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Le 4 juin 2020, les gens participent à un mémorial pacifique pour George Floyd au parc Cadman Plaza à Brooklyn, New York. Lazzaro/Alive Coverage/Sipa USA

Coronavirus : le point hebdomadaire sur la couverture internationale (14)

Les manifestations contre les violences policières qui se déroulent dans le monde entier mettent en évidence l'existence d'une double pandémie : celle du Covid-19 et celle du racisme. Les chercheurs soulignent en effet que les inégalités structurelles sont l'un des élements qui permettent d'expliquer pourquoi les personnes de couleur sont les plus durement touchées par le coronavirus.

Les gouvernements craignent en outre que les manifestations ne favorisent la propagation de Covid-19. C'est pourquoi les experts en santé publique livrent leurs conseils sur les moyens de manifester en toute sécurité.

Enfin, tandis que de nombreux pays sont encore aux prises avec des taux croissants du virus, la Nouvelle-Zélande a déclaré avoir éliminé le virus.

Cette semaine, nous vous proposons un tour d'horizon de la crise du Covid-19 décryptée par des chercheurs du monde entier, afin d'explorer l'impact de la pandémie, le succès de la Nouvelle-Zélande et les derniers essais de médicaments.


CC BY

Notre point hebdomadaire d'informations sur le coronavirus. Composé d'associations à but non lucratif, The Conversation est un média qui travaille avec des milliers d'universitaires à travers son réseau mondial. Ensemble, nous publions des analyses fondées sur les faits et la recherche académique. Les articles sont gratuits – libres d'accès – et peuvent être republiés.


Les pandémies mettent à nu les inégalités

Les pandémies passées ont mis en évidence l'existence d'inégalités, et celle du Covid-19 n'a pas dérogé à la règle. Nos experts expliquent pourquoi son impact a été plus fort pour les personnes de couleur et les autres groupes marginalisés.

  • Impact disproportionné. Les Noirs américains meurent du coronavirus à un rythme près de trois fois supérieur à celui des Blancs américains, tandis que les Noirs du Royaume-Uni ont quatre fois plus de risques de mourir du Covid-19 que leurs compatriotes blancs. L'historien de la médecine Mark Honigsbaum (University of London) explique pourquoi.

  • La justice sociale est cruciale pour les soins de santé. Le racisme systémique signifie que les groupes marginalisés ont un accès limité aux soins, selon une équipe interdisciplinaire de chercheurs américains. Les médecins doivent être formés pour comprendre les marqueurs sociaux pour pouvoir traiter des problèmes comme le Covid-19, affirment de leur côté des chercheurs de l'Université de l'équité en santé mondiale du Rwanda.

  • Manifestation en toute sécurité. Face au risque de propagation du virus dans les manifestations, Philip Russo, chercheur en prévention des infections de l'université de Monash, en Australie, donne quelques conseils sur la manière de minimiser le risque de transmission lors des déplacements dans la rue.

  • Les doubles peines des Noirs masqués. Bien que les masques offrent une sécurité accrue pendant la pandémie, les Noirs et les autres groupes minoritaires sont souvent victimes d'abus racistes ou de discrimination lorsqu'ils les portent. Jasmin Zine de l'université Wilfrid Laurier explique pourquoi.

De nombreux manifestants font le lien entre des siècles de racisme et les inégalités raciales révélées par Covid-19. Laurent Gillieron/EPA
  • Un manque d'eau propre. La propreté de l'eau est essentielle pour l'hygiène et le lavage des mains, éléments clés du contrôle des infections. Mais de nombreuses personnes n'ont pas accès à une eau de bonne qualité, en particulier dans les bidonvilles et les camps de réfugiés, selon des chercheurs de l'Université nationale de Singapour et de l'Université de Glasgow.

La Nouvelle-Zélande élimine le virus

La Nouvelle-Zélande a franchi le cap historique de zéro cas actif et a levé presque toutes ses restrictions. Deux des principaux experts en santé publique à l'origine de cette élimination réussie expliquent le défi que représente le maintien de cette situation. Dans le même temps, plusieurs de nos chercheurs reviennent sur l'exemple de l'Australie dans la lutte contre le virus.

  • Célébration prudente. La Nouvelle-Zélande a réussi à éliminer le Covid-19, mais ce succès n'est pas définitif : il nécessite un travail constant. Deux professeurs de santé publique de l'université d'Otago décrivent cinq moyens pour le pays de se protéger à long terme.

  • Cas asymptomatiques. D'ailleurs, la levée des mesures de restrictions en Nouvelle-Zélande augmente le risque d'une nouvelle épidémie de 8%, selon la modélisation d'une équipe de recherche interdisciplinaire. En effet, il peut y avoir des cas asymptomatiques cachés qui n'ont pas été découverts par les tests.

La première ministre Jacinda Ardern lève presque toutes les mesures de restrictions, la Nouvelle-Zélande déclarant le virus ‘éliminé'». Daniel Hicks/AAP
  • Le succès de l'Australie. De l'autre côté de la mer de Tasman, la réponse australienne a également été l'une des plus efficaces au monde. Steven Duckett et Anika Stobart de l'Institut Grattan décrivent les quatre raisons de ce succès, et dévoilent quatre éléments qui auraient permis à cette réponse d'être encore meilleure.

  • Les tests sont la clé. La réussite de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie repose notamment sur un nombre élevé de tests, selon un chercheur de l'Université de Sydney, qui a examiné les données mondiales. Le Bahreïn, le Qatar, la Lituanie et le Danemark figurent par ailleurs parmi ces pays qui affichent les taux les plus élevés de tests.

Dernières nouvelles de la recherche

Alors que le monde attend un vaccin qui pourrait bien… ne jamais arriver, la recherche intensive se poursuit sur les médicaments possibles pour traiter le Covid-19. En particulier, les essais de l'hydroxychloroquine, le médicament antipaludéen promu notamment par le président des États-Unis Donald Trump, se poursuivent malgré la controverse actuelle.

  • The Lancet se rétracte. Une étude avait déjà fait la Une des journaux du monde entier après avoir conclu que l'hydroxychloroquine était associé à un risque accru de décès. Mais la prestigieuse revue médicale The Lancet qui l'avait publiée s'est rétractée en raison de doutes sur les données mobilisées.

  • Les essais cliniques, une longue histoire. Le concept d'essais cliniques est peut-être nouveau pour beaucoup d'entre nous, mais il est déjà ancien. En effet, l'une des premières expériences a eu lieu il y a près de 1 000 ans en Chine, rappelle Adrian Esterman de l'Université d'Australie du Sud.

  • Va-t-il s'épuiser?. Le virus original du SRAS a disparu en 2004. Mais Connor Bamford, un virologue de l'université Queen’s de Belfast, affirme que le corononavirus à l'origine du Covid-19 est peu susceptible de suivre la même voie parce qu'il se propage plus facilement. Il pourrait ainsi devenir un virus endémique qui s'installe dans la population humaine.

  • La recherche des contacts n'est pas nouvelle non plus. La recherche des contacts a été un outil important dans la lutte contre le Covid-19 dans de nombreux pays. Deux chercheurs de l'université de Glasgow reviennent sur l'histoire de cette méthode et la façon dont elle a été notamment employée pour lutter contre la peste bubonique il y a 500 ans.

  • Risques chez le fœtus. Enfin, depuis le début de la pandémie, les femmes enceintes souffrent davantage d'anxiété et de symptômes dépressifs. Un problème qui pourrait affecter le développement des fœtus, écrit Berthelot Nicolas de l'Université du Québec.

La saga actuelle autour de l'hydroxychloroquine prend une autre tournure alors que The Lancet se rétracte au sujet de l'étude affirmant que le médicament anti-paludisme a augmenté le risque de décès. Shutterstock

This article is supported by the Judith Neilson Institute for Journalism and Ideas.

This article was originally published in English

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