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Les 100 mots de l’école du futur

Tentative de classement des ed-techs

Le market map des ed-techs.

Au cours de mon précédant post, j’ai tenté de définir ce qu’était une ed-tech et les raisons de leur développement. Poursuivons la découverte de ces nouveaux acteurs en s’intéressant à leur typologie, leurs finalités et leurs business-models. L’exercice est un peu délicat car, lorsqu’on tente d’analyser un peu plus en profondeur ces entreprises, on s’aperçoit qu’elles sont toutes différentes, en termes d’usage, de publics et de fonctionnement. Et pour compliquer un peu les choses, certaines sont même à cheval sur différentes catégories !

Avec un peu de recul et beaucoup de synthèse, voici quand même un classement.

4 business-modèles + 1 !

Sujet délicat car la perception que nous avons de l’éducation est de considérer que ce n’est pas une marchandise. Néanmoins, il faut bien que ces ed-techs fonctionnent et assurent leur développement. Sujet délicat également car il n’y a pas encore eu à ma connaissance – en France – d’études approfondies réalisées sur ce sujet.

J’ai identifié différentes approches :

  • B2B – business to business, d’entreprise à entreprise. C’est par exemple une ed-tech spécialisée dans l’apprentissage des langues étrangères qui contractualise avec une entreprise. Modèle le plus simple.

  • B2C – business to consommateur. Le client final est l’individu qui achète une prestation. Le bon exemple pourrait être une ed-tech dans le domaine de l’orientation qui vent une prestation à un élève de terminale. C’est moins simple qu’il n’y parait car l’utilisateur final n’est pas forcément le décideur mais ses parents par exemple. Cela suppose pour la ed-tech d’être capable de communiquer sur ces différents publics en sachant que les attentes et les motivations ne sont forcément pas les mêmes et que l’élève subit la pression de ses parents. Se pose également la question de savoir si le décideur est le payeur ou pas.

  • B2P – business to peer. C’est une catégorie que j’ai inventée mais c’est la vente de prestations auprès de pairs. C’est par exemple un prof qui aurait créé une ed-tech de contenu et qui vend ses services à ses collègues C’est le pendant marchand et business du P2P.

  • P2P – peer to peer. Il s’agit d’une ed-tech créée par des étudiants par exemple et qui ne s’adresse qu’à des étudiants. Il y a une finalité, peut-être un service qui est délivré gratuitement

Je rajouterai un dernier business-model, qui est à inventer car c’est celui qui permettra à la fois le développement d’une filière française d’ed-tech et qui permettra à l’école de se transformer. Je le qualifierai de B2EN – Business to « Education nationale ».

Il s’agit de permettre à ces ed-techs de travailler avec l’éducation nationale et sur un modèle… agile.

7 catégories d’ed-tech

(Identifiées par Viktor Wacreniez).

  1. Orientation : tout ce qui permet d’aider à définir son orientation scolaire et professionnelle. Dans ce domaine, les ed-techs peuvent aider en donnant des informations sous différentes formes (schémas, graphiques, textes, vidéos….), répondre aux questions que se posent les élèves (ou leurs parents). Certaines proposent même du coaching en ligne et on peut imaginer que dans les années à venir certaines proposeront par le biais de la réalité augmentée de s’immerger dans des métiers pour les « vivre en live » ou par l’intelligence artificielle d’avoir des propositions d’études.

  2. Enfants : toutes les applications pour les maternelles et primaires. Permettent des approches ludiques et favorisent la créativité.

  3. Adolescents : on est plus dans l’aide aux devoirs ou les compléments de cours.

  4. Higher education : s’adressent aux étudiants dans l’enseignement supérieur. On peut ensuite définir des sous-catégories en fonction du niveau d’études ou des types d’études. Par rapport aux finalités, on est dans des logiques de contenu et surtout de services. C’est dans ce domaine qu’il y a un filon important. Pour nous, business-schools, compte tenu des frais de scolarité, ce qui fera la différence, c’est la notion de service que nous apporterons à nos étudiants. Nous ne pourrons pas le faire sans l’aide d’ed-techs, à la fois dans la mise en œuvre ou comme labo d’idées.

  5. Corporate training : ciblent les entreprises (et de temps en temps aux individus) pour des « solutions « dans le domaine de la formation continue. Le recours à des ed-techs permet d’industrialiser, de cibler des publics importants et d’uniformiser les messages et les contenus.

  6. Vocational training : pour ceux qui souhaitent apprendre sans forcément de finalité professionnelle.

  7. Language training : apprendre, découvrir ou se perfectionner dans des langues étrangères. Ce n’est pas dans ce domaine que je vois l’évolution la plus importante.

3 types d’usage

  1. Contenu : création, partage ou diffusion de contenu créé par des spécialistes (ou pas) à destination principalement des élèves et/ou apprenants.

  2. Outils et équipement pour la salle de classe : les exemples sont très nombreux et vont des écrans interactifs à des systèmes de contrôle de présence en passant par tout ce qui permet d’optimiser l’enseignement. J’avais eu l’an dernier un coup de cœur lors de ma visite au BETT pour le système BIRD. L’interactivité au bout doigt pour vos présentations, animations, cours et bien au-delà.

  3. Services : liste également très longue puisque cela concerne des services pour l’ensemble des acteurs de l’enseignement et leur environnement (élèves, parents, profs, établissements…)

En termes d’évolution, je pense que cela va être plus compliqué pour les ed-techs évoluant dans le domaine du contenu. Il faudra qu’elles travaillent sur la création de valeur par rapport au contenu. Par contre, « aucune limite » pour les 2 autres quand je vois l’apparition des nouvelles technologies et la créativité des porteurs de projets. Pour celles évoluant dans la catégorie « outils » se posera la question de l’industrialisation de leurs produits et du financement de la R&D. Problématique qui sera moins aiguë pour celles relevant de la catégorie « services ».

Ce post a été un peu plus théorique que les précédents mais mon souhait était de prendre un peu de recul par rapport à ce phénomène des ed-techs et d’avoir plus une approche « entreprise » que « pédagogique »

Fin de cette série sur ces ed-techs lors mon prochain billet !

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