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A younger woman looking concerned about an older woman sitting on a sofa
Des changements de comportement tels que l’apathie, la difficulté à maîtriser ses pulsions ou une attitude socialement inappropriée peuvent indiquer un risque de démence chez les personnes âgées de plus de 50 ans. (Shutterstock)

Indicateurs précoces de la démence : 5 changements de comportement à surveiller après 50 ans

On relie souvent la démence à des troubles de la mémoire, notamment lorsqu’une personne âgée pose les mêmes questions ou égare des objets. En réalité, les individus atteints de démence présentent non seulement des problèmes dans d’autres domaines de la cognition, comme l’apprentissage, la réflexion, la compréhension et le jugement, mais aussi des changements de comportement.

Il est important de comprendre ce qu’est la démence et comment elle se manifeste. Je n’imaginais pas que les comportements étranges de ma grand-mère étaient le signe avant-coureur d’une maladie bien plus grave.

Elle devenait facilement agitée si elle ne parvenait pas à accomplir des tâches telles que la cuisine ou la pâtisserie. Elle prétendait voir une femme dans la maison, alors qu’en réalité, il n’y avait personne. Elle se méfiait également des autres et cachait des objets dans des endroits bizarres.

Ces comportements ont persisté pendant un certain temps avant qu’un diagnostic de démence ne soit posé.

Troubles cognitifs et comportementaux

Lorsque les changements cognitifs et comportementaux interfèrent avec l’autonomie fonctionnelle d’un individu, celui-ci est considéré comme atteint de démence. En revanche, si ces changements n’entravent pas l’indépendance d’une personne, mais qu’ils affectent néanmoins ses relations et son rendement au travail, on parle respectivement de troubles cognitifs légers (TCL) et de trouble du comportement léger.

Les troubles légers cognitifs et comportementaux peuvent se produire ensemble, mais chez un tiers des personnes qui développent une démence de type Alzheimer, les symptômes associés au comportement surgissent avant le déclin cognitif.

Il peut être utile de repérer ces changements de comportement, qui apparaissent plus tard dans la vie (50 ans et plus) et marquent un changement persistant par rapport à des habitudes bien ancrées, afin de mettre en œuvre des traitements préventifs avant que des symptômes plus graves ne se manifestent. En tant que doctorante en sciences médicales, mes recherches se concentrent sur les comportements problématiques qui surviennent à un âge avancé et qui indiquent un risque accru de démence.

Cinq signes comportementaux à rechercher

Illustration de cinq changements de comportement pouvant indiquer un risque de démence
La détection des changements de comportement peut être utile pour mettre en œuvre des traitements préventifs avant l’apparition de symptômes plus graves. (Daniella Vellone)

Nous pouvons observer cinq comportements principaux chez nos amis et parents plus âgés qui peuvent justifier une attention particulière.

1. Apathie

L’apathie est une baisse d’intérêt, de motivation et de dynamisme.

Une personne apathique peut négliger ses amis, de sa famille ou de ses activités. Elle peut manquer de curiosité pour des sujets qui l’auraient normalement intéressée, perdre la motivation d’agir en fonction de ses obligations ou devenir moins spontanée et énergique. Elle peut également sembler manquer d’émotions par rapport à ce qui la caractérise et donner l’impression que plus rien ne lui importe.

2. Dysrégulation affective

La dysrégulation affective comprend des symptômes d’humeur ou d’anxiété. Une personne qui présente une dysrégulation affective peut développer une tristesse ou une instabilité de l’humeur ou devenir plus anxieuse ou préoccupée par des choses routinières telles que des événements ou des visites.

3. Maîtrise des pulsions

La perte de maîtrise des pulsions est l’incapacité à retarder la satisfaction et à gérer son comportement ou ses pulsions.

Une personne qui présente une incapacité à gérer ses pulsions peut devenir agitée, agressive, irritable, capricieuse, contestataire ou facilement frustrée. Elle peut se montrer plus têtue ou rigide, au point de ne pas vouloir considérer d’autres points de vue et d’insister pour obtenir ce qu’elle veut. Parfois, elles peuvent développer une désinhibition sexuelle ou des agissements intrusifs, présenter des comportements répétitifs ou des compulsions, se lancer dans les jeux d’argent ou le vol à l’étalage, ou éprouver des difficultés à réguler leur consommation de substances telles que le tabac ou l’alcool.

4. Inadaptation sociale

L’inadaptation sociale comprend les difficultés à respecter les normes sociétales dans les interactions avec les autres.

Une personne socialement inadaptée peut perdre le discernement dont elle disposait auparavant quant à la façon de s’exprimer ou de se comporter. Elle peut cesser de se préoccuper des conséquences de ses paroles ou de ses actes sur les autres, discuter ouvertement de sujets intimes, parler à des inconnus comme s’ils lui étaient familiers, dire des grossièretés ou manquer d’empathie dans ses interactions avec autrui.

5. Anomalies de perception ou de pensée

Les anomalies de perception ou de pensée renvoient à des croyances et à des expériences sensorielles fortement ancrées dans l’esprit des gens.

Un individu dont les perceptions ou les pensées sont perturbées peut se méfier des intentions d’autrui ou craindre que d’autres lui fassent du mal ou lui volent ses biens. Il peut aussi dire qu’il entend des voix, parler à des personnes imaginaires ou voir des choses qui n’existent pas.

Avant de considérer l’un de ces comportements comme le signe d’un problème plus grave, il est important d’exclure certaines causes potentielles de changement de comportement, telles que les drogues ou les médicaments, d’autres maladies ou infections, les conflits interpersonnels ou le stress, ou encore la réapparition de symptômes psychiatriques associés à un diagnostic antérieur de troubles mentaux. En cas de doute, il est peut-être temps de consulter un médecin.

Les effets de la démence

Un jeune homme entourant de ses bras un homme plus âgé
Certains types de changements de comportement méritent une attention particulière. (Shutterstock)

Beaucoup d’entre nous connaissent quelqu’un qui a souffert de démence ou qui s’est occupé d’une personne atteinte de démence. Ce n’est pas surprenant, car on prévoit que cette maladie touchera un million de Canadiens d’ici 2030.

Les personnes âgées de 20 à 40 ans peuvent penser qu’il leur reste des dizaines d’années avant de souffrir d’une telle pathologie, mais il est important de comprendre qu’il s’agit d’un processus qui implique plusieurs personnes. En 2020, des partenaires de soins – y compris des membres de la famille, des amis ou des voisins – ont consacré 26 heures par semaine à aider les Canadiens âgés atteints de démence. Cela équivaut à 235 000 emplois à temps plein ou à 7,3 milliards de dollars par an.

Ces chiffres devraient tripler d’ici 2050. Il est donc important de chercher des moyens de compenser ces prévisions en prévenant ou en retardant la progression de la démence.

Identifier les personnes à risque

Bien qu’il n’existe actuellement aucun moyen de guérir la démence, des progrès ont été réalisés dans la mise au point de traitements qui peuvent être plus efficaces à un stade précoce de la maladie.

D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre les symptômes de la démence au fil du temps ; par exemple, l’étude en ligne CAN-PROTECT évalue de nombreux facteurs contribuant au vieillissement du cerveau.

En identifiant les personnes à risque de démence par la détection des changements cognitifs, fonctionnels et comportementaux survenant plus tard dans la vie, on peut non seulement prévenir les conséquences de ces changements, mais aussi éventuellement la maladie ou sa progression.

This article was originally published in English

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