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Styles du XIXᵉ siècle. Clker-Free-Vector-Images/Pixabay

La barbe et les barbus seront-ils à la mode en 2017 ?

La barbe sera-t-elle au goût de l’année nouvelle ? Il semble que cette pilosité masculine ait été remise en question en 2016. Mais la mode peut revenir et les questions sont nombreuses concernant cette extension pileuse. Comme tous les ans, on va à nouveau se poser les mêmes questions quant à la pertinence du port de la barbe et/ou des moustaches.

Mon nom est Barbe

Le premier samedi de septembre est consacré aux barbus dans les pays anglo-saxons. En 2016, on a donc fêté les adeptes de la barbe le 3 septembre. Cette journée de la barbe ne doit, bien évidemment, pas être confondue avec le 4 décembre où l’on fête les personnes portant le prénom de Barbe ou par extension de Barbara. Le fait de consacrer une journée aux hommes qui portent la barbe montre à quel point le sujet est important.

Charlemagne empereur d Occident. Louis-Félix Amiel/Wikimedia

Le port de la barbe est une mode controversée, variable selon les époques. Pour Charlemagne, elle n’était ni plus ni moins qu’un postiche : dénommé par les historiens « L’empereur à la barbe fleurie », il était en réalité imberbe ! La barbe, qui plus est fleurie, lui fut ajoutée par la suite afin de lui conférer une majesté divine. Le Dieu des chrétiens, bien que peu représenté dans les églises, peut parfois figurer dans certaines églises bretonnes sous l’apparence d’un vieillard à longue barbe.

Barbu or not barbu

Hans Holbein le Jeune : portrait d'Henry VIII. Hans Holbein the Younger/Wikipedia

En Angleterre, rois barbus et glabres se succèdent à un rythme régulier. Le ton est donné avec Svend « à la Barbe fourchue », fils d’Harald II Blåtand (« à la Dent bleue ») (cela ne s’invente pas) qui arbore comme son surnom l’indique une barbe bifide. Richard Cœur de Lion et sa barbe rase semble plus noble dans la position du gisant, telle qu’on peut le voir à l’Abbaye de Fontevraud. Henri VIII et ses six épouses représente le barbu exécré. Grand gaillard à la chair épaisse, il est vite assimilé à Barbe Bleue. On comprendra que dans ces conditions la barbe ne soit pas vraiment un élément de séduction pour la gente féminine. Faisons un bond dans le temps… La reine Elisabeth est, quant à elle, entourée d’hommes glabres. Père, mari, fils, petits-fils sont, le plus souvent, impeccablement rasés de près. On se souvient, toutefois, de « Harry le poilu » défiant, il y a quelques années, sa grand-mère avec une barbe jugée peu princière. La barbe d’être un prince (surtout un cadet) ! semble dire Harry lorsqu’il se refuse à passer entre les mains du barbier…

Séduction moustachière

En France, les empereurs soignent leurs mentons. L’un – Napoléon III – arbore moustache et bouc, l’autre – Napoléon 1er – une peau parfaitement glabre. Romantisme de cour versus rigueur militaire. La moustache, un atout séduction, à coup sûr au Second Empire. Le petit Chose qui rédige les lettres d’amour de son ami le maître d’armes, est si émouvant que la jeune personne qui reçoit les courriers se laisse séduire. « Est-ce à l’éloquence de mes lettres ou à la longueur de ses moustaches que Roger dut son succès ? » On ne le saura jamais. Guy de Maupassant, moustachu devant l’Éternel, plaide en faveur de cet « accessoire » indispensable. Il lui consacre même une nouvelle. « Vraiment, un homme sans moustache n’est plus un homme. […] Et que d’aspects variés elles ont ces moustaches ! Tantôt elles sont retournées, frisées, coquettes. Celles-là semblent aimer les femmes avant tout ! […] Et puis ce que j’adore d’abord dans la moustache, c’est qu’elle est française, bien française. Elle nous vient de nos pères les Gaulois et elle est demeurée le signe de notre caractère national enfin ».

Plus d’un siècle plus tard la moustache fait toujours recette. Elle ne s’affiche plus au revers de la lèvre mais sur tout objet de consommation (vaisselle, vêtements, cosmétiques). Les stickers à moustaches à coller sur les ongles ne manquent pas d’imagination. Tombantes, relevées, épaisses ou fines les moustaches se déclinent en autant de versions que l’on peut souhaiter.

Les barbus, consommateurs de cosmétiques

Ne faites jamais se croiser une adepte du No Poo et un barbu notoire ! Car le barbu est adepte de cosmétiques. Les produits destinés à l’entretien de la barbe sont nombreux. Pour ceux qui ne veulent pas piquer, on conseillera un fluide barbe douce, pour ceux qui veulent sentir bon une huile parfumée, pour tous, un shampooing est, bien sûr, recommandé. Des cosmétiques favorisant la pousse des poils pour barbe maigrichonne (il faut y croire !) sont également sur le marché.

Étui de lames.

Souhaite-t-on en finir avec une barbe trop envahissante, la palette est large : lotion avant rasage, crème à raser, lotion après-rasage (attention on ne choisira pas le même produit selon que le rasage est mécanique ou électrique). Au grand bonheur des collectionneurs de lames de rasoir dans leur étui (il en existe de très esthétiques, au vu de certains sites de collectionneurs (Merci à Jean-Claude Le Joliff de nous l’avoir signalé), de rasoirs coupe-choux, d’affûteur de lames, de savons à barbe…

Voeux pileux pour 2017

La mode de la barbe perdurera-t-elle en 2017 ? Si l’on n’a pas de sujet plus grave à discuter, alors on peut sûrement se souhaiter une excellente année en toute sérénité. Mais la question posée au capitaine Haddock reste encore sans réponse : dort-on mieux la barbe au-dessus ou en dessous de la couverture ? Bonnes tergiversations !

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