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Ma recherche expliquée aux enfants : « Je cherche la petite bête »

Cherchons les petites bêtes. ractapopulous/Pixabay

Nous vous proposons, une nouvelle série dans The Conversation Junior : « Chercheuses et chercheurs, expliquez votre métier aux enfants. » Si vous voulez relever le défi, écrivez nous à tcjunior@theconversation.fr


Je viens de passer dix jours de vacances avec un (adorable) petit garçon de trois ans. Je n’ai pas compté mais je crois sans exagérer qu’il a dû poser la question « Pourquoi ? » bien 20 fois par jour. « Pourquoi la rivière elle se jette dans la mer ? », « Pourquoi l’abeille elle va sur la fleur ? », « Pourquoi il y a des vagues ? », « Pourquoi il pique le moustique ? ».

C’est un peu ça mon métier de chercheur, trouver des réponses à ces questions. Pas à toutes, bien sûr, parce que chaque « Pourquoi ? » qui trouve sa réponse appelle un nouveau « Pourquoi ? », plus précis. Les chercheurs apportent des réponses à des questions toujours plus précises.

Les « Pourquoi ? » auxquels je cherche à répondre trouvent leur place dans une discipline que l’on appelle l’écologie. C’est la science qui étudie la manière dont les plantes, les champignons, les animaux et tous les organismes si petits que l’on ne peut pas les voir sans microscope interagissent entre eux. Je suis donc écologue. C’est déjà un peu plus précis que juste « chercheur ». Mais l’écologie est une discipline scientifique tellement large que je ne peux pas répondre à toutes ses questions. Je m’intéresse principalement aux questions à propos des plantes et des insectes. La science qui s’intéresse aux insectes, c’est l’entomologie. Je suis donc chercheur, écologue, et aussi un peu entomologiste.

Je cherche la petite bête. Au sens propre et au sens figuré

Au sens propre, je cherche vraiment la petite bête. Ou les petites bêtes : les insectes. Parmi les questions qui m’intéressent, il y a « Pourquoi certains arbres sont plus attaqués par les insectes que les autres ? » Pour y répondre, je dois d’abord observer les arbres pour y trouver ces petites bêtes qui les attaquent. Je cherche dans les arbres, en forêt ou même en ville. Je cherche aussi les autres petites bêtes qui attaquent les insectes, et donc qui protègent les arbres. Comme chercheur en écologie, je passe une partie de mon temps dehors, à observer le monde qui nous entoure. Dans notre jargon, on dit « aller sur le terrain ».

C’est quoi, la biodiversité ? – 1 jour, 1 question.

Mais il ne suffit pas de voir pour comprendre. Sur le terrain, je ne fais pas mes observations au hasard. Avant de sortir, j’ai passé du temps (beaucoup) à me poser des questions, à lire les comptes rendus que les autres chercheurs ont écrits avant moi, et à discuter avec mes collègues pour mettre au point une stratégie d’observation. C’est seulement si ma stratégie est efficace, et approuvée par les autres chercheurs, que mes observations aideront à mieux comprendre le monde.

Moi aussi je dois rendre des comptes. Pour ça, je me mets derrière l’ordinateur pour traduire mes observations en résultat scientifique. Je dois traduire le langage de la nature, que j’ai observé, dans une langue que tout le monde pourra comprendre.

Au final, être chercheur, c’est un peu avoir gardé la curiosité insatiable d’un enfant de trois ans ! C’est se poser des questions, et se donner les moyens d’y répondre, avec méthode. Être chercheur, c’est aussi aller toujours un peu plus loin pour avoir raison, mais aussi accepter de se tromper. Être chercheur, c’est participer collectivement à une entreprise qui nous dépasse : comprendre le monde et le rendre compréhensible. Être chercheur, c’est top !


Diane Rottner, CC BY-NC-ND

Si toi aussi tu as une question, demande à tes parents d’envoyer un mail à : tcjunior@theconversation.fr. Nous trouverons un·e scientifique pour te répondre.

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