Le paysage politique espagnol n’a jamais été aussi fragmenté depuis la fin de la dictature franquiste. Les partis traditionnels vont devoir apprendre à nouer des alliances pour gouverner.
Avec le succès de Podemos et du parti de centre-droit Ciudadanos, le bipartisme a vécu en Espagne, plaçant les partis nationalistes, pourtant faibles numériquement, au centre du jeu politique.
Pour combattre le Front national, au lieu de le démoniser, il faut commencer par souligner qu’il est un parti banalement capitalo-présidentialiste, pas plus antisystème que d’autres.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
À l’issue des régionales, une triangulation source de blocages s’installe. Face à l’inertie des partis traditionnels, le nécessaire réenchantement de la politique peut venir de ses marges.
Des études menées au niveau européen montrent que la récupération des thèmes de l’extrême droite, conjuguée à un refus d’alliance, ne réduit pas son influence. Bien au contraire.
Malgré des scores électoraux en hausse sensible d’élection en élection, le Front national peut-il conquérir le pouvoir sans allié ? L’exemple du PCF durant les Trente Glorieuses démontre le contraire.
Plusieurs figures importantes des Verts ont récemment quitté le mouvement. S'agit-il d'une malédiction chronique ou le résultat d'un fonctionnement interne complexe et de dissensions stratégiques?
Contrastant avec les succès de Syriza en Grèce et la montée en puissance de Podemos en Espagne, la gauche radicale paraît atone en France. En réalité, le malaise va bien au-delà de cette frange.
La conjonction entre une situation économique alarmante et la crise des migrants en Europe pourrait bien servir de marchepied à Marine Le Pen, engagée dans une tentative de banalisation du FN.