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Un homme en tenue de sport allongé sur le sol à côté d'une piste d'athlétisme
L'Américain Noah Lyles est allongé sur la piste après avoir participé à la finale du 200 mètres masculin aux Jeux olympiques, le 8 août 2024, à Saint-Denis. Lyles a déclaré avoir été contrôlé positif à la Covid deux jours avant de terminer troisième de la finale du 200 mètres. (AP Photo/Petr David Josek)

Retour en force de la Covid : les gens ne croient plus que le virus représente un risque

Si vous avez l’impression que la Covid a fait un grand retour cet été dans les médias et les conversations, vous avez probablement raison. Le virus est bel et bien de retour !

Un retour en force, devenu évident lors des Jeux olympiques de Paris, où de nombreux athlètes ont été testés positifs à la Covid, ce qui ne les ont pas toujours empêchés de compétitionner. Les Canadiens se sont donc fait rappeler que le virus est toujours une menace, et que ce que plusieurs croyaient être un rhume d’été pouvait en fait être la Covid.

Une vague très importante, estiment de nombreux experts. Ashish Jha, doyen de l’école de santé publique de l’Université Brown, a déclaré sur CNN que cette vague pourrait être la plus importante depuis l’apparition du virus.

Pourquoi les cas de Covid sont-ils en resurgescence ?

la tour Eiffel avec les anneaux olympiques
Plusieurs athlètes ont participé aux compétitions aux JO de Paris après avoir été contrôlés positifs à la Covid-19. (AP Photo/Aurelien Morissard)

Mais pourquoi cette forte augmentation se produit-elle maintenant, alors que les experts en santé publique ont déclaré la fin de l’urgence sanitaire mondiale il y a plus d’un an ?

Mon équipe de recherche à l’université Royal Roads a étudié la manière dont les informations sanitaires fondées sur des données probantes ont été partagées pendant la pandémie de Covid-19. Les données ont été recueillies entre 2020 et 2023. Nous avons élaboré un cadre qui utilise le « modèle de croyance en matière de santé » pour comprendre pourquoi certains choisissent d’adopter des comportements préventifs — comme l’adoption de masques et de vaccins pendant une pandémie.

En analysant les informations concernant cette récente résurgence du virus, je crois que ce modèle de croyance en matière de santé peut aider à comprendre pourquoi elle s’est produite, bien après que la phase pandémique ait été déclarée terminée.

La gestion du risque en santé

Le « modèle des croyances en matière de santé » aide les praticiens de la santé publique et les médecins à comprendre ce qui motive les gens à adopter une action positive en matière de santé (comme arrêter de fumer ou faire de l’exercice) ou à agir pour réduire l’exposition à un risque en matière de santé (comme se faire vacciner contre la grippe ou avoir des rapports sexuels protégés).

Ce modèle nous apprend que la probabilité qu’une personne prenne des mesures pour obtenir un résultat en termes de santé dépend de la perception qu’elle a du risque pour elle-même, ainsi que des avantages à adopter un comportement visant à réduire le risque. Les gens doivent également avoir le sentiment qu’ils ont la capacité de prendre les mesures nécessaires et que celles-ci seront efficaces.

Un résumé du modèle de croyance en matière de santé est expliqué dans ce diagramme.

L’adoption de ce modèle signifie que la santé publique et les médias doivent informer à la fois sur les risques pour la santé, et sur les avantages et l’efficacité des comportements de réduction de ces risques. Ces deux éléments font défaut depuis la fin de la déclaration d’urgence mondiale en ce qui a trait à la Covid-19.

La Covid n’est plus perçue comme un risque

Nous assistons à une augmentation des cas de Covid-19, car les gens ne voient plus le virus comme un risque. Ils ne comprennent pas non plus comment le fait de se faire vacciner au-delà de la première série de vaccins reçue il y a quelques années pourrait les protéger aujourd’hui.

Lorsque les responsables de la santé publique ont annoncé la fin de la phase d’urgence mondiale de la Covid, ils ont involontairement donné l’impression que le danger était écarté. Cela a diminué la perception du risque et, par conséquent, la probabilité que les gens se fassent vacciner régulièrement, portent des masques et se lavent les mains.

En outre, Santé Canada ne conserve ni ne communique plus les derniers chiffres de la Covid, ce qui signifie que de nombreuses personnes n’ont aucune idée réelle du risque relatif qu’elles courent en se rassemblant dans des espaces publics. Cela les rend moins enclines à prendre des précautions et plus susceptibles de transmettre le virus.

Les reportages sur la Covid dans les médias n’ont guère arrangé les choses. Alors que les dangers des nouveaux variants ont commencé à être signalés dès le mois de mai, l’actuelle propagation du virus n’est réapparue que lorsque des athlètes olympiques ont commencé à s’effondrer après des épreuves.

Silhouette d’une personne remplissant une seringue à partir d’un flacon de vaccin
Parmi les facteurs contribuant à la vague de cas de Covid-19 à l’été 2024 figurent la sous-vaccination et l’absence de précautions telles que la distanciation ou le port de masques. (Daniel Bockwoldt/dpa via AP)

Cette vague estivale de cas de Covid-19 est notamment provoquée par la sous-vaccination. La plupart des gens ont cessé de prendre des précautions telles que la distanciation ou le port de masques, estimant la Covid peu grave.

Mais la Covid longue est toujours un risque. Il ne s’agit pas non plus d’une simple grippe, puisque l’Organisation mondiale de la santé signale une augmentation du nombre d’hospitalisations lors de cette vague estivale.

La Covid n’est plus l’urgence qu’elle a été, mais elle constitue toujours une menace pour la santé. Nous serions bien avisés de réduire le risque de l’attraper.

This article was originally published in English

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