Dans quelle mesure la Russie de Vladimir Poutine peut-elle compter sur la Chine de Xi Jinping dans sa confrontation avec le bloc occidental emmené par les États-Unis de Joe Biden ?
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La Russie et la Chine coopèrent étroitement et s'opposent souvent ensemble à l'Occident. Ces deux puissances ne constituent pas, pour autant, un bloc soudé face aux États-Unis et à l'UE.
Vidéoconférence entre Vladimir Poutine et les autres dirigeants des pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) le 28 octobre 2022.
Mikhail Metzel/Sputnik/AFP
La plupart des anciennes républiques soviétiques cherchent de plus en plus à s’émanciper de l’emprise de Moscou. Sans pouvoir tout à fait échapper à leur géographie…
Deux gardes-frontières talibans sur le Pont de l’Amitié Afghanistan-Ouzbékistan, le 27 octobre 2021. Au second plan, des gardes-frontières ouzbeks inspectent un camion.
Wakil Kohsar/AFP
Le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan affirment que le voisinage du très instable Afghanistan nécessite un large soutien international. Un argument qu’il convient de décrypter.
Un militaire kirghiz patrouille près de la frontière entre le Kirghizstan et le Tadjikistan dans le village de Min-Boulak, le 20 septembre 2022. Le récent déchaînement de violence a fait au moins cent morts.
Vyacheslav Oseledko/AFP
Le Kirghizstan et le Tadjikistan partagent 972 km de frontières, dont une partie reste non délimitée, ce qui cause des conflits récurrents, comme celui qui vient de provoquer une centaine de morts.
Xi Jinping (au centre) entouré de plusieurs dirigeants des pays de l’Organisation de coopération de Shanghaï, dont Narendra Modi (à gauche) et Vladimir Poutine (troisième à partir de la droite), à Samarcande (Ouzbékistan) le 16 septembre 2022.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
La Russie est sur le recul en Asie, tandis que la Chine monte en puissance. Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai qui vient de se tenir en Ouzbékistan l’a encore confirmé.
Vladimir Poutine s’apprête à recevoir les membres de la Communauté des États indépendants (CEI) lors de son sommet annuel à la résidence présidentielle du palais Konstantin à Strelna, le 28 décembre 2021.
AFP
Lukas Aubin, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Un récent ouvrage permet de mieux comprendre le concept russe d’« étranger proche », et la façon dont la Russie perçoit ses voisins, anciens membres de l’Union soviétique.
De nombreux bâtiments administratifs, comme ici à Almaty, ont été sévèrement endommagés au cours des émeutes de début janvier, à l’issue desquelles une page de l’histoire du pays semble s’être refermée.
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Julien Thorez, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Après quelques jours de troubles sanglants, le président Tokaev, longtemps perçu comme une marionnette de son prédécesseur Noursoultan Nazarbaev, s’est fermement emparé de tous les leviers de pouvoir.
Un véhicule brûlé devant un bâtiment administratif incendié à Almaty, 7 janvier 2021.
Alexandr Bogdanov/AFP
Pendant quelques jours, le Kazakhstan a été à feu à sang. À présent que la poussière se dissipe, quelles sont les principales interprétations de cette crise qui a pris les observateurs de court ?
Des véhicules armés patrouillent à Almaty le 7 janvier 2021, après plusieurs jours d’affrontements violents qui ont fait au moins 150 victimes.
Alexandr Bogdanov/AFP
David Teurtrie, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
L’explosion de violence qu’a connue le Kazakhstan révèle de profondes divisions internes et permet à Moscou d’affirmer son rôle de « gendarme eurasiatique ».
Un combattant taliban garde les lieux du site du double attentat suicide revendiqué par l’EI ayant fait plus de 182 morts, dont 13 soldats américains. Le 26 août 2021, aéroport de Kaboul.
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Les talibans promettent qu’ils ne permettront pas aux mouvements djihadistes de prospérer sous leur autorité. Mais il est presque certain que les groupes locaux profiteront de leur prise de pouvoir.
Une équipe antiterroriste chinoise pendant un exercice à Wuhan, le 12 septembre 2009.
AFP
Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
Pour Pékin, la « guerre contre le terrorisme » lancée par Washington après le 11 Septembre a été l’occasion de s’imposer comme un acteur sécuritaire et diplomatique alternatif pour l’Asie centrale.
Rassemblement de femmes afghanes à Kaboul le 2 août 2021 pour dénoncer les violations des droits des femmes par les talibans.
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Quand ils sont au pouvoir, les talibans privent les femmes de nombreux droits élémentaires. Parmi leurs exactions, l’une des pires est la pratique des mariages forcés, une forme d’esclavage sexuel.
Des combattants talibans dans la province de Laghman, le 15 août 2021.
AFP
Les Américains sont restés vingt ans en Afghanistan et y ont déversé des sommes astronomiques. Un mois après leur départ, les talibans ont repris le pouvoir dans le pays.
Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
Pays clé d’Asie centrale, l’Ouzbékistan fait l’objet d’une attention soutenue de la Chine, de la Russie ou de l’Inde. Les Occidentaux semblent aujourd’hui éloignés de cet État-pivot.
Le président chinois Xi Jinping et son homologue kazakh Kassym Jomart Tokayev à l'issue d'une cérémonie de signature d'accords à Pékin le 11 septembre 2019.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
L’immense Kazakhstan, riche en ressources naturelles, échappe de plus en plus à l’influence russe au profit de la Chine.
Des manifestations de soutien aux Ouïgours sont parfois organisées dans des pays musulmans, comme ici à Istanbul le 1er octobre 2020, mais elles restent rares et ne rassemblent pas de grandes foules.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
Le traitement que la Chine inflige aux Ouïgours sur lequel les États musulmans ferment généralement les yeux s’explique notamment par les préoccupations sécuritaires liées à l’Afghanistan voisin.
Une vue générale du barrage hydroélectrique de Rogun, à environ 100 km au nord-est de la capitale tadjike Douchanbé, le 14 novembre 2018.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
La Chine exerce déjà une grande influence au Tadjikistan et au Kirghizistan, deux anciennes républiques soviétiques pauvres, aux structures fragiles, et où le danger islamiste est réel.
Le drapeau chinois flotte derrière des barbelés dans une cité de Yangisar, au sud de Kashgar, dans la région occidentale du Xinjiang en Chine (4 juin 2019).
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La vague de répression chinoise actuellement en cours contre le peuple ouïghour est loin d’être la première. Retour sur une histoire douloureuse.
Les drapeaux de la Mongolie, de la Chine et de la Russie flottent au vent lors des exercices militaires Vostok-2018 sur le terrain d'entraînement de Tsugol, en Sibérie, le 13 septembre 2018.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
Le Grand Jeu auquel se livrent Moscou et Pékin se déploie sur de nombreux terrains, notamment en Mongolie, pays immense, très peu peuplé et largement dépendant de ses deux grands voisins.
Navires de guerre sur fond de drapeau chinois.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
La Chine cherche à accroître son emprise sur l’Asie du Sud-Est et sur l’Asie centrale, ce qui suscite un mécontentement croissant des opinions et de certains États de ces deux régions.
Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Géographe, Chargé de recherche au CNRS, Centre de recherche sur le Monde iranien (CNRS, INaLCO, Sorbonne nouvelle, EPHE), Responsable de l'atlas numérique CartOrient, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Enseignant-chercheur à l'Université catholique de Lyon, spécialiste de l'Asie centrale post-soviétique, chargé de cours à Sciences Po Paris, Sciences Po