tag:theconversation.com,2011:/institutions/centre-national-detudes-spatiales-cnes-3047/articles
Centre national d’études spatiales (CNES)
2024-01-15T16:42:52Z
tag:theconversation.com,2011:article/220308
2024-01-15T16:42:52Z
2024-01-15T16:42:52Z
La fusée Ariane 6 en route vers son premier lancement
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/568650/original/file-20240110-23-hvnfoh.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=7%2C7%2C5255%2C3692&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Ariane 6 sur le pas de tir le 24 octobre 2023. Le test dit «_wet rehearsal_» a duré 30 heures.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/11/Ariane_6_at_dusk">© ESA/CNES/Arianespace/ArianeGroup/Optique video du CSG-S. Martin</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Ariane 6 va être lancée pour la première fois cet été. Sa raison d’être est double : la réduction du coût de lancement par rapport à Ariane 5 et la flexibilité (version à 2 ou 4 boosters et rallumage de l’étage supérieur).</p>
<p>Au cours des 27 années de sa vie, Ariane 5 a continuellement baissé les coûts de ses lancements, en simplifiant, en optimisant, en apprenant à produire mieux. Mais Ariane 5 a été conçue comme un bijou technologique et pas comme un objet industriel. Malgré les baisses de coûts, Ariane 5 devenait trop chère par rapport aux concurrents et donc de plus en plus difficile à commercialiser.</p>
<p>L’architecture, la mise en œuvre, la conception, les sous-systèmes d’Ariane 6 ont été pensés dès le début pour réduire ses coûts de fabrication en s’inspirant des chaînes de production de l’aéronautique et des techniques de fabrication moderne comme l’impression 3D pour certaines pièces complexes des moteurs.</p>
<h2>Les besoins du secteur spatial en évolution</h2>
<p>Par ailleurs, les besoins des satellites ont considérablement évolué. En effet, à l’ère d’Ariane 4 et d’Ariane 5, la grande majorité des satellites visait l’orbite géostationnaire et demandait à être placée sur une trajectoire de transfert vers cette orbite. Ce type de mission était réalisé par injection directe après l’unique poussée du dernier étage de la fusée.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="comparaison entre les différents lanceurs" src="https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=474&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=474&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=474&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=595&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=595&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/568657/original/file-20240110-23-oihw4e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=595&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les lanceurs Vega (lanceurs légers) et Ariane 5 et 6 (lanceurs moyens et lourds).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2016/11/Launchers_family"> ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Les demandes de lancement sont maintenant bien plus variées et nécessitent le plus souvent une capacité de rallumage de l’étage supérieur. Ceci est dû à l’arrivée de la propulsion électrique des satellites (plus efficace mais qui nécessite une stratégie d’injection orbitale différente), mais aussi à celle des constellations de satellites en orbite basse, par exemple les constellations de télécommunications comme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kuiper_(internet_par_satellite)">Kuiper, d’Amazon</a>, ou <a href="https://defence-industry-space.ec.europa.eu/eu-space-policy/iris2_en">Iris<sup>2</sup>, de l’Union européenne</a>. Le rallumage de l’étage supérieur d’Ariane 6 permettra de proposer de meilleurs services pour les missions interplanétaires, en permettant des trajectoires qui n’étaient pas réalisables jusqu’à présent.</p>
<p>Cette capacité de rallumage sera également mise à profit pour désorbiter l’étage afin qu’il se désintègre dans l’atmosphère dès la fin de sa mission pour limiter la présence de déchets de l’industrie spatiale en orbite de la Terre.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/destruction-dun-satellite-russe-de-nouveaux-debris-menacent-la-station-spatiale-internationale-151789">Destruction d’un satellite russe : de nouveaux débris menacent la Station Spatiale Internationale</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=1232&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=1232&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=1232&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1548&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1548&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/568656/original/file-20240110-26-ofqk7l.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1548&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Vue éclatée d’Ariane 6 : à gauche, la version Ariane 62, à droite, la version Ariane 64.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://centrespatialguyanais.cnes.fr/en/ariane-6-en">CNES</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La flexibilité d’Ariane 6 s’exprime également par sa modularité. Sa version à deux propulseurs en fait un lanceur moyen, de la classe de la fusée Soyouz – qui a été lancée depuis la Guyane pour Arianespace jusqu’en 2021 – particulièrement adaptée à des missions de type observation de la terre de 3 à plus de 5 tonnes ou la constellation de géolocalisation européenne Galileo.</p>
<p>Sa version à quatre boosters en fait un lanceur lourd de type Ariane 5, qui permet d’envoyer des satellites de plus de 10 tonnes en orbite géostationnaire et environ 20 tonnes en orbite basse pour un véhicule de transfert vers la station spatiale internationale comme ATV, ou pour des constellations de télécommunications.</p>
<p>La flexibilité rejoint ici la réduction des coûts puisqu’un même lanceur en remplace deux, avec une augmentation associée de cadence de lancement et donc une réduction de coût, couplée de surcroît à une amélioration de la fiabilité.</p>
<h2>Les acteurs principaux du développement d’Ariane 6</h2>
<p>Le développement et la fabrication de la fusée Ariane 6 sont assurés par ArianeGroup. L’ESA (Agence spatiale européenne) est maître d’ouvrage mais aussi architecte du système de lancement, c’est-à-dire responsable de la cohérence entre les installations sol et la fusée.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/568649/original/file-20240110-17-24agn5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Ariane 6 à bord du navire Canopée, de 121 mètres de long, qui l’amène en Guyane.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/11/Ariane_6_on_board_Canopee">Tom van Oossanen/Ariane</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le CNES, de son côté, est responsable du développement des installations au sol au Centre Spatial Guyanais : c’est le neuvième pas de tir qu’il conçoit. Il est aussi <a href="https://ariane6.cnes.fr/fr">responsable de la réalisation des « essais combinés »</a>, assiste l’ESA et assure la sécurité des biens, des personnes et de l’environnement au titre de la <a href="https://theconversation.com/detruire-des-fusees-pour-proteger-la-terre-169400">Loi française sur les opérations spatiales</a>. ArianeGroup et le CNES s’appuient sur un ensemble d’industriels européens.</p>
<p>Enfin, c’est Arianespace qui commercialise Ariane 6.</p>
<h2>Les essais combinés : quand le pas de tir rencontre sa fusée</h2>
<p>Un système de lancement est un système complexe. Celui des fusées Ariane 5 et 6 l’est tout particulièrement car il implique des carburants potentiellement explosifs, qu’ils soient « cryotechniques », c’est-à-dire stockés à des températures extrêmement froides comme l’hydrogène ou solides comme la poudre des propulseurs d’appoint.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/ariane-6-et-les-nouveaux-lanceurs-spatiaux-ou-comment-fabriquer-une-fusee-en-2023-193879">Ariane 6 et les nouveaux lanceurs spatiaux, ou comment fabriquer une fusée en 2023</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>En 2022, Ariane 6 (composée de propulseurs d’appoint inertes pour limiter les risques) et le pas de tir ont atteint un niveau de maturité suffisant pour qu’on puisse vérifier leur fonctionnement en commun.</p>
<p>Une première partie a consisté à tester l’assemblage final de la fusée en Guyane. Puis, en 2023, des essais de validation fonctionnelle (électriques, ventilation, émissions radiofréquence…) ont été déroulés. Enfin, des séquences de remplissage des réservoirs, d’allumage du <a href="https://ariane6.cnes.fr/fr/ariane-6/en-detail/caracteristiques-techniques">moteur principal Vulcain</a> et de vidanges ont été réalisées, reproduisant une chronologie de lancement complète… sauf le décollage en lui-même.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="photo de l’allumage du moteur Vulcain d’Ariane 6" src="https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/568647/original/file-20240110-29-4wni58.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Test du moteur Vulcain 2.1 sur le pas de tir, le 5 septembre 2023.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/09/Vulcain_2.1_firing">ESA/ArianeGroup/CNES</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Un des essais a également permis de réaliser une séquence de vol complet du premier étage, ce qui a validé le fonctionnement du moteur Vulcain avec le reste du lanceur (ordinateur de bord et programme de vol, vérins permettant d’orienter sa poussée pour contrôler la trajectoire, comportement thermodynamique du carburant cryotechnique dans les lignes d’alimentation…). Cet <a href="https://cnes.fr/fr/lanceurs-ariane-6-en-bonne-voie-pour-son-1er-vol">essai de 8 minutes</a> est unique dans la vie du pas de tir : celui-ci a dû être adapté spécifiquement pour résister aux ambiances de pression, de température, de bruit et de vibration induits par le moteur.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/adieu-ariane-5-retour-sur-ses-plus-belles-missions-207067">Adieu Ariane 5 ! Retour sur ses plus belles missions</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Lors de chacune de ces chronologies, des dizaines d’objectifs d’essai ont été atteints. Après chaque essai, le millier de capteurs présents sur la fusée et le pas de tir (pression, température, vibration, tension…) a été exploité pour vérifier le comportement du système et éventuellement recaler les modèles.</p>
<p>Ces essais ont également permis de valider le fonctionnement du système de secours dans des cas dits « dégradés » (c’est-à-dire des situations non standards), qui peuvent arriver pendant l’exploitation, comme le changement d’un équipement en panne sur le lanceur, ou une vanne de vidange bloquée en position fermée.</p>
<h2>Et maintenant ? La préparation du vol inaugural</h2>
<p>Il reste maintenant à désassembler la fusée des essais combinés, en réalisant au passage des essais de séparations des liaisons entre le pas de tir et la fusée (liaisons électriques et fluidiques) qui doivent se déconnecter lors d’un décollage.</p>
<p>Puis, le pas de tir sera préparé pour accueillir le lanceur du vol inaugural et les lanceurs suivants (car Ariane 6 n’est pas <a href="https://theconversation.com/ariane-6-et-les-nouveaux-lanceurs-spatiaux-ou-comment-fabriquer-une-fusee-en-2023-193879">réutilisable</a>).</p>
<p>La première campagne de lancement devrait durer environ deux mois, soit plus de deux fois plus qu’une campagne standard, car une dernière répétition de remplissage sera opérée avec cet exemplaire.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="image d’artiste d’Ariane 6 dans l’espace" src="https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=418&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/568653/original/file-20240110-17-skyw4h.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=526&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Rendez-vous à l’été 2024 pour le décollage ! (vue d’artiste).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/06/Ariane_62_artist_s_impresson">D. Ducros/ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Même si un maximum d’essais et de simulations a été réalisé durant le développement d’Ariane 6 pour limiter les risques, c’est lors de son vol inaugural qu’une fusée est confrontée pour la première fois aux conditions réelles, comme le vide spatial, les fortes accélérations et les séparations d’étage pour ne citer que quelques exemples.</p>
<p>Ce vol inaugural est prévu à l’été 2024. Il emportera quelques nanosatellites de laboratoires et d’universités, ainsi qu’une maquette de satellite instrumentée.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-nanosatellites-permettent-aussi-de-faire-de-la-science-136274">Les nanosatellites permettent aussi de faire de la science</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>À la fin de la mission dite commerciale, c’est-à-dire après la séparation des nanosatellites, ce lancement sera l’occasion de tester des manœuvres plus complexes, comme celles qui seraient nécessaires pour des missions interplanétaires.</p>
<p>Après le premier vol, les équipes analyseront les mesures retransmises au sol pour autoriser le vol suivant au plus tôt. En effet, la montée en cadence se doit d’être rapide pour répondre aux 27 lancements déjà commercialisés par Arianespace.</p>
<p>Une évolution d’Ariane 6 est même déjà en préparation avec une augmentation de sa capacité d’emport… sans augmenter ses coûts.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/220308/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Olivier Bugnet ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
La fusée européenne Ariane 6 termine sa qualification et se prépare à son premier lancement en 2024. Portrait de cette nouvelle venue et état des lieux de son développement.
Olivier Bugnet, Chef de projet Ariane 6, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/207838
2023-07-04T20:09:18Z
2023-07-04T20:09:18Z
Le dernier lancement d’Ariane 5 pour mettre en orbite Syracuse 4B, un satellite de télécommunications militaires
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/532153/original/file-20230615-23-vxyua3.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=13%2C13%2C3059%2C2032&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Transfert du lanceur du bâtiment intégration lanceur (BIL) au bâtiment d'assemblage final (BAF). Les étages et la coiffe contenant les satellites ne sont pas encore assemblés.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://phototheque.cnes.fr/cnes/media/img/displaybox/381739566300/77288.jpg">© CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/S Martin, 2023</a>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span></figcaption></figure><p>Le satellite Syracuse 4B, un satellite de télécommunications militaires sécurisées qui appuie les forces françaises déployées à travers le monde, sera lancé ce soir, mercredi 5 juillet, par la dernière fusée Ariane 5, un lanceur que l’on connaît bien et dont la fiabilité est remarquable. Dès son arrivée au centre spatial guyanais, le satellite a été préparé pour le tir et intégré sous la coiffe du lanceur avec son compagnon de vol, le satellite allemand Heinrich Hertz (ou « H2SAT »).</p>
<p>Quatre générations du système Syracuse se sont succédé depuis les années 1980. Chaque génération a marqué une nette progression des performances par rapport à la génération précédente. Syracuse a en outre évolué au fil du temps d’une simple composante d’un système dual, c’est-à-dire d’un système offrant des services civils et militaires, à un système purement militaire.</p>
<p>En 2021, Syracuse 4A a été lancé depuis Kourou, premier satellite de la quatrième génération de Syracuse et qui sera rejoint par Syracuse 4B, dont la « charge utile » est identique (la charge utile désigne les équipements liés à la fonction spécifique du satellite).</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="la coiffe contenant les satellites dans un hangar avec des travailleurs en tenues fluo" src="https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/532154/original/file-20230615-15-t5rpn.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Hissage du composite, coiffe d’Ariane 5 contenant les deux satellites, au sommet du lanceur.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://phototheque.cnes.fr/cnes/media/img/displaybox/381739647745/77429.jpg">CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P. Baudon, 2023</a>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Un satellite de télécommunications spatiales sécurisées</h2>
<p>La France possède une dimension ultramarine et est depuis longtemps une grande puissance militaire. Les armées françaises sont donc déployées de manière permanente dans de très nombreuses zones dans le monde et conduisent des opérations extérieures. Très logiquement, elles ont besoin de capacités de télécommunication spatiale. Dès l’avènement de celles-ci au début des années 80, a ainsi été lancé le programme de télécommunications spatiales militaires Syracuse, acronyme signifiant « système de radiocommunication utilisant un satellite ».</p>
<p>Nos forces déployées et nos navires militaires bénéficient, grâce aux satellites Syracuse, d’un lien permanent et hautement protégé avec la métropole leur permettant de conduire leurs opérations.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/satellites-les-yeux-les-oreilles-et-le-porte-voix-de-la-defense-francaise-dans-lespace-187381">Satellites : les yeux, les oreilles et le porte-voix de la défense française dans l’espace</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Syracuse IV est composé d’un « segment spatial », constitué de satellites et de moyens de contrôle au sol (maintien à poste en orbite du satellite et opération de la charge utile de télécommunication), et d’un « segment sol utilisateur », constitué d’un système de gestion globale et d’un parc de stations utilisateur déployé dans les forces armées.</p>
<h2>Télécommunications militaires et civiles : des défis différents, des réponses similaires</h2>
<p>En matière de télécommunications spatiales, côté civil, il s’agit de répondre à des enjeux de compétitivité. Du côté militaire, il s’agit de répondre à des enjeux de ce qu’il est convenu d’appeler la <a href="https://www.cairn.info/geopolitique-des-donnees-numeriques--9791031803487-page-137.htm">« numérisation du champ de bataille »</a>, c’est-à-dire d’un besoin sans cesse croissant des militaires en bandes passantes, en débit, en agilité et en sécurité des communications.</p>
<p>[<em>Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://memberservices.theconversation.com/newsletters/?nl=france&region=fr">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>À bien y regarder, ce sont les mêmes technologies qui permettent de relever ces défis, ce qui valide la pertinence d’une approche duale pour développer celles-ci. Ainsi, Syracuse 4B est un satellite géostationnaire utilisant une plate-forme tout électrique, de durée de vie minimum de 15 ans et à propulsion électrique.</p>
<p>Une particularité des satellites Syracuse 4A et 4B est leur processeur numérique transparent, constituant l’« intelligence » de la charge utile de télécommunications, et permet une très haute flexibilité de cette charge utile.</p>
<h2>La propulsion électrique, véritable percée technologique pour l’industrie spatiale</h2>
<p>La propulsion des satellites, historiquement de type chimique (combustion d’ergols), a évolué avec le développement des moteurs tout électriques, qui représentent une véritable percée technologique pour l’industrie spatiale. Ces moteurs électriques, développés depuis les années 70 et 80 pour l’exploration spatiale, <a href="https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/espace-electrique-propulsion-54830/">utilisent l’énergie produite par les panneaux solaires du satellite pour expulser du xénon par effet Hall</a>. Sa densité, son potentiel d’ionisation et son inertie font de ce gaz un excellent candidat pour la propulsion électrique des satellites. Un propulseur à effet Hall est un propulseur à plasma, qui utilise un champ électrique pour accélérer des atomes de xénon, eux-mêmes préalablement ionisés par un champ magnétique.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Dans une salle blanche, on fait le plein du satellite compagnon" src="https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=424&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=424&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=424&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/532156/original/file-20230615-15-8vdv7u.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Remplissage en ergol du satellite Heinrich Hertz, le compagnon de Syracuse 4B, qui dispose lui d’un système de propulsion chimique.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://phototheque.cnes.fr/cnes/media/img/displaybox/381739566368/77240.jpg">CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/P Piron, 2023</a>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La propulsion électrique est utilisée en remplacement de la propulsion chimique pour la mise en orbite et le maintien à poste des satellites. Elle permet de diminuer la masse de carburant embarquée et le volume des réservoirs afin d’augmenter significativement la capacité de la charge utile de télécommunication embarquée à bord du satellite. On distingue en effet le « bus » (l’ensemble des équipements du satellite concourant à son fonctionnement intrinsèque : propulsion, génération électrique, contrôle de position…) et la « charge utile ».</p>
<p>Le gain significatif d’emport de charge utile présente néanmoins une contrepartie : la durée de transit vers l’orbite géostationnaire est allongée, en raison de la très faible poussée produite. Syracuse 4B mettra ainsi sept mois à rejoindre sa position orbitale.</p>
<h2>Le rôle du CNES</h2>
<p>Le CNES a beaucoup contribué au développement de toutes les générations de Syracuse, en particulier celui au développement de la propulsion électrique de ces plates-formes, et des processeurs numériques de nouvelle génération de la charge utile.</p>
<p>Le CNES assure dans le programme Syracuse IV le rôle d’architecte et d’expert spatial au bénéfice de la DGA et des armées dans ses domaines de compétence. Il assure également le suivi du développement de la filière de plate-forme Eurostar électrique d’Airbus utilisée pour le satellite et celui du développement du moteur plasmique PPS 5000 de Safran qui équipe Syracuse 4B.</p>
<p>Enfin, nous mettons aussi en œuvre des moyens multimissions (Centre d’opérations du réseau, Centre d’orbitographie opérationnelle, réseau 2 GHz) pour assurer la « TTC » (<em>telemetry, tracking, and command</em>) en <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_S">bande S</a> (une bande de fréquence utilisée pour ce type de télécommunications, pour les radars météorologiques, le wifi et les réseaux mobiles) des satellites pendant toute la phase de mise à poste et une partie de la <a href="https://theconversation.com/retour-sur-objectif-mars-du-decollage-aux-sept-minutes-de-terreur-155324">recette</a> en orbite. Nous participons au suivi des opérations de « mise à poste » (c’est-à-dire sur son orbite opérationnelle) électrique et de « recette en vol » (c’est-à-dire les tests de bon fonctionnement en environnement réel et vraie grandeur, qui ne pouvent être effectués au sol), en accompagnement de la DGA.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/207838/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jean-Pierre Diris ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
Des communications sécurisées dans l’espace – voilà qui demande de relever de nombreux défis technologiques, similaires pour la défense et le civil.
Jean-Pierre Diris, Sous-directeur des projets de télécommunications et navigation, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/207331
2023-06-26T17:22:23Z
2023-06-26T17:22:23Z
Les premiers clichés de la mission Euclid, partie à la découverte de l’univers sombre
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/558054/original/file-20231107-17-x9hkai.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=14%2C1489%2C4985%2C3502&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Euclid nous apporte des images d'une grande netteté sur de larges portions du ciel. Ici, la nébuleuse dite de la tête de cheval.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://photolibrary.esa.int/asset/?uuid=c85b232c-550a-53df-b45c-6b2e4b950000">ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, données calculées par J.-C. Cuillandre (CEA Paris-Saclay), G. Anselmi </a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>On <a href="https://theconversation.com/comment-sait-on-que-lunivers-est-en-expansion-185786">sait que l’univers est en expansion</a>, c’est-à-dire qu’il s’étire, chaque astre s’éloignant des autres. Mais on ignore encore pourquoi, et aussi pourquoi cette expansion accélère sous l’effet d’une <a href="https://theconversation.com/de-lorigine-de-lunivers-a-lenergie-noire-conversation-avec-francoise-combes-medaille-dor-cnrs-2020-146123">mystérieuse énergie sombre</a>. Dans cet univers en expansion, comment se forment et évoluent les grandes structures sous l’influence de la gravitation ?</p>
<p>Pourquoi la gravitation générée par la matière composant gaz et galaxies de ces structures ne suffit-elle pas ? Existe-t-il une matière invisible à nos yeux, à nos instruments, une matière sombre ?</p>
<p>C’est ce que tentera de mettre en évidence <a href="https://euclid.cnes.fr/fr">Euclid, une mission inédite de l’Agence spatiale européenne</a> (ESA), qui a quitté la Terre le 1<sup>e</sup> juillet 2023 et vient de livrer ses premiers clichés, démontrant une netteté sur une importante portion du ciel. La mission Euclid regroupe un consortium de plus de 1 600 personnes, dont 350 en France, réparties dans 250 laboratoires de dix-sept pays.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=34%2C17%2C3799%2C2138&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="le satellite euclid dans l'espace, avec la terre et le soleil" src="https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=34%2C17%2C3799%2C2138&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530814/original/file-20230608-28-68sruc.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Euclid séjourne dans l’espace à côté du télescope spatial James-Webb et de la sonde Gaia, au point de Lagrange 2, qui permet d’être relativement abrité des rayonnements du Soleil.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2023/05/Euclid_on_its_way_to_L2">ESA. Acknowledgement: Work performed by ATG under contract for ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Remonter le temps pour comprendre l’expansion de l’Univers</h2>
<p>Euclid va imager des milliards de galaxies, images qui voyagent à la vitesse de la lumière. Les galaxies seront vues telles qu’elles étaient au moment où leur lumière a été émise, c’est-à-dire dans le passé : plus elles sont éloignées, plus l’image reçue est ancienne. L’expansion, l’allongement de la trame de l’univers provoque également un étirement des spectres de lumière vers les grandes longueurs d’onde, et pour la lumière visible vers le rouge, voire l’infrarouge.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="la galaxie NGC 6822" src="https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/558055/original/file-20231107-25-tk9qiz.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La mission Euclid va créer une carte 3D de l'univers en imageant des galaxies à des distances pouvant atteindre jusqu'à 10 milliards d'années-lumière. Dans le passé, l'univers accueillait des galaxies irrégulières plutôt qu'en spirale comme notre galaxie. Ici, on voit une galaxie irrégulière photographiée par Euclid, appelée NGC 6822. Il est plutôt proche de nous, dans notre amas local de galaxie… à juste 1,6 million d'année-lumière.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://photolibrary.esa.int/asset/?uuid=437b2ad7-879b-581c-a4f0-697fc2350000">ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, image calculée par J.-C. Cuillandre (CEA Paris-Saclay), G. Anselmi</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ce « décalage vers le rouge » permet de déterminer la distance à laquelle se trouve la source et donc indirectement de situer l’époque à laquelle la lumière a été émise (en utilisant par exemple le <a href="https://irfu.cea.fr/dphp/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast_technique.php?id_ast=430&id_unit=8">« diagramme de Hubble »</a>). Euclid déterminera donc les décalages vers le rouge des galaxies qu’il imagera, pour reconstruire l’évolution de notre univers au cours des dix derniers milliards d’années.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/lunivers-est-il-infini-197966">L’Univers est-il infini ?</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Ainsi, en observant la distribution des galaxies formant les grandes structures de l’univers à différentes époques, Euclid nous aidera à comprendre pourquoi la trame de l’univers est en expansion (et donc pourquoi les objets célestes s’éloignent les uns des autres), mais aussi pourquoi cette expansion accélère sous l’effet d’une mystérieuse « énergie sombre ».</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="carte des filaments de la toile cosmique" src="https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=597&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=597&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=597&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=750&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=750&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530815/original/file-20230608-29-dukj2z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=750&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les amas de galaxies se regroupent en filaments que l'on appelle «toile cosmique». Ici ces grandes structures sont imagées à partir du relevé astronomique SDSS (Sloan Digital Sky Survey).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="http://classic.sdss.org/includes/sideimages/sdss_pie2.html">M. Blanton and the Sloan Digital Sky Survey</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Peut-on voir la matière noire ?</h2>
<p>Euclid va aussi nous permettre d’aborder le deuxième grand mystère cosmologique, celui de la « matière noire ». Cette matière inhabituelle est introduite dans les théories astrophysiques pour rendre compte de différentes observations (masses des galaxies et amas de galaxies, fluctuations du fond diffus cosmologique). En d’autres termes, sans matière noire, on n’arrive pas à prédire ce que l’on voit, même avec les théories les plus sophistiquées dont nous disposions sur l’Univers.</p>
<p>[<em>Plus de 85 000 lecteurs font confiance aux newsletters de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://memberservices.theconversation.com/newsletters/?nl=france&region=fr">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Mais la caractéristique principale de la matière noire est qu’elle interagit très peu avec la matière et la lumière (d’où son nom) : comment, dans ces conditions, peut-on espérer la détecter ? Euclid propose de <a href="https://theconversation.com/comment-la-mission-euclid-imagera-le-cote-obscur-de-lunivers-147791">détecter et localiser la matière sombre de manière indirecte en étudiant son effet gravitationnel sur l’image des galaxies</a>. Pour ce faire, Euclid utilisera le phénomène lentilles gravitationnelles qui « courbent » les rayons lumineux passant dans un champ de gravitation, et ainsi déforment l’image des galaxies le traversant. C’est en étudiant ces déformations d’image qu’il sera possible de reconstituer la matière sombre présente.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/A02q8W1vijY?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Le segment sol Euclid, Le lentillage gravitationnel faible #13 ; Source : Euclid-France.</span></figcaption>
</figure>
<p>Ainsi, Euclid nous permettra de cartographier la non moins mystérieuse « matière sombre » qui participe, avec la matière visible des étoiles et des nébuleuses, aux effets de gravitation qui lient entre elles les étoiles au sein des galaxies et les galaxies au sein des amas.</p>
<p>Euclid observera depuis l’espace pour éviter de regarder à travers l’atmosphère terrestre. En effet, celle-ci est turbulente, ce qui trouble les images et affecte leur résolution ; et le rayonnement infrarouge est très absorbé par les molécules d’eau et de gaz carbonique principalement présentes dans l’atmosphère, ce qui limite fortement la possibilité de réaliser des images et des spectres dans ce domaine de longueurs d’onde. Il imagera tout ce qu’il est possible de voir au-delà de la Voie lactée, soit environ un tiers de la voûte céleste, le reste étant occulté par le plan galactique (disque dans lequel tournent les étoiles de notre galaxie) et par le plan de l’écliptique (disque dans lequel tournent les planètes de notre système solaire).</p>
<h2>Le télescope et ses instruments</h2>
<p>Le satellite est équipé d’un télescope de type Korsch à 3 miroirs qui offre un grand champ de vue, équivalent à deux fois et demi la surface du disque lunaire. Il a été réalisé par Airbus Defence and Space à Toulouse, entièrement en carbure de silicium (SiC), un matériau très stable en termes de dilatation et de distorsion thermique. Il est maintenu à une température de -140 °C et intègre deux instruments, le NISP et le VIS.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="le satellite dans une chambre spéciale" src="https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530816/original/file-20230608-22-zldwku.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le satellite Euclid après ses tests réussis, pour s’assurer qu’il ne souffre pas d’interférences électromagnétiques à cause de ses propres instruments. Les tests sont réalisés dans une chambre isolée spécialement, à Thales Alenia Space, à Cannes.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Missions/Euclid/%28sortBy%29/view_count/%28result_type%29/images">ESA-Manuel Pedoussaut</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le NISP (pour <em>near infrared spectro photometer</em>) est un spectro-photomètre infrarouge réalisant en même temps les images des galaxies tout en dispersant leur lumière pour réaliser des spectres. Son grand plan focal de 66 millions de pixels, travaillant dans le proche infrarouge (0,9 à 2 micromètres) et refroidi à -180 °C, offre le plus grand champ de vue infrarouge jamais réalisé pour une mission spatiale. La partie opto-mécanique de l’instrument est également réalisée en SiC. Le NISP est de responsabilité française, réalisé sous la maîtrise d’œuvre du <a href="https://www.lam.fr/projets/euclid-nisp/">Laboratoire d’astrophysique de Marseille</a>.</p>
<p>Pour suivre l’évolution des structures à différentes époques, les distances seront déterminées par la « méthode des BAO » (<a href="https://www.sab-astro.fr/forumsab-astro/viewtopic.php?t=14681">oscillations acoustiques de baryons</a>), une méthode permettant d’obtenir une règle standard, un étalon dimensionnel pour mesurer des distances. L’objectif est de traiter 35 millions de galaxies.</p>
<p>Le VIS (<em>visible instrument</em>) est une caméra réalisant des images dans les longueurs d’onde visibles (0,55 à 0,9 micromètre), de responsabilité anglaise, sur laquelle sont présentes 3 contributions françaises, en particulier son immense plan focal totalisant environ 600 millions de pixels (équivalent à 300 téléviseurs HD), le deuxième plus grand jamais réalisé pour une mission spatiale après Gaia, permettant sur une même image de visualiser et de caractériser 50 000 galaxies.</p>
<p>Il est également réalisé en SiC et maintenu à une température de -120 °C. La <a href="https://theconversation.com/comment-la-mission-euclid-imagera-le-cote-obscur-de-lunivers-147791">déformation de certaines images de galaxies sous l’effet de lentilles gravitationnelles faibles</a> induite par les effets de gravitation dus à la présence de matière entre ces galaxies et le télescope permettra de mettre en évidence et de localiser la matière sombre. L’objectif est de traiter un milliard et demi de galaxies.</p>
<p>Les distances seront déterminées en mesurant le « décalage vers le rouge » de chaque source observée par des <a href="https://media4.obspm.fr/public/ressources_lu/pages_univers-lointain/redshift.html">méthodes spectrométriques</a> (instrument NISP) et <a href="https://www.youtube.com/watch?v=7cT3u5coRPg">photométriques</a> (instrument VIS) issues de mesures de luminosité réalisées à bord et complémentées par l’assistance de télescopes au sol.</p>
<p>Les deux instruments génèreront chaque jour environ 850 Gb de données à transmettre sur Terre. Le satellite intègre une mémoire de masse de 4Tbit stockant données scientifiques et données de télémétrie liées au fonctionnement des instruments. Il envoie chaque jour pendant quatre heures ces données vers la station sol de Cebreros en Espagne qui ensuite les transmet vers le Centre d’Opérations Mission situé au Centre ESOC de l’ESA à Darmstadt en Allemagne.</p>
<p>Cumulé sur les six ans de mission, le volume de donnée à traiter est impressionnant, de l’ordre de 170 millions de gigaoctets. Cela représente plusieurs centaines de milliers de disques durs d’ordinateurs personnels. Le traitement sera réalisé dans neuf centres de traitement, <a href="https://euclid-france.fr/segment-sol-2/">huit en Europe et un aux États-Unis</a>. Pour la France, le <a href="https://cc.in2p3.fr/">centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, à Villeurbanne</a> réalisera à lui seul le traitement de 30 % des données.</p>
<hr>
<p><em>Les laboratoires français impliqués dans le développement d’Euclid sont le <a href="https://www.cppm.in2p3.fr/renoir/euclid_science.php">Centre de Physique des Particules de Marseille</a>, l’<a href="https://www.ip2i.in2p3.fr/equipes/cosmologie/?cn-reloaded=1">Institut de Physique des 2 Infinis de Lyon</a>, le <a href="https://apc.u-paris.fr/APC_CS/fr/euclid-0">Laboratoire AstroParticules et Cosmologie</a>, le <a href="https://lpsc.in2p3.fr/index.php/fr/services/sdi/nos-realisations/66666883-sdi-euclid">Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie</a>, l’<a href="https://www.ias.u-psud.fr/fr/content/euclid">Institut d’Astrophysique Spatiale</a>, l’<a href="https://www.iap.fr/recherche/projets/projets-1.php?nom=euclid">Institut d'Astrophysique de Paris</a>, l’<a href="https://www.irap.omp.eu/sno/euclid/">Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie</a>, le <a href="https://lagrange.oca.eu/fr/recherche/actualites-scientifiques/toutes-les-actualites/66-euclid-a-l-assaut-de-la-face-sombre-de-l-univers?highlight=WyJldWNsaWQiXQ==">Laboratoire Joseph-Louis Lagrange</a>, le <a href="https://fr.u-paris.fr/laboratoires/astrophysique-instrumentation-modelisation">Laboratoire Astrophysique Instrumentation et Modélisation</a>, le <a href="https://physique.u-paris.fr/recherche/unites-de-recherche-physique/lerma">Laboratoire d'Etude du Rayonnement et de la Matière en Astrophysique</a>, le <a href="https://www.lam.fr/projets/euclid-nisp/">Laboratoire d’Astrophysique de Marseille</a>, l’<a href="https://irfu.cea.fr/dap/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast_technique.php?id_ast=3101">Institut de Recherche sur les lois fondamentales de l’Univers</a> et le <a href="https://cc.in2p3.fr/">Centre de Calcul de l'Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/207331/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>André Debus ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
Le nouvel observatoire Euclid, lancé ce 1ᵉ juillet, va étudier la matière sombre et l’énergie noire, pour tenter de comprendre l’expansion de l’univers.
André Debus, Chef de projet des contributions françaises à EUCLID, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/207067
2023-06-12T18:43:26Z
2023-06-12T18:43:26Z
Adieu Ariane 5 ! Retour sur ses plus belles missions
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/530119/original/file-20230605-29-q597b3.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=3%2C3%2C1274%2C898&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Décollage d’Ariane 5 avec le télescope James-Webb à bord.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:Webb_liftoff_on_Ariane_5_%28weic2101d%29.jpeg">ESA/CNES/Arianespace/Optique Vidéo du CSG - JM Guillon</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Le 16 juin, s’élancera depuis le port spatial de l’Europe à Kourou, la dernière Ariane 5. Ce lanceur lourd, fleuron de l’industrie spatiale européenne, assure depuis 1997 l’accès de l’Europe à l’espace. Après ce cent dix-septième lancement, Ariane 5 tirera sa révérence. Elle sera bientôt remplacée par <a href="https://theconversation.com/ariane-6-et-les-nouveaux-lanceurs-spatiaux-ou-comment-fabriquer-une-fusee-en-2023-193879">Ariane 6, plus puissante et plus polyvalente tout en étant moins coûteuse</a>, avec un premier lancement prévu fin 2023. </p>
<p>Ariane 5, grâce à son énorme capacité et sa précision, a permis d’envoyer dans l’espace de nombreuses missions internationales, aussi bien dans le domaine des télécommunications que de l’observation et l’exploration de l’univers. </p>
<p>Voici notre « top 8 » des missions envoyées par Ariane 5. </p>
<h2>2023 : Juice, direction les lunes glacées de Jupiter</h2>
<p>Le 14 avril 2023, s’élançait sur une Ariane 5 la mission européenne JUICE (<em>Jupiter Icy Moon Explorer</em>), qui doit rejoindre dans huit ans Jupiter et ses lunes glacées afin de les étudier et de répondre à de grandes questions : Quelles sont les conditions qui président à la formation des planètes et à l’émergence de la vie ? Comment est né le système solaire ?</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=337&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530901/original/file-20230608-18-jib9l3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Illustration du satellite Juice arrivant à proximité de Jupiter (dans plusieurs années).</span>
<span class="attribution"><span class="source">NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Kevin M.Gill/VR2Planets, 2023</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Lorsque la sonde atteindra le système jovien, une phase d’exploration de 3 ans et demi commencera, au cours de laquelle JUICE portera une attention toute particulière à Ganymède, une lune de Jupiter suspectée d’abriter un océan liquide sous sa croûte de glace.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-mission-juice-part-explorer-les-lunes-glacees-de-jupiter-202214">La mission JUICE part explorer les lunes glacées de Jupiter</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>2021 : le télescope James-Webb, une révolution pour l’astronomie</h2>
<p>Après plus de 20 ans de travail, la NASA et ses partenaires, ESA et CSA, ont suivi avec un immense soulagement le lancement par Ariane 5 du télescope spatial James Webb avec une précision parfaite, le 25 décembre 2021 – un beau cadeau de Noël pour la communauté scientifique internationale.</p>
<p>Souvent évoqué comme le successeur de l’iconique <a href="https://theconversation.com/succes-scientifiques-et-images-epoustouflantes-lheritage-du-telescope-spatial-hubble-171524">télescope spatial Hubble</a>, le <a href="https://theconversation.com/dossier-le-james-webb-space-telescope-lavenir-de-lastronomie-dans-lespace-173680">James-Webb</a> lui est plutôt complémentaire. En observant dans l’infrarouge avec une excellente qualité d’image, il donne enfin aux scientifiques accès à l’univers très lointain, siège de la formation des premiers objets… Tout autant qu’aux objets plus proches et plus petits comme les nuages interstellaires, où se forment les étoiles mais qui sont opaques pour Hubble, les exoplanètes et même une vision inédite des objets de notre système solaire.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Image de Cassiopée A pris epar le James-Webb télescope" src="https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=338&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530117/original/file-20230605-29-hxvpja.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=424&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Cassiopée A est une rémanence d’une supernova. C’est la source radio la plus forte du ciel après le Soleil, située à une distance d’environ 11 000 années-lumière.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://webbtelescope.org/contents/media/images/2023/121/01GWQBBY77MHGFV3M3N63KDCEJ?page=2&filterUUID=91dfa083-c258-4f9f-bef1-8f40c26f4c97">NASA, ESA, CSA, Danny Milisavljevic (Purdue University), Tea Temim (Princeton University), Ilse De Looze (UGent), Joseph DePasquale (STScI)</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Avec à peine un an d’observation (la <a href="https://www.esa.int/Space_in_Member_States/France/Il_y_a_un_an_le_lancement_parfait_du_telescope_spatial_James_Webb">mission pourrait durer 20 ans</a>), le James-Webb a déjà obtenu nombre de résultats spectaculaires : détection d’amas de galaxies dinosaures ou chimie à l’œuvre dans les atmosphères de plusieurs exoplanètes ainsi que dans le milieu interstellaire. Du bonheur pour les scientifiques mais aussi pour le grand public, qui a pu découvrir avec enthousiasme des clichés incroyables de notre univers. </p>
<p>La NASA réfléchit déjà au futur grand observatoire spatial qui sera bâti sur les épaules du Webb : le <a href="https://www.jpl.nasa.gov/habex/"><em>Habitable Worlds Observatory</em></a>, ou observatoire des mondes habitables.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/dossier-le-james-webb-space-telescope-lavenir-de-lastronomie-dans-lespace-173680">Dossier : Le James Webb Space Telescope, l’avenir de l’astronomie dans l’espace</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>2018 : BepiColombo, un long voyage vers l’enfer</h2>
<p>Le 19 octobre 2018, BepiColombo était projetée hors du champ de gravité terrestre par une fusée Ariane 5. </p>
<p>Elle entamait alors une croisière de 7 ans vers la planète Mercure, au cours de laquelle elle tournera 18 fois autour du soleil, en s’appuyant sur la force d’attraction de la Terre (une fois), de Vénus (deux fois), et de Mercure elle-même (6 fois). Ces survols lui ont déjà permis de capturer à la volée des images inédites.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=339&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=339&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=339&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=426&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=426&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530897/original/file-20230608-16-wydta3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=426&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">La surface cratérisée de Mercure, observée par BepiColombo à son 2ᵉ survol le 23 juin 2022.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Au bout du voyage, ce sont deux sondes, une européenne et une japonaise, qui seront insérées en orbite autour de Mercure le 20 décembre 2025. Elles étudieront conjointement son champ magnétique dont l’existence, sur une planète aussi petite, est une énigme. La composition de sa très fine atmosphère nous renseignera sur la formation du disque protosolaire : Mercure est-elle née au plus près de notre étoile par un processus d’accrétion ou plus loin, avant de migrer vers elle ? Les cratères des régions polaires seront scrutés avec grande attention : les plus profonds d’entre eux pourraient abriter de la glace d’eau apportée par des comètes. Il faudra pour résoudre ces mystères, grâce à quatre couches de couvertures isolantes multi-plis et à des radiateurs protégés par des persiennes vénitiennes, résister à des températures externes de 450 °C et aux radiations dégagées par le soleil tout proche.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-sonde-spatiale-bepicolombo-a-la-decouverte-de-mercure-105898">La sonde spatiale BepiColombo à la découverte de Mercure</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>2016 : Galileo, le GPS européen</h2>
<p>Fournissant un service mondial de positionnement, Galileo est basé sur une constellation de 30 satellites en orbite à 23 222 km d’altitude. Il affiche une précision inférieure à un mètre à tout endroit de la planète. Ce programme permet à l’Europe d’être indépendante dans le domaine de la navigation par satellite (<em>Global Navigation Satellite System</em>), en parallèle du système américain <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Global_Positioning_System">GPS</a>, du système russe <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/GLONASS">GLONASS</a> et du système chinois <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Beidou">BEIDOU</a>.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=849&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=849&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=849&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1067&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1067&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530898/original/file-20230608-21-95ms18.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1067&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Intégration des satellites Galileo sur le lanceur Ariane 5 ES.</span>
<span class="attribution"><span class="source">CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/JM Guillon, 2016</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Grâce à trois lancements réalisés de 2016 à 2018, Ariane 5 a mis en orbite douze satellites Galileo, ce qui représente à ce jour la moitié des satellites opérationnels. L’autre moitié de la constellation a également été mise sur orbite par Arianespace depuis Kourou avec des fusées Soyouz avant 2016 et en 2020. Cette capacité accrue de mise en orbite d’Ariane 5 a permis le peuplement en vitesse accélérée de la constellation Galileo en vue de la fourniture de services opérationnels qui ont été initiés dès fin 2016.</p>
<p>La fusée Ariane a été adaptée pour lancer simultanément quatre satellites Galileo : la version « Ariane 5 Evolution Storage » permet le réallumage de l’étage supérieur et donc une injection des satellites très proche de l’orbite finale. Cette capacité était indispensable compte tenu de la quantité limitée d’ergols que ces satellites peuvent embarquer.</p>
<p>Il reste dix satellites de la première génération Galileo à placer en orbite – la future Ariane 6 doit y contribuer.</p>
<h2>2009 : Herschel lève le rideau sur l’univers froid</h2>
<p>C’est une mission capitale pour l’Europe qu’Ariane 5 réussit le 14 mai 2009 : le lancement de non pas un, mais deux télescopes de l’ESA <a href="https://theconversation.com/voyage-en-galaxies-ce-que-herschel-et-planck-nous-ont-appris-1-48622">télescopes Herschel et Planck</a>, dédiés respectivement à l’étude de l’univers froid et du fond diffus cosmologique. </p>
<p>Équipé du plus grand miroir spatial monolithique à ce jour (diamètre de 3,5 mètres) et de capteurs ultra-refroidis, Herschel observe pendant trois ans les sources de rayonnement froid pour explorer par exemple les nuages de poussières interstellaires et leur dynamique, l’histoire de la formation d’étoiles dans les galaxies au cours des âges.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Image prise par Herschel" src="https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=440&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=440&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=440&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=553&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=553&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530902/original/file-20230608-17-eeu3mk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=553&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Image de nébuleuse prise par Herschel.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA/NASA/JPL-Caltech, 2009</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le rayonnement observé par Herschel est inaccessible pour les télescopes au sol, et la mission, terminée en 2013, a donc apporté une moisson de résultats et d’images somptueuses : des nuages de l’eau apportée vingt-cinq ans plus tôt dans l’atmosphère de Jupiter par la collision de la comète Shoemaker-Levy 9, des pouponnières d’étoiles au sein de filaments de poussières et de gaz, berceaux de formation de planètes et de comètes autour d’autres étoiles, de l’omniprésence de l’eau dans l’univers.</p>
<p>Le succès d’Herschel est tel que la communauté scientifique internationale s’emploie désormais à lui trouver un successeur. La NASA, qui avait contribué à Herschel, devrait émettre en 2023 un appel à missions dédié.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/voyage-en-galaxies-ce-que-herschel-et-planck-nous-ont-appris-48622">Voyage en galaxies : ce que Herschel et Planck nous ont appris</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>2008-2015 : l’ATV, le livreur de l’espace</h2>
<p>Pour ravitailler la Station Spatiale Internationale, l’ESA a conçu un vaisseau spatial dédié : le véhicule automatique de transfert européen, ou « ATV » pour <em>Automated Transfer Vehicle</em>. Il peut transporter jusqu’à huit tonnes de matériel (oxygène, carburant, eau potable, vivres, équipements scientifiques) et a effectué cinq vols entre 2008 et 2015.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="L’ATV vu depuis l’ISS" src="https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/530895/original/file-20230608-16-zhwk32.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">L’ATV Albert Einstein en approche de la station spatiale internationale.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA/NASA 2013</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>2004-2014 : Rosetta, un plan sur la comète</h2>
<p>Le 2 mars 2004, à bord d’une <a href="https://ariane.cnes.fr/fr/web/CNES-fr/771-ariane-5-en-quelques-chiffres.php">Ariane 5 dans sa version G+</a>, la sonde européenne Rosetta quitte la Terre pour un voyage long de 10 ans, à destination de la comète Tchoury – de son vrai nom 67P/Churyumov-Gerasimenko. </p>
<p>Pour ce voyage long de dix ans, avec plus de quatre tours autour du Soleil, Rosetta emporte deux tonnes de carburant, soit les deux tiers de sa masse totale.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/ghPazIU-dEU?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">La mission Rosetta vers la comète Churyumov-Gerasimenko. Source : CNES.</span></figcaption>
</figure>
<p>En août 2014, Rosetta arrive enfin à proximité de Tchoury. Elle va l’étudier pendant deux ans et demi et larguer un petit atterrisseur, Philae, le 14 novembre 2014. Ces analyses ont révélé que la comète, loin d’être une « boule de neige sale » comme l’avait décrite Fred Whipple, est constituée à parts égales de glaces (principalement d’eau), de matière organique et de minéraux silicatés. Rosetta a analysé plus de soixante molécules, dont la glycine, un acide aminé. </p>
<p>De cette mission, on retiendra que l’eau de la Terre ne provient probablement pas des comètes, mais que les molécules carbonées, elles, auraient peut-être une origine cométaire.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/les-poussieres-de-la-comete-tchouri-permettent-de-remonter-lhistoire-du-systeme-solaire-89053">Les poussières de la comète Tchouri permettent de remonter l’histoire du Système solaire</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>1999 : XMM-Newton ouvre une nouvelle fenêtre sur l’univers</h2>
<p>Le 10 décembre 1999, lors de son premier vol commercial, Ariane 5 place sur une orbite haute elliptique un télescope révolutionnaire. Dimensionné pour remplir totalement la coiffe d’Ariane 5, il restera le plus grand télescope jamais lancé dans l’espace jusqu’en 2021, et n’a été détrôné que récemment, par le célèbre télescope spatial James-Webb.</p>
<p><a href="https://xmm-newton.cnes.fr/fr">XMM-Newton</a> est dédié à l’observation du rayonnement X dans l’univers, en provenance de trous noirs en flagrant délit d’accrétion de matière, d’étoiles en fin de vie ou traversant des épisodes cataclysmiques, de gaz chauds baignant les amas de galaxies, d’étoiles à neutrons, jusqu’aux aurores boréales des planètes géantes de notre système solaire.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=610&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=610&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=610&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=766&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=766&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/531302/original/file-20230612-200847-3hf2i4.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=766&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Image en rayons X de la bulle de gaz ultra-chaud en expansion éjectée lors de l’explosion de la supernova G272.2-03.2 il y a quelques milliers d’années. Les données d’XMM sont ici transposées en couleurs visibles pour permettre à l’œil humain de les visualiser.</span>
<span class="attribution"><span class="source">XMM-Newton/ESA</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Doté de trois télescopes capables de focaliser et de mesurer les rayons X – un rayonnement ultra-énergétique particulièrement difficile à dévier et à stopper, XMM-Newton inonde la communauté scientifique d’images et de spectres de plusieurs centaines de milliers de sources cosmiques. La mission a longtemps été la plus productive des missions scientifiques de l’ESA, en termes de publications scientifiques – jusqu’à l’avènement de <a href="https://gaia-mission.cnes.fr/fr">Gaia</a> en 2018. Aujourd’hui, XMM-Newton fonctionne toujours parfaitement.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/la-carte-la-plus-precise-de-la-voie-lactee-senrichit-encore-174347">La carte la plus précise de la Voie Lactée s'enrichit encore</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<img src="https://counter.theconversation.com/content/207067/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>
Ariane 5 part à la retraite à la fin de la semaine, après 24 ans de lancements. Pour fêter ça, retour sur huit de ses missions iconiques.
Francis Rocard, Planétologue, Responsable des programmes d'exploration du Système solaire, Centre national d’études spatiales (CNES)
Jean Maréchal, Responsable de programme Navigation et localisation, Centre national d’études spatiales (CNES)
Olivier Joie-La Marle, Responsable du programme sciences de l'univers, Centre national d’études spatiales (CNES)
Pierre Bousquet, Sous Directeur Adjoint des projets d'exploration et vols habités, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/204161
2023-05-16T18:41:25Z
2023-05-16T18:41:25Z
Les tourbillons océaniques, ces acteurs méconnus du système climatique
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/521900/original/file-20230419-14-ijctq6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=35%2C53%2C5880%2C4408&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Une efflorescence de phytoplancton, dont la chlorophylle tinte l’océan, permet ici de détecter les tourbillons océaniques depuis l’espace.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2019/12/Baltic_blooms#.ZD_37qvwCrJ.link">© Copernicus Sentinel data (2019) traitées par l'ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></figcaption></figure><p>Sur cette image, une <a href="https://theconversation.com/climat-des-microalgues-virtuelles-pour-mieux-comprendre-le-role-de-locean-202076">« floraison » de phytoplancton</a> permet d’illustrer la complexité de la circulation océanique jusqu’à de fines échelles spatiales. Ces tourbillons et ces traînées ont été imagés en deux dimensions par la flotte de satellites Sentinel grâce à des capteurs optiques (comme une caméra de téléphone). Ces observations sont cependant soumises au passage des nuages et ne donnent pas d’information sur la dynamique des tourbillons océaniques — une information pourtant indispensable pour comprendre les interactions entre l’océan et l’atmosphère, notamment dans leurs réactions aux changements climatiques. Cette dynamique est intrinsèquement liée à la <a href="https://ggos.org/item/sea-surface-heights/">hauteur du niveau mer</a> (les reliefs des océans) mesurée par les <a href="https://cnes.fr/fr/un-peu-de-vulgarisation-laltimetrie">altimètres</a> embarqués sur les satellites. </p>
<p>Grâce au <a href="https://theconversation.com/estimer-pour-la-premiere-fois-le-debit-des-rivieres-a-lechelle-planetaire-avec-le-satellite-swot-180640">nouveau satellite SWOT</a>, on va pouvoir observer à partir de l’automne 2023 la hauteur du niveau de la mer sur des carrées de 2 kilomètres de côté. Ceci permettra de quantifier la circulation océanique au sein des tourbillons océaniques partout dans le monde et jusqu’à des échelles très fines, à partir de <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmars.2019.00232/full">15 kilomètres</a> de large.</p>
<h2>Les tourbillons océaniques contribuent à réguler la température et la teneur en carbone de l’atmosphère</h2>
<p>Les tourbillons océaniques sont présents sur toute la planète, et ils sont désormais reconnus comme les structures qui transportent la majorité de l’<a href="https://www.researchgate.net/publication/234151193_Ocean_Circulation_Kinetic_Energy_Reservoirs_Sources_and_Sinks">énergie cinétique</a> dans nos océans. </p>
<p>Le système de courants qui compose ces structures, entre quelques kilomètres à des centaines de kilomètres de large, fonctionne de manière similaire au système atmosphérique qu’on a l’habitude de voir sur les cartes météo. Tout comme les vents qui ont tendance à tourner autour de zones de haute et basse pression, les courants océaniques circulent autour d’anomalies de haute et de basse pression de l’eau.</p>
<p>À l’heure actuelle, les tourbillons océaniques à grande échelle (au moins <a href="https://os.copernicus.org/articles/15/1091/2019/os-15-1091-2019.pdf">100 kilomètres</a> de diamètre) sont observés avec des instruments dans les océans (<em>in-situ</em>), comme les <a href="https://theconversation.com/des-petits-robots-autonomes-qui-revolutionnent-lobservation-de-locean-163524">flotteurs autonomes du programme Argo</a>, et avec les altimètres embarqués sur les satellites, qui sont capables de mesurer la hauteur du niveau de la mer. </p>
<p>Les données ont révélé le rôle fondamental des grands tourbillons dans le <a href="https://www.nature.com/articles/ncomms4294">transport <em>horizontal</em></a> de chaleur et de carbone.</p>
<h2>Les tourbillons océaniques sont importants pour le climat, mais les observations sont lacunaires</h2>
<p>Mais ces dernières années, des études ont montré que les plus petits de ces tourbillons, de moins de 100 kilomètres de diamètre, entraînent des <a href="https://www.researchgate.net/publication/338495889_Energetic_Submesoscale_Dynamics_in_the_Ocean_Interior">mouvements verticaux d’eau</a> qui affectent la circulation de la <a href="https://www.nature.com/articles/s41467-019-10883-w">chaleur, du carbone et des nutriments</a> entre la surface et les eaux profondes. Ceci est un mécanisme clé de régulation du climat terrestre, car il permet de relier la surface des océans à leur intérieur via ces mouvements <em>verticaux</em> introduits par la dynamique tourbillonnaire. Ainsi le stockage des excès de chaleur et du carbone atmosphériques devient possible. Ces petits tourbillons dominent la circulation océanique dans les zones côtières, dans les mers régionales et dans les régions polaires.</p>
<p>[<em>Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Cependant, la plupart des modèles climatiques n’incluent toujours pas ces phénomènes de fine échelle à cause du manque d’observations. Par exemple, les images des satellites altimétriques actuels montrent un cycle de vie incomplet des gros tourbillons, parce que nous n’observons pas correctement leurs processus clés de génération et de dissipation à petite échelle. Une des questions clés reste de découvrir quand et où les structures de petite et grande dimensions interagissent.</p>
<p>En effet, les techniques permettant d’étudier ces petits tourbillons — des campagnes océanographiques fournissant des données ponctuelles — sont assez limitées. Il nous <a href="https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmars.2019.00168/full">manque des observations</a> globales et répétées dans le temps à des petites échelles spatiales — ce manque de connaissances pourrait conduire à de mauvaises interprétations ou à la perte de mécanismes physiques ou biophysiques réels dans les modèles. </p>
<h2>SWOT vient combler un manque d’observation à petite échelle</h2>
<p>Le nouveau satellite d’observation de la Terre de NASA/CNES, <a href="https://theconversation.com/swot-le-satellite-qui-va-revolutionner-letude-de-leau-sur-terre-196592">SWOT</a>, pour <a href="https://swot.cnes.fr/fr"><em>Surface Water and Ocean Topography</em></a>, nous permettra d’avoir une vision globale des océans, à une échelle fine et une bonne résolution temporelle. </p>
<p>Ainsi, outre sa résolution spatiale, SWOT repassera sur le même point sur terre chaque jour pendant six mois, et puis avec les mesures globales tous les 21 jours pendant trois ans. Sa technologie d’<a href="https://www.researchgate.net/publication/324672897_Wide-Swath_Altimetry_A_Review">altimétrie à large fauchée</a> permet d’imager une bande de plus de 100 kilomètres de large à chaque instant, couvrant au total plus de 90 % de la surface terrestre. </p>
<p>La connaissance globale des dynamiques à différentes échelles et la compréhension de leurs interactions nous permettront de valider et d’améliorer les modèles de climat pour la protection des océans et de la biodiversité.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/204161/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Elisa reçoit dans le cadre de sa thèse un co-financement par le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) et Collecte Localisation Satellites (CLS). </span></em></p>
Les petits tourbillons dans l’océan transportent chaleur et carbone entre l’atmosphère et les profondeurs de l’océan. Le satellite SWOT permettra de mieux les observer.
Elisa Carli, Doctorante en Océanographie Physique au Laboratoire d'Etudes Géospatiales de l'Océan et des surfaces (LEGOS) - CNRS, IRD, Toulouse III, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/204283
2023-04-23T15:01:28Z
2023-04-23T15:01:28Z
Le rover émirati Rashid doit se poser sur la Lune pour une mission éphémère
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/522307/original/file-20230421-3841-jvrxfx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=1%2C5%2C1196%2C792&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Une première pour les Émirats Arabes Unis -- et un grand retour sur la Lune pour des instruments français... les premiers depuis Apollo.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2022/12/Rashid_rover">© Mohammed Bin Rashid Space Centre, via ESA</a></span></figcaption></figure><p><em>Mise à jour du 27 avril: Le 25 avril dernier, après un voyage de presque cinq mois, la sonde Hakuto-R de la société privée japonaise ispace a entamé sa descente vers la surface lunaire. Durant la manœuvre, les ingénieurs d’ispace ont constaté un niveau de carburant très faible et le contact avec la sonde a été perdu. Les premières analyses concluent à une chute libre de la sonde et un atterrissage violent.</em></p>
<hr>
<p>La mission Hakuto-R doit atterrir sur la Lune le 25 avril 2023. Cette mission est une grande première à plusieurs égards. Le premier rover émirati, nommé Rashid, doit alunir grâce à un atterrisseur japonais réalisé par la société privée ispace, qui a été lancé vers la Lune le 11 décembre 2022 à l’aide d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Cette mission est donc un nouvel exemple de partenariat public-privé qui est au cœur de la philosophie moderne des missions spatiales, le <a href="https://theconversation.com/lespace-pour-tous-ou-seulement-pour-quelques-uns-143020">« new space »</a>. À travers Hakuto-R, c’est aussi une nation qui affirme ainsi sa présence dans l’espace, les Émirats arabes unis.</p>
<figure class="align-right ">
<img alt="pas de tir et fusée" src="https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=900&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/522309/original/file-20230421-18-sko2lp.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1131&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Une fusée Falcon9 de SpaceX décolle en 2020 de la base de Vandenberg en Californie.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2020/11/copernicus_sentinel-6_lifts_off_on_a_spacex_falcon_9_rocket/22340698-1-eng-GB/Copernicus_Sentinel-6_lifts_off_on_a_SpaceX_Falcon_9_rocket.jpg">SpaceX/ESA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>En cas de succès, cette mission serait la première où une société privée se pose sur un corps céleste. Seules des agences comme la <a href="https://theconversation.com/dossier-perseverance-aller-sur-mars-revenir-sur-terre-159499">NASA</a>, <a href="https://theconversation.com/retour-des-humains-sur-la-lune-artemis-figure-de-proue-dune-competition-globale-150153">l’agence spatiale russe Roscosmos</a> ou <a href="https://theconversation.com/pourquoi-la-chine-tient-tant-a-gagner-la-nouvelle-course-aux-etoiles-155581">l’ agence spatiale chinoise CNSA</a> se sont posées sur la Lune et Mars. Les enjeux de la mission Hakuto-R sont donc immenses du point de vue commercial : il s’agit de valider la preuve de concept de l’alunissage privé et de l’utilisation de nombreuses technologies commerciales de pointe.</p>
<p>Pour la France, il s’agit d’un grand retour sur la Lune : les caméras CASPEX sont les premiers instruments français envoyés sur la Lune depuis 50 ans.</p>
<p>L’<a href="https://cnes.fr/fr/rover-rashid-une-cooperation-internationale-au-service-de-la-science">enjeu scientifique est également majeur</a> : Rashid va évoluer sur la surface de la lune dans le cratère Atlas, avec de nombreux instruments permettant une analyse géologique et minéralogique extrêmement précise.</p>
<p>Enfin, l’atterrisseur Hakuto-R va également déposer sur le sol lunaire <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sora-Q">Sora-Q, un petit robot transformable</a> ovale de 250 grammes et 8 centimètres de long, qui dispose d’une caméra et peut se déplacer avec des extrémités qui peuvent servir de roues.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/_5NuRBGXdd8?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Le Japon et son robot spatial qui ressemble à BB-8 de <em>Star Wars</em> (Le Huffington Post).</span></figcaption>
</figure>
<h2>Les Émirats arabes unis dans l’espace</h2>
<p>Peu de pays sont présents sur la Lune – les Émirats arabes unis pourraient bientôt faire partie des quelques nations sur le sol lunaire. Mais le pays a déjà une présence dans l’espace assez affirmée et une industrie spatiale forte.</p>
<p>Leur mission phare orbite autour de Mars : il s’agit de <a href="https://www.emiratesmarsmission.ae/">« Hope »</a>, qui est <a href="https://theconversation.com/retour-sur-objectif-mars-du-decollage-aux-sept-minutes-de-terreur-155324">arrivée autour de la planète rouge en même temps que la très médiatisée mission américaine Mars2020</a> – qui a déposé le <a href="https://theconversation.com/dossier-perseverance-aller-sur-mars-revenir-sur-terre-159499">rover Perseverance</a> et que la mission chinoise Tianwen-1. Hope est, elle, restée en orbite autour de la planète Mars, où elle étudie son atmosphère et comment l’oxygène et l’hydrogène s’en échappent vers l’espace.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/a-qui-appartiennent-mars-la-lune-et-leurs-ressources-naturelles-141406">À qui appartiennent Mars, la Lune et leurs ressources naturelles ?</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Autour de la Terre cette fois, les Émirats arabes unis ont plusieurs satellites en orbite basse, qui permettent d’observer la Terre en haute résolution – de ce point de vue, ils ont réussi à développer en une vingtaine d’années des systèmes quasiment aussi perfectionnés que les systèmes français. La <a href="https://u.ae/en/about-the-uae/strategies-initiatives-and-awards/strategies-plans-and-visions/industry-science-and-technology/national-space-programme">politique spatiale émirati embrasse les 100 prochaines années</a>, contrairement à celles d’autres pays qui envisagent des échelles de temps beaucoup plus courtes (une vingtaine d’années pou le programme Artemis de la NASA).</p>
<h2>Les missions scientifiques du rover Rashid</h2>
<p>Côté Lune, les Émirats se préparent aujourd’hui à alunir grâce à une collaboration exemplaire du new space. Leur rover Rashid, développé au <em>Mohammed Bin Rashid Space Centre</em>, fait 70 centimètres de haut (mât déployé) et 50 centimètres de côté et contient plusieurs instruments scientifiques.</p>
<p>Tout d’abord, trois caméras « CASPEX » développées en France, permettant d’obtenir des images de haute résolution (full HD) qui vont imager la texture du sol lunaire (le « régolithe »). L’une d’elles est équipée d’un microscope de moins de 100 micromètres de résolution, et les trois caméras verront le sol en couleur, dans les longueurs d’onde visibles, fournissant des briques d’informations spectrales à une distance d’un mètre seulement.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/gw2lBEyAfWc?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">CASPEX : objectif Lune ! (CNES).</span></figcaption>
</figure>
<p>Ensuite, Rashid contient une caméra infrarouge pour l’imagerie thermique : il s’agit d’imager la température du sol est ses variations pour mieux comprendre les inhomogénéités de températures dans le cratère Atlas.</p>
<p>Il s’agit ensuite d’étudier les <a href="https://hal.science/tel-02507924/document">poussières lunaires qui décollent de la surface</a> à cause du vent solaire et des rayonnements électromagnétiques – un phénomène appelé « décollement électrostatique » qui a affecté les missions Apollo car la poussière lunaire s’infiltre partout. Des <a href="https://nyuscholars.nyu.edu/en/publications/a-langmuir-probe-system-on-board-the-emirates-lunar-mission-s-ras">« sondes de Langmuir »</a>, ou sondes électrostatiques, vont mesurer donc la densité électronique du plasma qui provoque le décollement de ces poussières.</p>
<p>Enfin, des polymères sont attachés aux roues du rover. Le régolithe lunaire doit adhérer à ces « pneus », ce qui permettra de l’analyser plus en détail grâce aux caméras.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="image en couleur du cratère atlas" src="https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=556&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=556&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=556&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=699&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=699&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/522310/original/file-20230421-17-9f1h5w.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=699&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Le cratère Atlas est le site d’alunissage principal de la mission. De 87 kilomètres de diamètre, il présente un sol fracturé en raison d’une intrusion de magma à faible profondeur. La zone d’alunissage est indiquée en rose et se situe sur des dépôts volcaniques.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://cnes.fr/fr/rover-rashid-une-cooperation-internationale-au-service-de-la-science">CRPG/MBRSC/TUD</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La mission de Rashid est une <a href="https://cnes.fr/fr/rover-rashid-une-cooperation-internationale-au-service-de-la-science">mission éphémère</a>. En effet, une journée lunaire dure 14 jours terrestres, suivis de 14 jours pendant lesquels il fait nuit, et on n’est pas sûrs que les instruments se « réveilleront » après avoir été privés d’énergie solaire pendant deux de nos semaines terrestres.</p>
<p>La mission est coordination au sol par le Mohammed Bin Rashid Space Centre, d’où des scientifiques, notamment français, travailleront avec des ingénieurs pour sélectionner les terrains géologiques à étudier. De son côté, le centre d’opération du CNES à Toulouse a mis en place un « segment sol » pour la mission afin de traiter des images du rover, permettant aux experts qualité image de calibrer les images pour fournir des données optimisées à la communauté scientifique.</p>
<h2>Trois caméras françaises sur le rover émirati, l’histoire d’une rupture technologique de l’imagerie spatiale</h2>
<p>Au début des années 2000, le CNES constate que la technologie phare des capteurs d’images utilisée pour les missions d’imagerie spatiale, les <em>charge coupled devices</em> (CCD), devient de moins en moins pérenne face à la montée des capteurs d’images CMOS qui ont aujourd’hui envahi le marché commercial (smartphone, vision industrielle et automotive). L’<a href="https://arxiv.org/abs/1904.08405">avantage de la technologie CMOS</a> réside dans sa miniaturisation, leur faible consommation électrique et la possibilité d’ajouter des fonctions de traitement avancées en périphérie des pixels.</p>
<p>Pour <a href="https://ieeexplore.ieee.org/abstract/document/8570838">qualifier la technologie CMOS en environnement spatial</a>, de nombreuses années de test ont été nécessaire. Une à une les étapes sont validées et les capteurs d’images CMOS s’imposent pour les futures missions spatiales. En 2014, les scientifiques sont convaincus est soutiennent le CNES dans la réalisation de caméras génériques et très intégrées utilisant les capteurs d’images CMOS. En moins de trois ans, une nouvelle génération de caméras voit le jour, du prototype jusqu’au modèle de vol. C’est la naissance de CASPEX : <em>CAmera for SPace EXploration</em>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="photo de la caméra" src="https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/522320/original/file-20230421-28-fbyrtd.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Une caméra CASPEX.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://phototheque.cnes.fr/cnes/search.do;jsessionid=FCCD85D918EC7860722EAD752BB01A3F?q=caspex">CNES/Thierry de Prada</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Cette caméra équipe l’instrument optique du premier <a href="https://theconversation.com/les-nanosatellites-permettent-aussi-de-faire-de-la-science-136274">nanosatellite</a> du CNES, Eyesat, lancé fin 2019.</p>
<p>L’<a href="https://theconversation.com/une-nouvelle-camera-pour-traquer-des-traces-de-vie-sur-mars-132784">instrument SuperCam</a> du rover Perseverance de la NASA est aussi équipé d’une caméra CASPEX à base de capteurs CMOS. Et avec Rashid, CASPEX pourrait bientôt être la première caméra française à prendre des clichés de haute résolution sur la Lune.</p>
<p>Vers 2024, la <a href="https://mmx.cnes.fr/fr">mission franco-germano-japonaise MMX</a> va partir pour chercher à se poser sur l’une des lunes de Mars, Phobos. Son rover sera équipé de quatre caméras CASPEX, deux caméras pour la navigation par stéréovision et deux autres pour scruter le sol.</p>
<p>Enfin, des versions multispectrales (avec 9 et 25 canaux de couleur) équiperont le futur rover Rashid2 qui devrait aller sur la Lune en 2025. Une nouvelle version de CASPEX avec un capteur 4K est également en cours de développement aujourd’hui et une version infrarouge de CASPEX verra même le jour en 2023 pour équiper de futures missions spatiales.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/204283/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Cédric Virmontois ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
Avec l’alunissage d’ispace et du rover Rashid, les partenariats public-privé arrivent sur la Lune.
Cédric Virmontois, Ph.D. microélectronique, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/203204
2023-04-12T17:18:09Z
2023-04-12T17:18:09Z
Scientists launch JUICE mission to explore Jupiter’s icy moons
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/520598/original/file-20230412-24-axm9rh.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C20%2C1920%2C1057&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Jupiter has more than 80 moons, the largest of which were discovered by Galileo. Many will be studied in depth by the scientific instruments of ESA's JUICE mission.</span> <span class="attribution"><span class="source">ESA, NASA, JPL, ATG, DLR, University of Arizona, University of Leicester</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Could we discover conditions necessary for life outside the Earth in the solar system?</p>
<p>This is one of the mysteries that the space mission <a href="https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Juice_factsheet">JUICE</a> (for <em>JUpiter ICy moons Explorer</em>) will look to elucidate. Initially set to be launched from Kourou, French Guiana, in the early afternoon of Thursday 13 April 2023, the spacecraft will now be <a href="https://www.rfi.fr/en/international/20230413-bad-weather-forces-postponement-of-jupiter-space-mission-juice">leaving on Friday</a> due to bad weather.</p>
<p>To propel this mission to a planet located more than 600 million kilometres away, the <a href="https://esamultimedia.esa.int/docs/corporate/This_is_ESA_FR_LR.pdf">European Space Agency</a> (ESA) has brought together no fewer than 13 European countries, as well as the United States, Japan, and Israel. Through this mission, the agency has also managed the feat of placing JUICE on the launch pad only 11 years after the project was greenlit. While the Covid pandemic slowed down the process, the delay was only nine months. France’s team, of which I am a part, also <a href="https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/cnrs-cnes-lespace-main-dans-la-main">helped develop</a> six of JUICE’s ten state-of-the-art scientific instruments. The probe is expected to arrive in the Jovian system in 2031.</p>
<h2>Stretching science’s boundaries</h2>
<p>Jupiter is both the largest planet in our solar system and the one with the most moons. To date, estimates of their number hover between <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Satellites_naturels_de_Jupiter">82 and 95</a>, most of which have been discovered in the last two decades.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Swirling clouds on the surface of Jupiter" src="https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=340&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=340&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=340&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Jupiter’s turbulent atmosphere.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.nasa.gov/image-feature/jpl/churning-texture-in-jupiter-s-atmosphere">NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS, Kevin M. Gill</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>JUICE is the first mission to receive more than 1 billion euros of funding as part of the ESA’s <a href="https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/ESA_s_Cosmic_Vision">Cosmic Vision</a> programme. It seeks to address four main questions:</p>
<ul>
<li><p>How do planets come to form and life to emerge?</p></li>
<li><p>How does the Solar System work?</p></li>
<li><p>What are the fundamental laws of physics in the universe?</p></li>
<li><p>How did the present universe come into being and what is it made of?</p></li>
</ul>
<p>JUICE was chosen ahead of other proposed missions because it was designed to address the first and last of these questions.</p>
<p>The <a href="https://theconversation.com/how-the-hubble-space-telescope-opened-our-eyes-to-the-first-galaxies-of-the-universe-133877">Hubble Space Telescope</a> and NASA’s space probes <a href="https://theconversation.com/what-the-voyager-space-probes-can-teach-humanity-about-immortality-and-legacy-as-they-sail-through-space-for-trillions-of-years-177513">Voyager</a>, <a href="https://www.jpl.nasa.gov/missions/galileo">Galileo</a>, <a href="https://www.nasa.gov/mission_pages/juno/main/index.html">Juno</a> have already picked up some clues either by direct observation or deduction.</p>
<h2>“Ocean moons” containing more water than the Earth</h2>
<p>NASA’s Galileo was the first to discover <a href="https://history.nasa.gov/sp4231.pdf">water on the moons</a> in 1995. Data captured by the space probe revealed gigantic liquid oceans not only under the crusts of its three icy moons, Callisto, Europa and Ganymede, but also on its <a href="https://theconversation.com/dou-viennent-les-aurores-boreales-et-pourquoi-sont-elles-si-differentes-sur-jupiter-186776">volcanic</a> moon, Io.</p>
<p>In 2014, the Hubble Space Telescope discovered geysers in Europa. Their bases appeared to be caked with <a href="https://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/vie-Europe-Jupiter-2014/vie-Europe-satellite-Jupiter.pdf">salts</a>, including carbonates. It is therefore likely Europa could meet the <a href="https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/habitabilite-vie-systeme-solaire.xml">four criteria</a> for habitability:</p>
<ul>
<li><p>The famous quartet of <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/CHON">carbon, hydrogen, oxygen, nitrogen</a> (CHON), symbols of the main chemical elements that constitute living beings.</p></li>
<li><p>Liquid water that acts as a solvent.</p></li>
<li><p>Energy to enable the development of life.</p></li>
<li><p>A stable environment (orbits, rotation, average temperatures…)</p></li>
</ul>
<p>The Galilean moons further enjoy the gravitational energy of Jupiter, creating significant tidal effects and allowing the last two conditions above to be met.</p>
<h2>Why Ganymede is the main objective</h2>
<p>Ganymede is set to studied in much more depth by JUICE than Callisto and Europa. This is not only because it is the largest moon in the Solar System, but also an ocean moon with its own magnetic field. Similarly to the Earth’s magnetosphere, Ganymede’s has the potential to protect life by diverting the flow of cosmic rays and radiative particles from Jupiter’s <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ceinture_de_radiations">radiation belts</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Ganymede’s northern lights" src="https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=631&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=631&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=631&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Ganymede’s northern lights belts appear bathed in Jupiter’s magnetic field. When Jupiter’s magnetic field changes, the auroras sway – and this swaying motion indicates that a huge amount of salt water would be present under the crust of Ganymede, affecting its own magnetic field.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.nasa.gov/sites/default/files/thumbnails/image/15-33i2.png">NASA/ESA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>JUICE, a probe of the extreme</h2>
<p>JUICE’s itinerary to the Jovian system will not be following a straight line. Instead, the spacecraft will fly by four different planets and moons that will alter and speed its trajectory, enabling it to save fuel as well – a trick also known as a <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Gravity_assist">gravity assist manoeuvre</a>.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="timeline" src="https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=188&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=188&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=188&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=236&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=236&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=236&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">JUICE’s long journey to the Jovian system.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://esamultimedia.esa.int/docs/science/Juice-LaunchKit_FR.pdf">ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Along the way, JUICE will have to contend with the Solar System’s highest radiation levels. This means that its electronic modules have to be housed in lead-shielded cavities and <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Durcissement_(%C3%A9electronics)">components have to be “hardened”</a> to help them resist the harsh environment.</p>
<p>JUICE will also have to cope with extreme temperatures, ranging from +250°C as it flies by Venus to -230°C in the Jovian system. To maintain a stable internal temperature, the spacecraft has been coated with a <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Multi-layer_insulation">multilayer thermal insulation</a> made out of grey silicon aluminium alloy, earning the probe the nickname “silver beauty”.</p>
<h2>An energy problem</h2>
<p>Around Jupiter, which is five times further from the Sun than Earth, the satellite will receive 25 times less solar energy than it would around Earth. The spacecraft does not carry a <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9rateur_thermo%C3%A9lectrique_%C3%A0_radioisotope">radioactive battery</a> because Europe is not yet able to produce them industrially, unlike the <a href="https://nuke.fas.org/space/bennett0706.pdf">United States</a>, Russia and China.</p>
<p>To enable the equipment and instruments to function with 1000W (the power of a small hairdryer), the craft will rely on huge solar panels – their surface area totals 85m2 – that have been tested to withstand the radiation and temperature variations.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="photo of the JUICE panels" src="https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Test deployment of JUICE’s solar panels, whose two wings comprise five panels of 2.5 times 3.5 metres each, arranged in a cross pattern.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2022/06/Juice_solar_array_deployment_test2"> Airbus</a>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Built by 80 European companies under the direction of EADS Toulouse, the JUICE probe has a wingspan of 28 metres (the length of a basketball court), a 2.5-metre long communications antenna (needed because of Jupiter’s distance from the Earth). It weighs nearly 6 tonnes at liftoff (most of which is propellant that will be consumed in manoeuvring the probe) and carries ten instruments (in all, less than 280 kg).</p>
<h2>Ten scientific instruments on board</h2>
<p>Of these instruments, France – with assistance from Italy – chiefly engineered the <a href="https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/majis-un-spectro-imageur-pour-explorer-jupiter-et-ses-lunes">Moons and Jupiter Imaging Spectrometer</a> (MAJIS). It is the instrument that will allow the spacecraft to determine the physico-chemical compositions of the moons’ surfaces as it flies over them and thus detect the CHON associated with potential habitability.</p>
<p>MAJIS will also study their ice sheets and liquid water. This will enable us to identify landing sites for future <em>in situ</em> exploration, and evaluate the structure and dynamics of Jupiter’s atmosphere.</p>
<p>With an accuracy 10,000 times higher than the equivalent instrument on Galileo, the spatial resolution of MAJIS ranges between <a href="https://lejournal.cnrs.fr/articles/objectif-jupiter">100 metres and several kilometres</a> depending on the probe’s altitude at the time.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/zkKt9pyseQg?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">JUICE mission: Ask about the moons! (CNES).</span></figcaption>
</figure>
<p>Finally, it should be noted that JUICE’s plans may be revised based on the latest results from NASA’s Juno mission. Juno is still orbiting Jupiter and has been flying over its poles since 2016. Juno’s nominal mission has been extended to fly past each of Jupiter’s Galilean moons, starting with Ganymede in June 2021, and Europa in early 2023. These observations and subsequent data analysis will allow JUICE scientists to better target the observations they make – 12 years after Juno and 30 years after Galileo.</p>
<hr>
<p><em>The French laboratories involved in the development of JUICE are <a href="https://www.ias.u-psud.fr/fr">IAS</a>, <a href="https://astrophy.u-bordeaux.fr/">LAB</a>, <a href="https://www3.latmos.ipsl.fr/index.php/fr/">LATMOS</a>, <a href="https://ipag.osug.fr/">IPAG</a>, <a href="https://www.irap.omp.eu/">IRAP</a>, <a href="https://lerma.obspm.fr/">LERMA</a>, <a href="https://lesia.obspm.fr/">LESIA</a>, <a href="https://www.lpc2e.cnrs.fr/">LPC2E</a> and <a href="https://www.lpp.polytechnique.fr/">LPP</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/203204/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Carole Larigauderie is a member of WIA (Women In Aerospace) and a sponsor within "Elles bougent".</span></em></p>
One of Jupiter’s moons, Ganymede, could contain more water than the Earth.
Carole Larigauderie, Sous-directrice adjointe des Projets en Sciences de l’Univers et Cheffe de Projet des contributions françaises à JUICE, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/202214
2023-04-10T19:25:12Z
2023-04-10T19:25:12Z
La mission JUICE part explorer les lunes glacées de Jupiter
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/519076/original/file-20230403-26-o59pfz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=23%2C0%2C7964%2C4500&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Jupiter possède plus de 80 lunes - les plus grosses, découvertes par Galilée, vont faire l'objet d'études approfondies grâce aux instruments scientifiques de JUICE, mission de l'ESA.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2017/07/Exploring_Jupiter">ESA, NASA, JPL, ATG, DLR, University of Arizona, University of Leicester</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>Les conditions nécessaires à l’émergence de la vie existent-elles dans le système solaire, en dehors de la Terre ? Voici un des mystères que cherchera à percer la mission spatiale <a href="https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Juice_factsheet">JUICE</a> (pour <em>JUpiter ICy moons Explorer</em>), dont le lancement est prévu le 13 avril 2023 à 12h14 <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Temps_universel">TU</a> par <a href="https://centrespatialguyanais.cnes.fr/fr/centre-spatial-guyanais/lanceurs-et-installations/les-lanceurs/ariane-5">Ariane 5</a>, depuis Kourou.</p>
<p>Pour lancer cette mission vers une planète à plus de 600 millions de kilomètres, l’agence spatiale européenne, l’<a href="https://esamultimedia.esa.int/docs/corporate/This_is_ESA_FR_LR.pdf">ESA</a>, a réuni pas moins de treize pays européens, les Américains, Japonais et Israéliens. Autre défi déjà réussi : placer JUICE sur la rampe de lancement onze ans seulement après son adoption, et avec seulement neuf mois de retard malgré la crise sanitaire du Covid. La France a <a href="https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/cnrs-cnes-lespace-main-dans-la-main">participé au développement</a> de six des dix instruments scientifiques dernier cri de JUICE. La sonde devrait arriver dans le système jovien en 2031.</p>
<h2>Le système jovien, destination de rêve pour explorer les frontières de la science</h2>
<p>Jupiter est la planète des superlatifs : c’est la plus grosse planète du système solaire, et celle avec le plus de lunes : entre <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Satellites_naturels_de_Jupiter">82 et 95</a>, majoritairement découvertes ces deux dernières décennies. En effet, en 1610, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Galil%C3%A9e_(savant)">Galilée</a> découvrait au moyen de sa lunette astronomique les quatre premières lunes de Jupiter (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Io_(lune)">Io</a>, Europe, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ganym%C3%A8de_(lune)">Ganymède</a> et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Callisto_(lune)">Callisto</a>) et au tout début des années 2000, on n’en connaissait encore que… 13.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Les nuages tourbillonnants à la surface de Jupiter" src="https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=270&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=340&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=340&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519068/original/file-20230403-16-777o7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=340&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">L’atmosphère tumultueuse de Jupiter.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.nasa.gov/image-feature/jpl/churning-texture-in-jupiter-s-atmosphere">Données : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS. Traitement d’image : Kevin M. Gill</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>JUICE est la première mission de « classe L » du programme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_Cosmic_Vision">« Cosmic Vision »</a> de l’ESA (pour <em>large</em> en anglais), désignant un budget supérieur au milliard d’euros. Ce programme s’intéresse à quatre grandes questions :</p>
<ol>
<li><p>Quelles sont les conditions de formation d’une planète et d’émergence de la vie ?</p></li>
<li><p>Comment le Système solaire fonctionne-t-il ?</p></li>
<li><p>Quelles sont les lois fondamentales de la physique de l’univers ?</p></li>
<li><p>Comment est apparu l’univers actuel et de quoi est-il fait ?</p></li>
</ol>
<p>Si JUICE a été choisie avant d’autres missions, c’est parce qu’on sait déjà qu’elle va permettre d’adresser la première et la dernière de ces questions.</p>
<p>En effet, le télescope spatial <a href="https://theconversation.com/succes-scientifiques-et-images-epoustouflantes-lheritage-du-telescope-spatial-hubble-171524">Hubble</a> et les missions spatiales précédentes parties vers le système jovien (les sondes <a href="https://theconversation.com/entracte-cosmique-pour-la-sonde-voyager-2-139346">Voyager</a>, <a href="https://theconversation.com/panaches-deau-sur-une-lune-de-jupiter-speculations-sur-la-vie-extraterrestre-66138">Galileo</a>, <a href="https://theconversation.com/dou-viennent-les-aurores-boreales-et-pourquoi-sont-elles-si-differentes-sur-jupiter-186776">Juno</a> ont déjà découvert par observation directe ou par recoupement un certain nombre d’indices prometteurs.</p>
<h2>Des « lunes-océans » qui contiennent plus d’eau que la Terre</h2>
<p>La <a href="https://history.nasa.gov/sp4231.pdf">présence d’eau dans les lunes est une découverte majeure faite avec les données de Galileo</a> : cette sonde a atteint Jupiter en 1995 et a mis en évidence la présence d’océans liquides gigantesques sous les croûtes glacées de ses trois lunes glacées Callisto, Europe et Ganymède (Io, elle, est <a href="https://theconversation.com/dou-viennent-les-aurores-boreales-et-pourquoi-sont-elles-si-differentes-sur-jupiter-186776">volcanique</a>). On peut parler de « lunes-océans » !</p>
<p>En 2014, le télescope spatial Hubble a découvert des <a href="https://theconversation.com/les-mysterieux-geysers-deurope-lune-glacee-de-jupiter-127860">geysers sur Europe</a>. <a href="https://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/vie-Europe-Jupiter-2014/vie-Europe-satellite-Jupiter.pdf">Au pied de ces geysers, il y aurait des sels</a>, notamment des carbonates. De façon surprenante, ces geysers ont pu être identifiés rétrospectivement dans les données de Galileo – elles avaient été prises pour des anomalies à l’époque.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/panaches-deau-sur-une-lune-de-jupiter-speculations-sur-la-vie-extraterrestre-66138">Panaches d'eau sur une lune de Jupiter : spéculations sur la vie extraterrestre</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Ainsi, sur ces lunes, les <a href="https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/habitabilite-vie-systeme-solaire.xml">quatre conditions</a> pour l’habitabilité (c’est-à-dire la capacité à accueillir et développer la vie) pourraient y être réunies :</p>
<ol>
<li><p>Les fameux <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/CHNOPS">CHNOPS</a>, symboles des éléments chimiques principaux qui constituent les êtres vivants.</p></li>
<li><p>De l’eau liquide qui agit comme solvant.</p></li>
<li><p>De l’énergie pour permettre le développement de la vie.</p></li>
<li><p>Un environnement stable (orbites, rotation, températures moyennes…)</p></li>
</ol>
<p>Les lunes galiléennes disposent de l’énergie gravitationnelle de Jupiter qui a <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sonance_orbitale">figé leurs orbites en résonance autour d’elle</a>, créant des effets de marée importants et permettant de répondre aux conditions 3 et 4 ci-dessus.</p>
<h2>Pourquoi Ganymède est l’objectif principal de la mission JUICE</h2>
<p>La mission spatiale Galileo a également montré que Ganymède, en plus d’un champ magnétique induit qui laisse présumer un océan liquide salé gigantesque, possède sa propre magnétosphère à l’intérieur de la magnétosphère géante de Jupiter. Le champ magnétique de Ganymède détourne le flux des rayons cosmiques et des particules radiatives provenant des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ceinture_de_radiations">ceintures de radiation</a> de Jupiter et protège sa surface des particules radiatives tout comme le champ magnétique terrestre protège la surface et la vie terrestre.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="les aurores boréales de Ganymède" src="https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=503&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=631&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=631&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519078/original/file-20230403-22-1np1wb.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=631&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les ceintures d’aurores boréales sur Ganymède, qui baigne dans le champ magnétique de Jupiter. Lorsque le champ magnétique de Jupiter changent, les aurores se balancent – et ce mouvement de balancement indique qu’une immense quantité d’eau salée serait présente sous la croûte de Ganymède, ce qui affecterait son propre champ magnétique.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.nasa.gov/sites/default/files/thumbnails/image/15-33i2.png">NASA/ESA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ganymède est donc unique. Parce qu’elle est la plus grosse lune du système solaire, que c’est une lune-océan et qu’elle possède sa propre magnétosphère, elle sera étudiée beaucoup plus en profondeur par JUICE que Callisto et Europe.</p>
<h2>JUICE, sonde de l’extrême</h2>
<p><a href="https://esamultimedia.esa.int/docs/science/Juice-LaunchKit_FR.pdf">JUICE n’ira pas en ligne droite jusqu’au système jovien</a>. Pour parvenir à faire ce long trajet de pratiquement 8 ans, il faudra quatre <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Assistance_gravitationnelle">« assistances gravitationnelles »</a> successives. Ces assistances, similaires à l’élan donné à un caillou par une fronde, accéléreront la sonde et économiseront ses ergols.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="frise chronologique" src="https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=188&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=188&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=188&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=236&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=236&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519081/original/file-20230403-28-amat5c.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=236&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Le long voyage de JUICE vers le système jovien.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://esamultimedia.esa.int/docs/science/Juice-LaunchKit_FR.pdf">ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour la première fois, une de ces assistances gravitationnelles va mobiliser le couple Terre-Lune plutôt qu’un corps unique. Plus précisément, un survol de la Lune va être utilisé pour accroître l’efficacité de l’assistance gravitationnelle avec la Terre qui aura lieu juste après.</p>
<p>De plus, JUICE va évoluer dans l’environnement radiatif le plus intense du système solaire. Il a donc fallu mettre les modules électroniques à l’abri dans des cavités blindées de plomb et utiliser des composants <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Durcissement_( %C3 %A9lectronique)">durcis</a> ce qui permet de les rendre résistants aux dégradations qui auraient pu être causées par ce même environnement.</p>
<p>JUICE devra également faire face à des températures extrêmes, allant de +250 °C pendant le survol de Vénus, à -230 °C dans le système jovien. Une <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Multi-layer_insulation">isolation thermique multicouche</a> à base d’alliage d’aluminium de silicium a été étudiée et testée pour maintenir une température interne stable. Cette protection est grise – ce qui vaut à la sonde le surnom de « silver beauty ».</p>
<h2>Un problème d’énergie</h2>
<p>Autour de Jupiter, cinq fois plus éloignée du Soleil que la Terre, le satellite recevra 25 fois moins d’énergie solaire que ce qu’il recevrait autour de la Terre. L’Europe spatiale n’embarque pas de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9rateur_thermo%C3%A9lectrique_%C3%A0_radioisotope">pile radioactive</a> car elle n’est pas en mesure de les produire industriellement contrairement aux <a href="https://nuke.fas.org/space/bennett0706.pdf">USA</a>, à la Russie et à la Chine.</p>
<p>Afin de permettre aux équipements et instruments de fonctionner avec 1 000W (la puissance d’un petit sèche-cheveux), ce sont des panneaux solaires immenses de 85m<sup>2</sup>, qui ont été testés pour résister à aux radiations et aux grands écarts de température.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="photo des panneaux de JUICE" src="https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/519083/original/file-20230403-20-ocb3ob.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Teste de déploiement des panneaux solaires de JUICE, dont les deux ailes comprennent 5 panneaux de 2,5 fois 3,5 mètres chacun, disposés en croix.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2022/06/Juice_solar_array_deployment_test2"> Airbus</a>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La sonde JUICE, fabriquée par 80 entreprises européennes sous la direction d’ADS Toulouse, a une envergure de 28 mètres (la longueur d’un terrain de basket), possède une antenne de communication de deux mètres cinquante (car Jupiter est à une distance énorme de la Terre, plus de 600 millions de kilomètres), pèse presque 6 tonnes au décollage – la majorité de cette masse est composée d’ergols qui seront consommés pour effectuer les manœuvres de la sonde) et emmène dix instruments (moins de 280 kilogrammes).</p>
<h2>Dix instruments scientifiques à bord</h2>
<p>Parmi ces dix instruments, <a href="https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/majis-un-spectro-imageur-pour-explorer-jupiter-et-ses-lunes">MAJIS</a> (<em>Moons and Jupiter Imaging Spectrometer</em>) est le spectromètre-imageur infrarouge de la mission, à responsabilité scientifique française, sous maîtrise d’œuvre de l’<a href="https://www.ias.u-psud.fr/fr">Institut d’astrophysique spatiale</a>, avec une contribution importante de l’Italie.</p>
<p>C’est le seul instrument de la sonde qui peut déterminer les compositions physico-chimiques de la surface des lunes survolées et donc trouver ces fameux CHNOPS qui pourraient fournir des indices sur l’habitabilité.</p>
<p>MAJIS a également pour but de caractériser la banquise de glace et l’eau liquide afin de préciser l’hétérogénéité de la glace et la nature des échanges surface-glace-océan, comprendre la formation des structures géologiques afin d’identifier les sites d’atterrissage de futures missions d’exploration <em>in situ</em>, évaluer la structure et la dynamique de l’atmosphère de Jupiter…</p>
<p>D’une précision 10 000 fois supérieure à l’instrument équivalent sur Galileo, <a href="https://lejournal.cnrs.fr/articles/objectif-jupiter">MAJIS a également une résolution spatiale</a> intéressante – entre 100 mètres et quelques kilomètres en fonction de l’altitude de la sonde.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/zkKt9pyseQg?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">Mission JUICE : demandez-lui les lunes ! Source: CNES.</span></figcaption>
</figure>
<p>Enfin, il faut savoir que les plans précis de JUICE pourront être revus en fonction des derniers résultats de la mission Juno de la NASA. Celle-ci orbite encore actuellement autour de Jupiter, et survole notamment ses pôles depuis 2016. La mission nominale de Juno a été étendue afin de survoler chacune des lunes galiléennes de Jupiter, à commencer par Ganymède en juin 2021, et Europe en ce début d’année 2023. Ces observations et l’analyse de leurs données vont permettre aux scientifiques de JUICE de mieux cibler les observations qu’ils feront – 12 ans après Juno et trente ans après Galileo.</p>
<p>Vivement que JUICE nous apporte sa moisson de données. Rendez-vous en… 2032 !</p>
<hr>
<p><em>Les laboratoires français impliqués dans le développement de JUICE sont l’<a href="https://www.ias.u-psud.fr/fr">IAS</a>, le <a href="https://astrophy.u-bordeaux.fr/">LAB</a>, le <a href="https://www3.latmos.ipsl.fr/index.php/fr/">LATMOS</a>, l’<a href="https://ipag.osug.fr/">IPAG</a>, l’<a href="https://www.irap.omp.eu/">IRAP</a>, le <a href="https://lerma.obspm.fr/">LERMA</a>, le <a href="https://lesia.obspm.fr/">LESIA</a>, le <a href="https://www.lpc2e.cnrs.fr/">LPC2E</a> et le <a href="https://www.lpp.polytechnique.fr/">LPP</a>.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/202214/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Carole Larigauderie est membre de WIA (Women In Aerospace) et Marraine au sein de "Elles bougent". </span></em></p>
Ganymède, une des lunes de Jupiter, contiendrait plus d’eau que notre planète bleue.
Carole Larigauderie, Sous-directrice adjointe des Projets en Sciences de l’Univers et Cheffe de Projet des contributions françaises à JUICE, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/201487
2023-03-15T19:58:12Z
2023-03-15T19:58:12Z
Podcast : Comment cherche-t-on la vie dans l’espace ?
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/514429/original/file-20230309-305-eyhj09.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=11%2C11%2C3982%2C2233&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">La vie est-elle apparue par hasard seulement sur notre Terre, ou a-t-elle éclos également ailleurs dans l'Univers?</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Plato_exoplanet_mission_gets_green_light_for_next_phase">©ESA</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/512627/original/file-20230228-16-n5rwwk.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption"></span>
</figcaption>
</figure>
<p><em>Découvrez le nouveau podcast de The Conversation France : « L’échappée Sciences ». Deux fois par mois, un sujet original traité par une interview de scientifique et une chronique de l’un·e de nos journalistes.</em></p>
<hr>
<iframe src="https://playerbeta.octopus.saooti.com/miniplayer/large/163407?distributorId=c3cfbac6-2183-4068-a688-866933d3b5a6&color=40a372&theme=ffffff" width="100%" height="180px" scrolling="no" frameborder="0"></iframe>
<hr>
<p><iframe id="tc-infographic-819" class="tc-infographic" height="100" src="https://cdn.theconversation.com/infographics/819/ead8432336c6ce4f706df8b24a22c635bc3dd209/site/index.html" width="100%" style="border: none" frameborder="0"></iframe></p>
<p>Pour le second épisode de <a href="https://theconversation.com/podcast-intelligence-animale-quand-la-seiche-seche-le-poulpe-200782">« L’échappée Sciences »</a>, on s’intéresse à la recherche de vie dans le cosmos avec Christian Mustin, expert au Centre National d’Études Spatiales sur l’exobiologie, les exoplanètes et la protection planétaire. Christian Mustin nous emmène dans un grand voyage dans le système solaire et au-delà, vers des exoplanètes.</p>
<p>Comment savoir si un signal contient un indice de trace de vie ou de civilisation extraterrestre ? Quels sont les rôles des grands télescopes terrestres et spatiaux, des rovers martiens, et des futures missions spatiales dans cette quête tentaculaire ? Comment les humains et les intelligences artificielles se partagent-ils la quantité absolument astronomique de données en provenance de toute la galaxie ?</p>
<p>Grâce à sa vue d’ensemble des différentes missions du domaine et ses recherches sur les signes de vie à l’échelle microscopique, Christian Mustin vous offre un panorama cosmique de la recherche de la pluralité des mondes.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/comment-ecouter-les-podcasts-de-the-conversation-157070">Comment écouter les podcasts de The Conversation ?</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Pour notre chronique, on retrouve les humains et on explore comment corps et esprit s’adaptent à la vie dans l’espace, en suivant les articles de Guillemette Gauquelin-Koch (CNES) sur <a href="https://theconversation.com/comment-le-vivant-sadapte-dans-lespace-157741">comment le vivant s’adapte dans l’espace</a>, de Jérémy Rabineau (ULB) sur les <a href="https://theconversation.com/les-effets-sur-la-sante-des-futurs-voyages-interplanetaires-117147">effets sur la santé des futurs voyages interplanétaires</a> et de Cécile Martha et Laurent Grélo (AMU) sur la <a href="https://theconversation.com/risquer-sa-vie-pour-decrocher-la-lune-voyage-dans-la-psyche-des-astronautes-123206">psyché des astronautes</a>.</p>
<p>Bonne écoute !</p>
<hr>
<p><em>Crédits : Animation et conception, Elsa Couderc et Émilie Rauscher. Réalisation, Romain Pollet. Musique du générique : « Chill Trap » de Aries Beats.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/201487/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>
Y a-t-il une vie dans l’espace ? Vaste question à laquelle de nouvelles missions spatiales entendent répondre. Télescopes, robots… que voient-ils ? Comment les signaux repérés sont-ils analysés ?
Christian Mustin, Expert thématique en Exobiologie, Exoplanètes et Protection Planétaire, Centre national d’études spatiales (CNES)
Elsa Couderc, Cheffe de rubrique Science + Technologie, The Conversation France
Émilie Rauscher, Journaliste rubrique Santé The Conversation, The Conversation France
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/199777
2023-02-13T09:42:32Z
2023-02-13T09:42:32Z
Gempa di Turki dan Suriah: bagaimana satelit dapat membantu upaya penyelamatan
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/509707/original/file-20230213-16-kyl5rv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Anggota Pertahanan Sipil Suriah mengevakuasi korban gempa di Zardana, Provinsi Idlib, pada 6 Februari. </span> <span class="attribution"><span class="source">Abdulazis Ketaz/AFP</span></span></figcaption></figure><p>Dalam bencana seperti <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/06/le-sud-de-la-turquie-frappe-par-un-seisme-de-magnitudo-7-8_6160659_3210.html">gempa bumi magnitudo 7,8</a> dan <a href="https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/?currentFeatureId=us6000jlqa&extent=30.41078,25.37842&extent=42.90816,49.98779">gempa susulan magnitudo 7,5</a> yang melanda Suriah dan Turki pada 6 Februari 2023, kerja sama internasional dalam pencitraan satelit berperan penting dalam upaya penyelamatan dan pemulihan.</p>
<p>Data tersebut memungkinkan lembaga bantuan kemanusiaan untuk mengirimkan air dan makanan dengan lebih baik dengan memetakan kondisi jalan, jembatan, maupun bangunan. Data ini juga digunakan untuk mengidentifikasi populasi yang berkumpul di stadion atau ruang terbuka lainnya guna menyelamatkan diri dari potensi gempa susulan.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="satellite photo and location of multiple earthquakes that have struck Turkey and Syria" src="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Gempa bumi yang terjadi sejak Minggu siang, 5 Februari di wilayah tersebut. Warna biru, gempa magnitudo 7,8. Warna jingga, banyak gempa susulan: ukuran piringan menunjukkan besarnya.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/?currentFeatureId=us6000jllz&extent=23.68477,12.74414&extent=48.54571,61.96289&baseLayer=satellite">USGS</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Untuk segera mengalihkan pandangan satelit ke daerah yang terkena dampak, Otoritas Manajemen Bencana dan Darurat Turki (<a href="https://en.afad.gov.tr/">AFAD</a>) meminta aktivasi piagam internasional tentang <a href="https://disasterscharter.org/web/guest/home">“Ruang Angkasa dan Bencana Besar”</a> pada pukul 07.04 waktu setempat. Perserikatan Bangsa-Bangsa (PBB) melakukannya untuk Suriah pada pukul 11:29 waktu setempat.</p>
<p>Sementara itu, sebelas badan antariksa bersiap mengoperasikan satelit optik dan radar yang paling sesuai. Untuk Prancis, ada satelit optik <a href="https://spot.cnes.fr/fr">Spot</a>, <a href="https://pleiades.cnes.fr/en/PLEIADES/index.htm">Pléaides</a>, dan <a href="https://earth.esa.int/eogateway/missions/pleiades-neo">Pléiades Neo</a> (resolusi sedang, tinggi, dan sangat tinggi), yang akan memberikan gambar pertama saat melewati area tersebut. Satelit radar akan melengkapi informasi optik, karena mereka juga beroperasi pada malam hari dan melalui awan, dan dapat mencitrakan tanah longsor dan bahkan perubahan ketinggian yang sangat kecil.</p>
<p>Setiap tahun, jutaan orang di seluruh dunia terkena dampak bencana alam (siklon, angin puting beliung, topan, gempa bumi, tanah longsor, letusan gunung berapi, tsunami, banjir, kebakaran hutan, dll.) maupun buatan manusia (polusi minyak, ledakan industri , dan lainnya). Sayangnya, intensitas dan frekuensi bencana ini meningkat seiring dengan perubahan iklim, menimbulkan lebih banyak korban, rumah yang rusak, dan bentang alam yang hancur.</p>
<h2>Anatomi suatu bencana</h2>
<p>Piagam internasional tentang <a href="https://disasterscharter.org/web/guest/home">“Ruang Angkasa dan Bencana Besar”</a> mendefinisikan bencana sebagai peristiwa berskala besar, tiba-tiba, unik, dan tidak terkendali. Peristiwa ini mengakibatkan hilangnya nyawa atau kerusakan properti dan lingkungan, serta membutuhkan tindakan mendesak untuk memperoleh dan menyediakan data.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Longsor di Munnar, India. Akses ke daerah yang terkena bencana seringkali sulit.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/rakesh/1933161414/">Rakesh Pai/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Piagam tersebut dibuat oleh Pusat Penelitian Luar Angkasa Nasional dan Badan Antariksa Eropa pada 1999, segera Badan Antariksa Kanada bergabung. Hari ini, <a href="https://disasterscharter.org/web/guest/home">17 anggota badan antariksa</a> telah bergabung untuk menyediakan citra satelit gratis secepat mungkin di atas area bencana. </p>
<p>Sejak 2000, piagam tersebut telah diaktifkan 797 kali di lebih dari 154 negara. Inisiatif serupa juga datang dari Eropa (<a href="https://emergency.copernicus.eu/">Copernicus Emergency</a>) dan Asia (<a href="https://sentinel-asia.org/">Sentinel Asia</a>).</p>
<p>Hampir tiga perempat aktivasi piagam disebabkan oleh fenomena cuaca: badai, angin topan, dan terutama banjir, yang merupakan setengah dari aktivasi. Dalam situasi krisis yang terkadang tidak terduga ini, ketika tanah rusak atau banjir dan jalan tidak dapat dilalui, sumber daya berbasis lahan tidak selalu dapat menganalisis tingkat bencana dan mengatur bantuan kemanusiaan secara efektif. Dengan menangkap situasi dari luar angkasa dan dilengkapi resolusi sangat tinggi, satelit memberikan informasi penting dengan cepat.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Badai Harvey menyebabkan banjir di Texas pada 2018, menggusur 30.000 orang, dan membutuhkan penyelamatan 17.000 orang.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sentinelhub/46200452394/in/album-72157704784948961/">Sentinel Hub/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Dalam beberapa kasus, piagam tidak dapat diaktifkan. Hal ini bisa terjadi karena subjeknya berada di luar ruang lingkup piagam (perang dan konflik bersenjata) atau karena pencitraan luar angkasa terkadang kurang menarik (dalam kasus gelombang panas dan epidemi). Alasan lainnya karena fenomena yang berkembang perlahan dan dalam rentang waktu yang lama (kekeringan).</p>
<h2>Data satelit dalam menanggapi krisis di seluruh dunia</h2>
<p>Satelit diprogram untuk mengambil gambar dengan cepat di daerah terdampak bencana. Lebih dari 60 satelit, optik atau radar, dapat dimobilisasi pada waktu tertentu.</p>
<p>Bergantung pada jenis bencana, satelit yang berbeda akan dimobilisasi, berdasarkan rencana krisis yang telah ditetapkan sebelumnya – di antaranya: <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/TanDEM-X">TerraSAR-X/Tandem-X</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/QuickBird">QuickBird-2</a>, <a href="https://www.asc-csa.gc.ca/fra/satellites/radarsat/default.asp">Radarsat</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Programme_Landsat">Landsat-7/8</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/SPOT_(satellite)">SPOT</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pl%C3%A9iades_(satellite)">Pleiades</a>, dan <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Sentinel-2">Sentinel-2</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Kebakaran hutan Rusia di wilayah Irkutsk pada 2017, disebabkan oleh petir.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sentinelhub/46200453044/in/photostream/">Sentinel Hub/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Gambar optik mirip dengan foto yang dilihat dari luar angkasa. Sedangkan <a href="https://theconversation.com/sismo-citoyens-et-chercheurs-du-monde-entier-sallient-pour-comprendre-le-recent-seisme-dha-ti-166787">gambar radar</a> bisa lebih sulit ditafsirkan oleh non-ahli. Jadi, setelah bencana, informasi satelit perlu dikerjakan ulang agar lebih mudah dipahami. Misalnya, gambar diubah menjadi peta dampak atau perubahan untuk petugas penyelamat, peta peringatan banjir untuk publik, dan pemetaan area yang terbakar atau banjir dengan perkiraan kerusakan untuk pembuat keputusan.</p>
<p>Kerja kolaboratif antara pengguna lapangan dan operator satelit sangat penting. Kemajuan telah dicapai berkat inovasi teknologi pengamatan Bumi (terutama kinerja resolusi optik – dari 50 hingga 20 meter dan sekarang 30 sentimeter), perangkat lunak pemrosesan data 3D, dan pengembangan alat digital yang dapat menggabungkan satelit dan data di lokasi. Kebutuhan-kebutuhan lapangan juga berkontribusi pada evolusi proses intervensi piagam dalam hal waktu pengiriman dan kualitas produk yang dikirim.</p>
<h2>Rekonstruksi setelah bencana</h2>
<p>Manajemen darurat tentu saja penting, tapi sama pentingnya bagi semua negara yang terkena dampak untuk mempertimbangkan rekonstruksi dan masa depan. Memang, <a href="https://centredecrise.be/fr/que-font-les-autorites/le-cycle-du-risque">“siklus risiko”</a> berpendapat bahwa rekonstruksi, ketahanan, dan pencegahan risiko semuanya memainkan peran penting dalam kembali ke normalitas.</p>
<p>Meski tidak dapat diprediksi, bencana dapat dipersiapkan dengan lebih baik, terutama di negara-negara yang bencananya berulang. Misalnya, warga dapat memperoleh manfaat dari konstruksi tahan gempa, pembuatan tempat berkumpul yang aman, atau relokasi ke tempat tinggal ke lokasi yang aman. Mempelajari keterampilan bertahan hidup juga penting.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Banjir di Gan di Béarn Prancis pada 2018.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/pezon64/42709789225/">Bernard Pez/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Beberapa inisiatif, yang disebut <a href="https://www.recovery-observatory.org/drupal/en/node/811">“observatorium rekonstruksi”</a>, telah dilakukan setelah bencana besar – dua contohnya adalah Haiti pada 2021 dan Beirut, Libanon, setelah ledakan pelabuhan 2019. Tujuannya untuk mengoordinasikan citra satelit untuk memungkinkan penilaian kerusakan yang terperinci dan dinamis terhadap bangunan, jalan, pertanian, hutan, dan lainnya di daerah yang paling terkena dampak. Hal ini untuk memantau perencanaan rekonstruksi, untuk mengurangi risiko dan memantau perubahan selama tiga hingga empat tahun dalam periode yang direncanakan.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/199777/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emilie Bronner tidak bekerja, menjadi konsultan, memiliki saham, atau menerima dana dari perusahaan atau organisasi mana pun yang akan mengambil untung dari artikel ini, dan telah mengungkapkan bahwa ia tidak memiliki afiliasi selain yang telah disebut di atas.</span></em></p>
Segera setelah bencana terjadi, satelit diprogram untuk memperoleh gambar dengan cepat di daerah yang terkena dampak. Lebih dari 60 satelit, optik atau radar, dapat dimobilisasi pada waktu tertentu.
Emilie Bronner, Représentante CNES au Secrétariat Exécutif de la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/199357
2023-02-06T17:01:03Z
2023-02-06T17:01:03Z
Earthquake in Turkey and Syria: how satellites can help rescue efforts
<p>In disasters like the <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/06/le-sud-de-la-turquie-frappe-par-un-seisme-de-magnitude-7-8_6160659_3210.html">7.8 magnitude earthquake</a> and <a href="https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/?currentFeatureId=us6000jlqa&extent=30.41078,25.37842&extent=42.90816,49.98779">7.5-magnitude aftershock</a> that struck Syria and Turkey on February 6, 2023, international cooperation on satellite imaging plays a crucial role in the rescue and recovery efforts.</p>
<p>Such data enables humanitarian aid to better deliver water and food by mapping the condition of roads, bridges, buildings, and – most crucially – identifying populations trying to escape potential aftershocks by gathering in stadiums or other open spaces.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="satellite photo and location of multiple earthquakes that have struck Turkey and Syria" src="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Earthquakes that have occurred since Sunday afternoon, February 5, in the region. In blue, the 7.8 magnitude earthquake. In orange, the numerous aftershocks: the size of the disc indicates the magnitude.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/?currentFeatureId=us6000jllz&extent=23.68477,12.74414&extent=48.54571,61.96289&baseLayer=satellite">USGS</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>To quickly turn the eyes of satellites toward the affected areas, the Turkish Disaster and Emergency Management Authority (<a href="https://en.afad.gov.tr/">AFAD</a>) requested the activation of the international charter on <a href="https://disasterscharter.org/web/guest/home">“Space and Major Disasters”</a> at 7:04 a.m. local time. The United Nations did so for Syria at 11:29 local time.</p>
<p>In the meantime, 11 space agencies got ready to operate the most appropriate optical and radar satellites. For France, these are the optical satellites <a href="https://spot.cnes.fr/fr">Spot</a>, <a href="https://pleiades.cnes.fr/en/PLEIADES/index.htm">Pléaides</a> and <a href="https://earth.esa.int/eogateway/missions/pleiades-neo">Pléiades Neo</a> (medium, high and very high resolution), which will provide the first images as they pass over the area. Radar satellites will complement the optical information, as they also operate at night and through clouds, and can image landslides and even very small changes in altitude.</p>
<p>Every year, millions of people around the world are affected by disasters, whether natural (cyclone, tornado, typhoon, earthquake, landslide, volcanic eruption, tsunami, flood, forest fire, etc.) or man-made (oil pollution, industrial explosions, and more). Unfortunately, the intensity and frequency of these disasters are increasing with climate change, creating more and more victims, damaged homes, and devastated landscapes.</p>
<h2>Anatomy of a disaster</h2>
<p>The international charter on <a href="https://disasterscharter.org/web/guest/home">“Space and Major Disasters”</a> defines a disaster as a large-scale, sudden, unique and uncontrolled event, resulting in loss of life or damage to property and the environment, and requiring urgent action to acquire and provide data.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Landslide in Munnar, India. Access to affected areas is often difficult.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/rakesh/1933161414/">Rakesh Pai/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>The charter was created by the National Space Research Centre and the European Space Agency in 1999, soon joined by the Canadian Space Agency. Today, <a href="https://disasterscharter.org/web/guest/home">17 member space agencies</a> have joined forces to provide free satellite imagery as quickly as possible over the disaster area. Since 2000, the charter has been activated 797 times in more than 154 countries. It has since been complemented by similar initiatives from Europe (<a href="https://emergency.copernicus.eu/">Copernicus Emergency</a>) and Asia (<a href="https://sentinel-asia.org/">Sentinel Asia</a>).</p>
<p>Almost three quarters of the activations of the charter are due to weather phenomena: storms, hurricanes and especially floods, which alone account for half of the activations. In these sometimes unforeseen crisis situations, when the ground is damaged or flooded and roads are impassable, land-based resources are not always able to analyse the extent of the disaster and organise relief and humanitarian aid in the best possible way. By capturing the situation from space, with very high resolution, satellites provide crucial information quickly.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Hurricane Harvey caused flooding in Texas in 2018, displacing 30,000 people, and requiring the rescue of 17,000.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sentinelhub/46200452394/in/album-72157704784948961/">Sentinel Hub/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>In some cases, the charter cannot be activated. This can be because the subject matter is outside the scope of the charter (wars and armed conflicts) or because space imagery is sometimes of little interest (in the case of heat waves and epidemics), or because the phenomenon evolves slowly and over a long time span (droughts).</p>
<h2>Satellite data in response to crises around the world</h2>
<p>As soon as a disaster occurs, satellites are programmed to quickly acquire images over the affected areas. More than 60 satellites, optical or radar, can be mobilised at any given time.</p>
<p>Depending on the type of disaster, different satellites will be mobilised, based on pre-established crisis plans – among them: <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/TanDEM-X">TerraSAR-X/Tandem-X</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/QuickBird">QuickBird-2</a>, <a href="https://www.asc-csa.gc.ca/fra/satellites/radarsat/default.asp">Radarsat</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Programme_Landsat">Landsat-7/8</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/SPOT_(satellite)">SPOT</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pl%C3%A9iades_(satellite)">Pleiades</a>, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Sentinel-2">Sentinel-2</a> among others.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Russian forest fires in the Irkutsk region in 2017, caused by lightning.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sentinelhub/46200453044/in/photostream/">Sentinel Hub/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Optical images are similar to photos seen from space, but <a href="https://theconversation.com/sismo-citoyens-et-chercheurs-du-monde-entier-sallient-pour-comprendre-le-recent-seisme-dha-ti-166787">radar images</a> can be more difficult to interpret by non-experts. So following the disaster, satellite information is reworked to make it easier to understand. For example, the images are transformed into impact or change maps for rescue workers, flood alert maps for the public, and mapping of burnt or flooded areas with damage estimates for decision-makers.</p>
<p>Collaborative work between field users and satellite operators is essential. Progress has been made thanks to innovations in Earth observation technologies (notably the performance of optical resolutions – from 50 to 20 metres and now 30 centimetres) and 3D data processing software, but also thanks to the development of digital tools that can couple satellite and in situ data. The needs of the field have also contributed to the evolution of the charter’s intervention processes in terms of delivery time and quality of the products delivered.</p>
<h2>Reconstruction after disasters</h2>
<p>Emergency management is of course essential, but it is equally vital for all affected countries to consider reconstruction and the future. Indeed, the <a href="https://centredecrise.be/fr/que-font-les-autorites/le-cycle-du-risque">“risk cycle”</a> posits that reconstruction, resilience and risk prevention all play an important role in the return to normality. While disasters cannot be predicted, they can be better prepared for, especially in countries where they are recurrent. For example, residents could benefit from earthquake-resistant construction, the creation of safe gathering places or relocating to living areas to safe locations. Learning survival skills is also crucial.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Floods in Gan in Béarn in 2018.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/pezon64/42709789225/">Bernard Pez/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Several initiatives, called <a href="https://www.recovery-observatory.org/drupal/en/node/811">“reconstruction observatories”</a>, have been carried out after major disasters – two examples are Haiti in 2021 and in Beirut after the 2019 port explosion. The aim is to coordinate satellite images to enable a detailed and dynamic assessment of damage to buildings, roads, farms, forests and more in the most affected areas, to monitor reconstruction planning, to reduce risks and to monitor changes over a three- to four-year time horizon.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/199357/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emilie Bronner ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
Using space imagery can help guide relief efforts to critical areas during a natural disaster.
Emilie Bronner, Représentante CNES au Secrétariat Exécutif de la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/199343
2023-02-06T16:17:33Z
2023-02-06T16:17:33Z
Terremotos en Turquía y Siria: cómo los satélites pueden ayudar a los equipos de rescate a responder con rapidez
<p>Dos terremotos, el primero de una magnitud de 7,8 y el segundo de 7,5, <a href="https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/?currentFeatureId=us6000jlqa&extent=30.41078,25.37842&extent=42.90816,49.98779">han sacudido Siria y Turquía el lunes 6 de febrero</a>. Se trata de un gran desastre humano a ambos lados de la frontera. El número de víctimas aumenta cada hora.</p>
<p>Desde el espacio se puede obtener información crucial para orientar las labores de socorro y la ayuda humanitaria para suministrar agua y alimentos, información que es inaccesible desde tierra, especialmente en catástrofes. </p>
<p>Los datos de satélite permiten cartografiar el estado de las carreteras, los puentes, los edificios y también –y esto es crucial– identificar a las poblaciones que intentan escapar de los efectos de posibles réplicas reuniéndose en estadios u otros espacios abiertos.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="foto de satélite y localización de los múltiples terremotos que han sacudido Turquía y Siria" src="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=301&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/508350/original/file-20230206-31-phy2vy.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=378&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Terremotos ocurridos desde el domingo 5 de febrero por la tarde en la región. En azul, el terremoto de magnitud 7,8. En naranja, las numerosas réplicas: el tamaño del disco indica la magnitud.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/?currentFeatureId=us6000jllz&extent=23.68477,12.74414&extent=48.54571,61.96289&baseLayer=satellite">USGS</a></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Un esfuerzo internacional</h2>
<p>Con el fin de dirigir rápidamente la mirada de los satélites hacia las zonas afectadas, la Autoridad Turca de Gestión de Catástrofes y Emergencias (<a href="https://en.afad.gov.tr/">AFAD</a>) solicitó la activación de la <a href="https://www.esa.int/Space_in_Member_States/Spain/La_Carta_Internacional_Espacio_y_Grandes_Catastrofes_celebra_su_decimo_aniversario">Carta Internacional sobre el Espacio y las Grandes Catástrofes</a> a las 7:04 hora local. Las Naciones Unidas lo hicieron para Siria a través de <a href="https://www.unitar.org/">Unitar</a>, a las 11:29 hora local.</p>
<p>Mientras tanto, se programaron los satélites ópticos y de radar más adecuados de once agencias espaciales. En el caso de Francia, se trata de los satélites ópticos <a href="https://spot.cnes.fr/fr">Spot</a>, <a href="https://pleiades.cnes.fr/fr">Pléaides</a> y <a href="https://earth.esa.int/eogateway/missions/pleiades-neo">Pléiades Neo</a> (resolución media, alta y muy alta), que proporcionarán mañana las primeras imágenes a su paso por la zona. </p>
<p>Los satélites equipados con radares complementarán la información de los satélites ópticos, ya que también operan de noche y a través de las nubes, y pueden obtener imágenes de corrimientos de tierras e <a href="https://theconversation.com/seisme-en-mer-egee-que-savent-les-scientifiques-apres-quelques-jours-de-travail-149246">incluso de cambios muy pequeños de altitud</a>.</p>
<p>Cada año, millones de personas de todo el mundo se ven afectadas por catástrofes, ya sean naturales (ciclones, tornados, tifones, terremotos, corrimientos de tierras, erupciones volcánicas, tsunamis, inundaciones, incendios forestales, etc.) o provocadas por el hombre (vertidos de petróleo, explosiones industriales…). Desgraciadamente, la intensidad y frecuencia de estos fenómenos aumentan con el cambio climático, dejando a su paso cada vez más víctimas y destrozos.</p>
<h2>Anatomía de un desastre</h2>
<p>En el marco de la <a href="https://disasterscharter.org/es/web/guest/home">Carta Internacional sobre el Espacio y las Grandes Catástrofes</a>, una catástrofe se define como un acontecimiento a gran escala, repentino, único e incontrolado, que provoca la pérdida de vidas humanas o daños materiales y medioambientales, y que requiere medidas urgentes para adquirir y proporcionar datos.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466030/original/file-20220530-20-a1wa4d.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Desprendimiento de tierra en Munnar, India. El acceso a las zonas afectadas suele ser difícil.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/rakesh/1933161414/">Rakesh Pai / Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La Carta fue creada por el Centro Nacional Francés de Estudios Espaciales (CNES) y la Agencia Espacial Europea en 1999, a los que pronto se unió la Agencia Espacial Canadiense. Hoy, <a href="https://disasterscharter.org/fr/web/guest/home">17 agencias espaciales</a> unen sus fuerzas para proporcionar imágenes por satélite gratuitas lo antes posible sobre zonas afectadas por catástrofes. Desde el año 2000, la Carta se ha activado 797 veces en más de 154 países. Desde entonces se ha complementado con iniciativas similares como <a href="https://emergency.copernicus.eu/">Copernicus Emergency</a> y <a href="https://sentinel-asia.org/">Sentinel Asia</a>.</p>
<p>Casi tres cuartas partes de las activaciones de la Carta se deben a fenómenos hidrometeorológicos: tormentas, huracanes y, sobre todo, inundaciones, que representan por sí solas la mitad de las activaciones. En estas situaciones de crisis imprevistas, cuando el terreno está dañado o inundado y las carreteras son intransitables, los recursos terrestres no siempre son capaces de analizar el alcance de la catástrofe y organizar los servicios de socorro y la ayuda humanitaria de la mejor manera posible. Al captar la situación desde el espacio a muy alta resolución, los satélites proporcionan rápidamente información crucial.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466035/original/file-20220530-20-mecx69.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">El huracán Harvey causó inundaciones en Texas en 2018, desplazando a 30 000 personas y requiriendo el rescate de 17 000.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sentinelhub/46200452394/in/album-72157704784948961/">Sentinel Hub / Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>En algunos casos, la Carta no puede activarse. Ya sea porque el suceso queda fuera del ámbito de su aplicación (guerras y conflictos armados), porque las imágenes espaciales tienen a veces poco interés (olas de calor, epidemias) o porque los fenómenos evolucionan lentamente (sequías), lo que es incompatible con la noción de urgencia que constituye el núcleo de su misión.</p>
<h2>Datos de satélite antes crisis en todo el mundo</h2>
<p>En cuanto se produce una catástrofe, los satélites se programan para captar imágenes de las zonas afectadas en muy poco tiempo. Más de sesenta satélites, ópticos o de radar, pueden movilizarse en cualquier momento.</p>
<p>Dependiendo del tipo de catástrofe, se activan diferentes satélites, basándose en escenarios de crisis preestablecidos. Entre ellos: <a href="https://es.wikipedia.org/wiki/Sistema_TanDEM-X_y_TerraSAR-X">TerraSAR-X/Tandem-X</a>, <a href="https://es.wikipedia.org/wiki/QuickBird">QuickBird-2</a>, <a href="https://www.asc-csa.gc.ca/fra/satellites/radarsat/default.asp">Radarsat</a>, <a href="https://es.wikipedia.org/wiki/Landsat">Landsat-7/8</a>, <a href="https://es.wikipedia.org/wiki/SPOT">SPOT</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pl%C3%A9iades_(sat%C3%A9lite)">Pleiades</a> y <a href="https://es.wikipedia.org/wiki/Sentinel-2">Sentinel-2</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=289&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466033/original/file-20220530-16-b4snga.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=363&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Incendios forestales en la región rusa de Irkutsk en 2017 causados por rayos.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sentinelhub/46200453044/in/photostream/">Sentinel Hub / Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Las imágenes ópticas son similares a las fotos vistas desde el espacio, pero <a href="https://theconversation.com/sismo-citoyens-et-chercheurs-du-monde-entier-sallient-pour-comprendre-le-recent-seisme-dha-ti-166787">las imágenes de radar</a>, por ejemplo, son más difíciles de interpretar para los no iniciados. Por eso, tras la catástrofe, la información por satélite se procesa para hacerla inteligible y añadirle valor. Por ejemplo, se transforma en mapas de impacto o cambios para el personal de rescate, mapas de alerta de inundaciones para la población y cartografía de zonas quemadas o inundadas con estimación de daños para los responsables de la toma de decisiones.</p>
<p>La colaboración entre los usuarios sobre el terreno y los operadores de satélites es esencial. Los avances se han logrado gracias a las innovaciones en las tecnologías de observación de la Tierra –sobre todo el rendimiento de las resoluciones ópticas: de 50 a 20 metros y ahora a 30 centímetros– y los programas informáticos de tratamiento de datos en 3D, pero también gracias al desarrollo de herramientas digitales que permiten acoplar los datos obtenidos por satélite y los obtenidos <em>in situ</em>. </p>
<p>Además, las necesidades sobre el terreno han contribuido a la evolución de los procesos de intervención de la Carta en cuanto a plazos de entrega y calidad de los resultados.</p>
<h2>Reconstrucción tras las catástrofes</h2>
<p>Por supuesto, la gestión de emergencias es esencial, pero es importante que todos los países afectados tengan en cuenta la reconstrucción y el futuro. En efecto, en el <a href="https://centredecrise.be/fr/que-font-les-autorites/le-cycle-du-risque">“ciclo del riesgo”</a>, tras la catástrofe y la emergencia humanitaria, la vuelta a la normalidad dará inicio al tiempo de la reconstrucción, la resiliencia, la prevención y la alerta. </p>
<p>Las catástrofes no pueden predecirse, pero sí podemos prepararnos mejor para ellas, sobre todo en los países donde las desgracias son recurrentes. Algunas estrategias para ello son las construcciones antisísmicas, la reubicación de zonas habitadas en lugares seguros, la concienciación sobre técnicas de supervivencia y la creación de lugares de reunión seguros, entre otras.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466034/original/file-20220530-14-np1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Inundaciones en Gan en Bearne (Francia) en 2018.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/pezon64/42709789225/">Bernard Pez / Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Diversas iniciativas, denominadas <a href="https://www.recovery-observatory.org/drupal/en/node/811">observatorios de reconstrucción</a>, se han llevado a cabo tras grandes catástrofes, por ejemplo en Haití en 2021, o tras la explosión de Beirut en 2019. El objetivo es planificar capturas coordinadas de imágenes de satélite que permitan una evaluación detallada y dinámica de los daños en las zonas más afectadas (edificios, carreteras, agricultura, bosques, etc.), supervisar la planificación de la reconstrucción, reducir los riesgos y controlar los cambios en un horizonte temporal de 3-4 años.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/199343/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Emilie Bronner ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
El uso de imágenes espaciales puede ayudar a coordinar las labores de socorro y la ayuda humanitaria en las zonas críticas durante una catástrofe natural.
Emilie Bronner, Représentante CNES au Secrétariat Exécutif de la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/196592
2022-12-14T18:43:21Z
2022-12-14T18:43:21Z
SWOT, le satellite qui va révolutionner l’étude de l’eau sur Terre
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/501068/original/file-20221214-8962-21pej1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=13%2C2%2C1500%2C929&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Vue d'artiste du satellite SWOT.</span> <span class="attribution"><span class="source">CNES</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span></figcaption></figure><p>Vendredi 16 décembre, à 12h46 heure française, le <a href="https://swot.cnes.fr/fr">satellite SWOT</a> (Surface Water Ocean Topography) s’élancera vers l’espace à bord d’une fusée SpaceX depuis la base américaine de Vandenberg.</p>
<p>Ce satellite franco-américain, fruit de 30 ans de coopération entre nos deux pays, est la première mission spatiale qui recensera les stocks d’eau douce à l’échelle mondiale. Elle permettra également de mieux comprendre les dynamiques océaniques. Ses données seront essentielles pour nous permettre de mieux nous adapter et de mieux comprendre le changement climatique et ses conséquences sur notre planète.</p>
<p><strong>Suivez en direct le lancement du satellite SWOT</strong></p>
<iframe width="100%" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/p5mldI3h5LU" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen=""></iframe>
<h2>Comprendre l’évolution des ressources en eau en haute définition</h2>
<p>Le satellite SWOT étudiera pour la première fois la quasi-totalité de l’eau à la surface de la Terre. <a href="https://www.un.org/fr/chronicle/article/le-changement-climatique-une-menace-pour-locean">L’eau contenue dans les océans</a>, joue un rôle essentiel dans l’absorption et le stockage d’une grande partie de l’excès de chaleur et de carbone piégé dans l’atmosphère terrestre par les émissions de gaz à effet de serre, et elle influence au quotidien la météo et notre climat.</p>
<p>Demain, SWOT aidera les scientifiques du monde entier à suivre le bilan hydrique de la Terre : où se trouve l’eau aujourd’hui, d’où elle vient et où elle se trouvera demain.</p>
<p>Il s’agit d’une ouverture scientifique essentielle pour comprendre comment les ressources en eau évoluent, quels impacts ces changements auront sur les environnements locaux et comment l’océan réagit au changement climatique et l’influence.</p>
<p>SWOT verra l’eau de la Terre avec une définition améliorée d’un facteur 10 par rapport aux précédentes missions altimétriques. L’instrument principal <a href="https://swot.cnes.fr/fr/karin">KaRIn</a> observera de manière globale les masses d’eau douce de la planète et l’océan avec une résolution inédite. Il sera en mesure de recueillir des données sur des phénomènes océaniques (tourbillons, filaments…) de quelques dizaines de kilomètres, ce qui permettra aux chercheurs d’affiner les modèles de circulation océanique.</p>
<p>Les océanographes pensent que les phénomènes océaniques de petite échelle, comme les fronts et les tourbillons, absorbent une grande partie de la chaleur produite par l’humanité, ainsi que les excès de dioxyde de carbone et de méthane.</p>
<h2>Une vue haute définition des lacs et des rivières</h2>
<p>En offrant une vue haute définition des masses d’eau douce, SWOT contribuera également à dresser un tableau beaucoup plus complet du bilan de l’eau douce terrestre. De nombreux grands fleuves – parfois mal instrumentés in situ pour des raisons économiques ou géopolitiques – restent un mystère pour les chercheurs…</p>
<p>SWOT observera la longueur totale de presque toutes les rivières de plus de 100 mètres de large. De même, alors que les technologies terrestres et satellitaires ne fournissent actuellement des données que sur quelques milliers des plus grands lacs du monde, SWOT portera ce nombre à plusieurs millions.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=425&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/501007/original/file-20221214-3885-wci313.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=533&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Infographie sur la mission SWOT.</span>
<span class="attribution"><span class="source">CNES</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Changement climatique, inondations, sécheresse</h2>
<p>Le satellite abordera certaines des questions les plus pressantes de notre époque en matière de changement climatique. Dans ce cadre, SWOT fournira des informations cruciales sur les échanges thermiques entre l’océan et l’atmosphère, ce qui permettra aux chercheurs de tester et d’améliorer les prévisions climatiques futures. En outre, le satellite fournira des données sur la circulation côtière, données qui pourront ensuite être utilisées pour améliorer les modèles informatiques de projection de l’élévation du niveau de la mer et de prévision des inondations.</p>
<p>Les données SWOT seront utilisées pour mieux gérer notre vie quotidienne. Le changement climatique perturbe le cycle de l’eau sur Terre, ce qui entraîne une plus grande volatilité des précipitations, notamment des pluies torrentielles et des sécheresses extrêmes. Les données SWOT seront utilisées pour anticiper les effets de la sécheresse et améliorer les prévisions d’inondations, fournissant ainsi des informations essentielles aux agences de gestion de l’eau, à la prévention des catastrophes, aux universités, aux ingénieurs civils et à tous ceux qui doivent gérer la ressource en eau au quotidien.</p>
<h2>Un programme de large diffusion des données satellite</h2>
<p>Grâce à sa technologie innovante, mettant en œuvre un <a href="https://www.aviso.altimetry.fr/fr/missions/missions-futures/swot/instruments/karin-altimetre-large-fauchee-en-bande-ka.html">« radar interférométrique à large fauchée »</a>, SWOT sera en capacité de générer des données inédites s’adressant à une multitude de communautés impliquées dans le suivi de l’eau sur terre, ouvrant ainsi la voie aux futures missions d’observation des eaux de la planète.</p>
<p>Un programme préparatoire à l’utilisation des données a été mis en place dès le début du programme pour sensibiliser tous les futurs acteurs du domaine à l’utilisation de cette donnée innovante. Les mesures de SWOT, ainsi que les outils destinés à aider les chercheurs à analyser ces informations, seront gratuits et accessibles. Cela favorisera le déploiement de la donnée vers les équipes scientifiques du monde entier et encouragera les activités de recherche et d’applications vers un large éventail d’utilisateurs, y compris ceux qui n’avaient pas accès à la donnée spatiale ou in situ.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/501009/original/file-20221214-1149-si7n43.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le satellite SWOT sera opéré depuis la France, au Centre Spatial de Toulouse.</span>
<span class="attribution"><span class="source">CNES</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Cette mission a été rendue possible grâce à une collaboration de plusieurs décennies entre la NASA et le Centre national d’études spatiales (CNES), qui a débuté dans les années 1980 pour surveiller les océans de la Terre. Ce partenariat a été le premier à utiliser un instrument spatial appelé altimètre pour étudier le niveau de la mer avec le lancement du satellite TOPEX/Poseidon en 1992.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/196592/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Thierry Lafon ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
L’eau est une des ressources les plus importantes de notre planète, mieux connaître son cycle et ses réserves est indispensable pour la gérer au mieux.
Thierry Lafon, Chef de Projet SWOT, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/195142
2022-11-23T16:41:55Z
2022-11-23T16:41:55Z
Comment devient-on astronaute ?
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/497045/original/file-20221123-14-9e4wve.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=24%2C43%2C3216%2C3440&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Sophie Adenot, lieutenant-colonel de l’armée de l’Air et de l'Espace, devient la deuxième femme française astronaute.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_Adenot#/media/Fichier:Portrait_de_Sophie_Adenot.jpg">Armée de l’Air et de l'Espace</a></span></figcaption></figure><p>L’Agence spatiale européenne vient d’annoncer les <a href="https://www.esa.int/Newsroom/Press_Releases/ESA_presents_new_generation_of_ESA_astronauts">noms des cinq nouveaux astronautes</a> sélectionnés pour faire partie du corps des astronautes de carrière.</p>
<p>Côté français, il s’agit de Sophie Adenot, première femme française pilote d’essai d’hélicoptères, aujourd’hui lieutenant-colonel de l’Armée de l’air et de l’espace. Il s’agit de la deuxième femme française astronaute, 20 ans après <a href="https://theconversation.com/25-ans-apres-son-premier-vol-dans-lespace-conversation-avec-claudie-haignere-165985">Claudie Haigneré</a>.</p>
<p>On compte également la Britannique Rosemary Coogan (doctorante au sein de l’agence spatiale française, le CNES), l’espagnol Pablo Álvarez Fernández, le Belge Raphaël Liégeois, et le Suisse Marco Sieber. John McFall, du Royaume-Uni, devient le premier « parastronaute ».</p>
<p>Onze réservistes ont également été sélectionnés et présentés au grand public, parmi lesquels le français Arnaud Prost.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/497047/original/file-20221123-2455-tarw8y.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">John McFall.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Cette nouvelle promotion rejoint ainsi les sept astronautes européens déjà en activité, parmi lesquels deux Italiens, deux Allemands, un Anglais, un Danois et bien sûr un Français, notre bien connu Thomas Pesquet.</p>
<p>Ils seront amenés à rejoindre la station spatiale internationale et y mener des expériences scientifiques : la situation d’apesanteur à bord de l’ISS permet en effet de pouvoir mener des expériences impossibles à réaliser sur Terre dans des domaines variés tels que la médecine, la biologie, la physique, les neurosciences ou encore la botanique.</p>
<p>Une destination plus lointaine attend également certains éléments de la nouvelle promotion… la Lune ! En effet, d’ici la fin de la décennie, des astronautes européens seront amenés à participer à trois vols à bord de la station orbitale « Gateway », qui sera en orbite autour de la Lune.</p>
<p>[<em>Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>À plus long terme, d’autres vols vers la surface de la Lune sont envisagés et les prochaines personnes à marcher sur la Lune pourraient être européennes.</p>
<h2>Comment cette nouvelle promotion d’astronautes a-t-elle été recrutée ?</h2>
<p>Des campagnes de recrutement d’astronautes en Europe, il n’y en a pas souvent. La dernière datait de 2009 : à l’époque plus de 8 000 candidats avaient postulé dans toute l’Europe, pour seulement six places en bout de course… Cette fois-ci, ce sont plus de 22 000 candidatures qui ont été envoyées en 2021, dont plus de 7 000 Françaises (5 400 d’hommes et 1 600 de femmes), la nation de loin la plus représentée parmi les postulants.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/19hkeF1Ssa4?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">La série Datastronautes, sur la sélection et les missions des astronautes (CNES).</span></figcaption>
</figure>
<p>La <a href="https://www.esa.int/About_Us/Careers_at_ESA/ESA_Astronaut_Selection/Final_figures_show_astronaut_applicants_from_all_ESA_Member_States">sélection de ces nouveaux astronautes</a> dure plus d’un an. Elle commence avec un certain nombre de critères d’âge, de formation et d’expérience : il fallait avoir entre 27 et 50 ans, être diplômé au minimum d’un master dans un domaine scientifique, avoir au moins trois années d’expérience professionnelle et parler un anglais courant – indispensable pour apprendre le métier dans un contexte international.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=815&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=815&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=815&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1024&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1024&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/497048/original/file-20221123-26-vmx0lj.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1024&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Rosemay Coogan.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Si avoir un diplôme d’ingénieur ou un master de sciences (sciences naturelles, aéronautique, mathématiques, informatique…) ou être médecin, chercheur ou pilote, est indispensable pour postuler, devenir astronaute, c’est aussi être un véritable couteau suisse : plongée, aviation, parachutisme, musique, langues et expériences étrangères ; plus que des compétences techniques et scientifiques, les candidats doivent présenter des compétences opérationnelles.</p>
<p>Ce qu’on appelle les « soft skills » sont tout aussi importants. Il faut être capable de garder son calme sous la pression, rester motivé face à des horaires de travail irréguliers et des déplacements fréquents, s’adapter à son environnement, être un bon coéquipier par exemple.</p>
<h2>On ne naît pas astronaute, on le devient</h2>
<p>L’objectif de la sélection n’est pas de chercher des superhéroïnes et des superhéros, mais de mettre en avant des personnes qui ont le potentiel pour le devenir.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/497049/original/file-20221123-12-za3scv.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Pablo Álvarez Fernández.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>À l’issue d’une première phase d’étude des dossiers, qui permet d’écrémer 90 % des candidatures, les candidats sélectionnés doivent passer des tests psychotechniques et psychologiques, individuels ou en équipe, en tous genres : logique, orientation dans l’espace, capacité au multitâche, tests de mémoire, calcul mental. En tout, il y a une vingtaine d’épreuves intenses dont le but n’est pas d’observer si vous êtes ultra-performant pendant une minute, mais de tester votre motivation et d’analyser sur la durée si votre performance s’écroule ou résiste.</p>
<p>Après ces épreuves, il ne reste que quelques centaines de candidats. Pour eux, le marathon ne fait que commencer. Ils subissent des tests collectifs pour mieux comprendre les personnalités de chacun dans des contextes variés. Ici, l’objectif n’est évidemment pas de sélectionner les plus gros egos mais ceux qui s’intégreront au mieux dans une équipe, prendront les meilleures décisions sous pression, seront résilients, patients, persévérants, calmes, organisés et d’une bonne tolérance au confinement et aux espaces réduits.</p>
<p>Pour la petite centaine de candidats restants vient enfin la dernière phase avant la sélection finale : des tests médicaux très poussés pendant une semaine – cardiologue, neurologue, IRM, ophtalmologue et ORL notamment.</p>
<h2>Qu’est-ce qui attend cette nouvelle promotion ?</h2>
<p>Pour ces nouveaux astronautes, l’aventure ne fait que commencer car ils doivent maintenant être formés. Ils seront amenés à réaliser chacun au moins deux vols d’une durée de six mois à bord de la Station spatiale internationale.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=898&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=898&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=898&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1129&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1129&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/497050/original/file-20221123-18-xev4sy.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1129&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Marco Sieber.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>À bord de la station, pas de médecin ni de plombier. Les astronautes doivent être capables de tout faire et doivent donc tout apprendre sur le fonctionnement de la station pour être capables de la réparer.</p>
<p>La formation commence donc par dix-huit mois de formation théorique, avec au menu une remise à niveau dans de nombreux domaines : mécanique spatiale, propulsion, biologie, systèmes spatiaux, informatique, calcul de trajectoires, mais aussi médecine. L’entraînement se fera principalement au <a href="https://www.esa.int/Science_Exploration/Human_and_Robotic_Exploration/Astronauts/The_European_Astronaut_Centre">centre européen de formation des astronautes</a> à Cologne, en Allemagne, mais les apprentis-astronautes seront amenés à voyager dans chaque pays contributeur de l’ISS, notamment aux États-Unis, en Russie, au Japon ou au Canada.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/parastronautes-lagence-spatiale-europeenne-un-exemple-pour-tous-157342">« Parastronautes » : l’agence spatiale européenne, un exemple pour tous ?</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>L’apprentissage théorique sera doublé de nombreuses heures dans des simulateurs grandeur nature afin de se préparer à toutes les situations : les futurs astronautes s’entraînent par exemple dans des <a href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2015/02/Columbus_laboratory_training_module_at_EAC">maquettes des modules</a> de la Station Spatiale Internationale. Ces modules leur permettent de voir les choses telles qu’elles sont dans la station et donc de pouvoir s’entraîner d’une part aux scénarios d’urgence (extinction incendie ou dépressurisation), et d’autre part (et surtout) à leur utilisation (PC systèmes, stockage, entre autres).</p>
<p>Quant à l’entraînement sur les véhicules spatiaux, les nouveaux astronautes vont s’entraîner soit à Moscou sur les <em>Soyouz</em>, soit chez SpaceX pour les <em>Crew Dragon</em>. Ils peuvent également s’entraîner dans d’immenses piscines qui reproduisent en partie les conditions des sorties extravéhiculaires dites « EVA », lorsqu’il faut sortir en dehors de la station spatiale internationale pour effectuer des réparations par exemple. Ces exercices en piscine se déroulent soit à Cologne, soit au <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Neutral_Buoyancy_Laboratory">Johnson Space Center</a>.</p>
<p>Mais l’essentiel de leur entraînement reste quand même… en salle de classe.</p>
<h2>L’affectation à une mission</h2>
<p>Ensuite, lorsque les astronautes auront été affectés à une mission – l’affectation à une mission peut parfois prendre des années, il leur faudra encore 18 mois pour s’y préparer spécifiquement.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=901&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/497051/original/file-20221123-16-9bhh8x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1132&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Raphaël Liégeois.</span>
<span class="attribution"><span class="source">ESA</span>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>En effet, chaque mission comprend de nombreuses expériences scientifiques qui seront menées à bord. Les astronautes doivent connaître les manipulations et protocoles qu’ils devront mettre en œuvre une fois là-haut sur le bout des doigts.</p>
<p>Par exemple, lors de la mission Alpha, Thomas Pesquet a mené une centaine d’expériences, dont plusieurs conçues et pilotées depuis la France par le <a href="https://cadmos.cnes.fr/fr">CADMOS</a> (Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales) – notamment sur le <a href="https://missionalpha.cnes.fr/fr/mission-alpha/les-experiences-made-france/science">sommeil des astronautes</a> et des expériences de <a href="https://missionalpha.cnes.fr/fr/mission-alpha/les-experiences-made-france/science">« télérobotique »</a> pour les tâches de guidage et de capture.</p>
<p>Il avait également testé une <a href="https://missionalpha.cnes.fr/fr/mission-alpha/les-experiences-made-france/technologie">pince acoustique pour manipuler les objets à distance</a>, ainsi que des emballages réutilisables – le recyclage étant un enjeu clé dans l’optique de vols longue durée. Côté biologie, Thomas Pesquet a aussi mené une expérience sur le blob, en même temps que 300 000 élèves à la surface de la Terre.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/votre-cerveau-sur-mars-voici-ce-que-les-astronautes-en-mission-vont-nous-apprendre-130943">Votre cerveau sur Mars : voici ce que les astronautes en mission vont nous apprendre</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<img src="https://counter.theconversation.com/content/195142/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>
Cinq nouveaux astronautes « de carrière », un « parastronaute », des réservistes. Que faut-il pour être astronaute ?
Guillemette Gauquelin-Koch, Responsable des Sciences de la Vie au CNES, Centre national d’études spatiales (CNES)
Rémi Canton, Chef de Projet Vols Habités (CADMOS) , Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/194103
2022-11-17T07:16:45Z
2022-11-17T07:16:45Z
UFOs are no laughing matter for us: behind the scenes of France’s real life ‘Ovni’ hunters
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/495316/original/file-20221115-13-n2wr95.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C663%2C5455%2C2940&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Launch of SpaceX's Falcon 9 rocket which resulted in reports being submitted GEIPAN.</span> <span class="attribution"><span class="source">John D Sirlin/Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>In France, the <a href="https://www.geipan.fr/en">Study and Information Group on Unidentified Aerospace Phenomena</a> (GEIPAN), has been investigating unidentified aerial phenomena (UAPs) – more commonly known as UFOs – for the past 45 years. Attached to the <a href="https://cnes.fr/en/web/CNES-en/460-about-cnes.php">National Centre for Space Studies</a> (CNES), GEIPAN has been invited by NASA to present its activities and working methods before a newly established <a href="https://www.nasa.gov/feature/nasa-announces-unidentified-aerial-phenomena-study-team-members">independent team</a> that will study data and set up methods to analyse unusual phenomena observed in the sky.</p>
<p>Set up in 1977, GEIPAN is a team of four experts tasked with gathering witness accounts, conducting surveys, publishing studies, managing computer systems and overseeing the organisation’s operations. A technical department at CNES, it relies on outside personnel, expertise and talent, liaising with numerous investigators, experts and institutions, including France’s Air Force, National Gendarmerie and Police Force, the Directorate General for Civil Aviation, the <a href="https://www.cnrs.fr/en/cnrs">National Centre for Scientific Research</a> (CNRS) and the weather service Météo-France.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=518&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=518&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=518&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=651&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=651&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=651&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Scene from the Canal+ series <em>Ovni(s)</em> depicting a replica SimOvni device.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Canal+</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>The existence of a “UFO Force” in France has entered the country’s popular imagination in recent years, with the Canal+ comedy drama series <a href="https://www.canalplus.com/series/ovni-s/h/15351287_50001"><em>Ovni(s)</em></a> – the French term for UFOs. In its quest for realism, the series depicts equipment used for GEIPAN investigations, including the “SimOvni”, which we use to create simulations of the phenomena described in eyewitness accounts.</p>
<h2>What exactly is a UAP?</h2>
<p>Unidentified aerial phenomena are unusual events observed by eyewitnesses that are seemingly inexplicable. They most often take the form of a bright light.</p>
<p>Simple explanations can be found for over 60% of UAPs – they are usually paper lanterns, party balloons, hot air balloons, aircraft, satellites, meteorites, stars, planets and so forth. While these occurrences may seem straightforward or banal, it is important to remember that every one of these recorded sightings presents some strange, unique, or noteworthy aspect. GEIPAN gathers 700 eyewitness reports annually, with 150 to 200 remaining as open investigations. Anyone is able to submit a report <a href="https://www.geipan.fr/en/what-did-i-see/step-1">using the form</a> on the GEIPAN website.</p>
<p>An event’s apparent peculiarity may be dependent on the environment and conditions of the sighting. These might involve low-light conditions, an absence of sound, atmospheric turbulence causing a star to twinkle strangely, or sunlight reflecting off a distant aeroplane.</p>
<p>[<em>Nearly 80,000 readers look to The Conversation France’s newsletter for expert insights into the world’s most pressing issues</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Sign up now</a>]</p>
<p>There are also more spectacular sightings, such as the appearance of meteorites breaking up in the atmosphere. One such atypical event was when the <a href="https://earthsky.org/space/spacex-starlink-satellites-explained/">Starlink satellite cluster</a> entered into orbit, giving rise to multiple reports of bright spots moving in a row, and others of a “glowing orb”. The series of spots were the 50 to 60 satellites themselves going into orbit, sighted at sunset or sunrise when the sky was darker and the sun was reflecting off the satellites. The orb corresponded to the second stage of the Falcon 9 rocket, which launched the satellites into orbit. Propulsions from this spacecraft every one to two seconds created a bubble of gas, which then appeared as a luminous sphere in the night sky under the light of the setting or rising sun. Alongside this sphere a shining spot, sometimes shaped like a butterfly, caused the <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Passivation_(spacecraft)">removal of the remaining oxygen and kerosene</a> from the rocket’s second stage before it re-entered the atmosphere.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=886&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=886&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=886&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1113&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1113&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1113&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Sighting of the Falcon 9 rocket as documented by GEIPAN.</span>
<span class="attribution"><span class="source">GEIPAN</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>UAP reports can also be the result of a simple misinterpretation. An amateur astronomer might capture a high-quality image of a bright flash in the sky, but popular astronomy apps would not possess enough data to offer an explanation. In this case, only the CNES internal space surveillance department could prove the presence of the stage of a rocket reflecting the sun’s rays. Even the flickering candle of a paper lantern may be perceived as an object whizzing through the sky at extreme speed.</p>
<p>To understand and explain the observations that the GEIPAN receives, we rely on tools and applications across a range of domains, from aeronautics to aerospace (for satellites and debris), astronomy (for stars and meteorites), meteorology, image processing and more. </p>
<p>Reasonable explanations are found for around two thirds of the observed phenomena, but the remaining third remain unresolved due to a lack of information to analyse the report and produce an explanation. Then there are the “D cases”, accounting for around 3%, whereby we have enough information but have not found an explanation. This is when we deem all the hypotheses that we have formulated and analysed to be inconclusive.</p>
<h2>The GEIPAN methodology</h2>
<p>GEIPAN’s goal is clear: to present or attempt to present a rational answer for the misunderstood, unusual and sometimes spectacular occurrences spotted by witnesses, and to explain the reasons for their presumed irregularity.</p>
<p>There are three main phases involved in achieving this goal. In essence, we collect eyewitness accounts, conduct technical studies and publish analysis reports on the <a href="https://www.geipan.fr/">GEIPAN website</a>, while always protecting eyewitness anonymity.</p>
<ul>
<li><p>Each mission begins with a <strong>report</strong>, be it submitted via our website or at a local police station. Whether using still photos or video footage, the reports always include specific data as witnessed by a human being. As with other types of scientific measurement, the data contains “measurement interference”, which varies greatly depending on the individual. Sometimes the account is of excellent quality, but factors such as emotions, memories and beliefs can alter or even distort a witness’s perceptions. Our priority is to filter out this interference so as to isolate the factual data.</p></li>
<li><p>Next, we <strong>study the eyewitness account</strong> and its consistency. As the quality and quantity of reported information increases, its irregularity tends to decrease. At this stage, we use the GEIPAN computer database along with a host of technical applications and software. These include public-use tools as well as expertise developed by our partners, particularly that of the French Air Force (for reproducing flight paths), Météo-France (for precise weather conditions) and CNES itself (for high-precision tracking of satellites and debris).</p></li>
<li><p>Finally, we sometimes <strong>carry out fieldwork</strong>, which allows us to analyse the conditions of the sighting more precisely and conduct a cognitive interview with the eyewitness. Our aim in these interviews is to flesh out the account, revealing the most reliable information possible, while not distorting it. Developed and taught by our expert psychologist, this is an invaluable method at GEIPAN. For the trickiest cases, our multidisciplinary panel of experts is summoned to help advance the study and decide collectively on its conclusion.</p></li>
</ul>
<p>Working together with NASA’s body independent experts over the coming months, France’s GEIPAN will detail its methods and share data. This will allow both groups to explore phenomena that resist easy explanation, examine related aerial hazards, and draw up recommendations for future research.</p>
<hr>
<p><em>Translated from the French by Enda Boorman for <a href="http://www.fastforword.fr/en">Fast ForWord</a> and Leighton Kille of The Conversation France.</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/194103/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Vincent Costes affiliated with France's Study and Information Group on Unidentified Aerospace Phenomena (GEIPAN)</span></em></p>
If you see something mystifying happening in Europe’s skies, get in touch with France’s Study and Information Group on Unidentified Aerospace Phenomena. They could well have a rational explanation for you.
Vincent Costes, Responsable du GEIPAN, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/193879
2022-11-13T16:35:44Z
2022-11-13T16:35:44Z
Ariane 6 et les nouveaux lanceurs spatiaux, ou comment fabriquer une fusée en 2023
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/493817/original/file-20221107-15-s08w4x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=11%2C11%2C1893%2C1062&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le pas de tir d'Ariane 6.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2021/09/Under_the_stars_on_the_Ariane_6_launch_pad">ESA/CNES/Arianespace</a></span></figcaption></figure><p>Ce mercredi 16 novembre doit décoller, après plusieurs reports, la fusée SLS de la NASA – celle qui amènera des humains sur la Lune dans le cadre du programme Artémis. L’année 2022 a aussi été marquée par le décollage du nouveau lanceur Vega-C de l’Agence spatiale européenne et aussi par les annonces de développement de <a href="https://theconversation.com/detruire-des-fusees-pour-proteger-la-terre-169400">microlanceurs</a>, de moins de 30 mètres de haut, d’un grand nombre de nouveaux entrants européens qui veulent eux aussi proposer un accès à l’espace.</p>
<p>Fin 2023, ce sera le tour d’Ariane 6, successeur de la mythique Ariane 5 – qui a récemment <a href="https://theconversation.com/james-webb-space-telescope-que-va-t-il-se-passer-apres-le-decollage-170052">lancé le James Webb Telescope dans l’espace</a>, parmi ses nombreuses missions (plus de 110) et qui doit prendre la relève de celle-ci mais aussi du <a href="https://theconversation.com/25-ans-apres-son-premier-vol-dans-lespace-conversation-avec-claudie-haignere-165985">lanceur russe Soyouz</a>.</p>
<p>Un des objectifs est de permettre des lancements moins onéreux, notamment face à la concurrence des lanceurs privés comme Falcon ou Falcon Heavy de SpaceX qui sont partiellement réutilisables.</p>
<p>De nos jours, les nouveaux lanceurs doivent être performants, c’est-à-dire efficaces et légers, mais aussi les moins chers et les plus modulaires possible. Toutes ces exigences nécessitent des innovations technologiques et industrielles permanentes et une coopération européenne pour assumer les coûts.</p>
<h2>Comment fonctionne une fusée ?</h2>
<p>Une fusée, ou « lanceur », est un empilement de pièces ayant chacune un rôle pour former un « étage », soit un ensemble de réservoirs alimentant un moteur. Chaque étage fait sa part de la mission pour arracher le véhicule à la gravité terrestre et l’emmener jusqu’à l’orbite de libération du satellite.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Décollage de Véga C" src="https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/493819/original/file-20221107-22-nedhe6.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Le décollage de Vega-C le 13 juillet 2022, le nouveau lanceur européen pour transporter des plus petites charges que les fusées Ariane.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2022/07/Vega-C_liftoff7">M. Pedoussaut/ESA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ainsi, le premier étage est particulièrement puissant pour décoller – grâce aux boosters latéraux pour Ariane 5 et 6 par exemple. Il est largué dès que les réservoirs sont vides, et le second étage poursuit la mission selon la trajectoire programmée, pour arriver au point visé dans l’espace. Le dernier étage poursuit sa route jusqu’au largage du cargo.</p>
<p>Installé en partie haute du lanceur, l’ordinateur de bord déroule le programme de vol, pilote la fusée automatiquement et communique avec le centre de contrôle à terre. Les corrections de trajectoire se font automatiquement et les mesures enregistrées par les capteurs à bord sont envoyées au sol pour une analyse en direct de la bonne marche du système.</p>
<p>[<em>Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Une fusée transporte des « objets » de différentes natures : des satellites bien sûr, mais aussi des sondes spatiales qui iront explorer le système solaire, des <a href="https://theconversation.com/retour-vers-le-futur-une-breve-histoire-de-lexploration-de-mars-159385">« rovers » pour découvrir les surfaces des planètes</a> ou des comètes, du fret pour la station spatiale internationale ou même… des astronautes. Ce chargement est localisé tout en haut de la fusée, installé sur le dernier étage, et emmitouflé dans la coiffe. Celle-ci est conçue pour protéger le fragile objet à bord et pour être aérodynamique, c’est-à-dire que sa forme limite les frottements avec l’air de l’atmosphère pour brûler moins de carburant. Une fois à environ 120 kilomètres d’altitude (au bout de 3 minutes de vol sur Ariane 5), il n’y a quasiment plus d’air et la coiffe de protection peut être larguée. Comme une fleur qui s’ouvre, elle se sépare en deux grands pétales qui se détachent de la fusée et retombent dans la mer.</p>
<p>Ces derniers étages de la fusée ne sont actuellement pas récupérés, mais pour des questions environnementales et économiques, beaucoup d’études cherchent les <a href="https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/prometheus-lanceurs-cnes-satellite-81791/">solutions technologiques permettant leur récupération et leur réutilisation</a>.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/detruire-des-fusees-pour-proteger-la-terre-169400">Détruire des fusées pour protéger la Terre</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>Les moteurs</h2>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="La fusée SLS dans son hangar, vue d’en bas" src="https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=1067&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=1067&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=1067&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1340&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1340&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/493812/original/file-20221107-23-bi3l0r.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1340&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les boosters connectés au cœur de la fusée SLS sont en cours de vérification.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.nasa.gov/sites/default/files/thumbnails/image/ksc-20220316-ph-geb01_0030large.jpg">Glenn Benson/NASA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour s’arracher de la gravité terrestre, les fusées utilisent des moteurs d’une puissance extraordinaire, utilisant des carburants et comburants à « poudre » ou liquides, qui, mis en contact, génèrent des gaz de combustion détendus dans la tuyère du moteur, ce qui engendre la fameuse poussée libératrice.</p>
<p>Les modes de propulsion solide et liquide sont actuellement utilisés sur Ariane 5 et Ariane 6, mais, à l’avenir, on utilisera probablement <a href="https://cedre.onera.fr/application/propulsion-liquide">principalement la propulsion liquide</a>. Celle-ci permet d’arrêter un moteur, de moduler sa poussée, notamment pour récupérer un premier étage en contrôlant son retour sur Terre, plutôt que de le laisser couler au fond de l’eau.</p>
<p>Ces moteurs sont moins puissants unitairement que les moteurs à poudre d’Ariane par exemple, mais on peut les assembler en fagot pour un premier étage et utiliser le même moteur pour le second étage.</p>
<h2>Innover pour mieux voler</h2>
<p>Le satellite dans la coiffe a besoin d’un maximum de place et de masse pour emporter le plus de fonctions et de carburant possible pour son propre usage. Les éléments de la fusée doivent donc être les plus légers possibles, tout en restant résistants et rigides pour supporter de grosses accélérations, des environnements vibratoires élevés, des variations de température allant de la cryogénie à plusieurs centaines de degrés Celsius, tout en étant les plus minces possibles.</p>
<p>On utilise par exemple des <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B0122274105008991">alliages d’aluminium</a> ou des <a href="https://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/materiaux-th11/applications-des-composites-42140210/structures-composites-pour-le-lanceur-ariane-am5646/conception-et-realisation-des-structures-composites-des-lanceurs-ariane-am5646niv10001.html">matériaux composites à fibre de carbone</a>, comme on en trouve sur les skis ou les vélos, mais mis en forme pour fabriquer les grandes structures qui constitueront la charpente ou la colonne vertébrale de la fusée.</p>
<p>Les matériaux peuvent être recouverts d’autres matériaux pour les protéger thermiquement : du liège (et oui !), des mousses polymères, des films sophistiqués… le tout enduit d’une peinture ayant des propriétés thermiques et électriques adéquates.</p>
<p>Ces assemblages peuvent être complexes et donc coûteux. Pour une fusée commerciale comme Ariane, soumise à la concurrence des autres fusées internationales, la <a href="https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/prometheus-lanceurs-cnes-satellite-81791/">diminution des coûts est le principal enjeu</a>. Les activités de recherche et développement sont donc orientées vers ces gains de coût tout en maintenant la performance des produits. On cherche par exemple à améliorer les procédés de fabrication pour utiliser moins de matière et produire plus vite en limitant l’impact environnemental ; et une idée éprouvée en aéronautique ou dans l’éolien peut fournir une véritable innovation pour nos fusées.</p>
<h2>Des lanceurs réutilisables</h2>
<p>Réutiliser un ou plusieurs étages d’un lanceur limite le nombre d’étages fabriqués, ce qui réduit l’impact environnemental du secteur et a un intérêt économique direct. Mais, avant de les remettre en vol, il faut pouvoir les récupérer et les « revalider ».</p>
<p>Les agences spatiales et les industriels du secteur travaillent ainsi à acquérir la capacité technologique de récupération (développer les systèmes de récupération, savoir récupérer avec le bon niveau de précision par exemple) et pour valider les techniques de revalidation (diagnostiquer l’état de santé, éventuellement réparer). Ces connaissances permettront de statuer sur l’intérêt économique de la réutilisation, car elle dépend notamment du type et de l’architecture de la fusée et de la cadence de lancement visée – qui impacte le rythme de production.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Port spatial vu de l’espace et légendes" src="https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/493815/original/file-20221107-11-n8hgi0.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Le port spatial européen vu de l’espace, avec les infrastructures dédiées aux différents lanceurs.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2021/10/Europe_s_Spaceport_seen_from_space2">ESA/NASA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Aujourd’hui, on vise à <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0094576520300631">réutiliser le premier étage de la fusée</a> (les boosters ou le premier étage à propulsion liquide) : celui-ci ne monte pas très haut et n’aura pas à subir une rentrée atmosphérique trop sévère, au contraire du dernier étage qui emmène le satellite en orbite et qui subira, pour rentrer, la traversée de l’atmosphère à de très grandes vitesses, comme la navette américaine (« shuttle »), dont les besoins de protection thermique sont bien plus importants et exigent des solutions technologiques complexes et encore difficiles à revalider de manière économe.</p>
<p>Le mode de retour est aussi très discuté : <a href="https://www.numerama.com/sciences/696737-spacex-jamais-une-fusee-falcon-9-navait-ete-autant-utilisee.html">récupérer un premier étage « debout » comme le fait SpaceX</a> est jugé aujourd’hui la solution la plus simple – c’est ce qui est envisagé pour <a href="https://themis-lanceur.cnes.fr/fr">Themis, le lanceur réutilisable développé par le CNES et ses partenaires</a> allemands et japonais. Pour des étages allant en orbite, des <a href="http://www.opex360.com/2018/03/11/dassault-aviation-sinteresse-de-pres-aux-mini-lanceurs-spatiaux/">solutions de retour à l’horizontale avec des surfaces ailées</a> sont des pistes à creuser, en alternative à des solutions avec des boucliers et des parachutes qui sont récupérés de manière moins précise.</p>
<h2>Le grand jeu de lego spatial et international</h2>
<p>Pour assembler tous ces éléments, il faut de véritables coopérations internationales. Si Ariane est née française, elle est complètement européenne depuis déjà des décennies, et plus de 20 pays y contribuent.</p>
<p>VEGA-C est une petite fusée voulue par les pays européens pour compléter notre gamme de lanceurs et faire en sorte que l’Europe puisse transporter tous types de satellites vers toutes les orbites possibles. Les Européens optimisent les budgets et les programmes : VEGA-C et Ariane 6 se partagent le même booster à propergol solide, le P120C, qui est le premier étage sur VEGA-C et l’un des deux ou quatre boosters d’Ariane 6.</p>
<p>Les programmes spatiaux sont très chers. À titre d’exemple, le développement d’Ariane 6 et de son nouveau pas de tir coûte plus de 4 milliards d’euros. Jouer la carte de l’Europe, c’est partager les coûts et permettre à chaque pays qui le souhaite de faire participer son industrie et ses laboratoires à ces projets exigeants et valorisants.</p>
<p>Si les budgets de ces programmes peuvent sembler exorbitants, les retombées pour le citoyen sont aussi très importantes à travers les évolutions techniques et scientifiques engendrées qui peuvent ensuite servir d’autres secteurs : <a href="https://www.institutmontaigne.org/blog/2016/05/18/Investir-dans-l%E2%80%99espace-%3A-quels-enjeux-pour-la-France-et-pour-l%E2%80%99Europe2">en France, pour 1 euro investi, on estime que 20 euros de retombées économiques sont générées</a>. La France est d’ailleurs le premier pays européen qui investit dans le spatial, le second pays mondial derrière les États-Unis, rapporté au nombre d’habitants.</p>
<hr>
<p><em>Cet article est basé sur un épisode du podcast <a href="https://cnes.fr/fr/podcast-raconte-moi-lespace">« Raconte-moi l’espace »</a>, une série produite par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES).</em></p><img src="https://counter.theconversation.com/content/193879/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Marie Jacquesson ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
C’est l’époque des nouvelles fusées : moins chères, partiellement réutilisables, plus modulables.
Marie Jacquesson, Chef de service Structures, Thermique et Matériaux pour les Systèmes de Transport Spatial au CNES, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/193467
2022-11-03T19:52:49Z
2022-11-03T19:52:49Z
Ovnis : comment travaillent les scientifiques pour étudier les phénomènes aérospatiaux non identifiés
<p><a href="https://www.nasa.gov/feature/nasa-announces-unidentified-aerial-phenomena-study-team-members/">La NASA</a> a nommé, le 21 octobre dernier, 16 experts indépendants (professeurs, astronautes, journalistes scientifiques et océanographes) afin d’enquêter sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés, les PAN, plus connus sous le nom d’Ovnis.</p>
<p>La formation de ce groupe d’étude NASA intervient après plusieurs séquences sur le sujet des Ovnis dont notamment en 2020 des vidéos déclassifiées d’archives de la Marine américaine et la constitution par le ministère de la Défense américain du groupe UAPTF (<em>Unidentified Aerial Phenomena Task Force</em>) puis en juillet 2022 la création de l’AARO (<em>All-domain Anomaly Resolution Office</em>) : le bureau de résolution des anomalies pour tous les domaines, dépendant du ministère de la défense.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/videos-d-ovni-declassifiees-par-le-pentagone-decryptage-et-precisions-137857">Vidéos d’« Ovni » déclassifiées par le Pentagone : décryptage et précisions</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Le groupe constitué par la NASA a pour mission d’étudier pendant neuf mois les données utiles et les techniques d’analyse des phénomènes étranges observés. Il s’interrogera également sur les risques aériens associés et formulera des recommandations pour les suites à donner.</p>
<p>Ces travaux intéressent tout particulièrement le GEIPAN (Groupe d’étude et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non-identifiés), service du Centre national d’études spatiales (CNES), qui enquête sur les PAN sur le territoire français depuis 45 ans. Le GEIPAN a été invité à présenter ses activités et ses méthodes de travail devant le groupe indépendant de travail sur les PAN piloté par la NASA.</p>
<p>Créé en 1977 par le CNES, le GEIPAN est constitué d’une équipe de quatre personnes, en charge du recueil des témoignages, des enquêtes, des publications des études, de l’informatique et du pilotage de la structure. C’est un service technique du CNES qui travaille avec des personnels, des compétences et des facilités externes : une vingtaine d’enquêteurs et une vingtaine d’experts tous externes au CNES ainsi que de nombreux partenaires institutionnels (Armée de l’air, Gendarmerie nationale, Police nationale, CNRS, Météo-France, Aviation civile).</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=518&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=518&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=518&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=651&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=651&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/495363/original/file-20221115-23-y7694z.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=651&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Capture d’écran de la série <em>Ovni(s)</em> où l’on voit la reconstitution de l’appareil SimOvni.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Canal+</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>L’existence de ce « bureau des ovnis » a d’ailleurs été rendue populaire ces dernières années, avec la série <em>Ovni(s)</em> de Canal+, qui, même s’il s’agit d’une fiction, a montré certains équipements réels utilisés par le GEIPAN pour enquêter, comme le SimOvni, utile dans la reconstitution d’observations décrites par des témoins.</p>
<h2>Qu’est-ce qu’un PAN aujourd’hui ?</h2>
<p>Un Phénomène Aérospatial Non-Identifié (PAN) est un événement étrange, le plus souvent lumineux, observé dans le ciel par des témoins et qui semble inexpliqué.</p>
<p>Dans plus de 60 % des cas, les PAN ont des explications simples : ce sont des lanternes asiatiques, des ballons ou montgolfières, des avions, des satellites, des météorites, des étoiles, des planètes, etc. Cela peut paraître simple, voire banal comme explication, mais il est important de souligner que chaque observation réalisée présente toujours une étrangeté, une singularité, un aspect spectaculaire ou insolite qui a poussé le témoin à faire un signalement. Le GEIPAN reçoit ainsi 700 signalements par an pour lesquels 150 à 200 enquêtes sont ouvertes. Chacun peut accéder au questionnaire de témoignage sur le <a href="http://www.geipan.fr">site web</a>.</p>
<p>L’environnement et la configuration d’observation peuvent contribuer à l’étrange : par exemple une faible luminosité, l’absence de bruit, les turbulences de l’atmosphère qui font scintiller une étoile ou le reflet du soleil sur un avion.</p>
<p>L’observation peut parfois être spectaculaire comme une rentrée dans l’atmosphère de météorites. Autre exemple atypique : la mise en orbite de la constellation de satellites Starlink donne lieu à de nombreux signalements de ligne de points très brillants et d’une sphère lumineuse. La série de points est la série de 50 à 60 satellites lors de leur mise en orbite. Ils sont observés au coucher ou lever de soleil, lorsque le ciel est sombre et que le soleil se reflète sur les satellites. Pour la sphère lumineuse, il s’agit du second étage de la fusée Falcon 9 qui met les satellites sur orbite. La propulsion de une à deux secondes crée une bulle de gaz qui, éclairée par un soleil couchant ou levant, donne à voir une sphère lumineuse dans la nuit. Le point brillant, parfois en forme de papillon, accompagne cette sphère. C’est la passivation du second étage de la fusée. Ce dernier est vidé de son oxygène et kérosène avant sa rentrée dans l’atmosphère.</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=886&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=886&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=886&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1113&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1113&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/493271/original/file-20221103-22-sgr4l7.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1113&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Observation de la fusée Falcon 9 remontée au GEIPAN.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Témoin-GEIPAN</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>L’observation peut également être incomprise : un astronome amateur qui observe un flash lumineux dans le ciel avec des images de grande qualité par exemple. Les applications d’astronomie grand public ne disposent pas d’assez de données pour trouver l’explication : dans ce cas, seule une expertise interne au CNES, service de surveillance de l’espace, va mettre en évidence la présence d’un étage de fusée, sur lequel se reflètent les rayons du Soleil.</p>
<p>Par ailleurs, l’observation d’une bougie de lanterne qui s’éteint peut tout à fait être perçue comme un objet qui s’échappe à une vitesse extrême !</p>
<p>Pour expliquer les observations étranges ou incomprises qui nous sont rapportées, nous disposons de nombreux outils et applications dans des domaines très variés : aéronautique, aérospatial (satellites et débris) astronomie (astres et météorites), météorologie, traitement d’images, etc.</p>
<p>Les phénomènes observés sont expliqués dans deux tiers des cas environ. Mais il arrive que nous disposions de trop peu d’informations pour analyser le témoignage et pour produire une explication : cela concerne environ un tiers des cas qui nous sont rapportés.</p>
<p>Pour 3 % des cas environ, les « cas D », nous avons assez d’informations, mais nous n’avons pas trouvé d’explication. Toutes les hypothèses que l’on a pu formuler et analyser ne sont pas satisfaisantes.</p>
<h2>La méthodologie du GEIPAN</h2>
<p>Les objectifs du GEIPAN sont donc clairs : apporter ou essayer d’apporter une réponse rationnelle à des observations incomprises, insolites, parfois spectaculaires et d’expliquer l’étrangeté perçue par un témoin.</p>
<p>Pour cela, notre activité comprend trois grandes étapes : la collecte des témoignages, la réalisation des études techniques et la publication des rapports d’analyse sur le <a href="https://www.geipan.fr/">site du GEIPAN</a> tout en préservant l’anonymat des témoins.</p>
<p>La mission commence avec le recueil d’un témoignage. C’est un questionnaire renseigné sur notre site Internet ou un PV de gendarmerie. Cette donnée est à chaque fois très spécifique. Elle peut s’appuyer sur des photos ou vidéos, mais elle est toujours formulée par un être humain. Comme pour une mesure scientifique, cette donnée contient du « bruit de mesure », très variable en fonction de la personne qui nous rapporte l’événement. Elle est parfois très bonne, mais des interprétations voire des déformations liées à la présence d’émotion, à la mémoire ou encore à des croyances peuvent apparaître. Notre premier travail consiste donc à filtrer ces bruits, à s’attacher à extraire et n’utiliser que les données factuelles.</p>
<p>Par la suite, l’étude du témoignage fait progresser la consistance (qualité et quantité d’information) de l’observation et fait diminuer son étrangeté. Pour cela, nous utilisons la base de données informatique du GEIPAN et une multitude d’applications et de logiciels techniques. Ce sont des outils grand public, mais aussi des expertises très précieuses réalisées par nos partenaires, notamment l’Armée de l’air (restitution de trajectoires d’avions à partir de mesures radar), MétéoFrance (conditions précises de météorologie) et en interne CNES (traces très précises de satellites et de débris).</p>
<p>Nous sommes parfois amenés à réaliser une enquête de terrain. Cela nous permet d’analyser plus précisément la configuration de l’observation et de réaliser un entretien cognitif du témoin. L’objectif de cet entretien est d’approfondir le témoignage et de faire émerger le plus d’informations fiables possibles sans perturber ni polluer le témoignage. C’est un véritable savoir-faire du GEIPAN mis en place et enseigné par notre expert psychologue. Pour nos cas les plus difficiles, notre comité d’experts pluridisciplinaires est réuni pour faire progresser l’étude puis se prononcer collectivement sur la conclusion à apporter.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/193467/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Vincent Costes ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
Si vous observez un phénomène dans le ciel que vous ne comprenez pas, n’hésitez pas à contacter le GEIPAN qui tentera d’y apporter une explication rationnelle.
Vincent Costes, Responsable du GEIPAN, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/192667
2022-10-25T16:14:04Z
2022-10-25T16:14:04Z
Colombe : « De quelles couleurs sont les étoiles ? »
<p>Pour savoir de quelle couleur sont les étoiles, il faut d’abord parler de la lumière car quand on parle de couleur, on parle forcément de lumière. La lumière, c’est un très grand nombre de petits grains minuscules, qu’on ne voit pas individuellement, et qu’on appelle « photons ». Ces photons vibrent, mais ne vibrent pas tous de la même manière. Certains vibrent beaucoup, d’autres un peu moins car ils ont moins d’énergie. La lumière du jour qu’on a quotidiennement autour de nous est un mélange de différents photons : ceux qui ont beaucoup d’énergie, ceux qui en ont moins et tous les niveaux intermédiaires.</p>
<p>Les photons qui ont le plus d’énergie vont paraître bleus dans notre œil. À l’inverse, les photons qui ont moins d’énergie vont paraître plutôt rouges. Entre les deux, les photons ont des énergies intermédiaires, donc des jaunes, des verts, etc.</p>
<p>Prenons l’exemple d’un phénomène de la vie courante qui nous rapproche des étoiles : le feu. Un feu de cheminée par exemple est plutôt rouge orangé. Par contre, le feu de la gazinière est plutôt bleu. Ces feux de différents types n’envoient pas les mêmes photons. Certains envoient des photons avec beaucoup d’énergie, qui donnent une flamme bleue et d’autres envoient des photons avec moins d’énergie qui donnent une flamme rouge. Ainsi les flammes bleues sont plus chaudes que les flammes rouges.</p>
<h2>Qu’est-ce qu’une étoile ?</h2>
<p>Venons-en maintenant aux étoiles. Qu’est-ce qu’une étoile ? C’est un amas de gaz qui s’est contracté sur lui-même, on dit qu’il s’est effondré. Quand un gaz s’effondre sur lui-même, il se met à chauffer, ce qui déclenche des réactions dans la matière. Ces réactions permettent la production de lumière. Toutes les étoiles n’ont pas la même couleur. Certaines comme le feu de la gazinière, émettent plus de photons bleus, donc on va les voir bleues. Certaines, comme le feu de cheminée, émettent plus de photons rouges, on va donc les voir rouges.</p>
<p>Entre les deux, on pourrait se dire que certaines étoiles doivent envoyer beaucoup de photons verts par exemple. Ce n’est pas le cas. Ces étoiles-là émettent un peu tous les photons en même temps. Quand les photons sont tous mélangés, ça donne du blanc. Les étoiles n’ont donc que 3 catégories de couleur : les bleues, les blanches et les rouges. Voilà les trois couleurs d’étoiles qu’on peut voir dans le ciel la nuit.</p>
<h2>De quelle couleur est notre soleil ?</h2>
<p>Le soleil est une étoile particulière puisque c’est notre étoile, notre voisine. On pense que le soleil est jaune, mais c’est parce que notre atmosphère sur Terre filtre certains photons, notamment les bleus. C’est pour ça que le ciel est bleu et que le soleil nous apparaît jaune. Pourtant, dans l’espace, le soleil est presque blanc, il fait donc partie des catégories intermédiaires.</p>
<h2>Est-ce que la couleur d’une étoile détermine son âge ?</h2>
<p>La nuit, en regardant le ciel, on peut voir les couleurs des étoiles : à l’œil nu on voit surtout les plus brillantes, mais avec de simples jumelles ou un télescope c’est encore plus net.</p>
<p>Les étoiles les plus chaudes (bleues) brûlent leur carburant plus vite que les étoiles moins chaudes (rouges). Donc quand on voit une étoile bleue dans le ciel, c’est une étoile jeune, bien plus jeune que notre soleil. Et une étoile rouge est en général bien plus vieille.</p>
<p>Par exemple dans la nébuleuse d’Orion, un immense nuage de gaz visible en hiver, il y a des étoiles bleues qui se sont formées dans ce nuage, et qui sont très jeunes et très chaudes.</p>
<p>Le <a href="https://gaia.obspm.fr/">satellite européen Gaia</a> est un satellite qui mesure les positions et les couleurs de beaucoup d’étoiles autour de nous, dans notre galaxie. Au travers de cette mesure des couleurs des étoiles, les scientifiques peuvent déduire leur âge, leur masse et leur température. Voilà plein de choses intéressantes pour apprendre la vie des étoiles. Gaia a déjà mesuré presque 2 milliards d’étoiles !</p>
<hr>
<p><em>Cet article est basé sur un épisode du podcast <a href="https://cnes.fr/fr/podcast-raconte-moi-lespace">« Raconte-moi l’espace »</a>, une série produite par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES).</em></p>
<figure class="align-left ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=600&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/251779/original/file-20181220-103676-bvxzth.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=754&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption"></span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.dianerottner.com/">Diane Rottner</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/">CC BY-NC-ND</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p><em>Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : <a href="mailto:tcjunior@theconversation.fr">tcjunior@theconversation.fr</a>. Nous trouverons un·e scientifique pour te répondre</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/192667/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Frédéric Pailler ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
La couleur d'une étoile peut nous renseigner sur son âge.
Frédéric Pailler, Ingénieur exploitation des données du satellite GAIA, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/187381
2022-10-05T15:14:35Z
2022-10-05T15:14:35Z
Satellites : les yeux, les oreilles et le porte-voix de la défense française dans l’espace
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/482332/original/file-20220901-13-dimh13.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C4000%2C2262&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Illustration d'un satellite en orbite </span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.shutterstock.com/fr/search/satellite?c3apidt=p15458942753&gclid=CjwKCAjwsMGYBhAEEiwAGUXJaevwX3LC2t9GxE4wYZIs3wRBm46aw4TX9EzO1wREjAAwoanrB5weyBoCDk8QAvD_BwE&gclsrc=aw.ds&kw=shutterstock">Shutterstock</a></span></figcaption></figure><p>Convaincues d’emblée de la <a href="https://www.cairn.info/revue-vingtieme-si%C3%A8cle-revue-d-histoire-2003-1-page-59.htm">dimension stratégique du domaine spatial</a>, les autorités politiques françaises ont, dès la fin des années 1950, consenti au profit de celui-ci des efforts substantiels et continus.</p>
<p>Cette ligne de conduite a porté ses fruits, si bien que nos armées sont aujourd’hui dotées de <a href="https://www.geostrategia.fr/la-france-un-challenger-majeur-de-lespace-militaire/">capacités spatiales hautement performantes</a> et couvrant un très large spectre de missions (télécommunications spatiales, observation et écoute électronique), ce que peu de pays peuvent mettre en avant. Une <a href="https://www.3af.fr/news/le-systeme-cso-atout-maitre-de-la-defense-pour-se-renseigner-anticiper-et-intervenir-2025">nouvelle génération de satellites</a> destinée à apporter un appui aux opérations interarmées se met d’ailleurs actuellement en place.</p>
<p>À l’issue de ce mouvement, les armées disposeront en propre de <a href="https://www.meretmarine.com/fr/defense/mise-en-orbite-du-satellite-militaire-d-observation-francais-cso-2">trois satellites d’observation optique CSO</a>, d’une constellation de <a href="https://www.challenges.fr/entreprise/defense/ceres-la-nouvelle-arme-de-surveillance-spatiale-de-la-france_789062">trois satellites d’écoute électronique CERES</a> et de <a href="https://theatrum-belli.com/lancement-reussi-du-satellite-de-telecommunications-militaires-syracuse-4a/">deux satellites de télécommunications militaires Syracuse 4</a> ; en quelque sorte, les yeux, les oreilles et le porte-voix de la défense française dans l’espace.</p>
<h2>CSO : les yeux</h2>
<p>En 1995 est mis en orbite le premier satellite militaire d’observation optique européen. Il est français et s’appelle <a href="https://www.liberation.fr/planete/1999/12/03/helios-l-oeil-espion-des-militaires-le-satellite-d-observation-franco-italo-espagnol-est-lance-aujou_290742/">Hélios 1</a>. Avec lui, les armées françaises accèdent à l’imagerie spatiale à haute résolution. Les deux Hélios 1 furent remplacés, au milieu des années 2000, par deux <a href="https://cnes.fr/fr/web/CNES-fr/2669-helios-ii-une-nouvelle-generation-de-satellites-militaires.php">Hélios 2</a> aux performances accrues.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/bonnes-feuilles-a-la-conquete-du-cosmos-60-ans-daventures-spatiales-francaises-173264">Bonnes feuilles : « À la conquête du cosmos, 60 ans d’aventures spatiales françaises »</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>La relève de la <a href="https://helios.cnes.fr/fr">famille Helios</a> en orbite est assurée depuis décembre 2018 par le <a href="https://cnes.fr/fr/media/cso-1-lespace-au-service-de-la-defense">programme CSO</a> (pour composante spatiale otique) qui prévoit trois satellites identiques évoluant sur une <a href="https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Orbite-heliosynchrone.html">orbite polaire héliosynchrone</a> ; deux à 800 kilomètres pour la mission de reconnaissance et un à 480 kilomètres pour la mission d’identification permettant l’accès à des informations plus précises. Les deux premiers CSO sont opérationnels, le troisième le sera en 2023.</p>
<figure class="align-left zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Maquette d’un satellite de la Composante spatiale optique" src="https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=714&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=714&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=714&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=897&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=897&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/482324/original/file-20220901-17-u22lha.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=897&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Maquette d’un satellite de la composante spatiale optique (CSO).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Composante_spatiale_optique.jpg">Wikimedia</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>CSO ouvre l’accès à une qualité d’image visible et infrarouge sans équivalent en Europe. Des innovations technologiques appliquées à son miroir de grand diamètre et ses plans focaux permettent ainsi d’acquérir des images couleur en extrêmement haute résolution, autrement dit des images qui permettent non seulement de détecter des éléments d’intérêt, mais aussi d’en comprendre la nature et de les identifier. Ainsi, avec CSO, il devient possible de distinguer si un individu est armé ou les détails d’un système d’armes.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1344006324447813642"}"></div></p>
<p>Grâce à sa capacité infrarouge, qui capte la signature thermique des scènes observées, l’instrument de CSO permet également la prise de vues nocturnes à un niveau de performances sans commune mesure avec celui obtenu avec Hélios 2.</p>
<p>Mais pour un militaire, voir, caractériser et identifier n’est pas suffisant en soi. Il s’agit également de géolocaliser, avec la meilleure précision possible, les objets observés et, de ce point de vue, la performance obtenue par CSO lui permet de répondre aux exigences militaires les plus élevées. Avec CSO, le recueil de renseignements depuis l’espace fait non seulement un bond qualitatif considérable en avant, grâce aux très hautes performances des satellites, mais il se renforce aussi en termes de volume d’informations obtenues et de réactivité. Comparé à la génération précédente, on dispose ainsi de beaucoup plus d’images livrées beaucoup plus vite.</p>
<p>[<em>Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5?utm_source=inline-70ksignup">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>Dans ce programme, l’État et l’industrie spatiale française ont su unir leurs talents pour réaliser un système au meilleur niveau mondial. La <a href="https://www.defense.gouv.fr/dga">Direction générale de l’armement (DGA)</a> en a assuré la direction, assistée par le <a href="https://cnes.fr/fr">Centre national d’études spatiales (CNES)</a> auquel elle a délégué la maîtrise d’ouvrage de la réalisation des satellites et du segment sol de mission, tandis que l’industrie nationale a aussi su répondre aux défis technologiques du programme.</p>
<h2>CERES : les oreilles</h2>
<p>Pour certains, <a href="https://mythologica.fr/rome/ceres.htm">Cérès</a> est la déesse romaine des moissons et de la fertilité ; pour les militaires français, ce nom évoque surtout un système de renseignement spatial.</p>
<p>En effet, depuis novembre 2021, évoluent en orbite les trois satellites <a href="https://ceres.cnes.fr/fr">CERES</a> (pour CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale). La constellation CERES permet de détecter, de caractériser et de localiser avec précision des signaux électromagnétiques émis par des radars ou des systèmes de communication. Le système couvre une large gamme de fréquences et permet de revisiter chaque jour les émetteurs détectés.</p>
<figure>
<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/14ywg8TZnEk?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">La constellation de satellites CERES, un système unique en Europe, ministère des Armées, 16 novembre 2021.</span></figcaption>
</figure>
<p>Avec CERES, les militaires français peuvent ainsi surveiller le spectre électromagnétique aux fins d’élaboration d’un ordre de bataille ennemi ou de préparation de mesures de guerre électronique ; ils peuvent également surveiller de manière précise des cibles potentielles. Premier du genre en Europe, le système CERES est l’héritier de 25 années d’effort national dans le domaine de l’écoute électromagnétique depuis l’espace et capitalise sur les acquis d’une série de démonstrateurs qui ont permis de valider les technologies embarquées sur CERES.</p>
<p>Dans les années 1990, les démonstrateurs <a href="https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2007-2-page-293.htm">Cerise et Clémentine</a> ont d’abord permis de valider la faisabilité de la détection d’un signal électromagnétique depuis l’espace, puis les <a href="https://www.lesechos.fr/2001/05/larmee-francaise-veut-mettre-ses-grandes-oreilles-dans-lespace-718795">démonstrateurs Essaim</a> dans les années 2000 et <a href="https://elisa.cnes.fr/fr/elisa/en-detail/mission">Elisa</a> dans les années 2010 ont permis de valider le principe d’une localisation d’un émetteur au sol au travers du vol en formation.</p>
<p>C’est précisément par cette technique que les trois satellites CERES déterminent la position d’un émetteur à la surface du globe. Celle-ci sera d’autant plus précise que la tenue de position des satellites sera rigoureuse. C’est là que le savoir-faire des équipes du CNES, qui assurent le maintien en orbite de CERES, est mis à contribution. Avec les démonstrateurs <a href="https://thales-group.prezly.com/lancement-reussi-du-systeme-spatial-de-renseignement-ceres-construit-par-airbus-et-thales">Essaim et Elisa</a>, les précurseurs de CERES, ces équipes ont mis au point, puis affiné, une technique pour constituer une formation de satellites et la maintenir dans la durée avec précision et efficience.</p>
<h2>Syracuse : le porte-voix</h2>
<p>Depuis une quarantaine d’années, plusieurs générations de satellites de télécommunications ont apporté aux armées françaises une capacité de communication à très longue élongation. Les systèmes Syracuse 1 à 3 se sont ainsi succédé, et <a href="https://cnes.fr/fr/web/CNES-en/4142-syracuse-set-for-launch.php">Syracuse 4</a> est actuellement mis en place. Avec ce système aux performances décuplées, l’ambition est de répondre à l’augmentation des besoins en débit des armées liée à la <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01811385/document">numérisation croissante du champ de bataille</a>, et d’apporter un service à de nouveaux utilisateurs comme des aéronefs ou des véhicules en mouvement.</p>
<p>À cette fin, outre sa très forte résistance au brouillage et ses capacités de communication en bande X, Syracuse 4 fournit de nouvelles capacités en <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_Ka">bande Ka</a> militaire. Ce nouveau système tire pleinement profit de la dynamique du secteur civil commercial, où nos industriels sont particulièrement bien placés, en s’appuyant sur les innovations les plus prometteuses en matière de technologie numérique. Le premier satellite Syracuse 4 est en place sur l’orbite géostationnaire et sera rejoint en 2023 par une seconde plate-forme.</p>
<h2>Vers une nouvelle ère</h2>
<p>« Savoir pour prévoir afin de pouvoir » ; la formule est d’Auguste Comte et lie opportunément dans une suite logique trois verbes essentiels à l’art militaire. Dans ce domaine, plus que dans tout autre, ceux-ci ne sauraient aujourd’hui se conjuguer sans l’apport de capacités spatiales.</p>
<p>La défense française l’a bien compris et s’est engagée depuis quelques années dans le remplacement de ses systèmes spatiaux de renseignement et de télécommunications. Avec CSO, CERES et Syracuse 4, elle dispose désormais de capacités au meilleur niveau. D’ores et déjà, elle prépare cependant avec le CNES et l’industrie la génération suivante qui est attendue au début de la prochaine décennie. <a href="https://www.numerama.com/politique/526882-renseignement-spatial-la-france-officialise-deux-nouveaux-programmes-de-satellites-militaires.html">Iris, Céleste et Syracuse 4C</a> ouvriront alors une nouvelle ère.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/187381/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Philippe Steininger ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>
L’importance stratégique du domaine spatial ne cesse d’augmenter. La France se trouve aux premiers rangs de l’innovation dans ce secteur.
Philippe Steininger, Conseiller militaire du président du CNES, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.
tag:theconversation.com,2011:article/188034
2022-08-04T20:29:38Z
2022-08-04T20:29:38Z
Ce qu’il faut retenir de la mission Curiosity après dix années sur Mars
<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/477169/original/file-20220802-18-yq9qje.png?ixlib=rb-1.1.0&rect=4%2C2%2C1387%2C780&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Curiosity prend un selfie sur le site _Mary Anning_ grâce à une caméra nommée Mars Hand Lens Imager, située au bout de ses bras robotiques.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://mars.nasa.gov/resources/25382/curiositys-selfie-at-the-mary-anning-location-on-mars/?site=msl">NASA/JPL-Caltech/MSSS</a></span></figcaption></figure><p>Le 6 août 2022, nous fêterons les dix ans de <a href="https://www.youtube.com/watch?v=zfYmtrD6Mx8">l’atterrissage de Curiosity</a> sur la planète Mars. En effet, c’est le 6 août 2012 que cet astromobile de 900 kilos s’est posé au milieu du Cratère Gale, de 150 km de diamètre, creusé il y a environ 3,6 milliards d’années par l’impact d’une météorite. Sur Mars, les jours s’appellent des sols, numérotés depuis l’atterrissage (Sol 0) ; le 6 août 2022 correspond donc au Sol 3555, soit 3652 jours terrestres.</p>
<p>Cet anniversaire nous donne l’occasion de dresser un bilan technique et scientifique de cette mission et d’évoquer les découvertes faites avec les instruments embarqués à bord de Curiosity.</p>
<h2>Curiosity : une aventure internationale qui a commencé bien avant l’atterrissage</h2>
<p>Curiosity a embarqué à bord dix instruments dont deux franco-américains : ChemCam et SAM.</p>
<p>ChemCam est le fruit du travail de plus de 300 personnes en France (CNRS, universités, CNES et industries) sous la responsabilité technique et scientifique de l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) en coopération avec le Los Alamos National Laboratory (LANL – USA) et sous la maîtrise d’ouvrage du Centre national d’études spatiales (CNES) qui finance la contribution française au projet.</p>
<p>[<em>Près de 70 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde</em>. <a href="https://theconversation.com/fr/newsletters/la-newsletter-quotidienne-5">Abonnez-vous aujourd’hui</a>]</p>
<p>L’instrument ChemCam a été sélectionné pour analyser la composition chimique des roches martiennes autour du rover, en tirant dessus au laser et en collectant la lumière renvoyée (on parle de spectrométrie sur plasma induit par laser ou <a href="https://www.physitek.fr/blog-groupe-physitek/la-technologie-libs-quest-ce-que-cest/">LIBS</a>). Le principe est de chauffer très fortement la roche (>10 000 °C) sur une petite surface (moins d’un millimètre carré) pour qu’un tout petit fragment soit sublimé (passe de l’état solide à l’état gazeux) puis ionisé à l’état plasma.</p>
<p>C’est avec l’analyse spectrale de la lumière de cette étincelle que la composition atomique de la roche est déterminée et que les scientifiques en déduisent la nature de la roche.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Le robot Curiosity tire au laser sur une roche martienne" src="https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=355&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=355&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=355&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=447&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=447&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/476940/original/file-20220801-44551-rlijfx.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=447&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Vue d’artiste de l’utilisation de la ChemCam. NASA/JPL-Caltech.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?search=chemcam+curiosity&title=Special:MediaSearch&go=Go&type=image">Wikimedia</a></span>
</figcaption>
</figure>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/landing-on-mars-the-historical-missions-that-failed-and-the-ones-that-made-it-161211">Landing on Mars: the historical missions that failed and the ones that made it</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>SAM quant à lui est un gros laboratoire de chimie analytique, pesant près de 40kg, soit la moitié de l’ensemble des instruments du rover. Il permet d’analyser l’environnement du rover au niveau moléculaire. Il s’agit également d’une contribution franco-américaine à la mission, et résulte du travail de près de 100 personnes en France (CNRS, universités, CNES et industrie) sous responsabilité du Laboratoire Atmosphères Observations Spatiales (LATMOS) et sous la maîtrise d’ouvrage du CNES. Il a été développé en collaboration avec le NASA Goddard Space Flight Center et le NASA Jet Propulsion Laboratory (JPL). Ce dernier a également conçu, développé et assemblé Curiosity.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1541802871221497856"}"></div></p>
<p>SAM permet de chauffer les échantillons prélevés par le rover jusqu’à plus de 850 °C, et d’analyser finement la nature chimique des gaz produits avec les trois instruments complémentaires qu’il contient. Cela permet de fournir des informations sur la nature des minéraux et composés organiques présents dans les échantillons analysés. SAM a également la capacité d’analyser la composition de l’atmosphère pour comprendre le climat présent et passé de la planète.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Le robot Curiosity sur le sol martien" src="https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=300&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=300&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=300&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=377&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=377&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/476941/original/file-20220801-81306-vod0jt.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=377&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">SAM est composé de trois différents instruments qui cherchent et mesurent les composants organiques souvent associés à la présence de vie sur une planète.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://mars.nasa.gov/msl/spacecraft/instruments/sam/">NASA</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Depuis 10 ans, au CNES à Toulouse, le Centre d’opérations Martien, nommé FOCSE (French Operation Center for Science and Exploration), accueille une semaine sur deux les équipes françaises qui travaillent en direct avec la NASA (Agence spatiale américaine). Chaque soir, les ingénieurs et scientifiques qui opèrent les instruments ChemCam et SAM se retrouvent au CNES pour assurer la surveillance et la programmation des instruments, la récupération et le traitement des données scientifiques.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/a-la-conquete-de-mars-les-solutions-pour-cultiver-son-sol-sterile-187253">À la conquête de Mars : les solutions pour cultiver son sol stérile…</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<h2>Mars : Une planète autrefois habitable</h2>
<p>Lors des premiers sols suivant son atterrissage, une phase de vérification de bonne santé des instruments scientifiques (ChemCam, SAM, etc.) a été opérée. Ensuite, Curiosity a commencé à explorer le cratère. Nous pensions y trouver des alluvions (dépôts sédimentaires) transportés par une ou plusieurs rivières dont l’une se déversait depuis le plateau environnant. Le rover recherchait alors des traces de ces écoulements passés.</p>
<p>Stupeur : un échantillon, prélevé sur le site forage <em>Cumberland</em>, a révélé que Mars a bien réuni, à un moment de son histoire, toutes les conditions requises à son habitabilité : de l’eau liquide, de la matière organique et une source d’énergie. Une forme de vie simple aurait pu y exister, mais nous ne pouvons pas dire si le cratère Gale a hébergé ou non un jour une forme de vie.</p>
<p>Les différents outils embarqués ont, de plus, permis de découvrir la présence de matière organique recherchée depuis près de 40 ans. Les équipes étudient aussi l’origine des sédiments présents et leur transformation en roches lorsque l’eau coulait sur la planète Rouge…</p>
<p>Observer toutes les conditions d’habitabilité de façon exhaustive n’est pas commun. À ce jour, cela n’a été possible que sur la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=LHfalfoP4TA">Terre et Mars</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Paysage martien" src="https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=235&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=235&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=235&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=295&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=295&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/476925/original/file-20220801-14-mk1p8x.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=295&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Photo de Yellowknife Bay (crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS/ASU).</span>
<span class="attribution"><span class="source">NASA</span>, <span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>Confronter la « vérité terrain » aux données orbitales</h2>
<p>L’aventure sur Mars s’est déroulée de manière nominale au cours de la première année martienne (presque 2 ans terrestres). La NASA a décidé ensuite de prolonger la mission afin d’explorer d’autres formations géologiques.</p>
<p>Au milieu du cratère Gale, s’élève le pic central qui culmine à plus de 5500 mètres au-dessus du plancher. Il se nomme <a href="https://www.cieletespace.fr/actualites/depuis-les-flancs-du-mont-sharp-curiosity-nous-envoie-une-carte-postale-grandiose"><em>Aeolis Mons</em></a>, plus familièrement appelé <em>Mont Sharp</em>. Il expose sur ses flancs de nombreuses couches géologiques dont l’empilement constitue un livre ouvert sur l’histoire de la planète. À moins de 10 km du lieu d’atterrissage de Curiosity, il existe des voies d’accès au Mont Sharp empruntées par le rover autour du Sol 750.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Paysage montagneux martien" src="https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=273&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=273&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=273&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=343&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=343&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/476944/original/file-20220801-67954-1r1ivv.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=343&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Mont Sharp au coucher du soleil. NASA/JPL-Caltech/MSSS/Thomas Appéré.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/thomasappere/17393727101">Flickr</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>L’une des premières couches notables rencontrées lors de cette ascension s’appelle <a href="https://mars.nasa.gov/resources/22030/panorama-of-vera-rubin-ridge/"><em>Vera Rubin Ridge</em></a>, en hommage à l’astronome <a href="https://www.amnh.org/learn-teach/curriculum-collections/cosmic-horizons-book/vera-rubin-dark-matter">Vera Rubin</a>.</p>
<p>Selon les données collectées en orbite martienne, cette zone est riche en un minéral appelé « hématite ». Il s’agit d’un oxyde de fer fréquemment formé en milieu aqueux. Observer cette couche depuis le sol grâce au rover nous permet d’acquérir ce qu’en géologie nous appelons la vérité terrain.</p>
<p>Les données orbitales restent importantes car elles permettent une couverture globale de la planète, mais ne seront jamais aussi précises que les données acquises directement au sol. Cependant, contrairement à ce que suggéraient les données orbitales, cette zone n’est pas beaucoup plus enrichie en hématite que les terrains environnants. Ceci met en évidence la complémentarité des deux types de données, en orbite et au sol, pour analyser l’histoire de la planète.</p>
<p>La seconde zone d’intérêt pour la mission de Curiosity est ce qui a été appelé <a href="https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/argiles-carbonates-Mars-MRO.xml">l’unité d’argiles</a>. Les argiles sont d’un fort intérêt pour l’exobiologie, qui s’intéresse aux processus pré-biotiques (avant l’apparition du vivant) et biologiques dans l’univers. Elles protègent la matière organique car elles la préservent entre les feuillets qui les constituent.</p>
<p>On pourrait voir les argiles un peu comme le mille-feuille des minéraux car ils sont constitués d’un empilement de feuillets, entre lesquels se glisse de la matière organique. Les données acquises dans cette zone d’argile sont encore en cours d’analyse et les articles scientifiques qui les concernent sont progressivement publiés dans différents journaux spécialisés. Cette zone caractérise donc la période humide de l’histoire de Mars avec des vestiges de lacs et de rivières.</p>
<hr>
<p>
<em>
<strong>
À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/our-mars-rover-mission-was-suspended-because-of-the-ukraine-war-heres-what-were-hoping-for-next-183927">Our Mars rover mission was suspended because of the Ukraine war – here's what we're hoping for next</a>
</strong>
</em>
</p>
<hr>
<p>Enfin, la troisième zone d’intérêt qui constitue le mont Sharp est la couche des sulfates. Ils sont potentiellement les témoins d’une transition environnementale : le passage d’une époque riche en eau liquide vers une époque de plus en plus aride. Le rover se dirige actuellement vers cette zone pour tester cette hypothèse, et les résultats restent à venir.</p>
<p>Toutes ces découvertes montrent que Mars a une histoire géologique complexe et riche remontant a plus de 3 milliards d’années.</p>
<p><a href="https://mars.nasa.gov/events/256/">Après dix ans</a>, malgré les nombreux défis (changements thermiques diurnes importants, poussière et radiations), Curiosity et ses instruments fonctionnent toujours. Des précautions sont prises pour préserver le matériel pour que la mission scientifique se poursuive.</p>
<p>Aujourd’hui, à l’entrée de l’impressionnante vallée de Gediz, Curiosity se trouve dans un paysage époustouflant et la mission vient d’être reconduite pour trois ans.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="Paysage martien" src="https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=163&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=163&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=163&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=205&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=205&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/477166/original/file-20220802-19-5zj3k5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=205&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Entre le Sol 2638 (7 janvier 2020) et le Sol 2731 (12 April 2020), RMI a imagé le côté nord de Gediz Vallis, un contrefort de Mont Sharp.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/thomasappere/49954599943">NASA/JPlL-Caltech/MSSS/LANL/IRAP/Thomas Appéré</a></span>
</figcaption>
</figure>
<figure class="align-left ">
<img alt="Le robot Perseverance approche la surface martienne" src="https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/476953/original/file-20220801-13683-1liv2s.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Le rover Perseverance est suspendu à son étage de descente à l’approche de la surface martienne. NASA/JPL-CALTECH.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/nasamarshall/51895299833/in/photolist-2n4NYCR-2mtTsBx-2mm8jG7-2kU49c2-2kRtJtr-2iCgge8">Flickr</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>À ce jour, Curiosity n’est plus seul à arpenter la surface de Mars puisque le rover Perseverance l’a rejoint le 18 février 2021 avec pour mission la recherche de traces pré-biotiques et la collecte d’échantillons qui seront rapportés sur Terre.</p>
<p>Le lander <em>Insight</em> s’est également posé sur Mars en novembre 2018 pour « écouter » les tremblements de la planète, grâce au sismomètre français SEIS, et ainsi étudier le cœur de Mars. La connaissance de la structure de Mars est importante pour comprendre son évolution, par exemple connaître les raisons de la disparition du champ magnétique qui autrefois entourait Mars et est en relation étroite avec l’habitabilité de la planète.</p>
<p>Aurait dû s’ajouter à cela <em>Rosalind Franklin</em>, le premier rover européen qui embarque également des participations françaises, dans le cadre de la mission Exomars. Il devait décoller en septembre 2022 avec un lanceur russe, mais son lancement a été retardé jusqu’à nouvel ordre suite au déclenchement de la guerre en Ukraine dont les conséquences politiques impactent la coopération scientifique.</p>
<p>Ce rover devrait creuser jusqu’à deux mètres de profondeur pour analyser des roches mieux protégées des rudes conditions qui règnent à la surface. Elles sont donc supposées renfermer plus d’informations sur la chimie pré-biotique de Mars que les échantillons analysés jusqu’à présent.</p>
<p>Toutes ces missions spatiales extrêmement complémentaires pour l’étude de Mars sont pensées en ce sens, et sont le fruit de coopérations internationales. Mais si elles permettent de mieux comprendre l’histoire de la planète Mars, elles nous renseignent aussi sur l’histoire de la jeune Terre.</p>
<p>En effet sur Terre, les très vieilles roches, témoins de l’apparition de la vie, ont été oblitérées par la tectonique des plaques. En revanche, cette tectonique n’a pas existé sur la planète Mars ou a été très limitée : nous avons donc accès à des roches conservées depuis des milliards d’années, et qui se sont probablement formées dans un environnement proche de celui de notre Terre à l’époque.</p>
<p>Au regard des similitudes des deux planètes, mieux comprendre l’histoire géologique de Mars pourra nous permettre de comprendre notre genèse ainsi que notre possible évolution.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/188034/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Cyril Szopa a reçu des financements du Centre National de Recherche Spatial (CNES), du Centre de National de Recherche Scientifique (CNRS), du Domaine d'Intérêt Majeur régional ACAV.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Olivier Gasnault a reçu des financements du CNES pour les projets ChemCam/MSL et SuperCam/Mars2020; il est salarié du CNRS.</span></em></p><p class="fine-print"><em><span>Valérie Mousset et Éric Lorigny ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.</span></em></p>
Le robot Curiosity fête ses dix ans sur la planète rouge. L’occasion de revenir sur son trajet et ses découvertes.
Cyril Szopa, Professeur des Universités, Exobiologiste au Laboratoire Atmosphères Modélisaton et Observations Spatiales (LATMOS), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Éric Lorigny, Chef des opérations MSL/ Curiosity et Perseverance au CNES, Centre national d’études spatiales (CNES)
Olivier Gasnault, Chargé de recherche au CNRS, Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie, Centre national d’études spatiales (CNES)
Valérie Mousset, Cheffe de projet de la participation française au projet Mars Science Laboratory, Centre national d’études spatiales (CNES)
Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.