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La sieste au travail… pour améliorer la productivité et les recrutements !

Sieste au bureau. Bark/Flickr, CC BY

Depuis les années 1930 et les expériences d’Elton Mayo, on sait que les éléments d’ordre affectif et émotionnel sont aussi importants pour la productivité que les éléments d’ordre matériel. Cette fameuse expérience, enseignée dans toutes les écoles de commerce, a démontré que ce n’est pas seulement l’efficacité au travail qui entraîne la satisfaction des collaborateurs (comme le prônait Taylor), mais plutôt que l’efficacité provient de la satisfaction des collaborateurs.

Et bien évidemment, l’efficacité est le rouage de base de la performance et de la productivité. Pourquoi donc ne pas mettre en place rapidement des pratiques managériales et organisationnelles qui amélioreront la satisfaction des collaborateurs ?

La performance d’une organisation découle de la satisfaction des collaborateurs

DRH, dirigeants, si vous souhaitez améliorer la performance de votre organisation, cherchez donc à améliorer la satisfaction de vos collaborateurs. Ceux-ci vous le rendront en s’impliquant plus volontiers dans leur travail, en participant dans la vie de l’organisation, et subséquemment en prenant des initiatives. On le sait depuis plus de 70 ans !

Réunion sieste. Adam Baker/Flickr, CC BY

Ainsi, la « réunion sieste » post-méridienne (20 minutes maximum) pourrait être promue et encouragée. Tous les collaborateurs volontaires (sans exception de hiérarchie) seraient autorisés à y participer et celle-ci pourrait même devenir une pratique managériale à part entière. En effet, la sieste nous paraît être un marqueur des pratiques visant à améliorer la satisfaction des collaborateurs. Qui plus est, les mentalités évoluent autour de cette pratique comme en atteste une étude publiée en 2008.

Au-delà des bienfaits maintes fois reconnus de la sieste, ces études nous enseignent que 30 % des 25-45 ans font la sieste en semaine. C’est ainsi que les petits conseils pour faire la sieste au bureau discrètement pullulent sur la toile et les designers ne manquent pas non plus de créativité pour soigner notre sieste.

Une arme pour le recrutement des talents

Vos collaborateurs ont très probablement une vie de famille, des enfants qui les réveillent la nuit, ou peut-être une vie nocturne remplie. Peu importe leurs raisons, partez du principe qu’une grande majorité d’entre eux aiment leur travail et souhaitent s’investir dans l’organisation. Il ne tient qu’à vous de leur donner les moyens de le faire en mettant en place des pratiques managériales touchant les éléments d’ordre affectif et émotionnel.

Ceux-ci aussi sont connus depuis plus de 70 ans et sont d’une simplicité évidente : engagez vos collaborateurs dans la vie de l’organisation par le biais de consultations/participation à des projets transversaux impactant et parfois stratégiques, instaurez des débats au sein de l’organisation afin d’augmenter l’engagement de vos collaborateurs (cf. expérience de Lewin sur la dynamique des groupes en 1947) !

Faites un point biannuel sur l’avancée des objectifs et de l’entreprise au cours duquel vous les sollicitez, les récompensez ou encore les motivez, ne négligez pas la formation et n’attendez pas que les collaborateurs vous la réclament (anticipez les évolutions métiers), soyez présents sur le lieu de travail et disponible (à l’écoute)… Bref, faites-les se sentir considéré, engagé, et sollicité. De nombreuses entreprises ont mis en place ce genre de pratiques (Google, Orange…) pour les raisons évoquées plus haut, et également parce que c’est dorénavant aux entreprises de convaincre les diplômés de venir travailler chez eux (et non plus l’inverse).

La GRH ne peut plus se contenter de gérer des ressources humaines, mais doit plutôt attirer des talents et les faire fructifier dans un environnement stimulant, entreprenant et ouvert à l’international. Les diplômés que nous formons continuellement dans nos écoles de commerce sont en attente de ce genre de pratiques managériales et organisationnelles. À offre salariale équivalente, les pratiques ciblant les éléments d’ordre affectif et émotionnel sont sérieusement considérés par les diplômés ( !). La sieste au travail en fera très certainement partie.

Siesta. Foam/Flickr, CC BY-SA

Fait intéressant, l’Espagne, par la voix de Mariano Rajoy, a annoncé en avril 2016 son souhait de légiférer sur la sieste afin de rationaliser le temps de travail des Espagnols qui peuvent parfois apprécier jusqu’à deux ou trois heures de pause méridienne et reprendre ainsi le travail à 17h quand les autres pays européens ferment leurs bureaux.

Nous n’en sommes pas ici et la France a toujours été ce pays européen au carrefour des cultures latines, germaniques, anglo-saxonnes et scandinaves. Une fois de plus, ne faisons pas comme les autres et démarquons-nous dans un marché du travail toujours plus européen et international !

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