La guerre dure depuis maintenant quarante ans en Afghanistan, et les talibans sont prêts à la prolonger. Une résilience qui s’explique aussi par les erreurs des Occidentaux.
Martin Godon, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Le trafic d’antiquités a été médiatisé avec l’activité de Daech : or les recherches montrent que ce dernier est souvent client et non acteur de ce vaste crime aux rouages savamment organisés.
Il y a une erreur de méthode, adoptée par l’Onu pour sortir la Libye de la crise: il ne suffit pas d’organiser au plus vite des élections pour que tous les problèmes soient résolus.
Dominique Thomas, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le salafisme djihadiste tel qu’incarné par le mouvement Ansar Al-Sharia, peu avant la création de Daech, a échoué à fédérer les populations musulmanes autour d’une même idéologie.
Les attentats terroristes menés par des familles avec enfants en Indonésie soulignent la place du noyau familial, terreau fertile de la radicalisation.
Le cinéma français s’est emparé de la terreur comme objet de recherche, cherchant à lui donner du sens, mais se heurte parfois à la réalité politique du combat terroriste.
Le djihadisme révèle la crise des sociétés musulmanes mais aussi, sous une autre forme, celle des sociétés européennes où le vivre-ensemble est en quête d’un nouvel horizon d’espérance.
Ce manuel du parfait petit terroriste mérite qu’on lui accorde une attention particulière : non seulement il sacralise la haine généralisée, mais il annonce aussi tout ce que Daech a appliqué.
Il manque aux apprentis sorciers de la « realpolitik » une dimension essentielle pour ancrer leur approche dans la réalité régionale : la prise en compte des peuples du Moyen-Orient et de leurs aspirations légitimes.
Pour raffermir l’identité et la détermination de Daech, les membres influents de sa communauté numérique proposent des cours et de la propagande radicale en ligne.
Le confort trompeur de succès ponctuels contre des ennemis qu’on méprise et qu’on n’étudie pas prend toujours fin dans les larmes. 2015 est née de 2012.
Le groupe djihadiste est-il une incarnation « néo-baasiste » ou au contraire l’expression du rejet violent de tout l’héritage du régime de Sadam Hussein ? Le débat fait rage, et aussi fausse route.
Didier Chaudet, Institut français d'études sur l'Asie centrale
Pour Téhéran, le danger djihadiste est au cœur des prises de décision sécuritaires depuis plusieurs années. La République islamique mène sa propre « guerre contre le terrorisme » sur deux fronts.
Les attentats de Londres et de Manchester illustrent la difficulté du gouvernement britannique à sécuriser les lieux publics et à faire face au fondamentalisme islamiste.
Le président américain est accusé d’avoir fourni des « informations hautement classifiées » à l’ennemi de toujours, les Russes. Loin de démentir, Donald Trump assume.
Avec l’attaque terroriste sur les Champs-Élysées perpétrée avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, les jihadistes ont-ils cherché à « influencer » le résultat du scrutin ?
Les multinationales qui usent de leur pouvoir pour tisser des liens avec des groupes terroristes (Daech) ou paramilitaires meurtriers doivent-elles être poursuivies ?
Marie-Cécile Naves, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Donald Trump, s’il a réussi son coup à court terme – les frappes sont saluées par les alliés des États-Unis –, doit prouver qu’il dispose d’une vraie stratégie pour régler la question syrienne.
La stratégie du Président turc, qui divise pour mieux régner, pourrait lui jouer des tours dans le contexte d’insécurité grandissante qui mine le pays.
Responsable du Département International Relations and Diplomacy, Schiller International University - Enseignante en relations internationales, Sciences Po