tag:theconversation.com,2011:/us/topics/basket-50855/articlesbasket – The Conversation2024-02-08T16:56:38Ztag:theconversation.com,2011:article/2230562024-02-08T16:56:38Z2024-02-08T16:56:38ZChanger de stade, tout un enjeu pour les clubs sportifs s’ils veulent éviter la grogne des supporters<p>Coup de tonnerre dans le monde du <a href="https://theconversation.com/topics/football-20898">football</a> français. Après plusieurs mois de négociations avec la mairie de Paris concernant un éventuel rachat du Parc des Princes, son résident historique, le <a href="https://www.ouest-france.fr/sport/football/paris-sg/le-psg-et-le-parc-des-princes-cest-termine-f2707268-c67e-11ee-8011-b976796527e7">Paris Saint-Germain annonce quitter son stade de toujours</a>. Le club, qui souhaitait racheter l’enceinte afin notamment de porter sa capacité de 48 000 à 60 000 places, a vu sa demande rejetée par le Conseil de Paris mardi 6 février et son président Nasser Al-Khelaifi a déclaré à la presse ce jeudi 8 février :</p>
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<p>« C’est fini maintenant, on veut bouger du Parc des Princes. »</p>
</blockquote>
<p>Une déclaration non sans susciter l’émotion des supporters.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1755620691980759150"}"></div></p>
<p>Ce n'est pas non plus sans émotion que les fans du <a href="https://rmcsport.bfmtv.com/basket/jeep-elite/les-emouvants-adieux-du-paris-basket-a-la-halle-carpentier_AV-202402080205.html">Paris Basket</a> ont, cette semaine, dit « au revoir » et « merci ! » à la Halle Carpentier du 13<sup>e</sup> arrondissement, salle qu'ils laissent pour la flambant neuve Adidas Arena, Porte de la Chapelle.</p>
<p>Le choix de quitter une infrastructure n’est pas toujours voulu. Cas récent, le 25 décembre dernier, le complexe Sportica, demeure du BCM Gravelines, club de l’élite nationale de <a href="https://theconversation.com/topics/basket-50855">basketball</a>, était ravagé par les flammes. Tristes fêtes de fin d’année. Les hommages envers ce qui n’était matériellement qu’une <a href="https://theconversation.com/topics/stade-107030">salle de sport</a> ont vite afflué sur la toile, du plus haut sommet de l’État, avec un post sur X d’Amélie Oudéa-Castéra – alors ministre des Sports –, aux anonymes venus afficher leur soutien, habitants de Gravelines, autres clubs sportifs, et même supporters rivaux.</p>
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<p>Dans tous les cas le mouvement n’est jamais anodin et différentes parties prenantes, supporters en tête, doivent être accompagnées pour que la transition s’opère au mieux.</p>
<h2>« Comme à la maison »</h2>
<p>Ce qui a pu frapper ces dernières semaines dans les messages liés au Sportica et ces dernières heures au Parc des Princes et à la Halle Carpentier est la dimension quasi humaine qui leur est donnée. L’article paru dans <a href="https://www.lequipe.fr/Basket/Article/Incendie-de-sportica-a-gravelines-le-cauchemar-de-noel/1438910"><em>L’Équipe</em></a> le lendemain de l’incendie à Gravelines est assez éloquent : on y lit ainsi, pêle-mêle, des expressions comme « le mal au cœur »,« un état de choc »,« le choc à peine digéré »,« reconstruction »,« surmonter tout ça ».</p>
<p>Il est vrai que ce complexe, inauguré en 1986 était un lieu de vie qui assurait un lien social indéniable dans cette ville de 12 000 habitants située entre Dunkerque et Calais. Cette petite salle de 3 003 places qui devait faire l’objet d’une modernisation et d’un agrandissement à l’horizon 2027 avait accueilli près d’un millier de matches de Pro A, division que le BCM, marque sportive de premier plan dans le Nord, n’a jamais quittée depuis 1988. Un projet de déménagement vers Dunkerque avait été envisagé il y a quelques années mais le projet était « mort dans l’œuf » tant il avait suscité d’émotions chez les amoureux du club, réticents à abandonner le centre-ville de Gravelines.</p>
<p>La <a href="https://www.tutor2u.net/psychology/reference/bowlbys-theory-of-maternal-deprivation">théorie de l’attachement</a>, que nous avons reprise et appliquée au sport dans nos <a href="https://hal.science/tel-03585446/document">travaux</a>, met l’accent sur le lien affectif et durable qui unit l’enfant avec certaines figures. Par extrapolation, les sciences de gestion s’en sont servi pour explorer d’autres contextes plus éloignés, comme les relations qui unissent les consommateurs aux <a href="https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2006-3-page-95.htm">biens possédés</a>, aux <a href="https://www.researchgate.net/publication/281474999_L%E2%80%99attachement_a_la_marque_Proposition_d%E2%80%99une_echelle_de_mesure">marques</a> ou encore aux <a href="https://www.researchgate.net/publication/271631149_Creating_consumer_attachment_to_retail_service_firms_through_sense_of_place">lieux de consommation</a>. Plus spécifiquement sur les enceintes sportives, la recherche a montré combien elle contribue à l’<a href="https://www.researchgate.net/publication/288267205_Which_senses_matter_more_The_impact_of_our_senses_on_team_identity_and_team_loyalty">expérience sensorielle</a> des spectateurs et participe à l’identification des individus à l’équipe.</p>
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<p>Les supporters développent un sentiment de fierté et d’attachement au stade ou au gymnase, notamment lorsque celui-ci revêt une <a href="https://www.researchgate.net/publication/327400976_Sport_Fans_The_Psychology_and_Social_Impact_of_Fandom">dimension historique</a>. Certaines personnes considèrent les enceintes sportives comme des <a href="https://www.researchgate.net/publication/283867613_The_Shrines_of_Sport_Sacred_Space_and_the_World%E2%80%99s_Athletic_Venues">lieux sacrés</a> et y entrent de manière quasi religieuse. Le stade n’est pas un lieu comme les autres : c’est le symbole le plus durable d’une équipe ou d’un club et même un repère pour la <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0272494408000522">communauté locale</a>. Après tout, ne parle-t-on pas de « match à la maison », de « victoire à domicile » et de « l’avantage de recevoir chez soi » ?</p>
<h2>Déménager, c’est reconstruire une identité</h2>
<p>Construire le lien entre une communauté et un lieu est un processus dynamique : il a un début et une fin. Si l’attachement au lieu se développe lentement, tout peut s’arrêter brutalement et entraîner une longue période pendant laquelle l’individu va essayer de gérer cette perte, de la réparer ou de créer de nouveaux liens d’attachement avec d’autres personnes ou d’autres lieux.</p>
<p>Lorsque le lieu est amené à changer, les réactions sont bien souvent liées aux <a href="https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4684-8753-4_13">causes du mouvement</a>. Le déménagement peut être volontaire, auquel cas le changement suit un processus en trois phases. Avant le déménagement, l’individu commence à se détacher de son domicile et des obligations qui lui sont inhérentes. Puis il se projette et essaye d’anticiper et d’établir une connexion avec sa nouvelle résidence. Le déménagement en lui-même est généralement générateur de stress. Une fois celui-ci effectué, l’individu peut éprouver un mal du pays et une manière de se sortir de cet état est de maintenir des liens avec son ancien domicile et de fournir des efforts pour afficher son appartenance à une identité personnelle et collective au nouveau lieu. D’autres déménagements sont subis et suivent d’autres processus dans lesquels il s’agit parfois de gérer un traumatisme.</p>
<p>Tout cela explique pourquoi les supporters se sont souvent montrés réticents à ce que leur club change de stade. Lorsqu’ils y sont contraints, soit en raison d’accidents comme à Gravelines, soit par politique du club comme cela a été le cas, avant peut-être donc le PSG, ces dernières années en football pour l’Olympique lyonnais ou les Girondins de Bordeaux, l’urgence pour les clubs est de trouver des leviers pour créer de l’attachement au nouveau lieu. Nos <a href="https://www.theses.fr/2021TOUR1002">travaux</a> se sont notamment intéressés au déménagement du club de rugby du Racing 92, qui, en 2017, a migré depuis le stade Yves du Manoir de Colombes vers la salle flambant neuve de la Paris la Défense Arena.</p>
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<p>Nous montrions dans pareil cas que la <a href="https://bpifrance-creation.fr/moment-de-vie/comment-ameliorer-valeur-percue-vos-produits-services">valeur perçue</a> du stade, celle qui existe dans l’esprit du consommateur, est un antécédent de l’attachement au lieu. D’où l’importance pour les clubs de bien la soigner en travaillant notamment sur les émotions ressenties lorsqu’on se retrouve dans le stade.</p>
<h2>Construire une continuité</h2>
<p>Comme toute étude de cas, l’exemple du Racing 92 présente des singularités. Le projet de déménager porté par le président Jacky Lorenzetti n’avait pas fait l’objet d’une résistance féroce de la part des supporters. Seuls les <a href="https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/nanterre-92000/a-nanterre-c-est-le-grand-soir-pour-la-u-arena-et-ses-riverains-18-10-2017-7341396.php">riverains</a> de la nouvelle infrastructure montraient une forme d’hostilité.</p>
<p>D’autres projets de relocalisation d’enceinte ont fait l’objet d’études : <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13606719.2011.532600">Arsenal</a>, club londonien de football, qui avait quitté son antre historique d’Highbury pour l’Emirates Stadium en 2006, par exemple, ou, plus récemment, sur le projet de <a href="https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/14660970.2024.2303851">déménagement du club d’Aberdeen vers le quartier de Westhill</a>. Ces études – peu nombreuses dans un contexte européen et quasi inexistantes en France (une étude est en cours sur le processus de déménagement du Stade Brestois 29 du stade Francis le Blé vers l’Arkéa Park à l’horizon 2027) – s’accordent pour dire que la réussite d’un projet de changement de stade passe par l’identification puis l’accompagnement des parties prenantes avant, pendant et après la réalisation du déménagement.</p>
<p>Cet accompagnement passe par des réunions publiques et des visites de chantier en amont, par exemple, mais aussi par des actions marketing concrètes : la commercialisation de produits dérivés à l’effigie des deux enceintes par exemple, ou pourquoi pas, la mise en vente de « reliques ». C’est ce qu’a fait West Ham en 2016, avec des pièces de son stade de Boleyn Ground, situé dans le quartier d’Upton Park et démoli depuis. Certains éléments de l’ancien stade peuvent aussi être incorporés dans le nouveau pour instaurer de la continuité, comme la célèbre horloge d’Highbury qui trône désormais au sommet d’une tribune de l’Emirates Stadium.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/223056/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jérôme Boissel ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Qu’il soit choisi ou contraint, un changement d’enceinte sportive exige pour les clubs un accompagnement de leurs supporters qui peuvent se montrer particulièrement attachés aux lieux.Jérôme Boissel, Professeur Associé et Responsable de la Filière Passion Sport, ESC Clermont Business SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/2210462024-02-05T15:13:19Z2024-02-05T15:13:19ZLe basketball, élément majeur de l’affirmation nationale de la Lituanie<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/572443/original/file-20240131-27-19vs3b.jpeg?ixlib=rb-1.1.0&rect=5%2C5%2C3458%2C2004&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le 24&nbsp;février 2002, jour du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des supporters du Zalgiris Kaunas brandissent des drapeaux lituaniens et un drapeau ukrainien, ainsi qu’une banderole proclamant en ukrainien «&nbsp;Ukrainiens&nbsp;! La Lituanie est avec vous&nbsp;!&nbsp;» Le club a toujours intégré une dimension politique dans son action.
</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://twitter.com/bczalgiris/status/1496795504742739971?lang=ar-x-fm">Compte X (anciennement Twitter) du Zalgiris Kaunas</a></span></figcaption></figure><p>La date du 15 juillet 1410 est aussi bien connue des écoliers lituaniens que celle de la bataille de Marignan l’est des écoliers français. Ce jour-là, lors de la <a href="https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/192516">bataille de Zalgiris</a> (prononcer Jalgiris) (Grunwald pour les Polonais, Tannenberg pour les Allemands), l’alliance du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie y écrasa les chevaliers teutoniques et mit un coup d’arrêt à leurs visées expansionnistes. Dès lors, il y a une dimension symbolique à ce que le principal club lituanien de basketball, fondé le 15 avril 1944, pendant l’occupation nazie, à Kaunas (la deuxième ville du pays) se nomme précisément <a href="https://zalgiris.lt/">« Zalgiris »</a>.</p>
<p><a href="https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/08/05/le-basket-en-lituanie-un-symbole-de-liberte-face-a-la-russie-on-se-disait-que-si-on-battait-l-equipe-de-l-armee-rouge-on-pouvait-devenir-independants_6184495_4500055.html">Le basketball</a> joue un rôle important dans l’histoire nationale de la Lituanie. Ce sport a été l’un des premiers moyens d’affirmation de ce petit État balte, indépendant de 1918 à 1940, grâce aux victoires de l’équipe nationale lors des championnats d’Europe de 1937 et 1939, sous la conduite de Pranas Lubinas (Frank Lubin). Né aux États-Unis de parents lituaniens, il gagne la médaille d’or au sein de l’équipe nationale américaine aux Jeux olympiques de 1936, avant de rejoindre le pays de ses parents l’année suivante ; son rôle de joueur et d’entraîneur lui vaudra le surnom de <a href="https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1056268/godfather-of-lithuanian-basketball-lubinas-to-be-memorialized-in-us">« père fondateur du basketball lituanien »</a>, même s’il devra fuir devant l’avancée nazie et revenir aux États-Unis.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=490&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=490&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=490&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=616&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=616&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/569050/original/file-20240112-25-hhrkk8.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=616&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Pranas Lubinas sous le maillot lituanien au Championnat d’Europe 1939.</span>
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<p>Avant la guerre, et plus encore après, que ce soit durant l’appartenance à l’URSS ou à partir de la nouvelle indépendance effective en 1990, le basketball s’est affirmé comme le sport numéro un du pays, pour ne pas dire une seconde religion.</p>
<h2>Époque soviétique : le Zalgiris, incarnation du patriotisme lituanien</h2>
<p>Devenue à son corps défendant une république de l’URSS après la Seconde Guerre mondiale, à l’instar des deux autres pays baltes (l’Estonie et la Lettonie), la Lituanie a vu son identité nationale menacée par la soviétisation, laquelle s’est notamment traduite par la <a href="https://gulag.online/articles/soviet-repression-and-deportations-in-the-baltic-states">déportation de centaines de milliers de personnes</a> dans la seconde moitié des années 1940.</p>
<p>Il est significatif que le basketball ait été populaire à la fois dans les camps de réfugiés d’Europe occidentale et dans les goulags de Sibérie. Ce sport est devenu un symbole d’identification et d’expression personnelle pour les communautés lituaniennes émigrées en <a href="https://www.researchgate.net/publication/233157721_A_Revitalized_Dream_Basketball_and_National_Identity_in_Lithuania">Australie, en Amérique du Sud et aux États-Unis</a>.</p>
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<p>Pendant la période d’occupation, le Zalgiris Kaunas a été intégré au système sportif soviétique, remportant pour la première fois le championnat d’URSS dès 1947. Le basketball soviétique était marqué par une forte rivalité entre les clubs baltes, géorgiens, ukrainiens et les équipes russes de Moscou et de Saint-Pétersbourg (Leningrad à l’époque). Au-delà des querelles de clocher locales, le Zalgiris s’est solidement affirmé comme une fierté nationale dépassant le cadre sportif.</p>
<p>Jusqu’au milieu des années 1980, c’est le CSKA Moscou qui remporte régulièrement la palme. En tant que club de l’Armée rouge, il bénéficie du réservoir humain des forces armées et symbolise la mainmise moscovite sur les républiques soviétiques. Mais à partir de 1985, le Zalgiris Kaunas gagne plusieurs fois le championnat d’URSS (1985/1986/1987), ainsi que la <a href="https://www.fiba.basketball/intercontinentalcup/2020/news/long-rich-history-of-fiba-intercontinental-cup">Coupe intercontinentale</a> en 1986, à Buenos Aires.</p>
<p>Les témoignages des joueurs et du staff de l’équipe à propos de cette dernière victoire sont édifiants : c’est à cette occasion qu’ils ont pu voir pour la première fois le <a href="https://www.taurillon.org/de-rejet-en-rejet-jusqu-a-la-continuite-histoire-mouvementee-du-drapeau">véritable drapeau de leur pays</a> (brandi par des expatriés lituaniens en Argentine) et non celui imposé par Moscou. L’entraîneur de l’époque se fera même confisquer la cassette du match par un agent du KGB à son retour <a href="https://www.youtube.com/watch?v=IJUw3elgEbk">car on y voyait ces drapeaux</a>.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=414&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=414&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=414&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=521&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=521&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/569052/original/file-20240112-15-qefiua.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=521&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L’équipe du Žalgiris Kaunas après la victoire en finale de 1986.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.15min.lt/24sek/naujiena/lietuva/jie-nugaledavo-cska-ka-dabar-veikia-auksines-karstliges-laiku-zalgirieciai-875-1610784">15min.lt</a></span>
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<p>Ces succès ont eu un impact significatif sur le moral des Lituaniens et ont renforcé leur identité nationale. De fait, dans cette période de transformation de la fin des années 1980, les matchs entre le CSKA et Žalgiris ont attiré plus que jamais l’attention du public et ont même donné lieu à des manifestations antisoviétiques.</p>
<p>Ces rencontres – et spécialement les victoires remportées par l’équipe lituanienne dans le sillage notamment de sa star Arvydas Sabonis, sans doute à ce jour le sportif lituanien le plus célèbre de l’histoire – ont été considérées comme des étapes majeures dans le processus de reconquête de l’indépendance de la Lituanie dans la mesure où elles ont donné au peuple lituanien une plate-forme pour réaliser que la grande Union soviétique pouvait être vaincue, même si ce n’était que métaphoriquement.</p>
<p>En réalité, le succès de Žalgiris et l’intensité du soutien dont le club bénéficie en Lituanie ont constitué une arme à double tranchant pour les autorités soviétiques, qui <a href="https://www.jstor.org/stable/43212193">tentaient d’utiliser le sport comme outil de rapprochement entre les peuples de l’Union soviétique</a>.</p>
<p>En cas de victoire l’enthousiasme et la mobilisation des Lituaniens étaient incommensurables, à tel point qu’à leur retour victorieux de Moscou en 1987, l’avion des joueurs n’a pas pu se poser sur la piste de l’aéroport de Kaunas envahie par des milliers de supporters.</p>
<p><a href="https://www.dukeupress.edu/big-game-small-world">Selon l’ancien président de la République de Lituanie Valdas Adamkus</a> (1998-2003 et 2004-2009), « pendant les 50 années d’occupation, le basketball était une expression de la liberté. Le pays tout entier essayait de battre les Russes et de montrer que nous étions supérieurs dans ce domaine. Le jeu reflétait notre volonté de gagner contre nos oppresseurs et soutenait notre espoir et notre détermination ».</p>
<h2>L’ouverture sur le monde occidental</h2>
<p>Par ailleurs, la victoire obtenue en championnat en 1986, qui a permis à l’équipe lituanienne de participer à la coupe d’Europe, a constitué une fenêtre sur le monde occidental que les joueurs emblématiques (Arvydas Sabonis, mais aussi Valdemaras Chomicius ou encore Rimas Kurtinaitis) de l’époque ont su saisir. L’équipe, tout comme la sélection nationale pas la suite (médaillée de bronze aux Jeux olympiques de 1992), a acquis une importance culturelle majeure en raison des restrictions que les Lituaniens avaient subies pendant les longues années du régime soviétique. Elle symbolisait une équipe générationnelle qui cherchait à faire valoir les orientations, les systèmes de valeurs et l’éthique de son pays d’origine.</p>
<p>Naturellement, le basketball n’a pas été l’unique élément de l’identité nationale lituanienne : des mouvements artistiques, intellectuels et scientifiques ont existé à côté de lui et ont également eu un impact notable. En outre, la politique de russification et de soviétisation n’a pas été entièrement menée à bien, de sorte que la langue lituanienne a été préservée dans les écoles et l’église.</p>
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À lire aussi :
<a href="https://theconversation.com/comment-le-rugby-est-devenu-un-element-majeur-de-lidentite-irlandaise-216467">Comment le rugby est devenu un élément majeur de l’identité irlandaise</a>
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<p>Néanmoins, le basketball a influencé la formation de l’identité nationale depuis son introduction en Lituanie jusqu’à aujourd’hui. Il a fourni à l’ensemble du peuple, et pas seulement aux fans de sport, des héros nationaux emblématiques qui ont promu la Lituanie dans le monde entier, ainsi que des symboles forts. Le club de Zalgiris peut indéniablement être considéré comme l’un de ces symboles.</p>
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<a href="https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=401&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/569055/original/file-20240112-21-va5dfq.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Soutien affiché à l’Ukraine lors d’un match d’Euroleague.</span>
<span class="attribution"><span class="license">Fourni par l'auteur</span></span>
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<p>Après l’indépendance de la Lituanie en 1990, le Zalgiris s’est rapidement intégré dans les compétitions sportives continentales, remportant l’EuroLeague, la plus prestigieuse compétition de basketball en Europe en 1999.</p>
<p>Désormais, c’est au sein de la Zalgirio Arena, une arène ultramoderne à Kaunas, que le club a élu domicile et continue à faire passer des messages, spécialement au voisin russe, comme en témoigne le <a href="https://basketnews.com/news-167248-zalgiris-organized-a-shipment-of-medicines-to-ukrainian-people.html">soutien indéfectible à l’Ukraine</a> qui y est déployé à chaque match.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/221046/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Arnaud Serry ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le Zalgiris de Kaunas est un symbole majeur de l’identité nationale du petit pays balte, et porte depuis l’époque soviétique de nombreux combats qui dépassent le cadre du sport.Arnaud Serry, Maitre de conférences en géographie, Université Le Havre NormandieLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1840192022-06-17T16:51:04Z2022-06-17T16:51:04ZChampions sportifs : anticiper pour mieux performer<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/469527/original/file-20220617-15-86f16f.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=0%2C0%2C1000%2C667&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Le champion de F1 Max Verstappen, de l'écurie Red Bull, lors du Grand Prix de Montréal. L'anticipation est un facteur de performance en sport et peut être caractérisée par une rapidité et une justesse de réponses, et par des recherches visuelles spécifiques.</span> <span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>La capacité à anticiper l’action de son adversaire, lors de la pratique d’un sport, est un facteur déterminant de la performance.</p>
<p>On parle ici, par exemple, de l’interception d’un ballon (d’une balle ou d’un volant) ou de l’évitement d’un adversaire. Ces actions, qui découlent directement d’une anticipation, sont essentielles et caractéristiques des meilleurs sportifs. Ces derniers répondent ainsi plus rapidement et plus justement aux situations auxquelles ils font face.</p>
<p>Chercheure postdoctorale en sciences du sport au <a href="https://www.etsmtl.ca/laboratoires/lio">Laboratoire de recherche en imagerie et orthopédie</a> de l’ÉTS et à l’<a href="https://www.insquebec.org">Institut National du Sport du Québec</a>, mes recherches portent sur l’anticipation et la prise de décision en sport, en condition réelle et virtuelle.</p>
<h2>L’importance de l’anticipation en sport</h2>
<p>L’anticipation peut se définir comme un <a href="https://doi.org/10.1080/17461391.2014.957727">jugement de reconnaissance</a> d’une action effectuée par un adversaire avant que celle-ci ne soit réalisée. Ainsi, la difficulté à anticiper réside dans le fait, qu’à première vue, aucune information de mouvement ne nous permet de comprendre ce qu’il va se passer.</p>
<p>L’anticipation peut également se définir comme la capacité à intercepter un objet en mouvement en sport, en devinant à quel endroit et à quel moment l’objet va arriver. On parle alors d’<a href="https://doi.org/10.1097/OPX.0000000000001727">« anticipation-coïncidence »</a>. Cet objet peut être un ballon (une balle ou un volant), mais également le coup d’un adversaire.</p>
<p>Ces deux définitions peuvent être complémentaires et montrent l’ensemble des mécanismes nécessaires pour anticiper dans un contexte dynamique comme le sport : lecture de son environnement, prédiction des évènements et mise en action de son corps pour répondre aux évènements.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="2 hommes dans un combat de boxe" src="https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=360&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=360&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=360&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=452&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=452&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466950/original/file-20220603-20-urkh8b.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=452&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">L’anticipation peut être déterminée par plusieurs aspects et est caractéristique de l’expertise.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Tous les sports n’ont pas l’anticipation comme un facteur déterminant de la performance. L’anticipation ne semble pas déterminante pour la pratique de la course ou du tir à l’arc, par exemple. L’intérêt de comprendre l’anticipation en sports collectifs, duels et de raquette est d’autant plus important puisque les environnements sont constamment modifiés et incertains avec la présence d’une pression temporelle (déplacement des joueurs partenaires/adversaires et du ballon/balle/volant).</p>
<h2>La mesure de l’anticipation</h2>
<p>Aborder la mesure de l’anticipation permet de comprendre les facteurs qui la définissent. Ce jugement implique plusieurs déterminants. Dans le cadre de ma <a href="http://www.theses.fr/s184039">thèse</a> au <a href="https://labos-recherche.insep.fr/fr/laboratoire-sport-expertise-et-performance">laboratoire Sport, Expertise, Performance de l’INSEP</a> à l’Université Paris Cité, j’ai relevé quatre déterminants majeurs de l’anticipation. Les <a href="https://doi.org/10.3389/fspor.2021.725625">mesures</a> ont été effectuées sur le terrain, afin d’être au plus proche de la réalité de la pratique, à partir de lunettes <em>eye-tracker</em> (suivi oculaire), pour enregistrer le mouvement des yeux, et d’un caméscope, pour enregistrer les actions motrices.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="4 hommes jouant au soccer" src="https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466984/original/file-20220603-20-lj121z.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
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<span class="caption">Comment peut-on mesurer l’anticipation ?</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><p><strong>Les comportements moteurs.</strong> L’anticipation est largement mesurée par les temps de réaction, c’est-à-dire le délai entre le début d’un évènement et le moment où vous réagissez à cet évènement. À ce temps de réaction, il est intéressant de considérer les comportements moteurs en réponse aux évènements. Par exemple, en sport de raquette, ces comportements peuvent être les reprises d’appui (sursaut où les deux pieds ne sont pas en contact avec le sol) puis les coups réalisés ; en sport de combat, ces comportements peuvent être l’évitement ou le coup réalisé en réponse à l’évènement. Ainsi, on lie l’anticipation à la performance réalisée.</p></li>
<li><p><strong>Les comportements visuels.</strong> L’anticipation est possible grâce à des processus visuels qui permettent de regarder son environnement et de prélever les informations jugées pertinentes par l’athlète. Ces informations peuvent concerner les adversaires, les partenaires ou l’objet à intercepter.</p></li>
<li><p><strong>L’attention visuelle.</strong> Elle permet de se concentrer sur un élément de son choix. Sans l’attention visuelle sur des éléments de son environnement, l’athlète ne pourrait pas prélever d’information lui permettant d’anticiper.</p></li>
<li><p><strong>Les informations sur le contexte.</strong> Ces informations font entre autres référence au score, à la position des joueurs sur le terrain et aux connaissances que l’athlète possède sur ses adversaires et sur le sport. Elles sont dynamiques, c’est-à-dire en continuel changement au cours d’un match ou d’un combat.</p></li>
</ul>
<figure class="align-center ">
<img alt="Un homme en train de jouer au badminton" src="https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=344&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=344&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=344&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=432&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=432&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/469528/original/file-20220617-23-ma9rqf.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=432&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Les comportements moteurs et visuels font partie des quatre déterminants majeurs de l'anticipation.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Shutterstock</span></span>
</figcaption>
</figure>
<h2>L’anticipation des grands champions</h2>
<p>On entend souvent que les grands champions sont meilleurs pour anticiper. Parmi les déterminants expliqués précédemment, qu’est-ce qui caractérise les grands champions ?</p>
<ul>
<li><p><strong>Les comportements moteurs.</strong> Les athlètes sont capables de répondre plus rapidement et de manière plus juste à la situation rencontrée. Cependant, il a <a href="https://doi.org/10.1016/j.psychsport.2019.05.004">récemment</a> été mis en évidence que les athlètes pouvaient prendre plus de temps à répondre, ce qui leur permet de prendre davantage d’informations sur la situation. Ces différents comportements dépendent des situations rencontrées, notamment si elles sont spécifiques au domaine d’expertise de l’athlète ou non.</p></li>
<li><p><strong>Les comportements visuels.</strong> Les athlètes développent des stratégies visuelles, c’est-à-dire qu’ils regardent à des endroits particuliers dans leur environnement. Ces endroits, également appelés zones d’intérêt, sont spécifiques à chaque sport. Par exemple, en <a href="https://doi.org/10.5232/ricyde2019.05802">sport de combat</a>, les athlètes alternent de manière non homogène leur regard sur différentes parties du corps de leur adversaire.</p></li>
<li><p><strong>L’attention.</strong> Les athlètes sont capables d’utiliser leur vision périphérique à partir de <a href="https://doi.org/10.1080/1750984X.2019.1582082">points d’ancrage</a>, permettant notamment de diminuer les coups liés au déplacement du regard. Ils modulent cette attention au cours d’un match.</p></li>
<li><p><strong>Les informations sur le contexte.</strong> Par leur expérience en termes d’années, de temps et de conditions de pratique, les athlètes ont développé des connaissances sur leur sport, sur les situations rencontrées et sur leurs adversaires (par exemple, leurs coups favoris). Toutes ces connaissances permettent aux athlètes d’anticiper les comportements effectués par leurs adversaires.</p></li>
</ul>
<h2>L’impact de la fatigue sur l’anticipation</h2>
<p>Lors de la réalisation d’un match ou d’un combat, une certaine fatigue s’installe. Cette fatigue pourrait être un frein à l’anticipation. En effet, une trop grande fatigue peut perturber la lecture de l’environnement, la prédiction des évènements et la mise en action du corps.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="2 hommes jouant au hockey" src="https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/466952/original/file-20220603-15-wbtb6p.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">La réalisation d’un match ou d’un combat peut entraîner une fatigue pouvant modifier le jugement d’anticipation.</span>
<span class="attribution"><span class="source">(Shutterstock)</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>La littérature actuelle ne s’accorde pas sur les effets de la fatigue sur l’anticipation. D’une part, parce que la fatigue possède différentes définitions et, d’autre part, parce que les contextes de mesure sont très variés (laboratoire <em>versus</em> terrain, tâche spécifique <em>versus</em> tâche libre). Ainsi, la généralisation des résultats reste difficile. Globalement, la fatigue peut impacter l’anticipation par une <a href="https://doi.org/10.1080/02640414.2020.1855747">diminution des réponses justes</a> et une <a href="https://doi.org/10.1080/14763141.2016.1217347">augmentation des temps de réaction</a>.</p>
<p>L’anticipation est donc essentielle pour réussir en sport et implique différents déterminants. Les athlètes et l’équipe les entourant peuvent utiliser les déterminants de l’anticipation pour améliorer les performances en compétition.</p>
<p>Ainsi, l’anticipation pourrait être une clé pour obtenir une médaille lors des prochains Jeux olympiques à Paris en 2024.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/184019/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Mildred Loiseau Taupin a reçu des financements pour la réalisation de son postdoctorat par le programme Mitacs Accélération et par le programme Synergique de la Fédération québécoise de boxe olympique. </span></em></p>L’anticipation est un facteur à prendre en compte dans la réalisation des performances sportives en vue des prochaines grandes compétitions.Mildred Loiseau Taupin, Postdoctorante en sciences du sport, École de technologie supérieure (ÉTS)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1582362021-04-07T18:19:03Z2021-04-07T18:19:03ZLes fonds privés américains à l’assaut du football européen<p>Le monde du football est à nouveau en pleine transformation. Cela fait longtemps maintenant que de nombreux supporters, que ce soit au stade ou à la télévision, se sont rendus à l’évidence : leurs équipes (pour la plupart) ne sont désormais plus gérées localement.</p>
<p>Ces vingt dernières années, les <a href="https://www.irishtimes.com/sport/soccer/english-soccer/russia-s-roots-run-deep-in-the-premier-league-1.3434232">oligarques russes</a>, les <a href="https://menafn.com/1101199065/How-These-Football-Clubs-Came-to-be-Arab-Owned&source=246">pays du Golfe</a>, ainsi que les <a href="https://www.scmp.com/sport/football/article/3031945/inter-milan-wolves-and-granada-show-chinese-owned-football-clubs">milliardaires chinois</a>, prennent régulièrement des parts dans le football européen. Plus récemment, c’est depuis l’autre côté de l’Atlantique que l’argent semble couler à flots, et ce sont les sociétés de placement qui ont su voir là une opportunité lucrative, en partie liée à la pandémie.</p>
<p>Voici le nouveau visage du foot : des investisseurs par-delà les frontières – avec pour seule motivation le retour sur investissements dans un sport rapprochant le secteur du divertissement et celui du digital – qui transforment le jeu en une industrie internationale de gros sous. Si la télévision a permis aux grands clubs de foot de s’enrichir, les droits de diffusion ont rapporté aux investisseurs des sommes indécentes.</p>
<p>La Covid-19 n’a pas entraîné à elle seule le boom économique des investissements dans le foot, mais elle a contribué à accélérer et amplifier la tendance. Alors que certains clubs connaissent des <a href="https://theconversation.com/english-football-why-financial-calamity-facing-clubs-is-even-worse-than-in-mainland-europe-147156">difficultés financières</a>, les investisseurs, eux, ont fait leur place pour pouvoir profiter de l’aubaine.</p>
<p>Et alors que les gens étaient contraints de rester chez eux, les services de streaming tels que Netflix ou Amazon Prime, sont devenus des éléments à part entière de nos nouveaux modes de vie, soulignant ainsi la pertinence de ces plates-formes en matière de sport.</p>
<h2>Qui sont ces investisseurs ?</h2>
<p>Qui sont donc les principaux fonds privés américains qui font main basse sur le football en Europe ? Le groupe Fenway Sports Group (FSG) dirigé par John W. Henry, propriétaire du club anglais de Liverpool, <a href="https://www.sportico.com/business/finance/2021/redbird-to-buy-fenway-sports-group-stake-1234623645/">serait sur le point</a> de céder plus de 10 % de ses parts du club à RedBird Capital Partners, un investisseur américain, pour environ 540 millions de livres sterling (environ 633 millions d’euros). RedBird semble déterminé à construire un réseau international <a href="https://www.sportspromedia.com/news/redbird-gerry-cardinale-billy-beane-ipo-spac-redball-acquisition-corp">d’investissement dans le foot</a>. Ceci en plus des 4,7 millions de livres sterling (environ 5,5 millions d’euros) récemment investis dans le club par la star du basket <a href="https://www.liverpoolecho.co.uk/sport/football/football-news/lebron-james-liverpool-owners-fsg-20211481">Lebron James</a>.</p>
<p>En décembre, ALK Capital – un autre fonds d’investissement américain spécialisé dans le sport – a acheté le club anglais de <a href="https://www.burnleyfootballclub.com/content/alk-capital-completes-club-takoeover">Burnley</a>, grâce à un LBO (leverage buy-out ou rachat avec effet de levier), de la même manière que la <a href="https://www.bbc.co.uk/sport/football/32615111">famille américaine Glazer</a> avait racheté Manchester United en 2005. </p>
<p>En France, RedBird a déjà des <a href="https://www.sportspromedia.com/news/toulouse-fc-takeover-redbird-capital-olivier-sadran">parts</a> dans le Toulouse FC, et ce sont bien des Américains qui sont propriétaires des Girondins de Bordeaux (General Capital Partners, et King Street Capital Management) et de l’<a href="https://www.sportspromedia.com/news/as-nancy-ligue-2-takeover-chien-lee-pacific-media-group">AS Nancy</a> (New City Capital). L’an dernier, c’est l'ESTAC de Troyes qui fut racheté par le <a href="http://www.insideworldfootball.com/2020/09/03/man-city-owners-cfg-complete-e10m-deal-troyes-become-10th-owned-club/">City Football Group</a>, groupe émirati dans lequel le fonds d’investissement californien Silver Lake possède des parts.</p>
<p>Il en va de même en Italie, où <a href="https://www.goal.com/en/news/elliott-management-takes-control-of-ac-milan/1to5pei6k0dbh1m86apea101xc">Elliott Management Corporation</a> possède le Milan AC, et un consortium de fonds d’investissement regroupant CVC Capital Partners, Advent Capital Management et FSI Capital cherchent à acquérir pour 1,5 million de livres sterling (1,76 millions d’euros) de parts dans <a href="https://www.sportspromedia.com/news/serie-a-cvc-advent-fsi-private-equity-offer-accepted-media-rights-business">l’industrie des nouveaux médias</a> qui couvrent la série A italienne et la Premier League anglaise.</p>
<p>En Allemagne, CVC et Advent sembleraient enclins à conclure un marché similaire avec <a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-05-07/buyout-giant-cvc-eyes-soccer-investments-from-germany-to-france">Bundesliga International</a>, qui gère la commercialisation des droits de diffusion du championnat auprès des médias étrangers.</p>
<h2>Analyse des réseaux</h2>
<p>Afin de déterminer l’ampleur de ce mouvement, nous avons entrepris de <a href="https://towardsdatascience.com/how-to-get-started-with-social-network-analysis-6d527685d374">faire l’analyse</a> des liens entre ces fonds et le monde du sport, à partir des données récoltées sur les réseaux sociaux.</p>
<p>Il apparaît que ces investissements se font au-delà du territoire européen et du foot, comme nous pouvons le voir sur le graphique ci-dessous (cliquez pour agrandir).</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="Un graphique illustrant les liens entre le capital-investissement et les clubs de sport." src="https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=333&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=333&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=333&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=418&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=418&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/390648/original/file-20210319-19-u0qpts.JPG?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=418&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Voici les liens qui existent entre les fonds d’investissement américains et les clubs de sports dans lesquels ils possèdent des parts.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Simon Chadwick</span>, <span class="license">Author provided</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Ainsi, Silver Lake a des connexions avec les franchises de City Football Group en Inde, en Chine, au Japon et en Australie. Avec Les Red Sox de Boston et les Yankees de New York, le périmètre de RedBird englobe également le baseball.</p>
<p>Ces investissements font également partie d’un portefeuille plus large en lien avec le sport, le basket, le foot américain ou encore le catch. Silver Lake semble également vouloir se servir du football européen créer des synergies avec les entreprises évoluant dans des secteurs proches : commerce d’articles de sports (tels que les Fanatics, un site web de vente en ligne de vêtements de sports sous licence) ou divertissement (tel que Endeavour, une agence de représentation de talents).</p>
<h2>Le streaming : un chèque en blanc</h2>
<p>La résurgence des <a href="https://www.sportico.com/feature/spac-special-purpose-acquisition-company-sports-1234616048/">sociétés d’acquisition à vocation spécifique</a>, ou SPACS (special purpose acquisition companies) explique également ce regain d’intérêt pour les clubs de sports.</p>
<p>Les SPACS (comme RedBird) sont constituées spécifiquement pour lever des capitaux par le biais d’offres publiques initiales (où les actions sont vendues à des investisseurs institutionnels et particuliers) dans le but d’acquérir ou d’investir dans une entreprise existante. Elles sont parfois appelées « sociétés à chèque en blanc » et ont pour objectif de faire le plus d’argent possible pour les investisseurs qui y participent.</p>
<p>Pour ces SPACS comme pour les autres groupes d’investisseurs financiers, le foot reste très attractif car il représente un produit clé en main dans lequel le monde entier est déjà activement impliqué. Spectateurs et fans sont capables de <a href="https://www.sportbusiness.com/2020/06/anthony-goddard-premier-league-returns-with-record-audiences/">dépenser de l’argent</a> régulièrement pour pouvoir regarder leur sport, ou <a href="https://www.independent.co.uk/sport/football/premier-league/football-kits-english-clubs-2019-20-premier-league-efl-liverpool-arsenal-manchester-united-city-a9082881.html">acheter des articles</a> de leur club. Il y a de <a href="https://www.sportspromedia.com/from-the-magazine/premier-league-la-liga-serie-a-bundesliga-ligue-1-sponsors-tv-rights">l’argent à gagner</a>, et les investisseurs le savent.</p>
<p>Mais peut-être qu’une des raisons pour lesquelles ces clubs sont si tentants, c’est la manne que représente le streaming vidéo. Les spectateurs ont changé d’habitudes dans leurs modes de consommation ces dernières années, avec pour conséquence, l’érosion des formats actuels de diffusion.</p>
<p>Au cours des deux dernières décennies, les clubs de football ont profité de <a href="https://www.theguardian.com/football/2018/jun/06/premier-league-clubs-profit-record-revenues-tv-deal">contrats de diffusion</a> très lucratifs. Mais les Netflix, et autre Amazon Prime ou DAZN promettent des retours financiers encore plus importants, surtout pour les meilleurs clubs qui évoluent dans les ligues les plus importantes.</p>
<p>Or, ces SPACS ont également le pouvoir de mettre les clubs à mal. Ainsi, lors du rachat de Burnley par ALK, le club a dû être hypothéqué afin de finaliser l’achat. Ce qui a n’a fait qu’aggraver sa situation financière, avec une <a href="https://www.theguardian.com/football/2021/feb/02/burnley-us-takeover-has-left-club-90m-worse-off-and-loaded-with-debt">dette supplémentaire de 90 millions</a> de livres sterling (105 millions d’euros).</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1368194054736011266"}"></div></p>
<p>Pour le club de Manchester United, ce sont les fans qui ont <a href="https://www.independent.co.uk/sport/football/premier-league/man-utd-news-glazer-out-protest-open-letter-five-key-questions-a9025626.html">mené une campagne</a> de longue haleine pour que la famille Glazer se retire. Idem à Liverpool, où le FSG <a href="https://www.bbc.co.uk/sport/football/35546090">ne fait pas l’unanimité</a>.</p>
<p>En effet, un chèque en blanc en dehors du terrain ne signifie pas nécessairement un chèque en blanc sur le terrain. La plupart des supporters savent que les investisseurs cherchent à faire des profits. Le problème, c’est qu’à force de maximiser ces profits, le lien entre les clubs et les communautés auxquelles ils sont localement attachés se délie.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/158236/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Les auteurs ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'ont déclaré aucune autre affiliation que leur organisme de recherche.</span></em></p>Ces investisseurs sont notamment attirés par les perspectives en termes de diffusion des matchs sur les plates-formes de streaming.Simon Chadwick, Global Professor of Eurasian Sport | Director of Eurasian Sport, EM Lyon Business SchoolPaul Widdop, Senior Lecturer in Sport Business, Manchester Metropolitan UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1550902021-02-12T15:10:29Z2021-02-12T15:10:29ZCe que Kobe Bryant m’a appris<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/383608/original/file-20210210-21-1bsu047.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Kobe Bryant, lors d'un match des Lakers de Los Angeles contre les Orlando Magic, le 7 juin 2009. Il a été un modèle pour toute une génération de jeunes, dont l'auteur de cet article.</span> <span class="attribution"><span class="source">(AP Photo/Mark J. Terrill, File)</span></span></figcaption></figure><p>J’ai beaucoup hésité à parler de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kobe_Bryant">Kobe Bryant</a>, mort dans un accident d’hélicoptère il y a un an. D’abord, je ne savais où commencer, tant les apprentissages à tirer de sa vie sont grands. Mais je vais essayer d’y aller simplement, sans le faire sous le filtre de ma propre culture ou spiritualité, de sorte que tous les lecteurs et lectrices puissent entendre ce que j’ai à dire.</p>
<p>Je veux toucher à ce que nous avons, tous et toutes, en commun, dans notre condition humaine.</p>
<p>Quand nous étions jeunes, au Sénégal, nous aimions Bob Marley. Cela suscitait la réprobation de certains, car Bob Marley <a href="https://www.nostalgie.fr/artistes/bob-marley/actus/bob-marley-ou-la-naissance-du-mouvement-rastafari-346192">n’avait pas les mêmes valeurs spirituelles que nous</a>. Nous étions, en effet, bien loin de sa religion, et du mouvement rastafari. Mais ceux, parmi nous, qui en avaient le discernement, ont pu tirer de cette admiration des points positifs indéniables : apprendre une nouvelle langue (l’anglais), refuser la domination, et l’esclavage mental (<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Redemption_Song">« Emanticipate yourself from mental slavery »</a>)…</p>
<p>J’ai ensuite grandi avec l’esprit et l’exemple de Kobe. Nous l’émulions tous, et il nous inspirait, de l’autre côté de l’Atlantique. En repensant à sa vie, je me dis qu’en général, c’est après leur carrière sportive professionnelle que les grands athlètes révèlent et exposent certains aspects de leur vie. Par contre, pour lui, je sais juste que sa vie a connu un tournant, <a href="https://medium.com/@SunilSharmaUK/phil-jackson-the-zen-master-who-conquered-basketball-e8257a76979d">sous l’aile de Phil Jackson, The Zen Master, le mentor de Michael Jordan</a>. Star à 16 ans, Bryant avait de quoi prendre la grosse tête, et était bien difficile à gérer. Phil Jackson l’a aidé à se recentrer et à s’assagir.</p>
<p>Je suis aujourd’hui romancier et chargé de cours en linguistique, éducation et analyse du discours à l’Université Bishop et à l’Université de Sherbrooke. Je suis spécialiste en sciences du langage. Je garde toujours en tête la détermination de Kobe Bryant, l’homme et l’athlète, cinq fois champion de la NBA et deux fois médaillé d’or olympique.</p>
<h2>Le basket-ball comme métaphore</h2>
<p>Le basket-ball a toujours été mon sport préféré, à regarder comme à pratiquer. Ce jeu correspondait à ma sensibilité d’artiste. Le basket-ball est un art en mouvement, dans le style, l’habillement, l’expression du corps, le shoot, la forme du poignet après le shoot, l’harmonie musculaire… Un équilibre entre la force et la finesse. La force, pour se libérer des contraintes de l’adversaire ; la finesse au lancer de la balle ; l’abandon et l’espoir quand la balle flotte et vrille dans l’air vers le panier. Une belle leçon de force, et d’équilibre. Une leçon pour tout humain : riches, pauvres, chanteurs, politiciens, techniciens, scientifiques… L’expérience peut être différente. Mais l’essence reste la même.</p>
<p>Par la suite, dans ma vie, j’ai revu mes priorités. Ma vision du monde a considérablement changé. J’ai dû abandonner beaucoup de choses… Et du basket-ball, j’en ai gardé le côté divertissement. Je suis les matchs, de temps en temps, pour décompresser. Mais j’ai conservé la motivation, une motivation assez forte pour mettre un équipement, attacher mes chaussures, et aller sur un terrain, se dégourdir le corps. Comme dit <a href="https://www.mentalgamecoaching.com/IMGCAArticles/MentalTraining/TrainYourMind.html">Robert Jones, maître en art martial et préparateur mental, « Train the mind and the body will follow »</a>. Le corps a besoin de l’esprit, et l’esprit a besoin du corps, une interdépendance fondamentale.</p>
<h2>La mentalité du Mamba</h2>
<p>De Kobe Bryant, le <a href="https://ici.radio-canada.ca/sports/1492798/chronique-basketball-mort-kobe-bryant-ombre-lumiere-michael-jordan">Mamba noir</a>, comme on le surnommait, j’ai toujours admiré le souci du détail, l’envie du dépassement, le sens de l’observation, la culture de l’excellence, le refus de la tricherie. L’humain est une source de potentialité inouïe. Il avait cultivé, à son paroxysme son « Drum Major Instinct », cette flamme que chaque humain abrite dans le ventre, et que Martin Luther King jr. appelait à canaliser, afin qu’elle nous éclaire et nous serve, à la place de nous consumer…</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=410&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/383610/original/file-20210210-15-1qxssn3.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=515&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Kobe Bryant au sommet de son art, lors d’une partie des Lakers contre les Indiana Pacers, à Los Angeles, le 4 janvier 2015.</span>
<span class="attribution"><span class="source">AP Photo/Mark J. Terrill</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Alors qu’il était encore une recrue chez les Bobcats de Charlotte, en 2009, Kobe Bryant a dit aux techniciens, avant un match, <a href="https://www.thescore.com/nba/news/942221">qu’un des paniers n’était pas au point</a>. Les officiels étaient formels. Les paniers avaient été vérifiés, comme avant chaque début de match, selon le protocole établi. De plus dans la NBA, les panneaux étaient dans une condition infaillible <a href="https://www.orlandopinstripedpost.com/2018/10/11/17965080/orlando-magic-shaquille-oneal-backboard">depuis qu’un géant nommé Shaq (Shaquille O’Neal) s’est amusé à les démolir, en s’accrochant dessus</a>. Devant son insistance, les officiels se sont résolus à refaire le contrôle. Le panier était effectivement de travers, de quelques millimètres.</p>
<p>Cette acuité de l’observation et de l’analyse est, au final, le propre de l’humain. Chacun de nous l’a. Et il lui appartient de la raffiner, de la nourrir et de l’entretenir dans son domaine de prédilection.</p>
<p>Maintenant, la question est : dans quelle direction exercer cette perspective, où dépenser cette formidable énergie ? Dans quel but ? Être intransigeant dans l’exercice de ses activités, autant que dans le choix du ou de ses champs d’activités. Et faire preuve de constance, surtout, pour ne pas (s’) oublier. Parlant de la condition humaine, l’oubli est un fait si inhérent à notre déterminisme, car il nous aide à ne pas saturer, <a href="http://www.hottopos.com/mirand12/jeanfr.htm">que dans la littérature orientale, l’humain est appelé « l’oublieux »</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/383609/original/file-20210210-13-m8kzow.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Un homme rend hommage à Kobe Bryant et à sa fille Gianna, devant une peinture murale de l’artiste Louie Sloe Palsino, le 26 janvier 2021, à Los Angeles, un an après leur mort dans un accident d’hélicoptère.</span>
<span class="attribution"><span class="source">AP Photo/Jae C. Hong</span></span>
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</figure>
<p>Juste après la fin d’une carrière exceptionnelle, alors qu’il s’apprêtait à relâcher, élargir ses horizons et parfaire la préparation de sa fille, basketteuse, il meurt, avec celle-ci, dans un accident d’hélicoptère, le 26 janvier 2020, à Calabasas, en Californie.</p>
<p>L’idée de la mort semble être un sujet démodé, réservé aux vieux philosophes du passé : Sophocle, Kant, Ésope… « Et pourtant », comme aurait pu dire l’illustre Galileo Galilei. Elle, la mort, est encore bien jeune, et vivante. Doit-on arrêter de se poser une question (celle de la vie, de la mort) si la réponse à cette question est nécessairement insatisfaisante ?</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/155090/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Dalla Malé Fofana ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>« De Kobe Bryant, j’ai toujours admiré le souci du détail, l’envie du dépassement, le sens de l’observation, la culture de l’excellence, le refus de la tricherie », écrit l’auteur, un fan du sportif.Dalla Malé Fofana, Chargé de cours, linguistique, sciences du langage et communication, Bishop's UniversityLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1285602019-12-11T19:54:33Z2019-12-11T19:54:33Z« Sneakers » : la grande envolée des prix à la revente<p>Le « sneaker » (qui peut correspondre au terme « basket » en français) est un objet banal. Pourtant, se porter acquéreur de ce type de chaussure permet à certains d’y voir l’occasion de spéculer. Paris connaît ainsi les mêmes « raffles » endiablées qui ont pu avoir lieu à Tokyo, Los Angeles, et New York. Le principe de ces ventes exceptionnelles consiste à attirer les foules en leur proposant de participer à un tirage au sort ouvrant la possibilité d’acheter des sneakers, vendues en nombre limité.</p>
<p>Traditionnellement, les acheteurs procédaient pour leur besoin personnel, mais avec le succès des sneakers, ils ont changé de comportement. Par exemple, certains acheteurs conservent désormais les sneakers dans leur boîte d’origine pour les revendre.</p>
<p>Les marques des chaussures de sport développaient <a href="https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2010-4-page-63.htm">encore en 2013</a> une stratégie qui surfait sur l’utilisation de représentations sociales afin d’améliorer la mesure de la légitimité et de la différenciation d’une marque. Cet enjeu a donc largement été dépassé ces dernières années, puisque certains consommateurs se sont emparés de ces produits pour les revendre sur des sites d’enchères en ligne. Pour autant, les marques profitent là aussi de ce phénomène qui participe à leur notoriété. Les principales marques du marché Nike et Adidas organisent en effet la rareté, et donc la valeur perçue, d’une partie de leur offre.</p>
<h2>Un demi-million pour des chaussures</h2>
<p>Notre première observation consiste à appréhender simplement que certains sneakers atteignent des cotes importantes, la Nike Mag a été fabriquée en 2016 et lancée sur le marché par loterie. Le prix de vente sur les sites spécialisés de revente atteint plus de <a href="https://stockx.com/nike-air-mag-back-to-the-future-bttf-2016?">28 000 dollars</a>, sachant qu’il n’y a que 89 exemplaires en circulation. Cela pourrait être une exception, or la Air Jordan 11 Retro-Jeter, dont le modèle d’origine a été lancée dans les années 1990 se négociait à 66 000 dollars récemment, tandis que la Nike Air Yeezy 2SP Red October est cotée à hauteur de 26 000 dollars.</p>
<p>Mais, il y a mieux encore en juin 2017, une paire de baskets portées par Michael Jordan en 1984 a atteint le prix de <a href="https://www.rds.ca/basketball/nba/une-paire-de-chaussures-portees-par-michael-jordan-adjugee-a-190-372-1.4541853">190 372 dollars</a> et, en juillet 2019, un acheteur canadien a dépensé <a href="https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/une-des-premieres-paires-de-nike-vendue-437-500-dollars-un-record-fd957a80110768303f27666a2e1ca837">437 500 dollars</a> pour acquérir la Moon Shoe, une paire de chaussures de la marque Nike fabriquée en 1972. Ces ventes mythiques donnent un élan aux transactions de sneakers et provoquent pour certains individus des achats compulsifs.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1153968202403254272"}"></div></p>
<p>Il ne s’agit pas d’un épiphénomène dans la mesure où le marché mondial de transaction des sneakers est estimé par certains spécialistes à hauteur de 1 milliard de dollars, tandis que pour la chaussure de sport de type « classique » le marché global est évalué à près de <a href="https://www.bilan.ch/economie/les-baskets-bousculent-le-monde-du-luxe">100 milliards de dollars</a>. De plus, les consommateurs qui spéculent grâce aux plates-formes spécialisées et qui revendent leurs sneakers participent au développement d’un marché d’échange, que l’on peut qualifier de marché secondaire.</p>
<p>Mais quelle est la typologie de ce marché d’échange ? Un marché secondaire correspond au marché sur lequel les produits sont échangés en deuxième lieu. Il peut s’agir d’un marché d’occasion et, comme dans notre cas, d’un marché où un type de produit est échangé pour la deuxième fois selon une côte liée à la catégorie des acheteurs qui peuvent attacher une valeur particulière à ces produits.</p>
<h2>Effondrement « micro-communautaire » ?</h2>
<p>La vraie question est de comprendre si ce marché est efficient ou inefficient. L’hypothèse validée empiriquement par <a href="https://archive.org/details/calculdeschances00regn">l’économiste français Jules Régnault</a> en 1863, à savoir que les variations boursières sont aléatoires, théorie développée et complétée par l’Américain <a href="https://www.jstor.org/stable/2325486">Eugène Fama</a> en 1970 grâce à l’application des mathématiques probabilistes, factualise un marché efficient. Or les spéculateurs qui consciemment contribuent à la hausse des prix des sneakers, ne participent en rien au développement économique et conduisent des acheteurs que l’on peut qualifier de « joueurs » à subir un effet financier futur négatif.</p>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=201&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=253&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=253&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/305823/original/file-20191209-90557-167vm5j.png?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=253&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Les prix atteignent des sommets sur les plates-formes spécialisées.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.stadiumgoods.com/trophy-case">Stadiumgoods.com/Capture d’écran</a></span>
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</figure>
<p>Indéniablement ces spéculateurs seront soumis à des risques de crises localisées sur le marché d’échanges sur lequel ils agissent. L’inefficience de ce marché secondaire, qui se matérialise au travers de plates-formes de revente, laisse entrevoir des risques financiers inéluctables et ce type d’anachronisme crée un risque que je qualifie de « micro-crise communautaire ».</p>
<p>Nous comprenons que l’attrait financier des sneakers conduit les individus qui veulent spéculer à participer activement au développement de ce marché secondaire qui utilise les plates-formes internationales comme vecteur de transaction. Ainsi, l’inflation du prix de ces sneakers est conduite par un mouvement spéculatif.</p>
<p>Or, la spéculation liée aux sneakers est aujourd’hui révélatrice d’un effet de mode qui, s’il venait à s’estomper, pourrait avoir une influence négative pour les participants actifs sur ce marché d’échanges. Ainsi le risque de « micro-crise communautaire » serait latent et localisé aux intervenants agissant sur ce marché secondaire. De plus, son effet serait dépendant du nombre de participants et du niveau de spéculation atteint sur le marché concerné.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/128560/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Yves-Alain Ach ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Les acheteurs adoptent parfois des comportements spéculatifs sur ce marché particulier – que les économistes qualifient d’inefficient.Yves-Alain Ach, Docteur en Sciences de Gestion - Ph.D in management sciences - Professeur de Finance, EMLV, Pôle Léonard de VinciLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1206252019-07-23T19:23:17Z2019-07-23T19:23:17ZLa carrière de Tony Parker sera-t-elle aussi brillante dans les affaires que dans le basket ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/284796/original/file-20190718-116547-12jio5.jpg?ixlib=rb-1.1.0&rect=458%2C222%2C3940%2C2613&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Tony Parker (au centre) n'a pas attendu la fin de sa retraite sportive pour investir dans le club de l'ASVEL.</span> <span class="attribution"><span class="source">Romain Biard / Shutterstock</span></span></figcaption></figure><p>Le sport de haut niveau a connu des évolutions majeures au cours des 20 dernières années. La compétitivité entre athlètes est de plus en plus dense, avec des écarts de rémunérations de la compétence sportive de <a href="https://theconversation.com/salaires-des-sportifs-francais-le-podium-des-inegalites-92944">plus en plus significatifs</a>, en fonction des types de sports et des pays concernés. Un autre phénomène plus récent concerne la capacité à la performance durable ou, autrement dit, à la longévité des athlètes au très haut niveau.</p>
<p>Les exemples de Roger Federer pour le tennis, de Kelly Slater pour le surf, de Tom Brady pour le football américain ou encore de Tim Duncan et Michael Jordan pour le basket-ball américain démontrent que de plus en plus d’athlètes arrivent à maintenir leur compétitivité sportive sur plusieurs générations. Ces évolutions marquent aussi l’avènement du développement professionnel de la gestion de carrière individuelle tant sur le plan de la préparation physique et mentale que sur l’axe business du management des marques personnelles des athlètes.</p>
<h2>Tony Parker, une reconversion déjà bien amorcée</h2>
<p>Dans cette perspective, les reconversions d’athlètes ont également connu de profondes évolutions. Si les reconversions traditionnelles dans les métiers d’entraîneurs ou de consultants médias continuent de se développer, d’autres métiers liés directement ou indirectement à la carrière sportive font leur apparition. Les reconversions à succès ont souvent un point commun : la capacité à se nourrir des expériences sportives et extrasportives pendant leur carrière pour construire des compétences distinctives dans le cadre de leur seconde vie professionnelle.</p>
<p>En juin dernier, <a href="https://www.beinsports.com/france/nba/video/nba-bravo-et-merci-pour-tout-tony-parker/1214747">Tony Parker</a>, l’un des sportifs français les plus reconnus des années 2000 - 2010 en tant que joueur de basket-ball, a pris <a href="https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/06/10/basket-tony-parker-arrete-sa-carriere_5474304_3242.html">sa retraite sportive</a>.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1138114288504233984"}"></div></p>
<p>Le meneur de jeu avait déjà commencé sa reconversion pendant ces dernières années d’athlète de haut niveau. La particularité de Parker est son hyperactivité en tant qu’entrepreneur ou investisseur dans de nombreux projets :</p>
<ul>
<li><p>Depuis 2014, <a href="http://tp9.net/lasvel/">actionnaire puis propriétaire et président de l’ASVEL</a>, le club de basket-ball de Villeurbanne récent double champion de France pour ses sections féminine et masculine.</p></li>
<li><p>Président de la branche Sports, Artists and Entertainment <a href="https://www.sportbuzzbusiness.fr/tony-parker-nomme-president-de-la-branche-sports-artists-and-entertainment-de-northrock-partners.html">au sein de NorthRock Partners</a> dans le conseil en gestion de patrimoine.</p></li>
</ul>
<figure class="align-center zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/284778/original/file-20190718-116552-1x0m8lk.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Tony Parker, président de club à succès.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Romain Biard/Shutterstock</span></span>
</figcaption>
</figure>
<ul>
<li><p>Via sa structure Infinity Nine Promotion, il investit dans l’immobilier et a récemment <a href="https://www.20minutes.fr/sport/2518803-20190517-tony-parker-mise-sens-rachat-surprise-station-ski-villard-lans-questions">racheté la SEVLEC</a>, société d’équipement de la station de sport d’hiver de Villard-de-Lans et de Corrençon-en-Vercors, en Isère.</p></li>
<li><p>Il s’est également associé au groupe IDEC pour <a href="https://www.sportbuzzbusiness.fr/tony-parker-sassocie-au-groupe-idec-pour-creer-la-societe-dimmobilier-9prom.html">lancer « 9PRPOM »</a>, une société immobilière spécialisée dans la construction de complexes sportifs.</p></li>
</ul>
<p>Outre ces investissements et désirs de constructions d’actifs, il ne faut pas oublier que Tony Parker commercialise son image depuis plusieurs années pour de nombreux <a href="http://tp9.net/la-team/">annonceurs</a> (Nike puis Peak, Kinder Bueno, Tourpargel, Vitaminwater, SFR, Quick, Renault, Puressentiel, April, Beats by Dr. Dre, Tissot, Betclic, NBA Live et NBA2K). Il a aussi organisé ses propres camps de basket-ball à Fecamp et Villeurbanne, il a lancé sa marque de vêtement Wap Two, sorti un album de musique à son nom en 2007, animé une émission radio, produit plusieurs films indépendants, a donné son nom à une série télévisée d’animation pour M6, investi avec ses frères dans un nightclub à San Antonio. Parker est également investi dans de nombreuses <a href="http://tp9.net/le-par-coeur-gala/">actions caritatives</a> et s’est engagé pour la <a href="https://www.tp-fruitshoot.fr/">promotion du sport pour les enfants et la jeunesse</a>.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/7iPmKVEXzXs?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">L’inoubliable spot publicitaire Kinder bueno avec Tony Parker (vidéo PubTVgratuites, 2009).</span></figcaption>
</figure>
<p>La singularité du parcours sportif de Tony Parker en fait un athlète pionnier dans son sport qui lui a permis de générer des revenus à l’<a href="https://www.lemonde.fr/sport/article/2013/11/01/le-business-dans-la-peau-de-tony-parker_3506508_3242.html">origine de ses multiples investissements</a> durant et après sa carrière. Pour autant, le parallèle entre sa gestion de carrière et celle de ses activités entrepreneuriales renvoie à la capacité d’un athlète à se construire sa propre histoire en provoquant ou facilitant certaines opportunités.</p>
<h2>Les secrets de la chance</h2>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=Vp6HJcrqlGg">Philippe Gabilliet</a>, professeur de psychologie et de management à ESCP Europe, a formalisé ce type de compétences. Il évoque la faculté à « manager sa propre chance » suivant quatre attitudes que nous appliquerons dans le cadre de la reconversion de Tony Parker.</p>
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<iframe width="440" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/Vp6HJcrqlGg?wmode=transparent&start=0" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe>
<figcaption><span class="caption">« Les 4 secrets de la chance », interview de Philippe Gabilliet (vidéo David Laroche FR, 2012).</span></figcaption>
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<p><strong>1. Le recyclage positif</strong> : « savoir recycler les revers et les coups du sort en autant d’ouvertures nouvelles ».</p>
<p>Le <em>TP joueur</em> a su faire preuve de résilience dans sa carrière. On peut par exemple citer sa capacité de rebond en 2013 lorsque, après la défaite la plus marquante de sa carrière en finale NBA face au Miami Heat (alors que son équipe était quasi-championne, revoir à ce sujet le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=44T6FYdLcLc">fameux shoot à trois points de Ray Allen</a>), il emmena l’équipe de France, au sein de laquelle il cumule aujourd’hui 181 sélections, au titre de <a href="https://vimeo.com/180201119">champion d’Europe</a> quelques semaines plus tard.</p>
<p>Le <em>TP entrepreneur</em> a déjà connu des échecs dans ses projets professionnels, comme ses expériences dans la musique ou son nightclub, ou encore le projet de salle multifonctions sur Villeurbanne qui n’ont pas pu aboutir ou perdurer. Autant de « revers à recycler ».</p>
<p><strong>2. L’intention préalable ou anticipation</strong> :« un hasard ne peut se transformer en coup de chance que si nous sommes préparés mentalement à son arrivée et que nous avons déjà réfléchi à l’orientation que nous pourrions lui donner ».</p>
<p><em>TP joueur</em> : Lorsqu’il a débuté en NBA, <a href="https://www.basketsession.com/actu/tony-parker-draft-celtics-2001-111599/">Boston avait manifesté son intérêt pour le jeune joueur</a>. Il sera finalement retenu par San Antonio et son coach emblématique Gregg Popovich à la 28e place de la Draft 2001 qui lui a aussitôt donné du temps de jeu. Le futur quadruple champion NBA a ainsi pu rapidement faire ses preuves en tant que meneur de jeu puis membre de l’un des trios les plus prolifiques de l’histoire du basket américain aux côtés de Manu Ginobili et Tim Duncan.</p>
<p><em>TP entrepreneur</em> : en juin 2019, l’Olympique Lyonnais, via son président Jean‑Michel Aulas, se sont <a href="https://www.capital.fr/entreprises-marches/prise-de-participation-dol-groupe-dans-lasvel-1342775">rapprochés de Parker et de l’ASVEL</a> pour devenir actionnaire du club et collaborer sur le plan sportif. Ce développement intègre le projet de la future Arena multifonction dans le cadre des matchs européens. Le président de l’ASVEL a en effet permis à ces opportunités d’arriver en portant son club jusqu’à un accès pour deux ans au sein de la prestigieuse Euroleague.</p>
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<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=400&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/284786/original/file-20190718-116573-yftwtz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=503&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Tony Parker et Jean‑Michel Aulas assistent à un match de l’ASVEL en juin 2019.</span>
<span class="attribution"><span class="source">Romain Biard/Shutterstock</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p><strong>3. La disponibilité intérieure</strong> : « la curiosité, l’ouverture d’esprit, la capacité d’être attentif à ce qui nous entoure, permettent de faire apparaître des opportunités là où on ne les attendait pas ».</p>
<figure class="align-right zoomable">
<a href="https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=598&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=598&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=598&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=751&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=751&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/284791/original/file-20190718-116573-1n3ssh1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=751&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px"></a>
<figcaption>
<span class="caption">Gregg Popovich et Tony Parker, en 2010.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/24121734@N05/5430678290">Tiago Hammil/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Le <em>TP joueur</em> a toujours été à la fois admiratif et très attentif à la gestion de carrière de ses idoles de jeunesse. Tout d’abord en suivant son père, lui aussi ancien joueur de basket-ball professionnel, puis en regardant Michael Jordan à la télé aux Jeux Olympiques 1992 de Barcelone. Sa passion pour le basket l’a rendu fin observateur et connaisseur des bonnes pratiques en termes de management. Son club et son coach <a href="https://www.bloomberg.com/news/features/2018-01-10/the-five-pillars-of-gregg-popovich">Gregg Popovich</a> en sont l’illustration parfaite en étant l’une des franchises les plus titrées de l’histoire des ligues américaines (avec les <a href="https://www.cnbc.com/2017/02/01/5-lessons-bill-belichick-and-the-patriots-can-teach-about-leadership.html">New England Patriots</a> en NFL).</p>
<p>Étant au début de sa reconversion dans l’entrepreneuriat et le sport business, le <em>TP entrepreneur</em> réalise à ce jour des investissements « tous azimuts ». Il sera intéressant de voir si sa disponibilité intérieure en tant qu’athlète et son vécu aux côtés de managers bâtisseurs d’actifs durables aux Spurs (et désormais via sa collaboration avec l’OL et Jean‑Michel Aulas) lui permettront de s’inspirer de ce type de parcours managérial.</p>
<p><strong>4. La connexion</strong> : « entretenir son « réseau de chance », c’est assurer de multiplier les rencontres, les demandes inattendues, de créer un espace où pourront fleurir les occasions favorables ».</p>
<p>Le père et la famille de <em>TP joueur</em> comme de <em>TP entrepreneur</em>, ainsi que ses proches, dont certains ont vécu le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=u9ornnPenJE">premier grand titre de sa carrière</a> au Championnat d’Europe juniors en 2000, son ancien coéquipier Nicolas Batum, ses entraineurs et dirigeants constituent toujours son premier cercle de relations.</p>
<p>Son intégration au sein de <a href="https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Tony-parker-nomme-ambassadeur-education-des-jo-2024/912810">Paris 2024 en tant qu’ambassadeur éducation</a>, tout comme ses actuelles rencontres politiques et économiques développent quantitativement ses connexions. Sa capacité à maintenir un réseau de chance qualitatif dans une optique de construction d’actifs durables sera donc un autre enjeu essentiel du succès de la carrière du dirigeant-manager Parker.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/120625/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Lionel Maltese est membre du Comité Exécutif de la Fédération Française de Tennis.</span></em></p>Le quadruple champion NBA, qui a annoncé sa retraite sportive en juin, a déjà amorcé sa reconversion. Son succès d'homme d'affaires dépendra désormais de sa capacité à « manager sa propre chance ».Lionel Maltese, Maître de Conférences, Aix-Marseille Université (AMU)Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/1189782019-06-18T14:01:09Z2019-06-18T14:01:09ZVoici ce que les Raptors peuvent nous apprendre sur la résilience<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/279888/original/file-20190617-118501-1wg240n.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Tout comme Kawhi Leonard l'a fait, chacun d'entre nous peut appliquer l'optimisation de la charge d'entraînement dans sa vie pour devenir plus résilient. </span> <span class="attribution"><span class="source">La Presse Canadienne/Frank Gunn</span></span></figcaption></figure><p>Hier, Toronto était en liesse -du moins jusqu'à ce qu'une fusillade ne vienne assombrir la fête- <a href="https://www.journaldemontreal.com/2019/06/17/toronto-fete-ses-raptors">alors que leurs Raptors défilaient dans les rues du centre-ville</a>, brandissant leur trophée, premier titre NBA dans l'histoire de la franchise.</p>
<p>Leur joueur vedette, Kawhi Leonard, <a href="https://www.rds.ca/basketball/nba/nba-kawhi-leonard-mene-les-raptors-au-titre-comme-joueur-par-excellence-1.6822431">a été couronné le joueur le plus utile lors de la finale</a>, jeudi le 13 juin.</p>
<p>Mais il y a tout juste un an, <a href="https://www.si.com/nba/2018/04/19/kawhi-leonard-injury-timeline-news-spurs">la carrière de Leonard était marquée par des blessures </a>. Elles lui ont fait manquer presque toute la saison de basketball. </p>
<h2>Optimiser ses forces</h2>
<p>Ainsi, lorsque les Raptors l'ont acquis à l'été 2018, ils l'ont mis sous un régime connu sous le nom <a href="https://www.sportsnet.ca/basketball/nba/load-management-raptors-use-kawhi-leonard/">d'optimisation de la charge d'entraînement</a> pour s'assurer qu'il était en santé et capable de donner le meilleur de lui-même. </p>
<p>Selon le Comité international olympique, l'objectif <a href="https://bjsm.bmj.com/content/50/17/1030">de l'optimisation de la charge d'entraînement</a> est de concevoir des charges, comme l'entraînement et la compétition, pour améliorer la performance tout en réduisant le risque de blessure. Essentiellement, la gestion de la charge aide les athlètes à demeurer résilients face aux nombreuses exigences auxquelles ils font face. </p>
<p>Chacun d'entre nous peut mettre en pratique l'optimisation de sa charge d'entraînement dans sa vie afin de promouvoir sa propre résilience.</p>
<p>La plupart d'entre nous ne sommes pas des athlètes d'élite axés sur la maximisation de prouesses physiques. Nous sommes plus susceptibles d'être des employés, des soignants et des étudiants qui se concentrent principalement sur notre compétence mentale. Nous devons donc nous concentrer davantage notre charge psychologique que physiologique.</p>
<p>La <a href="https://bjsm.bmj.com/content/50/17/1030">composante psychologique</a> de l'optimisation de la charge consiste à gérer avec succès les charges internes auxquelles nous faisons face, comme le stress, qui peuvent nuire à notre bien-être et à notre rendement.</p>
<p>L'une des façons de gérer notre charge psychologique et de combattre le stress quotidien est de nous assurer que nous disposons d'un temps de loisir adéquat qui nous permet de nous remettre sur les rails. Nous devons également nous assurer que le temps que nous passons à récupérer est de <a href="https://www.infoagepub.com/products/Boost">bonne qualité</a>. </p>
<p>Ironiquement, c'est précisément au moment où nos charges sont les plus intenses et nos facteurs de stress les plus extrêmes que nous sommes le moins susceptibles de participer à des activités qui nous permettent de récupérer. C'est ce qu'on appelle <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0191308518300054">le paradoxe de la récupération</a>.</p>
<h2>Éteindre</h2>
<p>Par exemple, une stratégie efficace pour combattre les facteurs de stress causés par nos expériences quotidiennes consiste à s'engager dans un <a href="https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0963721411434979">détachement psychologique</a>, ce qui implique de « se détourner » mentalement de nos obligations quotidiennes pendant nos temps libres.</p>
<p>[Nous sommes cependant moins susceptibles de le faire] lorsque nous faisons face à des situations stressantes au travail, qui impliquent des contraintes de temps, des conflits ou des exigences émotionnelles. Tous ces facteurs compromettent notre récupération.</p>
<p>Le sommeil est une autre façon qui aide à récupérer de nos tracas quotidiens. En fait, le sommeil de haute qualité est <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13594320500513913">l'un des mécanismes de récupération les plus importants</a> qui existe. Malheureusement, la tension au travail et le manque de contrôle sur nos tâches professionnelles, <a href="https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13594320500513913">nuit à la qualité de notre sommeil</a>.</p>
<h2>Les leçons de l'épreuve de Durant</h2>
<p>Le fait de ne pas s'engager dans une bonne optimisation de la charge d'entraînement peut avoir des conséquences désastreuses. Nous l'avons vu dans le cinquième match de la finale de la NBA, lorsque le joueur des Golden State Warrior Kevin Durant s'est élancé pour tenter d'aider son équipe, alors sur le point d'être éliminé, malgré une blessure à son mollet droit. </p>
<p>Tragiquement, cependant, au deuxième quart de cette partie cruciale, il <a href="https://www.nba.com/article/2019/06/12/warriors-durant-achilles-injury-update">s'est rompu le tendon d'Achille</a> et il a dû subir une intervention chirurgicale qui <a href="https://heavy.com/sports/2019/06/kevin-durant-injury-timeline-what-is-ruptured-achilles/">pourrait le mettre sur la touche pendant toute la saison prochaine</a>.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=376&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=376&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=376&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=473&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=473&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/279589/original/file-20190614-158936-l6k236.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=473&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">L'attaquant des Golden State Warriors, Kevin Durant, réagit lorsqu'il quitte le court après avoir été blessé lors du cinquième match de la finale de la NBA.</span>
<span class="attribution"><span class="source">THE CANADIAN PRESS/Chris Young</span></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Pour ceux d'entre nous qui ne sont pas des athlètes professionnels, participer à des activités physiques pendant nos loisirs peut être une manière efficace de se détendre. Cela nous aide à gérer notre charge psychologique. Encore une fois, cependant, la recherche montre que les expériences stressantes vécues pendant nos heures de travail <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28358572">peuvent nous amener à faire moins d'exercice et d'autres activités physiques</a> pendant nos temps libres. Cela nous empêche de bien nous rétablir. </p>
<p>Les êtres humains ne sont pas des machines. Nous ne pouvons pas exceller constamment. Pour que nous puissions donner le meilleur de nous-mêmes, nous devons nous devons nous inspirer de la méthode utilisée par Kawhi Leonard pendant ses mois d'optimisation de sa charge d'entraînement.</p>
<p>Pour ce faire, il faut surmonter le « paradoxe de la récupération » et s'assurer que nous participons à des activités de loisirs qui nous aident à récupérer, particulièrement lorsque nous vivons des niveaux élevés de stress. </p>
<p>La gestion de nos charges psychologiques est un élément important pour profiter de la vie, être résilient et donner le meilleur de nous-mêmes. Leonard, le « Roi du Nord », est un excellent exemple de la façon dont la mise en œuvre de l'optimisation de la charge d'entraînement peut nous garder en bonne santé physique et psychologique et favoriser ultimement notre succès.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1132632478881988609"}"></div></p>
<p>Félicitations aux Raptors de Toronto pour cette victoire historique - et pour avoir compris l'importance de l'optimisation de la charge d'entraînement.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/118978/count.gif" alt="La Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Jamie Gruman ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Tout comme Kawhi Leonard l'a fait, chacun d'entre nous peut appliquer l'optimisation de la charge d'entraînement dans sa vie pour devenir plus résilient.Jamie Gruman, Professor of Organizational Behaviour, University of GuelphLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/929442018-03-08T21:13:21Z2018-03-08T21:13:21ZSalaires des sportifs français : le podium des inégalités<p>Le média spécialisé <em>L’Équipe</em>, via son magazine hebdomadaire, a publié samedi 24 février le classement des 50 sportifs français les mieux payés (salaires, revenus sponsoring et marketing). Traditionnel <a href="https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Article/Top-50-salaires-des-champions-paul-pogba-le-sportif-francais-le-mieux-paye/878241">top 50</a> dévoilé tous les ans depuis maintenant une quinzaine d’années, cette hiérarchie permet de dévoiler l’état de l’économie des sportifs hexagonaux et des évolutions structurelles et conjoncturelles.</p>
<p>Que dégagent les investigations de <em>L’Équipe</em> ? Que disent-elles sur le niveau de redistribution et de répartition des rémunérations ? Quels sont les critères qui déterminent le poids des salaires ?</p>
<h2>Les sports collectifs sur-représentés</h2>
<p>Au total, les 50 sportifs français les mieux payés se partagent 430,2 millions d’euros par an. Le premier est le joueur de football de Manchester United, Paul Pogba, avec 22,2 millions de salaire annuel. Il est suivi par le basketteur Tony Parker, avec 19,7 millions d’euros, puis par l’attaquant de l’équipe de France Antoine Griezmann, à 19,1 millions d’euros.</p>
<p>À noter que les sports collectifs sont sur-représentés puisqu’on ne trouve que deux représentants des sports individuels : le champion de rallye Stéphane Ogier, à la 15<sup>e</sup> place, émargeant à 9,5 millions d’euros par an, et le double champion olympique de judo Teddy Riner, 37<sup>e</sup> avec 5,5 millions d’euros.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/58a19924-849c-4ab3-950b-0b2cd6130f7f?src=embed" title="Top 50des salaires des sportifs français en 2017" width="100%" height="1080" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>En théorie, la science économique suppose pourtant que les <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1397816-stategies-argent-competitions-les-sports-indivuduels-sont-plus-rentables.html">sports individuels sont plus rentables</a> : on y récompense directement l’utilité de l’agent, alors que dans les sports collectifs, c’est la moyenne des utilités individuelles qui compte (à la fois celles des opportunistes et des agents maximisateurs).</p>
<p>Le sport individuel valorise plus les performances personnelles tandis que dans le sport collectif, les résultats sont basés à la fois sur l’individu et l’équipe, sur le groupe dans son intégralité. Et les rémunérations s’en trouvent alors influencées : un très bon joueur dans une mauvaise équipe n’arrivera jamais à être aussi bien payé qu’un très bon joueur dans un sport individuel, qui ne gagne que grâce à ses performances propres.</p>
<p>Par exemple, en 2015, le <a href="https://www.forbes.com/sites/kurtbadenhausen/2015/06/10/with-300-million-haul-floyd-mayweather-tops-forbes-2015-list-of-the-worlds-highest-paid-athletes/#2873fe854e67">classement Forbes</a> des 100 sportifs les mieux payés de l’année avait mis aux deux premières places les boxeurs Floyd Mayweather et Manny Pacquiao, avec respectivement 300 millions et 160 millions de dollars de gains. Le premier représentant des sports collectifs, le footballeur Cristiano Ronaldo, gagnait alors moitié moins que le Philippin Pacquiao, avec 79,6 millions.</p>
<h2>Où sont les femmes ?</h2>
<p>Au-delà de la comparaison « sport individuel, sport collectif », ce qui interpelle lorsqu’on regarde le classement, c’est l’absence unilatérale de sportives. Aucune femme n’apparaît dans le top 50. D’après <em>L’Équipe</em>, cette absence est malheureusement courante puisque, en 13 ans, la gent féminine n’y a été représentée que <a href="http://www.leparisien.fr/sports/pogba-sportif-francais-le-mieux-paye-en-2017-aucune-femme-dans-le-top-50-23-02-2018-7576275.php">9 fois</a>…</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/b13949bf-ed02-4ba8-beae-c840a2fbf7a1?src=embed" title="Femmes entrées au top 50depuis 2004" width="100%" height="530" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Cet état de fait n’est pas propre au cas français. Quand on regarde le <a href="https://www.sportbuzzbusiness.fr/top-100-sportifs-mieux-payes-12-derniers-mois-selon-forbes-2016-2017.html">classement mondial des sportifs en 2017</a>, sur les 100 premières places, on ne trouve qu’une seule femme, la tenniswoman Serena Williams… à la 51<sup>e</sup> place (avec 27 millions de dollars engrangés dans l’année).</p>
<p>Comment expliquer cette malheureuse absence ? Comment expliquer cette <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1311707-les-24h-du-sport-feminin-vers-une-egalite-des-sexes-ca-tarde-mais-c-est-inevitable.html">inégalité sociétale généralisée</a> et internationalisée ?</p>
<p>Le premier élément est économique et médiatique. Sur le marché, le sport féminin ferait, par hypothèse, moins d’argent et moins d’audience que le sport masculin. Résultat : la Ligue de football professionnel française coûte, en droits de retransmission télévisée, 748,5 millions d’euros par an, contre un peu plus d’un million d’euros pour la première division féminine.</p>
<p>Et qui dit moins de valeur économique dit moins de médiatisation, moins de sponsors, moins de partenariats marketing et merchandising. En 2012, 81 % des montants investis par les 100 premiers sponsors concernaient le sport masculin, et seuls 3 % le sport féminin.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/48258aa0-e62b-4479-bbc9-e15d919e7229?src=embed" title="Droits TV et sponsoring" width="100%" height="565" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Seulement, dans les faits, rien ne justifie ces inégalités économiques. Lorsqu’on se penche sur les audiences télévisuelles, on se rend compte que le sport féminin, notamment le football, fait autant voire plus d’audience que le sport masculin.</p>
<p>Un match de Ligue 1 diffusé sur Canal+ ou beIN Sports enregistre, en moyenne, 1 million de téléspectateurs cumulés contre parfois plus de 2 millions pour des matchs de la Coupe du monde féminine et certains matchs du Championnat de France, en clair.</p>
<p>De plus, d’après une étude publiée par Havas Sports & Entertainment en 2013, 70 % des Français trouvent le sport féminin aussi intéressant que le sport masculin. La différence salariale n’a donc pas lieu d’être.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/379cd981-5859-4ea5-a778-998b2d7e4b84?src=embed" title="Intérêt des Français pour le sport féminin" width="100%" height="730" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<h2>Tous logés à la même enseigne ?</h2>
<p>En étudiant en profondeur le classement, on constate une répartition et une distribution inégalitaire.</p>
<p>Paul Pogba, le sportif le mieux payé, gagne 17,2 millions d’euros de plus que le défenseur du Barça Samuel Umtiti, dernier du top 50, à 5 millions d’euros par an. Le salaire moyen (entre les 50 sportifs) s’affiche à 8,6 millions d’euros alors que la médiane (qui coupe en deux parties égales l’effectif des sportifs) n’est qu’à 6,9 millions d’euros.</p>
<p>En statistiques, on admet que le groupe étudié est inégalitaire lorsque la moyenne n’est pas égale à la médiane. Et si cette dernière est inférieure à la moyenne, les inégalités se situent en <a href="https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/theories-economiques/du-bon-usage-des-statistiques-3/la-moyenne-et-la-mediane-l-exemple-de-la-distribution-des-salaires/">haut de l’échelle</a>. Autrement dit, les très très riches gagneraient énormément, et les « moins » riches se partageraient équitablement leurs gains.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/ef5288f1-f82d-416c-9aae-16491015cc2b?src=embed" title="Partage inégalitaire des gains" width="100%" height="440" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>En utilisant des outils d’analyse plus pointus, le <a href="https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1551">coefficient de Gini</a> (meilleur indicateur de mesure des inégalités) apparaît à 0,36 contre 0,29 dans le reste de la société française. Dans une situation d’égalité parfaite, cet indice est égal à 0.</p>
<p>La répartition des salaires des 50 sportifs français les plus riches est donc plus inégalitaire que dans la société elle-même. Par comparaison, ce niveau de 0,36 se retrouve dans les sociétés <a href="https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/9mW-9E77l0PuFpBSiVSTDA==">britannique et états-unienne</a>. Même chez les riches, il y a des écarts importants.</p>
<h2>Comment expliquer ces rémunérations ?</h2>
<p>Reste maintenant à expliquer et à comprendre ces salaires aussi élevés. Au-delà de la question de l’inflation, la hausse des salaires est multifactorielle.</p>
<p>Premièrement, la mondialisation et l’internationalisation du sport ont provoqué une augmentation considérable de la valeur des droits télévisés : 1 milliard d’euros en moyenne dans le foot européen, <a href="https://www.eurosport.fr/economie/21-milliards-deuros-de-droits-tv-annuels-pour-la-nba_sto4866128/story.shtml">2,1 milliards d’euros pour la NBA</a> (le championnat de basket nord-américain), 1,5 milliard pour les Jeux olympiques, etc.</p>
<p>Ensuite, cette inflation des droits a attiré de nouveaux investisseurs étrangers, les <a href="https://theconversation.com/six-questions-pour-comprendre-levolution-du-prix-des-joueurs-de-foot-82921">« sugar daddies »</a>. Ces derniers, russes, chinois, qataris, émiratis, etc., ont injecté énormément d’argent (d’abord dans un but symbolique avant lucratif) et soutenu les budgets du sport.</p>
<iframe src="https://e.infogram.com/e6fdd511-3200-489c-bdbb-7c4d1b9df94a?src=embed" title="Investisseurs étrangers des clubs français" width="100%" height="680" scrolling="no" frameborder="0" style="border:none;" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
<p>Puis, toujours à travers la mondialisation, le nombre de fans a augmenté, ce qui a permis une hausse considérable des recettes. Plus de fans à travers le monde, ce sont plus de ventes de maillots, de goodies, de places, de billets… donc plus d’argent à dépenser et à redistribuer aux acteurs.</p>
<p>D’ailleurs, dans un sens très marxiste, le sportif est à la fois un « bourgeois » et un « prolétaire ». Il est le propriétaire des moyens de production et de sa force de travail. C’est lui, et lui seul, qui crée le spectacle et attire les foules de consommateurs. Il n’y a pas d’intermédiaire ou de donneur d’ordres.</p>
<p>La rémunération se base sur la capacité de production du sportif, dont le salaire correspond parfaitement au fruit des ventes. Ainsi, puisque le salaire est négocié en fonction du niveau réel, ceux qui gagnent le plus présentent une productivité marginale supérieure à la moyenne et, par le jeu de la concurrence, <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1286585-le-psg-a-debourse-359-millions-de-salaires-en-2013-le-foot-un-milieu-tres-inegalitaire.html">poussent continuellement leur contrat à la hausse</a>.</p>
<p>Karl Marx, père du communisme et de la lutte des classes, justifie ici le niveau des rémunérations des sportifs. C’est parce qu’ils rapportent et qu’ils sont bons qu’ils sont bien payés : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »</p>
<hr>
<p><em>Les datavisualisations de cet article ont été réalisées par Diane Frances</em>.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/92944/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pierre Rondeau ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Derrière les gains exorbitants se cachent des inégalités tout aussi colossales : entre sports collectifs et sports individuels, entre femmes et hommes, entre les joueurs du classement eux-mêmes.Pierre Rondeau, Professeur d'économie, Sports Management SchoolLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/857692017-11-02T20:51:36Z2017-11-02T20:51:36ZSportives de haut niveau : comment sortir de l’injonction à être « sexy » ?<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/192126/original/file-20171026-13311-ors8av.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Meeting féminin du Val d'Oise, 2015</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Meeting_f%C3%A9minin_du_Val_d%27Oise">Wikipedia</a></span></figcaption></figure><figure class="align-right ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=282&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=282&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=282&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=355&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=355&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/183036/original/file-20170822-1066-js7jb1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=355&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<p><em>Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la Science 2018 dont The Conversation France est partenaire.</em></p>
<p><em>Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site <a href="https://www.fetedelascience.fr/">Fetedelascience.fr</a></em></p>
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<p>Ces dernières années, le <a href="https://communication.revues.org/2502">spectacle sportif</a> des femmes est en plein développement. Selon le CSA on est passé de 7 % de <a href="http://www.lemediaplus.com/n-sonnac-csa-traitement-sport-feminin-reste-incroyablement-desequilibre-medias/">retransmissions de compétitions sportives à la télévision</a> en 2012 à 16 % à 20 % en 2016. De plus, lorsqu’ils sont diffusés, les matchs des équipes de France « féminines » remportent un certain succès avec notamment un <a href="http://www.leparisien.fr/sports/football/mondial-feminin-record-d-audience-pour-les-bleues-et-w9-27-06-2015-4898781.php">record historique d’audience sur la TNT</a> à l’occasion du quart de finale opposant la France à Allemagne lors de la Coupe du Monde de Football en 2015. Néanmoins, les femmes ont toujours plus de mal à attirer les sponsors que les hommes, et quand les sponsors sont au rendez-vous, ils s’intéressent particulièrement aux sportives les plus « sexy » selon les canons stéréotypés qui régissent le marketing sportif.</p>
<p>Dans l’optique de vendre le spectacle sportif des femmes et surtout de rétablir l’ordre établi en matière de représentations des normes de genres dans le sport, les institutions sportives tentent de sexualiser le corps <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/785192-hand-la-jupe-imposee-aux-handballeuses-les-cliches-ont-la-vie-dure.html">des athlètes selon les normes hétéronormatives</a>, par exemple en leur imposant le port de la jupe ou de la robe lors des compétitions. Et malgré des évolutions récentes comme la <a href="https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Publicite-le-credit-agricole-remporte-le-grand-prix-strategies-du-sport-pour-sa-campagne-de-soutien-aux-bleues/610766">campagne publicitaire Crédit Agricole en soutien à l’équipe de France de football</a> lors du dernier mondial qui insiste sur les performances des sportives, les campagnes de communication érotisent souvent le corps des femmes dans le sport ce qui est rarement le cas pour les hommes.</p>
<h2>Les sportives « sexy » attirent les sponsors</h2>
<p>Si les femmes sportives de haut niveau <a href="http://www.e-marketing.fr/Thematique/marketing_sportif-1048/Breves/Les-femmes-loin-derriere-hommes-254316.htm#WdzORYHBOywHf2pv.97">n’attirent que très faiblement les sponsors</a> (3 % des opérations de sponsoring en France et 16 % des rencontres impliquant à la fois des hommes et femmes comme Roland-Garros), certaines sportives « sexy » réussissent à tirer leur épingle du jeu, notamment dans le tennis. Ainsi, Anna Kournikouva a multiplié les campagnes publicitaires, les photos de charme, et reçu le soutien des sponsors, ce qui lui a valu de remporter en 1999, 10,25 millions de dollars selon le magazine Forbes, alors qu’elle n’a jamais remporté de tournoi majeur.</p>
<p>En parallèle, c’est dans l’indifférence, la moquerie et l’hostilité que Venus et Serena Williams sont entrées dans le monde du tennis à la fin des années 1990. À partir de la seconde moitié des années 2000, malgré les <a href="http://www.eurosport.fr/tennis/serena-williams-condamne-les-propos-racistes-et-sexistes-de-nastase_sto6141955/story.shtml">discours racistes et sexistes tenus à leur propos</a>, les sœurs Williams ont donné une nouvelle dimension au sport grâce à leurs performances sportives, suscitant l’intérêt des sponsors et des médias. Mais la révolution Williams n’a pas pour autant bousculé les stratégies de communication des institutions sportives, ni celle des sponsors.</p>
<p>En 2016, la surfeuse brésilienne Silvana Lima – qui surfe en short et non pas en bikini – dénonçait le diktat de la beauté dans le sport lorsque l’on est une femme, dans un reportage diffusé sur la BBC :</p>
<blockquote>
<p>« Je ne ressemble pas à un top-modèle, je ne suis pas une poupée. Je suis une surfeuse professionnelle. Mais chez les femmes, les marques de surf veulent à la fois un mannequin et une sportive. Et quand vous ne ressemblez pas à un mannequin, vous ne trouvez pas de sponsor. C’est ce qui m’est arrivé. Les hommes n’ont pas ce problème. »</p>
</blockquote>
<figure>
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<h2>Des instances sportives qui sexualisent les athlètes</h2>
<p>En 2010, le président du club de basket-ball de Lyon a obligé les joueuses de son équipe à troquer leur short pour une robe lors des compétitions : <a href="http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/05/25/a-lyon-la-revolution-du-basket-feminin-est-en-marche_1526328_3242.html">« C’est notre volonté de faire jouer les joueuses en femme »</a>. Le président de l’AIBA (Association Internationale de Boxe amateur) a lui aussi voulu imposer le port de la jupe aux boxeuses lors de leurs premiers pas aux Jeux olympiques de Londres en 2012, car il aurait souvent entendu dire : <a href="http://www.sudinfo.be/264948/article/fun/insolite/2011-12-23/boxeuses-jupette-de-rigueur-sur-le-ring">« On ne fait pas la différence entre les hommes et les femmes, puisqu’ils arborent les mêmes tenues et portent un casque »</a>. Finalement, suite aux plaintes des boxeuses, les sportives ont eu le choix entre la jupe et le short.</p>
<p>Selon <a href="http://www.univ-rouen.fr/version-francaise/outils/mme-lefevre-isabelle-1544.kjsp">Isabelle Lefèvre</a> professeure en STAPS, la jupe est un marqueur qui permet, lorsque les sportives arborent les apparats associés habituellement à la virilité (muscles, performance physique, agressivité) de juxtaposer des critères permettant d’assigner aux femmes des normes de « la féminité » traditionnelle. Pour <a href="http://www.science-politique.univ-paris8.fr/elsa-dorlin/">Elsa Dorlin</a>, professeure de philosophie politique et sociale, la gouvernance internationale du sport préfère les sportives qui n’ont pas l’air de l’être, la performance de genre pouvant rapporter plus que la performance sportive. Par ailleurs, la promotion d’une image hétérosexuelle du spectacle sportif des femmes a pour fonction d’invisibiliser les lesbiennes qui sont perçues comme « déviantes » selon une vision hétérocentrée et hétérosexiste de la culture sportive.</p>
<h2>Érotisation des corps : le marketing sportif</h2>
<p>Dans l’optique d’attirer les médias, les sponsors et les spectateurs, les Fédérations sportives réalisent des campagnes de communication qui vont mettre en avant les attributs « féminins » des sportives. L’érotisation des sportives est un élément implicite du marketing mondial du sport, des opérations de sponsoring et de la couverture médiatique. En 2009, sur une idée du directeur de la communication de l’époque de la Fédération française de football, quatre joueuses de l’équipe de France de football ont posé nues afin d’attirer les médias sur les terrains de football avec le message suivant : <a href="http://www.ladepeche.fr/article/2009/03/30/584508-football-equipe-france-4-joueuses-nues-bonne-cause.html">« Faut-il en arriver là pour que vous veniez nous voir jouer ? »</a>.</p>
<p>Les campagnes de communication réalisées par la Ligue féminine de basket-ball entre 2005 et 2012 pour assurer la promotion de son Open avaient pour thème <a href="http://www.sportbuzzbusiness.fr/open-lfb-2013-une-affiche-glamour-au-decollete-surprenant.html">« Basket in the City »</a> en référence à la série culte <em>Sex in the City</em>. Sur les affiches on pouvait voir (entre autres) des illustrations de silhouettes de femmes vêtues de robes et portant des talons hauts dans des postures suggestives. En 2010, sur l’<a href="http://www.lemonde.fr/sport/article/2010/09/23/une-campagne-glamour-pour-promouvoir-le-foot-feminin-francais_1414961_3242.html">affiche destinée à faire la promotion du football féminin</a>, la Fédération française de football a mis en scène la mannequin et femme de footballeur Adriana Karembeu au détriment des joueuses de l’équipe de France. Ainsi le corps « féminin » reste objet du désir de l’homme et la femme est assignée au rôle d’épouse.</p>
<p>Un second mouvement a consisté, dans la deuxième moitié des années 2000, à mettre les sportives en avant sur les affiches, mais de manière sexualisée. En 2015, le club de volley le RC Cannes a choisi pour une <a href="http://www.lesinrocks.com/2015/10/22/actualite/pourquoi-laffiche-du-rc-cannes-est-symptomatique-du-traitement-reserve-au-sport-feminin-11782785/">affiche faisant la promotion d’une rencontre</a> avec le club de Béziers la photo d’une joueuse de l’équipe de dos, vue de trois-quarts, portant un maillot et une culotte de volley échancrée afin de laisser apparaître ses formes. En 2016, la Fédération française de boxe a choisi quant à elle, pour faire la promotion de son gala de boxe 100 % « féminin », le <a href="http://www.ffboxe.com/rubriques-179-ladies_boxing_tour.html">Ladies Boxing Tour</a>, de rassurer les spectateurs au sujet de la « féminité » des boxeuses en affublant la sportive présente sur l’affiche d’une basket au pied droit et d’une chaussure à talon ornée de diamants au pied gauche.</p>
<p>Ces constructions stéréotypées et sexualisées de l’image des sportives ont pour fonction de représenter les femmes investies dans le sport de haut niveau selon les normes de désirabilitées hétéronormatives au détriment de leurs performances sportives.</p>
<h2>Une prise de conscience ?</h2>
<p>Suite aux dénonciations de ces campagnes de communication stéréotypées par les <a href="http://www.sports.gouv.fr/accueil-du-site/a-la-une/article/Premiers-Etats-Generaux-du-Sport-Feminin-en-Equipe-a-Bourges">sportives elles-mêmes, les spécialistes du sport et les féministes</a>, on a vu émerger en parallèle ces dernières années des stratégies de communication plus axées sur la performance des sportives.</p>
<p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"411124277157449728"}"></div></p>
<p>En 2013 (entre autres), la Fédération française de basket-ball a tenté de s’amender avec la mise en scène des basketteuses dans une posture qui suggère la performance physique sur l’<a href="http://www.femmesdesport.fr/basket/la-fede-de-basket-met-les-femmes-a-lhonneur/">affiche de promotion de la Coupe d’Europe</a>. Les sportives sont sur un terrain de basket, en tenues de compétition, et leurs mouvements sont réalistes par rapport à leur pratique sportive.</p>
<p><a href="http://puydedome.franceolympique.com/art.php?id=49395">L’affiche de la Coupe de France de Football 2015</a> va aussi dans ce sens : les footballeuses posent en short et en maillot dans un stade de football ; l’une d’entre elles, au premier plan, tape dans un ballon. Ainsi, les sportives sont non seulement présentes sur les affiches mais aussi représentées de manière à être perçue pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des athlètes. En 2015, la FIFA (Fédération internationale de football association) a lancé une campagne sur les médias sociaux et les télévisions diffusée à l’international visant à promouvoir le football féminin et l’égalité des sexes dans le sport, avec un spot intitulé <a href="https://youtu.be/-zPHpK9FRJ0">« Aucune barrière »</a>. Dans ce spot, de jeunes footballeuses font tomber un mur imposant symbolisant leur oppression, grâce à de puissantes frappes dans un ballon. Une fois le mur effondré, les sportives se retrouvent prêtes à jouer sous les feux des projecteurs d’un immense stade plein de supporters.</p>
<p>On assiste actuellement à un tournant dans lequel le spectacle sportif des femmes est en plein développement et perçu par les sponsors et les agences de communication comme une <a href="http://docplayer.fr/34485181-Sport-business-au-feminin-l-opportunite-en-question.html">opportunité</a> intéressante. Les formations spécialisées dans le management et la communication sportive devraient proposer des enseignements sur les stéréotypes de genres à leurs étudiants afin de les sensibiliser à ces questions comme c’est le cas notamment à L’Université Paris-Sud. Enfin, le <a href="http://mastergenrelyon.univ-lyon2.fr/master-egal-aps-653529.kjsp">Master ÉGAL’APS</a> (Égalité dans et par les activités physiques et sportives) est l’unique master en France, associant les <em>gender studies</em> et les STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) afin de former des cadres spécialistes sur les questions d’égalité hommes-femmes dans le sport.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/85769/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Natacha Lapeyroux ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Pour faire la promotion du spectacle sportif des femmes, les fédérations et le marketing ont tendance à hypersexualiser le corps des sportives selon des normes hétérocentrées.Natacha Lapeyroux, ATER ULorraine, Doctorante en Sciences de l'Information et de la communication, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 Licensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/664282016-10-05T18:15:48Z2016-10-05T18:15:48ZQuand le score influence les sportifs<figure><img src="https://images.theconversation.com/files/140197/original/image-20161003-30459-o0bn7x.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=496&fit=clip" /><figcaption><span class="caption">Un jour des Cleveland Cavaliers en action, en 2012.</span> <span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/edrost88/8194729843/in/photolist-du98Fz-6rjakL-DLH766-7mL1sV-95Yxmp-HzRM1P-dueKNw-4XinFg-nVvh7p-EF6VTU-4z5AY2-4nTQzD-gJRFPL-5LztEk-du99hP-dy6Kk9-bBYW4b-nFdvPi-49mg2N-bBYJgJ-kadf7n-abtWgj-7dV841-DSYEyA-e1Vsof-7RNr1m-CS8FYi-e1PPx2-7wpTM-4yqkgb-jKNa4T-4z9LEf-6RYtYY-s7uFpy-7hjWm-erUS2U-9ur17Y-5UbGUv-4xaH8V-bqPKUH-3KdJZy-kaRr6H-kaS3eg-kaTP3U-acDhge-kaS3q8-brLmoE-5XKGHd-c2nfU1-JWrn9">Erik Drost/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span></figcaption></figure><p>En 1985, les chercheurs Thomas Gilovich, <a href="http://www.slate.fr/story/109021/basket-mythe-main-chaude">Amos Tversky</a>et Robert Vallone tentèrent de prouver l’existence de la « main-chaude », ce mythe du basket affirmant que plus un joueur réussit ses lancers-francs, plus il réussira les suivants. Seulement, à partir de l’analyse des centaines de tentatives, auprès de 26 joueurs professionnels différents, ils constatèrent « l’absence statistique de main-chaude ». « Les tirs obéissent à des séquences plus ou moins aléatoires auxquelles nos cerveaux simiesques, à l’affût de logiques, cherchent après coup à imposer un ordre ».</p>
<p>En d’autres termes, il n’est qu’illusion de croire que le joueur est capable d’améliorer ses compétences par la seule force de la confiance passée, le résultat dépend tout bonnement du hasard et de la chance. D’après Gilovich, Tversky et Vallone, la probabilité de réussir son lancer est égale à 0,5, une chance sur deux. Autant que jouer à pile ou face.</p>
<p>C’est un fait, nous nous rappelons plus facilement des choses positives que des choses négatives, c’est ce que les psychologues nomment « biais de décision » et « motivation raisonnée ». Nous sommes plus enclins à nous souvenir des choses qui nous plaisent plutôt que l’inverse.</p>
<p>Dans le cas du basket, mais c’est pareil pour le foot, le tennis et n’importe quel autre sport, notre logique va nous forcer à croire que la réussite est directement liée à la précédente. Même si cela a été infirmé scientifiquement. Tout le monde s’attend à ce que l’attaquant en pleine confiance, qui marque, aille avoir plus de chance de marquer de nouveaux buts et tout le monde pense que la déprime du buteur altérera ses performances futures.</p>
<p>Or, les événements passés n’influencent pas les événements futurs, « chaque nouveau tir est indépendant de tous les autres ». Si Edison Cavani, au PSG, n’arrive pas à marquer, ce n’est pas une question de confiance, ce n’est pas parce qu’il rate ses frappes qu’il ratera forcément les suivantes. La preuve, il marque malgré ses nombreux échecs.</p>
<h2>L’importance de notre environnement</h2>
<p>Néanmoins, les économistes ont depuis longtemps mis en avant l’importance du monde extérieur dans l’explication des comportements humains. Déjà, en 1739, le philosophe écossais David Hume, dans son livre <em>Traité de la Nature Humaine</em>, posait que « les émotions doivent avoir une place importante dans l’explication des comportements humains. […] La raison est l’esclave de nos passions et n’a d’autre rôle que de les servir ».</p>
<figure class="align-left ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=638&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=638&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=638&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=802&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=802&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/140198/original/image-20161003-20217-zhu4z1.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=802&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Le sportif, un être social.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/edrost88/8194734255/">Erik Drost/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Autrement dit, nos craintes, nos peurs, nos sentiments sont directement reliés à nos actes, nos décisions et nos choix. Ce n’est pas le fait de rater ou de réussir sa frappe qui déterminera la réussite des suivantes, c’est le niveau de nos émotions qui les impactera. Avons-nous peur ? Avons-nous la certitude de remporter le match ? De satisfaire nos supporters, nos dirigeants ? Autant de questions qui agissent sur nos performances.</p>
<p>Le <a href="http://www.uimp.es/uxxiconsultas/ficheros/3/16086Relacion.de.TFM.pdf">psychologue Manuel Mertel</a>, en 2011, a analysé plus de 220 000 lancers-francs lors de quatre saisons de NBA, le championnat professionnel de basket nord-américain. En contrôlant soigneusement les effets explicatifs, les corrélations, les causalités et les nombreux facteurs (jouer à domicile, match à enjeu, etc.), Mertel a constaté que les joueurs sont meilleurs au lancer-franc lorsque ce tir est tenté par une équipe qui mène au score. Puis, les performances individuelles cessent d’être altérées, positivement ou négativement. Une fois le résultat quasiment acté, les joueurs retrouvent leur niveau moyen. Cela veut dire que l’avance ou le retard compétitif dans un jeu concurrentiel provoque une altération des performances individuelles. Nous sommes dépendants de nos émotions sociales, pas de nos performances passées.</p>
<p>Une autre étude, réalisée par <a href="http://www.jstor.org/stable/10.1086/668502">Christos Genakos</a> et Mario Pagliero, en 2012, a analysé les effets du classement sur les performances individuelles lors des compétitions d’haltérophilie. Ce sport, comme les lancers-francs au basket, est un jeu non stratégique individuel, où les joueurs décident eux-mêmes du risque à prendre (le choix du poids soulevé) en fonction des actions des adversaires. Ainsi, il est possible d’étudier la prise de risque séparément des performances ; elle n’est pas subie, mais choisie.</p>
<p>Qu’ont-ils constaté ? Que la performance est directement corrélée avec sa place au classement et la force des adversaires :</p>
<blockquote>
<p>« Plus l’athlète est derrière, plus il améliore ses tentatives jusqu’à opter pour une stratégie risquée au fur et à mesure de son déclassement. […] Si le joueur est à la traîne, il s’inflige une pression psychologique supplémentaire. […] Et inversement, s’il est parmi les premiers, il maintient sa place et ne prend aucun risque en tentant de meilleures performances. Les participants sous-performent lorsqu’ils sont en haut du classement, ils ne maximisent pas leur stratégie au moment où les incitations sont les plus importantes et ne prennent pas le risque de perdre leur place. »</p>
</blockquote>
<p>L’environnement a conseillé leurs choix et leurs décisions. </p>
<h2>Chaque physionomie est différente</h2>
<p>De la même manière, l’économiste Espagnol Ignacio Palacios-Huerta a montré en 2015, <a href="https://www.amazon.fr/L%C3%A9conomie-expliqu%C3%A9e-foot-Ignacio-Palacios-Huerta/dp/2804193845">dans son livre</a> <em>L’économie expliquée par le foot</em>, que le score, pendant un match de foot, agissait directement sur les performances individuelles et collectives. À partir de l’étude de milliers de rencontres, dans les quatre grands championnats européens (Angleterre, Espagne, Italie et Allemagne), de 1998 à 2003, il a observé que, lorsqu’un club menait, il avait plus tendance à appliquer une stratégie défensive, afin de maintenir le résultat. </p>
<p>Le coach utilisait plus de joueurs à vocation défensive et le nombre de fautes augmentait, moins de tirs étaient tentés et les actions diminuaient. Après l’ouverture du score, tactiquement, le nombre de joueurs défensifs utilisés augmentait de 6 % sur les 30 minutes suivantes alors que le nombre de joueurs offensifs diminuait de 2 %, et le nombre de fautes grimpait de 12.5 %, 10 % de cartons jaunes en plus étaient même sortis par l’arbitre.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/140200/original/image-20161003-20196-1v5rhgl.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
<figcaption>
<span class="caption">Edison Cavani se prépare à tirer un coup franc (ici en 2014).</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/bensutherland/13759761193/in/photolist-j56dqQ-qD7JGa-rzNpuC-rgzFux-rxBtGJ-mXUjNc-rxBu19-qD7K2P-mXUnBX-fv2VkS-nm2Kx7">Ben Sutherland/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>De plus, en étudiant l’efficacité des footballeurs, l’économiste conclut que</p>
<blockquote>
<p>« la physionomie du match est un facteur essentiel dans l’explication des performances individuelles. […] Les joueurs sont influencés par le score et réagissent en fonction ».</p>
</blockquote>
<p>Quand le score est étriqué, serré, la pression augmente et les tirs cadrés diminuent. En revanche, si l’équipe domine allégrement la partie (lorsqu’elle a au moins deux buts d’avance), les performances des joueurs grossissent et ils ont l’impression de réussir tout ce qu’ils tentent.</p>
<p>Le sportif est un être social, il est façonné et altéré par son environnement proche. Ses performances ne sont donc pas bouleversées par ses actions passées, contrairement à ce que voudrait croire le mythe de la « main-chaude » mais sont directement liées à la physionomie du match, de la rencontre, de la partie. Tout n’est pas qu’une question de chance ou de hasard.</p>
<p>S’il veut gagner, le sportif doit observer le monde qui l’entoure et savoir contrôler ses émotions, telle est la clef de la réussite.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/66428/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pierre Rondeau ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Le sportif est un être social, il est façonné et altéré par son environnement proche. S’il veut gagner, le sportif doit observer le monde qui l’entoure et savoir contrôler ses émotions.Pierre Rondeau, Professeur d'économie et doctorant, Université Paris 1 Panthéon-SorbonneLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/656962016-09-20T04:44:28Z2016-09-20T04:44:28ZJeux paralympiques : la complexe équation française face au classement des médailles<p>Depuis le début des années 1990, la France reculait inlassablement dans le classement des médailles des jeux paralympiques : 4<sup>e</sup> en 1992, 6<sup>e</sup> en 1996, 7<sup>e</sup> en 2000, 9<sup>e</sup> en 2004, 12<sup>e</sup> en 2008, 16<sup>e</sup> en 2012. Cette année à Rio, la chute s’est enrayée. La <a href="https://www.rio2016.com/fr/paralympiques/tableau-des-medailles-pays">France a fini 12ème</a> avec neuf médailles d’or et vingt-huit médailles au total.</p>
<p>Les <a href="http://rmcsport.bfmtv.com/mediaplayer/video/jeux-paralympiques-le-secretaire-d-etat-charge-des-sports-soutient-les-athletes-francais-855433.html">objectifs déclarés de Thierry Braillard</a>, secrétaire d’État chargé des Sports, étaient de dix médailles d’or, entre quarante et cinquante médailles et une place dans les dix meilleures nations du monde. Emmanuel Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français, parlait de son côté de faire mieux qu’à Londres et de <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-du-5-7/l-invite-du-5-7-07-septembre-2016">se rapprocher du top 10</a>.</p>
<p>Si les objectifs ne sont pas totalement atteints, personne ne parle d’échec. D’abord en raison de la remontée dans le classement par rapport à 2012. Ensuite parce que la place de la France dans ce classement est parfois relativisée par d’autres acteurs sportifs et politiques. Nous pouvons, à cet égard, citer la réponse de Ségolène Neuville, secrétaire d’État aux Personnes handicapées, sur le plateau de France télévision, le 17 septembre dernier alors qu’un journaliste lui demandait comment gagner plus de médailles :</p>
<blockquote>
<p>« Il y a deux choses différentes : vouloir à tout prix des sportifs paralympiques et des médailles, et le fait de vouloir des clubs qui accueillent des personnes handicapées. »</p>
</blockquote>
<h2>Une corrélation relative entre réussite aux jeux et conditions de vie des personnes handicapées</h2>
<p>Ségolène Neuville a globalement raison. Il y a quelques années, Ian Brittain montrait la corrélation partielle entre le développement socio-économique d’un pays, l’accessibilité des espaces sociaux pour les personnes handicapées et la réussite paralympique. Dans <a href="http://www.isdy.net/pdf/eng/2006_03.pdf">son article</a>, le chercheur notait ainsi l’importance de prendre en compte la situation des pays, soulignant comme a pu le faire un <a href="http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/article/2012/08/30/le-pays-pauvre-acteur-mineur-des-jeux-paralympiques_1753510_1616891.html">article paru dans Le Monde</a> il y a quatre ans, le faible nombre de médailles des « pays pauvres ».</p>
<p>Mais, en parallèle, Ian Brittain expliquait aussi la réussite d’un pays par l’investissement politique et financier spécifiquement sur le sport paralympique. Il citait alors l’exemple de la Chine, première au classement des médailles, mais dont les politiques en matière de handicap restent aujourd’hui limitées malgré certaines évolutions. L’exemple du Royaume-Uni peut également être cité : alors que le pays était érigé en exemple en 2012 pour l’organisation des Jeux de Londres et la réussite de ses sportifs, <a href="http://www.independent.co.uk/sport/olympics/paralympics/politics-and-the-paralympics-voters-are-against-cuts-to-disability-benefits-8100742.html"><em>The Independent</em></a> mettait en lumière certaines voix s’élevant contre l’hypocrisie gouvernementale envers les personnes handicapées et dénonçant des coupes budgétaires au niveau de certaines allocations.</p>
<p>Pour réussir aux Jeux paralympiques, les pays mentionnés ont massivement investi dans des structures de préparation pour les sportifs de haut niveau. Ils ont aussi professionnalisé leur mouvement paralympique. La recette est donc finalement similaire à celle permettant les victoires aux Jeux olympiques souvent questionnées en sociologie et économie du sport, comme l’a rappelé un <a href="https://theconversation.com/question-deconomie-politique-pourquoi-certains-pays-raflent-la-mise-au-jo-64006">article</a> de Pierre Rondeau publié ici même le mois dernier.</p>
<p>La recette est similaire… et différenciée. Les investissements pour les Jeux olympiques et pour les Jeux paralympiques ne sont pas toujours liés. Ainsi, des décalages apparaissent parfois entre la réussite olympique et paralympique. <a href="http://www.la-croix.com/Sport/Le-Bresil-et-l-Ukraine-champions-des-Paralympiques-2016-09-12-1200788471">C’est le cas avec l’Ukraine</a> dont la réussite paralympique interroge tous les deux ans (jeux d’été comme jeux d’hiver) le grand public.</p>
<h2>Sport pour tous vs sport de haut niveau</h2>
<p>L’année dernière, après la non-qualification pour les Jeux de l’équipe de France masculine de Cecifoot et de Basket fauteuil, Gérard Masson, président de la Fédération française handisport, soulevait l’intérêt de la <a href="http://www.le10sport.com/handisport/handisport-masson-faut-il-creer-un-insep-203804">création d’un INSEP</a> pour les sportifs paralympiques. Mais l’idée d’augmenter les moyens pour le haut niveau, au risque d’abaisser ceux pour les autres formes de pratique, peine à convaincre les dirigeants des fédérations spécifiques.</p>
<p>Critiques envers les modèles étrangers, ces dirigeants refusent tout autant <a href="http://archive.francesoir.fr/sport/autres-sports/jeux-paralympiques-2012-les-medailles-pas-une-obsession-232281.html">dans leur discours</a> de sacrifier certaines disciplines rapportant peu de médailles pour d’autres plus rémunératrices. Certains choix sont, néanmoins, faits dans ce sens. La Fédération française handisport a notamment décidé de « disciplines prioritaires » dans la perspective des jeux de 2020 et a lancé une nouvelle politique de détection de jeunes dans une perspective de réussite paralympique.</p>
<p>Ces choix fédéraux, qui peuvent apparaître ambigus, sont favorisés par les positionnements du ministère des Sports et de ses dirigeants. Comme l’ont montré les discours cités en introduction, l’État défend une politique sportive d’accessibilité et d’intégration en matière de handicap. L’objectif est de soutenir et financer l’ensemble des fédérations développant des actions, y compris des fédérations non paralympiques.</p>
<p>En parallèle, elle attend des résultats aux Jeux paralympiques, comme le montrent ces propos de l’ancien directeur des Sports Thierry Mosimann, lors d’une <a href="https://www.canal-sport.fr/fr_FR/insep-bilan-des-jeux-olympiques-et-paralympiques-2012/insep-26-intervention-thierry-mosimann-directeur-des-sports-au-msjepva">réunion bilan</a> des jeux de Londres, en novembre 2012 :</p>
<blockquote>
<p>« La performance des équipes de France, dans les grandes compétitions internationales et notamment aux Jeux olympiques et paralympiques, c’est en fait un enjeu national, c’est du prestige international de notre pays dont il est question. »</p>
</blockquote>
<p>Cette posture apparaît clairement dans le rapport aux fédérations. Lors d’un entretien en 2013 (réalisé dans le cadre de <a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01293006">recherches doctorales</a>), un dirigeant de la Fédération française handisport décrivait la pression provenant du ministère des Sports en matière de réussite paralympique et précisait que les enjeux de la FFH étaient finalement similaires à ceux de toute autre fédération olympique :</p>
<blockquote>
<p>« Après Londres, on s’est fait démonter, y compris par le ministère des Sports alors qu’on prend 12 000 licenciés en cinq ans, 500 clubs […]. C’est comme ça, c’est l’image de la France […]. Tu es obligé de montrer que tu fais quelque chose pour redresser la barre paralympique, ça ne se discute pas dans la stratégie des fédérations. »</p>
</blockquote>
<h2>La coopération interfédérale comme solution ?</h2>
<p>Ces propos montrent bien que la situation complexe des fédérations et du ministère au regard des Jeux paralympiques n’est finalement pas si différente de celle des Jeux olympiques. Ces derniers jours, les questions d’orientation des financements pour le monde sportif sont d’ailleurs <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1558802-le-sport-victime-des-coupes-budgetaires-pourquoi-le-gouvernement-fait-une-grave-erreur.html">au cœur de controverses</a>. Faire le lien entre le sport de haut niveau valide et le sport de haut niveau handisport et sport adapté est alors peut-être une solution à l’équation.</p>
<p>Depuis plusieurs années, des coopérations se sont développées entre fédérations disciplinaires et fédérations spécifiques afin de faciliter la préparation aux Jeux paralympiques. C’est le cas <a href="http://www.lemonde.fr/tennis/article/2016/09/14/pourquoi-le-tennis-en-fauteuil-francais-est-il-le-plus-competitif-au-monde_4997510_1616659.html">au niveau du tennis</a> avec, d’un côté, la fédération handisport qui organise les règlements et le circuit national et de l’autre la fédération de tennis qui soutient les meilleurs sportifs afin qu’ils augmentent leurs chances de médailles.</p>
<p>C’est aussi le cas au niveau du canoë-kayak, du triathlon et de l’aviron, disciplines pour lesquelles la fédération handisport a délégué en 2013 l’organisation du haut niveau aux fédérations disciplinaires. Enfin, nous pouvons citer la préparation des sportifs paralympiques en judo, menée au sein de la fédération handisport, mais soutenue par la fédération française de judo et disciplines associées. Dans toutes ces disciplines, la France a été médaillée à Rio et l’investissement ne s’est pas fait au détriment d’une réduction des moyens pour la pratique pour tous. À l’heure où les bilans des jeux de Rio démarrent, ces modèles de coopération devraient a priori être au cœur des débats, pour peut-être à terme, devenir une norme.</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/65696/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Flavien Bouttet ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>C’est l’heure du bilan pour les Jeux paralympiques de Rio. Comment engranger les médailles tout en assurant un développement de toutes les disciplines handisport ? Éléments de réponse.Flavien Bouttet, Docteur, équipe de recherche "sport et sciences sociales", Université de StrasbourgLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.tag:theconversation.com,2011:article/629152016-08-04T19:26:16Z2016-08-04T19:26:16ZJO, sexe et performance<p>Les Jeux olympiques de Rio vont commencer et les organisateurs sont déjà en action. Ils ont annoncé que 450 000 préservatifs seront distribués pendant la compétition, soit 42 par athlètes et ce pour 15 jours de festivités. Déjà, à Londres, en 2012, 150 000 préservatifs avaient été donnés aux sportifs contre 90 000 aux JO de Pékin et d’Athènes, en 2008 et 2004, et 70 000 aux JO de Sydney, en 2000. L’évolution est constante et nous autorise à penser qu’il y a beaucoup de sexe pendant la compétition.</p>
<h2>« Un lieu de débauche et de beuverie »</h2>
<p>En 2012, la gardienne de la sélection américaine de football, Hope Solo, avait déclaré que « le sexe fait partie intégrante des Jeux olympiques. C’est 75 % de la quinzaine. On ne vit ça qu’une fois dans sa carrière. Vous voulez garder des souvenirs, que ce soit sur le plan sportif ou sexuel. J’ai vu des gens faire l’amour en plein air, sur les pelouses, entre des bâtiments ».</p>
<p><a href="http://www.thedailybeast.com/articles/2016/07/16/olympics-2016-triple-the-condoms.html">Pour le tireur américain Joshua Lakatos</a>, « les JO sont un lieu de débauche et de beuverie. […] Il m’est arrivé plusieurs fois de tomber sur des orgies organisées… ». Effectivement, les jeux regroupent un nombre important de jeunes sportifs, pas toujours professionnels et concentrés uniquement à 100 % sur la réussite sportive, qui veulent surtout en profiter et vivre un moment unique.</p>
<p>Il y a quatre ans, à Londres, les applications de rencontre Tinder et Grindr avaient implosé dans le village sportif, dès le début des Olympiades, face à l’afflux des connexions. </p>
<blockquote>
<p>« Grindr n’a pas su anticiper la croissance exponentielle des connexions et il a fallu 24 heures pour que l’application se remette à jour et répare son système, pour le grand bonheur des utilisateurs. » </p>
</blockquote>
<p>déclara le responsable communication du <a href="http://www.mirror.co.uk/news/world-news/gay-app-grindr-crashes-as-olympic-1678206">site de rencontre homosexuel</a> . </p>
<p>Au JO de Sotchi, en 2014, la <a href="http://www.thedailybeast.com/articles/2016/07/16/olympics-2016-triple-the-condoms.html">snowboardeuse américaine Jamie Anderson</a> déclara que :</p>
<blockquote>
<p>« Tinder était la principale application utilisée et, au village olympique, elle a monté en grade. […] Il n’y a que des sportifs présents, tous plus mignons les uns que les autres. […] Au bout d’un moment, j’ai dû supprimer l’application de mon téléphone pour me concentrer uniquement sur la compétition. »</p>
</blockquote>
<h2>Une baignoire remplie de glaçons</h2>
<figure class="align-left ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=818&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=818&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=818&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=1028&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=1028&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/132051/original/image-20160726-7058-8mwzdx.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=1028&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Un bon bain de glaçons.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.google.com/search?tbm=isch&q=Raging%20Bull&gws_rd=ssl#tbm=isch&q=Raging+Bull+Allo+Cin%C3%A9&imgrc=gZL31rR8YhahLM%3A">AlloCiné/DR</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Sexe et sport font donc bon ménage, et Rio s’y est bien préparé, avec sa distribution astronomique de préservatifs. Mais qu’en dit la science à ce sujet ? N’y a-t-il pas de risque de fatigue et de méforme en cas de consommation abusive de sexe, avant une rencontre importante ? Dans le film <em>Raging Bull</em>, avec Robert de Niro, le boxeur Jack LaMotta préférait se tremper dans une baignoire remplie de glaçons plutôt que de coucher avec sa femme, avant un match.</p>
<p>Mohamed Ali, avant de conquérir le titre de champion du monde de boxe, en 1964, avait expliqué à la presse qu’il avait cessé toute activité sexuelle « six semaines avant le combat. […] Même la masturbation. »</p>
<p>Lors de la Coupe du monde de football, en 2014, le sélectionneur de la Bosnie-Herzégovine, <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/sport/football/mondial-2014-les-bosniens-auront-droit-a-la-masturbation-mais-pas-au-sexe_1510876.html">Safet Susic</a> avait clairement posé les choses :</p>
<blockquote>
<p>« Il n’y aura pas de sexe. Ils peuvent trouver une autre solution, ils peuvent se masturber s’ils veulent. […] Mais ce ne sont pas des vacances, nous sommes là pour jouer la Coupe du monde. »</p>
</blockquote>
<p>D’après lui, faire l’amour signifie fatigue et penser à autre chose que l’objectif sportif, ce n’est pas professionnel.</p>
<h2>Se donner à fond</h2>
<p>Vraiment ? Deux chercheurs canadiens, Samantha McGlone et Ian Shrier ont souhaité discuter de cette affirmation et vérifier si réellement le sexe agissait sur les performances sportives. Dans leur article <a href="http://journals.lww.com/cjsportsmed/Fulltext/2000/10000/Does_Sex_the_Night_Before_Competition_Decrease.1.aspx">« Does sex the night before competition decrease performance ? »</a>, ils ont suivi une centaine de sportifs professionnels et amateurs, dans de nombreuses disciplines différentes, allant du tennis à la course à pied en passant par le football et le basket, pendant plusieurs années. Ils se sont surtout focalisés sur leur consommation de sexe avant, pendant et après un tournoi ou une compétition importante. Leur idée était d’étudier la corrélation entre performance sportive et relation sexuelle.</p>
<p>Résultat : faire l’amour une nuit avant une compétition n’altère en rien l’endurance et la force physique. En matière de consommation énergétique, cela tourne entre 25 et 50 calories, soit l’équivalent de deux étages montés à l’escalier, avec plus ou moins d’effort.</p>
<p>Cependant, l’impact est variable s’il s’agit du partenaire habituel ou d’un nouveau partenaire. McGlone et Shrier constatent que lorsqu’on a à faire à une relation connue, avec sa femme, son mari ou sa petite amie, les choses se font normalement et à intensité moyenne. Or, si le sportif se met à fréquenter un(e) inconnu(e), les rapports sexuels seront plus passionnés et dureront plus longtemps. Il y a une volonté de briller et une contrainte sociale. On veut montrer, inconsciemment ou consciemment, à quelqu’un qu’on ne connaît pas, qu’on est compétent à ce niveau-là et on se donne à fond. Et dans ce cas, la fatigue se fait sentir.</p>
<h2>La menace du virus Zika</h2>
<p>Ainsi, aux JO, c’est peut-être ici le risque, fréquenter des gens nouveaux, des inconnus d’un soir. Comme cette anecdote, <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2012/07/17/01003-20120717ARTFIG00447-alcool-et-sexe-l-autre-visage-des-jeux-olympiques.php">racontée par Joshua Lakatos</a>, qui aurait vu, à Atlanta, en 1996, l’ensemble du relais féminin suédois au 4X100, monter dans une chambre avec des sportifs américains. « Voir des gens nouveaux, c’est tout autant grisant que fatigant sur le plan physique », affirment McGlone et Shrier.</p>
<figure class="align-center ">
<img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" srcset="https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=1 600w, https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=2 1200w, https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=600&h=450&fit=crop&dpr=3 1800w, https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=1 754w, https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=30&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=2 1508w, https://images.theconversation.com/files/132053/original/image-20160726-7028-1qzw5pe.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=15&auto=format&w=754&h=566&fit=crop&dpr=3 2262w" sizes="(min-width: 1466px) 754px, (max-width: 599px) 100vw, (min-width: 600px) 600px, 237px">
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<span class="caption">Il y a vingt ans, aux États-Unis.</span>
<span class="attribution"><a class="source" href="https://www.flickr.com/photos/sangre-la/3011432239/in/photolist-5A7nTv-6WrRf5-f2qPYN-64hFVa-f2byXz-2e4qgg-f2qQah-6WnMH2-eA6ZNM-eAabJj-k36zt-9SJrmM-eAwntb-bruiE3-eFbHBK-eAa5M9-eAreN6-eAupUo-eAup31-eCnMAE-743zVz-adnuwt-f2bxT8-5hhsaw-eA6Yxe-5dH1R3-akrVHS-eAa7dE-EB6nt-9ZWbAa-EB6qz-ezxJq7-eAa67L-eAaaxy-eA6XpH-f2qQJ9-eAa9G7-eA71Bn-f2byrt-eCkBu1-eAuon7-eAuo5f-eNsnD5-eB8yck-eAa84d-eBcXtS-eA6YPK-JCdE5-EB6fW-eZipxJ">Mark Goebel/Flickr</a>, <a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/">CC BY</a></span>
</figcaption>
</figure>
<p>Mais ce n’est pas le seul problème. Au-delà de la performance, la question des maladies se pose évidemment. Si Rio a décidé de multiplier par trois la distribution de préservatifs, c’est aussi en vue d’éviter la propagation du <a href="https://theconversation.com/lhistoire-de-zika-virus-emergent-transmis-par-les-moustiques-53774">virus Zika</a>, sexuellement transmissible. <a href="http://www.slate.fr/story/121193/zika-sexe-jo-rio-peur-cio">D’après Camille Malnory</a> :</p>
<blockquote>
<p>« Personne ne sait dire précisément combien de temps la personne infectée reste contagieuse. Or une transmission en cas de grossesse est également crainte étant donné que le virus provoque de graves troubles chez le fœtus : de nombreux cas de microcéphalie ont été découverts dans la zone à risque qu’est l’Amérique du Sud. »</p>
</blockquote>
<p>Alors, il n’y a pas de risque à prendre. Pendant les JO, il faut viser la gloire sportive sans oublier de se protéger…</p><img src="https://counter.theconversation.com/content/62915/count.gif" alt="The Conversation" width="1" height="1" />
<p class="fine-print"><em><span>Pierre Rondeau ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.</span></em></p>Il n’y a pas que la compétition dans la vie d'un athlète. Sexe et sport font bon ménage, et Rio s’y est bien préparé. Mais qu’en est-il de l’impact sur la performance sportive ?Pierre Rondeau, Professeur d'économie et doctorant, Université Paris 1 Panthéon-SorbonneLicensed as Creative Commons – attribution, no derivatives.