La droite radicale populiste a le vent en poupe en Europe, mais des divergences sensibles existent entre les partis de cette famille politique hétérogène.
Dans les discours, les symboles et les images, Matteo Salvini est déjà omniprésent. Mais dans les négociations qui s’engagent, il jouera le rôle d’un challenger pas d’un leader.
Comment l'Union européenne est-elle perçue, de Rome à Oslo, en passant par Berlin, Amsterdam, Stockholm et Prague ? A l'occasion du renouvellement du Parlement européen, six experts répondent.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Macron l’a emporté parce qu’il avait face à lui deux versions inconciliables du souverainisme populiste, là où le Royaume-Uni du Brexit et les États-Unis de Trump n’en ont eu qu’une.
Le soupir de soulagement poussé par l’Europe après les législatives est mal avisé : au-delà des urnes, Geert Wilders a réussi à imposer ses idées et ses thèmes dans le paysage politique néerlandais.
Antoine Bevort, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Si l’on se fie aux données d’engagement sur les réseaux sociaux, le parti de Geert Wilders deviendra le premier parti au soir du 15 mars. Mais il risque de rester aux portes du pouvoir.
Cela fait plus de dix ans qu’on assiste, à travers toute la planète, à une forte hausse des crispations souverainistes, des irruptions d’anxiété identitaire et de xénophobie.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le problème n’est pas tant un effet d’imitation, qu’un effet de démonstration, ou d’avertissement : après la victoire de Trump, nous savons que les forces d’extrême droite peuvent l’emporter.
Si une potentielle victoire du FPÖ à l’automne n’annonce pas un Brexit au centre de la Mittel Europa, elle préfigure en revanche un renforcement des populismes en Europe centrale et orientale.
L’Histoire enseigne que les institutions apparemment les plus solides peuvent se déliter jusqu’à disparaître. En 2016 se profile une succession d’événements potentiellement dangereux pour l’UE.
Pour exister sur le marché politique, il faut occuper un créneau bien identifié des électeurs. C’est ce qu’a bien compris le FN avec son programme de souverainisme intégral, évolutif.