Tout le monde est d’accord pour dire que rencontrer quelqu’un, ce n’est pas facile. Apprendre à connaître les gens peut nous placer dans une position de vulnérabilité, mais cela peut aussi être emballant ! En outre, se sentir rejeté est l’un des pires sentiments qui soient, surtout quand on s’est ouvert.
Les rencontres peuvent nous exposer à beaucoup de moments gênants, peut-être même à certains dont on ignorait qu’ils nous embarrasseraient. Qu’il s’agisse d’une situation qui provoque un malaise ou d’une chose qu’on ne trouve pas attirante.
Avant de rencontrer quelqu’un, la plupart des gens réfléchissent à ce qu’ils cherchent. Certains ont un type de personnes ou des caractéristiques qui les attirent. On peut aussi se demander si on correspond à ce qui plaît à l’autre. Ce qui nous amène à vouloir savoir si notre identité ou notre façon de nous comporter peut être mal perçue.
Chacun vit sa vingtaine et sa trentaine à sa façon. Certains économisent pour contracter un prêt hypothécaire quand d’autres se démènent pour payer leur loyer. Certains passent tout leur temps sur les applications de rencontres quand d’autres essaient de comprendre comment élever un enfant. Notre série sur les 25-35 ans aborde vos défis et enjeux de tous les jours.
Nous nous sommes tous posé un jour ou l’autre ces questions : est-ce que je plais vraiment à la personne devant moi ? Est-ce qu’elle me trouve ennuyeux ? Est-ce que ma façon d’être cause un malaise ?
Il est normal de ne pas vouloir passer pour quelqu’un de bizarre ou d’embarrassant. Mais accepter de l’être peut améliorer la confiance en soi et même nos rencontres amoureuses.
Peur du rejet
La plupart des personnes qui veulent faire des rencontres disent craindre le rejet, et ce n’est pas sans fondement. Environ 60 % d’entre elles affirment avoir été victimes de ghosting.
Les recherches montrent que les personnes bisexuelles, quel que soit leur genre, se sentent plus souvent exclues des réseaux de rencontres hétérosexuelles et 2SLGBTQIA+. Par conséquent, elles sont plus susceptibles de dissimuler leur identité et de vivre des problèmes de santé mentale.
Déjà des milliers d’abonnés à l’infolettre de La Conversation. Et vous ? Abonnez-vous aujourd’hui à notre infolettre pour mieux comprendre les grands enjeux contemporains.
Ainsi, les femmes bisexuelles sont souvent perçues comme hétéros dans les communautés 2SLGBTQIA+. Notre monde est rempli de stéréotypes sur les hommes et la masculinité, notamment sur le fait que les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sont forcément homosexuels (ce qui occulte l’identité bisexuelle) et moins désirables pour les femmes. Cependant, la masculinité est une construction sociale qui est transmise par des attitudes et des comportements visant à promouvoir certaines valeurs culturelles.
Les personnes bisexuelles de genre masculin sont plus susceptibles de dissimuler leurs préférences sexuelles par crainte de vivre de la discrimination et du jugement et à cause d’une vision négative d’elles-mêmes. Faire des rencontres quand on est une personne bisexuelle est déjà compliqué, mais pour celles qui sont aussi racisées, cela peut ajouter des couches de racisme, d’exotisme et detokénisme à l’expérience.
Dès qu’il est question d’identités non conformes au genre (non binaires, transgenres, etc.) et de masculinité, le débat devient encore plus complexe. Les trans-masculins adoptent parfois une masculinité traditionnelle afin de se fondre dans la société.
Comme on peut le constater, pour un bisexuel de genre masculin, entrer dans le monde des rencontres peut être intimidant à plus d’un titre, sachant qu’il existe des stéréotypes sur notre identité. Cela peut affecter l’estime de soi, la motivation et le désir de rencontrer quelqu’un. Mais cela ne doit pas empêcher qui que ce soit de se lancer, de se montrer vulnérable et de rechercher ce qui lui plaît.
Les malaises ne font plus peur
Ce qui nous amène à activer le « mode malaise ». Imaginez si on ne craignait plus le rejet et qu’on avait confiance au fait qu’en se montrant tel qu’on est, on saura attirer des personnes qui sont sur la même longueur d’onde que nous. Le mode malaise consiste à assumer les situations potentiellement gênantes ou embarrassantes et à se donner la permission de sauter à pieds joints dans les occasions romantiques.
Passer en mode malaise peut…
Vous éviter d’en faire trop. Certaines personnes cherchent à plaire à tout prix, ce qui les pousse à se soucier davantage du bien-être des autres que du leur. Au final, on veut être soi-même et que les gens nous choisissent nous, pas un personnage.
Vous aider à mettre vos limites. Chacun devrait privilégier sa santé mentale et son bien-être et attendre la même chose des gens qu’il fréquente. Ainsi, on priorise sa sécurité. Cela peut servir de système de filtrage, en gardant les personnes qui s’intéressent vraiment à nous et en écartant les autres.
Vous encourager à vivre hors du placard, ce qui contribue à accroître la visibilité de la bisexualité et a une incidence positive sur les normes sociales qui la rendent tabou. Assumer le malaise peut nous faire rencontrer des personnes qui rehaussent notre estime de soi et nous encouragent à être authentiques.
Qui suis-je ?
Le monde des rencontres peut souvent nous en apprendre plus sur nous si ça ne marche pas que si ça marche. En tant que thérapeute en relation de couple et familiale, je donne les conseils suivants aux personnes qui se lancent à la recherche d’une relation.
Cette quête expose à de nouvelles opportunités. Les gens peuvent nous faire découvrir des choses qu’on n’aurait jamais vécues sinon. Cela permet de faire de nouvelles expériences et d’en connaître davantage sur ses intérêts, ses peurs et son confort.
Les rencontres peuvent aider à trouver sa voix. Il suffit de s’entraîner à s’exprimer et à parler de ce qu’on aime, de ce qu’on n’aime pas et surtout de ce que l’on est prêt à réessayer ou pas.
C’est également l’occasion d’apprendre à fixer des limites. Il n’y a pas de mal à découvrir de nouvelles limites, et il n’est pas toujours nécessaire de les connaître à l’avance. Faire des rencontres permet d’établir sa liste de choses qui ne passent pas. C’est normal de ne pas aimer certaines choses et de choisir lesquelles on souhaite dans sa vie.
On ne doit pas hésiter à discuter de ses expériences avec ses amis. Il est bon d’avoir au moins une personne de confiance avec qui on peut revenir sur ses rencontres. Quand on sait qu’on va en parler, cela permet d’assumer ses limites. Cela peut aussi aider à se remettre d’un rejet, car les peines de cœur ne se guérissent pas dans l’isolement.
On ne devrait pas hésiter à discuter du statut de la relation (que sommes-nous), et ce, le plus tôt possible. L’échange doit également porter sur « qui je suis », car on ne doit pas cacher son identité.
Les rencontres peuvent être intimidantes, mais être soi-même ne devrait pas l’être. Pratiquer l’acceptation de soi permet d’attirer les bonnes personnes, celles qui nous célèbrent et nous élèvent. Il n’y a rien de pire que d’avoir l’impression de devoir travailler pour gagner l’affection de quelqu’un. Avant d’entrer dans le monde des rencontres, rappelez-vous ce que vous aimez le plus chez vous. Ensuite, trouvez des personnes qui souhaitent en savoir plus sur ces aspects précieux de votre personnalité.