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Des légumes, des fruits, des céréales complètes, des noix, des graines et des légumineuses constituent des aliments excellents pour la santé. Mais certains produits dérivés des plantes, qui remplacent la viande, ne sont pas tous sains. Shutterstock

Résolutions alimentaires : 6 trucs pour manger moins de viande et plus d’aliments à base de végétaux

Nombreux sont ceux qui modifient leur régime pour manger plus sainement ou de manière plus écologique. Certains souhaitent manger moins de viande, moins de sucre ou même adopter un régime entièrement végétalien.

Cependant, un nombre croissant de personnes choisissent un régime à base de plantes qui met l’accent sur les produits d’origine végétale sans toujours exclure les aliments d’origine animale, comme la viande ou le fromage.

Thomas Colin Campbell, biochimiste américain, a proposé le terme « à base de plantes » dans les années 1980 pour mieux expliquer ses recherches sur l’alimentation et la nutrition. Le terme a connu un regain de popularité en 2016 lorsque son livre, Le rapport Campbell, a été réimprimé et que des substituts de la viande tels que le Beyond Burger et l’Impossible Burger sont arrivés sur le marché.

Depuis ce temps, les produits à base de plantes ont pris d’assaut le monde entier. Ils sont partout : chaînes de restauration rapide, menus de restaurants, épiceries, médias sociaux, blogues culinaires et dans notre assiette. Le marché mondial de ces aliments devrait atteindre une valeur marchande de 38,4 milliards de dollars américains d’ici 2025. Aux États-Unis, le nombre de produits à base de végétaux a augmenté de 29 % de 2017 à 2019.

En tant qu’assistante de recherche au Centre pour l’innovation culinaire, je travaille avec l’industrie pour développer de nouveaux produits alimentaires. Bien que le centre ne se limite pas qu’aux aliments à base de plantes, notre équipe se concentre sur la recherche, la compréhension, l’expérimentation et la création de nouveaux mets de ce type.

Plusieurs facteurs expliquent la multiplication rapide des aliments à base de végétaux. Les raisons d’en manger les plus fréquemment invoquéesen Europe, aux États-Unis et au Canada sont les bienfaits pour la santé, la curiosité d’essayer de nouveaux aliments, les préoccupations environnementales et le bien-être animal.

Voici six choses que vous devez savoir si vous envisagez de passer à un régime à base de plantes.

1. Que signifie le terme « à base de plantes »

Selon la Plant Based Foods Association, un aliment à base de plantes est constitué d’ingrédients dérivés de végétaux, comme des légumes, des fruits, des céréales complètes, des noix, des graines et des légumineuses.

Le produit final doit remplacer directement un produit d’origine animale. Selon cette définition, un fromage fabriqué à partir de sources végétales peut être qualifié de « à base de plantes », mais pas la farine ni le pain. Si le produit final ne remplace que partiellement un produit animal, il doit alors être précisé qu’il s’agit d’un mélange.

Les épiceries proposent de plus en plus de substituts de protéines d’origine végétale. Shutterstock

2. Un régime à base de plantes n’est pas forcément végétarien ou végétalien

Les termes « végétalien » et « à base de plantes » ont longtemps été considérés comme interchangeables. Mais on peut suivre un régime à base de plantes sans être végétalien ou végétarien. Il s’agit plutôt de faire le choix de manger davantage de végétaux, mais sans forcément mettre de côté la viande, le poisson, les œufs ou d’autres produits d’origine animale.

En réalité, les fabricants de produits alimentaires à base de plantes ne ciblent pas les végétaliens et les végétariens puisqu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage de la population. Leurs principales cibles sont les consommateurs de viande et les flexitariens — des gens qui se nourrissent surtout de végétaux, mais qui n’ont pas coupé complètement la viande.

3. L’alimentation à base de plantes n’est pas forcément saine

Généralement, on considère qu’un régime contenant une proportion élevée d’aliments d’origine végétale est bon pour la santé. Mais ce n’est pas toujours le cas.

Un régime à base de plantes est sain s’il est principalement composé d’aliments entiers tels que des légumes, des fruits, des légumineuses et des noix. En fait, il a été démontré qu’un régime de ce type diminue les risques de troubles chroniques comme les maladies cardiaques, le diabète et le cancer.

Les substituts de viande ultratransformés qui contiennent une grande quantité de graisses saturées et de sodium préoccupent les nutritionnistes. Ces ingrédients — conservateurs, aromatisants et agents de remplissage — servent à améliorer le goût, la durée de conservation et la texture.

Bien qu’ils soient considérés comme naturels, ils ne sont pas nécessaires à une alimentation saine. Ils peuvent être écologiques, mais ne sont pas forcément sains, surtout si on en mange beaucoup.

4. L’alimentation à base de végétaux change notre façon de manger

Les aliments à base de végétaux ne disparaîtront pas de sitôt. Ils sont même en croissance sur la planète.

Ce qui a commencé avec le lait de soja dans les années 1990, a continué avec le lait d’amande dans les années 2000 et les hamburgers dans les années 2010, a par la suite donné lieu à différents types de produits à base de plantes qui remplacent le porc, le poulet, le yogourt, la crème glacée, les fruits de mer, le poisson, les œufs, le fromage, les saucisses, la viande séchée et bien d’autres.

Des substituts d’œufs à base de plantes ont été créés pour plaire aux personnes qui aiment l’aspect et la texture des œufs brouillés. Shutterstock

Si la génération X et les baby-boomers sont plus rétifs aux changements de régime, les millénariaux et les Z — plus susceptibles de tenir compte de la source alimentaire, ainsi que des questions de bien-être animal et d’impact environnemental — optent et continueront d’opter pour des produits d’origine végétale.

Les millénariaux n’ont pas inventé ce type d’alimentation, mais ils le réinventent et invitent à un changement d’attitude et de façon de consommer des aliments à base de végétaux. Pour la génération Z, l’alimentation à base de plantes est la norme.

5. La valeur des aliments à base de plantes dépend des ingrédients qui les constituent

De nombreux consommateurs ignorent la façon dont ces aliments sont fabriqués. Remplacer les produits d’origine animale n’est pas une tâche facile, c’est même très complexe.

Il faut des années pour faire de la recherche et du développement de produits à base de plantes. Et cela n’a été possible que grâce à la disponibilité d’ingrédients tels que protéines végétales, huiles, aromatisants et agents de remplissage. Plus ceux-ci sont bons, plus le produit final le sera. Non seulement sur le plan de la texture, de l’apparence, de la saveur et de la sensation en bouche, mais aussi de la santé.

La prochaine vague de produits à base de plantes sera probablement plus saine, car on utilise de meilleurs ingrédients et procédés (comme l’impression 3D). Si l’on regarde Beyond Burger, par exemple, la nouvelle recette est plus saine que la précédente.

Cette imprimante 3D peut préparer environ six kilogrammes de steak à base de végétaux par heure.

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6. Le régime à base de plantes est bon pour la planète, mais soyez prudent

Parmi les principales raisons qui incitent les consommateurs à adopter un régime à base de plantes, il y a les préoccupations pour l’environnement et la durabilité. Il est vrai que ce type d’alimentation permet de diminuer les impacts des changements climatiques, de préserver l’eau et de réduire les besoins en terres agricoles.

Cependant, il faut être conscient que de nombreuses marques d’aliments à base de plantes sont lancées par de grandes entreprises. Il arrive qu’un produit soit durable et écologique sans que l’entreprise qui le vend ne le soit.

Il est important que les entreprises alimentaires soient transparentes. Les consommateurs ont le droit de savoir d’où viennent les produits qu’ils achètent et comment ils sont fabriqués, afin de pouvoir prendre des décisions en connaissance de cause et exiger des entreprises et des marques qu’elles rendent des comptes.

This article was originally published in English

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