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Un homme couché sur un sofa, enveloppé dans une couverture
Des personnes vaccinées contre la Covid-19 peuvent contracter la maladie, mais de manière moins sévère. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi certains sont plus susceptibles d'être infectés. Shutterstock

Quatre facteurs qui augmentent le risque de contracter la Covid chez les personnes vaccinées

Deux semaines après votre deuxième dose de vaccin Covid-19, les effets protecteurs de la vaccination sont à leur maximum. À ce stade, vous êtes complètement vacciné. Si vous contractez néanmoins la Covid-19 après cette date, il s’agit d’une infection postvaccinale. Cela ressemble en gros à une infection par la Covid-19 chez les personnes non vaccinées, mais il y a quelques différences. Voici ce qu’il faut surveiller si vous avez reçu vos deux doses.

Selon une étude sur les symptômes de la Covid, les cinq symptômes les plus courants d’une infection postvaccinale sont : mal de tête, écoulement nasal, éternuements, mal de gorge et perte d’odorat. Certains de ces symptômes sont les mêmes que pour les personnes non vaccinées chez qui le mal de tête, le mal de gorge et l’écoulement nasal figurent aussi parmi les symptômes les plus courants.

Cependant, les deux autres symptômes les plus courants chez les non-vaccinés sont la fièvre et une toux persistante. Ces deux symptômes « classiques » de la Covid-19 sont beaucoup moins fréquents chez les vaccinés. Une étude a révélé que les personnes atteintes d’une infection postvaccinale ont 58 % moins de risques de faire de la fièvre que les personnes non vaccinées. Pour la plupart des gens, la Covid-19 postvaccinale ressemble plutôt à un rhume de cerveau.

Les personnes vaccinées sont également moins à risque d’hospitalisation si elles développent la maladie. De plus, elles présentent généralement moins de symptômes pendant les premiers stades de la maladie et sont moins à risque de développer une Covid longue.

Si la maladie est moins grave chez les personnes vaccinées, c’est peut-être parce que les vaccins, s’ils n’empêchent pas l’infection, font en sorte que les personnes qui l’attrapent ont moins de particules virales dans leur organisme. Cela reste toutefois à confirmer.

Qu’est-ce qui augmente les risques ?

Selon une étude menée au Royaume-Uni, 0,2 % de la population — soit une personne sur 500 — attrape la maladie après une vaccination complète. Mais tout le monde ne court pas le même risque. Quatre éléments semblent contribuer au niveau de protection par la vaccination.

1. Type de vaccin

Le premier élément est le type de vaccin reçu et la réduction relative du risque que chacun offre. La réduction relative du risque indique à quel point la personne vaccinée est moins à risque de développer la Covid-19 qu’une personne qui n’a pas reçu de vaccin.

Les essais cliniques ont montré que le vaccin Moderna diminuait de 94 % le risque de développer une Covid-19 symptomatique, tandis que le vaccin Pfizer réduisait ce risque de 95 %. Les vaccins Johnson & Johnson et AstraZeneca ont donné de moins bons résultats, atténuant le risque d’environ 66 % et 70 % respectivement (bien que la protection offerte par le vaccin AstraZeneca semble atteindre 81 % lorsque l’intervalle entre les doses est allongé).

2. Temps écoulé depuis la vaccination

Ces chiffres ne donnent toutefois pas une image complète de la situation. Il est de plus en plus évident que le temps écoulé depuis la vaccination est également important, et c’est l’une des raisons pour lesquelles on parle de la possibilité d’administrer des doses de rappel.

Un homme âgé reçoit une dose du vaccin contre la Covid-19
Les personnes qui font partie de la première vague du programme de vaccination britannique peuvent avoir reçu leur première dose il y a plus de huit mois. Melinda Nagy/Shutterstock

Une récente étude en prépublication (qui n’a donc pas encore été évaluée par d’autres scientifiques) semble indiquer que la protection conférée par le vaccin Pfizer diminue au cours des six mois qui suivent la vaccination. Une étude en prépublication d’Israël arrive aux mêmes conclusions. Il est trop tôt pour savoir ce qu’il advient de l’efficacité du vaccin au-delà de six mois chez les personnes doublement vaccinées, mais il est probable qu’elle continue de diminuer.

3. Variants

Un autre facteur important est le variant du virus auquel vous êtes confronté. Les réductions de risque mentionnées ci-dessus ont été calculées principalement en testant les vaccins contre la forme originale du coronavirus.

Avec le variant Alpha, les données de Public Health England montrent que deux doses du vaccin Pfizer sont légèrement moins protectrices et qu’elles diminuent de 93 % le risque de présenter des symptômes de la Covid-19. Contre le Delta, le niveau de protection chute encore davantage, à 88 %. Les données pour le vaccin AstraZeneca vont également dans le même sens.

L’étude sur les symptômes de la Covid confirme ces données en indiquant que de deux à quatre semaines après l’administration d’une deuxième dose de Pfizer, le risque de souffrir de symptômes de la Covid-19 est réduit d’environ 87 % avec le variant Delta. Après de quatre à cinq mois, ce chiffre tombe à 77 %.

4. Le système immunitaire

Il est important de se rappeler que les chiffres ci-dessus correspondent à une réduction moyenne du risque dans la population. Votre niveau de risque dépendra aussi de votre système immunitaire ainsi que d’autres facteurs particuliers à votre cas, tels que votre degré d’exposition au virus, qui peut être lié à votre travail.

Les capacités immunitaires tendent à diminuer avec l’âge. Des conditions médicales chroniques peuvent également affecter la réponse au vaccin. Ainsi, les personnes âgées ou celles dont le système immunitaire est affaibli peuvent présenter une protection vaccinale moindre contre la Covid-19, ou voir leur protection décliner plus rapidement.

Une table couverte de médicaments
Les personnes atteintes de certaines maladies ou qui prennent certains médicaments peuvent être moins protégées par le vaccin contre la Covid-19. Celil Kirnapci/Shutterstock

Il convient également de rappeler que les personnes les plus vulnérables sur le plan clinique ont été vaccinées en premier, il y a peut-être plus de huit mois, ce qui peut accroître leur risque de contracter une infection en raison de la réduction de la protection.

Doit-on s’inquiéter ?

Les vaccins diminuent toujours de façon importante les risques d’attraper la Covid-19. Ils protègent aussi, dans une plus large mesure encore, contre l’hospitalisation et la mort.

L’apparition de nouvelles infections est toutefois préoccupante, et l’on craint que leur nombre augmente encore plus si la protection vaccinale devait décliner avec le temps, comme on le soupçonne. C’est pourquoi le gouvernement britannique planifie l’administration d’une dose de rappel pour les personnes les plus vulnérables et évalue également la possibilité de généraliser l’administration des rappels.

D’autres pays, dont la France et l’Allemagne, prévoient déjà des doses de rappel pour les groupes considérés comme plus à risques de développer une forme grave de la Covid-19.

Mais même si l’on devait avoir recours à une troisième dose, il ne faut pas en déduire que les vaccins ne fonctionnent pas. Et, en attendant, il est essentiel de promouvoir la vaccination auprès de toutes les personnes éligibles qui n’en ont pas encore profité.

This article was originally published in English

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