tag:theconversation.com,2011:/au/topics/guide-alimentaire-canadien-64465/articlesguide alimentaire canadien – The Conversation2019-10-15T18:59:59Ztag:theconversation.com,2011:article/1242232019-10-15T18:59:59Z2019-10-15T18:59:59ZVarier son alimentation diminue le risque de maladie. Mais qu’entend-on par « variété » ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/294417/original/file-20190926-51438-1o0b3dk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Des études ont montré qu'une alimentation diversifiée et variée est importante pour le maintien d'une bonne santé.</span> <span class="attribution"><span class="source">shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Depuis la fin des années 1970, diversifier son alimentation est considéré comme une composante essentielle d'une saine alimentation. S'assurer d'avoir un bon équilibre entre les différents nutriments est primordial pour rester en bonne santé. La diversité alimentaire est également un indicateur clé <a href="http://www.ifpri.org/publication/dietary-diversity-indicator-food-security-or-dietary-quality">de la qualité de l'alimentation et de l'adéquation nutritionnelle</a>. </p>
<p>Mais en quoi consiste une alimentation variée et quel est son lien avec le risque de maladies ?</p>
<p>L'épidémiologie nutritionnelle - un domaine de recherche médicale qui étudie la relation entre la nutrition et la santé dans les populations - est en voie de passer d'une approche centrée sur les nutriments à une autre centrée sur l'alimentation. Cela s'explique par le fait que des données récentes montrent que les schémas globaux <a href="https://health.gov/dietaryguidelines/2015/guidelines/chapter-1/">d'apports alimentaires habituels et à long terme</a> permettent de mieux prédire le risque de maladie.</p>
<h2>La variété mène à la santé</h2>
<p>Actuellement, il n'existe pas de méthodologie normalisée pour évaluer la variété ou la diversité d'un régime alimentaire. Il est donc très difficile de comparer les études sur les effets de la diversité alimentaire sur la santé. Malgré cela, la plupart des études montrent qu'un régime alimentaire diversifié, composé de cinq à six groupes d'aliments de base, améliore la survie et réduit les maladies comparativement à un régime ne comprenant que trois groupes alimentaires de base.</p>
<p>Notre étude préliminaire de la documentation publiée a révélé un nombre croissant de données probantes qui appuient l'idée qu'une plus grande diversité alimentaire (au moins cinq ou six groupes alimentaires) est associée à un risque réduit de <a href="https://doi.org/10.1186/s12991-017-0162-2">dépression</a>, de <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1002085">diabète de type 2</a>, <a href="https://doi.org/10.1016/j.jaci.2013.12.1044">d'asthme, d'allergies alimentaires</a>, <a href="https://doi.org/10.1038/sj.ijo.0803029">de syndrome métabolique</a>, <a href="https://doi.org/10.1017/S0007114511006787">d'ostéoporose</a> et même <a href="https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs12603-011-0081-x">de mortalité</a>. </p>
<p>La diversité alimentaire, en particulier la diversité des légumes et des fruits, a également été associée à une réduction du risque de plusieurs cancers, dont les cancers <a href="https://doi.org/10.1007/s00394-008-0722-y">de la bouche et du pharynx</a>, <a href="https://doi.org/10.1016/j.oraloncology.2008.02.011">du larynx</a>, <a href="http://doi.org/10.1158/1055-9965.EPI-10-0489">des poumons</a> et <a href="https://doi.org/10.1002/ijc.25636">de la vessie</a>. </p>
<p>De plus, les principaux indicateurs de risque de maladies chroniques liées au métabolisme et à la circulation sanguine semblent également être meilleurs chez les personnes <a href="https://doi.org/10.1079/PHN2005887">en santé</a> et <a href="https://doi.org/10.1186/s12872-018-0807-3">en moins bonne santé</a> qui ont une alimentation plus diversifiée. Des améliorations constantes ont été observées avec une diminution de l'hypertension et des taux sériques de triglycérides. </p>
<h2>Risques liés à la diversité alimentaire</h2>
<p>En revanche, l'association entre la diversité alimentaire et le risque d'obésité ou de cancer colorectal suscite une plus grande controverse. La consommation d'une plus grande variété d'aliments peut entraîner une augmentation de la consommation de calories, ce qui, à son tour, peut causer l'obésité. </p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/293330/original/file-20190920-16165-1pjsum3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La recherche présente des résultats contradictoires dans la relation entre la diversité alimentaire et le risque d'obésité ou de cancer colorectal.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
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<p>Il existe des études qui montrent une <a href="https://doi.org/10.1186/1471-2458-13-314">association positive</a> entre une <a href="https://doi.org/10.1079/PHN2005887">plus grande diversité alimentaire et un poids plus élevé</a>. Cependant, la plupart des études ont conclu à <a href="https://doi.org/10.5430/jnep.v4n1p50">un lien négatif</a> entre la diversité et <a href="https://doi.org/10.5430/jnep.v4n1p50">le risque d'obésité</a>, tandis que d'autres <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pone.0047632">ne rapportent aucune association</a>.</p>
<p>Cette incohérence apparente dans la littérature pourrait souligner l'importance de la variété au sein de groupes alimentaires spécifiques. Par exemple, une étude portant sur 452 269 participants de 10 pays européens a montré que les personnes qui consomment la plus grande variété de fruits et légumes ont vu <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ijc.27517">leur indice de masse corporelle moyen diminuer</a>, malgré une augmentation de leur apport énergétique. Une plus grande variété au sein de groupes alimentaires spécifiques peut également expliquer les résultats contradictoires pour le cancer colorectal. </p>
<p>La consommation d'une grande variété de fruits a été associée à un risque plus élevé de cancer du rectum après 13 ans de suivi dans <a href="https://doi.org/10.1002/ijc.29640">une étude</a>, mais n'était pas liée au cancer colorectal dans une autre <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8781738">étude cas-témoin menée au nord de l'Italie</a>. En fait, cette étude a également montré que la consommation d'une plus grande variété de fruits et de légumes réduisait le risque de cancer colorectal.</p>
<p>Il convient de noter que la diminution la plus constante du risque de maladie a été observée lorsque les gens augmentent la diversité des légumes qu'ils consomment. Mais la variété au sein d'autres groupes alimentaires, comme les céréales, n'était pas associée à des effets sur la santé ou l'était négativement, comme c'était le cas pour une plus grande variété d'apports en viande.</p>
<h2>Favoriser une alimentation saine</h2>
<p>Le Canada a un <a href="https://food-guide.canada.ca/en/">nouveau guide alimentaire</a> qui sert d'outil pratique pour l'éducation du public en matière de nutrition et s'inscrit dans une politique nationale d'amélioration de l'alimentation. Le Guide alimentaire canadien a suscité des discussions sur ce que signifie manger sainement au Canada, même au sein de <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1227294/parti-conservateur-guide-alimentaire-canadien-saskatoon">la classe politique</a>.</p>
<p>Nous voulons soulever deux questions précises au sujet du nouveau Guide alimentaire, qui méritent plus d'attention en matière de recherche et de politiques. Premièrement, <a href="https://food-guide.canada.ca/en/food-guide-snapshot/">le nouveau Guide alimentaire canadien se limite maintenant à seulement trois groupes alimentaires principaux</a>. Cela représente une réduction par rapport aux quatre groupes alimentaires du Guide précédent et aux cinq ou six groupes des recommandations alimentaires canadiennes des années 1940. Le message que cela donne aux Canadiens, c'est qu'une alimentation saine ne nécessite que trois groupes d'aliments différents, malgré le fait que la science nous dit le contraire. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-nouveau-guide-alimentaire-canadien-est-il-un-echec-culturel-110239">Le nouveau guide alimentaire canadien est-il un échec culturel?</a>
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<p>Les données que nous avons examinées ont montré que les résultats pour la santé et la survie s'améliorent lorsque l'alimentation régulière d'une personne comprend au moins cinq à six grands groupes alimentaires (fruits, légumes, produits laitiers, céréales et protéines). </p>
<p>Deuxièmement, il y a encore moins de directives alimentaires sur la signification de la variété pour les Canadiens. Auparavant, ils recevaient au moins deux recommandations précises pour assurer un apport adéquat en vitamine A et en folate en consommant un légume vert foncé et un légume orange ou un fruit orange. </p>
<p>Le <a href="https://www.eatforhealth.gov.au/guidelines/australian-guide-healthy-eating">Guide alimentaire australien</a> donne une définition de ce que signifie avoir un régime alimentaire diversifié. Il dit aux consommateurs de manger différents types et couleurs de légumes, ainsi que des légumineuses ou haricots. </p>
<p>Les <a href="http://www.ift.org/knowledge-center/focus-areas/food-health-and-nutrition/dietary-guidelines.aspx">directives diététiques américaines</a> recommandent spécifiquement aux consommateurs de choisir « une variété de légumes de tous les sous-groupes : vert foncé, rouge et orange, légumineuses (haricots et pois), féculents et autres ». Ces deux directives diététiques donnent à leurs citoyens et même aux chercheurs des indications plus claires sur ce que signifie avoir une alimentation variée dans le cadre d'une alimentation saine.</p>
<p>Il est nécessaire d'accorder plus d'attention à la diversité alimentaire dans les politiques et la recherche. Cela devrait comprendre des conseils plus précis qui tiennent compte des données probantes sur les différents effets sur la santé du choix d'une variété d'aliments dans chacun des groupes d'aliments suivants : légumes, protéines, produits laitiers, fruits et céréales. </p>
<p>Une définition claire de la signification et de la mesure, en particulier dans les lignes directrices nationales sur l'alimentation, est essentielle au dialogue sur la saine alimentation au Canada.</p>
<p><em>Ne manquez aucun de nos articles écrits par nos experts universitaires.</em> <a href="https://theconversation.com/ca-fr/newsletters?utm_source=TCCA-FR&utm_medium=inline-link&utm_campaign=newsletter-text&utm_content=expert">Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire</a>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/124223/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Annalijn I. Conklin reçoit des fonds des Instituts de recherche en santé du Canada et, auparavant, de la Fondation Gates Cambridge.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Hadis Mozaffari ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Une revue de la littérature liée à la diversité dans l’alimentation a révélé que la consommation d’une grande variété d'aliments améliore la santé et le bien-être.Annalijn I. Conklin, Assistant Professor (UBC) & Scientist (CHEOS), University of British ColumbiaHadis Mozaffari, PhD student in Nutritional Epidemiology, University of British ColumbiaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1102392019-01-22T15:52:45Z2019-01-22T15:52:45ZLe nouveau guide alimentaire canadien est-il un échec culturel?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/254999/original/file-20190122-100276-2rl7d3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les premiers prototypes du Guide alimentaire révèlent que l'on continue à mettre l’accent sur les produits frais. Et pourtant les fruits et légumes congelés sont meilleur marché et néanmoins vraiment nutritifs. </span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Ça y est, <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1148155/guide-regles-alimentaires-sante-canada-1942-huit-versions">après des mois de tergiversations</a> et de reports, <a href="https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201901/22/01-5211888-le-nouveau-guide-alimentaire-canadien-sera-devoile-aujourdhui.php">le Nouveau Guide alimentaire canadien est dévoilé aujourd'hui, le 22 janvier.</a></p>
<p>A<a href="https://www.canada.ca/en/health-canada/services/canada-food-guide/about/revision-process.html">près un processus de consultation de trois ans</a>, Santé Canada publie ainsi la huitième version de ce Guide alimentaire controversé, qui existe depuis 1942 et n'a pas été mis à jour depuis 2007. </p>
<p>Malheureusement, les impératifs politiques et économiques continueront vraisemblablement de rendre irréalisables ses recommandations en matière de nutrition pour de nombreux Canadiens.</p>
<p>En tant qu’anthropologue bioculturelle, j’étudie comment <a href="https://doi.org/10.1016/j.appet.2007.07.001">la santé nutritionnelle va au-delà la santé physique</a>. Des facteurs sociaux comme <a href="http://journal.cpha.ca/index.php/cjph/article/view/2888">le revenu</a> et <a href="https://doi.org/10.1016/j.healthplace.2006.01.006">la proximité des épiceries</a> ont une incidence, tout comme <a href="https://doi.org/10.2752/175174408X347900">les valeurs culturelles et les connaissances</a>.</p>
<p>Pourquoi alors, dans un pays aussi culturellement diversifié que le Canada, y a-t-il un manque si étonnant de représentation culinaire dans notre guide alimentaire?</p>
<p>Le guide alimentaire a longtemps été ancré dans des impératifs économiques. Les <a href="https://www.canada.ca/en/health-canada/services/canada-food-guide/about/history-food-guide.html#a1942">Règles alimentaires officielles au Canada 1942</a> ont été élaborées pour encourager les Canadiens à manger davantage, malgré le rationnement durant la Seconde Guerre mondiale. C’était pour combattre la malnutrition et fortifier les soldats et les travailleurs de l’industrie. Malgré les sept révisions du guide depuis lors, on n’a jamais proposé de moins manger.</p>
<p><a href="https://www.cbc.ca/news/health/canada-food-guide-healthy-eating-food-processors-industry-dairy-beef-lobbying-1.4970122">Les premières versions du nouveau guide</a> indiquent que les quatre groupes conventionnels d’aliments seront réduits à trois : les aliments à grains entiers, les fruits et légumes et les aliments protéinés (incorporant la viande, le poisson et les produits laitiers).</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=434&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=434&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=434&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=545&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=545&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/254997/original/file-20190122-100295-5nhai9.gif?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=545&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Dans le nouveau guide alimentaire, il y aura trois grandes catégories d'aliments au lieu de quatre.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Santé Canada</span></span>
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<p>Les versions indiquent que le guide continuera, toutefois, de se concentrer sur les nutriments que l’organisme doit consommer. Le guide alimentaire ne semble pas s’attaquer aux importants obstacles économiques, sociaux et culturels que plusieurs personnes et familles doivent affronter pour avoir accès à des aliments sains.</p>
<h2>Les fruits frais sont dispendieux</h2>
<p>Durant une visite au Canada en 2013, le rapporteur spécial de l’ONU pour le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=3GWDkenSJMc">droit à l’alimentation</a>, Olivier de Schutter, a soulevé de sérieuses inquiétudes sur la <a href="http://www.srfood.org/en/gender-and-the-right-to-food-3">gravité de l’insécurité alimentaire et de la faim</a> à travers le pays.</p>
<p><a href="https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs12571-008-0002-y?LI=true">La sécurité alimentaire</a> se définit pour les foyers par des aliments disponibles, accessibles, abordables et qui leur conviennent.</p>
<p>Il est à noter que M. de Schutter s’est dit inquiet du manque de programmes de protection sociale et des taux élevés d’insécurité alimentaire pour les familles à faible revenu, les populations autochtones vivant à l’extérieur des réserves et les nouvelles familles immigrantes.</p>
<p>Les premiers prototypes du Guide alimentaire révèlent que l'on continue à mettre l’accent sur les produits frais. Et pourtant <a href="https://doi.org/10.1016/S0308-8146(97)00165-9">les produits congelés sont meilleur marché et néanmoins vraiment nutritifs</a>. Et quand vous avez des problèmes d’argent ou que vous vivez loin d’une épicerie Rachelle-Berry, <a href="http://dcjournal.ca/doi/abs/10.3148/71.3.2010.127">il est peu probable que vous choisirez la qualité plutôt que la quantité de nourriture</a>.</p>
<p>Le nouveau guide pourrait offrir des éléments visuels présentant d’autres aliments abordables — par exemple des cubes d’épinards congelés à côté du produit frais — pour rejoindre un plus grand nombre de Canadiens.</p>
<h2>La Réconciliation implique les aliments traditionnels</h2>
<p>Le guide doit aussi penser aux aliments sains qui sont culturellement appropriés. L’incorporation d’aliments traditionnels autochtones (par exemple le gibier, la soupe au maïs ou les bleuets sauvages) ou des aliments reconnaissables pour les nouveaux arrivants au Canada (comme les bananes plantain ou le manioc pour les familles d’Amérique centrale) aideraient plus de communautés à reconnaître leurs diverses histoires et cultures dans l’arc-en-ciel du Guide alimentaire.</p>
<p>Si nous sommes sérieux à propos de la <a href="http://nctr.ca/assets/reports/Calls_to_Action_English2.pdf">réconciliation avec les peuples autochtones</a>, alors cela doit aussi transparaître dans les aliments que nous recommandons comme étant sains. Santé Canada possède en fait <a href="https://www.health.gov.nl.ca/health/findhealthservices/canada_food_guide_first_nations_inuit_metis.pdf">un guide alimentaire spécifiquement autochtone</a>, mais le texte et les éléments visuels indiquent qu’il s’agit d’un <a href="https://www.canada.ca/en/health-canada/services/canada-food-guide/resources/first-nations-inuit-metis.html?=undefined&">«complément»</a> au guide principal. Ses recommandations en matière de céréales, par exemple, ne tiennent pas compte de la lutte que certaines communautés mènent pour <a href="https://doi.org/10.15353/cfs-rcea.v5i2.210">se réapproprier leur cuisine d’avant les premiers contacts</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=475&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=475&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=475&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=597&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=597&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/254247/original/file-20190117-24622-6d6e37.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=597&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des membres de la communauté Cri de la Baie James, au nord du Québec, font rôtir des oies sur le feu.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(David Dyck Fehderau)</span></span>
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<p><a href="https://doi.org/10.1007/s10460-014-9548-9">La souveraineté alimentaire</a> est le droit à des aliments sains, durables et culturellement appropriés et le droit des communautés de définir leurs propres systèmes alimentaires. L’incorporation d’aliments traditionnels provenant de diverses cultures autochtones (par exemple le riz sauvage, l’omble et les crosses de fougère) dans le guide principal rendrait les recommandations plus représentatives des diverses valeurs et cultures qui composent notre pays.</p>
<p>Surtout, cela aiderait aussi à formuler des recommandations réalistes en matière d’alimentation pour les communautés où certains aliments sont plus accessibles et abordables, <a href="https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-653-x/89-653-x2016010-eng.htm">particulièrement pour les personnes vivant à l’extérieur des réserves</a>. Par conséquent, les aliments qui sont culturellement et physiquement nourrissants peuvent aider à régler <a href="https://www.jstor.org/stable/41995048">des problèmes chroniques de santé et à promouvoir la médecine traditionnelle</a>.</p>
<h2>L’influence de l’industrie de la viande et des produits laitiers</h2>
<p>Tout au cours de l’évolution du Guide alimentaire canadien, les industries agricoles ont fait pression pour qu’on accorde la priorité à certains aliments. La version de 2007 <a href="https://doi.org/10.1503/cmaj.109-5561">a suscité la critique de spécialistes en santé</a>, parce qu’elle <a href="https://doi.org/10.1503/cmaj.109-5064">indiquait qu’une demi-tasse de jus de fruits équivalait à une portion de fruit</a>. On s’inquiétait aussi du fait que le guide encourageait les gens à consommer trop de viande et de produits laitiers.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/254383/original/file-20190117-32810-1jzauww.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Des vaches laitières broutent dans un pré des Nicomekl Farms, à Surrey, C.-B., en août 2018.</span>
<span class="attribution"><span class="source">THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck</span></span>
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<p>La mise à jour de 2019 du Guide alimentaire canadien apporte d’importants changements en supprimant les recommandations concernant le jus de fruits et en encourageant les Canadiens à boire moins de boissons sucrées. Mais <a href="https://www.theglobeandmail.com/canada/article-the-big-squeeze-inside-the-fight-over-juice-in-canadas-food-guide">des préoccupations persistent</a> à propos de l’influence de l’industrie agricole.</p>
<p><a href="https://www.theglobeandmail.com/news/national/secret-memos-reveal-efforts-to-influence-canadas-food-guide/article36725482">Des notes «secrètes» d’Agriculture et Agroalimentaire Canada</a> (AAC) ont affirmé que mettre l’accent sur les protéines végétales aurait des « implications négatives pour l’industrie de la viande et des produits laitiers ». AAC conteste également le fait que les régimes à base végétale soient plus durables, soutenant que l’industrie bovine déploie des efforts à cet égard.</p>
<p>En 2017, <a href="http://www.ourcommons.ca/Content/Committee/421/AGRI/Reports/RP9324012/agrirp10/agrirp10-e.pdf">le comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire de la Chambre des communes a recommandé que</a> le gouvernement travaille avec l’industrie pour « assurer l’alignement et la compétitivité des industries nationales ». Ce qui peut indiquer que la durabilité n’est pas au menu du gouvernement.</p>
<h2>Une alimentation saine dépend de systèmes alimentaires durables</h2>
<p>Mais c’est aussi une époque de l’histoire canadienne définie par <a href="https://www.ipcc.ch/sr15/">les changements climatiques</a>, <a href="https://www.theglobeandmail.com/opinion/article-at-the-core-of-the-wetsuweten-conflict-how-ultimately-should">les mesures gouvernementales préjudiciables envers la souveraineté autochtone</a> et <a href="https://proof.utoronto.ca/new-data-available/">les familles vivant dans l’insécurité alimentaire</a>.</p>
<p>Et ce n’est pas une tâche impossible d’apporter des changements positifs aux recommandations alimentaires nationales. <a href="https://www.foodpolitics.com/wp-content/uploads/Brazilian-Dietary-Guidelines-2014.pdf">Le guide alimentaire du Brésil de 2014</a> a défini l’alimentation comme étant « plus que seulement des nutriments », faisant des aliments une partie naturelle de la vie sociale. Le guide recommande de réduire les aliments transformés (comme les croustilles et les boissons gazeuses), et d’augmenter les aliments culturellement appropriés (comme les végétaux régionaux) qui soutiennent la durabilité sociale et environnementale.</p>
<p>Le Brésil estime que les recommandations alimentaires doivent s’accorder à leur époque et correspondre aux changements des approvisionnements en nourriture et de la santé de la population. La réaction des changements sociaux, culturels et environnementaux aux systèmes alimentaires n’est pas juste profitable pour l’alimentation de la population — cela accroît la résilience durant les changements climatiques et face aux difficultés.</p>
<p>Il est peut-être temps pour que le Canada se détache des différents nutriments et qu’il définisse une saine alimentation dépendante de systèmes alimentaires durables au niveau social et environnemental.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/110239/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sarah Duignan a reçu des fonds du Global Water Futures.</span></em></p>Le Guide alimentaire canadien ne représente pas les pauvres, les personnes culturellement marginalisées et les plus vulnérables à l'insécurité alimentaire.Sarah Duignan, PhD Candidate, Host of AnthroDish Podcast, McMaster UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1092682018-12-28T14:59:44Z2018-12-28T14:59:44ZAgro-alimentaire: ce qui changera en 2019<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/252032/original/file-20181227-47304-yt9s3g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C2956%2C1949&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Parmi les nouveautés en 2019, on attend la publication du nouveau Guide alimentaire canadien. Il devrait recommander l'augmentation des portions de fruits et légumes et la diminution de la viande et de certains produits laitiers.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>En 2018, le secteur agroalimentaire [a d’abord été marqué par le scandale du pain], puis par <a href="https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201805/24/01-5183023-ogm-les-quebecois-plus-inquiets-que-les-autres-canadiens.php">l’arrivée d’un premier animal transgénique</a> et et plus récemment, par la signature d’un nouveau traité nord-américain qui a mis en lumière les failles de notre <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1120695/economie-alena-gestion-offre-canada">système de la gestion de l’offre</a>. </p>
<p>En 2019, on assistera à de grands changements provoqués <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/guide-alimentaire-canadien/contexte/processus-revision-guide-alimentaire-canadien.html">par la publication du nouveau Guide alimentaire canadien</a> et la <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1107590/biere-biscuits-aliments-cannabis-producteurs-canada">mise en marché des produits dérivés du cannabis</a>. </p>
<p>Pour le bien-être des consommateurs, voici ce que nous devrions jeter, transformer, conserver et ajouter en 2019 parmi les produits qui influent le plus notre quotidien.</p>
<h2>À jeter</h2>
<p>Mettre à la poubelle les foutus stratagèmes de fixation de prix constituerait le souhait le plus cher des Canadiens, peu importe le secteur de l’économie ou du produit. </p>
<p>À ce chapitre, l’année 2018 commençait sur une bien mauvaise note pour le secteur agroalimentaire. Dans la foulée du scandale provoqué par l’aveu de Loblaw-Provigo qui se prêtait à une conspiration de fixation de prix du pain avec Weston Bakeries, <a href="https://www.journaldemontreal.com/2017/12/20/loblaw-admet-avoir-fixe-le-prix-du-pain-et-offre-25--a-ses-clients">les Canadiens ont eu droit en 2018 à une carte-cadeau de 25 $</a>… L’entreprise demandait pardon pour avoir influencé les prix du pain au détail pendant 14 ans, soit de 2001 à 2015. </p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252037/original/file-20181227-47322-108677l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Différentes marques de pain sur les tablettes d'une épicerie à Toronto, le 1er novembre 2017. L'enquête du Bureau de la concurrence sur des allégations de fixation du prix du pain inclut au moins sept entreprises, dont Loblaw et Weston Bakeries, selon des documents judiciaires.</span>
<span class="attribution"><span class="source">PRESSE CANADIENNE/Doug Ives</span></span>
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<p>Depuis cette révélation survenue il y a un an, les poursuites se succèdent. Jusqu’à maintenant, deux actions collectives se sont ajoutés aux multiples critiques à l’égard du géant de l’alimentation. Ses rivaux, Sobeys-IGA et Métro, ont rapidement réagi en critiquant à leur tour le message hautain de Loblaw-Provigo. </p>
<p>Fait intéressant, le prix du pain en moyenne au pays a diminué de 1,8 % cette année depuis l’annonce de Loblaw-Provigo en décembre 2017. La France <a href="https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/jambon-14-industriels-soupconnes-d-entente-sur-les-prix_2040631.html">a même aussi eu droit à son scandale cette année avec le jambon</a>. Espérons que 2019 sera plus honnête et éthique dans ce secteur.</p>
<h2>À transformer</h2>
<p>Si vous croyez que le Guide alimentaire canadien est sans importance, détrompez-vous ! Institutionnalisé depuis le début des temps, notre guide nous influence tous quotidiennement. Subtilement, voire inconsciemment, il touche nos cordes sensibles.</p>
<p>Ce nouveau Guide alimentaire que l’on attend depuis des mois sera vraisemblablement dévoilé en 2019. Après la publication des principes de base en octobre 2017, Santé Canada se veut extrêmement discrète. </p>
<p>D’ailleurs, la sortie du nouveau Guide a été reporté à plusieurs reprises. Selon certaines sources, il faudrait possiblement attendre jusqu’aux prochaines élections fédérales prévues en octobre 2019 pour finalement assister à la parution de la dernière édition du Guide alimentaire. Tout porte à croire que le narratif végétarien employé par Santé Canada lors de la publication de ses principes l’an dernier dérangeait certains groupes d’intérêts, notamment le secteur bovin et laitier. </p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252034/original/file-20181227-47292-1kyyiba.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le nouveau Guide alimentaire canadien devrait faire la part belle aux fruits et aux légumes, au détriment de la viande et de certains produits laitiers.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
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<p>Bien sûr, Santé Canada tentait de proposer une nouvelle approche, un parchemin digne de nos connaissances modernes en nutrition. En revanche, Santé Canada a vite réalisé que notre culture culinaire et nos traditions gastronomiques méritent leurs places et ne peuvent être repoussées du revers de la main.</p>
<p>Transformer le Guide alimentaire canadien est des plus souhaitables, mais certaines nuances doivent être apportées à la bible alimentaire contemporaine.</p>
<p>À regret, ce Guide n’a pas vraiment évolué depuis sa première version publiée en 1942, mais le monde, lui, a grandement changé. Avec une offre plus diversifiée que jamais, le nouveau Guide doit devenir le reflet de ce que nous sommes et de ce que nous souhaitons retrouver dans nos assiettes, tout en célébrant notre héritage alimentaire.</p>
<h2>À conserver</h2>
<p>Plus tôt cette année, une étude sur les déchets <a href="https://www.protegez-vous.ca/Nouvelles/Maison-et-environnement/Nestle-Tim-Hortons-PepsiCo-Coca-Cola-et-McDo-les-plus-grands-pollueurs-plastiques-au-Canada">ciblait cinq entreprises dont leurs emballages de produits se retrouvaient souvent sur nos berges</a> et dans nos rivières. </p>
<p>Ces entreprises Coca-Cola, Pepsico, McDonalds, Nestle et Tim Hortons, œuvrent toutes dans le secteur agroalimentaire. </p>
<p>Notre conscientisation collective envers l’utilisation du plastique à usage unique et de l’emballage excessif en alimentation devient impérative. Par chance, il y a présentement une quête pour trouver de nouvelles façons de remplacer le plastique au supermarché et en restauration. </p>
<p>Pour une meilleure salubrité de nos aliments, le plastique nous a offert une solution abordable pendant des années. Mais une économie circulaire durable nécessite une nouvelle approche. La recherche d’idées innovatrices doit se poursuivre puisque le bien-être de notre planète en dépend.</p>
<h2>À ajouter</h2>
<p>L’arrivée des produits dérivés à base de cannabis constituera un moment important en 2019. </p>
<p>Santé Canada annoncera sous peu son cadre réglementaire pour les produits infusés de cannabis. Au cours des derniers mois, <a href="https://www.journaldemontreal.com/2018/08/01/molson-se-lance-dans-lindustrie-de-la-marijuana">des entreprises comme Molson-Coors</a> et Constellation Brands ont déjà investi dans le domaine du cannabis et anticipent la commercialisation de certains produits dès que possible. </p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/252033/original/file-20181227-47316-17gm4yp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’arrivée des produits dérivés à base de cannabis, comme ce biscuit, constituera un moment important en 2019 dans l'industrie agro-alimentaire.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
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<p><a href="https://www.tvanouvelles.ca/2018/10/02/comme-coca-cola-pepsi-songe-a-investir-dans-le-cannabis">Même Coca Cola, le maître de la boisson gazeuse, et Pepsi, </a>ont suivi le pas de l’industrie brassicole. En effet, l’industrie du breuvage agit à titre de précurseur pour l’ensemble de la filière puisqu’elle peut perdre beaucoup avec la légalisation des produits comestibles à base de cannabis. </p>
<p>Aux États-Unis, plusieurs entreprises brassicoles avaient perdu des parts de marché au moment où les produits comestibles devenaient légaux dans certains États américains. En effet, plusieurs consommateurs troquent leur boisson favorite pour un produit comestible contenant du cannabis. </p>
<p>Mais en attendant cette deuxième phase de la légalisation, les autres transformateurs un peu moins pressés se font attendre pour témoigner de leur intérêt. La légalisation du cannabis est une chose, mais la réglementation d’un produit difficilement perceptible et discret demeure un défi de taille. Humer un muffin au cannabis ne révèle pas grand-chose. </p>
<p>Souhaitons que la prudence et la vigilance des autorités publiques et des consommateurs soient au rendez-vous en 2019. </p>
<p>Joyeuses Fêtes !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/109268/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Sylvain Charlebois ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>En 2018, le secteur agroalimentaire a été marqué par le scandale du pain et la remise en question de la gestion de l'offre. En 2019, on attend le nouveau Guide alimentaire canadien et les produits dérivés du pot.Sylvain Charlebois, Professor in Food Distribution and Policy, Dalhousie UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.