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Cinq jeunes personnes portant des vêtements multicolores.
Comment la génération Z s'habille-t-elle ? Comme elle veut. Anna Shvets/Pexels, CC BY

Génération Z : un style vestimentaire hors des sentiers battus

Avez-vous vu que les pantalons cargo, et même les Crocs, sont de nouveau plébiscités par les jeunes ?

Ces tendances vestimentaires peuvent sembler à certains tout simplement « moches » ; il n’en demeure pas moins que la mode des années 2000 (Y2K) fait fureur en ce moment.

La manière de se vêtir est depuis longtemps un moyen privilégié par de très nombreuses pour exprimer leur créativité et affirmer leur statut. Les représentants de la génération Z prennent cela très au sérieux. Mais loin d’être de simples suiveurs, ils s’aventurent volontiers à créer leurs propres styles, prenant un grand plaisir à afficher leur identité à travers leurs vêtements.

La génération Z rejette tout, des stéréotypes de genre dépassés aux schémas de couleurs établis en passant par l’idée du corps « parfait ».

Plusieurs centaines d’années durant, c’est l’industrie vestimentaire qui a contrôlé les tendances. Sa relation étroite avec les médias, les icônes de la mode et les créateurs lui a permis de prédire les tendances mais aussi de planifier les mouvements esthétiques.

Cette relation est aujourd’hui court-circuitée par une génération d’enfants du numérique qui vit dans un monde où la distinction entre l’univers digital et le monde physique s’estompe. La génération Z ne se laisse pas dicter sa conduite ; elle n’attend pas nerveusement qu’on lui dise qu’elle est à la mode. Sur les réseaux sociaux, elle crée ses propres tendances, enfreignant avec audace toutes les règles en vigueur.

La démocratisation de la mode

Chaque génération a transformé la mode à sa façon. Les baby-boomers nous ont apporté le flower power dans les années 1960 et 1970 en promouvant « l’amour libre » au détriment des rôles sociaux et de genre clairement définis propres à leurs parents.

Dans les années 1970 et 1980, les jeunes frères et sœurs des baby-boomers ont inventé le punk, une sous-culture déterminée à utiliser les symboles de l’État contre lui-même et à jouer délibérément avec l’obscène et le vulgaire, dans un climat politique global de conservatisme et de répression.

Puis, dans les années 1990, nous avons vu apparaître le grunge, la réponse de la génération X à un monde sans avenir après la guerre froide.

La génération suivante, pour sa part, a décidé d’abolir toutes les règles existantes en matière d’habillement : vous pouvez être n’importe quoi, vous pouvez être tout et vous pouvez n’être rien.

Les membres de la génération Z (et même les millennials) ont été les témoins de la démocratisation croissante de la mode grâce à l’expansion des réseaux sociaux et à la portée mondiale des plates-formes numériques. Ils ont vu des milliers de petites sous-cultures se former en ligne, évoluer, imploser, se reformer.

Prenons l’exemple de la tendance « emo » du début des années 2000. Autrefois importante, cette sous-culture a été reléguée aux confins de l’Internet, et chacun pensait qu’elle allait dépérir et disparaître. Et pourtant, le style emo connaît aujourd’hui un renouveau : les gens portent du noir, les corsets redeviennent populaires et des vedettes de la génération Z comme Willow Smith et Olivia Rodrigo arborent des yeux charbonneux.

Mais la génération Z ne s’en tient pas à un seul style. La mode est devenue un mélange de tendances et d’idées dont chacun peut utiliser les ingrédients pour créer et recréer son identité aussi souvent qu’il le souhaite. Il y a de la joie dans le fait de s’habiller, pas de la peur. Il n’y a pas de règles.

Pas de règles

Alors que les nouveaux consommateurs de mode réinventent allègrement les notions de bon goût et de beauté, la diffusion traditionnelle des tendances a été supplantée par un foisonnement de nouvelles sources définissant ce qui est nouveau et ce qui suivra. Des Instagrameurs aux icônes, en passant par les vloggers et les TikTokers, les influences sont désormais vastes et variées.

Les jeunes créent leur propre place dans le monde. Un monde où les Crocs sont à la mode et où ce qui « va » est dans l’œil de celui qui regarde. Un caleçon en guise de coiffe ou un legging en guise d’écharpe ? Bien sûr. Et pourquoi ne pas porter un clavier en guise de haut ? Le Maximalisme est poussé à l’extrême : les couches de vêtements se superposent et aucune couleur, aucun objet ni aucun motif n’est interdit.

Ce sont les enfants du Covid, une génération qui a atteint l’âge adulte lors d’une catastrophe sanitaire mondiale où la seule forme de communication se faisait par écrans interposés.

La tenue la plus audacieuse et la plus folle est celle qui attirera le plus l’attention à l’écran. Pour les enfants habitués à consommer les médias par le biais de TikTok plutôt que d’éditoriaux sur papier glacé, seules les tenues les plus spectaculaires, les plus amusantes et les plus ludiques feront l’affaire. La mode s’est prise trop au sérieux pendant trop longtemps. La légèreté de jeunes gens créatifs est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment. Nous devrions tous prendre exemple sur eux et trouver du plaisir à nous habiller comme bon nous semble.

This article was originally published in English

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