tag:theconversation.com,2011:/us/topics/vitamines-21912/articlesvitamines – The Conversation2024-03-14T14:26:22Ztag:theconversation.com,2011:article/2250372024-03-14T14:26:22Z2024-03-14T14:26:22ZAliments ultra-transformés : la plus grande étude jamais réalisée révèle leurs effets néfastes sur la santé<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/579591/original/file-20240304-24-u7mgqr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C5184%2C3453&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">On estime qu’un décès sur cinq dans le monde est dû à une mauvaise alimentation, et le rôle des aliments ultra-transformés (AUT) a fait l’objet de nombreuses études au cours des dernières années
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/multicolored-cereals-white-bowl-on-blue-1425370253">(Shutterstock)</a></span></figcaption></figure><p>La <a href="https://www.bmj.com/content/384/bmj-2023-077310">plus grande revue</a> des données sur les aliments ultra-transformés, tels que les céréales et les boissons gazeuses, a établi un lien entre ceux-ci et 32 effets néfastes sur la santé.</p>
<p>On estime <a href="https://www.healthdata.org/news-events/newsroom/news-releases/new-study-finds-poor-diet-kills-more-people-globally-tobacco-and">qu’un décès sur cinq</a> dans le monde est dû à une mauvaise alimentation, et le rôle des aliments ultra-transformés (AUT) a fait l’objet de nombreuses études au cours des dernières années</p>
<p><a href="https://cadernos.ensp.fiocruz.br/ojs/index.php/csp/article/view/4445/9058">On a défini les AUT pour la première fois</a> il y a une quinzaine d’années pour aider des chercheurs à étudier l’effet de la transformation des aliments sur la santé. La plus récente revue générale, ou « revue parapluie », a permis d’analyser de nombreuses études portant sur près de 10 millions de personnes afin de rassembler la plupart des données disponibles et d’obtenir une image globale de la manière dont les AUT affectent notre santé.</p>
<p>Les résultats montrent qu’une consommation de grandes quantités d’AUT est associée à des effets nocifs sur la santé et à une mort prématurée due à une série de pathologies, notamment maladies cardiaques, diabète de type 2, obésité et une mauvaise santé mentale.</p>
<p>Les régimes contenant beaucoup d’AUT sont sans conteste néfastes pour la santé, et la nouvelle étude établit des liens avec un large éventail de maladies. Des questions subsistent toutefois quant aux mécanismes par lesquels ces aliments nous affectent.</p>
<p>Les chercheurs ont proposé <a href="https://doi.org/10.1111/nbu.12623">plusieurs mécanismes</a> au fil des ans, dont une mauvaise qualité nutritionnelle. Certains AUT sont riches en graisses, en sucre et en sel, pauvres en fibres et déficients en vitamines essentielles, en minéraux et en antioxydants.</p>
<p>Parmi les autres mécanismes, citons le manque de structure et de texture, ce qui accélère la consommation de la nourriture, augmente le taux de sucre dans le sang et réduit la sensation de satiété. On s’est également intéressés <a href="https://doi.org/10.1038/s41575-024-00893-5">aux additifs alimentaires</a> et autres produits chimiques, ajoutés aux aliments ou issus des emballages ou de l’environnement.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-fibres-alimentaires-nagissent-pas-seulement-sur-le-colon-le-systeme-immunitaire-le-cerveau-et-la-sante-globale-en-beneficient-egalement-221686">Les fibres alimentaires n’agissent pas seulement sur le côlon – le système immunitaire, le cerveau et la santé globale en bénéficient également</a>
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<h2>Qualité inégale des données</h2>
<p>Un aspect intéressant des travaux actuels est le fait que la solidité des résultats varie d’une étude à l’autre et que certaines corrélations sont faibles. C’est probablement en partie attribuable à la vaste gamme d’aliments inclus dans la catégorie des aliments ultra-transformés.</p>
<p>On classe parmi les AUT les aliments qui contiennent des additifs et des produits chimiques et qui sont hautement transformés à l’aide d’ingrédients raffinés et reconstitués, dont certains que les consommateurs ne connaissent pas. La catégorie comprend des produits aussi variés que la crème glacée, les grignotines, le <a href="https://theconversation.com/ultra-processed-foods-bread-may-be-considered-one-but-that-doesnt-mean-its-all-bad-207236">pain de blé entier</a>, les viandes transformées et les tartinades faibles en gras. Ces aliments, contenant toutes sortes d’ingrédients et de nutriments, ont probablement des effets très différents sur notre santé.</p>
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<img alt="Des tranches de pain de blé entier" src="https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/579533/original/file-20240304-20-w8kd5a.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Voici un aliment ultra-transformé.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/healthy-wholemeal-bread-on-wooden-table-547213069">Supitcha McAdam/Shutterstock</a></span>
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<p>Un autre facteur important à considérer est le fait qu’on se base sur des analyses populationnelles, pour lesquelles des milliers de personnes ont enregistré leurs apports alimentaires et leur état de santé. L’analyse tient compte (« ajuste en fonction ») de divers facteurs, tels que l’âge, le sexe et le mode de vie, qui peuvent fausser les chiffres.</p>
<p>Cependant, les résultats ne font que montrer une relation entre ce qu’on mange et la santé. Ils ne fournissent pas de preuves des mécanismes impliqués. Nous devons mener rapidement de nouvelles recherches pour comprendre comment et pourquoi certains aliments sont mauvais pour la santé.</p>
<p>Bien que certaines études directes soient possibles, le fait d’examiner les effets à long terme d’une consommation élevée d’additifs, par exemple, pourrait s’avérer difficile et délicat d’un point de vue éthique. Mais il est possible d’étudier plus en détail les effets à l’aide des données existantes. À mesure que de nouvelles études seront publiées, la quantité de données devrait nous permettre de nous concentrer sur les différents AUT pour reconnaître les meilleurs et les pires.</p>
<p>Compte tenu de l’énorme quantité de données contenues dans cette revue générale, il serait intéressant d’extraire des données plus précises pour aider à identifier les aliments à éviter.</p>
<h2>Approfondir la question</h2>
<p>La catégorie des AUT comprend un large éventail d’aliments dont la teneur en nutriments est très variée. Le pain entier du commerce s’y trouve, tout comme la crème glacée, les beignes et les grignotines frites. Il est fort probable que les AUT n’ont pas tous les mêmes effets sur la santé.</p>
<p>En outre, des études mécanistiques dans lesquelles des personnes sont nourries de manière contrôlée avec certains aliments ou ingrédients, ainsi qu’une analyse statistique plus détaillée des études existantes, devraient nous aider à connaître les AUT à éviter, ceux qui sont sans risque et ceux qui peuvent même être bénéfiques dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée.</p>
<p>Une chose est sûre, ces études devraient nous permettre d’en savoir plus quant aux aliments ultra-transformés qui sont clairement néfastes à la santé. Nous devrions également chercher à comprendre les éléments les plus dangereux des AUT, afin que les fabricants puissent les éliminer, comme cela a été fait pour des ingrédients nocifs tels que les <a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/trans-fat">acides gras trans</a> et certains <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1179/1077352512Z.00000000034">colorants artificiels</a>.</p>
<p>De nombreuses personnes ont recours à de la nourriture commerciale et transformée, et nous devons veiller à ce que ceux-ci puissent être sûrs et nutritifs, en particulier pour les populations pauvres et vulnérables.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/225037/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pete Wilde a reçu des fonds principalement du Biotechnology and Biological Sciences Research Council (Conseil de recherche en biotechnologie et en sciences biologiques) et a bénéficié d'une aide à la recherche en nature de la part de diverses entreprises de l'industrie alimentaire. Il ne reçoit actuellement aucun soutien de l'industrie alimentaire. Il est actuellement membre du conseil consultatif scientifique du programme Healthy Diet Healthy Life financé par l'UE.</span></em></p>Une nouvelle étude d’envergure révèle que les AUT sont impliqués dans de nombreux problèmes de santé, mais ignorons toujours quels aliments sont les principaux coupables.Pete Wilde, Emeritus Fellow, Bioscience, Quadram InstituteLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2185052023-12-07T16:08:56Z2023-12-07T16:08:56ZHuit légumes-feuilles très bénéfiques pour la santé – et pourquoi vous devriez les consommer<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/562224/original/file-20231128-27-acqlr1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C0%2C991%2C666&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le chou frisé a un goût unique qui peut changer quelque peu en fonction de sa variété et de la façon dont il est préparé.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Les légumes-feuilles sont un excellent moyen d’améliorer votre santé, car ils contiennent de nombreux nutriments essentiels, des vitamines, des minéraux et des antioxydants. </p>
<p>En tant que nutritionniste, je vous recommande vivement d’intégrer davantage les variétés de verdure suivantes dans votre régime alimentaire.</p>
<h2>Épinard</h2>
<p>Les épinards sont faciles à trouver tout au long de l’année et regorgent de <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">fer, calcium, potassium et vitamines B6, C et K</a>. Ils constituent également une bonne source d’antioxydants, qui peuvent réduire le risque de plusieurs maladies, y compris les maladies cardiaques et certains cancers.</p>
<p>Il est préférable de les consommer crus, dans une salade, car la cuisson a tendance à détruire les polyphénols et les flavonols naturellement présents dans les feuilles. Certains <a href="https://www.mdpi.com/2076-3921/12/9/1726">polyphénols et flavonoïdes</a> peuvent diminuer le risque de développer divers cancers, des maladies cardiovasculaires, le diabète et des désordres neurodégénératifs, tels que la maladie d’Alzheimer. </p>
<h2>Chou frisé</h2>
<p>Le chou frisé a un goût unique qui peut changer quelque peu en fonction de sa variété et de la façon dont il est préparé. Si vous pouvez en apprécier l’amertume, sachez que le chou frisé regorge de micronutriments importants tels que le calcium, le fer, le magnésium, le phosphore, le potassium, le zinc, le cuivre, le manganèse et le sélénium. Il constitue également une <a href="https://www.mdpi.com/2304-8158/12/3/546">bonne source de vitamines</a>, notamment les vitamines A, B, E, C et K. </p>
<p>Évitez de blanchir ou de faire bouillir le chou frisé, car cela peut réduire la quantité de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878450X20301232">minéraux hydrosolubles, de vitamines et de composés phytochimiques</a> contenus dans les feuilles. Il peut être consommé cru, en salade.</p>
<p>Une tasse de chou frisé non cuit (21 g) ne contient que <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">neuf calories</a>.</p>
<h2>Bette à cardes</h2>
<p>Mon troisième choix est la <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">bette à carde</a>, dont la saveur est légèrement sucrée et qui renferme de bonnes quantités de <a href="https://www.mdpi.com/2076-3417/13/14/8503">vitamines A et C</a>. Même une petite quantité de bettes à carde (environ 175 grammes) peut couvrir vos besoins quotidiens en vitamine K, qui joue un rôle important dans la coagulation du sang et la santé des os. </p>
<p>La bette à carde, qui se décline en plusieurs couleurs, contient également des minéraux essentiels tels que le <a href="https://www.mdpi.com/2076-3417/13/14/8503">fer, le cuivre, le potassium et le calcium</a>.</p>
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<img alt="Feuilles de bette à carde de différentes couleurs" src="https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La bette à carde se décline en plusieurs couleurs.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/raw-colourful-chard-offered-close-on-2284595723">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Feuilles de chou cavalier</h2>
<p>Les feuilles de chou cavalier offrent un excellent apport de <a href="https://www.wsh.nhs.uk/CMS-Documents/Patient-leaflets/EyeTreatmentCentre/6024-1HealthylifestylesuggestionsforpatientswithAgeRelatedMacularDegeneration.pdf">lutéine</a>, importante pour la santé des yeux. Elles regorgent de vitamines A et C et de minéraux tels que le <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">calcium, le fer, le zinc, le cuivre et le sélénium</a>, et constituent une bonne source de fibres. Comme pour les épinards, vous pouvez les consommer tout au long de l’année.</p>
<h2>Roquette</h2>
<p>Si vous avez envie d’un légume-feuille au goût frais, piquant, légèrement amer et poivré, pensez à ajouter de la roquette dans votre assiette. Les gens en consommaient déjà à l’<a href="https://www.britannica.com/video/180202/Arugula-roquette-herb">époque romaine</a> ; c’est d’ailleurs une garniture très appréciée sur les pizzas.</p>
<p>La roquette, aussi connue sous le nom latin d’<em>Eruca sativa</em>, regorge de nitrates, dont des études ont montré qu’ils pouvaient <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/15/17/3721">stimuler les performances sportives</a>. La roquette est également riche en <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines K et C, en calcium et en polyphénols</a>. </p>
<h2>Laitue romaine</h2>
<p>La laitue romaine, croquante et douce au goût, déborde d’<a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">éléments nutritifs</a>. C’est une bonne source de vitamines et de minéraux, notamment de vitamines A, K, C et de folate (une vitamine B particulièrement importante pendant la grossesse). Ces nutriments sont essentiels au maintien d’une meilleure santé générale et au soutien d’un système immunitaire solide.</p>
<p>La laitue romaine, ou « romaine », est également une source de fibres, reconnues pour <a href="https://www.nhs.uk/live-well/eat-well/digestive-health/how-to-get-more-fibre-into-your-diet/#:%7E:text=There%20is%20strong%20evidence%20that,help%20digestion%20and%20prevent%20constipation.">réduire les risques</a> de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète de type 2 et de cancer de l’intestin.</p>
<h2>Cresson</h2>
<p>Si vous souhaitez mettre un peu de piquant dans vos repas et incorporer un légume-feuille au goût prononcé, le cresson est un excellent choix. Non seulement il apporte une touche de saveur, mais il constitue également une riche source de <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines A et C et d’antioxydants</a>. Des recherches suggèrent que le cresson pourrait être un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10086664/">agent thérapeutique pour le cancer de la bouche</a>. </p>
<h2>Pak-choï</h2>
<p>Si vous recherchez un légume-feuille à la saveur douce et à la texture agréable, le pak-choï est tout indiqué. Cette variété de chou blanc chinois peut être utilisée dans les sautés, les soupes, les salades ou simplement poêlée comme plat d’accompagnement. </p>
<p>Il est riche en fibres ainsi qu’en <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines, minéraux et antioxydants</a>. Ce légume-feuille <a href="https://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acsfoodscitech.3c00040#">participe au maintien de</a> la santé des os, du système immunitaire, de la vision, de la santé cardiaque, de la tension artérielle et, éventuellement, à la prévention de certains types de cancer. </p>
<p>Je privilégie une alimentation équilibrée et l’ajout de ces légumes-feuilles m’aide à rester en bonne santé, à améliorer mon système immunitaire et à réduire le risque de diverses maladies chroniques. Ils sont également pauvres en calories, ce qui en fait un bon choix pour ceux qui surveillent leur poids. Savourez-les dans des salades, des frappés aux fruits, des soupes ou en accompagnement de vos plats préférés.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/218505/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Swrajit Sarkar ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Un nutritionniste analyse les bienfaits pour la santé de différentes verdures.Swrajit Sarkar, Senior Lecturer in Nutrition, City, University of LondonLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2076732023-07-28T12:28:25Z2023-07-28T12:28:25ZLes flavanols améliorent la mémoire et la santé cardiaque. Voici les aliments qui en contiennent<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/539097/original/file-20230724-17-tr1w4k.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C2%2C1894%2C1264&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Deux tasses et demie de thé vert contiennent la quantité de flavanols recommandée par jour.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Il existe de nombreuses raisons de consommer une bonne quantité de fruits et de légumes chaque jour. En plus de nous offrir beaucoup des vitamines et des minéraux dont notre corps a besoin, ils contribuent au bon fonctionnement de nos intestins et peuvent même nous aider à conserver un poids santé.</p>
<p>Certains aliments d’origine végétale sont toutefois meilleurs pour la santé que d’autres, grâce aux flavanols qu’ils contiennent.</p>
<p>Ainsi, <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216932120">une étude récente</a> à laquelle j’ai participé a montré que les personnes qui ont une alimentation riche en flavanols ont une meilleure mémoire que celles qui en mangent peu. Une étude antérieure a permis de constater que les personnes qui consomment peu de flavanols présentent <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0002916522002751">un risque plus élevé de maladies cardiaques</a>. Dans l’ensemble, on possède des preuves solides du fait que la consommation d’une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9776652/">quantité adéquate de flavanols</a> a des effets bénéfiques sur la santé.</p>
<p>Cependant, il est important de savoir que les aliments qui en contiennent n’ont pas tous la même quantité de flavanols, ce qui signifie que certains sont meilleurs pour la santé que d’autres.</p>
<h2>Composés végétaux</h2>
<p>Les flavanols sont des composés que l’on trouve dans de nombreuses plantes, notamment les pommes, les baies, les prunes et même des boissons telles que le thé.</p>
<p>Il existe <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20854838/">deux principaux groupes</a> de flavanols, avec de nombreux sous-groupes. Chaque plante contient différentes combinaisons de flavanols. Ces composés ont diverses structures et des effets différents sur l’organisme. Ainsi, les flavanols ne sont pas tous égaux.</p>
<p>À titre d’exemple, une portion de bleuets et une tasse de thé pourraient contenir la même quantité de flavanols, mais il s’agit de différents types, qui n’auront pas les mêmes effets sur la santé.</p>
<p>Pour étudier l’influence des flavanols sur la santé, il est donc important d’utiliser une source qui en contient différents types. Les flavanols extraits du cacao constituent un modèle idéal, car ils renferment <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35080238/">les deux principaux types de flavanols.</a> Cela permet aux chercheurs de calculer quels sont les autres aliments susceptibles d’avoir des effets bénéfiques en fonction de la similitude entre les flavanols qu’ils contiennent et ceux du cacao.</p>
<p>Comme les aliments tels que le cacao, les baies et le thé renferment une combinaison de plusieurs types de flavanols, on ne peut pas encore dire précisément quels composés particuliers sont bénéfiques pour la santé. Mais certaines recherches ont établi un lien entre un flavanol, l’épicatéchine, et <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16418281/">une bonne fonction vasculaire</a>. Le cacao et le thé en contiennent.</p>
<h2>Types et quantités</h2>
<p>Une autre chose qu’il faut savoir, c’est que même si un aliment contient des flavanols, il est possible que ce ne soit qu’en faibles quantités.</p>
<p>Afin de mieux comprendre comment les flavanols influencent la santé, nous avons mis au point, il y a quelques années, un test d’urine qui permet de <a href="https://theconversation.com/a-whole-new-way-of-doing-nutrition-research-148352">mesurer la consommation de flavanols.</a> Ce test est basé sur la façon dont le corps humain traite ces composés et nous indique si une personne a mangé de grandes ou de petites quantités de flavanols ou pas de flavanols du tout.</p>
<p>Grâce à ce test, nous avons pu montrer que les personnes qui consomment beaucoup de flavanols ont <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33087825/">une tension artérielle plus basse</a> et <a href="https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216932120">une meilleure mémoire</a> que celles qui en consomment peu.</p>
<p>Lorsque nous avons mis au point le test d’urine, nous avons étudié comment <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29959422/">les divers types de flavanols et d’aliments</a> en influençaient les résultats. Cela nous a permis d’estimer combien d’aliments riches en flavanols différents une personne devait consommer pour atteindre environ 500 mg de flavanols par jour – ce qui correspond à la quantité utilisée dans les études et dont les bénéfices cliniques ont été démontrés.</p>
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<img alt="Un tableau indiquant le nombre de portions de certains aliments nécessaires pour obtenir 500 mg de flavanols par jour." src="https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=453&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=453&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=453&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=569&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=569&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530346/original/file-20230606-27-qki0ut.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=569&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Nombre de portions d’aliments contenant des flavanols nécessaires pour obtenir 500 mg par jour.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Gunter Kuhnle</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<p>Selon nos recherches, il suffit de deux tasses et demie de thé vert par jour pour obtenir les 500 mg de flavanols recommandés. Un peu moins d’une tasse de millet (grain de sorgho) peut également fournir cette quantité.</p>
<p>Cependant, si l’on souhaite puiser des flavanols à partir d’un seul type de fruit ou de légume, nos recherches montrent qu’il faut en consommer beaucoup. Ainsi, il faut près de 15 tasses de framboises pour avoir 500 mg de flavanols.</p>
<p>La meilleure façon de consommer suffisamment de flavanols est donc de combiner différents fruits et légumes. Par exemple, on peut atteindre les 500 mg par jour en mangeant deux pommes, une portion de pacanes et une grosse portion de fraises, ou une salade composée de millet et de fèves.</p>
<p>Il est important de savoir que si les flavanols utilisés dans de nombreuses études ont été extraits du cacao, le chocolat (même le noir) est malheureusement une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8372115/">très mauvaise source de flavanols</a>, malgré <a href="https://www.lanutrition.fr/le-chocolat-noir-bon-pour-le-cerveau-et-la-memoire">ce qu’affirment certains articles</a>. En effet, les flavanols sont éliminés dans <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18412367/">le processus de transformation</a>.</p>
<p>Bien qu’il nous reste encore beaucoup à apprendre sur les flavanols – notamment pourquoi ils influencent tant d’aspects de notre santé -, il est clair, d’après les recherches dont nous disposons, qu’ils sont bénéfiques à la fois pour la mémoire et la santé cardiaque.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/207673/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Gunter Kuhnle a reçu des fonds de recherche de Mars, Inc, une société engagée dans la recherche sur les flavanols et les activités commerciales liées aux flavanols.</span></em></p>Pas toutes égales: de nombreuses plantes contiennent des flavanols, mais certaines en contiennent plus que d'autres.Gunter Kuhnle, Professor of Nutrition and Food Science, University of ReadingLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1898072022-09-14T18:08:58Z2022-09-14T18:08:58ZŒufs et cholestérol : le mauvais procès<p>Consommé partout dans le monde depuis des millénaires, l’œuf a des qualités nutritionnelles exceptionnelles. Non content d’être riche en protéines, vitamines et oligo-éléments, il est de surcroît peu calorique, facile à préparer et d’une utilisation variée – sans parler du fait qu’il reste un produit bon marché.</p>
<p>Pourtant sa consommation reste encore aujourd’hui relativement limitée comparativement à d’autres produits du règne animal. En moyenne les <a href="https://csa.eu/news/cnpo-oeuf-le-produit-francais-anti-crise/">Français consomment 220 œufs (environ 11kg) par an</a>, contre 84,5kg de viande. Cela s’explique par une mauvaise réputation tenace, née dans les années 1980, où il fut accusé à tort d’augmenter le cholestérol au niveau sanguin…</p>
<p>Il est certes vrai que l’œuf est un aliment riche en cholestérol : pour 100g d’œufs (équivalent à deux œufs), on trouve dans son jaune une teneur de 398mg. Il n’en reste pas moins que des études ont démontré qu’<a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3683816/">il n’augmente pas le cholestérol circulant lorsque nous en faisons une consommation raisonnable</a> et lorsque celui-ci est intégré dans des plats de qualité.</p>
<p>Avant de voir en détail ses qualités, voyons ce qu’il en est de son principal « défaut » : la présence de ce fameux cholestérol.</p>
<h2>La question du cholestérol…</h2>
<p>Le cholestérol provenant de l’alimentation n’est pas un problème en soi… Ce dont il faut se méfier, c’est de notre taux de cholestérol sanguin.</p>
<p>Avoir trop de cholestérol sanguin (hypercholestérolémie) est un des facteurs de <a href="https://theconversation.com/insuffisance-cardiaque-comment-la-prevenir-comment-la-traiter-170822">risques cardiovasculaires</a>, pouvant mener à des morbidités liées aux <a href="https://www.inserm.fr/dossier/atherosclerose/">plaques d’athéromes</a> qui se développent à l’intérieur des vaisseaux sanguins.</p>
<p>L’hypercholestérolémie se mesure selon le terme de cholestérol total, qui inclut les taux de « mauvais » (LDL-c) et de « bon » cholestérol (HDL-c), ainsi qu’un cinquième du taux de triglycérides. Ce taux est habituellement inférieur à 2g/L. Un taux de cholestérol LDL est considéré comme normal lorsqu’il est inférieur à 1,6 g/l. Si le patient présente un ou plusieurs facteurs de risque (par exemple, un homme de plus de 50 ans), cette valeur limite est de 1,3 g/l. Au-delà, des <a href="https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/cholesterol/comprendre-taux-cholesterol-sang.html">mesures thérapeutiques sont prises</a>.</p>
<p>Cela étant posé, pourquoi le cholestérol alimentaire n’est-il finalement pas si important ? Parce que le cholestérol de notre organisme est fabriqué pour 70 % de manière endogène par le foie – 30 % seulement proviennent de l’alimentation. Son excès est éliminé par excrétion biliaire.</p>
<p>Qu’il soit d’origine alimentaire ou endogène, cette molécule est indispensable à la bonne santé de notre organisme. Il sert notamment à la formation :</p>
<ul>
<li><p>de la vitamine D,</p></li>
<li><p>de plusieurs hormones : celles du stress (ex. le cortisol), ovariennes (progestérone, œstradiol), testostérone</p></li>
<li><p>des membranes cellulaires, où il est nécessaire à leur fluidité.</p></li>
</ul>
<p>Cholestérol et triglycérides ne circulent pas librement dans le sang. Ils sont généralement transportés dans des structures appelées « lipoprotéines », qui sont de deux types : HDL (lipoprotéines à haute densité) appelé « bon cholestérol » car il a pour rôle de ramener le cholestérol des organes vers le foie pour y être éliminé, et LDL (lipoprotéines de basse densité) ou « mauvais cholestérol » qui permet, lui, le chemin inverse – du foie vers les organes.</p>
<p>HDL et LDL diffèrent par leur densité et leur taille, qui les rend plus ou moins aptes à transporter de grandes quantités de graisse. Or, si le LDL est indispensable afin d’apporter le cholestérol aux organes, son excès est associé au développement des maladies cardiovasculaires : d’où son surnom.</p>
<p>Il existe un équilibre entre le cholestérol endogène et celui apporté par l’alimentation. En effet, s’il y a une augmentation de la consommation de cholestérol, sa production « locale » aura tendance à diminuer.</p>
<p>Ainsi, le lien réel entre l’augmentation du cholestérol alimentaire et celle du cholestérol sanguin n’a, à ce jour, pas été démontré. De nombreuses études ont mis en évidence que <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6024687/">l’apport de cholestérol alimentaire n’a pas d’influence sur la cholestérolémie des personnes en bonne santé</a>. D’où l’<a href="https://www.economie.gouv.fr/files/directions_services/daj/marches_publics/oeap/gem/nutrition/nutrition.pdf">abandon, en 2015, des recommandations (datant de 1960) qui limitaient à 300mg par jour d’apport en cholestérol alimentaire</a>.</p>
<p>Il n’y a donc plus, à ce jour, de limite de consommation au cholestérol alimentaire. Ainsi, même si un niveau de cholestérol sanguin trop élevé (notamment les LDLs) reste un facteur de risque cardiovasculaire, il faut prendre en compte le fait qu’il est : essentiellement fabriqué par notre organisme, indispensable à son bon fonctionnement et qu’il n’existe à ce jour pas de lien direct entre le cholestérol apporté par l’alimentation et sa présence au niveau sanguin.</p>
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<h2>… Et la question des allergènes</h2>
<p>Ce qui ne veut pas dire, malheureusement, que l’œuf a le champ libre. Son allergie est en effet l’une des plus fréquentes – la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1877032021000749">deuxième après le lait</a>. Elle apparaît majoritairement au cours de l’enfance, entre 0 et 5 ans, et toucherait jusqu’à 2,5 % des enfants.</p>
<p>Il s’agit d’une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3069662/">réaction allergique dite « médiée par les IgE » (Immunoglobuline E)</a> : le système immunitaire va reconnaître les protéines de l’œuf grâce à des anticorps (les IgE) et déclencher l’activation de globules blancs. Ces derniers vont alors produire différentes molécules chimiques entraînant des symptômes comme une urticaire, des manifestations gastro-intestinales, de la toux jusqu’à l’œdème de Quincke. Généralement, ils apparaissent quelques minutes jusqu’à quelques heures après la consommation d’œuf.</p>
<p>Cependant, la majorité des petits avec une allergie aux œufs finissent par <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK538192/">développer une tolérance dans l’enfance et pendant l’adolescence</a>. Il est très rare de développer une allergie à l’œuf à l’âge adulte, bien que <a href="https://clinicalmolecularallergy.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12948-021-00156-7">quelques cas aient déjà été recensés</a>.</p>
<h2>Que nous apporte sa consommation ?</h2>
<p>L’œuf a une grande valeur nutritionnelle, c’est un aliment complet et simple à cuisiner. Que ce soit dans le blanc ou le jaune, il contient de nombreux éléments essentiels à notre organisme. Il est notamment riche en protéines, et peut contenir une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4303863/">bonne quantité d’oméga 3 en fonction des conditions d’élevage des poules</a>.</p>
<p>Si l’on considère un œuf de calibre moyen, soit d’environ 50g, on y retrouve 6,5g de protéines, 5g de lipides et quasiment pas de glucides – soit un aliment peu calorique et riche en protéines.</p>
<p>Suivant les recommandations de l’Anses, nous devons consommer <a href="https://www.anses.fr/fr/content/les-prot%C3%A9ines">environ 50g (selon notre poids) de protéines dont 25g de protéines animales</a>. Ainsi, la consommation d’un seul œuf apporte presque 25 % des apports en protéines animales ; avec deux œufs, nous couvrons 50 % de nos besoins journaliers. <a href="https://hal.inrae.fr/hal-02664522/document">La protéine de l’œuf est d’ailleurs considérée comme la référence</a> par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).</p>
<p>De plus, le jaune est une source importante d’acides aminés (les « briques » qui permettent la fabrication des protéines) – notamment des huit acides aminés dits essentiels car notre organisme est incapable de les synthétiser, et qui doivent être apportés par l’alimentation.</p>
<p>Au niveau des vitamines, manger un œuf permet d’augmenter son apport journalier de manière conséquente, notamment en ce qui concerne la vitamine A. L’œuf est riche en vitamine B12, fondamentale au bon fonctionnement de notre cerveau. Il est également une très bonne source de choline (250 mg/100g d’œuf), qui est un précurseur ou un constituant d’un bon nombre de molécules primordiales au bon fonctionnement de notre organisme.</p>
<p>Il constitue encore une bonne source d’oligo-éléments : la consommation de deux œufs par jour permet de couvrir 20 à 30 % des besoins quotidiens en fer, iode, sélénium et phosphore.</p>
<p>L’œuf contient enfin de la lutéine et la zéaxanthine, des caroténoïdes au pouvoir antioxydant. Ils aident à protéger nos cellules contre les radicaux libres et sont notamment connus pour leurs <a href="https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/aliments/oeufs/les-atouts-sante-de-loeuf">effets protecteurs au niveau des yeux</a>.</p>
<p>La quantité d’antioxydants dans le jaune d’œuf est peut-être moins importante que dans certains légumes colorés, mais leur biodisponibilité est plus élevée. Pour être absorbé, l’antioxydant doit être contenu dans des structures appelées micelles. Dans l’œuf, il y a assez d’acides gras pour en former, ce qui n’est pas forcément le cas dans la salade à laquelle il faut ajouter de la matière grasse pour permettre leur bonne absorption.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Composition du blanc (protéines, eau, vitamines, minéraux) et jaune (protéines, lipides, vitamines, minéraux, antioxydants)" src="https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=352&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=352&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=352&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=442&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=442&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/484819/original/file-20220915-9420-gzuou3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=442&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Composition d’un œuf de poule.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Anouk Charlot, d’après The Golden Egg : Nutritional Value, Bioactivities, and Emerging Benefits for Human Health</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>À quelle fréquence consommer des œufs ?</h2>
<p>Consommer des œufs est donc clairement intéressant pour notre santé… reste à savoir combien nous pouvons en consommer, entre bénéfice et excès potentiellement néfaste.</p>
<p>Depuis les années 1990, la <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/07315724.2016.1152928?journalCode=uacn20">grande majorité des études</a> suggèrent que la <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/11/5/1105">consommation d’un œuf par jour</a> n’a <a href="https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIR.0000000000000743">pas d’impact sur le risque de maladie coronarienne</a> ou d’<a href="https://academic.oup.com/ajcn/article/102/5/1007/4564430">accident vasculaire cérébral</a> <a href="https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/189529">chez les personnes (hommes et femmes) en bonne santé</a></p>
<p>Par précaution, les sujets à risque de développer une pathologie cardiaque, tels que les patients diabétiques et les insuffisants cardiaques, doivent limiter leur consommation d’œufs surtout si leur alimentation reste par ailleurs trop riche en sucres et graisses (ce qui ne devrait pas être le cas…).</p>
<p>Le nombre maximum d’œufs à consommer par jour est dépendant d’un nombre important de paramètres et il n’est pas évident de placer une limite. Une étude suédoise a montré qu’il ne faut pas consommer plus d’un œuf par jour, sept jours sur sept, car cela <a href="https://academic.oup.com/ajcn/article/102/5/1007/4564430">élève le risque d’insuffisance cardiaque chez les hommes</a>. En revanche, une autre étude menée en Grèce a montré qu’une consommation supérieure à 5 œufs/semaine n’augmente pas le risque de dyslipidémie lorsqu’elle est intégrée à une alimentation saine, riche en fibres, pauvre en graisses saturées et sans apport énergétique excessif.</p>
<p>Il est en effet important de dissocier la consommation d’œuf en tant que tel et en association à d’autres aliments au cours du repas. Consommer un œuf le matin accompagné de tranches de bacon, riches en acides gras saturés, de pain blanc riche en sucre, tout en buvant un caté au lait est de toute évidence délétère… Ce mélange de sucres, mauvaises graisses et aliment riche en cholestérol représente le cocktail explosif pour élever le risque cardiovasculaire (prise de poids, triglycérides, inflammation).</p>
<p>À l’inverse, si on reprend l’exemple de la consommation d’œuf au petit déjeuner, mais cette fois avec une tranche de pain complet bio beurrée, une tranche de saumon (riche en oméga-3) et une tisane (sans sucre), on combine cette fois bonnes graisses, apport intéressant en vitamines et protéines et peu de sucre « rapides » qui ferait grimper la glycémie. Consommer un ou deux œufs est alors clairement bénéfique. Deux œufs, trois fois par semaine au petit déjeuner, ou un œuf, cinq ou six fois par semaine, accompagnés de bons aliments (sucre « lent », riche en lipides insaturés) représentent de bonnes habitudes alimentaires.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Avantages (riche en protéines, minéraux, vitamines…) et inconvénients (cholestérol, allergène…) de la consommation d’œufs" src="https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=266&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=266&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=266&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=334&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=334&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482374/original/file-20220901-21-b9yfq6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=334&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Résumé des points forts et faibles de l’œuf.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Anouk Charlot, d’après The Golden Egg : Nutritional Value, Bioactivities, and Emerging Benefits for Human Health</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<h2>Qu’est-ce qu’un œuf de qualité ?</h2>
<p>Tous les œufs n’apportent pas les mêmes bienfaits, du fait des conditions d’élevage des poules qui les ont pondus.</p>
<p>Depuis 2018, il existe le label <a href="https://agriculture.gouv.fr/oeufs-de-france-un-logo-pour-garantir-lorigine-et-la-tracabilite">« œuf de France »</a> et les œufs sont marqués du code de production, avec le numéro 0, 1, 2, 3. « 0 » étant bio, « 1 », pondu par des poules élevées en plein air, « 2 » par des poules en cage (9 poules/m<sup>2</sup>) ; « 3 » par poules en cages (12 poules/m<sup>2</sup>). Pour les œufs bio, les poules sont 4 par m<sup>2</sup>, soit trois fois moins nombreuses que les « 3 »…</p>
<p>La nourriture donnée est également plus qualitative pour les « bio », avec une composition de céréales dont 95 % sont issues de l’agriculture biologique. Les œufs bio sont encore les seuls où on est sûr de ne pas trouver de colorants de synthèse.</p>
<p>Même si des travaux sont encore nécessaires pour démontrer que les conditions d’hébergements (densité, élevage en plein air ou en cage, au sol) et de nourriture (qualité des céréales, vitamines et minéraux) joue sur la qualité nutritionnelle des œufs, il est déjà prouvé que la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6280955/">teneur en Oméga 3 est supérieure chez les œufs bio provenant de poules nourries avec des graines de lin</a>, riches précisément en Oméga 3.</p>
<h2>Quel message retenir ?</h2>
<p>Même s’il n’y a pas de lien fort entre consommation d’aliments riches en cholestérol et risque de maladies cardiovasculaires, on ne peut ignorer qu’en dehors des œufs, la plupart des aliments contribuant au cholestérol dans le régime occidental sont généralement riches en graisses saturées ou consommés avec des aliments riches en graisses saturées combinés à des sucres rapides – ce qui élève le risque de maladies cardiovasculaires. Un régime plus sain (méditerranéen par exemple) sera généralement plus pauvre en cholestérol, avec des <a href="https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIR.0000000000000743">menus typiques en contenant moins de 300 mg/j</a>.</p>
<p>Concernant la consommation des œufs, les personnes en bonne santé peuvent inclure jusqu’à cinq ou six œufs par semaine – avec un maximum de deux par jour.</p>
<p>Les patients atteints de dyslipidémie, en particulier avec un diabète sucré ou à risque d’insuffisance cardiaque, doivent rester prudents avec les aliments riches en cholestérol, dont les œufs, et améliorer leurs habitudes alimentaires. Pour cela, il est essentiel de se faire conseiller par un spécialiste.</p>
<p>Pour les personnes âgées avec un cholestérol sanguin dans la norme, compte tenu de leurs besoins importants en protéines, des avantages nutritionnels et de la commodité de cet aliment, une consommation jusqu’à deux œufs par jour est acceptable (dans le cadre d’un régime alimentaire sain et équilibré).</p>
<p>Vous l’avez compris : consommer un œuf est bon pour la santé… Et c’est également un aliment bon pour notre planète puisque son impact carbone est nettement plus bas que celui de la plupart des autres aliments issus du règne animal tel que la viande de bœuf !</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Le vrai ou faux (cholestérol, valeur nutritionnelle, impact de la vie des poules)" src="https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=326&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=326&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=326&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=410&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=410&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482376/original/file-20220901-4342-c3jas3.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=410&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Un petit quizz ?</span>
<span class="attribution"><span class="source">Anouk Charlot, d’après The Golden Egg : Nutritional Value, Bioactivities, and Emerging Benefits for Human Health</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
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<p><em>Noa Dadoun, externe des hôpitaux universitaires de Strasbourg et titulaire d’un master 1 de recherche en biomédecine, a participé à la rédaction de cet article.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189807/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Anouk Charlot a reçu des financements de l'Université de Strasbourg (Bourse de Thèse). </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Joffrey Zoll ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’œuf traîne depuis les années 1980 une réputation d’épouvantail sur le plan du cholestérol… Réhabilitons cet aliment nutritif et peu calorique ! Quels sont les vrais et faux problèmes de l’œuf ?Joffrey Zoll, MCU-PH en physiologie, faculté de médecine, Université de StrasbourgAnouk Charlot, Doctorante, Université de StrasbourgLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1809292022-04-25T14:13:55Z2022-04-25T14:13:55ZPercer les secrets du sirop d’érable, une molécule à la fois<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/459131/original/file-20220421-23-kzsxte.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C2%2C982%2C663&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">De part sa source naturelle particulière et son procédé de fabrication singulier, le sirop d’érable comprend des molécules bioactives dont les bénéfices dépassent largement le simple agrément de la gâterie sucrée.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>La nature qui nous entoure recèle une quantité phénoménale de molécules aussi variées qu’imperceptibles. Le règne végétal est particulièrement complexe sur le plan chimique. En effet, l’évolution des plantes s’est déroulée sur des centaines de millions d’années et a nécessité que les différentes espèces s’adaptent afin de réagir à divers stress environnementaux et menaces auxquels elles faisaient face. </p>
<p>Au fil de l’évolution, plusieurs espèces ont développé un arsenal de molécules qui leur permettent de s’adapter à l’environnement et à se protéger contre les compétiteurs et prédateurs. Au-delà de leur fonction d’origine, certaines de ces molécules présentent des bénéfices pour la santé des animaux qui les consomment.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-mysteres-du-sirop-derable-tout-est-dans-la-seve-et-les-microbes-180653">Les mystères du sirop d’érable : tout est dans la sève… et les microbes !</a>
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<p>Les progrès accélérés réalisés ces dernières décennies en sciences alimentaires montrent que de nombreuses plantes prodiguent une quantité de bienfaits qui, jusqu’à tout récemment, étaient plutôt méconnus. Mises ensemble, ces découvertes viennent appuyer plus que jamais le fait qu’une alimentation variée et équilibrée offre des bénéfices qui dépassent le simple apport énergétique. Par conséquent, la demande des consommateurs pour des aliments d’origine végétale à plus haute valeur nutritionnelle atteint actuellement des sommets. Cet engouement ne semble non plus pas prêt de s’essouffler.</p>
<p>En revanche, les aliments sucrés tendent à être de plus en plus marginalisés et catégorisés comme exclusivement malsains. Mais, au royaume des sucreries, le sirop d’érable revendique enfin la place qui lui revient ! Ce n’est plus seulement le joyau du patrimoine culinaire canadien ; sa réputation du point de vue nutritionnel s’améliore.</p>
<p>Étant donné sa source naturelle particulière et son procédé de fabrication singulier, le sirop d’érable comprend des molécules bioactives dont les bénéfices dépassent largement le simple agrément de la gâterie sucrée.</p>
<h2>Des bienfaits qui dépassent l’apport énergétique</h2>
<p>Dans l’est du Canada, les mois de mars et avril annoncent le temps des sucres. Des températures plus élevées amènent les érables à convertir leurs réserves énergétiques (stockées sous forme de glucides complexes) en <a href="https://cdnsciencepub.com/doi/10.1139/b03-079">sucres solubles</a> qui se mélangent à l’eau contenue dans l’arbre. En perçant un trou dans le tronc des érables, il devient possible de recueillir la sève aromatisée qui coule de l’intérieur.</p>
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<img alt="Sirop d’érable dans une bouteille en verre sur une table en bois" src="https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=461&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=461&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=461&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=580&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=580&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/459344/original/file-20220422-18-zenfms.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=580&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le sirop d’érable, or liquide canadien, comprend des molécules bioactives dont les bénéfices dépassent largement le simple agrément de la gâterie sucrée.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>La sève obtenue directement des érables est composée approximativement de 98 % d’eau. Environ 40 litres de cette eau d’érable permettent de générer 1 litre de sirop. Lors de ce processus de concentration, les teneurs en sucres et en nutriments augmentent substantiellement. Au fur et à mesure que l’excès d’eau s’évapore par ébullition, la température élevée provoque également une série de réactions chimiques.</p>
<p>Les composants principaux du sirop d’érable sont le saccharose et l’eau. Le glucose et le fructose contribuent également au goût sucré du sirop, mais dans une plus faible mesure. Alors que ces trois glucides simples constituent des sources d’énergie, le sirop d’érable est aussi une excellente source de manganèse et de riboflavine (vitamine B2), ainsi qu’une source non négligeable d’autres <a href="http://www.internationalmaplesyrupinstitute.com/uploads/7/0/9/2/7092109/__nutrition_and_health_benefits_of_pure_maple_syrup.pdf">vitamines et minéraux (zinc, potassium, calcium et magnésium)</a>.</p>
<p>La composition en composés phénoliques (molécules portant un groupement phénol, reconnu pour sa fonction antioxydante) du sirop d’érable est encore plus impressionnante. Depuis le début du XX<sup>e</sup> siècle, les chercheurs y ont découvert plus d’une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0308814621028235">centaine de ces molécules d’origine végétale</a>. Ces composés, dont plusieurs ont des propriétés antioxydantes, contribuent aux caractéristiques organoleptiques (goût, arôme, couleur) du sirop d’érable et sont principalement responsables de l’émergence de son récent statut de superaliment.</p>
<p>Qui plus est, l’un des constituants phénoliques les plus prometteurs (du point de vue de ses activités biologiques) est une molécule retrouvée nulle part ailleurs que dans le plus célèbre produit d’exportation du Canada.</p>
<h2>Une molécule digne de fierté nationale</h2>
<p>Le québécol – nommé d’après la province d’où provient la majorité de la production acéricole mondiale – est un composé polyphénolique (portant plusieurs groupements phénols) qui a été isolé du sirop d’érable pour la première fois en 2011 par l’équipe du <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1756464611000090">professeur Navindra Seeram de l’Université du Rhode Island</a>. Ce composé est si exclusif au sirop d’érable qu’il n’est même pas présent dans la sève d’érable brute ! Les connaissances actuelles suggèrent plutôt qu’il serait le produit de réactions chimiques se produisant lors de la transformation de la sève en sirop.</p>
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<img alt="molécule chimique" src="https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=434&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=434&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=434&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=546&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=546&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/458984/original/file-20220420-14-dway8j.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=546&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Structure du québécol [2,2,3-tris(4-hydroxy-2-méthoxyphényl)propan-1-ol], molécule exclusivement retrouvée dans le sirop d’érable dont on commence à peine à percer les secrets.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Sébastien Cardinal)</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Lors de l’isolation initiale du québécol, il fut démontré que cette molécule avait la capacité d’inhiber la prolifération de cellules spécifiquement associées aux <a href="https://patents.google.com/patent/WO2012167364A1/en">cancers du sein et du côlon dans des tests <em>in vitro</em> (en laboratoire)</a>. Cependant, la quantité isolée du polyphénol étant faible, ces tests ne purent dépasser le stade préliminaire. Ce qu’il faut savoir, c’est que plus de 20 L de sirop d’érable sont nécessaires afin d’isoler moins d’un milligramme de québécol.</p>
<p>Jugeant que ce sirop serait mieux utilisé dans les cuisines que dans les laboratoires, Normand Voyer, professeur au Département de chimie de l’Université Laval, et moi-même avons décidé de nous attaquer à ce problème d’approvisionnement. À cet effet, nous avons publié en 2013, alors que j’étais candidat au doctorat, une voie de synthèse chimique permettant de construire beaucoup plus efficacement, en laboratoire, cette molécule naturelle <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0040403913011878">à partir de précurseurs simples</a>. Ces travaux ayant rendu le québécol beaucoup plus accessible, l’investigation de ses propriétés a pu être poursuivie et approfondi.</p>
<p>Notamment, les groupes des professeurs Normand Voyer et Daniel Grenier de la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval ont publié deux études démontrant les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0968089616309403?via%3Dihub">propriétés anti-inflammatoires de cette molécule</a>. Ces recherches, qui constituaient également une partie de ma thèse, ont également permis de déterminer la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0960894X15303048?via%3Dihub">portion active dans la structure de la molécule</a>.</p>
<h2>Un composé encore d’actualité</h2>
<p>Plus récemment, en 2021, une étude issue d’une collaboration entre le groupe du professeur Daniel Grenier et le mien (aujourd’hui établi à l’UQAR) a démontré que les propriétés anti-inflammatoires du québécol pouvaient être mises à profit dans le contexte particulier de la <a href="https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acsomega.1c03312">parodontite</a>, une infection sévère des gencives. D’autres études devraient également être publiées cette année, dont l’une présentant le québécol comme un éventuel allié dans le traitement d’une pathologie de la peau.</p>
<p>Bien que les activités biologiques obtenues jusqu’à maintenant pour le québécol soient limitées à des tests <em>in vitro</em>, ces résultats encouragent certainement l’approfondissement de ces études à des systèmes plus complexes. Il est également important de souligner que les résultats obtenus pour le moment l’ont été à partir de la molécule pure isolée. Ces études ne proposent donc pas l’utilisation du sirop d’érable pur comme agent médicamenteux contre différentes pathologies. D’une part, étant donnée la quantité qui devrait être ingérée pour avoir la dose de québécol nécessaire, les méfaits d’une ingestion massive de sucre viendraient occulter tout bienfait. D’autre part, il est pour le moment difficile d’établir quelle sera la distribution de la molécule dans le corps humain lorsqu’elle est administrée sous forme orale.</p>
<p>Quoi qu’il en soit, ces découvertes permettent, une fois de plus, de mettre en lumière le caractère unique du sirop d’érable et contribuent à renforcer son statut d’aliment tout à fait singulier. Peut-être contient-il encore d’autres molécules tout aussi prometteuses qui ne demandent qu’à être découvertes ?</p>
<p>Gageons que ce trésor bien de chez nous n’a pas encore révélé tous ses secrets !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/180929/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Le sirop d’érable, en plus d’être un joyau du patrimoine culinaire canadien, est également un agent sucrant présentant une constitution chimique complexe.Sébastien Cardinal, Professeur en chimie organique, Université du Québec à Rimouski (UQAR)Amy McMackin, Candidate MSc Chimie, Université du Québec à Rimouski (UQAR)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1710442021-11-22T21:35:17Z2021-11-22T21:35:17ZSix idées reçues sur le rhume (et comment s’en débarrasser) passées au crible des experts<p><em>Alors que nous retrouvons peu à peu une vie sociale et des échanges proches de ceux précédant le Covid et les confinements qui ont suivi, les rhumes (re)commencent à se faire bien trop courants. Cet été, une vidéo TikTok est même <a href="https://www.tiktok.com/tag/garlicinnose">devenue virale</a> alors qu’elle proposait une technique pour le moins originale pour faire face au nez qui coule : à savoir se mettre de l’ail dans le nez… Un exemple parmi de nombreux autres de prétendus traitements ou remèdes.</em></p>
<p><em>Pour faire la part des choses, nous avons demandé à deux experts d’examiner certaines des croyances les plus répandues sur le rhume.</em></p>
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<p><strong>1. Est-ce que je peux attraper un rhume en « prenant froid » ?</strong></p>
<p>Il n’aura échappé à personne que les rhumes sont plus fréquents en hiver… Comme d’autres infections des voies respiratoires supérieures (du nez, de la gorge et de la trachée), ils sont normalement causés par un virus.</p>
<p>Il y a, peut-être, une part de vérité dans l’idée que le fait d’avoir froid peut favoriser le développement de ces microbes – et donc d’un rhume : les changements de température saisonniers peuvent modifier la paroi de notre gorge et de notre trachée, <a href="http://www.giargianese.it/wp-content/uploads/2018/04/Exposure-to-cold-and-acute-upper-respiratory-tract-infection.pdf">ce qui peut éventuellement</a> faciliter l’infection des cellules locales par les virus.</p>
<p>Cependant, la raison principale pour laquelle nous attrapons plus de rhumes en hiver est bien que nous passons plus de temps à l’intérieur, dans des milieux confinés, au contact d’autres personnes – soit les circonstances et l’environnement parfaits pour se transmettre des virus.</p>
<p><strong>2. Est-ce que mettre de l’ail dans son nez, ça aide ?</strong></p>
<p>Ça a été une grosse tendance sur TikTok récemment : se mettre des gousses d’ail dans le nez pour soi-disant bénéficier de leur vertu décongestionnante… Le fait de placer quelque chose dans ses narines va effectivement bloquer l’écoulement naturel du mucus, mais lorsque l’on enlève l’obstacle, l’écoulement reprend comme simple goutte à goutte ou avec plus de vigueur.</p>
<p>Ce barrage temporaire n’est pas une bonne idée : le mucus aide en effet non seulement à piéger et à éliminer les agents pathogènes, y compris les virus, mais il contient également des anticorps et peut contribuer à <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4752725/">réduire certains traits des virus</a>, comme leur infectiosité et leur transmissibilité. À éviter donc.</p>
<p>De plus, si l’ail contient certains composés anti-inflammatoires notamment, il regorge également de toute une série d’éléments susceptibles d’irriter la peau, le nez, les yeux, etc. Cela pourrait endommager les muqueuses locales très sensibles (et aggraver la congestion), entraîner des saignements ou même se coincer. Cela n’aide donc pas vraiment et peut même être dangereux. Se mettre quelque chose dans le nez n’est, de façon générale, jamais une bonne solution.</p>
<p><strong>3. Les remèdes à base de plantes peuvent-ils avoir un effet préventif ?</strong></p>
<p>Diverses plantes médicinales prétendent prévenir ou accélérer la guérison d’un rhume. Les gens <a href="https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/echinacees-echinacea-angustifolia.html">mentionnent souvent l’échinacée</a>, des plantes de la famille des astéracées qui poussent en Amérique du Nord.</p>
<p>Certains essais ont suggéré un léger effet préventif, mais les <a href="https://www.cochrane.org/CD000530/ARI_echinacea-for-preventing-and-treating-the-common-cold">études de grandes ampleurs</a> ne montrent pas de réduction statistiquement significative des niveaux de maladie.</p>
<p>Le curcuma est également présenté comme un médicament préventif, or il n’existe pas non plus de preuves solides de son efficacité. Ses <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4910474/">potentielles activités antibiotiques sont toujours à l’étude</a>, mais les antibiotiques n’ont aucun effet sur les virus…</p>
<p><strong>4. Est-ce que la vitamine C peut aider ?</strong></p>
<p>Le prix Nobel de Chimie <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9350474/">Linus Pauling</a> avait suggéré, dans les années 1970, que la vitamine C à haute dose pourrait être un traitement efficace pour de nombreuses infections virales.</p>
<p>Mais une <a href="https://www.cochrane.org/">revue Cochrane</a>, un système très robuste dans lequel les chercheurs évaluent les preuves, a révélé que la vitamine C <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23440782/">ne prévenait pas les rhumes</a> mais pouvait par contre en réduire la durée, chez certaines personnes. Les suppléments de vitamine C d’environ 200 mg par jour étant considérés comme peu risqués, certains suggèrent qu’il s’agit d’une stratégie raisonnable pour raccourcir les effets d’un rhume. Attention toutefois aux surdosages, qui n’apportent aucun bénéfice supplémentaire.</p>
<p><strong>5. La vitamine D prévient-elle le rhume ?</strong></p>
<p>La vitamine D est passée du statut de « vitamine du soleil » associée à la santé des os à celui de vitamine associée à la réduction des risques liés aux maladies cardiaques, au diabète et aux virus. On s’est notamment beaucoup intéressé à la vitamine D pour nous aider à lutter contre la grippe et, plus récemment, au Covid-19.</p>
<p><a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/5/1248/htm">Des expériences en laboratoire</a> montrent qu’elle joue un rôle important dans le soutien de l’immunité, ce qui est essentiel pour combattre les virus. Le problème pourrait être que certaines personnes ont un taux de vitamine D insuffisant. Le soleil nous permet de fabriquer notre propre vitamine D, mais l’hiver y est peu propice.</p>
<p>Il est donc probable qu’il soit judicieux de prendre des suppléments de vitamine D, comme le conseille le <a href="https://www.gov.uk/government/publications/vitamin-d-for-vulnerable-groups/vitamin-d-and-clinically-extremely-vulnerable-cev-guidance">gouvernement britannique</a>, pendant l’hiver, afin d’avoir un apport suffisant, ce qui <a href="https://www.bmj.com/content/356/bmj.i6583">peut aider</a> à prévenir les rhumes.</p>
<p><strong>6. Et qu’en est-il des soupes au poulet ?</strong></p>
<p>Remède de grand-mère par excellence, la soupe au poulet est auréolée de nombreux bienfaits contre les rhumes. <a href="https://ebm.bmj.com/content/26/2/57">Comme le miel</a>, elle pourrait avoir certains intérêts dans la gestion des symptômes… Mais il est peu probable qu’elle ait un réel impact pour chasser l’infection.</p>
<p>Des études ont été menées sur son effet sur nos <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0012369215377217">cellules du système immunitaire</a>, mais les résultats sont loin d’être concluants. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut oublier le fameux potage ! L’eau contenue dans la soupe favorise notre hydratation, qui est <a href="https://mrmjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s40248-019-0200-9">souvent un problème</a> lorsque l’on est enrhumé. Et comme la plupart des boissons chaudes, elle peut aussi aider à soulager des sinus douloureux.</p>
<p>Malheureusement, il n’existe donc <strong>pas</strong> de remèdes miracles contre le rhume…</p>
<p>Certaines suggestions peuvent être utiles et ne sont généralement pas nocives, comme prendre suffisamment de vitamines C et D. Mais d’autres ne méritent absolument pas d’être essayées et peuvent être risquées, comme mettre de l’ail dans le nez. La meilleure chose à faire, lorsque nous sommes cloués par un nez qui coule et des yeux rougis, est de prendre du repos, de rester au chaud et de boire beaucoup pour rester hydraté.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/171044/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Duane Mellor a été consultant pour la société Kinerva et est membre de la British Dietetic Association.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>James Brown a précédemment reçu des financements de Seven Seas Ltd (UK).</span></em></p>La « mauvaise » saison revient, avec son cortège de nez qui coulent… et de remèdes pour y échapper. Quel est l’effet réel d’un coup de froid ? Des vitamines ? Deux experts font la part des choses.Duane Mellor, Lead for Evidence-Based Medicine and Nutrition, Aston Medical School, Aston UniversityJames Brown, Associate Professor in Biology and Biomedical Science, Aston UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1657022021-08-11T20:08:46Z2021-08-11T20:08:46ZLes compléments alimentaires ne sont pas sans risque<p>Derrière la popularité des compléments alimentaires il y a, notamment, cette idée qu'ils ne peuvent nous faire que du bien… C’est oublier qu’il y a des dangers potentiels à multiplier les prises de vitamines et autres minéraux. Et les consommateurs n’en sont pas toujours bien avertis.</p>
<p>En effet, à la différence des médicaments, pour voir leur commercialisation autorisée les compléments alimentaires ne sont pas tenus de renseigner sur ce point de façon poussée l’organisme de régulation des médicaments d’Australie, le Therapeutic Goods Administration (TGA).<br>
(<em>ndlr : en France non plus, aucune autorisation de mise sur le marché spécifique n’est exigée, mais ils sont surveillés comme toute denrée alimentaire. Ils font l’objet d’une déclaration à la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. <a href="https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/denrees-alimentaires/article/complements-alimentaires">Les substances chimiques utilisées dans leur fabrication doivent également être sans danger</a>.</em>)</p>
<p>J’ai identifié six façons dont la prise de ces compléments désormais si fréquents pourrait s’avérer nocive. Ces résultats ont été publiés dans la revue spécialisée <a href="https://www.nps.org.au/australian-prescriber/articles/the-safety-of-commonly-used-vitamins-and-minerals">Australian Prescriber</a> .</p>
<h2>Que sont les compléments alimentaires ?</h2>
<p>Ces produits peuvent contenir des extraits de plantes, des vitamines, des minéraux, des acides aminés, des enzymes, des algues, etc. Ils sont destinés à compléter notre régime alimentaire, et <a href="https://www.fda.gov/consumers/consumer-updates/fda-101-dietary-supplements">non à procurer un quelconque effet thérapeutique</a>.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1422386745769963526"}"></div></p>
<p>En Australie, les compléments alimentaires dominent largement l’industrie des médecines dites complémentaires, dont ils font partie. Les ventes de compléments alimentaires ont atteint 4,9 milliards de dollars australiens en 2017, soit un <a href="http://www.cmaustralia.org.au/resources/Documents/Australian%20Complementary%20Medicines%20Industry%20snapshot%202018_English.pdf">doublement en une décennie</a>. Une <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-018-35508-y">étude menée au niveau national en 2018</a> a montré que 63 % des gens y avait régulièrement recours. <br>
(<em>ndlr : même chose en France entre 2006 et 2015, comme l’ont montré les <a href="https://www.anses.fr/fr/content/les-compl%C3%A9ments-alimentaires-n%C3%A9cessit%C3%A9-dune-consommation-%C3%A9clair%C3%A9e">Études individuelles nationales des consommations alimentaires 2 et 3</a>. 29 % des adultes et 19 % des enfants en consomment. Ce marché pèse <a href="https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/bercy-infos-complements-alimentaires-au-quotidien">2 milliards d’Euros par an</a></em>.)</p>
<p>Les compléments alimentaires les plus utilisés sont ceux contenant vitamines et minéraux : vitamine D, vitamine C, vitamine A et calcium ou magnésium. D’après une étude publiée dans le journal Nature, ils sont utilisés par <a href="https://www.nature.com/articles/s41598-018-35508-y">47 % des consommateurs</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/thinking-about-trying-collagen-supplements-for-your-skin-a-healthy-diet-is-better-value-for-money-152240">Thinking about trying collagen supplements for your skin? A healthy diet is better value for money</a>
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<h2>Sur quoi faut-il être vigilant ?</h2>
<p>Beaucoup disent qu’ils n’ont jamais entendu parler de risques concernant les compléments alimentaires. Ce qui n’est pas surprenant, la communication à leur propos met principalement en avant les bénéfices que l’on peut tirer de leur consommation ; les risques potentiels sont peu mentionnés.</p>
<p>La notice d’information est souvent limitée et ne mentionne que rarement les risques d’effets secondaires.
(<em>ndlr : en France, l’étiquetage est tenu d’apporter <a href="https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/denrees-alimentaires/article/complements-alimentaires">certaines informations</a>. Il existe également un dispositif où peuvent être déclarés les effets indésirables observés, <a href="https://www.vidal.fr/infos-pratiques/nutrivigilance-definition-et-modalites-de-declaration-id15147.html">nutriviligance</a>.</em>)</p>
<p>Il existe pourtant des <a href="https://www.nccih.nih.gov/health/vitamins-and-minerals">nuisances</a> <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/proceedings-of-the-nutrition-society/article/one-is-okay-more-is-better-pharmacological-aspects-and-safe-limits-of-nutritional-supplements/01840971F2C3DEC4E11DA59333A5058D">bien connues</a> causées par les <a href="https://academic.oup.com/ajcn/article-abstract/49/2/358/4732772">ingrédients</a> entrant dans la composition des compléments alimentaires. C’est un fait bien établi en pharmacologie, surtout quand ces ingrédients sont consommés à haute dose.</p>
<p>Pour ces raisons, en Australie, la prise à haute dose de certaines vitamines et minéraux est régulée et ne peut être reçue que par un pharmacien ou sur prescription médicale. (_Ndlr : en France, des <a href="https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/dgccrf/securite/produits_alimentaires/Complement_alimentaire/CA_Internet_RS_Nutriments.pdf">recommandations sanitaires</a> sont également disponibles, et indiquent les doses journalières maximales recommandées.)</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1339239439638249473"}"></div></p>
<p>Si les effets secondaires sont les risques potentiels qui viennent en premier à l’esprit, les compléments alimentaires peuvent avoir d’autres conséquences. J’en ai <a href="https://www.nps.org.au/australian-prescriber/articles/the-safety-of-commonly-used-vitamins-and-minerals">identifié six</a>, de différentes natures :</p>
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<li><p><strong>Les effets secondaires indésirables,</strong> qui peuvent découler d’un usage bref comme sur le long terme. Une dose trop importante est souvent en cause, mais pas toujours. Certains compléments sont déconseillés en cas d’allergie, de grossesse, lors de l’allaitement, etc.</p></li>
<li><p><strong>Les interactions médicamenteuses :</strong> les mélanges avec certains traitements peuvent entraîner une toxicité ou diminuer l’efficacité de ces derniers.</p></li>
<li><p><strong>Le coût :</strong> multiplier les compléments n’est pas anodin.</p></li>
<li><p><strong>Le retard de prescription :</strong> les compléments ne sont pas des médicaments. Mais il arrive que leur prise soit considérée comme suffisante face à un problème de santé, retardant ainsi la consultation médicale et la mise en place d’un traitement effectif.</p></li>
<li><p><strong>La fraude et de faux espoirs :</strong> certains compléments peuvent afficher des promesses frauduleuses.</p></li>
<li><p><strong>Les mélanges inappropriés :</strong> à multiplier les médicaments et les compléments alimentaires, on multiplie les risques d’erreur : surdosage accidentel, effets secondaires inopinés, etc.</p></li>
</ul>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1422031780085866497"}"></div></p>
<h2>Toujours surveiller les doses journalières</h2>
<p>Beaucoup de compléments sont pris de façon tout à fait sûre, à des fins médicales. Lors d’une grossesse, les femmes peuvent par exemple se voir prescrire de l’acide folique ou de l’iode. Ils contribuent à traiter des carences en vitamines et minéraux, fer, etc.</p>
<p>La clef d’un usage sûr est la dose. Les doses maximales pour obtenir une bonne efficacité sont connues, mais peuvent ne pas être suivies en cas d’automédication… surtout si les produits ont été achetés sur Internet. Les consommateurs peuvent alors ne pas s’arrêter aux doses considérées comme sûres, se trouver avec des indications peu fiables… ou faire comme bon leur semble.</p>
<p>C’est ainsi que beaucoup négligent le risque de surdosage pour un nutriment donné, principalement la vitamine B6 ou la vitamine A, qui peut se produire si on multiplie les compléments.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/new-vitamin-supplement-study-finds-they-may-do-more-harm-than-good-97246">New vitamin supplement study finds they may do more harm than good</a>
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<p>Quand on cherche à évaluer le bénéfice ou le risque potentiel d’un complément alimentaire, il est important de ne pas se limiter à son ingrédient le plus connu ou principal : il faut déterminer quels sont tous ses composés, à quelle dose ils sont présents afin d’éviter des surdoses si l’on prend d’autres compléments où ils seraient également présents, etc. Les professionnels de santé peuvent assister tout un chacun, expliquer pourquoi il importe de respecter tel ou tel dosage pour des raisons de risques et d’efficacité optimale.<br>
(_Ndlr : En France, pharmaciens et médecins sont capables d’indiquer si la prise de compléments est <a href="https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02951190/document._">déconseillée du fait de l’état de santé de la personne, par exemple en cas d’insuffisance rénale ou hépatique, de risque d’interaction médicamenteuse, etc.</a></p>
<p>Il convient parfois d’aller plus loin que les seules informations indiquées par les fabriquants, qui devraient rendre leurs informations plus accessibles. Si répandus qu’ils le soient désormais, les compléments alimentaires n’ont rien d’anodins.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/165702/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Geraldine Moses ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le marché des compléments alimentaires explose, notamment sur Internet. Or les informations et avertissements ne sont pas toujours suffisants, ce qui n'est pas sans danger pour le consommateur.Geraldine Moses, Adjunct Associate Professor, School of Pharmacy, The University of QueenslandLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1613802021-05-26T14:08:00Z2021-05-26T14:08:00ZSix raisons pour lesquelles les pommes de terre sont bonnes pour la santé<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/402711/original/file-20210525-21-1w3972o.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=35%2C0%2C5955%2C3988&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les pommes de terre ont une mauvaise réputation. Pourtant, bien apprêtées, elles recèlent des bienfaits pour la santé.</span> <span class="attribution"><span class="source">Sergej Cash/ Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>L’« humble » pomme de terre a une mauvaise réputation. Cet aliment de base bon marché autrefois présent dans le régime alimentaire de nombreux pays a été qualifié ces dernières années d’aliment « malsain » à éviter.</p>
<p>Manger trop de n’importe quel type ou groupe d’aliments (comme les glucides) n’est pas « santé », et certaines recherches suggèrent que manger trop de pommes de terre pourrait être associé à une <a href="https://www.bmj.com/content/353/bmj.i2351">pression artérielle plus élevée</a>. Mais c’est généralement la façon dont nous préparons et consommons les pommes de terre (comme les <a href="https://care.diabetesjournals.org/content/39/3/376.long">faire frire</a>) qui a des effets néfastes.</p>
<p>Dans les faits, les pommes de terre contiennent beaucoup de vitamines et autres nutriments importants pour la santé. Voici six raisons pour lesquelles les pommes de terre sont bonnes pour vous.</p>
<h2>1. La vitamine C</h2>
<p>Les gens associent généralement la vitamine C aux oranges et aux agrumes. Mais une source importante de vitamine C dans le régime alimentaire britannique, pendant la majeure partie du 20<sup>e</sup> siècle, provenait en fait des <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/nbu.12057">pommes de terre</a>. En moyenne, une petite pomme de terre (150 g) contient environ <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/nbu.12057">15 % de l’apport quotidien recommandé en vitamine C</a>.</p>
<p>La vitamine C est importante, car elle soutient la fonction immunitaire et contient des antioxidants. Elle joue aussi un rôle essentiel dans la formation du tissu conjonctif, qui aide nos articulations à bien fonctionner et maintient nos dents en place. C’est pourquoi la carence en vitamine C est liée à la chute des dents ou à des maladies comme le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Scorbut">scorbut</a>.</p>
<h2>2. La vitamine B6</h2>
<p>La vitamine B6 est un cofacteur (petite molécule) essentiel à l’organisme. Elle aide plus de 100 enzymes à fonctionner correctement, leur permettant de décomposer les protéines, un processus essentiel au bon fonctionnement des nerfs. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle la B6 est liée à une bonne <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/11/3437">santé mentale</a>.</p>
<p>En général, une petite pomme de terre contient <a href="https://ods.od.nih.gov/factsheets/VitaminB6-HealthProfessional/">environ un quart</a> des <a href="https://www.nutrition.org.uk/attachments/article/234/Nutrition%20Requirements_Revised%20Oct%202016.pdf">apports quotidiens recommandés en vitamine B6</a> pour un adulte.</p>
<h2>3. Le potassium</h2>
<p>La présence de <a href="https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4615-1061-1_18">potassium</a> dans nos cellules est importante pour réguler la signalisation électrique dans les muscles et les nerfs. Ainsi, si le taux de potassium est trop élevé ou trop bas, cela peut empêcher notre <a href="https://jasn.asnjournals.org/content/28/11/3155">cœur de fonctionner</a>.</p>
<p>Les pommes de terre rôties, cuites au four et frites contiennent des niveaux plus élevés de potassium que les pommes de terre bouillies ou en purée. Une pomme de terre en chemise contient environ un tiers des <a href="https://www.nutrition.org.uk/attachments/article/234/Nutrition%20Requirements_Revised%20Oct%202016.pdf">apports quotidiens recommandés</a>. En effet, si l’on fait bouillir des pommes de terre en dés, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18576999/">environ la moitié</a> du potassium s’échappe dans l’eau.</p>
<p>Cependant, pour les personnes souffrant d’une maladie rénale – qui peut limiter la capacité à éliminer l’excès de potassium dans l’organisme – il peut être utile de limiter sa consommation de pommes de terre. Et lorsque l’on fait rôtir ou frire les pommes de terre, il faut faire attention à la quantité d’huile utilisée.</p>
<h2>4. La Choline</h2>
<p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2782876/">La choline</a> est un nutriment essentiel qui se fixe aux graisses pour fabriquer des phospholipides, les éléments constitutifs des parois cellulaires, ainsi que l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui aide à contracter les muscles, à dilater les vaisseaux sanguins et à ralentir le rythme cardiaque. Les pommes de terre contiennent les <a href="https://ods.od.nih.gov/factsheets/Choline-HealthProfessional/">deuxièmes niveaux les plus élevés</a> de choline, après les aliments riches en protéines, comme la viande et le soja.</p>
<p>Il est vital de consommer suffisamment de choline, car elle est indispensable à la bonne santé du cerveau, des nerfs et des muscles. Et de <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/9/8/837/htm">subtiles différences dans nos gènes</a> peuvent faire en sorte que certains d’entre nous ont une carence en choline. Une pomme de terre en chemise contient environ 10 % des besoins quotidiens en choline d’une personne. La choline est particulièrement importante pendant la grossesse, alors que le fœtus en pleine croissance fabrique beaucoup de nouvelles cellules et de nouveaux organes.</p>
<h2>5. la santé du microbiome</h2>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un bol de pommes de terre bouillies avec de l’aneth frais sur le dessus" src="https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=403&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=403&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=403&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=507&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=507&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/401956/original/file-20210520-15-1savvh3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=507&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les amidons cuits des pommes de terre peuvent être bons pour notre microbiome.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/boiled-potato-244893124">Gayvoronskaya_Yana/Shutterstock</a></span>
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<p>La cuisson et le refroidissement des pommes de terre avant de les manger permettent à l’<a href="https://www.nutrition.org.uk/nutritionscience/nutrients-food-and-ingredients/resistant-starch.html">amidon résistant</a> de se former. Cet amidon sain aide notre corps de nombreuses façons, notamment en agissant comme un [prébiotique],(https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fimmu.2019.01381/full) qui est important pour maintenir un microbiome intestinal sain.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/comment-votre-microbiome-controle-votre-vie-120387">Comment votre microbiome contrôle votre vie</a>
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<p>L’amidon résistant <a href="https://www.gutmicrobiotaforhealth.com/fr/pommes-de-terre-et-microbiote-comment-lamidon-vient-au-secours-des-pommes-de-terre/">n’est pas digéré dans la partie supérieure du tractus gastro-intestinal et continue son voyage pour atteindre les micro-organismes présents dans le côlon</a>. Il y est fermenté par les bactéries du colon, produisant des molécules similaires au vinaigre appelées acides gras à chaîne courte (AGCC). Ces acides gras nourrissent nos intestins et les maintiennent en bonne santé.</p>
<p>Les acides gras à chaîne courte peuvent également modifier notre métabolisme dans le bon sens, en contribuant à <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7503625/#:%7E:text=Les%20effets%20de%20l%E2%80%99insuline%20et,laproduction%20et%20la%20r%C3%A9duction%20du%20stockage%20desgraisses">réduire les taux de graisse et de sucre dans le sang</a>. Ces caractéristiques, associées à la forte teneur et à leur faible teneur en graisses, font des pommes de terre bouillies ou cuites à la vapeur des aliments <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23221259/">peu caloriques, riches en nutriments et rassasiants</a>.</p>
<h2>6. Naturellement sans gluten</h2>
<p>Les pommes de terre sont également naturellement sans gluten, ce qui en fait une excellente option pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque ou qui doivent éviter le gluten.</p>
<p>Il en va de même pour les patates douces, dont l’indice glycémique est plus faible – ce qui signifie qu’elles ne provoquent pas de pic de glycémie, ce qui peut aider à contrôler le <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/obr.12791?casa_token=xCF4gJofmuIAAAAA%3AIyNWxyKoDlE0osDAi-j2hgNImJmwjKQbdftZJHBgHl8grTugzA5pKpb_vs5a1OjOHJihGuo-J0v8w44">poids et l’appétit</a>. Cependant, les patates douces sont légèrement plus riches en calories et en glucides que les pommes de terre ordinaires, bien qu’elles contiennent davantage de bêta-carotène (une forme de vitamine A).</p>
<h2>Moins de calories qu'une banane</h2>
<p>Certaines personnes choisissent d’éviter les pommes de terre par crainte de prendre du poids, mais une pomme de terre bouillie typique ne contient qu’environ 130 calories, soit moins de calories qu’une banane de la même taille. Mais il est important de porter attention à la manière d’apprêter les pommes de terre et de les consommer.</p>
<p>L’ébullition ou la cuisson à la vapeur (éventuellement accompagnée d’un refroidissement pour augmenter la quantité d’amidon résistant) est le meilleur moyen de maintenir un faible nombre de calories par gramme. La cuisson au four augmente le nombre de calories par gramme (en raison de la perte d’eau), tout comme la purée avec du beurre ou de la crème. La façon la moins saine de manger des pommes de terre est de les consommer sous forme de frites ou de croustilles, car elles absorbent l’huile comme une éponge.</p>
<p>Vous devez également éviter les <a href="https://www.fsai.ie/faq/green_potatoes.html">pommes de terre vertes</a>, qui produisent une toxine pouvant irriter l’intestin. Cela se produit lorsque la pomme de terre a été entreposée à la clarté. Autrement, pour la plupart des gens, inclure les pommes de terre dans une alimentation saine et variée peut être une bonne idée.</p>
<p>En plus d’être saine, la pomme de terre présente également des avantages environnementaux. Sa production nécessite <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0959652615011993">moins d’eau que celle du riz et génère moins de gaz à effet de serre</a> que celle du riz et du blé. Voilà une autre bonne raison d’inclure les pommes de terre dans votre alimentation.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/161380/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Duane Mellor est affilié à la British Dietetic Association et à l'Association for Nutrition.
</span></em></p>Les pommes de terre contiennent de nombreuses vitamines et nutriments essentiels à une bonne santé.Duane Mellor, Associate Dean Education - Quality Enhancement, College of Health & Life Sciences, Aston UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1552902021-02-15T15:49:16Z2021-02-15T15:49:16ZPour rendre les vaccins contre la Covid plus efficaces, il faut les combiner avec des suppléments de vitamines et de minéraux<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/384267/original/file-20210215-13-wutmok.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C4240%2C2830&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">file w etbc</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Si nous devons compter sur les vaccins pour mettre un terme à la pandémie de Covid-19, nous devons en maximiser les effets. Or, un facteur risque de compromettre leur protection, soit la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Carence_nutritionnelle">carence nutritionnelle</a>, en particulier chez les personnes âgées.</p>
<p>Celles-ci ont des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19897208/">réponses immunitaires plus faibles</a> et sont connues pour répondre moins bien que les jeunes adultes à de nombreux vaccins, y compris <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16213065/">celui contre la grippe saisonnière</a>. Cela est dû en partie à leur fragilité, à laquelle il n’est pas facile de remédier, mais aussi à des carences en vitamines et en minéraux — <a href="https://www.pileje.fr/revue-sante/micronutriments-organisme">appelés micronutriments</a>.</p>
<p>Pour que le système immunitaire puisse combattre une infection ou générer une bonne protection contre une maladie après une vaccination, il a besoin d’une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31963293/">variété de micronutriments</a>. Cela est probablement aussi vrai pour combattre la <a href="https://nutrition.bmj.com/content/bmjnph/3/1/74.full.pdf">Covid-19</a> que pour d’autres maladies. Étant donné que la malnutrition est <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/4/1072">fréquente chez les personnes âgées</a>, augmenter leurs niveaux de vitamines et de minéraux avant de se faire vacciner pourrait être un moyen de renforcer l’efficacité des vaccins Covid-19.</p>
<h2>Renforcer le système immunitaire</h2>
<p>Les vitamines A, B6, B9, B12, C et D et les minéraux zinc, sélénium et fer sont tous nécessaires au bon fonctionnement du système immunitaire.</p>
<p>Il a été démontré que chacun de ces micronutriments — ainsi que la vitamine E — joue de multiples rôles dans le soutien de la fonction immunitaire et la réduction du risque d’infection. <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31963293/">Une recherche</a> a démontré un <a href="https://nutrition.bmj.com/content/bmjnph/3/1/74.full.pdf">lien</a> entre un système immunitaire affaibli et de faibles quantités de nombreux vitamines et minéraux.</p>
<p>Lorsque le système immunitaire n’est pas adéquatement alimenté et qu’il est affaibli, cela peut alors entraîner de mauvaises réponses aux vaccins. Par exemple, une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5946194/">revue de neuf études</a> — portant sur 2 367 personnes — a montré que les personnes déficientes en vitamine D étaient moins bien protégées contre deux souches de grippe après avoir été vaccinées que celles qui avaient des niveaux de vitamine D adéquats.</p>
<p>En revanche, des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7019735/">essais contrôlés randomisés</a> de suppléments de micronutriments (tels que la vitamine B6, la vitamine E, le zinc et le sélénium) chez les personnes âgées <a href="https://nutrition.bmj.com/content/early/2020/05/20/bmjnph-2020-000085">ont montré</a> qu’ils augmentent la capacité du système immunitaire à répondre aux infections. En outre, il semble que pour fonctionner au mieux, le système immunitaire a besoin de vitamines C, D et E ainsi que de zinc et de sélénium en <a href="https://nutrition.bmj.com/content/bmjnph/3/1/74.full.pdf">excès</a>, des quantités qui peuvent généralement être obtenues par le seul biais de l’alimentation. Par exemple, des niveaux de sélénium supérieurs à ceux généralement considérés comme optimaux <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7197590/">ont été associés</a> à un meilleur taux de guérison pour Covid-19.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/383793/original/file-20210211-16-1vv442c.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des modifications du régime alimentaire ou des compléments alimentaires pourraient être utilisés pour améliorer la fonction immunitaire des personnes.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/vegan-health-food-concept-high-fibre-743001070">marilyn barbone/Shutterstock</a></span>
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<p>Des recherches sur des personnes âgées ont également montré que les réactions à la vaccination sont meilleures après que des mesures ont été prises pour améliorer la nutrition. Par exemple, une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23134881/">étude</a> a démontré que les personnes âgées de 65 à 85 ans qui mangeaient cinq portions ou plus de fruits et légumes par jour réagissaient beaucoup plus fortement à un vaccin antipneumococcique que les personnes du même âge qui ne mangeaient que deux portions de fruits et légumes ou moins.</p>
<p>Dans une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9134944/">autre étude</a>, il a été constaté que l’administration quotidienne de suppléments de vitamine E aux personnes de plus de 65 ans augmentait la quantité d’anticorps qu’elles produisaient après avoir été vaccinées contre l’hépatite B et le tétanos. Et chez les personnes déficientes en sélénium, des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15213043/">suppléments quotidiens</a> ont permis d’améliorer certains aspects de leur réponse immunitaire à un vaccin vivant contre la poliomyélite et de réduire l’émergence de souches virales mutantes.</p>
<p>Ce dernier résultat illustre le fait que de nouvelles variantes virales sont <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15337163/">plus susceptibles d’apparaître</a> chez les personnes dont le corps est <a href="https://www.medicalnewstoday.com/articles/324863#what-is-it">« stressé par l’oxydation »</a>. Le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Stress_oxydant">stress oxydatif</a> peut être causé par l’absorption de quantités insuffisantes de nutriments antioxydants, par exemple le sélénium et la vitamine E.</p>
<h2>L’heure des rappels</h2>
<p>Tout cela devient problématique quand on sait à quel point les carences nutritionnelles sont courantes. Dans une <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/4/1072">étude</a> sur la nutrition couvrant sept pays occidentaux, il a été constaté que les personnes de plus de 60 ans présentaient des carences constantes en sélénium, zinc, iode et fer.</p>
<p>Et, bien que ce problème touche de manière disproportionnée les personnes âgées, il ne se limite pas qu’à elles. L’enquête nationale britannique sur l’alimentation et la nutrition de 2019 <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32815493/">a montré</a> « une aggravation soutenue des apports alimentaires et des carences chroniques de plusieurs des nutriments impliqués dans le soutien des fonctions immunitaires normales » dans toutes les tranches d’âge. Parmi les micronutriments qui font défaut, on trouve les vitamines A, B12, C et D et les oligo-éléments zinc, sélénium et fer.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/383791/original/file-20210211-15-jzaxa.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Proposer des compléments en micronutriments pourrait être un moyen peu coûteux de renforcer les effets des vaccins.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/assortment-dietary-nutritional-supplements-isolated-on-784984159">Martin Carlsson/Shutterstock</a></span>
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<p>De telles carences en micronutriments peuvent limiter l’efficacité des vaccins contre la Covid-19. C’est pourquoi <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/british-journal-of-nutrition/article/optimising-covid19-vaccine-efficacy-by-ensuring-nutritional-adequacy/5F25F117DED5141638554BAAFC66E1FF">nous proposons</a> que toutes les personnes à risque d’insuffisance nutritionnelle prennent un complément contenant l’apport quotidien recommandé de nutriments pour activer la fonction immunitaire pendant une période de plusieurs semaines avant et après la vaccination. Les personnes âgées et en sous-poids pourraient en bénéficier, tout comme celles qui suivent un régime alimentaire restreint et certaines communautés ethniques qui pourraient être <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7492581/">menacées de carence en vitamine D</a>.</p>
<p>Il est possible d’acheter un approvisionnement de trois mois de suppléments de multivitamines et de minéraux pour une somme très raisonnable. Dans l’idéal, ces compléments seraient fournis gratuitement par les gouvernements ou les autorités sanitaires à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans. Par rapport au coût moyen de la vaccination par personne, cela représenterait un gain potentiel important pour un investissement modeste.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/155290/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philip C Calder a reçu un financement de recherche de Bayer Consumer Care. Il est conseiller/consultant auprès de BASF AS, DSM, Cargill, Smartfish, Nutrileads, Bayer Consumer Care, et Pfizer (maintenant GSK) Consumer Healthcare. Il a été remboursé pour ses déplacements et/ou ses conférences par Danone, Fresenius Kabi, Baxter, Pfizer (maintenant GSK) Consumer Healthcare, Abbott, Smartfish, Biogredia et la California Walnut Commission. Il est président et membre du conseil d'administration de la branche européenne de l'Institut international des sciences de la vie.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Margaret Rayman ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Fournir des suppléments de multivitamines et de minéraux aux personnes âgées pourrait être un moyen peu coûteux de renforcer la protection des vaccins contre la Covid-19.Margaret Rayman, Professor of Nutritional Medicine, University of SurreyPhilip C Calder, Head of Human Development and Health and Professor of Nutritional Immunology, University of SouthamptonLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1502052020-12-03T20:09:53Z2020-12-03T20:09:53ZAlimentation et prévention de la Covid-19 : ce qu’il faut savoir<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/371771/original/file-20201127-19-1t5ubsj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C12%2C2738%2C1807&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/a-eC_o3TRCU">Unsplash</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>L’épidémie de Covid-19 a fait émerger bon nombre de questions autour de la nutrition.</p>
<p>D’abord, naturellement, avec le confinement et ses répercussions sur notre hygiène de vie et nos habitudes alimentaires.</p>
<p>Ensuite, par les questions légitimes sur les risques de contamination lors de l’achat de produits alimentaires étant passés entre de nombreuses mains.</p>
<p>Enfin, chacun s’est interrogé sur les moyens nutritionnels permettant de prévenir ou combattre l’infection. Quel constat peut-on aujourd’hui en tirer ? Et quelles questions restent sans réponses ?</p>
<h2>Confinement et prise de poids</h2>
<p>Dans une enquête de l’<a href="https://www.darwin-nutrition.fr/actualites/alimentation-francais/">IFOP publiée dans <em>Darwin Nutrition</em></a> et menée auprès de 3 045 Français, la majorité (57 %) des participants disaient avoir pris du poids lors du premier confinement imposé à la population. Or au vu d’une autre enquête conduite sur un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7352682/">millier de Polonais</a>, les personnes obèses en ont davantage souffert. Et de notre côté, le questionnaire du programme <a href="https://www.covidiab.fr/">CoviDIAB</a> auquel ont répondu 5280 personnes diabétiques nous a appris qu’un quart d’entre elles avait pris du poids en mars dernier.</p>
<p>Les <a href="https://etude-nutrinet-sante.fr/upload/Actualites/CP-FB-Twitter-2020-06-10-2.pdf">données de NutriNet-Santé</a>, qui portent sur une cohorte de 37 000 personnes, vont peu ou prou dans le même sens : si 35 % des participants ont pris du poids pendant le premier confinement, 23 % en ont perdu. Le gain pondéral s’explique en partie par une <a href="https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.04.20121855v1">modification des habitudes alimentaires</a>, avec un apport énergétique plus important, une moindre consommation de produits frais (fruits et poisson), le grignotage d’aliments sucrés, gras et salés, et l’augmentation de la consommation d’alcool. Mais il a aussi pour cause une <a href="https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.06.04.20121855v">baisse de l’activité physique</a>, notée chez 53 % des participants, ce qui a pu aggraver les problèmes d’obésité.</p>
<p>Point positif : l’enquête IFOP révèle qu’à l’issue du confinement, <a href="https://www.darwin-nutrition.fr/actualites/alimentation-francais/">plus de la moitié des personnes interrogées</a> (56 %) souhaitaient manger plus sain et équilibré, sans pour autant se soumettre à un régime strict. Et de fait, 20 à 30 % des Français semblent avoir adopté une meilleure hygiène diététique.</p>
<h2>Sécurité alimentaire et Covid-19</h2>
<p>Bien-sûr, l’une des premières préoccupations fut d’abord de limiter le risque de contracter la Covid-19 au travers des aliments et/ou de leurs emballages. Une inquiétude qui reste de mise à la veille du traditionnel repas de Noël et des fêtes de fin d’année. Que sait-on des possibilités de contamination ?</p>
<p>S’ils sont présents sur des <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7091382/">aliments entreposés dans le réfrigérateur</a> à 4 °C, les coronavirus peuvent rester infectieux pendant un laps de temps de 72h. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7091381/">Dans l’eau</a>, ces virus sont capables de survivre jusqu’à 10 jours à 23 °C, et plus d’un an à 4 °C. Et sur des surfaces comme le verre, le métal ou le plastique, ils peuvent rester infectieux <a href="https://www.journalofhospitalinfection.com/article/S0195-6701(20)30046-3/fulltext">pendant 9 jours</a>. Enfin, on sait que le SARS-CoV-2 est inactivé aux <a href="https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/situation-reports/20200221-sitrep-32-covid-19.pdf">températures de cuisson habituelles</a> (70 °C), et qu’il est également très sensible <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7280109/">aux détergents et désinfectants</a> : le sel, le poivre, le vinaigre et le jus de citron n’ont en revanche aucun effet.</p>
<p>Pour l’heure, aucune donnée scientifique ne suggère que le SARS-CoV-2 puisse nous infecter par voie digestive. Mais on ne peut pas totalement exclure la possibilité d’une contamination des voies respiratoires lors de la mastication d’un aliment infecté. Et par principe de précaution, les autorités de santé ont donc émis un certain nombre de recommandations.</p>
<p>Ainsi, l’<a href="https://www.who.int/news-room/q-a-detail/coronavirus-disease-covid-19-food-safety-and-nutrition">OMS</a> et l’<a href="https://www.anses.fr/fr/content/coronavirus-alimentation-courses-nettoyage-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses#:%7E:text=Apr%C3%A8s%20un%20achat%2C%20avant%20de,s%E2%80%99il%20%C3%A9tait%20mal%20rinc%C3%A9.">ANSES</a> recommandent de se laver les mains régulièrement, notamment après avoir fait ses courses, avant de cuisiner et de se mettre à table. Il est également conseillé de rincer les fruits et les légumes à l’eau, de retirer les emballages inutiles, et de nettoyer plus fréquemment le réfrigérateur.</p>
<p>A l’inverse, il est contre-indiqué de désinfecter aliments et emballages avec de l’eau de javel ou un détergent : faute d’un rinçage suffisant, on s’expose alors au <a href="https://www.anses.fr/fr/content/coronavirus-alimentation-courses-nettoyage-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses#:%7E:text=Apr%C3%A8s%20un%20achat%2C%20avant%20de,s%E2%80%99il%20%C3%A9tait%20mal%20rinc%C3%A9.">risque d’intoxication</a>. Enfin, à ces conseils, devraient enfin s’ajouter ceux visant à limiter les risques de toxi-infection alimentaire : il s’agit de veiller aux dates de péremption et aux conditions de conservation des aliments, ou encore à leur température de cuisson. Quid des moyens de renforcer ses défenses contre le SARS-CoV-2 en s’appuyant sur l’alimentation ?</p>
<h2>Le meilleur régime à adopter…</h2>
<p>Beaucoup se sont posé et se posent toujours la question du meilleur régime à adopter pour renforcer ses défenses immunitaires. Or si des études ont bel et bien établi l’existence de liens entre alimentation, nutriments, et immunité, il n’existe pas à ce jour de « régime boosteur de l’immunité ».</p>
<p>À ce sujet, notons que les vitamines jouent un rôle de premier plan dans l’inconscient collectif. On les considère souvent comme l’exemple même de micronutriments aptes à nous prémunir contre la fatigue et les infections. Et les vitamines D, C ou A sont d’ailleurs souvent proposées sous forme de compléments alimentaires. Doit-on pour autant les recommander pour lutter contre la Covid-19 ?</p>
<h2>Vitamine D : la plus médiatisée</h2>
<p>La vitamine D est depuis le début de la pandémie la plus médiatisée de ces micronutriments, et la question de l’intérêt d’une complémentation systématique de la population reste posée.</p>
<p>Cette vitamine a pour <a href="https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/nutrition/sources-alimentaires-des-vitamines-et-mineraux">partie une origine alimentaire</a> et se trouve principalement dans les poissons gras (hareng, saumon, sardine et maquereau) et les laitages enrichis. Mais elle est aussi synthétisée par l’organisme, sous l’influence de l’exposition au soleil.</p>
<p>On sait, par des études épidémiologiques, qu’il existe une relation entre de faibles concentrations plasmatiques en vitamine D et le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32880651/">risque d’infections voire d’hospitalisation pour Covid-19</a>. Cette vitamine s’est aussi révélée avoir un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30400332/">rôle immuno-modulateur</a> lors de recherches menées sur des cultures cellulaires, en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29080635/">facilitant</a> la réponse immunitaire innée. Et chez l’animal, une carence en vitamine D <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1705564/">augmente</a> le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8755567/">risque</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28332200/">d’apparition de maladies</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9430604/">auto-immunes</a>, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30296271/">d’événements</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26381871/">cardiovasculaires</a> ou <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31963293/">d’infections</a>. Reste que chez l’homme, les études sont moins convaincantes.</p>
<p>En pratique, il n’est donc <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30400332/">pas recommandé de complémenter en vitamine D</a> des patients présentant une infection, une maladie auto-immune ou une maladie cardiovasculaire. Mais il n’est pas irrationnel pour un médecin de le proposer à ses patients, en particulier en période hivernale et de confinement, lorsque l’exposition au soleil est réduite et notre synthèse naturelle de vitamine D diminuée.</p>
<h2>Vitamine C : des données à confirmer</h2>
<p>Les effets bénéfiques de la vitamine C sur les infections respiratoires ont longtemps été débattus. Quelques études suggèrent qu’elle pourrait réduire leur survenue, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30069463/">leur durée et leur sévérité</a> en étant ingérée sous forme de compléments alimentaires. Mais ces données n’ont pas été confirmées, et il n’est donc <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23440782/">pas recommandé de supplémenter</a> la population générale pour prévenir ou traiter une infection.</p>
<p>Ceci étant, pour la majorité de la population, les <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7400810/">apports en vitamine C</a> sont <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/PASER-Ra-INCA2.pdf">inférieurs aux recommandations</a>. Et cela justifie de promouvoir la consommation d’aliments qui en renferment <a href="https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/nutrition/sources-alimentaires-des-vitamines-et-mineraux">d’importantes quantités</a> : certains fruits (agrumes, fruits rouges) et légumes (choux, poivron, radis noir) constituent à cet égard des sources d’apports à privilégier.</p>
<h2>Vitamine A : recommandée dans certains cas</h2>
<p>Des compléments de vitamine A peuvent s’avérer bénéfiques chez les enfants. D’abord, en potentialisant l’effet de certains vaccins contre le tétanos et la rougeole, comme semble le montrer une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16020684/">étude</a>. Ensuite, en étant associés à un risque <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16020684/">moindre de morbidités et de mortalité</a> en cas de rougeole, de diarrhées sévères, d’infection par le VIH ou de paludisme.</p>
<p>L’<a href="https://www.who.int/immunization/programmes_systems/interventions/vitamin_A/en/">OMS préconise donc</a> d’en apporter aux enfants âgés de 6 mois à cinq ans, dans les pays où la carence en vitamine A constitue un problème de santé publique. Mais la France ne fait pas partie de ces pays à risque : il n’y a donc pas lieu de donner systématiquement de la vitamine A aux enfants. Et de manière générale il n’y a aucun argument pour la proposer en dehors de situations de carences objectivées, d’autant qu’elle peut se révéler délétère <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9431575/">chez la femme enceinte</a>.</p>
<p>Notons en revanche qu’une <a href="https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/nutrition/sources-alimentaires-des-vitamines-et-mineraux">alimentation équilibrée</a> comporte en principe des aliments riches en caroténoïdes tels que les carottes, épinards ou le potimarron, dont la consommation mérite d’être encouragée dès qu’il s’agit de légumes de saison.</p>
<h2>Quid d’autres micronutriments ?</h2>
<p>D’autres vitamines et oligo-éléments semblent avoir un lien avec l’immunité, en particulier les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32829981/">vitamines B</a>, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31963293/">mais</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17545379/">aussi</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24974096/">le</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20156999/">zinc</a>, le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12433763/">fer</a>, le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14506478/">magnésium</a> et le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25593145/">sélénium</a>. Mais il n’a jamais été démontré que l’apport de ces micronutriments par le biais de compléments réduit le risque infectieux.</p>
<p>Les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30239556/">acides aminés</a>, que l’on trouve dans les viandes, poissons, œufs, produits céréaliers et légumineuses, semblent aussi moduler le système immunitaire via <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17403271/">divers mécanismes</a> lorsqu’ils sont apportés sous forme de compléments protéiques. Par exemple, une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20934757/">étude conduite en 2011</a> a montré qu’une complémentation en acides aminés est associée à un moindre risque d’infections chez les personnes âgées.</p>
<h2>Des aliments pour renforcer l’immunité ?</h2>
<p>D’après des études menées in vitro (sur des cultures cellulaires) et in vivo (sur un organisme vivant) chez l’animal, le poisson, riche en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32653511/">acides gras</a> de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31614433/">la famille oméga-3</a> et en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25593145/">sélénium</a>, aurait des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. À ce titre, il pourrait s’avérer bénéfique dans les infections et dans la réponse aux vaccins. Mais pour l’heure, on ne dispose d’aucune preuve quant à l’impact d’une consommation importante de poisson sur le système immunitaire d’un être humain.</p>
<p>Le lait de vache présente également des propriétés anti-inflammatoires in vitro. Et il semble que les anticorps bovins qu’il renferme, restant actifs après qu’on les ait digérés, puissent <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29483908/">aider à lutter contre certaines infections</a> – notamment les otites et les rhinopharyngites chez l’enfant.</p>
<p>Enfin, il est possible que les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31105482/">fruits et légumes</a> riches en vitamines et en oligo-éléments puissent avoir un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29931038/">effet protecteur</a> contre les infections respiratoires : il fut par exemple décrit une association entre une moindre fréquence d’infections et une consommation importante en fruits et légumes chez les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19552829/">femmes enceintes</a>.</p>
<h2>Gare aux surdosages</h2>
<p>Au bilan, si certains aliments sont potentiellement bénéfiques pour les défenses immunitaires, on ne sait rien de l’intérêt des uns par rapport aux autres en termes quantitatifs. Et de fait, les recommandations nutritionnelles édictées par l’ANSES pour l’ensemble de la population semblent parfaitement adaptées pour profiter au mieux des effets anti-infectieux des aliments.</p>
<p>À l’exception peut-être de la vitamine D, notamment en période hivernale, le recours aux compléments alimentaires ne parait donc pas justifié. De plus, il convient de rappeler que n’étant pas considérés comme des médicaments, ces compléments délivrés sans ordonnance ne sont pas soumis aux mêmes réglementations et exposent ceux qui en usent à des risques d’intoxication et de complications.</p>
<p>Ainsi, la prise quotidienne de 100 000 UI de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21917555/">vitamine D</a>pendant 1 mois (1 µg équivaut à 40 UI) expose à un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25003934/">risque</a> d’<a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21917864/">hypercalcémie</a> et d’insuffisance rénale. De même, une surconsommation de vitamine A (avec plus de 10 000 UI/jour) peut exposer à un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16469975/">risque d’ostéoporose et de fractures</a>, mais aussi de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9431575/">malformations fœtales</a> en <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30909386/">cas de grossesse</a>.</p>
<p>Pareillement, de hautes doses de vitamine C (1 000 mg/jour et plus) semblent être toxiques <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26482865/">chez les sportifs</a>, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29939770/">entraînant</a> une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29939770/">réduction</a>de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31970196/">leurs performances physiques</a>, et des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12631089/">calculs rénaux</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26463139/">chez les personnes</a><a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23381591/">prédisposées</a>. Enfin, la toxicité de deux acides aminés pris en excès a été <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21766052/">rapportée par la littérature</a> : une prise chronique d’arginine accentue la mortalité chez les patients ayant subit un infarctus du myocarde ; une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16702346/">complémentation en méthionine</a>peut exacerber les symptômes des patients schizophrènes, augmenter le risque d’accident cardiovasculaire et entraîner un retard de croissance chez les enfants.</p>
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<p><strong><em>Pour aller plus loin :</em></strong></p>
<p><strong><em>- NUTRIcovid , une application pour mieux se nourrir</em></strong></p>
<p><em>Dans le contexte de la pandémie, l’AP-HP, en partenariat avec PuMS, la <a href="https://www.youtube.com/pumsuniv">chaine santé de l’Université de Paris/AP-HP</a>, ont mis en place <a href="http://www.nutri-covid.fr">NUTRIcovid</a>, un programme national d’information, de prévention et d’accompagnement nutritionnel accessible sur Internet. Les utilisateurs ont accès à une médiathèque mise à jour quotidiennement. Ils peuvent également suivre pendant 10 semaines un programme d’e-coaching fondé sur la notion de « nutrition positive », plutôt que sur des principes de restriction. Des vidéos interactives et en direct sont également proposées avec des scientifiques, des médecins ou des diététiciens de l’AP-HP, de l’Université de Paris et de l’Inserm.</em></p>
<p><em>Pour y participer, inscrivez-vous sur <a href="http://www.nutri-covid.fr">nutri-covid.fr</a>.</em></p>
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<p><em>Cet article a été écrit en partenariat avec le site de la chaîne santé de l’université de Paris <a href="https://pums.fr/">pums.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/150205/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Boris Hansel a reçu des financements de la Fondation AP-HP. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Luc Cynober travaille pour/conseille/détient des parts dans
Citrage SAS
Microéquilibre</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Diana Kadouch et Jérémy Puyraimond-Zemmour ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Quels ont été les effets du confinement sur nos habitudes alimentaires ? Et comment éviter la contamination ? Des vitamines et oligo-éléments sont-ils utiles en prévention ? Tour d’horizon…Boris Hansel, Médecin, Professeur des universités- Praticien hospitalier, Inserm U1148, Faculté de Santé, Université Paris CitéDiana Kadouch, Praticien Hospitalier, Hôpital Bichat, Service de Diabétologie-Nutrition, AP-HP, Chargée de cours au sein du DU de nutrition, Université Paris CitéJérémy Puyraimond-Zemmour, Assistant spécialiste, Service de Diabétologie-Nutrition, Hôpital Bichat, AP-HP, Chargé de cours au sein du DU de nutrition, Université Paris CitéLuc Cynober, Praticien Hospitalier et Chef du Service de Biochimie inter-hospitalier Cochin-Hôtel-Dieu, AP-HP, Université Paris CitéLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1098682019-02-04T22:15:07Z2019-02-04T22:15:07ZAu lieu de prendre des vitamines, dormez et mangez mieux!<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/253980/original/file-20190115-152965-huxs9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Au lieu de prendre des vitamines et autres suppléments nutritionnels afin de vieillir en bonne santé, mangez des légumes, dormez bien et faites de l'exercice.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Près de la moitié des Canadiens prennent <a href="https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2017001/article/14831-eng.htm">régulièrement au moins un supplément nutritionnel </a> comme des vitamines, minéraux, fibres alimentaires, antiacides et huiles de poisson. Plusieurs de ces personnes sont en bonne santé et espèrent améliorer leur bien-être général et prévenir des maladies chroniques.</p>
<p>Des preuves scientifiques indiquent cependant que certains de ses suppléments nutritionnels à forte dose — le bêta carotène, la vitamine E et la vitamine A — n’ont guère de rôle à jouer dans la prévention des maladies chroniques chez les personnes en santé, à moins qu’on ait diagnostiqué une carence spécifique en micronutriments. La recherche indique que ces suppléments peuvent en fait <a href="http://annals.org/aim/fullarticle/1789253/enough-enough-stop-wasting-money-vitamin-mineral-supplements">faire plus de mal que de bien.</a></p>
<p>Comme médecin et expert en santé publique, j’ai participé à plusieurs études et essais cliniques examinant les bienfaits et les risques des micronutriments, comme le sélénium, auprès de diverses population en Amérique du Nord et en Europe.</p>
<p>Dans une étude récente, mes collègues et moi-même n’avons rien trouvé qui prouve que les suppléments de sélénium aident à prévenir les maladies chroniques— dans ce cas-ci le diabète — même dans les régions où il y a relativement peu de sélénium dans les habitudes alimentaires.</p>
<p>Notre étude a utilisé les données provenant d’en essai clinique contôlé randomisé mené au Danemark et a récemment été publié dans <a href="https://doi.org/10.1111/dom.13549">Diabetes, Obesity and Metabolism</a>.</p>
<p>Il y a d’autre part de nombreuses preuves scientifiques démontrant l’efficacité d’autres modifications de mode de vie afin de vieillir en bonne santé et prévenir les graves maladies chroniques. Ceci comprend : améliorer la qualité général de l’alimentation, accroître l’activité physique, ne pas fumer, maintenir de saines habitudes de sommeil et minimiser le stress.</p>
<h2>Les suppléments accroissent le risque de diabète</h2>
<p>Dans un précédant essai clinique contrôlé randomisé mené aux États-Unis, nous avons observé qu’un supplément de sélénium à doses relativement élevés dans les régions où on en trouve en abondance dans les régimes alimentaires (comme aux É.-U.) <a href="http://annals.org/aim/fullarticle/736271/effects-long-term-selenium-supplementation-incidence-type-2-diabetes-randomized">augmentait en fait le risque de diabète de type 2</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=423&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=423&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=423&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=532&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=532&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252194/original/file-20190101-47325-sij5vh.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=532&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Les divers fruits et légumes fournissent plusieurs des nutriments dont nos corps ont besoin pour une santé optimale.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La question a des implications potentielles de santé publique pour plusieurs raisons. D’abord, aux États-Unis et dans plusieurs autres pays occidentaux, l’utilisation d’aliments enrichis de sélénium et de suppléments nutritionnels a nettement augmenté au cours des dernières années. Ceci est dû à la perception selon laquelle le sélénium et autres suppléments antioxydants peuvent potentiellement réduire le risque des maladies chroniques.</p>
<p>Il est essentiel de s’assurer que la supplémentation de sélénium n’aggrave pas la présente incidence élevée de diabète et de maladie cardiovasculaire récemment diagnostiqués.</p>
<p>Deuxièmement, la plupart des recherches précédentes dans ce domaine ont été menées auprès des populations d’Amérique du Nord où l’état de référence du sélénium est substantiellement plus élevé qu’en Europe. L’apport alimentaire de sélénium varie considérablement entre les pays et les régions principalement en raison de la variabilité de la teneur en sélénium des aliments de source végétale (et de ce fait des cultures fourragères) d’une partie du monde à l’autre.</p>
<p>Enfin, des résultats décevants provenant de plusieurs essais cliniques onéreux sur les suppléments antioxydants ont démontré qu’il y avait non <a href="https://doi.org/10.1016/j.jacc.2018.04.020">aucun bienfait pour la santé mais même des risques potentiels</a>.</p>
<h2>Mangez des végétaux, dormez bien, faites de l’exercice</h2>
<p>Tel que rapporté dans un <a href="http://annals.org/aim/fullarticle/1789253/enough-enough-stop-wasting-money-vitamin-mineral-supplements">éditorial publié dans Annals of Internal Medicine</a>, les derniers résultats d’essais clinique sont insuffisants pour conseiller la supplémentation alimentaire dans l’ensemble de la population de personnes en santé. </p>
<p>Le message est simple : la plupart des suppléments ne préviennent pas les maladies chroniques ou la mortalité. Leur usage généralisé n’est pas justifié et on doit s’en abstenir.</p>
<p>Ce message est particulièrement vrai pour la population générale ne manifestant pas nettement de carences en micronutriments, ce qui représente la majorité des consommateurs de suppléments aux É.-U., au Canada et dans d’autres pays.</p>
<p>D’un point de vue de santé publique, on doit financer les politiques, campagnes et interventions qui améliorent les habitudes alimentaires de la population en général et des sous-groupes défavorisés — des interventions qui rehaussent la consommation d’aliments de nature végétale contenant les vitamines et minéraux nécessaires pour une santé optimale.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/109868/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Saverio Stranges ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Au lieu de prendre des vitamines et autres suppléments nutritionnels afin de vieillir en bonne santé, mangez des légumes, dormez bien et faites de l'exercice.Saverio Stranges, Professor & Chair of Epidemiology, Western UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1049842018-11-05T19:57:25Z2018-11-05T19:57:25ZSanté et alimentation : la francophonie, futur laboratoire des nouveaux modèles agroalimentaires ?<p>« Que ton alimentation soit ta première médecine » recommandait <a href="http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-hippoc.htm">Hippocrate</a> 400 ans av. J.-C.. « La diète est le meilleur remède » confirmait le géographe <a href="https://www.herodote.net/Bio/Ibn_Khaldoun-biographie-SWJuIEtoYWxkb3Vu.php">Ibn Khaldoun</a> au XIV<sup>e</sup> siècle. Comme en témoignent ces deux citations, le lien entre alimentation et santé a été établi de longue date. Dans le monde contemporain, on considère que l’alimentation peut-être à l’origine de deux catégories de pathologies : d’une part les maladies infectieuses (ou transmissibles), d’autre part les maladies chroniques.</p>
<h2>Vers une augmentation des infections alimentaires ?</h2>
<p>Les maladies infectieuses d’origine alimentaire sont provoquées par des agents infectieux ou des substances <a href="https://www.edilivre.com/vraies-fausses-informations-alimentaire-montet.html/">présents dans l’alimentation au sens large (incluant les boissons et notamment l’eau)</a> : virus, bactéries, protozoaires, mais aussi des composés chimiques telles que les <a href="https://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/aflatoxins-food">aflatoxines</a>, des toxines produites par certaines moisissures. En France, le dernier incident qui a connu un grand retentissement médiatique est <a href="https://theconversation.com/affaire-lactalis-pour-en-finir-avec-ces-crises-sanitaires-a-repetition-89931">« l’affaire Lactalis »</a>, survenue fin 2017 suite à l’indisposition de nourrissons par du lait contaminé aux <a href="https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/salmonellose">salmonelles</a>.</p>
<p>Selon l’OMS, en 2010, on a recensé 600 millions de cas d’intoxications alimentaires dans le monde et 420 000 décès, dont un <a href="http://www.who.int/foodsafety/publications/foodborne_disease/fergreport/en/">tiers d’enfants de moins de 5 ans</a>. Grâce aux progrès de la médecine et de l’hygiène, les décès par maladies infectieuses sont passés de 16 millions en 2000 à 11 millions en 2016 et de <a href="https://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/estimates/en/index1.html">2,5 millions à 1,7 million pour les causes alimentaires</a>. Cependant, des phénomènes tels que la massification de la production et de la consommation, la globalisation des échanges, la pharmacorésistance, le bioterrorisme ou le refus de la vaccination font craindre une expansion des pathologies infectieuses.</p>
<h2>Le double fardeau des maladies d'origine alimentaire</h2>
<p>Les maladies chroniques d’origine alimentaire se caractérisent par un déséquilibre nutritionnel de déficit ou excédent en composants protéiques, glucidiques ou lipidiques et en micronutriments (métaux, vitamines). La sous-alimentation provoque des pathologies pouvant être mortelles (par exemple les famines) ou des carences souvent irréversibles entravant le développement anatomique, physiologique et psychologique (par exemple le rachitisme dû à un manque de vitamine D).</p>
<p>Les maladies de la suralimentation ont été considérablement amplifiées par l’industrialisation de l’ensemble de la chaîne alimentaire, depuis environ un siècle. Le <a href="http://www.quae.com/fr/r966-le-systeme-alimentaire-mondial.html">modèle agroindustriel</a> a provoqué une pandémie de surpoids dans de nombreux pays du monde. Aux États-Unis, l’obésité est passée de <a href="http://www.oecd.org/health/health-systems/Obesity-Update-2017.pdf">15 % de la population en 1972 à 37 % en 2013</a>. Les pathologies liées à la suralimentation en sucre, corps gras et sel, aux additifs de synthèse et aux résidus agrochimiques sont nombreuses : maladies cardio-vasculaires, cancers, diabète de type 2, etc.</p>
<p>Dans les pays à faible revenu qui sont touchés à la fois par le déficit et l’excédent nutritionnel, on parle de <a href="https://doi.org/10.1017/S1368980018002495">« double fardeau »</a>. Selon les estimations de <em>Development Initiatives</em>, un <em>think tank</em> britannique, plus du tiers de la population mondiale serait atteint directement ou indirectement par des maladies d’origine alimentaire, avec un impact économique <a href="http://globalnutritionreport.org/wp-content/uploads/2017/11/Report_2017-2.pdf">amputant le PIB de 4 à 5 %</a>. Un constat accablant, mais encore peu intégré dans les décisions politiques, entrepreneuriales et citoyennes !</p>
<h2>Dans la francophonie, une situation un peu meilleure que la moyenne</h2>
<p>Avec 11,1 % de la population et 11,7 % de la mortalité mondiale, la francophonie (OIF, 52 pays membres) se situe légèrement au-dessus de la moyenne en 2016 en ce qui concerne l’ensemble des causes (maladies infectieuses, chroniques et blessures). Pour les maladies d’origine alimentaire (MOA), la situation est plus favorable avec 10,2 % de la mortalité mondiale. Ceci s’explique par des occurrences de maladies d’origine alimentaires dans l’OIF inférieures à la moyenne mondiale (43,5 % des causes de mortalité, soit 2,9 millions de décès, contre 50,1 %, soit 28,4 millions).</p>
<p>Dans le monde comme dans les pays de l’OIF, les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de décès, respectivement 63 % et 56 % de la mortalité totale en 2016. On notera l’écart important en faveur des pays de l’OIF : 7 points.</p>
<p>Le second groupe de maladies est représenté par les cancers (en faisant l’hypothèse qu’un cancer sur trois est potentiellement imputable aux maladies d’origine alimentaire), avec un risque accru par la <a href="http://dx.doi.org/10.1136/bmj.k322">consommation d’aliments ultra-transformés</a>. 11 % de la mortalité par maladies d’origine alimentaire sont d’origine cancéreuse dans le monde et 10 % dans les pays de l’OIF.</p>
<p>Les maladies diarrhéiques (respectivement 9 % et 5 %) constituent la troisième cause de mortalité par maladies d’origine alimentaire. Vient ensuite la maladie d’Alzheimer (7 % dans les deux groupes de pays). En effet, un article scientifique récent suggère que cette pathologie <a href="https://doi.org/10.1080/07315724.2016.1161566">peut être influencée par l’alimentation</a>. Enfin, les cinquième et sixième causes sont le diabète (6 % et 5 %) et les déficiences nutritionnelles (2 % et 4 %).</p>
<p>En étudiant la répartition par continent des pays de l’OIF, on constate que le score global de l’OIF résulte de l’hétérogénéité des diètes alimentaires selon les pays et du poids des pays dans la population totale :</p>
<iframe src="https://datawrapper.dwcdn.net/eKc0H/7/" scrolling="no" frameborder="0" allowtransparency="true" width="100%" height="579"></iframe>
<p>Ces chiffres confirment l’ampleur de l’impact négatif sur la santé de l’alimentation industrielle (par le biais des maladies chroniques) ainsi que la gravité persistante des maladies infectieuses et de la sous-nutrition en Afrique.</p>
<h2>Objectifs du développement durable : mettre l’accent sur l’alimentation</h2>
<p>Cette urgence alimentaire est prise en compte dans les <a href="https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/">Objectifs du développement durable 2015-2030 de l’ONU</a> (ODD) : trois des 17 ODD y sont consacrés.</p>
<p>L’objectif 2, <a href="http://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals/goal-2-zero-hunger.html">« Faim “zéro” »</a>, concerne les déficits nutritionnels. L’objectif 3, <a href="https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/health/">« Bonne santé et bien-être »</a>, vise l’ensemble des pathologies, y compris les maladies d’origine alimentaire. Le <a href="https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/water-and-sanitation/">6 concerne quant à lui</a> l’accès à une eau potable et le traitement des eaux usées. Malheureusement, les <a href="https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/billet-de-blog/forum-politique-de-haut-niveau-2018-un-bilan-en-demi">bilans annuels des ODD en 2016, 2017 et 2018 sont décevants</a>. Une approche par grande fonction « nourrir, soigner, éduquer, protéger », dans une vision holistique et systémique, eut été (et reste) sans doute préférable, en termes de lisibilité et d’efficacité.</p>
<h2>Envisager l’aliment dans toutes ses dimensions</h2>
<p>La problématique de l’alimentation devrait être traitée en mobilisant les concepts de <a href="https://www.persee.fr/doc/ecoru_0013-0559_1994_num_224_1_4698_t1_0066_0000_3">« système alimentaire »</a> et <a href="http://www.fao.org/docrep/016/i3004e/i3004e00.htm">« d’alimentation durable »</a>. Cette approche permet d’envisager l’aliment à travers ses différents attributs-consommateur (nutritionnels, organoleptiques, culturels et sociaux), dont tous sont nécessaires à une bonne santé. « Manger, c’est se nourrir, se réjouir et se réunir » nous dit le Dr Jean‑Michel Lecerf de l’Institut Pasteur. Il importe également que l’environnement de l’acte alimentaire soit favorable (style de vie, services publics, infrastructures matérielles, information, formation, conditions économiques).</p>
<p>Cependant l’approche consommateur ne constitue que la moitié de la longue route vers une alimentation durable. Encore faut-il que les produits souhaitables soient élaborés et distribués selon les critères du développement durable (qualité des produits, équité entre acteurs, environnement préservé, économie positive, gouvernance participative). Or, les systèmes alimentaires contemporains les plus présents (agroindustriel et traditionnel) se caractérisent par de lourdes <a href="https://www.alternatives-economiques.fr/externalites-negatives/00079503">externalités négatives</a> en termes de santé publique, d’environnement et d’emploi. Ces impacts délétères sont aggravés par des facteurs écosystémiques (changement climatique) et sociaux (inégalités croissantes, migrations). D’où l’intérêt de l’objectif de <a href="https://www.sfecologie.org/regard/ro6-sept-2018-m-duru-agriculture-et-sante/">« santé unique » proposé par l’agronome Michel Duru</a>, qui intègre l’Homme, l’animal, les plantes, le sol et la nature.</p>
<h2>Concevoir de nouveaux systèmes alimentaires ancrés dans les territoires</h2>
<p>Pour espérer changer la donne, la prospective doit imaginer des scénarios alternatifs d’alimentation durable qui orienteraient la transition des systèmes alimentaires agroindustriels et traditionnels.</p>
<p>Les travaux de recherche menés depuis une vingtaine d’années proposent la mise en place de <a href="https://classiques-garnier.com/systemes-alimentaires.html">« systèmes alimentaires territorialisés »</a> (SAT) satisfaisant aux critères du développement durable. Ces SAT sont fondés sur des innovations de rupture. Les innovations techniques se nomment <a href="http://agriculture.gouv.fr/quest-ce-que-lagro-ecologie">agro-écologie</a>, <a href="https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/leco-conception-des-produits">éco-conception</a> artisanale, industrielle et logistique. Les innovations organisationnelles ont de leur côté pour mots-clés diminution d’échelle, proximité, mutualisation des ressources, réseaux d’acteurs. Les innovations institutionnelles, enfin, prennent la forme d’une gouvernance territoriale par les parties prenantes et de politiques alimentaires offensives et décloisonnées.</p>
<p>La francophonie, du fait de la diversité de ses écosystèmes et de son patrimoine linguistique et culturel commun, pourrait constituer un laboratoire pertinent pour expérimenter puis généraliser des systèmes alimentaires territorialisés. Le cadre spatial en serait l’échelon infra-étatique (régions ou provinces) et le cadre géopolitique, celui d’un <a href="http://www.ipemed.coop/fr/publications-r17/ipemed-palimpsestes-c47/n%C2%B012-pour-une-securite-et-une-souverainete-alimentaires-durables-et-partagees-a2935.html">partenariat international de co-développement durable</a>.</p>
<hr>
<p><em>Ce texte s’inscrit dans une série d’articles autour de la thématique <a href="https://www.colloqueannuel.auf.org//">« Santé publique »</a>, sujet du colloque de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) qui se tient les 6 et 7 novembre, à Bruxelles avec plus de cent cinquante acteurs francophones : établissements universitaires, représentants gouvernementaux, représentants des agences nationales, experts des politiques de santé publique dans le monde francophone.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/104984/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Louis Rastoin est conseiller scientifique d'Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen)</span></em></p>Les maladies d’origine alimentaire touchent plus du tiers de la population mondiale. Si les pays de la Francophonie sont un peu en déca du taux de mortalité moyen, leur situation reste préoccupante.Jean-Louis Rastoin, Professeur honoraire en économie et gestion des entreprises, Montpellier SupAgroLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/765422017-05-08T20:08:07Z2017-05-08T20:08:07ZLes micro-algues pourront-elles sauver la planète ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/166486/original/file-20170424-24654-1qlfqb.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Culture en photobioréacteurs.</span> <span class="attribution"><span class="source">Gérard Tremblin</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Discrètes, parce que microscopiques par rapport aux algues que l’on observe facilement à l’œil nu sur les côtes rocheuses, les micro-algues peuvent former ce que l’on appelle des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Efflorescence_algale">efflorescences</a> – ou « bloom », en langue anglaise. De quoi s’agit-il ? Le phénomène concerne plus particulièrement les espèces vivant en milieu aquatique. Lorsque l’une d’elles trouve dans son milieu naturel des conditions très favorables, elle se multiplie de façon exponentielle, jusqu’à éliminer les autres. On le perçoit aisément en observant la surface de l’étendue d’eau, qu’il s’agisse de l’océan, de la mer ou d’un lac : elle change de couleur, passant du bleu au jaune orangé ou au rouge, selon l’espèce en question.</p>
<p>De ces observations est née l’idée de reproduire le phénomène en milieu confiné, tout en le contrôlant. Dans un premier temps, on a ainsi cherché à produire des micro-algues « fourrages », qui servent à nourrir des mollusques – plus précisément, leurs juvéniles, autrement dit les jeunes. Telle est notamment la démarche adoptée dans des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89closerie">écloseries</a> de la côte Atlantique française, où l’on cultive des espèces naturellement présentes dans le milieu naturel. Mais dans des régions plus ensoleillées et plus chaudes, et parfois depuis de nombreuses années, on produit (en bassins ou en photobioréacteurs) des espèces d’intérêt économique pour le secteur agroalimentaire ou médical. Entre autres, parce que ces espèces fabriquent des pigments aux propriétés <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Antioxydant">antioxydantes</a>.</p>
<p>La demande récente en acides gras <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Om%C3%A9ga-3">oméga-3</a>, acides gras polyinsaturés dont on vante depuis quelques années les mérites pour la santé, pourrait encourager ces cultures. Ces oméga-3 sont en effet pour l’essentiel tirés de poissons gras vivant en eau froide et aujourd’hui menacés de sur-pêche. Or, on sait depuis longtemps que certaines micro-algues sont capables d’en synthétiser. Il suffit donc d’en maîtriser la culture pour qu’elles deviennent une source renouvelable d’omégas-3. C’est chose faite dans les Pays de la Loire, où une diatomée – <em>Odontella aurita</em> – est cultivée en bassins ouverts et commercialisée depuis plusieurs années comme complément alimentaire riche en Omégas-3 et en silice. Mais l’intérêt des micro-algues n’est pas qu’alimentaire…</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/166347/original/file-20170423-12629-2zny0y.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Culture de microalgues.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Cliché fourni par l’auteur</span></span>
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</figure>
<p>En remplaçant les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Combustible_fossile">énergies fossiles</a> habituelles (pétrole, charbon) par des micro-algues cultivées de manière intensive, on pourrait en effet disposer d’une nouvelle source d’énergie renouvelable. Et dans un avenir proche, l’huile que l’on peut extraire de ces végétaux particuliers serait ainsi à même de résoudre les problèmes d’approvisionnement en carburant au niveau mondial. Soulignons qu’à l’origine, le moteur inventé par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_Diesel">Rudolf Diesel</a> fonctionnait avec de l’huile végétale : ce sont les pétroliers qui ont imposé le gazole dérivé du pétrole. Or sur des véhicules à moteur diesel un peu anciens, on peut facilement utiliser toutes sortes d’huiles en guise de carburant. Alors pourquoi pas une huile tirée des micro-algues ?</p>
<p>Aux États-Unis, il y a quelques années, un collègue responsable comme je l’ai été d’un laboratoire de recherche sur les micro-algues faisait fonctionner son véhicule avec l’huile produite par ses étudiants. Mais en France, c’est… interdit ! Bien que propriétaire d’un véhicule du même type, je ne me suis pas risqué à tenter l’expérience…</p>
<p>Ajoutons pour conclure que 30 à 40 % du dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère est depuis toujours naturellement fixé par l’énorme biomasse que constitue le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Phytoplancton">phytoplancton</a> marin, c’est-à-dire les microalgues marines. Ce n’est somme toute pas très étonnant. Comme tous les végétaux, les algues utilisent le dioxyde de carbone lors de la photosynthèse pour fabriquer leur propre matière (et accessoirement libérer de l’oxygène). Qui plus est, les océans représentent 70 % de la surface du globe. Enfin, le phytoplancton y est généralement présent sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur depuis la surface. Quoiqu’il en soit, les microalgues participent ainsi depuis les millénaires à limiter l’effet de serre sur notre planète.</p>
<p>Sources de nutriments bénéfiques à notre santé, puits de dioxyde de carbone et sources d’oxygène, sources potentielles d’énergie renouvelable qui pourrait être utile tant aux moyens de transport terrestres (biocarburant) qu’aériens (biokérosène), ces végétaux particuliers ne sont pas encore suffisamment cultivés de façon intensive. C’est du moins mon opinion. Car si ces cultures s’accéléraient, elles permettraient sinon de sauver la planète, du moins d’éviter qu’elle ne se détériore davantage. Pour le bien-être de nos enfants, de nos petits enfants et des générations futures…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/76542/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Gérard Tremblin a reçu des financements de l'Europe. Membre de la société Phycologique de France (SPF) et de l'Association des diatomistes de langue française (ADLAF)</span></em></p>Puits de carbone, sources d’oxygène, mais aussi potentielles sources d’énergie renouvelable… Les micro-algues ont de nombreux mérites et pourraient nous aider à préserver la planète.Gérard Tremblin, Professeur de biologie végétale émérite, Le Mans UniversitéLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/700182016-12-08T05:40:00Z2016-12-08T05:40:00ZFaut-il prendre des médicaments quand on est grippé ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/149106/original/image-20161207-18039-1p6uzk5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Parmi les symptômes de la grippe : fièvre, toux, maux de gorge, frissons, fatigue, douleurs musculaires.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/foshydog/3208368220/in/photolist-5TvJ6s-bwgfpg-a9nNvu-EWWNY-iwmHG-h4SiMG-7A6Btc-feye7Y-apT4oA-9qjYPA-2pGeWz-cSNUb1-8MpRMt-73iVFq-6ELs9b-7jrKEE-4uWf8v-6Sjru9-CRxnT-4jCxaW-7MUNRf-4Y1TJd-6UsX1z-djLMf5-7RBHh-eUGvsJ-dURocE-nyCZ3-2rUf3m-8GzwWs-7mdESu-9YSsLS-6uQnPt-31b9b3-MTH1S-ou7Vci-bd3vY2-4JwKsz-esWu72-2mubQF-7WVGbU-iczKg-6r9Vzt-8V1sBe-gMtRW-dLGGpE-bhavGa-5BCVxM-8BHWhG-6ibC4p">Allan Foster/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span></figcaption></figure><p><em>Notre auteur, professeur de pharmacie, exerce à l’hôpital public. Dans son livre <a href="https://www.tallandier.com/livre-9791021020856.htm">« Les médicaments en 100 questions »</a> (Editions Tallandier), dont l’article ci-dessous est extrait, il se penche sur les bénéfices et les risques des médicaments disponibles contre la grippe.</em></p>
<hr>
<p>Quand on est grippé, faut-il prendre <a href="https://theconversation.com/fr/topics/medicaments-21224">des médicaments</a> ? Cette question amène plusieurs réponses rapides : pas sûr que ce soit utile ; en tout cas pas d’antibiotiques ; le « grog » est une option mais… ce n’est pas un médicament ! Cependant, le sujet mérite de s’y pencher plus longuement.</p>
<p>La grippe est une <a href="https://theconversation.com/connaissez-vos-microbes-sur-le-bout-des-doigts-virus-bacterie-parasite-57157">infection virale</a> causée par un virus influenza A ou B. Les symptômes, non spécifiques à cette maladie, sont bien connus : fièvre, toux, maux de gorge, frissons, fatigue, douleurs musculaires. Ils durent entre trois et sept jours, parfois un peu plus. Il peut y avoir quelques complications : pneumonie, otite ou bronchite. La sévérité est variable : d’inapparente, à une défaillance pouvant conduire en réanimation.</p>
<p>Le bilan annuel est souvent voisin de plusieurs milliers de décès, en règle générale, de personnes âgées, voire très âgées. Au printemps 2015, Santé publique France relevait près de 30 000 passages aux urgences pour grippe, dont 47 % chez les 65 ans et plus ; 3 133 hospitalisations ; 1 558 cas graves admis en soins intensifs. On a dénombré un excédent de 18 300 décès, toutes causes confondues, pendant cette épidémie, concernant pour 90 % des sujets âgés de plus de 65 ans (décès liés à la grippe et à d’autres facteurs hivernaux).</p>
<h2>La vaccination, prise en charge pour de nombreux Français</h2>
<p>Le traitement de la grippe est d’abord préventif : <a href="http://www.atoute.org/n/article162.html">c’est la vaccination</a>, parfaitement bien tolérée. Elle est prise en charge à 100 % pour 10 millions de Français : personnes âgées de 65 ans et plus, femmes enceintes, personnes atteintes de certaines pathologies chroniques, personnes obèses présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40, entourage des nourrissons de moins de 6 mois fragiles, professionnels de santé en contact régulier avec des sujets à risque de grippe grave.</p>
<p>Au-delà de la vaccination, la <a href="https://theconversation.com/si-vous-voulez-echapper-a-la-grippe-cette-annee-relax-55491">prévention</a>, c’est aussi l’hygiène : se laver les mains, plusieurs fois par jour, même en dehors de la toilette ou des repas, permet de casser la chaîne de transmission des virus. Quand on ne dispose pas de lavabo, le gel hydroalcoolique dont on peut glisser un flacon dans sa poche est très efficace.</p>
<p>Que faire une fois qu’on est grippé ? Il existe trois ou quatre médicaments présentés comme antiviraux dans l’infection grippale. Les plus anciens, l’amantadine et la rimantadine, <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25415374">sont parfaitement inactifs</a>, selon l’étude réalisée en 2014 par la collaboration Cochrane (organisation internationale indépendante regroupant les données scientifiquement validées). Deux plus récents, l’oseltamivir (Tamiflu) et le zanamivir (Relenza), sont – un peu – plus actifs contre les virus grippaux A et B. Le Tamiflu réduit d’un peu plus de seize heures le délai de survenue du premier symptôme – sur un total de sept jours, rappelons-le – sans avoir d’effet ni sur les hospitalisations, ni sur les complications graves. Pour observer une diminution du risque de pneumonie chez un seul malade, il faudrait en traiter cent. Ce médicament ne réduit pas le risque de survenue de surinfection bronchique et ses effets indésirables ne sont pas négligeables.</p>
<h2>Réserver ces médicaments aux sujets à haut risque</h2>
<p>Quant aux propriétés curatives de ces antiviraux, <a href="http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0060348">elles ne sont pas plus spectaculaires</a> : soulagement des symptômes pendant moins d’un jour par rapport au placebo (18 heures pour la fièvre), et en termes d’arrêts d’activité, c’est entre un et quatre jours de gagnés. Comment, alors, expliquer que les agences sanitaires acceptent que ce type de médicament soit proposé pour prévenir la grippe à virus influenza ou même traiter cette infection ? Il faudrait vraiment réserver ces médicaments antiviraux peu efficaces à des sujets à haut risque, âgés et insuffisants respiratoires, cardiaques ou immunodéprimés.</p>
<p>Avant de conclure, quelques précisions. Les <a href="https://theconversation.com/lhomeopathie-est-elle-fiable-66242">spécialités homéopathiques</a> Gelsemium 4CH, Arsenicum album, Phosphorus ou Oscillococcinum n’ont strictement aucun intérêt. Oscillococcinum, par exemple, préparation parfaitement improbable, est faite selon le fabricant à partir d’autolysat de foie et de cœur de canard de Barbarie. La dilution de cet autolysat des milliards de milliards de milliards de fois défie les lois de la chimie. Bientôt centenaire, Oscillococcinum a vu le jour dans les années qui ont suivi l’hécatombe de la grippe espagnole de 1918-1919. Son inventeur Joseph Roy avait cru voir, au microscope, un microbe qu’il baptisa oscillocoque, qui n’a jamais été retrouvé après lui… Inutile d’ajouter que cette préparation n’a autre efficacité que son effet placebo.</p>
<p>La vitamine C ne présente pas davantage d’intérêt en cas de grippe, ni le saule – même s’il contient un peu d’acide salicylique, ni la matricaire – même si cette camomille renferme du chamazulène réputé anti-inflammatoire, ni la myrtille, dont les baies sont cependant délicieuses !</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=923&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=923&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=923&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1160&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1160&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/137915/original/image-20160915-30600-1a5af2q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1160&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Couverture du livre, paru le 15 septembre 2016.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Tallandier</span></span>
</figcaption>
</figure><img src="https://counter.theconversation.com/content/70018/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>François Chast ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L'épidémie de grippe est annoncée en Ile-de-France et en Bretagne. Quand les symptômes sont là, les médicaments n'ont qu'une efficacité limitée. Le grog est encore le meilleur remède.François Chast, Professeur de pharmacie, Université Paris CitéLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/628452016-07-22T04:46:24Z2016-07-22T04:46:24ZDes Nobel contre Greenpeace : la dernière polémique OGM décryptée<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/131391/original/image-20160721-32600-gu1rz8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le riz doré, une céréale génétiquement modifiée qui vise à réduire les carences en vitamine A. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/ricephotos/9404577635/in/album-72157626241604366/">IRRI/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span></figcaption></figure><p>Quelle mouche a bien pu piquer une centaine de prix Nobel pour qu’ils s’en prennent si violemment à Greenpeace ?</p>
<p>Dans une <a href="http://supportprecisionagriculture.org/nobel-laureate-gmo-letter_rjr.html">lettre</a> publiée début juillet sur le <a href="http://supportprecisionagriculture.org/">site</a> « Support GMOs and Golden Rice », les prestigieux signataires accusent en effet l’ONG de contribuer à la mortalité indirecte de centaines de milliers d’individus dans le monde en s’opposant aux cultures OGM, et tout particulièrement au « riz doré », cette céréale OGM enrichi en vitamine A :</p>
<blockquote>
<p>« Nous appelons Greenpeace à cesser sa campagne contre le riz doré […]. Combien de pauvres gens dans le monde doivent mourir avant que nous considérions cela comme un “crime contre l’humanité” ? »</p>
</blockquote>
<h2>Un engagement surprenant</h2>
<p>Pour les signataires de la lettre, aucun élément scientifique ni aucune étude solide ne pourrait corroborer l’hypothèse de la dangerosité des OGM pour la santé humaine ou l’environnement.</p>
<p>Si certains acteurs médiatiques se sont contentés de reprendre sans nuance le communiqué, d’autres ont mené l’enquête pour essayer de <a href="http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/07/04/criminel-greenpeace_4962972_3244.html">comprendre les raisons</a> de cette prise de position pour le moins surprenante des prix Nobel, mais également pour <a href="http://www.liberation.fr/planete/2016/07/01/greenpeace-repond-a-l-appel-des-prix-nobel-pro-ogm_1463183">expliciter les tenants et les aboutissants</a> de cette stratégie de dénonciation.</p>
<p>Il est vrai qu’on s’attendrait plutôt à voir la communauté des Nobel saluer l’action de Greenpeace en faveur de l’environnement, de la biodiversité, voire de la défense des <a href="https://www.powerfoule.org/campaigns/panamapapers/lanceurs-d-alerte/prot%C3%A9geons-nos-lanceurs-dalerte">lanceurs d’alertes</a> issus, entre autres, de la communauté scientifique.</p>
<p>Quels sont les mécanismes déployés pour arriver à convaincre plus d’une centaine d’éminents spécialistes de s’engager dans cette campagne contre l’ONG ?</p>
<p>Derrière cette mobilisation, apparaît en outre une stratégie très nette de promotion des OGM et des nouvelles techniques de « biotechnologies végétales », notamment les fameux <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/24/crispr-cas9-revolution-genetique-licornes-embryon_n_9052064.html">« ciseaux à ADN » CRISPR-Cas9</a>.</p>
<p>Quels sont les acteurs à la manœuvre ? Quels objectifs poursuivent-ils dans cette promotion du <a href="http://www.lesechos.fr/20/02/2002/LesEchos/18598-142-ECH_le-riz-dore--une-veritable-innovation--.htm">« riz doré »</a> ?</p>
<h2>Argument d’autorité…</h2>
<p>De prime abord, on peut être surpris par le nombre important de <a href="http://supportprecisionagriculture.org/view-signatures_rjr.html">signataires</a> de cette lettre, et tout autant par les disciplines de ces chercheurs.</p>
<p>Si l’on retrouve une grande majorité de récipiendaires en chimie ou en médecine, qui pourraient légitimement attester de l’innocuité des OGM, il est plus surprenant de voir des prix Nobel de physique, d’économie ou encore de paix et de littérature parmi les signataires.</p>
<p>Il s’agit là d’une stratégie bien classique d’argument d’autorité : peu importe que le signataire d’une pétition soit spécialiste de la discipline ou du sujet, seul compte son « aura ».</p>
<p>Ici, le nombre de prix Nobel signataires confère cette aura et joue comme argument d’autorité, quand bien même il est peu probable qu’un chercheur en physique soit spécialiste de questions de biodiversité ou de génétique des plantes.</p>
<h2>…et argument moral</h2>
<p>La subtilité de la lettre réside dans le fait qu’un certain nombre d’arguments présentés n’appuient pas les enjeux scientifiques sanitaires ou environnementaux, mais bien une question d’ordre moral.</p>
<p>Le point fort de la rhétorique déployée par les auteurs consiste à désigner positivement les OGM comme des techniques « d’agriculture de précision », à même de sauver des centaines de milliers de personnes souffrant de carences en vitamine A.</p>
<p>Ce faisant, Greenpeace passe pour une ONG à la fois rétrograde et néo-luddiste, opposée aux progrès techniques et scientifiques par dogmatisme ; l’ONG est présentée comme moralement irresponsable, voire indirectement responsable de la mort de ceux qui n’ont actuellement pas accès à une alimentation suffisamment riche en vitamine A.</p>
<p>Plus encore, la phrase-choc qui conclut la lettre : « Combien de pauvres dans le monde devront mourir avant que nous considérions cela comme un “crime contre l’humanité” ? » est une <a href="https://corpus.revues.org/1775">formule</a>, un raccourci idéologique, qui circule activement sur les réseaux pro-OGM – comme le montre un <a href="http://up-magazine.info/index.php/planete/securite-alimentaire/5992-ogm-greenpeace-attaque-par-des-nobel-enquete-sur-un-jeu-de-dupes">récent article</a> de Gérard Ayache dans <em>Up Magazine</em> – activement promue par l’ancien cofondateur de Greenpeace, Patrick Moore, désormais lobbyste pro-OGM et signataire de la pétition dans sa version « publique ».</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"749825442790670336"}"></div></p>
<p>Comme le souligne Gérard Ayache, c’est cette même formule qu’on lisait déjà dans la <a href="http://www.allowgoldenricenow.org/">campagne</a> organisée par le sulfureux lobbyiste en faveur du riz doré.</p>
<h2>Un exercice de communication masquée</h2>
<p>Si les mécanismes de cette lettre semblent clairement destinés à condamner l’action de l’ONG en jouant sur les arguments d’autorité et moraux, on peut tout autant analyser les différentes stratégies de communication et d’influence qui se déploient ici.</p>
<p>En faisant passer Greenpeace pour la méchante ONG qui cherche à affamer les pauvres en les privant de précieux OGM, les promoteurs de la lettre et de la pétition qui l’accompagnent semblent déployer des ressorts classiques de la communication d’influence, voire de communication « masquée », qui procède bien souvent par « la <a href="http://www.tlibaert.info/wp-content/uploads/2014/08/RICSP_Libaert_Allard_2014.pdf">dissimulation des émetteurs</a> ainsi que la transformation des messages ».</p>
<p>L’accusation directe et la dénomination positive des OGM comme « agriculture de précision » trahissent une volonté de renverser la perspective où Goliath se retrouve dans la position de la victime et David dans la posture de l’agresseur.</p>
<p>On peine cependant à croire que les différents acteurs intéressés à la production d’OGM et à leur mise sur le marché soient en position de victime face à l’ONG. D’autre part, si le site qui héberge la lettre cherche manifestement à susciter un soutien populaire en demandant aux internautes de signer à leur tour une pétition, l’engouement du public reste pour l’heure limité avec moins de 5 000 signatures.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"748924120465801216"}"></div></p>
<p>Un des points les plus troubles de cette campagne réside cependant dans les enjeux flous défendus par la lettre. Sous prétexte de promouvoir le riz doré enrichi en vitamine A – dont l’<a href="http://irri.org/blogs/item/clarifying-recent-news-about-golden-rice">efficacité</a> est loin d’être prouvée, ce que rappelle par ailleurs Greenpeace dans <a href="http://agriculture.greenpeace.fr/riz-dore-tout-ce-qui-brille-nest-pas-or">sa réponse</a> – le texte signé insiste à de nombreuses reprises sur la nécessité d’empêcher Greenpeace d’interdire l’accès aux « semences améliorées par les biotechnologies » et de permettre le développement de « l’alimentation améliorée par les biotechnologies en général ».</p>
<p>C’est bien là où le bât blesse : ce rappel incessant à permettre le développement des OGM en général semble réduire l’appel des Nobel à un cheval de Troie élaboré par des lobbyistes pour favoriser le marché des semences modifiés.</p>
<p>On distingue, en effet, quatre grande catégories de plantes OGM : les plantes résistantes à un herbicide dites « HT » (<em>herbicide tolerant</em>) ; les plantes produisant leur propre insecticide, dites « BT » – du nom de la bactérie <em>Bacillus thuringiensis</em> utilisée ; les plantes combinant des caractéristiques, par exemple « BT/HT » et, enfin, des plantes avec des caractéristiques leur permettant de mieux résister à la sécheresse ou d’être utilisées par l’industrie (biocarburant, amidon modifié, etc.).</p>
<p>Le riz doré appartient à cette dernière catégorie de semences modifiées, alors que l’écrasante majorité – près de <a href="http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/46/download/isaaa-brief-46-2013.pdf">75 %</a> si l’on compte les plantes BT/HT – des OGM commercialisés dans le monde sont des plantes HT, résistantes à un herbicide, et invitant les agriculteurs à utiliser des pesticides - souvent ceux commercialisés par le fabricant de semences… On est loin de la lutte contre les carences en vitamine A, mais bien dans la stratégie commerciale. Le riz doré peut ainsi être perçu comme la face positive et visible d’une stratégie de communication masquée qui vise à faire accepter globalement les OGM à travers le monde.</p>
<p>Cette lettre soulève ainsi de nombreuses interrogations sur les enjeux et l’intérêt de ce type de campagne de communication masquée qui fonctionne par l’invective et dont les arguments se limitent au soutien flou de prestigieux signataires.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/62845/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>François Allard-Huver ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Greenpeace accusée de « crime contre l’humanité » par un groupe de prix Nobel qui lui reproche son opposition au riz doré. Que cache cette nouvelle polémique autour des OGM ?François Allard-Huver, Maître de conférences, Sorbonne UniversitéLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/491672015-10-26T02:13:41Z2015-10-26T02:13:41ZAntioxydants : oubliez les pilules et mangez des légumes !<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/99319/original/image-20151022-7999-klwubf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Compléments alimentaires. </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://pixabay.com/en/medication-pills-food-supplements-233109/">Ben Kerckx/Pixabay</a></span></figcaption></figure><p>À voir les publicités pour compléments alimentaires ou à déambuler le long des allées de supermarchés, vous pourriez croire que votre nourriture ne nous apporte pas assez de nutriments (ou que vos aliments ne vous nourrissent pas suffisamment). Pourquoi continuer à manger des fruits et des légumes alors que vous pouvez bénéficier d’un bonus grâce à des compléments qui contiennent plein de bonnes choses comme les antioxydants, encapsulés dans une pilule facile à prendre ?</p>
<p>A priori, cela semble une bonne idée. Si les antioxydants qui se trouvent à l’état naturel dans notre nourriture, comme les brocolis et les carottes, sont bons pour nous, un supplément avec les mêmes ingrédients ne peut qu’être bénéfique. Mais cela n’est pas tout à fait juste.</p>
<h2>Des antioxydants pour préserver nos cellules</h2>
<p>On proclame à loisir que les antioxydants sont des protecteurs de nos cellules parce qu’ils éliminent les radicaux libres qui endommagent les molécules des cellules et des tissus. Ces composés néfastes agissent en piégeant leurs électrons, rendant par conséquent ces molécules instables. Ce processus peut alors faire boule de neige et entraîner la mort d’une cellule ou même anéantir complètement un organe du corps humain comme dans les cas de défaillances <a href="http://dx.doi.org/10.1007/s12072-009-9158-6">hépatique</a> ou <a href="http://dx.doi.org/10.1007/s00395-013-0359-8">cardiaque</a>. Un antioxydant devrait stopper ce processus de dégradation et nous maintenir en bonne santé !</p>
<p>Partant de ce schéma, un groupe de scientifiques a <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7010181">proposé</a> en 1981 de créer un complément alimentaire combattant les radicaux libres. Les chercheurs se sont appuyés sur de nombreuses études épidémiologiques selon lesquelles les personnes mangeant beaucoup de légumes sont moins à risque de subir un cancer du côlon, des maladies cardiovasculaires ou d’autres <a href="http://dx.doi.org/10.1136/bmj.g4490">affections graves</a>. Il fallait donc en identifier le principe « actif » et l’encapsuler. Les chercheurs conclurent qu’il pouvait s’agir du bêta-carotène, qui donne aux carottes leur couleur orange, parce que c’est un antioxydant.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=930&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=930&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=930&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1169&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1169&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/96659/original/image-20150929-30984-mvfgv0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1169&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Meilleures qu’une pilule.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://www.shutterstock.com/pic-209987344/stock-photo-fresh-carrots-isolated-on-white.html?src=0bomPZmdAwyUpjCVM-v8qA-1-23">Shutterstock</a></span>
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</figure>
<p>Mais ce n’est pas si simple. L’interaction constante entre ce que les chimistes appellent les « accepteurs d’électrons » (les radicaux, ou agents oxydants) et les « donneurs » (les antioxydants) constitue un ensemble biochimique <a href="http://dx.doi.org/10.1242/jcs.098475">subtilement équilibré</a> et d’une grande complexité qui se situe au cœur même du processus de survie et de développement des <a href="http://www.chemistry.wustl.edu/%7Eedudev/LabTutorials/Cytochromes/cytochromes.html">cellules</a>.
Quand il y a soit trop de récepteurs, soit trop de donneurs, le système se dérègle et des dégâts peuvent s’ensuivre. Ce qui veut dire que toujours plus d’antioxydants n’est pas forcement une bonne chose.</p>
<p>À la fin des années 1980, deux essais cliniques ont débuté, l’un à <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8901853">Seattle</a> aux États-Unis, l’autre en <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8901854">Finlande</a>. Ce type d’étude d’observation coûte extrêmement cher à réaliser correctement et ces deux-là n’ont pas dérogé à la règle.</p>
<p>Dans le cas de Seattle, lors d’une étude <a href="http://www.ebm.lib.ulg.ac.be/prostate/typ_etud.htm">« randomisée »</a> menée en 1988, environ 18 000 hommes et femmes ont reçu, les uns un comprimé de bêta-carotène, les autres un comprimé dépourvu de tout ingrédient actif, <a href="http://future.arte.tv/fr/leffet-placebo-comment-ca-marche-0/l-effet-placebo">le fameux placebo</a>. Le plan consistait à suivre ces hommes et ces femmes pendant dix ans. Les chercheurs avaient formulé l’hypothèse qu’ils auraient à observer moins de cancers du poumon dans le groupe sous bêta-carotène, beaucoup moins espéraient-ils. Mais le contraire arriva et l’étude dû s’interrompre prématurément, le groupe sous bêta-carotène ayant développé plus de cancers du poumon que le groupe sous placebo. Et le même phénomène se produisit en Finlande.</p>
<p>Facteur important : dans les deux essais, le dosage en bêta-carotène était beaucoup plus fort que ce que produit naturellement le corps humain lorsque l’on mange des aliments riches en ce nutriment. Les chercheurs supposaient que si une petite quantité s’avérait bénéfique, une plus grande devrait produire un effet encore meilleur. Ils avaient tout faux.</p>
<h2>La nocivité des compléments antioxydants</h2>
<p>La vérité s’est imposée au fur et à mesure : en ce qui concerne les antioxydants, le plus n’est nécessairement le mieux. En 2007, une analyse de <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17327526">68 essais cliniques</a> portant sur la supplémentation en antioxydants a révélé, pour les groupes ayant absorbé ces molécules, un chiffre statistiquement significatif de hausse de 5 % de risques de décès par rapport à ceux sous placebo.</p>
<p>Quand on parle en nombre de décès, une augmentation de 5 % est énorme. Ces conclusions ont provoqué un choc et déstabilisé les chercheurs. Le premier commandement en médecine est <a href="http://www.conseil-national.medecin.fr/le-serment-d-hippocrate-1311">« d’abord, ne pas nuire »</a> – or ces essais ont justement fait du mal. Les résultats ont démontré qu’un comprimé d’antioxydants, enrichi en bêta-carotène, vitamines A et E, accroissait de façon significative le risque de décès. Car en plus d’être des vitamines, A et E sont aussi des antioxydants. La vitamine C et des suppléments en sélénium n’ont, quant à eux, pas entraîné d’effet sur le risque de décès, ni en bien ni en mal.</p>
<p>Pour des personnes en bonne santé, donc, prendre des suppléments antioxydants n’a pas l’air de faire du bien, au contraire. Cependant, il peut y avoir une exception à la règle : que se passe-t-il lorsqu’on prend une faible dose ?</p>
<h2>Sont-ils tous à éviter ?</h2>
<p>Une indication nous est fournie par une récente <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23162860">étude sur des multivitamines</a>, partie d’une vaste recherche clinique menée à Harvard sur une population de médecins, sous l’appellation « Étude de santé des médecins II ». Cette étude a commencé en 1997 avec presque 15.000 médecins hommes qui ont pris au hasard un comprimé sur quatre proposés. L’un était un placebo, les autres contenaient ou de la vitamine E, ou bien de la vitamine C ou encore une multivitamine avec des antioxydants, en l’occurrence une faible dose de vitamine E. Comme les chercheurs voulaient tester un produit accessible au grand public, ils ont choisi d’utiliser « Centrum Silver », une marque de multivitamines fabriquée par le laboratoire Pfizer. À part le fait de fournir Centrum Silver, Pfizer n’a joué évidemment aucun rôle dans cette étude.</p>
<p>En 2011, on a diagnostiqué un cancer chez environ 2 700 personnes sur les 15 000 participants à l’étude. Les capsules de vitamine E et C n’ont pas induit de risque de cancer mais dans le groupe ayant pris des multivitamines, on a constaté une baisse de 8 % de ce risque. Les multivitamines ne contiennent pas de fer, ce qui est une <a href="https://theconversation.com/bleed-me-why-excess-iron-can-be-dangerous-41339">bonne chose</a>. Elles sont aussi beaucoup plus pauvres en nutriments que ce qu’on trouve dans les suppléments. Par exemple, Centrum Silver renferme beaucoup moins de vitamine E qu’un supplément typique de vitamine E (45 unités de mesure internationales (IU) comparées à 400 IU).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=403&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=403&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=403&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=506&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=506&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/96663/original/image-20150929-31008-4kqf2b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=506&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des aliments bourrés d’antioxydants.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/jackol/610048107/in/photolist-VUE3P-5HoHbE-4MUXkR-fppLN7-grmZLz-mgCurH-s4XEQG-cwfCB-5XTDZF-7Nrjsw-reZ7a1-8DTRNq-yd47Ei-bVsnSX-7gn8Gw-nY2jq4-r6Mxyx-icx2gh-rBpqxi-oxW4FA-cakRkN-f5HX7A-5hcCdt-bPCAva-4EVJYD-8vkS5U-85my2p-5KHE5G-gTocMk-6yptaV-87kxay-5Audvy-6dLcQe-8uS9aw-dFjCkW-8vhNTD-wTadA7-mQB43P-a2X7UT-RnBai-4LexJj-4noHri-poSuvt-pe5vMz-4K4ZhG-754Pkr-dR8t5u-8aokZK-ewDnpT-4vhnwt">Mikhail Esteves/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Tout cela souligne un problème sérieux rencontré lors de toutes les tentatives pour inclure de bons nutriments dans un comprimé : la dose est à chaque fois considérablement plus élevée que celle contenue dans l’alimentation normale. Par exemple, le germe de blé est <a href="http://ods.od.nih.gov/factsheets/VitaminE-HealthProfessional/">fortement concentré en vitamine E</a> mais les comprimés utilisés lors des essais cliniques sur la vitamine E en contiennent dix fois plus. L’adage de la médecine occidentale selon lequel « si une petite quantité fait du bien, une plus grande c’est encore mieux » est presque toujours inexact. Par exemple, l’eau est une bonne chose, pas vrai ? Mais à boire trop d’eau dans un court laps de temps, vous tomberez <a href="http://www.webmd.com/fitness-exercise/water-intoxication">raide mort</a>.</p>
<h2>Mangez tout simplement vos légumes</h2>
<p>Les légumes qu’on associe à un moindre risque de maladies contiennent beaucoup de nutriments qui s’ajoutent aux antioxydants comme le <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2299676">bêta-carotène</a>. La combinaison de tous ces éléments au sein d’un produit naturel pourrait bien être la clef de leur efficacité. Par conséquent, elle ne peut pas se réduire à un seul ingrédient actif qu’on mettrait dans un comprimé. Je préfère manger des aliments mais si vous voulez avaler un comprimé, prenez-le faiblement dosé en multivitamines et sans apport de fer.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/49167/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Richard G. "Bugs" Stevens ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>En matière d’antioxydants, le mieux est l’ennemi du bien. Un trop fort dosage fait peser un risque sur la santé. Choisissez plutôt une belle salade.Richard G. "Bugs" Stevens, Professor, School of Medicine, University of ConnecticutLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.