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Dessin d'une scène de nature.
Les écologues peuvent étudier les arbres, les fleurs ou les insectes par exemple. brgfx / Freepik, CC BY-SA

L’écologie expliquée aux enfants et aux ados

Quand tu vas te promener autour de chez toi en forêt, au bord de la rivière ou sur une plage, profites-en pour baisser les yeux et regarder les plantes qui t’entourent. Tiens, c’est marrant, il y en a que tu n’as jamais vues dans ton quartier. D’ailleurs, à bien y penser, c’est aussi la première fois que tu vois ce papillon. Et cette colonie de fourmis, était-t-elle là l’année dernière ? T’es-tu déjà demandé pourquoi la nature change d’un endroit à l’autre ? C’est ce que font les écologues tous les jours, les scientifiques spécialistes de l’écologie. Ça te surprend que l’écologie soit une science ? Ce n’est pas étonnant, on t’explique pourquoi.

L’écologie est une science

Portrait d’Ernst Haeckel. Wikipedia, CC BY

Lorsque l’on tape « écologie » dans son moteur de recherche, une multitude de résultats apparaît. En se limitant aux premiers liens qui sont proposés, on découvre que l’écologie est une science, une philosophie, un courant de pensée politique ou encore un logo incitant au recyclage de ses déchets. Ce n’est pas tout à fait ce qu’Ernest Haeckel avait en tête lorsqu’il a inventé le mot en 1866 mais c’est une description plutôt satisfaisante quelque 150 ans plus tard. Alors, science, idéologie, ou les deux ?

Comme souvent quand il s’agit de définir un terme, il est utile de le décortiquer et de revenir à son étymologie. Écologie : éco – pour oïkos qui désigne la maison, l’habitat en grec, et – logie pour logos qui signifie le discours, le savoir, et par extension la science. L’écologie serait donc la science de la maison ? En quelque sorte, mais la maison au sens large : son plan, ses fondations, ses murs, ses habitants ainsi que les câbles qui y amènent l’électricité et Internet, les paquets de courses qui y entrent et les déchets qui en sortent. Autrement dit, l’écologie, c’est l’étude scientifique des interactions entre les êtres vivants et leur environnement, qu’il s’agisse de leur milieu de vie (leur « maison ») ou des autres êtres vivants (disons leurs colocataires, ou leurs voisins de palier).

Les écologues sont donc les scientifiques qui cherchent à décrire ces interactions pour comprendre quels sont les besoins des êtres vivants et expliquer pourquoi on les trouve dans certains environnements plutôt que dans d’autres. Par exemple, pourquoi est-ce qu’on ne trouve les cèpes que dans certains bois, et pas dans d’autres ? Est-ce que la période de migration des oiseaux varie d’une année sur l’autre ? Ou encore pourquoi est-ce qu’on ne trouve pas d’hippopotames dans les rivières françaises ? Les écologues cherchent aussi à comprendre et expliquer les phénomènes naturels qui impliquent les organismes vivants. Par exemple, que deviennent toutes ces feuilles d’arbres qui tombent au sol à l’automne ? Pour cela, ils disposent de plusieurs outils scientifiques : ils construisent des théories, formulent des hypothèses, ils observent, expérimentent et modélisent.

Prenons un exemple : la « disparition » des feuilles mortes. Les feuilles des chênes tombent tous les ans à l’automne, et pourtant elles ne s’accumulent pas indéfiniment. Où vont-elles ? On peut formuler l’hypothèse qu’une fois au sol, les feuilles sont décomposées par tous les petits animaux que l’on trouve à la surface du sol (l’écologue parle de la pédofaune) et qui s’en servent de nourriture.

Une expérience pour comprendre la « disparition » des feuilles mortes, Les sacs blancs sont entourés par un tissu avec une maille très fine qui empêche les animaux d’accéder au feuilles, les sacs gris sont entourés par une maille plus large qui laisse passer ces animaux.. Author provided

Comment vérifier cette hypothèse ? En cherchant à éliminer expérimentalement l’action de la pédofaune, pour voir ce qu’il se passe quand les animaux ne sont pas là. Pour cela, on peut par exemple déposer au sol deux lots de feuilles : l’un auquel la pédofaune a accès, l’autre protégé contre l’action de ces animaux par un grillage très serré. Si les feuilles auxquelles les animaux ont accès se décomposent et « disparaissent » plus rapidement que celles qui sont protégées, c’est que la pédofaune joue un rôle important dans la décomposition et le recyclage des feuilles.

A quoi ça sert ?

Comprendre les besoins des organismes vivants et la manière dont ils interagissent entre eux et avec leur environnement, c’est comprendre la nature, ce qui nous entoure, et ce qui nous nourrit ! C’est ce qui nous permet, par exemple, d’adapter les cultures au sol et au climat, d’utiliser la biodiversité pour protéger nos légumes contre les ravageurs et de favoriser l’action des insectes pollinisateurs. L’écologie nous permet aussi de nous rendre compte que certaines activités humaines modifient la répartition des espèces sur Terre et perturbent les liens qu’elles nouent entre elles, mais elle nous fournit également un éventail d’actions possibles pour corriger le tir.

Il est temps de répondre à la question de départ : l’écologie est la science qui étudie le fonctionnement du monde vivant qui nous entoure. Si ce monde nous entoure, alors nous en faisons partie. Toi, nous, les humains en général sommes l’un des nombreux maillons des interactions que les écologues étudient, parce que nous dépendons tous du monde vivant et que nous l’influençons par nos actes et nos comportements.


Cet article a été écrit avec l’aide d’Alix Boher-Sanchez, étudiante en M1 Médiation des sciences – Université de Bordeaux Montaigne


Diane Rottner, CC BY-NC-ND

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