Le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, défile dans les rues de Ouagadougou le 2 octobre 2022.
Idrissa Ouedraogo, Adama Ouedraogo/AFPTV/AFP
Cinq pays d'Afrique ont dernièrement connu des putschs militaires couronnés de succès. Dans aucun d'entre eux, le retour à l'ordre constituionnel n'est garanti, loin de là.
Arrestation d’Heinrich XIII à Francfort-sur-le-Main, le 7 décembre 2022. Plus de 3 000 agents, dont des unités d’élite antiterroristes, ont pris part à une série de descentes matinales dans tout le pays et ont fouillé plus de 130 propriétés.
Boris Roessler/DPA/AFP
Ce mouvement hétérogène classé à l’extrême droite, où l’on retrouve des monarchistes, des révisionnistes et divers complotistes, aurait cherché à réaliser un coup d’État en Allemagne.
Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 4 octobre 2022.
Issouf Sanogo/AFP
À l’instar du Mali il y a quelques mois, le Burkina Faso, qui vient également de connaître un putsch militaire, semble à son tour déterminé à se détourner de la France.
Manifestation à Port-Louis après que l'ancien premier ministre de l'Île Maurice, Anerood Jugnauth, ait transmis le pouvoir à son fils Pravind, 27 janvier 2017.
Jean-Marc Poche/AFP
Face à un rejet de la démocratie « à l’occidentale », les pays du continent pourraient élaborer des démocraties « à l’africaine ».
Le nouvel homme fort de la Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, à Conakry, le 10 septembre 2021, alors qu'il vient de renverser le président Alpha Condé. Il a déclaré que le coup d'État n'en était pas un, mais plutôt une «action inaugurale».
(AP Photo/ Sunday Alamba)
Ce qui est nouveau avec les coups d’État qui se succèdent depuis deux ans en Afrique de l’Ouest est la manière dont les nouveaux dirigeants camouflent leurs actions en nommant la réalité autrement.
De nombreux bâtiments administratifs, comme ici à Almaty, ont été sévèrement endommagés au cours des émeutes de début janvier, à l’issue desquelles une page de l’histoire du pays semble s’être refermée.
Alexandr Bogdanov/AFP
Julien Thorez, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Après quelques jours de troubles sanglants, le président Tokaev, longtemps perçu comme une marionnette de son prédécesseur Noursoultan Nazarbaev, s’est fermement emparé de tous les leviers de pouvoir.
Manifestation à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, le 25 janvier 2022.
Olympia De Maismont/AFP
Dans plusieurs pays du Sahel, la présence française est de plus en plus vertement remise en cause, dans un contexte marqué par la recrudescence des putschs militaires.
Manifestation à Bamako le 11 janvier 2022.
Florent Vergnes/AFP
Julien Antouly, Institut de recherche pour le développement (IRD)
Le Mali accueille sur son territoire plusieurs contingents de militaires étrangers. Après l’annonce du départ forcé des troupes danoises, le cadre juridique de ces interventions interroge.
Au moins 156 personnes ont été tuées et 109 violées durant la répression d'un meeting de l'opposition le 28 septembre 2009 à Conakry. L'ONU a qualifié cet épisode de crime contre l'humanité. Ici, des corps sont exposés pour identification, à Conakry le 2 octobre 2009.
Seyllou/AFP
Alors qu’un nouveau cycle politique commence en Guinée, les espoirs de voir les responsables du massacre du 28 septembre 2009 être enfin jugés sont grands mais ils risquent d’être encore déçus.
Putschs militaires, prorogation des mandats des présidents en place… La démocratie est malmenée dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, au grand dam d'une large partie de la société civile.
Issouf Sanogo/AFP
Face aux coups d’État frappant l’Afrique de l’Ouest, il est nécessaire de sortir d’une analyse ramenant ces phénomènes à des dynamiques locales et de prendre en compte les causes internationales.
Le colonel Mamady Doumbaya parade aux abords du palais présidentiel à Conakry le lendemain de son coup d’État, le 6 septembre 2021.
Cellou Binani/AFP
En Guinée, l’armée vient de renverser le président Alpha Condé. Ce développement, qui rappelle la situation du Mali voisin, n’a pas surpris les observateurs.
Le 26 juillet 2021, des Tunisiens célèbrent le gel des activités du Parlement à Tunis.
Fethi Belaid/AFP
Plus qu’un changement de dirigeants ou de Constitution, le peuple tunisien semble réclamer une réinvention du « politique », au sens large de l’art de gouverner.
Le président Saïed (en bout de table) annonce à la télévision la dissolution du Parlement et la destitution du premier ministre Hichem Mechichi, le 25 juillet 2021, depuis le Palais de Carthage, à Tunis.
Fethi Belaid/AFP
Les récents événements tunisiens invitent à convoquer la notion de bonapartisme – l’action du président Saïed semblant à cet égard relever du bonapartisme libéral plus que du bonapartisme autoritaire.
Des manifestants opposés à la junte mettent le feu à un drapeau de l’Asean, à Rangoon, le 14 juin 2021. Ils reprochent à l’organisation de s’être rangée derrière les putschistes.
STR/AFP
Jean-Luc Maurer, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)
La communauté internationale a chargé l’Asean de régler la crise birmane. Mais les pays membres de l’organisation se montrent très complaisants à l’égard de la junte qui a pris le pouvoir à Rangoon.
Le président par intérim du Mali, le colonel Assimi Goïta, salue des militaires à l’issue de sa prestation de serment, le 7 juin 2021 à Bamako.
Annie Risemberg/AFP
Lamine Savané, Université de Ségou and Fousseyni Touré, Université des sciences juridiques et politiques de Bamako
La prise de pouvoir du colonel Assimi Goïta semble entériner la présence à long terme des militaires à la tête du Mali. Avec quelles perspectives ?
Le président N’Daw, au premier plan, sous le regard du vice-président Goïta (en uniforme), lors de sa cérémonie d’investiture le 25 septembre 2020. Le second vient de renverser le premier.
Michele Cattani/AFP
Le président et le premier ministre du Mali, désignés à ces postes après le putsch d’août 2020, viennent d’être démis de leurs fonctions par leurs anciens camarades de la junte militaire.
Le président de la transition malienne Bah N'daw (à gauche) lors de sa prestation de serment au CICB (Centre International de Conférences de Bamako) à Bamako le 25 septembre 2020.
Michele Cattani/AFP
Lamine Savané, Université de Ségou and Fousseyni Touré, Université des sciences juridiques et politiques de Bamako
L’armée exerce une influence jamais démentie sur la politique malienne depuis le premier putsch de 1968. La présence massive des militaires dans la transition actuelle confirme cette tendance.
Manifestation de soutien au Comité national pour le salut du peuple à Bamako, le 8 septembre 2020.
Michele Cattani/AFP
Le Mali et la RDC ont des trajectoires politiques en certains points comparables : les nouvelles autorités y ont souvent tendance à coopter les anciennes élites, ce qui suscite le mécontentement.
Convoi de véhicules militaires à Mandalay, le 3 février 2021.
STR/AFP
Les militaires birmans bénéficiaient déjà d’une immense influence économique et politique. Dès lors, pourquoi viennent-ils de s’emparer du pouvoir par la force ?
Donald Trump le 12 janvier 2021 au moment d'embarquer dans Air Force One pour se rendre au Texas afin de superviser la construction du mur qu'il cherche à ériger à la frontière avec le Mexique.
Mandel Ngan/AFP
Coordinateur de l'Observatoire pour l'Afrique centrale et australe de l'Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l'Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité
Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne