tag:theconversation.com,2011:/fr/topics/nutrition-20768/articlesnutrition – The Conversation2024-03-06T16:08:15Ztag:theconversation.com,2011:article/2252222024-03-06T16:08:15Z2024-03-06T16:08:15ZLes acides gras oméga-3 sont liés à une meilleure santé pulmonaire<p>Les <a href="https://www.anses.fr/fr/content/les-acides-gras-om%C3%A9ga-3">acides gras oméga-3</a> suscitent un grand intérêt chez les patients et les cliniciens en raison de leurs <a href="https://doi.org/10.3945/an.111.000893">potentiels effets protecteurs sur la santé</a>, y compris sur la santé pulmonaire. Dans une étude publiée récemment, mes collègues et moi-même avons constaté qu’un apport alimentaire plus élevé en acides gras oméga-3 est lié à une <a href="https://doi.org/10.1016/j.chest.2023.09.035">meilleure fonction pulmonaire et une survie plus longue</a> chez les patients atteints de <a href="http://www.maladies-pulmonaires-rares.fr/">fibrose pulmonaire</a>, une maladie respiratoire chronique.</p>
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<p>Présents dans les aliments tels que le poisson et les noix, ainsi que dans certains compléments alimentaires, les <a href="https://chem.libretexts.org/Courses/Willamette_University/WU%3A_Chem_199_-_Better_Living_Through_Chemistry/01%3A_Chemicals_in_Food/1.04%3A_Macro-_and_Micronutrients/1.4.02%3A_Fats_and_Cholesterol">acides gras oméga-3</a> sont des graisses polyinsaturées qui sont des nutriments essentiels pour l’homme. Ils remplissent plusieurs fonctions importantes dans l’organisme, telles que la structuration des cellules et la régulation de l’inflammation.</p>
<p>Les chercheurs pensent que deux acides gras oméga-3, <a href="https://doi.org/10.1042/bst20160474">l’acide docosahexaénoïque et l’acide eicosapentaénoïque, ou DHA et EPA</a>, sont les plus bénéfiques pour la santé en général. Lorsque l’organisme les décompose, leurs sous-produits présentent des <a href="https://doi.org/10.1016/j.atherosclerosis.2020.11.018">effets anti-inflammatoires</a>.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Chemical structure of EPA and DHA" src="https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=507&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=507&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=507&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=637&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=637&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/577668/original/file-20240223-26-i1nth6.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=637&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">l’EPA (pour l’anglais eicosapentaenoic acid) et le DHA (pour l’anglais docosahexaenoic acid) sont deux acides gras oméga-3 particulièrement bénéfiques pour la santé.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://med.libretexts.org/Courses/Allan_Hancock_College/Introduction_to_Nutrition_Science_(Bisson_et._al)/07%3A_Lipids/7.04%3A_Fatty_Acid_Types_and_Food_Sources">Minutemen/Wikimedia via LibreTexts</a></span>
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<p>Je suis <a href="https://scholar.google.com/citations?user=QeKA8ZoAAAAJ&hl=en">pneumologue</a> à la faculté de médecine de l’université de Virginie (aux États-Unis), et mon équipe de recherche et moi-même travaillons à l’identification des facteurs de risque susceptibles de contribuer au développement de la <a href="https://asso-fpf.com/">fibrose pulmonaire</a>. Dans cette maladie, le tissu pulmonaire cicatrisé peut entraîner une insuffisance respiratoire et la mort.</p>
<p>Nous avons examiné si des niveaux plus élevés de DHA et d’EPA dans le sang de patients atteints de fibrose pulmonaire dans différents groupes de personnes participant à des travaux de recherche aux États-Unis étaient liés à la progression de la maladie. Nous avons constaté que les patients ayant des niveaux plus élevés d’acides gras oméga-3 dans leur sang présentaient un <a href="https://doi.org/10.1016/j.chest.2023.09.035">déclin plus lent de la fonction pulmonaire et une survie plus longue</a>. Il est à noter que ces résultats ont persisté même après la prise en compte d’autres facteurs tels que l’âge et les maladies concomitantes.</p>
<h2>Pourquoi c’est important</h2>
<p>Il existe actuellement <a href="https://doi.org/10.1111/crj.13466">très peu de traitements</a> pour la fibrose pulmonaire. Et ceux qui existent ont des effets secondaires importants. Nos résultats suggèrent que l’augmentation des acides gras oméga-3 dans le régime alimentaire d’un patient peut ralentir la progression de cette maladie dévastatrice.</p>
<p>Les chercheurs étudient le rôle de la nutrition dans de nombreuses autres maladies. Mais ce rôle reste peu étudié dans les maladies pulmonaires chroniques, y compris la fibrose pulmonaire. Notre étude ainsi que d’autres travaux de recherches suggèrent que des <a href="https://doi.org/10.1183/13993003.00262-2023">modifications au niveau de l’alimentation</a> peuvent influencer la trajectoire de cette maladie et améliorer la capacité du patient à tolérer le traitement.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/AGr4wrmiWXI?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Réunion sur la fibrose pulmonaire organisée le 8 février 2024 par le Centre de référence des maladies pulmonaires rares (de l’adulte) – OrphaLung, sous la coordination du Pr Vincent Cottin (Hôpital Louis Pradel, HCL).</span></figcaption>
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<p>Par ailleurs, d’autres études menées sur des souris ont mis en lumière la façon dont les acides gras oméga-3 peuvent <a href="https://doi.org/10.1186/1471-2466-14-64">protéger contre la fibrose pulmonaire</a> en régulant l’activité des cellules inflammatoires et en ralentissant la formation de tissu cicatriciel dans les poumons.</p>
<h2>Ce que l’on ne sait pas encore</h2>
<p>Comme nous n’avons pas pu mesurer les taux d’acides gras oméga-3 dans le sang qu’à un seul moment, nous n’avons pas pu déterminer si l’évolution de ces taux au cours du temps est corrélée à l’évolution de la fibrose pulmonaire.</p>
<p>Il est donc essentiel de savoir si l’augmentation des niveaux d’acides gras oméga-3 dans le sang aura un effet significatif sur la vie des patients atteints de fibrose pulmonaire. Ces taux d’acides gras oméga-3 pourraient ne pas avoir d’effet direct sur la fibrose pulmonaire et pourraient simplement être le reflet de modes de vie et de régimes alimentaires plus sains.</p>
<p>Des essais cliniques sont donc nécessaires pour déterminer si les acides gras oméga-3 sont bénéfiques pour les patients atteints de maladies respiratoires.</p>
<h2>Les prochaines étapes</h2>
<p>Nous prévoyons de poursuivre nos recherches pour déterminer si les acides gras oméga-3 ont un effet protecteur contre la fibrose pulmonaire.</p>
<p>Plus précisément, nous espérons déterminer le mécanisme par lequel des apports enrichis en oméga-3 affectent les poumons des patients atteints de fibrose pulmonaire.</p>
<p>Il s’agit là d’étapes importantes pour identifier les patients qui pourraient être particulièrement réceptifs aux thérapies à base d’oméga-3 et pour faire progresser ces traitements vers des essais cliniques.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/225222/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>John Kim est financé par le National Institute of Health et la Chest Foundation.</span></em></p>Les acides gras essentiels présents, entre autres, dans le poisson et les fruits à coque sont bénéfiques pour la santé. Les chercheurs découvrent aussi leur rôle positif en cas de fibrose pulmonaire.John Kim, Assistant Professor of Medicine, University of VirginiaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2238812024-02-29T09:37:14Z2024-02-29T09:37:14ZAliments ultra-transformés : comment ils modèlent notre agriculture<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/576539/original/file-20240219-24-gj7jpm.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les aliments ultra-transformés façonnent l'agriculture mais leur rôle reste peu questionné</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/bucharest-romania-april-28-fast-food-190944998">Radu Bercan/Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Notre alimentation est une chaîne avec de nombreux maillons, de la semence à l’agriculteur jusqu’au consommateur.</p>
<p>Mais alors que des débats de plus en plus passionnés émergent sur l’avenir de notre modèle agricole, un maillon de cette chaîne reste peu questionné : celui de l’industrie de transformation qui produit un très grand nombre d’aliments ultra-transformés (AUT) vendus en masse dans nos super et hypermarchés. Sans visage médiatique, cette étape peu évoquée est pourtant décisive.</p>
<p>Si le grand public a de plus en plus conscience que ces produits sont néfastes pour la santé, il est sans doute plus ignorant de la façon dont les aliments ultra-transformés modèlent notre agriculture.</p>
<p>Il n’est pas le seul. Pendant longtemps, les scientifiques et décideurs politiques se sont surtout focalisés sur l’amont (producteurs) et l’aval (consommateurs). On a ainsi fait porter tout le poids de la qualité des systèmes alimentaires sur les agriculteurs, trop souvent accusés d’être responsables de la dégradation de l’environnement, mais aussi sur le consommateur accusé de faire des mauvais choix ou de ne pas avoir assez d’activité physique pour sa santé.</p>
<p>Pourtant, les <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/sd.2899?af=R">agro-industriels jouent un rôle majeur en milieu de chaîne</a>, en stimulant en amont une agriculture de qualité ou pas, et en proposant aux consommateurs des aliments de qualité ou pas. Aussi, ce sont bien eux qui jouent un rôle majeur sur la durabilité des systèmes alimentaires et la plupart des agriculteurs comme des consommateurs ne font que s’adapter à ces acteurs du milieu de la chaîne qui ont coopté une grande partie de la valeur. Voici comment.</p>
<h2>Les aliments ultra-transformés sont beaucoup consommés alors que nocifs pour la santé</h2>
<p>Commençons par un constat paradoxal : les <a href="https://www.mdpi.com/2071-1050/13/13/7433">produits ultra-transformés sont toujours très consommés</a> malgré leur impact néfaste pour la santé humaine.</p>
<p>À ce jour, près de 200 études épidémiologiques (dont près de 80 études de cohorte longitudinale) convergent dans le même sens : une consommation excessive d’AUT est associée à des risques significativement accrus de dérégulations métaboliques, maladies chroniques et/ou mortalité précoce toutes causes confondues. Or les <a href="https://www.mdpi.com/2071-1050/13/13/7433">français adultes consomment près d’un tiers de calories ultra-transformées/jour, et les moins de 18 ans 46 %</a>.</p>
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<p>Pour prendre conscience du nombre d’AUT que nous mangeons, il faut regarder la liste des ingrédients des aliments que nous consommons. Car un AUT se définit par la présence d’au moins un marqueur d’ultra-transformation (MUT), des composés purifiés qui permettent de modifier le goût, la couleur, l’arôme et/ou la texture d’un aliment.</p>
<p>Ils sont d’origine strictement industrielle et sont obtenus par synthèse en laboratoire ou par fractionnement excessif des matrices alimentaires (« cracking ») afin d’en extraire les briques élémentaires. On en distingue <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S088915752100048X">deux grandes catégories</a> : les additifs cosmétiques (texturants, émulsifiants, modificateurs de goût, colorants..) et les non-additifs, qui incluent les arômes (naturels, de synthèse et extraits), les protéines, sucres, gras et fibres ultra-transformés par exemple le dextrose, le sucre inverti, le sirop de glucose, certains isolats de fibres ou de protéines ou des graisses hydrogénées ou inter-estérifiées, mais aussi des procédés technologiques très drastiques et récents qui modifient beaucoup les matrices alimentaires comme la cuisson-extrusion et le soufflage, appliqués surtout aux féculents.</p>
<p>Ces MUTs sont ensuite :</p>
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<li><p>soit recombinés entre eux dans de nouvelles matrices alimentaires qui n’existent pas dans la nature, avec peu de vrais ingrédients alimentaires non ultra-transformés. C’est ce qu’on appelle les « fake foods », par exemple les confiseries industrielles ou beaucoup de steaks végétaux qui peuvent n’être composés que de MUTs, ressemblant au final plus à de la chimie comestible.</p></li>
<li><p>soit ajoutés à de vrais ingrédients alimentaires non ultra-transformés pour en corriger ou exacerber certaines propriétés sensorielles, comme c’est le cas pour de nombreux plats préparés prêts à l’emploi ou beaucoup d’aliments des fast foods.</p></li>
</ul>
<p>Pour la santé humaine, c’est l’ensemble de l’AUT qui pose problème, pas un seul MUT, que l’on pourrait remplacer ou transformer. Cette réalité souligne ainsi l’importance d’avoir donc une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0924224419301025">approche globale des aliments transformés</a>, d’autant plus que ceux-ci sont aussi néfastes pour le vivant dans son ensemble à travers leur mode de production.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/505718/original/file-20230122-28471-kntkja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<p><em>Pour suivre au plus près les questions environnementales, retrouvez chaque jeudi notre newsletter thématique « Ici la Terre ». <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-environnement-150/">Abonnez-vous dès aujourd’hui</a>.</em></p>
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<h2>Les exigences de l’industrie pour s’approvisionner en matières premières</h2>
<p>Une des raisons du succès des AUT n’est pas un mystère : ils sont <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/renewable-agriculture-and-food-systems/article/abs/compliance-of-french-purchasing-behaviors-with-a-healthy-and-sustainable-diet-a-1yr-followup-of-regular-customers-in-hypermarkets/7F7D6FA2A96693704B39AFE524E8B892">globalement moins chers que les aliments non-ultra-transformés</a>, souvent prêts à l’emploi et très facilement accessibles. Mais comment cela se fait-il ?</p>
<p>D’abord car ils utilisent des MUTs produits à partir du fractionnement de quelques espèces végétales et produits animaux, ce qui permet d’atteindre des prix très bas. Ainsi, un sirop de glucose coûte dix fois moins cher que du sucre de table, et un arôme de fruit de synthèse infiniment moins cher que de vrais fruits.</p>
<p>Mais, nous l’avons vu, les aliments ultra-transformés comprennent aussi de vrais ingrédients non-ultra-transformés. Vu la grande distribution et le succès planétaire de ces aliments, ces ingrédients doivent être produits avec une qualité constante et disponibles toute l’année quelle que soit la saison. Il s’agit par exemple du sucre de table (betterave et canne à sucre), d’huile de palme et de tournesol, de céréales, de soja… ou bien, pour les produits animaux, des préparations industrielles à base d’œufs, de la viande des fast food et de nombreux plats préparés, de certains fromages industriels…</p>
<p>Au final, ce sont donc bien peu d’ingrédients animaux comme végétaux qui composent l’essentiel des aliments vendus. Sur les 6000 espèces végétales cultivées à des fins alimentaires, par exemple 9 d’entre elles représentent 66 % de la production agricole totale.</p>
<p>Pour ces ingrédients dominants que l’on retrouve dans les aliments ultra-transformés de la grande distribution, plusieurs exigences sont de mise : ils doivent être disponibles toute l’année et se conserver longtemps, donc certifier d’un haut niveau de sûreté alimentaire en termes de toxicologie et de conservation. Pour remplir ce cahier des charges, point de secret : l’agriculture et l’élevage intensifs sont les plus qualifiés comme les moins onéreux.</p>
<h2>Les agricultures permettant de produire à bas coûts des produits standardisés</h2>
<p>L’industrie a de fait fortement favorisé la dynamique de spécialisation et de standardisation de production agricole avec un petit nombre d’espèces cultivées en masse dans une région donnée. Des pratiques agroécologiques telles que les mélanges d’espèces (graminées et légumineuses) ou de variétés (deux variétés de blé) ne sont pas compatibles avec les exigences de l’agro-industrie. La faible valeur ajoutée des produits commercialisés a aussi poussé à une concentration géographique des productions (économie d’agglomération), un agrandissement des exploitations agricoles pour obtenir des économies d’échelle.</p>
<p>Ces systèmes de production intensifs et spécialisés sont à l’origine d’émissions importantes de gaz à effet de serre et de composés azotés dans l’air, de nitrates dans l’eau, ainsi que de pollutions dans les sols et de pertes de biodiversité. Les <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s13593-017-0429-7">technologies « intelligentes » du génie génétique ou de l’agriculture de précision promues par ce modèle intensif</a> (le bon produit, à la bonne dose, au bon endroit et au bon moment) ne remettant pas en cause le niveau de spécialisation et de simplification, ne permettent pas à elles seules d’enrayer les pollutions : pesticides <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969723067876">et azote</a> par exemple.</p>
<p>La production de MUTs a donc un coût important pour la santé globale, notamment pour les <a href="https://theconversation.com/les-aliments-ultratransformes-sont-aussi-tres-mauvais-pour-la-planete-140869">sécurités nutritionnelles et alimentaires :</a> si les AUT sont des calories bon marché, avec un haut niveau de sécurité sanitaire et très accessible partout sur la planète, cela se fait au détriment de l’environnement, de la biodiversité, de la santé humaine et du social et de l’économie.</p>
<p>Cette optimisation purement économique à court terme est possible car les coûts cachés de ce système ne sont pas intégrés dans le prix de la nourriture : si l’on devait payer pour les conséquences néfastes de notre système alimentaire sur la santé (maladies liés à la malbouffe) et l’environnement (pollutions, émissions de gaz à effet de serre), notre alimentation coûterait deux fois son prix actuel, <a href="https://www.fao.org/newsroom/detail/hidden-costs-of-global-agrifood-systems-worth-at-least--10-trillion/fr">soit 170 milliards d’€ en France</a>.</p>
<p>Outre la filière de l’agriculture biologique, quelques industriels de la transformation ou distribution commencent à s’approvisionner à partir de modes de production moins intensifs voire agroécologiques, que ce soit <a href="https://www.omie.fr/">à titre individuel</a>, ou dans le cadre d’<a href="https://bleu-blanc-c%C3%BAur.org/">associations</a> ou de <a href="https://agricultureduvivant.org/">mouvements</a>. C’est une avancée, mais seulement à condition que les matières premières ne soient pas utilisées pour fabriquer des AUT.</p>
<h2>Consommer moins d’aliments ultra-transformés est nécessaire pour soutenir une agriculture agroécologique</h2>
<p>Agriculteurs, consommateurs et acteurs des politiques publiques doivent prendre conscience de cette interdépendance entre agriculture intensive au fort coût environnemental comme sanitaire et consommation d’aliments ultra-transformés.</p>
<p>Pour les consommateurs, savoir que les <a href="https://www.cahiersagricultures.fr/en/articles/cagri/full_html/2022/01/cagri210174/cagri210174.html">modèles d’agriculture les plus impactant sur l’environnement</a> sont ceux qui permettent de produire à bas coût des AUT est un argument supplémentaire pour en réduire la consommation. En effet, le dernier <a href="https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux/s-informer-sur-les-produits-qu-on-achete/comprendre-les-informations-nutritionnelles-et-les-etiquettes/les-aliments-ultra-transformes-pourquoi-moins-en-manger">Plan National Nutrition</a> Santé n°4 le recommande déjà pour des raisons de santé. Ce serait un moyen pour les consommateurs de soutenir une agriculture agroécologique d’intérêt pour l’environnement, dont les produits ne contiennent pas de MUTs nocifs pour la santé à long terme. Le choix du consommateur pourrait être facilité par l’utilisation d’applications proposant le <a href="https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux/s-informer-sur-les-produits-qu-on-achete/comprendre-les-informations-nutritionnelles-et-les-etiquettes/les-aliments-ultra-transformes-pourquoi-moins-en-manger">score Nova</a>.</p>
<p>Les agriculteurs subissent des injonctions contradictoires. D’une part, les citoyens et politiques publiques leur demandent de mettre en place des pratiques agroécologiques (diversification des cultures, haies…), d’autre part, les logiques économiques sous-tendues par l’industrie conduisent à des <a href="https://classiques-garnier.com/systemes-alimentaires-food-systems-2023-n-8-varia-paradigm-changes-of-the-food-system.html">systèmes agricoles simplifiés basés sur un petit nombre d’espèces produites de manière standardisées</a>.</p>
<p>Faire porter le fardeau des problèmes environnementaux sur les agriculteurs est donc très exagéré. Les politiques publiques devraient donc aussi concerner les <a href="https://classiques-garnier.com/systemes-alimentaires-food-systems-2023-n-8-varia-paradigm-changes-of-the-food-system.html">acteurs intermédiaires</a> qui de fait façonnent et soutiennent les modèles d’agriculture qu’elles veulent éviter. Par ailleurs, un approvisionnement en matières premières issues de pratiques agroécologiques n’a pas non plus beaucoup de sens si c’est pour fractionner à l’extrême les matières premières brutes, puis ajouter des MUTs aux aliments industriels, dégradant au final la valeur santé globale des aliments. Ainsi, du bio ultra-transformé, hors-saison et importé n’a aucun sens pour la santé globale. Là encore, les politiques publiques ont un rôle à jouer pour éviter de telles dérives.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/223881/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Michel Duru est membre des conseils scientifiques de Bleu Blanc Coeur et de Pour une Agriculture Du Vivant </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Anthony Fardet est membre des comités scientifiques de MiamNutrition, The Regenerative Society Foundation, Centre européen d'excellence ERASME Jean Monnet pour la durabilité, Projet Alimentaire Territorial Grand Clermont-PNR Livradois Forez et l'Association Alimentation Durable. Il est aussi adhérent et/ou membre des associations GREFFE, AuSI, Collectif Les Pieds dans le Plat et ANIS Etoilé. Il a été membre du comité scientifique de Siga entre 2017 et 2022.</span></em></p>Si les méfaits pour la santé des aliments ultra-transformés sont de plus en plus connus. L'impact de ces produits sur notre modèle agricole l'est moins. Il est pourtant colossal.Michel Duru, Directeur de recherche, UMR AGIR (Agroécologie, innovations et territoires), InraeAnthony Fardet, Chargé de recherches HC, UMR 1019 - Unité de Nutrition humaine, Université Clermont Auvergne, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2216862024-02-22T15:09:23Z2024-02-22T15:09:23ZLes fibres alimentaires n’agissent pas seulement sur le côlon – le système immunitaire, le cerveau et la santé globale en bénéficient également<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/570673/original/file-20240119-19-bkynf2.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=66%2C6%2C3923%2C2249&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La plupart des gens ne consomment que la moitié de la quantité de fibres alimentaires recommandée, ce qui peut avoir un effet négatif sur leur santé.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Les conseils sur l’alimentation ne manquent pas, qu’il s’agisse de manger des <a href="https://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/superfoods/">superaliments</a> qui permettent de <a href="https://www.npr.org/sections/thesalt/2015/04/11/398325030/eating-to-break-100-longevity-diet-tips-from-the-blue-zones">vivre jusqu’à 100 ans</a> ou de suivre des <a href="https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/conseils-pour-alimentation-saine/regimes-et-tendances-alimentaires/">régimes restrictifs</a> qui sont censés faire perdre du poids et améliorer l’apparence. En tant que chercheur du <a href="https://farncombe.mcmaster.ca/"><em>Farncombe Family Digestive Health Research Institute</em></a>, je suis parfaitement conscient qu’il n’existe pas de « régime santé » universel qui convienne à tout le monde.</p>
<p>La plupart des professionnels s’accordent à dire que l’on doit avoir un régime équilibré sur le plan des groupes alimentaires, et qu’il est préférable d’y ajouter des légumes et des <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/11/8/1806">aliments fermentés</a> plutôt que de se limiter inutilement. De plus, la consommation d’aliments qui favorisent la santé intestinale améliore l’état de santé global.</p>
<h2>Pourquoi se préoccupe-t-on autant des fibres ?</h2>
<p>L’importance des fibres est connue depuis plusieurs décennies. <a href="https://doi.org/10.1017/S0954422417000117">Denis Burkitt</a>, regretté chirurgien et chercheur dans le domaine des fibres, a déclaré : « Si vous avez de petites selles, vous devrez avoir de gros hôpitaux. » Mais les fibres alimentaires ne se contentent pas de faciliter le transit intestinal, elles sont aussi un <a href="https://www.mayoclinic.org/healthy-lifestyle/nutrition-and-healthy-eating/expert-answers/probiotics/faq-20058065">nutriment prébiotique</a>.</p>
<p>Les prébiotiques ne sont pas activement digérés et absorbés, ils servent plutôt à favoriser la croissance de bactéries bénéfiques dans notre intestin. <a href="https://doi.org/10.3390%2Ffoods8030092">Ces micro-organismes contribuent ensuite à la digestion des aliments</a> pour que nous en retirions davantage de nutriments, soutiennent l’intégrité de la barrière intestinale et empêchent la prolifération de bactéries nocives.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="High-fibre foods against the outline of intestines" src="https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/570413/original/file-20240119-17-wpd6x9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les prébiotiques ne sont pas activement digérés et absorbés, ils servent plutôt à favoriser la croissance de bactéries bénéfiques dans notre intestin.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Indépendamment de leur effet sur les bactéries, les fibres peuvent aussi influencer notre système immunitaire lorsqu’elles <a href="https://doi.org/10.1111/bph.14871">interagissent directement avec des récepteurs exprimés par nos cellules</a>. Ces bienfaits peuvent même aider le système immunitaire à être plus tolérant et à réduire l’inflammation.</p>
<h2>Mange-t-on suffisamment de fibres ?</h2>
<p>Probablement pas. Le <a href="https://doi.org/10.3390%2Fnu15122749">régime alimentaire occidental</a> est pauvre en fibres et riche en aliments ultra-transformés. <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/nutriments/fibres.html">On recommande de consommer</a> de <a href="https://www.nature.com/articles/s41575-020-00375-4">25 à 38 grammes de fibres par jour</a>, selon l’âge, le sexe et le niveau d’activité. La plupart des gens consomment environ la moitié de la quantité recommandée, ce qui peut nuire à leur santé globale.</p>
<p>Les céréales complètes, les fruits et légumes, les légumineuses, les noix et les graines constituent de bonnes sources de fibres alimentaires. On insiste beaucoup sur les fibres solubles et moins sur les fibres insolubles, mais en réalité, la plupart des aliments contiennent un mélange de ces deux types, qui ont tous deux <a href="https://www.healthline.com/health/soluble-vs-insoluble-fiber%23risks">leurs bons côtés</a>.</p>
<p>Les collations à haute teneur en fibres gagnent en popularité. Avec une valeur globale estimée à 7 milliards de dollars américains en 2022, le <a href="https://www.precedenceresearch.com/prebiotic-ingredients-market#:%7E:text=The%2520global%2520prebiotic%2520ingredients%2520market,13.25%2525%2520from%25202022%2520to%25202030">marché des ingrédients prébiotiques</a> devrait tripler d’ici 2032.</p>
<h2>Les bienfaits des fibres alimentaires</h2>
<figure class="align-right ">
<img alt="Diagram of a human with arrows linking brain and intestines" src="https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/570414/original/file-20240119-17-fwfmrl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les fibres sont associées à la santé globale et à la santé cérébrale par l’axe intestin-cerveau.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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<p>Il existe de nombreuses preuves des bienfaits des fibres alimentaires. Les fibres ne sont pas seulement associées à la santé du côlon ; elles influencent aussi la santé globale et la santé du cerveau par <a href="https://my.clevelandclinic.org/health/body/the-gut-brain-connection">l’axe intestin-cerveau</a>. Les régimes pauvres en fibres ont été corrélés à des troubles gastro-intestinaux tels que le syndrome du côlon irritable ou des maladies inflammatoires de l’intestin.</p>
<p>Par ailleurs, une consommation suffisante de fibres <a href="https://doi.org/10.1038/s41575-020-00375-4">réduit les risques et la mortalité liés aux maladies cardiovasculaires et à l’obésité</a>. Des études montrent que <a href="https://doi.org/10.3390/nu13072159">certains types de fibres peuvent améliorer les fonctions cognitives</a>.</p>
<p>Certaines maladies gastro-intestinales, comme la maladie cœliaque, ne semblent pas influencées par la consommation de fibres. De plus, <a href="https://doi.org/10.1038/s41575-020-00375-4">il n’y a pas de consensus</a> sur le type de fibres et la dose qui serait bénéfique pour le traitement de la plupart des maladies.</p>
<h2>Les fibres ne sont pas toutes bonnes</h2>
<p>Étonnamment, ce ne sont pas toutes les fibres qui sont bonnes pour la santé. Fibre est un terme générique pour désigner les polysaccharides végétaux qu’on ne peut digérer. Il en existe de nombreux types, dont la fermentescibilité, la solubilité et la viscosité dans l’intestin varient.</p>
<p>Pour compliquer les choses, la <a href="https://doi.org/10.3389/fped.2020.620189">source a également son importance</a>. Les fibres provenant d’une plante en particulier ne sont pas les mêmes que celles issues d’une autre. En outre, le vieux dicton « trop, c’est comme pas assez » s’applique ici, car la surconsommation de suppléments de fibres peut provoquer des symptômes tels que constipation, ballonnements et gaz. Cela est dû en partie au fait qu’il existe différents microbiomes intestinaux et que tous n’ont pas la même la capacité à métaboliser les fibres pour produire des molécules bénéfiques telles que les acides gras à chaînes courtes.</p>
<p>Dans certains cas, comme chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires de l’intestin, l’absence de bactéries capables de digérer les fibres peut laisser les fibres intactes <a href="https://doi.org/10.1053/j.gastro.2022.09.034">interagir directement avec les cellules intestinales et engendrer des effets inflammatoires</a>. Des données récentes ont même montré qu’une consommation excessive de fibres solubles, telles que l’inuline, un complément répandu, peut <a href="https://doi.org/10.1053/j.gastro.2023.10.012">accroître le risque de développer un cancer du côlon dans un modèle animal expérimental</a>.</p>
<h2>Un élément d’un régime alimentaire sain</h2>
<p>Les fibres alimentaires sont un élément important d’un régime alimentaire qui peut favoriser la santé de l’intestin et la santé globale. Les fibres contribuent à la sensation de satiété après les repas et à la régulation de la glycémie et du cholestérol. Assurez-vous de consommer des fibres dans votre alimentation et, si nécessaire, prenez des compléments alimentaires sans dépasser la dose recommandée.</p>
<p>Les prébiotiques favorisent le développement de bactéries intestinales qui peuvent influencer la santé et l’immunité de l’intestin dans le cadre de nombreuses maladies, bien que toutes les fibres ne se valent pas. Si les fibres ne guérissent pas les maladies, une saine alimentation peut soutenir le travail des médicaments et des traitements, dont elle peut améliorer l’efficacité.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221686/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mark Wulczynski ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les fibres ne sont pas seulement associées à la santé du côlon ; elles influencent aussi la santé globale et la santé du cerveau par l’axe intestin-cerveau. Mais toutes les fibres ne se valent pas.Mark Wulczynski, Medical Sciences PhD Candidate, McMaster UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2216972024-02-07T15:45:06Z2024-02-07T15:45:06ZEn 2024, le Nutri-score évolue : pourquoi, et que faut-il en retenir ?<p>Le Nutri-score est un logo destiné à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments et leur permettre de les comparer entre eux, tout en incitant les industriels à améliorer la composition nutritionnelle de leurs produits. Son mode de calcul a fait l’objet d’une révision qui entre en vigueur en 2024 dans les sept pays européens qui l’ont adopté. En voici les raisons, et ce qu’il faut en retenir.</p>
<h2>Une mise à jour planifiée</h2>
<p>Lorsqu’il a été proposé par les scientifiques en 2014 et adopté officiellement en France en 2017 puis dans 6 autres pays européens (Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse), il a été acté que le Nutri-score serait mis à jour régulièrement, en fonction de l’évolution de la science dans le domaine de la nutrition et également de l’évolution du marché alimentaire (afin de tenir compte des innovations et reformulations par les industriels).</p>
<p>En 2022, la gouvernance transnationale du Nutri-score, qui regroupe les pays qui l’ont adopté officiellement, a mandaté un comité scientifique composé d’experts sans conflits d’intérêts issus des 7 pays pour réaliser la mise à jour du mode de calcul du Nutri-score. Après 2 ans de travail, le comité a publié deux rapports très complets sur les <a href="https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/maj__rapport_nutri-score_rapport__algorithme_2022_.pdf">aliments généraux</a> et sur les <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/rapport-synthese/update-of-the-nutri-score-algorithm-for-beverages.-second-update-report-from-the-scientific-committee-of-the-nutri-score-v2-2023">boissons</a>).</p>
<p>Ces documents proposaient des points d’amélioration de l’algorithme initial, tout en maintenant sa structure générale. Rappelant que les classifications des aliments par le Nutri-score actuel étaient globalement adéquates sur le plan nutritionnel, le Comité a cependant proposé des modifications du mode de calcul pour diverses catégories d’aliments.</p>
<h2>Quels changements pour les aliments ?</h2>
<p>Les modifications spécifiques de l’algorithme sont les suivantes :</p>
<ul>
<li>une augmentation du nombre de points de pénalisation pour la teneur en sucre (15 points au lieu de 10 dans la version initiale). Ce choix s’explique par le fait qu’un [ <a href="https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.2903/j.efsa.2022.7074">rapport récent de l’EFSA</a>] a montré qu’il n’y avait pas de seuil minimal de teneur en sucre sans risque pour la santé et pour permettre un alignement avec la <a href="https://eur-lex.europa.eu/legal-content/en/ALL/?uri=CELEX:32011R1169">réglementation européenne</a>, afin de permettre une classification plus adéquate des produits sucrés ;</li>
</ul>
<hr>
<p>
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<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-sucre-un-facteur-de-risque-de-cancer-189999">Le sucre, un facteur de risque de cancer ?</a>
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</p>
<hr>
<ul>
<li><p>une augmentation du nombre de points de pénalisation pour la teneur en sel (20 points au lieu de 10) : ce changement est lié au fait qu’un apport élevé en sodium augmente la pression artérielle et le risque d’hypertension, ce qui constitue un facteur de risque de <a href="https://www.who.int/data/gho/indicator-metadata-registry/imr-details/3082">maladies cardiovasculaires et d’insuffisance rénale chronique</a>. En outre, ce changement traduit la volonté de s’aligner sur les règles actuelles de l’Union européenne en matière de déclaration des nutriments. À ce titre, il s’agit de discriminer mieux les aliments fortement salés, afin de favoriser les versions moins salées et/ou de stimuler la reformulation des aliments par les industriels ;</p></li>
<li><p>une modification de l’allocation des points valorisant la teneur en fibres pour permettre une meilleure discrimination entre les produits céréaliers raffinés et complets et ainsi être en cohérence avec les recommandations nutritionnelles de santé publique ;</p></li>
<li><p>une augmentation du nombre de points pour les protéines (jusqu’à 7 points), avec une limitation des points pour les protéines de la viande rouge (2 points maximum) : les teneurs en protéine reflétant également les apports en calcium et fer, cette augmentation permet donc de mieux discriminer les aliments sources de ces nutriments. La limitation de la prise en compte des protéines dans la composante positive en ce qui concerne la viande rouge est justifiée par les <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s10654-021-00741-9">travaux</a> mettant en évidence les liens entre apport important de viande rouge et risques de cancers, notamment colorectal ;</p></li>
<li><p>une modification de la composante « fruits, légumes, légumineuses, fruits secs et huiles de colza, olive et noix », qui désormais ne compte plus que les fruits, les légumes et les légumineuses (les fruits oléagineux étant désormais catégorisés avec les matières grasses, du fait de leur teneur élevée en lipides) ;</p></li>
<li><p>une modification du seuil entre le score A et le score B.</p></li>
</ul>
<h2>En ce qui concerne les boissons</h2>
<p>Le lait, les boissons lactées, les boissons fermentées à base de lait et les boissons végétales sont dorénavant inclus dans la catégorie des boissons (et non plus comme jusqu’à présent, dans la catégorie des aliments généraux).</p>
<p>Cette modification est motivée par le mode de consommation et d’usage de ces produits (des aliments liquides qui par définition sont bus et principalement consommés – seuls ou associés à d’autres composantes – comme des boissons), ainsi que par la volonté d’améliorer pour ces produits la capacité de mieux les discriminer en fonction de leur composition nutritionnelle. Il s’agit notamment d’objectiver les différences dans leur teneur en sucre et en graisses saturées.</p>
<p>Des modifications ont été proposées pour les composantes énergétiques, celles du sucre et des protéines, la composante positive « fruits et légumes » et l’ajout d’une composante négative supplémentaire, avec 4 points attribués en cas de présence d’édulcorants dans la boisson.</p>
<p>Cette dernière justification est liée au fait que les travaux scientifiques récents <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0735109720365967">n’ont pas permis de mettre en évidence un bénéfice des boissons édulcorées</a> et suggèrent pour certains édulcorants un <a href="https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1003950">possible effet délétère</a>. D’autre part, il existe un risque potentiel que la réduction de la teneur en sucre dans les boissons soit associée à une utilisation accrue des édulcorants. Pour toutes ces raisons les recommandations de santé publique en Europe visent à limiter leur consommation.</p>
<p>Enfin, le seuil du plafond lié à la présence de protéines (initialement fixé pour les produits négatifs comme supérieur à 11) a été supprimé. En effet, le maintien de ce seuil aurait conduit à des problèmes de classements de certains produits laitiers entiers.</p>
<h2>Un classement plus strict des produits</h2>
<p>Globalement, les modifications de l’algorithme conduisent à un classement plus strict des produits, sauf pour quelques groupes ciblés. Les produits sucrés et salés sont classés moins favorablement du fait de l’allocation des points désormais plus pénalisante.</p>
<p>Cela impacte par exemple les céréales sucrées du petit déjeuner sucrées. Ces dernières années, ces produits ont fait l’objet de reformulations qui ont réduit de façon significative leur teneur en sucre (elles sont passées de plus de 40 à 20-22 g de sucre/100g de céréales). Par ailleurs, la réduction concomitante de leur teneur en sel et l’ajout de blé complet, source de fibres, leur ont permis progressivement de se retrouver classées de C à B puis juste en dessous du seuil permettant d’être classées en A.</p>
<p>L’effort de reformulation du fabricant est louable. Toutefois, ces céréales contiennent tout de même encore des quantités relativement élevées de sucre et sont donc à nouveau classées en C, ce qui permet une discrimination par rapport aux céréales natures qui ne contiennent pas ou très peu de sucres (0 à 7 g/100g) et qui elles, se maintiennent en A.</p>
<p>Il faut cependant souligner que même en C, ces céréales « reformuléee » restent mieux classées que leurs concurrentes qui n’ont pas fait d’effort de réduction de leurs teneurs en sucre : ces dernières en contiennent généralement de 30 à 40 g pour 100g, ce qui les positionne en D ou E.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Photo d’illustration des changements du classement Nutri-score de certains produits" src="https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=189&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=189&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=189&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=238&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=238&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/574058/original/file-20240207-26-aqocd5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=238&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le nouveau Nutri-score est plus strict avec certains produits.</span>
<span class="attribution"><span class="source">fournie par l’auteur</span></span>
</figcaption>
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<p>Les produits laitiers sucrés sont également moins favorablement classés. Ce déclassement est légitime, car le mode de calcul initial de l’algorithme, moins pénalisant pour le sucre dans le mode de calcul des aliments généraux, amenait certains laits aromatisés (chocolat, fraise, vanille…) et des yaourts à boire, pourtant sucrés, à bénéficier d’un classement trop favorable.</p>
<p>Désormais, « laits aromatisés » et « boissons lactées sucrées » ne seront plus classés A ou B (comme c’était le cas précédemment), mais principalement en D et E (certaines de ces boissons à faible teneur en sucre pourront se retrouver en C). De même, les boissons fermentées à base de lait (incluant les yaourts à boire sucrés et aromatisés) ne seront plus classées en A mais seront différenciées en fonction de leur teneur en sucre entre les classes de Nutri-score C et E.</p>
<p>Les boissons à base de plantes (incluant les boissons à base de soja, d’amande, d’avoine, de riz…) ne seront plus classées en A comme actuellement. Elles se distribueront entre les classes B et E selon leur composition nutritionnelle, notamment leurs teneurs en sucre.</p>
<p>Les fromages à pâte pressée à faible teneur en sel (comme l’emmental) passent de D à C, les autres fromages restant C, D ou E en fonction de leur teneur en sel et en acides gras saturés (dont les apports élevés sont liés à un risque accru de maladies chroniques, notamment de maladies cardiovasculaires).</p>
<p>La viande rouge (<a href="https://theconversation.com/pour-limiter-le-risque-de-cancer-colorectal-doit-on-vraiment-consommer-moins-de-viande-rouge-et-de-charcuterie-124728">dont la consommation excessive est considérée comme à risque élevé de certains cancers</a>) se retrouve moins bien classée que la volaille ou le poisson (dont les consommations ne sont pas associées à des effets défavorables sur la santé).</p>
<p>Les produits de la pêche, et en particulier les poissons gras sans ajouts de sel ou d’huile, sont principalement classés dans les catégories A et B du Nutri-score (ce qui est justifié par les travaux épidémiologiques mettant en évidence leurs effets favorables sur la santé, n <a href="https://theconversation.com/omega-3-ce-quil-faut-manger-ce-quil-faut-savoir-104117">otamment du fait de leurs teneurs élevées en oméga-3</a>).</p>
<p>Les pains complets riches en fibres sont classés plutôt en A alors que les pains blancs (raffinés, donc moins riches en nutriments et en fibres) se retrouvent en B ou C en fonction de leur teneur en sel.</p>
<p>Les fruits secs oléagineux et graines sans sel ni sucre ajoutés sont pour la plupart A ou B tandis que les versions salées et/ou sucrées sont en moyenne C ou D.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/amandes-noix-et-autres-fruits-a-coque-que-sait-on-de-leurs-effets-sur-la-sante-153800">Amandes, noix et autres fruits à coque : que sait-on de leurs effets sur la santé ?</a>
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<p>Les huiles avec de faibles teneurs en acides gras saturés (olive, colza, noix, huile de tournesol oléique) sont désormais classées B, tandis que les autres huiles sont classées en C ou D en fonction de leurs teneurs en acides gras saturés. L’huile de coco et le beurre se maintiennent en E du fait de leur teneur élevée en graisses saturées).</p>
<p>Les plats préparés, notamment riches en graisses saturées ou en sel, sont classés moins favorablement, passant en moyenne des classes A/B aux classes B/C voire D pour certaines catégories de produits, notamment certaines pizzas.</p>
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<img alt="Photo d’illustration des changements du classement Nutri-score des huiles" src="https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=252&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=252&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/574059/original/file-20240207-26-fds9cr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=252&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les classements des huiles sont eux aussi modifiés.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Fournie par l’auteur</span></span>
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<h2>Boissons : seule l’eau reste A</h2>
<p>En ce qui concerne les boissons, l’eau reste la seule boisson classée A. Les boissons sucrées avec des teneurs en sucre très limitées (environ <2 g/100mL) passent en B, alors que celles avec des quantités élevées de sucre sont maintenues en D/E, permettant une meilleure discrimination des boissons en fonction de leur teneur en sucres.</p>
<p>Les boissons contenant des édulcorants ne sont plus classées en B mais en C (voire D ou E pour celles qui contiennent à la fois des édulcorants et du sucre).</p>
<p>Les laits écrémés et demi-écrémés se retrouvent en B, c’est-à-dire dans les classes de Nutri-score les plus favorables pour les boissons, puisque seule l’eau est classée A. Ils sont maintenant différenciés du lait entier, qui est classé C. Les boissons lactées sucrées (laits aromatisés), de même que les yaourts à boire aromatisés ne sont plus classées en B (comme c’était le cas avec la précédente version du Nutri-score) mais se retrouvent principalement en D et E (seuls certains à faible teneur en sucre peuvent être C).</p>
<p>Les boissons à base de plantes (soja, avoine, riz, amandes…) sont</p>
<p>classées de B à E selon leur composition nutritionnelle.</p>
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<img alt="Photo d’illustration des changements du classement Nutri-score des boissons" src="https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=248&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=248&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=248&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=312&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=312&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/574060/original/file-20240207-20-73rx7p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=312&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Parmi les boissons, seule l’eau est désormais classée en Nutri-score A.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Fournie par l’auteur</span></span>
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</figure>
<h2>Le cas des cacaos en poudre</h2>
<p>Les cacaos en poudre ont désormais globalement le même classement, quelles que soient les modalités de leur déclaration nutritionnelle. Le règlement européen sur l’information des consommateurs stipule en effet que la déclaration nutritionnelle du produit peut être présentée pour le produit tel que préparé si le produit ne peut être consommé tel que vendu.</p>
<p>Les cacaos en poudre tiraient parti de cette possibilité en indiquant souvent les valeurs nutritionnelles pour 100g ou 100mL de produit préparé selon une méthode de préparation détaillée, contenant donc en grande partie du lait demi-écrémé.</p>
<p>Ceci conduisait à leur attribuer un Nutri-score plutôt favorable (en général B). Avec la mise à jour de l’algorithme, que la déclaration soit faite sur le produit tel que vendu ou reconstitué avec du lait, le Nutri-score est en général le même, soit D.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Photo d’illustration des changements du classement Nutri-score des poudres de cacao" src="https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=208&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=208&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=208&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=261&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=261&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/574063/original/file-20240207-28-3r7jiy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=261&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le classement des poudres de cacao a été revu pour limiter les biais liés à la préparation des breuvages les employant.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Fournie par l’auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour les autres groupes alimentaires, les classifications actuelles restent inchangées.</p>
<h2>2 ans de délai pour les industriels qui le souhaitent</h2>
<p>La version révisée du Nutri-score corrige certaines des limitations identifiées avec le recul depuis sa mise en place. Elle permet surtout une meilleure cohérence et un meilleur alignement avec les recommandations nutritionnelles récentes en vigueur en Europe, au bénéfice des consommateurs, et de la santé publique.</p>
<p>Cette mise à jour du Nutri-score est censée être en place depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2024 dans les 7 pays qui l’ont adopté. Cependant, en France, elle ne prendra effet qu’en avril, du fait du gouvernement italien : celui-ci a en effet eu recours à une procédure de demande complémentaire reposant sur des arguments dénués de tout fondement pour décaler de 3 mois la mise en place de la version révisée du Nutri-score.</p>
<p>Les industriels bénéficieront d’un délai de deux ans pour l’appliquer, afin de pouvoir écouler leurs stocks et renouveler leurs étiquettes.</p>
<h2>Que peut-on attendre des futures mises à jour du Nutri-score ?</h2>
<p>Un point important sera, à côté de l’information des consommateurs sur la composition nutritionnelle, de fournir également une information sur le fait que l’aliment est ultra-transformé ou non (classé NOVA 4).</p>
<p>Il est aujourd’hui <a href="https://nutriscore.blog/2021/11/28/le-nutri-score-et-les-autres-dimensions-sante-des-aliments-informer-au-mieux-les-consommateurs/">impossible d’agréger les 2 dimensions</a> (qualité nutritionnelle et ultra-transformation) dans le cadre d’un algorithme unique qui résumerait à lui seul la valeur « santé » globale des aliments. En revanche, une possibilité est de les combiner graphiquement par exemple en ajoutant une bordure noire autour du Nutri-score si l’aliment est ultra-transformé.</p>
<p><a href="https://nutrition.bmj.com/content/6/1/108">Un essai randomisé contrôlé</a> a d’ores et déjà mis en évidence que ce type de logo combiné permet aux consommateurs de comprendre indépendamment ces deux dimensions complémentaires des aliments et d’orienter leurs choix vers des aliments plus favorables à leur santé.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221697/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Chantal Julia a reçu des financements d'institutions publiques uniquement: Ministère de la Santé, IRESP, Santé publique France, INCa</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Mathilde Touvier a reçu des financements d'organismes publics ou associatifs à but non lucratif de l'INCa, l'ERC, le Ministère de la Santé, etc. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Pilar Galan et Serge Hercberg ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Le système d’étiquetage nutritionnel Nutri-score a évolué au 1ᵉʳ janvier 2024, afin de tenir compte des recommandations nutritionnelles les plus récentes en vigueur en Europe. Voici ce qui change.Serge Hercberg, Professeur Emérite de Nutrition Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13) - Praticien Hospitalier Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne (AP-HP), Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris NordChantal Julia, Maitre de Conférence Université Paris 13, Praticien Hospitalier, Hôpital Avicenne (AP-HP), Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris NordMathilde Touvier, Directrice de l'Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, InsermPilar Galan, Médecin nutritionniste, Directrice de Recherche INRAe, Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm, Université de Paris, Université Sorbonne Paris Nord, Cnam, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2186852024-01-22T15:33:06Z2024-01-22T15:33:06ZGare aux allergènes : les aliments dits « végan » peuvent contenir du lait et des œufs<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/569122/original/file-20240112-29-t9z77z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=4%2C0%2C989%2C667&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Lors de l’achat d’aliments préemballés, les consommateurs allergiques se fient aux déclarations dans la liste d’ingrédients pour identifier les aliments sécuritaires.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Au Canada et dans le monde, les consommateurs intègrent de plus en plus de produits dits « végan » dans leur alimentation – un marché qui a atteint plus de <a href="https://www.expertmarketresearch.com/reports/vegan-food-market">27 milliards de dollars américains en 2023</a>.</p>
<p>Ce terme, qui se traduit par « végétalien » en français, fait référence à des aliments exempts d’ingrédients d’origine animale (viande, volaille, œufs, lait, poisson, fruits de mer).</p>
<p>Ainsi, en plus d’être potentiellement perçus comme plus sains par certains, ils présentent une alternative intéressante pour les consommateurs soucieux des enjeux liés à l’environnement, au développement durable, et au bien-être des animaux.</p>
<p>Or, un autre type de consommateur peut se tourner vers ces produits, pour des raisons totalement différentes : les personnes allergiques à des protéines d’origine animale, comme le lait de vache et les œufs.</p>
<p><a href="https://parera.ulaval.ca/fr/">Notre groupe de recherche</a>, leader en analyse de risques liés aux allergènes alimentaires au Canada, s’est donc posé les deux <a href="https://link.springer.com/article/10.1186/s13223-023-00836-w">questions</a> suivantes :</p>
<ul>
<li><p>Est-ce que les consommateurs vivant avec une allergie à des protéines d’origine animale considèrent les produits « végans » comme sécuritaires ?</p></li>
<li><p>Et, le cas échéant, est-ce qu’ils le sont réellement ?</p></li>
</ul>
<h2>Quel intérêt pour les consommateurs allergiques ?</h2>
<p>Pour la communauté allergique, les réponses à ces questions sont primordiales, car le risque de souffrir d’une réaction potentiellement sévère (anaphylaxie) en dépend.</p>
<p>Les allergies alimentaires touchent environ <a href="https://www.jaci-inpractice.org/article/S2213-2198(19)30912-2/fulltext">6 % des Canadiens</a>, dont 0,8 % spécifiquement aux œufs et 1,1 % au lait.</p>
<p>Malgré des résultats prometteurs obtenus avec différentes formes <a href="https://foodallergycanada.ca/living-with-allergies/allergy-treatments-and-therapies/treatments-and-therapies/">d’immunothérapie ou de désensibilisation à un allergène</a>, la stratégie la plus efficace pour éviter des réactions allergiques demeure de s’abstenir de consommer des aliments qui pourraient contenir des allergènes.</p>
<p>Lors de l’achat d’aliments préemballés, les consommateurs allergiques se fient donc aux déclarations dans la liste d’ingrédients pour identifier les aliments sécuritaires. Les autorités réglementaires responsables de la qualité et de l’innocuité des aliments reconnaissent l’importance d’une déclaration d’ingrédients exacte pour les consommateurs allergiques. Et l’énumération de chaque allergène volontairement ajouté à la formulation d’un aliment préemballé est <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/etiquetage-aliments/etiquetage-allergenes.html">obligatoire</a>.</p>
<p>Cependant, une lacune réglementaire existe en ce qui concerne les ingrédients potentiellement présents de façon involontaire – par exemple, en raison d’un contact croisé pendant la transformation de l’aliment. Ces ingrédients sont généralement déclarés avec des mentions « peut contenir », utilisées (ou plutôt <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2213219818300102">surutilisées</a>) de façon volontaire et aléatoire par les transformateurs alimentaires.</p>
<p>Par ailleurs, le terme « végan » (ou « végétalien ») n’est ni standardisé ni défini dans la réglementation canadienne. En fait, <a href="https://inspection.canada.ca/etiquetage-des-aliments/etiquetage/industrie/composition-et-qualite/fra/1625516122300/1625516122800?chap=2#s5c2">l’Agence canadienne d’inspection des aliments</a> note que, en ce qui concerne l’utilisation du terme « végétalien »,</p>
<blockquote>
<p>Les compagnies peuvent appliquer des normes ou des critères additionnels qui tiennent compte d’éléments autres que les ingrédients qui composent l’aliment.</p>
</blockquote>
<p>Cependant, des détails ou des exemples en lien avec ces éléments ne sont pas disponibles. Ce manque de définition réglementaire précise empêche la mise en place d’exigences en termes de conformité.</p>
<p>Or, la plupart des <a href="https://recalls-rappels.canada.ca/en/search/site?search_api_fulltext=vegan">rappels</a> de produits commercialisés comme « végan » sont dus à la présence d’ingrédients d’origine animale non déclarés, notamment le lait et les œufs.</p>
<h2>Qu’en disent les consommateurs allergiques ?</h2>
<p>Dans ce contexte, et dans le cadre d’un <a href="https://www.researchsquare.com/article/rs-2583779/v1">sondage</a> auprès de consommateurs allergiques mené en collaboration avec <a href="https://allergiesalimentairescanada.ca/">Allergies alimentaires Canada</a>, nous avons demandé aux participants qui indiquaient être allergiques (ou être parents d’un enfant allergique) aux œufs ou au lait s’ils achetaient des produits commercialisés comme « végan ».</p>
<p>Parmi les 337 répondants, 72 % ont déclaré inclure ces produits dans leurs achats « parfois/en fonction de la situation », 14 % « toujours », et 14 % « jamais ».</p>
<p>Ces <a href="https://link.springer.com/article/10.1186/s13223-023-00836-w">résultats</a> suggèrent que, effectivement, ces consommateurs considèrent l’allégation « végan » comme un indicateur de l’absence de protéines d’origine animale – absence qui, rappelons-le n’est soutenue par aucune exigence ou définition réglementaire.</p>
<p>Ces habitudes de consommation pourraient donc mettre les personnes allergiques aux œufs et/ou au lait à risque, car l’absence de ces ingrédients n’est pas assurée.</p>
<p>Une campagne d’éducation visant à clarifier que le terme « végan » est un indicateur des <em>préférences</em> et non des <em>risques</em> alimentaires s’avère donc importante parmi cette communauté.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="chocolat noir" src="https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=372&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=372&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=372&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=467&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=467&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/569134/original/file-20240112-29-5nq5bg.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=467&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Certaines tablettes de chocolat noir commercialisées comme « certifiées végan » contiennent des protéines de lait.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Les produits « végan » contiennent-ils des ingrédients d’origine animale ?</h2>
<p>Or, le fait que 86 % des répondants achètent des produits « végan » laisse entendre que l’incidence de réactions allergiques liée à ces aliments est potentiellement rare.</p>
<p>Nous avons donc <a href="https://link.springer.com/article/10.1186/s13223-023-00836-w">analysé</a> le contenu en protéines d’œuf et de lait de produits « végan » et « à base de plantes » commercialisés au Québec.</p>
<p>Au total, 124 produits ont été analysés pour détecter la présence de protéines d’œuf (64) et/ou de lait (87).</p>
<p>Les protéines d’œuf n’ont été détectées dans aucun échantillon, mais cinq échantillons contenaient des protéines de lait : quatre tablettes de chocolat noir commercialisées comme « certifiées végan » et un gâteau aux châtaignes de marque de supermarché.</p>
<p>Ces cinq produits déclaraient la présence potentielle de lait avec un avertissement « peut contenir : lait ».</p>
<p>Les concentrations de protéines de lait quantifiées dans ces produits, combinées aux quantités de l’aliment qui seraient consommées en une seule fois, ont été utilisées pour calculer une dose d’exposition, en milligrammes de protéines de l’allergène. La probabilité que ces doses suscitent une réaction chez les populations allergiques concernées a été estimée grâce à des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278691520307213">modèles de corrélation</a>. Nos résultats montrent que les doses calculées pourraient susciter des réactions chez 6 % des consommateurs allergiques au lait, pour les tablettes de chocolat, et 1 %, pour le gâteau.</p>
<h2>Comment les consommateurs allergiques peuvent-ils se protéger ?</h2>
<p>Bien que ce niveau de risque puisse être perçu comme faible, il est susceptible de varier sans préavis. Et ce, tant qu’il n’est pas soutenu par des exigences réglementaires.</p>
<p>En fait, plutôt que de l’attribuer à la présence d’une allégation « végan » ou « à base de plantes », ce niveau de risque reflète fort probablement les <a href="https://www.cell.com/heliyon/pdf/S2405-8440(22)02590-7.pdf">bonnes pratiques de gestion d’allergènes</a> caractéristiques du secteur de transformation nord-américain.</p>
<p>Ainsi, même si une mention « peut contenir : lait » semble contradictoire dans un produit « végan » ou « à base de plantes », les personnes allergiques au lait doivent l’interpréter comme une indication que ce produit pose un risque pour leur santé.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/218685/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les activités de recherche de Samuel Godefroy sont financées par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Foreign Agriculture Service du ministère de l'Agriculture des États-Unis, R-Biopharm GmbH et R-Biopharm Canada Inc. Il agit en tant que conseiller expert pour des membres de l'industrie alimentaire et des boissons, des organisations internationales (l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel et la Banque mondiale), des organismes internationaux de réglementation alimentaire tels que le Centre national chinois pour l'évaluation des risques en matière de sécurité alimentaire et des organisations de consommateurs telles qu'Allergies alimentaires Canada. Samuel Godefroy est le président du conseil d'administration de la Global Food Regulatory Science Society (GFoRSS).</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Jérémie Théolier et Silvia Dominguez ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Les aliments « végan » sont perçus comme n’ayant pas d’ingrédients d’origine animale par la plupart de consommateurs, mais peuvent en fait contenir des protéines de lait.Silvia Dominguez, Professionnelle de recherche en sciences des aliments, Université LavalJérémie Théolier, Professionel de recherche en sciences des aliments, Université LavalSamuel Godefroy, Professeur titulaire - Sciences des aliments, Université LavalLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2184802023-12-25T20:22:29Z2023-12-25T20:22:29ZRendre les enfants acteurs du bien manger<p>En 2021, l’agence officielle Santé Publique France a mené une <a href="https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2022/8/index.html">étude</a> auprès de 48 119 enfants scolarisés en maternelle dans le département du Val-de-Marne. Ces travaux avaient pour objet de mesurer l’impact de la crise Covid et du confinement sur le poids (« le statut staturo-pondéral ») d’enfants âgés de quatre ans.</p>
<p>Cette étude a mis en exergue le fait que la proportion d’enfants obèses a quasiment doublé entre les périodes 2018-2019 et 2020-2021, passant de 2,8 % à 4,6 %. Le taux d’enfants en surpoids a également progressé de 8,9 % à 11,2 %.</p>
<p>Les causes de l’<a href="https://theconversation.com/fr/topics/obesite-23289">obésité</a> sont multifactorielles. Cette étude a ainsi souligné le rôle joué par la sédentarité et la dégradation des modes d’alimentation. Cette dernière se caractérise notamment par l’augmentation de la consommation de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/aliments-ultratransformes-71800">produits ultra-transformés</a> et du grignotage.</p>
<h2>Davantage d’obésité chez les enfants de milieux défavorisés</h2>
<p>Elle a également montré l’importance du contexte socio-économique. Ainsi, le nombre d’enfants obèses dans la population d’enfants étudiés – on parle de <a href="https://www.ined.fr/fr/lexique/prevalence-d-une-maladie/">prévalence</a> – était plus élevé chez les enfants issus de milieux défavorisés, par rapport à ceux vivant au sein de familles aisées. Cette prévalence s’explique, en partie, par un déficit des modèles de transmission, ce qui a pour conséquence de <a href="https://www.goodreads.com/book/show/199372228-alimentation-et-sant">limiter l’acquisition précoce de connaissances nutritionnelles et de compétences culinaires</a> chez les enfants issus des familles les plus modestes.</p>
<p>De manière générale et quel que soit leur niveau de vie, l’urbanisation croissante dans laquelle évoluent les enfants tend à les éloigner du monde du vivant. Ceci conduit la grande majorité d’entre eux à <a href="https://www.puq.ca/catalogue/livres/education-environnement-ecocitoyennete-3109.html">disposer de connaissances limitées sur l’origine des aliments</a>.</p>
<h2>Éducation alimentaire des enfants : des initiatives à conforter</h2>
<p>Face à cette situation alarmante, on assiste, depuis plusieurs années, à une prise de conscience collective de la nécessité d’éduquer les enfants au bien manger pour garantir leur santé et leur bien-être tout au long de la vie.</p>
<p>Dans cet objectif, de nombreux programmes d’éducation alimentaire, réactivés par la pandémie du Covid-19, ont vu le jour. Portés par une diversité d’acteurs publics ou privés (professionnels de santé, éducateurs, <a href="https://www.les-enfants-cuisinent.com/">diverses</a> <a href="https://vivonsenforme.org/">associations</a>, entreprises…), ces initiatives prennent des formes variées : <a href="https://www.ecolecomestible.org/nos-actions">ateliers de cuisine</a>, animations autour des fruits et des légumes ou du gaspillage alimentaire, visites de lieux de production et de distribution…</p>
<p>Ces démarches doivent être saluées. En revanche, leur multiplicité et/ou leur territorialité ne permettent pas toujours de bénéficier de retours d’expériences pour les dupliquer à un échelon national. En outre, les actions sont souvent ancrées dans le court terme et les objectifs ne sont pas clairement définis, ce qui rend difficile l’<a href="https://www.effect-erasmus.eu/">évaluation de leurs impacts sur les changements de comportements pérennes des enfants</a>, en particulier pour ceux qui vivent dans des milieux défavorisés.</p>
<p>A cela s’ajoute le fait que les parents ne sont pas toujours associés à ces actions. Les mécanismes de socialisation inversée – c’est-à-dire de <a href="https://shs.hal.science/halshs-02925772/">transmission des valeurs de consommation des enfants vers les parents</a> – sont alors rendus difficiles car on fait souvent jouer à l’enfant un rôle de censeur, en l’amenant à porter un regard critique sur les choix et les pratiques alimentaires de son foyer.</p>
<h2>Accroître la capacité des enfants à améliorer leur alimentation</h2>
<p>Afin de réduire ces difficultés, la capacité des membres du foyer à renforcer la qualité de leur alimentation au fil du temps apparaît comme un levier pertinent pour repenser le bien manger chez les enfants et lutter contre les inégalités sociales. Il s’agit alors de leur apporter un ensemble d’informations et de savoir-faire pour leur permettre de choisir les aliments qu’ils consomment avec davantage de discernement. Les spécialistes parlent de <a href="https://rrapps-bfc.org/glossaire/litteratie-alimentaire">« littératie alimentaire »</a>).</p>
<p>Ils envisagent ce <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0195666316306833">concept</a> comme un ensemble de connaissances liées à l’alimentation (nutrition, santé, interprétation des étiquettes, ingrédients dans les recettes) mais aussi des compétences techniques (utilisation d’ustensiles, de matériels, d’appareils, manipulation des ingrédients), ainsi que des compétences en planification (organisation des repas, gestion du budget, achat et stockage des denrées).</p>
<h2>Faire les courses, sélectionner les produits…</h2>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=9OPUjWhX9xM">Largement mobilisée au Canada</a> pour promouvoir l’éducation alimentaire des populations jeunes, sa mise en œuvre semble bénéficier d’une adhésion moins forte en France. Or, promouvoir les compétences de l’enfant dans le domaine alimentaire (autre façon de définir la littératie alimentaire) constitue sans doute une opportunité pour mettre en cohérence l’ensemble des actions de sensibilisation dédiées au bien manger et augmenter leur efficacité.</p>
<p>Parmi les nombreux modèles qui émergent, <a href="https://doi.org/10.1016/j.appet.2014.01.010">celui proposé par les chercheuses australiennes Vidgen et Gallegos</a> en 2014 apparaît comme le plus opérationnel pour les acteurs de terrain. Il permet de rendre compte de l’ensemble des savoirs et des savoir-faire à acquérir pour devenir un consommateur éclairé.</p>
<p>Il se présente sous la forme d’un programme d’accompagnement à suivre pour développer des habiletés alimentaires et culinaires à partir de quatre domaines de compétences : savoir faire ses courses, sélectionner les produits appropriés en fonction de la saison, du lieu de production, etc. et les cuisiner, partager un repas avec ses proches et enfin développer un esprit critique vis-à-vis de son alimentation.</p>
<p>Ce modèle offre donc un cadre structurant pour déployer des actions de terrain séquencées et graduées, tenant compte des capacités d’apprentissage des enfants. Facilement transposable dans le cadre d’ateliers ou de séances d’éveil en milieu scolaire, les acteurs engagés dans la promotion du bien manger peuvent alors le décliner en objectifs adaptés à l’âge des enfants, pour les inciter à prendre en charge des tâches quotidiennes liées à l’alimentation chez eux : faire une liste de courses et participer aux achats, savoir lire une recette et préparer les produits nécessaires pour la réaliser…</p>
<h2>Le marketing social pour aider aux bonnes pratiques</h2>
<p>Depuis plusieurs années, le <a href="https://www.presses.ehesp.fr/produit/marketing-social/">marketing social</a> suscite un intérêt particulier parmi les acteurs de santé. Il consiste à appliquer les techniques de persuasion éprouvées en marketing pour encourager les individus à adopter des pratiques favorables à leur santé et leur bien-être.</p>
<p>L’enjeu est ici de favoriser l’implication des enfants, qui participent à ces actions d’éducation au bien manger, en jouant sur les <a href="https://hal.science/hal-02019299/">leviers de persuasion identifiés par les chercheurs en marketing pour communiquer auprès du jeune public</a>.</p>
<p>Ainsi, pour qu’un message soit compris et accepté par l’enfant, il est nécessaire de lui faire vivre au préalable une expérience qu’il perçoit comme agréable. Appliqué à l’éducation alimentaire, ce principe induit trois étapes à respecter :</p>
<p>1/Placer l’enfant dans un environnement bienveillant pour provoquer une attitude favorable envers l’activité proposée ;</p>
<p>2/Une fois cette mise en confiance obtenue, l’engager à faire par lui-même pour renforcer ses croyances en ses propres capacités ;</p>
<p>3/Nourrir sa curiosité, induite par cette mise en situation, avec des connaissances sur l’alimentation.</p>
<p>Si l’éducation des enfants au bien manger est un enjeu de santé publique pour lutter contre l’obésité et le surpoids, elle peut aussi s’envisager comme une formidable occasion de fédérer des acteurs sociaux et de faire dialoguer divers champs théoriques autour d’un objectif majeur : accroître leur capacité à améliorer leur alimentation avec des programmes d’accompagnement à partager et à répliquer.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/218480/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pascale Ezan est membre du conseil d'administration de l'association Vivons en Forme. </span></em></p>Pour garantir la santé des enfants, notamment ceux de milieux modestes, on peut les impliquer dans des actions d’éducation à l’alimentation pour en faire de véritables consommateurs éclairés.Pascale Ezan, professeur des universités - comportements de consommation - alimentation - réseaux sociaux, Université Le Havre NormandieLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2185052023-12-07T16:08:56Z2023-12-07T16:08:56ZHuit légumes-feuilles très bénéfiques pour la santé – et pourquoi vous devriez les consommer<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/562224/original/file-20231128-27-acqlr1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C0%2C991%2C666&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le chou frisé a un goût unique qui peut changer quelque peu en fonction de sa variété et de la façon dont il est préparé.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Les légumes-feuilles sont un excellent moyen d’améliorer votre santé, car ils contiennent de nombreux nutriments essentiels, des vitamines, des minéraux et des antioxydants. </p>
<p>En tant que nutritionniste, je vous recommande vivement d’intégrer davantage les variétés de verdure suivantes dans votre régime alimentaire.</p>
<h2>Épinard</h2>
<p>Les épinards sont faciles à trouver tout au long de l’année et regorgent de <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">fer, calcium, potassium et vitamines B6, C et K</a>. Ils constituent également une bonne source d’antioxydants, qui peuvent réduire le risque de plusieurs maladies, y compris les maladies cardiaques et certains cancers.</p>
<p>Il est préférable de les consommer crus, dans une salade, car la cuisson a tendance à détruire les polyphénols et les flavonols naturellement présents dans les feuilles. Certains <a href="https://www.mdpi.com/2076-3921/12/9/1726">polyphénols et flavonoïdes</a> peuvent diminuer le risque de développer divers cancers, des maladies cardiovasculaires, le diabète et des désordres neurodégénératifs, tels que la maladie d’Alzheimer. </p>
<h2>Chou frisé</h2>
<p>Le chou frisé a un goût unique qui peut changer quelque peu en fonction de sa variété et de la façon dont il est préparé. Si vous pouvez en apprécier l’amertume, sachez que le chou frisé regorge de micronutriments importants tels que le calcium, le fer, le magnésium, le phosphore, le potassium, le zinc, le cuivre, le manganèse et le sélénium. Il constitue également une <a href="https://www.mdpi.com/2304-8158/12/3/546">bonne source de vitamines</a>, notamment les vitamines A, B, E, C et K. </p>
<p>Évitez de blanchir ou de faire bouillir le chou frisé, car cela peut réduire la quantité de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878450X20301232">minéraux hydrosolubles, de vitamines et de composés phytochimiques</a> contenus dans les feuilles. Il peut être consommé cru, en salade.</p>
<p>Une tasse de chou frisé non cuit (21 g) ne contient que <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">neuf calories</a>.</p>
<h2>Bette à cardes</h2>
<p>Mon troisième choix est la <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">bette à carde</a>, dont la saveur est légèrement sucrée et qui renferme de bonnes quantités de <a href="https://www.mdpi.com/2076-3417/13/14/8503">vitamines A et C</a>. Même une petite quantité de bettes à carde (environ 175 grammes) peut couvrir vos besoins quotidiens en vitamine K, qui joue un rôle important dans la coagulation du sang et la santé des os. </p>
<p>La bette à carde, qui se décline en plusieurs couleurs, contient également des minéraux essentiels tels que le <a href="https://www.mdpi.com/2076-3417/13/14/8503">fer, le cuivre, le potassium et le calcium</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Feuilles de bette à carde de différentes couleurs" src="https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/558653/original/file-20231109-27-6gturb.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La bette à carde se décline en plusieurs couleurs.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/raw-colourful-chard-offered-close-on-2284595723">(Shutterstock)</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Feuilles de chou cavalier</h2>
<p>Les feuilles de chou cavalier offrent un excellent apport de <a href="https://www.wsh.nhs.uk/CMS-Documents/Patient-leaflets/EyeTreatmentCentre/6024-1HealthylifestylesuggestionsforpatientswithAgeRelatedMacularDegeneration.pdf">lutéine</a>, importante pour la santé des yeux. Elles regorgent de vitamines A et C et de minéraux tels que le <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">calcium, le fer, le zinc, le cuivre et le sélénium</a>, et constituent une bonne source de fibres. Comme pour les épinards, vous pouvez les consommer tout au long de l’année.</p>
<h2>Roquette</h2>
<p>Si vous avez envie d’un légume-feuille au goût frais, piquant, légèrement amer et poivré, pensez à ajouter de la roquette dans votre assiette. Les gens en consommaient déjà à l’<a href="https://www.britannica.com/video/180202/Arugula-roquette-herb">époque romaine</a> ; c’est d’ailleurs une garniture très appréciée sur les pizzas.</p>
<p>La roquette, aussi connue sous le nom latin d’<em>Eruca sativa</em>, regorge de nitrates, dont des études ont montré qu’ils pouvaient <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/15/17/3721">stimuler les performances sportives</a>. La roquette est également riche en <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines K et C, en calcium et en polyphénols</a>. </p>
<h2>Laitue romaine</h2>
<p>La laitue romaine, croquante et douce au goût, déborde d’<a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">éléments nutritifs</a>. C’est une bonne source de vitamines et de minéraux, notamment de vitamines A, K, C et de folate (une vitamine B particulièrement importante pendant la grossesse). Ces nutriments sont essentiels au maintien d’une meilleure santé générale et au soutien d’un système immunitaire solide.</p>
<p>La laitue romaine, ou « romaine », est également une source de fibres, reconnues pour <a href="https://www.nhs.uk/live-well/eat-well/digestive-health/how-to-get-more-fibre-into-your-diet/#:%7E:text=There%20is%20strong%20evidence%20that,help%20digestion%20and%20prevent%20constipation.">réduire les risques</a> de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète de type 2 et de cancer de l’intestin.</p>
<h2>Cresson</h2>
<p>Si vous souhaitez mettre un peu de piquant dans vos repas et incorporer un légume-feuille au goût prononcé, le cresson est un excellent choix. Non seulement il apporte une touche de saveur, mais il constitue également une riche source de <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines A et C et d’antioxydants</a>. Des recherches suggèrent que le cresson pourrait être un <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10086664/">agent thérapeutique pour le cancer de la bouche</a>. </p>
<h2>Pak-choï</h2>
<p>Si vous recherchez un légume-feuille à la saveur douce et à la texture agréable, le pak-choï est tout indiqué. Cette variété de chou blanc chinois peut être utilisée dans les sautés, les soupes, les salades ou simplement poêlée comme plat d’accompagnement. </p>
<p>Il est riche en fibres ainsi qu’en <a href="https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html">vitamines, minéraux et antioxydants</a>. Ce légume-feuille <a href="https://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acsfoodscitech.3c00040#">participe au maintien de</a> la santé des os, du système immunitaire, de la vision, de la santé cardiaque, de la tension artérielle et, éventuellement, à la prévention de certains types de cancer. </p>
<p>Je privilégie une alimentation équilibrée et l’ajout de ces légumes-feuilles m’aide à rester en bonne santé, à améliorer mon système immunitaire et à réduire le risque de diverses maladies chroniques. Ils sont également pauvres en calories, ce qui en fait un bon choix pour ceux qui surveillent leur poids. Savourez-les dans des salades, des frappés aux fruits, des soupes ou en accompagnement de vos plats préférés.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/218505/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Swrajit Sarkar ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Un nutritionniste analyse les bienfaits pour la santé de différentes verdures.Swrajit Sarkar, Senior Lecturer in Nutrition, City, University of LondonLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2101472023-10-11T10:50:06Z2023-10-11T10:50:06ZLes insectes : une nouvelle source de protéines pour les sportifs ?<p>Les insectes peuvent être une nuisance pour l’homme, qu’il s’agisse des moustiques qui perturbent notre tranquillité ou des chenilles qui grignotent nos jardins, mais ce n’est pas toujours le cas. Ces animaux à six pattes jouent un rôle fondamental dans la nature et peuvent fournir de la nourriture à moindre coût environnemental.</p>
<p>La dépendance excessive <a href="https://www.mdpi.com/2304-8158/6/7/53">à l’égard des protéines végétales et animales</a>, dont la production s’accompagne d’une lourde empreinte carbone, a eu et continue d’avoir un impact négatif sur l’environnement et sur le climat. Bien que l’évolution des préférences alimentaires et l’urbanisation aient pu entraîner un déclin de l’entomophagie dans certaines sociétés, nous assistons à une sorte de résurgence moderne à mesure que les avantages de l’élevage et de la consommation d’insectes deviennent plus clairs.</p>
<p>Dans un monde qui comptera <a href="https://www.un.org/development/desa/pd/sites/www.un.org.development.desa.pd/files/wpp2022_summary_of_results.pdf">9 milliards d’habitants d’ici 2050</a>, il est nécessaire de trouver des moyens créatifs de cultiver des aliments pour répondre aux besoins nutritionnels, et en particulier à la <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/anu.13201">demande de protéines</a>.</p>
<h2>Des élevages d’insectes pour l’alimentation</h2>
<p>Les <a href="https://www.fao.org/3/i3253e/i3253e.pdf">insectes comestibles</a> font partie de l’alimentation humaine depuis des milliers d’années. <a href="https://ethnobiomed.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13002-017-0191-6">L’entomophagie</a>, c’est-à-dire le fait de manger des insectes, est retrouvée dans des preuves archéologiques et des documents historiques provenant de diverses cultures, notamment de la Grèce et de la Rome antiques. Les insectes consommés et leur signification culturelle varient, mais de manière générale, <a href="https://www.fao.org/3/i3253e/i3253e.pdf">plus de 2 000 espèces d’insectes</a> sont consommées par environ 2 milliards de personnes dans le monde. Contrairement à la croyance populaire, les insectes ne sont pas seulement des <a href="https://www.fao.org/3/i3253e/i3253e.pdf">aliments réservés aux périodes de famine</a>, mais peuvent être consommés par choix et entrer dans la composition d’un régime alimentaire qui présente des avantages pour la santé, l’économie et l’environnement.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=332&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=332&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=332&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=417&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=417&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/550282/original/file-20230926-17-p0wj21.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=417&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p>On estime que les insectes contiennent <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6728817/">entre 35 et 70 % de protéines</a> sur la base de leur poids sec. Ils offrent les avantages de la production animale traditionnelle avec une plus grande diversité, des niveaux nutritionnels comparables, voire meilleurs, et une bioconversion efficace, tout en utilisant moins de terres, moins d’eau et en <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s13593-017-0452-8#Sec4">émettant moins de gaz à effet de serre par kilogramme de protéines produites</a>.</p>
<p>Aujourd’hui, l’industrie de l’élevage d’insectes connaît une <a href="https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2023-03/The_future_of_insect_farming__where%E2%80%99s_the_catch__final_ver.pdf">croissance significative</a>, avec 71 entreprises pratiquant activement l’élevage de masse à une échelle semi-industrielle ou industrielle rien qu’en Europe. Actuellement, quatre insectes sont autorisés pour l’alimentation humaine dans l’UE, et huit autres sont en <a href="https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-9-2023-000581_EN.html">cours de réglementation</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=314&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=314&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=314&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=395&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=395&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/550284/original/file-20230926-29-o9bcy4.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=395&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.eurogroupforanimals.org/files/eurogroupforanimals/2023-03/The_future_of_insect_farming__where%E2%80%99s_the_catch__final_ver.pdf">Insect species authorized in the EU for food and feed, January 2023</a></span>
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<p>De manière générale, les insectes sont <a href="https://www.annualreviews.org/doi/pdf/10.1146/annurev-nutr-041520-010856">riches en protéines</a>, acides gras mono et polyinsaturés (oméga 3 et 6), minéraux (cuivre, fer, magnésium, manganèse, phosphore, sélénium et zinc) et vitamines (groupe B, A, D, E et K). La plupart contiennent également des composés bioactifs, molécules issues du vivant pouvant avoir des effets bénéfiques sur la santé, comme des antioxydants ou des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensice (ECA) connu pour leur rôle dans la régulation de l’hypertension artérielle.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=426&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/550285/original/file-20230926-27-2qa2o3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=535&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p>Tous les insectes ne se valent pas. La <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/proceedings-of-the-nutrition-society/article/edible-insects-are-the-future/206E43F1C95FCA2E67EF04950321414E">composition nutritionnelle</a> d’un insecte varie en fonction de l’espèce, du stade de développement (larves ou adultes), de la nourriture qu’il a ingérée, de l’environnement (température, humidité, photopériode), mais aussi du mode de préparation avant consommation (séché, cuisiné, frit). Lors de la production d’insectes, ces facteurs peuvent être modulés pour optimiser <a href="https://www.wageningenacademic.com/doi/10.3920/JIFF2020.0050">leur qualité nutritionnelle</a>.</p>
<h2>Pourquoi cibler les sportifs ?</h2>
<p>La plupart des sportifs sont toujours en recherche de meilleure performance et certains vont avoir recours à des compléments alimentaires pour atteindre leurs objectifs. Leurs motivations sont multiples : augmenter leur masse musculaire, améliorer leur endurance, mieux récupérer après l’effort, ou simplement être en meilleure santé.</p>
<p>Dernièrement, le <a href="https://pepswork.com/2023/05/31/le-marche-de-la-nutrition-sportive/">marché mondial de la nutrition sportive</a> a connu une croissance fulgurante, passant de 28 milliards de dollars en 2016 à plus de 50 milliards de dollars en 2023, et devrait dépasser les 80 milliards d’ici 2030. Les produits les plus consommés sont les poudres de protéines, les compléments de vitamines et minéraux, les produits « prêts à boire » et les barres protéinées.</p>
<p>En France, les produits à base d’insectes pour les sportifs sont difficiles à trouver. À l’étranger, le choix est plus important. <a href="https://gymsect.com/product/gymsect-aesthetic-blend-caramel-latte-flavour-cricket-protein-powder/">Les poudres de protéines d’insectes</a> se retrouvent au même rang que la whey ou les poudres de protéines végétales.</p>
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<p>Le dégoût est un des freins principaux à la consommation d’insectes. Les inclure dans la préparation des poudres de protéines ou des barres protéinées pourrait permettre de réduire l’appréhension à consommer les insectes puisque réduits en poudre il ne reste rien de leur apparence et leur goût est relativement neutre. En 2022, <a href="https://www.ynsect.com/food/">60 % des athlètes européens</a> étaient prêts à intégrer les insectes à leur alimentation.</p>
<p>Il existe un <a href="https://www.researchgate.net/profile/Dick-Vane-Wright/publication/231873437_Why_Not_Eat_Insects/links/55ca86d808aea2d9bdcc0242/Why-Not-Eat-Insects.pdf">rejet des insectes dans l’inconscient collectif occidental</a>. Néanmoins, les perceptions évoluent, en particulier depuis que la <em>Food and Agriculture Organization of the United Nations</em> (FAO) promeut leur consommation en vue d’assurer la <a href="https://library.wur.nl/WebQuery/wurpubs/fulltext/258042">sécurité alimentaire mondiale</a>. En effet, les insectes peuvent s’avérer efficaces, par exemple, pour nourrir les animaux d’élevage. Un usage relativement accepté ; en France, dans un sondage réalisé pour l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) plus de 70 % des sondés accepteraient d’intégrer les farines d’insectes dans l’alimentation animale. Chez les 30 % restant un des arguments principaux des personnes ne voulant pas voir apparaître une production industrielle d’insectes serait la <a href="https://www.clcv.org/storage/app/media/files/CLCV-Etude-de-la-perception-des-consommateurs-sur-les-projets-de-bio-raffineries-dinsectes.pdf">peur d’une crise sanitaire</a> similaire à celle de la vache folle.</p>
<p>Toutefois, quand il s’agit de nos assiettes, le dégoût des insectes est toujours présent et les producteurs d’aliments à base d’insectes en sont pleinement conscients. Pour charmer les consommateurs malgré ce rejet, certaines stratégies sont utilisées : par exemple, proposer des dessins d’insectes sur les produits plutôt que des photos, ou bien vendre des produits à base de farine plutôt que des insectes entiers (les barres protéinées en sont la parfaite image), les consommateurs étant moins réticents à goûter ces produits <a href="https://ifst.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/ijfs.15167">lorsque les insectes ne sont pas visibles dans leur assiette</a>.</p>
<h2>Quelques défis encore à relever</h2>
<p>Le secteur de la production d’insectes est confronté à de nombreux défis. Selon Nathan Preteseille, un expert de l’industrie mondiale de l’élevage d’insectes, l’un des plus difficiles à relever en Europe, vient du fait que les insectes entrent dans la catégorie des « nouveaux aliments ». Cette catégorie s’accompagne d’un plus grand nombre de tests et de procédures administratives, ce qui allonge considérablement les délais d’approbation avant l’utilisation pour la consommation humaine. Ceci dit, cela permet d’approfondir la recherche sur des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772566921000033">pratiques d’élevage qui soient plus sûres</a>.</p>
<p>Dans les élevages d’insectes, les conditions d’élevage peuvent favoriser <a href="https://www.wageningenacademic.com/doi/10.3920/JIFF2021.0024">l’apparition de maladies entomopathogènes</a>. C’est pourquoi, comme pour l’élevage animal, il est nécessaire de veiller au contrôle de la qualité des installations. Par ailleurs, il existe une demande croissante pour que le bien-être des insectes soit pris en compte, non seulement sur le plan de la santé, mais aussi en ce qui concerne leur traitement éthique dans ces installations, avec des questionnements autour de la perception de la douleur chez les insectes.</p>
<p>Pour la santé humaine, au-delà des avantages cités plus haut, les allergies alimentaires peuvent constituer un risque auquel il convient de prêter attention. En raison des régimes alimentaires occidentaux depuis longtemps exempts d’insectes, il est par exemple possible que certaines personnes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352364616300013">n’aient plus les enzymes nécessaires</a> à la consommation de chitine contenue dans les insectes et les crustacés. Ainsi, il est probable que les personnes déjà allergiques aux fruits de mer, comme les mollusques et les crustacés, le soient également aux insectes.</p>
<p>Consommer des insectes devrait devenir de plus en plus populaire et accepté dans le monde occidental. Les stratégies de commercialisation des produits à base d’insectes contribuent à améliorer la perception de la consommation de produits à base d’insectes. Les politiques s’améliorent et des associations mondiales telles que <em>International Platform of Insects for Food and Feed</em> (<a href="https://ipiff.org/">IPIFF</a>), <em>Asian Food and Feed Insect Association</em> (<a href="https://affia.org/">AFFIA</a>) et la FAO travaillent à l’amélioration des cadres réglementaires, non seulement pour la production d’insectes, mais aussi pour l’utilisation des produits à base d’insectes sur un marché en pleine expansion. Alors, êtes-vous prêt·e·s à essayer la prochaine boisson protéinée à base de grillons et aromatisée au chocolat ?</p>
<hr>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=250&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485612/original/file-20220920-3440-4oxruu.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=314&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/210147/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Deconninck Gwenaëlle est doctorante à l'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte (IRBI) - UMR 7261 CNRS - Université de Tours</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Frédéric Manas est doctorant à l'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte (IRBI) - UMR 7261 CNRS - Université de tours</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Loretta Mugo a reçu des financements de Marie Curie ITN project INSECTDOCTORS program grant number 859850. She works at the Research Institute for Insect Biology (IRBI)- UMR 7261 CNRS / Univeristy of Tours</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Robert Pienaar est membre de Consortium de recherche INSECTDOCTORS et il a reçu des financements de Marie Curie ITN project INSECTDOCTORS program grant number 859850. Il travaille dans l'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte - UMR 7261 CNRS / Université de Tours.</span></em></p>Les insectes sont riches en protéines, vitamines et minéraux, tout en ayant une haute digestibilité. Dans quelle mesure peuvent-ils constituer une alimentation de choix pour les sportifs ?Deconninck Gwenaëlle, Doctorante à l'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte, Université de ToursFrédéric Manas, Doctorant en biologie des organismes, Université de ToursLoretta Mugo-Kamiri, Double doctorante entre University of Exeter et l'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte - CNRS, Université de ToursRobert Pienaar, Double doctorant entre Universitat de València et l'Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte - CNRS, Université de Tours, Université de ToursLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2128272023-09-20T16:12:52Z2023-09-20T16:12:52ZL’étrange affaire des céréales dans l’alimentation canine<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/546756/original/file-20230906-22-pw1jay.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C4324%2C2885&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les chiens digèrent-ils bien le blé ?</span> <span class="attribution"><span class="source">Sara Hoummady</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span></figcaption></figure><p>S’il est un « procès » qui passionne les réseaux sociaux et les communautés cynophiles depuis quelques années c’est bien celui des céréales dans l’alimentation canine et notamment dans la composition des croquettes et les <a href="https://www.france.tv/documentaires/science-sante/280341-quelles-croquettes-pour-nos-betes.html">reportages se multiplient sur le sujet</a>.</p>
<p>Les chefs d’accusation sont nombreux : leur présence provoquerait ballonnements, gaz, diarrhées, diabète, obésité, intolérances au gluten et présence de mycotoxines (toxines produites par des champignons microscopiques). En quelques années, le marché des aliments secs pour chiens s’est remarquablement adapté à cette peur des céréales. De nombreuses marques affirment avoir éliminé les céréales de leur formulation et leurs mérites vantés sur les réseaux sociaux. Mais les céréales de leur alimentation sont-elles vraiment néfastes pour nos chiens domestiques ?</p>
<h2>Coupables présumées à la barre : les céréales !</h2>
<p>Derrière la notion de céréale résident plusieurs notions qui sont bien souvent confuses pour le consommateur : glucides, gluten, mycotoxines…</p>
<p>Une céréale est une plante herbacée cultivée principalement pour la valeur nutritive de ses grains. Il s’agit quasi exclusivement de plantes de la famille des Poacées plus communément nommées Graminées. Les plus connues, et aussi les plus cultivées dans le monde sont le blé, le maïs, le riz ou l’orge. Un grain de blé contient en moyenne <a href="https://espace-pain.info/botanique-du-ble/">70 % d’amidon</a> (glucide complexe). Le gluten quant à lui désigne un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28244676/">ensemble de protéines</a> contenues dans les graines des céréales du groupe des Poacées.</p>
<h2>Chef d’accusation n°1 : ne pas respecter le régime « naturel » du chien</h2>
<p>Le 1<sup>er</sup> méfait reproché aux aliments contenant des céréales est de ne pas respecter le régime alimentaire naturel du chien. Pour comprendre plus précisément à quoi correspondrait le régime « naturel » du chien, deux approches peuvent être envisagées : s’intéresser au chien préhistorique ou aux chiens libres (individus d’espèces domestiquées qui n’ont peu ou pas de dépendance à l’humain).</p>
<p>La découverte de restes de canidés dans des tombes de différents sites du nord-est de la péninsule ibérique, datant d’entre la fin du III<sup>e</sup> et le II<sup>e</sup> millénaire avant J.-C. dans un contexte d’âge du bronze précoce-moyen, a pu mettre en évidence que l’alimentation des chiens était <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s12520-019-00781-z_">assez similaire</a> à celle des humains et <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s10963-021-09153-9">contenaient des céréales dans certains cas</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Chien libre dans un village chinois" src="https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/549375/original/file-20230920-27-exoc5e.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=502&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Chien libre dans un village chinois.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Sara Hoummady</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>L’alimentation des chiens libres, de son côté, est aussi majoritairement <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5981278/">basée sur les déchets humains</a>, avec majoritairement des céréales et des selles humaines.</p>
<p>Les données se rejoignent donc : l’alimentation historique du chien depuis la préhistoire est donc constituée de restes d’alimentation humaine (dont des fèces) contenant dans certain cas, des céréales et, ce qui est bien différent de l’image d’Épinal que l’on se fait du régime « naturel » du chien (souvent représenté comme chassant, comme un loup dans la nature).</p>
<h2>Chef d’accusation n°2 : forcer les chiens à manger de l’amidon qu’ils ne digèrent pas</h2>
<p>Contrairement aux idées reçues, le chien possède un peu <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5568211/">d’alpha-amylase salivaire</a> (une enzyme qui permet d’initier le processus de dégradation de l’amidon) et des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10461997/">capacités de digestion de l’amidon</a>. Lors de la domestication, <a href="https://www.nature.com/articles/nature11837">certains gènes</a> jouant un rôle essentiel pour la digestion de l’amidon ont été sélectionnés. Au fil du temps et de la sélection associée à la création de races, le nombre de copies du gène codant la fabrication des enzymes de digestion de l’amidon a augmenté en <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4749313/">fonction des habitudes alimentaires des races</a>. Le chien est donc capable de digérer l’amidon, même si toutes les races ne sont pas forcément égales.</p>
<p>Bien que le chien puisse survivre sans « amidon », sa présence reste nécessaire dans certaines conditions physiologiques <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0022316623238006">comme la gestation</a> et la lactation.</p>
<h2>Chef d’accusation n°3 : rendre malades les chiens avec du gluten</h2>
<p>La consommation des produits dérivés du gluten peut entraîner des réactions dont <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28244676/">trois catégories peuvent être identifiées</a> : Les réactions allergiques, auto-immunes et autres réactions.</p>
<p>Chez le chien, la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1373930/">relation entre gluten et maladie intestinale</a> est étudiée chez le Setter irlandais depuis environ 20 ans, mais à l’heure actuelle, la relation entre gluten et problèmes digestifs chez cette race n’est pas clairement établie. Chez le Border Terrier, une <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26500168/">association entre gluten et dyskinésie paroxystique</a> (tremblements involontaires épisodiques) a pu être relevée. À l’heure actuelle, ce sont donc les deux seuls rapports de pathologies qui pourraient être associées à la présence de gluten.</p>
<p>Dans ce cadre, un régime d’éviction pourra être envisagé pour tester la sensibilité du chien.</p>
<h2>Chef d’accusation n°4 : intoxiquer les chiens avec des mycotoxines</h2>
<p>Les mycotoxines sont des toxines produites par des champignons microscopiques lors de la croissance de la plante, son stockage, son transport ou encore ses transformations. Ces dernières peuvent être présentes dans les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17390876/">différents organes de la plante</a> dont les grains, les fruits mais aussi tubercules.</p>
<p>La plus fréquente en alimentation animale est l’alfatoxine B1, présente notamment dans les grains de blé. Chez l’humain comme l’animal, les mycotoxines peuvent être à l’origine de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0147651323004529">divers problèmes de santé</a> (toxicité pour le foie, les reins…). Néanmoins, des méthodes de contrôle sont mises en place à la récolte et l’industrie agroalimentaire utilise par ailleurs des méthodes de détoxification. En général, les moisissures ne se développent pas sur des aliments convenablement séchés et conservés, de sorte qu’un séchage efficace et le maintien en état déshydraté ou un entreposage correct sont des <a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mycotoxins">mesures efficaces</a> contre les moisissures et la production de mycotoxines.</p>
<p>Le taux total en aflatoxine <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/1828051X.2022.2117105">serait en général supérieur</a> pour les aliments pour chiens dits « économiques » comparés à ceux de la classe « premium ». Cette différence peut en partie s’expliquer entre autres par l’utilisation de produits à moindres coûts ayant des conditions de stockages moins contrôlés.</p>
<p><a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/1828051X.2022.2117105">La source de nutriments d’origine animale</a> constitue aussi un facteur à prendre en considération, avec des variations des taux en fonction de la source des protéines animales.</p>
<h2>Les aliments sans céréales sont-ils plus sains ?</h2>
<p>Les aliments sans céréales ne sont pas toujours dépourvus d’amidon mais les protéagineux présentent des taux plus faibles en glucides que les céréales. C’est pour cette raison qu’elles intéressent l’industrie de l’alimentation animale. Ces plantes riches en protéines sont des plantes appartenant au groupe de Fabacées, telles que le pois, la féverole, la lentille ou le haricot.</p>
<p>Les graines de protéagineux contiennent un taux élevé de protéines de l’ordre de 20 à 35 %. <a href="https://www.terresunivia.fr/produitsdebouches/alimentation-animale/proteagineux">La graine de pois</a> contient par exemple 21 % de protéines mais aussi 45 % d’amidon.</p>
<p>L’amidon dans les aliments pour chien à basse teneur en glucide est souvent remplacé par des matières grasses. Cela peut ne pas être adapté à la situation de l’animal, notamment en cas de surpoids, d’obésité ou d’insuffisance rénale. Par ailleurs, un aliment sans céréale n’est pas forcément moins riche en glucides lorsque les compositions sont comparées.</p>
<p>Enfin, des <a href="https://www.fda.gov/animal-veterinary/outbreaks-and-advisories/fda-investigation-potential-link-between-certain-diets-and-canine-dilated-cardiomyopathy">études récentes</a> ont rapporté des cas de maladies cardiaques (cardiomyopathie dilatée) chez des chiens consommant des aliments sans céréales, riches en légumineuses, et ce sans que cela soit lié à des races à risque de cette pathologie. Si actuellement, l’association entre aliment sans céréales et cardiomyopathie dilatée n’est pas encore claire, la prudence s’impose, notamment pour les aliments à base de pois comme le suggère une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10212094/">très récente étude</a>.</p>
<h2>Verdict : les céréales sont innocentes</h2>
<p>Les accusations concernant les céréales ne sont pas aussi évidentes qu’elles y paraissent : le chien consomme des céréales depuis sa domestication, il a parfaitement développé les enzymes pour digérer l’amidon, le gluten n’est un problème que pour quelques individus de races peu répandues et les mycotoxines sont retrouvées dans tous les aliments mais leur quantité est très réglementée au moment des récoltes de grains et par l’industrie.</p>
<p>Finalement, choisir un aliment sans céréales, pour des chiens en bonne santé sans situation médicale particulière ne se justifie pas scientifiquement actuellement. L’accusé est donc déclaré : innocent !</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/212827/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Hoummady Sara a reçu des financements de MP Labo lors de son Ph.D sur le vieillissement chez le chien, a travaillé dans l'industrie du petfood (il y a trois ans).</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Guillemette Garry ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Faut-il donner des céréales, comme du blé ou du riz, à manger aux chiens ? Leur présence dans les croquettes provoquerait des désagréments gastriques. Que dit la science ?Sara Hoummady, DMV, PhD, Associate professor in ethology and animal nutrition, UniLaSalleGuillemette Garry, Enseignante chercheur, Dr en biologie option phytopathologie, UniLaSalleLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2094322023-09-17T14:43:08Z2023-09-17T14:43:08ZLes forêts : réserve nourricière face aux aléas climatiques<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/548390/original/file-20230914-27-zvzgau.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=241%2C431%2C5509%2C3397&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Face aux épisodes de sécheresse ou d'inondations qui mettent à mal les récoltes, la forêt peut devenir nourricière </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/africa-rising/16589536194">IITA/Jonathan Odhong</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/">CC BY-NC-SA</a></span></figcaption></figure><p>On ne compte plus les bienfaits des forêts : barrière contre l’érosion des sols, réserve de biodiversité, puits de carbone… À cette liste doit également être ajouté un bénéfice plus méconnu : les forêts peuvent en dernier recours nourrir des populations vulnérables, tout particulièrement celles dépendantes du secteur agricole dans les pays du Sud, qui sont très exposées aux sécheresses, inondations ou <a href="https://theconversation.com/avec-le-changement-climatique-des-cyclones-et-des-ouragans-plus-intenses-66862">tempêtes</a>.</p>
<p>Ces événements météorologiques extrêmes ont un impact direct sur les rendements agricoles, la mortalité du bétail, et la dégradation des écosystèmes. Face à ces nombreux risques, les populations rurales mettent en place un grand nombre de <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/environment-and-development-economics/article/abs/agricultural-households-adaptation-to-weather-shocks-in-subsaharan-africa-implications-for-landuse-change-and-deforestation/BEAD864121951D697AECC927D4DC8624">stratégies d’adaptation</a><a href="https://www.cambridge.org/core/journals/environment-and-development-economics/article/abs/agricultural-households-adaptation-to-weather-shocks-in-subsaharan-africa-implications-for-landuse-change-and-deforestation/BEAD864121951D697AECC927D4DC8624"></a> de court ou moyen terme, comme le recours au crédit, la migration et la diversification des cultures.</p>
<h2>Fruits, racines, champignons, chasse…</h2>
<p>Parmi ces stratégies, les forêts peuvent également faire office de filet de sécurité important. Car les forêts tropicales sont riches en produits susceptibles d’être collectés, afin d’être vendus sur les marchés locaux ou consommés directement : fruits, racines, plantes médicinales, champignons, produits de la chasse… Les possibilités de collecte sont importantes et <a href="https://www.jstor.org/stable/3146943">peu corrélées aux rendements agricoles</a>. Ainsi, un ménage dont la production agricole chute à cause d’une sécheresse pourra toujours se procurer des produits forestiers.</p>
<p>Cette activité a également le grand bénéfice d’être accessible à la majorité des ménages, même les plus démunis, car elle nécessite peu d’investissement et ne requiert pas de compétence particulière. Ainsi la collecte de produits forestiers est souvent décrite comme une option de dernier recours, pour les ménages ayant peu ou pas d’accès aux marchés de l’assurance et du crédit, et peu d’alternatives de gestion du risque agricole (manque d’opportunités de travail en dehors du secteur agricole, freins aux migrations…).</p>
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<img alt="hommes assis au sommet d’une petite colline, regardant les champs secs qui ont été préparés en vue des pluies à venir" src="https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/548396/original/file-20230914-1089-4g31dt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Au Malawi, des agriculteur attendent la pluie qui permettra d’irriguer leurs cultures.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/dedzamalawi-november-10-2019-panorama-view-1618565824">Julian Lott</a></span>
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<h2>350 millions de personnes dont la subsistance dépend des forêts</h2>
<p>Au total, la <a href="https://www.worldbank.org/en/news/feature/2020/03/19/forests-for-people-the-planet-and-climate">Banque Mondiale</a> estime que 350 millions de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Cependant, si cette collecte de produits forestiers peut s’avérer un bon filet de sécurité face au risque agricole, cette activité demeure trop peu productive et rentable pour devenir l’activité principale des ménages agricoles, au risque de les <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/environment-and-development-economics/article/abs/commons-as-insurance-safety-nets-or-poverty-traps/1205B6E179CEF98EED73A39394591442">piéger dans un état de pauvreté permanente</a>.</p>
<p>En outre, la capacité des forêts à fournir un filet de sécurité efficace dépend du niveau de pression qui s’exerce sur les ressources forestières. Une exploitation excessive des produits forestiers pourrait compromettre ce rôle des forêts, voire engendrer une dégradation des ressources.</p>
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<h2>La compilation de diverses données</h2>
<p>Pour évaluer l’efficacité de ce filet de sécurité que peuvent être les forêts, un <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0305750X23001250?dgcid=author">article récent</a> de Jessica Meyer analyse comment l’alimentation des ménages évolue lorsqu’un choc météorologique survient, et dans quelle mesure la présence des forêts permet de tempérer ce choc. Pour ce faire, l’analyse se base sur le cas du Malawi et combine trois ensembles de données :</p>
<ul>
<li><p>la <a href="https://www.worldbank.org/en/programs/lsms/initiatives/lsms-ISA#3">base LSMS-ISA de la Banque Mondiale</a> sur les caractéristiques des ménages : statut socioéconomique, consommation alimentaire, activités agricoles et non-agricoles.</p></li>
<li><p>Les <a href="https://catalogue.ceda.ac.uk/uuid/bbdfd09a04304158b366777eba0d2aeb">données de pluviométrie et d’évapotranspiration</a> pour décrire les chocs météorologiques qui sont définis comme des écarts importants par rapport à la moyenne des années qui précèdent.</p></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="Trois cartes montrant l’évolution des précipitations au Malawi" src="https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=420&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=420&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=420&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=528&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=528&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/536624/original/file-20230710-17202-nd4o45.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=528&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Répartition des précipitations au Malawi. Moyenne des valeurs de l’indice standardisé de précipitation et d’évapotranspiration (SPEI) calculée pour chaque localité, et pour chaque vague d’enquête sur les ménages. Les valeurs positives du SPEI correspondent à des conditions locales plus humides par rapport à la moyenne des années passées, alors que les valeurs négatives du SPEI correspondent à des conditions plus sèches.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jessica Meyer</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li>Les données de couvert forestier provenant du programme de <a href="https://cmr.earthdata.nasa.gov/search/concepts/C1452975608-LPDAAC_ECS.html">télédétection de la NASA</a></li>
</ul>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Trois cartes montrant l’évolution du couvert forestier" src="https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=383&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=383&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=383&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=481&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=481&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/536627/original/file-20230710-25-ooq806.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=481&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Couvert forestier au Malawi. Moyenne des valeurs de la couverture forestière, exprimée en pourcentage, calculée pour chaque localité et pour chaque vague d’enquête sur les ménages. Les points rouges correspondent aux zones d’énumération utilisées par la Banque Mondiale pour collecter les données sur les ménages.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jessica Meyer</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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</figure>
<p>Le cas du Malawi se révèle particulièrement pertinent pour examiner le rôle des forêts en tant que filet de sécurité face aux aléas météorologiques. Avec <a href="https://climateknowledgeportal.worldbank.org/sites/default/files/2019-06/CSA%20_Profile_Malawi.pdf">80 % de sa population qui dépend de l’agriculture pluviale</a>, le secteur agricole du pays, et son économie en général, sont fortement vulnérables face aux épisodes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses, les précipitations intenses et les inondations, qui deviennent de plus en plus fréquents.</p>
<h2>Le Malawi : un cas particulièrement probant</h2>
<p>Durant la période 2015-2016, le Malawi a été touché par une inondation, suivie d’une sécheresse, entraînant des pertes cumulées estimées à 700 millions de dollars selon la <a href="https://climateknowledgeportal.worldbank.org/sites/default/files/2019-06/CSA%20_Profile_Malawi.pdf">Banque Mondiale</a>. En 2019, le Malawi a subi de graves inondations après le passage du <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/03/26/mozambique-malawi-et-zimbabwe-idai-le-cyclone-sans-frontieres_5441612_3212.html">cyclone Idai</a>, et en 2023, le <a href="https://earthobservatory.nasa.gov/images/151111/freddy-delivers-another-blow">cyclone Freddy</a> a provoqué des pluies torrentielles et des inondations importantes à travers le pays.</p>
<p>De plus, le Malawi est l’un des pays les plus pauvres au monde. Selon le <a href="https://www.imf.org/en/Publications/CR/Issues/2017/07/05/Malawi-Economic-Development-Document-45037">FMI</a>, 50,7 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, et 25 % des Malawites sont caractérisés d’extrêmement pauvres. Il est également l’un des pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire, se classant au 91ème rang sur 113 selon <a href="https://impact.economist.com/sustainability/project/food-security-index/explore-countries/malawi">l’indice mondial de la sécurité alimentaire en 2022</a> et avec près de 18 % de la population souffrant de sous-nutrition.</p>
<p>Dans ce contexte de vulnérabilité climatique et économique couplé à une grande insécurité alimentaire, l’exploitation des produits forestiers peut donc s’avérer cruciale pour réduire l’exposition et la sensibilité aux risques des communautés agricoles au Malawi. Les forêts de type <a href="https://www.sanbi.org/gardens/lowveld/nursery-forests-biodiversity-education-empowerment-centre/miombo-woodland/">Miombo</a>, qui s’étendent sur une grande partie de l’Afrique centrale et australe, renferment de surcroît une diversité de ressources telles que des fruits, des champignons, du miel, des chenilles, etc., qui peuvent offrir un filet de sécurité efficace en cas de choc.</p>
<p>Au Malawi, dans de nombreuses zones, l’accès aux forêts et l’utilisation des produits forestiers sont régis par le <a href="https://landwise-production.s3.us-west-2.amazonaws.com/2022/03/USAID_Land-Tenure-Malawi-Profile-2010-1.pdf">droit coutumier et les pratiques traditionnelles</a>. Il est aussi important de souligner que les forêts ont la capacité de contribuer directement à l’atténuation des épisodes de sécheresse et d’inondation de par leur <a href="https://www.un.org/esa/forests/wp-content/uploads/2019/03/UNFF14-BkgdStudy-SDG13-March2019.pdf">influence sur le climat</a>.</p>
<h2>Chocs climatiques et perte d’alimentation diversifiée</h2>
<p>Les résultats de l’analyse ont pu montrer que les ménages qui subissent des chocs météorologiques ont une alimentation moins diversifiée : les sécheresses et excès de pluie ont des impacts négatifs sur leurs activités agricoles, ce qui réduit leurs moyens de subsistance et contraint donc la qualité de leur alimentation. Cependant, la présence de forêts à proximité tend à limiter la portée négative de ces chocs sur l’alimentation, en particulier quand il s’agit de sécheresses.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Graphique montrant que la présence de forêts réduit l’impact des chocs météorologiques sur la diversité alimentaire" src="https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=212&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=212&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=212&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=266&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=266&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/536629/original/file-20230710-16408-z4w1ia.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=266&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">En.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Jessica Meyer</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Face aux chocs climatiques, certains ménages demeurent cependant mieux lotis que d’autres : ceux qui possèdent du bétail peuvent reconstituer en partie leur revenu grâce à la vente de produits issus de l’élevage. Pour ces ménages, le recours aux ressources forestières est ainsi moins nécessaire.</p>
<p>D’autres options de gestion du risque sont également étudiées, comme la possession de biens durables (qui peuvent aussi être revendus en cas de pertes de revenus) ou le <a href="https://odi.org/en/publications/ganyu-labour-in-malawi-and-its-implications-for-livelihood-security-interventions-an-analysis-of-recent-literature-and-implications-for-poverty-alleviation/">ganyu</a>, c’est-à-dire la possibilité de travailler ponctuellement dans les champs voisins. Ici, les résultats sont moins contrastés : la présence de forêts permet de réduire l’impact négatif des chocs météorologiques sur l’alimentation, que les ménages soient en possession ou non de biens durables, qu’ils puissent avoir ou non recours au ganyu.</p>
<h2>Des forêts nourricières mais menacées</h2>
<p>Au total, ce travail montre l’importance des ressources forestières pour les populations rurales, en particulier dans un contexte climatique où les événements météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus prégnants. Ainsi la préservation des forêts est nécessaire non seulement d’un point de vue global, pour la conservation du carbone et la conservation des écosystèmes et de la biodiversité, mais elle est aussi essentielle pour la résilience des populations du sud.</p>
<p>Les forêts au Malawi sont cependant soumises à d’importantes pressions. En 1990, la <a href="https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/AG.LND.FRST.ZS?locations=MW">surface forestière</a> du pays représentait 37,1 % de son territoire, alors qu’en 2020, ce chiffre était descendu à 23,8 %. La perte du couvert forestier au Malawi peut principalement être attribuée à <a href="https://www.mdpi.com/2073-445X/8/3/48">l’expansion agricole et à la surutilisation de la biomasse</a>, comme le bois, le charbon et les résidus agricoles utilisés notamment pour la cuisson et le chauffage. Réussir à combiner la préservation des ressources forestières tout en permettant un accès aux populations les plus vulnérables représente donc un enjeu majeur pour le pays.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/209432/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Delacote a reçu des financements de la Chaire Economie du Climat. </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Jessica Meyer et Julie Lochard ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>350 millions de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Face aux aléas climatique notamment, les forêts peuvent jouer un rôle nutritif important.Jessica Meyer, Doctorante en Sciences Économiques , Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)Julie Lochard, Professeure des Universités en Économie, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)Philippe Delacote, Directeur de recherche en économie à l'INRAE et Chaire Economie du Climat, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2117162023-08-22T16:39:54Z2023-08-22T16:39:54ZL’eau gazeuse est-elle bonne ou mauvaise pour la santé ? Voici ce qu’en dit la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/543075/original/file-20230614-27-44vde.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=30%2C0%2C6679%2C4476&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les eaux gazeuses ne sont rien de plus que de l'eau qui contient de l'acide carbonique dissous. Ce composé confère à l'eau pétillante son goût légèrement amer et son effervescence.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/soda-water-ice-background-closeup-2109259715">(Shutterstock)</a></span></figcaption></figure><p>Au cours de la dernière décennie, le rejet des boissons gazeuses et des boissons sucrées en raison de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32977648">leurs effets négatifs sur la santé</a>, qui s’ajoutent au fait qu’elles favorisent l’obésité, a entraîné un changement dans la demande des consommateurs. Nous sommes désormais <a href="https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/1459">à la recherche d’eau aux saveurs nouvelles et de produits ayant une valeur nutritionnelle et des effets bénéfiques sur la santé</a>. Et ce, sans renoncer à l’aspect appétissant de ces boissons. </p>
<p>Parmi les différentes options sur le marché, il y a l’eau pétillante. Mais est-ce vraiment un bon choix ? Cette alternative aux boissons gazeuses et sucrées a certainement des avantages : elle est effervescente, est rafraîchissante – ce qui contribue à étancher la soif – et ne contient ni sucres ni calories.</p>
<p>Au Québec, les volumes vendus d’eau gazeuse ont connu une <a href="https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Bioclips/BioClips2021/Volume_29_no10.pdf">croissance impressionnante de 97 %, entre 2012 et 2019</a>. En 2018-2019, la consommation d’eau gazeuse <a href="https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Bioclips/BioClips2021/Volume_29_no10.pdf">représentait 6 % du marché des boissons non alcoolisées</a>.</p>
<h2>Riche en minéraux</h2>
<p>Les eaux gazeuses ne sont rien de plus que de l’eau qui contient de l’acide carbonique dissous. Ce composé confère à l’eau pétillante son goût légèrement amer et son effervescence. </p>
<p>Parmi ses caractéristiques distinctives, sa concentration en minéraux (calcium, magnésium) semble plus élevée que l’eau plate. Elle présente également une osmolarité (concentration totale des substances dissoutes dans un liquide) plus élevée et un pH basique (le pH de l’eau pure est neutre). La teneur en minéraux <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33976919/">varie principalement en fonction de la marque</a>.</p>
<p>Mais qu’en est-il de sa capacité à hydrater ? Bien que cet aspect n’ait pas été suffisamment étudié, il semble qu’elle soit aussi efficace que l’eau plate en bouteille ou l’eau du robinet. Voire même meilleure, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9727819">grâce à son abondance de minéraux</a>. </p>
<p>En 2009, l’<a href="https://www.who.int/publications/i/item/9789241563550">Organisation mondiale de la santé a souligné</a> l’importance de la composition de l’eau que nous buvons. Plus spécifiquement, elle a insisté sur la nécessité consommer de l’eau à forte teneur en calcium et en magnésium. Puisque l’eau pétillante présente une haute concentration en ces minéraux, elle répond largement à la recommandation de l’OMS.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="caisses de bubly en magasin" src="https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=399&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/543089/original/file-20230816-17-u304v0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=501&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Au Québec, les volumes vendus d’eau gazeuse ont connu une croissance impressionnante de 97 %, entre 2012 et 2019.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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</figure>
<h2>Quels effets sur la santé ?</h2>
<p>Ce n’est qu’au XX<sup>e</sup> siècle que sont apparues les premières données épidémiologiques établissant un lien entre la consommation d’eau pétillante et la (bonne) santé.</p>
<p>Ces effets positifs semblent liés à la quantité de minéraux qu’elles contiennent. Bien que des études supplémentaires soient nécessaires, il semble que les options à bulles présenteraient des avantages – avec quelques nuances : </p>
<p><strong>1. Fonction digestive ou gastro-intestinale.</strong> Plusieurs études suggèrent que l’eau pétillante <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35175420/">améliore la déglutition</a> – y compris chez les <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36648911/">patients souffrant de dysphagie</a> – et soulage la dyspepsie (inconfort gastrique). En outre, elle contribuerait à réduire la constipation et <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21999723/">produirait une sensation de satiété</a>, vertus qui pourraient <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26702122/">favoriser la réduction du poids corporel</a>. </p>
<p>Mais il existe aussi des preuves du contraire. Des études <em>in vitro</em> et sur des jeunes en bonne santé ont montré que boire de l’eau gazeuse augmente le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21999723">taux de ghréline</a> (l’hormone responsable de l’augmentation de l’appétit). Elle peut également favoriser les ballonnements et l’inconfort gastrique, possiblement en raison de l’action de l’acide carbonique. </p>
<p><strong>2. Fonction urinaire et prévention des calculs rénaux</strong> Une étude australienne suggère que la consommation quotidienne d’eau gazeuse peut <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35950043/">prévenir la formation de calculs rénaux</a>. La teneur en bicarbonate et l’augmentation de la charge alcaline et du pH urinaire préviendraient les agrégations d’oxalate de calcium. À long terme, l’eau riche en calcium, en magnésium et en bicarbonate présenterait des avantages à cet égard. Il est donc conseillé de lire attentivement les étiquettes des bouteilles pour en évaluer la composition en minéraux. </p>
<p>En revanche, un <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12823386/">autre article</a> indique que la consommation de boissons gazeuses (dont celle présentée dans cet article) augmente le risque d’incontinence urinaire à l’effort ou d’hyperactivité de la vessie chez les femmes de plus de 40 ans.</p>
<p><strong>3. Diminution du risque cardiovasculaire</strong>. La <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31405195/">science confirme</a> l’importance d’une bonne hydratation pour maintenir la santé métabolique, réduire le risque cardiovasculaire et le syndrome métabolique, et prévenir l’hypertension. Plus précisément, des études indiquent que les eaux riches en minéraux – y compris celles qui contiennent de l’acide carbonique – sont bénéfiques pour la régulation de la tension artérielle. Cela est dû à l’effet alcalin et à l’apport de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22051430/">magnésium</a> ou de calcium, qui améliorent les mécanismes de vasoconstriction et le rythme cardiaque. </p>
<p>Parallèlement, <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27367723/">certaines recherches</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15113945/">ont constaté</a> que la consommation d’un litre d’eau gazeuse par jour semble réduire les marqueurs de risque cardiométabolique (cholestérol et glucose). Cependant, l’eau pétillante n’aurait pas d’incidence sur les taux de triglycérides, le poids et l’indice de masse corporelle.</p>
<p><strong>4. Santé osseuse et dentaire</strong> Des <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15877873/">données probantes</a> indiquent que la consommation quotidienne d’un litre d’eau gazeuse n’affecte pas le remodelage osseux chez les femmes ménopausées. </p>
<p>En revanche, l’eau gazeuse semble <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32977648/">nuire au développement des dents</a> dès le plus jeune âge, car elle n’est pas fluorée. Toutefois, le potentiel d’érosion dentaire de l’eau gazeuse et non gazeuse <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11556958/">est 100 fois inférieur à celui des boissons gazeuses</a>.</p>
<p>Il apparaît clair que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets de l’eau gazeuse sur la santé, en fonction de la composition en minéraux. Néanmoins, elle peut être considérée comme une alternative plus saine à l’eau faiblement minéralisée. Et, bien sûr, aux boissons sucrées ou aux sodas.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/211716/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Irene Gracia Rubio est financée par l'Instituto de Salud Carlos III dans le cadre d'un contrat Sara Borrell.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Carmen Rodrigo Carbó, Itziar Lamiquiz Moneo, Rocío Mateo Gallego et Sofía Pérez Calahorra ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Davantage rafraîchissante que l’eau plate, l’eau gazeuse pourrait présenter certains avantages en raison de sa forte teneur en minéraux. Mais les recherches sont encore insuffisantes.Sofía Pérez Calahorra, Doctora en Ciencias de la salud. Profesora en Grado de Enfermería. Investigadora postdoctoral IIS Aragón y Universidad de Zaragoza., Universidad de ZaragozaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2114632023-08-15T13:19:00Z2023-08-15T13:19:00ZLa viande rouge est-elle vraiment mauvaise pour la santé ? Voici ce qu’en dit la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/542350/original/file-20230721-6326-7bnydt.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=8%2C8%2C5742%2C3819&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Dans la mesure du possible, il est préférable d'opter pour des morceaux de viande non transformés ou maigres, et de limiter les grillades.
</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Si vous mangez de la viande, il y a de fortes chances que vous ne puissiez pas résister à un bon hamburger juteux. Or, la science montre que la consommation régulière de viande rouge peut augmenter le risque de développer le <a href="https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehad336/7188739?searchresult=1">diabète de type II, des maladies cardiovasculaires</a> et <a href="https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(15)00444-1/fulltext">certains cancers</a>.</p>
<p>À la lumière de ces constats, il convient de se poser la question suivante : un hamburger de bœuf est-il moins bon pour la santé qu’un steak maigre nourri à l’herbe ? Et quelle quantité de viande rouge devrions-nous réellement consommer ?</p>
<h2>Il existe plusieurs types de viande rouge</h2>
<p>La <a href="https://www.who.int/publications/i/item/9789240074828">viande rouge</a> désigne toutes les viandes qui proviennent des muscles de mammifères. Ces animaux comprennent le bœuf, l’agneau, le porc, le veau, le mouton et la chèvre. </p>
<p>On peut ensuite distinguer les différents types de viande rouge en fonction du mode d’élevage de l’animal et de la façon dont la viande est transformée. </p>
<p>La viande conventionnelle, communément qualifiée de « nourrie au grain », provient d’animaux qui sont nourris à l’herbe pendant une partie de leur vie, puis nourris au grain, comme le maïs. La plupart des viandes rouges disponibles dans les supermarchés proviennent de bétail nourri aux céréales.</p>
<p>La viande d’animaux « nourris à l’herbe » provient d’animaux qui ont brouté dans des pâturages pendant toute leur vie. Ce type de viande a tendance à contenir davantage de gras insaturés que la viande conventionnelle. C’est pour cette raison que certaines <a href="https://www.mdpi.com/2304-8158/11/5/646">recherches</a> suggèrent qu’elle est plus saine. Et elle coûte généralement plus cher.</p>
<p>La viande biologique est considérée comme un produit de qualité supérieure, car elle doit répondre aux <a href="https://inspection.canada.ca/produits-biologiques/reglementation/fra/1328082717777/1328082783032">normes gouvernementales</a> pour les produits biologiques. Par exemple, la viande étiquetée comme biologique ne peut pas contenir de pesticides synthétiques ni d’hormones ou d’antibiotiques utilisés pour stimuler la croissance. </p>
<p>Les viandes transformées ont quant à elles été conservées par fumage, salaison ou salage, ou bien par l’ajout de conservateurs chimiques. Les saucisses, le jambon, le bacon et les saucisses à hot-dog en sont de bons exemples.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Saucisses et salamis" src="https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/538683/original/file-20230721-17-8jb0lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les charcuteries et les saucisses sont des viandes transformées.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Quelle est la valeur nutritionnelle de la viande rouge ?</h2>
<p>La <a href="https://www.eatforhealth.gov.au/food-essentials/five-food-groups/lean-meat-and-poultry-fish-eggs-tofu-nuts-and-seeds-and">viande rouge</a> contient de nombreux nutriments importants pour la santé, notamment des protéines, de la vitamine B12, du fer et du zinc. La viande rouge est une bonne source de fer et de zinc, car le corps les absorbe plus facilement à partir de la viande qu’à partir des aliments végétaux. </p>
<p>La viande rouge est souvent riche en gras saturés, mais <a href="https://www.foodstandards.gov.au/science/monitoringnutrients/ausnut/ausnutdatafiles/Pages/foodnutrient.aspx">cette teneur peut varier</a> de moins de 1 % à plus de 25 % selon la coupe et la quantité de gras. Quant à la viande hachée, elle contient généralement entre 2 % et 9 % de gras saturés, en fonction du fait qu’elle soit extra-maigre ou maigre.</p>
<p>Pour limiter la consommation de gras saturés, il est préférable d’opter pour des viandes hachées et des morceaux de viande plus maigres, tels que les filets de porc ou les steaks de bœuf contenant moins de gras.</p>
<p>Le <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5243954/">bœuf Wagyu</a> (qui se traduit simplement par « vache japonaise ») a été présenté comme une alternative plus saine à la viande rouge conventionnelle, car il a tendance à être plus riche en gras insaturés. Mais les recherches sont limitées, et il contient tout de même des gras saturés. </p>
<p>Les viandes transformées, telles que le bacon, le salami et les saucisses, contiennent des nutriments bénéfiques. Mais elles sont également riches en gras saturé, en sodium et contiennent des agents de conservation.</p>
<h2>La viande rouge est-elle mauvaise pour la santé ?</h2>
<p>Il est généralement admis que manger trop de viande rouge est mauvais pour la santé, en raison de l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type II et de certains cancers. </p>
<p>Mais la plupart des preuves scientifiques à l’origine de ces affirmations proviennent d’études d’observation, qui ne permettent pas de déterminer si la consommation de viande est une cause directe de ces maladies. </p>
<p>Il n’est tout simplement pas possible, d’un point de vue éthique, de demander à quelqu’un de manger de grandes quantités de viande tous les jours pendant plusieurs années afin d’évaluer s’il développe un cancer.</p>
<p>Examinons donc les preuves :</p>
<p><strong>Maladies cardiovasculaires et diabète de type II</strong></p>
<p>Dans une <a href="https://www.nature.com/articles/s41591-022-01968-z">analyse</a> de 37 études d’observation, les auteurs ont trouvé de faibles preuves d’une association directe entre la consommation de viande rouge non transformée et les maladies cardiovasculaires et le diabète de type II. </p>
<p>En ce qui a trait à la viande transformée, une <a href="https://academic.oup.com/eurheartj/article/44/28/2626/7188739">revue récente</a> a montré que pour chaque tranche supplémentaire de 50 grammes de viande transformée consommée par jour, le risque de maladie cardiovasculaire augmentait en moyenne de 26 % et le risque de diabète de type II augmentait de 44 %.</p>
<p><strong>Cancer</strong></p>
<p>Des organisations internationales ont déclaré qu’il existe des preuves solides que la consommation de viande rouge et de viande transformée <a href="https://www.wcrf.org/diet-activity-and-cancer/cancer-prevention-recommendations/limit-red-and-processed-meat/">augmente le risque de cancer colorectal</a>. </p>
<p>Par exemple, une <a href="https://academic.oup.com/ije/article/49/1/246/5470096?">étude</a> portant sur près de 500 000 personnes, a montré que chaque tranche supplémentaire de 50 g de viande rouge consommée par jour augmente le risque de cancer colorectal de 18 %. Et chaque tranche supplémentaire de 25 g de viande transformée consommée par jour, soit l’équivalent d’une tranche de jambon, augmente le risque de 19 %.</p>
<p>Bien que la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34455534/">recherche</a> ait établi un lien entre la consommation de viande rouge et de viande transformée et le risque accru d’autres types de cancer, tels que le cancer du poumon, du pancréas et du sein, les preuves ne sont pas cohérentes.</p>
<p>Le mode de cuisson de la viande rouge a également son importance. Par exemple, la cuisson d’un steak à feu vif, en particulier sur une flamme nue, carbonise l’extérieur. Cette carbonisation entraîne la formation de <a href="https://www.cancer.gov/about-cancer/causes-prevention/risk/diet/cooked-meats-fact-sheet">composés chimiques</a> qui se sont avérés cancérigènes à très fortes concentrations chez des modèles animaux. Certaines études chez l’humain ont également établi un <a href="https://aacrjournals.org/cebp/article/16/12/2664/260099/Meat-and-Meat-Mutagen-Intake-and-Pancreatic-Cancer">lien</a> avec l’augmentation des taux de cancer.</p>
<p>En ce qui concerne le mode d’élevage ou la race de l’animal, les données disponibles sont limitées et ne permettent pas de déterminer si ces facteurs ont un impact substantiel sur la santé humaine. </p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Steak" src="https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/538687/original/file-20230721-21-pcuc0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le rôtissage est meilleur pour la santé que la cuisson à la flamme nue.</span>
<span class="attribution"><span class="source">jose ignacio pompe/Unsplash</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
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<h2>Quelle quantité de viande rouge devrions-nous manger ?</h2>
<p>La <a href="https://cancer.ca/fr/cancer-information/reduce-your-risk/eat-well/limit-red-and-processed-meat#:%7E:text=Notre%20recommandation,%C3%A9viter%20compl%C3%A8tement%20la%20viande%20transform%C3%A9e.">Société canadienne du cancer</a> recommande de se limiter à 255 g de viande rouge cuite par semaine (soit trois portions de 85 g, ce qui correspond à une côtelette d’agneau). Elle recommande également d’éviter complètement la viande transformée.</p>
<p>Pour la santé cardiaque en particulier, la <a href="https://www.coeuretavc.ca/vivez-sainement/saine-alimentation/proteines">Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada</a> recommande de préconiser les viandes maigres, comme le gibier, et de ne pas dépasser des portions de 110 g, soit la taille d’une paume de main. À l’instar du Guide alimentaire canadien, elle suggère également de favoriser les aliments protéinés d’origine végétale.</p>
<p>De nombreuses recommandations nutritionnelles dans le monde entier recommandent également de limiter la consommation de viande rouge pour des raisons environnementales. Pour optimiser la nutrition humaine et la santé de la planète, la <a href="https://eatforum.org/lancet-commission/eatinghealthyandsustainable/">commission EAT-Lancet</a> recommande de ne pas consommer plus de 98 g de viande rouge par semaine et de limiter la consommation de viande transformée.</p>
<h2>Et notre régime alimentaire, dans tout ça ?</h2>
<p>Il est toujours possible d’apprécier la viande rouge lorsqu’elle est intégrée au sein d’un <a href="https://www.eatforhealth.gov.au/food-essentials/five-food-groups/lean-meat-and-poultry-fish-eggs-tofu-nuts-and-seeds-and">régime alimentaire sain</a>, si elle n’est pas consommée en excès. Dans la mesure du possible, il est préférable d’opter pour des morceaux de viande non transformés ou maigres, et de limiter les grillades. Il est également recommandé de remplacer la viande rouge par du poulet ou du poisson maigre de temps en temps.</p>
<p>Si vous cherchez des alternatives à la viande qui soient meilleures pour votre santé et pour l’environnement, les alternatives végétales peu transformées, telles que le tofu, les haricots et les lentilles, sont d’excellentes options.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/211463/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Katherine Livingstone bénéficie d'une bourse de recherche du National Health and Medical Research Council (APP1173803) et d'une bourse Vanguard de la National Heart Foundation of Australia (ID106800).</span></em></p>La plupart d’entre nous savons vaguement qu’il ne faut pas manger trop de viande rouge, mais pourquoi en est-il ainsi ? Et le type de viande fait-il vraiment une différence ?Katherine Livingstone, NHMRC Emerging Leadership Fellow and Senior Research Fellow at the Institute for Physical Activity and Nutrition, Deakin UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2106092023-08-02T14:35:44Z2023-08-02T14:35:44ZDoit-on laver le riz avant de le faire cuire ? Voici ce que dit la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/539993/original/file-20230728-20-g6ehnj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=14%2C11%2C1902%2C1264&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le lavage du riz, pratique courante aux quatre coins du monde, est-elle vraiment recommandée?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/jasmine-rice-cooking-electric-cooker-steam-1786700948">(Shutterstock)</a></span></figcaption></figure><p>Le riz est un aliment essentiel pour des milliards de personnes en Asie et en Afrique. C’est également un ingrédient polyvalent qui entre dans la composition de nombreux plats emblématiques du monde entier, comme les dolmades en Grèce, les risottos en Italie, la paella en Espagne et les puddings au riz au Royaume-Uni.</p>
<p>Malgré son attrait universel, la question que l’on se pose dans toutes les cuisines, qu’elles soient professionnelles ou personnelles, est de savoir s’il faut prélaver (ou rincer) le riz avant de le faire cuire.</p>
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<a href="https://theconversation.com/les-produits-laitiers-alleges-sont-ils-meilleurs-a-la-sante-cinq-experts-repondent-106796">Les produits laitiers allégés sont-ils meilleurs à la santé ? Cinq experts répondent</a>
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<h2>Qu’en pensent les chefs et les cuisiniers ?</h2>
<p>Les experts culinaires affirment que le prélavage du riz <a href="https://www.cuisineactuelle.fr/culture-food/les-petits-plus-en-cuisine/conseils-et-astuces/pourquoi-faut-il-rincer-le-riz-avant-de-le-cuire-188064">réduit la quantité d’amidon</a> provenant des grains de riz. <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0924224416300619">Certaines études ont confirmé</a> que c’est bien l’amidon libre (amylose) à la surface du grain de riz, issu du processus de mouture, qui trouble l’eau de rinçage.</p>
<p>Dans le milieu culinaire, le lavage est préconisé pour certains plats qui requièrent un grain séparé. En revanche, pour d’autres plats tels que les risottos, la paella et les puddings au riz (dans lesquels on recherche un effet collant et crémeux), le lavage est à éviter.</p>
<p>D’autres facteurs, tels que le type de riz, la tradition familiale, les avis sanitaires locaux et même le temps et les efforts nécessaires, influencent le choix du prélavage du riz.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Gros plan sur un risotto aux champignons doré, surmonté de copeaux de parmesan" src="https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/527943/original/file-20230524-19-867jpc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Pour le risotto, traditionnellement cuisiné avec du riz arborio, il n’est pas recommandé de rincer le riz, afin de favoriser la texture crémeuse du plat.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/macro-close-small-portion-fungi-risotto-173037734">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Existe-t-il des preuves que laver le riz le rend moins collant ?</h2>
<p>Une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0308814618313293#b0005">étude récente</a> a comparé l’effet du lavage sur l’adhésivité et la dureté de trois types de riz différents provenant du même fournisseur. Les trois types étaient le riz glutineux (riz collant), le riz à grain moyen et le riz au jasmin. Ces différents riz ont été soit non lavés, soit lavés trois fois avec de l’eau, soit lavés dix fois avec de l’eau.</p>
<p>Contrairement à ce que vous diront les chefs cuisiniers, cette étude a indiqué que le processus de lavage n’avait aucun effet sur l’adhésivité (ou la dureté) du riz. </p>
<p>Les scientifiques ont plutôt démontré que l’adhésivité n’était pas due à l’amidon de surface (amylose), mais plutôt à un autre amidon appelé amylopectine, qui est extrait du grain de riz durant le processus de cuisson. La quantité d’amylopectine qui est lessivée diffère d’un type de grain de riz à l’autre.</p>
<p>C’est donc la variété de riz, plutôt que le fait de laver le riz, qui lui procure sa caractéristique collante. Dans cette étude, le riz glutineux était le plus collant, tandis que le riz à grain moyen et le riz au jasmin étaient moins collants et également plus durs (croquants) lors des tests effectués en laboratoire (la dureté est représentative des textures associées à la mastication).</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Gros plan d’un plat de riz frit surmonté de poulet, de légumes et d’un œuf" src="https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/527944/original/file-20230524-29-eqan30.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Les plats de riz frit, comme le nasi goreng, sont réalisés à partir de variétés de riz moins collantes.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/fried-rice-nasi-goreng-chicken-egg-759039364">(Shutterstock)</a></span>
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<h2>Il est tout de même utile de laver le riz</h2>
<p>Traditionnellement, le riz était lavé pour éliminer la poussière, les insectes, les petits cailloux et les morceaux d’écorce laissés par le processus de décorticage du riz. Cela peut encore être important dans certaines régions du monde où le procédé de transformation n’est pas aussi méticuleux, et peut apporter une certaine tranquillité d’esprit. </p>
<p>Plus récemment, avec l’utilisation abondante de plastiques dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, des microplastiques ont été trouvés dans nos aliments, y compris dans le riz. Il a été démontré que le processus de lavage permettait de rincer jusqu’à 20 % des plastiques <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0304389421007421?via%3Dihub">du riz non cuit</a>.</p>
<p>Cette même étude a révélé que le riz contient la même quantité de microplastiques, quel que soit l’emballage (sacs en plastique ou en papier) dans lequel vous l’achetez. Les chercheurs ont également montré que les plastiques présents dans le riz instantané (précuit) étaient quatre fois plus élevés que dans le riz non cuit. En prérinçant le riz instantané, on peut réduire de 40 % la quantité de matières plastiques qu’il contient.</p>
<p>Le riz est également connu pour contenir des niveaux relativement élevés d’arsenic, en raison de l’absorption d’une plus grande quantité d’arsenic au cours de la croissance des plants. Il a été démontré que le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23245893/">lavage du riz élimine</a> non seulement près de 90 % de l’arsenic bioaccessible, mais aussi une grande quantité d’autres nutriments importants pour notre santé, notamment le cuivre, le fer, le zinc et le vanadium.</p>
<p>Chez les personnes qui consomment peu de riz et qui comblent leur apport quotidien en ces nutriments autrement, laver le riz n’aura qu’un faible impact sur leur santé. Cependant, pour les populations qui consomment quotidiennement de grandes quantités de riz très lavé, cela pourrait avoir un impact sur leur nutrition globale.</p>
<p><a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29363749/">Une autre étude</a> a examiné la présence d’autres métaux lourds, soit le plomb et le cadmium, en plus de l’arsenic. Selon cette étude, le prélavage a permis de réduire les niveaux de tous ces métaux de 7 à 20 %. L’<a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/arsenic">Organisation mondiale de la santé a mis en garde la population</a> contre le risque d’exposition à l’arsenic contenu dans l’eau et dans les aliments.</p>
<p>Les niveaux d’arsenic dans le riz varient en fonction de l’endroit où il est cultivé, des cultivars de riz et de la façon dont il est cuit. Le meilleur conseil reste de prélaver votre riz et de vous assurer de <a href="https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/">consommer une variété de céréales</a>. <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16124284/">L’étude la plus récente, réalisée en 2005</a>, a révélé que c’est aux États-Unis que la teneur en arsenic est la plus élevée. Cependant, il est important de garder à l’esprit que l’arsenic est présent dans <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969714010614">d’autres aliments</a>, y compris dans les produits à base de riz (gâteaux, craquelins, biscuits et céréales), les algues, les fruits de mer et les légumes.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/le-fromage-est-il-mauvais-pour-la-sante-cinq-experts-repondent-101619">Le fromage est-il mauvais pour la santé ? Cinq experts répondent</a>
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<h2>Le lavage du riz peut-il éliminer les bactéries ?</h2>
<p>En bref, non. Le lavage du riz n’aura aucun effet sur la teneur en bactéries du riz cuit, car les températures de cuisson élevées tueront toutes les bactéries présentes.</p>
<p>Ce qui est davantage préoccupant, cependant, c’est la durée de conservation du riz cuit ou lavé à température ambiante. La cuisson du riz ne tue pas les spores bactériennes d’un agent pathogène appelé <a href="https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/biosecurite-biosurete-laboratoire/fiches-techniques-sante-securite-agents-pathogenes-evaluation-risques/bacillus-cereus.html"><em>Bacillus cereus</em></a>.</p>
<p>Si le riz humide ou le riz cuit est conservé à température ambiante, les spores bactériennes peuvent être activées et commencer à se développer. Ces bactéries produisent alors des toxines qui ne peuvent pas être neutralisées par la cuisson ou le réchauffage ; ces toxines peuvent provoquer des maladies gastro-intestinales graves. Veillez donc à ne pas conserver trop longtemps le riz lavé ou cuit à température ambiante.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/210609/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Evangeline Mantzioris est affiliée à l'Alliance for Research in Nutrition, Exercise and Activity (ARENA) de l'Université d'Australie du Sud. Evangeline Mantzioris a reçu des fonds du National Health and Medical Research Council et a été nommée au Dietary Guidelines Expert Committee du National Health and Medical Research Council.</span></em></p>Certaines personnes ne jurent que par la pratique du lavage de riz, tandis que d’autres ne s’en soucient guère. Mais que disent les études sur le lavage du riz et quand faut-il le faire ?Evangeline Mantzioris, Program Director of Nutrition and Food Sciences, Accredited Practising Dietitian, University of South AustraliaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2107542023-08-01T17:44:30Z2023-08-01T17:44:30ZL’inflation est en baisse, alors pourquoi le prix du panier d’épicerie continue-t-il d’augmenter ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/540302/original/file-20230731-113388-g6z48f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C43%2C1897%2C1011&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les efforts de la Banque du Canada pour freiner l'inflation ne semblent pas influencer le coût des aliments.</span> <span class="attribution"><span class="source">La Presse canadienne/Graeme Roy</span></span></figcaption></figure><p>Bien que le <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1997002/inflation-juin-canada-ipc">taux d’inflation soit descendu à son niveau le plus bas en deux ans</a> au Canada, les prix des aliments restent élevés. L’indice des prix à la consommation a ralenti à 2,8 % en juin par rapport à l’année dernière, mais le coût de la nourriture <a href="https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1810000403&request_locale=fr">a augmenté de 8,3 %</a> et de 9,1 % lorsqu’acheté en magasins.</p>
<p>L’écart entre l’inflation générale et le prix de la nourriture est déroutant — et frustrant, d’autant plus que les hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada ne semblent pas avoir d’incidence. En période de forte inflation, les <a href="https://www.banqueducanada.ca/2019/02/combien-ca-coute-linflation-au-canada/">banques centrales augmentent les taux d’intérêt pour modérer les hausses de prix</a> ou, idéalement, les faire baisser.</p>
<p>Cependant, les prix des aliments ne réagissent pas aux politiques de taux d’intérêt comme ceux d’autres biens de consommation.</p>
<p>En effet, la demande de produits alimentaires est relativement stable — nous ne pouvons pas remettre à plus tard l’achat de nourriture de la même façon que nous pourrions le faire pour l’achat d’un nouvel ordinateur ou d’une nouvelle voiture.</p>
<p>Si les taux d’intérêt ne contribuent pas à faire baisser les prix des aliments, qu’est-ce qui le fera ?</p>
<h2>Rapport du Bureau de la concurrence</h2>
<p><a href="https://ised-isde.canada.ca/site/bureau-concurrence-canada/fr">Le Bureau de la concurrence</a>, l’institution responsable de superviser la concurrence au Canada, a <a href="https://ised-isde.canada.ca/site/bureau-concurrence-canada/fr/etude-marche-secteur-lepicerie-detail">récemment publié un rapport</a> qui appelle à une plus grande concurrence dans le secteur alimentaire au pays, ce qui pourrait contribuer à réduire les prix élevés.</p>
<p>Le rapport reconnaît également que certains commerçants ont des activités autres que l’épicerie, ce qui peut brouiller les pistes en ce qui concerne les marges. Ainsi, les <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1999257/profits-loblaws-hausse-deuxieme-trimestre">dirigeants de Loblaw ont attribué la croissance de l’entreprise à l’augmentation des ventes de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec)</a>. </p>
<p>De son côté, Eric La Flèche, PDG de Metro, <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1961700/grands-epiciers-transparence-chrystia-freeland-inflation">a déclaré en mars au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire</a> que la marge sur les produits alimentaires de Metro avait en fait diminué, mais qu’elle avait été compensée par une marge plus élevée sur les produits pharmaceutiques.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Une personne fait du vélo devant une épicerie Sobeys" src="https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/539856/original/file-20230727-27-nzyjw3.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le Bureau de la concurrence a publié le 27 juin 2023 son étude très attendue sur les détaillants alimentaires au Canada.</span>
<span class="attribution"><span class="source">La Presse canadienne/Graeme Roy</span></span>
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<p>Le PDG de Sobeys a déclaré que son entreprise n’avait pas connu la même croissance que Metro et Loblaws <a href="https://www.noscommunes.ca/DocumentViewer/fr/44-1/AGRI/reunion-52/temoignages">parce que ses activités pharmaceutiques sont plus modestes</a>. Cependant, le rapport du Bureau de la concurrence n’en a pas tenu compte, se concentrant plutôt sur la croissance des bénéfices individuels, qui était similaire pour les trois grandes marques.</p>
<p>Bien qu’il ne s’agisse que d’un petit échantillon, si la croissance des marges jouait réellement un rôle important, nous nous attendrions à ce qu’elle se reflète plus directement dans la croissance des bénéfices.</p>
<h2>Compétition étrangère</h2>
<p>Le rapport du Bureau de la concurrence laisse également entendre qu’une concurrence étrangère accrue profiterait aux consommateurs canadiens, mais que les concurrents étrangers considèrent le marché canadien difficile à pénétrer. </p>
<p>Un porte-parole du Conseil canadien du commerce de détail a déclaré que les <a href="https://www.commercedetail.org/press-releases/declaration-du-conseil-canadien-du-commerce-de-detail-sur-le-rapport-du-bureau-de-la-concurrence-consacre-a-la-concurrence-dans-le-secteur-de-lepicerie/">concurrents étrangers ne pensaient pas être en mesure de rivaliser</a> les prix offerts par les détaillants canadiens. Dans ces conditions, il est difficile de voir comment la concurrence étrangère pourrait réellement contribuer à les faire baisser.</p>
<p>Le manque de concurrence dans le commerce au détail peut être préoccupant s’il permet aux entreprises de faire des profits plus élevés sur le dos des consommateurs. D’un autre côté, des économies d’échelle sont réalisées lorsque les entreprises mettent en place des réseaux de distribution efficaces et achètent en plus gros volume. </p>
<p>Toutefois, le rapport ne dit rien sur les compromis entre le manque de concurrence et les économies d’échelle. Si trop de gains d’efficacité sont perdus en raison d’une moindre concurrence, les prix pourraient en fait augmenter. </p>
<p>Il convient de souligner que lorsque Sobeys a acquis une participation majoritaire dans Longo’s (une chaîne d’épicerie régionale haut de gamme en Ontario), <a href="https://www.cbc.ca/news/business/sobeys-stake-longos-1.5951288">elle a mis en avant la distribution et l’approvisionnement</a> comme principaux avantages de l’opération. Longo’s fonctionnera comme elle l’a toujours fait, mais bénéficiera de meilleurs achats et d’une distribution réduisant les coûts.</p>
<p>Si tout cela est vrai, quelle est la cause réelle de l’inflation des prix des aliments ?</p>
<h2>Plus d’un facteur à blâmer pour la hausse du prix des aliments</h2>
<p>Le fait est qu’il existe une combinaison de facteurs qui affectent les différentes catégories de produits alimentaires et qu’on ne peut trouver un seul à l’origine de l’augmentation des prix du panier d’épicerie au Canada.</p>
<p><a href="https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1810000403&pickMembers%5B0%5D=1.2&cubeTimeFrame.startMonth=06&cubeTimeFrame.startYear=2023&referencePeriods=20230601%2C20230601&request_locale=fr">Les graisses et les huiles alimentaires ont augmenté de près de 20 % au cours de la dernière année</a>, tandis que le jambon et le bacon ont diminué de 3,4 %. Cela suggère que les différences de prix ont des causes diverses.</p>
<p>L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu un impact significatif sur les prix du blé et des huiles alimentaires. Par conséquent, les produits à base de blé comme les <a href="https://www.theglobeandmail.com/business/article-price-inflation-pasta-canada">pâtes</a>, le pain et la farine ont vu leurs prix monter en flèche.</p>
<p>L’impact de la guerre a été aggravé par le fait que les pays ont limité leurs exportations pour protéger leurs besoins domestiques. <a href="https://www.reuters.com/article/inde-ble-exports-idFRKBN2PV11E">L’Inde a réduit ses exportations de blé</a>, <a href="https://www.geo.fr/geopolitique/largentine-premier-exportateur-mondial-de-farine-et-dhuile-de-soja-suspend-ses-ventes-a-letranger-208791">l’Argentine a fait de même et aussi limité ses exportations d’huile de soja</a> tandis que <a href="https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2022-04-22/penurie/l-indonesie-va-interdire-les-exportations-d-huile-de-palme.php">l’Indonésie a limité ses exportations d’huile de palme</a>. Cette situation accentue encore la pression sur les prix.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un bateau de marchandises flottant dans l’océan" src="https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/539995/original/file-20230728-16516-cby2s4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le navire de transport de céréales en vrac TQ Samsun est ancré dans la mer Noire près d’Istanbul, en Turquie, le 17 juillet 2023. La Russie a récemment mis fin à un accord qui permettait l’acheminement de céréales de l’Ukraine vers des pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Sercan Ozkurnazli/Dia Images via AP)</span></span>
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</figure>
<p>Bien qu’il y ait eu un court répit lorsque la Turquie a négocié un accord avec la Russie pour permettre l’écoulement de céréales ukrainiennes, <a href="https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-8799319/zone-economie-hausse-prix-ble">cette dernière a récemment déclaré qu’elle ne renouvellerait pas l’accord</a> et qu’elle était en <a href="https://www.bbc.com/afrique/monde-66363312">train d’attaquer et de détruire les infrastructures d’exportation ukrainiennes</a>. Les prix pourraient donc à nouveau augmenter.</p>
<h2>Une tempête parfaite</h2>
<p>Les conditions météorologiques extrêmes ont également joué un rôle important dans l’inflation des prix des produits alimentaires. <a href="https://www.ledevoir.com/societe/consommation/786892/les-inondations-en-californie-feront-gonfler-le-prix-des-laitues">Les inondations dans la vallée de Salinas, en Californie, ont perturbé la production de laitues et de tomates</a>, ce qui a entraîné une hausse des prix de ces produits. </p>
<p>L’Europe a fait face à des <a href="https://fr.euronews.com/green/2023/02/23/quelles-sont-les-raisons-de-la-penurie-de-tomates-au-royaume-uni">augmentations de prix et des pénuries de produits</a> cet hiver en raison des mauvaises conditions météorologiques en Afrique du Nord et dans le sud de l’Europe. Comme les <a href="https://theconversation.com/extreme-weather-events-are-exactly-the-time-to-talk-about-climate-change-heres-why-210412">événements météorologiques deviennent plus intenses et plus fréquents en raison des changements climatiques</a>, ces problèmes risquent de continuer de s’aggraver.</p>
<p>En plus des conditions météorologiques extrêmes, d’autres facteurs tels que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la <a href="https://tradingeconomics.com/canada/currency">volatilité des taux de change</a> contribuent également aux changements des prix des produits alimentaires. </p>
<p>Tous ces facteurs se produisent simultanément et créent une tempête parfaite en matière d’augmentation des prix du panier d’épicerie. En raison de la multiplicité des facteurs en jeu, il n’y a malheureusement pas de cause unique à la hausse des prix des aliments. Il s’agit d’une situation complexe qui nécessitera une réflexion approfondie et des approches multiples.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/210754/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Michael von Massow reçoit des fonds de diverses organisations, notamment du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario, de Genome Canada et de Protein Industries Canada.</span></em></p>Bien que le taux d’inflation soit descendu à son niveau le plus bas en deux ans, les prix des aliments restent élevés, en raison d’une série de facteurs peu contrôlables.Michael von Massow, Professor, Food Economics, University of GuelphLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2069092023-06-08T18:01:37Z2023-06-08T18:01:37ZAlimentation et santé : pourquoi l’Europe doit adopter le logo Nutri-score<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/530318/original/file-20230606-29-gscvwa.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">shutterstock</span> </figcaption></figure><p>Apposé sur la face avant des emballages des aliments, le logo nutritionnel Nutri-score à 5 couleurs permet aux consommateurs de juger de la qualité nutritionnelle globale des aliments, afin de les aider à orienter leurs choix au moment de l’achat vers les alternatives de meilleure qualité nutritionnelle.</p>
<p>S’appuyant sur des bases scientifiques solides, le Nutri-score a récemment été mis à jour pour être plus performant et plus en accord avec les recommandations nutritionnelles les plus récentes.</p>
<p>Il n’est cependant toujours pas obligatoire, du fait de la réglementation européenne. Mais les choses pourraient changer. En effet, dans le cadre de sa <a href="https://www.europarl.europa.eu/legislative-train/theme-a-european-green-deal/file-mandatory-front-of-pack-nutrition-labelling">stratégie « Farm to fork »</a>, la Commission européenne s’est engagée en 2020 à changer sa réglementation sur l’information des consommateurs. Elle s’est engagée à proposer, d’ici 2023, un logo d’information nutritionnelle obligatoire à l’échelle de toute l’Union européenne.</p>
<p>Mais cette annonce n’est pas du goût de tous : certains lobbys industriels très actifs depuis la première proposition du Nutri-score par les scientifiques, en 2014, poursuivent leur mobilisation pour empêcher son adoption au niveau européen. Et ce, en dépit des arguments scientifiques qui démontrent clairement la supériorité de ce logo sur les alternatives proposées.</p>
<h2>Une efficacité scientifiquement établie</h2>
<p>De très nombreuses études scientifiques réalisées au cours des dernières années ont permis de valider l’algorithme qui sous-tend le calcul du Nutri-score et de démontrer son efficacité pour aider les consommateurs à orienter leur choix vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle et donc plus favorable à leur santé.</p>
<p>Plus d’une <a href="https://nutriscore.blog/2022/09/23/bibliography-references/">centaine d’études</a> ont été publiées depuis 2014 démontrant l’intérêt de ce logo, en particulier pour les populations défavorisées, ainsi que ses <a href="https://theconversation.com/logo-nutritionnel-pourquoi-certains-industriels-font-de-la-resistance-87424">performances supérieures par rapport aux autres logos</a>.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/logo-nutritionnel-pourquoi-certains-industriels-font-de-la-resistance-87424">Logo nutritionnel : pourquoi certains industriels font de la résistance</a>
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<p>C’est également ce que conclut le <a href="https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC130125">rapport du Centre commun de recherche européen (JRC)</a> de la Commission européenne : les consommateurs, y compris ceux à faibles revenus, préfèrent les logos simples, colorés et évaluatifs (comme Nutri-score) par rapport aux logos monochromes non évaluatifs plus complexes (comme le <a href="https://theconversation.com/lobbying-et-alimentation-les-aliments-traditionnels-le-nouvel-argument-des-anti-nutri-score-162022">Nutrinform proposé par l’Italie</a> comme alternative au Nutri-score).</p>
<p>Par ailleurs, le Nutri-score évolue régulièrement pour améliorer ses performances et prendre en compte les évolutions les plus récentes en matière de nutrition, comme le montre sa dernière mise à jour.</p>
<h2>Un Nutri-score mis à jour pour être plus performant</h2>
<p>La récente mise à jour de l’algorithme du Nutri-score par un comité scientifique composé d’experts européens indépendants a permis de corriger certaines des « limites » identifiées depuis sa mise en place et d’améliorer encore sa cohérence avec les recommandations nutritionnelles actuelles de santé publique.</p>
<ul>
<li>Modifications <a href="https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/maj__rapport_nutri-score_rapport__algorithme_2022_.pdf">pour les aliments solides</a> :</li>
</ul>
<ol>
<li><p>les produits riches en sel ou en sucre sont finalement classés moins favorablement ;</p></li>
<li><p>les céréales de petit déjeuner à teneur relativement élevée en sucre ne peuvent plus être classées A et passent en C ;</p></li>
<li><p>les produits laitiers sucrés sont moins favorablement classés ;</p></li>
<li><p>les pains complets sont principalement classés A alors que les pains raffinés se répartissent entre B et C (selon leur teneur en sel) ;</p></li>
<li><p>L’huile d’olive passe en B ainsi que les huiles végétales à faible teneur en acides gras saturés (colza, noix, tournesol oléique). L’huile de tournesol passe en C. Les autres produits de la catégorie demeurent inchangés ;</p></li>
<li><p>Les noix et graines sans sel ni sucre ajoutés, sont classées en A ou B, alors que les versions salées et/ou sucrées sont en moyenne en C ou même D ;</p></li>
<li><p>Les plats composés (plats prêts-à-manger, pizzas, etc.) passent en moyenne des classes A/B aux classes B/C ou même D pour certaines catégories de produits notamment les pizzas ;</p></li>
<li><p>Les fromages à pâte dure à faible teneur en sel (type Emmental) sont maintenant classés C ; les autres fromages restent D ou E en fonction de leur contenu en sel et en acides gras saturés ;</p></li>
<li><p>La viande rouge est moins bien classée et se retrouve globalement dans des classes de notes inférieures à celles de la volaille et du poisson.</p></li>
</ol>
<ul>
<li>Modifications <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/rapport-synthese/update-of-the-nutri-score-algorithm-for-beverages.-second-update-report-from-the-scientific-committee-of-the-nutri-score-v2-2023">pour les boissons</a> :</li>
</ul>
<ol>
<li><p>Les laits de vache écrémés et partiellement écrémés sont en majorité classés B et le lait entier C ;</p></li>
<li><p>Les boissons lactées sucrées (laits aromatisés), ne peuvent plus être A ou B et se retrouvent principalement en D et E (certains à faible teneur en sucre en C) ;</p></li>
<li><p>Les boissons fermentées à base de lait (incluant les yogourts à boire sucrés et aromatisés) ne peuvent plus être A et sont différenciées en fonction de la teneur en sucre entre C et E ;</p></li>
<li><p>Les cacaos et cafés en poudre sont inclus comme boissons pour le calcul de leur Nutri-score si leur déclaration nutritionnelle est indiquée comme consommée (c’est-à-dire après reconstitution avec du lait ou de l’eau) plutôt que comme vendue et se retrouvent moins bien classées ;</p></li>
<li><p>Les boissons à base de plantes (soja, amande, avoine, riz…) ne sont plus classées en A comme actuellement mais se distribuent entre B e E ;</p></li>
<li><p>Les boissons sucrées avec des quantités très limitées de sucre (<2 g/100mL) passent en B, tandis que celles avec des quantités élevées de sucre sont maintenues en D/E ;</p></li>
<li><p>Les boissons contenant des édulcorants sont pénalisées et se trouvent classées au moins en C (voire D ou E si elles contiennent des édulcorants et du sucre).</p></li>
</ol>
<p>Récemment, 320 scientifiques et professionnels de santé ont publié un <a href="https://nutriscore-europe.com/blog/">rapport reprenant l’ensemble des arguments scientifiques robustes en faveur du Nutri-score</a>. Ils y pointent également la forte demande sociétale justifiant le choix du Nutri-score au niveau européen.</p>
<h2>Un logo largement soutenu</h2>
<p>Sur la base des données scientifiques probantes, de nombreuses associations scientifiques et sociétés savantes européennes ont apporté leur soutien à l’adoption du Nutri-score en Europe, notamment l’<a href="https://eupha.org/repository/advocacy/2023/EUPHA%20Statement%20on%20FoPNL%20FINAL.pdf">European Public Health Association (EUPHA)</a>, <a href="https://nutriscore.blog/2021/02/27/a-position-statement-of-the-european-academy-of-paediatrics-eap-and-the-european-childhood-obesity-group-ecog-strongly-supporting-the-eu-wide-mandatory-introduction-of-the-nutriscore-published-in/">l’European Childhood Obesity Group (ECOG)</a>, l’European Heart Network (EHN), l’European Academy of Paediatrics, United European Gastroenterology…</p>
<p>C’est également le cas pour de nombreuses associations de consommateurs (en particulier le <a href="https://www.beuc.eu/sites/default/files/publications/beuc-x-2019-051_nutri-score_factsheet.pdf">Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC)</a>, qui regroupe 46 organisations de consommateurs de 32 pays européens) ainsi que de nombreuses ONG.</p>
<p>Dans le même sens, la <a href="https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/12749-Food-labelling-revision-of-rules-on-information-provided-to-consumers/public-consultation_fr">consultation publique</a> lancée à l’initiative de la CE entre décembre 2021 et mars 2022 a montré que la majorité des organisations de consommateurs et des ONGs, les citoyens, les institutions de recherche et d’éducation et les autorités de santé publique soutiennent massivement un logo nutritionnel qui fournit des informations graduelles sur la qualité nutritionnelle globale des aliments. Ce qui correspond totalement aux caractéristiques du Nutri-score.</p>
<p>Malgré tout, certaines certaines grandes firmes refusent toujours de l’afficher sur leurs produits, et militent pour éviter la Commission ne l’adopte.</p>
<h2>Un intense lobbying anti-Nutri-Score</h2>
<p>Dès la naissance du Nutri-score et sa proposition, en 2014, par les scientifiques, de puissants lobbys qui ont tenté de bloquer sa mise en place. A l’issue d’une <a href="https://www.humensciences.com/livre/Mange-et-tais-toi/99">bataille qui a duré près de 4 ans</a>, ce logo a finalement été <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000035944131">adopté en France</a> et dans six autres pays européens, mais sur une base volontaire. La réglementation européenne empêche en effet les états-membres de rendre obligatoire un logo d’information nutritionnelle.</p>
<p>Si aujourd’hui plus de <a href="https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/articles/nutri-score">900 marques en France l’ont adopté</a> (ce qui correspond à 60 % du marché alimentaire), il n’est que facultatif et certaines grandes firmes refusent toujours de l’afficher sur leurs produits.</p>
<p>A l’origine des pressions anti-Nutri-Score, on retrouve plusieurs grandes entreprises alimentaires qui s’opposent depuis toujours à son implémentation (Ferrero, Lactalis, Coca-Cola, Mars, Mondelez, Kraft…) ainsi que certains secteurs agricoles, notamment ceux du fromage et des charcuteries et leur puissante représentation européenne (COPA-COGECA).</p>
<p>Leurs actions de lobbying sont relayées au niveau des structures européennes par divers partis politiques et des politiciens, et surtout par le gouvernement italien (particulièrement depuis les dernières élections italiennes) instrumentalisant Nutri-score comme un <a href="https://www.european-views.com/2019/12/nutri-score-and-the-battle-over-europes-food-labels/">complot de l’Europe contre les produits « made in Italy »</a>.</p>
<p>Bien que ce lobbying s’appuie sur des arguments non scientifiques, il semble avoir été suffisamment efficace pour amener la Commission européenne à ne pas tenir ses engagements concernant le calendrier de l’évolution de la réglementation européenne concernant l’étiquetage nutritionnel des aliments.</p>
<p>En outre, les déclarations de certains de ses représentants laissent entendre que la Commission pourrait finalement ne pas retenir le Nutri-score comme logo nutritionnel obligatoire pour l’Europe, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=j7YgIo6xALo">considérant qu’il serait trop « polarisant »</a>.</p>
<p>Il est pourtant clair que le Nutri-score dans sa version mise à jour est un moyen simple et efficace d’aider les consommateurs à tendre vers des choix alimentaires plus favorables sur le plan nutritionnel. Ce faisant, ils réduisent leur risque de développer bon nombre de maladies chroniques liées à la nutrition (obésité, maladies cardiovasculaires, diabète, certains cancers…), lesquelles constituent des problèmes de santé publique don le coût humain, social et économique majeur n’est plus à démontrer.</p>
<p>Espérons donc que la Commission européenne prendra en considération les données issues de la science pour motiver une décision en faveur de la santé publique plutôt que de la défense d’intérêts économiques ou politiques.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=292&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=292&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=292&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=367&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=367&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/487264/original/file-20220929-18-btga69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=367&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Science et Société se nourrissent mutuellement et gagnent à converser. La recherche peut s’appuyer sur la participation des citoyens, améliorer leur quotidien ou bien encore éclairer la décision publique. C’est ce que montrent les articles publiés dans notre série « Science et société, un nouveau dialogue », publiée avec le soutien du <a href="https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr">ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/206909/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Amandine Garde a reçu des fonds de l'Organisation mondiale de la santé et du Conseil de la recherche économique et sociale du Royaume-Uni pour mener des recherches sur la relation entre le marketing alimentaire, la législation, les régimes alimentaires sains et la prévention de l'obésité. Elle refuse les financements d’un large éventail d’industries, notamment les industries de l'alimentation, de l'alcool et du tabac. Il en va de même pour l'unité "Droit et MNT" qu’elle a créé. Cette mesure vise à protéger la crédibilité de ses recherches et à garantir l'absence de tout conflit d'intérêts réel, perçu ou potentiel.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Mathilde Touvier a reçu des financements publics et associatifs à but non lucratif de l'Institut National du Cancer, l'European Research Council, le Ministère de la Santé, la Fondation Bettencourt, l'Agence Nationale pour la Recherche.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Chantal Julia, Pilar Galan et Serge Hercberg ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Le logo Nutri-score est régulièrement amélioré pour mieux guider les consommateurs. Mais malgré ses performances scientifiquement établies, l’Europe hésite à l’adopter en raison d’un intense lobbying.Serge Hercberg, Professeur Emérite de Nutrition Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13) - Praticien Hospitalier Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne (AP-HP), Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris NordAmandine Garde, Professor of Law, University of LiverpoolChantal Julia, Maitre de Conférence Université Paris 13, Praticien Hospitalier, Hôpital Avicenne (AP-HP), Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris NordMathilde Touvier, Directrice de l'Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, InsermPilar Galan, Médecin nutritionniste, Directrice de Recherche INRAe, Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm, Université de Paris, Université Sorbonne Paris Nord, Cnam, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2042502023-06-02T14:18:17Z2023-06-02T14:18:17ZLe jus de canneberge peut prévenir les infections urinaires récurrentes, mais pas pour tous<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/522212/original/file-20230420-24-ca81ra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C2%2C1905%2C1273&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Les Premières Nations d’Amérique du Nord connaissent depuis longtemps les bienfaits de la consommation de canneberges, notamment en ce qui concerne les problèmes de vessie</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Beaucoup d’entre nous connaissent les canneberges comme un condiment savoureux pour agrémenter la dinde de Noël, ou le jus qu’on mélange à la vodka dans un Cosmopolitan. Vous avez peut-être aussi entendu dire que ces petits fruits <a href="https://www.phc.ox.ac.uk/news/blog/cranberry-for-acute-urinary-tract-infection-2013-an-old-wives2019-tale-or-mother-nature2019s-cure-1">préviennent les infections des voies urinaires</a> (IVU).</p>
<p>Bien que cela soit souvent considéré comme un mythe, notre <a href="https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD001321.pub6/full">nouvelle analyse des preuves</a> montre que la consommation de jus de canneberge ou de suppléments réduit le risque d’IVU à répétition chez les femmes, les enfants et les personnes qui y sont plus sensibles en raison d’interventions médicales. </p>
<p>En revanche, cela ne concerne pas les personnes âgées, les femmes enceintes ou les individus ayant des dysfonctionnements des mécanismes d’évacuation de la vessie. </p>
<p>L’étude n’a pas abordé l’utilisation de la canneberge pour le traitement de l’infection urinaire, et son jus <a href="https://kidney.org.au/uploads/resources/KHA-Factsheet-urinary-tract-infections-2018.pdf">ne peut pas guérir une IVU à lui seul</a>. Par conséquent, si vous avez une IVU, assurez-vous de consulter votre médecin généraliste ou un autre professionnel de la santé.</p>
<h2>Mais au fait, qu’est-ce qu’une infection urinaire ?</h2>
<p>Les infections des voies urinaires sont désagréables et très fréquentes. Environ un <a href="https://kidney.org.au/your-kidneys/what-is-kidney-disease/types-of-kidney-disease/utis">tiers des femmes</a> en souffriront à un moment ou à un autre de leur vie. Elles sont également courantes chez les personnes âgées et celles qui présentent des troubles de la vessie dus à une lésion de la moelle épinière ou à d’autres affections. </p>
<p>En général, une IVU donne l’impression d’uriner des lames de rasoir et la miction peut être malodorante, trouble et parfois teintée de sang. Parmi les autres symptômes, citons l’envie fréquente d’uriner, une sensation de picotement ou de brûlure lors de la miction et des douleurs dans le bas-ventre ou le bassin. </p>
<p>Les IVU sont causées par des bactéries. En principe, les bactéries ne vivent pas dans les voies urinaires, mais lorsqu’elles y parviennent, elles adhèrent à la paroi de la vessie, se multiplient et peuvent provoquer une infection. </p>
<p>Lorsqu’une IVU n’est pas soignée, elle peut se propager aux reins et entraîner des complications, telles que des douleurs intenses ou une septicémie (infection du sang) dans les cas les plus graves. </p>
<p>La plupart des IVU sont traitées efficacement et facilement par des antibiotiques. Parfois, une seule dose suffit à résoudre l’infection. Malheureusement, pour certaines personnes, les IVU sont récurrentes. </p>
<h2>Quelles sont les propriétés médicinales de la canneberge ?</h2>
<p>Les <a href="https://www.nationalgeographic.com/science/article/131127-cranberries-thanksgiving-native-americans-indians-food-history">Premières Nations d’Amérique du Nord</a> connaissent depuis longtemps les bienfaits de la consommation de canneberges, notamment en ce qui concerne les problèmes de vessie. </p>
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<img alt="Canneberges sur un buisson" src="https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/521738/original/file-20230418-24-v1evw9.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La canneberge est un fruit originaire d’Amérique du Nord.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/cranberry-wild-bunch-red-berries-cranberries-2079933316">(Shutterstock)</a></span>
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<p>Plus récemment, dans les années <a href="https://www.auajournals.org/doi/10.1016/S0022-5347%2817%2950751-X">1980</a> et <a href="https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/366888">1990</a>, les chercheurs de laboratoire ont commencé à explorer plusieurs interprétations plausibles de ces avantages. </p>
<p>L’explication la plus communément admise est leur forte concentration d’antioxydants les <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0753332219305359">proanthocyanidines</a>. Les canneberges (<em>Vaccinium macrocarpon</em>) – un fruit originaire d’Amérique du Nord – ont une concentration élevée en proanthocyanidines, qui protège le plant contre les microbes. </p>
<p>Les chercheurs pensent que ce composé empêche également la bactérie la plus courante à l’origine des infections urinaires – <em>Escherichia coli</em> (<em>E.coli</em>) – d’adhérer à la paroi de la vessie. </p>
<p>C’est cette capacité apparente qui, selon les chercheurs, est à l’origine des propriétés médicinales de la canneberge. </p>
<p>Toutefois, en l’absence de preuves solides de l’efficacité de la canneberge, les prestataires de soins de santé ne disposaient pas d’indications claires quant aux personnes susceptibles de bénéficier des bienfaits de ce fruit. En conséquence, le débat en cours dans la littérature didactique persiste depuis plus de 30 ans.</p>
<h2>L’évolution des preuves</h2>
<p>Périodiquement, les essais, traitements et interventions pour toutes sortes de problèmes de santé sont examinés par des chercheurs pour déterminer s’ils sont fondés sur des données probantes.</p>
<p>La preuve de l’efficacité est devenue une priorité et des essais randomisés ont commencé à être publiés à partir de 1994. La première compilation Cochrane de quatre essais cliniques sur ce sujet – <a href="https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD001322/full">publiée en 1998</a> – a conclu que les preuves étaient trop faibles pour en déterminer l’efficacité. </p>
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<img alt="Une femme se tient le bassin, en proie à la douleur" src="https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/521743/original/file-20230419-22-eipspl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Les chercheurs étudient depuis longtemps le rôle de la canneberge dans la prévention des IVU.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/image-photo/abdominal-pain-woman-stomachache-illness-menstruation-1840882021">(Shutterstock)</a></span>
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<p>Une revue Cochrane comprend l’identification de toutes les preuves académiques disponibles, évaluées par des pairs, sur un sujet de soins ou de politique de santé. Les données probantes sont examinées de manière indépendante et impartiale par les membres du <a href="https://www.cochrane.org/">Réseau Cochrane</a>, un réseau de chercheurs indépendants, de professionnels, de patients et de soignants désireux de répondre à des questions de santé.</p>
<p>Les mises à jour de 2004 et 2008 suggèrent que les produits à base de canneberge réduisent le risque de récidive d’infection urinaire chez les femmes, mais la plupart des études n’étaient pas considérées comme des preuves de haute qualité et les résultats ne se sont donc pas avérés concluants. </p>
<p>En 2012, le <a href="https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD001321.pub5/full">volume de preuves avait augmenté</a> pour atteindre 24 essais cliniques, mais les données étaient imprécises et les conclusions laissaient entendre que le jus de canneberge n’apportait aucun bénéfice. </p>
<p>Comme il s’agit de l’une des revues Cochrane les plus populaires et que le volume de données probantes ne cesse d’augmenter, il était important de la mettre à jour. </p>
<p>Au fil du temps, la recherche a permis d’améliorer la cohérence du mode de consommation de la canneberge – sous forme de jus ou de comprimés – ainsi que la mesure du dosage efficace et l’estimation de la quantité de principes actifs (proanthocyanidine) dans les différents produits. </p>
<h2>Quoi de neuf ?</h2>
<p>La mise à jour de notre <a href="https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD001321.pub6/full">revue Cochrane</a>, publiée récemment, comprend désormais 50 essais cliniques portant sur des produits à base de canneberge. </p>
<p>Plus de 8 800 personnes ont participé à ces essais cliniques, dans le cadre desquels des individus ont été assignés de manière aléatoire à prendre soit des produits à base de canneberge, soit un traitement factice – un placebo (une substance qui n’a pas d’effet thérapeutique) ou les « soins habituels » (les participants pouvant recevoir un autre produit préventif, tel que des probiotiques).</p>
<p>L’augmentation récente du nombre de preuves de haute qualité a montré que les produits à base de canneberge sont efficaces pour les personnes qui souffrent d’infections urinaires récurrentes ou qui sont susceptibles d’en souffrir. On parle de récurrence lorsque les IVU surviennent <a href="https://www1.racgp.org.au/ajgp/2021/april/recurrent-utis-and-cystitis-symptoms-in-women">deux fois ou plus en six mois</a>, ou trois fois ou plus en un an. </p>
<p>Les produits à base de canneberge réduisent le risque d’infections urinaires symptomatiques répétées, vérifiées par culture (testées en laboratoire) chez les femmes (d’environ 26 %), les enfants (d’environ 54 %) et les personnes susceptibles d’avoir des infections urinaires à la suite d’interventions médicales (d’environ 53 %).</p>
<p>Ces résultats ne concernent pas les personnes qui ne souffrent qu’occasionnellement d’infections urinaires, mais qui souhaitent les éviter. </p>
<p>La formulation et le dosage des produits à base de canneberge ne sont toujours pas clairs. Les données disponibles n’ont pas permis de déterminer si les comprimés ou les liquides sont plus efficaces, quel est le meilleur dosage de canneberge, ni pendant combien de temps les personnes doivent prendre ces produits pour en tirer tous les bénéfices. Les essais cliniques ont porté sur des durées variables de consommation de canneberges, allant de quatre semaines à 12 mois. </p>
<p>Parmi les nombreuses questions complexes abordées dans cette mise à jour figure celle du financement. Chaque essai clinique a été classé comme étant soit soutenu par des fonds provenant d’organisations commerciales (des fabricants de jus), soit mené par des organisations à but non lucratif (des universités ou des hôpitaux) qui ont payé pour leur propre produit à base de canneberge. </p>
<p>Toutefois, nous n’avons trouvé aucune différence dans les résultats des essais cliniques subventionnés par des entreprises de jus de fruits par rapport à ceux conduits par des établissements universitaires.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/204250/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jacqueline Stephens reçoit des fonds du NHMRC, de la Channel 7 Children's Research Foundation, de Ferring Pharmaceuticals et de la Flinders Foundation.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Gabrielle Williams ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Une nouvelle étude montre que la consommation de produits à base de canneberge réduit le risque d’infections urinaires à répétition chez les femmes, les enfants et les personnes qui y sont plus sensibles en raison d’interventions médicales.Jacqueline Stephens, Epidemiologist & Senior Lecturer in Public Health, Flinders UniversityGabrielle Williams, Epidemiologist, University of SydneyLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1999322023-03-31T14:06:34Z2023-03-31T14:06:34ZL’alimentation est importante dans la prévention du cancer, et aussi dans son pronostic<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/516793/original/file-20230321-1995-1s631g.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=45%2C0%2C5114%2C3391&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Il n'existe pas d'aliments miracles qui guérissent ou préviennent le cancer. Mais une saine alimentation contribue à un meilleur diagnostic.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Des millions de personnes reçoivent un diagnostic de cancer chaque année. <a href="https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cancer">Il s’agit de l’une des premières causes de mortalité dans le monde</a>. Voilà pourquoi la prévention et le traitement de la maladie sont essentiels. </p>
<p>Ainsi, une bonne alimentation, un mode de vie actif, l’arrêt du tabagisme ou une réduction de la consommation d’alcool sont des facteurs qui <a href="https://www.wcrf.org/diet-activity-and-cancer/cancer-prevention-recommendations/about-our-cancer-prevention-recommendations/">réduisent le risque de développer un cancer et améliorent son pronostic</a>.</p>
<p>Une alimentation saine est d’une grande importance pour la prévention de nombreux types de cancer. Cependant, il n’existe pas d’aliments miracles qui guérissent ou préviennent le cancer ni d’ingrédients qui le provoquent directement : ce sont nos habitudes alimentaires dans leur ensemble qui réduisent ou augmentent la probabilité de développer la maladie.</p>
<p>Dans cet article, vous constaterez que, de manière générale, les expressions utilisées pour formuler des recommandations sur l’alimentation et le cancer sont au conditionnel. Les mots « semble » ou « pourrait » sont constamment répétés. Cela s’explique par le fait que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et connaître l’impact réel de l’alimentation.</p>
<h2>Quelques pistes pour élaborer un menu anti-cancer</h2>
<p>Tout d’abord, <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0026049518302324?via%3Dihub">il est important de maintenir un poids sain</a> :</p>
<p>le surpoids est associé à un risque accru de cancer de la thyroïde, de l’œsophage, du foie, de la vésicule biliaire, du côlon, des reins, du sein, de l’endomètre ou de la prostate. Le surplus de graisse semble également favoriser la formation de métastases, comme pour le cancer du poumon.</p>
<p>Certains aliments <a href="https://www.wcrf.org/diet-activity-and-cancer/cancer-prevention-recommendations/about-our-cancer-prevention-recommendations/">aident à le prévenir</a>, notamment ceux <a href="https://theconversation.com/voici-trois-bonnes-raisons-de-consommer-des-proteines-dorigine-vegetale-176097">riche en fibres</a> (fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes). La présence fréquente de ces aliments au menu est également associée à un risque plus faible d’obésité. </p>
<p>Plus en détail, la <a href="https://theconversation.com/debemos-comer-mas-alimentos-de-origen-vegetal-si-pero-no-vale-cualquiera-197035">consommation de fruits et de légumes</a> réduit les risques de développer plusieurs types de cancer, tels que le cancer de la bouche et de l’œsophage, tandis que les céréales à grains entiers peuvent contribuer à prévenir le cancer colorectal. Outre les fibres, ces aliments contiennent des antioxydants qui peuvent également protéger l’organisme.</p>
<p>En outre, il est conseillé de <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/8/2345">limiter la consommation d’aliments riches en gras de mauvaise qualité</a> (gras saturés et gras trans), en amidons et en sucre. C’est le cas des aliments ultra-transformés (boissons énergisantes, pizzas industrielles, frites, etc.) et des viandes rouges et transformées (saucisses, saucissons, etc.), qui sont associés à un risque accru de cancer, en particulier colorectal.</p>
<p>En ce qui concerne les différents types de régimes, celui qui fait l’unanimité pour ses bienfaits est le <a href="https://www.nature.com/articles/s41568-019-0227-4">régime méditerranéen</a>, qui semble réduire les risques de développer un cancer du sein ou du côlon. Il se caractérise par l’utilisation d’huile d’olive vierge comme principale source de graisse, une consommation élevée de légumes, de fruits, de céréales à grains entiers, de noix et de légumineuses, une consommation modérée de poisson et de produits laitiers et une faible consommation de viande rouge ou transformée. </p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-diete-mediterraneenne-ameliore-la-sante-intestinale-et-permet-de-mieux-vieillir-132054">La diète méditerranéenne améliore la santé intestinale et permet de mieux vieillir</a>
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<p>En revanche, un régime alimentaire avec une forte consommation de viande rouge et transformée, de boissons sucrées, d’hydrates de carbone raffinés et d’aliments ultra-transformés <a href="https://www.mdpi.com/2072-6643/12/8/2345">augmenterait la probabilité de développer certains cancers</a>. </p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/507589/original/file-20230201-8622-bz77s1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Le régime méditerranéen semble réduire les risques de cancer du sein et du côlon.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/es/image-photo/balanced-nutrition-concept-dash-clean-eating-1532929409">Antonina Vlasova/Shutterstock</a></span>
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<h2>Le régime alimentaire ne guérit pas, mais il améliore la qualité de vie du patient</h2>
<p>Une alimentation équilibrée permettrait donc de réduire le risque de développer un cancer. <a href="https://www.cancer.org/treatment/survivorship-during-and-after-treatment/coping/nutrition/benefits.html">Une fois la maladie apparue</a>, elle peut, en association avec un traitement médical approprié, contribuer à améliorer le pronostic et la qualité de vie du patient. En outre, elle peut contribuer à atténuer certains effets secondaires des traitements et à réduire le risque d’infections.</p>
<p>Il est fréquent que les patients atteints de cancer souffrent de malnutrition en raison des traitements et de l’évolution de la maladie elle-même. Or, il est très important de couvrir les besoins en énergie et surtout en protéines des patients, afin d’améliorer leur pronostic.</p>
<p>Les protéines contribuent à réparer des tissus qui, chez les patients atteints de cancer, peuvent être gravement endommagés par la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie. Les œufs, les produits laitiers, le poisson, la volaille et les légumineuses sont de bonne source de protéines. </p>
<p>Ces processus de réparation nécessitent également un surplus d’énergie. Lorsque l’apport nécessaire ne peut être atteint, par exemple en raison d’un manque d’appétit, le régime doit inclure des aliments à forte densité énergétique, tels que des fruits secs ou des smoothies. Les céréales complètes peuvent même être substituées aux céréales raffinées en raison de leurs fibres.</p>
<p>Le régime doit ainsi être adapté à l’individu, à ses besoins et à son état. Chez les patients souffrant de nausées et de vomissements, les aliments froids et légers tels que les purées de fruits froides, les yaourts ou les salades de pâtes ou de riz sont généralement bien tolérés. Si le patient éprouve des difficultés à avaler, il peut être utile de réduire les aliments en purée et d’ajouter des épaississants et des gélifiants pour améliorer la texture.</p>
<p>Enfin, il convient de rappeler que si l’alimentation ne guérit pas le cancer, elle en améliore le pronostic et contribue à sa prévention, de sorte que l’investissement dans la recherche doit être une priorité.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/199932/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>L’alimentation ne guérit pas le cancer, mais elle en améliore le pronostic et contribue à sa prévention.Saioa Gómez Zorita, Profesora en la Universidad del País Vasco. Investigadora del grupo Nutrición y Obesidad del Centro de Investigación Biomédica en Red de la Fisiopatología de la Obesidad y Nutrición (CiberObn) y del Instituto de Investigación Sanitaria Bioaraba, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko UnibertsitateaMaitane González Arceo, Estudiante predoctoral, Grupo Nutrición y Obesidad, Universidad del País Vasco/Euskal Herriko Univertsitatea, Universidad del País Vasco / Euskal Herriko UnibertsitateaMaría Puy Portillo, Catedrática de Nutrición. Centro de Investigación Biomédica en Red de la Fisiopatología de la Obesidad y Nutrición (CIBERobn), Universidad del País Vasco / Euskal Herriko UnibertsitateaLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1894182023-02-23T20:34:01Z2023-02-23T20:34:01ZLaits infantiles : quand l’arrêt de l’allaitement mettait en péril la vie des nourrissons<p>Fin janvier, le laboratoire Gallia annonçait le rappel d’un lot de lait en poudre pour nourrisson <a href="https://rappel.conso.gouv.fr/fiche-rappel/9189/Interne">suspecté d’avoir été contaminé par des bactéries</a>.</p>
<p>Hasard du calendrier, deux semaines plus tard, le 16 février 2023, le groupe Lactalis annonçait sa mise en examen pour « tromperie aggravée et blessures involontaires » dans le cadre de l’enquête sur d’autres contaminations, survenues fin 2017. Des dizaines de nourrissons étaient alors tombés malades, contaminés par des bactéries salmonelles, <a href="https://www.la-croix.com/France/Lactalis-mis-examen-retour-laffaire-lait-infantile-contamine-salmonelles-2023-02-16-1201255472">après avoir consommé des produits provenant d’une des usines du groupe</a>.</p>
<p>Plus récemment encore, de l’autre côté de l’Atlantique, la <a href="https://www.fda.gov/safety/recalls-market-withdrawals-safety-alerts/reckitt-recalls-two-batches-prosobee-129-oz-simply-plant-based-infant-formula-because-possible">Food and Drug Administration américaine</a> (FDA) annonçait le 20 février que la société multinationale anglaise Reckitt <a href="https://www.washingtonpost.com/business/2023/02/21/enfamil-prosobee-baby-formula-recall/">rappelait 145 000 boîtes d’Enfamil ProSobee, un substitut de lait maternel</a>, en raison d’une contamination possible par la bactérie <em>Cronobacter sakazakii</em>, responsable de graves méningites chez les enfants en bas âge. Cette situation ravive le souvenir de la crise qui avait touché ce pays au printemps 2022 : un rappel massif des produits de la marque Abbott avait alors provoqué une grave pénurie d’approvisionnement dans le pays.</p>
<p>Cette situation sans précédent avait révélé à quel point les substituts du lait maternel occupent aujourd’hui une place importante dans l’alimentation des nourrissons. Retour sur l’histoire – pas si ancienne – de ces produits, qui ont participé au recul de la mortalité infantile.</p>
<h2>La crise américaine de 2022</h2>
<p>Au printemps 2022, quatre nourrissons nourris avec des laits infantiles de la marque Abbott étaient tombés malades, et deux étaient malheureusement décédés. Une investigation de la FDA avait alors mis en évidence la présence de la bactérie <a href="https://www.cdc.gov/cronobacter/infection-and-infants.html"><em>Cronobacter Sakazakii</em></a> dans l’usine dont provenaient les lots concernés (sans toutefois pouvoir établir avec certitude un lien entre cette bactérie et les décès).</p>
<p>En conséquence, le fabricant avait rappelé sa production, provoquant une grave pénurie d’approvisionnement en laits infantiles dans le pays. Les familles défavorisées bénéficiant du programme de complémentation nutritionnelle WIC (<em>Women, Infant, Children</em>) avaient été les plus touchées, car la marque Abbott contribuait majoritairement à ce programme d’aide alimentaire.</p>
<p>Pour atténuer la crise, il avait alors fallu lancer l’opération <a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/05/24/depuis-la-base-de-ramstein-en-allemagne-l-armee-americaine-organise-un-pont-aerien-du-lait-pour-bebe_6127459_3234.html">« Fly formula »</a>, afin d’acheminer par avions militaires de lait en poudre pour nourrissons provenant d’Europe notamment.</p>
<p>Cette crise moderne, alimentaire et sociale, largement médiatisée au Royaume-Uni et outre-Atlantique, avait fait resurgir le spectre de l’époque où l’allaitement était un gage de survie pour les nouveau-nés. Un temps pas si lointain, même s’il est sorti de notre mémoire collective…</p>
<h2>Les nourrices, une alternative répandue jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle</h2>
<p>Jusqu’à la fin de XIX<sup>e</sup> siècle, un enfant privé du lait de sa mère devait <a href="https://journals.openedition.org/transtexts/497">être confié à une nourrice</a>. Quand la famille avait de l’agent, cette nourrice restait à domicile (« sur lieu ») et tout se passait souvent bien. Sauf pour le propre enfant de la nourrice, qui se trouvait à son tour privé du lait de sa mère et confié à d’autres…</p>
<p>Dans son ouvrage <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11589078"><em>Erreurs à éviter dans l’alimentation infantile. Les divers laits qui conviennent aux nourrissons</em></a>, le médecin français Gaston Félix Joseph Variot soulignait que « la mortalité des enfants de 0 à 1 an élevés au sein, à la campagne, par leur mère était de 4 % ». Cette même mortalité pour la même tranche d’âge était de 30 % chez des nourrices « mercenaires ». Pour comparaison, la mortalité infantile en France est à ce jour de l’ordre de 3,5 ‰ selon l’Insee.</p>
<p>Cette situation était si préoccupante qu’elle a été à l’origine de l’une des premières lois de protection maternelle et infantile, la <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000691909">loi Roussel</a> du 23 décembre 1874. Ce texte imposait une surveillance de tout enfant de moins de 2 ans « en nourrice », dans le but de « protéger sa vie et sa santé ». Elle imposait aux femmes souhaitant être nourrice « sur lieu » de fournir un certificat indiquant que leur dernier enfant était « vivant » et âgé d’au moins 7 mois révolus. Dans le cas où il n’aurait pas atteint cet âge, il fallait prouver qu’il était allaité par une femme remplissant les conditions de cette même loi.</p>
<p>Cette loi répondait non seulement au caractère immoral pour une « jeune mère » « mercenaire » de délaisser son propre enfant par appât du gain, mais aussi aux dérives de certaines nourrices qui falsifiaient le lait de vache pour des raisons économiques (coupage, utilisation de panades/bouillies) et le donnaient en place de leur lait… Le résultat de cette alimentation inadaptée aux besoins du nourrisson était une malnutrition présentant un risque vital pour la santé de l’enfant.</p>
<p>À cette époque, les alternatives à l’allaitement étaient quasi inexistantes. Certes, le recours à un lait provenant d’animaux, principalement celui de la vache, était possible, mais le risque de contamination bactérienne était grand. Il était de ce fait plus sûr « à la campagne » qu’en ville, où il était acheminé dans des conditions d’hygiène mal contrôlées. Là encore, des contrefaçons (coupage) étaient responsables de troubles digestifs <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6468103w">pouvant aboutir au décès de l’enfant</a>.</p>
<p>Les choses ont commencé à changer avec le développement des premiers succédanés du lait humain.</p>
<h2>Les premiers laits de substitution</h2>
<p>Les premiers succédanés du lait humain datent de la moitié du XIX<sup>e</sup> siècle, lorsque les développements technologiques et industriels ont permis de les produire, en quantité.</p>
<p>L’objectif était de conserver le lait avec une sécurité bactériologique suffisante. Le chauffage, l’évaporation (pour obtenir des laits condensés), le conditionnement en boîte sans contact avec l’air firent l’objet de recherches menées par des personnes bien connues, comme <a href="https://francearchives.fr/fr/pages_histoire/39492">Nicolas Appert</a> en France, l’inventeur de l’appertisation, le procédé à l’origine des conserves, ou <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gail_Borden">Gail Borden</a> aux États-Unis, qui a mis au point le lait concentré sucré.</p>
<p>La cible initiale, cependant, était plus les hommes de troupe que les nourrissons. En 1865, la bouillie pour nourrissons de Justus Von Liebig fut <a href="https://www.cairn.info/l-economie-mondiale-en-50-inventions--9782130800415-page-75.htm">l’une des premières préparations à être utilisée chez l’enfant</a>, surtout en Allemagne. Elle fut bientôt suivie par celle d’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Nestl%C3%A9">Henri Nestlé</a> et <a href="https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/029933/2008-03-13/">Maurice Guigoz</a> en Suisse, ou de Gallia et Berna en France.</p>
<p>L’un des principaux problèmes rencontrés à cette époque était la destruction des vitamines lorsque le lait était chauffé pour détruire les bactéries potentiellement pathogènes. Le produit résultant exposait les nourrissons à un grand risque de scorbut (carence en vitamine C) et de rachitisme (carence en vitamine D). Pour cette raison on ajoutait du saccharose (sucre de table) au lait, ce qui permettait de diminuer la température de chauffage et mieux préserver les constituants du lait de vache.</p>
<p>C’est au cours de la Première Guerre mondiale que le lait « condensé sucré » produit pour nourrir les soldats commença à être largement utilisé pour l’alimentation des enfants. Le lait condensé sucré « Gallia » était fabriqué par l’usine de Neufchâtel-en-Bray, en Normandie, laquelle évolua en 1947 en « laboratoire Gallia », sous l’impulsion de Charles Gervais.</p>
<h2>Le tournant du XXᵉ siècle</h2>
<p>L’hygiène, la puériculture et l’alimentation de l’enfant prirent tout leur essor à la fin du XIX siècle, avec la création en 1898 par Gaston Variot de la « Goutte de lait » à Belleville, aux portes de Paris, qui préfigurait les instituts de puériculture.</p>
<p>C’est à partir de ce moment que l’on commença à suivre la croissance des nourrissons sur les courbes qui figurent toujours dans les carnets de santé de l’enfant (même si elles ont depuis été mises à jour). Ainsi, par les mesures sociales citées plus haut, la rationalisation des soins aux nourrissons, la nutrition de l’enfant et l’utilisation des succédanés du lait devinrent plus sures.</p>
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<p>Individualiser le bénéfice des progrès en nutrition infantile est néanmoins difficile à documenter, comme le rappelle lui-même Gaston Variot dans son rapport sur la mortalité des enfants de 1 à 14 ans, en 1903 : « l’atrophie et le rachitisme sont des états morbides qui ne tuent pas par eux-mêmes les enfants, mais les placent dans des conditions d’infériorité, de faible défense vitale telle que la première maladie infectieuse qui les atteint peut les emporter ». Et d’ajouter « sur les feuilles de décès, le médecin inscrit la dernière maladie, cause immédiate de la mort, mais pas l’état préexistant… ».</p>
<p>À la fin du XIX<sup>e</sup> siècle, en France, la mortalité des enfants de 1 à 4 ans se situait autour de 2 %. Toujours selon Gaston Variot : « la proportion de décès devient énorme de 0 à 1 an » (de l’ordre de 20 % selon les données disponibles dans ce même rapport pour la ville de Paris).</p>
<p>L’évolution de la société, les progrès scientifiques et en santé, l’hygiène ont contribué conjointement à diminuer la mortalité infantile jusqu’aux chiffres observés de nos jours.</p>
<h2>Aujourd’hui : promouvoir l’allaitement sans stigmatiser</h2>
<p>L’allaitement reste l’alimentation la plus adaptée au nourrisson. Il nécessite d’être promu de façon permanente, mais en se gardant toutefois de culpabiliser les mères qui ne souhaiteraient, ou ne pourraient, pas y recourir. </p>
<p>En France, le <a href="http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2014/27/2014_27_2.html">taux d’allaitement est de 74 % à la naissance pour baisser à 39 % à trois mois</a>. Lorsque l’enfant n’est plus ou partiellement allaité, il existe une grande variété de préparations adaptées non seulement à l’âge de l’enfant, mais aussi à certaines maladies du nourrisson. </p>
<p>S’ils sont sûrs, ces aliments font aussi l’objet d’une pression d’utilisation « commerciale » qui peut compromettre, dans certains cas, la mise en place d’un allaitement. La vigilance est donc de mise : un article récent ainsi souligné que <a href="https://doi.org/10.1136/bmj-2022-071075">certaines allégations concernant des caractéristiques des préparations pour nourrissons ne s’appuyaient pas toutes sur des données vérifiées</a>.).</p>
<p>Au-delà de ces considérations, la pénurie américaine de 2022 nous a brusquement rappelé à quel point nous sommes devenus dépendants de ce mode d’alimentation chez l’enfant. Bien que critique, cette crise - qui devrait probablement nous interroger sur la concentration de nos modes de production - n’a pas, tant s’en faut, été aussi funeste que celle qui touchait les enfants privés du lait de leur mère, dans un passé pas si lointain.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189418/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Régis Hankard ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>L’actualité récente a été marquée par plusieurs crises liées à des contaminations de laits infantiles. Retour sur l’histoire de ces produits, qui ont participé à faire reculer la mortalité infantile.Régis Hankard, PU-PH, Professeur de Pédiatrie, Inserm UMR 1069 "Nutrition, Growth Cancer" & Inserm F-CRIN PEDSTART, Institut Européen de l'Histoire et des Cultures de l'Alimentation,Université de Tours, CHU de Tours, InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1941432022-12-09T13:58:52Z2022-12-09T13:58:52ZLa Covid-19 a remodelé notre façon d’acheter, de préparer et de consommer les aliments<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/494694/original/file-20221110-18-lrgnri.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C0%2C992%2C666&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La pandémie a eu un impact à la fois sain et malsain sur nos relations avec la nourriture.</span> <span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span></figcaption></figure><p>Au début de l’année 2020, alors que les <a href="https://www.statcan.gc.ca/fr/quo/bdd/nec/mar2020">provinces canadiennes déclaraient tour à tour l’état d’urgence</a> et que diverses restrictions sanitaires entraient en vigueur, nos sorties routinières à l’épicerie ont été grandement bouleversées.</p>
<p>Devant l’incertitude causée par la Covid-19, plusieurs personnes <a href="https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/62f0014m/62f0014m2020005-fra.htm">au Canada</a> et <a href="https://doi.org/10.3390/nu13010020">à travers le monde</a> ont fait des réserves de nourriture et d’autres produits.</p>
<p>Ce fut le début d’une série d’impacts de la pandémie sur nos expériences avec la nourriture.</p>
<p>Pour mieux comprendre les décisions liées à l’alimentation durant la pandémie, notre équipe de recherche a mené une étude en ligne auprès d’un échantillon d’adultes vivant au Québec. Cette étude a couvert trois périodes différentes entre le confinement initial au printemps 2020 et le <a href="https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1850929/couvre-feu-quebec-etude-science-annonce-gouvernement-ministere">couvre-feu instauré dans la province</a> à l’hiver 2021.</p>
<h2>Achats d’aliments : comment et pourquoi ?</h2>
<p>Notre étude a montré qu’au début de la pandémie, les <a href="https://doi.org/10.3389/fpubh.2021.752204">gens ont réduit la fréquence avec laquelle ils achetaient des aliments en magasin</a>. Cette diminution s’est produite en parallèle avec une <a href="https://heia.com.au/wp-content/uploads/2021/09/HEIA_V26No2_Food-purchasing-patterns-in-Quebec.pdf">augmentation de l’utilisation des services de cueillette et de livraison d’épicerie</a>. Cette hausse générale de la popularité des méthodes d’épicerie sans contact <a href="https://doi.org/10.1002/agr.21679">a également été observée ailleurs dans le monde</a>, et était probablement due au fait que les gens tentaient de limiter leur exposition au virus.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Une personne portant un t-shirt rouge met des denrées dans le coffre d’une voiture noire" src="https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=372&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=372&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=372&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=467&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=467&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/492378/original/file-20221028-60938-5kpxxs.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=467&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La popularité de la cueillette d’épicerie et de la livraison à domicile a augmenté pendant les périodes de confinement, alors que moins d’individus faisaient leur épicerie en magasin.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Notre étude suggère que la fréquence des achats en magasin est revenue à son niveau prépandémique au milieu de l’année 2020. Toutefois, il est attendu que l’utilisation des méthodes d’épicerie sans contact <a href="https://doi.org/10.1111/cjag.12237">persiste dans le temps chez une portion considérable de la population</a>.</p>
<p>La pandémie a non seulement changé notre façon d’acheter les aliments, mais également les motivations derrière ces achats. <a href="https://www.researchgate.net/publication/364811680_Food_values_food_purchasing_and_eating-related_outcomes_among_a_sample_of_Quebec_adults_during_the_Covid-19_pandemic">Tel qu’indiqué dans un article qui sera publié prochainement</a>, plus des trois quarts de nos répondants ont exprimé que leur désir de soutenir les commerces alimentaires locaux avait augmenté par rapport à 2019. De plus, 68 % d’entre eux ont affirmé accorder une importance plus grande au pays d’origine des aliments.</p>
<p>Les répondants ont également rapporté que leurs décisions d’achat étaient motivées par la <a href="https://doi.org/10.1111/ijcs.12691">sécurité et le prix</a> des produits, ainsi que par leur impact <a href="https://doi.org/10.3390/su13063056">environnemental</a> et éthique.</p>
<h2>Davantage de repas faits maison</h2>
<p>Les changements sociétaux majeurs comme la fermeture des restaurants, l’école à domicile et le télétravail ont été accompagnés par une <a href="https://doi.org/10.1016/j.seps.2021.101107">augmentation de la fréquence de la cuisine maison ainsi qu’une augmentation des compétences en matière d’alimentation telles que les aptitudes de cuisine et de planification des repas</a>. De nombreux Canadiens <a href="https://doi.org/10.3390/ijerph18105485">ont appris de nouvelles recettes</a>, et l’augmentation <a href="https://www.cbc.ca/news/canada/north/sourdough-popular-Covid-19-1.5529649">très médiatisée de la popularité de la boulangerie</a> est corroborée par une <a href="https://trends.google.com/trends/explore?date=2020-01-01%202020-12-31&geo=CA&q=bread%20recipe%2Brecette%20de%20pain">augmentation spectaculaire des recherches de recettes de pain en ligne</a> au cours des premières semaines de la pandémie (recherches qui sont demeurées plus nombreuses qu’avant la pandémie pour bonne partie de 2021).</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=351&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=351&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=351&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=441&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=441&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/493993/original/file-20221108-14-57bra.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=441&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Popularité des recherches Google pour le terme « recette de pain » (ou son équivalent anglais « bread recipe ») en 2019, 2020 et 2021 au Canada. Les recherches ont atteint un sommet en avril 2020, pendant le premier confinement pandémique.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Google Trends), Fourni par l’auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>L’amélioration des compétences liées à l’alimentation était <a href="https://search.informit.org/doi/abs/10.3316/informit.365014239384456">particulièrement prononcée chez les familles</a>, ce qui est probablement dû à une <a href="https://doi.org/10.1017/S1368980021001932">augmentation de la participation des enfants aux activités culinaires pendant les confinements</a>. En outre, plus du tiers des personnes interrogées dans le cadre de notre étude ont indiqué que l’amélioration des compétences au sein de leur ménage était due à une augmentation du temps et de la motivation pour cuisiner, du réconfort et du plaisir tirés de la nourriture, et de l’intérêt pour la nourriture.</p>
<p>Bien que l’amélioration des compétences culinaires et l’augmentation de la fréquence de la cuisine maison puissent être considérées comme bénéfiques, il y a un revers à cette médaille. Certaines personnes ont semblé se fatiguer de préparer des repas au fil du temps, ce qui s’est traduit par une augmentation des commandes à emporter ou des livraisons d’aliments préparés au début de 2021 par rapport à 2020.</p>
<h2>Tentation et santé</h2>
<p>L’effet de la pandémie sur les comportements alimentaires était variable d’un individu à l’autre. D’une part, la nourriture semble avoir été utilisée comme une source de réconfort et une façon d’éviter l’ennui pendant les confinements. Plus du quart de nos répondants ont rapporté une <a href="https://www.researchgate.net/publication/364811680_Food_values_food_purchasing_and_eating-related_outcomes_among_a_sample_of_Quebec_adults_during_the_Covid-19_pandemic">augmentation de leur désir de manger pendant la pandémie</a> comparativement à la période prépandémique. Selon leurs dires, cette augmentation est due au fait qu’ils étaient toujours à la maison et entourés de nourriture.</p>
<p>D’autre part, une faible proportion de répondants ont rapporté que leur désir de manger avait diminué. Les principales raisons invoquées pour expliquer ce changement sont des sentiments de stress et d’anxiété ainsi qu’une diminution de la motivation à cuisiner.</p>
<p>Les confinements ont également eu des effets mitigés sur le caractère sain des choix alimentaires. <a href="https://doi.org/10.1093/advances/nmab130">Une étude résumant des données recueillies à travers le monde</a> a révélé que, de façon générale, les gens ont déclaré avoir consommé davantage d’aliments malsains tels que des grignotines et des sucreries pendant les périodes de confinement.</p>
<p>Toutefois, certains individus semblent également avoir profité des confinements pandémiques pour faire des <a href="https://doi.org/10.1016/j.foodqual.2020.104145">choix alimentaires plus sains</a>. Les changements malsains pourraient donc avoir été compensés par une consommation accrue d’aliments plus nutritifs tels que les fruits et légumes, les légumineuses et les céréales.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Un homme confus regardant des produits dans les rayons d’une épicerie" src="https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=414&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=414&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=414&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=520&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=520&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/492371/original/file-20221028-58735-cq8dx0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=520&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">La pandémie a eu des résultats mitigés sur nos choix alimentaires. Les gens ont déclaré avoir consommé davantage d’aliments malsains tels que des grignotines et des sucreries pendant les périodes de confinement.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
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</figure>
<p>La grande variabilité des changements liés à l’alimentation peut en partie s’expliquer par les impacts variés de la pandémie sur la situation personnelle des individus. <a href="https://doi.org/10.1093/ajcn/nqaa336">Davantage de changements dans les comportements alimentaires ont probablement été observés chez les individus dont les conditions de travail ont été perturbées</a> par la pandémie, en raison notamment de la perte d’un emploi ou d’une transition vers le télétravail.</p>
<p>De plus, compte tenu de la survenue inattendue de la Covid-19, la plupart des études ont dû comparer les habitudes alimentaires des participants pendant les confinements avec les souvenirs qu’avaient ces participants de leurs habitudes prépandémiques. <a href="https://dictionary.apa.org/recall-bias">Ces souvenirs ne correspondent toutefois pas toujours à la réalité</a>.</p>
<h2>Plus de recherches sont nécessaires</h2>
<p>Les groupes vulnérables ont probablement été sous-représentés dans la plupart des études à propos des impacts de la pandémie sur l’alimentation. De plus amples recherches sont nécessaires afin de comprendre comment les changements d’habitudes alimentaires induits par la pandémie évolueront au fil du temps en fonction du groupe d’âge des individus, de leur statut socio-économique, et de la structure du ménage dans lequel ils vivent.</p>
<p>Le temps nous dira si les changements dans nos valeurs et dans nos compétences liées à l’alimentation seront permanents ou s’ils se dissiperont à mesure que nous retournerons à nos vies prépandémiques. La pandémie a possiblement apporté quelques changements positifs dans nos relations avec la nourriture et nos compétences alimentaires.</p>
<p>Un soutien continu aux produits alimentaires locaux pourrait contribuer à promouvoir une alimentation saine ainsi que la durabilité de notre système alimentaire.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/194143/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Daiva Nielsen a reçu du financement de l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de l’Université McGill (MI4) pour l'étude décrite dans l'article.
</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Katherine Labonté ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>La Covid-19 a eu un impact considérable sur nos façons d’acheter et de consommer les aliments. Mais ces impacts seront-ils permanents ?Katherine Labonté, Postdoctoral Fellow/Stagiaire postdoctorale, School of Human Nutrition, McGill UniversityDaiva Nielsen, Assistant Professor, School of Human Nutrition, McGill UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1926742022-11-11T13:43:04Z2022-11-11T13:43:04ZJolof rice : après la labellisation, les défis qui attendent le Sénégal<p>Le Jolof rice ou riz au poisson - appelé également ceebu jën, selon l'orthographe wolof - a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco à la demande du Sénégal. Au-delà du débat entre nations ouest-africaines sur la paternité de ce mets, les défis qui attendent le Sénégal pour tirer profit de cette reconnaissance sont nombreux.</p>
<p>L’origine de ce plat est liée, d’abord, à <a href="http://excerpts.numilog.com/books/9782402562706.pdf">un point d’histoire</a>. Précisément, la colonisation a substitué aux cultures vivrières la brisure de riz, importée à partir de l’Indochine. Ensuite, interviendra ce que nous avons appelé dans notre livre <a href="https://senegal.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=72081">Le ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais</a> le coup de génie des autochtones, notamment des Saint-louisiens. Sous ce rapport, la principale curiosité était la suivante : comment réussir, à partir de ce qu’on n’a pas produit, à créer du tout à fait nouveau. Et en l’occurrence, pour le ceebu jën, ce n’est pas uniquement le riz qui est exporté. Excepté le poisson, pratiquement toutes ses composantes essentielles témoignent, par leur provenance, d’une économie extravertie.</p>
<h2>La légende Penda Mbaye</h2>
<p>Le riz sera l’objet d’un traitement original, au terme duquel sera inventé un mets méconnu aussi bien de ceux-là qui ont la culture du riz que des producteurs des légumes. Au nom de riz au poisson est régulièrement accolé le nom d’une femme, <a href="https://royalsenegal.com/recette-1/">Penda Mbaye</a>. Si nul ne conteste cette filiation entre ce plat et cette dame, il reste que de sérieuses informations sur l'identité de cette femme, sur le lieu et l'époque où elle a vécu et sur les conditions de la création de ce mets font cruellement défaut. C'est pourquoi nous avons affirmé dans notre <a href="https://senegal.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=72081">livre</a> qu’elle a bien vite quitté l’histoire pour se tailler une place de choix dans la légende. </p>
<p>Le colon trouvera la stratégie idoine pour « accrocher » ses sujets. L’acte un fut de mettre sous dépendance du riz tous ces déconnectés des activités agricoles, venus tenter de faire fortune dans les marchés à<a href="https://www.universalis.fr/recherche/l/1/q/SAINT-LOUIS,%20S%C3%A9n%C3%A9gal"> Saint-Louis</a>, une des portes d’entrée des Occidentaux et, pendant une bonne période, capitale de l’Afrique Occidentale Française. </p>
<p>Suivront, ensuite, les paysans, premières victimes de l’économie désarticulée par la disparition programmée des cultures vivrières. Si on ajoute à ces franges, les enseignants, les différents agents de l’administration et les militaires, on comprend mieux le processus pernicieux de <a href="https://www.alimenterre.org/le-senegal-peut-nourrir-le-senegal#:%7E:text=Le%20riz%20repr%C3%A9sente%20%C3%A0%20lui,un%20h%C3%A9ritage%20du%20pass%C3%A9%20colonial.">promotion du riz</a>. </p>
<p>Débordant les centres urbains, le riz sera consommé sur, pratiquement, l’essentiel de la colonie du Sénégal. Et, à la faveur du brassage, les « étrangers », en épousant des Saint-Louisiennes, ramènent à leur terroir d’origine leur « douce moitié » qui ne rate pas l’occasion de faire goûter à leur nouvelle famille les délices du riz au poisson. Conjuguant expertise et coquetterie, elle « s’amusera » à servir le riz au poisson dans ses différentes déclinaisons : riz rouge, riz blanc sauce goorjigèen – ce mets à cheval sur le riz rouge et le riz blanc est appelé riz homme-femme.</p>
<h2>Enjeux gastrodiplomatiques</h2>
<p>Du succès de la stratégie de promotion du riz par les forces coloniales a résulté l’ancrage d’une <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339459x.texteImage">économie foncièrement extravertie</a>. Des indépendances à nos jours, des efforts ont été fournis pour produire du riz en Casamance et dans la région de Saint-Louis. Dans le même mouvement, l’exploitation des zones maraîchères des <a href="https://www.divecosys.org/terrains/senegal/les-niayes">Niayes </a>et du <a href="https://www.memoireonline.com/12/13/8322/Une-zone-marachere-en-crise-au-nord-du-Senegal--le-Gandiolais-et-le-Toube-dans-la-communaute.html">Gandiol</a> a contribué à répondre au besoin des populations en matière de légumes.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/491286/original/file-20221024-356-8ibvsr.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Une femme en train de servir du ceebu jen. Photo Cellou AFP via Getty Images.</span>
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</figure>
<p>Il a été noté une revendication fort divergente de la paternité du ceebu jën. Cependant, cette controverse n’a jamais débouché sur ces « guerres » qui provoquent souvent des soubresauts de violence dont a parlé <a href="https://www.universalis.fr/recherche/l/1/q/BOCUSE%20PAUL">Paul Bocuse</a>, surnommé « le pape » de la gastronomie française. Pour illustration, il souligne que lors de la <a href="https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/03/20/debut-de-la-visite-de-barack-obama-en-israel_1850958_3222.html">venue de Barack Obama</a>, en 2013, en Israël, les Palestiniens avaient estimé qu'en servant au président americain du <a href="https://cuisine.journaldesfemmes.fr/recette/309902-houmou">houmous</a>, leurs voisins avaient commis un <a href="https://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2016-1.htm">« vol de leur héritage culturel»</a>. L’auteur indique que, outre le houmous, <a href="https://www.lapresse.ca/actualites/insolite/201005/09/01-4278705-un-enorme-falafel-cause-des-querelles-entre-le-liban-et-israel.php">le falafel</a>, autre mets fort prisé de cette région, est aussi objet de la même « guerre » entre le Liban et Israël.</p>
<p>Nigérians et Ghanéens ont revendiqué la <a href="https://www.bbc.com/travel/article/20210607-jollof-wars-who-does-west-africas-iconic-rice-dish-best#:%7E:text=These%20two%20passionate%20nations%20seem,is%20best%20for%20absorbing%20flavour.">paternité du Jolof rice</a>. Mais, dans notre livre, nous indiquons que la « sénégalité » de ce plat est d’autant plus établie que la référence au <a href="https://artsandculture.google.com/entity/m0241pk?hl=fr">« Jolof »</a>, ancien royaume, constitutif du Sénégal, n’est pas une simple clause de style.</p>
<p>Comme il arrive dans l'histoire, quand un art atteint une certaine notoriété, sa paternité devient objet de <a href="https://manuelnumeriquemax.belin.education/francais-seconde/topics/francais2-presse-c1-342-a_dossier-culturel-controverses-esthetiques-du-roman-xix-roman-sup-e-sup-siecle-a-nos-jours">controverses</a>. Il s'y ajoute que les transformations et les différentes déclinaisons subies par le mets peuvent contribuer à brouiller les repères historiques. En l'occurrence, lorsque que le ceebu jën renvoie exclusivement au riz au poisson, le jolof rice s'accommode, de manière indifférenciée aussi bien de la viande, du poulet que du poisson. Sans doute, il s'agit d'un enrichissement indéniable, mais dans le patrimoine originel, il existe des codes qui permettent de distinguer les différents types de plats. Nous pensons d'ailleurs qu'aujourd'hui la question de la paternité soulève de moins en moins de passion.</p>
<h2>Les défis à relever</h2>
<p>Depuis décembre 2021, l’Unesco a intégré le ceebu jën sur la liste du <a href="https://ich.unesco.org/fr/RL/le-ceebu-jn-art-culinaire-du-sngal-01748">patrimoine immatériel l’humanité</a>. Cette labellisation par l’Unesco de la version sénégalaise du riz au poisson a, d’abord, le mérite de valoriser ce que les Sénégalais ont à un double niveau. Ce classement de cet art culinaire dans le trésor de l’humanité est une reconnaissance d’un savoir-faire, partie intégrale du patrimoine immatériel. Et c’est toujours bon pour le mental des Africains. Il s’agit aussi d’un encouragement à fournir un effort plus soutenu pour faire du consommer local une réalité, voire un réflexe. </p>
<p>Cette labellisation a sans doute aussi des <a href="https://www.lobs.sn/Patrimoine-immateriel-les-enjeux-diplomatiques-et-touristiques-de-l-inscription-du-ceebu-jen-a-l-unesco">incidences</a> tout à fait positives pour l’économie, le tourisme, l’agriculture, la pêche, la restauration, etc. Il n’est pas non plus superflu d’y intégrer les enjeux dans le cadre de la gastrodiplomatie. Toutefois, mettre à profit tous ces avantages exige que le Sénégal veille davantage sur ses <a href="https://www.ouestaf.com/senegal-le-poisson-se-fait-rare-dans-les-quais-de-peche/">ressources halieutiques </a>et, surtout, règle, pour de bon, la récurrente question de l’<a href="http://ipar.sn/L-OBJECTIF-DE-L-AUTOSUFFISANCE-EN-RIZ-PLOMBE.html?lang=fr">autosuffisance en riz</a> pour mettre un terme à cette perversion scandaleuse consistant à se nourrir de ce que l’on ne produit pas.</p>
<p>Le Sénégal, dont la réputation repose davantage sur son rayonnement culturel et sa diplomatie, a tout intérêt à s’inscrire dans cette mouvance. Ainsi, il lui reviendra de revaloriser, en plus du riz au poisson, tout son patrimoine gastronomique, afin d’en faire un atout supplémentaire au profit du rôle qu’il entend jouer dans le concert des nations. </p>
<p>Dans cet esprit, l’<a href="http://www.ita.sn/">Institut de technologie alimentaire</a> retrouverait une nouvelle jeunesse. A cet établissement public, créé en 1963, avait été assignée la mission de recherche-développement en alimentation et nutrition. </p>
<p>Dans cet esprit de valoriser le riche patrimoine sénégalais, l’institut pourrait se fixer comme objectif de promouvoir tout ce remarquable consommable sénégalais à base de mil ou de fruits locaux. Et pour relever ce défi, le Sénégal serait bien inspiré de mettre à profit toute l’expertise avérée des institutions de recherche, des universités, de la Société nationale d'aménagement et d'exploitation des terres du Delta et de la Vallée du fleuve (<a href="https://www.dri.gouv.sn/%C3%A9tiquettes/soci%C3%A9t%C3%A9-nationale-d%E2%80%99am%C3%A9nagement-et-dexploitation-des-terres-du-delta-de-fleuve-s%C3%A9n%C3%A9gal-et">Saed</a>), d’<a href="https://www.africarice.org/">Africa Rice</a> et des différents acteurs de son économie. </p>
<p><em>Cet article a été écrit avec la contribution de Alpha Amadou Sy, co-auteur du livre Ceebu jën, un patrimoine bien sénégalais.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/192674/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Fatima Fall Niang does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organisation that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.</span></em></p>Le Jolof rice est originaire du Sénégal. Cette paternité a été prouvée par l'histoire et confirmée par l'Unesco. Le Sénégal doit relever plusieurs défis pour profiter de cette labellisation.Fatima Fall Niang, Directrice du Centre de recherche et documentation du Senegal (CRDS), Université Gaston BergerLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1899992022-10-03T17:31:02Z2022-10-03T17:31:02ZLe sucre, un facteur de risque de cancer ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/578888/original/file-20240229-30-9930qe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Nombreux sont ceux qui adorent le sucre au point d’en manger trop. Cet excès peut-il accroître le risque de cancer ? Voici ce qu’en disent les scientifiques.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/fr/photos/beignets-a-saveur-assortie-6SMF42-JTAc">Rod Long/Unsplash</a></span></figcaption></figure><p>Consommer trop de sucre est mauvais pour la santé, c’est un fait désormais bien documenté. L’excès de sucre, et notamment de boissons sucrées, <a href="http://public.eblib.com/choice/publicfullrecord.aspx?p=2033879">augmente le risque de carie dentaire</a>, de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23321486/">surpoids</a> et <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0186Ra.pdf">d’obésité</a>. L’abus de sucre serait aussi associé à une augmentation du risque de <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0186Ra.pdf">diabète de type 2</a> et de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12135957/">maladies cardiovasculaires</a>.</p>
<p>Mais qu’en est-il des liens entre consommation de sucre et cancer ? Si cette relation est moins claire, de nombreux travaux de recherche <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6835610/">sont en cours pour l’explorer</a>, et leurs premiers résultats donnent à réfléchir. Que sait-on pour l’instant ? Que reste-t-il à découvrir ? Quels sucres sont concernés ? Les édulcorants artificiels pourraient-ils constituer une alternative ?</p>
<h2>Glucides complexes ou sucres simples ?</h2>
<p>Les protéines, les lipides (les « graisses ») et les glucides (« les sucres ») constituent la majeure partie de nos apports énergétiques. Avec l’eau, ces trois familles d’éléments nutritifs <a href="https://books.openedition.org/pum/5945?lang=fr">représentent 98 % du poids des aliments que nous consommons</a>, d’où leur appellation de « macronutriments ».</p>
<p>Le terme <em>glucides</em> recouvre non seulement les glucides complexes, apportés notamment sous forme d’amidon par les féculents tels que les pommes de terre, le riz ou les pâtes, mais aussi les sucres simples, plus couramment désignés sous le vocable de « sucres ». Ces sucres simples sont naturellement présents dans certains aliments, comme les fruits, principalement sous forme de fructose et les produits laitiers, sous forme de lactose et galactose. Ils peuvent aussi être ajoutés par le consommateur, le cuisinier ou l’industriel, sous forme de saccharose.</p>
<p>Pour déterminer l’impact d’un aliment sur le taux de sucre dans le sang, appelé glycémie, deux spécialistes en sciences nutritionnelles, David Jenkins et Tom Wolever, ont développé dans les années 1980 <a href="https://theconversation.com/sucre-et-alimentation-que-sait-on-vraiment-des-liens-entre-index-glycemique-et-sante-160411">l’index glycémique</a>. Il traduit la capacité d’un aliment à faire évoluer la glycémie dans les deux heures qui suivent son ingestion.</p>
<p>À partir de son index glycémique, on peut calculer la charge glycémique d’un aliment. Ce concept, élaboré à la fin des années 1990, correspond à l’impact qu’il aura sur le taux de sucre dans le sang, en fonction de la portion ingérée. Depuis, plusieurs études se sont intéressées <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29801420/">au lien entre l’apport en sucres</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31184513/">ou la charge glycémique</a> <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30837012/">et le risque de cancer</a>.</p>
<p>En 2024, une<a href="https://www.thelancet.com/journals/landia/article/PIIS2213-8587(23)00344-3/abstract"> méta-analyse des méga cohortes de plus de 100 000 participants</a> a montré que la consommation d'aliments à index glycémique élevé était associée à une incidence accrue de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de cancers liés au diabète et de mortalité toutes causes confondues.</p>
<h2>Sucre, prise de poids, insuline et cancer</h2>
<p>Certaines hypothèses soutiennent que le rôle des sucres simples dans l’apparition de certains cancers passerait par la prise de poids. En effet, des études ont permis d’établir des niveaux de preuve élevés entre la consommation de boissons sucrées, sources importantes de sucres simples et l’augmentation du risque de surpoids et d’obésité, le <a href="https://www.wcrf.org/wp-content/uploads/2021/01/Recommendations.pdf">surpoids et l’obésité étant eux-mêmes des facteurs de risque connus pour différents cancers</a> : cancers de l’œsophage, du pancréas, du foie, du sein après la ménopause, de l’endomètre, du rein et du cancer colorectal.</p>
<p>D’autres mécanismes pourraient toutefois également intervenir, même en l’absence de prise de poids. En effet, avoir une alimentation riche en sucres simples induit une production d’insuline importante, l’hormone régulatrice de la glycémie. Or l’insuline est un agent qui est dit « mitogène », c’est-à-dire qu’il peut favoriser la prolifération des cellules tumorales.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/VPCXbHoO_Eg?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
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<p>En 2018, le dernier rapport conjoint du World Cancer Research Fund et de l’American Institute for Cancer Research indiquait qu’une charge glycémique élevée de l’alimentation serait un <a href="https://www.wcrf.org/wp-content/uploads/2021/01/Recommendations.pdf">facteur de risque probable pour le cancer de l’endomètre</a>, la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus à l’endroit où se déroule la grossesse.</p>
<p>Enfin, des études réalisées au sein de la cohorte <a href="https://etude-nutrinet-sante.fr/">NutriNet-Santé</a>, sur + de 100,000 personnes, ont suggéré des associations entre la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32936868/">consommation de sucre simple</a>, celle de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31292122/">boissons sucrées</a> et produits sucrés ainsi que la <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34491326/">charge glycémique</a> et un risque accru de cancers, notamment de cancers du sein. Et ce, indépendamment de la prise de poids.</p>
<p>D’autres études sont néanmoins nécessaires pour approfondir ces résultats. Il est notamment nécessaire de déterminer les différences entre les types ou les sources de sucres et le risque de cancer. On peut en effet se demander si les sucres des fruits, des boissons sucrées, des produits laitiers ont tous le même effet sur la santé.</p>
<h2>Limiter les apports en sucres simples</h2>
<p>Étant donné ces potentiels effets délétères sur la santé, les organismes de santé publique recommandent de limiter ses apports en sucres simples. En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0186Ra.pdf">préconise d’en consommer moins de 100 grammes par jour</a> (hors lactose et galactose, qui sont présents dans le lait et les produits laitiers).</p>
<p>Il est également recommandé de limiter sa consommation de boissons sucrées, incluant les sodas et les jus de fruits, qui sont aussi riches en sucres que les sodas en moyenne, <a href="https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/pnns4_2019-2023.pdf">à une par jour au maximum</a>.</p>
<p>On pourrait penser qu’une alternative serait de remplacer le sucre par des édulcorants artificiels. Mais cela pourrait ne pas être une solution idéale, car plusieurs études expérimentales et épidémiologiques suggèrent en effet de <a href="https://www.who.int/publications/i/item/9789240046429">potentiels effets adverses de ces additifs alimentaires sur la santé</a>.</p>
<h2>Les édulcorants artificiels, une fausse bonne solution ?</h2>
<p>Les édulcorants artificiels sont des produits sucrants qui ne sont pas des glucides. Ils permettent de réduire la teneur en sucres ajoutés dans les aliments et boissons – ainsi que les calories qui y sont associées – tout en maintenant une saveur sucrée. L’aspartame (E951) ou l’acésulfame potassium (E950) comptent probablement parmi les plus connus de ces additifs alimentaires, qui sont aujourd’hui consommés chaque jour par des millions de consommateurs.</p>
<p>Présents dans des milliers de produits fabriqués par les industries agro-alimentaires, les édulcorants artificiels peuvent également être ajoutés ultérieurement dans les aliments, sous forme de « sucrettes » ou de poudres, par exemple.</p>
<p>Or, depuis quelques années, des données semblent indiquer que la consommation de ces produits pourrait ne pas être anodine. Ainsi, des études récentes menées dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé (une étude de santé publique lancée en 2009 dans l’objectif de faire progresser les connaissances entre alimentation et santé) montrent une association entre la consommation d’édulcorants et un risque accru de cancers.</p>
<p>Il s’agit, au global, <a href="https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1003950">du cancer du sein, et de cancers « liés à l’obésité »</a>, autrement dit pour lesquels l’obésité est un des facteurs de risque : cancer du pancréas, du foie, du côlon-rectum, du sein après la ménopause, de l’endomètre, du rein, de l’œsophage, de la bouche, du larynx, du pharynx, de l’estomac, de la vésicule biliaire, des ovaires et de la prostate. <a href="https://www.bmj.com/content/378/bmj-2022-071204">Un risque accru de maladies cardiovasculaires</a> a également été mis en évidence.</p>
<p>En 2023, le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a conduit une vaste expertise et <a href="https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(23)00341-8/abstract">classé l'aspartame comme « cancérigène possible pour l'homme »</a>.</p>
<p>Au-delà de ces liens, il faut souligner que les autorités de santé ne recommandent pas les édulcorants, qui maintiennent l’appétence pour le goût sucré, comme une alternative sûre au sucre… Elles préconisent plutôt l’inverse, à savoir de <a href="https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2011sa0161Ra.pdf">tendre globalement vers une diminution du goût sucré dans notre alimentation</a>. Du sucré, oui, mais avec modération, en somme…</p>
<hr>
<p><em>Pour en savoir plus :<br>
● Cet article est adapté de la collection <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Le-reseau-NACRe/Outils-tous-publics/Depliants-decrypter-comprendre-NACRe-2019">« Décrypter & Comprendre » du réseau NACRe</a>. Retrouvez sur le site dédié le dépliant <a href="https://bit.ly/3y26zcg">« Sucres et cancer »</a>, ainsi que la <a href="https://www6.inrae.fr/nacre/Zoom-sur/Decrypter-comprendre-Sucre-et-prevention-du-cancer">bibliographie en lien avec ces travaux</a>.<br>
● Coordonnée par l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren, Inserm/INRAE/CNAM/Université Sorbonne Paris Nord), l’étude NutriNet-Santé a déjà donné lieu à plus de 250 publications scientifiques internationales. Si vous voulez rejoindre les 170 000 Nutrinautes qui se sont engagés en consacrant quelques minutes par mois à répondre, via Internet, à des questionnaires relatifs à l’alimentation, à l’activité physique et à la santé, <a href="http://etude-nutrinet-sante.fr">rendez-vous sur la plate-forme sécurisée etude-nutrinet-sante.fr</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189999/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathilde Touvier a reçu des financements (uniquement publics ou associatifs à but non lucratif) de l'INCa, l'ERC, l'ANR, la FRM... </span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Charlotte Debras a reçu des financements de l'Institut National du Cancer (Allocation doctorale n°2019-158). </span></em></p>Si les gens qui détestent le sucre sont rares, nombreux sont ceux qui l’adorent au point d’en manger trop. Cet excès peut-il accroître le risque de cancer ? Voici ce qu’en savent les scientifiques.Mathilde Touvier, Directrice de l'Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, InsermCharlotte Debras, Doctorante au sein de l'Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN), unité mixte de recherche (Inserm 1153/Inra 1125/Cnam/Université de Paris - Paris 13), InsermLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1909312022-09-20T18:31:01Z2022-09-20T18:31:01ZComment l’université peut aider les étudiants à mieux s’alimenter<p>La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en lumière la vulnérabilité de nombreux jeunes en France, révélant notamment des inégalités de santé qui s’étaient déjà considérablement accrues après la <a href="https://injep.fr/wp-content/uploads/2018/09/odf2-inegalites-entre-jeunes.pdf">crise économique de 2008</a>.</p>
<p>La difficile <a href="https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/02/16/une-generation-d-etudiants-blessee-par-deux-annees-de-crise-sanitaire_6113852_4401467.html">situation des étudiants</a>, en particulier, a été fortement médiatisée. <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32056920/">Troubles de la santé mentale</a>, consommation de <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29566003/">substances psychoactives</a>, <a href="https://ireps.gp.fnes.fr/documentation/consulter-les-ressources-en-ligne-veille/dossiers-thematiques/sante-des-jeunes/les-comportements-de-sante-des-jeunes-analyse-du-barometre-sante-2010">alimentation déséquilibrée</a>… Les comportements de santé des étudiants sont préoccupants, et justifient que les problématiques de la jeunesse <a href="https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_nyadanu_-_martinot.pdf">soient placées au cœur des politiques de santé publique</a>.</p>
<p>Face à ce constat, que peut faire l’université ? Nous proposons ici un point sur l’alimentation des étudiants, et sur le rôle que pourrait jouer cette institution.</p>
<h2>L’alimentation étudiante en chiffres</h2>
<p>Même si les jeunes connaissent globalement mieux les <a href="https://www.cairn.info/que-manger--9782707197702-page-117.htm">recommandations diététiques que leurs aînés</a>, comme ils le font eux-mêmes remarquer, ces connaissances ne suffisent pas à influencer leurs choix alimentaires. Les jeunes de 18 à 25 ans adhèrent moins aux recommandations diététiques que les personnes plus âgées. Ils consomment moins de fruits et légumes, boivent plus de boissons sucrées, sautent des repas, fréquentent davantage les <em>fast-food</em>… Les étudiants consacrent par ailleurs la moitié de leur budget alimentaire aux <a href="https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/er1060.pdf">repas pris à l’extérieur</a>, soit deux fois plus que les ménages de 35-64 ans.</p>
<p>Leur alimentation semble encore <a href="http://alimentation-sante.org/wp-content/uploads/2017/06/Rapport-Harris-Les-etudiants-et-lalimentation-Allo-Resto.pdf">se dégrader pendant les périodes d’examen</a>, puisqu’un quart d’entre eux déclarent alors renoncer à faire leurs courses et à préparer leur repas.</p>
<p>L’entrée à l’Université semble propice à la prise de poids, les étudiants prenant en moyenne <a href="https://ijbnpa.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12966-015-0173-9">2,7 kg lors de leur première année universitaire</a>. En France, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans en situation d’obésité a presque doublé entre 2012 à 2020, <a href="http://www.odoxa.fr/sondage/enquete-epidemiologique-nationale-sur-le-surpoids-et-lobesite/">passant de 5,4 à 9,2 %</a>. Près de la moitié des étudiants se disent <a href="https://bdoc.ofdt.fr/doc_num.php?explnum_id=8660">préoccupés par leur poids</a>, et près d’un quart <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29566003/">présenteraient un trouble du comportement alimentaire</a>.</p>
<p>Par ailleurs, la <a href="http://www.senat.fr/rap/r20-742/r20-7425.html">précarité alimentaire des étudiants</a> est un problème répandu et préoccupant. L’Observatoire de la vie étudiante révélait en effet en 2016 que 8 % des étudiants déclaraient <a href="http://www.ove-national.education.fr/publication/reperes-sur-la-sante-des-etudiants/">sauter des repas en raison de difficultés financières</a>. Ces chiffres se sont aggravés pendant la crise sanitaire avec un recours grandissant à l’aide alimentaire, un étudiant sur deux déclarant <a href="https://www.publicsenat.fr/article/societe/pauvrete-un-etudiant-sur-deux-ne-mange-pas-a-sa-faim-depuis-le-debut-de-la-crise">ne pas manger à sa faim</a>. Face à ce constat, des <a href="https://u-paris.fr/repas-a-1-euro-dans-les-crous-sous-conditions/">repas à 1 € ont été proposés</a> dans les restaurants universitaires du Crous, cette offre étant toujours accessible aux étudiants boursiers et en situation de précarité.</p>
<h2>La décohabitation, une émancipation entraînant de lourdes responsabilités</h2>
<p>Les étudiants « décohabitants », autrement dit qui ont quitté le domicile familial pour vivre seul, en couple, en colocation, ou encore en résidence universitaire, se retrouvent face à de nouveaux impératifs. L’accès à un logement autonome fait peser sur eux de nombreuses responsabilités : gestion du temps, achats alimentaires, préparation des repas, respect d’un budget souvent restreint…</p>
<p>Autant de savoir-faire que de nombreux étudiants déclarent <a href="https://www.cairn.info/que-manger--9782707197702-page-117.htm">ne pas avoir acquis</a>. Le recours à des plats préparés ou la préparation de plats très simples et peu coûteux, tels qu’une assiette de pâtes, leur apparaît alors souvent comme la seule solution.</p>
<p>Lorsque l’on interroge les étudiants de façon approfondie, on découvre que les repas pris seul au domicile sont vécus par beaucoup comme des moments de solitude douloureuse, qu’ils tentent de contrôler en mangeant vite, devant les écrans, voire en sautant des repas. La solitude s’opposerait à tout plaisir alimentaire, celui-ci semblant entièrement lié, selon leurs propos, à la convivialité qui se crée autour d’un repas pris à plusieurs.</p>
<h2>Le repas étudiant, un acte avant tout social</h2>
<p>Si la décohabitation renforce les contraintes du quotidien, elle s’accompagne également d’un sentiment de liberté et d’insouciance… Ainsi que d’excès. Les étudiants semblent particulièrement apprécier de se retrouver autour d’un menu <em>fast-food</em>. Au-delà du faible coût de ces repas, c’est bien la convivialité et le sentiment de décompression entre amis qui les y attirent. Si <a href="https://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/1471-2458-14-53">l’influence exercée par le groupe</a> est souvent envisagée de façon négative, elle peut aussi favoriser les comportements bénéfiques.</p>
<p>Dans les restaurants universitaires, par exemple, le simple fait de voir les autres choisir des plats équilibrés peut inciter à faire de même. Parce qu’ils proposent ce type de plats à petits prix et qu’il y règne une bonne ambiance, les restaurants universitaires sont plébiscités par près de la <a href="http://www.ove-national.education.fr/publication/la-restauration-etudiante-2016/">moitié des étudiants</a>, certains affirmant même qu’ils sont la solution idéale pour allier équilibre et convivialité.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Carte de l’offre alimentaire autour du campus de Sorbonne Paris-Nord" src="https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=577&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=577&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=577&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=725&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=725&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/485599/original/file-20220920-3427-bmalcv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=725&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Difficile de trouver autre chose que des fast-foods dans un rayon de 800 m autour de ce campus.</span>
<span class="attribution"><span class="source">DR</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ce constat doit cependant <a href="http://www.senat.fr/rap/r20-742/r20-7425.html">être nuancé</a> : les contraintes d’emploi du temps, les délais d’attente et le manque de diversité ou de qualité gustative des repas dans certaines structures éloignent les étudiants des restaurants universitaires, ou les incitent à y consommer des frites, une « valeur sûre » <a href="https://www.cairn.info/que-manger--9782707197702-page-117.htm">selon leurs propres termes</a>.</p>
<p>Malgré ces limites, les enquêtes réalisées par l’Observatoire de la vie étudiante témoignent d’un attachement des étudiants au modèle de la restauration universitaire. Il semble essentiel de préserver ce modèle, en particulier lorsque l’offre alimentaire autour de l’université est limitée ou principalement restreinte à des <em>fast-food</em>.</p>
<h2>L’université peut-elle améliorer l’alimentation des étudiants ?</h2>
<p>L’université ne peut pas à elle seule agir sur tous les aspects de l’alimentation des étudiants. Elle peut cependant les aider à mieux apprécier le moment du repas, notamment en prévoyant un temps de repas suffisant entre les cours, en créant des espaces conviviaux et en améliorant et diversifiant l’offre alimentaire des restaurants universitaires. La qualité nutritionnelle des aliments qui y sont proposés pourrait également être indiquée, <a href="https://theconversation.com/qualite-nutritionnelle-des-aliments-nutri-score-ou-en-est-on-conversation-avec-mathilde-touvier-158985">grâce à des logos tels que le Nutri-score</a>, qui permet d’avoir une idée en un seul coup d’œil de la qualité nutritionnelle globale des aliments, et qui <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31219721/">aide ainsi les étudiants à faire de meilleurs choix nutritionnels</a>.</p>
<p>Ces actions pourront être renforcées en favorisant des démarches de co-construction avec les étudiants. En s’investissant dans des programmes de recherche participative telles que <a href="https://etude-nutrinet-sante.fr/">l’étude NutriNet-Santé</a>, les étudiants pourront contribuer à une meilleure compréhension de leurs comportements alimentaires et des facteurs qui les influencent, ce qui constitue une première étape essentielle avant d’envisager de nouvelles interventions.</p>
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<p>Des initiatives telles que <a href="https://www.u-bordeaux.fr/Actualites/De-la-vie-de-campus/Des-foodtrucks-sur-nos-campus">l’installation de <em>foodtrucks</em> dans les campus</a> ou à proximité, proposant une alimentation saine, variée, <a href="https://timbastien.fr/assets/rapport_activite/Rapport%20Moral%202022%20-%20Tim%20&%20Bastien.pdf">parfois solidaire</a> et élaborée avec des <a href="https://www.leparisien.fr/yvelines-78/montigny-le-bretonneux-ils-creent-un-food-truck-pour-lutter-contre-la-precarite-etudiante-17-09-2021-QNXB6JTMKJGPHCHUP27L5EZFCM.php">produits locaux plus respectueux de l’environnement</a>, se multiplient et complètent ainsi l’offre des restaurants universitaires. Elles tardent cependant à se déployer dans certains territoires qui comptent de nombreux étudiants dans une situation sociale défavorable.</p>
<p>Des initiatives dédiées à lutter contre la précarité étudiante peuvent aussi être saluées, comme la mise à disposition d’un <a href="https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/developpement-durable/nouveaute-un-frigo-zero-gaspi-sur-le-campus.html">« frigo partagé » à l’Université Bordeaux Montaigne</a>, approvisionné par des <a href="https://www.sudouest.fr/gironde/pessac/universite-bordeaux-montaigne-un-frigo-partage-contre-la-precarite-alimentaire-des-etudiants-6262597.php">associations du quartier, des associations solidaires étudiantes, ou encore les habitants du quartier</a>.</p>
<hr>
<p><em>Nous remercions la promotion du Master 1 Nutrition humaine et santé publique de l’Université Sorbonne Paris Nord qui a contribué à la rédaction de cet article : Qurrat Ashraf, Léa Beaufils, Gloria Bukasa, Fanny Carey, Lucie Casanelli, Mouhamed Diaw, Léa Fernandes, Laure-Astrid Gayon, Alexine Madeira, Racha Mahbani, Neyla Isma Ouallal, Josue Alberto Perez Acosta, Emma Pivert, Leslie Bernadette Simomia Mbowen, Wiame Taek, Joel Tshibangu, Sabina Vasan.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/190931/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mathilde Touvier a reçu des financements publics ou d'instituts à but non lucratif de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, Inserm (salaire), de l'European Research Council (ERC), de la Fondation pour la Recherche Médicale, FRM, de l'Institut National du Cancer, INCa, de l'ANR.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Alice Bellicha, Julia Baudry et Sandrine Péneau ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>Difficultés économiques, contraintes de temps, manque de savoir-faire… Les étudiants peinent souvent à équilibrer leur alimentation. Mais l’université peut pallier ces manques de plusieurs façons.Alice Bellicha, Maître de Conférences, Université Sorbonne Paris NordJulia Baudry, Épidémiologiste de la nutrition, InraeMathilde Touvier, Directrice de l'Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, U1153 Inserm,Inra,Cnam, Université Sorbonne Paris Nord, InsermSandrine Péneau, Maîtresse de Conférences en Nutrition, Université Sorbonne Paris NordLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1896732022-09-02T12:49:04Z2022-09-02T12:49:04ZCe n’est pas parce que votre café est amer qu’il est « plus fort »<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/482386/original/file-20220901-4165-4w5075.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=28%2C18%2C6183%2C4128&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Chaque méthode d’infusion possède ses propres caractéristiques et apports. Toutes présentent ainsi un profil unique de saveur, de texture, d’apparence et de composés bioactifs.</span> <span class="attribution"><span class="source">Devin Avery/Unsplash</span></span></figcaption></figure><p>Le café – un grain aux multiples possibilités. Le mode d’infusion constitue un choix important : espresso, filtre, piston, percolateur, préparation instantanée, etc. Chaque technique nécessite un équipement, une durée, une température, une pression et une mouture de café, ainsi que des besoins en eau qui lui sont propres.</p>
<p>Notre préférence quant à la méthode d’infusion peut provenir de notre <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/13507486.2013.833717">culture</a>, de notre <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/proceedings-of-the-nutrition-society/article/food-choice-and-intake-the-human-factor/346D4AA3CECC6EFCCF5824435953122E">société</a> ou de considérations plus pratiques. </p>
<p>Mais dans quelle mesure ces facteurs influencent-ils réellement le contenu de votre tasse ?</p>
<h2>Quelle infusion est la plus forte ?</h2>
<p>Ça dépend. Si nous nous intéressons à la concentration de <a href="https://theconversation.com/whats-the-buzz-on-caffeine-12669">caféine</a>, sur une base de milligramme par millilitre (mg/ml), la méthode espresso produit <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">généralement la concentration la plus élevée</a>, pouvant atteindre 4,2 mg/ml. C’est approximativement trois fois plus que d’autres techniques, comme celle de la <a href="https://www.atlasobscura.com/articles/make-coffee-moka-pot">cafetière italienne</a> (un type de percolateur à ébullition) et l’infusion à froid, avec à peu près 1,25 mg/ml. La cafetière à filtre et la cafetière à piston (y compris le procédé AeroPress) fournissent environ la moitié de cette concentration.</p>
<p>Plusieurs raisons expliquent l’extraction maximale de caféine par la méthode espresso. En utilisant une mouture la plus fine, il y a plus de contact entre le café et l’eau. L’espresso fait également appel à la pression, expulsant davantage de composés dans l’eau. L’infusion plus prolongée de certains autres procédés n’a pas d’incidence sur la caféine. En effet, cette substance est soluble dans l’eau et facile à extraire ; elle est donc libérée au début de l’infusion.</p>
<p>Mais ces comparaisons sont effectuées sur la base de conditions d’extraction typiques, et non de situations de consommation normales.</p>
<p>Ainsi, alors que l’espresso vous procure le produit le plus concentré, celui-ci est livré dans un plus petit volume (seulement de 18 à 30 ml), par rapport à des quantités beaucoup plus importantes pour la plupart des autres méthodes. Ces volumes varient bien sûr en fonction du fabricant, mais une récente <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">étude de chercheurs italiens</a> a défini un volume final typique de 120 ml pour les cafés à filtre, les cafés au percolateur et les cafés infusés à froid.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="tableau" src="https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=175&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=175&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=175&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=220&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=220&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482384/original/file-20220901-19-p7g4cp.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=220&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La teneur approximative en caféine d’une tasse de café en fonction de la méthode d’infusion.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Angeloni et coll., Food Research International, 2019</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>D’après ces calculs, l’infusion à froid représente en fait la plus grande dose de caféine par portion, avec près de <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">150 mg</a>, ce qui est encore plus élevé que les 42 à 122 mg que l’on trouve dans l’espresso. Bien que cette technique nécessite de l’eau froide et une mouture plus grosse, elle est préparée avec un rapport café/eau élevé, ce qui requiert des grains supplémentaires. Bien sûr, les « portions standard » sont un concept et non une réalité – vous pouvez multiplier les portions et surdimensionner n’importe quelle boisson à base de café !</p>
<p>Avec l’augmentation du prix du café, l’efficacité de l’extraction, c’est-à-dire la quantité de caféine obtenue pour chaque gramme de café, peut également susciter votre attention.</p>
<p>Il est intéressant de noter que la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">plupart des techniques sont en fait assez comparables</a> sur ce point. Bien que les méthodes d’espresso varient, elles donnent une moyenne de 10,5 milligrammes par gramme (mg/g), contre 9,7 à 10,2 mg/g pour la plupart des autres procédés. L’unique exception est la cafetière à piston, avec seulement 6,9 mg/g de caféine.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un récipient en verre dans une structure en plastique foncé contenant du café en train d’infuser, le piston posé à côté" src="https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/481003/original/file-20220825-14-g2scbc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La cafetière à piston, ou « French press », comme on dit en anglais, a en fait été inventée en Italie, malgré sa connotation actuelle.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://unsplash.com/photos/A1wzMskhU_c">Rachel Brenner/Unsplash</a></span>
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<h2>La force, c’est plus que de la caféine</h2>
<p>La teneur en caféine n’explique qu’une <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5488350/#:%7E:text=Alalthough%20coffee%20contains%20multiple%20bitter,especially%20important%20for%20caffeine%20taste">petite partie de la force</a> du café. Des milliers de composés sont extraits, contribuant à l’arôme, à la saveur et à la fonction. Chacun d’entre eux présente son propre schéma d’extraction, et ils peuvent <a href="https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acs.jafc.0c01373">interagir pour inhiber ou renforcer les effets</a>.</p>
<p>Les huiles responsables de la créma – la riche « mousse » brune qui recouvre l’infusion – sont également <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780128035207000177">extraites plus facilement avec des températures</a> et des pressions élevées, ainsi que des moutures fines (un autre argument potentiel en faveur de l’espresso et de la cafetière italienne). Ces méthodes génèrent aussi des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0963996918308093">taux plus élevés de solides dissous</a>, ce qui se traduit par une consistance moins aqueuse ; mais, là encore, tout dépend de la façon dont le produit final est servi et dilué.</p>
<p>Pour compliquer encore les choses, les récepteurs qui détectent la caféine et les autres composés amers sont très variables d’un individu à l’autre en raison de <a href="https://www.cambridge.org/core/journals/twin-research-and-human-genetics/article/genetic-analysis-of-coffee-consumption-in-a-sample-of-dutch-twins/A0E54A955F4C207D83797E2183E51AFB">la génétique et de la répétition de nos habituelles expositions</a>. Cela signifie que l’amertume et la force d’un même échantillon de café peuvent être perçues différemment selon les personnes.</p>
<p>Il existe également des variations dans <a href="https://www.healthline.com/health/caffeine-sensitivity#:%7E:text=People%20with%20caffeine%20sensitivity%20experience,may%20last%20for%20several%20hours">notre sensibilité</a> aux effets stimulants de la caféine. Ainsi, ce que nous recherchons dans un café, et ce que nous en retirons, dépend de notre propre biologie unique.</p>
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<img alt="Un récipient en aluminium à plusieurs facettes avec une poignée noire, de la vapeur sortant du bec verseur" src="https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/481002/original/file-20220825-19-adzw5q.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">La cafetière italienne, une autre invention emblématique de l’Italie, infuse le café à haute température sur une cuisinière.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Ccu.bat/Shutterstock</span></span>
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<h2>Existe-t-il une infusion plus bénéfique pour la santé ?</h2>
<p>Selon les tendances ou les jours, le <a href="https://theconversation.com/mixed-messages-is-coffee-good-or-bad-for-us-it-might-help-but-it-doesnt-enhance-health-187343">café peut être présenté comme un choix sain ou malsain</a>. Cela s’explique en partie par notre biais d’optimisme (bien sûr, nous voulons que le café soit bon pour nous !), mais peut également être dû à la difficulté d’analyser des produits comme le café, où il n’est pas évident de saisir la complexité des méthodes d’infusion et d’autres variables.</p>
<p>Certaines études ont suggéré que les effets du café sur la santé sont propres au type d’infusion. Par exemple, le café filtre a été <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/2047487320914443">lié à des résultats cardiovasculaires plus positifs chez les personnes âgées</a>.</p>
<p>Cette relation pourrait être une coïncidence, compte tenu d’autres habitudes concomitantes, mais il semble que le café filtre soit plus sain parce que davantage de diterpènes (un produit chimique présent dans le café qui pourrait être <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9242972/">associé à l’augmentation du taux de mauvais cholestérol</a>) <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28873752/">restent dans le marc et le filtre</a>, ce qui signifie qu’une moindre quantité se retrouve dans la tasse.</p>
<h2>La conclusion ?</h2>
<p>Chaque méthode d’infusion possède ses propres caractéristiques et apports. Toutes présentent ainsi un profil unique de saveur, de texture, d’apparence et de composés bioactifs. Bien que la complexité soit réelle et intéressante, en définitive, le mode d’infusion est une décision personnelle.</p>
<p>Différentes informations et des circonstances entraîneront différents choix chez différentes personnes et à des jours différents.</p>
<p>Pourquoi vouloir optimiser tous les types d’aliments et de boissons ?</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/189673/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emma Beckett ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>De l’espresso à la cafetière à piston, la méthode de préparation du café que nous sélectionnons dépend de nombreux facteurs. Mais comment cela affecte-t-il ce qui se trouve réellement dans votre tasse ?Emma Beckett, Senior Lecturer (Food Science and Human Nutrition), School of Environmental and Life Sciences, University of NewcastleLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1845122022-09-01T17:46:57Z2022-09-01T17:46:57ZLégumineuses, insectes, nouvelles cultures… Les scientifiques au défi des futurs systèmes alimentaires<p>La pandémie de Covid-19 a revisité les modes de consommation, le réchauffement climatique nous pousse à reconsidérer nos pratiques agricoles, la guerre en Ukraine bouleverse l’approvisionnement mondial en matières premières…</p>
<p>La période est marquée par une succession d’événements qui nous invitent à repenser les systèmes alimentaires actuels afin de les rendre plus durables, et ce de la production des matières premières à la consommation des aliments. Mais les défis scientifiques à relever pour y parvenir sont nombreux et variés.</p>
<h2>De nouvelles matières premières agricoles</h2>
<p>En France, de <a href="https://theconversation.com/lagriculture-francaise-a-la-croisee-des-chemins-91100">nouveaux modes de production</a> sont en cours de déploiement, à l’image de l’agriculture biologique, ou à l’étude tels que l’agroécologie. En parallèle, le réchauffement climatique pousse les agriculteurs à implanter de nouvelles cultures – par exemple des vignes en Bretagne – ou à opter pour des variétés plus résistantes permettant de lutter contre les stress abiotiques (sécheresse, températures extrêmes…) et biotiques (ravageurs, maladies…) tout en limitant l’usage des pesticides, tels que la <a href="https://www.inrae.fr/actualites/septoriose-du-ble-identification-dun-gene-resistance-large-spectre">septoriose du blé tendre</a>. Voire à développer des cultures spécifiques, comme le soja pour l’alimentation humaine ou le pois, destiné au bétail.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=226&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=226&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=226&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=285&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=285&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/472552/original/file-20220705-16-8gozja.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=285&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Champ de petits pois. Les légumineuses sont appelées à prendre une place nouvelle dans les systèmes alimentaires de demain.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/tuchodi/5987961933/in/photolist-a88SsZ-3CDGJD-Hwmrq1-2kei74-bwy567-o2c5wV-A2z2cw-dnKNjq-f8ygGT-ha2Ddg-gM68FN-HQpstv-uDMLtp-64p1u2-pcWxN-HQpVdc-HQq5sp-HQqvN4-c6GRCS-H1YcXS-hn5YW6-f8ydzP-CVbwTa-bA5qq4-nGUZkt-oaueJK-8vX8uy-8ceSFG-ha2Dnp-8vU9yH-gM5oJA-hmJAzy-8vX9s9-hmV2bC-nXGggS-Hwnr7J-HN54jf-HQpQbD-oa9u85-nGVofq-nZj3yA-8RC7QH-nXna1b-a4gpb2-DuCpNM-eYiUh2-nZpC9T-nZi2mW-DQPCMb-f8zqsk">Tuchodi/Flickr</a></span>
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<p>Ces pratiques, récentes et toujours en évolution, induisent une variabilité des matières premières due aux variations des conditions de culture (le climat, le sol, etc.), de la conduite des cultures et au choix des variétés génétiques animales et végétales. Cela implique notamment de déterminer le profil nutritionnel de ces nouvelles matières premières, leur allergénicité et l’évolution de leurs composés du champ à l’assiette. Par exemple, les légumineuses sont une belle source de protéines, mais leur teneur en méthionine, l’un des neuf acides aminés essentiels, est insuffisante.</p>
<h2>Des procédés industriels à adapter</h2>
<p>Un autre aspect découle du premier : l’industrie de transformation est aujourd’hui en grande partie adaptée aux matières premières produites par l’agriculture conventionnelle.</p>
<p>Pour transformer les nouvelles matières premières en aliment, il s’agira de choisir le procédé alimentaire et son mode de conduite (par exemple la température, le taux de fractionnement) pour qu’il soit au moins aussi robuste et capable d’utiliser une matière première plus diverse, variable et hétérogène. Ainsi, une conjugaison appropriée de la variabilité génétique du fruit, comme la pomme, et des conditions de cuisson (température, temps, pression et vitesse de broyage) permet d’obtenir des compotes aux textures contrastées.</p>
<p>L’acquisition de données par des capteurs et la conception de modèles mathématiques et de simulation comme outil d’aide à la décision pour une adaptation mutuelle entre procédé et matière première sera indispensable pour exploiter et maîtriser la variabilité des matières premières.</p>
<p>La <a href="https://www.academie-agriculture.fr/publications/publications-academie/avis/rapport-transition-alimentaire-pour-une-politique-nationale">transition alimentaire</a>, testée pendant la crise du Covid, pose la question des conditions à satisfaire pour améliorer la <a href="https://theconversation.com/alimentaire-circuits-courts-une-durabilite-sous-conditions-146709">durabilité des circuits courts</a>, de la production de proximité voire de la transformation à domicile. Proposer des produits locaux implique de disposer de procédés efficients à petite échelle, la difficulté étant de déterminer quelles échelles sont pertinentes. Et aussi, de comprendre les conditions d’acceptation d’un choix plus restreint d’aliments par les consommateurs.</p>
<h2>Développer des filières pour les matières premières de rupture</h2>
<p>Dans le cas des <a href="https://theconversation.com/cultiver-des-insectes-une-solution-durable-pour-assurer-la-securite-alimentaire-de-lhumanite-155584">insectes</a>, des algues ou des légumineuses, des filières entières sont à inventer, avec l’introduction de technologies adaptées dont il faudra évaluer les bénéfices et les risques.</p>
<p>Des recherches se développent afin de détecter et atténuer les dangers chimiques issus de contaminants de l’environnement et/ou résultant de la transformation, de la formulation et de la préparation d’aliments. Ce sont notamment les problèmes physiologiques tels que les allergies alimentaires et les déficits nutritionnels. Les nouveaux ingrédients alimentaires, comme les protéines d’origine végétale, microbienne ou d’insectes, suscitent une vigilance particulière car les études sur ces produits sont récentes et souvent incomplètes.</p>
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<p>Quelles sont les conséquences des procédés de transformation sur la survenue, l’évolution ou la disparition des risques associés à ces ingrédients ? Le défi est ici de déterminer si le procédé de transformation est un facteur aggravant dans la génération de nouvelles sources de risques comme la formation de produits néoformés ou s’il constitue au contraire un levier d’atténuation des dangers.</p>
<h2>Mieux utiliser les productions agricoles</h2>
<p>L’efficience des systèmes alimentaires est très affectée par les pertes, c’est-à-dire les matières premières destinées à l’alimentation humaine qui en sont involontairement soustraites, de la production à la transformation, y compris transport et stockage.</p>
<p>Cependant, cette définition laisse de nombreuses questions en suspens : quid des parties non comestibles (noyaux, os…), des co-produits issus de la transformation (son, amandons, marcs…) ?</p>
<p>Une stratégie largement étudiée consiste à <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s12649-021-01549-0">utiliser ces co-produits dans une valorisation en cascade</a> afin d’écouler une plus grande part de la matière initiale. Les recherches actuelles portent sur les propriétés et fonctions de ces co-produits animaux ou végétaux, ainsi que sur les procédés d’extraction et les voies de valorisation.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=253&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=253&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/476347/original/file-20220727-8389-ffcbel.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=253&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros.</span>
<span class="attribution"><span class="source">consoGlobe/Phénix</span></span>
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<h2>Diminuer le gaspillage et son coût énergétique</h2>
<p>Le gaspillage, parce qu’il implique des aliments au stade de leur mise en vente et consommation, est à la fois une perte de denrées et de tout ce qui a été mis en œuvre (énergie, eau, travail…) pour les amener au consommateur.</p>
<p>Plusieurs pistes existent pour le limiter :</p>
<ul>
<li><p>Les procédés de stabilisation des aliments périssables tels que le lait, les œufs, la viande, les fruits et les légumes. Par exemple, l’élaboration de produits fermentés (yaourts, fromages), de poudres alimentaires (lait en poudre) et d’aliments stabilisés par la chaleur (lait UHT) facilite la conservation. D’où une praticité augmentée pour les distributeurs et les consommateurs par rapport à l’aliment initial.</p></li>
<li><p>Le respect de la <a href="https://agriculture.gouv.fr/securite-sanitaire-des-aliments-tout-sur-la-chaine-du-froid">chaîne du froid</a> lors de la transformation, de la mise en vente et chez le consommateur est également essentiel. Des recherches sont menées afin de concevoir des systèmes frigorifiques plus performants et ainsi diminuer les gaspillages alimentaires et le coût énergétique associé.</p></li>
<li><p>Les emballages sont en pleine (r)évolution, notamment à cause de la prise en compte des dangers liés aux <a href="https://www.youtube.com/watch?v=oK6smfNy45w">plastiques tout au long de la chaîne alimentaire</a> tels que la production de nanoplastiques, particules de plastique plus petites qu’un micromètre <a href="https://www.efsa.europa.eu/fr/news/microplastics-and-nanoplastics-food-emerging-issue">dont la nocivité interroge de plus en plus</a>. Les matériaux biosourcés recyclables ou réutilisables et possédant les différentes fonctionnalités requises pour emballer du frais sont particulièrement prometteurs.</p></li>
</ul>
<h2>Répondre aux attentes des consommateurs</h2>
<p>Concevoir d’autres aliments implique également de considérer les points de vue des consommateurs, qui exigent des produits appétissants, sûrs et sains. Charge aux scientifiques d’identifier les déterminants des qualités sensorielles des aliments, notamment ceux issus des nouvelles matières premières, et de s’enquérir de leur perception par le consommateur.</p>
<p>Connaître les mécanismes physico-chimiques responsables de la texturation et de la stabilité des aliments servira aussi à renforcer leur qualité sanitaire, nutritionnelle et leur durabilité en diminuant par exemple la teneur en ingrédients nocifs pour la santé comme le sel ou en remplaçant les protéines animales par des végétales.</p>
<p>Pour répondre au concept émergent d’aliments durables et l’aligner sur les exigences en matière de santé, il est indispensable de mieux comprendre ce que deviennent les aliments dans le tube digestif. De la bouche au colon, les modèles de digestion sont utiles à la conception de nouveaux produits aptes à combler les besoins nutritionnels spécifiques, notamment aux différents âges de la vie.</p>
<p>Accélérer la production de connaissances scientifiques et de technologies permettra de soutenir le développement durable d’aliments satisfaisant tout un chacun dans les années à venir.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/184512/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>La construction d’une chaîne alimentaire plus écologique, plus locale et adaptée aux changements climatiques implique de relever une série de défis scientifiques.Catherine Renard, Cheffe adjointe du Département TRANSFORM Aliments, produits biosourcés et déchets, directrice du Carnot Qualiment, InraeRachel Boutrou, Chargée de recherche en science des aliments, InraeLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1834972022-07-08T12:57:16Z2022-07-08T12:57:16ZLe jeûne intermittent est-il pour vous ? Voici ce qu’en dit la science<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/466996/original/file-20220603-15216-rj7kbm.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=35%2C8%2C5919%2C3979&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le jeûne intermittent pourrait avoir de nombreux avantages pour la santé, mais il n’existe pas encore d’étude sur ses effets à long terme.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.gettyimages.com/detail/photo/intermitted-farsting-diet-concept-royalty-free-image/1361961784?adppopup=true">neirfy/iStock via Getty Images Plus</a></span></figcaption></figure><p>Que diriez-vous si je vous affirmais que pour perdre du poids, il vous suffit de consulter un calendrier et de regarder l’heure ? Ce sont les bases pour suivre un régime de jeûne intermittent.</p>
<p>Est-ce vraiment aussi simple ? Est-ce que cela fonctionne ? Et quels sont les fondements scientifiques du jeûne ? En tant que diététicienne et <a href="https://experts.okstate.edu/mckale.montgomery">experte en nutrition et en métabolisme humains</a>, je reçois fréquemment de telles questions.</p>
<p>En résumé, le jeûne intermittent se définit par l’alternance de périodes de jeûne et de périodes pendant lesquelles il est permis de manger. Une des méthodes consiste à jeûner un <a href="https://doi.org/10.1093/ajcn/86.1.7">jour sur deux</a>. Les « jours de jeûne » (fast days), on ne doit pas absorber plus de 500 calories par jour ; les « jours de festin » (feast days), qui ont lieu un jour sur deux, on peut manger librement, sans restriction quant aux types ou aux quantités d’aliments consommés.</p>
<p>Parmi les autres façons de faire, citons la méthode 5 :2, qui est de plus en plus populaire. Elle consiste en cinq jours de festin et deux jours de jeûne par semaine.</p>
<p>Une autre variante repose sur une restriction quant aux heures où l’on peut se nourrir. Ses adeptes jeûnent pendant un certain nombre d’heures – généralement de 16 à 20 heures par jour – tout en mangeant librement pendant une période de quatre à huit heures.</p>
<p>Mais pourquoi ne pas prendre un petit-déjeuner, <a href="https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM198910053211403">suivi de petits repas tout au long de la journée</a> pour maintenir le métabolisme du corps en marche ? Après tout, cette théorie <a href="https://doi.org/10.1093/ajcn/81.1.16%22%22">prévalait</a> il y a quelques années.</p>
<p>Pour répondre à ces questions, il est utile de comprendre les bases du métabolisme humain.</p>
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<figcaption><span class="caption">Un animateur télé a fait un jeûne intermittent de deux mois pour perdre du poids. Cela a-t-il fonctionné ?</span></figcaption>
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<h2>Métabolisme humain 101</h2>
<p>Le corps humain a besoin d’un apport continu d’énergie pour vivre, et ce sont les aliments que nous mangeons qui nous le fournissent. Mais comme les repas sont généralement suivis de périodes sans nourriture, un ensemble complexe de mécanismes biologiques se met en place pour répondre aux besoins énergétiques du corps entre les repas.</p>
<p>La plupart de ces mécanismes fonctionnent toujours dans une certaine mesure, mais ils fluctuent à la suite d’un repas selon un schéma appelé <a href="https://doi.org/10.1007/s13679-018-0308-9">cycle alimentation-jeûne</a>. La durée de ce cycle peut varier en fonction du type et de la quantité d’aliments consommés, ainsi que du niveau d’activité de la personne.</p>
<p>Alors, que se passe-t-il, sur le plan métabolique, après un repas ? La consommation de glucides et de graisses entraîne une augmentation de la glycémie et des <a href="https://doi.org/10.1001/jama.2013.280593">taux de lipides</a>, comme le cholestérol et les triglycérides.</p>
<p>Cela provoque la libération d’insuline par le pancréas. L’insuline aide les tissus de l’organisme à absorber le glucose et les lipides, alimentant ainsi les tissus en énergie.</p>
<p>Une fois les besoins énergétiques satisfaits, le glucose qui reste est emmagasiné dans le foie et les muscles squelettiques sous une forme condensée appelée glycogène. Lorsque les réserves de glycogène sont pleines, l’excès de glucose est converti en acides gras et stocké dans les tissus adipeux.</p>
<p><a href="https://www.sciencedirect.com/topics/medicine-and-dentistry/absorptive-state">De trois à dix-huit heures</a> après un repas (là encore, selon le niveau d’activité de la personne et la nourriture consommée), la quantité de glucose et de lipides en circulation dans le sang revient au niveau de base. Les tissus doivent alors compter sur les sources de carburant déjà présentes dans l’organisme, à savoir le glycogène et les graisses. Le glucagon, une hormone sécrétée par le pancréas, contribue à la dégradation du glycogène et des graisses pour fournir de l’énergie à l’organisme entre les repas.</p>
<p>Le glucagon déclenche également un processus connu sous le nom de <a href="https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/genetique-gluconeogenese-735/">gluconéogenèse</a>, qui est la synthèse du glucose à partir de sources non alimentaires. Cela permet de maintenir un bon niveau de glycémie.</p>
<p>Lorsque le corps atteint un véritable état de jeûne – après de 18 heures à deux jours sans apport alimentaire –, les réserves de glycogène de l’organisme sont épuisées, et les tissus comme le cœur et les muscles squelettiques commencent à dépendre fortement des graisses pour leur énergie. Cela engendre une augmentation de la dégradation des graisses stockées.</p>
<p>« Voilà ! pensez-vous. Le jeûne intermittent est donc la clé pour réellement brûler des graisses ! » Eh bien, ce n’est pas si simple. Voyons ce qui se passe ensuite.</p>
<h2>Le mode survie</h2>
<p>De nombreux tissus peuvent utiliser des graisses comme source d’énergie, mais le cerveau et les globules rouges ont besoin d’un apport continu de glucose. Alors, si le jeûne fait en sorte qu’il n’y a plus de glucose disponible, l’organisme commence à décomposer ses protéines et <a href="https://doi.org/10.1152/ajpendo.1997.273.6.E1209">à les convertir en glucose</a>. Étant donné que les protéines sont indispensables pour soutenir les fonctions corporelles essentielles, ce processus n’est pas viable.</p>
<p>Quand l’organisme entre en mode survie, il se met en état d’autopréservation et un changement métabolique se produit afin d’épargner les protéines du corps. L’organisme continue à synthétiser du glucose pour les cellules et les tissus qui en ont absolument besoin, et la dégradation des graisses stockées augmente pour fournir de l’énergie aux tissus tels que les muscles squelettiques, le cœur, le foie et les reins.</p>
<p>Cela favorise également la <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK493179/">cétogenèse</a>, soit la formation de corps cétoniques – des molécules produites par le foie comme source d’énergie lorsque le glucose n’est pas disponible. En mode survie, les corps cétoniques constituent d’importantes sources d’énergie, car l’organisme n’est pas capable d’utiliser uniquement les graisses. C’est pourquoi il est faux de dire, comme le font certains partisans du jeûne intermittent, que ce régime permet de brûler « seulement des graisses ». C’est biologiquement impossible.</p>
<p>Et que se passe-t-il quand on met fin au jeûne ? Le cycle recommence. Le sucre et les lipides dans le sang reviennent à leur niveau de base et les niveaux d’énergie dans le corps sont maintenus par la transition entre les mécanismes métaboliques décrits précédemment. Ce qui est génial, c’est que nous n’avons même pas besoin d’y penser. Le corps est bien équipé pour s’adapter aux périodes où l’on mange et à celles où l’on jeûne.</p>
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<figcaption><span class="caption">Jeûne intermittent – réalité ou fiction ? Ce qu’en dit la science.</span></figcaption>
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<h2>Aspects négatifs</h2>
<p>Si une approche nutritionnelle du « tout ou rien » pour perdre du poids vous semble séduisante, il y a de fortes chances qu’elle puisse fonctionner. En effet, le jeûne intermittent permet de maigrir de <a href="https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2017.0936">manière cliniquement significative</a>. Il peut aussi <a href="https://doi.org/10.1038/s41574-022-00638-x">réduire les risques de maladie</a> en abaissant la pression artérielle et les lipides dans le sang.</p>
<p>D’un autre côté, de nombreuses études ont démontré que la perte de poids à la suite d’un régime de jeûne intermittent <a href="https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2017.0936">n’est pas plus importante</a> que celle d’un régime classique pauvre en calories.</p>
<p>En réalité, la perte de poids engendrée par le jeûne intermittent ne résulte pas d’une sorte de fenêtre métabolique magique, mais plutôt d’une réduction de la consommation globale de calories. Les jours où elles mangent, les personnes qui suivent ce régime <a href="https://doi.org/10.1186/1475-2891-9-35">ne compensent généralement pas</a> entièrement le manque de nourriture des jours de jeûne. C’est ce qui permet de maigrir de manière légère à modérée. Environ 75 % du poids perdu est constitué de masse grasse, le reste étant de la masse maigre. C’est à peu près le même ratio qu’avec un <a href="https://doi.org/10.1038/s41574-022-00638-x">régime hypocalorique classique</a>.</p>
<p>Si vous souhaitez tout de même opter pour le jeûne intermittent, il est bon d’avoir conscience de certaines données. Premièrement, il n’existe aucune étude sur la sécurité et l’efficacité à long terme de ce type de régime. Deuxièmement, des études indiquent que ses adeptes ne prennent pas assez de <a href="https://doi.org/10.1016/j.clnu.2020.02.022">certains nutriments</a>.</p>
<p>L’exercice est aussi à considérer. Il permet de préserver la masse musculaire maigre et peut contribuer à une perte de poids et au maintien du poids à long terme. C’est important, car près d’un quart du poids perdu avec n’importe quel régime est constitué de tissu musculaire, et l’efficacité du jeûne intermittent pour la perte de poids n’a été démontrée <a href="https://doi.org/10.1038/s41574-022-00638-x">que pour de courtes durées</a>.</p>
<p>De plus, lorsqu’on met fin à un régime avec jeûne intermittent, on risque de reprendre du poids. Il s’agit là d’un aspect essentiel, car de nombreuses personnes trouvent difficile de suivre ce régime à long terme. Imaginez le défi que représente la planification de six mois à alterner entre manger et jeûner au milieu de repas de famille, de vacances et de fêtes. Imaginez ensuite le faire pendant toute une vie.</p>
<p>Au final, la meilleure approche consiste à suivre un programme alimentaire qui répond aux recommandations diététiques actuelles et qui correspond à votre mode de vie.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/183497/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>McKale Montgomery a reçu des financements des Instituts nationaux de la santé.
</span></em></p>Les partisans du jeûne intermittent affirment que l’horloge peut vous aider à gagner la bataille des bourrelets. Mais la science qui se cache derrière est un peu plus compliquée.McKale Montgomery, Assistant Professor of Nutritional Sciences, Oklahoma State UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.