrostatique. Et, on l’a dit, le froid a un effet analgésique : ce qui est utile face à une blessure traumatique – d’où l’usage de poches de glace en cas de blessures locales ou pour <a href="https://journals.lww.com/journalacs/Abstract/2014/09000/Ice_Packs_Reduce_Postoperative_Midline_Incision.21.aspx">soulager des douleurs postopératoires</a>. Mais attention, le froid ne guérit pas : la douleur reviendra lorsque la température commencera à remonter. Son usage n’est donc que ponctuel et symptomatique.</p>
<p>Et face aux douleurs musculaires après un exercice difficile ? Aux courbatures ? Il a été suggéré que, du fait de la vasoconstriction des vaisseaux sanguins, les lésions musculaires pourraient avoir une réponse inflammatoire plus faible, avec pour conséquence moins de douleurs musculaires.</p>
<p>Ces 10 dernières années, diverses études ont montré que l’immersion en eau froide pouvait améliorer, dans une certaine mesure, le traitement des douleurs musculaires retardées (24-48h). Une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29952675/">étude sur des joueurs de rugby d’élite</a>, menée sur trois semaines de compétition, concluait à une <a href="https://theconversation.com/la-fatigue-un-phenomene-psychophysiologique-normalement-sous-controle-190702">réduction de la fatigue musculaire</a> et une légère diminution des courbatures. Des recherches distinctes ont aussi évoqué un <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphys.2018.01542/full">effet positif modeste sur les douleurs musculaires perçues par des athlètes MMA</a>. Ceci sans amélioration des performances.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-fatigue-un-phenomene-psychophysiologique-normalement-sous-controle-190702">La fatigue : un phénomène psychophysiologique (normalement) sous contrôle</a>
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<p>Mais… il existe également des données qui suggèrent que le refroidissement n’est pas forcément bénéfique pour la récupération postexercice – les bénéfices perçus seraient dus à un effet placebo (lorsque nous sommes convaincus que cela fonctionne). Cryothérapie (3-4 min à -85 °C), immersion dans l’eau froide (10 min à 10 °C) et groupe placebo ont en effet été mis en concurrence après un entraînement en musculation. Les différences étaient insignifiantes, et certains marqueurs biologiques et de performance <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00421-018-4008-7">favorisaient même le placebo</a>…</p>
<p>Une <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s40279-013-0063-8">méta-analyse</a> a également rapporté que les effets bénéfiques proposés de l’immersion en eau froide (10 °C et 13 min en moyenne) semblaient davantage être <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0139028">basés sur des marqueurs subjectifs</a> (perception de la douleur et du ressenti de la difficulté de l’effort) plutôt qu’objectifs (marqueurs sanguins).</p>
<p>Pour synthétiser, l’immersion en eau froide, principalement en raison de sa capacité à diminuer la température des tissus et le flux sanguin, peut réduire les douleurs et œdèmes musculaires, mais ses effets sur la récupération et les performances musculaires sont très discutés. Les effets bénéfiques sur la récupération post-exercice semblent être spécifiques au contexte et <a href="https://journals.humankinetics.com/view/journals/ijspp/12/1/article-p2.xml">plusieurs facteurs tels que la composition corporelle, le sexe, le type d’effort physique réalisé et le statut d’entraînement</a> doivent être pris en compte.</p>
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<h2>Ami ou ennemi pour le muscle ?</h2>
<p>Des données récentes ont prouvé que le refroidissement post-exercice pouvait être préjudiciable lorsque l’objectif est de développer de la masse musculaire (hypertrophie).</p>
<p>Une étude indique en effet que <a href="https://physoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1113/JP272881">l’exposition aiguë au froid réduit l’anabolisme des protéines musculaires squelettiques (permettant la croissance musculaire)</a> tout en augmentant leur catabolisme (entraînant une dégradation). Ceci sans effet sur la force musculaire.</p>
<p>Une autre recherche a examiné les <a href="https://physoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1113/JP270570">effets de la récupération active et des bains de glace sur les adaptations à l’entraînement en musculation</a>. Après 12 semaines, les bains de glace atténuaient la croissance musculaire… et les gains de force ! Les effets aigus (négatifs) de l’immersion en eau froide apparaissent ainsi sur le plus long terme, peut-être suite à une <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s00421-019-04178-7">diminution de la testostérone circulant dans le sang</a>.</p>
<p>Si gagner en masse musculaire et en force est un objectif (dans le cadre d’une planification de l’entraînement, à distance des compétitions), il convient donc d’éviter l’immersion dans l’eau froide comme stratégie de récupération après l’exercice.</p>
<h2>Alors… Prendre des bains de glace ?</h2>
<p>Potentiellement coûteux, chronophages, les <a href="https://physoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1113/JP272881">bains de glace (10-15 °C pendant 11-15 min) ne sont donc pas une panacée</a>… Ils peuvent aider à réduire les douleurs musculaires retardées, mais il en va de même avec une récupération active, comme la marche – qui est moins cher et beaucoup plus facile à faire !</p>
<p>Si à court terme, on peut noter une récupération plus rapide des capacités de production de force, une inflammation et des courbatures réduites, sur un temps plus long, <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s40279-018-0910-8">l’immersion dans l’eau froide n’aurait aucun effet, positif ou négatif, sur les adaptations physiologiques</a>.</p>
<p>Surtout, l’eau froide n’est pas adaptée aux personnes qui suivent un programme de musculation – bodybuilders ou haltérophiles qui souhaitent développer leur masse musculaire et leur force… Mais dans le même temps, ils peuvent trouver avantageux de profiter des bienfaits du bain de glace après un entraînement ou une compétition très intense.</p>
<p>L’usage du bain va donc dépendre de votre pratique sportive et de vos objectifs !</p>
<p>Si vous n’avez pas besoin de prendre beaucoup de muscle, vous pouvez y avoir recours. Cela peut s’appliquer à de nombreux athlètes ainsi qu’aux sports de combat. Et même si la force et la masse musculaire sont importantes, pesez le pour et le contre… Par exemple, dans une compétition sur deux jours consécutifs, avec des sessions plusieurs fois par jour, les atouts d’une récupération plus rapide vont l’emporter sur toute atténuation de la croissance musculaire.</p>
<p>Et vous n’avez pas besoin de prendre un bain de glace après un exercice de peu intense : vos muscles n’auront pas accumulé suffisamment de dommages pour justifier son utilisation.</p>
<p>Surtout, si vous souffrez d’hypertension artérielle ou d’une maladie cardiovasculaire, un bain de glace peut se révéler être un choc trop important pour vous et votre cœur ! Un avis médical est nécessaire. Soyez donc vigilant… Comme toujours, l’important est de connaître votre corps, les objectifs que vous visez et l’effet des techniques auxquelles vous avez recours.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/207692/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Vous êtes peut-être adepte de la douche froide après l’effort… D’une récupération plus rapide à l’effet analgésique, les bienfaits de la cryothérapie seraient légion. Mais qu’en est-il réellement ?Stéphane Perrey, Professeur des Universités en Physiologie de l'Exercice / Neurosciences Intégratives, Directeur Unité Recherche EuroMov Digital Health in Motion, Université de MontpellierMarc Julia, Médecin du Sport, chercheur associé STAPS, Université de MontpellierLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1931682022-11-06T16:28:16Z2022-11-06T16:28:16ZCoupe du Monde : fatigue, blessure, mental, le rythme infernal d’une compétition hivernale<p>La Coupe du Monde de la FIFA a lieu au Qatar en novembre et décembre, des mois qui coïncident avec la période de pleine saison dans le football européen. C'est un défi pour les staffs des équipes nationales participantes et ceux des clubs auxquels les joueurs appartiennent. Quelles sont les pistes pour gérer au mieux cet enjeu ?</p>
<p>L’entraînement régulier et la compétition au cours d’une saison dans le football professionnel européen <a href="https://www.thieme-connect.de/products/ejournals/abstract/10.1055/a-0631-9346">se caractérisent</a> généralement par une période de préparation pré-compétition de cinq à six semaines, suivie de deux phases de compétition, entrecoupées d’une pause hivernale. Certaines ligues telles que la <em>Premier League</em> anglaise n’ont généralement pas de pause hivernale, ce qui signifie que les matchs sont joués presque en continu tout au long de la saison. Pendant les années de Coupe du Monde, il y a généralement une moyenne de quatre à cinq semaines entre la fin des championnats nationaux et le début de la Coupe du Monde qui a traditionnellement lieu pendant la période d’inter-saison.</p>
<p>Cependant, en 2022, la Coupe du Monde de la FIFA a lieu durant des mois qui coïncident avec la période de la pleine saison dans le football européen. La Coupe du monde étant organisée pendant cette partie de la saison, de nombreux joueurs des équipes nationales (notamment ceux des grandes ligues européennes) n’ont eu qu’une semaine de préparation entre le dernier match de leurs ligues nationales et le début de la Coupe du monde (20 novembre 2022). Et si l'on s'en tient à la seule équipe de France, la liste des blessés - Karim Benzema étant le dernier - et déjà bien longue. </p>
<iframe title="Comparaison du nombre de matchs disputés en date du 13 novembre entre la saison de football actuelle et les saisons précédentes « classiques »" aria-label="Table" id="datawrapper-chart-9Ht4J" src="https://datawrapper.dwcdn.net/9Ht4J/1/" scrolling="no" frameborder="0" style="width : 0 ; min-width : 100 % !important ; border : none ;" height="618" data-external="1" width="100%"></iframe>
<p>Les exigences physiques et mentales imposées aux joueurs professionnels modernes n’ont cessé d’augmenter ces dernières années en raison de <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/02640414.2015.1106574">l’augmentation du nombre de matchs</a> disputés pendant les périodes à forte densité de match tout au long de la saison.</p>
<h2>Jusqu’à 73 matchs par saison</h2>
<p>Afin de montrer l’évolution de ces exigences, nous vous proposons un petit comparatif. Lors de sa saison la plus dense en termes de matchs joués, Michel Platini a disputé 56 matchs en 1980/1981 avec l’AS Saint Étienne (35 en championnat de France, 10 de Coupe nationale, 7 de Coupe d’Europe et 4 avec l’équipe de France). Quelques années plus tard et en 18 ans de carrière, Zinedine Zidane a lui dépassé 3 fois la barre des 60 matchs sur une saison (1995/1996, 1997/1998 et 2003/2004). </p>
<p>Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, en activité sur les 15 dernières années ont fréquemment dépassé la barre des 60 matchs sur une saison (9 fois pour le Portugais, et 7 fois pour l’Argentin, avec un « pic » à 69 rencontres en 2011/2012 pour les 2 joueurs), et la palme revient à l’Espagnol Pedri avec pas moins de 73 matchs joués (soit l’équivalent de 130 % de la saison record de Platini) lors de la saison 2020/2021 avec son club de Barcelone et les différentes sélections espagnoles (A, U21 et Olympique), battant ainsi le précédent record du Portugais Bruno Fernandes (72 matchs lors de la même saison).</p>
<p>Étant donné que le nombre de matchs n’est pas réparti uniformément sur une saison typique de 40 semaines, les joueurs peuvent souvent disputer jusqu’à trois matchs sur une période de sept jours.</p>
<p>Outre les exigences physiques et mentales imposées lors d’une rencontre, les joueurs peuvent éprouver une récupération insuffisante en partie à cause des longs déplacements qui peuvent <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S235272181830216X?via%3Dihub">perturber le cycle veille/sommeil</a>. En effet, la mauvaise qualité du sommeil et le stress induit par un match peuvent <a href="https://www.mdpi.com/2227-9032/9/7/808">affecter négativement</a> la forme physique et peuvent même augmenter le risque de subir des blessures et/ou des infections dans la période précédant la Coupe du monde.</p>
<p>[<em>Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd'hui</a>] </p>
<p>Les équipes nationales sont composées de joueurs issus de différentes ligues et qui ont des niveaux variables de temps de jeu (par exemple titulaires, non-titulaires) en termes de volume hebdomadaire moyen de matchs dans leurs clubs. De plus, les titulaires et les non-titulaires sont exposés à différentes charges externes de match et d’entraînement. <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphys.2020.00944/full">Les charges externes</a> sont définies comme le volume global d’activité qu’un joueur effectue à la fois pendant les séances d’entraînement et les matchs. Il est prouvé que cette mesure est en corrélation avec <a href="https://www.mdpi.com/1660-4601/16/17/3057">l’état de forme physique</a> d’un joueur et son <a href="https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1440244016302304">risque de blessure</a>.</p>
<p>Cela est important à prendre en compte, car nous notons la présence d’une charge de travail dite optimale dans le but d’optimiser la performance physique des joueurs. Celle-ci est variable dans le temps et régulièrement mise à jour par les staffs techniques, afin de ne pas sous-exposer ou surexposer les joueurs à des volumes et des intensités mal adaptés, car dans les deux cas cela aurait des effets néfastes, en diminuant les capacités de performance physique et en augmentant le risque de blessure, notamment musculaire.</p>
<p>Par conséquent, il est difficile pour les équipes nationales de gérer la condition physique des joueurs de manière à ce qu’ils soient physiquement prêts à jouer la Coupe du monde. Cela s’applique particulièrement aux joueurs qui jouent dans les grandes ligues européennes et nous notons un contraste important entre les calendriers des matchs européens et ceux des autres continents. Par exemple, dans la Major League Soccer (MLS) en Amérique du Nord, les matchs seront interrompus à partir du 5 novembre, 15 jours avant le début de la Coupe du monde. De même, dans la J-League japonaise en Asie, la Saudi Pro League et la Qatar Star League, les matchs seront interrompus un mois avant le début de la Coupe du monde, laissant plus de temps aux joueurs de ces continents pour se préparer.</p>
<p>Il est également important de noter que les championnats nationaux de France, d’Espagne et d’Angleterre reprendront leurs matchs le 27 décembre, soit dix jours seulement après la fin de la Coupe du monde. Les clubs voudront que leurs joueurs reviennent indemnes et avec des niveaux de forme physique suffisants pour reprendre la compétition nationale, mais ces objectifs pourraient être compromis par le calendrier de la Coupe du monde.</p>
<h2>Quelles recommandations pour la préparation des joueurs ?</h2>
<p>Avant la Coupe du monde, l’objectif des équipes nationales et des clubs est de préparer physiquement et mentalement leurs joueurs pour le tournoi. Ceci est particulièrement important pour les non-titulaires d’un club, car il est connu qu’une forte variation soudaine de la charge externe est associée au <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26758673/">risque de blessure</a>. De plus, <a href="https://www.jsams.org/article/S1440-2440(22)00073-1/fulltext">il est prouvé</a> que les joueurs qui subissent des blessures sans contact pendant le camp d’entraînement d’une équipe nationale en préparation d’un tournoi, ont effectué des charges d’entraînement ultérieures inférieures dans leurs clubs par rapport aux charges observées pendant le camp d’entraînement avec l’équipe nationale.</p>
<p>En préparation pour la Coupe du monde, les joueurs qui ont beaucoup joué pour leurs clubs doivent se concentrer sur la récupération pendant la période initiale de préparation du tournoi. Les joueurs qui ont été relativement peu exposés à la compétition devraient augmenter progressivement la charge d’entraînement pendant le camp d’entraînement de l’équipe nationale. Le personnel médical du club doit prendre note de toute blessure traumatique subie par les joueurs au cours de la saison avant le début du tournoi et doit communiquer, tout en respectant les règles locales de confidentialité des données, avec le staff technique de la sélection dans le but d’ajuster la charge de travail si nécessaire. Si cela peut être réalisé, les joueurs peuvent effectivement faire la transition vers leurs équipes nationales d’une manière qui préserve leur condition et sert de base pour une performance optimale à la Coupe du Monde.</p>
<p>Après la Coupe du monde, le défi majeur pour les clubs sera de réintégrer leurs joueurs en fonction de la progression de leur équipe nationale et de leur temps d’exposition lors des matchs joués avec leur sélection. Les clubs auront de nombreux joueurs qui n’auront pas participé à la coupe du monde et qui n’auront pas cessé de s’entraîner. Il est également important de considérer les différentes catégories de joueurs qui participeront au tournoi, par exemple, ceux qui étaient titulaires et ont quitté le tournoi tôt ou tard et ceux qui n’étaient pas titulaires et ont quitté le tournoi tôt ou tard. En conséquence, les charges d’entraînement externes varieront considérablement à mesure que les joueurs reviendront dans leurs clubs après les phases de groupes et plus tard.</p>
<h2>Bien soigner le retour au club</h2>
<p>Tous les clubs auront des objectifs importants pour la fin de la saison 2022/2023 avec des compétitions nationales et continentales (Ligue des champions, Europa League, etc.) hautement prioritaires. En conséquence, les entraîneurs des clubs voudront que leurs joueurs soient disponibles pour le reste de la saison, en pleine forme et en parfaite santé. De plus, les joueurs titulaires en équipe nationale et en club n’auront, dans certains cas, pas la possibilité de faire une pause entre la fin de la Coupe du monde et la reprise de la saison en club. Les recherches montrent que le <a href="https://bjsm.bmj.com/content/53/19/1231">risque de blessure est plus élevé</a> dans les ligues qui n’ont pas de pause hivernale (par exemple la Premier League anglaise) par rapport aux ligues qui en ont. Une bonne communication entre le personnel médical et le staff technique du club sera essentielle pour réduire l’incidence des blessures, optimisant ainsi la disponibilité des joueurs.</p>
<p>Avant, pendant et après la Coupe du Monde, une communication sera nécessaire entre les staffs des équipes nationales et ceux des clubs en ce qui concerne la charge de travail des joueurs, car il est possible que certains joueurs soient exposés à des niveaux de stress physique auquel ils ne sont pas habitués. L’échange d’informations entre les équipes nationales et les clubs sera donc important pour améliorer l’état de santé des joueurs internationaux.</p>
<p>Cet échange est primordial, et n’est malheureusement pas routinier. En règle générale, mais encore plus dans la période actuelle, les intérêts des clubs et des sélections ne sont pas forcément en adéquation. Les joueurs internationaux sont généralement sous contrat avec les clubs disputant la prestigieuse Ligue des Champions ou sa « petite sœur » l’Europa League, et ces compétitions ont pris cette saison une part prépondérante dans le calendrier pré Coupe du Monde en plus de l’augmentation du nombre de matchs dans les différentes ligues nationales. De ce fait les entraîneurs de clubs ont eu tendance à surexposer les joueurs par rapport aux saisons précédentes, en augmentant la densité de matchs joués sur les premiers mois de compétition, dans l’objectif d’assurer une qualification pour les phases finales des coupes européennes, qui débuteront en février 2023, après la Coupe du Monde.</p>
<p>Un exemple concret concerne le défenseur international Français de Manchester United, Raphael Varane. Celui-ci s’est récemment blessé au niveau des muscles ischio-jambiers, lors d’une rencontre de championnat face à Chelsea, son 3<sup>e</sup> match en 7 jours, alors qu’il revenait sur les terrains après une entorse de la cheville gauche. Il s'est entraîné jusque-là à part de l'équipe nationale à Doha. </p>
<p>De ce fait, nous notons que le médecin de l’Équipe de France, le docteur Franck Le Gall, a entrepris une tournée des clubs européens ayant dans leur effectif des joueurs potentiellement sélectionnables par Didier Deschamps, afin de faire le point avec les staffs des équipes avant le rassemblement en sélection et le départ pour le Qatar.</p>
<p>La gestion de la charge de travail lors des transitions entre les clubs et les équipes nationales avant et après la Coupe du Monde sera cruciale. Les clubs et les équipes nationales utilisent une variété de systèmes de suivi de charge externes différents (par exemple les systèmes de positionnement global et le suivi vidéo) et la quantification de cette métrique <a href="https://journals.humankinetics.com/view/journals/ijspp/13/8/article-p1005.xml">diffère entre les équipes</a>. Par ailleurs, la littérature scientifique <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphys.2017.00432/full">ne fait pas consensus</a> sur les seuils d’accélération et de vitesse en match. Par conséquent, la caractérisation des charges externes variera entre les équipes nationales et les clubs. Compte tenu de ces obstacles, il est essentiel que les équipes nationales et les clubs communiquent étroitement afin de partager des données et des informations sur les systèmes de suivi physique et les différents seuils qu’ils utilisent pour quantifier les charges externes.</p>
<p>Dans les équipes nationales et dans les clubs, des mesures quotidiennes subjectives du bien-être peuvent également être utilisées pour gérer les charges d’entraînement.</p>
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<p><em>Cet article a été co-écrit par Guillaume Ravé, docteur en sciences du sport et préparateur physique au Toulouse Football Club.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/193168/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Une Coupe du Monde en hiver implique une accumulation de matchs sans période de repos, clubs et sélections doivent s’entendre pour limiter au maximum le risque de blessures des joueurs.Hassane Zouhal, Full Professor, University of Rennes 2, UFR-STAPS, Rennes, France, Université Rennes 2Benjamin Barthélemy, Doctorant en sciences du sport, Université Rennes 2Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1916452022-10-12T19:14:30Z2022-10-12T19:14:30ZLa qualité du sommeil diminue avec l’âge : pourquoi, et comment l’améliorer ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/489355/original/file-20221012-15-wl6sbg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=23%2C47%2C7916%2C5249&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">À mesure que l’on vieillit, le sommeil va de moins en moins de soi…</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/MtBsjmC4RT0"> Annie Spratt / Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Nous autres, êtres humains, sommes actifs la journée et nous reposons la nuit. Notre bon fonctionnement physique et psychique est très dépendant de cette alternance de périodes d’activité diurnes et de récupération nocturnes.</p>
<p>Toutefois, bien qu’essentiel à notre santé, ce rythme veille/sommeil n’est pas immuable : <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28159095/">à mesure que l’on avance en âge, le sommeil, comme toute autre fonction physiologique, se modifie</a>.</p>
<p>De quelle façon ? Comment s’assurer malgré tout de garder un repos de qualité ?</p>
<h2>Les cycles de sommeil</h2>
<p>On sait aujourd’hui que le sommeil est impliqué <a href="https://www.aimspress.com/article/id/266">dans de nombreux processus physiologiques</a>. Il est par exemple partie prenante des fonctions de régénération cellulaire et tissulaire, de développement cérébral et immunitaire. Il joue également un rôle dans les processus de consolidation des souvenirs.</p>
<p>Lorsqu’il est dégradé, on observe une <a href="https://www.aimspress.com/article/id/266">détérioration progressive de ces différents processus</a>, ce qui a un impact négatif sur la qualité de vie : augmentation de la somnolence en journée, perturbation du fonctionnement cognitif, comme des problèmes de mémoire ou d’attention. Un mauvais sommeil chronique va nous rendre <a href="https://www.aimspress.com/article/id/266">plus irritable, plus anxieux, plus facilement malade et davantage sujet à la prise de poids</a>.</p>
<p>Le sommeil se décompose en plusieurs phases, qui constituent un cycle : le sommeil lent léger, le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal. Le sommeil lent léger correspond à un stade intermédiaire entre la veille calme et le sommeil, et représente environ 50 % de la durée totale de sommeil. Le sommeil lent profond représente environ 25 % du temps total de sommeil ; il s’agit du sommeil le plus récupérateur sur le plan physique. Enfin, le sommeil paradoxal est animé par nos rêves et représente 20 à 25 % du temps totale de sommeil. Il doit son nom au contraste entre une activité cérébrale intense, comparable à celle observée au cours de la veille, associée à une absence de tonus musculaire.</p>
<p>Chacune de ces phases <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2869.1992.tb00013.x">joue un rôle précis dans le processus de récupération et de préparation à la période de veille à venir</a>. Or, avec l’avancée en âge, <a href="https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1556407X17301029">l’organisation temporelle du sommeil se modifie, et sa qualité diminue</a> sont observées.</p>
<h2>Le sommeil n’est pas immuable</h2>
<p>Tandis que chez le jeune adulte, les différents stades de sommeil s’enchaînent de façon stable au cours de la nuit, chez le sujet âgé, le sommeil se fragmente.</p>
<p>On constate entre autres choses une <a href="https://www.cell.com/neuron/fulltext/S0896-6273(17)30088-0">augmentation du temps d’endormissement, une réduction du temps passé en sommeil lent profond</a> et une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28346153/">augmentation des éveils nocturnes associée à des difficultés pour se rendormir</a>. La quantité de sommeil lent profond et de sommeil paradoxal diminue, ce qui signifie que le sommeil est plus léger et moins réparateur.</p>
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<img alt="Photo d’une jeune femme qui s’étire dans un lit." src="https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=429&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/489450/original/file-20221012-15-6u1yot.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=539&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Ce n’est pas une impression : on dort mieux quand on est jeune.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/kqDEH7M2tGk">Kinga Cichewicz / Unsplash</a></span>
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<p>De ce fait, il n’est pas surprenant que plus de la <a href="https://www.cell.com/neuron/fulltext/S0896-6273(17)30088-0">moitié des personnes âgées rapportent au moins un trouble du sommeil</a>, ce qui se traduit par une tendance à la somnolence en journée. La fatigue accumulée <a href="https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0749069014000421">n’est pas sans conséquence sur les fonctions cognitives, l’humeur et la condition physique</a>, et elle peut aussi avoir un effet délétère sur l’autonomie.</p>
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<p>Les éventuelles conséquences d’un manque de sommeil chronique ne doivent donc pas être ignorées. Elles peuvent être diverses : fatigue permanente, problème de concentration, morosité, mélancolie, irritabilité ou encore réduction de la résistance immunitaire.</p>
<h2>Pourquoi le sommeil se complique-t-il avec l’âge ?</h2>
<p>Chaque problème de sommeil est différent, et plusieurs facteurs peuvent expliquer la fréquence plus élevée de survenue de difficultés à dormir avec le vieillissement.</p>
<p>L’existence de problèmes de santé peut être une explication. En effet, la prise de certains médicaments peut causer des perturbations du sommeil. L’état émotionnel peut aussi être en cause : anxiété, stress, dépression ou ruminations dégradent la qualité du sommeil. Au moment de la retraite, le changement de mode de vie et de repères sociaux peut aussi avoir des conséquences.</p>
<p>Par ailleurs, il faut savoir que le vieillissement « normal » s’accompagne d’une désynchronisation de l’horloge biologique liée à la <a href="https://doi.org/10.1016/S0013-7006(06)76239-X">diminution de la plasticité et des capacités d’adaptation de l’organisme du sujet âgé</a>. Ce dérèglement peut se traduire par une heure de coucher anticipée et un réveil plus précoce le matin. La diminution du niveau d’activité physique et l’augmentation de la sédentarité peuvent aussi dégrader la qualité du sommeil. Enfin, à mesure que l’on avance en âge, le risque de survenue de pathologies du sommeil (telle que le <a href="https://theconversation.com/somnolence-perte-de-vigilance-fatigue-mentale-les-apnees-du-sommeil-gachent-peut-etre-votre-quotidien-133732">syndrome d’apnées obstructives du sommeil</a>) augmente.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/somnolence-perte-de-vigilance-fatigue-mentale-les-apnees-du-sommeil-gachent-peut-etre-votre-quotidien-133732">Somnolence, perte de vigilance, fatigue mentale : les apnées du sommeil gâchent peut-être votre quotidien</a>
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<h2>La lumière, une solution pour garder un sommeil de qualité ?</h2>
<p>Les plaintes associées au déclin du sommeil lié à l’âge aboutissent souvent à la prescription de somnifères. Or, leurs effets secondaires peuvent altérer la qualité de vie des personnes âgées, en diminuant les capacités mentales, en <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5005954/">détériorant la coordination motrice et en augmentant le risque de chutes</a>.</p>
<p>Pour limiter ces effets et améliorer le sommeil, des thérapeutiques non médicamenteuses peuvent être mises en place, <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnins.2020.00359/full">comme la luminothérapie</a>, qui peut être <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1769449315002563?via%3Dihub">associée à la pratique d’une activité physique</a>.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Photo du soleil qui filtre entre les arbres, lumière douce d’automne." src="https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=906&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=906&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=906&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1138&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1138&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/489451/original/file-20221012-24-rfmpq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1138&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La lumière influence notre horloge biologique.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/Enr71dsAO5w">Michał Bielejewski / Unsplash</a></span>
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<p>La lumière est en effet considérée comme le synchroniseur le plus puissant pour l’horloge biologique et permet de maintenir et de remettre à l’heure nos rythmes, <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pbio.1000145">par exemple de régler nos heures de coucher et de lever</a>. Elle permet aussi de réguler des cycles auxquels nous ne pensons pas ou que la plupart des personnes ignorent : les rythmes de l’humeur et des performances cognitives, notamment les capacités de réflexion et d’attention. Ainsi, selon l’heure de la journée et la qualité de notre nuit précédente, nous sommes plus irritables, ou au contraire, <a href="https://doi.org/10.1001/archpsyc.1997.01830140055010">plus attentifs et efficaces dans des tâches nécessitant une réflexion intense</a>.</p>
<p>Ces rythmes varient d’un individu à l’autre, mais une chose est commune : lorsque notre horloge est déréglée, par exemple à cause du vieillissement, ces rythmes sont perturbés et altèrent notre humeur et nos capacités intellectuelles. Pour lutter contre ce processus, des études ont montré que l’exposition à la lumière du soleil ou artificielle pouvait être bénéfique. La lumière permet <a href="https://www.dovepress.com/bright-light-therapy-as-part-of-a-multicomponent-management-program-im-peer-reviewed-fulltext-article-CIA">d’améliorer le rythme veille/sommeil</a> tout en <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnins.2020.00359/full">réduisant les symptômes de la dépression</a>. Elle peut aussi <a href="https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0197457218305482">améliorer les performances cognitives et l’état émotionnel des personnes âgées</a>.</p>
<p>L’exposition à la lumière a également des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5187459/">effets positifs sur le système immunitaire</a> et stimule la production des défenses de notre organisme. D’une manière générale, pour améliorer ces paramètres, il est recommandé de <a href="https://doi.org/10.1016/j.lpm.2018.10.013">s’exposer au moins une demi-heure le matin chaque jour à une intensité de 10 000 lux</a>. À titre indicatif, en plein soleil l’intensité lumineuse varie de 50 000 à 100 000 lux et celle d’un ciel nuageux est comprise entre 500 et 25 000 lux. Pour un éclairage artificiel, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24164100/">il faudra veiller à avoir le matériel adéquat</a>, comme une lampe de luminothérapie.</p>
<p>La luminothérapie est un traitement des troubles du rythme veille-sommeil qui peut être utilisé dans des situations telles que le décalage horaire, le travail de nuit ou posté, le syndrome d’avance de phase, ou la cécité. Concrètement, il s’agit de <a href="https://doi.org/10.1016/j.lpm.2018.10.013">s’exposer à la lumière de lampes de haute intensité pendant une période recommandée</a>. Attention toutefois : si la période d’exposition n’est pas pratiquée au bon moment (trop tôt ou trop tard dans la journée), des troubles du sommeil peuvent survenir. Par ailleurs, ce type de thérapie peut être déconseillée aux patients présentant une pathologie oculaire ou traités par des médicaments photosensibles. De ce fait, l’avis d’un ophtalmologiste est recommandé.</p>
<h2>Les bienfaits de l’activité physique s’étendent aussi au sommeil</h2>
<p>L’activité physique est connue pour ses nombreux bienfaits : amélioration de la condition physique et de la santé cardiovasculaire, prévention de la douleur chronique, amélioration du fonctionnement immunitaire, effet anxiolytique et antidépresseur. Mais on sait peut-être moins qu’elle permet aussi <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28708630/">d’améliorer la qualité du sommeil</a>.</p>
<p>En effet, l’activité physique joue le rôle de synchroniseur du rythme veille-sommeil : elle renforce le contraste entre les périodes de veille, où l’on est censé être actif, et les périodes de repos et de sommeil, où l’on est censé dormir. De plus, l’exercice augmente la « bonne » fatigue, tout en diminuant l’anxiété qui a tendance à alimenter des ruminations le soir, au moment du coucher.</p>
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<img alt="Un vieil homme s’apprête à détacher son vélo, accroché à un poteau dans la rue." src="https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/489454/original/file-20221012-14-29kn95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le vélo, comme les autres activités qui augmentent les rythmes cardiaque et respiratoire, peut aider à mieux dormir.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/bSVQzLryxtY">DESIGNECOLOGIST / Unsplash</a></span>
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<p>De manière générale, les personnes âgées qui pratiquent une activité physique plutôt à dominante aérobie – c’est-à-dire une activité induisant une augmentation du rythme cardiaque et respiratoire – telle que la marche nordique, le longe-côte, le vélo, la randonnée, etc. – rapportent <a href="https://academic.oup.com/ptj/article/92/1/24/2735115?login=false">qu’elles s’endorment plus rapidement, qu’elles dorment plus longtemps et que leur sommeil est de meilleure qualité</a>. L’Organisation mondiale de la Santé recommande d’ailleurs aux personnes âgées de pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique aérobie modérée par semaine.</p>
<h2>D’autres pistes en cours d’évaluation</h2>
<p>La recherche progresse et d’autres thérapeutiques non médicamenteuses se développent. Une d’entre elles en particulier mérite toute notre attention, il s’agit de la stimulation vestibulaire.</p>
<p>Le système vestibulaire se situe dans l’oreille interne et nous permet de sentir les accélérations subies par notre tête. Il nous permet de savoir comment elle est inclinée, ce qui nous renseigne sur notre position (debout, allongée, sur un côté, etc.), ainsi que sur la façon dont elle bouge, et avec quelle intensité.</p>
<p>L’exposition de l’oreille interne à un léger courant électrique permet de stimuler le système vestibulaire de manière artificielle. Cette stimulation vestibulaire a déjà montré des <a href="https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/tnsci-2020-0197/html">effets bénéfiques sur l’équilibre</a>, <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnsys.2019.00057/full">l’humeur</a> et le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2919660/">sommeil</a>, qui sont trois fonctions altérées avec l’avancée en âge. Bien que cette piste nécessite encore des recherches approfondies, elle pourrait rapidement devenir une nouvelle thérapeutique incontournable.</p>
<p>En attendant cette confirmation, pour avoir un bon sommeil, il est d’ores et déjà vivement recommandé de s’exposer suffisamment à la lumière et de pratiquer une activité physique régulière, et ce, quel que soit votre âge ! Si jamais cela s’avère insuffisant, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin, qui déterminera la pertinence de recourir à d’autres approches, comme la psychothérapie, ou envisagera des analyses pour dépister d’éventuelles pathologies.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/191645/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Nombre de personnes âgées vous le diront : quand on vieillit, notre relation au sommeil change, et pas pour le meilleur. Nos nuits se font plus fragmentées, moins récupératrices. Peut-on y remédier ?Emma Milot, Doctorante en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives - Laboratoire COMETE U1075 INSERM/Unicaen, Université de Caen NormandieMarc Toutain, Doctorant en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives - Laboratoire COMETE UMR-S 1075 INSERM/Unicaen, Université de Caen NormandieLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1420552020-07-08T21:45:49Z2020-07-08T21:45:49ZPour les marques, Black Lives Matter… vraiment ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/346075/original/file-20200707-194409-1oa0qve.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=7%2C4%2C1011%2C608&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le groupe Mars, le fabricant du riz « Uncle Ben's » envisage un changement de logo, suite aux polémiques qui l'accusent de diffuser des stéréotypes racistes.</span> <span class="attribution"><span class="source">Justin Sullivan/AFP</span></span></figcaption></figure><p>Face à la pression de la société civile aux États-Unis, plusieurs grands groupes ont apporté leur soutien au mouvement « Black Lives Matter ». Des entreprises comme L’Oréal, Mars ou Unilever ont annoncé une refonte de leur image et de certains de leurs produits pour mieux correspondre à l’attente des « consomm’acteurs ».</p>
<p>Pourtant, ce phénomène est parfois perçu comme du marketing opportuniste afin de gagner la cause de leurs consommateurs, plutôt qu’un véritable engagement social.</p>
<h2>Aunt Jemima, Uncle Ben’s : ces marques qui diffusent des stéréotypes racistes</h2>
<p>Prenons quelques exemples nord-américains.</p>
<p>Début juin, le groupe Quaker Foods, qui détient la marque de produits pour le petit déjeuner, <em>Aunt Jemima</em> (<a href="https://www.washingtonpost.com/news/voraciously/wp/2020/06/17/quaker-is-dropping-the-aunt-jemima-image-and-name-after-recognizing-they-are-based-on-a-racial-stereotype/">Tante Jemima</a>), a décidé de retirer l’image de « mammy » (caricature de la nourrice noire) qui a inspiré son célèbre logo depuis 1989. Cette image reposait sur le récit de ces femmes esclaves noires représentées comme heureuses de leur condition et ravies de servir leurs propriétaires blancs. Ce nouveau logo devrait être présenté au public en <a href="https://www.theguardian.com/us-news/2020/jun/17/aunt-jemima-products-change-name-image-racial-stereotype">septembre 2020</a>.</p>
<p>Mi-juin, la multinationale <em>Mars</em> qui détient la <a href="https://www.lefigaro.fr/societes/uncle-ben-s-banania-quand-la-peur-guide-la-strategie-marketing-des-entreprises-20200625">marque emblématique de riz <em>Uncle Ben’s</em></a> a déclaré :</p>
<blockquote>
<p>« Alors que nous écoutons les voix des consommateurs, en particulier dans la communauté noire, et les voix de nos associés dans le monde entier, nous reconnaissons que le moment est venu de faire évoluer la marque Uncle Ben’s, y compris son identité visuelle, ce que nous ferons. »</p>
</blockquote>
<p>Mais la marque n’en dit pas plus sur le concept de ce prétendu « refashioning » (refonte). L’important semble être de se positionner du bon côté de la cause antiraciste, portée par leurs consommateurs.</p>
<h2>L’exemple du groupe L’Oréal</h2>
<p>Lors du mouvement mondial « Black Lives Matter », les crèmes « blanchissantes » ou « claires », du groupe L’Oréal ont à nouveau suscité la polémique. Ces crèmes diffusent en effet l’idée que les <a href="https://theconversation.com/bleached-girls-india-and-its-love-for-light-skin-80655">peaux blanches sont belles et propres</a>. Ce marché, qui <a href="https://www.theguardian.com/world/2018/apr/23/skin-lightening-creams-are-dangerous-yet-business-is-booming-can-the-trade-be-stopped">pesait</a> 4,8 milliards de dollars en 2017, devrait atteindre 8,9 milliards de dollars d’ici 2027.</p>
<p>Pourtant, ces produits de « dépigmentation » sont illégaux dans plusieurs pays car ils contribuent au <a href="https://information.tv5monde.com/terriennes/l-oreal-ne-dites-plus-creme-blanchissante-mais-qui-donne-de-l-eclat-365494">culte de la peau blanche</a>. Le groupe a alors déclaré <a href="https://www.rtl.fr/actu/economie-consommation/racisme-l-oreal-unilever-pourquoi-les-marques-s-engagent-7800637302">bannir tous ces termes aux connotations racistes</a>.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1276874385132060672"}"></div></p>
<p>Les mouvements sociaux sont de plus en plus des « e-mouvements » où les réseaux sociaux deviennent le terrain d’affrontement entre les marques et leurs détracteurs. Beaucoup d’internautes ont ainsi jugé l’initiative du groupe L’Oréal comme un manque de sincérité de la part de la marque. Sur Twitter, le slogan <a href="https://twitter.com/hashtag/boycottloreal?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Ehashtag">#boycottloreal</a> est né en réaction à cette décision.</p>
<p>Comment comprendre ce phénomène de rejet lorsque des marques tentent d’épouser les causes sociales, notamment antiracistes ?</p>
<h2>Marques activistes</h2>
<p>« Le brand activism » (<a href="https://www.infopresse.com/opinion/francis-dumais/2018/9/5/l-activisme-de-marque-et-la-poursuite-d-une-raison-d-etre">activisme de marque</a>) consiste pour une entreprise, à donner son opinion ou militer pour une cause, en dehors de son cœur de compétences traditionnel.</p>
<p>Par exemple, certaines entreprises disent agir pour le climat en limitant leur empreinte carbone, imposer la parité en entreprise ou encore proposer des conférences sur la diversité ou les discriminations raciales.</p>
<p>Cet exercice devient alors une figure imposée du marketing au-delà des initiatives de Responsabilité sociale des entreprises (RSE). C’est-à-dire <a href="https://www.economie.gouv.fr/entreprises/responsabilite-societale-entreprises-rse">l’intégration volontaire par les entreprises</a> de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales.</p>
<p>Pour influencer le processus d’achat et créer de la fidélité, les marques essaient de s’éloigner d’un « marketing traditionnel », qui se base autour du produit ou service, et se rapprochent d’un « marketing activiste » autour de causes et convictions partagées par les consommateurs.</p>
<p>À titre d’exemple, lorsque les marques pratiquent le « green-washing » et « verdissent » leur communication pour épouser la cause environnementale, les consommateurs y voient un marketing opportuniste qui devient contre-productif.</p>
<p>Nous l’avions montré via l’analyse du discours de <a href="https://doi.org/10.1177/0276146714528335">marques post-Grenelle de l’environnement</a>. Les marques avaient alors utilisé les codes couleur et les stéréotypes de la cause environnementale, sans pour autant s’investir dans la notion de développement durable. Elles ont simplement communiqué en surface sans entrer en profondeur dans une réforme des représentations de la cause durable.</p>
<p>L’exigence d’engagement sociétal des marques s’est intensifiée, comme le montre <a href="https://www.edelman.com/earned-brand">l’étude Edelman Earned Brand</a> de 2018. Elle révèle que dans 36 pays :</p>
<blockquote>
<p>« près des 2/3 (64 %) des consommateurs achètent désormais des marques en fonction de leurs valeurs (+13 points par rapport à 2017). Ces acheteurs motivés par leurs croyances éliront, changeront, éviteront une marque en fonction de sa position sur les questions politiques ou sociales qui les intéressent. »</p>
</blockquote>
<p>Dès lors, pour les <a href="https://shots.net/news/view/for-purpose-or-profit-the-ethical-debate-behind-brand-activism">managers des marques</a>, nous entrons dans l’ère où l’activisme de marque <a href="https://www.revuepolitique.fr/aucun-champ-de-la-vie-sociale-nechappe-aujourdhui-au-marketing/">devient vecteur de <em>profitabilité</em></a>.</p>
<h2>Un exercice périlleux</h2>
<p>Au-delà des bonnes intentions, l’exercice du marketing militant ou du « brand activism » reste périlleux.</p>
<p>Il est difficile d’incorporer des problématiques sociétales complexes au sein de discours de marques qui n’ont pas de légitimité à le faire ni compétences sociologiques fines dédiées. Le cas du « bad buzz » #boycottloreal, nous fait entrevoir les risques d’actions contre-productives ou d’externalités négatives, lorsque les marques s’engagent dans des discours sociétaux de manière réactive.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/-q034kO_G8I?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Woke washing, quand l’engagement social des marques tourne à la dérive. IAE de Paris, le 30 janvier 2020.</span></figcaption>
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<p><a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0148296318306398">Notre récente étude</a> sur les <a href="https://doi.org/10.1016/j.jbusres.2018.12.031">enjeux de diversité et d’injustices</a> sociale liés au genre, à la race, l’ethnicité, la religion, l’âge, les handicaps, et les niveaux socio-économiques de marques, comme Google, Facebook ou Starbucks aux États-Unis nous enseigne plusieurs points.</p>
<p>Les marques admettent explicitement que leur réputation dépend de leur capacité à être plus inclusives : les consommateurs souhaitent voir cette dimension reflétée dans leurs actions.</p>
<p>Les marques sont souvent en position de réaction plutôt que de proaction sur ces sujets d’injustice sociale. À titre d’exemple, en mai 2018, ce sont les consommateurs de Starbucks qui ont filmé et « viralisé » l’appel à la police et l’arrestation de clients afro-américains souhaitant utiliser les toilettes avant de consommer. Craignant un risque pour son image, la <a href="https://www.independent.co.uk/news/world/americas/starbucks-stores-closed-diversity-training-racial-bias-philadelphia-arrests-racist-a8374426.html">marque a fermé 8000 points de vente</a> aux États-Unis et a annoncé consacrer une journée à la formation de ses employés aux enjeux de diversité.</p>
<p>Cette initiative, qui relève du « quick fix » (solution de facilité), impressionne en matière d’image mais ne va pas assez en profondeur. Le racisme systémique est un processus de longue haleine et ne se combat pas avec des solutions rapides ou faciles.</p>
<p>La controverse que subit actuellement le groupe L’Oréal est de même nature. Les mesures superficielles de censure de termes tels que « éclaircissant », sont jugées par les consommateurs comme de simples effets de langage face à une cause majeure. C’est donc plus une simplification du réel plutôt qu’un engagement à déconstruire les représentations de la beauté, souvent non inclusives et de facto discriminantes y compris non intentionnellement.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=365&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=365&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=365&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=459&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=459&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/346073/original/file-20200707-194427-tndw5g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=459&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le 26 février 2016,Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a dû rappeler à l’ordre ses employés qui rayaient les slogans « Black Lives Matter » pour les remplacer par le slogan controversé « All Lives Matter ».</span>
<span class="attribution"><span class="source">Justin Sullivan/Getty images North America/Getty images via AFP</span></span>
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<p>Chez Facebook, nous avions montré qu’en février 2016, lorsque les employés avaient écrit sur le mur Facebook au sein de l’entreprise le slogan #blacklivesmatter, il fut barré par des employés pour être remplacé par le slogan #alllivesmatter. Mark Zuckerberg avait qualifié à l’époque <a href="https://www.gizmodo.com.au/2016/02/mark-zuckerberg-asks-racist-facebook-employees-to-stop-crossing-out-black-lives-matter-slogans/">ces actions comme « décevantes »</a> et avait demandé à ces employés d’assister à des conférences pour comprendre le mouvement « Black Lives Matter ».</p>
<p>Ces cas montrent l’écart entre les attentes des consommateurs et la réponse parfois tardive des marques, qui semblent se préoccuper plus de l’impact sur leur image que du mouvement social dans sa complexité.</p>
<h2>La grande illusion du « woke washing »</h2>
<p>Mais ces formations à la diversité ne sont-elles pas vouées à l’échec ?</p>
<p>Prenons l’exemple de Google. Les chiffres montrent que sur plus de <a href="https://www.dailywire.com/news/epic-fail-google-spent-265-million-diversity-it-paul-bois">75 % d’employés concernés</a> et près de 265 millions de dollars dépensés entre 2014 et 2016 pour ces formations, le nombre d’employés d’origine latino-américaine, afro-américaine ou de femmes dans des postes à responsabilité reste faible.</p>
<p>Pourtant, au travers de ces formations, elles se positionnent comme des marques inspirantes qui donnent l’illusion d’une « bonne image ». Ces marques n’hésitent pas à communiquer massivement sur le sujet sans prouver le succès de ces actions pour pallier le manque de diversité.</p>
<p>Ces initiatives en trompe-l’œil contribuent donc au scepticisme des consommateurs et peuvent induire un « diversity washing » ou « woke washing » (<em>woke</em> : conscientisation). On parle de « diversity washing » lorsque les marques ont commencé à s’approprier les discours idéologiques progressistes – notamment celui de la diversité – à des fins de positionnement marketing, sans s’engager à changer leurs pratiques en profondeur.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1278784181624082432"}"></div></p>
<p>Nos travaux ont enfin montré une décrédibilisation des politiques de diversité en entreprise lorsque la composition de leurs conseils d’administration et gouvernance sont homogènes, suscitant alors un décalage entre leurs déclarations en matière de diversité et la réalité. À titre d’exemple, les internautes dénoncent le manque de diversité chez L’Oréal.</p>
<p>Ces marques qui se réapproprient ces questions de justice raciale aux États-Unis utilisent la même communication dans tous les pays où elles sont présentes, sans se soucier du contexte social, idéologique et historique de chaque nation. Pour pouvoir avoir un impact considérable sur les consommateurs, les marques font face à la difficulté de conjuguer subtilement universalisme et particularisme.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/142055/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Nacima Ourahmoune ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’engagement social des marques oscille entre capitaliser sur une cause sociale, se donner une « bonne image » ou tenter d’amorcer un réel changement.Nacima Ourahmoune, Professeur Associé / Chercheur/ Consultant en marketing et culture de consommation, Kedge Business SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1195542019-10-16T19:43:01Z2019-10-16T19:43:01ZTendinites : à quoi sont-elles dues, comment les éviter ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/297395/original/file-20191016-98648-1xu3ayk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=7%2C30%2C5054%2C3339&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les tendinopathies sont particulièrement longues à soigner.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/people-healthcare-problem-concept-unhappy-man-1166898097?src=-9FzGGsPi2niwypGNTEbNw-1-58">Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Sur un court de tennis, un mur d’escalade, derrière les fourneaux d’une cantine, devant un écran d’ordinateur, voire dans un fauteuil roulant… Tout le monde ou presque a, un jour ou l’autre, expérimenté la douleur aiguë de la tendinite. Qui au niveau de l’épaule, qui au niveau du poignet, du coude ou du genou…</p>
<p>Bien que fréquentes, ces pathologies des tendons demeurent encore mal comprises. On a longtemps cru, à tort, que le mécanisme principal à l’origine de ces douleurs était une réaction inflammatoire, d’où le suffixe « -inite » de leur dénomination. Cependant, les théories actuelles battent en brèche cette explication, et les spécialistes préfèrent employer le terme de « tendinopathies ».</p>
<p>Que sait-on de leur survenue, et comment les traiter ?</p>
<h2>Douleurs, douleurs, douleurs</h2>
<p>Trois symptômes doivent faire soupçonner une tendinopathie : des douleurs lors de l’étirement, des douleurs lors d’une contraction « isométrique », qui consiste à maintenir un effort sans bouger – comme lorsque l’on pratique le gainage ou que l’on essaie de déplacer une charge trop lourde, ou des douleurs lors de la palpation locale.</p>
<p>À quoi sont dues ces affections ? Essentiellement à des mouvements répétés : l’hyperutilisation chronique des tendons, la partie terminale des muscles en forme de cordons qui leur sert d’attache, entraîne une modification de leur structure et provoque des douleurs localisées. On a longtemps considéré que le mécanisme lésionnel principal à l’origine des tendinites était une réaction inflammatoire. Cependant les résultats des recherches de ces dernières années montrent qu’elles résultent plutôt d’un ensemble de modifications.</p>
<p>Selon les théories actuelles, en réponse à un stress aigu (activité inhabituellement intense) ou à un stress chronique (répétition des mêmes mouvements), un processus de cicatrisation incomplet, avorté, se développe et évolue vers une dégénérescence tendineuse. Ces modifications s’accompagnent d’une réaction inflammatoire « non cellulaire » (c’est-à-dire n’impliquant pas de cellules immunitaires). Le terme de tendinopathie rend donc plus justement compte de cet ensemble de modifications que le terme « tendinite ».</p>
<h2>Toutes les tendinopathies ne se valent pas</h2>
<p>Les tendons ne sont pas tous identiques, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2408985/#__sec2title">leur taille et leur forme</a> peuvent varier : certains présentent des sillons peu profonds à leur surface, d’autres ont une structure en feuillets. En règle générale, les tendons extenseurs sont plus aplatis que les tendons fléchisseurs – qui ont tendance à être ronds ou ovales. De la même façon, toutes les tendinopathies ne présentent pas les mêmes altérations. En outre, on sait désormais qu’un tendon affecté n’est pas forcément entièrement pathologique : il peut exister une zone de tendinopathie dans un tendon sain. La compréhension de la pathologie et cette notion d’hétérogénéité au sein du tendon ont permis de proposer des stratégies thérapeutiques adaptées aux différents cas. </p>
<p>L’examen des tendinopathies a aussi mis en lumière ce qui arrive lorsque les tendons sont peu ou pas sollicités durant une longue période (on parle de « décharge prolongée »). Comme pour les os, la non-stimulation fragilise le tendon et le rend plus vulnérable aux contraintes extérieures. En effet, sa trophicité, c’est-à-dire l’ensemble des mécanismes participant à la nutrition et à la physiologie du tendon, est dépendante des stimulations mécaniques appliquées. </p>
<p>En cas de reprise trop rapide de l’entraînement par un sportif, après un arrêt pour blessure ou après l’intersaison par exemple, la tendinite peut survenir. À ce propos, les entraînements excentriques, qui provoquent à la fois une contraction et un étirement (comme le travail fourni par les ischio-jambiers lors d’efforts en descente pendant une randonnée en montagne, par exemple) sont déconseillés, car ils augmentent considérablement le risque de blessure. C’est aussi le cas des étirements prophylactiques avant une activité intense. Les personnes sédentaires sont également concernées, lorsqu’elles se livrent à une activité d’intensité inhabituelle.</p>
<p>Avant de reprendre une activité suite à une tendinopathie isolée, la prise en charge rééducative est donc importante. Et il faut ensuite maintenir un entretien à long terme, afin d’éviter les récidives.</p>
<h2>Comment soigner la tendinopathie ?</h2>
<p>Dans un premier temps, il est essentiel d’éliminer la douleur grâce à des antalgiques, puis de compléter ce traitement par une rééducation physique. Cette dernière peut être associée à un traitement plus « biologique », tel que l’administration d’ondes de choc par un kinésithérapeute (en créant des microlésions dans le tendon, celles-ci stimulent sa cicatrisation) ou l’injection de plasma riche en <a href="https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/corps-humain-plaquette-2812/">plaquettes</a>, qui stimule la régénération. L’objectif est d’obtenir une récupération optimale en terme de douleur et de fonctionnalité, ainsi que de limiter les récidives. </p>
<p>Il est également important de renseigner le patient sur la (longue) durée du traitement, qui peut prendre plusieurs semaines à plusieurs mois, et sur le fait que la régénération de sa lésion sera progressive. Il doit prendre conscience de son importance en tant qu’acteur de sa propre récupération, afin d’éviter une chronicisation de la pathologie.</p>
<p>De nombreux protocoles de réhabilitation, surtout avec des exercices de type excentriques, demandent de réaliser pluriquotidiennement des exercices au domicile. Il est conseillé également de conserver une activité physique régulière pour entretenir la trophicité et la résistance des tendons. Une antalgie optimale est essentielle. Par ailleurs, avant les exercices excentriques ou avant une activité, il peut être intéressant de pratiquer des exercices « isométriques », qui génèrent des contractions musculaires sans mouvement articulaire. Ceux-ci pourraient en effet améliorer l’adhérence au traitement, car ils diminuent la douleur pendant 45 min environ.</p>
<h2>Agir sur les facteurs favorisants</h2>
<p>En plus de la prise en charge de la tendinopathie en elle-même, il faut penser à chercher et corriger les facteurs favorisants tels que les vices biomécaniques. Il peut s’agir d’augmenter la souplesse, car plus un tendon est raide et plus il y a un risque de tendinopathie (en raison de la perte d’amorti), de renforcer les muscles, ou de corriger les troubles de l’axe (c’est-à-dire le fait de ne pas avoir des membres inférieurs tout à fait bien alignés, comme dans le cas de genoux « en X »). Le matériel inadapté doit aussi être identifié et remplacé par des instruments plus ergonomiques : équipement sportif, matériel de bureau, outils de travail…</p>
<p>Un contrôle alimentaire peut aussi être envisagé. En effet, les tendinopathies chroniques de certains patients peuvent résulter d’une inflammation chronique à bas bruit, due à une alimentation inadaptée. Les personnes qui ne consomment pas suffisamment de fruits et de légumes peuvent présenter un stress oxydant trop important, produisant ce type de phénomène inflammatoire. De même, la consommation excessive de protéines est également très néfaste en cas de tendinopathies. Il est important de s’assurer que son régime alimentaire ne contient pas trop d’aliments « pro-inflammatoires » (riche en acides gras saturés, en sucre, et en produits raffinés).</p>
<p>Enfin, la santé bucco-dentaire doit être surveillée. En effet, une mauvaise hygiène ou des problèmes bucco-dentaires tels que gingivite ou parodontite par exemple ont aussi été associés à des tendinopathies et des lésions musculaires ou ostéo-articulaires chroniques. Les mécanismes en jeu sont cependant encore mal connus.</p>
<h2>Comment éviter les tendinopathies ?</h2>
<p>Outre les mouvements répétés, les troubles nutritionnels ou les pathologies liées au manque d’hygiène bucco-dentaire, d’autres facteurs pourraient entraîner des tendinopathies. Certains paramètres métaboliques doivent être surveillés : le taux de sucre dans le sang (glycémie, qui est élevée en cas de diabète), le taux de cholestérol sanguin (l’hypercholestérolémie doit être contrôlée), l’hyperuricémie (taux d’acide urique sanguin, même en l’absence de crise de goutte) ou encore les troubles thyroïdiens. Il faut en outre savoir que certains médicaments (surtout les <a href="https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medecine-corticoide-3187/">corticoïdes</a> et les <a href="https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/antibiotiques/fluoroquinolones">fluoroquinolones</a>) fragilisent les tendons et sont responsables de tendinopathies voire de ruptures tendineuses.</p>
<p>D’autres paramètres connus pour favoriser les tendinopathies ne peuvent être contrôlés. C’est notamment le cas de l’âge (plus on est âgé et plus le risque est important), du sexe (les hommes sont plus à risque que les femmes), de certains facteurs génétiques ou encore du groupe sanguin : le groupe A serait protecteur et O à risque, mais le mécanisme à l’origine de cette protection n’est pas encore bien compris.</p>
<p>En matière de prévention des tendinopathies, il a été démontré que les œstrogènes exerçaient un rôle protecteur, mais que celui-ci disparaît avec la ménopause. Chez les femmes ménopausées et sportives uniquement, un traitement hormonal substitutif permettrait de diminuer le risque de survenue de ces affections. Les semelles amortissantes pourraient aussi être utiles pour diminuer l’incidence des tendinopathies d’Achille (le plus gros des tendons du corps humain). Ce point a été démontré chez les Marines américains. En revanche, malheureusement, aucun exercice n’a fait preuve d’effet protecteur. Bien au contraire, les exercices supposés être préventifs entraîneraient plus de tendinopathies que l’absence de toute intervention…</p>
<p>Il reste encore beaucoup à découvrir sur ces affections plurifactorielles, qui évoluent encore trop souvent vers la chronicité. Leurs traitements, de plus en plus performants, ne soulagent pas encore tous les patients : certains d’entre eux gardent des douleurs rebelles quelle que soit la thérapie proposée. En attendant d’en connaître davantage, il faut donc prendre bien soin de ses tendons, en évitant notamment au maximum de les surcharger…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/119554/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-François Kaux ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les tendinites sont aussi mal comprises qu’elles sont répandues. On sait désormais que l’inflammation n’est pas le principal mécanisme à l’origine de ces douleurs, mais il reste beaucoup à découvrir.Jean-François Kaux, Chargé de cours et chef de service de Médecine Physique, Réadaptation et Traumatologie du Sport du CHU de Liège, Université de LiègeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1127432019-02-28T20:04:50Z2019-02-28T20:04:50ZAvons-nous besoin de huit heures de sommeil minimum ? Cinq experts répondent<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/261509/original/file-20190228-106338-1oiggv3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=3%2C842%2C2584%2C1695&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Un coup de barre pendant la journée ? Vous ne dormez peut-être pas assez…</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/3TRdlKU-3II">Hutomo Abrianto/Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Le mantra « huit heures de travail, huit heures de loisirs, huit heures de repos » dicte le quotidien d’un grand nombre d’entre nous. En effet, si l’on en croit la « sagesse populaire », nous aurions besoin de huit heures de sommeil par nuit. Cependant, certains jurent qu’ils ont besoin de dormir davantage, tandis que d’autres (surtout <a href="https://www.ladepeche.fr/article/2017/11/25/2691909-hommes-celebres-les-veilleurs-et-les-dormeurs.html">des politiciens ou des hommes d’affaires</a>) affirment que <a href="https://www.marianne.net/politique/interview-de-macron-chez-delahousse-n-pas-besoin-de-sommeil-ce-mythe-malsain-pour-la-sante">quatre ou cinq heures leur suffisent</a>.</p>
<p>Les besoins minimum en matière de sommeil sont-ils les mêmes d'un individu à l'autre ? Notre cerveau a-t-il vraiment besoin de huit heures de sommeil par nuit ? </p>
<p>Nous avons demandé à cinq experts ce qu'il en est.</p>
<h2>Cinq experts sur cinq répondent non</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=99&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=99&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=99&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=125&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=125&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/239650/original/file-20181008-72103-1lqs9hb.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=125&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption"></span>
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<p><strong><em>Voici leurs explications :</em></strong></p>
<p><iframe id="tc-infographic-376" class="tc-infographic" height="400px" src="https://cdn.theconversation.com/infographics/376/0b06105b4953f429357390e60945080892a1b699/site/index.html" width="100%" style="border: none" frameborder="0"></iframe></p>
<p><em>Déclarations d'intérêt : Hailey Meaklim a reçu une bourse de recherche du gouvernement australien.</em></p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/peut-on-rattraper-le-sommeil-en-retard-cinq-experts-repondent-102667">Peut-on rattraper le sommeil en retard ? Cinq experts répondent</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<img src="https://counter.theconversation.com/content/112743/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
On entend souvent dire qu’il faut huit heures de sommeil par nuit pour être en forme. Qu’en dit la science ?Alexandra Hansen, Deputy Editor and Chief of Staff, The Conversation AUNZLionel Cavicchioli, Chef de rubrique Santé + Médecine, The Conversation FranceLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1085262018-12-12T22:27:52Z2018-12-12T22:27:52ZFootball : les stratégies pour une récupération optimale<p>Le samedi 22 décembre 2018 a lieu la 19<sup>e</sup> journée du Championnat de France de Ligue 1. Les matches terminés, les joueurs vont bénéficier d’une courte trêve hivernale avant une reprise sur les chapeaux de roue en 2019 avec la coupe de France, la suite du championnat, la coupe de la ligue et la Champions League pour les meilleures équipes. Dans le football moderne, les semaines avec deux matches au programme (championnat, coupe, sélections internationales) sont plus nombreuses que les semaines avec un seul match.</p>
<p>Dans ces conditions, le temps de récupération de trois à quatre jours entre deux matches successifs est certes suffisant pour maintenir le niveau de performance physique des joueurs (nombre de sprints et de courses à haute intensité au cours du match) ; mais le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Effect+of+2+Soccer+Matches+in+a+Week+on+Physical+Performance+and+Injury+Rate">risque de blessure est multiplié par six</a> comparativement à une semaine de compétition avec un seul match.</p>
<p>Le football de haut niveau requiert la réalisation d’actions de haute intensité tels que sprints, courses avec changement de direction, sauts et frappes. La répétition de ces actions au cours des 90 minutes du match génère une fatigue multifactorielle et liée à la déshydratation, à une fatigue mentale, aux dommages musculaires et à la déplétion des stocks de glycogène musculaire (une forme de stockage de l’énergie dans les muscles). Le joueur de football puise en permanence dans ces réserves d’énergie afin de répéter des actions intenses 90 minutes durant. Une alimentation adaptée à l’issue du match et les jours suivants permet de refaire au plus vite les stocks en prévision du prochain match.</p>
<p>Le niveau de fatigue à l’issue d’un match est objectivé par <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23046224">divers marqueurs</a> de performance physique, subjectifs et biochimiques. Il dépend notamment de facteurs extrinsèques (résultat du match, niveau de l’adversaire) et intrinsèques (âge du joueur, position du joueur sur le terrain).</p>
<h2>Des stratégies pour récupérer rapidement</h2>
<p>Lorsque les matches s’enchaînent avec un court délai de récupération, des stratégies adaptées sont requises afin de limiter la fatigue post-match, retrouver au plus vite le niveau de performance et réduire le risque de blessure.</p>
<p>Une enquête réalisée auprès des équipes professionnelles montre que le bain froid et l’alternance chaud/froid (88 % des équipes), la récupération active (81 %), les massages (78 %), les étirements (50 %), les bas de compression (22 %) et l’électrostimulation (contraction du muscle via un courant électrique délivré par des électrodes ; 13 %) font partie des stratégies utilisées dans les vestiaires, avec des protocoles très hétérogènes d’une équipe à l’autre.</p>
<p>Un détour par la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Recovery+in+Soccer+Part+II%E2%80%94Recovery+Strategies">littérature scientifique</a> permet de constater que le sommeil et les stratégies nutritionnelles sont efficaces. Ainsi, proposer un verre de lait chocolaté et un repas ayant un index glycémique élevé à l’issue du match sont efficaces afin de faciliter le stockage de substrats énergétiques et cicatriser les dommages musculaires.</p>
<p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23315753">La réalisation d’un bain froid de 10 minutes</a> dans une eau à 10°C au cours des heures qui suivent la fin d’un match est efficace afin de retrouver au plus vite le niveau de performance et limiter la réponse inflammatoire liée aux dommages musculaires.</p>
<h2>Le sommeil, élément indispensable</h2>
<p>Aujourd’hui, la gestion du sommeil des joueurs de football de haut niveau revêt un enjeu crucial. Les perturbations du sommeil à l’issue d’un match sont fréquentes et liées aux conditions environnementales (lumière intense dans le stade, de l’ordre de 2 000 lux), aux comportements des joueurs (consommation de caféine, utilisation importante des écrans) et surtout au stress et à l’excitation générée par la participation à des matches avec un tel enjeu.</p>
<p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Stress%2C+Sleep+and+Recovery+in+Elite+Soccer+A+Critical+Review+of+the+Literature">Un sommeil de quantité et de qualité insuffisantes</a> ralentit la resynthèse du glycogène musculaire, la cicatrisation des dommages musculaires et la récupération cognitive. Un sommeil perturbé de manière chronique pourrait également être associé à un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28930876">risque accru de blessures</a>.</p>
<p>Des stratégies simples et pratiques existent, dans le contexte particulier du football de haut niveau, afin de favoriser le sommeil. Contrairement aux idées reçues, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=The+Effects+of+Sleep+Extension+on+the+Athletic+Performance+of+Collegiate+Basketball+Players">il est possible de stocker du sommeil</a> en passant 10 heures au lit au cours des nuits qui précèdent une grande compétition, et en prévision d’un sommeil perturbé par les voyages et le stress de la compétition. Il est également important de respecter ses préférences quant aux horaires de coucher et de lever. Encore une fois, contrairement aux idées reçues, les heures de sommeil avant minuit ne comptent pas double ; ce sont les premières heures de la nuit de sommeil, avant ou après minuit, qui sont particulièrement importantes, elles sont principalement constituées de sommeil lent profond et elles assurent une récupération physique.</p>
<p>La lumière est un puissant synchroniseur de l’horloge interne. Ainsi, toutes les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Effects+of+dawn+simulation+on+markers+of+sleep+inertia+and+post-waking+performance+in+humans">stratégies de luminothérapie</a> qui renforcent l’alternance naturelle du jour et de la nuit (simulateur d’aube avant le réveil par exemple) et préviennent la rupture du cycle (comme porter des lunettes qui filtrent les longueurs d’onde courtes avant le coucher) se justifient. Des aliments particuliers tels que le jus de cerise ou les graines de courge présentent l’intérêt de <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Sleep+Hygiene+and+Recovery+Strategies+in+Elite+Soccer+Players">favoriser le sommeil</a>. Les thérapies cognitivo-comportementales comme la méditation ou l’hypnose sont également prometteuses.</p>
<p>Le manque de sommeil ne concerne pas uniquement les joueurs de football professionnel. Les dernières données sur le sommeil de la population interpellent : les Français dorment environ 1h30 de moins qu’il y a 50 ans, soit une bonne nuit de sommeil en moins par semaine. Or, il est aujourd’hui avéré que le manque de sommeil peut avoir des effets délétères sur la santé en augmentant le risque de pathologie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, de prise de poids et d’infection en hiver. Alors, pourquoi ne pas profiter de ces quelques recommandations utiles aux sportifs pour retrouver les bras de Morphée ?</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/108526/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathieu Nédélec ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Comment garantir des performances optimales pour des joueurs de football professionnels qui enchaînent les matchs tous les trois jours ?Mathieu Nédélec, Docteur en sciences du sport, Institut national du sport de l'expertise et de la performance (INSEP)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1026672018-09-04T19:07:15Z2018-09-04T19:07:15ZPeut-on rattraper le sommeil en retard ? Cinq experts répondent<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/234892/original/file-20180904-45175-19xx1uv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=15%2C5%2C3336%2C2150&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Difficile de rattraper le sommeil en retard...</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>C'est vendredi, vous quittez le travail. Après une dure semaine et quelques nuits blanches, vous décidez de vous ranger et de rattraper tout le sommeil que vous avez perdu. Mais est-ce possible ?</p>
<p>Pendant notre sommeil, les souvenirs de notre journée <a href="https://theconversation.com/dormir-pour-apprendre-dormir-pour-oublier-84157">sont consolidés</a> et notre cerveau fait un peu de nettoyage en triant les événements de la journée que nous devons <a href="https://theconversation.com/pendant-que-nous-dormons-notre-cerveau-travaille-46650">garder en mémoire et ceux que nous pouvons oublier</a>. Le sommeil nous fourni également le repos nécessaire au bon <a href="https://blogs.letemps.ch/ann-kato/2016/06/03/le-sommeil-essentiel-pour-lelimination-des-dechets-toxiques-dans-le-cerveau/">fonctionnement de notre corps</a> le jour suivant.</p>
<p>Mais nous ne parvenons pas tous à nous ménager <a href="http://www.slate.fr/story/97527/fondation-nationale-sommeil-heures-dormir">huit heures de sommeil par nuit</a>, et il peut donc arriver que nous ne puissions engranger tous ces bénéfices. Nous avons demandé à cinq experts s'il est possible de rattraper plus tard le sommeil perdu.</p>
<h2>Trois experts sur cinq affirment que oui</h2>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=99&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=99&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=99&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=125&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=125&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/224143/original/file-20180621-137720-17d08jg.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=125&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><strong>Voici leurs réponses détaillées :</strong></p>
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Il nous arrive à tous de rogner sur notre temps de sommeil, en nous disant que nous le rattraperons plus tard. Mais les grasses matinées du week-end compensent-elles les nuits blanches de la semaine ?Lionel Cavicchioli, Chef de rubrique Santé + Médecine, The Conversation FranceLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.