S’agissant d’un événement unique – une élection présidentielle – la notion de probabilité, si elle donne une appréhension de ce qui devrait se passer, ne dit rien sur ce qui va vraiment se passer.
Si les Français ont l’impression que les affaires politico-judiciaires se multiplient, c’est justement parce que les systèmes de contrôle fonctionnent.
Bien qu’assez largement intéressés par l’élection présidentielle (73 %), les plus jeunes ne manifestent pas de réels signes de mobilisation pour la campagne telle qu’elle se déroule.
L’élection au suffrage universel peut et doit être maintenue, à condition d’entreprendre des réformes tenant compte de la tripolarisation politique et des nouvelles exigences morales.
L’impact des médias réside moins dans le poids des révélations sur tel ou tel candidat que dans l’orientation des électeurs sur certaines figures ou thèmes de campagne.
Réductions d’effectifs à droite, défense des fonctionnaires à gauche : au-delà des propositions des uns et des autres, un manque cruel d’imagination apparaît dans les programmes des candidats.
Le vocabulaire économique classique ou plutôt celui de l’entreprise gangrène tous les jours le monde de la chose publique, le monde de la bataille des idées et de la gestion de la cité.
Plusieurs réformes majeures des retraites ont été entreprises : 1993, 1995, 2003, 2010, 2014. Certains de leurs instigateurs sont parmi les candidats à la présidentielle. État des lieux.
Réforme des filières et des institutions agricoles, régulation des prix et limitation de la spéculation financière : les candidats ont pour l’instant fait l’impasse sur ces dossiers essentiels.
Au niveau des électeurs, cet effet est dévastateur pour le premier tour, voire pour la politique. Car le sondage semble désormais servir de premier tour.
Que l’emploi de Madame Fillon soit réel ou fictif, on peut avancer l’idée selon laquelle le choix professionnel passé de Pénélope n’a sans doute pas eu d’incidence sur la carrière de François.
Sur la scène publique, le candidat réaffirme sa revendication d’intégrité. Mais sur la scène interne de son parti, c’est une tout autre stratégie qui est développée par François Fillon.
Le « Penelopegate » est peut-être une opportunité didactique pour mettre en lumière les rapports de genre qui continuent de régir et structurer nos sociétés et organisations.
Wiktor Stoczkowski, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Il est difficile d’apprécier le rôle, pourtant considérable, que les épouses peuvent jouer auprès des maris voués à une œuvre d’envergure. Quels exemples tirés de la vie des savants.
La revendication des individus – y compris les hommes politiques – à être reconnus comme des personnes à part entière a pour conséquence l'aspiration à une égalité réelle.
Le débat se polarise sur Pénélope Fillon alors que les pratiques de son mari sont le sujet. D'un côté une femme qui sait dire sa vérité simplement, de l'autre un mari ne sortant pas de l'ambiguïté.