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Comment les athlètes s’adaptent et bénéficient des conditions environnementales extrêmes ?

World Marathon Challenge, CC BY-SA

L’INSEP vous invite au séminaire « À la recherche de la performance » sur le thème du « Stress environnemental », à suivre en direct, aujourd’hui à partir de 14 heures.


(c) INSEP

Dans un contexte sportif de plus en plus mondialisé, les athlètes doivent voyager énormément, et être performants dans tous les environnements. Prenons l’exemple d’un footballeur brésilien évoluant dans le championnat russe. Pendant l’hiver dans l’hémisphère nord, s’il doit aller jouer avec sa sélection dans l’hémisphère sud, l’amplitude thermique est extrême. Peut-il être aussi efficace à -20 °C qu’à 30 °C, en ajoutant la fatigue liée au voyage et au décalage horaire ? Comment peut-il se préparer pour être performant dans des conditions contraignantes telles que le froid, la chaleur ou encore l’altitude ?

D’autre part, pour rester à la pointe de la performance, de nouvelles méthodes d’entraînement émergent, en s’appuyant notamment sur l’apport des conditions environnementales pour maximiser les adaptations physiologiques et ainsi optimiser les qualités physiques. Par exemple, les derniers résultats des Gallois au Tournoi des 6 nations laissent présager de l’utilisation à bon escient de la répétition de sprint en hypoxie dans leur programmation.

Dans le cadre du séminaire « À la recherche de la performance » sur le thème du « Stress environnemental », les trois interventions suivantes permettront d’appréhender la problématique.

Le cas des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo

L’été dernier, à Tokyo, il faisait 33 °C en moyenne l’après-midi avec un taux d’humidité important (80 %). Des estimations indiquent que cela risque d’être les conditions les plus chaudes de l’ère des JO modernes. Dans ce cas, au cours de leur pratique sportive, les athlètes seront soumis à un stress thermique qui, en fonction de l’équilibre entre la production passive (environnement) et active (intensité d’exercice) et la dissipation de la chaleur corporelle (dépendant principalement de l’évaporation de la sueur), pourra conduire à une hyperthermie (accumulation de chaleur dans l’organisme et incapacité à maintenir une température corporelle normale) et une déshydratation, entraînant un continuum de complications physiologiques pouvant aller jusqu’au coup de chaleur (température corporelle dépassant 39 °C et entraînant des lésions cellulaires).

Heureusement, les athlètes, entraîneurs, personnels médicaux et/ou organisateurs de compétitions peuvent mettre en place un certain nombre de contre-mesures. L’outil le plus important pour protéger la santé et préparer au mieux les athlètes à performer à Tokyo est l’acclimatation à la chaleur.

Une exposition répétée à un environnement chaud, idéalement en s’entraînant dans des conditions similaires à la compétition, provoque ainsi des adaptations spécifiques dès les premiers jours permettant de mieux thermoréguler, de réduire le stress physiologique et le risque de coup de chaleur et d’améliorer la performance prolongée en environnement chaud.

Se basant sur les connaissances scientifiques et l’expérience de terrain, Sébastien Racinais évaluera les différentes méthodes possibles, leur efficacité et leur mise en place.

Préparer les athlètes à l’impossible

Le World Marathon Challenge est une compétition d’endurance qui consiste à réaliser sept marathons (42,2 km) sur sept continents en sept jours. Au fil des épreuves, les athlètes doivent affronter les changements climatiques et le décalage horaire.

Pour l’édition 2019, Stéphanie Gicquel, exploratrice (traversée de l’Antarctique via le pôle Sud, soit 2 045 kilomètres en 74 jours sans voile de traction) et athlète d’ultra-endurance (championne de France des 24 h route avec 215,384 km parcourus) s’y est inscrite dans le but de battre le record de l’épreuve (295 km en 27 heures et 26 minutes, soit une moyenne de 3h55 par marathon).

World Marathon Challenge (Runners World).

Pour mettre toutes les chances de son côté, elle a opté pour une préparation terminale spécifique s’appuyant sur les concepts d’adaptation croisée et de tolérance croisée entre les conditions environnementales (transfert des adaptations d’un stress à un autre), notamment via les interactions possibles avec l’acclimatation à la chaleur.

Franck Brocherie et Stéphanie Gicquel reviendront sur sa préparation ainsi que sur sa performance à cette épreuve hors norme.

Utiliser des conditions extrêmes pour optimiser la performance

La préparation physique de l’équipe de France de rugby à 7 féminine s’appuie aujourd’hui sur l’exploration des caractéristiques physiques et physiologiques des joueuses, ainsi que sur les performances techniques et physiques, analysées au travers des tournois internationaux.

Suite à ces analyses, le staff a constaté que la capacité des joueuses à coupler des qualités importantes d’endurance, de force, de vitesse et d’explosivité, démontre un potentiel physique important, incontournable pour performer dans cette discipline.

Pour tenter de développer ces qualités tout en intégrant le plus possible la préparation physique au rugby, les entraîneurs et préparateurs physiques font appel à différentes méthodologies d’entraînement. L’altitude (ou hypoxie) et/ou la chaleur sont souvent deux solutions choisies pour acclimater les joueuses aux conditions environnementales rencontrées sur certains tournois et/ou pour optimiser la performance via des méthodes d’entraînement innovantes pour booster les adaptations physiologiques. Pour illustrer cela, Anthony Couderc présentera les différents camps d’entraînement réalisés par les joueuses de l’équipe nationale : Tignes (France), Doha (Qatar) et Prétoria (Afrique du Sud).

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