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Candidature de « Paris 2024 » : le storytelling de la jeunesse et de la diversité

La candidature de Paris à l’organisation des JO 2024 : dévoilement de son logo, projeté mardi 9 février à 20h24 sur l’Arc de Triomphe. Eurosport

Le 17 février dernier, depuis la grande salle de la Philharmonie, porte de Pantin, était rendue publique la première mouture de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024. L’occasion de dévoiler les sites des compétitions et du village olympique, ainsi que les projets de construction de nouvelles infrastructures sportives, durables ou éphémères.

Il y a tout juste un an, le 12 février 2015, Anne Hidalgo se voyait remettre l’étude d’opportunité quant à la tenue des Jeux à Paris : « Une candidature parisienne gagnerait à raconter une histoire », avait-elle alors déclaré.

Aujourd’hui, c’est une chose actée : l’esprit général, le storytelling du dossier français, c’est celui de la jeunesse, de la diversité et de la banlieue, un triptyque cohérent et clairvoyant. Via le hashtag #Paris2024, ce sont aussi les périphéries nord et est d’un Paris métropole-monde qui candidatent pour organiser la plus prestigieuse compétition internationale de sport.

Une manière de prendre acte d’une évidence : quoi qu’en pensent certains (beaucoup), ces territoires sont porteurs de potentiels immenses. Une grande partie de l’avenir de notre pays est en train de se jouer dans les banlieues : jeunes, dynamiques, innovantes, ambitieuses, mais toujours oubliées, dénigrées, stigmatisées.

La Seine-Saint-Denis à l’honneur

En ouverture du show du 17 février, Bernard Lapasset, qui co-préside avec Tony Estanguet le comité de candidature, a placé le dossier parisien sous le signe de l’unité et a pour cela fait référence à la coupe du monde de rugby de 1995 en Afrique du Sud : cette comparaison implicite avec un pays sorti peu de temps auparavant de l’apartheid est passée relativement inaperçue, bien qu’elle soit signifiante et en aucun cas fortuite.

Sur scène, Muriel Hurtis a confié qu’elle était une enfant du 9-3. Pour elle, cette candidature est l’occasion de « réduire les inégalités », de « rapprocher les cultures et de « réunir les Hommes » : le sport peut et doit redevenir un moyen de lutter contre les inégalités, quelles qu’elles soient. La basketteuse Céline Dumerc a appelé à « briser les verrous et les chaînes pour plus d’égalité » et parlé d’égalité des chances grâce à l’esprit olympique.

Ce ne sont pas de vains mots. Au cas où l’on en douterait encore, le sport est politique, le sport est économique, le sport est sociétal. « La force d’un rêve » – slogan de « Paris 2024 » –, c’est la puissance d’une société multiculturelle apaisée et fière de ses différences, non seulement pour davantage de justice sociale, mais aussi pour ne plus gâcher les talents d’une grande partie de la jeunesse de France.

Ces deux objectifs, désormais indissociables, peuvent être ceux de notre pays : le modèle économique des Jeux de 2024 devra en faire son fondement. Puisse le sport, alors, avoir les moyens d’être un véritable opérateur de changement, afin de donner à cette candidature tout son sens.

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