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Coronavirus : le point hebdomadaire sur la couverture internationale de The Conversation (7)

Alors que dans le monde le nombre de cas d’infection par le coronavirus approche les 2,5 millions, certaines régions ont atteint un pic de contamination, et le nombre de nouvelles infections et de décès y ralentit.

C’est le cas notamment de New York, épicentre de la pandémie aux États-Unis. La ville a connu près de 15 000 décès jusqu’à présent, mais le nombre de morts diminue chaque jour. Parallèlement, en Europe le total des personnes infectées a dépassé le million, et le virus a fait plus de 100 000 victimes jusqu’à présent. Mais on observe là aussi un déclin.

Si, dans de nombreuses régions, il est encore trop tôt pour lever les restrictions de confinement, la planification du déconfinement est en cours. Tout au long de la semaine dernière, dans le monde entier, des experts ont donné des conseils aux gouvernements, en fonction de leurs observations, des menaces et des ressources disponibles dans chaque pays. La situation diffère pour chaque région, mais la plupart des experts s’accordent à dire que toute sortie de confinement doit être organisée de façon progressive, en mettant tout particulièrement l’accent sur les tests et le suivi médical, afin d’éviter une deuxième vague d’infection.


CC BY

Notre point hebdomadaire d’informations expertes sur le coronavirus. Composé d’associations à but non lucratif, The Conversation est un média qui travaille avec des milliers d’universitaires à travers le monde. Notre réseau publie des analyses basées sur les faits et la recherche académique. Les articles sont gratuits – il n’y a pas de paywall – et peuvent être republiés.


Cette septième chronique hebdomadaire de nos équipes met en lumière certains des articles récemment publiés par le réseau mondial de The Conversation.

Considérations sur la stratégie de sortie

Certains pays semblent avoir atteint le fameux pic de l’épidémie. Toutefois, avant d’assouplir les restrictions, il est important de s’assurer que le déclin observé va s’inscrire dans la durée.

Voici ce que les gouvernements doivent garder à l’esprit lorsqu’ils planifient leurs stratégies de sortie :

Un assouplissement trop précoce des restrictions pourrait entraîner une deuxième vague d’infections. Sipa USA Jorge Sanz/AAP
  • Déterminer qui a acquis une immunité. On ne sait pas encore si le fait d’avoir été infecté confère une immunité, mais des indices portent à le croire. Si tel est le cas, les activités économiques pourraient reprendre progressivement. À la condition que des tests soient mis en place pour déterminer quels travailleurs ont été infectés et ont développé une immunité, même partielle, affirment Éric Muraille et ses collègues de l’Université libre de Bruxelles. Selon eux, ces personnes pourraient reprendre le travail, tandis que les autres resteraient chez elles, ce qui réduirait le risque de vagues supplémentaires.

  • Trouver des solutions selon ses propres critères. La Nouvelle-Zélande, qui a mis en place des mesures de verrouillage parmi les plus strictes, va réduire ces restrictions à partir du 28 avril. Cela lui permettra de trouver un juste équilibre entre la protection de la santé et une reprise économique nécessaire, écrit Martin Berka de l’université Massey, à Manawatu.

Un pas en avant, deux pas en arrière

Donald Trump a récemment interrompu le financement américain de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’accusant de « mal gérer et de dissimuler la propagation » du virus.

Adam Kamradt-Scott, de l’université de Sydney, met en garde contre de telles coupes qui pourraient entraîner la faillite de l’OMS en pleine pandémie. Cela signifierait qu’il faudrait licencier du personnel et que l’on aurait davantage de difficultés à soutenir les efforts des pays à faibles et moyens revenus en ces temps de pandémie.

Certains pays sont au début de la pandémie et attendent des directives de l’Organisation mondiale de la santé. Pacific Press/Sipa USA/AAP

Comment les pays ont-ils réagi jusqu’à présent ?

Nous entendons beaucoup parler de la réaction à l’épidémie au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Chine et dans certains pays européens. Mais quelle est la situation dans les autres parties du monde ?

  • Appels à l’aide en Indonésie. Le coronavirus a durement frappé l’Indonésie, qui compte désormais le plus grand nombre de décès en Asie du Sud-Est. La Chine s’est engagée à aider le pays. Mais pour qu’elle soit efficace, cette assistance devrait inclure l’envoi de personnel médical expérimenté et de technologies de tests, affirme Muhammad Zulfikar Rakhmat de l’Universitas Islam Indonesia.

  • Quelques surprises en Grèce. La Grèce semble avoir été légèrement touchée par le coronavirus, avec un peu plus de 100 décès à ce jour, alors qu’elle sort tout juste d’une crise financière de 10 ans. Stella Ladi, de l’université Queen Mary de Londres, explique que le pays a tiré les leçons de la crise financière et a agi rapidement pour fermer les écoles, interdire les rassemblements publics et assurer la cohérence des messages.

  • Contraintes financières à Cuba. Cuba a réussi à maintenir le nombre de cas à un peu plus de 1 000 jusqu’à présent grâce à une planification minutieuse, une réponse rapide et une capacité à intensifier les mesures. Mais la suite des événements dépend de son accès aux kits de tests, écrivent Emily Morris et Ilan Kelman de University College London.

La réponse de Cuba au coronavirus a été impressionnante jusqu’à présent. Ernesto Mastrascusa/EPA/AAP
  • Aide sociale à la République de Maurice. La petite nation insulaire de Maurice est soumise à un couvre-feu depuis le 24 mars et l’impact du coronavirus a dévasté son économie. Mais avec un système d’aide sociale solide, elle pourrait affronter l’épidémie de façon plus efficace que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, affirme Myriam Blin du campus Charles Telfair à Maurice.

Quelles sont les dernières données sur le Covid-19 et les animaux de compagnie ?

  • Vous ne contracterez pas le virus de votre animal de compagnie. Bien que votre chat puisse être infecté par le coronavirus, selon les connaissances scientifiques actuelles il est extrêmement peu probable qu’il puisse vous le transmettre, expliquent Annette O’Connor, de l’Université d’État du Michigan, et ses collègues.

  • Vous pourriez transmettre le SARS-CoV-2 aux animaux. Pour cette raison, Manuel Peinado Lorca, de l’université espagnole d’Alcalá, recommande aux personnes qui pourraient avoir le Covid-19 de porter un masque lorsqu’elles se tiennent à proximité de leur animal de compagnie, et de limiter les contacts avec lui comme elles le feraient avec des personnes de leur entourage.

Vous n’avez pas à vous inquiéter : votre animal de compagnie ne devrait pas pouvoir vous transmettre le coronavirus. L’inverse est moins sûr. Shutterstock
  • Les animaux domestiques sont également vulnérables à d’autres égards. Un nombre croissant de gens adopte des animaux pour leur tenir compagnie durant le confinement. Mais ces animaux risquent d’être abandonnés une fois que les propriétaires n’en voudront plus, ou s’ils n’ont pas les moyens de les garder, écrivent Heather Fraser de l’université de technologie du Queensland en Australie et ses collègues.

Les leçons de l’histoire

  • Sur les théories de complot. Bien que la science permette chaque jour d’accumuler davantage de connaissances sur les coronavirus, les théories du complot abondent. Confrontés à l’inconnu, les humains ont toujours cherché des explications, écrit Hanna Tervanotko de l’université McMaster au Canada. Pour mieux comprendre ce mécanisme, la chercheuse propose de se pencher sur la façon dont les anciens israélites traitaient les épidémies.

  • Apprendre des erreurs passées. Le cours de l’histoire humaine a été façonné par les maladies infectieuses, et la crise actuelle ne sera certainement pas la dernière, comme le rappellent David Griffin de l’Institut Doherty et Justin Denholm de Melbourne Health en Australie .

Nous avons mis à profit nos connaissances du SRAS et du MERS pour mieux comprendre le Covid-19. LaPresse/Sipa USA/AAP

This article was originally published in English

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